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 saison 1 saison 3

Les Envahisseurs (1967-1968)

TELEFILM

 
 

LES ENVAHISSEURS - 1995
(THE INVADERS)

Réalisé par Paul Shapiro.

Nolan Wood (Scott Bakula de Code Quantum) sort de prison après avoir tué une personne sous l'emprise des envahisseurs. On entrevoit Roy Thinnes traîner dans des endroits où Wood se trouve.

Les codes de la série ne sont plus respectés :

- plus de musique de Dominic Frontière - les envahisseurs ont du sang, ils disparaissent dans un halo lumineux et laissent la place à des mouches

- la soucoupe à peine entrevue n'a plus rien à voir avec celle de 1967 c'est un grand machin qui éclaire le ciel du nouveau mexique

- David Vincent arrive comme un cheveu sur la soupe pour une courte apparition, donnant à Nolan un carnet avec ses notes

- depuis Inquisition en 1968, les envahisseurs n'ont pas envahi la terre ni détruit la race humaine

- ils sont toujours là mais à les voir dévorer des steaks et fumer comme des pompiers ils n'ont pas fière allure.

Quelques scènes rappelent la série comme ce chômeur qui voit un jardinier alien, et peu après sous contrôle provoque une explosion avec son camion. Lors de l'arrivée en masse d'aliens, ils ressemblent vaguement à Blake dans L'ennemi mais ont un masque anti oxygène avant de prendre possession de corps humains dans des cabines téléphoniques. Le film se termine avec le sauvetage d'un sénateur écolo - scène de suspense dans le métro, sans vraie fin

Ce téléfilm fait penser aux adaptations ciné comme Chapeau Melon et Bottes de Cuir qui nous ont déçus. Après une VHS en 97 et deux diffusions sur M6, il n'est jamais sorti en dvd. A mon avis, tout le monde a été déçu.

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Crédit photo : Scifi-movies.com

 saison 1 saison 3

Les Envahisseurs (1967-1968)

SAISON 2


1.ALERTE AU ROUGE
(CONDITION : RED)

La critique de Patrick Sansano : 

Bien qu'étant le premier épisode de la saison 2, cet épisode ressemble à s'y méprendre à ceux qui nous ont passionnés dans la saison 1.

De superbes interprètes sont dans l'épisode : Antoinette Bower (vue aussi dans Le Fugitif, Hawaii 5-0), Jason Evers (vu dans plusieurs Mannix), Mort Mills (un physique qui rappelle Frank Marth de L'innocent et Action de commando)

Une jeune femme, Laurie Keller (Antoinette Bower) fait une chute de cheval. Un médecin s'arrête et constate que son cœur ne bat plus. Or c'est une alien qui est simplement évanouie. Le docteur téléphone d'une cabine pour annoncer la mort de la jeune femme, qui se relève. Musique de Dominic Frontiere et deux envahisseurs noient le docteur dans un lac.

Nous revenons dans ce que nous n'aurions jamais dû quitter : l'ambiance oppressante des Envahisseurs. Après le générique, nous découvrons le mari amoureux (Jason Evers) subjugué par son épouse alien qui lui met derrière le cou une arme permettant de le contrôler et de lui faire révéler des secrets militaires.

L'objectif est de neutraliser le système de défense de l'espace et de permettre à des soucoupes d'arriver en masse sur la terre sans être repérées.

Vincent comme d'habitude mène son enquête en solitaire et devra, poursuivi par des aliens, quitter précipitamment son break, touché par les rayons des pistolets sèche-cheveux.

Le suspense grandit et le major Dan Keller (Jason Evers) finit par comprendre que Vincent a raison, mais trop tard. La scène finale au centre d'opérations du NORAD qui surveille l'espace est grandiose (même si les avions de chasse qui décollent sont sans doute des stock-shot, la série n'ayant pas les moyens d'une telle mise en scène).

On revient donc à l'ambiance des premiers épisodes et nous avons peur, trés peur.

Cette ambiance de montagne isolée, de bases souterraines, de complots, d'épouse qui a séduit le major Keller peu après la crise cardiaque de sa première épouse, font que nous sommes dans Les Envahisseurs, indubitablement.

La critique de Denis Chauvet : 

La seconde saison débute comme la première s’était terminée : par un bon épisode qui marque un sérieux coup d’arrêt dans la conquête des envahisseurs. Cependant, l’éprouvante scène d’introduction, avec la chute de cheval puis la noyade du médecin, laisse présager l’atmosphère angoissante de cet opus, qui se concentre sur la surveillance des airs. Pour ce faire, un militaire est manipulé après l’assassinat de son épouse (la théorie éludée dans l’épisode est pourtant évidente), qui est remplacée par Laurie, une ravissante extraterrestre machiavélique, placée pour soutirer des renseignements militaires au programmateur informatique à l’aide d’une bague qui lui fait couper toute ardeur et déblatérer tout ce qu’elle veut sous hypnose...

Il n’y a pas de surprise sur l’identité des envahisseurs, seulement sur la façon dont l’invasion massive des soucoupes va échouer ; l’informatique, encore à ses balbutiements, ce qui vieillit l’ensemble, est central avec le changement de bobine. L’interprétation des ‘guest stars’ est particulièrement convaincante – Antoinette Bower et Jason Evers - et quelques scènes d’action, dont celle de la caravane, pimentent l’épisode. On remarque à ce sujet que David Vincent n’est pas James West et que l’architecte a la mauvaise habitude de s’exposer à découvert comme lors de la virée nocturne. Le suspense est entretenu, en partie par le major Keller qui paiera cher son entêtement, mais il réussira un appel téléphonique héroïque. La fin semble optimiste, car Vincent se forge une réputation auprès du major Stanhope, chef de la sécurité et membre des services secrets…

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2.LA SOUCOUPE VOLANTE
(THE SAUCER)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode a été diffusé en novembre 1971 et rediffusé sans être annoncé dans Les dossiers de l'écran de la jeunesse un mercredi après-midi de janvier 1975 lors des débuts d'Antenne 2.

Lors de sa rediffusion en 1987, il fut l'objet d'un second doublage, le texte était différent : ayant enregistré les 26 épisodes ORTF sur des cassettes audio, je connaissais les répliques et les voix. Dans la version 1971, c'est Henri Djanik, la voix française de Telly Savalas dans Kojak qui doublait le shérif dans le pré générique.

L'épisode nous propose plusieurs comédiens confirmés : Ann Francis, Dabney Coleman (L'innocent), Sandy Kenyon. Il s'agit d'un épisode se déroulant dans le désert comme Les sangsues ou La mutation.

Nous voyons pour la première fois la soucoupe volante sous toutes les coutures, on voit David monter dedans, toucher les commandes, être seul maître à bord, sans que cela fasse cheap. D'ailleurs, dans les livres qui abordent les séries américaines, ce sont souvent des photos de cet épisode qui sont retenues, car elles sont les plus accrocheuses.

En 1971, l'épisode fit sensation, c'était avec Alerte rouge le retour des Envahisseurs après deux ans d'absence, pendant lesquelles la seule consolation fut une bande dessinée éditée par Sagedition et dont le premier numéro s'appelait La montagne disparue.

L'histoire de l'épisode est assez facile à résumer : David s'empare d'une soucoupe, envoie quelqu'un chercher les autorités, mais Ann Francis est prisonnière et David l'échange avec les aliens.

Il a pris des photos mais le chef (Sandy Kenyon) lui dit alors : "Un petit détail encore, votre appareil."

Un épisode absolument typique des Envahisseurs, qui contient tout ce qu'on peut attendre de la série.

La critique de Denis Chauvet : 

J’avais déjà écrit que les épisodes se déroulant dans le désert sont excellents, et ça se confirme (le tournage eut lieu en Californie). David Vincent a été contacté par John Carter, un homme qui a vu une soucoupe à deux reprises, et il sait quand elle reviendra. En embuscade, les deux hommes attendent et ils sont récompensés. Tout ne se déroulera pas comme prévu (car la série s’arrêterait de suite), mais l’intrigue est intéressante, avec l’arrivée d’un couple victime d’une avarie sur leur avion de tourisme. Malgré l’adresse de Vincent pour flinguer les extraterrestres, un d’entre eux en réchappera et sera le grain de sable qui va enrayer la machine.

Après L’innocent, Vincent peut de nouveau visiter l’intérieur d’une soucoupe, et il n’est pas le seul. Tous ne survivront pas à l’expérience, qui a des allures de ‘portes ouvertes’, car les envahisseurs sont particulièrement redoutables dans cet opus à suspense. Même si l’histoire du couple est un tantinet ridicule, l’interprétation est solide, avec Ann Francis et Dabney Coleman, déjà vu dans L’innocent. L’homme et son fils dans la séquence pré-générique sont des aliens, comme le couple de campeurs de Beachhead, le premier épisode. L’architecte ne pourra conserver ni son appareil photo, ni la soucoupe qu’il doit échanger contre la jeune femme. Un bon épisode aux effets spéciaux crédibles, surtout pour l’époque. Mais que vont devenir les chats de Carter?

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3. LES ESPIONS
(THE WATCHERS)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode, diffusé seulement en 1987, ce qui n'est pas une catastrophe, fut parfois présenté dans les programmes télé sous le titre L'espion.

Il s'agit d'un épisode particulièrement soporifique, avec une musique (Duane Tatro?) qui nous casse les oreilles. La seule scène qui rappelle la saison 1 est le suicide forcé du gérant de l'hôtel dans le pré générique.

Ensuite, l'histoire devient vite ennuyeuse. Très peu de suspense, on le regrette car il y a Kevin Mac Carthy de retour en terrain connu (il fut le héros de la première version de The body Snatchers). L'intrigue s'étire péniblement jusqu'à la cinquantième minute. La vedette de l'épisode est une jeune aveugle, Margaret, fille de Kevin Mc Carthy.

Il est facile de deviner que c'est l'un des épisodes que je regarde le moins.

La critique de Denis Chauvet : 

 

Un épisode très moyen, voire inconsistant dans sa première partie. Beaucoup de bavardages et une intrigue simpliste : remplacer un expert en électronique, qui a vu sur les défenses du pays, par un envahisseur. Tout le personnel de l’hôtel est alien et Vincent ne peut compter que sur la nièce aveugle pour faire capoter le projet des extraterrestres. L’architecte devient conducteur de bus pour l’occasion, mais on dénombre très peu de scènes intéressantes ; la choquante introduction sur le tarmac de l’aérodrome et l’envahisseur électrocuté façon Oddjob de Goldfinger.

On reconnaît en Maggie, Shirley Knight, l’inoubliable institutrice crédule dans un épisode des Rues de San Francisco (A Room with a View), puis la belle-mère de Bree de Desperate Housewives des décennies plus tard. Un opus dispensable, car l’histoire de remplacement est éventée rapidement. À noter la petite réplique de Maggie à Vincent qui lui assure que son oncle est un vrai patriote, et pas à la solde des envahisseurs. À remettre dans le contexte actuel…

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4. LA VALLÉE DES OMBRES
(VALLEY OF THE SHADOW)

La critique de Patrick Sansano : 

Retour à l'ambiance parano et suspense des Envahisseurs, avec cet épisode. Un envahisseur, fait prisonnier dans la petite ville de Carterville, tente de s'évader. Cet alien a tué froidement un médecin qui se portait à son secours après un accident de voiture simplement pour cacher sa nature d'extraterrestre. Lors de sa tentative d'évasion, l'alien est tué et cela en présence de nombreux témoins dont la police.

Si David a enfin sa preuve de l'existence des envahisseurs, il déchante vite comprenant que les envahisseurs encerclent la ville, coupent toutes les communications et vont tuer tous les habitants de Carterville.

Par sa structure narrative, l'épisode évoque le début du film Le village des damnés. Pour sauver les habitants, Vincent propose un marché aux envahisseurs : effacer la mémoire des habitants au cours des dernières vingt-quatre heures.

Ce procédé hypnotique rappelle l'épisode Le document disparu des Avengers saison 6 où les laveurs de carreaux effaçaient la mémoire des personnes dans un bureau (dont Tara King).

L'épisode marque un retour aux scènes qui font peur, par exemple, la voix deformée du chef des envahisseurs (qui a pris l'identité d'un militaire) : "Habitants de Carterville...". Nous entendons d'abord cette voix de façon déformée, puis prononcée normalement par l'alien qui utilise un appareil qui déforme les voix.

Le procédé reste tiré par les cheveux car il est un peu gros qu'en remontant les montres, en faisant voir une version différente des évenements de la journée (un peu comme dans le film avec Bill Murray Un jour sans fin), les habitants perdent si vite la mémoire.

Néanmoins, c'est un épisode qui revient à une moyenne honnête pour la série.

La critique de Denis Chauvet : 

Un épisode lent et pessimiste, qui démontre que la lutte contre les envahisseurs est perdue d’avance, un peu comme l’immigration sur notre continent ! Je ne me souvenais pas du tout de l’avoir vu, et ce n’est pas un des opus les plus représentatifs de la série, heureusement. Lorsque l’envahisseur est tué sur la place publique, il y a de quoi être perplexe ; ça y est, tout le monde est au courant et la série est terminée !

Vincent doit s’allier en fait aux envahisseurs pour sauver 12 000 âmes et faire perdre une journée par lavage de cerveau à toute la population afin d’éviter son élimination par la submersion de la ville. Pessimiste et incohérent au possible. La morale est qu’être un bon samaritain lorsqu’on est docteur n’est pas conseillé ! Quant à la femme médecin, elle représente l’obstination sans limite d’une certaine franche de la population…Une aventure bien rébarbative, jusqu’à l’épilogue. À noter que le prétexte pour ne pas examiner l’envahisseur, et constater qu’il n’a pas de pouls ou de battement de cœur, est de ne pas ‘heurter les gens bien-pensants’…

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5. L'ENNEMI
(THE ENEMY)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode a traumatisé toute une génération de téléspectateurs. Il fut diffusé après Guerre subversive en décembre 1971 avant une trêve des confiseurs : la série ne fut pas diffusée pendant les fêtes de Noël 1971.

Pour la première fois, nous allons voir un envahisseur sous sa forme originelle. Blake, un alien, est le seul survivant du crash d'une soucoupe volante. Dès les premières images, nous savons que l'épisode est de la trempe de Cauchemar.

Une jeep, la nuit, conduite par Gale, une infirmière qui revient du Vietnam et croit avoir vu toutes les horreurs du monde. Une lumière dans le ciel : la soucoupe habituelle, mais cette fois, elle a une panne et s'écrase. Deux aliens à bord, en combinaison verte, le premier meurt et son corps disparaît comme d'habitude. L'autre, Blake (Richard Anderson, Oscar Goldman de L'Homme qui Valait Trois Milliards) entend la jeep, et menace l'infirmière de son pistolet laser. Mais, blessé, il s'évanouit.

Blake est recueilli par Gale dont il se sert sans scrupules. Il lui dira : "Rien de ce que vous avez vu au Vietnam ne peut être comparé avec moi". Blake, comme Vikki dans La mutation, va vers la fin de l'épisode, éprouver des émotions. Ce qui le poussera à sauver Gale et Vincent à la fin de l'acte 4 au détriment de ses congénères.

David Vincent recherche la soucoupe écrasée (en vain, car Blake l'a désintégrée d'un coup de laser). Il rencontre Gale et se heurte à son hostilité. Il comprend qu'elle le protège. Blake a besoin d'une régénération, ses mains commencent à ressembler par moment à une forme assez gluante (sur leur planète, les aliens ressemblent à des mollusques).

Gale va changer d'avis sur son "protégé" lorsque son amoureux, l'adjoint du shérif, que joue Paul Mantee (figure familière des séries 60's) sera tué par Blake qui aura récupéré son pistolet laser. Pendant ce temps, deux envahisseurs sont à la recherche de Blake et de la caisse qu'il transportait dans la soucoupe. Ils se font passer pour des chercheurs d'or voulant acheter une mine.

L'ambiance est prête pour un film d'épouvante : mine abandonnée, orages, éclairs, fuite de Gale et Vincent, Blake les poursuit avec une lampe de mineur et son pistolet forme sèche-cheveux tout en reprenant sa forme d'origine. L'épisode La genèse est évoqué par Vincent : "La seule autre personne ayant vu un envahisseur sous cette forme a perdu la raison".

L'épisode rivalise alors vraiment avec Cauchemar pour le qualificatif du plus horrifique de la série. Il reste un mystère : après un tel chef-d'œuvre, qu'est ce qui a pris aux producteurs et scénaristes de nous offrir en saison 2 des histoires banales, où le thème de Dominic Frontiere est rare, où les aliens utilisent nos révolvers et non plus leurs armes de l'espace ?

Dans la mine, Gale et Vincent sont confrontés aux deux aliens chercheurs d'or tandis que Blake arrive. Les mains ressemblent à deux griffes gélatineuses, le visage n'a plus rien d'humain mais le réalisateur s'efforce de laisser Blake dans l'ombre. Ce sera bien plus efficace et effrayant que dans le téléfilm séquelle de 1995 avec Scott Bakula où ils ont grosso modo le même visage monstrueux mais en plein jour.

Blake d'un coup de pistolet laser abat ses deux compatriotes, et demande à Vincent : "Je souffre, faites quelque chose". Vincent le tue d'un coup de pistolet et Blake disparaît.

Cet épisode nous donne une idée de ce qu'aurait été la série si Larry Cohen n'en avait pas été dépossédé dès le départ. Cohen avait même imaginé que les aliens avaient un œil dans la paume de la main, ce que le chanteur Jean Louis Murat au début des 90's utilisera dans un clip.

Cet épisode sans temps mort vous garantit cinquante minutes de bonne trouille, et vous en apprend beaucoup sur la série. Malheureusement, après L'ennemi, la série va perdre en force et en qualité et il n'y aura jamais de saison 3.

La critique de Denis Chauvet : 

Cet épisode a une place particulière chez les connaisseurs, car il expose pour la première fois un envahisseur sous sa forme initiale. L’aventure se déroule dans la propriété de Gale, une ex-infirmière devenue fermière, qui a recueilli Blake, un alien, qui a besoin d’une régénération après le crash de sa soucoupe volante ; l’action se conclura dans une mine. La mission de Blake est de transmettre un coffre qui permettra aux envahisseurs de vivre sur Terre sans perdre de temps à utiliser des caissons de régénération. Bien qu’il y ait quelques incohérences, l’opus est intéressant et apporte des spécificités à la série, avec une fin traumatisante.

Certes, l’envahisseur, interprété par Richard Anderson alias Oscar Goldman, et Vincent ont la possibilité de se neutraliser à tour de rôle sans que ni l’un ni l’autre n’en prenne la décision. Cela laisse le téléspectateur perplexe, jusqu’au final où Blake, mourant, tuera deux de ses semblables pour sauver Vincent et Gale.

Avec Gale, nous tenons sûrement le personnage humain le plus naïf jusqu’à présent de la série (bien qu’elle détruise le remède). Elle pense que ces êtres venus d’ailleurs sont pacifiques, et jusque dans l’épilogue, elle se chagrine de la disparition de l’extraterrestre, qui semble plus compter à ses yeux que le malheureux shérif adjoint, la seule vraie victime de l’épisode, alors que Vincent lui fait prendre conscience de la soi-disant ‘mission de paix’ des aliens. L’infirmière se victimise (‘C’est nous, les assassins’), et elle est la retranscription parfaite des individus qui attachent plus d’importance aux envahisseurs qu’à leurs propres congénères. Un personnage exécrable et un message tristement contemporain…

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6. LE PROCÈS
(THE TRIAL)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode fut diffusé par TF1 l'été 1987. Sony Music Video en 1992 l'avait selectionné comme un des 12 meilleurs épisodes lors de l'édition de 4 VHS. Incompréhensible.

Jamais je ne comprendrai ce qui est passé par la tête de la production pour, après un chef-d'œuvre comme L'ennemi, nous livrer cette ineptie qu'est Le procès, un des plus mauvais épisodes de la série.

Pour vous en convaincre, on peut citer deux scènes : les parents d'un envahisseur qui a été tué viennent témoigner au procès que leur fils était bien humain, ils font leur déposition, puis vont à la machine à café où seul David Vincent les voit, ils s'adressent alors à lui en le narguant et en prenant un cachet mortel et s'enflamment dans le fameux brouillard rouge.

Autre énormité : Janet Wilk (jouée par la délicieuse Lynda Day qui n'était pas encore Lynda Day George) était mariée à l'alien tué. Mais elle ne s'en est pas rendu compte ou plutôt a seulement constaté... qu'ils n'ont jamais fait l'amour.

L'histoire est absurde : deux hommes se battent, l'ex fiancé de Janet et son mari alien. Ce dernier meurt dans le contexte habituel, mais comme on ne trouve pas de corps, Charlie Gilman, qui se trouve être un ami de David et l'ex de Janet, est accusé d'avoir jeté le corps du mari alien dans un haut fourneau.

Finalement, le juge et l'avocat général (ce dernier joué par Harold Gould, le médecin de L'expérience de la saison 1) abandonnent les charges contre Gilman quand Vincent fait une entaille avec un morceau de verre au visage de l'avocat de Gilman qui est un alien. Pas de sang, l'avocat s'enfuit, est tué, brouillard rouge.

Ce devrait être la fin de la série, cette fois un juge et un procureur ont vu ce que David Vincent raconte depuis Première preuve, mais non, on continue la série.

La critique de Denis Chauvet : 

On fait la connaissance d’un ami de Vincent, une amitié qui remonte à la Guerre de Corée, en la personne de Charlie Gilman (Don Gordon), accusé d’avoir tué un collègue dont le corps a mystérieusement disparu après une bagarre. L’ensemble est très bavard, long et n’a aucun aspect si caractéristique d’un épisode de cette série. On peut facilement le zapper, surtout qu’il se passe en intérieur et les grands espaces désertiques font cruellement défaut. C’est d’autant plus décevant que la distribution est prometteuse : Don Gordon, la jolie Day George, bien avant Mission impossible, et Harold Gould, le premier humain tué par un disque des envahisseurs dans L’expérience.

Ne pas vouloir de contact charnel avec Day George est en effet la preuve irréfutable que le type en question ne peut pas être humainement constitué, et la scène du couple de vieux qui disparaît près de la machine à café est la plus ridicule de la série…Le seul passage à sauver est la coupure que fait Vincent au visage de l’avocat prouvant qu’il ne saigne pas. Sa mort devant témoins judiciaires devrait sonner la fin de la série…Un opus qui fait du Perry Mason, cité d’ailleurs dans la VO !  

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7. LES SPORES
(THE SPORES)

La critique de Patrick Sansano : 

Résumons d'abord ce que nous savons des envahisseurs et de leur nature, car cet épisode va dénoter en ne se présentant pas dans la continuité logique des précédents.

Sous leur forme d'origine, ils ressemblent à des mollusques (La genèse, L'ennemi).Ils ont quand même "ce que l'on appelle un père" (Vikki dans La mutation). Ils ne supportent pas l'oxygène et doivent se régénérer pour garder leur forme humaine (Blake dans L'ennemi dit qu'ils doivent trouver une solution pour survivre avec l'oxygène sur Terre).

Jusqu'ici, il n'a donc jamais été dit qu'ils étaient une espèce végétale, élément qui a été utilisé avec les body snatchers de Jack Finney.

Donc, Les spores, où un envahisseur joué par Gene Hackman transporte dans une valise des graines d'alien, est anachronique. À partir de là, l'épisode peut se regarder, d'abord pour la présence exceptionnelle de Gene Hackman, ensuite pour le suspense et les scènes horrifiques.

Les envahisseurs transportent donc des spores dans une mallette, à bord d'une vieille camionnette type années 50, mais un barrage de police (qui est là pour autre chose) vient perturber nos ennemis qui font demi-tour et prennent la fuite.

Tom Jessup (Gene Hackman) est assis à côté du conducteur ; dans la fuite, la camionnette a un accident auquel Jessup survit. Ernie, le sergent de police, hélas pour lui ex alcoolique, assiste à la mort des deux autres occupants de la camionnette et croise le regard de Jessup. Ernie est confronté à Jessup, et c'est le policier que l'on ne croit pas (en raison de son passé). Or depuis deux ans, Ernie n'a plus bu et doit prendre sa retraite dans un an. Pourtant, Ernie s'accroche à son rapport et est suspendu.

Vincent se rend au commissariat et ne tarde pas à tenter de voler la valise de Jessup qui va passer de mains en mains, de jeunes voyous à un couple peu scrupuleux (la femme dans ce couple c'est Patricia Smith qui jouait l'épouse du pêcheur dans L'innocent) ; l'un des voyous sera tué par les aliens.

Notons que lorsqu'on ouvre la valise, ce que l'on y voit est particulièrement horrible. Les graines ressemblent à de petites bestioles en train d'éclore.

