Miss Marple (2004-2013) - Geraldine McEwan Saison 1 1. Un cadavre dans la bibliothèque (The Body in the Library) 2. Meurtre au presbytère (The Murder at the Vicarage)
1. UN CADAVRE DANS LA BIBLIOTHÈQUE Résumé : Arthue et Dolly Bantry, amis de Miss Marple, ont la surprise de découvrir le cadavre d’une jeune femme inconnue, dans la bibliothèque de leur résidence de Gossington Hall. Dolly et Jane vont faire équipe et remonter une piste conduisant jusqu’à un hôtel cossu de Danemouth, où la victime travaillait comme danseuse. Les différentes figures de l’établissement constituent autant de suspects, mais Miss Marple va parvenir à résoudre l’énigme. Critique : Ce pilote remplit parfaitement sa fonction, dans le sens où il indique avec clarté la spécificité de la nouvelle série, vis-à-vis de la présente version, réalisée par la BBC avec Joan Hickson, soit la quintessence de l’adaptation classique et fidèle des ouvrages d’Agatha Christie. En effet, hormis un bouleversement aussi soudain que massif dans la clef de l’énigme, le roulé des avènements ne connaît guère ici de distorsion majeure par rapport au roman, d’autres épisodes iront plus loin là-dessus. Et pourtant tout change dans le traitement de l’histoire. Comme l’illustre le coup d’accordéon donné à la durée de l’ensemble (on passe de 255 à 94 minutes), le récit abrégé se déroule à un rythme particulièrement accéléré, sans doute de manière plus en phase avec les attentes du grand public contemporain. La narration intègre également une dose supplémentaire d’humour, avec des personnages se caricaturant souvent eux-mêmes en accentuant leurs traits de caractère. Geraldine McEwan se montre parfaite dans une nouvelle version de Miss Marple, en phase avec l’ensemble et rendue bien plus dynamique, enjouée et dépourvue des interdits victoriens caractérisant aussi bien celle de Joan Hickson que la littéraire. Elle se montre ainsi sans doute plus immédiatement distrayante que sa devancière (et dotée d’une désormais inévitable histoire d’amour), tout en s’insérant pareillement dans une reconstitution historique des années 50 tout à fait soignée, soutenue par la photographie et la musique. L’ensemble n’hésite pas à accentuer la joliesse des décors d’époque et du village. Ceci parachève l’impression de tonique bande dessinée que dégage l’opus, voire, par moments d’adaptation en pantomime du roman, pour rester sur un mode anglais. Evidemment cette version quasi alternative du roman ne satisfera pas les puristes du Canon ou les passionnés d’Agatha Christie dans le texte, mais force est de constater que l’objectif de divertissement se voit atteint. Par contre des imperfections transparaissent. Ainsi si, tout comme chez la BBC, l’action est transposée des années 30 aux 50, la liberté de parole de Miss Marple résulte souvent moderne, elle nous est contemporaine. On n’imagine pas cela dans la campagne anglaise d’il y a 50 ou 60 ans, d’où un décalage gênant. Comme on apprécie que des auteurs aillent jusqu’au bout de leur concept, il aurait été préférable de situer cette version du personnage à notre époque à l’instar du Sherlock de Gatiss et Moffat. Par ailleurs, du fait de s’options retenues la direction d’acteurs expose ces derniers au risque de surjouer. Certains s’y prennent les pieds, comme Sion Callow. Joanna Lumley interprète une Dolly Bantry tellement plus glamour que l’originale qu’elle évoque comme une Patsy aux champs. Mais l’actrice sait ne pas aller trop loin et constitue l’un des grands atouts de opus. Enfin, si l’on admet qu’une adaptation s’accommode d’une relecture créative au service d’un projet, on ne perçoit pas ce qu’apportent la modification, de la motivation, de l’identité et du sexe d’un des assassins, ou encore l’insertion d’une romance lesbienne. Anecdotes :
2. MEURTRE AU PRESBYTÈRE Résumé : A St Mary Mead l’assassinat du Colonel Protheroe ne surprend guère, tant ce détestable personnage s’était attiré d’inimitiés. Il en va tout autrement quand son épouse s’accuse du meurtre, de même que l’amant de celle-ci, un artiste peintre. Par ailleurs le cadavre de Protheroe a été retrouvé chez le vicaire local, or lui, ou son assistant, ont peut-être commis des malversations avec les fonds paroissiaux contrôles par le Colonel en tant que marguillier. D’autres suspects viennent encore rallonger la liste, décidément l’Inspecteur Slack aura bien besoin de l’aide de Miss Marple ! Critique : L’épisode frappe par sa magnificence, chaque image rayonne de beauté, de lumière et de couleurs, avec un St Mary Mead invariablement ensoleillé, jour après jour. Cette joliesse pourrait finir par se caricaturer et devenir comme une adaptation d’Agatha Christie revue et corrigée