Hawaï Police d'État (1968-1980) SAISON 12 1-2. Un lion dans la Lune (A Lion in the Streets) 3. Même les policiers pleurent (Who Says Cops Don't Cry) 4. La Fin du paradis (Though the Heavens Fall) 5. Le Mauvais signe (Sign of the Ram) 6. Les Bons employés sont rares (Good Help Is Hard to Find) 7. L'Image de la peur (Image of Fear) 8. Sers-toi de ton arme (Use a Gun, Go to Hell) 12. Le Labyrinthe infernal (Labyrinth) 13. L'École des assassins (School for Assassins) 14. Le Souvenir du bon vieux temps (For Old Time's Sake) 15. La Solution miracle (The Golden Noose) 16. Le Vol des bijoux (The Flight of the Jewels) 17. Question d'ombres (Clash of Shadows) 18. Un oiseau à la main (A Bird in Hand...) 1-2. UN LION DANS LA LUNE Pour vice de procédure, le gangster Tony Alika (Ross Martin), représentant de l'organisation criminelle Kumu, est libéré à la grande rage de Mc Garrett qui vient d'accueillir un nouvel homme dans son équipe, Truck Kealoha (Moe Keale). 3. MÊME LES POLICIERS PLEURENT Dans cet épisode réalisé par Jack Lord, nous allons voir arriver une nouvelle recrue, Lori Wilson (Sharon Farrell). Tout commence par un cambriolage qui tourne mal. Terry Pryor (Leeannah Roberts), une blonde avec des lunettes noires, vole son pistolet à un gardien. C'est le moment que choisissent pour attaquer un groupe formé de Lloyd Dawson (Darrell Fetty), d'un black, Otis (Johnny Walker), d'un chinois affublé d'une coiffure improbable, Reed (Reggie Ho). 4. LA FIN DU PARADIS Formidable épisode qui emprunte à de nombreuses références, mais dont le fondement se retrouvera en 1983 dans le film "La nuit des juges" (1983) avec Michael Douglas et Hal Halbrook. 5. LE MAUVAIS SIGNE Tout d'abord, on ne comprend pas pourquoi sont crédités au générique Duke et Truck alors qu'ils n'apparaissent pas dans l'épisode. 6. LES BONS EMPLOYÉS SONT RARES Pour comprendre ce magnifique épisode, qui risque à la première vision de laisser des points d'interrogations à ceux qui n'ont pas vu « Un deuil dans la famille » (10-24), « Numéro un à éliminer « (11-12 et 11-13), « Les coulisses de l'affaire » (11-17), « Un lion dans la lune » (12-01), « Hawaii police d'état » étant devenue une série/feuilleton, il faut faire un petit rappel. 7. L'IMAGE DE LA PEUR Splendide et original épisode. Il marque la toute dernière apparition à l'écran de la belle Linda Marsh. Celle-ci a choisi de prendre une retraite anticipée à...40 ans. Pour mémoire, j'ai découvert cette comédienne dans le film "Homebodies" sorti en France sous le titre "La tour des monstres". Elle a fait du théâtre avec John Gieguld, et fut une vedette invitée de "Mannix", "Les mystères de l'ouest", "Les rues de San Francisco", "L'homme qui valait trois milliards". Elle avait quarante ans en 1979. Ressemblant un peu à Jessica Walter, j'ignorais que la coquine avait tourné un film X, "Stop" de Bill Gun (jamais distribué). 8. SERS-TOI DE TON ARME Cet épisode est un remake de "Le journal de l'assassin" (07-23). Un pistolet qui passe de mains en mains et fait des victimes. Cela ne date pas d'ailleurs de "Hawaii Police d'état" puisque dans "Alfred Hitchcock présente", l'opus "Haut les mains!" était sur le même thème. 9. LA VOIE DE LA TERREUR Episode sans Kimo ni Lori. 10. LA TOMBE Episode sans Truck. Conseil d'ami, zappez cet épisode, j'ai eu du mal à tenir jusqu'au bout. Il est ennuyeux à mourir, incohérent, mal joué, et devient un sérieux concurrent pour le plus mauvais épisode de toute la série, pire que la saison 7, c'est dire ! 12. LE LABYRINTHE INFERNAL Jack Lord aurait dû nous prévenir : qu'il allait faire une saison 12 tout en prenant sa retraite. On ne le voit ici qu'au début et à la fin. Il laisse l'enquête à la cruche Lori et à Kimo. Dans l'épisode apparaît aussi Duke. 13. L'ÉCOLE DES ASSASSINS Cet épisode est un cas à part : en soit, il est excellent, mais complètement hors sujet dans "Hawaii police d'état". 14. LE SOUVENIR DU BON VIEUX TEMPS Premier épisode avec uniquement William Smith et Jack Lord. Trois jeunes gamines délinquantes en maison de redressement tentent de voler un collier chez un bijoutier. Elles se sauvent et leur complice, Willie McFee (Peter Bromilow) leur permet de fuir car il les attendait avec sa voiture. 15. LA SOLUTION MIRACLE Enfin, un bon épisode pour relever le niveau. Par certains côtés, celui-ci copie un peu le "James Bond" "Goldfinger" avec l'utilisation d'un rayon laser et la présence d'une casse de voiture (Celle où Oddjob avait conduit un gangster et sa voiture). 16. LE VOL DES BIJOUX Pour la première fois, un acteur qui figurait au générique est licencié en pleine saison et voit son nom retiré. Sharron Farrell n'a pas été convaincante et Jack Lord a pris la sage décision de continuer la saison sans elle. 17. QUESTION D'OMBRES Quel dommage, voilà un épisode parfait, qui mériterait quatre melons, mais où le responsable du casting a fait une erreur monumentale : confier à Albert Paulsen, vu plusieurs fois dans la série ("L'affaire du Guarnérius", "Neuf, dix : mort") le rôle d'un ancien nazi. Paulsen est le mafioso américain idéal. Il a joué dans "Les incorruptibles". Lui faire jouer un nazi, c'est comme confier à Michel Galabru le rôle de Superman. Dommage, vraiment dommage, car à part cette bourde énorme, l'épisode serait proche de la perfection. 18. UN OISEAU À LA MAIN Si tous les épisodes de la saison 12 avaient été de cette qualité, CBS aurait renouvelé la série pour une saison 13. 19. SITUATION DÉPLAISANTE Un épisode daté de 1979 et non diffusé dans l'ordre de production puisque CBS le programma le 29 mars 1980. On y retrouve la pesante Sharon Farrell qui a été débarquée de la série par Jack Lord. 20. MES BONS VŒUX Il y avait deux façons de terminer la série : de manière réaliste voire tragique, ou légère. C'est cette option qu'à choisi Jack Lord en demandant à Frank Telford d'imaginer l'affrontement final (final vraiment ?) entre l'homme qui persécute Mc Garrett depuis le pilote de 1968 "Le cocon", Wo Fat (Khigh Dhiegh) et le policier. Crédits photo: Paramount. Images capturées par Patrick Sansano. |
Hawaï Police d'État (1968-1980) SAISON 11 1. Une grosse fatigue (The Sleeper) 2. Horoscope pour un meurtre (Horoscope for Murder) 3. La Livraison fatale (Deadly Courier) 4. Philip Christie (The Case Against Philip Christie) 5. Des petits problèmes (Small Potatoes) 6. Tonnerre lointain (A Distant Thunder) 7. Le Masque de la mort (Death Mask) 8. La Pagode (The Pagoda Factor) 9. Il y a bien longtemps (A Long Time Ago) 12. Numéro Un à éliminer [1/2] (Number One with a Bullet [1/2]) 13. Numéro Un à éliminer [2/2] (Number One with a Bullet [2/2]) 14. Meighan (The Meighan Conspiracy) 15. Willy (The Spirit Is Willie) 16. A grands coups (The Bark and the Bite) 17. Les Coulisses de l'affaire (Stringer) 18. Exécution (The Execution File) 19. Un problème personnel (A Very Personal Matter) 1. UNE GROSSE FATIGUE
Début en fanfare pour cette saison 11. La musique est réorchestrée comme à chaque nouvelle saison, mais sans jamais s'écarter du thème de Morton Stevens, comme le fait le remake. Trois acteurs au générique : Jack Lord, James Mac Arthur et Herman Wedemeyer. Le plan où figurait Chin Ho est remplacé par une vue de la statue de Kamehameha, et d'un croiseur militaire en haute mer. C'est Barry Crane, l'un des spécialistes de "Mannix", qui met en scène l'épisode, où il nous proposera des scènes nocturnes, comme il les affectionne dans la série avec Mike Connors. L'épisode débute de façon trompeuse. Un cambrioleur pénètre dans une maison. La propriétaire le surprend et l'abat alors qu'il levait les mains pour se rendre. Peu après, Steve reçoit un coup de fil de Washington. Ce n'est plus Jonathan Kaye mais Arnold Dixon (Harry Williams) qui donne les ordres depuis Washington. Il avertit Mc Garrett qu'un de ses agents vient d'être tué à Honolulu, et qu'il envoie sur place un enquêteur du FBI, Glen Fallon (Steve Kanaly, Ray dans "Dallas"). Le mort n'est autre que le cambrioleur, James Walden (Vic Leon) - et non Vic Walden, IMDB est pris en flagrant délit d'erreur! La "propriétaire" est une scientifique allemande, Sonya Hansen (Maria Perschy). Avant même l'arrivée de Fallon, Steve et Danny enquêtent sur Walden et découvrent qu'il a laissé poste restante, sous le nom de "James Connery" (Clin d'oeil à 007), une liste de noms : Conrad, Abikoff, Kent, Lopaka, Rathman, Hansen et une note "Sleeper" (agent dormant), mentionnant que l'un d'eux est un membre du KGB soviétique. L'épisode, passionnant, a un peu vieilli. Par exemple, les scientifiques arborent des cassettes vidéos comme dernier cri de la technique, ce qui date la série. De plus, ils diront à Mc Garrett, qui demande s'il y aura une troisième guerre mondiale lancée par les russes, " non pas s'il, mais quand ?". Arrivé à Hawaii, Glen Fallon conduit Mc Garrett à la fondation March, couverture Hawaiienne d'un grand centre d'entraînement du FBI. Il lui présente le docteur Rathman (Andrew Duggan, héros de "Le ranch L"), directeur du centre. Le centre est tellement surprenant qu'il aurait pu figurer dans "The Avengers", et rappelle parfois l'académie des Midlands dans "Les Envahisseurs" - Le rideau de lierre. Jugez plutôt. Des volontaires de l'armée américaine servent de cobaye à Rathman, tel ce sergent que le savant hypnotise et fait déchirer une photo du drapeau américain. Ailleurs, on voit deux joueurs d'échecs qui s'affrontent depuis des heures. C'est un véritable centre d'entraînement, tel qu'on le voit davantage dans les séries d'espionnage que chez Mc Garrett. Très vite, Rathman est le suspect de Steve. Il collectionne les armes et c'est un de ses pistolets qui a tué Warren. Le savant prétend qu'on le lui a volé. Peu après, Sonya Hansen suit dans un garage souterrain le docteur Conrad (James Ferrier) et l'écrase contre un mur. Sa voiture est identifiée et elle accepte de se soumettre au détecteur de mensonge. Steve comprend qu'elle a agi sous l'emprise d'hypnose en tuant Warren puis Conrad. Coup de théâtre : sur le yacht de Rathman, Danny trouve le cadavre du docteur Kent (John Hunt). Steve balance son "Book'im Danno". Aux arrêts domiciliaires, Rathman hypnotise avec un médaillon son gardien et prend la fuite. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Rathman prouve son innocence en se rendant à Mc Garrett qui de plus en plus à des soupçons sur... Glen Fallon. L'espion dormant du KGB, c'est lui. Il se nichait sagement près du chef Arnold Dixon à Washington. C'est lui qui à distance a télécommandé le premier meurtre. Il s'est trahi lors du test de détecteur de mensonge de Sonya Hansen. Elle a en effet pris peur lorsqu'il s'est approché d'elle. Ce premier épisode sans faute, suivi de "Horoscope pour un meurtre" (rare épisode de la saison 11 à avoir été souvent rediffusé) permettent à la saison 11 de commencer une nouvelle ère avec un minimum de collaborateurs pour Mc Garrett. Le titre français est nettement moins approprié que la VO "The sleeper". 2. HOROSCOPE POUR UN MEURTRE
Seul épisode des ultimes saisons multi-diffusé en France, et donc assez connu, « Horoscope pour un meurtre » part du postulat que l'astrologie est une science exacte. Si l'on dépasse cette invraisemblance du scénario d'Arthur Bernard Lewis, magistralement mis en scène par Ralph Levy, l'épisode permet de goûter à un suspense intense. L'atout de cet opus, c'est la comédienne Samantha Eggar, dans le rôle de Agnès du Bois. Au sommet de sa carrière, l'actrice anglaise joue ici son rôle de cartomancienne sans jamais tomber dans l'hystérie ou la parodie. Mc Garrett voit donc un jour débarquer dans son bureau Agnès qui lui déclare très calmement qu'elle connaît l'horoscope d'un serial killer et peut prédire la date, l'heure et le lieu de son prochain forfait. Bien entendu, Steve accueille avec un certain sourire cette ravissante inconnue, jusqu'au moment où sa prédiction s'avère exacte. Il la soupçonne alors du meurtre, mais la femme a un alibi en béton. Mc Garrett se force alors à s'intéresser à l'astrologie à laquelle il ne croit pas. L'intelligence du scénariste est de nous donner un coupable en pâture assez rapidement. Il s'agit d'un jeune hawaiien, Rick Makulu (Kimo Kahoano), boy friend jaloux de la jolie Cindy Rawlins (Kerry Sherman), cliente de notre Elisabeth Teissier locale. Cindy veut savoir si ses relations avec Rick sont sérieuses, et s'ils ont un avenir ensemble, et lui donne son signe astral. Miss Du Bois va donc travailler sur ce sujet avec le sérieux d'une scientifique. L'épisode fourmille de langage ésotérique. Rick est jaloux d'un client et ami de l'astrologue, Mel Burgess (Tab Hunter) qui, à l'opposé du jeune homme, symbolise l'américain moyen bien sous tous rapports, en costume cravate, la coiffure impeccable. Le jeu d'acteurs entre Samantha Eggar et Jack Lord est un régal. On sent une complicité de comédiens confirmés, sans les approximations des actrices locales qu'utilise souvent la production. Samantha Eggar dont a pu admirer le jeu dans « L'obsédé », « La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil » et la série « Anna et le roi » avec Yul Brynner (Une saison, 1972, diffusée en France en mars 1973) est d'un niveau artistique bien supérieur aux guest de « Hawaii police d'état ». Ainsi, l'expression d'horreur dans le regard que Samantha arbore lorsqu'elle découvre que Mel a échangé sa fiche avec celle de Rick qu'il vient de « suicider » en simulant une pendaison, est un des grands moments de l'épisode. Il n'y a aucune raison à cette série de meurtres tout simplement parce que « le tueur à l'horoscope » est complètement fou. Lorsqu'Agnès lui demande son mobile, il répond : « Ils devaient mourir ». La scène finale se déroule dans un centre astrologique qui rappelle, par certains côtés, le futuroscope de Poitiers. Avant de lancer son « Book him Danno » à un Mel qui a pris en otage Agnès et a perdu l'esprit, Steve va devoir le persuader, en prenant l'optique d'un astrologue et non d'un flic, que les planètes lui ordonnent de se rendre. Tout cela sans rire. C'est en fait la prouesse du metteur en scène de nous faire croire à cette histoire qui sur le papier n'a strictement aucun brin de crédibilité. Il faut dire que le comédien Tab Hunter passe du type bien sous tous rapports au criminel halluciné avec un talent rare. Un épisode que l'on peut voir et revoir toujours avec le même plaisir même en sachant le nom du coupable. 3. LA LIVRAISON FATALE
Deux thèmes sont abordés ici : Le lavage de cerveau, déjà présent dans « La bête » (02.06) et la torture, évoquée dans le pilote « Le cocon (01.01). La différence consiste ici dans le traitement du sujet, montré de façon réaliste. Exit Wo Fat et ses équipées dignes de Blofeld et de Rastapopoulos. Les services secrets chinois sont ici sous les ordres d'une ravissante jeune femme, dont nous ne connaîtrons que l'identité d'emprunt, Marla Kahuana (Irène Yah- Ling Sun). Aussi belle que diabolique, elle va soumettre ce pauvre Danny à de telles tortures qu'il ne faut guère s'étonner que l'épisode n'ait plus été diffusé depuis plus de vingt ans en France. C'est tout, sauf un programme familial. Le rythme ici, réalisme oblige, est plus long, et les péripéties et l'action sont sacrifiées au profit d'une tentative de construire un récit d'espionnage digne de John Le Carré et s'éloignant complètement de Ian Fleming. Sur quatre actes qui séparent l'épisode, deux sont consacrés au « conditionnement » de Danny pour tuer Mc Garrett et dérober un précieux attaché-case rempli de documents secrets, apporté à Honolulu par un avion de l'US Air Force. Bien entendu, le téléspectateur est complètement dérouté, un peu comme le furent les afficionados de 007 lors du passage de relais de Pierce Brosnan à Daniel Craig. Un agent secret, Walter Sherman (John Zenda), porte une malette mortelle à l'un de ses correspondants. Visiblement sous hypnose, l'homme s'arrange pour s'éclipser lorsque la combinaison est faite pour ouvrir la malette qui explose. On constate que l'équipe Five O limitée à trois personnes, Steve, Danny et Che Fong, est un peu maigre par rapport à celle des premières saisons. Notons aussi que l'idée de remplacer Che Fong par une femme a été abandonnée. Ici, c'est un anonyme et terne technicien qui se substitue au personnage. En se rendant au magasin Hakima, le trio échappe à une explosion mortelle. Le gérant est tué. Danny commet alors l'erreur de se rendre seul au siège social de l'entreprise, dirigé par Marla Kahuana. Au début, la séquence semble téléphonée. Les bras du fauteuil sur lequel s'assied Danny sont truqués et permettent à une équipe de surveillance d'espions chinois de prendre ses empreintes et de déterminer qui il est. On pense à Steed sur le fauteuil dans l'usine du docteur Armstrong dans « Les cybernautes ». Mais ensuite, ayant commis l'erreur d'accepter une tasse de thé, Danny est drogué et se retrouve prisonnier. S'ensuivent de longues scènes de tortures à la « gégène » comme on en n'a jamais vu dans la série. Le but est de lui faire un lavage de cerveau pour qu'il oublie l'identité de Marla, censée devenir la maîtresse d'une nuit. James Mc Arthur révèle ici un potentiel inexploité. Il est parfaitement convaincant en homme perdant tous repères. On comprend que la production a décidé de changer son fusil d'épaule et de donner un sang neuf à la série. Mais cela ne la sauvera pas de l'annulation après une saison supplémentaire. Happy end oblige, Danny ne tuera pas Steve et Marla sera arrêtée. La scène finale à l'aéroport, où Danny dérobe l'attaché case d'un nouvel agent secret, renoue avec le suspense habituel de la série. Seul bémol, la présence d'un médecin hindou, Rajah Sin (Colin de Silva) au milieu des espions chinois, n'est jamais explicitée et n'apporte rien à l'histoire. 4. PHILIP CHRISTIE
Après avoir innové dans le précédent épisode, l'équipe de production nous désoriente totalement avec cet opus ennuyeux, mollasson et qui relève de l'OFNI (Objet filmé non identifié). Jugez plutôt : Philip Christie (Lou Richards) a une liaison avec Shirley Van Dorn (Madeline Press). Il rejoint son appartement où se trouvent des amis, dont le mari trompé, Vincent (Edward Sheehan). Au milieu de cette assemblée surgit l'épouse, Penny Christie (Nicole Erickson), qui fait un scandale et demande le divorce. Elle se réfugie dans sa chambre et s'enferme à clef. Deux coups de feu résonnent. Philip enfonce la porte et trouve sa femme morte, apparemment suicidée. Malgré cela, il est arrêté et jugé. Le gouverneur demande à Steve d'intervenir dans cette affaire. Par on ne sait quelle contorsion du scénario, Steve Mc Garrett se retrouve membre du jury. Il devient le douzième juré et va s'obstiner, comme l'homme menacé dans « Procès (05.-24) à refuser de déclarer coupable Philip Christie, bravant ainsi le jury et l'empêchant de faire l'unanimité. Le scénario est totalement incohérent. Comment Christie peut-il être arrêté et accusé de meurtre alors que manifestement, devant témoins, il n'a pu matériellement commettre le meurtre ? Que viennent faire au procès mené par le juge Kwan Hi Lim (qui porte le même nom que dans la vie à la différence que Hi Lim est un avocat et acteur amateur) Danny Williams et Duke qui semblent s'ennuyer à mourir. Est-ce durant cet épisode que l'idée est venue à James Mc Arthur de ne pas renouveler son contrat pour une saison supplémentaire ? L'épisode inverse les données habituelles de la série. C'est la jurée Minnie Cahoon (Janis Paige) qui représente ici la volonté de faire justice. Mc Garrett lui cherche à solutionner le mystère de la chambre close, mais Jack Lord ne semble guère convaincu par le script. Pour corser l'affaire, Minnie va ressentir une attirance pour le policier. Le procès commence, et l'on se demande au nom de quel droit Danny et Duke aident l'avocat de la défense ! Si l'on admet toutes ces invraisemblances, on peut suivre l'épisode en se demandant comment une action qui n'a pas progressé d'un pouce pendant les trois premiers actes va trouver un dénouement. Al Eben, qui fut le médecin légiste attitré de la série, revient dans un rôle de coroner. Danny et Duke interrogent le détective privé qui surveillait Philip Christie pour adultère, lequel détective ne sait pas par qui il a été engagé. Steve, devant les attaques verbales de Minnie et d'une autre jurée, Carol (Carol Honda), perd toute contenance. Il essaie de se raccrocher à des théories fumeuses, au point que Minnie, lors d'une reconstitution qu'il demande, s'adresse au chef de Five O avec malice et impertinence en lui demandant s'il y a un gadget ou une arme secrète dans la chambre pour « suicider » la victime. On atteint les sommets du ridicule lorsque le détective privé, interrogé par Duke et Danny, se cache derrière un cocotier parce que sa légitime épouse passe en faisant du jogging. De toute évidence, l'épisode est un hommage à Agatha Christie, d'où le titre. Mais « Dix petits nègres au pays d'Hawaii 5-0 » ne pouvait que donner un désastre. On est cependant rassuré, Steve, s'il perd l'étoffe du chef de la police d'état, va pouvoir se reconvertir en médium. Car il fallait bien cela pour deviner que le mari trompé, Vincent Van Dorn, est entré à la suite de Penny Christie, a fermé la porte, tué la jeune femme, et ce pour faire accuser son rival en amour, tout en ayant compris à l'avance que le groupe se précipiterait près du corps et ne verrait pas qu'il est déjà dans la pièce, en retrait. Après trois épisodes impeccables, cette onzième saison se voit doter d'un épisode absurde et totalement improbable. On s'y ennuie, on y piétine et le téléspectateur doit lutter ferme pour ne pas s'endormir. On sait que les américains adorent les histoires de procès, mais celui-ci arrive comme un cheveu dans la soupe au mépris de toute crédibilité. La saison 7 avait déjà réuni de beaux ratages, mas « Philip Christie » est un sérieux concurrent pour l'épisode le plus stupide de toute la série. Le comble, c'est que c'est très mal joué et mal construit dès le départ, comme un édifice bâti sur du sable. La légitime de Philip Christie est bien plus jolie que la maîtresse, qui est plus âgée et fade. Jack Lord, James Mc Arthur et Herman Wedemeyer ont l'air de se demander ce qu'ils font là. Seul Kwan Hi Lim, derrière sa plaque de juge avec son vrai nom, affiche une attitude autosatisfaite, comme s'il narguait une fois de plus ses collègues du barreau qui ne comprenaient pas qu'il fasse le clown dans une série télé. Enfin, les échanges entre Janis Paige et Jack Lord censés jouer une romance en plus de l'affaire judiciaire nous font parfois croire que l'on est en plein dans un épisode de « La croisière s'amuse ». Un épisode pitoyable et pathétique. 5. DES PETITS PROBLÈMES
Après le désastre de l'épisode « Philip Christie », nous revenons à un cadre traditionnel dans lequel Steve Mc Garrett lutte contre la mafia. Dans l'épisode, Jack Lord revêt un déguisement qu'il réutilisera dans l'épisode final « Mes bons vœux » afin de coffrer Wo Fat. Mais sous ses déguisements, il est moins doué qu'Arsène Lupin et on le reconnaît immédiatement. Johnny Noah (Richard Romanus) est un flambeur, qui possède un casino, et travaille pour le syndicat du crime en liaison avec un mystérieux personnage, « Le général » (Seth Sakaï). Il est victime, à bord de sa Rolls Royce, d'un accident qui l'oblige à porter une minerve. Ambulanciers et secouristes trouvent sur la banquette arrière une malette remplie de dollars. L'enquête est confiée au FBI, représentée ici par deux armoires à glaces, Harold Kendriks (William Bryant) et Sullivan (Bob Sevey). Ils vont tenter de faire croire que le plan de Noah et du général consistant à compromettre Steve comme un ripoux a réussi. Il faut dire qu'au début de l'épisode, nous voyons Steve se regarder dans une émission de télévision avec un magnétoscope, en compagnie de Danny, déclarer la guerre au syndicat du crime. Cela ne va pas sans conséquences : le général veut qu'il soit éliminé, et Noah lui tend un piège en attirant le chef de Five O sur un yacht où un photographe prend des clichés qui peuvent paraître équivoques aux yeux des fédéraux. Absent de cet épisode, Duke laisse le tandem Steve- Danny démêler les écheveaux d'une affaire compliquée. Un certain Monsieur Lee (Danny Kamehona) a tenté par deux fois de remettre de l'argent à Noah pour rembourser (partiellement) sa dette de jeu au syndicat. La seconde fois, voyant que Noah refuse, il se suicide en se jetant dans le vide. Steve découvre que le dernier appel téléphonique de Lee fut pour Noah. Toutefois, il y a un témoin bien plus gênant de ce meurtre passif, en la personne de Gloria, la petite amie de Johnny Noah (Zohra Lampert). Steve va tenter de se faire une alliée de Gloria pour confondre Johnny et le général. La tâche n'est pas aisée, car Gloria est amoureuse de Johnny. Mais lorsqu'il tente de la faire étrangler, Steve la fait passer pour morte pour la faire surgir de sa tombe en plein procès, confondant pêle-mêle l'avocat ripoux Sid Cane (Lewis Charles), Johnny Noah, et surtout le général auquel Steve barre le passage tandis qu'il veut quitter précipitamment la salle d'audience. Réalisé par Reza Badiyi, un spécialiste de « Mannix », l'histoire n'est pas centrée sur l'action mais plus sur la psychologie des personnages et le complot. Ainsi, le téléspectateur n'est pas mis au courant que Kendriks et Sullivan, les fédéraux, sont de mèche avec Steve. Cela nous vaut une scène d'arrestation spectaculaire et un Mc Garrett jeté en prison avec Danny pour seul réconfort. Ce n'est que plus tard que nous saurons que tout cela n'est qu'une mise en scène destinée à tromper l'ennemi, y compris le précieux témoin amoureux, Gloria. Seth Sakaï est un familier de la série et nous l'avons vu dans nombre de rôles de méchants, dans un épisode, il s'appelait même…Sakaï, comme si acteur et personnage ne faisaient qu'un. Zohra Lampert jouait déjà dans « Jusqu'à ce que la mort nous sépare » (09-09). Ressemblant vaguement à Tyne Daly de « Cagney et Lacey » mais en plus typée, on la reconnaît immédiatement. Unique apparition dans la saga de Richard Romanus, acteur qui a le physique de l'emploi. Son rôle le plus connu est celui de Richard La Penna dans « Les Soprano ». Si l'on excepte la séquence du déguisement peu crédible de Jack Lord, ce dernier fait une prestation impeccable. On se situe ici dans la bonne moyenne de la série. Les histoires de combats contre le syndicat du crime sont parfaitement calibrées pour « Hawaii Police d'état » et sont en général des réussites. Sans être un sans faute, l'épisode est agréable et mérite largement trois melons. 6. TONNERRE LOINTAIN