Vincent fait équipe avec Ernie contre Jessup. Des enfants volent la mallette, l'ouvrent et voient ces "choses", l'un des trois enfants s'enfuit et prévient la police où s'est rendu Jessup. Les deux gamins restant sont dans une serre où ils plantent les graines qui poussent à une vitesse record. Jessup et deux aliens accompagnent le troisième enfant (qui s'est rendu à la police) à la serre. Heureusement, David et Ernie sont là.

Vincent confectionne un cocktail explosif avec une bouteille de whisky en récupérant un peu d'essence sous la voiture et le lance sur la serre qui prend feu. La déception vient de la dernière scène : les spores, avant de brûler, ressemblent à des petits fantômes, là où on aurait pu nous montrer quelque chose de bien plus horrible style Blake dans la mine de L'ennemi.

Malgré tout, pour le suspense, le retour à une intrigue qui tienne la route (pas comme Le procès), l'épisode se regarde avec plaisir. Et puis il y a Gene Hackman qui ne fait pas qu'une apparition, il est là jusqu'à la fin de l'acte 4.

La critique de Denis Chauvet : 

La grande attraction de l’épisode est la participation de Gene Hackman, bien avant qu’il ne devienne une des stars du cinéma américain. Il n’y a pas de suspense car le téléspectateur sait dès les premières images qu’il est un envahisseur. Il fait partie d’un convoi chargé d’acheminer des spores afin de multiplier par milliers les extraterrestres. Repéré par la police, il est le seul survivant d’un accident, et il a la charge de prendre soin de la mallette métallique contenant ‘les graines’.

Cette valisette va passer de main en main et faire une victime – un des jeunes rebelles -, tandis que David Vincent s’associe à l’adjoint du shérif, réputé pour son penchant pour la bouteille. Même si la fin déçoit grandement – la serre avec les plantes ridicules et Hackman disparaissant au milieu des flammes -, l’épisode est bien construit, maintient le suspense et bénéficie d’une star en devenir. Parmi les scènes intéressantes, il y a le combat dans la cafétéria – avec des doublures apparentes - mais Vincent ne fait pas le poids, une fois de plus. En face, c’est le costaud d’Hackman, et la rouste est crédible. Un bon opus, et la ‘poignée de graines pourries’ d’extraterrestre – des sortes d’escargots sans coquille qui gigotent - fait penser au projet actuel de conception sans rapport charnel…une horreur !

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8. UN CURIEUX VOYAGE
(DARK OUTPOST)

La critique de Patrick Sansano : 

Comme Les spores, encore un épisode qui aura attendu la diffusion de l'été 87 sur TF1 pour nous fans français. Cet épisode va nous faire une des plus fausses joies de la série.

En effet, dans L'innocent et La soucoupe volante, David Vincent était monté à bord d'une soucoupe, dans le premier cas on lui a fait croire qu'elle a décollé (en fait il a subi un lavage de cerveau), dans le second il est dans la soucoupe mais reste au sol.

Dans cet épisode, Vincent enquête sur la mort mystérieuse de deux infirmiers victimes d'hémorragie cérébrale (un petit coup de disque sur la nuque) alors qu'ils transportaient un alien malade. Car des maladies sans grande gravité pour nous sont dangereuses voire mortelles pour les aliens. Vincent découvre que le malade allait se rendre dans un entrepôt et là il retrouve ses vieux ennemis bien affairés. Il se cache dans un container que les autres mettent dans une soucoupe, et celle-ci décolle.

Alors, pendant un instant, on se dit : "Ça y est ! On va enfin voir la planète des envahisseurs. Vincent va-t-il survivre sans oxygène, va-t-il supporter le voyage, comment est la planète ?".... Hélas, la destination des aliens n'est pas leur planète mais le désert (encore !) sur notre bonne vieille Terre. Vincent se réveille mais bon, nos ennemis auraient pu se servir d'un semi-remorque (comme celui de Première preuve), pourquoi utiliser une soucoupe pour "faire de la route" ?

On se rend compte que ABC manque de moyens pour faire une vraie série de science-fiction, ou alors veut rester dans le vraisemblable en ne nous en montrant pas trop (style les space opéra ou La Planète des Singes).

La suite de l'épisode est un peu décevante. Vincent tombe sur un prof avec ses élèves turbulents qui font un cours de physique en ... plein désert. Le prof nommé Devin (William Sargent) sera vite tué par les envahisseurs, mais l'un d'eux prendra son apparence grâce à une illusion d'optique pour rester dans le groupe d'élèves et les faire parler. Quand il y a une soucoupe, un repaire des aliens n'est pas loin. Ici ils se font passer pour des militaires et ont une base secrète où David dérobe un cristal qu'il cache. Mais une fille du groupe le vole, et c'est ce cristal que les envahisseurs veulent récupérer.

Par manque de moyens, le reste de l'épisode est terne. Vincent et les étudiants réussiront à survivre et à battre les aliens, mais lorsque de vrais militaires arrivent, il n'y a plus de preuves et c'est reparti pour un tour. L'histoire se passe donc dans une base militaire désaffectée avec beaucoup de parlotes, alors qu'au début nous pensions percer bien des questions sans réponses.

Allez, pour le voyage en soucoupe, je mets la moyenne.

La critique de Denis Chauvet : 

Une aventure qui n’apporte pas grand-chose au mystère des envahisseurs. Il est évident que la mort de deux infirmiers par hémorragie cérébrale attire l’attention de David Vincent. L’architecte prend tous les risques après avoir pénétré dans l’usine en se cachant à l’intérieur d’un placard à régénération. Il se retrouve brimbalé et transféré dans un lieu mystérieux. C’est la meilleure scène de l’épisode, car l’effet de surprise est préservé par l’envol soudain de la soucoupe volante.

La suite est moins intéressante, même si je me suis demandé une bonne partie de l’épisode si Vincent n’était pas sur la planète des envahisseurs. En fait, il fait la connaissance d’un groupe de jeunes étudiants en géologie et de leur prof dans un décor désertique habituel et ils vont s’approcher de trop près d’un faux complexe militaire (mais vraie base d’aliens). Les envahisseurs sont tués assez facilement, un cristal dérobé, et l’autre passage digne d’intérêt est l’illusion d’optique de l’exécution sous lavage de cerveau par trois moyens différents.  Six nouveaux témoins, mais c’est la brunette sexy au ventre à l’air, Miss Nevada 1959, qui attire l’attention du téléspectateur (mâle)…

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9. CONFÉRENCE AU SOMMET - 1re PARTIE
(SUMMIT MEETING PART ONE)

La critique de Patrick Sansano : 

Nous en arrivons donc à Conférence au sommet- 1re partie, qui après les fêtes de Noël 71, marquait le retour des Envahisseurs. À noter que Télé Poche avait écrit lors de la présentation de Alerte au rouge (annoncé par le magazine Alerte rouge !) que "Les envahisseurs, qui nous avaient quittés le 27 novembre 1969, reviennent ce soir pour une série de seize épisodes"... Nenni, il n'y en eut que treize.

À cette époque là, les téléspectateurs français pensaient que la seconde série nous permettrait de voir la fin. Et que chaque épisode était un pas de plus vers l'épisode final. Nous étions très sous-informés en janvier 1972. Conférence au sommet est le seul épisode en deux parties des Envahisseurs, comme Le long sommeil pour les New Avengers. Dans cet épisode, plein de visages connus, d'abord Michael Rennie qui jouait Magnus dans L'innocent, et revient dans le rôle de Per Alquist, adjoint du président d'un pays scandinave.

On apprend aussi que Vincent a un meilleur ami : Michael Tressider qui ne s'était guère manifesté jusque-là. Le personnage est joué par William Windom. On l'avait vu en militaire dans À l'aube du dernier jour. Bizarrerie des séries américaines, on sait que Vincent a un frère, une belle-sœur (Le mur de cristal), une fiancée qui l'a quitté (L'innocent) mais on découvre sa vie privée au fur et à mesure que la série avance. Tressider est un ami de longue date dans Conférence au sommet, mais jusquà présent il n'en avait pas été question.

Diana Hyland joue le rôle d'Ellie Markham, elle avait été la femme de Vikor dans la première saison, mais en 72 en France, nous n'avions pas vu Vikor. Dans un rôle de général, on retrouve Ford Rainey, il jouait le docteur Grundy dans Panique.

En saison 2, les mêmes acteurs dans d'autres rôles, reviennent. Cela permet aux morts de revivre comme James Daly, tué dans Première preuve qui reviendra dans La recherche de la paix.

Conférence au sommet - 1re partie se passe en Amérique, et la seconde partie en Scandinavie. Ce sont donc deux atmosphères différentes.

La première nous révèle que le taux de radioactivité sur terre a grandement augmenté et que Thor Halvorsen, un président scandinave, propose à tous les pays son aide : il dispose de l'AR5. Ce produit contre les radiations, il veut en faire part à toutes les nations du monde lors d'une conférence au sommet. En réalité, les envahisseurs manipulent Halvorsen. Ellie pour sa part est une envahisseuse. Vincent s'en rendra compte lorsqu'elle l'invite à dîner et découpe le gigot, elle se fait une entaille et ne saigne pas. David veut prévenir la police mais elle lui assure "J'ai les moyens de me détruire avant l'arrivée des autorités".

Ellie lui révèle que les envahisseurs veulent tuer tous les chefs d'état lors du sommet en Scandinavie, et selon elle, c'est un mauvais plan. Les terriens découvriront l'existence des aliens et s'uniront pour les battre. Si elle parle à Vincent, ce n'est pas par charité ou bonté comme Vikki dans La mutation, mais juste par stratégie.

Dans la série, on voit parfois Vincent fricoter avec de belles aliens (Kathy Adams dans Première preuve), mais pourrait-il "concrétiser" avec quelqu'un d'une autre planète ? La série sera annulée avant que la réponse à cette question soit dévoilée.

Michael Rennie joue ici un rôle aussi menaçant que Magnus dans L'innocent. Il n'hésite pas à plaquer son disque crise cardiaque à un malheureux chauffeur qui a simplement été témoin de sa rencontre avec Halvorsen.

Le salaud de l'épisode se révèle être le général Blaine, acheté par les aliens, et qui perdra la vie dans cette première partie d'épisode. À la différence du général Beaumont dans À l'aube du dernier jour, il n'agit pas par idéalisme mais par appât du gain. Il tendra un piège à Michael Tressider qui manquera de mourir.

À noter que, suivant sa stratégie, Ellie joue contre son camp dans l'épisode, et aidera Vincent à sauver la vie de Tressider, attiré dans un piège par Blaine et Per Alquist. David Vincent et Michael Tressider remportent la première manche, mais devront se rendre en Scandinavie pour les essais de l'AR5.

Un bon épisode, qui conserve l'intérêt de la saison 1 (combat solitaire de Vincent). Le suspense est au rendez-vous, et nous sommes loin de ratages comme Le procès.

La critique de Denis Chauvet : 

La première partie de l’aventure concentre tout ce qui fait le charme de la série (à part la musique de Dominic Frontiere, malheureusement absente) : le suspense, l’angoisse, la paranoïa…Tous ces thèmes se retrouvent dans l’opus construit sans temps mort grâce à une succession de scénettes efficaces et haletantes : la prise de contact Vincent/ Tressider, la filature du lieutenant, le tir sur Vincent, la mort dans le sauna, l’appel téléphonique (un classique du cinéma), les actes de torture sur Tressider…. Il est indéniable, encore une fois, que des parallèles avec notre monde contemporain sont à souligner ; dès la séquence pré-générique, un chef d'État scandinave, membre des Nations unies, scelle secrètement un pacte avec les envahisseurs pour promouvoir la ‘paix universelle’ et neutraliser un taux anormalement élevé de radioactivité dans le monde…Que dire du général, ‘un traitre à l’humanité’ aux dires de Tressider, prêt à tout pour plus de pouvoir et d’argent ; décidément, les militaires ne sont pas très patriotes dans cette série (c’est au moins le troisième à s’allier aux aliens).

Dans la distribution, le plaisir est immense de revoir Michael Rennie en chef envahisseur dans une superbe prestation (un come-back après L’innocent), ainsi que la ravissante Diana Hyland (la femme sacrifiée de Vikor). Elle incarne une ‘alien’ qui dénonce le plan trop audacieux de ses semblables – exécuter les chefs d’Etat de la conférence pour les remplacer par des envahisseurs – et décide de s’allier à Vincent. La meilleure scène est lorsque l’architecte, invité chez la fille, constate qu’elle ne saigne pas après s’être coupée. Force est de constater que le moule à fabriquer des aliens femmes est de très haut standing : Diane Baker, Suzanne Pleshette, Barbara Luna, Diana Hyland…Vincent est sur le point de craquer mais il doit garder la tête froide ! William Windom, militaire dans A l’aube du dernier jour, complète le casting et tout le monde survit pour la suite…En conclusion, une anecdote à noter : lorsque les deux hommes forcent Vincent, arme au poing, à aller rejoindre Tressider dans sa voiture, l’architecte reproche à son ami de se conduire comme un gangster sorti des Incorruptibles, une autre série Quinn Martin !

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10. CONFÉRENCE AU SOMMET - 2e PARTIE
(SUMMIT MEETING PART TWO)

La critique de Patrick Sansano : 

Un souvenir me vient en mémoire : nous regardions Les Envahisseurs en famille, série que ma grand-mère regardait mais détestait. Elle obtiendra d'ailleurs que je sois privé de la première diffusion de L'étau après m'avoir vu trembler devant l'épisode Embargo sur le rêve assez traumatisant. Lorsque l'épisode commence, on voit les drapeaux de tous les pays du monde qui assistent à la conférence d'Halvorsen, et ma grand-mère prit cela pour argent comptant : "Ce n'est pas possible, pour cette bêtise, ils ont été déranger les pays et mettre leur drapeau". Ma mère lui expliqua que ce n'était que de la fiction.

Suite donc, et fin pour Michael Tressider, il laisse sa peau dans l'épisode. Halvorsen reconnaît savoir que Per Alquist est un extraterrestre, mais assure à Vincent que les envahisseurs veulent agir contre la radioactivité. Un naïf, comme le général Beaumont de À l'aube du dernier jour.

Vincent retrouve Ellie mais à la fin de l'épisode, elle lui dit : "Si nous nous retrouvons, pas de cadeau, nous serons à nouveau des ennemis".

Bien entendu, je sais aujourd'hui que l'épisode fut certainement tourné en Californie en studios, mais à l'époque, on croyait que David et Michael étaient venus dans le nord de l'Europe continuer leur combat contre les envahisseurs.

Ellie révèle à Vincent que non seulement les aliens sont à l'origine du taux de radioactivité, mais qu'en plus, la démonstration de AR5 sera en fait l'occasion de répandre un gaz nocif pour les terriens et inoffensif pour les envahisseurs. Halvorsen découvrant la vérité fera sauter la bombe en se sacrifiant et en épargnant la vie des autres. En revoyant aujourd'hui l'épisode, on trouve qu'il y a beaucoup de jeu de chat et de la souris entre Vincent et Alquist (finalement tué dans l'épisode).L'action et la mise en scène dans le souterrain sont indignes de figurer dans un James Bond, et de fait, nous sommes bien plus exigeants que lors de la première diffusion de 1972. Le compte à rebours final n'a plus l'impact de jadis. Il y a cette course contre la montre pour convaincre le président Halvorsen, mais l'histoire au fil des ans a perdu beaucoup de son charme.

Moralité : les épisodes comme Première preuve, La mutation, L'innocent résistent le mieux au temps. Ceux qui ont voulu trop jouer dans le registre spectaculaire et film d'action sont inférieurs à des épisodes qui encore aujourd'hui nous flanquent la trouille.

La critique de Denis Chauvet : 

L’action se déplace en Scandinavie et, après une banale séquence pré-générique, David Vincent et Michael Tressider vont tenter par tous les moyens d’approcher Halvorsen, un homme âgé crédule et manipulé par les envahisseurs. Il personnifie la naïveté de l’humanité, qui se sacrifiera finalement après avoir compris sa bévue. Les deux amis sont toujours aidés par Ellie, superbe Diana Hyland dans son ensemble pied-de-poule, disparue beaucoup trop tôt, à 41 ans. Le second volet est marqué par des rebondissements et une partie de cache-cache dans les locaux en souterrain entre Vincent et ses deux alliés opposés à la dizaine d’envahisseurs. L’assassinat de Tressider reste obscur (le point négatif de l’épisode) tandis que la poursuite en jeep est innovante. Mais pourquoi Vincent ne supprime-t-il pas les envahisseurs au lieu de les avoir à ses trousses ? La fusée doit répandre un gaz mortel pour les Terriens mais inoffensif pour les envahisseurs. C’est palpitant bien que conventionnel, et on regrette que les deux parties ne soient pas montées en film.  

Le vol audacieux du programme permet à Vincent d’avoir un coup d’avance sur ses ennemis, et de convaincre le chef d’État scandinave qu’il a été dupé. Même si cette seconde partie est légèrement moins captivante que la première, elle m’a suggéré un pitch qui aurait peut-être donné un second élan à la série. Diana Hyland aurait pu, à partir de cette aventure, devenir l’alliée de Vincent ; une association incroyable qui ouvrait la porte à de nombreuses possibilités. On craint que la jeune femme ne disparaisse dans une lueur rouge suite à une lubie du scénariste, mais elle survit à l’aventure, contrairement à Vicki par exemple. Elle démontre sa loyauté en supprimant un envahisseur avec le revolver que lui a remis l’architecte, et elle décrit à son allié improbable les avantages de ne pas avoir d’émotion. Une présence féminine récurrente aurait sûrement boosté la série, comme cela fut le cas pour diverses séries des années 60.

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11. LE PROPHÈTE
(THE PROPHET)

La critique de Patrick Sansano : 

Un concurrent sérieux pour le plus mauvais épisode de la série. Si la religion et la croyance en Dieu font parfois bon ménage avec une série SF (Code Quantum), l'illustration des dérives évangélistes médiatiques aux États-Unis demeure une source de perplexité pour les européens. Dans le James Bond Permis de tuer, on voit un évangéliste récolter des fonds lors d'un show télévisé ("Béni sois tu"). Le prophète, diffusé seulement en 1987, est un épisode qui parle de cette médiatisation des prédicateurs. C'est trop américain pour notre culture.

Le frère Avery (Pat Hingle) fait le guignol devant ses paroissiens en jouant avec l'incandescence qui irradie le corps des envahisseurs sur Terre s'ils ne sont pas régénérés. Bien entendu, cela fait sensation auprès des paroissiens, mais nous, nous savons qu'un camion de régénération va vite remettre en forme celui dont le rougeoiment n'a rien de divin. L'épisode ne propose aucune guest star intéressante à part Pat Hingle, le journaliste qui voulait trahir Richard Kimble dans un épisode mémorable de la saison 1 du Fugitif - À la recherche d'un fantôme. L'épisode est basé sur la manipulation que font les envahisseurs de la religion.

Dans La tornade avec le père Corelli (Joseph Campanella), la question est abordée de façon plus subtile. Ici, on a visiblement affaire à un épisode destiné à remplir la saison. Il vaudrait mieux parfois faire moins d'épisodes et rester dans le très bon.

La critique de Denis Chauvet : 

On perd son temps à regarder cet épisode bavard et ridicule, en lice pour être le plus mauvais de la série. Dès la première séquence, on craint le pire avec un illuminé rougeoyant qui balance son prêche devant un petit groupe de jeunes blondes au look aryen. Le prophète, c’est Pat Hingle, méconnaissable, plus à l’aise dans les polars et les westerns. David Vincent a flairé le faux prophète mais un vrai envahisseur, et va trouver Sœur Claire sous le pseudo Dennis Victor pour se convertir après avoir eu la révélation…Bref, c’est risible et la série perd d’un coup toute sa substance. Le seul passage à sauver est la visite à la zone désertique où Frère John attire Vincent dans un piège.

À la fin, ‘Frère Denis’ liquide tous les envahisseurs, sauve Sœur Claire en détruisant le camion régénérateur et le prophète se suicide. J’ai spolié ? Pas grave, je vous ai fait économiser une heure de votre temps…Si vous êtes attentif, vous repérerez Dan Frazer, le capitaine de Kojak, dans un rôle très bref de journaliste.

La saison 2 a 9 épisodes de plus que la première, mais quantité ne rime pas avec qualité. À zapper sans regret. 

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12. LE LABYRINTHE
(LABYRINTH)

La critique de Patrick Sansano : 

Visiblement, on avait dû louer le décor de Première preuve trop longtemps et il fallait amortir la dépense, d'où les scènes de centrale thermique de cet épisode que l'on a découvert en 1987. Comme dans le pilote, Vincent y voit les tubes régénérateurs, et lorsqu'il revient avec des témoins, il n'y a plus rien.

Ce n'est pas un ratage total comme Le procès, et il y a de belles scènes. Ainsi, on voit des radios d'un envahisseur. Impressionnant. Les envahisseurs n'ont pas de squelette, pas d'os. Le malheureux docteur qui fait ces fameuses radios y laisse évidemment la vie. Au niveau suspense, c'est le moment le plus intense de l'épisode. Ces radios, Vincent réussit à s'en emparer et veut convaincre deux scientifiques de leur authenticité.

Autre scène intéressante : l'actrice Sally Kellerman a un léger défaut de la main dans l'épisode ; Vincent se montre suspicieux et la soupçonne - d'autant plus qu'il l'a vue causer avec un alien peu de temps auparavant. Et là, nous avons une des rares scènes d'humour de la série. Laura, la fille du docteur Crowell (Ed Begley, de retour après La trahison) dit à Vincent : "Je me suis blessée au doigt en tombant de la soucoupe".... Il faut dire que Laura, qui se révèlera une authentique humaine, a été longtemps absente des États-Unis pour ses études.

Ce genre d'épisodes, que nous avons découvert en 1987, donc tardivement, n'a pas le charme de la nostalgie, et en plus donne l'impression que les scénaristes tournent en rond. C'est tout le problème de la saison 2. On y côtoie le pire et le meilleur. J'insiste sur les scènes de la centrale thermique qui cette fois sont risibles. S'agit-il d'un manque de moyens financiers ? Ou d'un manque d'imagination des scénaristes ? Toujours est-il que si vous avez décidé de ne pas voir l'intégralité de la série, vous pouvez aisément zapper Le labyrinthe.

À noter qu'il y a un labyrinthe/jeu de miroirs mais pas ici, c'est dans la première partie de Conférence au sommet.

La critique de Denis Chauvet : 

Bien meilleur que le précédent mais loin de valoir les tops de la série. Les intérêts de l’épisode sont la radiographie sans ossature d’un envahisseur et le suspense entretenu sur l’identité des extraterrestres. L’ensemble n’est pas inoubliable, et sent le ‘déjà-vu’, avec les tubes régénérateurs qui ont disparu de la centrale.

Côté distribution, Sally Kellerman ne rentre pas dans le top cinq des Invaders girls pour ce rôle ambigu jusqu’au dénouement, et Ed Begley, acteur familier déjà vu dans The Betrayed, succède à Pat Hingle, le prophète de l’épisode précédent ; tous les deux étaient à la même époque à l’affiche de Pendez-les haut et court, le premier western américain d’Eastwood. Les rôles des envahisseurs sont tenus par des seconds couteaux, et les passages angoissants n’ont pas l’intensité d’aventures précédentes, que cela soit la maladroite tentative d’échange de valise du chauffeur de taxi, les mensonges de la veuve paniquée du docteur ou le final sans originalité ; Vincent liquide les deux faux policiers dans la centrale et arrive à temps pour sauver la fille. Très convenu.

Avec cet épisode, on touche au problème du renouvellement de la série que je soulignais plus haut. Évidemment, les radiographies partent en fumée. Certes, la paranoïa plane toujours (à la place de Vincent, j’aurais soupçonné les deux professeurs qui l’attendent), mais la volonté des envahisseurs de faire passer Vincent pour un fou n’est pas crédible au vu de sa renommée acquise.

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13. LA CAPTURE
(THE CAPTIVE)

La critique de Patrick Sansano : 

Épisode découvert en 1987 et considéré par les gens de Sony Music Vidéo comme digne d'être édité en VHS en 1992 dans le cadre des "douze meilleurs épisodes". À croire que ces personnes n'ont jamais vu la série.

La capture se situe dans le cadre de la Guerre Froide et de la tension américano-soviétique. Un envahisseur s'introduit dans l'ambassade soviétique et se fait capturer. Réaction du fonctionnaire borné du KGB : "C'est un robot, fabriqué par les américains".

Il faut dire que le type en question a quelques excuses : chargé de déterminer en 1945 si les américains avaient oui ou non les moyens de lancer une bombe atomique sur Hiroshima, il a répondu catégoriquement non. Cette-fois, il ne veut pas prendre de risques et fera même arrêter Vincent comme complice à l'intérieur de l'ambassade.