par Walt Disney, mais l’ensemble demeure élégant et très anglais. Evidemment nous ne sommes plus dans le petit village austère des romans (la demeure de Jane excède aussi son train de vie tel que décrit) mais l’on ne niera pas le ravissement ressenti devant ces superbes images. Le traitement des personnages est à l’avenant avec des traits de caractères bien davntge soulignés que dans le livre, souvent transformés pour créer un peu de sensationnalisme facile mais l’impressionnante et talentueuse distribution avive l’intérêt de l’exercice. Le prolongement de la période d’exposition précédent le meurtre permet ainsi à Derek Jacobi de réaliser tout un récital, avec un Protheroe imbu de soi et atrabilaire. Les comédiens rendent les personnages infailliblement attachants, même du côté obscur, ce qui constitue un exercice intéressant en soi. L’amateur de Doctor Who sera également à la fête car, si les deux séries, lancées à peu près simultanément, partageront nombre de comédiens, ici ce point se voit poussé à l’extrême. Il concerne en effet une grande partie de la distribution : Mark Gatiss, Derek Jacobi, Rachael Stirling, Christina Cole, Tim McInnerny… Même l’officier jadis amant de Jane est joué par Marc Warren, le protagoniste du très particulier Love & Monsters. Un amusement supplémentaire provient de la présence de l’excellent Herbert Lom dans un rôle de Français (avec l’accent qui va bien), lui qui incarna jadis le malheureux supérieur de l’Inspecteur Clouseau. Si les changements apportés aux protagonistes l’altèrent quelque peu, l’intrigue criminelle demeure largement similaire à celle du roman. Elle se voit résolue par une Miss marple que Geraldine McEwan continue à rendre bien plus débordante de vitalité et extravertie que chez Agatha Christie (ou chez Joan Hickson). Par contre toute la romance ajoutée n’apporte rien, hormis un mélodrame facile. Mais la comédienne sait rendre assez irrésistible cette Miss Marple très alternative, encore pleine de santé, cancanière en diable, n’hésitant pas à boire de la bière ou à parler sexualité. Elle forme une parfaite locomotive pour cette série dynamique à défaut d’être fidèle Anecdotes :
3. LE TRAIN DE 16 H 50 Résumé : Alors qu’elle voyage pour rendre visite à son amie Jane /Marple, aperçoit une femme en train d’être étranglée par un homme dans un train croisant le sien. Miss Marple remonte la piste jusqu’à la grande demeure de Rutherford Hall. Elle y fait pénétrer Lucy, une hardie connaissance de son neveu, en tant que gouvernante, pour infiltrer la suspecte famille Crakenthorpe. De son côté elle s’associe à l’Inspecteur Campell, qui tombe rapidement sous le charme de Lucy. Critique : Grâce à ce nouvel opus, la série frappe un vrai coup de maître, tout en réaffirmant sa spécificité. Effectivement l’on diverge grandement du roman, par la motivation de l’esprit criminel, tout comme par la peinture de plusieurs personnages (à commencer par Miss Marple !). Mais, grâce à la BBC et à Joan Hickson, l’on dispose déjà de la parfaite adaptation en termes de fidélité au modèle littéraire et, par conséquent, persévérer serait se condamner à un doublon, de plus très probablement de qualité inférieure. Par ailleurs le téléfilm sait malgré tout restituer plusieurs des grands thèmes du livre. Il en va ainsi de la dimension ferroviaire, parfaitement reconstituée pour la production et les localisations de tournage, mais aussi par la mini enquête menée de manière tonique par Jane et son amie (formidable Pam Ferris), en préambule à la véritable. La particularité initiale de l’énigme, un meurtre sans cadavre (The Strange Case of the Missing Corpse, diraient les amateurs des Avengers) se retrouve également dans la quête initiale menée avec brio par Lucy, ainsi que sa résolution lors d’une impressionnante scène à l’épouvante tout gothique. Emplacement central de l’action et cœur du roman, Rutherford Hall se judicieusement voit traité avec magnificence, grâce à plusieurs localisations harmonieusement choisies et somptueusement filmées. Tout ceci s’intègre à une narration très dynamique, supérieurement menée à celle de The Murder at the Vicarage, où l’on passait parfois un tantinet mécaniquement de la résolution d’une fausse piste à la suivante. Le développement du thème de Noël coïncide évidemment avec la diffusion de l’épisode le 6 décembre (Boxing Day, comme on dit en Angleterre) et n’appesantit en rien le récit. Evidemment les changements apportés aux personnages pourront désarçonner les lecteurs assidus d’Agatha Christie, mais là l’impressionnante qualité de l’ensemble de la distribution aide à surmonter l’obstacle. Si Griff Rhys Jones semble un peu sous-dimensionné pour le rôle