Deux ans après « The New avengers », « Hawaii police d'état » tente de reprendre l'idée développée dans « Le repaire de l'aigle », à savoir un complot néo-nazi. Pourtant, en raison d'une grosse erreur du scénariste Al Martinez, nous ne sommes jamais vraiment intéressés par cet épisode. En effet, après des premières images inquiétantes, où une voix menace au téléphone le candidat au congrès Tamara (Cal Bellini, l'Erik Estrada du pauvre) et le traite de singe, le pseudo successeur d'Hitler vient défiler, avec ses maigres troupes, en uniforme de commandant SS, et avec des pancartes « White power », devant la permanence de campagne du candidat Bobby Tamara, et devant Mc Garrett. Dès lors, quel suspense attendre? L'équipe de Five O sait tout de l'adversaire, son nom, son adresse, le lieu de ses réunions « secrètes ». Un peu comme si Frank Nitti venait dans un épisode des « Incorruptibles » défier Ness avant de passer à l'action. Wendell Stoner (James Olson) est un laveur de carreaux. Avec quel argent a-t-il monté une organisation paramilitaire ? De plus, son visage passe à la télévision locale, et il réussit néanmoins à s'infiltrer dans les réunions du candidat hawaiien…pour y lancer des fumigènes et des pétards! On comprend mal que Steve demande à Danny d'infiltrer le groupe, sous l'identité de Walter, pour les saborder de l'intérieur, alors que Five O pourrait se présenter au domicile de Stoner et arrêter toute la bande. Après s'être ridiculisé sur la voie publique en uniforme, Stoner est l'objet de quolibets et de violence de la part des indigènes. Si un vieil hawaiien s'en prend au laveur de carreaux de bonnes foi, le second n'est qu'un indicateur de Duke, un noir avec une coupe afro blaxpoitation typiquement seventies. Tandis qu'il prend à partie Stoner, Danny/Walter défend ce dernier et les deux hommes sympathisent. La facilité avec laquelle Danny pénètre dans l'organisation est déconcertante. Avant de tenter de tuer, dans la scène finale, Tamara, Stoner se contente de plans totalement absurdes tel photographier Tamara dans les bras d'un homme afin de le faire passer pour un homosexuel. C'est Danny qui est chargé de jouer les comparses pour la photo compromettante, qu'il fera échouer. La seule réelle menace sera la tentative d'écraser l'enfant de Tamara, Bobby junior, au début de l'épisode, et qui aboutira à la seule mort de son chien, histoire de persuader le candidat au congrès d'accepter une protection policière 24h sur 24 qu'il avait précédemment refusée. Le procès de Danny, découvert par un homme de Stoner en train de téléphoner à Mc Garrett, frise le ridicule. Lorsque le policier est conduit au peloton d'exécution, il est suivi par Duke et par une voiture de police, et Danny, bien qu'ayant les bras entravés, réussit à avoir raison de toute la bande ! « Meilleur est le méchant, meilleur est le film » disait Hitchcock. C'est ici que le bât blesse. Stoner est un looser, un illuminé, et lorsque Steve lance le « Book him Danno », et ajoute, « Thanks God, we're still in America », nous n'avons pas l'impression d'avoir échappé à un grave danger. On a le sentiment, dès le départ, que l'adversaire n'est pas à la hauteur de l'équipe de Mc Garrett. Il s'ensuit une absence de suspense et de frissons pour le téléspectateur. James Olson fait ce qu'il peut pour nous faire croire à son personnage. Cal Bellini n'est pas crédible une seconde en candidat au congrès. On pourrait le prendre à la rigueur pour un chanteur pour adolescentes. Il aurait fallu employer un comédien plus âgé. La réalisation de Dennis Donnelly tourne à vide. Comment nous émouvoir et nous attirer avec une succession de pétards mouillés ? Néanmoins, l'épisode se laisse davantage voir que le calamiteux « Philip Christie ». On lui accordera deux melons malgré les faiblesses du scénario. Notons enfin que l'épisode tourne autour de deux comédiens, Bellini et Olson, en dehors du trio de la police d'état. Le reste de la distribution n'a absolument rien à jouer. James Olson en est à sa quatrième apparition dans la saga et reviendra en saison 12 dans l'épisode « Le labyrinthe infernal ». 7. LE MASQUE DE LA MORT
Etrange épisode qui s'annonce sous les meilleurs auspices mais qui au final nous révèle que la montagne accouche d'une souris. Après le générique de Morton Stevens, et avant de nous donner les noms des scénaristes, producteurs, et du réalisateur, nous avons droit à une musique…égyptienne ! Et à quelques vues du trésor du pharaon Toutânkhamon. Ajoutons à cela la présence de Cyd Charisse en vedette invitée (« Chantons sous la pluie », « Tous en scène », « La belle de Moscou ») et l'on s'attend à voir un épisode grandiose. Hélas, l'épisode va être très loin de tenir les promesses et sans doute fait-il partie de cette déception qui donna à James Mc Arthur l'envie de ne pas signer pour une saison de plus. Un musée propose de voir le trésor du pharaon égyptien connu pour porter malheur à ceux qui violèrent sa sépulture en 1922. Mais ici, point de fantastique, c'est une intrigue purement policière qui nous est présentée. C'est une artiste, sculptrice, Alicia Warren (Cyd Charisse) qui dirige l'exposition. Elle en a confié la sécurité à Edgar Miles (Rory Calhoun, fameuse vedette de western des années 50). Alicia est mariée, en secondes noces, avec un milliardaire alcoolique et mufle, Bart (Robert Ellenstein). Alicia a convié Steve Mc Garrett à l'ouverture de l'exposition. Soudain, un jeune homme, Mik Chandler (Tim Tomerson) brise la vitrine du masque de mort du pharaon et s'enfuit avec. Il ne tarde pas à être capturé par Mc Garrett. L'homme s'est réfugié dans le local des poubelles du musée. Steve récupère le précieux masque, mais reste sceptique. Comment Chandler pouvait-il espérer s'en tirer à si bon compte et voler cette merveille ? Lorsqu'il apprend que Chandler a été libéré sous caution payée en « cash » par une jeune et jolie femme, Jill Baker (Marsha Mercant), Steve comprend qu'il a été dupé. Il se rend au musée et devant les yeux effarés de Miles, il écorche le masque de la mort et prouve…que c'est un faux. Le véritable masque a été jeté dans les poubelles. Jill et Mik suivent le camionneur qui transporte le précieux fardeau, après avoir reçu des instructions de Miles. Mik tente de récupérer le masque, mais l'éboueur ne veut pas le laisser faire et proteste. Avec un morceau de tuyau qui traînait, Mik le tue, au grand effroi de Jill qui ne voulait pas d'un meurtre. Dans cette enquête, les suspects ne manquent pas pour Mc Garrett. D'abord Edgar Miles, qui refuse de parler sans la présence de son avocat. Alicia a demandé par téléphone à Steve d'assurer, avec l'équipe Five O, la protection du musée, mais Miles s'y oppose. Il a un contrat avec sa société qui assure la sécurité de l'exposition. Ensuite, le mari goujat et ivre d'Alicia, Bart Warren. Steve est persuadé qu'il cache quelque chose. Découvrant que la jeune Jill Baker est née à Portland, il envoie sur le continent Duke y poursuivre l'enquête. Duke découvre que Jill est la fille du premier mariage d'Alicia. Mik Chandler n'a pas volé le masque pour son compte, on s'en doute. Il se rend à un mystérieux rendez vous dans un endroit désert avec le précieux objet, mais est froidement abattu. Jill, désespérée, en état de choc, se rend à la police et est hospitalisée. Mis en présence d'Alicia, de son mari qui vient de provoquer une esclandre dans l'atelier de sculpture, toujours sous l'emprise de l'alcool, et d'Edgar Miles qui voulait le ceinturer, Steve joue les Columbo. Il a devant lui les principaux protagonistes de l'affaire. Qui a tué Mik Chandler et dérobé le véritable masque de la mort de Toutânkhamon ? Steve commence à détruire une sculpture d'Alicia et sous la couche d'argile, il découvre le masque. Si l'épisode est décevant, c'est d'abord pour la présence inexploitée de Cyd Charisse, qui n'a qu'un rôle décoratif. On l'imagine mal en organisatrice du vol et du meurtre du boy friend de sa fille. Ensuite, utiliser le célèbre pharaon à Hawaii, qui recèle des dieux locaux prêtant à des intrigues du genre fantastique (01-24 « Le grand Kahuna », 10-05 « Les torches ») est une idée surprenante. De plus, il n'est nullement question ici de la malédiction de Toutânkhamon, mais « Hawaii police d'état » se veut une série cartésienne. L'énorme erreur du scénario de Robert Holt est la libération sous caution du voleur, Chandler. Elle facilite trop le travail de la police en la mettant sur la piste de Jill, la fille d'Alicia. Le voyage de Duke à Portland en Orégon était-il bien nécessaire, lorsque Steve peut d'habitude savoir ce dont il a besoin par son ami du FBI Jonathan Kaye ? Tout cela donne un script brouillon, une succession de fausses bonnes idées. Heureusement, la réalisation de Ralph Levy est énergique à souhait, et il sait mettre en lumière le charme de Cyd Charisse. L'épisode, après un début grandiose, nous laisse une impression mitigée. 8. LA PAGODE
Episode atypique, et symbole de la perte de vitesse de la série, « La pagode » met en vedette un jeune chinois, Joey Lee (Brian Tochi). Ce dernier purge depuis six mois une peine de prison dans un pénitencier, son frère a été tué. Mc Garrett va, au grand dam du gouverneur, le faire évader ! Dès le départ, le scénario de Irv Pealberg et d'Al Martinez présente deux failles : Tout d'abord, les motifs de la libération de Joey sont totalement invraisemblables, et ensuite, Joey va devenir la vedette de l'épisode, volant la part belle à Mc Garrett et à son équipe. On imagine mal un policier du rang de Steve Mc Garrett faire évader un petit truand sous prétexte de s'en servir comme « espion » en vue de la menace de constitution d'un nouveau gang, comparable à une cosa nostra chinoise dans le quartier chinois d'Honolulu. Le début rappelle une fameuse scène de « Maigret » : « La tête d'un homme » où le commissaire assistait à l'évasion voulue d'un innocent. Ici, l'intrigue est cousue de fil blanc d'un bout à l'autre, et Jack Lord, James Mc Arthur et Herman Wedemeyer réduits à ne faire que quelques apparitions pour compter les points. Comme le scénario prévoit la présence d'un sergent de police, Riley (Dane Clark), Steve et ses deux comparses ont leur temps de présence à l'écran réduits d'autant. Tout cela ne fait pas très sérieux, et Joey va donc mener l'enquête. Il commence par retrouver son ex-bande, et constate que sa petite amie, Julie (Shari Au) l'a oublié et est devenue la maîtresse d'un certain Toy Lis (Roland Nip) qui dirige désormais le gang. Lis a prévu d'éliminer une faction rivale, dirigée par Chen (Tin Hop Pang). Nous assistons à un combat digne d'un film de Bruce Lee entre les deux gangs. Karaté, kung fu, on est bien loin de ce que l'on voit habituellement dans la série. Le sergent Riley sépare les deux gangs. Par son attitude un peu ambigüe, on va un temps le prendre pour un policier véreux, mais c'est une fausse piste du scénario. Le gang se présente dans un restaurant et refuse de payer l'addition que présente Victor Fong (Dana Lee). En laissant un gros billet discrètement, pour ne pas participer à cet acte d'intimidation, Joey va se sauver la vie. En effet, à force de jouer les espions pour Steve, il va se faire pincer. Julie le surprend en train de fouiller dans les affaires de Lis et le vend à ce dernier. Le restaurateur surprenant une conversation où il est question de liquider Joey va prévenir Mc Garrett. Joey échappe à la mort tandis qu'il est torturé par Lis qui sera arrêté avec le gang. « Book'em Danno » lance Steve devant un sergent Riley médusé qui voulait aussi arrêter Joey. « Je crois que vous me devez quelques explications » proteste Riley. Si Steve était au courant d'un projet de création de gang chinois, pourquoi n'a-t-il pas utilisé les moyens légaux à sa disposition, chose qu'il a fait pendant dix saisons ? Comment est-il au courant de la création de ce gang ? Pourquoi n'a-t-il pas consulté le gouverneur Paul Jameson avant de mettre son plan à exécution au lieu de le mettre devant le fait accompli et d'encourir sa colère ? Et surtout, pourquoi le comédien Brian Tochi a-t-il tant de temps de présence à l'image, réduisant l'équipe Five-O à la portion congrue ? De plus, Duke est absent une bonne moitié d'épisode, et l'on pense qu'il ne va pas venir du tout se mêler à l'enquête. Ensuite, c'est la descente aux enfers de Joey, sa trahison révélée, son exécution manquée de peu. Brian Tochi est carrément de tous les plans dans l'épisode. Ce n'était ni fait ni à faire. L'épisode dans son genre est aussi déconcertant que « Philip Christie ». « La Pagode » n'aurait jamais eu sa place dans les premières saisons, ne serait-ce que par l'importance de l'équipe (Chin Ho, Kono, Che Fong, le doc ) ici réduite à une minimaliste trio parfaitement passif. Après avoir vu ce spectacle raté, on a bien envie de revoir un bon épisode de la saison 1 pour retrouver l'authenticité de « Hawaii police d'état ». Et l'on se dit que toutes les bonnes choses ont une fin. La belle époque de la série est derrière nous. 9. IL Y A BIEN LONGTEMPS
Nous retrouvons dans cet épisode Burr De Benning (1936-2003) dont le premier rôle fut l'accusé injustement condamné dans le premier épisode de « Match contre la vie » diffusé en France : « Une petite injustice ». Par la suite, il a été guest star dans toutes les séries 60-70 de « Kojak, », « Le Virginien, « Cimarron », « Cannon », « L'homme de fer », « Bonanza », « Sam Cade » jusqu'aux « Rues de San Francisco ». L'autre vedette de l'épisode sera reconnue par les fans de la courte série « L'homme de Vienne », c'est l'une des deux touristes – avec Skye Aubrey – que sauve Robert Conrad dans « Poursuite dans la ville ». Il s'agit de Kathy Cannon, que l'on retrouve six ans après ses aventures autrichiennes sous le nom de Katherine Cannon. Remarquons que Jack Lord semble las et fatigué de la série. Depuis l'épisode précédent, il ne fait guère d'efforts vestimentaires. Il passe une partie de l'épisode en chemise bleue. Ni costume cravate, ni chemise hawaïenne. D'habitude distingué dans son interprétation de Mc Garrett, cette négligence choque. L'épisode commence par un scène très violente. Un minable, Crawford (Burr De Benning) braque une épicière. Estimant le butin trop maigre, il l'abat à bout portant. Dès lors, il est recherché par la police. Danny rencontre dans un couloir du quartier général de Five O Melissa Cole (Katherine Cannon) qui fut un ancien flirt à San Francisco. Ne cherchez pas dans les dix premières saisons, ce flirt a été inventé pour l'épisode, il n'en a jamais été question auparavant. Melissa a été coffrée pour un petit larcin. Danny la fait libérer et lui permet d'emménager dans un appartement. Il lui trouve également un travail de serveuse. Il note que Melissa porte avec elle la photo d'une petite fille, Beth. Mais elle reste étrangement évasive au sujet de l'enfant. Mc Garrett découvrira le douloureux secret de la jeune femme. L'enfant est mort, et ce à cause de l'ex-compagnon de Melissa, qui n'est autre que Crawford. D'emblée, on ne croit pas un instant au couple Melissa-Danny. Elle est à des lieues du policier et de sa droiture. Si la défunte petite amie de Danny dans « Meurtre, amour et poésie » (03-12) était plausible, Melissa est hautement improbable. Le scénariste Arthur Bernard Lewis a voulu toucher la corde sensible du téléspectateur en écrivant un script mélodramatique mais nous n'y adhérons pas une seconde. Lorsque Steve montre à Danny le casier judiciaire de Melissa, et que Danny se révolte contre son chef, le réalisateur Robert Morrison ne nous aide pas davantage à y croire. Katherine Cannon, par contre, est convaincante en femme vulgaire et déchue, prête à tout pour se venger de son ex. Elle paie le propriétaire d'une pizzéria, Kimo (Moe Keale) pour avoir l'adresse de Crawford. Ce dernier finira arrêté par Mc Garrett. L'évocation du passé et la romance entre Melissa et Danny sont pénibles à suivre, tant l'épisode est mal écrit, et les comédiens si opposés. James Mc Arthur tente de sortir de son registre, et il a pu être convaincant certaines fois dans la série, comme lorsqu'il faisait l'animateur sportif et membre du jury d'une compétition de surf (10-17 « Les grosses vagues »). Mais ici, il ne peut réussir l'impossible, et devant un script si peu approprié au personnage de Danny, il joue carrément mal. Jack Lord ne l'aide guère. Heureusement, Burr De Benning et Katherine Cannon dans leurs rôles de « Bonnie and Clyde » assurent le spectacle. Ils sauvent l'épisode du désastre. Le personnage de Crawford reflète d'ailleurs la nouvelle violence de la fin des années 70, plus réaliste que l'espion Wo Fat, le proxénète Beau Sourire, les grands caïds des premières saisons ou même les détraqués comme le lieutenant Ralston. Il a tué froidement l'épicière hawaiienne non par sadisme, mais parce qu'elle n'avait pas assez d'argent. En dix ans de tournage, « Hawaii Police d'état » montre ici l'évolution sociologique de l'Amérique. Le paradis hawaiien est devenu un enfer, et Robert Morrison privilégie des scènes « de béton » aux scènes de plage. Nous sommes ici dans une violence urbaine qui pourrait constituer le cadre d'une enquête de Théo Kojak ou de Mike Stone, et les palmiers et le décor enchanteur sont complètement occultés. La scène de l'attaque de la banque par Crawford avec une voiture bélier est d'une étonnante violence. On y voit des traces explicites de sang sur le sol. Des policiers et le complice de l'assassin sont tués, et Morrison filme sans complaisance l'assaut. Melissa a rejoint Crawford et passé la nuit avec lui, pour demander ensuite à Danny lors de la scène d'arrestation d'abattre l'homme. Si dès le début, on s'attend à un sort tragique pour Melissa, la fin nous surprend. Pas de Book'm Danno, Mc Garrett laisse Duke s'en occuper et se concentre sur Melissa et Danny. Le visage de pierre de Jack Lord éprouve de la compassion pour cette femme meurtrie, au bout du rouleau. Bien qu'elle n'ait rien tourné de transcendant depuis « L'homme de Vienne » (Une carrière essentiellement de guest star dans les séries télé), Katherine Cannon a appris son métier et nous livre une composition bouleversante. Malheureusement, nos policiers en petite forme ne permettent pas à l'épisode d'être mémorable. 10. LINDA NE MEURT PAS
Réalisé par Jack Lord, et doté d'une musique insupportable du début à la fin, cet épisode est un ratage total. Evocation de « Psychose » d'Hitchcock, mais n'est pas le maître du suspense qui veut, tout le monde comprend, dès le début de l'histoire, que la principale protagoniste est dotée d'une double personnalité. Il ne faut pas attendre les dernières images pour cela. John Cacavas nous a concocté une musique atroce, avec des chœurs larmoyants, que l'on croirait jouée au synthétiseur par Charlie Oleg de « Tournez manège ». Ce n'est pas du Morricone, du Waxman, du Tiomkin ou du Herrmann mais un thème que même que les producteurs des « Feux de l'amour » auraient rejeté ! Pour cet épisode, Jack Lord a choisi la fade Sharon Farrell à laquelle il va confier un rôle permanent dans la saison 12 après le départ de James Mc Arthur. Elle sera la première femme flic de l'équipe Five O à apparaître au générique. Mais les capacités de comédienne de la dame sont limitées. Elle joue ici Diana Forbes, sœur d'une hôtesse de l'air. Diana avec ses lunettes, sa coiffure sévère et ses vêtements stricts, n'a rien pour attirer les hommes. Elle se montre même hostile et agressive lors de la première visite de Mc Garrett venu l'informer que l'on recherche sa sœur jumelle Linda. Les apparitions de Linda dans l'épisode, revêtue d'un chapeau qui lui donne des airs de Jackie Kennedy, sont tellement téléphonées que le téléspectateur le plus distrait ne s'y laisse pas prendre. C'est Diana Forbes qui, chaque fois que c'est nécessaire, fait revivre sa sœur. Une sœur qu'elle a évidemment tuée. L'épisode commence au bord d'une falaise. L'ex-petit ami de Linda, Paul Evans (Geoff Heise) a rendez-vous avec elle. La voiture de location fonce et projette l'homme dans le vide, le tuant net. Notons que la meurtrière a bien calculé son coup pour ne pas tomber dans le vide avec la lourde berline ! L'enquête commence et Steve se rend chez Linda, mais tombe sur sa sœur, Diana, une femme vieillie avant l'âge (il s'agit pourtant de jumelles) et revêche. Cherchant à savoir qui a pu tuer Evans, Steve oriente son enquête vers l'ex flirt, Linda. Il interroge aussi le présent boy friend de la dame, Dave Coleman (James Whay) qui lui avoue trouver Diana bizarre ces derniers temps. Peu après, Coleman est retrouvé mort dans sa piscine, mais Duke précise que la mort est survenue avant que le corps ne se trouve sous l'eau. Diana tente de discréditer sa sœur auprès de Mc Garrett, en lui avouant qu'elle a des troubles de la personnalité. Mais lorsque Steve rencontre le psychiatre, le docteur Fleming (Lyle Bedger), ce dernier lui explique qu'il soigne, pour des troubles mentaux Diana et non Linda. Steve tend alors un piège à Diana en donnant un rendez-vous à l'Arlésienne Linda dans un magasin de fleurs. Il reste caché dans sa voiture, puis suit « Linda » qui se rend sur une tombe. Il démasque alors Diana, la pauvre folle qui avoue avoir tué sa sœur et ses amants, déguisée en Linda car elle ne supporte pas d'avoir commis cet acte et a besoin de faire revivre sa sœur. Mal construit, l'épisode accumule les clichés. Pour la mémoire de Jack Lord, on zappera cet épisode. Sharon Farrell n'est pas Anthony Perkins, et jouer la double personnalité est visiblement au-delà de ses compétences. Tout au long de la série, la production a proposé des musiques agréables, notamment le thème de « Recherche archéologique » (04-01) qu'il aurait mieux valu réutiliser ici au lieu de nous casser les oreilles avec cette cacophonie atroce. James Mc Arthur et Herman Wedemeyer ne font ici que des apparitions et n'ont pas leur rôle à défendre. Jack Lord joue plutôt bien, même si le chef de Five O est moins fûté que le téléspectateur et a besoin de cinquante minutes pour découvrir le pot aux roses. Notons qu'ici, Jack Lord ne respecte pas le cahier des charges de la série. « Hawaii police d'état » est une série collective, comme « Mission Impossible » ou « Les incorruptibles ». Le schéma défini était Mc Garrett, Danny, Chin Ho, Kono (ou Ben Kokua), Duke, Che Fong le spécialiste des indices et le doc. Ici, Duke se contente de rapporter à Mc Garrett que Coleman est mort avant son séjour dans l'eau (Ce qui incombe à Che Fong ou au médecin légiste). Il mène l'enquête comme un homme seul, à la façon de Joe Mannix. On ressent là l'essoufflement de la série après dix saisons. Tous les thèmes ont été abordés. Celui de la double personnalité était déjà le sujet de « Recherche archéologique » où la fille avait tué sa mère. En coulisses, James Mc Arthur a sans doute déjà pris sa décision de ne pas renouveler son contrat pour une saison de plus : la navire prend l'eau de toutes parts. D'ailleurs, les épisodes des saisons 11 et 12 sont les moins rediffusés. Enfin, Jack Lord réalisateur nous surprend. Lors de la promenade avec le psychiatre, Fleming, on voit le comédien passer sa main sur son visage pour écarter ses cheveux en raison du vent. Chose peu esthétique à l'image. Soit il ne s'est pas donné la peine de faire une deuxième prise de vue, soit il a trouvé que c'était une bonne idée de mise en scène. Dans les deux cas, c'est raté. Bref, un épisode non oubliable et dispensable. 11. L'HOMME DES MIRACLES