L'épisode consiste à savoir si une guerre mondiale ne va pas se déclencher car les envahisseurs, eux, veulent récupérer leur congénère pour que leur présence sur Terre ne soit pas révélée, tandis que le diplomate russe joué par Fritz Weaver (figure bien connue de la télé américaine) n'a en tête que l'affrontement entre les deux blocs.

Dès la première vision de 1987, je n'ai pas accroché à cet épisode qui se perd en longs bavardages, peu de scènes d'action (un hélicoptère avec les aliens qui viendra attaquer l'ambassade) : tout cela n'est pas digne de la série culte qu'est Les Envahisseurs.

La critique de Denis Chauvet : 

Un troisième épisode d’affilée sans intérêt, qu’on peut regarder en faisant autre chose…un comble pour une série supposée distiller angoisse et frayeur. Le  début fait penser à Opération vol avec un cambriolage, et l’intrigue se poursuit comme un film d’espionnage de série Z. L’ensemble, accompagné le plus souvent d’une musique gentillette, a mal vieilli, car il met en lumière les tensions et suspicions est-ouest, et ces querelles de Terriens font jubiler les envahisseurs…

Aucun paysage désertique à admirer car le tout se passe en studio, dans l’enceinte d’une ambassade dont le pays n’est jamais précisé. Comme pour La vallée des ombres, Vincent fait un pacte avec les envahisseurs…ce genre d’histoires a le don de m’exaspérer. Beaucoup de bavardages et d’ennui, peu de tension, et le seul passage à retenir est l’assassinat du conducteur de la voiture dans laquelle Vincent est resté assis. Pas de sang, ni de crime à l’écran, et c’est superbement filmé.

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14. LES DÉFENSEURS
(THE BELIEVERS)

La critique de Patrick Sansano : 

Ah, enfin un bon épisode après quelques-uns vraiment ratés. Celui-là a été diffusé en 1969 et 1973 et, bizarrement, fut oublié lors de la rediff 1975 de Samedi est à vous. C'est presque un épisode en deux parties puisque le suivant, La rançon, est la suite directe des Défenseurset l'on y retrouve les mêmes personnages.

Premier choc : David Vincent a changé de voix. Rassurez-vous, Dominique Paturel n'est absent que pour Les défenseurs et La rançon, cette fois c'est donc Jacques Thébault qui s'y colle.

Une très jolie fille dans l'épisode : Carol Lynley, la fiancée de Ben Richards dans le pilote de L'Immortel. Les défenseurs change le concept de la série : David Vincent rencontre un riche industriel, Edgar Scoville (Ken Smith) qui met sa fortune et ses moyens à la disposition de Vincent pour combattre les envahisseurs.

Très vite, Vincent est fait prisonnier. Il y a d'ailleurs une scène à laquelle je n'ai jamais rien compris. Prisonnier dans sa cellule, un envahisseur en combinaison verte vient le chercher et semble lui enfoncer dans le visage ou dans le nez le bout du fameux pistolet laser (!). Pendant qu'il est prisonnier, Vincent sympathise avec une terrienne (elle le prouve, elle a du sang et se coupe pour le montrer à Vincent). C'est Elyse Reynolds, dont le frère a été tué par les aliens. Comme elle le croit toujours vivant, elle va trahir Vincent et les amis de Scoville tout au long de l'épisode. Confondue, et mise devant l'évidence de la mort de son frère, les autres feront preuve de compassion envers elle et accepteront de lui pardonner, ce qui au niveau du scénario est assez difficile à avaler. Elyse a en effet provoqué la mort de la femme d'un des adjoints de Scoville, Mary Torin. Son mari Bob Torin, joué par Anthony Eisley, un des astronautes de l'épisode L'astronaute saison 1, participe d'ailleurs à l'épisode suivant La rançon.

Désormais, ce n'est plus un combat solitaire de Vincent seul contre tous mais d'une organisation Scoville vs Invaders. Cela n'empêchera pas de nous proposer des épisodes propres à nous donner des frissons, comme Action de commando vraiment effrayant, mais quelque part, l'esprit de la série est perdu.

Les défenseurs fut diffusé en 12e épisode en 1969 par la première chaîne qui avait acheté la série au MIP TV de Cannes, en avril 1968 d'après Télé Poche. Avec ce qui se passe dans La rançon, l'ORTF tenait une sorte de conclusion possible. Le succès fit que 13 autres épisodes furent achetés et Contre-attaque servit cette fois de fausse fin.

Les défenseurs, sans être un monument, est un bon épisode qui ne démérite pas. Mais il faut impérativement voir la suite, La rançon, sans Carol Lynley hélas. Elle aurait pourtant pu y participer puisque Elyse est toujours vivante à la fin des Défenseurs.

La critique de Denis Chauvet : 

On visionne enfin un très bon épisode, après trois qu’on peut facilement zapper. C’est un tournant car, à défaut d’une envahisseuse récurrente auprès de Vincent comme je l’évoquais pour Conférence au sommet, l’architecte peut s’appuyer sur un groupe qui a rallié sa cause. Sept mercenaires, dont le riche industriel Scoville, agissent pour enrayer l’invasion, avec des fonds et des possibilités qui faisaient défaut à la lutte solitaire de Vincent jusque-là. 

L’aventure démarre sur les chapeaux de roues mais le rythme s’essouffle malheureusement dès la fin du premier acte, avec l’évasion de la base secrète de Vincent et d’Elyse, interprétée par la jolie Carol Lynley, disparue récemment. L’intrigue est construite sur des actes de manipulation des deux côtés (les envahisseurs sur Vincent puis l’architecte sur Elyse), et il y a de nombreuses scènes d’action. Peu de suspense cependant, car il ne fait aucun doute que la jeune femme est alliée aux envahisseurs pour, en définitive, une histoire bancale de chantage (comment peut-elle croire que son frère est toujours vivant ?). Deux alliés de Vincent trouveront la mort à cause de sa naïveté, mais elle sera néanmoins acceptée pour faire partie du groupe. La lutte s’organise enfin ; à sept, c’est mieux que seul. On est ravi que les cristaux d’hypnose ne fonctionnent plus, une arme qui m’a toujours paru surfaite ! Les observateurs remarqueront que l’envahisseur qui capture Vincent n’est autre que Mark Russell, Saperstein de la série Kojak, pas crédité au générique…

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15.LA RANÇON
(THE RANSOM)

La critique de Patrick Sansano : 

Le 27 novembre 1969 fut pour moi un jour inoubliable, en quelques semaines, David Vincent-Roy Thinnes était devenu le héros de mon enfance. D'une part je pensais naïvement voir le dernier épisode, d'autre part il y a cette scène qui, la première fois, fait un sacré choc : Vincent se bat avec un envahisseur et, projeté contre un bloc électrique, meurt.

Et l'on entend ce dialogue incroyable :
« Il est mort.
- Un instant (Cyrus Stone). Ces quarante années de vie que vous m'avez promises, donnez-les à cet homme.
- C'est demander trop ! (Alfred Ryder jouant le chef des envahisseurs.) »

Le cerveau humain ne pouvant rester sans oxygène plus de trois minutes, les envahisseurs le transportent dans un tube de régénération (curieuse idée puisque habituellement cela tue, cf Alan Landers dans Première preuve). Le cadavre de Vincent avec l'énergie électrique "extraterrestre" semble bouger, mais le pouls ne revient pas.

Finalement, David est ramené à la vie. Mais pendant un moment, les fans ont cru que leur héros était mort !

Cet épisode est la suite directe des Défenseurs, on retrouve bien sûr Scoville mais aussi Bob Torin (Anthony Eisley).

L'épisode nous propose aussi Laurence Naismith cette fois dans le rôle du poète Cyrus Stone, et Karen Black que j'ai revue en 76 dans Complot de famille. Enfin, c'est la découverte de Alfred Ryder, le chef des envahisseurs. À l'époque, l'ORTF n'avait pas diffusé Vikor où il était Nexus. Le visage de ce comédien me hantera longtemps car on le voyait souvent dans des séries américaines en guest à la télé française dans les années 70 : Les Mystères de l'Ouest, Hawaii Police d'État, Agents Très Spéciaux, Mannix, Opération Vol etc...

David Vincent et Bob Torin enquêtent dans un moulin abandonné, dans le Vermont, et tombent sur une base d'extraterrestres. Si Torin est blessé (et sera plus tard tué), les deux hommes font un prisonnier d'une valeur inestimable : le chef des envahisseurs. Eux qui se moquent de la vie et n'ont pas peur de mourir, ni n'éprouvent de sentiments, font grand cas de ce chef qui semble avoir une valeur immense. Il va donc servir de "monnaie d'échange".

L'épisode fut rediffusé en 1973 et dans Samedi est à vous en 75. Avec le temps, l'épisode a perdu de sa force : le discours écolo-moralisateur de Cyrus Stone est aujourd'hui un lieu commum, l'histoire de sa petite-fille Claudia qui a fui la ville pour retrouver les vraies valeurs, cela fait un peu gnan gnan. Alfred Ryder est toujours aussi menaçant, que ce soit dans le rôle de Nexus (Vikor) ou de ce chef sans nom que Vincent finira par appeler "Ryder" dans La recherche de la paix. C'est un des meilleurs méchants de toute l'histoire des séries télé.

Les envahisseurs seront contraints de ramener à la vie un David Vincent électrocuté contre la remise de leur chef. Les décors de montagne et de forêt ajoutent au suspense. On va quand même un peu regretter que Elyse Reynolds (Carol Lynley), pardonnée de sa trahison dans l'épisode précédent, n'ait pas été conviée à cette suite. Laurence Naismith reste ici vivant jusqu'à la fin contrairement à son rôle de Curtis Lindstrom dans L'expérience. Si un épisode joue avec vos nerfs et est plein de suspense, c'est bien La rançon.

La critique de Denis Chauvet : 

On replonge dans le médiocre avec cet épisode qui, pourtant, commence très bien, mais l’intrigue s’enlise au fur et à mesure pour finir dans du grand n’importe quoi. La rançon reste en mémoire, car c’est l’aventure où les envahisseurs font ressusciter David Vincent ! Rien que ça…L’architecte et un allié – le mari de la femme tuée des Défenseurs - s’emparent d’un important chef alien haut placé dans la hiérarchie, interprété par Alfred Ryder, déjà vu dans Vikor, qui fournit de nouveau une grande composition.

La comparaison s’arrête là car toute l’intensité s’évapore dès que Vincent et son prisonnier, qui a besoin de se régénérer pour survivre, se réfugient dans une grande ferme, habitée par un vieux poète et sa fille. Laurence Naismith personnifie l’idéaliste contemporain crédule et moralisateur, c’est du déjà vu, là aussi, une sorte de victimisation, bien loin de son rôle de L’expérience de la première saison. Quant à sa fille, une grande duduche au strabisme prononcé, elle a droit à sa petite balade avec Vincent avant de revenir rapidement au point de départ. De sept, les défenseurs passent à six, car Torin se fait piéger tel un rat par des faux militaires. À noter que les envahisseurs n’ont plus de sèche-cheveux comme arme mais des révolvers et des fusils. Là aussi, le charme est perdu…

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16. ACTION DE COMMANDO
(TASK FORCE)

La critique de Patrick Sansano : 

Voilà un des épisodes les plus effrayants de la série, même si les aliens ont délaissé leurs pistolets lasers pour des carabines et des révolvers bien terriens.

J'ai vu cet épisode en janvier 1972 et il m'avait (en noir et blanc) flanqué une vraie frousse, et à chaque rediffusion, je trouve qu'il n'a rien perdu de son "pouvoir".

Le pré générique nous montre David Vincent rencontrer un grand patron de presse, William Mace. La scène de son exécution par les envahisseurs, malgré les protestations de son neveu Jeremy, et sous le regard glacial de Frank Marth (de retour après un petit rôle dans L'innocent), ainsi que la scène digne d'une réunion du Spectre dans les James Bond où les envahisseurs, le visage figé tels des robots, autour d'une grande table, décident l'exécution de Mace, sont des moments de grande terreur.

Frank Marth est d'ailleurs remarquable dans son rôle de Eric Lund, qui finira (capturé par Vincent et Jeremy) par se suicider en se jetant d'un hélicoptère en vol. Il est digne des quelques autres chefs implacables personnifiés par Michael Rennie, Alfred Ryder et Murray Matheson. J'ai revu souvent Frank Marth, notamment dans Mannix et bien d'autres séries américaines, et il a toujours ce magnétisme effrayant d'un rôle à l'autre.

Linden Chiles joue à merveille aussi. Il est ici Jeremy, le neveu d'abord lâche, pris de crises genre spasmophilie. Il finira par vaincre sa peur quand il met en joue Eric Lund (ah la scène où ils marchent vers l'hélicoptère). L'acteur avait joué le docteur Bob Vincent frère de David dans Le mur de cristal (à oublier).

Nancy Kovack est également bien jolie en maîtresse de Jeremy qui le quitte pour sa lâcheté. Tout le long de l'épisode dans la VF, elle l'appelle "amour de ma vie" ; à la fin, devant son courage, elle renoue avec lui.

De tous temps, dominer la presse a été pour les dictateurs l'objectif numéro un. C'était donc un objectif évident pour les envahisseurs, mais Mace s'est rendu compte que quelqu'un veut infiltrer son empire de presse, et a demandé son avis à Edgar Scoville, se condamnant à mort par là même.

C'est un épisode qui alterne les scènes d'intérieur, de ville et se termine à la campagne. Le suspense ne faiblit pas un instant. On peut le regarder plusieurs fois sans se lasser et le recommander à quelqu'un qui veut découvrir la série.

La critique de Denis Chauvet : 

La note maximale pour cet épisode, et il faut en profiter car il est possible qu’il n’y ait plus beaucoup de quatre bottes. Quelques imperfections sont à noter comme un début bavard et lent, et les armes des envahisseurs, cette fois-ci montées sur des silencieux, ressemblent de plus en plus à celles de la mafia ; d’ailleurs, la réunion au sommet des envahisseurs au début de l’épisode est une réplique des meetings de Nitti et de gangsters des Incorruptibles. Cependant, en étant patient, à partir à peu près de l’assassinat du directeur de l’agence de presse, on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de la série ; à savoir suspense, frayeur et action.

La distribution est convaincante avec Frank Marth en chef alien et Linden Chiles (qui était le frère de Vincent lors d’un épisode de la première saison). Enfin, il ne faut surtout pas négliger la blonde platinée au look très prisé par Hitchcock, Nancy Kovack, brune au naturel, qui laisse tomber sa superbe chevelure pour ses rendez-vous et qu’on a tendance à soupçonner d’être une alien vu sa froideur. Il n’en est rien et elle participe activement à l’intrigue plutôt innovatrice avec la tentative des envahisseurs de contrôler un organe de presse. La belle secrétaire, en lice pour Miss Invaders, a beaucoup d’influence sur son nouveau patron couard et Vincent passe par elle afin de faire capoter le projet ambitieux des extraterrestres. Les passages marquants sont le meurtre de l’oncle dans un tube, la fusillade devant le studio (un des défenseurs est encore tué) et le final, dont la poursuite dans les champs qui révèle que Nancy Kovack porte un jupon sous sa jupe ! Un épisode qui monte en puissance et qu’il faut savourer alors que la qualité de la série devient très inégale.

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17. LES POSSÉDÉS
(THE POSSESSED)

La critique de Patrick Sansano : 

La saison 2 je le disais réserve le meilleur comme le pire, l'épisode 15 est fabuleux (Action de commando), le 18 Contre-attaque tellement bon qu'il servit un temps d'épisode final pour l'ORTF. Beaucoup ont même cru que c'était le vrai dernier épisode. Entre les deux, nous avons cet épisode ennuyeux, diffusé pour la première fois sur TF1, Les possédés.

Peut-être les scénaristes écrivaient-ils trop vite ? Les tournages s'enchaînaient rapidement (Roy Thinnes l'a raconté à de multiples reprises), bref de temps en temps cela donne un épisode raté.

Celui-là avait un bon scénario au départ : un médecin ami d'université de David, Théodore Willard, (Michael Tolan, un familier des séries comme Mannix) contrôlé par un émetteur à la base de son cou, le contrôle en question visant à le persuader que les envahisseurs ne sont pas les ennemis des humains (idée déjà exploitée mais avec plus d'efficacité dans L'innocent). Il y a tant de bons épisodes à chroniquer que je ne vais pas m'éterniser sur celui-là, l'histoire est complexe, restent les décors, notamment lorsque David arrive à Las Palmas à l'institut Willard, mais c'est vraiment peu pour retenir l'attention.

Comme souvent dans la série, quelqu'un est, dans un passé récent, mort bizarrement d'une crise cardiaque. Dans Alerte au rouge c'était la première femme du major Keller, ici c'est le père de la fiancée de l'ami de David. Celui qui suit la série comprend avant tous les protagonistes que la mort n'est pas naturelle et est dûe aux envahisseurs (au fil des épisodes, ce genre d'allusions à des crises cardiaques - le mari de Kathy Adams dans Première preuve - est devenu courant). La fiancée de l'ami est interprétée par Katherine Justice, qui jouait Helen, la fiancée de David dans L'innocent. Katherine Justice est une familière des amateurs de séries américaines des 60's et 70's (son rôle le plus fort est celui d'une femme violée par un ex policier dans Hawaii Police d'État/épisode Viol, on l'a vue aussi dans Le Magicien avec Bill Bixby, Mannix, Sergent Anderson et Cannon). La fiancée demande donc une autopsie de son père, et à cause de cela, Théodore "sous contrôle" tente de la tuer.

En revisionnant cet épisode, je ne comprends toujours pas pourquoi les scénaristes ont cru bon d'adjoindre à David Vincent un envoyé de Scoville. Il ne fait que rendre l'histoire plus complexe.

Quant au frère de Théodore, il est joué par Michael Constantine (l'un des acteurs qui a été le plus souvent guest star dans différents rôles dans Le Fugitif, on l'a vu aussi dans Kojak et Mission Impossible). L'intrigue trop compliquée fait que la mayonnaise ne prend pas. J'avais trouvé l'épisode raté en 1987, en le revoyant dans le coffret DVD je le trouve toujours aussi mauvais. Il y a les comédiens, mais c'est une piètre consolation.

La critique de Denis Chauvet : 

De nouveau un opus très faible, avec peu d’intérêt. Le gros problème de la série est les scénarios bancals. Cet épisode en est l’illustration parfaite. Comment Vincent ne remarque-t-il pas le gros pansement au cou de son ami par exemple ? L’intrigue en elle-même n’est pas intéressante ; la prise de contrôle des individus par un émetteur suite à une transplantation est plutôt du domaine du fantastique, moins des envahisseurs. Dans la distribution, on note Michael Constantine, un habitué des séries cultes US, et Katherine Justice, qui fut la fiancée de Vincent dans la première saison : elle est maintenant celle de son ami ! Cette histoire de deux frères, dont un soumis aux extraterrestres, est, de plus, truffée de dialogues creux et incohérents…Suivant !

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18. CONTRE-ATTAQUE
(COUNTERATTACK)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode en février 1972 concluait les 26 achetés par l'ORTF et cette fois, tout le monde pensait que c'était la fin (heureuse). Pourtant, il fut rediffusé en mars 1975 sur Antenne 2 après Aujourd'hui madame en "premier épisode".

Et tout en effet, dans cet épisode, fait croire que c'est la fin. David est dans un premier temps victime d'une cabale (en réalité, c'est un coup monté entre Scoville et lui pour piéger les envahisseurs), coup monté qui va réussir.

À l'époque, je ne trouvais pas insupportable Lin Mc Carthy, qui joue ici le colonel Archie Harmon, le militaire de haut rang que Scoville et Vincent veulent convaincre de l'existence des aliens. Dans cet épisode, les défenseurs ne se débrouillent pas mal puisqu'ils réussissent à brouiller les signaux radars qui permettent aux soucoupes volantes d'atterrir. L'une d'elles s'écrase d'ailleurs en mer.

D'autre part, et ce n'est pas un mince exploit : un chef envahisseur est capturé, attaché sur un lit. Il est filmé alors qu'il meurt dans le brouillard rouge. Cette fois, David Vincent a enfin une preuve.

Pas suffisante apparemment puisqu'il reprend son bâton de pélerin dans l'épisode suivant. À noter que dans une bonne partie de l'épisode, nous pensons que la déchéance a atteint David, qu'il a perdu la confiance de Scoville, tandis qu'il garde le soutien de Joan (Anna Capri - trés mignone actrice que je n'ai jamais revue ailleurs). Joan est la nièce de Scoville, et je ne sais trop pourquoi, en 1972, j'ai pensé que Joan et David dans le prolongement de l'épilogue allaient se marier, que c'était le happy end parfait.

Pendant quelques années, j'ai eu mon dernier épisode, mon épilogue, il était un peu court mais je n'ai pas percuté à l'époque que John Bryce (John Milford), l'un des défenseurs, a été tué dans Inquisition, diffusé une semaine avant Contre-attaque (l'ORTF a diffusé les épisodes dans le désordre).

L'épisode est passionnant d'un bout à l'autre, avec le retournement de situation final (pendant un long moment, on croit que David, désabusé, est devenu un traître), et Joan était d'autant plus convaincante qu'elle n'était pas dans la confidence du plan mené par Scoville et David.

La critique de Denis Chauvet : 

C’est l’épisode qui aurait pu clore la série peut-on lire. Heureusement que non ! Certes, deux envahisseurs agonisants ont été filmés, ce qui devrait faire taire tous les sceptiques. Quelle fin banale cependant ! Comme souvent, l’épisode commence fort mais il s’essouffle malheureusement assez rapidement. Un ami de Scoville est assassiné, alors qu’il avait trouvé le moyen de brouiller les signaux de navigation des navettes spatiales. Les défenseurs deviennent les attaquants et le programme semble alléchant.

Cependant, le plan de Vincent pour attirer les envahisseurs dans le piège tendu présente une ficelle bien grosse pour être crédible. Les extraterrestres d’une soi-disant intelligence supérieure tombent trop facilement dans le panneau.  Sinon, le thème de la déchéance du héros pour infiltrer l’ennemi a été maintes fois traité dans les séries, avec plus ou moins de succès. Là, c’est moyen ; Le cas Valentin des Brigades du Tigre est la perfection dans le domaine. On note que Vincent sait parler aux femmes: "You're happy and you don't have a brain in your head.”, même si Louise en est une…, et qu’un envahisseur montre son doigt à la portière de voiture d’une façon ostensible…

À ce sujet, Larry Cohen, le créateur de la série, déclara : «Le petit doigt raide était un symbole de féminité. Vous savez, la personne qui tient un verre de champagne de cette façon par exemple. Lorsque la série a été tournée dans les années soixante, la communauté homosexuelle était en quelque sorte une communauté invisible. Les gens vivaient des vies cachées. C’est drôle, parce que le petit doigt symbolise en quelque sorte l’homosexualité et que personne ne l’a remarqué ».

La jolie Ahna Capri, d’origine hongroise, la nièce de Scoville dans l’épisode, joua dans de nombreuses séries dont Kojak, et elle eut son heure de gloire dans le Bruce Lee Opération Dragon. Sa voiture entra en collision avec un camion et elle décéda après plus d’une semaine de coma en août 2010.

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19. EMBARGO SUR LE RÊVE
(THE PIT)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode en 1972 m'avait donné une telle frayeur que mes parents décidèrent de me priver des Envahisseurs. Je ratais donc l'épisode suivant, L'étau, mais heureusement je fis revenir l'accord parental et il y avait en jeu l'épisode Mission de vie avec Barry Morse et Diana Muldaur ainsi que les derniers épisodes.

Embargo sur le rêve commence de façon vertigineuse : le professeur Julian Reed (Charles Aidman, celui qui remplace parfois Artemus Gordon en Jeremy Pike dans Les Mystères de l'Ouest) est victime d'hallucinations. Il se voit pourchassé par une soucoupe. Là, le réalisateur a fait très fort. J'ai dit lors d'une critique "il vaut mieux voir la soucoupe la nuit", mais cette fois elle apparaît de façon déformée, irréelle et vraie à la fois. Frôlant ce pauvre homme près de bâtiments, en pleine ville, il y a vraiment de quoi flanquer la frousse à un ado et justifier l'internement de Reed dans l'épisode.

Et des séquences qui donnent une peur bleue, il va en y avoir une condensation dans cet épisode : une machine à rêves qui vous détraque le cerveau et vous rend fou, un envahisseur malin qui a trouvé le moyen de simuler des battements de cœur avec un cœur artificiel, un autre qui se fait démasquer par un chien de garde berger allemand lequel lui assène une morsure mortelle (l'envahisseur disparaît comme d'habitude dans le rouge). Ce n'est pas tout : dans une scène de délire, Reed voit l'auriculaire de Vincent se raidir. Authentique, il prend David son vieil ami pour un alien. Notons enfin que la distribution comprend, dans le rôle de Pat, l'épouse de Reed, l'actrice Joanne Linville, qui retrouve un rôle d'épouse tourmentée semblable à celui qu'elle tenait dans le rôle de l'épouse de Hardy Smith dans L'astronaute.