du docteur, on admirera ainsi David Warner en patriarche blessé d’un clan dysfonctionnel mais qui demeure néanmoins une famille face à l’épreuve. Le seul léger regret vient de la part décidément accrue accordée par cette série aux romances diverses, jusqu’à parfois friser le sucré. Toutefois la compétition amoureuse opposant le fils Crackenthorpe et l’Inspecteur Campbell autour de l’irrésistible Lucy demeure plaisante grâce au charme des comédiens. La resplendissante Amanda Holden et le toujours parfait John Hannah remportent un beau succès mais Geraldine McEwan, toujours aussi pétillante et affirmée sait s’imposer dans cette histoire où Miss Marple apparaît davantage en retrait qu’à l’ordinaire. Un téléfilm brillant, musicalement et visuellement splendide et sachant le plus souvent demeure pertinent dans les altérations au texte qu’il véhicule Anecdotes :
4. UN MEURTRE SERA COMMIS LE... Résumé : La population de Chipping Cleghorn est choquée quand une petite annonce parue dans la presse locale, annonce qu’un meurtre sera commis le vendredi suivant à 19h30. Le drame se déroulera à Little Paddocks, demeure de Letitia Blacklock. Le moment fatidique venu, malgré la présence de nombreux curieux, les lumières s’éteignent, des coups de feu retentissent, et le jeune Rudi Schertz est retrouvé abattu. La police pense qu’il était à l’origine de l’affaire afin de cambrioler la maison, mais que cela a mal tourné. En visite chez une amie, Miss Marple reste très dubitative. Critique : Sans doute aurait-il fallu conclure cette très relevée première saison par le précédent 4.50 from Paddington. En effet, ce dernier portait à leur pinacle deux atouts de la série, le travail de production et le style narratif alerte. Ici, si la reconstitution historique demeure irréprochable, l’œil y trouve désormais moins sa part. Le village retenu pour représenter Chipping Cleghorn demeure bien entendu éminemment anglais, mais n’a pas la resplendissante joliesse du son équivalent pour St Mary Maid. L’ensemble résulte assez terne, d’autant que la mise en scène se montre relativement flatte, fournissant moins d’efforts et créativité pour mettre en valeur les décors, intérieurs ou extérieurs. Par ailleurs, entre la fameuse séquence insolite du meurtre annoncé permettant d’introduire efficacement les personnages lors de leur lecture de la petite annonce et un final tonitruant (troisième meurtre particulièrement abominable, reconstitution de l’affaire par Miss Marple fort bien amenée), la narration demeure assez monotone. Si les changements apportés ne modifient guère l’intrigue, on se passionne peu pour les personnages, peut-être parce qu’ils se dissimulent souvent, au rebours des forts caractères précédents. L’Inspecteur du jour résulte également moins attachant et davantage standard que ses prédécesseurs. On reconnaîtra au récit de veiller à planter suffisamment d’indices pour permettre au spectateur impliqué de se frayer un ardu chemin jusqu’à la vérité. Par ailleurs l’atmosphère particulière de l’Angleterre de l’immédiat après-guerre, subissant encore avec force les terribles conséquences du conflit, imprègne réellement l’épisode et lui confère une vraie identité. La distribution demeure toujours parfaite et correspondant idéalement aux divers protagonistes. L’épisode apportera derechef un nouveau bonheur aux Whovians, puisque presque la moitié des interprètes participera par la suite au Doctor Who contemporain, parfois dans des rôles marquants. Avec la servante polonaise à demie folle, Catherine Tate rode les rôles paroxystiques qui vont très bientôt assurer le succès de son programme sur la BBC. Zoe Wanamaker montre toute la variété de son talent avec une Letitia Blacklock très différente de la pittoresque et tonique Ariadne Oliver. Avec Sadie Swettenham, femme blessée renaissant à la vie et à l’amour, Chérie Lunghi effectue une grande prestation. Pour le coup on est là aussi à des années lumières de l’acérée Stéphanie de Secret Diary ! Geraldine McEwan domine néanmoins l’ensemble, apportant toujours un éclat supplémentaire à ses scènes. L’épisode démontre une nouvelle fois à quel point elle est indispensable à la série. Anecdotes :
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Résumé :
Miss Marple passe quelques jours à Londres, dans le palace très luxueux et traditionnel qu’est l’Hôtel Beltram. Elle y retrouve de nombreux souvenirs, y ayant séjourné étant enfant. Une femme de chambre est retrouvée étranglée et Miss Marple va résoudre l’affaire en faire équipe avec une autre employée de l’établissement. Jane Cooper. Les deux femmes partagent le même prénom et Miss Marple retrouve volontiers sa jeunesse chez sa partenaire.