Episode typiquement américain auquel le public hexagonal risque fort de rester complètement hermétique. Le révérend Andy (Keith Baxter, vu dans l'épisode des Avengers « Homicide et vieilles dentelles ») assisté de Sœur Harmony (Jean Marsh, vue dans « Frenzy » et la série « Maîtres et valets ») fait escale à Hawaii dans le cadre d'une croisade des miracles. Il se livre à un véritable show, et avec sa congrégation engrange des dons qui lui permettent d'avoir une belle fortune, arnaque organisée par un homme d'affaires douteux, Oscar Ross (James Sikking). Tandis que Steve et le gouverneur regardent ce « phénomène » à la télévision, un homme monte sur scène et tente de tuer le révérend en le traitant de menteur et d'imposteur. Jim Nelson (Pepper Martin) dira à Mc Garrett que l'homme est responsable de la mort de sa femme Mary, dans un accident de voiture à San Diego. Le couple ne pouvait avoir d'enfants et Mary a rejoint la congrégation, car Andy lui disait de croire aux miracles. Mais elle a découvert qu'il était un faussaire et s'est tuée en quittant les lieux. Steve se rend vite compte que le révérend Andy possède une forte influence : Ross et l'homme des miracles ont rencontré le gouverneur Paul Jameson et fait pression sur lui pour que l'équipe Five O cesse de les importuner. Mc Garrett envoie Duke à San Diego en Californie (Il s'agit de scènes d'intérieurs et l'on peut penser que Herman Wedemeyer est resté sur place !) pour enquêter sur l'accident de Mary Nelson. Il s'avère que le lieu de l'accident était juste à côté de celui où Andy faisait son show. Steve lui demande ensuite de continuer l'enquête cette-fois sur Oscar Ross à Phoenix, en Arizona. Duke revient vite à Honolulu pour faire son rapport. C'est le premier épisode de la série sans meurtre, et sans raison valable pour Mc Garrett d'enquêter. Steve fait pression sur Sœur Harmony pour savoir où Andy fait ses retraites. Il obtient un refus poli. Mais en suivant Harmony, il constate que celle-ci, comme Mary Nelson, vient d'échapper à un accident de voiture, bouleversée d'avoir surpris l'homme des miracles avec Sœur Sarah (Jacqueline Campbell), en petite tenue et à laquelle visiblement Andy ne vient pas de chanter des cantiques. Dès lors, Sœur Sarah collabore avec la police d'état pour mettre à jour les supercheries d'Andy. Elle cache un micro sur elle. Tandis qu'elle feint de rejoindre la veille de son départ d'Hawaii le révérend Andy, elle l'interpelle sur ses frasques. Peu méfiant, Andy ne se rend pas compte que Mc Garrett a branché les haut-parleurs de façon à ce que le micro d'Harmony fasse entendre au public, venu nombreux écouter la bonne parole, les croustillantes révélations que fait le saint homme à Harmony. Dès lors, les gens dégoûtés se détournent de lui, malgré ses pathétiques protestations, et Oscar Ross sent que la poule aux œufs d'or a été tuée. On ne comprend pas une minute ce qu'il y a à reprocher à Andy, qui dit avoir découvert sa vocation en prison. Qu'Harmony soit une vieille bigote et Sarah une jolie femme consentante ne fait pas de doutes. Andy est certes un escroc, mais les illuminés qui veulent bien le croire viennent chercher ce qu'ils ont envie d'entendre. Andy est-il réprehensible de faire l'amour à une jolie femme ? S'il était question d'abuser de petits enfants, il se rendrait coupable d'un crime, mais il n'en fait rien ici. Il n'est même pas un prêtre ou un homme d'église ayant à rendre des comptes à sa hiérarchie, puisqu'il est un prêcheur showman. Cet épisode nous éclaire sur le puritanisme américain en 1978. Mais à part le fait de voir des comédiens britanniques (Jean Marsh et Keith Baxter), il ne présente absolument aucun intérêt. Il n'y a pas de crime, pas de mobile, et l'escroquerie n'est même pas évidente. La croisade de Mc Garrett contre celle d' Andy n'est pas justifiée. On pourrait même reprocher à Steve de perdre du temps alors qu'il est payé comme chef de la police d'état pour assurer la sécurité des citoyens à Hawaii, ce qu'il ne fait pas dans l'épisode, au nom d'un puritanisme d'un autre âge. Pourtant, les comédiens semblent convaincus par leurs rôles et le bien fondé d'un script de Robert Janes, ce qui finalement semble le plus inquiétant. On peut aisément penser qu'un tel épisode ne serait plus envisageable aujourd'hui. Ce que l'on voit dans « Les experts » et autres « FBI portés disparus » rend totalement ridicule le pseudo scandale de Sœur Sarah en petite culotte ! Cet épisode, bien qu'arrivant tardivement dans la série, est un témoignage sociologique de la société bien-pensante (et totalement hypocrite) de l'Amérique de la fin des seventies. Tout au plus peut-on s'inquiéter de l'influence des congrégations religieuses auprès du gouverneur lui-même, si le scénariste n'a pas forcé le trait. La onzième saison aligne les mauvais épisodes avec une inquiétante constance. « Philip Christie » était mortellement ennuyeux, « La pagode » mettait en vedette un bandit chinois, « Linda ne meurt pas » était un grotesque plagiat de « Psychose », à présent cette ode au puritanisme vient encore couler un peu plus le bateau. On se demande si Jack Lord n'a pas fait, avec cette saison, le combat de trop. 12. NUMÉRO UN À ÉLIMINER [1/2]
A la fin de la saison 10, dans l'épisode "Un deuil dans la famille", Mc Garrett avait juré d'avoir la peau du gangster Cappy Pahoa, qui employait le tueur Jimmy Rego, assassin de Chin Ho Kelly. Mc Garrett retrouve dans cet épisode très daté (Il se situe dans l'univers de la musique disco) l'organisation de Pahoa, « Kumo », et le tueur Billy Swan (Vic Malo), déjà présent dans l'épisode « Un deuil dans la famille ». Mais curieusement, Pahoa a disparu du paysage. Billy Swan ne va d'ailleurs faire qu'une apparition avant de se fondre dans le néant. Nous retrouvons dans cet épisode deux vedettes de séries : Ross Martin (« Les mystères de l'ouest ») et James Darren ("Au cœur du temps », « Hooker »). Martin est un gangster, Tony Alika, et il emploie désormais Billy Swan. Darren joue le rôle d'un compositeur de musique, Johnny Munroe, pour une future star de la chanson, Monnie Kanekoha (Yvonne Elliman, éphémère mais authentique chanteuse de l'époque disco). Le problème de cet épisode est qu'il multiplie les « méchants » : Outre Alika, nous avons Ray Santoro (Anthony Ponzini), omniprésent dans l'épisode. Il travaille pour l'organisation mafieuse Kumo, mais un autre personnage rival de "Kumo" tire les ficelles depuis San Francisco, Allie Francis (Nehemiah Persoff). Cette multitude de bad guys ajoutée aux nombreux morceaux chantés (L'équipe dispose d'Yvonne Elliman sous la main et veut visiblement en profiter) justifie sans doute que l'intrigue se développe sur deux épisodes. A noter que nous entendons ici plusieurs chansons des Bee Gees dans leur version originale, « Staying alive », « More than a woman », « Night fever », extrait de la bande originale de « La fièvre du samedi soir », ainsi que « Copacabana » de Barry Manilow, mais repris par une chanteuse locale. Trop de personnages embrouillent l'intrigue qui met du temps à se mettre en place. Ray Santoro veut acheter la boîte de nuit disco de Bernie Adams (John Barry, aucun rapport avec le compositeur). Le frère de Monnie, un lâche nommé Sonny (Richard Dimitri) dit à son patron qu'il commet une folie. Il n'a pas tort. Devant le refus de Bernie, Santoro fait sauter sa voiture et l'homme avec. Puis il jette son dévolu sur Monnie qu'il veut produire mais se heurte à l'opposition de Munroe, qui sait que l'homme travaille pour l'organisation Kumo. Il finit par le faire rosser et laisser pour mort à la fin de la première partie. Les apparitions de Mc Garrett et de Danny se font rares. Toutefois, on remarquera qu'ils se font aider d'un personnage que nous venons de découvrir dans la saison 11, l'ex-gangster chinois Joey Lee (Brian Tochi) de l'épisode « La Pagode » (11-08). La distribution trop importante nous empêche de profiter de Ross Martin, dont les apparitions se font hélas trop rares ici, dans l'un de ses tous derniers rôles. Un autre personnage (encore !) vient compliquer l'intrigue : il s'agit d'une chanteuse de night club, Sally (Melveen Leed), amie et sorte de grande sœur de Monnie. Mc Garrett la connaît et l'interroge sur Santoro. Mais les soupçons du chef de Five O se dirigent sur Tony Alika qu'il vient traquer jusque dans sa luxueuse demeure, après avoir mis KO son chien de garde, une montagne appelée Eddie (Eddie Verra). En fait, l'épisode échappe à Jack Lord, la vedette lui étant volée par le couple Yvonne Elliman-James Darren. Outre les numéros chantés, leur conflit éclate à propos de la collaboration que Monnie veut accepter de Santoro. Dans la première partie, avec toutes les scènes d'exposition, l'histoire ne se met jamais vraiment en route. Le réalisateur Don Weis ne fait qu'effleurer son sujet. Sur fond de musique de disco et de rackett dans la boîte de nuit, on ne fait que passer d'un lieu à un autre, d'une situation à une autre, en permanence, et au détriment de la continuité. Bref, amener le disco à Hawaii Police d'état est une fausse bonne idée. 13. NUMÉRO UN À ÉLIMINER [2/2]
A peine remis sur pied, le compositeur Johnny Munroe court les studios pour faire produire sa protégée, Monnie Kanekoa, mais il s'entend répondre que si c'est son coup de cœur, des voix comme celle-là n'ont rien d'exceptionnel. Un de ses amis producteur lui montre une pile de cassettes audio où sont enregistrées des candidates au succès. Puis, il propose ses services à Allie Francis, tout droit venu de San Francisco et désormais présent dans l'action à Hawaii. Mc Garrett, en tenue négligée (chemise bleue), continue son enquête auprès de Sally et retrouve Monnie dont il recueille les confidences. Johnny Munroe ne sait pas qu'en se tournant vers Francis, il a échangé un cheval borgne pour un cheval aveugle et nage toujours dans les eaux troubles de la mafia. Mc Garrett convoque Munroe et tente de le convaincre de cesser sa collaboration avec le caïd californien. Sonny Santoro se tourne vers Alika pour contrecarrer Munroe. La guerre entre Alika et Francis est déclarée. En fil rouge, nous continuons de voir les rapports entre Munroe et sa protégée, la chanteuse Monnie Kanekoa. Les tourtereaux s'avouent leur amour. On a parfois le sentiment que cette histoire de chanteuse disco échappe complètement à l'équipe de « Hawaii Police d'état », tant le développement de l'intrigue se fait sans Mc Garrett. L'ex délinquant Joey informe Steve à la place de Duke ou de Danny sur l'évolution de la situation. Il est devenu disc jockey dans la boîte de nuit pour le compte de Mc Garrett. Pour Francis, le disco devient une source de profit au même titre que la prostitution ou le trafic de drogue, mais un soir, dans sa douche, il trouve le cadavre d'un requin avec la signature Kumo. Après une tentative d'assassinat de Santoro par Francis, Steve se rend chez ce dernier et lui précise qu'il ne compte pas laisser son île devenir le terrain d'affrontement entre gangs. Pour la première fois dans la série, et il était temps au bout de onze saisons, Mc Garrett évoque son passé. Son père tenait un supermarché et a été tué par un « bâtard » comme Francis. Cela a décidé de sa vocation de policier. Des révélations qui tombent un peu comme un cheveu dans la soupe dans cette histoire malmenée par de la mauvaise musique ! Les numéros chantés de la star Yvonne Elliman deviennent pénibles, car ils cassent le rythme de l'histoire. Un coup de théâtre survient quand des policiers viennent arrêter pour trafic de drogue Monnie et surtout Joey. Comprenant que la cocaïne retrouvée dans la loge de la chanteuse est une manœuvre de Santoro, Munroe prend son pistolet et semble déterminé à régler ses comptes.Il se rend chez Santoro pour le tuer. Mais Munroe n'est qu'un apprenti et Santoro le tue. Steve fait libérer son protégé Joey. Santoro se réfugie chez Alika. Pendant ce temps, le frère de Monnie, Sonny Kanekoa, qui a assisté au meurtre de Munroe, est arrêté par Duke à l'aéroport alors qu'il allait prendre un vol pour Los Angeles. Il parle et va en dire long, ce qui mettra un terme aux activités mafieuses de Santoro. Steve n'arrête ni Alika, ni Francis. Il leur demande de quitter l'île. Puis il se rend chez Monnie, effondrée, et la convainc de continuer la chanson. Le final de l'épisode est constitué par un concert à la mémoire de Johnny Munroe donné par Monnie. Aïe nos oreilles ! Un numéro chanté insupportable de mièvrerie, qui permet un échange entre Mc Garrett et Danny. - Ainsi, les choses se terminent ? demande Danny. - Non, pour elle, c'est le commencement, répond Steve. A l'arrivée, ce double épisode n'apporte pas grand-chose à la saison 11. Ross Martin et Nehemiah Persoff n'ont pas eu le temps de défendre leurs personnages. James Darren tire son épingle du jeu ayant accumulé les séquences dramatiques qu'il a portées. On oubliera vite la chanteuse qui n'est pas passée à la postérité. Les révélations sur l'enfance de Steve Mc Garrett restent cependant le scoop de l'épisode. On a le sentiment que la création de Leonard Freeman est à bout de souffle. De surprises, nous n'en attendons plus guère. Parfois des séries sont trop vite abrégées comme « Les envahisseurs », « Le prisonnier » ou « Twin Peaks », mais voir une série comme « Hawaii police d'état » se prolonger et s'anémier nous donne à réfléchir. Il faut savoir arrêter à temps pour laisser un bon souvenir au téléspectateur. 14. MEIGHAN
Ensuite, pour les fans de « Mannix », le lieutenant Tobias, alias Robert Reed, très différent ici. Il a laissé pousser ses cheveux dans une coupe typiquement 70's, et aussi sa moustache. Il est celui des trois que l'on reconnaît le moins bien, loin de l'air strict qu'il adoptait dans 22 des 194 épisodes de « Mannix ». Il est mort en 1992. Reed fut l'une des vedettes invitées de la série « L'homme de fer » dans l'épisode multi-diffusé en France « La lumière au bout du voyage ». Il joua alors avec la belle Barbara Anderson alias le sergent Eve Whitfield de « L'homme de fer ». Et la troisième et plus belle surprise, c'est elle. Superbe comédienne qui tourna dans le pilote de « Mannix » puis dans« L'homme de fer » de 1967 à 1971 (Quatre saisons soit 105 épisodes), puis interpréta le rôle de Mimi Davis dans « Mission Impossible ». Elle s'est mariée en 1971 avec l'acteur écossais Don Burnett, qui, le vilain, voulut la garder pour lui seul. Après s'être contentée de quelques apparitions dans des séries télé comme « L'homme qui valait trois milliards », elle s'est retirée. Déjà en 1973, Télé Poche annonçait son retrait de la carrière d'actrice lors de la diffusion française de la troisième saison de « L'homme de fer ». Cette comédienne au charme rare a tourné 34 rôles en tout et pour tout et uniquement pour la télévision. La blonde Miss Memphis 1963 n'a jamais fait de cinéma, et s'est cantonnée dans des rôles bien sages. On aurait aimé la voir dans des rôles de vamps au cinéma. Dans cet épisode d'Hawaii Police d'état, elle a un peu vieilli par rapport à « L'homme de fer », mais est absolument superbe. A la différence de son homonyme Pamela, on sent qu'elle a quelque chose dans la tête. Dommage qu'elle n'ait pas, comme son autre homonyme Gillian, continué à tourner. Il faut dire que si je parle beaucoup des guest-stars, c'est qu'en dehors d'eux, l'épisode ne brille guère si ce n'est par l'un des scripts les plus improbables de la série. Que Lester Seeleg ait été payé pour écrire çà relève presque de l'escroquerie, et on a envie de dire à Mc Garrett, à son endroit, « Book'm Danno ». A Honolulu, une banque est dévalisée. Elle est dirigée par Doheni (Hedley Mattingly) qui ne comprend pas comment ses coffres-forts ont pu être tranquillement défoncés et vidés. Il fait donc appel à l'équipe Five O. Pendant ce temps, le gouverneur Paul Jameson félicite le promotteur immobilier Matthew Meighan (Robert Reed) qui va inaugurer un immense centre commercial dans le quartier St Paul, et offrir aux enfants handicapés d'Hawaii un don conséquent. Steve, qui ne prend plus la peine de s'habiller même pendant ces heures de travail, se promenant avec une chemise bleue au col même pas fermé, fait la connaissance de Meighan, que lui présente le gouverneur. Peu après, le FBI le prévient qu'il mène une enquête au sujet de Meighan qui a ouvert deux centres commerciaux dernier cri à Chicago et San Francisco, sans le moindre sou. Le FBI pense qu'il recycle de l'argent sale. L'enquête commence auprès de l'agent immobilier Woodrow (Jay Aubrey). Mais Steve découvre bien vite que Meighan a fait construire ses deux autres centres commerciaux près de banques qui ont été cambriolées. Dès lors, il pense que c'est avec cet argent que Meighan fait sa fortune. L'épouse de Meighan, Dorothy alias « DD » (Barbara Anderson) s'occupe d'un magasin d'appareils musicaux (radios, électrophones) situé juste à côté de la banque de Doheni et du futur centre commercial. Dès lors, Steve joue au chat et à la souris avec le couple, acceptant une invitation à dîner, une première dans la série. C'est également la première fois en onze saisons qu'il pleut sur Honolulu et que nous voyons les essuie-glaces de la Ford de Mc Garrett fonctionner. Steve pense que la banque de Doheni a été détroussée, et il convie des ouvriers avec des marteaux piqueurs à venir forer dans le sous-sol. « Pourquoi gâcher ce beau marbre ? » s'insurge Doheni. De fait, après avoir foré à plusieurs endroits sous le regard laconique de Matthew Meighan, les ouvriers ne trouvent rien. Steve fait un briefing avec Danny et Duke et découvre (un peu tard !) que près des deux banques cambriolées sur le continent, il y avait aussi un magasin de musique. Il se rend donc au dîner, et convie le couple Meighan à une petite promenade. Ils les conduit au magasin de musique, appuie sur le bouton d'une radio fixée au mur, ce qui ouvre un passage secret. Nous découvrons alors des escaliers, des fausses trappes, et autres installations futuristes qui nous font nous demander si nous ne sommes pas dans le repaire de « Fantômas » ! Scénario abracadabrant, aucune violence, une sorte de jeu de passe passe entre Mc Garrett et le couple qui rappelle les joutes avec le fameux Lewis Avery Filer. Même pas de book'em Danno lorsque ce dernier passe les menottes à Matthew Meighan et son épouse qui décrète que Matthew est un meilleur mari qu'un truand. Deux melons pour tout ce qui n'est pas le scènario. On apprécie, le temps de cette pause, ce Jack Lord décontracté qui a fini de prendre ses mémorables colères. Et revoir ce cher Hedley Mattingly, qui tournait encore un an avant qu'un cancer le fauche le film « Riot » en 1997. Quant à Barbara Anderson, qui s'est mise sur son 31 (Une scène en robe de soirée, une en mini-short), elle est totalement sous employée. 15. WILLY
Episode résolument assommant, au rythme lent comme on l'a rarement vu dans la série. Le déclin est là. Jugez plutôt : La romancière et vieille dame excentrique Millicent Shand (Mildred Natwick), flirt de jeunesse du gouverneur Paul Jameson, qu'elle appelle ironiquement par son petit nom de « Sonny », est de retour après l'épisode « Coup de froid » (10-21). Alors qu'il fait une plongée au large d'Hawaii, Jeremy Walker (Ross Borden) ne remonte pas. Les seuls témoins sont sa femme Carole (Diana Scarwid) et le capitaine du bateau. Le spirite Sebastian Rolande (Robert Vaughn, « Des agents très spéciaux ») prétend pouvoir retrouver le corps. Et il le localise avec certitude en haute mer ! Rolande travaille avec l'énigmatique Fitzwilliam (Fred Ball), en fait un illusionniste connu sous le nom de Willy. Rolande prétend parler aux esprits, mais Mc Garrett trouvera chez lui tout un système sophistiqué permettant de projeter, comme une diapositive sur un mur, des photos de « chers disparus », et un appareil vocal permettant de faire entendre des « voix de l'au-delà ». Jamais en peine d'idées pour ses romans, Millicent Shand, parente du défunt Jeremy, explique au gouverneur et à Mc Garrett qu'il y a eu une conspiration. Le professeur Mac Kinnon (Eduard Franz), autre membre de la famille, se prête aux expériences spirites de Rolande. Il a ainsi la surprise de voir jaillir du passé la photo d'une femme qu'il n'a pas épousé et qui est morte il y a 25 ans. Steve lui démontre que Rolande s'est servi des correspondances et photos que Mac Kinnon garde chez lui de la défunte, une certaine Ruth, pour monter une mise en scène. Fini les poursuites en voitures et les interpellations musclées, les bandits réfugiés sur des montagnes que l'on cerne en hélicoptère, l'équipe Five O à présent donne dans ce qui s'apparente plus à un travail de détective privé. On imagine bien les héros de «Remington Steele » ou mieux de « Pour l'amour du risque » dans cette histoire à dormir debout, faisant tourner les tables, invoquant les esprits. L'épisode est interminable, nous présentant tantôt Rolande comme un usurpateur, tantôt comme un spirite capable d'entrer en contact avec le défunt Jeremy. Cette-fois, Millicent ne nous fait plus sourire, les gags de la femme écrivain embarrassant le gouverneur et le chef de la police d'état sont éventés. Pour asseoir sa réputation, Rolande a en fait tué Jeremy (ce qui lui a permis de localiser le corps d'autant plus facilement). Robert Vaughn ne semble pas s'ennuyer en jouant ce personnage ridicule, qui passe son temps à fermer les rideaux et à s'éclairer à la bougie. Mildred Natwick est agaçante, et les comédiens interprétant les membres de Five O assez inexistants. Le scénario de Seeleg Lester est d'une rare médiocrité. Les capacités de « médium » de Rolande sont parfois mises en avant de façon déconcertante : ainsi, il devine par ses seuls talents que Millicent est cachée dans un placard lorsqu'il reçoit le professeur Mac Kinnon. Pourtant, de pouvoirs occultes, il n'en a pas, puisque il est obligé de recourir à son comparse Willy pour mettre en scène les apparitions des morts. Le bien vivant Mc Garrett ayant mis hors d'état de nuire Willy apparaît en fantôme hologramme dans la dernière scène pour confondre Rolande. Si le titre anglais révèle d'emblée la solution, « L'esprit c'est Willie », TF1 lors de l'achat de l'épisode en 1989 ne semble pas avoir vu l'épisode. L'intituler « Willie », personnage secondaire et à peine vu durant l'épisode, est un non sens. Le mobile de Nolande est également tiré par les cheveux. Après le désastre de la saison 7, la saison 11 accumule les mauvais épisodes. Il semble que l'on ait fait le tour du sujet et que la série perde tous ses ressorts dramatiques. S'éloigner comme ici du concept de départ est une erreur car la série devient ennuyeuse. Elle chasse sur les terres de Jonathan et Jennifer Hart au lieu de celles de Mike Stone et Steve Keller. L'épisode n'est pas sauvé par l'interprétation. Diana Scarwid n'a aucune personnalité, aucun charisme. Mildred Natwick cabotine. Robert Vaughn lui semble s'être isolé dans son fort intérieur et jouer comme s'il n'avait aucun partenaires. Ses mimiques de spirite, les yeux fermés, la face cachée par une bougie se dressant entre lui et la caméra, font illusion une fois, mais ici, elles sont répétées pendant cinquante minutes. Jack Lord par contre n'a pas l'air de s'ennuyer et mène l'enquête de Steve Mc Garrett avec un grand sérieux. Même si ici, il ne risque pas de faire un infarctus en courant ou en sortant son révolver. Ne pas s'endormir devant son petit écran au bout de cinquante minutes est le défi que l'épisode lance au téléspectateur. 16. À GRANDS COUPS
