Saison 2 1. Le Retour du scalpeur (The return of Bigfoot) 2. Faibles Femmes (In this Corner, Jaime Sommers) 3. Rendez-vous en haute mer (Assault on the Princess) 4. Mission à Nashville (Road to Nashville) 5-6. Pour la vie d'Oscar : 1re partie / 2e partie (Kill Oscar: Part 1 / Part 2) 7. Frissons à la carte (Black Magic) 9. Les Ondes de l'espace (The Vega Influence) 10-11. Rinja Gabrin : 1re partie / 2e partie (Jaime's Shield: Part 1 / Part 2) 13-14. Alex : 1re partie / 2e partie (Doomsday is Tomorrow: Part 1 / Part 2) 15-16. Sosie bionique : 1re partie / 2e partie (Deadly Ringer: Part 1 / Part 2) 17. Jaimie et le roi (Jaime and the King) 19. Le Coup de Dijon (The Dejon Caper) 20. Le Démon de la nuit (The Night Demon) Date de diffusion : 19 et 22 septembre 1976 - Here she comes again, Nedrik ! - Very tenacious, that Bionic Woman. But this time she won't escape ! Résumé : Steve est suspecté quand une série de vols indique l’usage de pouvoirs équivalents aux bioniques. Précédemment rencontrée, l’extraterrestre Gillian lui révèle que des rebelles dirigés par le sombre Nedlick se sont emparés de Sasquatch, puissante créature évoquant Bigfoot. Ils s’en servent pour amasser des matériaux nécessaires afin de rendre invulnérable leur base utilisant l’énergie d’un volcan, pour ensuite dominer le monde. Quand Oscar refuse de le croire, Steve doit s’enfuir, mais il conserve la confiance de Jaimie. Un affrontement avec Sasquatch tourne mal et Steve est empoisonné par des radiations. Aidée par Gillian et son alliée Shalon, la Femme bionique reste la seule qui puisse le sauver et contrer les plans diaboliques de Nedlick. Réuni, le duo bionique doit enfin empêcher une cataclysmique éruption volcanique. Critique : La première partie du double épisode, également écrite par Kenneth Johnson, bénéficie bien entendu de l’impact des retrouvailles entre Jaimie et et Steve. Au-delà de l’aspect ludique de leurs pouvoirs complémentaires, on sent bien que c’est l’émotion ressentie par ses personnages qui intéresse avant tout Johnson dans cette histoire. Derechef au rendez-vous, le généreux soleil californien est à l’unisson de cette chaleureuse rencontre se déclinant en moments complices ou tragiques, comme lors de la bouleversante scène finale voyant Jaimie au chevet d’un Steve agonisant. Lee Majors et Lindsay Wagner s’fonctionnent toujours parfaitement ensembles. Pour le rest,e on sent déjà que l’auteur se passionne déjà nettement moins pour les histoires trop indexées à son goût sur la Science-fiction. Il se contente d’un canevas minimaliste, autour de la formule éculée de la course aux ingrédients nécessaires au Projet du jour, et évoque la présente rencontre avec Bigfoot à travers des flashbacks purement fonctionnels. Malicieux, l’auteur souffre le plaisir d’une scène voyant Steve narrer toutes les péripéties mises bout à bout, ce qui les rend particulièrement ridicules, un régal. Si le déguisement de Bigfoot a bien vieilli, la mise en scène se montre efficace, allant notamment aussi loin que le permettent les moyens de la séries concernant les combats. La suite du récit dans le cadre de Super Jaimie n’apporte aucune rupture de ton. Si les évènements se succèdent sans défaillir, le fait que Steve et Jaimie demeurent séparés durant l’essentiel de l’action, hormis lors du final, prive le récit d’une précieuse dimension. Du coup le côté parfois enfantin du récit n’en ressort que davantage, on se trouve vraiment devant une histoire purement distractive. On apprécie néanmoins la vision positive et humaniste des Aliens, renouvelant les poncifs du genre (Nedlick étant clairement présenté come un déviant). La mise en scène se montre également plaisamment désuète, avec ses inserts évidents et ses décors mêlant carton pate et design 70’s à la Cosmos 1999, en considérablement plus fauché ! Si les deux héros se voient nettement cantonnés à l’action et à la manifestation de leurs pouvoirs bioniques, ils trouvent néanmoins des relais percutants chez les seconds rôles. Stefanie Powers apporte de l’émotion à Shalon, tandis que la jeune Sandy Duncan pétille dans le rôle de la vaillante et loyale Sandy Duncan. On savoure particulièrement le jeu affranchi de toute retenue de John Saxon, qui, en vieux routier des séries télé, a bien compris qu’il ne fallait ménager aucun effort afin de camper Nedlick en félon archétypal. Un spectacle dans le spectacle, encore rehaussé par un costume violet/doré absolument 70’s. A l’issue de cette reprise distrayante et mouvementée de Super Jaimie, on pourra également s’amuser à percevoir en Bigfoot un intéressant prototype de l’incroyable Hulk, la série suivante de Johnson. Anecdotes :
Date de diffusion : 29 septembre 1976 - I don't suppose you'd consider putting Steve in a dress, huh? Résumé : Un agent de l’OSI disparaît après s’être intéressé à une équipe de catcheuses, dirigée par Milt Bigelow . Oscar demande à Jaimie d’infiltrer celle-ci en se faisant passer pour une aspirante à la profession. Jaimie est embauchée après avoir démontré sa force et prend le pseudonyme de Savage Sommers. Il s’avère que le chef de l’équipe, Milt, et ses catcheuses ont partie liée avec une agente soviétique dissimulée au sein de l’OSI et tentant d’exfiltrer une invention vitale pour la sécurité du pays. Tout en se liant d’amitié avec April, une autre lutteuse, Jaimie parvient à stopper le complot. Critique : Le volet espionnage du scénario apparait totalement improbable avec cette histoire de catcheuses servant à exfiltrer un agent soviétique et son secret technologique tenant dans une poche. En soi cela ne pose pas réellement problème, la fantaisie atteint de tels niveaux que l’épisode pourrait presque relever des séries d’aventures des Sixties, voire des Avengers. Mais il n’en demeure pas moins que le récit aurait du être davantage construit, il manque ici par trop de substance. Tout se résout avec une confondante facilité et Johnson ne cherche pas à activer le moindre ressort narratif, avec une identité des antagonistes dévoilée dès la scène d’introduction ou une permanente absence du moindre danger ressentie autour de l’héroïne. Jaimie est évidemment chloroformée, un ressort trop souvent utilisé, dans ce domaine elle fait concurrence à Tara King. Seul le twist de l’identité de l’agent de l’Est constitue une sensation au sein d’une intrigue tout à fait prévisible. De fait cette dernière apparaît avant tout comme un moyen d’insérer le tournage au sein du Grand Olympic Auditorium de Los Angeles, un décor il est vrai extraordinaire et parfaitement mis en valeur par une mise en scène prenant le temps de nous en faire découvrir aussi bien le ring que les diverses coulisses. L’ambiance est pleinement au rendez-vous. Kenneth Johnson parvient également à faire sa petite la musique, notamment avec une héroïne constante dans son refus de la violence et dont les pouvoirs ne se voient pas enflés jusqu’au ridicule, avec des limitations clairement établies (devant se reprendre à deux fois pour effectuer son grand saut). L’auteur nous offre une description du petit monde du catch s’avérant souvent amusante et pittoresque, mais aussi sensible grâce à la sympathique et touchante April, véritable covedette de l’opus. Grâce à elle, le récit s’ouvre à ces gens de modeste condition, confrontés aux difficultés d’un quotidien cruel, soit un population encore peu présente dans des séries télé privilégiant souvent le rêve et les sensations fortes. Anecdotes :
3. RENDEZ-VOUS EN HAUTE MER Date de diffusion : 06 octobre 1976 - Well is this the time when you give me twenty lashes and throw me in irons? - Yeah, sure, if that's the sort of thing you're into. But it'd be just as easy for me to call a couple of my men and throw you overboard. Résumé : Jaimie s’infiltre à bord du Princess Louise, un luxueux navire casino. Elle doit identifier le mystérieux Iceman. Celui-ci s’est emparé de deux cellules énergétiques révolutionnaires et a un rendez-vous en haute mer avec un sous-marin. Il risque également d’utiliser son butin pour faire exploser le bateau. La mission de Jaimie se complique quand elle doit à nouveau faire face au volubile et exalté Romero, mais aussi quand une romance se crée entre elle et le propriétaire du Princess Louise, le séduisant et aventureux Lucky Harrison Critique : Une réjouissante atmosphère à La Croisière s’amuse imprègne cet épisode nautique, où le décor du superbe paquebot occupe une place similaire à celui du Grand Olympic Auditorium de Los Angeles lors de l’opus précédent. La mise en scène met similairement en valeur les différentes parties du navire, de la passerelle à la salle des machines, en passant par le casino et les extérieurs. L’œil se régale, tandis que, cette fois, Kenneth Johnson n’oublie pas d’agrémenter la visite par un authentique scénario. Certes celui-ci ne se départ pas des menées traditionnelles de la série d’aventures, mais les péripéties et rebondissements se montrent suffisamment rythmés et conséquents pour pleinement maintenir l’intérêt du spectateur. Cette fois-ci une véritable interrogation se met en place quant à l’identité de l’adversaire du jour, d’autant que son pseudonyme The Iceman, se révèle un indice fort ludique. Comme souvent Kenneth Johnson soigne particulièrement la caractérisation de ses personnages. Alors que les adversaires se montrent sinistres à souhait, Romero, de nouveau porté par la verve de Vito Scotti, s’avère très amusant. L’auteur sait l’insérer dans l’action principale pile au moment où son numéro en roue libre pourrait lasser. Ed Nelson sait rendre crédible la personnalité à la fois cynique et romanesque de Lucky. On apprécie également que Jaimie vive une romance et qu’elle ne reste pas confinée dans l’attente de possibles lendemains avec Steve. Tout l’épisode se révèle d’ailleurs un magnifique véhicule pour Lindsay Wagner, avec une Jaimie décidée et séduisante en diable, faisant chavirer bien des cœurs, mais aussi sujette à d’humaines faiblesses et tout à fait non conventionnelle comme agent secret. Tandis que l’auteur fait montre d’imagination afin d’employer ses pouvoirs de manière non violente, Jaimie conserve sa spécificité même au sein d’aventures classiques. Anecdotes :
Date de diffusion : 20 octobre 1976 - So you and Oscar were in intelligence together during North Korea ? - Yeah, that's right, only I had the intelligence to get out of this racket after the war. Résumé : Un agent de l’OSI disparaît alors qu’il s’intéressait à Big Buck Buckley, chanteur vedette de Country Music. Via un ami commun, Muffin Calhoun, Oscar introduit Jaimie dans l’entourage de Buckley, à Nashville, afin qu’elle y mène l’enquête. Elle se fait passer pour une chanteuse débutante. Il s’avère que, grâce à un code en ultrason, les chansons de Buckley servaient à faire passer des messages à l’étranger, mais à l’insu de l’artiste. Sa partenaire et compagne Tammy est toutefois complice des conspirateurs. Critique : Imbibé de chansons et d’airs Country, Road to Nashville fait figure d’épisode musical de la série, une spécificité souvent porteuse. Et, de fait, tout le volet Nashville s’avère extrêmement convaincant, bien avant la série de 2012 du même nom (fastueuse bande son), auquel l’opus fait souvent songer. La participation d’artistes reconnus, tels Nicolette Larson, Doc Severinsen et Hoyt Axton (même si clairement meilleur chanteur que comédien) apportent de la crédibilité au projet et nous valent de fort jolies chansons. On avouera que le clou du spectacle demeure la pétillante interprétation de Lindsay Wagner, lors d’un très sympathique Good To Be Alive In The Country. Evidemment il faut apprécier le genre pour goûter l’épisode, Johnson ayant fait le choix de s’y tenir, contrairement à un Joss Whedon à l’inverse particulièrement éclectique lors du Once More, with Feeling de Buffy contre les Vampires. Mais ce choix confère une appréciable unité au récit, parfaitement relayée par l’écriture de personnages pittoresques et une mise en scène reconstituant savoureusement l’esthétique Country (concerts, ranch somptueux, costumes, voitures…). L’immersion est totale, signifiant un vrai dépaysement pour le spectateur européen. Johnson n’oublie pas non plus d’incorporer quelques plaisanteries sur la rivalité avec le Rock and Roll, l’autre grande musique de l’Amérique profonde. Le corolaire de cette option thématique si développée reste toutefois que l’intrigue d’espionnage, prestement expédiée, passe une nouvelle fois au second plan. C’est d’autant plus vrai que l’on éprouve le sentiment d’un simple décalque vis-à-vis de celle du récent épisode In this Corner, Jaime Sommers, avec pareillement un justificatif fantaisiste, une Jaimie se faisant passer pour une débutant afin de pénétrer un univers particulier, l’importance du décor central, une opposition peu relevée… Mais Kenneth Johnson a l’excellente idée d’accentuer le pathos autour de la relation amoureuse entre Buckley et Tammy, transformant le récit en une de ces histoires d’amour contrariées dont raffole la Country Music, à l’instar du Jess-Belle de La Quatrième Dimension, un convergence parachevant en définitive le succès de l’épisode. L’occasion aussi d’un final débordant d’émotion et magnifiquement porté par Lindsay Wagner, Jaimie accordant visiblement autant d’importance au sentiment qu’au succès de sa mission. Anecdotes :
5-6. POUR LA VIE D'OSCAR : 1RE PARTIE / 2E PARTIE Dates de diffusion : 27 et 31 octobre, 03 novembre 1976 - Colonel Austin and Miss Sommers are quite extraordinary, but they are no match for the forces of Nature ! Résumé : Jadis rejeté par l’OSI, le Dr. Franklin a développé des androïdes surpuissants et impossibles à distinguer des humains. Il est financé par une puissance étrangère souhaitant s’emparer d’un contrôleur climatique détenu par l’OSI. Il va substituer l’un de ses robots à Oscar, ainsi que des androïdes féminines, les Fembots, aux secrétaires de ce dernier et de Rudy. Ayant pris le contrôle de l’OSI. Il s’empare de la machine, mais ses plans machiavéliques se voient percés à jour par Steve et jaimie. Un combat oppose les Fembots à la Femme bionique, tandis que Steve triomphe du faux Oscar. Steve et Jaimie se rendent alors dans l’île où le Dr. Franklin a installé sa base secrète et où il détient encore Oscar. Il déchaîne un ouragan apocalyptique, grâce au contrôleur météorologique. Le climat est bouleversé sur toute la planète, tandis que le duo bionique tente d’arriver à temps pour empêcher un désastre. Critique : Cet ambitieux arc de trois épisodes (en intégrant la partie 2, diffusée chez Steve Austin) présente le grand intérêt de pleinement renouer avec la tonalité grand train des séries d’aventures de la décennie précédente, de manière tout à fait réussie. Rien ne manque au cocktail, du Maître Plan du Diabolical Mastermind de rigueur aux exploits spectaculaires des héros, en passant par l’enjeu d’un péril mondial. Les mateurs des Avengers se réjouiront en particulier de nombre de convergences avec leur propre série. Nous découvrons ainsi un efficace traitement du thème des Doubles, si cher à chapeau Melon, avec toute paranoïa ambiante et les rebondissements que ce sujet autorise (la révélation du faux Oscar s’avère un twist magistral). La machine à contrôler le temps et son déchainement final évoque A Surfeit of H2O, l’aspect robotique, The Cybernauts, les dangereuses secrétaires et leur importance dans le fonctionnement de leur organisation, How to succeed.. at Murder. Jaimie se fait même traquer par un hélicoptère, tout comme Mrs Peel lors de Murdersville, tout en s’en sortant (évidemment) nettement mieux ! Le triple épisode a l’excellente idée de particulièrement mettre en avant l’Adversaire diabolique, le Dr. Franklin se voyant de plus incarné avec un parfait sens de la théâtralité par le vétéran John Houseman. C’est d’autant plus appréciable que la faiblesse d’ennemis peu relevés et interchangeables constitue une faiblesse de la série. Le génie scientifique se double d’un stratège habile et la longue et acharnée partie d’échecs menée contre Rudy et le duo bionique, où il réussit quelques brillants gambits, le positionne en adversaire de très haut vol. S’il sait se montrer beau joueur et élégant (évitant de tuer quiconque), sa mélomanie s’avère jouissive, nous régalent notamment de l’éclat de rire sardonique sans lequel le spectacle ne saurait être complet. Avec lui retrouve également une figure bien connue des Avengers, le savant aux travaux refusés par les décideurs et avant tout en quête de revanche. Vis à vis de ses confrères de Chapeau Melon, il bénéficie d’une production aux moyens supérieurs, même si les séries bioniques n’ont jamais appartenu aux grosses cylindrées de la télévision américaine. Les effets de la machine climatique résultent ainsi davantage spectaculaires et l’étrange humanité des Fembots, combinée à l’horreur de la révélation de leur véritable visage, déstabilise bien plus le spectateur que les robots à lunettes et chapeau. Le fait que les Fembots soient des marionnettes, et non des automates bornés et répétitifs, permet à Franklin de prendre bien davantage part à l’action que le Dr. Armstrong, auquel il fait songer par bien des aspects (misanthropie, culte de la Machine). Le procédé permet aussi à Kenneth Johnson de placer l’un de ses messages sociaux qu’il affectionne. L’opposition entre Franklin contrôlant ses créatures et le groupe d’individualités formés par Steve, Jaimie et Rudy, ainsi que la victoire de ces derniers, plaident certes pour la suprématie de l’esprit humain sur le mécanique, mais aussi de la démocratie participative sur la dictature (plusieurs esprits œuvrant de concert prévalent sur un seul, aussi brillant soit-il).. Le scénario utilise d’ailleurs le temps long d’un arc triple pour s’affranchir de la stricte intrigue d’aventures. La première partie complète ainsi agréablement la découverte du petit monde de l’OSI, tandis que les discussions entre Jamie et les secrétaires revêtent une tonalité légèrement féministe. Chaque tronçon présente d’ailleurs son intérêt propre, le deuxième capitalisant sur les Doubles et le troisième sur le final tonitruant. On regrettera toutefois que le thème de l’ordre donné par Oscar de l’abattre en cas de capture (donnant son titre à l’ensemble) ne débouche en définitive sur rien de concret et certains moments de la troisième partie lorgnent vers l’absurde. Surtout, alors que ce triple épisode constitue le chant du cygne de la relation entre Steve et Jaimie avant les téléfilms postérieurs (dernier crossover), les deux protagonistes sont séparés dans la majeure partie des deux premières parties, ce qui s’avère réellement frustrant. Passer de la fraicheur et de l’originalité du caractère de Jaimie au sein d’une série d’aventures à la personnalité autrement plus conventionnelle de Steve s’avère d’ailleurs passablement cruel pour L’Homme qui valait trois milliards. Le duo est heureusement réuni pour une conclusion épique, où la confrontation finale, entre Jaimie et un Franklin défait mais digne, brille une nouvelle fois par l’humanité et la compassion de l’héroïne. Anecdotes :
Date de diffusion : 10 novembre 1976 - Carstairs Manor ? Lafitte Island ? Oscar, it sounds like an old horror movie. Résumé : Jaimie se rend sur une île isolée dans les marécages de la Louisiane, où doit être lu le testament de feu Carstairs. Elle est chargée de récupérer la formule d’un alliage révolutionnaire inventé par le défunt. Jaimie se fait passer pour une nièce éloignée mais doit composer avec les autres membres de la famille, de pittoresques escrocs se détestant cordialement, comme le frère jumeau de Carstairs ou la cousine Claudette. Le trésor du mort revenant à celui qui le découvrira en premier, une compétition se met en lace, tandis qu’une mystérieuse créature rode autour du manoir familial. Critique : La première partie de l’épisode, se montre distrayante, au fur et à mesure que l’on découvre les irrésistibles membres de la famille Carstairs. Leur caractère et apparences pittoresques ainsi que leurs disparitions successives des mains d’un mystérieux inconnu n’est d’ailleurs pas sa ns évoquer certes sur un ton mineur, la grande réussite d’Amicalement vôtre que représenta A Death in the Family, quatre ans plus tôt. La mise en scène s’appuie sur un superbe décor de manoir gothique archétypal (le bâtiment est également magnifique), créant toute une ambiance évoquant plaisamment les grands classiques du film d’horreur. Sous cette optique, les dialogues truculents et décalés, rayonnant de la joie d’être mauvais, positionnent les Carstairs en amusant pastiche de la Famille Addams. Le clou du spectacle demeure bien évidemment l’exceptionnelle présence de Vincent Price, ci comme dans un poisson dans l’eau. Son raffinement, son brio et sa voix si riche apportent immensément à l’opus, d’autant que le grand comédien n’est pas seulement là pour le cachet. On ressent totalement son propre amusement à ainsi s’encanailler, et son pur plaisir à jouer la comédie (déjà si perceptible dans Batman 1966). La complicité avec Lindsay Wagner fait également plaisir à voir, elle-même irrésistible dans une tenue de bohémienne également insolite. Le reste d’une distribution haute en couleurs joue également le jeu avec bonne humeur en cabotinant avec brio, à commencer par une tonique et élégante Julie Newmar. L’épisode ne parvient toutefois pas à totalement décoller, du fait d’un scénario ne venant pas relayer cette porteuse situation initiale. La fusion entre l’univers particulier de la famille et celui du récit d‘espionnage ne convainc pas. Il reste tout à fait saugrenu qu’une formule révolutionnaire de carburant ait pu être inventée dans ce manoir et l’on sent bien que Jaimie est plaquée sur une intrigue de chasse au trésor pouvant parfaitement fonctionner sans elle ; De plus sa présence indique d’emblée qui va remporter la course, privant le récit d’une bonne partie de son aspect ludique. De plus l’intrigue ne cesse de changer de braquet, passant rapidement d’une chasse au trésor à une série de disparitions à la Dix petits nègres, puis à un faux Fantastique à la Scoubidou et enfin à une résolution d’espionnite classique. Autant de segments disjoints ne disposant pas de suffisamment d’espace pour se développer de manière satisfaisante. Anecdotes :