Critique :
La saison 3 débute par une adaptation bouleversant une nouvelle fois le roman originel. En effet le téléfilm ne conserve essentiellement que l’idée de l’hôtel fréquenté par Miss Marple quand elle était enfant, et dissimulant aujourd’hui un sinistre secret. Mais la nature de la conspiration se voit totalement changée, tandis que nombre de nouveaux personnages remplacent ceux du livre. Toutefois le résultat de cette relecture va s’avérer tenir parfaitement la route. Ainsi les souvenirs de Miss Marple s’insèrent d’autant plus harmonieusement que la série a eu régulièrement recours à de telles séquences par le passé. Par ailleurs le focus désormais davantage porté sur le personnel de l’établissement (et non seulement sur la clientèle) nous vaut des portraits pertinents et une ambiance moins pastel que dans le roman. De même la conclusion apparaît plus sombre mais aussi plus marquante que l’initiale,
La distribution se montre comme à l’accoutumée de grande qualité. Elle bénéficie de plus de la présence de la formidable Francesca Annis, avec l’amusement supplémentaire de retrouver ainsi celle qui incarna une mémorable Tuppence Beresford dans les années 80. Cela reste toujours un plaisir que d’également retrouver Peter Davison, même si sa présence se limite ici à une courte apparition. A défaut de réellement crever l’écran, Martine McCutcheon se montre convaincante dans le rôle central de Jane et son duo fonctionne idéalement avec une McEwan toujours aussi à l’aise dans son incarnation d’une Miss Marple très tonique. Son tandem avec l’Inspecteur Bird apporte également de l’allant au déroulement de l’action. Les très beux décors reconstituent fidèlement l’ambiance de palace désuet, quasi hors d’âge, de l’Hôtel Beltram. Malgré quelques scènes mélodramatiques, l’ambiance demeure davantage encline à la nostalgie et à une certaine mélancolie du temps qui passe, apportant sa spécificité à cette adaptation réussie à défaut d’être fidèle.
Anecdotes :
Diffusé le 23 septembre 2007, l’épisode est adapté du roman éponyme, publié en novembre 1965. L’adaptation est très libre, changeant aussi bien les personnages que l’atmosphère ou la conclusion.
Francesca Annis (Lady Selina Hazy) est depuis les années 60 et sa première participation à la Royal Shakespeare Company, l’une des grandes figures du théâtre anglais. Elle y a notamment brillé à plusieurs reprises avec Ralph Fiennes, qui fut son compagnon du 1996 à 2005. Au cinéma elle a notamment été Jessica Atréides dans le Dune de David Lynch. Elle interprète également Tuppence Beresford dans la série Le crime est notre affaire (1983-1984).
Peter Davison (Hubert Curtain) a été le Cinquième Docteur dans la série Doctor Who, de 1981 à 1984.
Martine McCutcheon (Jane Cooper) est à la fois actrice, chanteuse et une animatrice de télévision. Elle fait actuellement partie des animatrices de Loose Women, talk-show à succès d’ITV.
Polesden Lacey représente l’hôtel. Située dans le Surrey, il s‘agit d’une grande demeure édouardienne servant régulièrement de décor aux productions britanniques.