J'avoue que je craignais le pire avant de revoir cet épisode, les critiques indiquant "épisode complètement idiot et ayant valu à la production un courrier de protestation des téléspectateurs". Il est certain que l'épisode n'est pas habituel, et joue d'une certaine façon la carte de l'humour, mais il ne manque pas d'atouts face à des épisodes de comique involontaire comme « Willy » avec Robert Vaughn et son rôle de spirite improbable. Il est même agréable à regarder au sein de cette saison 11 qui comporte plusieurs ratages. Notons tout d'abord que Duke est absent de l'épisode, ce qui permet à Mc Garrett et Danny de mener seuls l'enquête la plus insolite qu'ils aient sans doute jamais faite. Tout commence à l'aéroport d'Honolulu. La ravissante Dilys Conover (Tricia O'Neil) se fait pincer avec un petit chien dans son sac. Il est immédiatement mis en quarantaine. Un mot sur Tricia O'Neil. A une époque (1977) où la télévision américaine était encore bien prude, elle fut l'une des premières à jouer nue (de dos) dans « Charlie Cobb détective », avec Clu Culager. Depuis, elle a mené une carrière de guest star dans les séries télé, plutôt dans les mauvaises que dans les bonnes (« Rick Hunter », « Dynastie », « La loi est la loi », « Supercopter », « JAG »). Avec surprise, nous retrouvons (déjà !) James Olson en vedette invitée alors que nous venons de le quitter en néo-nazi dans l'épisode 11-06 « Tonnerre lointain ». Il est ici un voleur de bijoux venu de San Francisco, Harry Crane, qui a pris le nom de Harry Clive. Un comparse de Crane, le juvénile Armitage (Cooper Huckabee) arrive aussi à Hawaii. Le comédien est beaucoup trop jeune pour le rôle et c'est une erreur de casting. Steve découvre que Crane a lui aussi un chien en quarantaine et qu'il se sert de cette situation commune pour faire une cour assidue à Dilys, mais celle-ci ne veut pas écouter le chef de Five O lorsqu'il la met en garde. Il s'adresse alors à la sœur de Dilys, Laura Conover (Lynne Ellen Hollinger), qui vit elle aussi à San Francisco, comme le suspect Crane, et dirige une association de sauvegarde des animaux. Mais elle ne s'entend pas avec sa sœur et Mc Garrett n'insiste pas. Au centre de quarantaine, Eudora Finch (Nita Talbot), ici particulièrement drôle en défenseur acharné de la cause canine, se rend compte des va et vient de Armitage qui finit par la menacer d'un pistolet et l'oblige à relâcher le chien de son complice Crane. Mais le chien s'enfuit. Si les agents de la police d'état sont sceptiques devant l'enquête que mène leur chef, notamment lorsqu'il leur demande de prendre au sérieux la plainte d'Eudora Finch, le policier sait très bien qu'il ne se bat pas en vain mais va démanteler un habile trafic de bijoux. Tandis que Dilys se laisse faire la cour par Crane/Clive, le couple est attaqué par Armitage qui dérobe à la jeune femme un rubis d'une inestimable valeur et les ficelle sur leurs chaises. Une fois libérés, Crane s'étonne du calme de Dilys qui lui révèle qu'en fait, elle portait une copie. Le vrai bijou est caché dans l'interrupteur d'éclairage de la chambre d'hôtel. Crane l'attaque alors avec un chiffon imbibé de chloroforme et lui dérobe le rubis. Steve comprend pourquoi Crane s'embarrasse d'un chien mis en quarantaine. Il se sert du collier de l'animal pour à sa guise tromper la police et la douane et pratiquer son trafic. Le chien en présence de Mc Garrett se laisse défaire son collier où Steve retrouve notamment le rubis. Il porte une fortune autour du cou à la vue de tous sans que personne ne le sache. Nita Talbot, née en 1930 et vue dans « Les incorruptibles », « Le fugitif » et « Alfred Hitchcock présente », compose ici un personnage savoureux. Elle va narguer Mc Garrett lorsqu'il lui remet une récompense pour sa collaboration à l'arrestation de Crane et d'Armitage. Elle lui remet un blâme qui fait conclure Steve « Book me Danno ». James Olson est ici bien plus convaincant qu'en néo-nazi. La réalisation alerte de Don Weis nous permet de goûter un épisode humoristique mais dans lequel Jack Lord et James Mc Arthur ne sortent pas ridicules. En revanche, on se demande pourquoi avoir ajouté au personnage d'Eudora Finch celui de Miss Hugues (Pat Herman), une vieille fille du centre de quarantaine. Le personnage fait double emploi avec celui d'Eudora. Miss Hugues vient faire scandale au bureau de Steve pour récupérer le chien de Crane et faire appliquer la quarantaine. Malgré le contexte un peu léger, Crane reste un dangereux malfaiteur auquel Steve lancera un « You'r under arrest, book him Danno » vengeur. Les contrebandiers du bijou ici sont prompts à vite sortir leur révolver et n'ont rien d'innofensif. On ne comprend pas la critique sévère de cet épisode qui certes n'est pas un chef d'œuvre, mais reste l'une des rares réussites du mariage humour/enquête dans « Hawaii police d'état ». Et puis ce n'est pas tous les jours que l'on voit Jack Lord rire de bon coeur. 17. LES COULISSES DE L'AFFAIRE
Enfin un bon épisode qui retrouve la veine des premiers. Quelques lenteurs l'empêchent cependant d'atteindre les quatre melons. Le chanteur-acteur Paul Williams, qui n'a jamais percé en France mais est célèbre aux Etats Unis, a également écrit le scénario de cet épisode, qui parle d'un informateur de presse, « Stringer » en langage familier. Le titre français laisse penser que TF1, qui l'a doublé en 1989 ne l'a pas vu. Tim Powers dit « Stringer » est un photographe de talent. Il est un peu complexé par sa petite taille et son allure peu engageante. Il essaie toutefois de mettre les rieurs de son côté en se promenant dans un triporteur et en gagnant sa vie en vendant des clichés à la presse. Sa passion étant la photo, il propose à son amie Maren Wilson (Sandra Kerns), une serveuse, de faire quelques photos en maillot de bain (bien chastes !). Mais ce faisant, les deux jeunes gens assistent à une rencontre entre deux maffieux : Tony Alika (Ross Martin) que Mc Garrett avait dû laisser libre faute de preuves à la fin de « Numéro un à éliminer » (11-12 et 11-13) et l'homme d'affaires véreux Howard Kramer (Robert Clarke). Il les crible de clichés tandis qu'ils échangent une malette pleine d'argent. A ce moment-là, un coup de feu d'un des sbires d'Alika atteint les pneus de la voiture de Duke. Celle-ci tombe dans un ravin et brûle, mais Duke, éjecté, en ressort sans trop de dommages. Stringer a reconnu Alika et Kramer et veut les faire chanter. Il manque se faire abattre à plusieurs reprises par les tueurs avant d'être appréhendé une première fois par Mc Garrett. En effet, non content de faire du chantage, Stringer a vendu à un quotidien la photo de la voiture de Duke en flammes. Mais Stringer, inconscient, et voulant faire fortune, n'écoute pas les avertissements de Mc Garrett. Pourtant, Danny l'a repêché avec son triporteur dans une rivière et lui a sauvé la vie alors que les tueurs d'Alika étaient à ses trousses. Si Sandra Kerns manque vraiment d'affirmation de soi, Paul Williams est parfaitement crédible en maître chanteur inconscient. Ross Martin (qui reviendra encore malgré la fin de l'épisode dans le rôle du truand Tony Alika) nous fait oublier Artémus Gordon et devient l'un des bad boys récurrents de cette fin de saga Hawaii. Ecoeuré de voir que Kramer est un faible et accepte de payer Stringer, il fait défenestrer son associé par ses gorilles. Il laisse en vie Stringer avec l'argent. Ainsi, selon lui, l'informateur de presse, déjà coupable de chantage, est complice du crime. C'est sans compter avec l'ingéniosité du petit homme dont la maison est truffé de caméras automatiques qui ont pris sous tous les angles le meurtre de Kramer. Danny se sert d'un ami, Yoshi (Michael Hasegawa) pour obtenir des informations sur Maren Wilson. L'équipe de la police d'état se fait une alliée de la jeune femme et tend un piège à Stringer. Ce dernier dit à Mc Garrett que les photos du meurtre sont sa garantie. « Votre seule garantie est de dire la vérité » répond Steve. La scène finale est savoureuse. Steve se rend chez Alika pour l'arrêter. Ce dernier le nargue avant de rire jaune en voyant les photos de la défenestration de Kramer. « Book'em Danno », dit Mc Garrett, à l'intention des comparses, mais il tient à se garder le plaisir de boucler lui-même Tony Alika. Tony Alika/Ross Martin reviendra dans….plusieurs épisodes de la douzième saison, mais pour le moment, il est à l'ombre. Si l'on passe sur quelques invraisemblances du scénario (que le caïd Alika laisse Stringer comme témoin vivant est un peu improbable), l'épisode est agréable. Ainsi, Stringer est un personnage sympathique qui par exemple neutralise la voiture des gorilles qui le suivent, prend un bus et les nargue en leur montrant qu'il détient une pièce de leur moteur. Un épisode bien dans la tradition des enquêtes de Steve Mc Garrett. 18. EXÉCUTION
Enfin un très bon épisode. Jadis, le policier Russ Hendrix (Robert Loggia), perturbé par la mort de sa fille Nancy en pleine adolescence, a tué un proxénète qui mettait sur les trottoirs des adolescentes. Il a quitté la police et est devenu détective privé, tout en gardant de bonnes relations avec Steve Mc Garrett. Aujourd'hui, un homme tue les uns après les autres tous les proxénètes de l'île qui utilisent des gamines. Maggers (John Larch, le terrifiant Joseph Trinian de « Demain ne naîtra jamais » (01-12) ose se plaindre à Mc Garrett et réclamer une protection. Steve devine bien vite que son ami Hendrix est parti en croisade contre les proxénètes et qu'il sauve des jeunes filles qu'il confie à un pensionnat afin de leur donner une nouvelle chance. Parmi les proxénètes de l'île, trois décident de faire venir un tueur du continent : Maggers, Teo (le chanteur Jimmy Borges dont la notoriété ne semble guère avoir dépassé Hawaii) et Lopeka (Nephi Hannemann, qui fut Aku, le tueur écologiste dans le meilleur épisode toutes saisons confondues, « Kailimoku » (04-13). L'homme arrive mais ignore que Hendrix est sous la surveillance de la police d'état. Il réussira à blesser Hendrix avant d'être tué par l'équipe Five O. L'épisode est une réflexion sur la justice rendue par soi-même, mais aussi une belle histoire d'amour paternel entre Hendrix et la jeune Lureen (Kaki Hunter). Il fait construire une maison pour elle, veut l'envoyer au collège. Elle est amoureuse de lui, mais le détective veut en faire le substitut de sa fille morte Nancy. S'il n'y a guère de mystère sur l'identité du tueur de proxénètes, la tension est présente. Avec une habileté déconcertante, Hendrix refroidit un nombre non négligeable de « protecteurs » de jeunes prostituées. Mais le tueur venu de l'île aura eu raison de lui, car, blessé gravement, il se rend chez Maggers pour l'abattre. Avec la force de la persuasion et de la négociation, Steve parvient à désarmer Hendrix qui s'effondre mort. Pour la première fois, Mc Garrett semble être complètement du côté du tueur. Il se permet au début d'envoyer promener le gouverneur qui ne pense qu'à maintenir le calme dans l'île pour les touristes. Dans la bibliothèque de son bureau, Hendrix dispose d'un passage secret que trouvera Danny car le fugitif a laissé des traces de sang contre les reliures des livres. Le seul bémol que l'on peut émettre est cette insupportable musique disco qui accompagne les trajets d'Hendrix dans son cabriolet rouge, recherchant soit des filles à sauver, soit des proxénètes à liquider. Robert Loggia, né en 1930, a joué dans « Les incorruptibles », « Alfred Hitchcock présente », la série western « La grande caravane » mais a connu un rôle marquant dans la série « Tarzan » avec Ron Ely où il était « Le roi des dwassaris ». en 1966 – vu en France en 1971 et maintes fois rediffusé - et plus près de nous il fut l'un des personnages principaux de la série « Wild Palms » avec Kim Catrall. On se souvient aussi qu'il fut le héros de la série « Nick Mancuso ». La jolie Kaki Hunter a fait une courte carrière, jouant au cinéma Wendy dans les trois films de la série « Porky ». Un épisode vraiment passionnant, plein d'humanité, ménageant des scènes d'action spectaculaires. On est heureux de voir qu'en saison 11, la création de Leonard Freeman en est encore capable. 19. UN PROBLÈME PERSONNEL
Jusqu'à présent, « Hawaii Police d'état » a exploré tous les s alauds possibles, du proxénète au mafieux, du policier ripoux au détraqué sexuel, mais jusqu'ici, aucun scénariste n'avait pensé à un médecin ripoux, qui prescrirait de la drogue (Héroïne, Cocaïne) à des toxicomanes pour se faire de l'argent. C'est l'idée géniale de l'épisode, avec la performance du comédien Fritz Weaver en médecin méprisable, le docteur Harvey Danworth. Weather a souvent joué les agents soviétiques dans les séries 60's, son physique ingrat ici en fait le méchant que le téléspectateur aimerait haïr, d'autant plus qu'il se retranche derrière sa corporation intouchable. Un ami de Mc Garrett du temps de la navy, Tom Riordan (Cameron Mitchell, qu'il arrive de confondre avec un acteur moins connu, Paul Burke) appelle le chef de Five O. Son fils Tommy Junior a fait une overdose. Le jeune homme mourra, et malgré l'évidence (Une ordonnance de stupéfiants faite par Danworth), la cour, présidée cette-fois par Tommy Fujiwara, un habitué qui passe son temps à rôder dans les studios CBS vu son nombre impressionnant de participations, acquitte le docteur. Bien entendu, tandis que Steve mène son enquête pour piéger Danworth, Riordan prépare une vengeance personnelle en kidnappant dans la dernière scène celui que l'on croit coupable pour le forcer à s'injecter une dose mortelle d'héroïne. De fait, Fritz Weaver donne à Danworth un air dédaigneux, méprisant et triomphateur qui le désigne comme le coupable idéal, du genre que l'on n'a pas envie de voir dans une cour d'assise mais plutôt, tellement il est odieux, se faire régler son compte par le père d'une victime. Steve dépêche auprès de Danworth, la belle Gerry Colby (Simone Griffeth) qui joue les junkies en manque et tente de corrompre sur son yacht le médecin. Ce dernier l'envoie à sa clinique pesonnelle, Westside Clinic, où elle rencontre un beau mais dangereux jeune homme, Kona Emery (Alan Austin). Danworth, se conduisant toujours comme coupable, accuse Mc Garrett de le harceler et fait intervenir l'ordre des médecins pour qu'il cesse son enquête. La ravissante Gerry tend un piège à Emery qui se fait prendre en flagrant délit. Et là, le scénariste nous désappointe complètement. Le vrai coupable s'avère le docteur Savio, un personnage secondaire (Don Pomes) qui a dérobé une ordonnance à Danworth. On se demande pourquoi Danworth s'est donné la peine d'être aussi antipathique pendant tout l'épisode alors qu'il est lui-même une victime, sa fille étant morte d'une overdose due à Savio ? Robert Janes a raté la fin d'un scénario pourtant fort bien construit (Nous ne verrons même pas l'arrestation de Savio). L'épisode se termine par le suspense prévisible de Mc Garrett prouvant à son ami sur le point de tuer Danworth l'innocence de ce dernier. Dommage, car l'affrontement Jack Lord-Fritz Weaver avait belle allure, le tout puissant médecin narguant notre policier qui n'aime pas qu'on lui marche sur les pieds. La réalisation de Harry Hogan III est parfaite, mais ne nous donne pas les images que l'on aimerait voir. Et la grosse déception, en revoyant l'épisode une seconde fois pour cette chronique, est le manque de charisme du véritable méchant, Savio, que l'on entr'aperçoit à peine. Voilà un épisode qui rate les quatre melons pour cette petite contorsion du scénario qui n'était pas indispensable. James Mc Arthur et Herman Wedemeyer ne sont pas en reste, mais l'on sent que l'équipe est trop réduite, car un policier inconnu vient prêter main forte lors de l'arrestation de Kona Emery. Les rapports entre Steve et Gerry ne sont jamais explicités, elle n'appartient pas à la police, et l'on peut difficilement vu la différence d'âge deviner quelle peut être la relation entre la jeune femme et le policier qui pourrait être son père. Cameron Mitchell fait ce que l'on attend de lui : le père fou de douleur et prêt à faire justice lui-même. Allez, on aurait quand même préféré que Danworth soit coupable et que Steve lance son Book him Danno ! 20. L'ASSASSIN DU CIEL
La jolie Erin Black (Spray Rosso) est la huitième victime d'un serial killer qui attaque par les airs, ses victimes se trouvant aux derniers étages d'immeubles. Steve commence son enquête sur le reporter Norman Klane (Charles Cioffi) qui a passé une annonce pour obtenir les confessions du tueur en exclusivité. Le réalisateur nous montre sur un chantier un ouvrier habitué à faire de la « voltige » suspendu à un crochet. Cette séquence n'est pas fortuite, on s'en doute. Bien entendu, la scène d'ouverture (meurtre sous la douche) est un hommage appuyé à « Psychose ». Le tueur contacte Klane. Sans scrupules, Klane est prêt à payer pour une interview exclusive. Le thème du serial killer est récurrent dans la série (« Meurtre amour et poésie », « Les clefs de l'énigme », « Le lieutenant Ralston »). Cet épisode peut il apporter un nouvel angle d'approche ? Klane joue un étrange jeu. Il donne à Mc Garrett le courrier qu'il reçoit suite à son annonce dans le journal. Mais il se ménage aussi de bonnes relations avec l'assassin. Le reporter a dit au tueur qu'il pourrait devenir une vedette de livres et de films consacrés à ses méfaits. De fait, le tueur achète dans un magasin les confessions d'un célèbre tueur et se voit déjà en haut de l'affiche de l'histoire du crime. Peu après, Klane est contacté par sa fille Mary Ellen (Rita Wilson). Tandis qu'ils déjeunent au restaurant, le reporter est appelé au téléphone par le tueur. Pour faire un « papier », Klane est prêt à pactiser avec le diable. Il veut une « preuve » que l'homme est bien le tueur. Ce dernier lui indique un numéro de chambre d'hötel où Klane trouve la neuvième victime. Inutile de dire que Mc Garrett lui passe un savon en règle. L'épisode ici aborde la liberté de la presse. Mais Klane tient plus du papparazzi à l'affût de la photo la plus sordide. On se souvient de ce photographe déguisé en infirmier prenant en photo le cadavre du fils de Romy Schneider. La police tend un piège en surveillant Klane qui échoue, le tueur ayant donné de l'argent à un quidam pour aborder le reporter surveillé. L'homme va-t-il reconnaître celui qui l'a payé ? Hélas non, l'homme n'est pas fiché, et il a beau regarder de nombreux portraits de criminels que lui montre Duke Lukela, il ne peut rien dire à l'équipe Five O. Pensant qu'il est de mêche avec la police, le tueur promet à Klane une dixième victime : sa fille Mary Ellen. Du tueur, nous ne saurons pas le nom. C'est le comédien Walt Davis qui l'incarne. Le tueur réussit à échapper à Steve dans la chambre de Mary Ellen et se sauve sur son chantier après avoir tel un singe dévalé les murs qu'il vient de grimper. Les scènes de combats sur la grue du chantier manquent de crédibilité car le cascadeur qui remplace Jack Lord ne lui ressemble pas. L'arrestation sera peu spectaculaire, l'homme étant cueilli par Danny, Duke et une foule de policiers tandis que du haut de la grue du chantier, Steve lance depuis un talkie walkie : « Book him Danno, Book him Danno » avec rage. « Very well Steve ». Mais l'on sent que l'homme que Mc Garrett aimerait coffrer est ce reporter qui fait honte à sa corporation. Avant dernier épisode de la saison 11 avant une ultime opus (mais de 90 minutes), « L'assassin du ciel » renouvelle le thème du serial killer dont la personnalité compte peu ici. C'est au fond une critique de la presse à sensation qui est l'objet de l'épisode. Klane mérite-t-il la chance de serrer sa fille dans ses bras, lui qui a causé une victime inutile ? Si l'on voit peu Walt Davis, Charles Cioffi ne démérite pas en reporter sans scrupules odieux à souhait. Par comparaison, Rita Wilson qui joue sa fille est assez fade et peu concernée par le rôle. Quant à Jack Lord, il n'a jamais été aussi bon. On regrette presque que la série se termine. 21. L'ANNÉE DU CHEVAL
Ah, TF1 et l'anglais. Il n'y a aucun cheval dans l'épisode: la "horse, c'est l'héroïne ». Pour la fin de la saison 11, on a mis les petits plats dans les grands. L'histoire se passe en partie à Singapour, et les vedettes invitées sont Victoria Principal (« Dallas »), Barry Bostwick et l'éphémère James Bond George Lazenby. Ce sont les adieux de James Mc Arthur à la série, puisqu'il ne renouvellera pas son contrat pour l'ultime saison. A la différence de « SOS Singapour » tourné en studios avec des vues prises de la ville (02-09), ici on a payé le voyage à toute l'équipe. Sauf à ce pauvre Duke! George Lazenby est difficile à reconnaître, sauf pour ceux qui l'ont vu dans le film « L'homme de Hong Kong » (1976) avec Jimmy Wang Yu. Il est ici moustachu. Une jeune femme en provenance de Singapour meurt d'une overdose dans un avion. Elle faisait partie d'une filière de drogue et sa mort étant tenue secrète, Mc Garrett est envoyé à Singapour pour démanteler le réseau. Son contact est un maître de ballet très éphéminé auquel Steve sauve la vie menacée par un tueur masqué façon Jason Vorrhees. Danny est également du voyage, pour sa dernière enquête. Sous l'identité de Terry Riley, Mc Garrett continue d'infiltrer le gang et rencontre le général Oban (Lawrence Dobkin), un personnage enturbanné et menaçant. Dérangé par un coup de téléphone, Steve est attiré dans un piège où il tombe sur le tueur au nunchaku avec le masque à la « Vendredi 13 » version orientale. Steve le désarme et le laisse filer. Le général Oban rejoint Riley/Mc Garrett dans sa chambre pour poursuivre les négociations. Le général lui apprend qu'il est le père de la fille qui a trouvé la mort dans l'avion arrivant à Hawaii. Lucas Sandover (Barry Bostwick, vu en guest dans de nombreuses séries us) est complice de John Cossett (George Lazenby). Cossett reproche à Sandover de l'avoir contacté car ils doivent éviter d'être vus ensemble. Peu après, Cossett rejoint le maître de ballet qu'il a fait torturer, car on l'a vu avec « Terry Riley, l'américain », alias Steve. A la police locale, Danny est informé du casier judiciaire chargé de Sandover. Au milieu des beautés locales, apparaît Victoria Principal, connue comme Pamela Ewing par les français, et qui interprète ici le rôle de Dolores. En haute mer, les trafiquants purifient l'héroïne dans un laboratoire flottant. Dolores aborde Terry Riley sous son vrai nom ! Il feint de ne pas comprendre. Dolores est la femme de Sandover. Son père vit à Hawaii et elle connaît Mc Garrett et le département Five O. Steve lui apprend que s'il trouve son mari, il finira ses jours dans une prison à Hawaii ! Mais elle le dit « innocent ». Très vite, Dolores Sandover met à mal la couverture de Steve en n'arrêtant pas de le solliciter. A ce stade de l'épisode, regrettons que les comédiens censés jouer la police locale de Singapour fassent vraiment « amateurs recrutés sur place ». Face à James Mc Arthur et Jack Lord, ils manquent d'affirmation. Don Weis, le réalisateur, pour prolonger l'épisode, utilise les décors locaux parfois au détriment du rythme. Par exemple, une scène de téléphérique inutile nous distrait un peu du scénario. Puis c'est un charmeur de serpent qui fait son numéro devant Steve assis devant une vue d'ensemble de Singapour. On a le sentiment que l'on veut montrer au téléspectateur que l'épisode a coûté cher. Tandis que Sandover et Cossett se retrouvent dans un village isolé, le réalisateur s'attarde à nous montrer le paysage. Bon, on saura que l'épisode n'a pas été tourné en studios. Va-t-on aussi nous montrer la facture du tournage en extérieurs ? Dolores rejoint son mari et comprend qu'il est loin d'être innocent. Si les scènes de Victoria Principal et Barry Bostwick tournent à vide, nous nous délectons des derniers dialogues entre Jack Lord et James Mc Arthur dans ce décor exotique. Steve poursuit son enquête déguisé en moine malais. Il semble défiler au milieu d'un dépliant touristique. Jamais la production n'a disposé de tels moyens, mais le scénario ne suit pas. L'action s'arrête pour nous montrer une fête locale avec ces sortes de dragons chinois, ici à la mode locale0 Autant de scènes bouche-trou qui démontrent que le scénariste Richard Delong Adams n'a pas travaillé son sujet. Un exemple : lors du briefing avec la police locale, quel besoin Mc Garrett a-t-il de garder son déguisement de moine ? On trouve le temps long. Coup de théâte : le général Oban passe à l'action et veut venger sa fille. Il tente d'écraser Cossett. Lazenby en pleutre nous fait bien oublier James Bond. Il rejette la responsabilité sur Sandover. Pendant ce temps, Danny arrête Mr Ho (Thomas Lee), un aveugle, qui se trouvait sur le laboratoire flottant. Pour localiser Sandover, Steve lui demande des précisions et tente de calculer la distance que Ho a parcourue Cossett rejoint Sandover à bord du laboratoire flottant. Les acheteurs viennent prendre possession de la poudre blanche tueuse. La morale n'est pas sauve car ces acheteurs repartiront vendre leur mort en poudre sans être inquiétés. Mais bon, Steve et Danny ne sont pas Batman et Robin! Puis Cossett, un pistolet dissimulé dans la poche de son complet blanc menace Sandover et le kidnappe. Mal lui en prend, Sandover le fait tomber et le poignarde. Il jette son corps à la mer. Grâce aux renseignements de Ho, Steve, Danny et la police malaise retrouvent Sandover et le prennent en chasse. Sandover espère échapper au châtiment en gagnant les eaux internationales. Il y parvient, et Mc Garrett qui aurait bien violé lesdites eaux a une sérieuse prise de bec avec la police malaise. Mais en haute mer, Sandover se voit barrer le passage par un cargo dirigé par le général Oban (qui a depuis longtemps perdu son turban). Pour venger sa fille, il a fait avaler à Dolorès une dose mortelle d'héroîne en petits paquets. Ses hommes sont armés jusqu'aux dents. Il veut la peau de Sandover (lequel est prêt à sacrifier sa femme). Il faut une intervention chirurgicale imminente pour sauver Dolores de la mort. La scène finale, loin des fioritures touristiques, permet de vivre un grand moment de télévision. Mc Garrett se lance au secours de Dolores, le télespectateur est raide sur son fauteuil, tout peut arriver, c'est le dernier épisode, Mc Garrett peut mourir. Danny aussi. Steve dit au général en lui jetant des paquets d'héroïne qu'il est autant responsable de la mort de son enfant que Sandover, jouant là une partie de poker avec sa vie. Il prend dans ses bras Dolores pour l'emporter. Le général va tirer0 Sandover feint de se rendre en s'approchant avec le couteau qui lui a permis de tuer Cossett. Mc Garrett n'est pas pour la loi du talion, et il veut sauver la vie de Dolores, tandis que Sandover et le général s'entretuent. Ouf ! On l'a échappé belle. Si Dolores s'en sort et embrasse même Mc Garrett une fois remise, avouons que l'on s'en fiche un peu. Cette fin de saison aurait pu signifier la mort de Danny ou de Steve. Malgré un très long épisode parfois ennuyeux, les dernières minutes palpitantes, permettent de vivre un grand moment de télévision. James Mc Arthur quitte la série, mais « Danno » est en vie (pas comme Chin Ho). Maintenant , parlons un peu des acteurs : Barry Bostwick, un peu jeune pour le rôle, s'en tire très bien. Il est avec Lawrence Dobkin (le général) le meilleur acteur de l'épisode. Victoria Principal est jolie, fait ce qu'on lui demande, mais se perd souvent dans les méandres touristico-scénaristiques d'un dépliant pour voyageurs. George Lazenby est convaincant, mais son rôle ne demande pas de sortir de la Royal Shakespeare Company. Il est cependant plus à sa place ici qu'en 007. Les comédiens malais font ce qu'ils peuvent, mais sont moins doués (moins habitués) que la main d'œuvre locale Hawaienne, les Kwan Hi Lim, Jimmy Borges et Tommy Fujiwara. La production n'a pas lésiné sur les coûts. Il est donc dommage de ne pas avoir eu un script à la hauteur des ambitions de ce feu d'artifice final. Malgré la fin remarquable, deux melons car l'ennui s'est installé une bonne partie de l'épisode. Au revoir, Danno ! Crédits photo: Paramount. Images capturées par Patrick Sansano. |