Date de diffusion : 24 novembre 1976 - Patience, Sir, this one's giving birth to a lamb. - Eh, this is police business, ma'am. - God's business comes first. Résumé : Une trafiquante de diamants est arrêtée alors qu’elle se faisait passer pour une nonne. Jaimie se substitue à elle et intègre le couvent où les diamants doivent être délivrés, afin de découvrir qui est le membre suivant du réseau. Elle va découvrir que le trafic s’étend également à la drogue et faire en sorte de faire arrêter les bandits, sans que les innocentes nonnes et leur Mère supérieure ne soient entachées par le scandale. Afin de sauver le couvent, elle ne va pas hésiter à ruser avec Oscar. Critique : La première partie de l’épisode, durant laquelle Jaimie mène un semblant d’en quête au sein du couvent, inquiète réellement. L’action se limite à des allées et venues très passe partout au sein des bâtiments et le pot aux roses est découvert avec une facilité déconcertante. Les différentes rencontres avec le sympathiques nonnes s’avèrent aussi sympathique que superficielles,. Alors qu’il se confirme que cette saison aime s’insérer dans des lieux originaux et dignes d’intérêt, La très belle localisation de la Chapelle de Guasti ne se voit pas suffisamment mise en valeur par une réalisation très quelconque, uniquement fonctionnelle. Au total, malgré une fausse piste fort bien menée, faire passer la Mère supérieure pour une complice des bandits, le spectateur se dit que la vacuité et le déjà vu vont singulièrement limier l’intérêt de l’opus. Tout change du tout au tout quand les masques tombent entre Jaimie et le Mère supérieure et que l’héroïne fait pleinement cause commune avec les Sœurs pour sauver l’établissement. Cœur de l’épisode, la scène où la Mère avoue ses angoisse et fraternise avec Jaimie au pied de l’autel peut certes être qualifiée de naïve à notre époque davantage cynique, mais Lindsay Wagner et Kathleen Nolan y insufflent une émotion emportant toutes les digues. L’humour des différentes Sœurs et la narration portée par une musique guillerette de l’exploit empêchent également le récit de sombrer dans le mélodrame édifiant, de même que la tonalité féministe revendiquée de l’ensemble. On aime aussi le divertissant fatalisme d’Oscar face à l’aplomb et au naturel de son agente d’élite décidément pas comme les autres, jamais démontée par ses échecs temporaires. Anecdotes :
Date de diffusion : 01 décembre 1976 - You know, at times like this it's kinda nice being a girl, cause I can admit to being very scared ! Résumé : Jaimie accompagne le Dr. Michael Marchetti lors d’un voyage en avion destiné à rapporter du matériel médical de haute technologie depuis Londres. Afin de se ravitailler en carburant, l’appareil se pose dans une base du grand nord aérien, où se trouve également une station scientifique. Or tous les habitants semblent avoir mystérieusement disparu. En fait une météorite semi-vivante découverte profondément enterrée dans le permafrost émet des ultrasons transformant les Terriens en Zombies à ses ordres. Jaimie est protégée par son oreille bionique, elle doit réagir alors que l’entité s’apprête à se faire transporter vers des zones plus peuplées. Critique : Le seul moment de l’épisode parvenant à réellement intéresser le spectateur demeure les quelques minutes où l’on parcoure l’énigmatique étrangeté de la base déserte. On songe bien entendu à L’heure perdue des Avengers, mais le récit souffre d’une mise en scène considérablement plus sommaire et ne tirant qu’un bien faible parti du pourtant propice décor à l’air libre. Par ailleurs on trouve très vite la clef du mystère relevant d’une Science-fiction très classique, voire relevant des séries b des années 50. Mais là où La mangeuse d’hommes du Surrey, autre épisode de Chapeau Melon, développait un savoureux pastiche anglais sur un thème tout à fait similaire, The Vega Influence ne bâtit absolument rien. L’intrigue se contente de répéter à satiété les scènes de poursuite de Jaimie par des similis Zombies bien davantage amorphes qu’effrayants. Elle et l’autre rescapée ne cessent de ressasser l’action en cours, une astuce bien connue pour délayer la sauce. Par ailleurs l’intrigue d’Arthur Rowe multiplie les contresens. Elle semble oublier que la Femme bionique n’a strictement rien à craindre d’un groupe d’individus impavides et quasi figés, elle peut leur échapper ou les ventiler façon puzzle quand elle le désire. On peut filmer la météorite en aussi grand plan que l’on voudra, avec musique et effet spécial à profusion, elle reste un bête caillou, pour l’effet terreur on repassera, là aussi. Par ailleurs Jaimie ne dispose que d’une seule oreille bionique, donc le son fatal lui parvient fatalement à elle aussi. Mais le plus irritant reste que l’auteur, pour relever un plat à l’évidence bien fade, décide de charger jusqu’au ridicule les réactions de Jaimie, sans cesse en crise de panique comme jamais elle ne l’a été. Transformer la femme bionique en Damsell in distress passablement hystérique, il fallait oser. The Vega Influence résulte bien comme le prototype de ces épisodes de Science-fiction bas de gamme imposés par le diffuseur qui finiront par pousser Kenneth Johnson au départ. Anecdotes :
Date de diffusion : 15 et 22 décembre 1976 - There's only one thing more dangerous than being an undercover agent... - Being a school teacher. - Being a cop. Résumé : Des espions auraient infiltré le LAPD. Afin de mener l’enquête, Jaimie se fait passer pour une cadette en formation à l’académie de police. En fait l’opposition projette d’enlever une chef de gouvernement étrangère en visite à Los Angeles, dont la protection doit être assurée par les forces de l’ordre locales. Jaimie soupçonne la trop douée Arlène Hart, mais celle-ci est la fille d’un haut gradé de la police, désireuse de faire ses preuves incognito. Repérée par les agents ennemis, la Femme bionique est désormais en danger, amis Arlène va faire équipe avec elle. Critique : Le format long permet à la première partie du double épisode de s’inscrire pleinement dans la totalité propre de la série, utilisant le format de la série d’aventures avant tout comme véhicule pour évoquer les valeurs humaines. Seules quelques péripéties convenues viennent émailler le portrait d’un groupe de jeunes femmes se préparant au dur métier de policier de patrouille. Une évidente fausse piste (marronnier de la série) est esquissée et vite abandonnée, la coupable est évidemment celle que l’on suspecte le moins et on a droit à la tentative d’assassinat rituelle de Jaimie. Une tonalité féministe se fait évidemment jour au sein ces années 70 où celui-ci s’ouvre effectivement au beau sexe dans les polices urbaines américaines. Mais c’est avant tout l’étude de caractères qui séduit, notamment la belle amitié naissant entre Arlène et une Jaimie toujours irrésistible de naturel et d’humour. La véritable académie du FBI confirme l’intérêt de la saison pour les localisations apportant une nette valeur ajoutée et la visite des lieux, efficacement assurée par la mise en scène, développe un véritable intérêt documentaire. Mais la découverte de cette école vaut surtout par son expression des plus belles valeurs policières : protéger et servir la population, être solidaires, refuser la gâchette facile et les attitudes de matamore. Sans naïveté on demeure sensible à l’évidente sincérité de ce discours. Même si le mot «Shield» figure dans le titre original, on se situe au parfait antipode de la série contemporaine du même nom ! La seconde partie de l’opus complète l’ensemble en laissant cette fois la part belle au spectacle. On retrouve avec plaisir toute l’esthétique des séries policières des années 70, des voitures fonçant sirènes enclenchées aux scènes de vie en commissariat, ce qui renouvelle une fois de plus une programme ne cessant de passer d’un univers à l’autre cette saison. Que le complot du jour se révèle hautement fantaisiste ne pose pas réellement problème au sein d’une série d’aventures et il autorise quelques retournements de situation efficaces et un joli suspense final. L’agente ennemie se montre également un peu plus relevée que le commun des adversaires de Jaimie. Le récit à l’intelligence de pleinement impliquer des liens d’amitié (voire le flirt entre Jaimie et son binôme masculin) dans l’action principale, ce qui assure une continuité et prolonge les parcours individuels jusqu’à d’émouvants adieux. Anecdotes :
Date de diffusion : 12 janvier 1977 - Hey, I'm sorry about the way I grabbed you back there. - I'm sorry I didn't have the time to take advantage of it. Résumé : Grâce à Rudy, Jaimie fait la connaissance de Darwin Jones, biologiste ayant appris au Tibet comme réguler son corps par la volonté mentale et la transe. Son frère, Peyton, est également un brillant scientifique, mais Oscar ne souhaite plus financer ses travaux, estimant que le décodeur universel qu’il a mis au point suffit aux besoins de l’OSI. Ulcéré, Peyton décide de s’associer au sinistre Ivan Karp, qui abuse de sa confiance. Jaimie et Darwin vont s’associer pour récupérer Peyton en RDA et le ramener dans le droit chemin avant qu’il ne soit trop tard. Critique : D’une manière presque similaire à ce que pratiquera bien plus tard le All Things des X-Files pour les philosophies orientales, l’épisode signifie un certain détournement de la série afin de promouvoir de manière pachydermique des idées chères à la vedette de la série, et en soi respectables (même s’il ne faudrait pas que tout cela dispense de suivre des traitements médicaux nécessaires). On ne doute pas de la sincérité du propos ni que celui-ci présente un cachet 70’s plaisamment daté. Mais néanmoins plus de la moitié du récit se voit uniquement dédié à l’exposition des vertus quasi miraculeuses du biofeedback, sur un ton pénétré et avec un étonnant accompagnement visuel, entre imagerie naïve du Tibet et une exposition d’une totale crudité d’un cœur en train de battre et autres organes internes (à satiété, encore et encore). Cela finit par devenir passablement répugnant et les exploits de Darwin auraient évidemment été bien plus convaincants dans le cadre d’un documentaire que lors d’une fiction. Toutefois, même réduite à la portion congrue, la mission effectuée de concert entre Jaimie et Darwin s’avère agréable à suivre, même si ce dernier pâtit du jeu passablement inexpressif de son interprète. Le scénario combine astucieusement les pouvoirs complémentaires des deux agents très spéciaux de l’OSI et ménage quelques rebondissements animant au moins a minima la seconde partie de l’opus. L’amateur des Spy Shows des Sixties retrouvera avec plaisir une tonalité proche de ces séries lors de l’expédition de Jaimie par delà le Rideau de fer, avec une idée initiale proche des Champions, une pétillante naïveté de l’ensemble, des décors évidents, de belles scènes d’action mais aussi des raccourcis de scénarios (Karp qui confierait le seul exemplaire de la liste de noms à Peyton). Le volet automobile est à l’unisson, avec des méchants bien entendus pourvus de la Mercedes de rigueur et un summum atteint avec la Volvo de Darwin, la propre voiture du célèbre Simon Templar, alias le Saint ! Demeure également une nouvelle prestation irrésistiblement tonique de Lindsay Wagner, qui anime autant que possible les moments empesés du récit et nous vaut un nouvel happy end à la bonne humeur communicative. Anecdotes :
Date de diffusion : 19 et 26 janvier 1977 - After all, in a way, we're cousins. - What are you talking about? - That's right, think about it: you're a human with the parts of a machine and I am a machine with the mind of a human. Résumé : Inventeur d’une terriblement puissante bombe atomique au Cobalt, mais désormais épris de pacifisme, le Dr. Elijah Cooper annonce au monde qu’il a créé un mécanisme qui, en cas de tout nouveau tir d’essai nucléaire, répandra dans l’atmosphère un isotope qui supprimera toute vie sur terre. Or un état moyen-oriental croit à un bluff et procède à un tel test, provoquant le déclenchement de la machine infernale. D’abord infiltrée sous l’identité d’une scientifique française puis avec l’aide de l’agent soviétique Dimitri, Jaime tente de parvenir au tréfonds du complexe scientifique d’Elijah, afin de stopper à temps la catastrophe. Très malade, Elijah décède brusquement, mais, la Femme Bionique doit lutter conte les multiples armes à disposition d’Alex 7000, l’ordinateur régissant la base. Elle échoue in extremis, mais il s‘avère que la menace était fictive, Elijah voulant faire prendre conscience du péril atomique. Jaimie parvient à détruire ALEX quand celui-ci décide de provoquer malgré tout l’Apocalypse. Critique : La première partie du double épisode se montre d’emblée fort appréciable. La révélation choc de la machination ourdie par Elijah fait réellement sensation, surfant sur la peur diffuse mais toujours bien présente de l’holocauste nucléaire. Le jeu de Lew Ayres reflète parfaitement la nature tourmentée de ce scientifique soucieux de refermer les portes de l’enfer qu’il a entrouvertes, à l’instar d’un Oppenheimer. En amusant contrepoint l’accent français revêtu par Lindsay Wagner sonne plaisamment juste, d’autant que les quelques mots en français dans le texte. L’accent russe de l’interprète de Dimitri monte par contre à pleurer de rire tellement il résulte mauvais et caricatural. De splendides vues de la vallée de la Mort rend spectaculaire la première étape de la progression vers le complexe scientifique. Toutefois, tout comme lors de la seconde partie, le récit souffre de trop longues digressions pseudo militaires, dont le jargon sert surtout à meubler. L’opus revêt toutefois toute sa dimension lors du captivant et acharné duel opposant Jaimie au glacial ALEX 7000, clairement une resucée réussie du fameux HAL 9000 de Kubrick. La scénographie rend l’affrontement particulièrement ludique, avec un compte à rebours d’enfer et une disposition spatiale conduisant Jamie toujours plus profondément sous la terre, à l’instar d’une partie de Donjons et dragons réussie. Le séquençage de la progression en huit niveaux successifs autorise autant de confrontations souvent inventives et électriques entre les deux adversaires. Alors qu’il s’agit certainement de l’épisode où Jaimie sollicite le plus ses pouvoirs bioniques et sa vivacité d’esprit, l’affrontement se double encore d’un volet psychologique extrêmement affûté à propos de la nature à la fois antagoniste et symétrique de la personnalité des deux adversaires. En tant que Cyborg, Jaimie symbolise la prédominance de l’humain sur la machine, ALEX l’exact contraire, ce qui exacerbe l’enjeu de l’écrasement final de ce dernier par la femme Bionique. Lindsay Wagner parvient à insérer un nouveau superbe numéro d’actrice au sein de cet opus accordant une large place à l’action, Jaimie reste bien une jeune femme comme un autre que le Destin a propulsé dans des situations extrêmes, avec tout l’humour ou l’émotion que cela engendre. Les caractéristiques de l’Intelligence Artificielle d’un Système expert (à la fois divisible et extensible, programmée et adaptative), se voient astucieusement employés au cours de ce récit de Science-fiction de grande qualité. Derrière la caméra Johnson suscite des scènes particulièrement suggestives, notamment grâce à la localisation exceptionnelle et angoissante en diable du complexe industriel. On apprécie l’audace transgressive de montrer l’héroïne échouer au terme de la course à l’abîme, malgré ses divers exploits, d’autant que la révélation finale apporte un écho solennel et saisissant au message pacifiste et pro Détente de l’épisode. Décidément Super Jaimie s’entend à conjuguer avec succès spectacle et message social. Pinacle de la série n’ayant rien perdu aujourd’hui de son impact et de sa modernité, Doomsday is Tomorrow en constitue la démonstration la plus éclatante. La série se situe bien à son zénith en cette saison 2. Anecdotes :
Date de diffusion : 02 février 1977 Résumé : Jaimie, droguée par ses ennemis afin qu’elle ne puisse utiliser sa force surhumaine, est secrètement substituée à son sosie Lisa Galloway dans sa cellule. Alors que le meurtre de Jaimie est programmé, Lisa infiltre de nouveau l’OSI après avoir consommé une drogue conférant une force équivalente à celle des individus bioniques, mais aux terribles effets secondaires. Elle désire obéit une nouvelle fois au Dr. Courtney, son mentor. Jaimie parvient à s’évader de prison, puis, traquée, convainc in extremis Oscar qu’elle est bien Jaimie. Lisa, influencée par le modèle représenté par Jaimie, rompt avec Courtney et se réconcilie avec l’héroïne. Elle accepte l’aide de l’OSI pour retrouver sa véritable apparence. Critique : L’épisode prend le risque de revenir sur le cas Lisa Galloway, brillamment traité en saison 1, un pari gagné, mais pas en totalité. Malgré les développements apportés, il s’agit fondamentalement d’une redite, le sentiment de doublon se voyant accentué par le fait que le thème des doubles a déjà été traité durant la présente saison, avec les Fembots. Pour obtenir l’effet recherché, le scénariste n’hésite pas utiliser les grands moyens, avec cette drogue miracle au concept trop manifestement tordu dans tous les sens afin que les éléments du puzzle puissent s’emboiter correctement. On regrette aussi que l’épisode cherche à pour partie surfer sur la vague des Women in Prison films connue par les années70, à travers des œuvres magistrales du gabarit de The Big Doll House (1971), Lovers of Devil's Island (1972) ou encore Caged Heat (1974), entre bien d’autres exemples. Au moins l’opus ne revêt cet aspect que pour sa première partie, en nous épargnant le catalogue de clichés par contre largement développé par les Drôles de Dames de Spelling à travers les épisodes Angels in Chains (1976) et Caged Angel (1979). De plus, si l’intrigue suit un chemin assez prévisible, elle manifeste quelques twists percutants, comme Oscar ne croyant pas initialement Jaimie, où la perspective du visage de Jaimie transformé en celui de Lisa, qui ajoute une dimension supplémentaire au cauchemar. Toutefois cet élément se voit minoré par la fait que, même si la série est toujours demeurée floue sur la sensibilité de ses membres artificiels, Jaimie doit bien ressentir qu’elle est bionique, donc sa dérive personnelle n’a pas vraiment de raison d’être. Par ailleurs l’ensemble aurait paru bien plus déstabilisant en provenance de médecins pensant œuvrer pour le bien de leur patiente, et non de complices de Courtney. En définitive, outre le charmant retour à Ojai, le grand atout de l’épisode demeure la nouvelle ébouriffante démonstration de Lindsay Wagner, exprimant avec souffle et expressivité les tourments respectivement vécus par Jaimie et Lisa, où l’épopée représentée par l’évasion de la Femme bionique. La scène de psychose de Jaimie a du compter beaucoup pour sa victoire aux Emmy Awards, car typique de ce jeu paroxystique particulièrement apprécié par les Américains. Anecdotes :
17. JAIMIE ET LE ROI Date de diffusion : 23 février 1977 - Now, you wanna tell me what I am doing in Monte Carlo, dressed like Mary Poppins, when everyone else is wearing postage stamps? Résumé : A Monte-Carlo, Ali Bin Gazim, émir d’un état du Golfe Persique allié des États-Unis, et son fils Ishmail sont menacés par des assassins. Afin de veilleur sur le jeune prince, Jaimie devient sa perceptrice. Elle va devoir démasquer le traître menant le complot, le sombre Hassan, et parer une tentative de meurtre menée par l’une des danseuses de la suite de l’Émir mais surtout lutter contre les préjugés du prince concernant les femmes. Découverte, Jaimie parvient à se réintroduire dans la résidence de l’émir en se faisant passer pour une danseuse orientale, avant de triompher de ses ennemis. Critique : S’il bénéficie de jolis décors et autres inserts de la Riviera, l’épisode souffre d’un scénario beaucoup trop prévisible, car ne s’extirpant jamais des divers clichés proche orientaux caractérisant ce type d’épisodes des Spy Shows des années 60 (prince folklorique, félon de théâtre, orientalisme d’opérette, domination occidentale clairement affichée…), mais qui semblent déjà caduques durant la décennie suivante. On suit donc tout cela sans guère de surprises, d’autant que l’on devine d’emblée qui est le traître lrsqu’apparaît l’excellent Joseph Ruskin, ce que l’intrigue confirmera d’ailleurs bien vite. Si le métier de ce dernier lui permet de s’en sortie par le haut, le cabotinage éhonté de Robert Loggia, dans un improbable quelque part entre Lawrence d’Arabie et le Cheik Blanc, finit par lasser après avoir initialement amusé. Le jeune Lance Kerwin semble figé tout au long de l’épisode, ce qui pénalise ses scènes avec Lindsay Wagner, par trop déséquilibrées. Au moins les amateurs des Avengers pourront-il s’amuser des nombreuses convergences entre cette histoire et celle de Du miel pour le prince, jusqu’à contenir pareillement une danse orientale très sexy interprétée par l’héroïne. Mais la fantaisie et l’imagination de la narration de l’aventure de Steed et Mrs Peel font ici cruellement défaut. Comme toujours la sensibilité et l’aura de Lindsay Wagner permettent de sauver l’essentiel et de rendre l’épisode encore regardable de nos jours. C’est d’autant plus vrai que l’actrice brille comme à l’accoutumée par sa sincérité dans l’expression des messages chers à la série, regard protecteur et compréhensif envers la jeunesse et féminisme léger mais bien présent. Ce dernier aspect se voit toutefois contrebalancé par la scène de la danse, passablement voyeuriste, c’est pour le moins contradictoire ! Anecdotes :
Date de diffusion : 09 mars 1977 - I don't know why Goldman insisted we use a chopper. - Well that's a special consession from Oscar to me. I've had some pretty unpleasant memories of parachutes. Résumé : La petite Kim, fille d’une Vietnamienne et d’un soldat Marcia, n’a plus prononcé un mot depuis la mort de sa mère durant le conflit. Jaime tente de sympathiser avec elle et de vaincre son blocage émotionnel. Pendant ce temps le père de Kim, le Major John Cross, tente de dérober le mécanisme ultra secret d’un missile autoguidé, par vengeance contre l’armée américaine qui n’a pas protégé sa femme. Jaimie va tout tenter pour le ramener dans le droit chemin et éviter que la fille et le père ne soient séparés. Critique : Kim constitue l’inévitable épisode évoquant les traumas liés au conflit du Viêt Nam, un cas de figure évidement très présent dans les productions de 1977 et qui va demeurer sur le long terme un passage obligé pour les diverses séries américaines. Vingt ans plus tard les X-Files en comporteront ainsi encore deux, Sleepless et Unrequited. Si on peut regretter un léger abus des flashbacks et des scènes en studio, Super Jaimie a le mérite d’aborder le sujet en l’intégrant à ses propres thématiques : un regard sur l’enfance au cœur d’un récit comportant également un segment d’espionnage correspondant davantage à un prétexte. De fait, si le dernier aspect s’avère comme souvent, assez passe-partout, la volet psychologique va apporter tout son sel au récit. L’étude de caractères construit un intéressant effet miroir entre Kim et son père, réagissant de manières apparemment très différentes au drame, mais chez qui l’histoire va progressivement révéler des failles convergentes. Les confrontations entre Kim et Jaime électrisent l’ensemble, d’autant que les auteurs évitent le piège de Lénifiant en rendant Kim non seulement muette également brutale et parfois inquiétante. Mariel Aragon se sort très honorablement de ce rôle malaisé, dont les tourments ne s’expriment longtemps que par expression faciale et corporelle, Lindsay Wagner excelle comme toujours lors des scènes avec ses jeunes partenaires. On peut regretter que le scénario préfère couper court à ces échanges par une scène paroxystique, accompagnée du poncif de l’orage. toutefois les deux interprètes font gagner ce pari, notamment lors du bouleversant moment où Kim renaît à la parole. Anecdotes :