Il y aussi ce parc d'attractions que le fils des Reed ne trouve pas naturel, et où David va faire un tour. Bien évidemment, il y trouvera des installations extra-terrestres. Et puis nous avons cette fameuse machine à rêves (à cauchemars) conçue par les extraterrestres.

Il n'est donc pas étonnant qu'en 1972, l'accord parental me fut retiré. Embargo sur le rêve est un épisode sur la folie. Larry Cohen était alors éloigné de la série mais il n'aurait pas renié cet épisode digne de Cauchemar, L'innocent ou L'ennemi. Si vous avez envie de dormir tranquille, et bien un conseil, ne regardez pas cet épisode avant d'aller vous coucher.

La critique de Denis Chauvet : 

La séquence pré-générique hallucinatoire est paranoïaque au possible, un petit bijou (‘David, ils sont là !’). Cependant, l’aventure commence lentement avant de s’emballer au second acte avec la scène du chien qui mord un garde envahisseur (ce qui entraine sa mort quelque temps plus tard). Le professeur Julian Reed, qui a appelé Vincent à l’aide, est-il timbré et parano ou les envahisseurs sont-ils vraiment au cœur de l’entreprise ? Le chien, le récit du petit Frankie – le fils de Julian – et des rapports bidouillés sont la clé du mystère.

L’intrigue est intéressante, et le fait qu’un associé ait simulé l’existence d’un cœur brouille les pistes. La séquence à la fête foraine, centre des extraterrestres, est palpitante, mais la fin laisse un peu sur sa faim. Il y a la récurrente scène du faux taxi et le dénouement rapidement expédié où le garde abat tous les envahisseurs annihilant toute preuve possible. La machine à rêves fabriquée par les aliens a bien failli faire perdre la raison à David Vincent. On reconnaît dans la distribution Charles Aidmann, partenaire épisodique de West des Mystères de l’Ouest, et Joanne Linville, une habituée des séries US – Kojak, Les rues de San Francisco - et femme de l’astronaute dans l’épisode du même nom. Le retour du thème musical de Dominic Frontiere (l’introduction, le parc d’attractions) et de beaux extérieurs complètent l’impression positive.

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20. L'ORGANISATION
(THE ORGANIZATION)

La critique de Patrick Sansano : 

En visionnant cet épisode sur TF1 en 1987, je me suis tout de suite fait la remarque : est-ce que les américains bien-pensants n'ont pas voulu "moraliser" la série en montrant que la mafia et les aliens, c'était le même combat, un peu comme on le ressent à la vision de l'épisode La capture (très anti communiste et montrant un fonctionnaire soviétique prêt à croire que les envahisseurs sont des robots fabriqués aux États-Unis). Bon, la saison 2 ayant fini sa course par une annulation, nous n'avons pas eu de saison 3 où nous aurions sûrement eu affaire à un épisode anciens nazis/envahisseurs : même combat.

L'atout de cet épisode, c'est JD Cannon, un comédien que j'ai découvert dans Première preuve, où il était le lieutenant de police Holman. Il jouait aussi l'homme lâche qui laisse le manchot tuer Mme Kimble dans Le Fugitif, et on l'a revu dans la série Un Shérif à New York l'été 1976 aux côtés de Dennis Weaver, le héros de Duel.

JD Cannon, en caïd de la mafia, est bigrement persuasif. Dans cet épisode, à la dernière scène, on le retrouve mort, criblé de balles à une table de restaurant, pour avoir voulu retrouver un peu de moralité et de dignité. Il faut vous dire que la mafia, dans son dos, pour récupérer une cargaison de drogue, avait conclu un marché impensable avec les envahisseurs. Si on pousse la logique, les envahisseurs sont venus sur Terre pour nous anéantir. Blake le dit à David et à l'infirmière Gale dans L'ennemi : "Si nous ne trouvons pas le moyen de vivre avec l'oxygène, nous retirerons celui-ci de la terre et tuerons toute vie sur cette planète." Alors, la mafia échange Vincent contre une cargaison de drogue, mais le moment venu, toute alliance avec "ces êtres étranges" s'avère perdue d'avance. Dans Vikor, Jack Lord en fait l'amère expérience.

Entendons-nous bien, je ne veux pas défendre la mafia, mais la construction du scénario de L'organisation est totalement illogique. Lorsque les aliens auront gagné - s'ils gagnent - il n'y aura pas de quartier et ils tueront tous les humains.

Alors, pas de jolie fille dans cet épisode, mais un JD Cannon épatant en Kalter, un mafioso qui a compris que, quels que soient les enjeux, il vaut mieux se ranger du côté de David Vincent et de Scoville que des envahisseurs. Dans l'épisode, il est question d'une soucoupe volante qui a heurté un satellite américain. Vincent veut récupérer les débris de l'engin spatial, Kalter (JD Cannon) sa drogue. Kalter n'est pas un saint. Au début, il ne croit d'ailleurs pas du tout à l'existence des aliens.

Au final, Kalter sera le seul à comprendre qu'il vaut mieux aider Vincent et paiera de sa vie le fait de désavouer le pacte mafia/envahisseurs. Ils ne nous ont pas fait non plus un remake des Trois Jours du condor, les dingues de la CIA s'alliant aux aliens. Finalement, sa courte durée aura empêché Les envahisseurs d'explorer toutes les pistes scénaristiques, ce que fit plus tard Chris Carter avec les X Files.

La critique de Denis Chauvet : 

Un très bon épisode innovant avec cette association improbable des Défenseurs avec la pègre. Bien que les chefs mafieux et Scoville soient sceptiques à cette union, Vincent trouve un allié en la personne de Kalter, un caïd interprété excellemment par J.D. Cannon (le flic obtus du premier épisode). Les envahisseurs ont dérobé des métaux d’une soucoupe recueillis sur un bateau ainsi qu’un chargement de drogues. Chacun veut récupérer ce qu’il l’intéresse. On assiste à un renouvellement, même si le premier quart d’heure tire plus vers la série Les incorruptibles que Les envahisseurs.

Cependant, l’intrigue est intéressante, et l’épisode parsemé de passages captivants, tels que l’attaque du fourgon par le motard, la combustion du truand envahisseur en assemblée, la découverte du wagon-citerne qui sert de centre de régénération (on aperçoit Mark Russell alias Saperstein de Kojak), et le final dans le musée d’histoire naturelle. Kalter paiera de sa vie d’avoir sauvé Vincent tout en reniant la trahison et le pacte contre nature entre les aliens et la pègre. La désinvolture et mansuétude des chefs mafieux à l’encontre des extraterrestres – cupidité, trahison et intérêts avant tout - se retrouvent dans l’attitude de nos dirigeants envers nos envahisseurs...

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21. LA RECHERCHE DE LA PAIX
(THE PEACEMAKERS)

La critique de Patrick Sansano : 

Voilà un épisode ridicule. Dès sa première diffusion sur TF1, il m'a franchement énervé. Mais il y a Alfred Ryder et rien que pour ce merveilleux bonhomme, il faut voir l'épisode.

L'épisode nous ramène l'excellent James Daly (le père de Tim Daly dernier Richard Kimble en date) qui était l'associé de Vincent dans Première preuve. Ici, avec un zozotement ridicule dans la VF, il joue le général Concannon. Je m'arrêterais bien au début de son nom propre. Il martyrise sa propre épouse qui l'a écouté dans son sommeil et sait qu'avec le plan "Armaggedon", il dupe tout le monde et veut bombarder les envahisseurs et leur leader lors d'une réunion, quitte à tuer des innocents. À la fin de l'épisode, il est même prêt à bombarder la réunion alors que sa femme et son fils y sont présents.

Il ne fallait pas rendre la série ridicule et cet épisode va malheureusement dans ce sens. On y voit par exemple David Vincent appeler le chef des aliens du nom de l'acteur qui l'interprète, Ryder, et lui demander de l'aide : vite, une soucoupe pour désintégrer le bombardier du général Concannon.

La belle série de Larry Cohen ne méritait pas cet épisode. On y retrouve le colonel Harmon (avec Lin Mc Carthy et son air béat) et l'apparition de la soucoupe au-dessus du bombardier montre les limites techniques des effets spéciaux. Ce qui a été réussi avec brio dans Embargo sur le rêve (la soucoupe poursuivant le professeur Reed, on y croit) nous donne ici une scène qui se veut spectaculaire. C'est tout le contraire.

De plus, avec un épisode de ce genre, où l'on organise une rencontre au sommet entre les autorités et les envahisseurs, quel rôle reste-t-il à David Vincent ? Enquêteur solitaire et baignant dans un climat de paranoïa dans la saison 1, il est ici relégué à un rôle bien secondaire.

L'épisode se termine sur un point d'interrogation. Le chef des envahisseurs acceptera-t-il une autre négociation de paix si David réunit des gens plus censés que Concannon ? Ce dernier manque mourir empoisonné par des homards (un coup de son épouse), puis n'est pas raté par le rayon lancé d'une soucoupe. On a du mal à le plaindre. Un épisode ni fait ni à faire.

La critique de Denis Chauvet : 

Après un bon début d’épisode, l’intrigue s’effiloche très vite pour se transformer en eau de boudin bavard et incohérent. Beaucoup se questionnent sur les raisons de l’arrêt de la série, mais il ne faut pas chercher bien loin. C’est flagrant : le manque d’imagination des scénaristes, et des histoires qui ne tiennent plus la route. L’arrestation, les deux morts extraterrestres, la tentative d’enlèvement du colonel et la bagarre dans l’appartement s’enchainent sur un rythme nerveux, sans temps mort, puis brusquement, c’est la panne sèche avec des stupidités scénaristiques inconcevables.

Le gouvernement ‘sait’, ce qui implique un secret d’État, mais dans ce cas, Vincent n’a plus besoin de chercher à convaincre des militaires haut gradés ou des politiques ! Puis arrive la proposition faite aux envahisseurs : trouver un terrain d’entente ou on fera exploser la Terre pour la rendre inhabitable ! Qui a pu pondre une telle imbécilité ? Une sorte d’Armageddon mené par un général qui a conçu un plan radical : amener les chefs aliens à une réunion pour tous les éliminer, même si ça doit en même temps supprimer des amis ou sa famille. Bref, c’est du scénario à la truelle, et si on ajoute à cela que le général a une voix désagréable au possible en VF, il faut être courageux pour tenir jusqu’au bout. En fait, c’est le chef alien, Alfred Ryder qui est le seul intérêt de l’opus ; il est ravi de revoir Vincent (après l’épisode La rançon), et l’architecte, qui l’appelle Ryder tout simplement, va jusqu’à demander son aide pour supprimer l’avion du général sur le point de lâcher sa bombe. Je suis très critique dès qu’il y a collaboration avec les envahisseurs, car cela dénature le concept initial. Un épisode à oublier, et c’est pourtant un des préférés du producteur Alan Armer…

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22. L'ÉTAU
(THE VISE)

La critique de Patrick Sansano : 

Un épisode dont je fus privé en 1972, et sur lequel je me suis jeté 3 ans plus tard. Et après la catastrophe de La recherche de la paix, nous avons cette fois droit à un très bon épisode.

Dans cet épisode, il y a Roscoe Lee Brown qui il me semble jouait dans le film d'Hitchcock L'étau (Topaz) le rôle du journaliste qui aide Frédéric Stafford à piéger les cubains.

L'étau montre un noir, Arnold Warren (RL Brown) qui doit accéder à un poste important lui donnant accès au programme spatial américain. Warren est un envahisseur. Dans l'épisode, un autre noir dira : "Je n'ai jamais vu un noir qui ait des paumes de main comme lui". Nous avons droit aussi à cette savoureuse remarque de James Baxter (Raymond Saint Jacques), un officier de police noir chargé d'enquêter sur la probité et la validité de la candidature de Warren ; ce dernier lui dit: "Je trouve que vous n'êtes pas très loyal vis-à-vis de votre race", et Baxter rétorque : "Oui mais à quelle race, la race noire, ou la race humaine ?".

Son épouse, elle, veut coûte que coûte qu'un noir accède aux plus hautes responsabilités, et elle n'hésitera pas à trahir David Vincent coincé dans un bar, appelant au secours au téléphone son mari. Janet Mac Lachlan, dans le rôle de Celia, l'épouse de Baxter, se comporte, elle, en parfaite raciste.

Car son mari dès le départ lui fait part de ses doutes sur l'honnêteté de Warren, mais elle n'en a cure. Elle se rattrapera, happy end oblige, dans le 4e acte de l'épisode en aidant Vincent et en se faisant passer pour une journaliste multipliant les questions lorsque Warren a besoin d'une imminente régénération.

Le reste de l'épisode est d'un bon niveau, le suspense est constant, que ce soit dans une station service ou dans un bar où, pour échapper à la mort, Vincent se fait passer pour un meurtrier de flic et dit à un barman d'appeler la police pour la récompense (ce qui fera dire au barman : "S'il y a une chose que je supporte encore moins que les flics, c'est les faux flics".)

Il y a aussi ces petits moments qui rendent la série incontournable : ce petit film que projette Scoville où l'on voit le passé de Warren qui un jour fut victime d'un accident et ne saigna pas. Depuis, une légende se fit autour de "l'homme qui ne saigne pas". Cet extrait rappelle le petit film dans L'astronaute qui permet à Vincent de démasquer Hardy Smith.

Au final, un épisode presque parfait.

La critique de Denis Chauvet : 

L’étau présente une intrigue quelconque, au suspense limité, car on connaît les tenants et aboutissants dès le début. Néanmoins, l’épisode est inoubliable, car la distribution est pour la première, et unique fois, composée d’acteurs noirs. Ainsi, on les retrouve partout : vrais et faux policiers, conférencier, barman…Bref, c’est l’épisode noir de la série, qui démontre aussi qu’ils peuvent être des envahisseurs, car deux d’entre eux disparaissent dans l’immolation rougeâtre.

L’histoire est vite oubliée ; un enquêteur noir du Sénat est sur le point de recommander un politique, noir lui aussi, pour un poste important au programme spatial, mais David Vincent sait que l’homme est un envahisseur, et il doit convaincre l’enquêteur et sa femme. Rien de folichon, et le plus intéressant se trouve dans les dialogues, aussi bien en VF qu’en VO. Ainsi, le suspect reproche au détective de ne pas être loyal envers sa race. La réponse est sans appel : ‘Quelle race ? la race noire ou la race humaine ?’. Alors que la femme du policier étale un racisme décomplexé, comme on dit aujourd’hui, en poussant son mari à soutenir l’individu, peu importe les soupçons, sous prétexte qu’il est noir, le flic a plus de recul et utilise un vocabulaire qui serait montré du doigt aujourd’hui : « Just because he’s Negro, I’m not going to whitewash him » traduit par : ‘Je ne le blanchirai pas, uniquement parce qu’il est noir’. Ah, cette réplique ‘made my day’…Énorme ! Essayez de replacer ça aujourd’hui pour voir, ou pire, inversez les couleurs !

À part ça, l’épisode est bavard et bien lent, mais on note la bonne séquence d’ouverture à la station-service (Scoville vouvoie Vincent !), et la fuite de Vincent dans un bar fréquenté que par des noirs, mais le passage est plombé par le mensonge ridicule pour la récompense, qui ne tient pas la route. Un des deux faux policiers est Mark Russel, Saperstein de Kojak, pour sa troisième apparition en envahisseur, toujours sans réplique. Le plan final de Vincent est, comme souvent, très hasardeux, et l’ultime phrase de la voix-off laisse pensif : « ces envahisseurs venus du ciel ». Une époque révolue, ils viennent maintenant par la mer…

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23. LE MIRACLE
(THE MIRACLE)

La critique de Patrick Sansano : 

Un épisode moins rébarbatif que Le prophète. Il aborde un peu le même thème : la religion

Barbara Hershey jouant ici le rôle de Beth Fergusson était au départ une actrice "sage", disons à l'époque de cet épisode et de sa série western familiale gnan gnan Les Monroe. Barbara Hershey a raconté il y a longtemps que le fils qu'elle a eu de David Carradine était né suite à une scène d'amour trop réaliste sur le tournage d'un film ! Je croyais qu'ils faisaient semblant moi.

Ici, elle joue le rôle de Beth qui est en train de se laisser conter fleurette lorsqu'un envahisseur arrive près d'une statue de la Vierge. Il se fait piquer par un serpent et meurt dans l'étrange brouillard rouge, non sans avoir juste avant confié à Beth un cristal.

Ce cristal est en fait un objet extraterrestre. Il va susciter la dévotion des indiens qui viendront le voir dans le bar du père de Beth, Fergusson, joué par Edward Assner ( vu en saison 1 en alien dans Le mur de cristal). Le père indigne fera croire que le cristal a été volé car sa fille ne veut pas le vendre. En effet, Beth, depuis qu'elle a vu ce qu'elle pense être une apparition, mène une vie de nonne et ne veut plus voir son petit copain.

Si je me souviens bien, cet épisode est le seul depuis Les défenseurs où nous ne voyons pas Scoville, il me semble que Vincent se contente de lui téléphoner.

L'un des moments de frissons de l'épisode est celui où Vincent suit une religieuse qui va vers un centre de régénération. Au milieu d'un épisode trés moyen, il y a toujours ces moments d'angoisse intense qui nous rappelent que nous sommes bien dans Les Envahisseurs.

Quelques plans marquent l'épisode, notamment celui de ces indiens qui regardent fixement et avec dévotion le cristal. Ce n'est pas un épisode indispensable, et vous pouvez le zapper sans perdre la continuité de la série. Il fait partie des épisodes à ne pas recommander à quelqu'un qui n'aurait jamais vu la série.

La critique de Denis Chauvet : 

 

Une intrigue moyenne qui connaît quelques rebondissements intéressants, avec la présence d’une jolie brunette, Barbara Hershey. Cette dernière pense avoir été témoin d’un don du ciel après qu’un envahisseur agonisant lui ait remis un objet. Cette histoire d’un cristal, comparé pendant les deux tiers de l’épisode à un miracle, est assez fastidieuse et, seule, la fin permet de retrouver des frissons dignes de la série avec la découverte de la fausse (mais jolie) bonne-sœur à l’intérieur d’un tube de régénération dans une vieille grange. 

Il y a également quelques scènes de bagarres, mais l’opus est loin d’égaler les excellents épisodes de la première saison. Ça se traine, et David Vincent est même chloroformé façon Tara King. La fin est très étrange : la mort d’Harry (Ed Asner) semble anecdotique pour sa fille et, curieusement, l’architecte réussit à quitter la petite ville du Nouveau-Mexique en emportant le cristal. Est-ce une preuve suffisante pour conclure la série ?

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24. MISSION DE VIE
(THE LIFE SEEKERS)

La critique de Patrick Sansano : 

Épisode culte avec deux acteurs fabuleux. Barry Morse qui, un an plus tôt a arrêté de courser Le Fugitif (autre production Quinn Martin) joue le rôle de Keith. Diana Muldaur (vedette de la série Vivre Libre et guest de deux épisodes mémorables de Hawaii 5-0) interprète Claire.

Keith et Claire sont en mission de paix sur Terre, ce sont des envahisseurs mais ils ne partagent pas l'objectif criminel de leurs congénères.

Cet épisode vers la fin nous permet de voir à nouveau les fameux pistolets "séche-cheveux" lasers qui étaient légion en saison 1 (La mutation, Les sangsues). En effet, les autres aliens ont décidé de faire la peau à ces deux pacifistes.

C'est un épisode qui a beaucoup de scènes d'action et de poursuites : Keith et Claire se font piéger à un barrage de police alors qu'ils ont besoin de régénération, le troisième alien qui est avec eux est tué par un policier...

Les comédiens sont convaincants dans leur rôle : Diana Muldaur a un physique assez doux et protecteur, tandis que Barry Morse, barbu et moustachu, n'a plus rien de la férocité du lieutenant Gérard. Ce qui gâche un peu la fin, c'est le départ en soucoupe, à nouveau effet spécial raté. Il est étrange de constater comment ce qui "prend" dans Embargo sur le rêve révèle ses limites dans Panique, Guerre subversive et La recherche de la paix. Mais bon, la production n'avait pas les moyens de X Files.

Est-ce le talent de Barry Morse ? L'épisode ne tombe jamais dans le piège des bons sentiments, nous croyons à cette mission de vie. David parviendra à convaincre un policier (que Keith, Claire et lui retiennent prisonnier) de leurs bonnes intentions.

Quelques dialogues de l'épisode :

- Claire (révélant malgré elle son identité d'envahisseuse) répond à David qui lui dit avoir apporté de l'oxygène : "Mais l'oxygène tue."

- Claire se coupe devant le policier prisonnier qui ne croit pas aux extraterrestres

"Il n'y a pas de sang dans ce bras, pas de cœur dans ce corps."
Le policier se met à trembler :
"Vincent, éloignez cette femme de moi !"

Bref, la série s'achève en beauté, nous sommes à deux épisodes de la fin.

La critique de Denis Chauvet : 

Enfin un excellent épisode, seulement le quatrième de ce calibre pour cette seconde saison jusqu’à présent. David Vincent doit jouer les gardes du corps et faciliter le retour sur leur planète de deux envahisseurs. Keith et Claire sont en effet pourchassés par leurs congénères pour leur refus de détruire la Terre. La distribution n’avait pas été aussi qualitative depuis longtemps, car les aliens sont interprétés par Barry Morse, le flic du Fugitif, et la superbe Diana Muldaur, adorable dans son ensemble orange et bleu (l’action se déroule en continu sur une journée, et elle n’aura pas le temps de se changer). Décidément, le moule de fabrication des femmes envahisseuses est réussi, car aucun laideron n’est envoyé dans l’espace pour titiller David Vincent. La liste est belle : Diane Baker, Suzanne Pleshette, Barbara Luna, Diana Hyland…Comme Vikki (La mutation), Claire éprouve des sentiments, et elle est même la seule avec qui l’architecte échange un baiser et il s’enquiert d’un possible retour sur Terre.

La réussite de l’épisode tient, certes, à la qualité de la distribution, mais aussi aux recettes de la première saison, trop rarement usitées lors de la seconde. Dans The Life Seekers, le suspense et l’action rythment l’épisode, et les fondamentaux, tels que le disque mortel, les cristaux d’hypnose et même les fameux pistolets en forme de sèche-cheveux, sont de retour. Keith et Claire se sont réfugiés dans une vieille ferme qui leur sert de quartier général, mais elle se trouve en pleine zone de recherches, et Vincent utilise le capitaine de la police pour passer le barrage, se réfugier dans un motel et reconduire le duo au rendez-vous d’une soucoupe avec de vrais et de faux policiers à ses trousses.

Cet épisode, où se mêlent tous les éléments essentiels de la série auxquels un soupçon de romance s’ajoute, aurait pu constituer une bonne conclusion de l’œuvre. Keith et Claire retournent en effet sur leur planète afin d’essayer de convaincre leurs chefs d’abandonner leur funeste projet de destruction de la race humaine.

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25. LA FUGITIVE
(THE PURSUED)


La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode n'a été diffusé qu'en 1987 sur TF1.

C'est l'avant-dernier de la série, et pour l'occasion, Suzanne Pleshette revient dans le rôle de Anne Gibbs, une envahisseuse aux pulsions colériques qui n'hésite pas à tuer une réceptionniste d'hôtel qui voulait prévenir la police après qu'elle ait échappé à deux aliens.

Il faut se rappeler qu'à l'époque de la production, personne ne sait qu'il n'y aura pas de saison 3 et que la série sera brutalement annulée.

L'épisode est très loin de valoir La mutation, malgré le talent de Suzanne Pleshette. Tout d'abord, Anne est infiniment moins sympathique que Vikki. Elle raconte à Vincent qu'elle est prête à se livrer aux autorités, qu'elle est la victime d'une expérience faite sur elle et qui la livre à des colères effroyables.

Ainsi, tandis qu'elle est en sécurité chez des amis de Scoville - un père et son fils - elle blesse grièvement le père.

On se demande un peu pourquoi les producteurs ont voulu faire un semi remake de La mutation. J'ai appris l'existence de cet épisode en 1978 avec un article du magazine Starlog qui proposait un guide des épisodes. La série était oubliée là-bas, alors qu'une partie des épisodes était multi diffusée depuis 1969 en France.

Au moment où une commission d'enquête gouvernementale va entendre Anne Gibbs, où l'existence des envahisseurs va enfin être reconnue, le mari de la réceptionniste de l'hôtel qui la traque depuis le meurtre de sa femme l'abat.