Résumé :
Miss Marple passe quelques jours à Londres, dans le palace très luxueux et traditionnel qu’est l’Hôtel Beltram. Elle y retrouve de nombreux souvenirs, y ayant séjourné étant enfant. Une femme de chambre est retrouvée étranglée et Miss Marple va résoudre l’affaire en faire équipe avec une autre employée de l’établissement. Jane Cooper. Les deux femmes partagent le même prénom et Miss Marple retrouve volontiers sa jeunesse chez sa partenaire.
Critique :
La saison 3 débute par une adaptation bouleversant une nouvelle fois le roman originel. En effet le téléfilm ne conserve essentiellement que l’idée de l’hôtel fréquenté par Miss Marple quand elle était enfant, et dissimulant aujourd’hui un sinistre secret. Mais la nature de la conspiration se voit totalement changée, tandis que nombre de nouveaux personnages remplacent ceux du livre. Toutefois le résultat de cette relecture va s’avérer tenir parfaitement la route. Ainsi les souvenirs de Miss Marple s’insèrent d’autant plus harmonieusement que la série a eu régulièrement recours à de telles séquences par le passé. Par ailleurs le focus désormais davantage porté sur le personnel de l’établissement (et non seulement sur la clientèle) nous vaut des portraits pertinents et une ambiance moins pastel que dans le roman. De même la conclusion apparaît plus sombre mais aussi plus marquante que l’initiale,
La distribution se montre comme à l’accoutumée de grande qualité. Elle bénéficie de plus de la présence de la formidable Francesca Annis, avec l’amusement supplémentaire de retrouver ainsi celle qui incarna une mémorable Tuppence Beresford dans les années 80. Cela reste toujours un plaisir que d’également retrouver Peter Davison, même si sa présence se limite ici à une courte apparition. A défaut de réellement crever l’écran, Martine McCutcheon se montre convaincante dans le rôle central de Jane et son duo fonctionne idéalement avec une McEwan toujours aussi à l’aise dans son incarnation d’une Miss Marple très tonique. Son tandem avec l’Inspecteur Bird apporte également de l’allant au déroulement de l’action. Les très beux décors reconstituent fidèlement l’ambiance de palace désuet, quasi hors d’âge, de l’Hôtel Beltram. Malgré quelques scènes mélodramatiques, l’ambiance demeure davantage encline à la nostalgie et à une certaine mélancolie du temps qui passe, apportant sa spécificité à cette adaptation réussie à défaut d’être fidèle.
Anecdotes :
Diffusé le 23 septembre 2007, l’épisode est adapté du roman éponyme, publié en novembre 1965. L’adaptation est très libre, changeant aussi bien les personnages que l’atmosphère ou la conclusion.
Francesca Annis (Lady Selina Hazy) est depuis les années 60 et sa première participation à la Royal Shakespeare Company, l’une des grandes figures du théâtre anglais. Elle y a notamment brillé à plusieurs reprises avec Ralph Fiennes, qui fut son compagnon du 1996 à 2005. Au cinéma elle a notamment été Jessica Atréides dans le Dune de David Lynch. Elle interprète également Tuppence Beresford dans la série Le crime est notre affaire (1983-1984).
Peter Davison (Hubert Curtain) a été le Cinquième Docteur dans la série Doctor Who, de 1981 à 1984.
Martine McCutcheon (Jane Cooper) est à la fois actrice, chanteuse et une animatrice de télévision. Elle fait actuellement partie des animatrices de Loose Women, talk-show à succès d’ITV.
Polesden Lacey représente l’hôtel. Située dans le Surrey, il s‘agit d’une grande demeure édouardienne servant régulièrement de décor aux productions britanniques.