Date de diffusion : 16 mars 1977 - I think you should call Beaumont and arrange a meeting and I'll just go as your girlfriend or friend or whatever - That might work. He knows I'm adored by beautiful women. Résumé : A Paris, Beaumont, criminel de haut vol, a mis au point un trafic de peintures célèbres. Il les dérobe dans les musées et y substitue des copies réalisées par un faussaire de génie, Pierre Lambert. Le vol de deux œuvres à Washington et la capture de Lambert provoquent l’intervention de l’OSI. Contre une amnistie, Lambert va s’associer à Jaimie afin de faire tomber Beaumont. L’affrontement va se dérouler à Paris, puis à Cannes, où Jaimie va tendre un piège à Beaumont en le mettant en difficulté face à son client, un parrain corse. Critique : Sans toutefois aller jusqu’à poser en épisode décalé, The Dejon Caper brille dès le départ par sa fantaisie enjouée, exacerbée au sein d’une série pourtant fondamentalement radieuse et optimiste. Cette bonne humeur générale s’appuie sur plusieurs piliers se soutenant l’un l’autre, en parfaite synergie. Le public hexagonal se réjouira d’une France de cartes postales, tout à fait similaire à celle des productions des années 60, naïves et relevant d’une aimable imagerie d’Épinal. Les accents s’avèrent bien entendus allègrement caricaturaux, domaine où René Auberjonois et Maurice Marsac excellent tout particulièrement. Costumes, décors, voitures et musique d’ambiance (accordéon de rigueur) concourent à cette douceur de vivre d’un Paris, certes d’opérette, mais célébré avec amitié. On songe beaucoup aux escapades parisiennes du Saint, parcourues par une pareille allégresse. D’ailleurs, tout comme dans Amicalement vôtre ou Chapeau Melon, on s’amusera de constater que la « France utile » demeure exactement la même pour les productions anglo-saxonnes des deux côtés de l’Atlantique : Paris et la Riviera, plus les vins de Bordeaux évoqués dans les dialogues. L’interprétation se révèle également à la hauteur, la plupart des acteurs n’hésitant à surjouer, fort à propos dans le cadre d’une telle comédie. René Auberjonois impulse beaucoup d’énergie grâce à un cabotinage de bon aloi, avec ce Pierre d’abord pleutre puis courageux, sauvé par son sincère amour pour l’Art et par une Jaimie toujours aussi positive. Le duo formé avec Lindsay Wagner fonctionne du tonnerre, tandis que la série demeure fidèle à ses fondements. Le thème de la deuxième chance se voit ainsi une nouvelle fois mis en avant, de même que la non-violence d’une héroïne se servant de ses pouvoirs bioniques pour ruser, jamais de manière agressive. D’ailleurs personne n’est bien entendu blessé ou tué, la fête ne sera pas gâchée. Astucieusement, le scénario multiplie à l’envie les scénettes dignes de vaudeville voyant Jaimie duper Beaumont et exhorter Pierre, évidemment en dehors de tout réalisme, mais qu’importe. L’épisode s’impose également comme un vrai plaisir pour l’œil, malgré des moyens limités Le plateau de Paris reste ainsi clairement le même que celui de la ville allemande de Biofeed Back, cette saison, avec quelques éléments modifiés. Mais les nombreux magnifiques tableaux, les voitures, les inserts, la somptueuse villa de Beaumont enjolivent formidablement l’esthétique de l’ensemble, de même que les particulièrement nombreuses tenues de Jaimie, épisode parisien oblige ! Anecdotes :
Date de diffusion : 23 mars 1977 - He is a satanic figure with slight variations. His Good is that he protects the rest of the Dead. His bad is that when once aroused, he... - Kinda does his own thing? - Sort of. Résumé : Thomas Bearclaw, un archéologue ami de Jaimie réalise des fouilles dans un anicien cimetière indien situé dans le désert. Il y découvre la statuette d’un mon nocturne et , conformément, à la légende est désormais hanté par le spectre. Cela l’incite à vendre le terrain à son voisin, mais Jaimie rend visite à thomas et découvre le pot aux roses ; c’est le voisin et son complice qui se faisaient passer pour le démon, grâce à divers trucages. Ils désirant s’emparer d’un riche gisement d’uranium, dont Thomas ignorait l’existence. Et ils auraient réussi si vous Jaimie n’était pas intervenue ! Critique : L’épisode est desservi par un scénario tout à fait enfantin et d’autant plus prévisible que n’importe qui ayant un tant soit peu suivi les aventures de Scooby-Doo et de Mystère et Cie devinera d’emblée de quoi il en retourne, tant tout ceci relève de l’évidence. Le scénario manquant cruellement de consistance et de développement, l’auteur cherche à meubler de manière systématique et maladroite. Au-lieu de développer une réelle atmosphère fantastique ou une intéressante galerie de portraits, il se contente paresseusement de multiplier les digressions, les commentaires inutiles de l’action en cours ou les redites. Une espèce de summum est atteint quand on assiste par le menu au développement d’une photographie ou à un fastidieux exposé sur la reconnaissance des sols par satellite. On ne cesse également de tirer à la ligne en nous remontrant encore et encore le démon (une espèce de Chewbacca disco), accompagnée d’une musique ridiculement accentuée et de trucages sans doute déjà pathétiques à l’époque. Sa statuette évoque nettement plus l’Egypte antique que les Amérindiens ! Même Lindsay Wagner ne semble guère motivée par cet épisode visiblement destiné à atteindre le nombre requis cette saison. Demeurent quelques jolis plans du désert et le professionnalisme de Jeff Corey s’obstinant à faire quelque chose d’un Thomas ne bénéficiant que d’une caractérisation minimaliste. John Quade et Gary Lockwood bénéficient également de rôles d’escrocs country bien dans leur répertoire. Anecdotes :
21. LA TOMBE D'ACIER Date de diffusion : 30 mars 1977 - You know, lady, you're pretty smart and then again you're pretty dumb. Résumé : Les plaques militaires de Samuel Goldman, frère aîné d’Oscar disparu durant l’assaut de Pearl Harbor, sont découvertes sur un chantier naval de désassemblage d’anciens cuirassés de l’US Navy. Un soupçon a toujours entaché son honneur, car il transportait alors une forte somme d’argent, également évanouie. Se faisant embaucher dans l’équipe de dockers, Jaimie découvre que Samuel est décédé du fait des tirs japonais, et qu’un employé de la base, Duke, a alors dissimulé l’argent au sein du navire. Avec deux complices, il est en train de fouiller l’épave à la recherche du magot. Aidée par le sympathique Bob, Jaimie va parvenir à pleinement réhabiliter Samuel. Critique : L’épisode présente le mérite de développer le profil d’Oscar et son parcours antérieur à la série. Même si ce frère disparu tombe bien à pic pour cela, il demeure logique qu’il n’en ait pas parlé à Jaimie auparavant et Richard Anderson sait rendre convaincant cet aspect plus tourmenté de son personnage. Avec le chantier naval et le petit monde des dockers, le récit a l’excellente idée de poursuivre la tradition de cette saison 2 voyant Jaimie visiter des univers divers et variés, parfois originaux au sein des séries télévisées. Tournées sous le grand soleil californien, les différentes vues du port s’avèrent superbes, même si on aurait pu les rendre davantage nombreuses. À rebours, le bar de Duke et son quartier relèvent d’un décor très bon marché et particulièrement voyant, on n’y croit pas une seule minute. L’intrigue sait également varier ses effets par l’emploi de flashbacks de Pearl Harbor, une pratique relativement peu usitée durant la série. Surtout, l’épisode sait nous surprendre en se décalant ostensiblement d’un scénario de chasse au trésor se profilant de prime abord, un pratique certes distrayante mais passablement rebattue. Super Jaimie aime décidément se démarquer des séries d’action classique, en réduisant les scènes d’action à la partie congrue, pour au contraire privilégier les portraits des personnages. Le procédé est ici porté à l’extrême (et il vrai que l’on aurait apprécié quelques péripéties supplémentaires), avec le trio de bandits pittoresques : le premier comme jailli des récits de piraterie, le deuxième de la Blaxploitation, et le troisième irrésistible par son accent grec caricatural et son machisme matois. Le sympathique Bob ajoute encore un surcroît d’humanité à cette comédie refusant de se prendre au sérieux. Lindsay Wagner, à qui les bonnets marins siéent à merveille, anime avec entrain cette Jaimie toujours aussi nature, dont on adore les gaffes irrésistibles, d’une fraîcheur inimaginable chez les maîtres espions télévisuels. La parabole d’un Duke s’étant construit par avidité une prison invisible le liant au navire apporte le message moral cher à la série. Anecdotes :
22. MISSION : VOL Date de diffusion : 4 mai 1977 - I got myself a partner. - Yeah, who? - A very special woman. An amazing woman. Résumé : Inky, pittoresque voleur ami d’un petit singe, a la mauvaise idée de vouloir cambrioler le ranch de Jaimie. Il est mis en fuite par la Femme bionique, mais imagine de la filmer durant ses exploits, puis de la faire chanter afin de l’inciter à réaliser le casse du siècle dans une des principales banques de Los Angeles. Informé, Oscar tend un piège à Unky avec l’aide du LAPD. Mais le patron d’Inky, à qui ce dernier doit de l’argent, décide de s’en mêler. Jaimie et Inky vont sympathiser et faire alliance contre les bandits. Critique : Pour cet ultime épisode de la période, c’est cette fois le danger qui vient à Jaimie, directement menacée par une révélation de sa double identité, un moment critique toujours porteur dans l’univers des super héros (hormis pour l’Iron Man de Robert Downey Jr.). Kenneth Johnson aurait pu en profiter pour épicer, voire dramatiser, le final de saison. Mais il demeure fidèle à sa conception positive des aventures de Jaimie et oriente rapidement le récit vers une parodie très amusante et rythmée des films de casse alors en pleine vogue. La personnalité humoristique d’Inky, interprété avec un confondant naturel par Elisha Cook Jr., aide puissamment à décrisper la situation, même si l’on peut regretter l‘ajout d’éléments mélodramatiques superfétatoires autour de sa mère défunte. De plus, la caricature des rituels de ce type de productions s’effectue avec pertinence, reprenant la préparation minutieuse, le final mouvementé ou le règlement de comptes entre complices, le tout sur un tempo alerte. Mais, outre Inky, les divers gangsters savoureusement caricaturaux apportent avant tout de l’humour bon enfant. On s’amuse beaucoup jusqu’à la pirouette finale, mais l’opus souffre de succéder à Iron Ships and Dead Men, trop similaire par ses bandits pour de rire et son aspect de simili récit animalier, le singe succédant aux chats. On regrettera surtout la passivité de Jaimie durant la majeure partie du récit, nécessaire au développement du pastiche, mais parfois frustrante. Elle ne cesse de se conformer aux consignes d’Oscar ou d’Inky, ne se rebiffant réellement que lors de la bataille finale. Anecdotes :
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Saison 3 1-2. Le Chien bionique (The Bionic Dog) 3-4. Le Prisonnier de Las Vegas (Fembots in Las Vegas) 6. La Filière africaine (African Connection) 7. La Liberté est à l'ouest (Motorcycle Boogie) 8. Lavage de cerveau (Brain Wash) 9. Quand l'amour s'en mêle (Escape to Love) 15. Voilà les Martiens (The Martians Are Coming, the Martians Are Coming) 16. La Princesse Aura (Sanctuary Earth) 17. Mortellement vôtre (Deadly Music) 18. Qui est la vraie Jaimie ? (Which One is Jaime?) 19. Voyage astral (Out of Body) 20. Pour que vive le roi (Long Live the King) 21. En dansant le flamenco (Rancho Outcast) 22. Adieu la liberté (On the Run)
Date de diffusion : 10 et 17 septembre 1977 - Jaime, I should have your head for this. If Rudy didn't think that this dog had a chance, I'd have the state police after you. Résumé : Alors qu’elle effectue des tests au laboratoire de Rudy, Jaimie fait la connaissance de Max, chien ayant servi de cobaye aux premières implantations bioniques, après avoir été grièvement brûlé dans un incendie. Max dépérit et Rudy suspecte un rejet des prothèses, mais Jaimie pense qu’il a simplement besoin de retrouver une vie normale et de cesser d’être un animal de laboratoire. Elle s’enfuit avec lui, mais sa tentative est compliquée par la phobie du feu de Max, qui le rend agressif. La situation se complique quand lui et Jaimie, partie se réfugier chez un ancien amoureux, se retrouvent pris au piège d’un incendie de forêt. Max surmonte ses peurs pour sauver Jaimie et retrouve goût à la vie. Critique : Habilement, Kenneth Johnson s’empare du thème imposé du chien bionique pour en revenir à l’humain, en établissant un parallèle entre la situation de Max et celle de Jaimie. A travers quelques plans silencieux (Jaimie face à la cage de Max), on comprend que l’héroïne partage la même souffrance de l’enfermement dans une vie uniquement dédiée aux menées de l’OSI. Sa volonté farouche de sauver l’animal exprime également son propre besoin de libération, un sentiment qui servira de socle à l’ultime épisode de la série, On the Run. La sensibilité de Lindsay Wagner crédibilise parfaitement cette progression du récit, même si l’on peut regretter que cela s’accompagne d’un Rudy rendu subitement insensible et bien moins amical qu’à l’accoutumée, heureusement seulement temporairement. Malheureusement The Bionic Dog manque de matière pour s’étaler ainsi sur un double opus et, de fait, la première partie se voit principalement dédiée à des scènes assez répétitives entre Jaimie et Max, en forme de bréviaire pour les amis des bêtes au point d’en devenir presque mièvres. D’abord impressionnantes, les scènes montrant la panique de Max causée par le feu et l’incendie initial finissent par fatiguer car par trop ressassées. La seconde partie s’anime toutefois de quelques exploits bioniques, de la part de Jaimie mais aussi de Max, comme toujours efficacement filmés, malgré la grande économie de moyens. Le chien finit d’ailleurs par inspirer une vraie sympathie, propre aux séries animalières à la Daktari. Si le flirt de Jaimie s’avère assez fade, les spectaculaires ou oppressantes scènes de l’incendie en forêt parviennent à créer un authentique suspense. Anecdotes :
3-4. LE PRISONNIER DE LAS VEGAS Dates de diffusion : 24 septembre et 01 octobre 1977 - Look, even your father knew when he was beaten. Now you happen to be in the same situation, I... - Not exactly the same. My father was afraid to die. I'm not. I'm perfectly satisfied taking his three greatest enemies with me. Résumé : Oscar emmène Jaimie prendre quelques vacances à Las Vegas, où il mène aussi une négociation avec Rod Kyler. Ce milliardaire propriétaire de la moitié de la ville a également réalisé le prototype d’un canon solaire, que l’OSI souhaite récupérer. Mais Carl, le fils du Dr. Franklin, a reconstitué les Fembots jadis créées par son père et passe à l’attaque. Malgré des combats acharnés contre les gynoïdes, la Femme Bionique ne peut empêcher que Carl ne vole l’arme, puis ne la mette en orbite. Avec Oscar et Rudy, elle donne finalement l’assaut à la base de Carl, dissimulée dans un silo désaffecté de lancement spatial. Carl, qui s’avère lui-même un robot, est détruit avec ses consœurs quand la Femme Bionique parvient à pointer le canon vers le site, ne s’échappant elle-même que de justesse. Critique : Fembots in Las Vegas ne parvient pas à reconstituer le charme de l’arc triple de la saison précédente consacré aux Fembots, principalement du fait d’un manque d’ambition scénaristique. Là où l’on trouvait une trame complexe et globalement bien maîtrisée, apportant toute une dimension épique au drame, on ne distingue ici qu’une intrigue prétexte, se bornant à enfiler les clichés pour justifier l’existence de trois grandes bagarres (Le vol de l’engin, sa mise en orbite, le duel final), séparées par des scènes purement mécaniques. Hier, on jouait brillamment des doubles pour instaurer des rebondissements et toute une paranoïa, ici le thème est systématiquement sacrifié à l’action pure, comme le Fembot de Callahan lancé dans un combat sans aucune justification alors qu’elle avait infiltré l’OSI. Hormis un parallèle amusant avec Howard Hawks, Kyler n’apporte pas grand-chose, à part un mélodrame en bois vis-à-vis de sa maladie, très inspirée par The Boy in the Plastic Bubble, diffusé l’année précédente. En génie maléfique, Michael Burns montre nettement moins de présence que son prédécesseur et la révélation de la nature robotique de Carl intervient bien trop tardivement pour ne pas devenir autre chose qu’un simple coup d’épée dans l’eau. Mais l’opus se regarde néanmoins sans ennui car les combats, unique justification de l’affaire, ont le bon goût d’apparaitre suffisamment spectaculaires pour cela. Cette réussite tient à une mise en scène dynamique et des effets spéciaux artisanaux mais astucieux, et surtout à la débauche d’énergies des actrices et de leurs doublures. L’association Lindsay Wagner / Rita Egleston fait encore une fois merveille. La production bénéficie également de belles localisations, comme la base désaffectée de la NASA, ou de l’inépuisablement festive Las Vegas. La balade dans Sin City reste sans doute le meilleur moment de l’opus, les amateurs d’Angel pourront d’ailleurs y trouver des convergences, les moyens en moins, avec les scènes équivalentes de The House Always Wins (4.03). Anecdotes :
Date de diffusion : 15 octobre 1977 - Well, then I guess I'll just have to figure out some way to get close to him. - There won't be any problem there, babe. I've seen you in a cowgirl outfit before. Résumé : Le Dr. Billy Cole, brillant informaticien de l’OSI, est aussi un compétiteur passionné de rodéos, ce qui lui a valut plusieurs blessures par le passé. Alors qu’il s’apprête à mener à bien plusieurs projets importants, y compris concernant Max, il part participer à une compétition très risquée. Oscar demande à Jaimie de veiller au grain et celle-ci devient l’associé de Billy durant le tournoi, tout en lui dissimulant ses pouvoirs bioniques. Outre les dangers propres du rodéo, Jaimie doit également avoir à l’œil deux concurrents prêts à tout pour gagner et deux agents de l’opposition désireux de capturer Billy. Elle triomphe de ces obstacles, tandis qu’un flirt s’installe avec Billy. Critique : Tout comme Road to Nashville la saison précédente, Rodéo nous immerge plaisamment dans l’univers Country. Le scénario a derechef la bonne idée de se structurer autour d’une thématique, le rodéo succédant à la musique. Cette carte se voit jouée pleinement, avec un récit prenant souvent la forme d’un quasi documentaire et s‘appuyant sur de spectaculaires images d’archives, aussi bien que sur des séquences tournées pour la série. Cette approche s’avère particulièrement passionnante pour un spectateur européen, qui découvre tout un sport bien plus articulé et complexe qu’on ne l’imaginait, de par les systèmes de compétition et par les rôles échus à chacun : compétiteur proprement dit, ou hazer lui prêtant assistance, comme ici Jaimie avec Billy. On apprend réellement beaucoup de choses tout en se divertissant, ces éléments n’alourdissant pas un récit riche en péripéties galopantes et autres chutes brutales ! Le reste de l’intrigue convainc nettement moins. On sent bien que les ennemis ne sont là que comme prétexte, tous sont également lisses et réduits à quelques clichés, De plus, jamais ils n’exercent une menace véritable, tant la Femme bionique les domine aisément. On touche là une faiblesse récurrente de la grande période Kenneth Johnson sur le point de s’achever. A l’inverse des séries d’aventures classiques, ce dernier se sera toujours bien moins intéressé aux vilains qu’à la psychologie de son héroïne et au message social de la série. Celui-ci ayant pratiquement disparu lors du changement de diffuseur, reste Jaimie elle-même, une nouvelle fois incarnée avec vitalité et humour par Lindsay Wagner. Le flirt avec Billy, certes naïf, se montre charmant et rejoint in fine la si romantique Country. Anecdotes :
Date de diffusion : 29 octobre 1977 - Old war trucks never die. Résumé : Des élections imposées par les Nations Unies vont se dérouler dans un pays africain. Le dirigeant militaire en place à prévu de truquer les résultats grâce à un composant électronique qu’on doit lui livrer en provenance de Suisse. L’OSI envoie Jaimie intervertir le mécanisme avec un autre assurant l’honnêteté du suffrage. Elle va devoir s’associer avec Walker un mercenaire pittoresque et alcoolique, voyageant à bord d’un antique véhicule de la seconde guerre mondiale. Outre l’infiltration proprement dite, Jaimie doit faire face à l’opposition armée, qui la prend pour l’émissaire suisse. Mais Leona Mumbassa, une ancienne amie de la faculté, dirigeante des rebelles, rétablit la vérité. Jaimie peut remplir sa mission après avoir sympathisé avec Walker. Critique : African Connection présente comme faiblesse de développer une intrigue quasi en doublon avec celle d’Angel of Mercy (1.03), avec une simplification supplémentaire de l’intrigue. Celle-ci se résume essentiellement à une succession linéaire d’affrontements et péripéties divers, infailliblement solutionnés par la puissance bionique de Jaimie, sans que Walker ne se doute de rien (quitte à accumuler les justifications les moins crédibles qui se puissent imaginer). Le duo, bien entendu, s’avère antagoniste avant de devenir amical. Il bénéficie de la complicité entre ses interprètes et d’une Lindsay Wagner très tonique, ce qui ne pallie que partiellement au manque de vraisemblance de Warner et de son providentiel son véhicule à chenilles. La réalisation doit également composer avec de faibles moyens matériels et des paysages décidément toujours aussi californiens, quelles que soient les contrées visitées par Jaimie. La présence des militaires en treillis n’est pas non plus sans évoquer les Nanars de l’époque. Mais l’épisode vaut pour ce que Kenneth Johnson parvient à y insuffler au détour de quelques scènes, alors qu’il s’agit de son ultime scénario écrit en tant que showrunner de la série. Evoquant le passé de tenniswoman de Jaimie (une rareté), son parcours personnel ou encore sa phobie des serpents, le récit revêt la forme d’adieux au personnage sous forme de bilan. Surtout Johnson se montre plus ardent que jamais lorsqu’il dénonce l’interventionnisme occidental en Afrique, ou se montre explicitement amer quant au happy ending de l’historie, décrivant les traumatismes profonds qu’une guerre civile fait endurer à la population. Autant de prises de position étonnantes pour l’époque et apportant une inattendue authenticité à cet ultime apport de Kenneth Johnson, à rebours de son sujet principal. Anecdotes :