Je ne dirai pas qu'elle meurt dans les bras de David (il se serait brûlé !) Mais une fois de plus, la preuve disparaît au moment vital.

La critique de Denis Chauvet : 

On approche du terme de la série et c’est regrettable, car les épisodes proposés sont excellents comparés à une demi-douzaine du milieu de saison. Comme l’aventure précédente, l’accent est mis sur le rythme et une folle poursuite d’une envahisseuse reniée par ses congénères, le tout filmé dans des extérieurs avantageux. Anne Gibbs a une prédisposition à s’emporter dans des colères meurtrières suite à une expérience ratée pour lui inculquer les sentiments humains, et elle présente dorénavant un danger pour les envahisseurs. Elle propose à David Vincent d’aller à Washington et de révéler les intentions de ses semblables.

Après le rôle de Vikki dans La mutation – pour moi, le meilleur opus de la série – Suzanne Pleshette est de retour ; une ravissante actrice dont j’ai toujours apprécié les prestations aussi bien dans les séries qu’au cinéma (Les oiseaux, Nevada Smith…). Elle incarne une énigmatique fugitive extraterrestre alliant le charme et la sensibilité de la jolie Vikki. L’intrigue est intéressante et palpitante, et l’épisode aurait pu constituer, comme le précédent, une conclusion à la série. Évidemment, le coup de folie et la mort de la réceptionniste à l’aide d’une aiguille à tricoter laissent présager qu’Anne Gibbs terminera malheureusement dans une lueur rougeâtre. Pourtant, on y croit, et on espère même qu’elle franchisse la porte quoiqu’elle ait fait auparavant, car le personnage est, en définitive, sympathique et les beaux yeux clairs de la brune Suzanne Pleshette terriblement convaincants. De bonnes scènes d’action et du suspense tiennent en haleine jusqu’aux derniers instants.

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26. INQUISITION
(INQUISITION)

La critique de Patrick Sansano : 

C'est l'avant-dernier épisode que l'ORTF nous proposa en février 1972, le faisant suivre la semaine suivante par Contre-attaque, et il a fallu un guide des épisodes de la revue américaine Starlog pour que je sache que "Inquisition" est le dernier.

En effet, si l'on peut admettre que c'est le dernier saison 2, c'est un combat de plus des défenseurs au terme duquel Vincent et Scoville auront gagné un allié, Andrew Hatcher (Peter Mark Richman de retour après son rôle de Tom dans Les sangsues) mais rien de plus.

On retrouve aussi la regrettée Susan Oliver (moins sexy que dans Guerre subversive) fiancée de Hatcher qui meurt en voulant sauver Vincent et Scoville dans un accident d'auto.

Une fois de plus, il est question d'un vaste plan d'attaque des envahisseurs - mais rien ne dit "attaque finale" et les défenseurs vont être accusés d'avoir tué un sénateur qu'ils venaient alerter pour le gagner à leur cause (une bombe explose juste après leur départ)

Joan, la petite amie de Hatcher, est journaliste ; elle croit à l'innocence de Vincent et fera tout pour convaincre Hatcher. Avec amertume, tandis que le procureur Hatcher changera d'avis, Vincent lui dira : "Vous avez attendu que votre fiancée soit au cimetière".

L'histoire est passionnante, mais pas comme un épisode de fin de saison. À ce titre, Le condamné ressemblait plus à un cliffhanger fin de saison 1 puisque les plans d'invasion des aliens étaient mis en échec pour longtemps. Alors qu'après Inquisition, tout reste à faire.

L'épisode est de bonne facture (manquerait plus que l'on termine par un mauvais épisode), notamment la scène où Vincent et Boland (John Milford, qui après Carver dans Premièrepreuve revenait comme défenseur récurrent, on le voit dans Contre-attaque) détruisent le repère des aliens, le personnage de Milford perdant la vie à cette occasion. C'est une scène assez spectaculaire.

Pourquoi ABC a-t-elle annulé Les Envahisseurs ? Roy Thinnes a dit que les scénaristes travaillaient sur la saison 3 et qu'il l'a appris par la presse, puis a appelé Quinn Martin

En 1978, quand je commençais une correspondance avec une texane fan de séries télé, elle m'envoya des pages de Starlog. Elle-même n'avait aucun souvenir de la série qui aux États-Unis était, dix ans après son annulation, oubliée...

La critique de Denis Chauvet : 

C’est le dernier épisode, la fin, et on reste terriblement sur sa faim. Un petit opus moyen qui aurait sa place en milieu de seconde saison, pas pour clore l’œuvre, car le déroulement n’apporte rien de neuf. C’est un peu l’épisode de trop…

Vincent et Scoville (qui a une voix française particulièrement désagréable) sont accusés d’avoir déposé une bombe qui a causé la mort d’un sénateur. En fait, les deux hommes ont démasqué un envahisseur parmi les parlementaires et ils se heurtent aux ambitions personnelles d’un procureur, qui s’acharne à les faire accuser. De leur côté, les Défenseurs doivent enrayer le plan des envahisseurs qui sont sur le point d’anéantir l’humanité. Avec l’aide d’une journaliste (Susan Oliver), Vincent réussira à éviter le pire, mais le tribut à payer est funeste avec la mort de l’alliée et d’un fidèle défenseur.

Évidemment, les scénaristes ne se doutaient pas qu’il n’y aurait pas de troisième saison. Néanmoins, lors de la programmation, les deux épisodes précédents Inquisition auraient constitué de meilleures fins ; Mission de vie pour une conclusion optimiste, avec le retour de deux envahisseurs sur leur planète dans le but de convaincre leurs semblables d’abandonner le projet de détruire la Terre, ou La fugitive pour une conclusion pessimiste, après avoir approché comme jamais du but. Dans tous les cas, ces deux épisodes auraient permis à la série d’avoir un épilogue plus mémorable.

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Crédits photo : TF1 Vidéo.

Images capturées par Patrick Sansano.

TéléfilmsSaison 1

Les Envahisseurs

Bonus

1. Livre: Les envahisseurs : Le futur recomposé


1.    LIVRE: LES ENVAHISSEURS: LE FUTUR RECOMPOSÉ

lesenvahisseurs livre

Auteur : Didier LIARDET.

Chronique de la 1ère édition Publié par YRIS dans la collection Télévision en séries en 2001. Une nouvelle édition a été publiée en 2007 avec correction des dates de diffusion et de nouvelles anecdotes de tournage relatées par Roy Thinnes.

Didier Liardet est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés aux séries : Les Envahisseurs, Chapeau melon et bottes de cuir, Amicalement vôtre, Cosmos 1999…

Contenu :

Dès sa sortie, j’avais acheté et lu avec passion cet ouvrage sur la série « Les Envahisseurs ». Il convient de préciser que la partie iconographique, très riche, nous propose trois photos de Diane Baker (dans le rôle de Kathy Adams) avec Roy Thinnes-David Vincent dans le pilote « Première preuve ».  La première, page 10, avait été publié par Télé Poche dans sa présentation du programme du jeudi 4 septembre 1969, et montre Kathy et David tapis dans la centrale hydro-électrique de Kinney. La seconde, totalement inédite, page 17, qui montre la seule Diane Baker les mains collées contre le tube régénérateur dans l’usine, qui tuera à la fin l’associé de Vincent, est une petite merveille, et surtout, prouve l’existence d’un pilote que personne n’a jamais vu en dehors d’une projection unique au musée d’art dramatique de New York, Liardet ne précise pas l’année mais ce fut en 1969. Troisième photo page 161 avec Diane et Roy devant le tube.

Page 16, lorsqu’il évoque ce pilote « invisible », Didier Liardet écrit « Il fut semble-t-il diffusé en 1977 dans l’anthologie « Tales of the unexcepted», produite par Quinn Martin, sur la chaîne ABC, sous le titre « The Nomads ».

Ceci est une erreur, car sous le titre « Voyage dans l’inconnu : les nomades », nous avons vu sur TF1 un samedi soir de novembre 1978 cet épisode, dans lequel David Birney, vétéran du Vietnam, sous le nom de Paul Rogers, reprend le rôle que tenait Roy Thinnes, « Les nomades » étant, quasiment mot pour mot, un remake de « Première preuve », à la seule différence qu’à l’épilogue, Paul Rogers finit dans un asile de fous. On peut consulter d’ailleurs cette information sur le site Internet Movie Data Base.

L’ouvrage de Didier Liardet est remarquable et n’a pas son équivalent aux Etats Unis. Les moyens mis en œuvre (textes recherchés, iconographie) permettent de dépasser l’étude faite par l’autre ouvrage français consacré à la série, « Le guide du téléfan : les envahisseurs », par Francis Valéry, publié par les éditions « Car rien n’a d’importance » en 1992, qui coûtait 50 francs à sa sortie pour 78 pages en format réduit.

Après la préface de Roy Thinnes, l’ouvrage propose sept chapitres. Le fan n’y apprend pas grand-chose de nouveau, car la série n’ayant jamais été un succès aux USA, les informations ont été d’une part limitée, et d’autre part dites et redites dans mains articles. Mais l’ouvrage de Didier Liardet permet de tout compiler dans un seul livre.

Dans la préface, on se demande, malgré la cadence infernale des tournages, les épisodes étant tournés peu avant leur diffusion, s’il est vraiment possible, alors que « Première preuve » a été diffusé le 10 janvier 1967, que le pilote ait été tourné  au début de 1967. Disons plutôt fin 1966.

Dans le premier chapitre « Une formule inédite », Liardet évoque Dominic Frontiere, compositeur surdoué, Larry Cohen le créateur (il est à noter que Roy Thinnes ne se souvient pas de tensions entre le producteur Quinn Martin et le créateur Larry Cohen qui quitta le projet déçu que sa conception de départ ne soit pas retenue).

Nous avons dans ce chapitre le guide des épisodes de la saison 1, il est fort bien fait, mais je note quelques erreurs : la première diffusion française de « Vikor » page 43, a eu lieu sur Antenne 2 l’après-midi en juillet 1984 et non en 1987. Je venais de trouver mon premier emploi et j’avais posé mon premier jour de congé payé pour voir cet épisode, qui était d’ailleurs annoncé dans les programmes. Page 52, il est indiqué que la première diffusion française de l’épisode « Le rideau de lierre » eut lieu en 1987, or l’épisode sous le titre « Guerre subversive » a été diffusé en décembre 1971 sur la 2e chaîne ORTF, le titre écrit étant « Guerre subversive », mais le narrateur français disant « Le rideau de lierre ». [NDLR: Ces erreurs ont été corrigées dans la seconde édition parue en 2007].

 Page 62, même erreur pour la date de première diffusion en France du « Mur de cristal » indiquée en 1987, qui a été diffusé sous le titre « Le cristal mystérieux » (le narrateur disant « Le mur de cristal »), l’épisode bien connu des téléspectateurs puisqu’il présente le frère et la belle-sœur de David Vincent ayant été diffusé en novembre 1969, et rediffusé l’après midi sur la 2 ORTF en octobre 1973 et dans « Samedi est à vous » en 1975.

Les autres dates de diffusion française de la saison 1 sont correctes.

Le chapitre 2, « Un concept évolutif », évoque la saison 2 et l’arrivée du groupe de défenseurs autour du personnage d’Edgar Scoville.  Pages 75 et 76, une étude est consacrée à Alfred Ryder, le « chef » des envahisseurs, d’abord le personnage de Nexus dans « Vikor », puis le chef dans « La rançon », « la recherche de la paix », mais sa filmographie est incomplète, car il y manque son  rôle dans l’épisode 9 de la saison 3 de « Hawaii Police d’état » : « Témoin à charge » (The late John Louisiana) maintes fois diffusé en France.

La filmographie de Ken Smith, qui suit, est complète.

Page 74, Liardet consacre un paragraphe, « Une annulation inattendue », assez intéressant et complet sur le sujet.

Puis vient la présentation de la saison 2. Pour les dates de diffusion, « Le labyrinthe » est noté comme « Non connue » alors que ce fut lors de la diffusion de l’intégrale en 1987, page 113 « Action de commando », diffusé en janvier 1972 sur la chaîne 2 ORTF est noté au 18 août 1987, alors que l’épisode, depuis 1972, fut rediffusé en 1975 sur Antenne 2 après « Aujourd’hui Madame ». Enfin, page 128, date de diffusion non connue pour « La fugitive », alors que c’est comme « Le labyrinthe », en été 1987. Ces erreurs auraient pu être évitées en consultant d’anciens télé 7 jours ou télé poche, car tous les épisodes mentionnés ont y ont été largement annoncés.

L’ouvrage propose une riche iconographie, avec un encart de photos couleurs.

Le chapitre trois, « Une carrière à succès », évoque Quinn Martin. Page 140, on y évoque « Le cauchemar aux yeux verts », pâle remake des envahisseurs. On y apprend beaucoup de choses sur le producteur de la série.

Mais l’intérêt s’accroit dans le chapitre suivant, « Les mécanismes filmiques », qui dévoile comment on a réalisé, avec peu de moyens, la série et ses effets spéciaux. « L’étoffe d’un héros », page 150, revient sur la biographie de David Vincent, personnage sur lequel on sait peu de choses.

Le chapitre cinq, « Une thématique éclectique », est sans doute la part la plus créative de l’écrivain Didier Liardet, puisqu’il explore les thèmes de la série dans tous les sens, y compris celui de la religion.

Le chapitre six, « Portrait d’un héraut », est une étude exhaustive de la carrière de Roy Thinnes. Très intéressant et rien à redire.

On attend alors avec impatience le chapitre sept, « Le retour des envahisseurs », avec Scott Bakula. Liardet, comme les fans, déplore l’éloignement de ce téléfilm du concept de la série originale, mais insiste sur le budget ridicule alloué et qui n’a pas permis de faire des miracles. On apprend que Roy Thinnes est intervenu, en vain, pour qu’une série soit tirée de ce téléfilm retour. Je rejoins la critique de l’auteur, page 210, sur la déception que constitue ce téléfilm qui est très différent des aliens à l’auriculaire raide de la série de 1967-68.

Page 219, une page très intéressante recense les armes des envahisseurs  dans la série.

Le livre se conclut sur une partie « annexes » qui recense toutes les séries de science-fiction présentant des extra-terrestres, y compris Superman.

Conclusion : Un ouvrage que je recommande, malgré quelques imperfections.

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 saison 1 saison 3

Les Envahisseurs (1967-1968)

SAISON 1


1.PREMIÈRE PREUVE
(BEACHHEAD)



La critique de Patrick Sansano : 

Il ne s'agit pas de redire ici ce qui a été fait avec talent dans le livre de Didier Liardet. C'est parti pour 43 épisodes avec le premier et le meilleur de toute la série : Beachead, littéralement Tête de pont. Le titre fait allusion à une remarque de David Vincent vers la fin de l'épisode où il dit que la petite ville fantôme de Kinney est un lieu à partir duquel les aliens préparent l'invasion de la Terre.

Nous sommes fin 1966 à Santa Barbara en Californie. David Vincent (Roy Thinnes) et Alan Landers (James Daly) sont associés dans un cabinet d'architectes. De retour d'un voyage d'affaires, un mardi matin vers quatre heures, Vincent cherche un raccourci et une auberge appelée Bud pour se reposer. L'auberge est fermée et abandonnée, le conducteur arrête son véhicule et s'endort, et une lueur aveuglante le réveille : une soucoupe volante est en train de se poser devant lui. Lorsqu'il reviendra sur les lieux, la pancarte de l'auberge aura changé ("Kelly" au lieu de "Bud") et Vincent trouvera un couple de campeurs, les Brandon, en voyage de noces. "On dirait que depuis au moins cent ans, personne n'est venu ici" commentera Landers, l'associé de Vincent, tant l'endroit est isolé.

Ce premier épisode ne dispose pas encore, en dehors du générique, d'une musique propre à la série. Le réalisateur Joseph Sargent réutilise des morceaux de musique que l'on a entendu dans Au-delà du réel et dans la quatrième saison du Fugitif (cette dernière série produite comme Les Envahisseurs par Quinn Martin).

Tout est encore à construire au niveau scénario : si les aliens n'ont pas de cœur, de sang, et disparaissent dans un brouillard rouge lorsqu'ils meurent sur la Terre, ici, ils se contentent de devenir lumineux quand on les regarde intensément !

L'épisode initial durait 90 minutes et fut réduit à 50, en fait certaines incohérences vont se faire jour : par exemple, à la centrale hydro-électrique de Kinney, Vincent comprend "par l'opération du saint esprit" que les tubes de verre servent aux envahisseurs pour se régénérer, ce qu'il raconte au café bar de Kathy Adams (Diane Baker) qu'il croit son alliée.

Télé Poche lors de la première diffusion du 4 septembre 1969 et le livre de Didier Liardet nous montrent des photos de Kathy près des tubes de verre, ce que l'on ne verra pas dans l'épisode. Nous avons donc "zappé" des explications importantes dans ces passages coupés.

Si l'on fait fi de ces incohérences, l'épisode se regarde d'un trait tant Anthony Wilson, à partir d'un script de Larry Cohen, a rédigé un scénario solide. Les comédiens sont tous excellents, jouant au fur et à mesure que l'épisode se déroule les gentils qui se révèlent méchants, et l'inverse.

Il y a:

- Le lieutenant de police Holmann (JD Cannon, un familier des productions Quinn Martin, qui a un rôle crucial dans le dernier épisode du Fugitif, le témoin qui a vu le manchot tuer la femme de Kimble) que David Vincent va trouver après l'atterrissage de la soucoupe et traîne presque de force à six heures du matin sur les lieux.

- Le sergent de police Carver (John Milford) vêtu d'un casque, qui persécute Vincent à Kinney la ville fantôme, et que le téléspectateur va prendre pendant une bonne partie de l'épisode pour un alien.

- La tante Sarah (Ellen Corby) qui espionne en fauteuil roulant Vincent à la clinique, puis bien sur ses jambes met le feu à son appartement, et enfin dit à Landers de rejoindre Vincent à la centrale de Kinney où il sera occis sous un tube régénérateur. (Nous autres humains, cela ne nous fait pas le même effet.... )

- Monsieur Kemper (Vaughn Taylor), un comédien que l'on a vu la même année au cinéma dans "La Guerre des cerveaux" (The Power) de Byron Haskin, l'un des énigmatiques derniers résidents de Kinney, ville imaginaire située entre San Luis Obispo et Bakersfield. Kinney est l'adresse qu'on donnée à Holmann les campeurs, les Brandon, qui se trouvaient sur les lieux de l'atterrissage.

- John Brandon et sa femme (James Ward et Bonnie Beecher), les campeurs donc, avec le fameux "petit doigt raide". Lorsque Vincent se bat avec le mari, son visage devient lumineux (l'envahisseur a besoin d'être régénéré).

Plusieurs des comédiens de Première preuve reviendront dans d'autres rôles en saison 2 : JD Cannon dans L'organisation, James Daly dans La recherche de la paix, John Milford en "believer" (défenseur), membre de l'équipe de Edgar Scoville (Spoiler, surligner le texte avec la souris pour l'afficher : il sera tué dans l'épisode final saison 2 Inquisition)

Tous les codes de la série ne sont pas encore là, mais nous plongeons déjà dans l'atmosphère de paranoïa que Larry Cohen avait souhaiter installer à l'origine. 

Première preuve est un épisode à part car au fil des autres épisodes et des deux saisons, la série va s'affadir et devenir un programme télé conventionnel, alors que Larry Cohen voulait en faire une série d'épouvante. On retrouve la griffe de Cohen dans ce pilote, mais aussi dans Cauchemar où des papillons dévorent de la viande, dans La genèse où un policier devient fou en voyant un envahisseur sous sa forme originelle (proche du mollusque).

La série n'aurait sans doute jamais été annulée si Cohen était resté aux commandes. Malheureusement, son désaccord avec le producteur Quinn Martin provoquera son départ et la perte de ces moments d'horreur comme le visage de l'envahisseur Blake (Richard Anderson) revenu sous sa forme originelle faute de régénération dans la mine abandonnée de l'épisode L'ennemi saison 2.

Un premier épisode prometteur dont aucun autre par la suite n'atteindra le niveau, cet épisode fera l'objet d'un remake dans l'anthologie Voyage dans l'inconnu sous le titre Les nomades avec David Birney à la place de Roy Thinnes, preuve qu'il peut constituer un ensemble à lui tout seul.

Les nomades fut diffusé un samedi soir sur TF1 en novembre 1978.

La critique de Denis Chauvet : 

Une très bonne entame à cette série culte, qui a une version longue d’une heure et demie sur l’édition DVD américaine. Patrick le considère comme le meilleur de la série ; cela veut dire qu’on peut s’arrêter là car on ne verra pas mieux ! Pour moi, l’épisode vaut ‘seulement’ trois bottes car les codes de la série ne sont pas encore présents. Il y a bien sûr la raideur de l’auriculaire (pas tous les envahisseurs néanmoins), mais pas la lueur rouge ni de sinistres têtes d’envahisseurs (la petite vieille n’est pas la plus cauchemardesque et le couple de campeurs en voyage de noces fait sourire). L’incendie de son appartement puis la mort de son ami Landers isoleront David Vincent dans les aventures suivantes.

On voit la scène d’introduction en intégralité : je ne me rappelais pas de tous les détails. De l’épisode, ce sont surtout les tubes de verre de l’usine de régénération qui me sont revenus en mémoire. Sinon, Diane Baker fait une charmante alien et on comprend que Vincent se fasse avoir (‘Fingers ? We’re not all like that, David. Don’t go, don’t fight us’). Kinney, la ville fantôme (en fait, Temecula en Californie), est le premier endroit austère d’une longue liste visité par David Vincent. À noter la participation de J.D. Cannon en flic obtus.

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2.L'EXPÉRIENCE
(THE EXPERIMENT)

La critique de Patrick Sansano : 

Lors des deux premières diffusions (septembre 1969, septembre 1973), l'ORTF diffusa L'expérience comme troisième épisode, ce qui avec le recul est absurde. Dans l'épisode, nous ne voyons pas encore comment les aliens disparaissent lorsqu'ils meurent. Il se termine par un incendie qui envoie ad patres le méchant de l'épisode, un révérend joué par Dabbs Greer et ses hommes de main, sans le procédé révélé dans l'épisode 3 La mutation. Mais en ce temps là, l'ORTF se moquait de la cohérence dans la diffusion des séries américaines.

Cet épisode fait peur, trés peur, et ce dès les premières images. Le docteur Curtis Lindstrom (Laurence Naismith), notre bon vieux juge Fulton, les a vus et a des preuves. Il doit prendre l'avion mais remarque sur la piste d'envol un employé avec le petit doigt raide. Nous entendons là le thème sinistre de deux notes de Dominic Frontiere. Lindstrom quitte l'appareil et il fait bien, à peine celui-ci a-t-il décollé qu'il explose en vol, faisant quarante victimes.

L'expérience raconte l'histoire de ce savant qui a des preuves (des photos de soucoupes, de tubes régénérateurs) de l'existence des envahisseurs. Malheureusement pour lui, son fils (joué par l'excellent Roddy Mc Dowall de La planète des singes) a subi un lavage de cerveau et veut l'entraîner dans un piège mortel.

Le médecin de famille, interprété par Harold Gould (un familier des séries 60's, on l'a vu notamment dans Mannix) découvre que le fils Lindstrom est drogué par les envahisseurs. Dans une scène digne d'un Hitchcock, il sera tué par les envahisseurs qui révélent pour la première fois une de leurs armes : un disque qui, appliqué contre la nuque, provoque une crise cardiaque. Il paraît que cela marche aussi avec un cd d'Ophélie Winter, je n'ai pas vérifié.

L'épisode est typique des tout débuts de la série : David Vincent est encore novice dans son combat et découvre peu à peu les secrets des envahisseurs. Lorsqu'il découvre les preuves (pour pas longtemps hélas), il y a des déclarations sous serments de témoins qui nous permettent de "dater" la série: septembre 1966, novembre 1966, nous nous trouvons donc début 1967.

Dans l'histoire, Vincent essaie d'aider ce savant Lindstrom à prouver l'existence des envahisseurs. Lindstrom mourra dans un soit-disant accident d'automobile, en fait nous assistons au meurtre lorsqu'il est capturé par deux faux agents du FBI.

La distribution est un peu ...chiche en vedettes féminines dans ce numéro deux, mais les acteurs nous régalent de leur talent : Dabbs Greer, Laurence Naismith (qui reviendra en saison 2 dans La rançon), Harold Gould et surtout Roddy Mc Dowall, qui lorsqu'il se souvient du lavage de cerveau est rongé par le remords.

Bien sûr, les moyens sont limités et le repaire des envahisseurs où l'on fait subir à Vincent un lavage de cerveau (comme auparavant on a dû le faire au fils Lindstrom) n'est constitué que de quelques lampes de couleurs qui évidemment ne peuvent rivaliser avec les X Files, mais pour l'époque, c'était honorable.