Hawaï Police d'État (1968-1980) SAISON 9 1. Les Neuf dragons [1/2] (Nine Dragons [1/2]) 2. Les Neuf dragons [2/2] (Nine Dragons [2/2]) 3. La Prise d'assaut (Assault on the Palace) 4. Le Plus vieux métier du monde (Oldest Profession -- Latest Price) 5. L'Homme en feu (Man on Fire) 6. Tour de force (Tour De Force -- Killer Aboard) 7. Le Dernier des spécialistes (The Last of the Great Paperhangers) 8. Face, c'est la mort (Heads, You're Dead) 9. Jusqu'à ce que la mort nous sépare (Let Death Do Us Part) 10. Effet d'optique (Double Exposure) 13. La Cloche (The Bells Toll at Noon) 14. L'Homme d'acier (Man in a Steel Frame) 15. En joue... (Ready... Aim...) 16. La Forêt défendue (Elegy in a Rain Forest) 17. Le Chantage infernal (Dealer's Choice - Blackmail) 18. Un crime capital (A Capitol Crime) 19. Mourir au paradis (To Die in Paradise) 20. L'Argent a une odeur (Blood Money Is Hard to Wash) 21. Destruction cérébrale (To Kill a Mind) 22. Requiem (Requiem for a Saddle Bronc Rider) 1. LES NEUF DRAGONS 1ÈRE PARTIE
Aux Etats Unis, cet épisode ne forme qu'un ensemble de 100 minutes, et deux en France. Ceux qui ont lu les romans de Ian Fleming "On ne vit que deux fois" et "L'homme au pistolet d'or" savent qu'à la fin du premier et au début du second, 007 est amnésique, drogué, mal en point, déclaré mort en mission. C'est le choix fait par Jerome Coopersmith, le scénariste. Nous désorienter au maximum. Steve est retrouvé amnésique, repêché par une jonque à Honk Kong. Il ne sait plus qui il est. Il voit sa photo dans un journal. En voix of, Roland Ménard nous résume ce qui s'est passé durant les deux dernières semaines. Avant tout, la saison 9 propose des changements : retour au pré générique comme dans les premières saisons, avec un début d'intrigue. L'orchestration du thème de Morton Stevens est légèrement modifiée et Duke/Herman Wedemeyer intégre le générique. Dans la première partie, nous passons cinquante minutes sans connaître les raisons qui ont fait que Steve se retrouve amnésique à Hong Kong. En effet, le segment 1 se termine par la capture de Mc Garrett par son ennemi juré Wo Fat à Hong Kong. L'action du premier volet se passe à Hawaii. Deux fioles d'un virus mortel (le macguffin de l'histoire comme dirait Hitchcock) sont méticuleusement transportées dans un laboratoire. Se faisant passer pour Chang, un savant chinois qu'il a fait assassiner, Wo Fat les dérobe. Steve va pourchasser Wo Fat jusqu'à Hong Kong et tomber dans un piège. Les scènes d'exposition prennent beaucoup de temps dans la partie 1. Wo Fat sème les cadavres sur son chemin, notamment un vieux condisciple de Chang qui le démasque comme un imposteur. Il est compréhensible que CBS n'ai fait qu'un pilote de 100 minutes car la première partie n'est que la rampe de lancement de l'intrigue qui trouve toute sa saveur dans la suite. Le budget alloué par CBS est considérable. Extérieurs de Hong Kong, on a mis les petits plats dans les grands. Michael O'Herlihy nous prépare un plat de gourmet, et le segment 1, après nous avoir dérouté complètement en présentant Steve amnésique, va se révéler un spectacle digne d'un James Bond de la grande époque. La réalisation n'est pas loin d'un véritable film d'espionnage au grand écran. Khigh Diegh est époustouflant en Wo Fat. Il a laissé de côté son aspect caricatural pour se montrer véritablement dangereux. A suivre... 2. LES NEUF DRAGONS 2E PARTIE
La seconde partie expose le plan de Wo Fat. Faire alliance contre son pays la Chine avec un général rebelle réactionnaire qui préconise la guerre nucléaire contre les Etats Unis. En somme, un coup d'état à Pékin, comme en 1991 dans la réalité à Moscou. Pour ce faire, avec les fioles, Wo Fat va tuer des millions de chinois en montrant le film qu'il a obtenu de Mc Garrett drogué et torturé, lequel déclare que les américains sont à l'origine du massacre chinois. Si peu à peu, Steve retrouve la mémoire, il lui faut, avec les agents britanniques du MI6 à Hong Kong empêcher le massacre. Pour cela, il va joindre une agence de voyages qui est la couverture d'une bande d'espions de Pékin. Chin Ho parvient à convaincre - de chinois à chinois - de la réalité du danger. Le général fêlon Hang Chong (Yi Feng) commence son allocution à la télé chinoise et est arrêté en direct. Quand à Wo Fat, il est officiellement mort, mais tel Rastapopoulos dans Tintin et Blofeld dans les Bond, nous découvrons qu'il en a réchappé dans la toute dernière scène, alors que Steve ramène les fioles mortelles en Amérique. Episode violent, montrant les scènes de torture de Steve par Wo Fat et son groupe "les neuf dragons", mais passionnant, on ne comprend pas trop pourquoi la France a fait deux épisodes de ce qui forme un seul ensemble. La tension n'a jamais été si forte dans Hawaii Police d'Etat qui s'apparente ici aux films style L'espion qui m'aimait ou On ne vit que deux fois mais avec un ton très sérieux et dur, sans aucun humour. Cette neuvième saison commence donc sous les meilleures auspices. Espérons que ce pilote n'est pas d'une qualité sans lendemain. Notons que le procédé épisode de 100 minutes sera repris dans la série "L'homme qui valait trois milliards" dans un épisode avec la Bond girl Britt Ekland. 3. LA PRISE D'ASSAUT
Clu Gulager (Co vedette avec James Drury et Doug Mc Clure de la série western "Le virginien") est la vedette de cet épisode. Il interprète le rôle de Arthur Lambert, conservateur du musée du Pacifique. Il veut monter un cambriolage le jour de la fête de Kamehameha. Lambert commence par enterrer vivant le professeur Koulami! Steve est abasourdi par la cruauté du meurtre. Le but de Lambert est de faire un gigantesque hold up le jour de la fête. Il réunit donc un certain nombre de truands pour monter son opération. Mais Steve découvre que Koulami a téléphoné à Lambert la veille du meurtre. C'est un Jack Lord plus décontracté qui aborde cette neuvième saison. Nous le voyons faire de l'humour lorsqu'il reçoit de la part du gouverneur une couronne de fleurs pour touristes. Ses hommes rient et il répond : "Vous n'avez jamais vu une femme ?". Peu après, Lord et Richard Denning revêtent cette couronne lors de la fête de Kamehameha. L'épisode rappelle "Demain ne naîtra jamais" (01.12) et "Kamehameha" (04.10) qui évoquaient cette manifestation traditionnelle d'Hawaii. Un peu comme le Juncano aux Bahamas dans "Opération Tonnerre". Lambert profite d'un spectacle historique qu'il a monté avec Koulani, "La rébellion" de Robert Wilcox, qui se déroule durant la fête pour mettre de véritables bandits à la place des rebelles. Cette reconstitution historique mise au point avec feu le professeur Koulami n'est qu'un leurre. C'est le premier hold up en plein jour et devant une foule immense jamais vu dans une série policière. Les coups de canon des rebelles contre la garde royale dissimulent des charges de dynamite destinées à ouvrir pour de bon les coffres-forts. Mais en coulisses, Mc Garrett mène son enquête. Ses rires n'auront pas duré longtemps. Il retrouve vite sa férocité habituelle envers les malfrats. On regrettera que Joey, chauffeur de taxi braqueur (Donald Roessler) - arrêté par les policiers en début d'épisode, mais remis en liberté sur parole à faveur de la parade - commette un meurtre sur un policier, acte qui aurait pu être évité. Roessler est un acteur amateur local qui a participé déjà à "Un coup envieux" (08-20). C'est une incohérence du scénario de Jerome Coopersmith. Comment Joey a-t-il pu être libéré après ce qu'il a fait ? Investi de son rôle de justicier, Jack Lord joue tellement bien que l'on croirait avoir affaire à un véritable flic. On peut comprendre qu'après la série, il ait choisi de ne plus tourner. Une telle assimilation acteur/personnage est rare. Steve tend un piège à Lambert en feignant de croire à un coupable imaginaire. Il joue au chat et à la souris avec Lambert, en lui expliquant les motifs du meurtre du professeur Koulani. Jamais les rebelles de Wilcox n'ont attaqué la banque, ce que Koulani avait découvert et voulu signaler à Lambert, et lui a valu une mort atroce. - J'espérais que j'aurais eu droit à la considération, Steve. Après tout c'était bien joué, proteste Lambert. 4. LE PLUS VIEUX MÉTIER DU MONDE
Cory (Elaine Joyce), une call girl, va trouver Mc Garrett afin qu'il protège les prostituées de luxe d'Hawaii victimes d'un racket. Deux ont été tuées, une troisième grièvement blessée par une lettre piégée. Le maître chanteur demande 3000 dollars à chaque fille. La jolie Elaine Joyce a perdu son temps et sa carrière en jouant dans des soaps ("Les feux de l'amour", "Des jours et des vies") et l'oubliable "Beverly Hills". Cory est approchée par un certain Caldwell (Ned Beaty), homme de main du racketteur qui se fait passer pour un client. Elle comprend à qui elle à affaire. Che Fong est chargé de trouver le mécanisme qui a permis l'explosion à distance de la bombe (pour la troisième victime, en piteux état). L'équipe de Five O soupçonne un homme récemment arrivé sur le continent, Pendleton (Robert Whittans). Il s'agit du chef de celui qui a abordé Cory. Cory monte une coalition avec les autres call-girls pour ne pas payer. Mais Pendleton a décidé de faire un exemple et une prostituée est étranglée par Caldwell. Les filles ont peur et décident de payer. Cory fait des reproches à Steve. Episode grave sur un sujet de société abordé ici sans fioritures. Même si l'épisode nous présente les "call-girls", des femmes qui exercent leur profession chez elle au lieu de racoler dans la rue. Un photographe de rue, qui se trouvait devant l'immeuble avant l'explosion, intéresse beaucoup Danny et Duke. Che Fong obtient le visage de Caldwell. L'équivalent de "Q" au sein de Five O fait des prodiges. Keith Caldwell tente d'enlever Cory. Elle en réchappe mais il veut la tuer. Un mandat d'arrêt est lancé contre Caldwell. Le suspense va grandissant au fur et à mesure qu'avance l'épisode. Cet épisode a été écrit par une femme, Anne Collins, et réalisé par le producteur Philip Leacock. La condition des prostituées nous est présentée sous un jour réaliste, ni embelli, ni mélodramatique. Caldwell, cerné par la police, prend en otage Cory. Elle se jete de la voiture, scène qui rappelle Celeste dans "Les voies de l'amour" (01.09). L'épisode se termine par Steve tentant de consoler avant l'arrivée des secours Cory,grièvement blessée et défigurée, tandis que Caldwell est arrêté. Pas de Book'im Danno. Steve dit à son adjoint que le plus difficile maintenant pour Cory sera de vivre. Une fin douce amère pour un excellent épisode. 5. L'HOMME EN FEU
Les producteurs ont changé, preuve que le tandem Leacock/Newton n'était que des superviseurs et que Jack Lord est seul aux commandes. Cinq vulcanologues trouvent la mort dans des circonstances étranges. Même le doc (Al Eben) ne parvient pas à trouver les causes du décès. Un personnage étrange, Donald Blair (John Hillerman, Higgins de "Magnum") s'intéresse à l'affaire. Très mauvaise idée de reprendre aussi vite l'acteur Pat Hingle, vu dans "Une sale affaire" (08-08) déjà dans le rôle du savant, le docteur Omsbee . Il est très vite ici horripilant. Il est d'autres acteurs ou actrices que l'on aurait aimé revoir dans des rôles récurrents mais pas lui. Le comédien cabotine en permanence et ce qui passait dans le premier épisode devient étouffant ici. Omsbee veut apprendre à Steve les vertus de la patience, car il ne trouve pas les causes du désastre, Mc Garrett lui rétorque qu'il travaille pour l'US Navy. Omsbee découvre que les cinq victimes sont mortes à cause de...plutonium. Dommage que l'on nous inflige cette scène, lorsque le savant révèle cela, d'affrontement dérisoire avec Steve qui lui impose d'éteindre son cigare en lui présentant un cendrier! Blair possède dans son bureau un passage secret qui descend tout droit à un laboratoire secret tenu par Piet de Groot (Alan Fudge) où se trouve le plutonium. Omsbee découvre le pot aux roses mais tombe dans un piège tendu par de Groot. Le jeu de Pat Hingle, découvrant le laboratoire secret, est particulièrement mauvais, sur jouant et continuant ses vannes à deux balles en présence d'un danger nucléaire. L'acteur blasé n'est vraiment pas convaincant. En revanche, à des lieues de Higgings, Hillerman compose un méchant sadique et froid à souhait. Leila Kapehala (Lynn Howell Morse), la jolie collaboratrice de Blair, enceinte, a été exposée aux radiations et un médecin estime qu'elle doit avorter. La piste de Mc Garrett finit par le mener à Blair. Il découvre que la cinquième victime vulcanologue non identifiée est le mari de Leila. Leila est tuée et Steve tente de réconforter sa mère. Steve finit par découvrir à son tour le sous terrain des conspirateurs et les arrête de façon mouvementée malgré l'environnement dangereux (Plutonium). Mais Ormsbee l'a tellement énervé qu'il lui joue un petit tour : il le fait mettre en quarantaine afin de savoir s'il a été touché par la radioactivité. L'épisode ne se termine pas par un "Book'em Danno". Blair et de Groot, après avoir jeté des tonneaux de plutonium contre la police, lèvent sagement les mains. La série mérite d'être vue en VO. Jack Lord a une voix nettement plus dure que celle de Roland Ménard, James Mc Arthur fait plus sérieux sans la voix de Francis Lax. L'anglais utilisé est simple et facilement compréhensible même pour quelqu'un qui n'est pas expert en anglais. C'est l'exemple inverse du doublage français réussi (Michel Roux/Tony Curtis et surtout Guy Chapellier/Scott Bakula, la voix française de Bakula humanisant beaucoup le personnage). John Hillerman fait une formidable prestation et après avoir vu cet épisode, vous ne regardez plus "Magnum" de la même façon. 6. TOUR DE FORCE
Cet épisode nous permet de revoir la formidable et jolie Amanda Mc Broom dans le rôle de la femme policier Sandi Welles vue dans "Une fin difficile" (08-18). C'est à elle que je pensais lorsque je disais que Pat Hingle, dans le précédent épisode, n'était pas inoubliable, mais que d'autres méritaient de devenir des personnages récurrents. Un agent de la CIA est retrouvé mort dans un avion à l'aéroport d'Honolulu. Steve interroge l'hôtesse qui lui dit que l'homme est resté seul excepté un moment qu'il a partagé avec une "public relation", Julia Louise Lewis (Udana Power). Cette dernière est enlevée à l'aéroport dans un taxi et son futur meurtrier joue un temps la comédie du coup de foudre. Il est monté avec elle dans un taxi et la couvre de fleurs avant de la poignarder dans un jardin public. Le doc (Al Eben), médecin légiste dont nous apprenons ENFIN le nom de famille, qui est Bergman, assure Steve que c'est la même arme qui a tué les deux victimes. Steve téléphone à Jonathan Kaye de la CIA (Bill Edwards). Le comédien a changé de coiffure et est tellement différent à l'image que j'ai cru un instant à un remplacement de comédien. Robert Houston (Cliff Gorman), l'assassin de Julia Louise, est vraiment un méchant "effrayant", pas du tout caricatural. Il évoque plus le lieutenant Ralston que Wo Fat. Jonathan Kaye a demandé à Mc Garrett de retrouver la trace d'un tueur du nom de "Rain Man" dont l'identité est inconnue. Sandi Welles, pour laquelle j'avouerai un faible, et qui aurait mérité d'être associée définitivement à l'équipe Five O, prend l'identité d'une guide pour touristes. Danny a interrogé tous les passagers de l'avion (dont Houston) sans succès. Sandi noue une amitié avec Houston et réussit à s'isoler dans la chambre de ce dernier pour ouvrir sa valise. Elle découvre ainsi les plans d'un attentat prévu contre Sheikh Ibrahim Khaldoun (Michael Markrich) venu négocier avec le gouvernement américain des accords pétroliers. Houston la surprend et ne la tue pas. Il téléphone à Rain Man, dont nous ne verrons que la silhouette de dos, un genre de Blofeld dans les premiers 007. Celui-ci lui dit de se servir de la femme policier pour abattre Khaldoun. La fin de l'épisode est spectaculaire. Véritable homme araignée, Houston grimpe du 23e au 24e étage de l'hôtel et s'apprête à tuer. Mais il a commis l'erreur, que l'on ne va certes pas lui reprocher, de laisser Sandi vivante et attachée. Elle se libère de ses liens et prévient Duke. Houston est abattu par la police et fait un plongeon vertigineux qui empêche Steve de prononcer le fameux "Book'im Danno". Jerry London a réussi un épisode parfait en tous points, à partir d'un script sans failles de Charles Larson. Un mot sur la VO. Certes, je connais les épisodes par coeur, mais une fois entendu en anglais, on ne peut plus supporter la VF. Kam Fong, Jack Lord ou encore Herbert Wedemeyer deviennent indissociables de leurs vraies voix. Aussi, je recommande de regarder la série en VO. Jack Lord et ses comparses ont une élocution parfaite. Danny n'est jamais appelé ainsi mais tout le temps "Danno" à la différence de la VF. Avec quelques notions élémentaires d'anglais, vous comprenez tout, et notez au passage les trahisons de la VF. Allusions, images, évocations, qui passent à trappe lors du doublage. Il suffit de se rappeler que les français avaient d'abord traduit "Le jour de liberté de ces dames" l'épisode "Les clefs de l'énigme" au lieu de "Le jour où c'est gratuit pour les dames". 7. LE DERNIER DES SPÉCIALISTES
Cet épisode, qui aborde le monde des faussaires de génie, et représente au sein de la saga Hawaii une pause façon "Le voleur au monopoly", c'est à dire sans aucune violence, serait incompréhensible aujourd'hui, à l'heure des cartes bancaires et des virements par internet. Il faut donc le ressituer dans son époque, 1976. Hunter R Hickey (Kevin Mc Carthy, qui sera pour toujours le héros de "L'invasion des profanateurs de sépultures"), avec l'aide de deux complices, la jolie Janice (Elaine Giftos) et Mack (Anthony Ponzini), prépare un gros coup. Pour s'entraîner, le trio commence par attaquer l'équipe Five O. De retour d'un voyage de Steve, Danny apprend à son chef que leurs bureaux ont été cambriolés, mais la bonne nouvelle c'est que le voleur n'a rien emporté. Au contraire, il a laissé sur place une poupée! Danny se trompe. Le voleur a emporté une traite à l'en-tête de Five O. Steve étant en couverture d'un magazine parlant de la police, Janice donne deux dollars à un gamin qui réclame une autographe à Mc Garrett sur son magazine, en disant qu'il veut être détective plus tard. A partir de la signature, Hickey fait un faux qui permet au trio d'encaisser 14 000 dollars (une coquette somme pour 1976) en échange de fournitures de bureau de faible valeur proposées par une société fictive. Intriguée, l'équipe se rend à l'adresse de la société qui ne possède qu'une plaque sur la pprte et sert juste de boîte aux lettres. Steve découvre que Hickey est derrière ce faux, et fait paraître un article dans le journal le traitant d'escroc. L'homme se paie le culot de venir menacer Mc Garrett de poursuites en diffamation dans son bureau. Kevin Mc Carthy, dont le danseur Jacques Chazot parlait en 1971 dans son autobiographie "Chazot Jacques" chez Stock (Mc Carthy le reçut en grandes pompes aux Etats Unis avec Maurice Chevalier et Françoise Sagan), n'a pas connu en France la gloire qui fut la sienne outre-Atlantique. Ici, il compose un clone de Lewis Avery Filer/Hume Cronyn ("Le voleur au monopoly" 03.11 et "Mascarade" 04.14). Un faussaire sympathique, mais néanmoins un voleur. Cependant, le jeu de Mc Carthy est moins subtil que celui de Cronyn, le grand copain de Sir Alfred Hitchcock. Il détonne dans le trio avec ses manières affectées et ses airs supérieurs. Mack, le complice qui part en mission pour voler, ne pense lui qu'à mettre la main aux fesses de la jolie Janice (Elaine Giftos, à laquelle on ferait bien un brin de causette). Cette fort jolie comédienne inconnue en France a fait quelques apparitions télé dans des séries comme "Jeannie de mes rêves", "Magnum" ou "Ally Mc Beal" en passant par "Les rues de San Francisco" et a joué au cinéma dans un Woody Allen, "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe dans jamais oser le demander". Mais on aurait aimer la voir ailleurs et plus souvent. Janice se fait engager comme serveuse dans un restaurant et subtilise un traveller chèque de l'US Navy à un marin qui tente de la draguer, puis porte le document à Hickey qui en fait un chèque de... 200 000 dollars. Déguisé en officier de la marine, escorté de comparses déguisés en marins soldats à qui il donnera une commission, il se rend à la banque d'Honolulu et se fait remettre du directeur Cashier Darcy (Wayne Ward), la paie de ses hommes en liquide. Malheureusement pour lui, Steve a retrouvé le gamin de la dédicace, qui confond Janice : "Elle m'a donné deux dollars et une bise". Et à l'aéroport, en fouillant les bagages, coince Hickey. Comme jadis Lewis Avery Filer, le faussaire se montre beau joueur les menottes au main et lance "Alohah" à un Steve qui vient de lui dire, mi sérieux, mi souriant: Un épisode suave, drôle, tout en nuances. 8. FACE, C'EST LA MORT
Depuis le début de la saison 9, ce n'est pas un pré-générique qui est proposé (comme dans les premières saisons) mais des extraits de moments forts de l'épisode. La pratique était courante à l'époque, notamment dans la série de Quinn Martin "Le Fugitif" lors de sa saison 4, la seule en couleurs. Bonne nouvelle, Sandi Welles est de retour. Elle demande à Danny (qu'il est pénible de l'entendre appeler ainsi alors qu'en VO, c'est toujours "Danno") si Steve est pour quelque chose dans son affectation. Eh oui, la romantique Sandi est secrètement amoureuse du beau Mc Garrett. Mais Danny la détrompe. Sa mission est le fruit du hasard. Cet épisode est hélas resté d'actualité, il s'agit d'un détournement de voilier et d'une prise d'otage. De nombreux cas ont eu lieu ces deux dernières années en Afrique avec les pirates somaliens. Pas de guest star connue dans l'épisode. Les époux Thompson, Lyle et Celeste (Llyod Campbell et Coralie Velis) sont kidnappés à bord de leur voilier le lady fame. Le couple suivait une compétition, la ""transpacifique" à laquelle participait leur fils. Le fils, Jim (Lou Richards) alerte Mc Garrett. "Hawaii police d'état" devient plus violent que par le passé. Les pirates tirent sur les garde-côtes et envisagent de tuer le couple avant leur arrivée à Hong Kong en les passant par dessus bord. Steve retrouve le Lady Fame, mais les parents ont été sauvagement tués suite à une altercation avec les garde-côtes et avoir mouillé dans une crique. Cette brutalité existait déjà de façon latente dans les autres saisons, mais il y avait davantage de happy ends, et les crimes gratuits étaient bien moins fréquents. Cela est peut-être dû au changement d'époque. La série a commencé en 1968, et nous sommes à présent en 1976. Le thème du terrorisme va être souvent abordé (Nous sommes à deux ans de l'affaire Aldo Moro/brigades rouges en Italie), c'est aussi une période meurtrière un peu partout dans le monde (En France, Patrick Henry, Joel Matencio et le groupe 666, l'assassinat du juge Renaud). Même les New Avengers qui débarquent en 1976 sont plus réalistes et violents que l'âge d'or Steed-Mrs Peel des sixties. Le trio de tueurs ici n'a aucun charisme. Il ne s'agit ni de mégalomane à la Wo Fat, ni de sadique à la Ralston, ou de mafia à la Vashon. Ce sont des gens terriblement ordinaires plus proches des tueurs que l'on peut cotoyer au JT. Le script de Herman Groves s'écarte un peu du schéma habituel. Ainsi, de costume cravate, nous voyons Danny...en marcel! On ne peut pas dire qu'il soit spécialement glamour ainsi. Une fois de plus, Sandi Welles joue les curieuses et les free lance, au péril de sa vie. Elle découvre un nouveau couple kidnappé, mais a le temps de jeter sa carte de police devant le yacht volé elle est faite prisonnière. Et se retrouve à nouveau baillonnée comme dans "Tour de force". Sandi ressemble à un hommage indirect aux drôles de dames. Danny signale à Steve la disparition de Sandi. Celle-ci à la mauvaise idée de faire une omelette pimentée aux truands qui l'obligent à la manger, puis elle est passée par dessus bord avec le couple. La gratuité des crimes dans cet épisode effraie... Jouant à pile ou face, les pirates donnent un canot aux naufragés, mais ce dernier a été percé par un couteau. Et des requins commencent à tourner autour d'eux. "J'espère pour nous qu'il n'a pas vu le film" lâche Sandi, évoquant "Jaws". Heureusement, Zorro Danny à bord d'un avion repère le canot, tandis que Steve arpente le Pacifique à bord d'un croiseur de l'US Navy et reçoit l'appel de son adjoint. Charlie Turner, le chef de la bande (Paul Koslo) n'a aucun charisme. Il ressemble à un clochard. Steve l'aborde avec le croiseur. "Enfermez les dans la cale et attachez les" Danny! 9. JUSQU'Á CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE
Dans cet épisode, Steve nous apprend un scoop : il est contre la peine capitale, qui n'existe pas à Hawaii. On aurait pu penser le contraire vu sa dureté avec les criminels. Mc Garrett s'intéresse à une vieille affaire, le meutre d'Helen Spier. Son mari, Jim (Jack Kelly) purge une peine de prison pour le meurtre. Il refuse une libération sur parole et...s'évade. Il veut prouver qu'il est innocent. Steve rencontre le policier devenu aveugle qui jadis arrêta Spier. Seule piste, une coiffeuse, qui lui rendait visite en prison. Et une certaine, Anita Newhall (Zohra Lampert). fille d'un premier mariage d'Helen Spier, et qui s'intéresse au surnaturel et au spiritisme. Spier mène son enquête tout en étant fugitif. Steve est un peu éberluhé devant la spirite, qui rappelle Blanche de "Complot de famille", l'ultime Hitchcock. Anita communique avec sa mère défunte. Anita a engagé un détective privé, Karl Norton (Lyle Bettger). Elle reçoit la visite de Spier. Norton arrive et Anita l'abat et fait endosser le crime à Spier. Après une série d'épisodes palpitants, celui là marque le pas. L'intrigue de Bud Freeman est confuse. "Jusqu'à ce que la mort nous sépare" est un bon épisode, mais qui ne mérite pas quatre melons. Comme dans "La preuve vivante" (01-21 et 01-22), l'enquête se poursuit sur le continent. A San Francisco. La coiffeuse Claudine Hessler(Linda Ryan) convainc Spier de se rendre au moment où il tient en joue Duke et Chin Ho. Steve commence à avoir des doutes. Mais voilà que le cadavre de Helen Newhall (Arline Anderson) réapparaît... bien vivante. Elle aurait assassiné la maîtresse de son mari, Edna Ketner, et s'est faite passer pour morte. Elle a placé son cadavre à sa place. Episode embrouillé. Il rappelle en beaucoup moins bien "Recherche archéologique" (04.01). C'est la fille, Anita, qui a tué le beau père car elle le détestait et voulait être seule héritière. Sa mère ne l'avait que blessée. Book 'Em Danno. Episode moyen, intrigue embrouillée. En coulisses, on sent que la guerre entre Mc Garrett et le procureur John Manicote continue. Il affirme à ce dernier que s'il était Spier, il attaquerait la police pour réparation. 10. EFFET D'OPTIQUE
J'ai vu cet épisode en français et en anglais. Le doublage est vraiment approximatif. Plusieurs dialogues diffèrent complètement. Danny a une nouvelle fiancée (On se souviendra de celle au destin tragique de "Meurtre, amour et poésie" (03-12). Il s'agit de la belle Meg Foster ("Le triangle des Bermudes", "Le sixième sens", "Mannix", "Cannon", "Les rues de San Francisco", "Baretta") qui joue le rôle de la photographe Anne Waring. La fiancée de "Danno" dans "Meurtre amour et poésie" avait été étranglée, sa nouvelle copine est menacée de mort par la mafia. Les romances avec ce policier sont dangereuses, mesdames. L'épisode est immédiatement passionnant, avec un chinois grotesque qui rappelle Su Choi dans "The New Avengers". Steve a une relation presque de père ou de grand frère vis à vis de son adjoint. Il veut le protéger tout en ironisant avec des remarques du style : "Surtout, n'hésitez pas à vous servir de mon bureau pour vos coups de téléphone galants". La voix de Francis Lax diminue le potentiel émotionnel de James Mc Arthur. Rien ne vaut sa vraie voix. Steve arrête le chinois au look efféminé, Doyle Weston (Thayer David), au faciès de mime improbable, dont tous les associés et lieutenants meurent mystérieusement. Weston dirige un réseau de prostitution et de drogue. Thayer David est si pittoresque qu'il aurait fait merveille dans les avengers, mais dans "Hawaii police d'état", ce personnage est un peu hors contexte. Anne/Meg Foster est poursuivie par la mafia pour avoir pris une photo compromettante. Les méchants de l'épisode semblent tous sortis de l'asile. Vince Kaoli (un Seth Sekai méconnaissable par rapport à ses nombreuses apparitions dans la série) capture Anne. Sur certains plans, Seth Sekai ressemble à ce qu'il était dans les saisons passées, par exemple dans le bureau de Mc Garrett, mais sur d'autres, on le croirait sorti de la série "Kung Fu" en grand prêtre chinois. Les lieutenants de Weston ont tué ses associés Pule Lami et Sammy Nolo, mais après avoir trahi Weston pour Kaoli, ils proposent à Weston de "vendre" Kaoli pour cent mille dollars et de remplacer Lami et Nolo. Par certains côtés, mais en très sérieux, l'épisode rappelle "Le Legs" (Avengers, saison 6). Multitude de méchants plus abracadrants les uns que les autres. Coups de théâtre en série. Weston, le travesti infirme, est tombé dans un piège et est tué par les hommes de Kaoli. Anne sert d'otage pour protéger la fuite de Kaoli qui finira dans l'explosion de sa voiture au terme d'une poursuite mémorable. Le réalisateur Sutton Roley ("Les envahisseurs") réussit à faire un épisode quatre melons à partir d'un scénario qui aurait pu partir en vrille. On saluera donc son exploit. Meg Foster n'aura pas connu un tragique destin. Mc Garrett crie "Aloha" au couple qu'elle forme avec Danno. Un excellent épisode. A voir en Vo de préférence. 11. OUI, MA FILLE
Une guerre des gangs éclate entre Jerry Quan (Clyde Kustadsu) et Chang Liu (Kwan Hi Lim). Lors d'un affrontement, Quan rafle avec ses hommes quatre millions de dollars à son rival. Ce qu'ignore Liu, c'est qu'il est trahi par sa propre fille Lee Mei (la ravissante Irene Yan Ling Su), qui bien que très jeune, a appris de son père comment régner au milieu des malfrats. Elle est la maîitresse de Jerry (Vu la beauté de la jeune fille et l'âge et l'aspect physique de Jerry, cette liaison n'est pas très crédible). L'homme de main de Liu, Varna (Paul Hetch), un géant barbu moustachu qui évoque parfois Fidel Castro jeune, découvre que la fille de son patron le trahit et la fait chanter. Il l'oblige à attirer dans un piège Jerry et le tue. Le reste de la bande du défunt est arrêtée par Mc Garrett et ses hommes qui tentent de faire parler un certain Tony (Reginald F H Ho), après avoir eu la main malheureuse avec un jeune témoin de l'attaque des hommes de Jerry au début de l'épisode. En effet, le jeune homme se retrouve grièvement blessé. Néanmoins, sur son lit d'hôpital, il identifie Jerry Quan. Jouant à fond contre son propre père, Lee Mei Chu parle à Steve, ce qui l'intrigue fortement. Il se met à suivre la jeune femme et Varna. En prison, Tony se met à table après de multiples pressions de Chin Ho et Danny. Désormais, notre avocat acteur Kwan Hi Lim (une fois de plus dans le rôle d'un truand) est pris au piège. Mais ce qu'ignore sa fille, c'est que Varna, qui récupère les deux valises contenant quatre millions de dollars, est toujours resté fidèle à son maître. Lequel est sur le point de tuer sa propre fille lorsque les forces de Five O investissent son domaine. Cet épisode est illuminé par la beauté de la jolie Irène Yah-Ling Sun, présente dans pratiquement tous les plans. Cette comédienne n'a pas fait une carrière extraordinaire, accumulant les mauvais choix. Elle sera la vedette du soap "Sunset Beach", mais surtout a mal choisi ses rôles et ses séries. Après cet épisode, elle reviendra deux fois dans "Hawaii police d'état" et apparaîtra dans "Magnum", la série héritière à Hawaii. Ses autres choix ("Quincy", "Sacrée famille", "Supercopter", "Mc Gyver") ne l'aideront pas à passer à la postérité. Néanmoins ici, elle vole la vedette à Jack Lord et même à son "père" Kwan Hi Lim dont ses confrères au barreau d'Honolulu n'ont jamais compris qu'il fasse le guignol dans une série télé. Plus connu comme "guest star" aux multiples apparitions dans "Hawaii police d'état" que comme avocat, Kwan Hi Lim trouvera un rôle récurrent dans "Magnum" mais s'éloignera des sunlights pour retourner plaider. Un cas unique en son genre. On imagine mal en France Maître Vergès jouer dans "Navarro" ou Maître Colllard dans "Julie Lescaut". L'épisode est palpitant d'un bout à l'autre en particulier par la fausse trahison de Varna, idée géniale du scénariste Tim Maschler. Beaucoup de décors naturels verdure et forêt vierge font de cet épisode une réussite indiscutable. 12. LA CIBLE EST DÉCIDÉE
Nathan 'Sarge' Purdy, basketteur et braqueur, a été jadis blessé lors de son arrestation par la police et se trouve dans un fauteuil roulant. Purdy est interprété par l'inquiétant Don Stroud, le traître qui vend Félix Leiter dans le 007 "Permis de tuer". Aujourd'hui, bien qu'infirme, il organise un trafic de radios avec un complice rencontré en prison, Tim Ryder (Gerald Mc Raney). Avec ce matériel hi fi hautement sophistiqué pour l'époque, il capte les ondes de la police. A la tête d'une véritable armurerie, il possède un pistolet silencieux, et surtout un fusil à lunettes infra-rouge. Il commence ainsi un véritable massacre en tirant sur les policiers en uniforme. Son premier meurtre est consécutif à un incendie qu'il a provoqué. Les pompiers et la police arrivent sur les lieux, et il tire. A la faveur de la nuit, et de son habileté à passer du fauteuil roulant dans sa voiture, il échappe toujours à la police. Bill Straton a écrit un scénario en or. Le thème de l'handicapé tueur en série fut exploité dans un best seller, "Chère voisine", il y a une trentaine d'années, mais dans le roman, l'handicapé feignait son état et marchait, ce qui n'est pas le cas de Purdy. Toutefois, on note de nombreuses similitudes entre le polar best seller et cet épisode. Purdy, en fauteuil roulant, peut participer à une partie de basket avec des non handicapés. Il est resté un sportif, malgré ses jambes paralysées. Il s'acharne à effrayer une vieille dame, Mrs. Pelcher (Dorothy Mckaill) qui prévient la police en voyant des mains glisser le long de ses fenêtres. Tous les appels sont pris au sein de Five O par une fille curieusement nommée Dispatcher (Jo Pruden), véritable sosie de Tyne Daly (Cagney et Lacey). Les policiers envoyés pour secourir Mrs Pelcher tombent dans une embuscade et font l'objet d'un carnage. Mais blessé par une balle perdue, le tueur laisse sa montre dans un bosquet, élément de preuve qu'un voisin retrouvera. Mc Garrett se sent impuissant et demande à Chin et Danny de rechercher avec un ordinateur (de 1976!) qui débite des cartes perforées tous les gangsters qui peuvent en vouloir à la police. Hélas, lorsqu'ils tombent sur le nom de Purdy, les deux membres de Five O écartent sa fiche car il est handicapé. Seth Sakai - régulièrement invité dans la série pour des rôles de truands - est ici le capitaine Charles Sekai, sorte de petit hommage de Jack Lord alors aux commandes de la série envers ce comédien dont on ne compte plus les apparitions. L'enquête progresse lorque, près du domicile de Mrs Pelcher, Steve et Danny découvrent des sillons tracés par les roues de fauteuil roulant. Mais, une fois de plus, n'imaginant pas que le sniper est un handicapé, ils écartent cette piste. Purdy et son ex-co détenu Ryder se disputent et ce dernier renverse l'handicapé de son fauteuil et lui vole son fusil qu'il tente de vendre à un prêteur sur gages. Ce dernier refuse et prévient Duke. Jack Lord se déride dans cet épisode. Arrivant avec Danny dans une chambre où deux policiers mettent au point un système d'écoute anti-pirate pour localiser celui qui les écoute, il frappe. Visiblement, les deux hommes attendent une fille car ils disent en anglais "Sweet ?". Jack Lord se tourne vers James Mc Arthur hilare : "Sweet ? Ce doit être pour Duke". Brûlant un feu rouge alors qu'il est suivi par Purdy, Ryder est pris en chasse par la police et prend une autoroute à contre-sens. Sa voiture fait une embardée et plusieurs tonneaux. Il reste à Purdy un pistolet silencieux et il attire les policiers dans un piège à son domicile. Mc Garrett et Danny revêtent des uniformes de police pour l'affrontement final. Mais dans le garage souterrain, ils passent à côté de Purdy sans s'en méfier. L'épisode montre à quel point en 1976 et peut être encore aujourd'hui, on sous estime les capacités de mobilité d'un homme en fauteuil roulant. In extrémis, trouvant une trace sur le sol, Danny et Steve échappent aux balles de Purdy. Steve l'abat et le fauteuil roulant fait une longue glissade mortelle. Réalisation impeccable de Robert Scheerer. 13. LA CLOCHE
Charlie Hazard (Kevin O'Connor), doit révéler à Mc Garrett des informations importantes. Steve s'énerve du peu de prudence de l'homme et il a raison : il est abattu par un tueur à gages à midi devant une église. C'est Jack Lord qui est derrière la caméra pour réaliser cet épisode. Milton Selzer et Don Knight, plusieurs fois vedettes invitées, sont de retour. Le père Neil (Mel Ferrer) a assisté au meurtre. Il attendait Charlie qui avait un rendez vous avec lui et voulait lui parler. Peu après, Tommy Saito (Jimmy Borges) rencontre Steve et parle de sa soeur assassinée. Les deux hommes écoutent le tueur au fusil à lunettes, qui fait rire une bande d'étudiants en racontant des histoires drôles. Ce dernier a pourtant une voix particulièrement pénible à écouter. Il s'appelle Johnny Kling (Rich Little) et fait rire Steve. Le tueur n'arrête pas de voir et revoir au cinéma "Les fantastiques années 20" de Raoul Walsh avec James Cagney et Humprey Bogart, et a tendance à se prendre pour Cagney. Il se rend chez James Kellman (Milton Selzer). Il fait mettre l'homme à genoux et l'abat après s'être fait passer pour "Mr Cagney", puis téléphone à Mc Garrett pour le défier. Lorsque Steve se rend au rendez vous, Johnny Kling demande à Mc Garrett de mettre en route un vieux phonographe qui joue la musique des "Fantastiques années 20", et d'ouvrir une porte : Kellman, momifié, tombe raide devant un Steve éberlué qui se croit en plein vieux polar. Sur une plage, notre tueur fêlé kidnappe Bob Thayler (Don Knight), tandis que Steve, par un portrait robot dressé par une femme témoin après le meurtre de Kellman, identifie Johnny Kling comme l'assassin. Avec Danny, il se rend chez lui et constate que son appartement est un vrai musée dédié à James Cagney. Un peu auparavant, Kling s'est recueilli sur la tombe de la soeur de Tommy. Ce dernier jure à Mc Garrett que l'homme ne connaissait pas sa soeur. Réunion de famille de tous les guests de Hawaii Police d'Etat : le projectionniste au cinéma est joué par Kwan Hi Lim! Pendant ce temps, se prenant pour James Cagney dans "L'ennemi public" (1931), le fou reconstitue l'histoire en menaçant Thayler à côtés d'immenses cuves d'essence. Steve obtient sa réddition. Mais lors de l'arrestation, Kling se met à exécuter un pas de danse. Cet épisode m'a profondément dérangé. Jack Lord a voulu rendre hommage au cinéma hollywodien de l'âge d'or, mais Rich little joue comme un cochon. Il cabotine et n'est pas un instant crédible. On note que chaque fois que la série veut sortir des sentiers battus, c'est un désastre. Ici, le suspense ne prend pas une seule minute tant le scénario de Iry Pearlberg est grotesque. On pourrait comparer cet opus à celui où l'équipe de Five O n'arrivait qu'au bout de vingt minutes, "Qui est la cible ? (08.05) où une jeune actrice envahissait l'écran devant le téléspectateur éberlué. Ou l'épisode avec Leslie Nielsen en plein far west, le 07-07 "Sentiment de justice". On a de la peine pour Jack Lord qui a voulu faire "original" et créer une histoire qui sorte de l'ordinaire, mais à l'arrivée, c'est un flop total. Trop ancrée dans sa réalité de série policière, la saga Hawaii five O ne supporte pas les épisodes atypiques. 14. L'HOMME D'ACIER
Cet épisode, assez raté, nous fait enrager car nous passons à côté d'une belle histoire. Elle aurait nécessité un scénario plus cohérent, et sans doute un développement en deux épisodes. Et une meilleure distribution. Abonnés au Cathy après Cathy Willis dans "Souvenirs au présent" (03-04), Steve est ici fiancé à une femme beaucoup trop jeune pour lui, Cathi Ryan. Mais le couple est hautement improbable vu la différence d'âge avec celle dont Steve pourrait être la fille. Un tueur en prison, Charlie Ing (Danny Kamehona) commandite le meurtre de Cathy qui est tuée de deux balles par un certain Malcolm Vaughn (Jonathan Goldsmith) et fait endosser l'assassinat à Steve. Il est assommé et drogué sur le lieu du crime après que Cathy l'ait appelé à l'aide. On notera que Steve ne verse pas une larme, à la différence de ce qu'il fera lors de l'assassinat de Chin Ho dans "Un deuil dans la famille" (10-24). Mais l'intrigue est mal conçue et trop alambiquée. Ainsi, le jeune Yoshi (Kimo Kahoano) est censé être un vieil ami de Steve. Il est bien trop jeune pour celui là. Habitué à jouer au tennis avec Steve et Cathy, il vole le révolver de Steve, car Vaughn a enlevé sa soeur. Danny la libérera avec une équipe d'élite de la police. L'épisode est inabouti, par exemple Charlie Ing ordonne à l'un de ses hommes de tuer Vaughn lorsqu'il demandera à être payé pour le meurtre commandé. Mais aucune suite n'est donnée, et nous ne verrons pas de confrontation entre Steve et ce Ing qui n'est jamais apparu dans la série jusqu'ici, bien que l'acteur qui l'interprète ait cumulé 33 apparitions dans d'autres rôles. On ne nous épargne pas Steve avec les menottes, mais il est ensuite libre de mener (en chemise hawaiienne) son enquête officieuse avec Danny, Chin Ho, Duke et Che Fong. Manicote, le procureur, devenu l'ennemi de Steve par le caprice des scénaristes depuis quelques épisodes, a des mots avec Steve mais ne l'envoie pas dans une centrale pénitenciaire. Dans le bureau de Mc Garrett, Sam Wailua dit "Sonny", complice de Ing, passe à table et révèle tout à Mc Garrett comme par enchantement, alors que rien ne l'y oblige. Le scénario de Robert Stambler était plombé dès le départ avec ce flirt entre Steve et une trop jeune femme. Nous passons à côté d'un grand épisode. Grosse déception, mais les incohérences accumulées ne laissent aucune chance au téléspectateur de mordre à l'hameçon et de vibrer au "suspense" de cette intrigue. Le final nous montre Steve manquant noyer et étrangler l'homme qui a tué Cathy avec une sauvagerie inouie. Danny et les autres lui évitent de commettre un meurtre. 15. EN JOUE...
Le début est censé se passer à Tokyo, mais après une vue générale de la ville, nous découvrons des plans rapprochés tournés à Hawaii. Deux hommes en poursuivent un autre. Le fugitif abat l'un de ses poursuivants. Mais il perd la précieuse sacoche qu'il transportait. Il avertit à Hawaii Iso Taguchi (la très belle France Nuyen, qui jouait la mère et la fille dans "Recherche archéologique" (04-01). Iso est aussi contactée par Kimo (Manu Tupou), lequel après une vertigineuse poursuite en voiture, a échappé à un tueur, Robert Makale (joué le chanteur Jimmy Borges). Kimo blessé s'est échappé de l'hôpital, et c'est le début de l'enquête pour Mc Garrett. Le réalisateur Jerry London abuse des scènes (d'intérieur évidemment) à Tokyo, provoquées par des coups de téléphone, et qui recèle tous les clichés (Présence de geishas lavant un homme dans une scène). Kimo se révèle être un flic japonais venu enquêter sur un trafic d'armes. Mc Garrett apprécie modérement qu'un policier étranger vienne chasser sur son territoire. La fille d'Iso ayant été kidnappée, celle-ci est contrainte d'attirer Kimo dans un traquenard où Makale va le tuer. Il est sauvé par Mc Garrett. Peu après, le cadavre de Makale est retrouvé. Très vite, tant Mc Garrett que son collègue japonais comprennent que le chef des trafiquants d'armes n'est autre que Danseur (Edward James Olmos), à la tête d'une fabrique de glaces importante de l'île. Iso est kidnappée par Morrison (Roger Perry) qui l'enferme dans une chambre froide. Kimo tente de l'aider mais se fait prendre à son tour. Les deux prisonniers sont alors condamnés à mourir de froid puisque Morrison met le bouton sur le froid maximum. Mais Kimo trouve un soupirail qui leur permet de fuir. Alors qu'il va être tué par Morrison, Kimo est sauvé par Steve qui abat l'adjoint du chef. Nous n'assistons pas à l'arrestation de ce dernier, le réalisateur préférant terminer l'épisode avec le coup de fil de Iso à sa fille libérée par la police japonaise. Iso promet à sa fille de la rejoindre très vite. La musique ratée, pompière et énervante, accompagne la surveillance de Chin Ho et Duke devant la fabrique de glaces et aux alentours.Steve arbore un complet saumon qui n'est pas du meilleur goût tout au long de l'épisode. Tout est fait pour installer un climat extrême-oriental : Ainsi la tentative d'assassinat de Kimo par Makale a lieu dans un jardin japonais déjà vu dans "SOS Singapour" (02.09). L'épisode repose sur les épaules de France Nuyen tandis que le méchant est particulièrement en retrait. Danseur n'a même pas droit à un "Book'im Danno". L'épisode maintient un suspense constant malgré un Japon présenté artificiellement. 16. LA FORÊT DÉFENDUE
Marcus Lucien (William Watson) s'évade d'un fourgon cellulaire. C'est un tueur très dangereux que Mc Garrett a mis deux ans à coffrer. Il se réfugie dans une forêt et kidnappe la fille du procureur Manicote, Karen (Laurie Prange) déjà blessée dans une chute lors d'une randonnée. William Watson, au physique dur et effrayant à la James Coburn, était déjà présent dans "Erreur de cadavre" (07-06). Mc Garrett au début de l'épisode nous est présenté en train de faire du voilier. Et durant l'enquête, il est couvert d'un chapeau texan. Faute de goût qui ne l'avantage pas concernant le couvre-chef. Lucian commence par tuer un hippie. C'est une véritable bête sauvage. Il évolue dans une forêt vierge. L'épisode est une chasse à l'homme semblable à ce que l'on a vu dans "Paniolo" (03-15), soit du déjà vu. La présence d'un enfant sauvage muet, David (Edward Gallardo) dans la forêt, qui a recueilli la fille Manicote après sa chute, donne à l'histoire un côté mélodramatique plutôt mal venu. Script à l'intrigue téléphonée, digne d'un épisode lambda de "Cannon" ou "Starsky et Hutch", avec un Paul Stanley qui ne dirige pas ses comédiens. William Watson cabotine. En Manicote obligé de se réconcilier avec Mc Garrett, Glenn Cannon non plus ne semble pas dirigé. Le comédien a l'air de se demander ce qu'il fait là. A l'arrivée, l'épisode est complètement raté. Intrigue linéaire, sans surprises. On espérait mieux pour une réconciliation Manicote/Mc Garrett qui se joue ici dans l'émotionnel. C'est à peine si Jack Lord et Glenn Cannon se parlent, bousculés par une action trop trépidante. Paul Stanley ne laisse aucune psychologie s'établir entre les différents personnages. 17. LE CHANTAGE INFERNAL
Encore un épisode avec la jolie Amanda Mc Broom en agent Five O Sandi Welles. L'épisode se déroule dans le monde des jeux clandestins. Nehemia Persoff est de retour en guest star. L'histoire commence par le meurtre de Kioki "George" Tatapu volontairement écrasé par une voiture. Une curiosité, Jack Lord qui travaillait avec lui depuis vingt ans (Mais nous ne l'avons jamais vu dans la série) est au bord des larmes alors qu'il ne l'était pas lors de l'assassinat de sa fiancée Cathi. Il y a un témoin de ce meurtre, c'est le jeune Mike, frère de Sandi. Dans la voiture qui a tué le policier, se trouvaient Victor Palua (Nehemia Persoff), chef du gang et un de ses hommes, Sammy Crane (Michael Morgan). Par peur d'être dénoncé, Palua décide d'exiler Sammy à Las Vegas. Joey (Earl Kingston), en liberté conditionnelle, livre Crane à Mc Garrett. Sandi est chargé par Steve d'interroger les éventuelles témoins féminins du meurtre et de les faire parler. Mais elle révèle à son frère le nom du propriétaire de la voiture (à partir d'un numéro de plaque d'immatriculation) qui s'avère être Palua. Mike a prétendu qu'un chauffard avait embouti sa voiture sans s'arrêter et a donné le numéro de la voiture qui a écrasé Kioki. Aussitôt, Mike fait chanter Palua. Et par un système compliqué de remise de rançon par avion, il soutire 10 000 dollars au caïd. Pris par le démon du jeu, le frère de Sandi perd 10 000 dollars. Et son créancier usurier Willy Vance (Barry Russo) lui file une raclée. Willy Vance vend Mike à Palua qui décide de faire tuer les deux hommes, le maître chanteur et l'usurier, pour limiter le nombre de témoins. Sandi est la petite amie de Jed Rucker (Joe Moore), l'heureux homme! Jed dirige un club d'aviation pour lequel travaille Mike Welles. Sandi avoue sa faute à Mc Garrett en précisant que son frère a menti pour lui soutirer le numéro de plaque d'immatriculation. Palua en voulant faire descendre l'usurier Willy Vance se fait pincer par Steve. Nous avons droit à "Bouclez le Danny". Reste à avoir le témoignage de Mike qui, repenti, revient pour se rendre. L'épisode se regarde sans passion mais sans déplaisir. Le "plus" vient de la présence de Sandi Welles. Persoff est moins menaçant et persuasif en méchant que d'habitude en raison de la brièveté de ses scènes. L'histoire elle même n'amorce jamais de véritable suspense. Il y a beaucoup trop de personnages, et l'intrigue s'en ressent et perd en efficacité. John Ritter n'est pas très convaincant en jeune pris dans l'engrenage infernal du jeu. Notons aussi que cet épisode débute par un fort ressenti émotionnel qui ne se retrouve pas lors de l'arrestation de l'assassin, ce qui choque quand on voit l'attitude de Jack Lord lors de la mort de Kioki Tatapu et de l'arrestation somme toute assez banale de Victor Palua. Après avoir accumulé des réussites, la neuvième saison alors qu'elle est loin d'être terminée vient d'aligner plusieurs ratages ou épisodes en demi-teintes. 18. UN CRIME CAPITAL