Date de diffusion : 05 novembre 1977 - How often do you do this? - Only when I'm not teaching school. Résumé : Alors que le motard cascadeur Evel Knievel séjourne en Allemagne de l’Ouest pour une importante exhibition, lui et sa moto se voient emportés dans un voyage inattendu, par nulle autre que Jaimie Sommers. Lancée à la poursuite d’un agent du KGB ayant dérobé un important microfilm, elle entraine Evel de l’autre côté du Rideau de Fer. Cet aller-retour express entre la frontière et le quartier général du KGB va exiger de nombreuses prouesses motorisées, mais Knievel va finir par sympathiser avec une Jaimie demeurée jusqu’au bout incrédule quant à son identité ! Critique : Le scénario se contente hélas de tirer mécaniquement parti de la présence d’Evel Knievel, en l’insérant dans une formule déjà plusieurs fois vue au cours de la série, celle du duo (toujours mixte) d’abord antagoniste, puis finalement sympathisant au fil d’une mission se résumant à un voyage émaillé de péripéties résolues par un Femme Bionique s’efforçant également de préserver son secret. L’impression de déjà-vu se ressent d’autant plus fortement qu’il s’agissait déjà de l’intrigue de l’opus précédent, invité pittoresque et véhicule mécanique se substituant l’un à l’autre, tandis que les paysages californiens évoquent à peu près aussi efficacement l’Afrique que l’Allemagne. Les deux auteurs ont cependant la bonne idée de dynamiser cet ensemble très prévisible en recourant massivement à l’humour. Knievel joue son propre rôle, ce qui lui permet de dérouler joyeusement sur son image redneck, ses exploits mais aussi ses mémorables catastrophes. Le personnage se montre irrésistiblement 70’s et, malgré un tournage par ailleurs difficile, fonctionne bien avec Lindsay Wagner. Les running jokes de Jaimie ne le reconnaissant pas et lui pestant de se retrouver embrigadé dans cet aventure se prolongent un tantinet, mais permettent aux acteurs d’en faire joyeusement des tonnes. La Harley-Davidson Sportster assure bien davantage le spectacle que le véhicule à chenilles de l’épisode précédent et plaira sans nul doute aux amateurs de belles cylindrées (une pensée pour les valeureux cascadeurs !). Alors que Super Jaimie demeure fidèle à son code de non violence et à la personnalité hors normes de son héroïne, le récit évoque comme une plaisante parodie des séries d’espionnage des Sixties. Les porte-flingues du KGB s’y avèrent aussi risibles que ceux de KAOS, tandis que l’Aventure survient à Knievel par une charmante rencontre inattendue n’étant pas sans évoquer celles vécues par le célèbre Simon Templar. Anecdotes :
Date de diffusion : 12 novembre 1977 - What's it made of? - Soap, only it's laced with a molecule that resembles sodium pentathol, and it penetrates deep into the pores of the skin. Résumé : Plusieurs tentatives de rencontre entre Oscar et un important informateur se voient contrecarrées par des tentatives d’assassinat. En fait, Callahan, la fidèle secrétaire d’Oscar, s’est fiancée à un coiffeur en vogue appartenant secrètement à l’opposition. Grace à des micros installés dans des sèche-cheveux et à un shampoing similaire à du Pentothal, il soutire à leur insu des secrets à ses clientes, épouses ou collaboratrices des dirigeants de Washington. Même Jaimie révèle ainsi son identité bionique. Mais elle comprend l’arnaque et, aidée par Callahan, parvient à confondre le vil séducteur. In extremis, elle réussit ensuite à stopper une dernière attaque contre Oscar, au Kennedy Memorial Stadium. Critique : On apprécie vivement l’excentricité du shampoing sérum de vérité et du dispositif d’enregistrement situé dans le salon le plus huppé de la capitale américaine, d’autant que cette fantaisie n’est pas sans évoquer certains scénarios des Avengers. On y retrouve pareillement le détournement de dignes établissement dissimulant des nids d’espions et une certaine ironie envers le snobisme de la haute société. Malheureusement cette excellente idée de départ se voit fort médiocrement exploitée. Elle donne ainsi lieu à un long et fastidieux exposé (doublé, puisque Jaimie visite deux fois la pièce !), suivi d’une résolution ridicule de facilité, Jaimie comprenant toute l’affaire grâce à un rêve ! Pour doper le terne développement de son sujet, James D. Parriott tente de recourir à l’humour, avec des résultats médiocres, voire navrants comme cette caricature d’homosexuel aux clichés évoquant pauvrement la cage aux folles. Le récit reprend toutefois quelques couleurs avec son côté plaisamment daté autour des coiffures de ces dames (à commencer par Jaimie !) et par son focus bienvenu sur la sympathique Callahan. Par ailleurs il s’ouvre et se conclue par deux scènes d’action dynamiques, encore rehaussées par les spectaculaires localisations de l’Exposition Park Rose Garden et du Los Angeles Memorial Coliseum, Anecdotes :
Date de diffusion : 26 novembre 1977 - You walk into my house and in three minutes, you turn my entire social life into a disaster and I say "thank you"? What - am I crazy ? Résumé : Le Dr. Kelso est exfiltré hors d’un pays de l’Est par l’OSI, mais son jeune fils Sandor, timide et peu sûr de lui, est capturé lors de l’action. Les autorités veulent se servir de lui pour exiger de son père qu’il revienne. Oscar envoie Jaimie à la rescousse de Sandor, mais, si l’évasion se déroule bien, le voyage de retour vers la frontière s’avère malaisé. Sandor n’est guère taillé pour l’aventure et une difficulté supplémentaire survient quand il tombe amoureux de Jaimie. Critique : Escape to Love (grands dieux, ce titre résonne déjà comme une condamnation) confirme l’orientation prise par la série depuis le départ de Kenneth Johnson. Les ambitions de message social disparaissent au profit de récits d’espionnage classiques, pimentés par des scènes d’action mettant en scène les pouvoirs bioniques de Jaimie. On se rapproche donc de L’homme qui valait trois milliards, mais sur un mode peu convaincant. En effet les scénarios se montrent terriblement répétitifs, avec encore ici une intrigue consistant essentiellement en un voyage linéaire semé d’embuches, avec Jaimie associée à un allié masculin. Outre le pénible effet de répétition (on retrouve également les sempiternels paysages californiens hors sujets), les véhicules et les péripéties rencontrés apparaissent considérablement plus fades que lors d’African Connection, puis de Motorcycle Boogie. Surtout, le partenaire du jour de Jaimie achève de couler l’ensemble par sa mièvrerie horripilante et l’outrancier mauvais jeu de son interprète. Le plus grave reste que Sandor déteint sur Jaimie, muée tout au long du récit en conseillère du cœur, désarmante à force de sucré. Malgré quelques scènes avec le toujours sympathique Max ou avec un colonel hostile interprété avec saveur par Peter Mark Richman, on s’ennuie massivement et sans espoir durant tout l’épisode. Anecdotes :
Date de diffusion : 03 décembre 1977 - Max, you big chicken, get out here and face it like a dog ! Résumé : Jaimie est temporairement immobilisée à l’hôpital de l’OSI, Rudy devant effectuer des contrôles. Max, le chien bionique, est alors confié à Valérie, scientifique de l’OSI lui ayant installé des fonctionnalités supplémentaires. Elle vit avec jeune neveu Bobby, leur famille ayant été décimée par un accident d’avion. Bobby et Max deviennent les meilleurs amis du monde. Mais des agents de l’opposition enlèvent Max et Valérie, afin d’acquérir la technologie bionique. Grâce à son courage et à son astuce, Max parvient à s’échapper et à rejoindre Bobby. Ensemble ils vont également libérer Valérie. Critique : Episode très original au sein de la série, par la quasi absence de l’héroïne, Max s’avère clairement calibré pour mettre en orbite une série dérivée, tout comme ultérieurement le téléfilm Bionic Showdown pour la Bionic Girl. L’opération apparaît globalement réussie, car le récit renoue pleinement avec la fraicheur et la charmante naïveté des séries animalières destinées à la jeunesse. Dans le sillon de Lassie et de Daktari, celles-ci demeurent encore présentes en nombre à cette époque d’avant les robinets à médiocres dessins animés noyant les écrans contemporains. Comme par le passé, Max emporte la sympathie du public, tandis que le scénario met astucieusement à profit ses capacités bioniques pour pimenter le récit de quelques scènettes d’action. Le valeureux et loyal Max devient le héros d’un bel hommage au meilleur ami de l’homme, mais aussi aux valeurs familiales chères à l’Amérique. Le duo formé avec Bobby fonctionne parfaitement, d’autant que Christopher Knight, le futur Peter des The Brady Bunch, rend le jeune homme autrement plus expressif et tonique que le morne Sandor. Les évènements ont la bonne idée de se dérouler en Californie, et non dans les pays en toc des opus précédents. Max devient dès lors une fenêtre ouverte sur l’American Way of Life californien des 70s’s : maison, voitures, vêtements… Evidemment, le scénario demeure minimaliste, à base de vas et viens entre la résidence de Bobby et le repaire de bandits (une nouvelle fois transparents), quelque peu délayés par les commentaires de Jaimie et d’Oscar. On pourra aussi s’étonner de voir un prototype bionique aussi faiblement gardé et des adversaires aussi mal organisés, mais ces faiblesses présentent évidemment moins d’impact dans le cadre d’une histoire destinée à la jeunesse. Anecdotes :
11. L'ESPION FAIT CAVALIER SEUL Date de diffusion : 17 décembre 1977 - Well, so far, he has chloroformed me, he's tied me up, and he doesn't even know my name yet ! Résumé : Boris Slotsky, agent soviétique vétéran, dérobe un codeur top secret de l’OSI. Oscar apprend que le microfilm doit être remis à un complice lors d’une convention de mode se déroulant dans l’un des palaces de los Angeles. Il demande à Terrence Quinn, vieil agent désormais à la retraite et expert en déguisements, de faire équipe avec Jaimie, car il est le seul à pouvoir reconnaître Slotsky. Le tandem fonctionne mal, Quinn refusant d’admettre qu’il a changé d’époque et que sa vue n’est désormais plus ce qu’elle était. Jaimie parvient malgré tout à remplir la mission, avant de laisser repartir les deux anciens rivaux désormais réconciliés. Critique : L’intrigue à la consistance d’une bulle de savon, mais parvient néanmoins à distraire par sa bonne humeur constante et ses gags volontiers cartoonesques. Cette dimension se voit d’ailleurs soulignée par quelques effets sonores et vidéo, ainsi que par le défilé de déguisements tout à fait improbables de Quinn, lointain disciple d’Artemus Gordon. Le rythme sans temps morts fait que l’on s’amuse franchement, mais l’humour repose trop sur la myopie et la fierté d’un Quinn niant le problème, comme un étrange hybride de Max la Menace et de Mister Magoo. On peut regretter que d’autres pistes ne se voient qu’à peine abordées, comme le pittoresque monde de la mode ou la confrontation entre un agent des temps héroïques de la Guerre froide et un autre des années 70. Mais cet aspect se voit partiellement rattrapé par l’émouvant final très à la Jaimie Sommers, célébrant la fin des guerres et la paix des braves, on pense notamment au Concerto des Avengers. Par ailleurs l’épisode bénéficie de très jolis plans des ensoleillés Jardins d’Arcadia et d’une belle distribution. Richard Erdman apporte la fantaisie et le tonus nécessaire à Quinn, bien avant qu’il ne devienne le Léonard de Community. L’association avec Lindsay Wagner fonctionne du tonnerre. Whit Bissell, le général Kirk d’Au cœur du Temps, apporte enfin de la présence à l’un des adversaires de Jaimie. La présence de la top model Alana Stewart (future épouse de Rod Stewart, en 1979) apporte une once de véracité à l’ensemble, tout en situant agréablement l’action dans les années 70. Anecdotes :
Date de diffusion : 03 janvier 1978 - You know, you don't hardly look like the electronics type. - Oh, I don't do I? Well, you'll be surprised what's under this skin of mine. Résumé : Des pirates informatiques subtilisent des milliers de dollars dans des comptes bancaires d’institutions gouvernementales, y compris l’OSI. Oscar craint que des documents secrets ne soient également dérobés et envoie Jaimie résoudre l’affaire au sein d’une université que Rudy a identifié comme origine des vols. Jaime découvre que les pirates sont en fait de jeunes idéalistes désireux de financer les études de ceux n’en ayant pas les moyens. Elle s’assure de leur amnistie, tout en empêchant un professeur stipendié par l’opposition de s’emparer de leur programme informatique. Critique : Super Jaimie débute ici l’année 1978, qui va voir l’apparition du Commodore et de l’Apple II, tandis qu’Atari s’apprête à sortir sa première console de jeu grand public, l’Atari 2600, et que Disney a commencé à développer TRON. Le véritable intérêt de l’épisode réside dans l’évocation de cette époque où la micro-informatique s’installe dans le quotidien et où les différents réseaux pré-Internet procèdent progressivement à leur fusion. L’action s’insère judicieusement au sein de l’une de ces universités californiennes jouant un rôle moteur dans ce mouvement allant définitivement émerger durant les années 80. A notre époque contemporaine, où les hackers des séries télés accomplissent prodiges sur prodiges d’un clic de souris, le panorama s’avère rafraichissant. Nous découvrons des bibliothèques encore uniquement peuplées de livres en papier (ces artefacts étranges à l’autonomie électrique infinie et ne tombant jamais en panne), ou des administrations encore en cours d’informatisation. Des opérations devenue communes aujourd’hui (la banque sur Internet) apparaissent encore nimbées d’une aura de Science-fiction, sans parler des ordinateurs et des softwares délicieusement archaïques. Les Robins des Bois modernes résultent bien peu crédibles, mais démontrent que le folklore de l'informaticien génial révolutionnant le monde depuis un food-truck, sinon un garage, est déjà en place. La critique sociale du coût des études aux USA se montre également bien vue, quand on sait qu’aujourd’hui le volume des prêts étudiants y est pointé comme un risque bancaire systémique. Certes les péripéties sont passe-partout au possible et l’opposition souffre d’une caractérisation insuffisante, comme souvent dans cette série, mais les jeunes acteurs s’en sortent plutôt bien, avec là encore une sympathique touche 70’s. Malgré une intrigue légère, l’épisode reste bien l’occasion d’un agréable voyage dans le temps, suscitant toute une nostalgie chez le spectateur ayant connu les premiers jeux d’arcades. Anecdotes :
Date de diffusion : 14 janvier 1978 - Gentlemen, if you will excuse me, I have a date with a very attractive young lady. - Is she a willowy blond about this tall, teaches school, a lady who I lost my heart to years ago ? Résumé : Alors qu’une fusée de la NASA vient de répandre dans l’atmosphère une substance renforçant la couche d’ozone, un mystérieux signal atteint la Terre, en provenance de l’extérieur du système solaire. Jaimie et son fiancé Chris, agent de l’OSI, se rendent au point d’arrivée, le Fort Mac-Arthur. Ils découvrent que le sous-sol du bâtiment débouche sur une antique pyramide aztèque souterraine. Ils y trouvent Ky, un extraterrestre âgé de 5000 ans, Il leur apprend que le siens reviennent sur Terre, où ils ont jadis enseigné les rudiments de la science à l’Humanité. Or, l’entrée du vaisseau dans l’atmosphère désormais modifiée susciterait une explosion apocalyptique ! Critique : Tout comme auparavant pour Au Cœur du Temps, la dernière partie de Super Jaimie va se voir ensevelie sous bon nombre d’épisodes mettant en scènes une Science-fiction archaïque et des extraterrestres ridicules, façon Irwin Allen des mauvais jours. The Pyramid aura le douteux privilège de débuter ce mouvement, avec un scénario abracadabrant évoquant les récits pour la jeunesse des années 30, narré avec un premier degré aussi absolu que navrant. Tout en accumulant les absurdités, l’intrigue se cantonne à des allées et venues dans des couloirs en carton pate et à des dialogues déclamatoires au possible. Si Ky échappe partiellement au grotesque, son guerrier aztèque muet relève franchement du Nanard. La faiblesse des moyens de la série se fait cruellement sentir, l’unique plateau quelque peu relevé demeure celui de Ky, ce qui fait que l’action s’y enkyste tandis que les personnages y dégoisent à loisir. L’opus rate également l’entrée en scène de Chris, bombardé fiancé de Jaimie sans que leur histoire en commun ne soit nullement contée. Outre la fadeur extrême du personnage (quel contraste avec Steve Austin !), le récit y va à la truelle pour lui faire découvrir le secret bionique de Jaimie dès les premières minutes de l’épisode. Ecrasée par la pesanteur des dialogues et postures, Lindsay Wagner a moins l’occasion de pétiller qu’à l’ordinaire. On appréciera quelques jolis plans du littoral californien et la visite expresse de Fort Mac-Arthur. Anecdotes :
Date de diffusion : 21 janvier 1978 - This is the most important mission I have ever sent you on, Jaime. My life depends on it. Résumé : Jaimie est la seule à savoir où se situe une conférence internationale ultra secrète présidée par Oscar. Elle est victime d’un empoisonnement lent, ourdi par une faction adverse et a 20 heures pour révéler l’endroit, en échange de l’antidote. Elle refuse le marché avant de perdre conscience. Chris, Callahan et Max vont tout mettre en œuvre pour retrouver Rudy, le seul capable de sauver Jaimie, mais celui-ci est en camping dans un endroit inaccessible. Critique : Après la Science-fiction de pacotille de l’opus précédent, celui-ci signifie un retour bienvenu à l’espionnage, un domaine ayant davantage réussi à la série jusqu’ici. On remarque toutefois qu’en cette troisième saison, l’OSI achène de perdre sa caractéristique d’organisation dédiée à l’espionnage scientifique, pour devenir un grand fourre-tout disponible pour tout type de d’intrigue relevant de ce genre, d’où une vraie déperdition d’identité. Avec le retrait de Jaimie, l’occasion était belle de mettre en avant les personnages secondaires de la série, mais le scénario gâche en grande partie cette opportunité en les utilisant uniquement pour aller chercher un autre personnage principal menant à bien l’action principale ! Par ailleurs le récit repose uniquement sur la difficulté de trouver Rudy, qui, afin de tenir la durée, est accentuée jusqu’au ridicule (à l’autre bout du pays, dans terrain de camping isolé par des barbelés, un champ de mines, des tirs de lasers…). L’opus constitue néanmoins un sympathique hommage à Rudy et à son amitié envers Jaimie, ainsi qu’au valeureux et loyal Max, triomphant de tous les obstacles et volant régulièrement la vedette à ses partenaires humains. L’absence du dynamisme inébranlable de Jaimie se fait ressentir, mais sa faiblesse nous vaut l’un des rares moments réellement inquiétants de la série, quand l’infirmière agent-double rode auprès d’elle, prête à frapper. Anecdotes :
Date de diffusion : 28 janvier 1978 - You know, in some parts of the world, we'd have to get married after this. - God bless America, huh ? Résumé : Alors qu’il est parti pêcher à Paradise Cove Beach avec un ami, Rudy et ce dernier sont enlevés par une soucoupe volante soudainement apparue. Oscar envoie Jaimie poursuivre l’appareil, ce qu’elle parvient à accomplir malgré la présence gênante d’un journaliste persuadé que tout ceci est une machination du gouvernement. En fait la soucoupe est réellement un leurre (un simple hélicoptère dissimulé par u hologramme). Mais le complot est ourdi par l’ami de Rudy, qui projette de le vendre à une puissance étrangère, ainsi que de précieuses connaissances de l’OSI. Critique : Les premières scènes de l’épisode, notamment l’apparition du supposé vaisseau et l’enlèvement de Rudy, font croire un bref moment que l’on va assister à une transposition 70’s des croquignolettes et fauchées séries B de Science-fiction des années 50. Ce projet n’aurait pas manqué d’intérêt pour l’amateur du genre : après tout un semblable glissement, sur ton très pince sans rire, de l’environnement américain à l’anglais nous avait déjà valu un épisode des Avengers particulièrement intéressant à suivre, avec La mangeuse d’hommes du Surrey. Hélas il nous faut vite déchanter, car l’exercice de style se transforme promptement en une interminable course poursuite uniquement destinée à exploiter sous tous les angles le trucage vidéo de la fausse soucoupe. Certaines facultés de l’appareil, comme la téléportation, ne sont jamais explicitées. L’épisode se résume à des vues tournées par hélicoptère sur lesquelles l’image du vaisseau est incrustée. Le même trucage réitéré encore et encore (très proche des scènes équivalentes de V), tient lieu de scénario, hormis pour un affrontement final en soi très quelconque. Les quelques artifices destinés à meubler (le journaliste et les agents de l’OSI ne servant à rien) ne font guère illusion et ne modifient en rien la donne. Jaimie se voit quasiment réduite à ses pouvoirs bioniques et tient un rôle de faire-valoir, la vedette étant bien la soucoupe. Demeurent quelques éléments d’intérêt secondaire, comme les panoramas de Paradise Cove Beach ou l’évocation d’un conspirationnisme gouvernemental pré X-Files autour des Aliens, mais uniquement destiné à servir d’objet de risées, tant le journaliste se montre imbuvable et ridicule. Anecdotes :
Date de diffusion : 11 février 1978 - Hi Oscar, what's up? - I'm calling about what's down, pal. Résumé : A l’autre bout de la galaxie, une guerre fait rage ente deux planètes. Par sécurité, la Princesse Aura est envoyée vers un monde sanctuaire, mais une tempête solaire la force à se réfugier dans un satellite terrien, qui s’écrase ensuite en Californie, à deux pas de la maison de Jaimie. Celle-ci protège la jeune fille de deux jumeaux aliens venus la tuer. Avec l’aide de Chris et de Max, elle les vainc. Il s’enfuient, tandis qu’Aura se téléporte sur sa planète, qui vient de gagner tout d’un coup une guerre très mal partie. Critique : Simili prequel de L’Extraterrestre, le film Titanic des Inconnus auquel il ressemble tant par le scénario que par la qualité globale, l’épisode demeure sans doute le plus remarquablement creux de toute la série. Après avoir laborieusement installé l’improbable postulat de départ (encore de la très mauvaise Science-fiction), le récit se contente de le ressasser ad nauseam à travers les discussions entre Rudy et Chris d’une part, Jaimie et Aura de l’autre. Jaimie dispense également tout un précieux enseignement à Aura : comment préparer une salade, comment se servir d’un téléphone, etc. Tout ceci s’avère captivant au dernier degré. Lindsay Wagner semble se soucier de tout ceci comme d’une guigne, tandis que le talent de la très jeune Helen Hunt reste visiblement encore en devenir (en même temps, il n’est pas facile de créer une sensation en jouant un boulet intégral). Durant tous ces fiévreux débats, l’action se résume à la progression des deux tueurs muets brandissant encore et encore le même bitoniau en plastique faisant « bip », accompagnés de quelques trucages risibles. Leur défaite, assez vite expédiée, coïncide à la seconde près avec l’annonce de la victoire du peuple d’Aura, ce qui constitue la marque d’un grand scénariste. Lors de la dernière scène, Aura se montre capable de se téléporter instannément sur son monde, ce qui rend passablement caduque toute l’histoire de vaisseaux spatiaux et de tempête solaire rabâchée jusque-là. On n’appréciera que le nouveau dévouement de Max et quelques jolis plans du désert californien. Un chef d’œuvre. Anecdotes :