Quelques séquences marquent particulièrement le téléspectateur : par exemple, Vincent monte dans un taxi avec le révérend et lorsqu'il se rend compte qu'il est tombé dans un piège, saute de la voiture en marche... Je pense aussi au bouillon d'onze heures que l'on prépare comme bain au Dr Lindstrom à l'hôpital : on ne saura jamais comment les aliens voulaient le tuer de cette façon car Vincent arrive à temps (cette fois) pour le sauver.

Loin d'égaler Première preuve, L'expérience est l'épisode type du bon niveau de la saison 1, la série se cherche encore (sauf en France où l'on nous a dévoilé La mutation qui nous en apprend beaucoup sur les envahisseurs). Pour celui qui n'a jamais vu un épisode, il ne sera pas dérouté car le prégénérique donne le frisson, on est loin des épisodes fades de la saison 2.

La critique de Denis Chauvet : 

On rentre un peu plus dans le vif du sujet avec cet épisode. Il y a de très bons acteurs ;  Laurence Naismith, quelques années avant d’être le juge Fulton, Roddy McDowall et Harold Gould (aucun des trois n’est un envahisseur) et la paranoïa s’installe. On découvre aussi le disque de mort des envahisseurs lors de l’excellent passage angoissant dans le brouillard de l’assassinat du médecin, interprété par Gould ; il n’y a pas encore de lueur rouge à la disparition des envahisseurs, mais c’est pour bientôt. David Vincent trouve les preuves de l’invasion détenues par l’astrophysicien assassiné, mais il n’est pas encore aguerri et il ne se méfie pas assez.

Je me souvenais de la fin et du fils qui finalement sauve Vincent du lavage de cerveau. Aussi en mémoire, l’avion qui explose dans l’introduction, une des scènes les plus effrayantes de la série. Les envahisseurs démontrent qu’ils peuvent manipuler les êtres humains avec le fils à leur merci, et qu’ils sont partout ; la scène avec le prêtre, à l’aspect pas catholique, et le chauffeur qui accueillent Vincent est significative du climat de suspicion.

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3. LA MUTATION
(THE MUTATION)

La critique de Patrick Sansano : 

Un régal, un pur joyau télévisuel, La mutation nous apprend plein de choses sur les envahisseurs : lorsqu'ils meurent sur la terre, ils disparaissent dans un brouillard rouge (bon, sur la télé en noir et blanc en 69, on ne le savait pas). Les aliens disposent d'une arme qui ressemble à un pistolet de Flash Gordon, ou encore à un sèche-cheveux, et plus prosaïquement à un ustensile qui était fourni avec un médicament pour la gorge : Locabiotal. Ceux qui se sont soignés des angines sauront de quoi je parle, le pulvérisateur a une vague ressemblance avec le pistolet des envahisseurs. Je m'en servais moi dans la cour de récré à l'époque. Ce pistolet projette un rayon qui désintègre tout ce qu'il touche en le faisant disparaître comme les aliens lorsqu'ils meurent. Pratique comme engin, et qui ne laisse pas de trace, je m'en servirai bien parfois contre des opportuns.

L'épisode, auquel je mets d'emblée 4 étoiles, commence très fort : Vincent, qui recherche une soucoupe au Nouveau Mexique, est laissé pour mort sous un soleil de plomb par deux escrocs qui l'assomment et lui volent sa montre et son portefeuille. Il rampe sur le sable, sue, ressemble à un homme égaré dans le désert cherchant une oasis, et aperçoit, de façon déformée en raison de son trouble, une soucoupe volante.

Et nous avons alors le fameux thème menaçant de Dominic Frontiere.

Dans cet épisode, le thème des envahisseurs va être souvent entendu, et au générique final, nous aurons droit à une version unique, comme symphonique, d'un thème qui n'apparait que dans cet épisode. Maudit soit Samedi est à vous qui en 1975 lors de la troisième diffusion, alors que j'enregistrai l'épisode sur une cassette audio, coupa net le générique final.

Autre découverte : les aliens ont inventé le portable avant l'heure, ils disposent d'un disque lumineux qui leur permet de communiquer à distance. Lors de la première diffusion française, l'effet était certes plus saisissant qu'aujourd'hui à l'ère du portable. Ce disque lumineux ressemble à celui que nous avons découvert dans l'épisode 2 et qui servait à tuer.

Version géante du pistolet alien : les envahisseurs, depuis leur soucoupe, ont la possibilité d'installer un lance rayon géant qui dans l'épisode désintégrera une jeep.

Dans cet épisode, il y a la merveilleuse Suzanne Pleshette, qui nous a quittés en 2008. Elle joue le rôle d'une strip-teaseuse, Vikki.

Une petite précision : en 1969, je n'ai rien compris à la profession de Vikki. Strip-teaseuse de night club, je ne savais pas vraiment ce que cela voulait dire. Vikki est une femme envahisseur qui éprouve des émotions (à la différence des autres alien). Elle décide de sauver David Vincent, mais lorsqu'un enfant se brûle sous ses yeux "reste là à siroter son café" comme dira David. Elle nous donne aussi une indication sur la race alien : elle dit que ses émotions viennent de ce que nous humains pourrrions appeler "un père je crois". Il y a donc des pères et mères chez les envahisseurs. Dommage qu'une saison 3 ne nous en révèlera pas plus sur le nom de la planète, la nature des créatures, et laissera plein de points d'interrogations...

Suzanne Pleshette en Vikki nous éblouit, d'autant plus que le reste de la distribution n'est guère à la hauteur : Lin Mc Carthy, agent secret de l'Armée de l'air, affiche tout au long de l'épisode un sourire niais et béat. Cet acteur reviendra dans le rôle de Archie Harmon dans la saison 2 dans Contre attaque et La recherche de la paix avec toujours le même air satisfait. L'autre acteur est Edward Andrews, peu convaincant en journaliste alien. Peu importe, l'épisode nous raconte une histoire d'amour entre David et Vikki et ils font de cet épisode un des meilleurs de la série.

Mark Evans, le journaliste (Ed Andrews) et Vikki sont chargés d'attirer Vincent dans un piège et de le liquider. Mais, mutante, Vikki prévient in extremis le terrien et y laissera sa vie, tuée par ses semblables avec le pistolet laser.

Jean Berger, qui double qui vous savez, prononce un des plus beaux épilogues de la série : "Pendant quelques heures, dans le désert au sud de Rosario, un homme et une femme se sont rencontrés, deux êtres venus de deux univers étrangers l'un à l'autre. Tout au long des mois à venir, David Vincent se souviendra de ces quelques heures".

Du prégénérique à la fin, l'épisode se déroule dans le désert. Entre les cactus, des envahisseurs en combinaison verte avec leur fameux pistolet. Ils se trouvent là parce que la soucoupe est en panne. Mais dans les dernières images de l'acte 4, la soucoupe sera réparée et partira, laissant Vincent une fois de plus sans preuves. L'épisode permet un long échange entre Roy Thinnes et Suzanne Pleshette, d'abord hostiles l'un à l'autre, et finalement un peu amoureux. Même si le jeu de Roy Thinnes nous montre le comédien sans aucun humour et sous un jour glacial. Beaucoup d'entre nous sur le forum du Monde des Avengers auraient été pleins de sollicitude envers Vikki, alors que jusque vers la fin Vincent se montre glacial. Il rappelle à la jeune femme son origine (racisme?), elle est une extra terrestre "Vikki, vous avez fait des millions de kilomètres pour parvenir jusqu'ici".

Vincent est en guerre et il ne l'oublie pas une seconde, en guerre pour sauver la Terre. Il ne prend pas le temps de souffler.

À noter que dans le combat qui l'oppose à un alien en combinaison verte, il se montre peu crédible. L'envahisseur a le bon goût de faire une chute du haut des rochers sur le sable, ce qui suffit à le tuer. Heureusement pour David qui ne faisait guère le poids.

Suzanne Pleshette reviendra en saison 2 dans l'épisode 42 La fugitive que nous, pauvres français, ne découvrirons sur TF1 qu'en 1987.

La critique de Denis Chauvet : 

Un des meilleurs épisodes de la série, si ce n’est le meilleur. Il fait partie des épisodes de séries qu’il faut avoir vus. Les envahisseurs pourrait d’ailleurs commencer par cette aventure, où on découvre enfin comment les créatures de l’au-delà disparaissent sur terre lorsqu’elles sont tuées (j’ai découvert bien tard que c’était rouge ayant une télé noir et blanc jusqu’ en 1982 !). À  la découverte de la soucoupe dans la séquence pré-générique, nous avons également pour la première fois le thème musical si inquiétant de Dominic Frontiere.

Le désert, la chaleur, la soucoupe volante et les envahisseurs avec leurs sèche-cheveux ; c’est exactement comme cela que je me souvenais de la série. Il y a aussi la superbe Suzanne Pleshette en alien évolué, capable de sentiments après une mutation, qui contribue grandement à l’intérêt qu’on porte à l’épisode. Vikki est une stripteaseuse qui dit avoir vu un vaisseau spatial en revenant de Mexico. Elle accompagne Vincent sur les lieux, mais elle lui évite de tomber dans le piège et lui sauve une seconde fois la vie lors du final, même si elle a auparavant averti ses congénères de la localisation du ranch après que David Vincent n’ait pas voulu la prendre avec lui…Dommage qu’elle disparaisse si vite, car cet épisode aurait mérité d’être en deux parties. La meilleure scène est la traque dans le décor lunaire et elle aurait dû être plus longue (je pense en passant que Roy Thinnes est doublé dans le combat avec l’envahisseur). À noter que les aliens ont inventé le portable avant l'heure ; leur disque lumineux qui a servi à tuer dans l’épisode précédent sert aussi à communiquer à distance. 

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4. LES SANGSUES
(THE LEECHES)

La critique de Patrick Sansano : 

Encore un épisode du début, passionnant de bout en bout, où la musique est omniprésente avec de nombreux thèmes dramatiques. Cette musique en saison 2 avec Duane Tatro deviendra "envahissante" si j'ose dire, tandis que celle de Frontiere ajoute beaucoup à la saison 1.

Les sangsues est encore un épisode dont le décor est le désert. L'acteur Mark Richman, également connu comme Peter Mark Richman (un familier de Hawaii 5-0, Mannix et même ... Santa Barbara) dans le rôle de Tom, celui qui veut piquer la femme du patron, marque l'épisode et on ne voit que lui. L'actrice qui joue le rôle d' Ève est inexistante. D'ailleurs, à la recherche du patron qui s'est laissé kidnapper pour piéger les envahisseurs, on va assister à un bel affrontement entre deux acteurs : Roy et Mark.

Un savant convoque David Vincent pour devenir le numéro suivant sur une liste de savants enlevés par les aliens. Warren joué par Arthur Hill, vu plusieurs fois dans Le Fugitif, est hélas pour lui enlevé pour de bon alors qu'il croyait piéger les aliens et David et Tom vont devoir le retrouver.

L'épisode garde un suspense constant et ne lasse pas une seconde. Indiscutablement, la saison 1 est meilleure que la 2 sur ce plan. Les scénaristes réutilisent des idées de Larry Cohen. On voit dans cet épisode des scènes de torture, lorsque les savants prisonniers se voient arracher leurs secrets par d'improbables machines extra terrestres. Les effets spéciaux sont très cheap, mais les scénarii solides. Toutefois le réalisateur exagère parfois, comme pour ce moteur qui disparait dans un brouillard rouge à l'intérieur de la voiture, ce que Tom et David constatent en ouvrant le capot !

Le meilleur de l'épisode se déroule au début, avec la préparation du kidnapping de Warren. Les scènes de la mine à la fin, dans le désert, ont moins d'intensité.

C'est encore un épisode que je conseillerais pour débuter la série, il en sera ainsi de nombreux dans la saison 1. Il manque toutefois ce petit quelque chose que d'autres épisodes comme Cauchemar, La mutation et Première preuve rendent parfaits.

La critique de Denis Chauvet : 

Après une bonne introduction, on s’impatiente lors des préparatifs de l’enlèvement (complètement donc à l’opposé de la critique de Patrick sur ce coup). Le plan de Vincent, qui conseille à Doneghan de se laisser enlever, est fichtrement risqué. Cinq chercheurs ont été kidnappés pour subir des lavages de cerveau, et celui qui a réussi à s’échapper a perdu la raison (‘Not human. They’re leeches. They’re buried in hell’). L’émetteur traçant Doneghan est détecté par les ravisseurs, et David Vincent, accompagné en hélicoptère de Tom, le garde du corps et ami du chef d’entreprise, ne peut compter que sur sa chance.

Lorsque Vincent trouve le vieil homme dans le désert, en fait un envahisseur, le danger est palpable et la mine enfin découverte. Les passages dans ces zones arides ont toujours été mes préférés. Là encore, la mine, abandonnée depuis des années, est un excellent repaire d’envahisseurs et procure une palpitante dernière partie. Tom, au visage familier, est un allié efficace qui laissera sa vie lors de l’effondrement de la mine. Évidemment, les machines infernales des envahisseurs font plus sourire qu’autre chose car elles ressemblent à des juke-boxes, mais l’épisode est intéressant, surtout le dernier acte. Au moins, à la fin de l’aventure, pour la première fois, une autre personne est certaine que les envahisseurs existent…La scène du moteur de la voiture qui se consume laisse perplexe, et la relation entre Tom et la femme insignifiante de Doneghan est inutile …

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5. LA GENÈSE
(GENESIS)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode n'a été acheté et diffusé par TF1 qu'en 1987, mais les téléspectateurs de TMC ou RTL dans les années 70 ont eu la chance de le voir longtemps avant. C'est l'épisode dans lequel un policier, joué par Philip Pine (qui reviendra en chef alien dans La vallée des ombres) voit dans le coffre d'un break le docteur Lanier, un envahisseur, sous sa forme originelle, et en devient fou, aidé par un petit coup de disque posé sur sa nuque par le conducteur du break.

Cet épisode ne nous montre rien, et bizarrement, alors que le début était prometteur, il nous laisse sur notre faim. La une est à vous version Augier/Montiel le rediffusa rapidement (octobre 1987 après une première diff en été) et à nouveau, je fus déçu. Dans le même genre, L'ennemi de la saison 2, lui est supérieur.

Un policier ami du malheureux décide de découvrir la vérité, c'est le lieutenant Lucather joué par John Larch (un habitué de Hawaii 5-0). Il soupçonne David Vincent, avant de constater dans un garage souterrain l'existence des envahisseurs.

Le suspense faiblit très vite lorsque l'enquête se dirige vers le laboratoire. L'actrice Carol Rossen joue très mal (d'autres relèveront le niveau comme Susan Strasberg dans Équation danger). On a souvent dit que Les Envahisseurs a lassé le public américain par des intrigues répétitives, on le comprend un peu avec cet épisode. Le prégénérique est pourtant sublime : mais après un tel suspense, on s'ennuie, en dehors des scènes de l'hôpital lorsque le malheureux qui a perdu la raison se souvient. On a à nouveau des frissons de peur. Mais le suspense ne tient pas sur la longueur, dommage.

La critique de Denis Chauvet : 

Un épisode très moyen, alternant le bon et le mauvais. Lors d’un banal contrôle routier, un policier a vu quelque chose d’effrayant et a gouté au disque d’acier, ce qui rameute David Vincent. Bon déclencheur, mais la suite part en eau de boudin avec cette forme dans le laboratoire scientifique maritime. En fait, une régénérescence qui a mal tourné oblige les aliens à essayer de dupliquer un individu essentiel dans l’avancée de leur conquête de la terre. On revoit les fameux tubes et on découvre les cristaux, arme de persuasion des envahisseurs.

La meilleure scène est l’agression et la fusillade au parking souterrain, et j’ai reconnu des visages familiers de séries policières dans l’opus : Phillip Pine, Louise Latham (la femme du sergent) et John Larch (le chef de la police dans L’inspecteur Harry), qui incarne ici un policier qui est ‘convaincu’. C’est d’ailleurs assez rare que les convaincus survivent dans la première saison. Je n’avais pas dû voir cet épisode, diffusé seulement en 1987 en France. Rien d’exceptionnel ou d’effrayant dans celui-ci en tout cas, et, bien entendu, l’incendie du labo efface toutes les preuves.

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6. VIKOR
(VIKOR)

La critique de Patrick Sansano : 

Voilà un épisode que je ne suis pas près d'oublier. Juillet 1984, je suis salarié depuis à peine quelques mois et n'ai pas droit à des vacances, et voilà qu'antenne 2 rediffuse Les Envahisseurs l'après-midi. Des épisodes multi diffusés comme Première preuve, pris parmi les 26 diffusés de 1969 à 1972 par l'ORTF, et puis... un inédit. Un inédit l'après-midi : Vikor.

Alors, un fan arrive toujours à tout, et j'ai obtenu un après-midi de congé pour voir Vikor, et cela le valait.

L'épisode commence par un pré générique des plus palpitants : un ouvrier sur une grue voit les envahisseurs à travers une vitre, il se sauve mais pas assez vite, crise cardiaque avec le petit disque dans la nuque.

Ce début très Larry Cohen est suivi par un épisode palpitant qui voit David arpenter les recoins les plus mystérieux de l'usine d'un certain Vikor (Jack Lord). Il y a aussi Alfred Ryder dans l'épisode, connu pour La rançon qui terminait la diffusion française en 1969, où il jouait le chef suprême des aliens. Ici il joue un rôle différent : Nexus, nom qui rappelle Magnus, un autre leader des aliens dans L'Innocent (Michael Rennie)

Enfin, il y a une autre connaissance : Diana Hyland, la fiancée de Travolta morte en 77 en plein triomphe de La Fièvre du samedi soir, qui avait joué l'épisode Conférence au sommet en deux parties (saison 2) avec Michael Rennie.

Jack Lord joue ici un salaud, miné par la guerre de Corée, décidé à trahir les humains, qui à la fin accepte de laisser tuer son épouse (Diana Hyland) que David sauvera.

On ne s'ennuie pas une seconde parce que l'intrigue ne faiblit jamais. Plusieurs passages montrent David dans l'usine, ultra moderne, de Vikor. Là sont installés en masse des tubes de régénération, c'est ce qu'a vu l'ouvrier dans le pré générique. Ces plans sont particulièrement réussis et ne tombent jamais dans la répétition. Et puis l'épisode fait peur, très peur : les gardes à l'auriculaire raide, Lord Hyland et Thinnes cernés dans le restaurant par un shérif invader...

Que demander de plus à un épisode des Envahisseurs que de nous donner la trouille et de nous proposer en plus des guest stars intéressantes : outre Les Envahisseurs, on connait Alfred Ryder pour Hawaii Police d'État (épisode Témoin à charge et Les Mystères de l'Ouest), on a un peu de mal de retrouver l'intègre Steve Mc Garrett en lâche et traître. Vikor est marié à une femme qui boit et conduit en état d'ivresse. Il cède à ses caprices jusqu'au moment où elle compromet son alliance avec les envahisseurs qui lui ont promis un poste important : il aura des esclaves lorsque les aliens auront envahi la Terre.

Je ne saurai jamais pourquoi l'ORTF n'avait pas en son temps acheté cet épisode. Quelques légères lenteurs sur la fin m'empêchent de lui mettre la note maximum. La scène au restaurant s'éternise un peu.

Les deux scènes les plus effrayantes, à vous faire faire des cauchemars : dans le prégénérique quand Nexus regarde une régénération, on voit le "squelette" si j'ose dire de l'envahisseur. Nexus a des lunettes rayon X et il se retourne vers la fenêtre : on comprend que l'ouvrier témoin du camion grue est fichu.

L'autre scène, c'est David qui croise dans un couloir un garde de l'usine et voit son auriculaire raide. L'envahisseur le poursuit et ils se battent et là aussi, le réalisateur vous cloue dans votre fauteuil.

Je signale à tous les guides d'épisodes français qu'ils se sont trompés, la date de première diffusion est indiquée 1987. Ce qui est faux : ce fut en juillet 1984, j'y ai laissé un jour de congé.

La critique de Denis Chauvet : 

Excellent. Le meilleur pour l’instant avec La mutation. Du rythme et du suspense de bout en bout avec un final grandiose, et l’ingéniosité de Vincent qui condamne Vikor, l’allié des envahisseurs, aveuglé par le pouvoir, jusqu’à sacrifier sa femme ! Elle est interprétée par la ravissante Diana Hyland, disparue trop tôt ; son personnage est bien plus subtil qu’on ne le pense au début.

La scène d’introduction plante le décor avec un agent d'une compagnie de téléphone sur une grue qui découvre par hasard une salle de régénérescence des envahisseurs. Il a le temps avant de mourir de conter brièvement à un collègue ce qu’il a observé. Il y en a partout dans cet épisode : gardiens de sécurité, policiers, serviteur ! Vincent peut compter sur une alliée, la femme blonde de Vikor, portée sur la boisson, qui lui sera d’un grand secours ! La prestation de Jack Lord, en véritable salopard, prêt à trahir sa race, n’est pas à négliger dans la réussite de cet opus. Il meurt comme un traitre doit expier ; ce vétéran décoré, assoiffé de pouvoir, qui s’estime trahi par ses pairs par manque de considération, a avalé les promesses d’être un puissant maitre au sein du nouveau monde….

Alfred Ryder (Nexus) est excellent en envahisseur, tellement bon qu’il reviendra en chef alien... À noter que Vincent est plus rusé dans ce combat, ne se présentant pas sous sa véritable identité quand il postule pour le poste de chauffeur afin d’infiltrer l’usine Vikor, qui doit produire en masse ces fameux tubes. Il erre longtemps dans les locaux et il découvre beaucoup de choses sur la régénérescence de nos ennemis, qui affichent clairement leur but. 

Pas de temps mort, un bon divertissement angoissant et dramatique accompagné de la célèbre partition de Dominic Frontiere. Un ‘inédit’ qui ne faisait pas partie des 26 diffusés initialement en France. 

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7. CAUCHEMAR
(NIGHTMARE)

La critique de Patrick Sansano : 

Voilà sans doute l'épisode le plus effrayant de toute la série. Il a été diffusé à 20h30 un jeudi de 1969, puis rediffusé en octobre 1973 après Aujourd'hui madame, et la 3e diffusion eut lieu dans Samedi est à vous. Le prégénérique fut scandaleusement tronqué : j'avais fait un enregistrement sur k7 audio et l'épisode commença lorsque l'institutrice ouvre la porte de la grange, alors que si vous regardez l'épisode, il se passe des choses avant.

Nous sommes à Grady, dans le Kansas, dans une petite ville fermière (qui a dit genre Smallville ?), cette ville est supposée être au centre exact des États-Unis et les envahisseurs veulent déclencher à partir de là une attaque de locustes, des insectes proches des sauterelles. Pour ce faire, ils disposent d'une machine et d'un silo dans lequel ils font des expériences sinistres, et c'est ainsi que l'épisode va atteindre des sommets dans l'horreur.

Dès la première scène, l'institutrice Ellen Woods, qui hélas pour elle a un passé de malade psy, ce qui n'arrangera pas les choses pour qu'on la croit, surprend des gens qu'elle connaît : ce sont en fait des envahisseurs. Ils manipulent l'étrange machine. Elle manque se prendre un coup de hache, s'enfuit, et les insectes l'attaquent, télécommandés par les aliens.

David Vincent se heurte à l'hostilité des habitants dès qu'il arrive à Grady. Ellen est jouée par une actrice sans charme et sans charisme, Kathleen Widdoes, ce qui n'empêche pas l'épisode d'avoir 4 étoiles. Deux personnes s'emploient à soi-disant protéger Ellen, ce sont en fait des envahisseurs qui ne vont pas tarder à vouloir la tuer. L'un d'eux, Monsieur Ames, est joué par l'acteur Robert Emhardt. Ce Ames et une" vieille chouette" interprétée par Jeanette Nolan, Mlle Havergill, font penser à des membres d'une secte, tant ils oppressent Ellen et veulent la rendre folle en l'obligeant à ne pas se souvenir de ce qu'elle a vu.

Vincent doit aussi compter avec l'hostilité du fiancé d'Ellen, Ed, qui a peur qu'il la rende folle et n'hésite pas à rosser notre héros.

Mais Vincent s'obstine et entraîne Ellen dans le silo où ils découvrent avec horreur dans une grande boite vitrée rectangulaire genre aquarium des papillons.... La musique de Dominic Frontiere devient sinistre quand Vincent, avec précaution, insère un morceau de viande et que les bestioles se jetent dessus, le laissant aussi nu que si les papillons avaient été des piranhas. À la fin de l'épisode, en se battant, Vincent fait tomber un envahisseur sur cette installation et il fait une grimace en voyant l'alien mourir dévoré et s'évaporer dans le brouillard rouge habituel.