L'épisode débute en évoquant une scène de "Vivre et laisser mourir" avec la danse de mort du baron Samedi, attraction pour touristes. Ici, il s'agit d'un spectacle hawaiien, suivi par un concert de Jimmy Borges (chanteur de night club comme Tommy Sands qui joue ici son propre rôle). Jimmy Borges n'est pas un inconnu. Il a fait 12 participations dans la série dans des rôles de petits truands onze fois et une dans son propre rôle. Clinton Palmer (Barnard Hugues) s'enchaîne au chanteur avec des menottes. C'est une véritable bombe humaine. Le vieil homme deséspéré possède sur lui une bombe (du plastic C4 militaire) et prend des otages. Il veut parler au gouverneur, Paul Jameson (Richard Denning). Palmer habite au 279 avenue Waikiki, et a été exproprié pour faire un centre commercial. Cet épisode a été diffusé deux fois par TF1 (1989 et 1992), puis rediffusé sur Série Club et 13e rue. Il fait partie de ceux qui marquent après une diffusion. Il y a deux intrigues en parallèle. Steve extrade un dangereux truand, Hawley (Richard Davalos) et ses complices veulent le faire évader. Nous avons donc un vieil homme un peu fou mais pas foncièrement méchant, même s'il est prêt à tuer des innocents. Et un caïd dont les complices vont profiter de cette prise d'otage. Steve pour la première fois s'oppose au gouverneur. Il tente de négocier. Sortant de son jeu "froid" habituel, Jack Lord essaie d'émouvoir Palmer. Au moment où la situation se dénoue avec Palmer, c'est la petite amie de Hawley qui prend la bombe pour faire libérer le mafioso Hawley. Là, l'histoire se corse terriblement. Notons que le réalisateur de l'épisode, Sutton Roley, joue le rôle d'un juge. Richard Davalos, avec son look à la Elvis, un col pelle à tarte, nargue Danny et Steve. "Ce n'est pas mon jour" dit ce dernier. George Hawley veut un avion, de l'argent et Mc Garrett lui prépare un tireur d'élite. Loin de sombrer dans le ridicule, "Un crime capital" joue dans la cour des bons épisodes. Le coup de théâtre final dû au fait que le vieux avait débranché la bombe fait bondir le spectateur sur son siège. Sharon Farrell, assez fade copie de Farrah Fawcett, qui joue la petite amie, Mary Beth, de Hawley, sera retenue pour jouer la douzième saison dans le rôle du détective Lon Wilson, saison dans laquelle Chin Ho sera mort depuis longtemps et Danny parti. Sans être parfait, un bon épisode 19. MOURIR AU PARADIS
La chanteuse Bonnie Jo (Pamela Frankloin) est enlevée à son arrivée à Hawaii par un faux taxi. Mais transportée sur un bateau, ses ravisseurs se sont échoués dans un endroit perdu uniquement habité par des hippies qui vivent en autarcie depuis cinq ans. Une rançon d'un demi-million de dollars est exigée. L'épisode rappelle la fin de l'époque flower power et peace an love. Ainsi, on voit les hippies refuser d'acheter pour le compte des ravisseurs des cigarettes (qui sont la cause de maladie selon Jésus) et de leur prêter une radio (La civilisation est pourrie). Bref, ce sont davantage des mormons ou des religieux fanatiques que des hippies qui aimaient Woodstock et la musique pop. Bonnie Jo réussit à faire passer un message de détresse à un autochtone. Danny Williams se faisant passer pour un campeur tombe sur les gangsters. On a vu la mignonne Pamela Franklin dans "Les rues de San Francisco", le génial téléfilm "Les lettres" avec John Forsythe, culte aux usa et diffusé en France en 1974 dans l'anthologie "Suspense" sur la première chaîne, "Le magicien" avec Bill Bixby, "Cannon" et "L'homme qui valait trois milliards". C'est une actrice typique des années 70 au même titre qu'une Belinda J Montgomery ("L'homme de l'Atlantide"). Danny aurait pu sauver Bonny Jo sans l'intervention inopportune des hippies non violents. Nous n'entrons jamais dans l'épisode qui est d'une banalité affligeante et ne crée pas de véritable suspense. On dirait que les comédiens s'ennuient. Le chef des ravisseurs est un certain Ducco (Tommy Leonetti) qui n'est autre que...le producteur de la chanteuse. Encore un épisode de montagne, un de trop. La neuvième saison (après une septième ratée et une huitième réussie) marque un certain essoufflement de la série. 20. L'ARGENT A UNE ODEUR
Cette saison joue au yoyo. Après des épisodes "un melon", voilà une réussite totale due à deux comédiens : Jack Lord et Dane Clark, le sosie américain d'Aznavour, de retour après un épisode déjà mémorable., "L'otage" (07-22). Victor Jovanko (Dane Clark), caïd de la mafia de San Francisco, a décidé de s'implanter à Hawaii. Il veut acheter de force une équipe de football et fait pression sur le patron en blessant grièvement et en rendant infirme à vie le meilleur joueur. C'est un moyen de blanchir de l'argent sale en donnant des places gratuites au stade! L'homme se plaint à Mc Garrett qui dès lors en fait une affaire personnelle. Il traque et agace tellement Jovanko que ce dernier feint de rentrer à San Francisco. Mais Jovanko revient clandestinement, et contre l'avis du syndicat du crime, à Honolulu, et tente d'abattre avec un comparse Steve. Il le rate mais lui envoie un colis piégé. Steve est grièvement blessé, ainsi que Chin Ho et dans une moindre proportion Danny. Jovanko veut poursuivre sa vengeance en se faisant hospitaliser car il est diabétique (Nous voyons tout au long de l'épisode son épouse, Anna (Jo Anne Worley) lui faire des pigûres. Avec son collier de diabétique, il est identifié, et lorsqu'il tire avec un silencieux sur le lit de Steve, ce dernier surgit avec Danny et Duke. "Je vous aurai cru plus intelligent, avec votre collier vous avez été identifié, bouclez le Danny". A noter que cet épisode est le premier avec une nouvelle secrétaire de Steve, qui remplace Jenny (Peggy Ryan), présente depuis 1968!. D'après IMDB, elle serait apparue dans 44 épisodes, mais le plus souvent, se contentant de simples et furtives apparitions, elle n'était pas créditée au générique. Et c'est la nouvelle secrétaire de Steve qui lui porte le colis mortel. Cet épisode rappelle un peu "Le tigre aveugle" (02-15) vers la fin, avec un Mc Garrett diminué. Preque momifié de pansements, il trouve le moyen de lancer sa fameuse phrase "Book 'm Danno". Le scénario de Curtis Kenyon et Bill Stratton évolue crescendo de l'affrontement entre deux hommes forts jusqu'à l'apothéose du combat final. Une fois de plus, la filiation Elliot Ness/Mc Garrett est évidente. Jovanko dira d'ailleurs à son frère : "Ce flic est incorruptible", après avoir essayé de le soudoyer en lui donnant 25 000 dollars. Le moment où Steve lui porte un reçu fiscal en échange de son don à une école d'orphelins est un summum d'humour à froid. Jack Lord est dans une forme éblouissante et éclipse tous ses partenaires, et livrant un combat à mort avec un caïd. Et puis, on n'a pas lésiné sur les moyens. Une incursion de plus sur le continent, en décors naturels, cette-fois à San Francisco. Formidable épisode digne de la saison 1 que l'on peut prendre comme référence. Mais jusqu'à la saison 4, c'est à dire ce que l'on peut appeler "l'ère Kono" qui a cessé d'apparaître à la fin de la saison 4, la série débordait de qualités. Ensuite, dans une aussi longue série, il était inévitable de se confronter à une baisse de qualité. Certains épisodes comme ce "L'argent a une odeur" sont dignes de cette époque là. Avec des moyens supplémentaires qu'en 1968, même si déjà un épisode comme "La preuve vivante" nous permettait déjà une incursion sur le continent. Ici, le réalisateur Allen Reisner balade sa caméra encore plus longtemps à San Francisco, couplé aux décors enchanteurs d'Hawaii. Dane Clark est parfait dans son rôle à la "Vashon". Il évoque parfois le jeu de Harold Gould en Honoré Vashon. Bref, une réussite sans failles. Bravo à toute l'équpe de la série. 21. DESTRUCTION CÉRÉBRALE
Retour de Mel Ferrer, Pat Hingle en grincheux professeur Omsbee, tandis que Tommy Fujiwara fait des apparitions de plus en plus courtes. Dans « L'argent a une odeur », le précédent épisode, il est méconnaissable dans le rôle d'un des docteurs qui soignent Mc Garrett, ici, il est un sergent de police.. Lui, tout comme Kwan Hi Lim a bien du s'ennuyer après la fin de la série. Il y a un an, un sous marin russe a coulé au large d'Hawaii. Des débris sont trouvés enfin sur une plage. Ce qui intéresse le professeur Omsbee, mais aussi un mystérieux individu qui kidnappe le jeune David Hammond (Bill Langenheim), sœur du chef océanographe Margaret Hammond (Laura Campbell). Margaret a accès à des tas d'endroits ultra secrets et fait l'objet d'un chantage de celui qui a enlevé son frère. Dès le début, on sent que cela ne sera pas un grand épisode. L'intrigue d'espionnage est tirée par les cheveux. Omsbee se trouve enfin doté d'un prénom, Grant. Quant au méchant, il a les traits d'un sous Wo Fat, Emil Radik (Mel Ferrer) qui se cache derrière des projecteurs pour que l'on ne voit pas son visage. Pat Hingle cabotine une fois de plus. Quelle calamité d'avoir pour la troisième fois affaire à ce comédien et à son personnage si irritant. L'épisode souffre de quelques longueurs lors des expériences d'Omsbee. La destruction cérébrale, ou « suicide électronique » comme dit Omsbee, consiste en un effaceur de mémoire qui brouillera toutes les données trouvées du sous-marin russe. Ce logiciel malveillant a été placé par Margaret sur l'ordre de Radik. Omsbee joue les agents secrets au déséspoir de Mc Garrett et se fait prendre par Radik. Il est arrêté et nous avons droit à un « Allez y Danny, bouclez le ». Un reproche important, il n'est plus fait allusion à la malheureuse Cathy, nous ne voyons même pas David être mis au courant. Enfin, Mc Garrett furieux dit à Omsbee qu'il vient de décrocher le prix de « danger public ».et l'accuse d'obstruction à la justice . Book'him Danno ». Deux fois la phrase gimmick dans cet épisode. 22. REQUIEM
Dès le début, avec les scènes de rodéo, on perd ses repères. Comme je l'ai expliqué, chaque incursion de la série loin de son schéma est un désastre. Cet épisode ne fait pas exception. Tout d'abord, « Hawaii police d'état » repose sur une esthétique de dépaysement, de paysages tropicaux. Or, cet épisode commence par nous offrir des décors hideux. Une amie de Mc Garrett (bien jeune pour l'être), Suzan Wanani – en VO Suzie Wainane (Victoria Racimo) recherche son frère Billy qui faisait le cow boy dans un rodéo. Personne ne veut coopérer pour aider à retrouver son frère. La fiancée de Billy, Lani Kapalii est retrouvée dans la mer. La jeune femme a été violée, puis étranglée..Les décors après ceux du rodéo restent laids (La banlieue d'Honolulu). Mc Garrett fait passer une affaire personnelle avant une mission contre les jeux clandestins. C'est le patron du rodéo, Jessup (George Di Cenzo) qui a violé et tué Lani. La jeune femme venait d'assister au meurtre de son mari. On a l'impression de voir une mauvaise série américaine des années 70 genre "Cannon". Intrigue pleine de clichés et originalité en berne. Jessup fut blessé par un taureau et ne peut plus faire de corridas. La nuit fatale, Billy s'est vanté de dompter n'importe quel taureau. Billy, saoul, a été peint en rouge et lâché devant le taureau qui l'a mis en morceaux. Non seulement, cette histoire de meurtre pendant une beuverie est invraisemblable (Le scénariste Herman Groves mérite un zéro pointé), mais la mise en scène remplie de flash back de Harry Harris est lamentable. Steve et Danny passent un temps fou dans le ranch à courir après Jessup pendant que le téléspectateur s'endort devant la télévision. "Requiem" devient un sérieux concurrent pour le titre de pire épisode des douze saisons réunies.On aura rarement vu une histoire meublée de tant de mouvements de caméras inutiles pour tenir les cinquante minutes habituelles. Le réalisateur abuse des scènes de ralenti. La mort de Jessup tué par le taureau, et Mc Garrett jouant les toréros devient le comble du ridicule. C'est un des hommes de Jessup, Possum (Rodney Phlip Aiu) qui a ouvert l'enclos pour que son patron soit tué. Book'm Danno! Steve doit ensuite consoler Suzan, avant de passer à l'action pour le piège concernant les jeux clandestins. Un épisode digne de la saison 7. 23. ELLE COURT, ELLE COURT
Ne pas confondre cet épisode avec "Elle court, elle court, la valise" (06-06). La fille d'un policier ami de Steve, Mandel, une certaine Sonny (Jessica Harper) tombe dans un piège. Elle aime un homme mûr et a fui sa famille, mais ce dernier lui fait porter le chapeau dans le meurtre d'un truand. Elle réussit à se sauver mais pour tomber dans un s ecte de hippies complètement allumés, qui n'ont de hippy que le nom, car il s'agit de dangereux fanatiques religieux. Leur chef s'est d'ailleurs fait le look de …Jésus ! Dans sa nouvelle « famille », Sonny Mandel est devenue « Roseau ». Tout le monde porte des noms comme « Arc en ciel » ou « Phénix ». Steve promet à son ami Bob Mandel (Bill Mc Guire) de sauver à sa fille, à la fois en danger là où elle est mais aussi parce que le truand et sa copine veulent la tuer. Le phénomène hippie, qui en dehors de Charles Manson était profondément pacifiste, est ici caricaturé à l'outrance et montré comme nocif et dangereux. Le chef veut être un « père » pour Sonny mais aussi abuser d'elle. Ils sont contre le monde moderne, l'électricité, et font du prosélytisme au grand jour dans les rues et sur les plages. Ils sont drogués et incitent à l'usage des stupéfiants. Duke se rend compte que l'ex petit ami de Sonny se fait passer pour un flic et la recherche.de la fille de Mandel. Osiris, le gars à la face de Jésus (Steve Carlson), chef du groupe « Les ressuscités » de même que l'ex petit ami, Todd Daniels (Paul Shenar). « Ted » dans la VF, proxénète et sa copine meurtrière, Liana Meyers (Lynne Ellen Hollinger) qui a tué un certain Cliff Brasswell, forment un cercle infernal autour de l'innocence de Sonny. Chin et Danny arrêtent Liana Meyers. Daniels tue Osiris en voulant partir avec la fille du policier dont il veut se venger dont il a tué son frère. L'un des disciples d'Osiris jette Daniels par une fenêtre et il se brise la colonne vertébrale. Mourant, il demande une ambulance. « Pas d'ambulances chez ceux qui savent renaître » dit l'allumé qui a poussé le proxénète par la fenêtre. Le scénario d'Anne Collins échoue à nous faire croire à ses personnages tant il force le trait. Dans la dernière scène,, la fille rejette son père. La fin abrupte correspond au moment où Mc Garrett tente de conseiller Bob Mandell et où celui-ci parle comme un flic au lieu d'un père. Steve est dégoûté. Il inaugure ainsi les « bad end » à venir. comme « Une petite balade » (10-14) où sa fiancée sera tuée. Dans le rôle d'un témoin, on retrouve l'incontournable Kwan Hi Lim en vieil homme voyeur, un personnage que l'on peut considérer comme un hommage à Hitchcock (« Fenêtre sur cour »). 24. À MOURIR DE RIRE
Il s'agit du dernier épisode de la saison 9. Kam Fong signe pour 24 nouveaux épisodes et pas plus. La dixième saison verra donc son départ. Pas de guest star connue dans cet épisode de fin de saison qui relate l'attaque d'un camion transportant des fusils. L'un des convoyeurs est tué. Ces fusils sont destinés à des révolutionnaires philippins qui ont financé ces achats par des hold-ups. On peut comprendre la lassitude de Kam Fong et James Mc Arthur car les histoires ne se renouvellent pas (Cf Le vol du manteau) . Ici deux intrigues se croisent, celles des voleurs d'armes et de l'homme au delta plane, Todd Seymour (Charles Frank). Le lien entre les deux est Molly car l'un des tueurs (qui ne s'est pas regardé), Joko (Chucjk Chuck Akamine) fait des avances à la jeune femme. Danny est ami avec Molly et a compris que Todd a volé la cape. Il la restitue. Todd se retrouve donc impliqué de force dans un mauvais coup où les braqueurs du début de l'épisode veulent utiliser ses talents de deltaplane pour attaquer un entrepôt d'armes. Le mélange des deux intrigues est habile. Bill Stratton a su concevoir une intrigue qui se tienne même si elle contient, avec la partie manteau de plumes du réchauffé. Todd raconte tout à Danny mais Molly est kidnappée. Le diabolic mastermind derrière les vols d'armes est un certain Lou Marvin (Alan Rich). Selon un principe qui semble habituel dans la saga Mc Garrett, ce Marvin a gagné une première manche dans une affaire qui est évoquée mais que le téléspectateur n'a jamais vu. Avec les intrigues imaginaires (enfin non exploitées en épisodes), procédé qui rappelle les confidences du docteur Watson dans Sherlock Holmes, on pourrait créer toute une série d'histoires parallèles. Le FBI sachant que les arsenaux remplis de fusils M16 risquent d'être attaqués pour être livrés à des révolutionnaires, les agents fédéraux s'en mêlent. Les scènes de deltaplane rappellent l'épisode « Un coup envieux » (08.20). Heureusement pour Molly, tout est bien qui finit bien et la saison se termine sur un happy end. Steve réussit à coincer Lou Marvin (Est-ce un hommage à Lee Marvin » Crédits photo: Paramount. Images capturées par Patrick Sansano. |
Hawaï Police d'État (1968-1980) SAISON 10 1. Les Rebelles (Up the Rebels) 2. Tiens, des pirates (You Don't See Many Pirates These Days) 3. Vrai ou faux (The Cop on the Cover) 4. Les Amis de Joey Kalima (The Friends of Joey Kalima) 5. Les Torches (Descent of the Torches) 6. Le Chiffre qui porte chance (The Ninth Step) 7. La Poignée de main (Shake Hands with the Man in the Moon) 8. Les Enjeux mortels (Deadly Doubles) 9. Une bonne couverture (Deep Cover) 10. La Dernière heure (Tsunami) 14. Une petite balade (A Short Walk on the Long Shore) 15. Tendre piège (The Silk Trap) 16. Tête contre tête (Head to Head) 17. Les Grosses vagues (Tall on a Wave) 18. Le Bleu lui va bien (Angel in Blue) 19. La Guerre a une fin (When Does a War End ?) 20. L'Invitation au meurtre (Invitation to a Murder) 21. Coup de froid (Frozen Assets) 22. Mon ami l'ennemi (My Friend, the Enemy) 1. LES REBELLES
Une nouvelle saison commence avec l'équipe habituelle, et Jack Lord toujours aux commandes de la production à travers des producteurs executifs qui changent tout le temps. Glenn Cannon a rendu son tablier de procureur Manicote. Stephen Boyd joue le rôle d'un faux prêtre catholique à la solde des terroristes. Il est particulièrement convaincant dans son personnage. Elayne Heilveil incarne elle Casey Fogerty, la fille d'un célèbre révolutionnaire irlandais. Jolie brune, elle ne donne plus de ses nouvelles depuis sa participation à la série « La belle est la bête « ». La tension est installée dès le début. Diffusé à la rentrée 1977, cet épisode s'inscrivait dans une actualité brûlante. Nous avons affaire à un épisode du genre réaliste, sans aucune fantaisie à la Wo Fat. Les terroristes irlandais sont présentés comme de vulgaires assassins fanatiques, comme à l'époque un épisode de « Columbo » avec Clive Revill l'avait fait.(« Des sourires et des armes »). Trop souvent, les militants de l'IRA sont montrés comme des héros et « Hawaii police d'état » remet les pendules à l'heure. Mc Garrett vient narguer le père Daniel Castigan (Stephen Boyd) et a avec lui une joute verbale qui montre à l'irlandais que Steve n'est dupe de rien. Ce fut le dernier rôle de Stephen Boyd qui disparut juste après le tournage. On avait pu apprécier ce comédien dans un téléfilm plusieurs fois diffusé en France, « Commando » (« Carter's army ») qui se déroulait pendant la seconde guerre mondiale et où Boyd dirigeait un commando de noirs américains. Le meurtre de James Ryan (Lee Stetson) provoque la fêlure chez Casey Fogarty. La jolie brune va changer de camp. Elle constate que le nombre des victimes augmente lorsque le navigateur qui doit conduire Castigan en Irlande essaie de le faire chanter. Danny apprend à Steve que le père Castigan s'appelle en réalité Sean Rourke. En effet, Five O collabore avec Scotland Yard à distance sur cette affaire dramatique. Alors que Castigan/Rourke s'apprête à fuir, Mc Garrett arrête Casey Fogarty. Steve l'oblige à regarder un bus scolaire où 13 enfants ont été tués à Belfast. Brutalisant "moralement" Casey, Steve obtient qu'elle "vende" son amoureux. Ou du moins celui dont elle croit être tombée amoureuse et qui n'avait aucune intention de l'emmener. Beaucoup de gravité dans cet épisode. Trop peut être pour "Hawaii police d'état" qui devient un brin moralisateur et mélange trop fiction et réalité. Le "Book him Danno" de Steve est rageur. "Que Dieu ait pité des enfants irlandais" ajoute-t-il. 2. TIENS, DES PIRATES
Un cargo est attaqué par des pirates qui laissent l'équipage dans un canot de sauvetage. Mc Garrett est chargé de l'affaire. Le commandant est grièvement blessé et un marin, Joe, tué. On retrouve dans cet épisode un vétéran du cinéma italien, Rossano Brazzi, qui, parlant couramment l'anglais, avait déjà été sollicité dans la série « Match contre la vie » (Run for your life) avec Ben Gazzara. Rossano Brazzi (1916-1994) était un comédien de grande classe. Par le plus grand des hasards, j'ai manqué de peu rencontrer ce comédien en octobre 1984 à Rome. Des italiens autour de moi parlaient d'un homme charmant et fort abordable, pas du tout « star ». Il joua notamment dans « La comtesse aux pieds nus » de Joseph L Mankiewicz.et bien entendu dans le cinéma italien des années 50. Steve est intrigué par cet acte de piratage qui n'a pu, selon lui, être motivé que par une marchandise de grande valeur et de nature secrète. Le bateau est ensuite coulé. Zeno Stavrik (Rossano Brazzi), le propriétaire du bateau, mène une enquête parallèle à celle de Steve. Du moins c'est ce qu'il veut faire croire à la police, car il est le chef des pirates. L'un des pirates, Baylor (Bruce Wilson) a cependant des remords et menace la bande. Surprise, Che Fong est remplacé par .. une femme, Chaoli (Charlie en VO). Chaoli découvre que le bateau n'a pas été coulé à l'endroit que l'on suppose. Les pirates ont laissé une tâche d'huile et des débris du bateau pour dissimuler l'endroit réel du naufrage. Jonathan Kaye (Bill Edwards) des services spéciaux du ministère des armées met au courant Mc Garrett de la nature des marchandises transportées. Stavrik travaille pour une puissance étrangère.. L'équipe de Five O pense que la cargaison se trouve à Mauoi, où un avion va venir la chercher. L'épisode se regarde sans passion. Il y a beaucoup d'action, et l'intrigue est bien menée, mais au bout de dix saisons, il nous en faut plus pour nous étonner. Pas de Book 'em Danno. L'arrestation de Stavrik (mais pas de ses commanditaires soviétiques !) est peu spectaculaire. Baylor se propose de témoigner mais Steve lui dit que c'est un peu tard. 3. VRAI OU FAUX
Déception : si dans cet épisode, la jolie et regrettée Josie Over est de retour, ce n'est pas dans le rôle de Chaoli, successeur éphémère de Che Fong. Elle est Kia, ici la complice du kidnapping des enfants de Stewart Longworth (Henry Darrow, à nouveau guest star). Elle travaille d'ailleurs pour Longworth comme secrétaire. Le gouverneur (Richard Denning) a pris un coup de vieux et ses cheveux ont bien blanchi. Effet saisissant lorsqu'il porte un costume blanc. Jean Simmons dans le rôle de Terri O'Brien est l'autre vedette de l'épisode. Un très beau jeu d'actrice face à Mc Garrett. Lorsque ce dernier lui dira une devise, elle demandera : Confucius ? Et avec un sourire, il répondra : Non, Mc Garrett ! Le gouverneur a imposé cette femme reporter avec son mini magnétophone aux basques d'un Steve quelque peu médusé, même s'il est sans l'avouer sous le charme de la dame. Au domicile du chauffeur de bus présent lors de la remise de la rançon, Danny trouve une clef qui le mène à une consigne où il trouve une partie du butin de l'affaire Longworth. A noter que dans la VO, Terri appelle Danno « Danny » comme dans la VF. Très vite, et bien qu'elle lui ait avoué le trouver « sexy », Terri se heurte à Steve qu'elle perturbe dans son enquête. Même lors d'un dîner en tête à tête, elle va parler de l'affaire en cours, jouant les détectives et trouvant que la rançon a été trop facilement gagnée, ce qui va exaspérer le chef de Five O. Joe, le chauffeur (Moe Keale) feint une attaque cardiaque ce qui scandalise la journaliste qui trouve là l'archétype des brutalités policières. Et celui qu'elle considérait comme faux coupable s'enfuit. On imagine facilement la tension dans le bureau de Steve. Joe se réfugie sur un bateau d'un ami qui est aussi un indic de Duke,. Lequel alerte Steve qui cerne dans le port Joe. Voulant en remontrer à Steve, Terri joue les détectives et retrouve la trace de Kia.. Mais elle tombe dans un guet-apens et Kia et son complice vont la tuer. Steve est aussi sur les traces de Kia et cela l'oblige à mener une opération délicate et dangereuse pour arrêter le couple. L'épisode pour une fois ne s'arrête pas là. La confrontation Jean Simmons-Jack Lord se poursuit lorsqu'elle se rend un soir dans son bureau poussant un plateau de mets fins et partage avec lui le meilleur vin. L'épisode souffre de quelques invraisemblances. Ainsi, Mc Garrett arrête désarmé Joe qui le menace devant la foule de reporters. Cette scène inutile et complètement hors sujet (Mc Garrett se met soudain à jouer les psycholoques ?) empêche, parmi d'autres éléments cousus de fil blanc du script de Anne Collins, de mettre un quatrième melon. 4. LES AMIS DE JOEY KALIMA