17. MORTELLEMENT VÔTRE Date de diffusion : 18 février 1978 - There's only one little problem... she doesn't look much like a diver to me. - Well, just because she's prettier than you guys, don't be misled. She's had a lot of diving experience. Résumé : L’OSI et l’US Navy procèdent à des essais sous-marins d’un nouveau modèle de sonar. Mais l’opposition entreprend de saboter les tests, en multipliant les sabotages. Oscar envoie Jaimie veiller au grain, mais les agents ennemis mettent dans sa tenue de plongée un mini émetteur attirant les requins et les rendant enragés. La Femme bionique parvient toutefois à vaincre les prédateurs, puis à démasquer les traitres. Critique : Avec ses requins agressifs, l’intrigue du jour surfe bien évidement avec opportunisme sur le succès de Les Dents de la Mer, dont le premier opus est sorti en 1975 et le deuxième sera à l’affiche quelques mois plus tard, en juin 1978. Il n’en demeure pas moins que les différentes scènes sous-marines apportent une nouveauté bienvenue au sein de la série et s’avèrent efficacement tournées, compte tenu des moyens limités de la série. Les apparitions des requins rendus agressifs produit également son effet, les affrontements avec Jaimie font réellement frémir. De par les tenues et les masques de plongée, mais aussi ses évidents inserts au sein d’une action mettant les cascadeurs en vedette, Lindsay Wagner à moins l’occasion de briller qu’à l’ordinaire. Toutefois elle pétille lors des scènes humoristiques ou avec son flirt du jour. Décidément notre héroïne ne cesse de croiser d’anciens flirts au fil de ses aventures ! Certes classique, l’intrigue reste menée avec efficacité, d’autant que l’OSI retrouve enfin sa nature scientifique et que l’opposition se voit rehaussée par la présence d’Henry Darrow, toujours aussi classieux et suave. On regrettera cependant que le rythme de l’ensemble se voie ralenti par une trop grande profusion de détails techniques, tant sur la plongée profonde que sur les divers dispositifs employés par les deux parties. Les inserts autour du fonctionnement de la cloche à plongée se montrent par contre très intéressants. Anecdotes :
18. QUI EST LA VRAIE JAIMIE ? Date de diffusion : 25 février 1978 - Oh, this is fantastic. This is great. A simple pair of handcuffs and your bionics are useless. Résumé : Un groupe hostile fait appel à des professionnels du kidnapping, afin de s’emparer de Jaimie et du secret de sa force surhumaine. Alertée, l’OSI abrite la Femme bionique dans un endroit sécurisé. Mais Callahan, la secrétaire d’Oscar, se rend chez Jaimie pour s’occuper de Max. Elle est alors enlevée à sa place. Se rendant compte de leur erreur, les bandits vont se servir de Callahan comme appât, afin de tendre un piège à Jaimie. L’affrontement final se déroule dans un parc d’attractions fermé au public et Max y joue un rôle décisif. Critique : L’intrigue se voit plombée d’entrée par son idée première : des spécialistes de l’enlèvement ayant accumulé toute une masse d’informations sur Jaimie… Hormis son apparence physique. C’est d’autant plus dommageable que le scénario n’accomplit aucun effort pour rendre cela crédible, les méchants se disant simplement que, oui, ils auraient dû y penser. En cette période où la série se caractérise par des scénarios plus faibles, la figure de Jaimie devient son argument principal, or ici l’héroïne reste totalement exclue du jeu durant toute une première moitié de l’opus, se voyant confinée dans une pièce où elle se demande littéralement ce qu’il se passe. L’argument demeurant très mince, les auteurs ont trop massivement recours à la grosse ficelle voyant Oscar et son assistant commenter encore et encore l’action en cours, un classique du remplissage. L’épisode vaut toutefois pour la nouvelle prestation très réussie de l’attachant Max, décidément l’autre vedette de cette troisième et ultime saison. Que cela soit par l’affection exprimée envers ses maîtres, son courage ou ses exploits bioniques, il anime les meilleures scènes de l’épisode. Le décorum du parc d’attractions désert apporte occasionnellement une certaine singularité à l’action, d’autant que la mise en scène sait en tirer un bon parti, même si l’on reste loin de L’heure perdue des Avengers. Ce décorum de ville fantôme apporte également une légère saveur de Western à l’affrontement final s’y déroulant. On remarque aussi que la Femme bionique n’a pas besoin de l’œil électronique de Steve pour réaliser des tirs d’une précision extraordinaire ! Anecdotes :
19. VOYAGE ASTRAL Date de diffusion : 04 mars 1978 -You and doctor Jennings first white-eyes to help Indian. No speak with forked tongue. Résumé : Le Dr. Philip Jennings, haut scientifique de l’OSI, dérobe une bombe révolutionnaire qu’il avait conçue, mais qu’Oscar avait finalement refusée, car trop instable. Durant l’opération, il électrocute son assistant, le jeune amérindien Tommy, par ailleurs très proche de Jaimie. Celui-ci demeure dans le coma, mais son esprit quitte son corps à volonté. Il va aider Jaimie tout au long de l’enquête, entrant en contact avec elle grâce à une amulette mystique qu’il lui avait offert. Jennings est finalement démasqué, tandis que Tommy parvient à sortir du coma. Critique : L’épisode démontre une nouvelle fois que les bons sentiments ne fondent pas forcément les bons épisodes. La cause amérindienne tient visiblement à cœur à Lindsay Wagner et à Tommy, ce qui apporte une touchante sincérité à l’ensemble. Mais la naïveté de la narration reste confondante, d’autant qu’elle se voit renforcée par le mauvais jeu de Charlie Hill, peu sûr de lui et terriblement figé d’un bout à l’autre de l’épisode. Le trucage mettant en scène l’esprit de Tommy reste minimaliste et sature littéralement le récit tant il se répète. L’évocation du monde des esprits du chamanisme amérindien se montre également terriblement simpliste. Les interventions de l’esprit se montrent répétitives en elles-mêmes, mais contribuent aussi à saucissonner l’action en sketchs réitérant toujours le même schéma : les méchants tendent un piège à Jaimie, qui y échappe grâce à ses pouvoirs bioniques, mais surtout grâce à l’avertissement envoyé par Tommy. Jaimie devient de fait une simple marionnette obéissant à Tommy (bien davantage qu’à un Oscar réduit aux utilités), tandis que Lindsay Wagner se cale sur le ton déclamatoire de l’ensemble. L’héroïne ne récupère son autonomie que lors du combat final, très vite expédié. Le happy-end forcé (Tommy inexplicablement sorti d’affaire) souligne encore la fadeur de l’opus. Passage obligé de nombre de séries américaines, ce nouvel épisode de Super Jaimie dédié à la culture indienne subit la baisse globale de qualité d’écriture caractérisant la seconde moitié de saison, ainsi qu’un manque évident de moyens matériels. C’est d’autant plus dommage que l’épisode bénéficiait de deux excellents guests, avec Nehemiah Persoff (Jennings), secondé par Richard Lynch interprétant l’inévitable homme de main. Ces deux grands spécialistes des rôles de vilains parviennent malgré tout à sauver quelques scènes. Anecdotes :
Date de diffusion : 25 mars 1978 - Oh come on, Jaime, how many ways do I have to say I'm sorry ? - I give up, how many ? Résumé : Alors que le Roi Kusari, allié des Etats-Unis, est en voyage à new York, l’OSI découvre que des conspirateurs vont tenter de l’assassiner. Afin de ne pas froisser la susceptibilité du monarque, Oscar introduit incognito Jaimie dans son entourage en tant que secrétaire, avec mission de veiller sur lui. Jaimie pare à plusieurs tentatives de meurtre, mais les choses se compliquent quand un flirt l’unit à Sam Sloan, chef du protocole charmant mais dissolu. Tous deux parviennent néanmoins à vaincre les conjurés, avant de se dire adieu. Critique : Certes, de prime abord, le scénario semble manquer cruellement d’originalité. En cette troisième saison la série vire souvent au Formula Show et l’épisode ne déroge pas à la règle, voyant Jaimie contrer imperturbablement les tentatives d’assassinat grâce à ses pouvoirs bioniques et à son astuce. Ce type d’histoire très linéaire apparaît désormais avec trop de fréquence, mais cette indolence se voit ici fort heureusement contrebalancée par quelques distrayants à côtés. Le déplacement de l’action de la Californie à New York renouvelle ainsi agréablement la tonalité de l’ensemble. Même si cela se base essentiellement sur la garde-robe de Jaimie et sur de nombreux inserts, ces divers éléments s’insèrent harmonieusement au récit. La mise en scène caméra sur l’épaule apporte plusieurs plans originaux au sein de la série. Par ailleurs, si les méchants résultent, comme souvent, tout à fait convenus et interchangeables, leurs tentatives de meurtres s’appuient le plus souvent sur des gadgets assez amusants et fleurant bon l’espionnite des années 60. On peut évidemment évoquer là aussi un Formula Show, puisque cette saison Jaimie aura flirté, à des degrés divers, avec à peu près tous ses partenaires masculins, mais le relationnel avec Sam, plus pimenté qu’à l’ordinaire, nous vaut plusieurs jolies scènes de charme et d’humour. Le duo antagoniste puis complice formé entre eux paraît lui-aussi très new-yorkais, fort judicieusement. John Reilly et Lindsay Wagner, cette fois très impliquée, fonctionnent très bien ensembles. La découverte d’un jeune et moustachu Carmen Argenziano plaira bien entendu aux Gaters, tandis que les dialogues entre son royal personnage et Jaimie permettent de réintroduire un peu du féminisme des premières saisons. Anecdotes :
21. EN DANSANT LE FLAMENCO Date de diffusion : 06 mai 1978 - Ladies and gentlemen, we have a rare treat in store for us today: this charming young lady is going to dance for us. And immediately following that, we may have a surprise encore: the execution of a police spy. Résumé : Oscar envoie Jaimie dans un petit pays d’Amérique centrale servant de sanctuaire à de nombreux criminels. Elle doit retrouver le voleur de plaques officielles de billets et l’empêcher de les vendre à une puissance hostile. Jaimie est accompagnée de Weasel Regan, petit voyou étant le seul à pouvoir reconnaître le bandit. Elle va se faire passer pour une criminelle de haut vol, mais aussi pour une danseuse de flamenco. La mission est remplie après que Jaimie et Weasel aient fini par sympathiser. Critique : Le seul intérêt de cet très faible épisode consiste à témoigner de l’épuisement narratif prononcé de la série. Le scénario manque en effet cruellement de substance. Son argument ne fait que répliquer des situations déjà vues et revues auparavant et ne met en place que des péripéties très fades. On assiste ainsi à un remake d’Over the Hill Spy cette saison, l’humour et la bonne interprétation en moins. Les acteurs invités surjouent sans génie des personnages réduits à des clichés et Lindsay Wagner elle-même apparaît déjà bien loin du tournage. Le courant ne passe que médiocrement avec Don Calfa, dont le Weasel compose sans doute le partenaire masculin (infailliblement masculin) de Jaimie le plus faible cette saison. Le plus pénible réside dans les efforts désespérés déployés par l’auteur pour justifier l’intégration d’une scène de Flamenco, unique réelle justification de toute l’entreprise. Le numéro apparaît d’ailleurs plutôt efficacement réalisé mais demeure fort bref. Hormis la curiosité de découvrir une Jaimie brune, tout ceci résulte fort inconsistant, à l’instar de décors très passe-partout. Anecdotes :
22. ADIEU LA LIBERTÉ Date de diffusion : 13 mai 1978 - I'm tired of answering the bugle. I'm tired of being called a winner just because Rudy's genius made it impossible for me to lose. And I'm tired of looking in the mirror and seeing an OSI agent instead of a woman. I'm just tired. Résumé : Jaimie souffre de dépression face aux missions accomplies pour le compte de l’OSI, car elles l’empêchent de vivre une vie normale tout la faisant exister avant tout à travers ses prothèses et pouvoirs bioniques. Quand une petite fille qu’elle vient de sauver prend peur en découvrant l’une de ces prothèses, une crise éclate : Jaimie doute d’être toujours pleinement humaine et démissionne de l’OSI pour tenter de se raccrocher à une existence normale. Malgré l’opposition d’Oscar, elle est alors traquée par les forces de sécurité, pour qui elle représente une menace. Après avoir fait la paix avec elle-même, Jaimie accepte toutefois de réintégrer l’OSI, mais désormais elle ne sera plus mobilisée que lors de cas exceptionnels. Critique : Le succès et l’impact d’On the Run frappent d’autant plus fort que cet épisode se voyait précédé d’autres médiocrement écrits, tant la série paraissait descendre la pente d’un irrémédiable déclin. Et pourtant, si l’on peut regretter qu’elle survienne aussi brusquement, sans quasiment aucun signe annonciateur, la crise existentielle vécue par Jaimie permet à The Bionic Woman de s’achever par un épisode final idéalement conçu sous forme de bilan des trois années vécues par l’héroïne. Le scénario place également judicieusement au centre du débat ce qui demeure au final le principal atout du programme : la profonde singularité de sa protagoniste, refusant encore et toujours de devenir une super agente secrète ou une figure de récit d’aventures, pour au contraire s’accrocher à son humanité, aussi quelconque et fragile puisse-t-elle être. Aussi rapide que puisse résulter le happy end, il n’en consacre pas moins avec chaleur et émotion cette primauté, grâce à la sensibilité de Lindsay Wagner, mais aussi à celle de Richard Anderson effectuant ici l’une de ses prestations les plus marquantes. L’épisode se montre également audacieux dans le cadre d’un network américain de l’époque, par sa description d’un appareil d’Etat terriblement invasif envers la vie privée et prêt à tous les mensonges pour parvenir à ses fins. Au sein de ce qui constituait jusqu’alors une série californienne ensoleillée, cette irruption d’un conspirationnisme véritablement pré X-Files résulte tout à fait glaçante. D’ailleurs le charmant lieu d’enfermement prévu pour Jaimie, doté de tous les loisirs envisageables, n’est pas sans quelque peu évoquer le Village du Prisonnier. Anecdotes :
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Présentation
Jaimie Sommers, ancienne joueuse de tennis professionnelle, s’est reconvertie comme institutrice sur la base de Ventura, de l’US Air Force, en Californie. Sa classe reçoit les enfants du personnel, à la satisfaction générale, même si Jaimie s’absente parfois pour quelques jours. Elle a en effet un secret. Elle fut l’amour de jeunesse du Colonel Steve Austin, l’Homme bionique, dont les parents l’accueillirent comme pupille à l’âge de 16 ans. Quand elle est grièvement blessée dans un accident de parachute, Steve demande à Oscar Goldman, chef de l’OSI (Office of Scientific Intelligence), de la faire bénéficier du traitement qu’il subit jadis : le remplacement de ses membres détruits par des prothèses électroniques. Grâce au Dr. Rudy Wells, Jaimie est désormais dotée de jambes et d’un bras droit bioniques, qui lui confère une force et une rapidité bien supérieures aux normes humaines. Son tympan droit, également remplacé, lui vaut une ouïe surpuissante. La Femme bionique devient ainsi le deuxième agent d’élite de l’OSI, veillant à ce que les secrets technologiques américains ne tombent pas aux mains de puissances hostiles, mais aussi intervenant à l’étranger si nécessaire. Super Jaimie (1976-1978), fut une des productions des années 70 connaissant le plus d’impact, à l’instar de sa série mère L’Homme qui valait trois milliards (1974-1978). Rares sont les jeunes spectateurs d’alors à n’avoir pas imité les mouvements et bruits caractéristiques des deux héros bioniques. Et pourtant le lancement du programme ne fut pas chose aisée, donnant lieu à une histoire particulièrement évocatrice des aléas de l’écriture télévisuelle. Après des débuts prometteurs la deuxième saison de L’Homme qui valait trois milliards (ABC), connut un net fléchissement d’audience durant la saison 1974-1975, notamment du fait de la concurrence de l’important succès de NBC que représenta la sitcom Chico and the Man, sur NBC. ABC envisagea un temps de stopper le programme, mais, manquant de projets de substitution, opta finalement pour une relance, via un budget accru mais aussi le recrutement de nouveaux auteurs. Ceux-ci devaient notamment humaniser Steve Austin, qui se limitait trop à ses pouvoirs et à sa stature d’héros d’action. Le jeune talent Kenneth Johnson (plus tard showrunner de L’incroyable Hulk et de V) parvint à convaincre les producteurs d’adjoindre à Austin une compagne également bionique, même si Jaimie n’avait jamais été évoquée jusqu’ici. Le script de Johnson fut jugé si riche et si ambitieux qu’un double épisode lui fut dédié, prenant place vers la fin de cette deuxième saison. Toutefois l’histoire n’était pas censée connaître de suite, car, pour le diffuseur, Steve Austin, un temps présenté comme un simili James Bond, ne pouvait devenir ni un homme marié, ni, à fortiori, un père de famille. Aussi une issue dramatique et définitive fut-elle décidée, la mort de Jaimie, malgré un Kenneth Johnson qui préférait conserver l’issue ouverte d’un coma. Lindsay Wagner fut retenue pour le rôle, cet ancien mannequin étant sous contrat avec les studios Universal, qui réalisaient la série. Elle était ainsi apparue dans des productions telles Marcus Welby ou Night Gallery, de Rod Serling, et venait de se faire remarquer dans le pilote de Deux cent dollars plus les frais. Le double épisode The Bionic Woman (mars 1975) dépassa toutes les espérances, le public étant notamment conquis par le charme et la bouleversante prestation de l’actrice. Mais une conséquence inattendue en fut la colère des téléspectateurs, qui inondèrent ABC de lettres de protestation (plus de 200 000 au total) contre la mort de Jaimie, allant jusqu’à réclamer sa réapparition. A Johnson échut la délicate mission d’imaginer l’un des retours les plus improbables de l’histoire télévisuelle, sans amie sorcière ou ange gardien pour assurer une résurrection. Les circonvolutions nécessaires (coma il y eut, mais caché à Steve pour ne pas susciter une espérance pouvant être déçue, tandis qu’un problème de mémoire chez Jaimie empêchait le couple de se reformer !) ne constituèrent d’ailleurs pas l’unique difficulté de l’entreprise. En effet Lindsay Wagner se retrouvait désormais libre de tout contrat, les décideurs n’ayant décidément rien anticipé. S’en suivit une renégociation, transformée en un épique duel par son nouvel agent, Ron Samuels, qui devait épouser en 1977 une autre cliente, Lynda Carter / Wonder Woman. Il obtint un cachet de 25 000 dollars pour un seul doublé épisode, une fortune pour l’époque et pour une actrice encore récemment peu connue. Les autres comédiennes brièvement envisagées par ABC (Stefanie Powers, Sally Field) ne tinrent pas face à l’évidence du choix du public. Il fallut également composer avec l’ego de Lee Majors (Steve Austin), peu enjoué d’avoir à partager l’affiche, même si les deux comédiens finir par sympathiser. The Return of the Bionic Woman (septembre 1975) ouvrit en fanfare la troisième saison de L’Homme qui valait trois milliards et connut le succès tant espéré par le diffuseur et les studios, écrasant notamment The Cher Show, de CBS. Dès lors la route était évidemment ouverte pour une série Bionic Woman, Il était plus porteur pour ABC de développer deux séries bioniques au lieu d’une seule, où, de plus, une vie de couple aurait été contradictoire avec des récits d’aventures. Il fallut néanmoins convaincre Lindsay Wagner, qui souhaitait s’orienter vers le cinéma, tandis que Ron Samuels négociait un pont d’or. Kenneth Johnson fut promu showrunner du nouveau programme et sut s’entourer de grands talents Le succès dut aussi beaucoup à une vision, partagée avec Lindsay Wagner, d’éléments de Science-fiction n’occupant pas le cœur du récit, au profit du portrait d’une Jaimie demeurant une femme avant d’être une super héroïne. Super Jaimie fait la part belle à la psychologie de son héroïne et comporte moins de violence que L’Homme qui valait trois milliards, qui demeure avant tout une série d’action. Jaimie n’exercera que rarement sa puissance bionique directement contre un adversaire humain, et ne tuera jamais personne, contrairement à Steve Austin. Un plus grande place est également accordée à l’humour. Johnson a également veillé, autant que possible, à ce qu’il n’y ait pas de surenchère autour des pouvoirs de Jaimie, aux limitations le plus souvent explicites. Les valeurs positives portées par le personnage trouvèrent un écho auprès d’un public troublé par la période tourmentée traversée par les Etats-Unis (contestations, Viêt-Nam, Watergate…), tout en retrouvant l’entrain des séries d’aventures des 60’s. Un relationnel fort s’instaura entre la protagoniste et son supérieur Oscar Goldman (et le Dr Rudy Wells), tout en complicité et sans paternalisme. Jaimie demeure une femme forte et indépendante, aux accomplissements jamais inférieurs à ceux de Steve. Un système de cross-overs très porteur se mit en place entre Jaime et Steve, tout comme plus tard entre Buffy et Angel ou Hercule et Xena. Une deuxième saison suivit, ABC réalisant d’excellentes audiences mais aussi de fortes ventes de produits dérivés, les personnages bioniques se prêtant excellemment à toute une gamme de jouets les plus divers. Lindsay Wagner, rayonnante dans un rôle dont elle partage nombre de valeurs identifiantes, y compris le rapport à l’enfance, la vie saine ou la cause animalière, remporta en 1977 l’Emmy Award de la meilleure actrice dans une série télévisée dramatique. C’était alors la première fois qu’un artiste dans une production de Science-fiction se voyait ainsi récompensé, il faudra attendre 1997 pour que cela se reproduise, avec Gillian Anderson et les X-Files. Lindsay Wagner sera également proposée deux fois aux Golden Globes, en 1977 et 1978.