Paul Wendkos, le réalisateur, a décidé de nous flanquer la trouille et il y réussit. La musique, la folie d'Ellen, l'attitude oppressante des fermiers, policiers, qui sont des envahisseurs (les fermiers aliens ont racheté toutes les terres alentour), tout cela ne nous donne pas envie d'aller passer un week-end à Grady. David Vincent restera d'un bout à l'autre courageux malgré les coups et les menaces. La scène où Ellen et lui s'enfuient dans un champ poursuivis par les locustes est digne d'Hitchcock.

Vincent fera échec au plan en convaincant Ed, le fiancé d'Ellen, qui d'ailleurs avoue à ce dernier ce qu'elle a vu dans la grange. Beaucoup de pleurs, de crises de nerfs, de la part de l'institutrice, mais bon, l'histoire s'y prête. À eux deux, ils vaincront le projet terrible des envahisseurs. Seul bémol : la disparition du silo souffre d'un effet spécial cheap.

À la fin de l'épisode, Ellen et Ed veulent tout oublier : "Cet affreux cauchemar, je ne veux plus le revivre" dira Ellen. Lorsque les amoureux demandent à Vincent s'il comprend il dira d'un ton glacial : "Non, pas après ce qui s'est passé", "Bonne chance à tous les deux".

Avec cet épisode, la saison 1 atteint des sommets. Il fut diffusé en France en 1969 au milieu d'une tranche de 13 comprenant des saisons 1 et des saisons 2 (Les défenseurs, La rançon). C'est un épisode indispensable, comme L'innocent, La tornade, Première preuve, La mutation et L'ennemi. Si vous le regardez un soir d'été les fenêtres ouvertes, je suis sûr qu'au moindre bourdonnement vous allez saisir dans votre main une bombe insecticide.

La critique de Denis Chauvet : 

Une invasion suspecte de locustes et une boite métallique attirent David Vincent à Grady, une petite ville du Kansas, au centre des USA, où tout étranger est très mal vu. Là, il est persuadé qu’une jeune institutrice lui ment car elle a peur et elle veut oublier ce qu’elle a surpris par hasard. Après un début lent, où Vincent arpente les rues de la petite ville hostile, l’épisode monte en intensité avec la course à travers le champ de maïs et la scène du silo (je me souvenais des papillons dévorant le bout de barbaque, trente ans après avoir vu cet épisode). L’invasion des criquets envisagée par les envahisseurs est effrayante et la transformation du champ impressionnante.

Comme Patrick, je trouve l’actrice, dont je ne connais pas le nom, très transparente. Par contre, Robert Emhardt, le principal de l’école, (vu dans Les Incorruptibles, Les Rues de San Francisco) ne pouvait être qu’un envahisseur, et sur les trois mamies, une seule en fait partie ? Je me demande aussi comment David Vincent peut se promener avec un bras sanguinolent les deux tiers de l’épisode. Il a deux témoins vivants, chose rare, mais ils refuseront de témoigner pour vivre heureux et sans peur. 4 bottes pour cette aventure cauchemardesque, mais derrière La mutation et Vikor à cause de la disparition du silo bien mal rendue et de l’actrice véritablement sous tranxène pour jouer ce rôle d’institutrice apeurée proche de la folie !

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8. À L'OMBRE DU DERNIER JOUR
(DOOMSDAY MINUS ONE)

La critique de Patrick Sansano : 

Un épisode nettement décevant arrivant après Cauchemar, même si l'action et le suspense sont au rendez-vous. Et toujours ces scènes glaçantes d'horreur, comme le meurtre de Spencer, le contact de David dans le prégénérique (les aliens le coincent d'abord dans la cabine téléphonique d'un bar, puis le tuent avec leur petit disque). Et aussi cette scène où Vincent se rend compte que le passager d'une automobile regarde devant lui sans que ses yeux soient éblouis par le soleil. Les aliens économiseront donc les lunettes de soleil quand ils auront envahi la Terre.

Vincent arrive près d'une base militaire où un haut gradé, rendu fou par la mort de son fils, collabore avec eux (il est joué par la vedette de la série Le Ranch L, Andrew Duggan). Vincent est venu là parce qu'il y a un cratère suspect qui cache sans doute le crash d'une soucoupe. Mais il ne tarde pas à se rendre compte que le général Beaumont (Duggan) veut aider les aliens à faire sauter une bombe pour épouvanter les humains et obtenir le désarmement. Ce général naïf finira par se sacrifier en sautant avec la bombe et les envahisseurs, empêchant ainsi la catastrophe.

Il y a des scènes d'action (poursuite en voiture au début), puis, encore en voiture, Vincent réussit à échapper à la mort alors qu'il est prisonnier. La voiture tombe dans un ravin et nos aliens s'enflamment. Le décor de l'épisode alterne base militaire ultra secrète et paysages de désert (comme dans La mutation et Les sangsues). Un épisode masculin, pas le moindre jupon à l'horizon. C'est réussi mais pas extraordinaire.

La critique de Denis Chauvet : 

L’intrigue est grotesque. Un général pense se servir des extraterrestres pour, de façon détournée, mettre fin à la menace de guerre atomique tout en sacrifiant un million de vies…et il a l'intention de démasquer les envahisseurs une fois qu'ils auront atteint leur objectif ! Heureusement qu’il y a d’excellents passages : Spence épouvanté et cerné par les aliens dans la cabine téléphonique du bar sur la musique du juke-box (au best of de la série), et l’envahisseur au volant qui n’est pas ébloui par le soleil dans le désert d’Utah. Vincent, encore naïf, ne s’est pas douté que les deux agents du gouvernement en étaient.

Le général est un Vikor pâlot, qui a vendu son âme au diable ; un deuxième soldat qui joue au collabo avec les envahisseurs ; contrairement au premier, il se reprendra et se sacrifiera pour éviter le pire. Il est interprété par Andrew Duggan (Ranch L), mais c’est surtout William Windom, vu trois fois dans Les Rues de San Francisco, qui convainc. L’intrigue se passe principalement à l’intérieur d’une base militaire, ce qui explique l’absence de présence féminine. Quelques bonnes séquences – Vincent suivi par une mystérieuse voiture et la scène scrutée aux jumelles, entre autres -  mais de nombreux bavardages poussifs et ce scénario ridicule rendent l’épisode moyen ; en fait, celui qui m’a le moins plu jusqu’à présent.

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9. ÉQUATION : DANGER
(QUANTITY : UNKNOWN)

La critique de Patrick Sansano : 

A nouveau un fantastique épisode. Il commence par le crash d'un d'avion, et le début d'une chasse autour d'un mystérieux cylindre qui contient des instructions venant de la planète des envahisseurs.

Des acteurs merveilleux sont dans cet épisode : Milton Selzer (l'un des tous premiers guest de Hawaii Police d'État dans Nous serons des étrangers), James Whitmore, et la fantastique Susan Strasberg, hélas disparue en 1999.

L'épisode est palpitant et mène en bateau le téléspectateur qui pense que Harry Swain/James Whitmore est un gentil, alors que c'est un envahisseur.

Le cylindre fait l'objet d'une vaste envie des aliens : ils vont attaquer un convoi, puis demander à Swain d'attirer Vincent dans le vol du cylindre. Comme dans les films d'Hitchcock, le cylindre n'est qu'un prétexte, ce que Hitchcock appelait le mac guffin. Nous assistons à de formidables numéros d'acteurs, à une histoire pleine de suspense. Ah, cette scène où le faux cylindre est déposé par les policiers sur un entrepôt à bagages, des policiers qui au dernier moment renoncent à le prendre en voyant le signe de dénégation d'un autre alien.

James Whitmore se fait passer pour une victime des aliens. Il est convaincant lorsqu'il raconte à Vincent la (fausse) mort de sa femme et de sa fille : la fille aurait vu une soucoupe volante et Swain serait arrivé, lors d'un pique-nique en campagne, pour voir mourir sa femme et sa fille. Cette scène dramatique est intense. Elle se révèle être un bluff de Swain.

Un mot sur Susan Strasberg, une des plus jolies invaders girls. Ellea joué dans des films d'épouvante comme The Returning. Elle joue le rôle de la sage Diane Oberly. Il émane d'elle une grande sensualité.

J'ai lu un jour une interview de Michael Douglas, il a raconté qu'à l'occasion d'un de ses premiers tournages, il avait une scène d'amour explicite avec l'actrice Susan Strasberg et qu'il lui a dit : "J'espère, Susan, que vous ne le prendrez pas personnellement si j'ai une érection". Je n'ai jamais pu trouver de quel téléfilm ou film il parlait...

Milton Selzer au visage plein d'expressions était un acteur formidable, il faut le voir dans sa réplique désabusée à Vincent : "Si Léo Rinaldi n'avait pas représenté tant pour moi, jamais je n'aurais consenti à vous écouter".

Équation : danger bénéficie, outre d'une distribution exceptionnelle, d'un scénario béton plein de fausses trappes, de pièges, sans tomber dans le trop plein d'action de À l'aube du dernier jour. Il nous tient en haleine pendant 50 minutes.

La critique de Denis Chauvet : 

Un excellent épisode, qui préserve le suspense jusqu’aux dernières images, agrémenté d’une solide distribution : James Whitmore, Milton Selzer (vu dans toutes les séries cultes) et Susan Strasberg.

L’action et l’absence de temps mort sont les points forts de l’épisode, même si on sait que Vincent ne pourra pas conserver ce cylindre en métal, - le seul vestige d’un avion privé accidenté -, qui ressemble à une bouteille thermos. Il reste à savoir qui manipule l’architecte : le flic de la sécurité ou la laborantine. Dès le début, j’ai pensé au flic, et je n’ai pas cru son excuse bidon de femme et fille tuées par les envahisseurs. Contrairement à Diane Baker et Suzanne Pleshette, la jolie fille de l’épisode n’est donc pas une extraterrestre. Le coup de téléphone que lui passe David Vincent dans l’épilogue pouvait laisser espérer un retour de la petite brunette à la superbe diction (en VO).

L’opus regorge de scènes intéressantes ; dès le début, le barrage des envahisseurs et l’attaque du camion postal pour récupérer le cylindre (séquence pré-générique), puis l’originalité d’accuser Vincent d’être un alien, la rencontre au bureau du ‘colonel’ et le final dans les chutes. Sinon, le leurre à l’aéroport est beaucoup trop visible et on se demande comment Vincent ne lâche pas à la course Swain/Whitmore bien plus âgé. À part ces petits ‘détails’, l’épisode, qui reste une superbe manipulation des envahisseurs, est bien construit et captive de bout en bout.

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10. L'INNOCENT
(THE INNOCENT)

La critique de Patrick Sansano : 

Ernest Lehman, scénariste de La Mort aux trousses d'Hitchock, aurait pu prendre ombrage de cet épisode dans lequel toute une scène est reprise de son film : lorsque Cary Grant est saoûlé de force et lancé du haut d'une route sinueuse de montagne au volant de sa voiture... Nous en avons le plagiat intact ici avec Vincent et un témoin qui réussissent comme Grant à échapper à la mort.

Savez-vous comment s'appelle la planète des envahisseurs, cette planète en train de mourir que les aliens sont obligés de quitter et qui les conduit à coloniser la Terre ? Larry Cohen n'a jamais évoqué de nom, ni les scénaristes de la série. Et bien en 1969, Télé Poche et Télé Magazine nous annonçaient que dans L'innocent, David était conduit sur la planète des envahisseurs, Utopia, pour vérifier par lui-même qu'ils avaient changé de comportement et voulaient le bien des humains.

Bien évidemment, c'est dû à une mauvaise traduction et à un contresens. Dans l'épisode, les envahisseurs font un lavage de cerveau à Vincent alors qu'il se trouve à bord d'une soucoupe (qui n'a pas décollé !) et lui font croire à ... une utopie!

À quoi tiennent les choses quand même, suite à une mauvaise traduction...

L'innocent est l'un des meilleurs épisodes de la série. On le doit à un scénario magnifique, fort bien mis en scène (nous croyons que David a été emmené en soucoupe d'un point à un autre) et à la présence du grand, par la taille et par le talent, Michael Rennie.

Ce comédien, décédé en 1971, avait déjà tâté de la SF avec Le Jour où la Terre s'arrêta, où il venait en mission de paix sur Terre en extraterrestre. Il joua deux fois dans LesEnvahisseurs  : L'innocent et l'épisode double de la saison 2 Conférence au sommet. Son dernier rôle en 1971, Dracula et le loup-garou contre Frankenstein (avec Karin Dor vue dans On ne vit que deux fois), le présente encore en extra terrestre, voulant donner vie à des créatures comme celles que le titre annonce.

Michael Rennie était un excellent comédien. On l'a aussi vu dans des films comme Hôtel Saint Gregory. Ici, il est Magnus, un chef important des envahisseurs, venu soit-disant en mission de paix pour persuader David que les aliens ont changé de politique et veulent partager leurs connaissances avec les humains. Mais c'est un leurre. Ils cherchent d'une part à récupérer un de leurs gadgets, un disque extraterrestre, trouvé par hasard par un pauvre pêcheur, et aussi à anéantir Vincent qui doit témoigner devant une commission militaire. Le capitaine Ross (Dabney Coleman, qui reviendra en saison 2 dans La soucoupe volante) a vu un envahisseur mourir. Il convoque Vincent. Ce témoignage peut révéler la présence sur Terre des aliens. Alors, ils imaginent un stratagème, véritable lavage de cerveau, enlevant David (et auparavant jurant qu'ils vont tuer la femme et le fils du pêcheur), pour empêcher le témoignage.

L'épisode nous propose des scènes extraordinaires : David part donc (en rêve) à bord de la soucoupe et atterrit dans un endroit où une cité miraculeuse a été construite ; il y retrouve sa fiancée Helen (Katherine Justice). Dans la réalité, elle l'a quitté et s'est mariée en Angleterre. Il y retrouve également un ami jadis handicapé et que les aliens ont soigné, un barrage qu'il voulait construire et que leurs technologies extra terrestres ont permis de créér... Tout cela fait partie d'un rêve et c'est en cela que David est l'innocent de l'épisode. On lui fait voir des choses incroyables pour qu'il cesse son combat contre les aliens à un moment critique pour eux.

Bien entendu, Magnus/Michael Rennie, quand il constatera que le cerveau de David résiste et perce à jour la supercherie, se montrera bien moins amical et nous assistons à la scène pompée sur Hitchcock.

On a peur en permanence dans cet épisode. Tout est agencé pour nous donner une belle trouille, dès le pré-générique où le capitaine Ross tue un alien en se défendant dans un sous- sol militaire. Dans la distribution, on retrouve aussi l'acteur Frank Marth, au physique typiquement invader, qui reviendra dans la série en Eric Lund dans Action de commando.

Cet épisode m'a permis de découvrir l'immense talent de Michael Rennie que je compare assez à Christopher Lee (ils sont tous deux anglais). Chaque scène est magnifiquement photographiée, le réalisateur Sutton Rolley a évité les effets kitch et nous donne du beau spectacle : ah ces têtes allongées et déformées que Vincent voit lorsqu'il est drogué. "Restez avec nous Monsieur Vincent"...

Du grand art, un épisode sans faute, et que je recommande vivement de visionner. L'innocent se déroule dans un port du Maine mais la séquence du rêve fut filmée en Californie. La ville de rêve que voit Vincent nous semble réelle. Michael Rennie compose avec Alfred Ryder (Vikor, La rançon, La recherche de la paix) le meilleur rôle de chef des envahisseurs. On aurait aimé plus souvent voir par la suite des épisodes de cette qualité, surtout en saison 2.

La critique de Denis Chauvet : 

On se souvient du rêve idyllique de David Vincent des années, voire des décennies après avoir vu l’épisode. C’est tellement improbable qu’il puisse revoir la vallée qu’il voulait développer, son collègue, et sa petite amie (Katherine Justice) dans une superbe scène de duperie : ‘There is something wrong’. La musique est apaisée, et le passage, tourné en Californie, est placé au milieu d’une intrigue angoissante. C’est en fait un lavage de cerveau pour convaincre notre héros que les envahisseurs sont de gentilles créatures capables de miracles pour le bienfait de la race humaine et du vivre ensemble…on connaît la chanson ! Évidemment, à la rediffusion, l’impact est moindre.

L’architecte est à la recherche d’un pêcheur qui se cache après avoir vu une soucoupe et subtilisé un disque. Dans le même temps, il doit assister à une commission militaire pour documenter les dires d’un gradé qui a abattu un alien suite à une disparition de dossiers (séquence pré-générique). Comme lors de l’aventure précédente, les envahisseurs prennent le dessus sur Vincent en procédant à un odieux chantage sur la vie de la femme et du fils du marin, qui est l’appât pour attirer Vincent dans le piège. 

Contrairement à beaucoup, je ne juge pas The Innocent comme le meilleur opus de la série, principalement à cause du final : il y avait procédé plus radical, et moins hitchcockien, qu’une voiture en pente pour se débarrasser de deux témoins gênants. Sinon, la réalisation est excellente, l’intérieur d’une soucoupe est montré pour la première fois, et Michael Rennie est remarquable en Magnus, chef alien, faisant de l’ombre au reste de la distribution. 

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11. GUERRE SUBVERSIVE / LE RIDEAU DE LIERRE
(THE IVY CURTAIN)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode a été diffusé en France pour la première fois en décembre 1971 (soit bien après les saison 2). Le titre écrit était Guerre subversive tandis que la voix de Jean Berger annonçait Le rideau de lierre.

Encore un épisode majeur, qui ramène à ma mémoire immédiatement trois souvenirs :

- La beauté de Susan Oliver qui prend une douche. En 1971, l'ORTF pudibonde était avare de nudités. Dans cet épisode - cela ne m'a pas fait tilt en 71 mais je l'ai remarqué à la rediffusion antenne 2 de 1975 - nous avons l'une des rares (la seule) incursion des envahisseurs dans l'érotisme, bien gentillet ici. Susan Oliver (encore une belle actrice dont le cancer nous a privés) joue le rôle de Stacy, une garce qui va trahir son mari et provoquer un drame. Elle est souvent aguichante dans l'épisode et dans une scène nue sous la douche (mais l'on ne voit rien).

- Deuxième souvenir : la Midland académy où les envahisseurs préparent la guerre subversive ressemble à l'académie Alpha de L''invasion des terriens : même les couloirs se ressemblent, et lorsque Vincent revient avec des policiers, les salles qui abritaient des machines bizarres ont cédé la place à de sages salles de classe. Il en est de même il me semble avec l'académie Alpha lorsque Tara voit un cosmonaute....

- Troisième souvenir : Murray Matheson. Ce comédien a joué par la suite dans Banacek. Il est (moins que Michael Rennie) un de ces méchants plein de classe et menaçants que l'on n'oublie pas dans Les Envahisseurs.

Dans le prégénérique, un aviateur, Barney, le mari de Stacy, a un accident ; il transporte des passagers dont il ignore qu'ils sont des aliens. Mais dans l'accident, l'un d'eux est blessé et il ne saigne pas. Les envahisseurs pensent d'abord à le tuer mais ils ont besoin d'un pilote. Barney, trahi pour de l'argent par Stacy, finira par écraser son avion sur l'académie Midland.

Une fois de plus c'est un épisode haut de gamme, même si l'on a moins peur que dans Cauchemar ou L'innocent. Les scènes où l'on voit David Vincent prendre un autocar rappellent l'autre production de Quinn Martin, Le Fugitif. La paranoïa est à son comble quand Vincent visite l'académie, s'en échappe, revient avec des flics et est pris pour un fou. Nous sommes loin de ces épisodes très conventionnels où Vincent ne sera plus qu'un guide pour l'organisation des believers d'Edgar Scoville.

Vincent est tellement accaparé par sa lutte contre les aliens qu'il reste insensible aux charmes de Stacy, qui oublie toujours intentionnellement de porter son alliance au grand désespoir de son aviateur de mari. Il la méprise même lorsqu'elle tente de s'excuser lors de l'épilogue. Jean Berger conclut en disant "David Vincent laissait dans cette petite ville un être dont le comportement lui était plus incompréhensible que celui d'une créature d'une autre planète".

Lors de la première diffusion, j'ai cru que l'épisode se déroulait en 1970. On voit cette date sur le permis de conduire de Vincent, mais nous sommes encore au printemps 1967 et c'est la date d'échéance du permis. Ce genre de petits détails marque quand on découvre la série.

Vers la fin de l'épisode, il y a quelques longueurs, lors du piège tendu à l'aéroport, qui font que je ne donne pas la note maximum mais c'est un très bon épisode.

La critique de Denis Chauvet : 

Un épisode que je n’avais pas dû voir, car aucune scène n’a éveillé le moindre souvenir. L’intrigue est relativement simple : Barney Cahill, un pilote de charter, est engagé pour aller chercher tous les nouveaux envahisseurs débarquant sur la Terre vers une école de conditionnement au Nouveau-Mexique, un véritable nid d’aliens. Lorsque Vincent le rencontre, il n’a pas de mal à le rallier à sa cause et à échafauder un plan, mais sa femme cupide – la blonde aux yeux bleus Susan Oliver aussi sexy dans une robe rouge que noir – va tout faire capoter.

Contrairement à Patrick, je considère cet épisode comme relativement mineur. On n’y trouve pas de scène ‘marquante’ à la série (excepté l’envahisseur qui ne ressent aucune douleur et ne saigne pas dans la séquence initiale), et le dénouement est prévisible dès que Cahill apprend la trahison de Stacy, son épouse ; ce le fut pour moi en tout cas.

Peu de scènes sortent du lot, mais on retient David Vincent en visite dans l’académie, ce qui fait découvrir les techniques des envahisseurs, avec comme clou, la soirée dansante d’apprentissage. L’introduction est trop longue, la scène de la douche anodine et le tout se déroule sans grande surprise jusqu’à l’intéressant épilogue et l’énoncé d’un comportement plus incompréhensible que celui d'une créature d'une autre planète pour Vincent. À noter que ce dernier est quatre ans plus vieux que Roy Thinnes, né en 1938. La morale de l’épisode est exactement la même que celle de notre société actuelle : il suffit de mettre des billets sur la table pour que les cupides se soumettent aux envahisseurs…

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12. LA TRAHISON
(THE BETRAYED)

La critique de Patrick Sansano : 

Aïe ! Après de superbes épisodes comme Cauchemar et L'innocent, voici un épisode particulièrement kitsch, multipliant les scènes de coups de pistolets lasers, d'atterrissage de soucoupe au milieu de wagons dans un complexe pétrolier. Ces effets spéciaux sont très mauvais et multipliés ici donnent une catastrophe. Vincent retourne l'arme laser d'un alien contre ce dernier et il disparaît dans un brouillard rouge. La soucoupe qui atterrit au milieu des wagons, c'est vraiment too much... On dirait un épisode tourné dans un dépôt SNCF.

Il y a ici le vétéran Ed Begley (vu dans Le Virginien) qui reviendra en saison 2 dans Le labyrinthe. L'épisode a pour trame une bande magnétique qui permet de localiser la trajectoire pour l'atterrissage des soucoupes. Bref, rien de bien passionnant. L'épisode fut diffusé au début des années 70 sur TMC et RTL. Puis sur l'éphémère TV6 en 1986. Et enfin en 1987 lors de la diffusion de l'intégrale. Il mérite tout juste la moyenne, à déconseiller pour quelqu'un qui n'aurait jamais vu la série.

La critique de Denis Chauvet : 

Un bel épisode angoissant, à suspense et à multiples rebondissements. Le pétrole est l’arme à conquérir dans une gigantesque raffinerie infiltrée par les envahisseurs, un thème toujours d’actualité. Vincent a réussi, lors d’une action intrépide et hasardeuse, à s’emparer dans un vieux wagon-citerne d’une bande magnétique décrivant l’activité extraterrestre sur les champs de pétrole. Confier le développement à un spécialiste n’est pas le plus risqué, mais Carver, le magnat du consortium, a une fille, Susan, qui est éprise de David Vincent. La secrétaire est évidemment une alien qui va exercer un odieux chantage sur la jolie blonde pour obtenir des renseignements sur l’architecte. Susan se retrouve tiraillée entre empêcher un scandale pour son père et trahir David, l'homme qu'elle aime.

La distribution est très convaincante, que cela soit Carver (Ed Begley), le cryptographe en disgrâce et allié de Vincent (Norman Fell) et Susan, interprétée par la ravissante Laura Devon, en piste pour le titre d’’Invaders girl’, une actrice que je ne connaissais pas et qui arrêta sa carrière en 1967 ! À noter que ce n’est qu’au douzième épisode que Vincent se sert d’un appareil photo…et il l’utilise comme arme, alors qu’il contient des preuves plus faciles à exploiter que la bande ! Je trouve que les cristaux d’hypnose, utilisés deux fois, sont une arme qui facilite beaucoup trop la tâche des envahisseurs, et on s’aperçoit qu’ils procèdent comme le Spectre : échouer équivaut à une condamnation à mort…

Un choix cornélien s’impose à Vincent qui veut sauver sa bien-aimée (on le comprend), mais, malheureusement, l’amour n’a pas sa place dans ce combat de survie que mène l’architecte. Seulement trois bottes, à cause de l’erreur de scénario avec l’appareil photo, et parce que la fille meurt…

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13. LA TORNADE
(STORM)

La critique de Patrick Sansano : 

Voici encore un épisode incontournable. L'un de ceux qui ont fait la légende des Envahisseurs. Bien qu'étant de la saison 1, il fut diffusé en france en décembre 1971 juste après Alerte au rouge et La soucoupe volante.