Miss Marple (2004-2013) - Julia McKenzie Saison 5 3. Le Géranium bleu (The Blue Geranium) 4. Le miroir se brisa (The Mirror Crack'd from Side to Side) 1. LE CHEVAL PÂLE Résumé : Le Père Graham est battu à mort alors qu’il rentrait chez lui. La veille, il avait administré les derniers sacrements à une agonisante, Mrs Davis, après l’avoir entendue en confession. La police pense que le crime a été commis par un rôdeur, mais Miss Marple, qui était une amie du prêtre, reçoit une lettre qu’il a envoyé peu de temps avant de mourir. Elle contient une mystérieuse liste de noms ainsi qu’une référence biblique au cheval pâle chevauché par la Mort. Jane se lance dans cette nouvelle enquête, malgré le scepticisme de l’Inspecteur Lejeune. Critique : On portera au crédit de l’épisode d’avoir globalement respecté l’atmosphère et te le déroulement de The Pale Horse, roman comptant parmi les ouvrages tardifs les plus remarquables d’Agatha Christie. On pourra certes regretter un certain ralentissement de l’intrigue vers la moitié du téléfilm, avec quelques scènes peu utiles ou trop délayées. Mais les quelques changements apportés demeurent cohérents et ne dénaturent jamais le récit, tout en apportant quelques pertinents dialogues. L’habile résolution de l’énigme reste aussi saisissante que dans le livre. La série brille toujours par ses qualités de mise en scène et son irréprochable reconstitution historique. Le décor central du Pale Horse est idéalement choisi, à la fois aimablement campagnard et subtilement menaçant. Avec sa Miss Marple quelque peu rajeunie, mais tellement humaine, Julia Mckenzie domine une distribution de qualité, sachant ne pas rendre grotesque les différents clients de l’hôtel. L’intégration de l’héroïne, totalement absente du roman originel s’effectue de manière assez harmonieuse, même si le recours à une amitié inventée avec l’un des autres personnages devient véritablement un procédé rabâché. Le scénario sait donner néanmoins donner l’impression que Jane est effectivement nécessaire à la résolution de l’énigme, preuve d’une adaptation intelligente. Une plus-value se voit apportée par la plaisante évolution de sa relation avec l’Inspecteur Lejeune vers toujours davantage de confiance et de complicité. On regrettera simplement l’absence d’Ariadne Oliver, présente dans le roman, alors que l’excellente Zoe Wanamaker aurait pu créer un lien amusant avec Poirot. Anecdotes :
2. LE SECRET DE CHIMNEYS Résumé : Miss Marple accompagne une lointaine petite cousine, Lady Virginia Revel, dans une garden party organisée à Chimneys, la demeure familiale de cette dernière. Virginia doit y décider de sa réponse à la demande en mariage faite par George Lomax, politicien en vue, alors qu’elle est attirée par un aventurier, Anthony Cade. Un diplomate autrichien est soudainement assassiné, dans sa proche se trouve un message codé allant conduire Miss Marple et l’Inspecteur Chef Fitch à découvrir le Secret de Chimneys. Critique : Une nouvelle fois Miss Marple se voit recrutée ainsi de mener à bien une enquête à laquelle elle ne participait pas originellement. Évidemment, cela ne va pas sans s’accompagner des quelques travers régulièrement observés au fur et à mesure que la série avait recours à ce procédé. Ainsi Jane se retrouve une nouvelle fois bien loin de son St Mary Mead et se découvre derechef une nouvelle connaissance fortunée chez qui elle trouve précisément lorsque le meurtre survient. Mais cette fois les conséquences s’étendent au-delà de cette routine, car le sujet même du livre se rétrécit considérablement du fait de cette intégration au modèle du programme. En effet, roman écrit dans les années 20 et porté par l’énergie juvénile des premiers ouvrages d’Agatha Christie, Le Secret de Chimneys ne constitue que partiellement une Murder Party. Entre James Bond et Tintin, il s’inscrit bien davantage dans cette veine d’espionnage que l’on retrouve notamment autour des Associés contre le Crime Tommy & Tuppence, avec tout ce que cela comporte de fantaisie et d’aventures internationales. Or l’intervention de Miss Marple conduit mécaniquement à réduire à une portion réellement congrue cette dimension, au profit d’une solution de meurtre bien davantage classique. S’y rajoute la difficulté du maintien d’un triangle amoureux rendu banal par la redéfinition concomitante de personnages devenus plus ternes. Mais, tel quel, le téléfilm demeure très distrayant, avec une enquête rondement menée tout en se montrant solidement charpentée. L’intrigue nous vaut également le plaisir d’incorporer de pétillants moments d’humour, alors que la période McKenzie résulte moins affirmée là-dessus que la McEwan. La complicité entre l’Inspecteur Fitch et Miss Marple apporte beaucoup à cette dimension, d’autant que Julia McKenzie et l’impeccable Stephen Dillane s’entendent admirablement. La distribution se montre également à son avantage. La reconstitution d’époque et la mise en scène se révèlent une nouvelle fois remarquables, tirant notamment un excellent parti du site exceptionnel d’Hatfield House. La musique bénéfice également de sublimes valses viennoises, l’Autriche ayant été ici préférée à l’imaginaire Herzoslovakie. Anecdotes :