La série connaît un grand succès à l’étranger, notamment en Grande Bretagne, où sa popularité dépasse celle de sa série mère. Toutefois la production connaît des tensions grandissantes durant cette deuxième saison. Les rapports se tendent entre Johnson et Lindsay Wagner, mais aussi avec son entourage. Le tournage avec enfants connaît des contraintes ralentissant et rendant plus onéreux les tournages, d’où un abandon progressif de la dimension d’enseignante de Jaimie. Kenneth Johnson est également lassé de son rôle de producteur, aspirant à se recentrer sur l’écriture. Egalement contrarié par les épisodes relevant de la pure Science-fiction imposés par la chaîne au cours de la période, il annonce son départ au début de la nouvelle saison. Estimant que la série est parvenue à son pic et ne peut désormais que décliner, ABC décide de ne pas renouveler The Bionic Woman. NBC saute sur l’occasion et un accord est trouvé pour qu’elle produise une troisième saison, toutefois les cross-overs avec Steve ne sont désormais plus possibles (même si Oscar et Rudy apparaissent toujours), ce qui pénalise la série. Les scénarios convainquent moins, tandis que NBC estime judicieux de trouver un petit ami à Jaimie, qui ne sera jamais accepté par le public. En 1978 la série achève son parcours à l’issue de cette troisième saison, bénéficiant d’un véritable épisode de fin, contrairement à L’Homme qui valait trois milliards, conclu simultanément. Par la suite, trois téléfilms, diffusés durant les années 80 et 90, permettront à Jaimie et à Steve de se retrouver, puis de conclure la saga par un heureux mariage sous l’œil attendri d’Oscar. En 2007, la série Bionic Woman (et non The Bionic Woman) tente de relancer la franchise. Mais elle ne trouve pas son public, malgré l’excellente Michelle Ryan, sans doute du fait d’une tonalité bien trop sombre et violente, plus proche d’une Nikita.
Super Jaimie se regarde toujours avec plaisir de nos jours, au-delà d’une nostalgie certes présente au rendez-vous. Les effets spéciaux ont pris de l’âge, mais leur simplicité et leur astuce séduit en cette époque d’images générées par ordinateur, omniprésentes et banalisées. Quoiqu’avant tout familiale, la série développe une tonalité féministe, diffuse mais bien présente. Jaimie est considérée et employée par l’OSI comme une agente d’élite à part entière, au même titre que Steve, sa féminité n’est jamais un handicap ou une limitation. Les aventures se montrent souvent entrainantes et pleines d’humour, avec un agréable cachet 70’s. L’ensoleillée et heureuse Californie d’alors convient idéalement à la radieuse Jaimie Sommers. L’éclat de la sublime et talentueuse Lindsay Wagner compose un atout clef du programme, près de quarante plus tard elle demeure d’ailleurs l’une des actrices les plus marquantes de la télévision américaine. |
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- Why didn't you tell me? - Because it was secret. It happened a long time ago. I was in a sky-diving accident and your father made the same life or death decision for me. That's the closeness you feel. That's what binds us together. Résumé : L’organisation paramilitaire Forteresse se reconstitue, des années après que Steve Austin ait arrêté son leader Lyle Stenning. D’abord réticents. Steve et Jaimie reprennent du service à la demande d’Oscar, après que Forteresse aient tenté de les enlever afin de s’emparer de la technologie bionique. L’affrontement final se déroule entre les mercenaires de Forteresse et les agents de l’OSI menés par le duo bionique, après que Rudy et Michael, le fils de Steve, aient aussi été enlevés. Ce dernier, pilote de chasse comme son père, a également acquis des prothèses bioniques après un crash aérien. Après s’être retrouvés, Steve et Jaimie peuvent désormais poursuivre leur idylle. Critique : Après un générique reprenant les images des génériques des séries 70’s mais accompagnées d’une pop électro totalement 80’s, l’un des indéniables attraits de ce téléfilm consiste à intégrer les protagonistes dans une nouvelle époque. Le comparer avec la série permet de vérifier à quel point une décennie suffit à bouleverser le cadre de nos vies : vêtements, coiffures, technologies, tout a changé. D’ailleurs par forcément toujours pour le meilleur, les tenues de Jaimie semblent ainsi bien moins seyantes que jadis, mais ceux d’entre nous ayant traversé les rugissantes années 80 savent à quel point cela aurait pu être bien pire encore. La différence d’époque se retrouve également dans le scénario et la mise en scène, Mission bionique se révélant autrement plus violent que Super Jaimie, même si cette dernière se voit relativement épargnée, conformément à la charte de sa série. Outre de jolies vues d’une marina californienne ensoleillée, la mise en scène bénéficie d’ailleurs de cascades assez spectaculaires, parfaitement filmées par Ray Austin, bien connu des amateurs des Avengers. S’il demeure modeste, le budget résulte manifestement en hausse vis-à-vis des épisodes précédents. Toutes les retrouvailles entre Jaimie et Steve s’avèrent à la fois émouvantes et teintés d’humour bon enfant, avec Oscar se dévouant vaillamment pour jour les Cupidons. Les deux comédiens n’ont rien perdu de leur charme, même si les années se sont montrées un peu plus cruelles pour Lee Major, plus vieux d’une décennie que Lindsay Wagner. L’alchimie de leurs épisodes en commun de naguère répond toujours à l’appel, tandis que leur dimension bionique n’interfère en rien avec l’aspect universel de ce récit narrant comment deux amoureux s’offrent une seconde chance après que la vie les eut séparés. Même si les scènes initiales (un brin mécaniques) et les flashbacks campent efficacement la situation, cette histoire touchera évidemment avant tout les amateurs des séries bioniques. Telle quelle, tout en accordant des scènes sympathiques à Oscar et Rudy, elle s’équilibre à peu près entre les deux héros. Après une première partie où l’on s’attache au point de vue de Steve, Jaimie peut ensuite largement installer sa propre sensibilité. Efficace continuateur des séries bioniques, le téléfilm en perpétue assez inévitablement les défauts. En particulier, les antagonistes souffrent d’une très faible caractérisation, se voyant, hier comme aujourd’hui réduits à de simples prétextes. Leurs motivations apparaissent schématiques et ils n’apparaissent quasiment que lors des scènes d’action. La présence de quelques trognes connues des productions américaines et, bien entendu, celle de Martin Landau dans le rôle de Stenning, relèvent quelque peu la sauce, mais les acteurs n’ont guère matière à exprimer leur talent. L’aspect de Formula Show des séries se retrouve également au milieu du récit, quand celui-ci se limite à une succession de tentatives d’enlèvements infailliblement contrecarrées par le duo bionique. On regrettera par ailleurs des moments inutilement mélodramatiques, comme le parallèle très appuyé entre le parcours de Steve Austin et celui de son fils, avec la circonstance aggravante du très mauvais jeu du jeune Tom Schanley. Les nouvelles prothèses introduisent des effets vidéos très 80’s, vieillissant en définitive plus mal que les astuces artisanales des séries. Anecdotes :
2. L'ESPION BIONIQUE - What if I'm not a Jaime Sommers? - Hey, they don't want a clone of me, okay, They couldn't handle it. They've had too many problems with me over the years. Résumé : Jaimie prend sous son aile la jeune Kate Mason, jeune handicapée devenue une nouvelle femme bionique grâce à des composants révolutionnaires incorporés par Rudy. L’OSI traverse une crise très grave : Oscar est enlevé par les adversaires et son organisation est remise en cause par le Pentagone, car compromise par des traîtres. L’opposition s’est dotée d’un agent bionique, dont le but ultime est le sabotage d’une réunion sportive internationale se déroulant à Toronto et censée favoriser la Détente. Steve et Jaimie sont eux-mêmes suspectés, mais le courage et l’astuce de Kate sauvent in extremis la situation. La jeune fille connaît également une idylle avec Jimmy, neveu d’Oscar, tandis que Steve se décide enfin à demander la main de Jaimie. Critique : Ce nouveau téléfilm-réunion doit composer avec plusieurs difficultés. L’effet retrouvailles joue évidemment avec moins d’impact que lors de Mission bionique, survenu à peine deux années auparavant. Cette moindre spécificité se ressent d’autant plus fortement que le scénario du jour connaît quelques doublons avec le précédent. Le lien de mentor bionique établi entre Jaimie et Kate évoque ainsi clairement celui instauré entre Steve et son fils précédemment. Alors même que la mise en scène, assez neutre, ne bénéficie plus de la patte de Ray Austin concernant les scènes d’action, certaines maladresses narratives soulignent que les auteurs n’ont qu’imparfaitement intégré la bible des séries. Il est ainsi inenvisageable qu’un simple employé de parking connaisse la technologie bionique (niveau 6 !). L’identité des traitres se devine également très vite, certains personnages résultant inutiles sans cela (le vil séducteur) ou se voyant d’entrée identifiés par leur interprète (Josef Sommer, quatre ans après Witness). L’espion bionique ne manque toutefois pas d’intérêt. Pour aussi bateau qu’il paraisse, le thème de l’agent bionique hostile (jamais rencontré dans Super Jaimie) permet de dramatiser quelque peu les enjeux et de relever le niveau de l’opposition, faiblesse récurrente de la série. Les coups portés à l’OSI finissent par parvenir à donner l’impression d’une crise sortant de l’ordinaire. La composante technologique de l’histoire fait mesurer le chemin parcouru en une décennie par l’informatique, depuis un épisode comme All for One. La transposition de l’action à Toronto, bien loin de la Californie, permet de varier l’ambiance, tout en apportant quelques jolies localisations. Surtout, la relation entre Jaimie et Kate suscite un axe très porteur pour le scénario, car la relation entre les deux femmes se montre réellement émouvante. Les talents conjugués de Lindsay Wagner et Sandra Bullock y comptent évidemment pour beaucoup, d’autant que cette dernière rode ici son personnage fétiche de Girl Next Door s’avérant une héroïne. Par ailleurs, la volonté manifeste de mettre en avant Kate, supposément future protagoniste d’une série dérivée, n’empêche pas le récit d’accorder une belle place au duo formé par Steve et Jaimie et de nous permettre ainsi de retrouver pleinement nos héros bioniques. Anecdotes :
3. MARIAGE BIONIQUE - Now, can we talk about kids ? Résumé : Jaimie est désormais devenue la psychothérapeute de l’OSI et s’apprête à épouser Steve. Mais soudain ses implants bioniques commencent à gravement dysfonctionner, menaçant sa vie. En fait des virus informatiques lui ont été implantés par une agente renégate. Celle-ci rend l’OSI responsable de la mort de son père et devient la complice d’un terroriste menant une action de grande envergure à Nassau. Elle implante le virus à Steve parti sur place, mais Rudy sauve la situation en découvrant le pot aux roses. Guérie, Jamie arrive in extremis à Nassau pour donner l’antidote à Steve. Le duo bionique triomphe une fois de plus et peut dès lors se marier en présence d’Oscar et Rudy. Critique : Le versant action de l’épisode souffre d’un évident manque de moyens. Sans revenir tout à fait au standard des séries 70’s, la mise en scène paraît très en-deçà des programmes d’action diffusés durant les 90’s. Avec l’environnement ensoleillé d’un simili Nassau, on se situe plutôt à hauteur d’un Agence Acapulco (1993-1996), avec un niveau de jeu d’ailleurs équivalent chez les seconds rôles et les adversaires, une nouvelle fois réduits à des clichés. Toutefois cette faiblesse de moyens comporte des éléments positifs, puisque, loin des effets vidéo des deux premiers téléfilms, on découvre ici une artisanerie renouant avec la saveur des épisodes de Super Jaimie. De même la claire réduction du nombre de personnages permet de cette fois totalement se centrer sur le duo bionique historique. Et c’est bien sous cet angle que l’opus va trouver son véritable intérêt. Le scénario parvient à insérer quelques habiles clins d’œil aux origines de la relation entre Jaimie et Steve, principalement lors des épisodes de L’homme qui valait trois milliards introduisant l’héroïne (la partie de squash). La détérioration de l’état de santé de Jaimie du fait de prothèses en apparence déficientes apporte tout un écho supplémentaire au récit, grâce à l’effet miroir suscité par sa (quasi) mort survenue jadis sur un mode très similaire. Le téléfilm concrétise un cauchemar demeuré suspendu au-dessus de Jaimie durant toute sa série, La force du sentiment existant entre elle et Steve se voit également soulignée par l’évidente complicité existant entre Lindsay Wagner et Lee Majors, les nuages des premiers temps de leur collaboration sont à l’évidence bien loin. Si les deux acteurs n’ont certes plus tout à fait l’âge de jouer les héros d’action, les dialogues entre les personnages intègrent pleinement cette dimension du temps qui passe, pour un émouvant adieu aux armes Anecdotes :
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Saison 1 Prologue 1 - La Femme Bionique (The Bionic Woman) Prologue 2 - Le Retour de la Femme Bionique (The Return of the Biopic Woman) 1-2. Bienvenue Jaimie (Welcome Home, Jaime) 3. Sauvetage à Costa Brava (Angel of Mercy) 4. Témoin du passé (A Thing of the Past)
PROLOGUE 1 - LA FEMME BIONIQUE Dates de diffusion : 16 et 23 mars 1975 - What exactly is it that Uncle Sam expects in return ? - Well, I guess he wants you to be part of the team. Le colonel Steve Austin, l’Homme bionique, se rend chez sa famille, à Ojai. Il y retrouve Jaimie, orpheline qui fut élevée comme sa sœur et ancienne amour de jeunesse, devenue joueuse de tennis professionnelle. Elle est grièvement blessée lors d’un saut en parachute et Steve demande à Oscar Goldman, chef de l’OSI, d’intervenir pour la sauver. Grâce au Dr. Rudy Wells, Jaimie devient la Femme bionique. Une première mission en commun s’effectue difficilement, du fait d’une défaillance du bras bionique de Jaimie. Il s’avère que son organisme rejette la greffe. Littéralement folle de douleur, Jaimie s’enfuit de l’hôpital, mais Steve parvient à l’y ramener. Toutefois, elle décède peu de temps après, sur la table d’opération. Le double épisode constitue une tentative des plus abouties de développer le personnage de Steve Austin, au-delà de la figure traditionnelle du héros d’action. Kenneth Johnson, auteur fin et talentueux, avait le profil idéal pour cela, lui qui plaça toujours l’humanité de ses protagonistes au cœur de ses séries de Science-fiction, telles L’incroyable Hulk ou V. Certes une aventure demeure présente, installée dès l’introduction afin de ne pas désespérer la partie du public sensible avant tout à cet aspect. Mais les méchants se voient réduits à la portion congrue, se limitant à quelques apparitions presque gratuites en première partie, histoire de rappeler qu’ils sont bien là à comploter vilement. Avant de se voir rapidement défaits dans la seconde, lors d’une péripétie avant tout destinée à dramatiser la défaillance de Jaimie. On goutera néanmoins la savoureuse composition de Malachi Throne en criminel très Renaissance italienne, entre superbes tableaux et vendetta. Un grand spécialiste de ce type de rôles, lui qui fut le succulent Machiavel d’Au cœur du Temps. Mais The Bionic Woman relate avant tout une magnifique histoire d’amour, avec une radieuse première période débouchant sur un drame poignant. Le risque semblait réel de sombrer dans le mélodrame, mais le pari est gagné dès l’apparition de la merveilleuse Lindsay Wagner. Elle apporte une véracité et une sensibilité irremplaçables, irrigant l’ensemble du récit. De même, elle exprime avec éloquence les souffrances d’une Jaimie au cerveau sur le point de rompre. L’alchimie s’installe d’emblée avec Lee Majors, qui lui-même semble se bonifier au contact de sa partenaire. Acteur d’une grande présence mais d’ordinaire surtout orienté vers l’action, il parvient ici à varier son registre habituel. Il se montre notamment très émouvant lors de l’adieu à Jaimie. On aime que la première partie prenne le temps de poser les rapports entre Steve et sa famille (que l’on retrouvera dans Super Jaimie), puis avec Jaimie. La narration des retrouvailles entre deux êtres connaissant une grande solitude, à qui la vie offre une seconde chance, se montre à la fois simple et belle. A notre époque devenue davantage cynique, on pourra y ponter de la naïveté, mais comédiens et dialogues sonnent justes. Surtout, Johnson n’esquive pas la dimension faustienne du pacte passé avec Oscar, qui aura rarement paru aussi sombre que lors de la confrontation avec Steve à propos de réquisition de Jaimie. L’occasion aussi d’une position féministe, quand Jaimie rappelle à Steve que c’est à elle de décider et qu’il n’a pas à parler pour elle. L’éventuel aspect sucré se voit annihilé par l’impact du choc de l’accident et une seconde partie autrement plus sinistre, sans jamais tomber dans le mélodrame. La scène du décès se déroule avec une sécheresse clinique qui nous bouleverse. On comprend et partage aisément la révolte du public d’alors. La mise en scène s’en sort par le haut, compte tenu des moyens limités et de l’époque. On retrouve évidemment les grands identifiants bioniques, comme le bruit caractéristique ou la fameuse course au ralenti pour signifier au contraire une vitesse accélérée, une idée géniale qui aura suscité bien des moments d’amusement dans les cours de récréation (souvenirs souvenirs…). Les superbes paysages naturels de la Californie, bois, lacs et reliefs, se voient habilement mobilisés et la touche 70’s des vêtements, coiffures et voitures se savoure avec plaisir. On apprécie l’astucieuse scène totalement silencieuse où Steve révèle son secret à sa mère, les images du drame se substituant aux paroles. De même, quand Jaimie perd tout contrôle, la réalisation ne cède pas à la facilité d’un affrontement spectaculaire entre les deux héros bioniques, hors sujet ici.