Deux acteurs fabuleux dans l'épisode : Joseph Campanella, le patron de Mannix dans la saison 1, que l'on a vu aussi dans Le Fugitif et plus récemment, méconnaissable, dans Cold Case, et puis la très belle Barbara Luna (particulièrement à son avantage dans un Hawaii 5-0).


Dès le pré générique, on a peur, il y a le thème de Dominic Frontiere, quelqu'un cherche à faire tomber un arbre ou un poteau sur le professeur Gantley, un savant qui pense qu'une tornade qui se dirige sur Miami a une origine "non naturelle". Gantley est ami avec un prêtre, Joe Corelli, qui a une bonne, Lisa.

L'épisode fourmille de ce qui fait un épisode parfait des Envahisseurs : Vincent drogué, blessé et inconscient, en convalescence chez le prêtre, est attaqué par Lisa qui veut s'en débarrasser, mais prétendra au père Corelli que Vincent a voulu la violer.

Les scènes de tempête donnent à cet épisode une atmosphère oppressante. On se souviendra longtemps du moment où Vincent, coincé dans une voiture des aliens, supplie un policier de le prendre en charge. Ceux-ci, pour ne pas se compromettre, sont obligés de livrer Vincent au flic.

À l'intérieur de l'église, il y a une installation alien sophistiquée, on dirait un jeu de monopoly sur lequel les envahisseurs manipulent la tornade. Si l'assassinat de Gantley par les aliens lorsqu'il découvre le bateau qui provoque les tornades est saisissant, on peut regretter les effets spéciaux bon marché montrant un mat qui envoie des rayons vers les nuages. En 1971, sur une télé en noir et blanc, cela pouvait passer, mais aujourd'hui cela fait trés artificiel.

L'épisode sera l'avant-dernier exceptionnel de la saison 1 (il reste L'astronaute). Quant à la saison 2, vous allez être déçus.

La critique de Denis Chauvet : 

Cette fois-ci, les envahisseurs déclenchent des tornades et ils ont réquisitionné une église comme quartier général, qui sert de relais avec un bateau au large. L’intrigue est assez moyenne, et il y a peu de suspense, car on sait rapidement qui sont les ennemis : le pêcheur dès l’arrivée de Vincent à l’hôtel et la machiavélique Lisa quand elle apporte le thé drogué. L’architecte est venu voir un météorologiste qu’il ne rencontrera jamais : les deux hommes ont la conviction qu’une tornade dévastatrice sur les côtes de Floride à cette époque de l’année n’est pas ‘naturelle’ et le fait qu’une petite ville ait été épargnée est étrange.

L’interprétation est honnête, mais pas inoubliable, à part Joseph Campanella en Father Joe. Même Barbara Luna ne fait pas oublier Diane Baker ou Suzanne Pleshette en femme extraterrestre. L’épisode présente pour la première fois un envahisseur kamikaze, une nouveauté, mais la meilleure scène de l’opus est la confrontation de Vincent avec les deux envahisseurs dans l’église. Il faudra d’ailleurs tout l’épisode pour que le héros s’en remette ! Il y a aussi l’attaque de Lisa sur Vincent, drogué et en convalescence chez le prêtre, avant qu’elle prétende qu’il a essayé de la violer (assez osé pour l’époque !). Le reste est quelconque, à commencer par les effets spéciaux (sur le bateau et dans l’église) et le final qui laisse sur sa faim. Cet épisode ‘faiseur de pluie’ n’a pas les qualités, loin de là, de Dans sept jours le déluge des Avengers sur le même thème.

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14. PANIQUE
(PANIC)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode a été diffusé en 1969. En 1973, il fut le premier proposé dans Samedi est à vous.À chaque fois, je me suis demandé ce qu'on pouvait bien lui trouver. Certes, il y a les scènes où Nick Baxter/Robert Walker junior provoque la mort des terriens en les congelant, mais en dehors de cela, l'épisode nous fait mourir d'ennui. La scène de fin, où Baxter reçoit un coup de rayon depuis la soucoupe et meurt dans le brouillard rouge habituel, est ridicule.

Lorsqu'ils ont écrit Panique, les scénaristes devaient commencer à fatiguer : comment peut-on avoir dans une même saison Première preuve, La mutation, L'innocent, Cauchemar, La tornade, Guerre subversive et cet épisode fermier, avec RG Armstrong, un familier des années 60.

L'intérêt de l'épisode, c'est de voir la femme de Roy Thinnes, l'actrice Lynn Loring, qui a soi-disant rencontré Roy sur cet épisode. Faux et archi faux, ignorance de Télé Poche, Roy et Lynn se connaissaient depuis le début des années 60. J'avoue que je n'ai trouvé aucun charme à Lynn Loring, et que Roy Thinnes (qui ressemblait un peu à Paul Newman) était bien plus beau qu'elle. Mais bon c'est leur affaire. Depuis, Roy Thinnes a divorcé.

Cela dit, Panique est un épisode peu passionnant. Multi diffusé dans les années 70 et 80, alors qu'il est loin d'être indispensable.

La critique de Denis Chauvet : 

On tient là le premier épisode raté de la série. Le scénario est en effet cousu de fil blanc, et les personnages inintéressants. Un envahisseur (cultivé) porteur d’un virus mortel, pour tous ceux qu’il touche, est pourchassé par ses congénères, la police et David Vincent. Une mort lente pour lui mais rapide pour ses victimes qu’on retrouve congelées. On se demande pourquoi l’architecte tient absolument à sauver cet individu responsable de la mort d’une dizaine de personnes, et plus tard d’un pauvre chien ! Une balle, une lueur rouge et on attrape un des deux poursuivants…

Le seul (et maigre) intérêt est de voir Lynn Loring, qui épousera Roy Thinnes un mois après le tournage de cet épisode, dans le rôle d’une cruche qui se laisse embobiner par le virusé ! ‘Embrasse-le, idiote’ serait le crédo de ce récit bavard et stérile. L’interprétation est à oublier, et les personnages pâtissent du scénario ridicule dans des actions incohérentes : Madeline détache l’envahisseur, qui doit le conduire à des témoins qui peuvent prouver son innocence, le père grimpe à découvert sur la tour…Tout ça pour que le sinistre individu se fasse vaporiser comme un vulgaire moustique. Et puis, décidément, David Vincent a du mal à se remettre de ses blessures pour la seconde fois consécutive…À noter quelques répliques de l’envahisseur  qui ne passeraient pas aujourd’hui: ‘Vous et votre sale race !’. 

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15. L'ASTRONAUTE
(THE ASTRONAUT)

La critique de Patrick Sansano : 

C'est le dernier bon épisode de la saison 1.

D'emblée, cet épisode nous fait peur, très peur, avec les astronautes assassinés par des envahisseurs envoyant un brouillard rouge asphyxiant depuis un hélicoptère.

C'est aussi un épisode où nous apprenons que les envahisseurs n'ont ni œur, ni pulsations cardiaques. Hardy Smith -l'astronaute alien- est obligé, avant ses visites médicales, de simuler des battements de cœur avec un gadget qui ressemble à un rasoir électrique.

Peter Graves, le Jim Phelps de Mission Impossible, est la co-vedette de cet épisode dans lequel on découvre Ken Smith dans le rôle d'un homme de la NASA, à l'époque il n'était pas encore Edgar Scoville.

Le scénariste réussit à nous à flanquer la trouille, notamment lors de la scène du film retrospectif qui montre le visage de Hardy Smith après un attentat. Il a été défiguré mais Vincent, en visionnant le film, comprend que l'envahisseur de l'histoire est Hardy Smith.

Autre scène vraiment flippante : un mendiant ayant assisté à la mort des astronautes et vu l'étrange brouillard rouge, un policier alien avec une arme ressemblant à un diamant lui lave le cerveau, et l'homme ensuite est hébété et a perdu la raison. Ce genre de choses persuade Gavin Lewis (Peter Graves), ancien astronaute, que David Vincent a peut-être raison.

La scène finale où la propre épouse de Hardy Smith tente de convaincre la NASA que son mari est un imposteur est poignante.

Cet épisode plaira particulièrement aux fans de Mission Impossible - pour Peter Graves -, mais c'est un très bon épisode.

La critique de Denis Chauvet : 

Une aventure maintes fois rediffusée qui reste en mémoire : le brouillard rouge lâché par un hélicoptère, le pêcheur hypnotisé par les cristaux, la substitution de l’astronaute…Le récit ne présente pas de surprise, seulement la confirmation que les envahisseurs, privés de battement cardiaque, ont la faculté de s’introduire partout, dont cette mission, qui consiste à déterminer les structures de la lune.

L’opus est bavard, sans séquence d’anthologie, et lasse à la rediffusion. L’un des intérêts de l’épisode est la présence de Peter Graves (quelques mois avant de devenir Jim Phelps de Mission impossible), et aussi de Joanne Linville, une habituée des séries (Kojak, Les rues de San Francisco…), qui met beaucoup de temps à se rendre compte de l’imposture….. Contrairement à de nombreuses aventures jusqu’à présent, Vincent n’a pas beaucoup de mal à convaincre le chef de la sécurité de la présence des envahisseurs. Tourné environ deux années avant le pas d’Armstrong sur la lune, l’épisode reste une curiosité, mais n’est pas une des grandes réussites de la série.

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16. LE MUR DE CRISTAL / LE CRISTAL MYSTÉRIEUX
(WALL OF CRYSTAL)

La critique de Patrick Sansano : 

Même problème que Guerre subversive : Jean Berger nous annonce le titre de l'épisode Le mur de cristal alors que le titre inscrit est Le cristal mystérieux.

La première fois que j'ai vu cet épisode, en 1969, je l'avais trouvé formidable : on voit le frère et la belle-sœur de David, il y a une usine où les envahisseurs tendent un piège à Vincent et sont là avec leurs combinaisons vertes et leurs pistolets sèche-cheveux laser. Et toute l'usine, en manipulant un simple levier, disparaît dans un brouillard rouge.

Quelques années plus tard, j'ai trouvé cet épisode complètement gnan gnan et raté. Certes il y a Peggy Lipton de La Nouvelle Équipe et Twin Peaks en jeune mariée dans le pré générique. Il y a cette scène où, un scientifique analysant le cristal, un envahisseur arrive et provoque son asphyxie.

Mais la vie de famille de David est peu passionnante : après avoir découvert son ex fiancée dans L'innocent, voici son frère, le docteur Bob Vincent (Linden Chiles) qui jouera infiniment mieux en Jeremy Mace dans l'épisode Action de commando. Julie Sommars en belle-sœur de Vincent joue bien mal. L'épisode a plu à l'enfant que j'étais en 1969, mais je suis très vite tombé de haut, dès la rediffusion de 1973.

Enfin, Edward Asner (le héros de Lou Grant) peine à nous faire croire à son personnage de Taugus, qui s'efforce de tout faire pour être menaçant. Il est vrai que le script n'est pas à la hauteur.

La critique de Denis Chauvet : 

Après la fiancée de Vincent (dans L’innocent), nous rencontrons son frère et sa belle-sœur, ce qui constitue la grande originalité de l’opus. David Vincent a réussi à convaincre un journaliste renommé que les aliens sont sur Terre grâce à une roche cristalline, supposée détruire l’oxygène, retrouvée sur les lieux du décès par suffocation d’un couple de jeunes mariés. Pour persuader l’architecte de se discréditer, les envahisseurs kidnappent son frère et le retiennent dans une usine désaffectée.

L’épisode aurait pu être plus convaincant avec une meilleure interprétation et le twist de l’échange modifié : le plan de soumission totale élaboré par Vincent ne tient pas debout. En fait, les meilleurs moments de cette aventure moyenne se situent au début et à la fin, où les deux frères sont confrontés à la disparition de l’usine puis au policier à l’auriculaire raide. Néanmoins, la scène de l’épisode est l’assassinat du scientifique. En définitive, un opus très inégal, et on se dit que le coup du chantage au frangin peut recommencer dès que David Vincent aura trouvé une preuve irréfutable. Au moins, maintenant, le couple sait et ne pense pas que David est malade. Pour conclure, la phrase de l’épisode: ‘When a man stopped chasing women, he‘s old’.

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17. LE CONDAMNÉ
(THE CONDEMNED)

La critique de Patrick Sansano : 

Voilà l'épisode qui conclut la saison 1 mais ressemble à un épisode saison 2. Nous n'avons plus droit à la superbe musique de Dominic Frontiere mais à une sorte de soupe.

Nous avons découvert l'épisode seulement en 1987 sur TF1. Ralph Bellamy, qui joue le rôle principal Morgan Tate, un homme qui possède des documents sur les envahisseurs, interprétait dans le pilote de la série L'Immortel le rôle du médecin découvrant la nature du sang miraculeux de Ben Richards.

Il y a une scène qui m'a fait prendre un fou rire involontaire dans cet épisode : Vincent raconte ce qui lui est arrivé. Il décrit ce que nous avons vu, mais c'est tellement absurde qu'on ne peut qu'éclater de rire. Deux personnages d'une autre planète ont tiré avec un pistolet laser sur une voiture accidentée, ce sont des créatures d'un autre monde etc... Lorsqu'il raconte cela, sans nuance, on a envie de rire et on comprend que les autres prennent David pour un fou.

L'actrice Marlyn Mason (une habituée des séries comme Mannix, Banacek, Hawaii 5-0, Le Fugitif) est bien jolie en fille de Morgan Tate, une fille têtue qui se met du côté des aliens contre son père par naïveté. Mais, bon cela ne suffit pas à faire un bon épisode des Envahisseurs, surtout pour conclure une saison.

La critique de Denis Chauvet : 

En désaccord total avec Patrick sur cet épisode, qui est le meilleur opus depuis The Betrayed (Trahison), qu’il n’appréciait pas non plus. C’est vrai que la musique de Dominic Frontiere n’est pas audible, mais le plus important réside dans le scénario. Et de ce côté-là, sans être parfait, il tient la route. Certes, la bagarre puis l’évasion peu crédibles dans la scène d’ouverture sont le point faible, mais la suite relève le niveau, à commencer par la petite fille, témoin de la désintégration du camion. Tate, un directeur de laboratoire, contraint de louer son entreprise par manque de financement, a découvert qu’elle est gangrénée par les aliens. En fuite et présumé mort, les envahisseurs se servent de sa fille pour récupérer un document qu’il a dérobé.

David Vincent est mis sur la touche par le chef des extraterrestres (Murray Hamilton, un habitué de séries cultes US) qui le fait accuser de meurtre, mais il s’associera à Tate pour faire échouer le plan funeste des envahisseurs, ce qui condamnera onze de leurs chefs. L’interprétation est convaincante avec également Ralph Bellamy, présent sur les écrans américains pendant un demi-siècle, et la jolie Marilyn Mason qui joue sa fille involontairement du côté des aliens par dépit envers son père ; l’actrice est inoubliable dans l’épisode des Rues de San Francisco, Qui a tué Helen French ? La scène de l’opus se situe dès le début de l’épisode, juste avant l’agression par le garde, lorsque Vincent, sidéré, observe deux électriciens près d'une clôture assembler des fils électriques et s’électrocuter tout en restant indemnes. Dans cette aventure, nous voyons également Vincent menotté et son avocat lui conseiller de plaider la folie ! Avec cette victoire importante pour l’architecte, la saison se termine honorablement…

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Crédits photo : TF1 Vidéo.

Images capturées par Patrick Sansano.

Les Envahisseurs - Bonus Les Envahisseurs - Saison 1

Les Envahisseurs

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COUP DE COEUR - Fan des Envahisseurs? La dernière édition de l'excellente émission Le Magazine des Séries animée par Christophe Dordain, et seule émission radio en France à parler chaque mois des séries cultes, y consacrait une émission spéciale. Réécoutez là sur le site Le Quotidien du Cinéma (émission du 25 avril): http://www.lequotidienducinema.com/podcasts/A cette occasion, nous vous proposons de retrouver le générique de la première saison!Retrouvez notre grand dossier consacré aux Envahisseurs par Patrick Sansano sur Le Monde des Avengers: http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/les-envahisseurs-1967-1968Rejoignez la discussion autour des Envahisseurs sur notre forum: http://avengers.easyforumpro.com/t313p480-serie-les-envahisseurs

Posted by Le Monde des Avengers on Friday, May 1, 2015

L’origine de la série « Les Envahisseurs » se trouve dans un film de 1956 « L’invasion des profanateurs de sépultures » (« Invasion of the body snatchers ») de Don Siegel, adapté d’un roman de Jack Finney « The Body Snatchers » publié un an plus tôt.

Dans le roman et dans le film, les Etats Unis, alors en pleine guerre froide avec l’URSS, font l’objet d’une invasion par des extra-terrestres qui prennent possession de corps humains. Nous sommes en pleine paranoïa anti-communiste.

Finney d’ailleurs s’était inspiré de l’air du temps et certains l’ont accusé d’avoir plagié d’autres auteurs, entre autres Robert A. Heinlein qui avait publié en 1951 une histoire d’invasion assez similaire, « The puppet masters ».

Au début des années 60, le scénariste Larry Cohen proposa à la chaîne ABC le concept d’une série sous le format d’épisodes de 30 minutes dans laquelle des extra-terrestres envahiraient la Terre en prenant une apparence humaine. Un seul homme serait au courant de leur présence et tenterait de prévenir ses semblables. Cohen imagina que ces extra-terrestres auraient une particularité : un œil dans la paume de la main (Le chanteur Jean-Louis Murat s’en servira pour l’un de ses clips dans les années 90). La détente avec l’URSS s’étant produite, seul l’aspect « paranoïa » demeure dans cette invasion invisible où votre voisin, votre meilleur ami, peut être « un des leurs ».

ABC décida de confier le projet à Quinn Martin, producteur à succès, lequel rejeta les scripts de Larry Cohen et voulut passer au format 50 minutes.  Il porta son choix, pour incarner le héros David Vincent, sur le comédien Roy Thinnes, alors engagé sur le tournage d’une série, « Un été long et chaud » (« The long hot summer »). Ce choix déplut fortement à Larry Cohen qui déjà déçu par les modifications apportées à son projet, décida de quitter la série avant même son début. Il restera crédité comme « créateur ».

« Les Envahisseurs » ressemble beaucoup, par son schéma, à l’autre série du moment de Quinn Martin « Le Fugitif » : un héros solitaire qui court de villes en villes d’un bout à l’autre des Etats-Unis dans chaque épisode. Ce concept fut aussi utilisé par « Match contre la vie » (« Run for your life ») 1965-68, série de Roy Huggins, et « L’Immortel » (« The Immortal ») 1969-71 de Robert Specht.

Toutefois, Quinn Martin puisa dans les scripts rejetés de Cohen lors de la première saison, reconnaissant leurs qualités, même si l’auteur ne fut jamais explicitement crédité au générique : les papillons qui dévorent de la viande dans l’épisode « Cauchemar », l’extra-terrestre qui revient à sa forme originelle dans « Genèse ». L’œil dans la paume de la main fut remplacé par un auriculaire raide, ce qui constituait l’économie d’un effet spécial peu ragoûtant.

Bien que le choix de Roy Thinnes ne faisait pas l’unanimité, Quinn Martin était prêt à demander aux scénaristes de « Un été long et chaud » de faire mourir son personnage afin qu’il soit libre pour le tournage des « Envahisseurs ». Mais la série en question fut annulée au bout d’une saison.

La série fut tournée aux studios Samuel Goldwyn à Santa Monica, mais aussi à Vasquez Rocks, ainsi qu’à Pasadena, à la frontière mexicaine.

Au fil des épisodes, nous en apprenons un peu plus sur la nature des envahisseurs. Dans le pilote, David Vincent découvre qu’ils ont besoin d’être régénérés pour conserver leur forme humaine. Il faut attendre l’épisode 3, « La Mutation », pour les voir disparaître dans un halo rouge lorsqu’ils meurent. Dans l’épisode 10 « le rideau de lierre », un aviateur constate que blessés, ils ne saignent pas. Dans le 14, « L’astronaute », on constate qu’ils peuvent simuler des battements de cœur. L’oxygène les tue, et leur planète (dont nous ne connaitrons jamais le nom ni la situation dans la galaxie) est en train de mourir, ce qui les oblige à l’exode.

La première saison, qui comporte 17 épisodes, conserve le canevas du héros solitaire en proie à une incompréhension totale.

Dans la saison 2, qui débute à la rentrée 1967, ce concept continue un certain temps. Dans l’épisode 2 « La soucoupe volante », nous découvrons l’intérieur d’un vaisseau spatial, David en prenant possession d’un. Il a été entrevu dans la saison 1 dans plusieurs épisodes, notamment « L’innocent ». Dans l’épisode 5, « L’ennemi », nous découvrons enfin un envahisseur sous sa forme d’origine, ce qui nous avait été caché dans la saison 1 dans l’épisode « La genèse » où l’on suggère mais ne montre rien. Notons cependant que dans l’épisode 7 de la saison 2, « Les spores », on suggère une origine végétale aux envahisseurs, digression qui ne dure que le temps de cet épisode, le 24e donc.

Les téléspectateurs cependant se lassent de ce héros aux histoires répétitives et une innovation est faite dans l’épisode 14 « Les défenseurs ». David convainc un milliardaire, Edgar Scoville (Ken Smith), de mettre ses forces à son service pour continuer le combat. Ce gros changement de direction scénaristique banalise la série qui perd beaucoup son aspect terreur et paranoïa. Alors qu’une saison 3 était en phase d’écriture, la série s’arrête définitivement, sans épisode de conclusion, avec « Inquisition, 26e opus de la saison 2 et donc 43e épisode au total le 26 mars 1968.

Les américains passent à autre chose et pendant trente ans, la série ne sera pas rediffusée. Elle débarque en France le jeudi 4 septembre 1969 et connaît un triomphe qu’elle n’a jamais obtenu dans son pays d’origine. 13 épisodes sont diffusés jusqu’au 27 novembre 1969, 11 de la saison 1, et deux de la saison 2, « Les défenseurs » et « La rançon ».

L’ORTF achète alors 13 nouveaux épisodes qui seront programmés de novembre 1971 à février 1972. A l’exception de 2 épisodes de la saison 1  (« Le rideau de lierre », « La tornade »), ce sont 11 épisodes de la saison 2 qui sont diffusés. Les 26 épisodes font l’objet de plusieurs rediffusions dès septembre 1973. En juillet 1984, Antenne 2 propose un 27e épisode inédit, « Vikor ». Puis l’intégrale de la série est pour la première fois proposée à l’été 1987.

Entre-temps, en 1977, dans le cadre de l’anthologie « Voyage dans l’inconnu », Quinn Martin propose un remake du pilote des envahisseurs « Première preuve » sous le titre « Les Nomades », avec David Birney, qui sera diffusé par TF1 en novembre 1978. A la fin de cet épisode, le héros alter-ego de Vincent, Paul Rogers, ancien du Vietnam, est interné dans un asile. En 1980, Quinn Martin produit le téléfilm « Le cauchemar aux yeux verts » (« The aliens are coming ») qui sans jamais citer David Vincent, reprend le principe de l’invasion. On y voit notamment le vaisseau de l’intérieur, arrivant sur Terre, comme dans le générique de la série. Il est question comme dans le pilote « Première preuve » d’une centrale hydro-électrique. Mais c’est un téléfilm sans lendemain.

Pendant des années, l’acteur Roy Thinnes se battra pour reprendre la série, et écrira en 1987 avec Larry Cohen et Sam Rolfe, l’un des créateurs de la série « Des agents très spéciaux », une suite, expliquant ce qui s’est passé de 1968 à 1987. Le projet constituait en un téléfilm de trois heures et avait été accepté par ABC. C’est alors que la chaîne fut rachetée par Capitol Cities et le projet tomba à l’eau.

 

En 1995, voguant sur le succès de « X Files », un téléfilm sera enfin tourné, dans lequel Roy Thinnes ne fait qu’une apparition passage de relais au nouveau héros Nolan Wood, incarné par l’excellent Scott Bakula. Malheureusement, ce téléfilm n’a qu’un lointain rapport avec la série et constitua une déception. Aucun des canons de la série ne fut respecté. Au point que ce « pilote » ne donna pas lieu à une nouvelle série.

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