3. LE GÉRANIUM BLEU Résumé : Alors qu’elle voyage en bus pour rendre visite à une connaissance, Miss Marple fait la connaissance d’Eddie Seward. Or celui-ci est retrouvé mort peu de temps après, s’étant apparemment noyé dans une rivière. D’autres morts suspectes surviennent dans la localité, jusqu’à ce qu’un certain George Pritchard, lié aux victimes et ayant grandement besoin d’argent, soit arrêté. Mais Miss Marple doute de sa culpabilité. Critique : Le Club du Mardi compose un singulier recueil de nouvelles ne cessant de gagner en intérêt et reliées par des fils rouges aussi judicieux que ludiques. L’ouvrage présente également l’avantage de régulièrement mettre en avant les capacités de déductions de Miss Marple, ainsi que sa sagesse issue de l’observation des mille et unes anecdotes émaillant la vie de St Mary Mead. La série a l’excellente idée de retenir l’une des meilleurs textes du livre, tant Le Géranium bleu brille par l’intelligence de l’écriture de ses personnages et par son intrigue débouchant sur une chute particulièrement surprenante, digne d’une série comme Thriller, voire de Night Gallery pour son ambiance aux confins du Fantastique. A la fois libre et fine, l’adaptation télévisuelle de la nouvelle sait préserver ces atouts tout en développant l’intrigue d’une manière fidèle à la tonalité du texte, en mettant l’accent sur l’atmosphère particulière du récit et sur sa galerie de personnages. Le puzzle s’assemble néanmoins avec une diabolique efficacité, tout en ayant l’habileté de montrer une Miss Marple un tantinet moins infaillible qu’à l’ordinaire, même si elle parvient bien entendu à rattraper son erreur initiale. Cela permet de varier agréablement les débats (évidement l’on ne saurait avoir la cruauté d’infliger ceci à Poirot). La mise en scène se montre également habile, sachant saisir les émotions mais aussi l’étrange, avec ce géranium peint au mur, passant aussi progressivement qu’inexplicablement (en apparence) du rose au bleu. Reconstitution d’époque, photographie et musique forment comme toujours un ensemble parfaitement harmonieux et évocateur. On apprécie particulièrement la composition de Toby Stephens, aussi marquant qu’il aura pu l’être chez Poirot dans Five Little Pigs. Un épisode particulièrement réussi, laissant bien des regrets quant aux autres nouvelles de Miss Marple, encore non adaptées à l’écran contrairement à celles de Poirot. Anecdotes :
4. LE MIROIR SE BRISA Résumé : La star hollywoodienne Marina Gregg s’est installée avec tout son entourage dans la grande demeure de Gossington Hall, à proximité de St Mary Mead. Elle y donne une grande fête de bienfaisance, où toute la population est conviée, dont Miss Marple et Dolly Bantry, propriétaire précédente de Gossigton Hall. Mais une admiratrice locale décède brusquement durant les festivités, ayant bu un cocktail empoisonné. Jane et l’Inspecteur Hewitt mènent l’enquête, mais reste à savoir qui était réellement visé. Critique : Cette cinquième saison s’achève par un épisode à l’adaptation très classique vis-à-vis de ce que propose habituellement la série. Malgré quelques différences secondaires, l’essentiel de l’intrigue originelle se voit ainsi préservé. Par ailleurs la transcription du livre à l’écran s’avère parfois astucieuse, avec un rythme de l’action davantage soutenu et une conclusion devenue émouvante et non plus mélodramatique, comme elle pourrait le résulter chez Agatha Christie. Le scénario distille habilement les indices pouvant permettre au spectateur attentif (et motivé) de parvenir à la clef de l’énigme, tout en ne sacrifiant pas le volet du petit monde de St Mary Mead. La recréation de Gossington Hall par North Mymms House fonctionne efficacement, mais il ne s’agit sans doute pas du décor le plus mémorable de la série. Celui du tournage égyptien est superbe, mais assez périphérique en soi. Par ailleurs l’évocation du cinéma d’alors ne s’affranchit pas des clichés habituels, on aurait pu judicieusement profiter du passage à l’image accentuer quelque peu la dimension satirique du roman, bien réelle même si diffuse. A côté d’une Julia McKenzie, Hugh Bonneville et une tonique Joanna Lumley prennent visiblement un plaisir communicatif à interpréter leur rôle. Joanna Lumley se montre d’ailleurs aussi complice avec McKenzie qu’auparavant avec McEwan dans The Body in the Library. La distribution reste toutefois dominée par la forte présence de Lindsay Duncan, aussi intense ici qu’elle le démontra lors du fatidique épisode The Waters of Mars de Doctor Who et reconstituant idéalement la complexité du personnage. Anecdotes :
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Résumé :
Miss Marple passe quelques jours à Londres, dans le palace très luxueux et traditionnel qu’est l’Hôtel Beltram. Elle y retrouve de nombreux souvenirs, y ayant séjourné étant enfant. Une femme de chambre est retrouvée étranglée et Miss Marple va résoudre l’affaire en faire équipe avec une autre employée de l’établissement. Jane Cooper. Les deux femmes partagent le même prénom et Miss Marple retrouve volontiers sa jeunesse chez sa partenaire.