PROLOGUE 2 - LE RETOUR DE LA FEMME BIONIQUE Dates de diffusion : 14 et 21 septembre 1975 - We planned to keep Michael's surgery a secret as long as Jaimie was in a coma, to spare you... Losing her again. Après une périlleuse mission, Steve doit se faire réparer les jambes à l’hôpital de l’OSI. Il a la surprise d’y découvrir une Jaimie bien vivante ! Elle avait été placée in extremis en hibernation, le temps de solutionner ses problèmes. Cela fut caché à Steve pour lui épargner le choc d’une éventuelle seconde issue fatale ! Mais le cerveau de Jaimie a été abimé, elle ne se souvient plus de lui. Steve la ramène à Ojai, mais cela ne provoque que de violentes migraines. Quand une mission est compromise et Jaimie mise en danger à cause des douleurs suscitées par ses souvenirs épars, Steve comprend qu’il lui faut se mettre en retrait, le temps que Jaimie retrouve éventuellement la mémoire. L’impact émotionnel du double épisode s’avère moindre que lors de The Bionic Woman, le valeureux Kenneth Johnson ayant à dédier un temps considérable aux contorsions scénaristiques destinées à justifier le retour de Jaimie (sans Urne d’Osiris), mais aussi à justifier qu’elle et Steve ne puissent plus former un couple. La résurrection ne convainc guère, Johnson ne pouvant qu’avoir recours qu’à des artifices bancals. En soi, l’idée de ne pas vouloir causer de fausses espérances à Steve pourrait passer, mais elle suscite des obstacles logiques. Quid des funérailles, auxquelles on n’imagine pas que Steve ou sa famille n’assistent pas. Oscar est-il allé jusqu’à en simuler de fausses, pour ne pas causer un nouveau chagrin à son agent d’élite ? La farouche volonté de conserver le secret tranche par trop avec l’absence à peu près totale de précautions prises quand Steve et Jaimie séjournent dans le même établissement. Installer le brancard de Steve juste en face de la chambre ouverte de Jaimie paraît assez téléphoné, tandis que le jeu des fortuites visions fugaces de Jaimie se prolonge trop. Johnson a trop à cœur de bien faire et approfondit à l’excès les explications scientifiques, jusqu’à susciter des scènes verbeuses (d’autant que Michel, le médecin sauveur, s’avère d’une remarquable platitude). Les dialogues abondent aussi quelque peu autour de l’amnésie et des souffrances de Jaimie justifiant qu’elle doive s’éloigner de Steve. Mais l’épisode trouve ici son sujet : l’exaltation de la vie, ayant à se poursuivre quels que soient les obstacles rencontrés en chemin. A côté d’un Lee Majors toujours convaincant sur le registre inhabituel chez lui du sentiment, Lindsay Wagner se montre une nouvelle fois bouleversante. Elle apporte toute sa dimension à ce portrait sensible d’une femme traumatisée émotionnellement et physiquement, mais parvenant à trouver le courage et l’abnégation de poursuivre néanmoins sa route, car donnant un sens à sa vie en se dévouant à autrui. Au-delà d’une mise en place fonctionnelle, on trouve ici l’essence du succès de la série à venir, camper Jaimie non via des exploits de super-héroïne, même si le spectacle se verra assuré, mais davantage par sa psychologie et ses valeurs, portées par une actrice idéale. Le sacrifice personnel de Steve y fait joliment écho, lors d’adieux émouvants mais non lacrymaux. Aux côtés du duo vedette, on apprécie la prestation solide de Richard Anderson, mais aussi celle de Martin E. Brooks, d’emblée pertinent dans le rôle de Rudy, malgré l’évident maquillage de ses cheveux. Grand spécialiste du genre, Dennis Patrick esquisse un adversaire grand train avec Carlton Harris, qui sera heureusement développé dans Welcome Home, Jamie. Le tournage bénéficie d’excellentes localisations, comme le campus, parfait écrin pour les allées et venues des retrouvailles, ou l’impressionnant site industriel de la centrale thermique, dont les installations se prêtant à merveille aux bondissants tours de force des héros bioniques. On retrouve également avec plaisir les sites d’Ojai visités lors de The Bionic Woman, avec leur agréable architecture californienne.
1-2. BIENVENUE JAIMIE Date de diffusion : 11 et 21 janvier 1976 - Well, I gotta think about your needs too, Oscar. I mean you got a pretty big investment in your bionic woman here, kiddo. I probably cost as much as Steve did. - Well, not quite six million. I mean, your parts are smaller. Jaimie s’installe à Ojai, dans une maison louée à la mère de Steve. La mémoire lui revient quant à ce dernier, mais pas les sentiments. Entre deux missions pour l’OSI, elle exerce comme institutrice sur la base de l’US Air Force de Ventura. Le magnat Carlton Harris a découvert le secret de Jaimie. A l’instigation d’Oscar, elle accepte de travailler pour lui et de voler des informations afin de gagner sa confiance et de réunir des preuves sur ses activités illégales. Elle va également sympathiser avec le fils de Carlton, l’honnête Donald. Peu diffusée en France, la première partie du double épisode se montre pourtant cruciale, carinstallant véritablement le décor d’une série qui s’émancipe ici de celle dont elle est issue. Steve Austin ne réalise plus qu’une apparition testimoniale, tandis que son relationnel avec Jaimie devient tel qu’il demeurera jusqu’aux téléfilms ultérieurs, essentiellement amical plutôt qu’amoureux. Jaimie s’extirpe enfin d’une succession d’hôpitaux menaçant de devenir monotone (le terne Michel étant heureusement évacué en douceur).Elle s’installe dans le décor de de sa nouvelle vie, entre sa classe de Ventura et sa résidence auprès des parents de Steve. Cette ultime étape de la longue gestation de Super Jaimie aurait pu résulter mécanique et fonctionnelle, C’est tout le contraire qui se produit. Lindsay Wagner sait nous faire partager pleinement cette sensation de renaissance vécue par une Jaimie pleine courageuse et animée d’un inextinguible appétit de vivre. Kenneth Johnson ne néglige aucune scène, chaque rencontre effectuée par Jaimie (élèves, parents adoptifs, Oscar, Rudy…) se voit dialoguée et filmée avec sentiment. Il aère également l’ensemble en recourant aux fameux Pocket Bionics, ces amusantes utilisations des pouvoirs bioniques dans la vie courante, en dehors des missions, très appréciés par le public et qu’il rendra plus fréquents que dans L’Homme qui valait trois milliards. La seconde partie achève la mise en orbite de la nouvelle série, en faisant vivre à Jaimie sa première aventure en solo, sans la tutelle de Steve. On apprécie que Johnson nous montre une Jaimie encore logiquement novice et ne manifestant pas la méfiance de ce vieux routier d’Oscar. De manière particulièrement rafraichissante, elle ne se laissera d’ailleurs jamais happer par la paranoïa propre à l’espionnite et conservera un humour et un allant fort entrainants. Malgré ses pouvoirs et l’univers dans lequel elle a pénétré, Jaimie demeurera toujours une jeune femme normale, vive et gaie, (a girl next door, dirait-on aux USA) et non pas une espionne-aventurière de plus, c’est bien cela qui génère l’originalité et la fraicheur inaltérées de la série, avec l’idéal casting de Lindsay Wagner. L’intrigue demeure en soit assez-partout, mais bénéficie de quelques efficaces retournements de situation. Très astucieusement, Johnson fait en sorte que cela soit le goût du secret d’Oscar qui provoque la chute de la couverture de Jamie, un beau soutien au tempérament moins retors de son héroïne. Dennis Patrick, rompu à l’exercice, apporte toujours de la présence à Carlton, adversaire brillant, mais trop sûr de lui. Son fils suscite un vrai enrichissement de l’histoire, caractéristiquement Jaimie remporte la partie autant grâce au lien de confiance établi avec lui que par ses pouvoirs. La mise en scène demeure alerte et bénéficie de l’agréable arrière-plan californien coutumier de la série. Les multiples rencontres et missions remplies par Jaimie lui valent également une garde robe aussi variée que fort seyante, irrésistiblement 70’s.
3. SAUVETAGE À COSTA BRAVA Date de diffusion : 28 janvier 1976 - I admire your courage, Sommers. I'm not so sure about your brain. Tout en se faisant passer pour une infirmière, Jaimie doit faire équipe avec Starkey, pittoresque et macho pilote d’hélicoptère, afin de sauver l’ambassadeur américain et son épouse au Costa Brava, en Amérique du Sud. Le couple a été pris au piège par l’éboulement d’un bâtiment, alors qu’il évacuait les derniers ressortissants américains face aux progrès de la guérilla contre le pouvoir en place. La mission se complique quand l’hélicoptère devient inutilisable pour le retour. De plus Jaimie tient à ramener le jeune Julio, dont les parents ont été tués par la guérilla. Evidemment, la réalisation souffre d’un évident manque de moyens matériels. Cela se ressent d’autant plus fortement que l’un de ses atouts habituels, l’environnement californien, se transmue ici en handicap, puisque pas un seul instant on ne se croit au sein de cette jungle tropicale dépeinte en début d’épisode. Collines et végétation proclament sans défaillir que nous nous situons bien dans la contrée de Zorro et non du Che. Le nom de Costa Brava ne s’avère guère propice, tant il demeure pour nous synonyme de vacances catalanes. Le spectateur bienveillant ne se formalisera pas devant les rocailles en évident carton pâte ou quelques absurdités telles Jaimie redressant des trains d’atterrissage annoncés en acier (de par ses propriétés moléculaires, l’acier ne peut se tordre ainsi, il se rompt). Les guérilleros se voient affublés de tous les clichés afférents au genre (jeep, barbes, treillis…), mais enfin nous sommes dans les 70’s, cela reste donc autrement moins ringard que lorsqu’ils sont reproduits de nos jours. Plus gênant, les antagonistes ne bénéficient d’aucune personnalisation, ils ne signifient donc qu’une menace mécanique, n’impulsant que médiocrement le récit. Le suspense ne prend véritablement que lors du final, qui ne sera pas sans évoquer celui de La grande vadrouille au public français. Il faut dire que le scénario opte totalement pour se centrer sur le relationnel entre Jaimie et Starkey, tout en ménageant suffisamment de péripéties et de manifestations bioniques pour animer la narration. Le système éprouvé du duo antinomique fonctionne ici à plein régime et l’on s’amuse vivement de voir malicieusement Jaimie inverser le rapport de force initialement en faveur de l’aventurier expérimenté que constitue Starkey. Le tour de force du récit constitue à faire marcher le rude mais sympathique baroudeur dans les pas de la jeune femme, non tant du fait des pouvoirs de celle-ci que de sa force d’âme et de conviction. Starkey l’avouera lui-même lors d’adieux que la complicité des comédiens autant que des personnages rend étonnamment émouvant. Lindsay Wagner apporte un précieux éclat à Jaimie, sans lequel l’histoire ne pourrait fonctionner, tandis que le métier et le pittoresque Andy Griffith rendent Starkey savoureux. On apprécie que Jaimie ne se coule pas dans le moule de super espions interchangeables, grâce aux précieuses et logiques limitations introduites par les auteurs, ici la phobie des serpents, mais surtout l’aussi amusante que logique inaptitude à emplir les fonctions d’infirmière et donc à assurer sa couverture. Malgré ses facultés bioniques, Jaimie Sommers reste bien un être humain et pas une figure de style, c’est formidable. Un récit divertissant et chaleureux, auquel Julio ajoute encore du sentiment, même si le doublage francophone le dote d’un accent inutilement caricatural.
4. TÉMOIN DU PASSÉ Date de diffusion : 18 février 1976 - It's funny, about a classroom with no kids in it. Doesn't seem right somehow. - That's 'cause you're not a teacher Au retour d’un pique-nique l’autobus scolaire de Jaimie a un accident. Elle sauve la situation, mais Harry, le conducteur, sauve un enfant au péril de sa vie. Il fait alors la une de la presse n héros, or Harry a un secret. Il assista jadis à un meurtre commis par un tueur professionnel et préféra se cacher plutôt que de témoigner. Deux malfrats le reconnaissent et il s’apprête à s’enfuir. Jaimie met les agresseurs hors d’état de nuire et Harry peut finalement demeurer à Ojai. L’épisode souffre d’un scénario vraiment trop faible. Le retour d’un passé jusque là dissimulé fait partie des poncifs les plus éculés du Polar et le récit en prolonge trop la mise en place, avec plusieurs scènes creuses montrant les malfrats se demander à qui Harry leur fait penser, puis ne développe guère que quelques péripéties passe-partout une fois posée la situation. La narration manque d’intensité, d’autant que les antagonistes souffrent d’une trop faible caractérisation et se contentent de dialogues fonctionnels ou minimalistes. Une nouvelle fois après l’opus précédent, Super Jamie développe merveilleusement son héroïne, mais moins ses adversaires, ce qui s’avère dommageable pour ce qui demeure une série d’aventures même ici sous une acception de Polar. Johnson semble avoir remarqué ce manque de saveur et tente à la dernière heure de rajouter de l’action avec l’infiltration de Ventura. Mais tout cela demeure bien trop artificel pour stimuler le public, au sein d’une base de l’US Air Force devenue à peu près aussi déserte que celle de la RAF dans L’heure perdue des Avengers, mais bien davantage par facilité scénaristique que pour susciter le mystère. L’apparition de Steve Austin vise également à pimenter la narration, mais rien ne passe entre lui et Jamie, ce qui n’est pas incohérent avec l’évolution de leur relation, mais demeure frustrant. La bande son de la série, toujours très relevée, apporte ici un précieux secours. Kenneth Johnson recourt comme souvent aux Pocket Bionics (pouvoirs bioniques activés dans la vie de tous les jours) afin de divertir le public, en proportion idéale. Lindsay Wagner confère toujours humanité et énergie à Jaimie. Valant à l’épisode ses scènes les plus abouties et sensibles elle établit une vraie connivence avec un convaincant Donald O'Connor, parfait dans cette évocation du thème de la seconde chance, cher aux Américain
Date de diffusion : 25 février 1976 - Oscar, I hope you never send me on a safari. L’une des élèves de Jaimie, Katie, est guérie de sa timidité en fréquentant le ranch de Susan Victor, qui élève avec amour des animaux destinés à apparaître à l’écran. Elle vient d’acquérir un lion de cirque, Neil, devenu un ami pour Katie. Les éleveurs de bétail voisins sont hostiles, car plusieurs de leurs bêtes ont été tuées, ce dont ils incriminent le lion. Jaimie veille sur l’exploitation en l’absence de Susan et trouve le véritable coupable, un couguar. La présence de Tippi Hedren constitue évidemment un évènement, la série poursuivant ses prestigieux guestings. Toutefois, l’actrice délivre son message concernant cette cause animale lui tenant à cœur puis Susan prend prestement congé, afin de faire place nette à Jaimie, se peut aussi du fait de contraintes budgétaires. Les quelques scènes entre les deux actrices fonctionnent néanmoins parfaitement, d’autant que l’on ressent que Lindsay Wagner partage le même engagement. Le rayonnement et la sensibilité de l’actrice, jointe à celui de la petite fille, permet de nous retrouver totalement immergés dans l’émerveillement des séries animalières de notre jeunesse. A côté de l’impressionnant Neil, les animaux ‘avèrent particulièrement attachants et amusants, tandis que l’on apprécie l’évidente sincérité de l’ensemble. Découvrir des épisodes aussi disjoints de l’univers de l’espionnite permet à la série dérivée de pleinement affirmer son identité vis-à-vis de L’homme qui valait trois milliards, tout en capitalisant sur la personnalité de son héroïne, idéalement développé. Par ailleurs le scénario ne se contente pas de ce plaisant environnement et développe un véritable mini Western, aux nombreux extérieurs dans la magnifique campagne californienne. La chasse au couguar, absolument terrifiant, puis l’effrénée course contre la montre pour sauver Neil traqué par les chasseurs, permettent à la Femme bionique de briller de toutes ses qualités d’héroïne d’action. Le clou du spectacle demeure la confrontation réellement éprouvante entre Jaimie et le lion rendu furieux par sa blessure, Lindsay Wagner exprime avec conviction la frayeur vécue par Jaimie, mais aussi sa volonté de sauver l’animal envers et contre tout. On n’en ressent que plus fortement le soulagement de l’issue heureuse. La mise en scène se montre efficace, tandis que la distribution peut s’appuyer sur plusieurs acteurs vétérans, rompus aux Westerns et apportant une crédibilité supplémentaire à l’ambiance. L’opus revêt également un agréable cachet 70’s : il est aujourd’hui bien difficile d’imaginer qu’une institutrice puisse ouvrir sa classe à un lion, où que l’on laisse une enfant autant à proximité de l’animal !
6. LES MISSILES DE LA MORT Date de diffusion : 03 mars 1976 - Your leg is bionic ? - Both of 'em. But right now, this one needs a repairman, and you're elected. Un missile s’abat sur l’un des réservoirs d’eau de Los Angeles. Les contremesures installées par l’OSI et supervisées par Steve n’ont pu l’arrêter, car elles ont été momentanément brouillées. Oscar soupçonne JT Connors, riche génie de l’électronique, car il semble que le missile soit parti de sa propriété. Il envoie Jaimie enquêter, car JT est l’un de ses amis. Il s’avère que le coupable est Riker, bras droit de JT, qui veut faire chanter les autorités. Jaimie, dont une jambe a été endommagée, est capturée, mais elle parvient à détruire le brouilleur avec l’aide de JT. Steve abat in extremis un missile lancé vers le centre de Los Angeles. Après deux opus en définitive consacrés au quotidien de la vie d’institutrice de Jaimie, nous en revenons ici à une forme plus classique de récit d’espionnage. Caractéristiquement accompagnée du retour de Steve Austin, cette histoire de chantage aux missiles fleure bon les années 60, mais ne s’émancipe jamais des clichés relatifs au genre. L’impression de déjà-vu s’accompagne d’un relatif manque d’intensité, la cellule de crise animée par Steve demeurant totalement disjointe de l’action sur le terrain conduite par Jaimie, on se situe aux antipodes des interactions nerveuses irrigant le succès futur des 24h Chrono. Le retour de Steve était aussi guetté du point du relationnel avec Jaimie et le vase clos se montre ici aussi contreproductif. On passe d’un coup d’un seul d’un quasi néant à un baiser fougueux surgissant d’un peu nulle part lors du tag de fin, jamais mis en perspective (quid d’un éventuel retour de la mémoire de Jaimie ?). Fort heureusement, Lindsay Wagner papote toujours le naturel et l’énergie rendant l’héroïne captivante, même quand les péripéties proposées ne brillent pas par leur inventivité. On aime les réticences morales de Jaimie à trahir la confiance d’un ami, mais aussi son approche directe de la situation, quitte à tout avouer d’un bloc, y compris sa nature bionique, à J.T., c’est rafraîchissant au possible. Hélas le jeu de Forrest Tucker, réduit à quelques tics d’acteur, déçoit quelque peu, le duo formé par J.T. et Jaimie ne suscite pas autant d’émotion ou de complicité qu’il le devrait. La blessure bionique de notre amie dramatise par contre la seconde partie de l’épisode, amenant à point nommé une limitation de ses pouvoirs bioniques, accroissant le suspense et empochant de tomber dans la simple démonstration de force. Johnson n’hésitera d’ailleurs jamais à introduire des scènes illustrant que, même améliorée, Jaime se heurte à des contraintes humaines. Nous ne nous situons pas ici dans une logique de Comics, répondant à d’autres ressorts et qualités, comme cela à pu être le cas chez Wonder Woman. Jaimie doit aller au bout d’elle même pour sauver la situation, finalement avant tout par son courage et son astuce. Dans la salvation de l’épisode, Jaimie trouve un allié inattendu en la personne de Rayker, joué avec une flamme étonnante par Ben Piazza. L’adversaire du jour souffre d’une intense soif de revanche sociale, après avoir été traité en larbin et en grande partie spolié du fruit de ses inventions par J.T.. Ce dernier n’apporte que des dénégations peu convaincantes, que Jaimie, conscience morale de la série, se garde bien d’approuver, conservant le silence. Un positionnement social orignal et intéressant, pour une série américaine de l’époque, rompant avec le classicisme du reste du scénario. Efficace, la mise en scène s’appuie également sur l’impressionnant site du radar brouilleur, idéalement conçu pour permettre à Jaimie de réaliser ses exploits.