Critique :
La saison 3 débute par une adaptation bouleversant une nouvelle fois le roman originel. En effet le téléfilm ne conserve essentiellement que l’idée de l’hôtel fréquenté par Miss Marple quand elle était enfant, et dissimulant aujourd’hui un sinistre secret. Mais la nature de la conspiration se voit totalement changée, tandis que nombre de nouveaux personnages remplacent ceux du livre. Toutefois le résultat de cette relecture va s’avérer tenir parfaitement la route. Ainsi les souvenirs de Miss Marple s’insèrent d’autant plus harmonieusement que la série a eu régulièrement recours à de telles séquences par le passé. Par ailleurs le focus désormais davantage porté sur le personnel de l’établissement (et non seulement sur la clientèle) nous vaut des portraits pertinents et une ambiance moins pastel que dans le roman. De même la conclusion apparaît plus sombre mais aussi plus marquante que l’initiale,
La distribution se montre comme à l’accoutumée de grande qualité. Elle bénéficie de plus de la présence de la formidable Francesca Annis, avec l’amusement supplémentaire de retrouver ainsi celle qui incarna une mémorable Tuppence Beresford dans les années 80. Cela reste toujours un plaisir que d’également retrouver Peter Davison, même si sa présence se limite ici à une courte apparition. A défaut de réellement crever l’écran, Martine McCutcheon se montre convaincante dans le rôle central de Jane et son duo fonctionne idéalement avec une McEwan toujours aussi à l’aise dans son incarnation d’une Miss Marple très tonique. Son tandem avec l’Inspecteur Bird apporte également de l’allant au déroulement de l’action. Les très beux décors reconstituent fidèlement l’ambiance de palace désuet, quasi hors d’âge, de l’Hôtel Beltram. Malgré quelques scènes mélodramatiques, l’ambiance demeure davantage encline à la nostalgie et à une certaine mélancolie du temps qui passe, apportant sa spécificité à cette adaptation réussie à défaut d’être fidèle.
Anecdotes :
Diffusé le 23 septembre 2007, l’épisode est adapté du roman éponyme, publié en novembre 1965. L’adaptation est très libre, changeant aussi bien les personnages que l’atmosphère ou la conclusion.
Francesca Annis (Lady Selina Hazy) est depuis les années 60 et sa première participation à la Royal Shakespeare Company, l’une des grandes figures du théâtre anglais. Elle y a notamment brillé à plusieurs reprises avec Ralph Fiennes, qui fut son compagnon du 1996 à 2005. Au cinéma elle a notamment été Jessica Atréides dans le Dune de David Lynch. Elle interprète également Tuppence Beresford dans la série Le crime est notre affaire (1983-1984).
Peter Davison (Hubert Curtain) a été le Cinquième Docteur dans la série Doctor Who, de 1981 à 1984.
Martine McCutcheon (Jane Cooper) est à la fois actrice, chanteuse et une animatrice de télévision. Elle fait actuellement partie des animatrices de Loose Women, talk-show à succès d’ITV.
Polesden Lacey représente l’hôtel. Située dans le Surrey, il s‘agit d’une grande demeure édouardienne servant régulièrement de décor aux productions britanniques.