7. CONCOURS DE BEAUTÉ Date de diffusion : 17 mars 1976 - Oscar... look, before I put on this sash and go in there and make a fool out of myself, why don't you call this agent and make sure he wasn't joking - I mean, this is a pretty silly message. - They found this agent this morning, face down in the River Seine. Oscar Goldman reçoit un énigmatique message d’un agent parisien promptement assassiné, selon lequel Miss Floride va devenir la prochaine Miss Etats-Unis. Afin de percer le mystère, il demande à Jaimie de participer au concours organisé par Ray Raymond, en tant que Miss Californie. Elle va découvrir l’existence d’un complot assurant la victoire de Miss Floride, qui pourra ainsi partir en tournée en Europe et y vendre un micro-ordinateur récemment dérobé. Cet élément clef de la défense nationale est dissimulé dans son sceptre. Bien avant Miss Détective (2000), Super Jaimie insère une aventure au sein d’un de ces concours de beauté faisant encore plus fureur aux Etats-Unis qu’en France, Miss United States représentant un évident pastiche de l’institution que constitue Outre Atlantique l’élection de Miss America. On demeure sceptique quant à la nécessité d’un complot aussi tarabiscoté pour faire sortir du pays un aussi petit objet, mais, évidemment, cette histoire de microfilm stratégique à retrouver n’est qu’un prétexte justifiant la présence de la Femme bionique au sein de cet univers particulier. La description des passages obligés et des petits ridicules de la cérémonie, comme de son univers gourmé, se montre souvent amusante, même si l’époque et la diffusion sur un Network familial font que tout ceci demeure bon enfant. Le récit ne vire jamais à la véritable satire de cet aspect du rêve américain, il s’en faut de beaucoup. L’épisode Beautés fatales de Tru Calling (2004) se montrera autrement plus corrosif. Caractéristiquement, les piques les plus acérées sont décochées par Lindsay Wagner elle-même, qui s’est toujours particulièrement impliquée dans l’écriture de son personnage, tout en veillant avec Kenneth Johnson à la tonalité féministe de la série (I feel like a side of beef déclare notamment Jaimie). Mais pour autant l’actrice n’en demeure pas moins le grand atout de l’opus, resplendissante de talent, de vitalité et de beauté. L’association entre Jaimie et Helen fonctionne également du tonnerre, cette dernière gagnant à sortir de son rôle traditionnel de confidente de l’héroïne. Certes simple, l’intrigue résulte efficace, ménagent un joli suspense en fin de parcours et surtout en utilisant habilement les règles de la compétition comme autant de imitations au pouvoir bionique d’une Jaimie devant veiller à sa couverture. A l’inverse de l’opus précédent, une connexion astucieuse se met en place entre elle et l’ami Oscar, ce qui dynamise le récit. La mise en scène tire un beau parti du superbe décor de l’Hôtel Ambassador. Mais le manque de moyens, empêchant de recruter des figurants, oblige à utiliser des inserts pour le moins curieux afin de représenter le public, avec des extraits d’un film datant à l’évidence des années 50 ou des vues d’une troublante pénombre. Toutefois le procédé s’avère plus divertissant que vraiment pénalisant ! Les excellents guests parachèvent le succès de cet épisode particulièrement divertissant, notamment un Bert Parks pittoresque à souhait et une séduisante Cassie Yates, parfaite en concurrente vénéneuse. La réconciliation des deux rivales permet de conclure idéalement les débats par un revigorant moment de solidarité féminine.
8. LA MÈRE DE JAIMIE Date de diffusion : 24 mars 1976 - Mom, do you remember how I used to fall out of trees all the time? - Yeah. - Watch this. Une femme se présente à Jaimie, affirmant être sa mère. La femme ayant été enterrée à sa place serait une actrice, Chris Stuart. Elle est demeurée dans l’ombre sur ordre des autorités, mais est désormais poursuivie par le gang ayant tué Chris et le père de Jamie. Oscar confirme que les parents de Jaimie, enseignants, travaillaient également secrètement pour le gouvernement. Jamie croit la femme et lui révèle ses pouvoirs bioniques. Oscar prouve qu’elle est en vérité Chris Stuart, amie des Sommers devenue un agent double. Il craint qu’elle ne s‘apprête à vendre Jamie à l’opposition. Alors que The Bionic Woman avait jusqu’ici su se montrer souvent émouvante, tout en évitant le piège du mauvais mélodrame, cet épisode tombe en plein dans cette ornière. Le récit ne recule devant artifice pour tirer sur la corde lacrymale et s’y prend de plus fort maladroitement. Dès la scène pré générique, l’imposture se voit dévoilée par la conversation entre les agents de l’opposition, dès lors tout suspense quant à l’identité de Chris devient inopérant. Cela n’empêche pas l’auteur Arthur Rowe de se lancer dans un récit alambiqué afin de tenter de soulever un doute, contre toute évidence. Par ailleurs une bonne partie de cette interrogation repose sur les traumas mémoriels subis par Jaimie lors de sa « résurrection » en début de série. Or il s‘agissait d’un montage tiré par les cheveux afin de justifier le retour de l’héroïne et de la positionner idéalement vis-à-vis de Steve Austin. Même si la bienveillance a alors été de mise, il serait plus judicieux pour la série d’aller de l’avant plutôt que de ressasser inutilement son enfantement aux forceps. Le récit demeure très statique, se bornant pour l’essentiel à la description des états d’âme du trio Helen/Chris/Jaimie. Même le fait que Chris opte en définitive pour se sacrifier plutôt que pour vendre Jaimie à l’autre bord était hautement prévisible. Il ne faut pas non plus compter sur les méchants du jour, totalement transparents, pour animer les débats. On s’amuse toutefois de découvrir un Oscar stressé, nettement moins complice avec ses sous-fifres qu’envers ses amis bioniques. Ca rigole moyen chez les soutiers de l’OSI. Comme autre respiration hors du marasme, on déguste du regard les sublimes carrosseries de l’époque : Buck Century, Chevrolet Monte-Carlo ou encore Ford LTD Le talent des trois actrices assure une certaine tenue au récit, mais ne peut rien contre l’artificialité de ses péripéties.
9. GAGNER C'EST L'ESSENTIEL Date de diffusion : 07 avril 1976 - Oscar... what is so important that one of your men has to call me out of my classroom in the middle of an algebra lesson, throw me on a plane, take me clear across the country, without one word of explanation ? L’OSI doit s’infiltrer au Taftan, un pays oriental hostile, afin d’y récupérer une cassette contenant des informations cruciales. Oscar va saisir l’occasion d’un rallye automobile s’y déroulant pour y inscrire Jaimie. En effet le règlement prévoit que les concurrents doivent former des duos mixtes. Jaimie va faire équipe avec Tim Sanders, ancien champion automobile rongé par le doute depuis un accident. Mais deux agents ennemis participent également à la course, et sont bien déterminés à contrecarrer la mission de la Femme bionique. Celle-ci da également affaire au pittoresque pilote Scappini. L’épisode renoue pleinement avec l’allant et la distraction assurés par les récits de course, que la jeunesse de l’époque appréciait vivement via les dessins animés qu’elle regardait en même temps que Super Jaimie, comme Les Fous du volant ou Les Comètes (pour ceux qui s’en souviennent). On retrouve ici tous les ingrédients fondant le succès du genre : les superbes paysages (même à l’évidence plus californiens qu’orientaux), l’action riche en péripéties, le rugissement des bolides, les fourberies et ricanements des vilains s’opposant au courage et au panache des héros… La personnalité lumineuse de Jaimie accompagne idéalement l’aspect ludique de l’histoire. Il s’avère très amusant de la voir se prendre au jeu et être totalement saisie par la gagne, au-delà de la dimension d’espionnite du récit. Une légère mais bien présente dimension de road movie est impulsée au récit, via la rencontre avec Tim. Découvrir comment cet être blessé et traumatisé retrouve une énergie nouvelle au contact de Jaimie s’effectue avec sensibilité, tout au long d’une narration efficacement reliée aux évènements de la course. On aime que Jaimie ne se fige pas dans l’espoir de lendemains qui chantent avec Steve et se prenne à flirter avec son partenaire, jusqu’à des adieux émouvants. La complicité avec Oscar nous vaut également plusieurs scènes amusantes. Le final est mené tambour battant et se montre étonnamment spectaculaire compte tenu des faible moyens matériels de la réalisation. L’épisode souffre toutefois de quelques naïvetés très 70’s. Il en va ainsi des concurrents soviétiques poussant l’obligeance jusqu’à parler anglais entre eux, permettant ainsi à Jaimie de les comprendre avec sa super ouïe, ou de cette junte militaire s’emparant du pouvoir et fermant les frontières, mais maintenant la course car « cela attire les touristes ». L’amusant Scappini s’accompagne des clichés habituels liés aux Italiens. On peut aussi s’étonner que l’hélicoptère assurant jusque-là une surveillance complète de la course disparaisse comme par enchantement quand survient l’affrontement final.
10. LE CANYON DE LA MORT Date de diffusion : 14 avril 1976 - You're a spirit. - Oh, c'mon, Paco. I'm just a... a... a space age product. Jaimie reçoit un nouvel élève dans sa classe, Paco. Cet enfant hyper imaginatif se projette beaucoup dans les traditions et contes amérindiens, culture dont il est issu. Il s’enfuit dans le désert et Jaimie part à sa recherche. Ils vont atteindre un site où l’OSI teste une combinaison volante révolutionnaire, que Paco prend pour un esprit. Ensemble, ils vont empêcher des agents infiltrés de l’opposition, dirigés par John Mallory, de s’emparer du prototype. On apprécie que le traditionnel épisode amérindien, présent dans la plupart des séries américaines relevant du Fantastique ou de la Science-fiction, ne soit pas abordé sous l’angle du surnaturel, mais par le rapport à l’enfance cher à Super Jaimie et à son interprète. Les scènes entre Paco et une Jaimie ayant à lutter contre l’univers factice dans lequel s’est refugié le jeune garçon se montrent très sensibles, en dehors de toute emphase. Lindsay Wagner démontre une fois de plus son talent, tandis que son partenaire juvénile se montre suffisamment convaincant pour ne pas compromettre ces passages (Guillermo San Juan, revu notamment dans Captain Furillo). Le récit évite également le travers de l’angélisme, montrant des enfants volontiers rosses entre eux et un Paco par moments désarmant dans ses affabulations. Malheureusement ces scènes constituant le sel de l’épisode demeurent bien trop succinctes, la faute en revenant au remplissage vraiment trop conséquent représenté par les multiples inserts d’avions, auxquels viennent encore se rajouter les films visionnés par Oscar et Jaimie (visiblement amusée par les commentaires guerriers de son ami), la partie de cache-cache entre Paco et Jaimie, ou les scènes de discussions inutiles détaillant les mesures de sécurité mises en place. Ce délayage affecte également la conspiration du jour, réduite à quelques éléments simplistes, même si Gary Collins effectue une solide prestation en félon de service. Les amateurs de 007 apprécieront de retrouver une copie conforme de la tenue volante d’Opération Tonnerre la suprématie de Jaimie ne s’en savourant que davantage. L’épisode bénéficie également d’impressionnantes localisations dans le désert californien,, même si l’effet s’en voit quelque peu gâché par une avalanche rocailleuse au carton pâte vraiment évident.
Les Naufragés (Fly Jaimie, 1-11, 4) Date de diffusion : 05 mai 1976 -. I can't open it. - Would you care to make way for the six million dollar can opener ? Rudy se rend au Brésil, où il mémorise une formule scientifique particulièrement importante. Jaimie se fait passer pour une hôtesse de l’air dans le vol le ramenant à la base de l’US Air Force de Rio, afin de veiller sur lui incognito. Elle va faire face aux avances de Romero, passager très entreprenant, mais aussi à des tueurs tentant d’éliminer Rudy. Soudain une tempête électrique provoque un atterrissage d’urgence sur une île déserte. Malgré de faibles moyens faisant que la mise en scène ne parvient jamais à nous faire croire que nous sommes dans un véritable avion, toute la première partie du récit reconstitue à merveille l’ambiance de ces films de catastrophe aérienne ayant marqué le cinéma des années 70. Inauguré en 1970 par Airport, ce genre de production va en effet connaître une véritable vogue durant la décennie, marquée par des films comme Alerte à la bombe (1972) ou 747 en péril (1974), avant d’aboutir à une forme de consécration par l’hilarante parodie de Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (1980). L’épisode renoue avec le code de ces productions : péripéties stressantes, suspense et huis clos favorisant l’interaction psychologique des personnages, avec quelques grands classiques ici représentés, comme le héros improvisé (héroïne ici, bien entendu!), le passager alcoolique le stressé, le comique de service, mis en avant ici grâce à l’abattage de Vincent Scotti, etc. La réalisation se montre tonique, tout en se coulant dans la scénographie habituelle de style de récit Au total la séquence se monte réellement intense, avec en plus la saveur documentaire de la quintessence d’un genre. Le second temps de l’opus, une fois les passagers arrivés en l’île, revêt pour le spectateur contemporain des convergences aussi troublantes que stimulantes avec les débuts de LOST, chef d’œuvre de J. J. Abrams et l’une des séries les plus marquantes des années 2000. S’il n’y avait antériorité, on pourrait clairement parler de pastiche. La compagnie fictive Trans Pacific Airlines se substitue à Oceanic Airlines et Jaimie à Jack Shephard, un rôle charismatique assumé avec conviction et rayonnement par Lindsay Wagner. On apprécie vivement que le scénario, avant d’en venir à la résolution d’un complot, prenne le temps d’approfondir le relationnel et le portrait des protagonistes. Il revêt la forme d’un récit choral où chacun est appelé à dévoiler ses secrets, là aussi tout comme chez le Disparus. Le spectaculaire combat final permet à la Femme bionique de faire étalage de ses talents, tandis que la blessure de Rudy expose la force du lien entre les deux personnages un sujet peu abordé jusqu’ici. Évidemment le nombre de morts reste dérisoire (personne hormis les copilotes), mais cela participe de cet esprit positif de la série que l’on aime bien. Les paysages demeurent bien entendu californiens et non tropicaux, malgré de jolis inserts, mais l’épisode demeure particulièrement prenant.
12. DERRIÈRE LES BARREAUX Date de diffusion : 12 mai 1976 - Boy, now I know how Bambi felt on the first day of deer season. Le Dr. Hatch a inventé un décodeur universel, que Jaimie est chargée d’apporter à un centre de tests. Elle est toutefois dupée par des imposteurs se faisant passer pour des militaires, à qui elle remet le prototype. Soupçonnée de complicité, elle est arrêtée par le National Security Bureau, tandis qu’Oscar s’efforce de la disculper. Impatiente et en colère, elle s’évade pour mener sa propre enquête. Elle découvre que le Dr. Hatch est mêlé à la conspiration. L’épisode a la bonne idée de développer l’une des spécificités fortes de la série, en l’occurrence la personnalité positive de Jaimie, demeurée inaltérée même après avoir été confrontée au milieu délétère de l’espionnite. Nous aurions évidemment été contrits de voir John Drake, Napoléon Solo ou John Steed tomber dans le panneau mais découvrir Jaimie ne pas se laisser gagner par la méfiance ou la paranoïa inhérente au genre (à deux reprises !) permet d’affirmer cette authenticité, une précieuse particularité de la série perdurant encore aujourd’hui. Lindsay Wagner incarne comme toujours avec un naturel confondant cette lumière propre à Jaimie. Par ailleurs on retrouve le message social cher à la série avec une condamnation certes non assénée, mais néanmoins persistante, de la limitation des libertés que suscite une administration policière arbitraire, avec ses cellules où ne pénètre aucun avocat et la charge de la preuve incombant à l’accusé. L’épisode consacre également l’amitié et la loyauté indéfectibles existant entre Jaimie et un Oscar n’hésitant pas un mettre sa démission dans la balance, une complicité que celle existant manifestement entre Lindsay Wagner et Richard Anderson rend plus chaleureuse encore. Le scénario bénéficie également de l’impact d’une situation hitchcockienne voyant l’univers d’un protagoniste s’effondrer autour de lui, sans qu’il ait de prise sur une cause restant énigmatique. L’effet se voit accentué par l’affection particulière portée par son public à l’héroïne d’une série télévisée. Néanmoins, malgré quelques scènes spectaculaires les pouvoirs bioniques de Jaimie s’exercent ici à contre-courant lui permettant de s’enfuir aisément, puis de mettre fin à la conspiration avec une facilité confondante (en à peine une demi-heure montre en main). De fait le récit aurait paru plus intense et oppressant s’il était survenu à un quidam. Malgré la mise en place du suspense final, l’impression prédomine d’un soufflet trop rapidement dégonflé. La mise en scène sans doute la plus urbaine jusqu’ici, perd en paysages naturels mais se attrape en exposant nombre des impressionnantes carrosseries de l’époque : Chevrolet C-20, AMC Matador, Buick Electra 225 ou encore Chrysler Newport entre bien d’autres voitures majestueuses.
13. DOUBLE IDENTITÉ Date de diffusion : 19 mai 1976 - I got your looks, but I sure don’t have your moves !. Grâce à une opération chirurgicale, le Dr. Courtney transforme Lisa Galloway en sosie de Jaimie. Elle est chargée de s’emparer des secrets de l’OSI et tuer oscar, tandis que Courtney envoie des tueurs éliminer Jaimie, en vacances à Nassau. Elle triomphe de ses agresseurs puis prévient Oscar, qui arrête Lisa in extremis. Jaimie se fait passer pour celle-ci, afin d’infiltrer l’organisation de Courtney. Mais Lisa s’évade et va tenter elle-aussi de rejoindre Courtney. Une ultime confrontation va opposer les deux femmes. Le recours au thème si Sixties (et si Avengers) du double permet une agréable replongée dans cette période alors encore si récente, d’autant que la tonalité d’espionite se voit prolongée par l’emploi de gadgets par Lisa (lance-fléchettes, bracelet-appareil photos, rouge à lèvres- bombe à gaz soporifique…), comme à la grande époque. L’attaque nautique contre Jamie, située près de l’emblématique Nassau, revêt une petite saveur à la 007, évidemment à relativiser par la différence des budgets. Au-delà de ces retrouvailles, l’intrigue se déroule à vive allure, multipliant les péripéties et jouant avec habilité des meilleurs rouages de la mécanique bien rodée des doubles : protagoniste visé, vision des deux côtés du miroir, confrontation finale… Le récit se montre passionnant, même si en soi il n’apporte rien de neuf au sujet. Linsay Wagner sort le grand jeu à l’occasion de ce double rôle, s’amusant visiblement beaucoup en créant cette version alternative de Jaimie, cruelle et cynique, mais aussi doublée d’un fort chantant accent du sud des Etats-Unis. L’actrice démontre la variété de son talent en se montrant très convaincante lors des scènes où Lisa se montre une tueuse impitoyable. Par sa sensibilité elle permet également à l’épisode ne de pas demeurer un simple recyclage malin. Lindsay introduisant une frayeur très humaine chez Jaimie, loin des stéréotypes de l’espionnage, mais aussi beaucoup d’humour lors des multiples maladresses de Jaimie usurpant l’identité de Lisa ou quand, attendant au bar, elle prise pour une escort. Autant de scènes rendant le récit très drôle, de même que les moments de complicité avec Oscar, sans pour autant jamais verser dans la parodie.
14. CHASSEUR DE FANTÔMES Date de diffusion : 26 mai 1976 - Ghosts ? - You said that, not me. I didn't say "ghosts". I just said "something". Non loin de la Salem des phénomènes étranges surviennent chez le Dr. Cory, important scientifique lié à l’OSI. Jaimie se fait passer pour la nurse de sa fille, Amanda, afin de mener l’enquête. D’après le parapsychologue Laslo c’est l’esprit d’une ancêtre d’Amanda, condamnée pour sorcellerie, qui se manifeste et exercer une emprise sur l’enfant. Jaimie va découvrir une vérité inattendue. Cette première saison de Super Jaimie, par ailleurs très relevée, voire souvent galvanisante, s’achève malheureusement sur un épisode singulier et partiellement hors sujet par son ouverture sur le Fantastique au sein d’un programme relevant de la Science-fiction. Le scénario de Johnson cherche manifestement à surfer sur l’air du temps, louchant sur l’écho alors récemment rencontré par L’Exorciste (1973), tout en ayant le mérite de préfigurer le succès prochain de Poltergeist (1982). Malheureusement, passant pour la première fois derrière la caméra dans le cadre de cette série, Kenneth Johnson privilégie manifestement son rôle de réalisateur à celui de scénariste. En effet, dès la situation hâtivement exposée, via une évocation passablement pompière du drame de Salem, l’histoire cesse de véritablement se développer pour se borner à héberger toujours plus de manifestations surnaturelles. Certes spectaculaires selon les normes de l’époque, ces scènes subissent de plein fouet les quatre décennies nous séparant désormais du tournage. Si l’on ne peut en vouloir au brillant et sympathique showrunner de se faire plaisir avec ses jouets, après des mois d’un labeur incessant couronné de succès, le récit souffre néanmoins d’apparaître au service exclusif du spectaculaire. Johnson ne développe que modérément la psychologie de ses personnages, au-delà des clichés du genre, et néglige quelques pistes intéressantes mais à peine esquissées : les pouvoirs psychiques comme passerelle entre le Fantastique et la Science-fiction, ou encore le portrait sentimental d’un homme s’étant réfugié dans le travail après le décès de son épouse, négligeant sa fille, et renaissant à la vie au contact de Jaimie. Fort heureusement, Johnson en revient à ses fondamentaux, l’humain et le rapport à l’enfance, lors du dernier segment d ‘une intrigue se centrant alors sur Amanda. A cet instant le récit fantastique devient une jolie parabole de l’enfance sacrifiée au point de vue adulte. Elle s’appuie sur d’excellents comédiens, dont Lindsay Wagner dès lors qu’elle peut exprimer autre chose que le déploiement de pouvoirs bioniques. On apprécie une chaleureuse scène d’adieux : Super Jaimie s’est retrouvée avant de conclure sa première période.
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