Nous voyons que nous sommes presque à la fin de la série. Le héros de cette histoire s'appelle Joey Kalima, soit à une lettre près le nom du boxeur tué dans "Son dernier round" (01.20) : Joey Kalama. Vous vous souvenez peut être du casse du siècle commis par Albert Spaggiari qui passant par les égouts avait dévalisé une banque ? Ici, la situation est assez semblable. Des gangsters ont creusé un tunnel partant du magasin de disques de Marco (Jimmy Borges) aux coffres d'une banque. Parce que Marco est son meilleur ami, Joey (John Rubinstein) est accusé d'association de malfaiteurs, de meurtre sur la personne d'un certain Teo Rodriguez (Al Lopaka) et de frayer avec le milieu des bookmakers. Aussi, un policier, Bernie Fryer (Alan Openheimer) le fait traduire devant un conseil de discipline après l'avoir brièvement fait emprisonner. Une partie de la trame est peu crédible, Joey est un vieil ami de Mc Garrett. Or, c'est un jeune homme par rapport à un Steve déjà mûr. Dans cet épisode, on a le sentiment que Mc Garrett le défend bec et ongles envers et contre tous ceux qui accusent son protégé comme s'il s'agissait de son fils. Joey est marié à la jolie Lily (Elaine Giftos), effondrée de voir son conjoint accusé de meurtre. Mc Garrett mène son enquête vers l'entourage de Joey, et notamment Keoki (Kwan Hi Lim). Là aussi, erreur de casting, Lim n'est plus très jeune et l'on comprend mal que Joey ne fréquente pas des gens de son âge. Le policier Bernie Fryer, qui estime Steve Mc Garrett, pense que ce dernier se laisse aveugler par son amitié avec Joe. Dans ce rôle, Alan Oppenheimer évoque un peu Barry Morse, le lieutenant Gerard dans "Le fugitif". L'épisode est bien ancré dans son époque: Ah, ces 33t vinyles seule marchandise que l'on trouve chez le disquaire Marco! C'est la poussière qui règne dans la boutique de Marco qui alerte Mc Garrett, et le conduit à cueillir, en passant par le toit de la banque d'en face, les malfaiteurs. Joey a mal choisi ses amis. Mais son honneur sera lavé de toute tâche. A noter que Kam Fong apparaît de moins en moins à l'image. Fatigué de la série, il attend l'épisode "Un deuil dans la famille" qui, cette dixième saison, lui permettra de quitter le costume de Chin Ho. L'épisode rate les quatre melons pour l'excès de bavardages. De plus, trop juvénile, John Rubinstein ne semble pas toujours très concerné par son rôle. Il a parfois l'air absent, et devrait manifester davantage de rage et de panique devant l'injustice qui frappe son personnage. Mention spéciale à la jolie Elaine Giftos, déjà apparue dans un épisode. Quel dommage qu'elle n'ait pas fait carrière! 5. LES TORCHES
Deux chercheurs archéologues, les Underwood frère et soeur, Philomène et Charles (Geraldine Page et John Hurt) ont monté un chantier près de la tombe de Kamehameha, le Dieu hawaiien. Tombe que l'on pressent proche mais que personne n'a découvert. La nuit, ils entendent des bruits bizarres, des chants de guerre indigènes, et ceci est destiné à les effrayer. Mais afin de ne pas perdre leur bourse qui expire dans trois semaines, ils décident de continuer leurs fouilles. Le professeur Kalei (George Dicenzo) tente de les dissuader de continuer. Mais les Underwood ne l'écoutent pas et Charles est assassiné. Sa soeur explique à Mc Garrett qu'ils sont l'objet de fausses rumeurs visant à les dépeindre comme des pilleurs de tombes. Un assistant du professeur Kalei surprend une conversation entre Steve et son chef, et il entraîne avec lui son meilleur ami pour trouver la tombe du roi hawaiien. Hélas, l'ami fait une chute et se brise un poignet et la cheville. Mais la chose qui a tué Underwood survient et lui brise la nuque. Cet épisode est vraiment frustrant, car après un départ en flèche digne d'un film d'horreur, le scénario décousu de Alvin Sapinsley en ruine tous les effets. Mc Garrett fait une incursion maladroite dans le monde du surnaturel. Le gouverneur l'a envoyé en mission spéciale et il habite un hôtel proche du chantier des Underwood. Le tueur n'est autre que le professeur Kalei, mais il disparait lui même avant que Steve l'arrête, et les conditions de sa mort ne sont pas élucidées. Tout au plus sa femme, enfin sa veuve, dit elle qu'elle l'a trouvé dans le jardin. Kalei censé être un hawaiien est joué par un acteur américain pure souche! Que viennent faire dans cette intrigue les Kahunas, sorte de s ecte de fanatiques prêts à tout pour défendre la tombe du roi Kamehameha ? Steve rencontre leur chef , Mahina (Nephi Hannemann), disant qu'il est prêt à tout voire à tuer pour protéger les reliques de Kamehameha. Mais à force de vouloir nous faire peur, le réalisateur Charles S Dubin fait que la montagne accouche d'une souris. C'est le premier épisode non cartésien de la série, avec un assassin - Kalei - dont on ne comprend pas les motifs. Précisons que le pauvre George DiCenzo fait tellement de mimiques et de manières que le téléspectateur serait vraiment distrait de ne pas en faire le suspect N°1, voire le coupable qu'il est, dès sa visite au chantier des Underwood. Dès lors, les cris sauvages de la chose affublée d'un masque de Kahuna perdent tout effet de suspense. Autre incohérence du scénario : Pourquoi Kalei tue-t-il l'ami blessé de son assistant, et épargne t il ce dernier dans la foulée, laissant un possible témoin gênant ? Bref, zéro pointé pour l'épisode. Geraldine Page joue également de façon médiocre, son personnage n'éprouvant aucune émotion à l'annonce de la mort de son frère par Mc Garrett. Elle va même jusqu'à plaisanter avec Steve, qu'elle appelle "Inspecteur" dans la VF (!) en disant qu'elle est une possible suspecte. Un épisode à fuir. 6. LE CHIFFRE QUI PORTE CHANCE
Un certain Harry (Chuck Couch) arrive à Hawaii. Il est interpellé par deux truands de la bande d'un nommé Salazar, Sakai (Seth Sakai, qui ne prend plus la peine de différencier le nom de son personnage de son nom d'acteur!) et un comparse. Harry prend la fuite mais trouve la mort dans l'accident et l'explosion de sa voiture, qui était remplie de billets verts. Nous faisons un saut à San Francisco (La production visiblement a les moyens) pour découvrir un ancien policier, Marty Cobb (Gil Gerard, le héros de "Buck Rodgers au XXVe siècle") qui a été chassé de la police pour alcoolisme. Ce dernier apprenant la mort d'Harry se précipite à Hawaii chez Mc Garrett. Il retrouve la femme qui a donné Harry à ses tueurs, Mavis Tracy (Lynn Ellen Hollinger), laquelle lui affirme avoir agit par peur. Danny commence une enquête auprès des amis d'Harry. Pendant que Marty poursuit la sienne pour retrouver Vic Salazar (Emilio Delgado) qui a ruiné sa carrière de flic. Il interroge un garçon de café et paie une jeune marchande chinoise qui lui révèle un lieu pour trouver l'homme, auquel elle téléphone juste après. Et Marty tombe dans un piège, se retrouvant à la merci de celui qu'il cherche. Une complice l'oblige à ingurgiter une bouteille de Whisky (clin d'oeil à "La mort aux trousses" ?) en guise d'humiliation. Steve et Danny retrouvent à l'hôpital, grièvement blessée et défigurée, la jeune Mavis Tracy. Cobb lui se retrouve ivre dans une ruelle crasseuse et appelle au secours Gloria (Linda Redfearn), une amie, qu'il avait présentée à Steve un peu auparavant lors d'une surprise party en plein air qu'elle donnait. Frustrés d'avoir vu l'argent d'Harry partir en fumée, Sakai et son complice ont loué une chambre dans un hôtel minable face à un entrepôt où se trouve un camion de transport de fonds qu'ils vont saboter en s'introduisant dans l'endroit déguises en soudeurs.. Steve qui vient de faire la morale à Cobb est sur cette affaire et s'aperçoit que l'ex-policier traîne dans ses jambes. Il le chasse mais Cobb vole le camion. Sekai le suit, sans savoir qu'il a l'équipe de Five O derrière lui. Le camion saboté a du mal à tenir sur la route. Les deux truands attaquent mais voyant Cobb au volant lui tirent dans les jambes et veulent fuir avant d'être cueillis par Steve et Danny. Pas de Book'em Danno, Steve savoure la victoire contre Salazar dont les deux complices viennent d'être arrêtés et aide Marty à marcher. Cet excellent épisode souffre un peu d'un trop grand nombre de personnages. Gloria par exemple ne sert à rien ainsi que sa surprise party, et Robert Pirosh a inutilement compliqué son scénario. La trame concernant la réhabilitation d'un policier reste cependant le support d'une histoire solide. Quelques détails sont irritants, par exemple le complice de Sekai n'est jamais nommé et l'on ne peut mettre un nom sur le visage de l'acteur car la distribution est dense, notamment avec les anciens partenaires dans la police de Marty Cobb. Vic Salazar, le devil mastermind, ne fait qu'une apparition. L'épisode permet de donner un beau rôle à Gil Gerard, et surtout de multiples scènes à Jack Lord, lorsqu'il le sermone au bord d'une plage pour son alcoolisme. Un bon cru, si j'ose dire. 7. LA POIGNÉE DE MAIN
Aucun invité célèbre dans l'épisode. Tout commence par l'assassinat par bombe d'un journaliste, John David Knight (David Palmer) par un homme qui se croit intouchable, Frank Devlin, homme d'affaire véreux (Allan Miller). Mc Garrett, révolté de constater que ce truand se croit tout permis, jure d'avoir sa peau. Devlin est à la fois présentateur télé et homme d'affaires. Il nargue Steve qu'il traite de « despote ». Le mélange réalité fiction n'est pas très heureux dans cet épisode, puisque l'on qualifie comme « homme qui a marché sur la Lune » un commandant de la NASA imaginaire, Richard Royce (James Wainwright). Entacher l'image de la NASA avec un faux héros « ripoux » et complice d'un criminel est une chose dont le scénariste Robert Janes aurait pu se dispenser. Généralement, dans les séries, des personnages célèbres viennent interpréter leur propre rôle. Ainsi dans « Mannix » voit-on un célèbre basketteur, Kareem Abdul Jabbar dans « Une journée de ténièbres (04-20),. Sammy Davis Jr a aussi joué son propre rôle dans « Drôles de dames ». L'avocat Kwan Hi Lim est de retour dans le rôle de Ramos. Habitué à jouer les méchants, il est ici un vieil homme que Devlin tue parce qu'il ne veut pas vendre son terrain. Le commandant Royce est plus ou moins complice du meurtre. S'il a vu l'épisode, Neil Armstrong n'a pas dû apprécier. Royce veut faire chanter Devlin, et il était au courant de l'assassinat du journaliste Knight. On ne sait trop ce qui est passé par la tête de CBS de donner le feu vert à ce script. On nous montre que ceux qui ont posé le premier pied sur la lune ont vite été oubliés, ont dû affronter des difficultés économiques, familiales (divorce) et sont réduits pour vivre à devenir des pantins de foire. De plus, Royce, divorcé, est en couple avec une mineure et repris de justice, Chris Harmon (Christina Hart). Mc Garrett nous fait son numéro de morale, mais cette-fois la mayonnaise ne prend pas. « Toutes mes médailles bien astiquées ne m'empêchent pas de crever de faim » dit Royce dans l'épisode. Ceux qui admirent les pionniers de l'espace apprécieront. L'épisode se termine par l'arrestation de Devlin « Bouclez le Danny, double meurtre avec préméditation ». Une véritable fausse note dans la série. 8. LES ENJEUX MORTELS
Enfin un bon épisode, avec un scénario en or de Robert Janes. Lors d'une série de compétitions à Hawaii, une délégation soviétique est présente. Une tennisman, Katrina Bukowski (Carole Tru Foster) a décidé de passer à l'ouest avec l'aide de son chéri, Brent Saunders (Tim Matheson). Elle a réussi à échapper à une garde chiourme digne de Rosa Klebb dans "Bons baisers de Russie" et à s'enfuir depuis les douches du stade. Plafond truqué, plan préparé à l'avance, postiches lui permettant de quitter en toute quiétude le stade. Ce dont Katrina ne se doutait pas, c'est que l'on retrouverait un cadavre dans les douches: Denisovich (Earl Boen), le coach d'un autre athlète soviétique, Peter Valchek (Kurt Russell) que ce dernier a tué d'un coup de clef à molette car il le faisait chanter et lui réclamait des pourcentages de plus en plus élevés sur la contrebande que le tennisman faisait. Il a mis dans des boites de balles de tennis scellées des dollars et a ainsi instauré tout un système de contrebande de valeurs. Bonne nouvelle, le personnage de Charlie, successeur de Che Fong, revient. Après Josie Over, c'est Lydia Lei qui reprend le rôle. Elle fait une bonne prestation, espérons que cette-fois, le personnage sera conservé. Le diplomate soviétique Sergei Borzov (Stefan Gierasch) mène son enquête parallèle à Mc Garrett et soupçonne Valchek. Pendant ce temps, Katrina s'est réfugiée dans un hôtel d'où la télévision diffuse les appels de détresse de sa mère restée en URSS. En 1977, la guerre froide avait encore cours, et le réalisateur Marc Daniels joue à fond la carte de la peur du grand ogre soviétique. Ainsi voit-on déambuler dans Honolulu, aussi repérables que des choses d'un autre monde sur la banquise, des agents du KGB. Froids, impitoyables, ils évoquent immédiatement les envahisseurs traquant David Vincent. Le devil mastermind, Borzov, relègue Wo Fat à un personnage de bande dessinée. Il dit à Katrina qui l'appelle au téléphone : "Si vous ne revenez pas, on vous retrouvera et vous brisera les mains". Nous ne semblons plus être dans le paradisiaque Hawaii protégés confortablement par Mc Garrett dont l'autorité est pour une fois battue en brêche. Borzov nage comme un poisson dans l'eau, écumant des menaces, des pressions, s'attaquant à l'amoureux de Katrina, Brent, qu'il parviendra à faire jeter en prison pour mieux convaincre la fugitive de se rendre. Mc Garrett, coincé par les contraintes diplomatiques, et non couvert par le chef de la CIA Jonathan Kaye (Bill Edwards), ne sait plus où donner de la tête. Lorsqu'il surprend Borzov dans l'appartement de Brent Saunders, il ne peut s'empêcher de lui dire : "Mais vous êtes partout, Monsieur Borzov!". Le suspense ne faiblit pas. Pour apâter Katrina qui a promis de se rendre si Borzov innocente son chéri du meurtre de Denisovich, il rédige de faux aveux de Valchek. C'est ce qui fera tout basculer lors du final. Le reporter Harry Kent (Charles Hallahan, le chef de Rick Hunter) filme l'entrée de l'ambassade soviétique. D'un côté de la rue se trouve Steve et ses hommes, de l'autre Borzov et ce que Kent appelle "ses associés". Borzov a menti et lorsque le taxi de Katrina arrive, il lui montre les faux aveux de Valchek. Ce dernier, bien que coupable, hurle au complot. Borzov se jette sur Katrina mais Steve arrête le monstre : "Book him Danno". En un clin d'oeil, Mc Garrett a changé la donne. Borzov n'est plus protégé par son statut diplomatique étant accusé d'avoir interféré dans une affaire de meurtre. Valchek est aussi arrêté. Mais le réalisateur, plutôt que nous montrer les amoureux réunis, fait son dernier plan sur Steve mettant les menottes à celui qui se croyait intouchable. USA/URSS : 1 à 0 par KO. 9. UNE BONNE COUVERTURE
Le commandant Rizzo (Joe Moore) fait chaque matin de la plongée sous marine. Ce jour là, il a la chance de se faire aborder par une ravissante créature, Maria Noble (Maud Adams, deux fois Bond girl de Roger Moore dans "L'homme au pistolet d'or" et "Octopussy"). Mais le rêve s'arrête là pour Rizzo car la jolie fille l'abat froidement avec un silencieux. Son meurtre a eu lieu non loin de l'endroit où l'US Navy a aperçu un mystérieux sous marin inconnu. Mc Garrett redevient officier de réserve et doit enquêter sur ce meurtre. Peu après, le commandant Harner (Dale Robinette), victime d'un accident de plongée provoqué, est soigné dans un hôpital par une jolie infirmière qui n'est autre que Maria. Elle lui injecte un produit pour l'endormir et Harner est remplacé par un sosie soviétique, Trikonis. Le dentiste, Kemp (Bob Basso) lors de la visite médicale découvre que les plombages ont été faits à Moscou. Il demande un rapport à Washington car il est troublé. Mais le soir même, le dentiste est abordé par Maria dans une boîte de nuit qui le poignarde. Steve et Duke découvrent rapidement tout cela. Un peu trop même. Toutefois, Harner, hypnotisé, est réveillé par Maria. Et il subit un second examen dentaire satisfaisant. Steve comprend que Harner est tantôt le véritable commandant sous drogue, tantôt le sosie. Et le mobile de l'assassinat de Rizzo devient évident : les deux hommes se connaissaient et Rizzo n'auraient pas été dupe. Cet épisode reprend le thème de l'espionnage présent dès le pilote ("Le cocon") mais aussi celui de la réalisation grandiose avec l'aide de la marine militaire que le générique remercie (comme "Drogue en mer" (04-23). Le sous marin mystérieux refait surface. Maria est décidément sans pitié. Trikonis l'apprend à ses dépends car lors de la montée dans le sous marin, il devient l'idéal cadavre de Harner tandis que l'on va kidnapper le vrai. Le "Mac Guffin" de l'épisode est le vol du nouveau système de téléguidage de la marine américaine. Steve arrête la beauté vénéneuse sur le point de se suicider avec du cyanure. Tous les autres espions sont également coffrés. "Ce serait trop facile. Bouclez là Danny, meurtre avec prémédiation". L'épisode serait parfait si Mc Garrett ne trouvait pas les machinations presqu'avant qu'elles ne soient pas montées. Soit Mac Garrett est trop fort, soir Robert Janes a écrit un script trop prévisible. Nous ne voyons pas le sous marin être capturé. Au fait, de quel pays pouvait-il bien être ? Mystère! Non, je plaisante. C'est le retour de la guerre froide américano-soviétique dans "Hawaii Police d'état" après "Les enjeux mortels. USA 2/URSS 0 par KO. 10. LA DERNIÈRE HEURE
Cet épisode est le premier remake que la production ait faite d'un épisode. Bien entendu, en saison 10, les scénaristes ressentent un essoufflement. Et avec 24 épisodes par saison, le nombre d'opus est tel que le public a tendance à oublier. L'épisode choisi est en effet "Lame de fond" (02-03) dans lequel Wo Fat simulait un tsunami pour kidnapper un savant. C'est une bande de jeunes qui le remplace avec des motivations plus bassement matérielles : voler la plus grande bijouterie d'Honolulu. Pour cela, il est nécessaire que la ville soit déserte, tel le Londres de "The morning after" dans la saison 6 de "Chapeau melon et bottes de cuir" et de "S95" construit sur la même trame dans "The new avengers". Mais le scénariste nous propose une histoire assez tirée par les cheveux. La bande dérobe une ambulance en appelant des infirmiers pour une fausse alerte. Un des ambulanciers s'interpose et est écrasé par la belle mais dangereuse Shirley Collins (Ayn Ruymen), encore une actrice fort jolie, née en 1947, qui n'a pas fait carrière, comme la série nous en propose souvent. Kenji Tatsumo (Ron Nakahara) n'est pas d'accord avec ce meurtre et veut prévenir la police. Avec le chef de la bande, son amant, Ted Bonner (Leigh Mc Closkey), elle rejoint l'homme et l'abat avec un silencieux à quelques mètres du bureau de Mc Garrett, sur les fameuses marches que dévale souvent le policier lorsqu'une alerte est donnée. Steve prend ce crime pour un défi personnel, et envoie ses hommes chez Kenji, où ils rencontrent la bande, sans suspecter qu'ils sont des complices du mort. Avouons quand même que Danny est bien naïf en trouvant un arsenal chez Kenji et en ne conduisant pas le reste des jeunes au poste! Peu après, Shirley et Ted attaquent l'observatoire des tremblements de terre de la ville, enferment le personnel, et obligent le dirigeant auquel ils ont brisé les lunettes à déclencher une alerte au tsunami, comme l'avait fait Wo Fat dans la saison 2. Steve a le pressentiment, en survolant les vagues en hélicoptère, que la terre ne va pas trembler, contre tous les avis autour de lui. La ville étant évacuée, d'autres membres du groupe dévalisent une bijouterie non sans avoir prévu que la police va surveiller les pillards pendant l'alerte. Aussi, deux d'entre eux sont déguisés en policiers et ont volé une voiture afin de donner le change aux policiers qui se rendent sur les lieux. Là où l'on peut s'étonner, c'est lorsque les jeunes utilisent l'ambulance qui depuis le meurtre de Kenji est tout de même bien voyante. Finalement, le vol a lieu et les bijoux sont cachés dans un aquarium. La fin est décevante. Steve se rend chez Kenji et interroge les jeunes. Shirley a caché aux autres (excepté à Ted) avoir abattu Kenji. Et l'apprenant, l'une des filles du groupe laisse éclater sa colère. Shirley dégaine, mais Danny la neutralise. Même pas de Book'em Danno. Mais pouvait-on faire un remake passionnant à partir d'un épisode initial déjà très moyen ? 11. LE MAUVAIS VENT
Ce très bel épisode conserve un mystère après la vision : de quelle dictature est-il question dans le scénario ? Le petit pays n'est jamais mentionné, et le leader martyre de la rébellion qui s'apprête, lors d'une conférence internationale pour la paix, à Hawaii, à révéler au monde les tortures qui se pratiquent chez lui, s'appelle Sandanarik. A son enterrement, il y a un prêtre bouddhiste. Nous n'en saurons pas plus. Tout commence sur une plage tranquille. Le professeur Sandanarik se baigne, mais son élève, la muette Kati Parisa (Sian Barbara Allen) l'observe. Soudain, une jolie fille, Helen Macy (Mary Angela Shea, que le générique de fin crédite simplement comme Mary Angela) appelle à l'aide. Sandanarik en voulant l'aider est noyé par un homme grenouille, Peter Colby (John Allen). Helen se fait passer pour la femme de Sandanarik et alerte (bien entendu trop tardivement) les autres badauds sur la plage. Kati a été torturée dans son pays par un certain Zedak, que personne d'autre qu'elle ne connaît. Il a la réputation d'être un monstre. Au départ, Steve n'avait pas l'intention de faire une enquête. Pour lui, il s'agit d'une noyade accidentelle. Mais la veuve, la vraie Mme Sandanarik (Marisa Pavan, qui fut l'épouse de Jean Pierre Aumont) assure à Steve que c'est un assassinat commandité par les services secrets de son pays. Mc Garrett en réfère à son ami de la CIA Jonathan Kaye (Bill Edwards) qui lui conseille de contacter un diplomate du pays en question présent à Hawaii, Derek Hoffman (Bo Brudin). Même le téléspectateur le plus naïf comprend que derrière ce paisible diplomate se cache en fait l'ignoble Zedak. Mais Steve ne voit pas tout ce que nous, spectateurs, nous savons. L'enquête se poursuit pour retrouver la fausse Mme Sandanarik, en fait une manucure. Ce pays doit être vraiment dictatorial, car la jolie Helen à peine après avoir contacté le tueur, après avoir soigné les mains de Steve qui se fait passer pour un client, est assassinée. Davilo est grièvement blessé et Kati parvient à aller chercher Mc Garrett en pleine nuit dans son bureau. Elle le conduit au blessé. Davilo, soigné, sera hospitalisé et sauvé. Steve d'ailleurs prendra sa place dans un fauteuil roulant et lorsque Peter Colby veut s'en prendre au blessé, il a une sacrée surprise et se fait boucler. Le diplomate Hoffman/Zedak fait pression auprès de Mme Sandanarik pour qu'elle se taise et n'écorne pas l'image de son pays. Il faut dire que Colby avait promis à Zedak de lui vendre les photos de torture que détenait Sandanarik, et ne lui a fourni que des feuilles blanches! Kati reconnaît son tortionnaire lors de la conférence, et Zedak préfère se suicider plutôt que de se laisser prendre vivant. Plaidoirie contre les dictatures mais beau suspense, l'épisode nous montre un Chin Ho toujours plus en retrait. Ce sont souvent Duke et Danny qui aident Steve. Kam Fong semble lassé de la série. Au début de l'épisode, on pense avoir affaire à la Grêce des colonels, puis à une dictature indochinoise. En effet, autour de la table à la conférence, on voit "Singapore" (Singapour) parmi les délégations. Le leader d'opposition était boudhiste. Mais Hoffman, nom d'ambassadeur du tortionnaire Zedak, fait penser à la RDA. Bref, nous n'en saurons pas plus. Marisa Pavan a des dialogues français dans cette VO non sous titrée, et il est amusant de comprendre en bon français ce qu'elle dit et qui apparemment n'est pas traduit au public américain. Par exemple, elle dit à son chauffeur "Laissez moi seule un instant s'il vous plaît, je dois parler à ce monsieur" en désignant Mc Garrett. Pour des raisons inconnues, le prénom du personnage de Marisa Pavan n'est jamais cité. Un très bon épisode, avec un jack Lord en forme, et des dictateurs et services secrets qui sont vraiment bêtes : tuer une aussi jolie fille que Helen (la très sexy Mary Angela Shea) est ce que l'on peut appeler une grosse faute de goût! 12. L'OMBRE DU ROI
La femme de ménage du bureau de Steve Mc Garrett est inquiète, elle pense que son fils David a fait des bêtises. Peu après, Debbie Cameron (Deirdre Bertrong), fille du riche George Cameron (James Shikking), s'enfuit avec son amoureux qui n'est autre que David (Michael Mullins). Le père veut en effet envoyer sa fille de 16 ans dans un pensionnat en Suisse. Steve prend la défense du fils de Mme Kaluna devant le gouverneur et en présence du milliardaire furieux. C'est la première fois dans toute la série que Mc Garrett se révolte contre le gouverneur Paul Jameson. Une fois la porte claquée, ce dernier dira "Ah, ces irlandais". Cette histoire de Roméo et Juliette made in Hawaii sent dès le début le mélodrame. Le racisme est ici dans les deux camps, tant de la part du milliardaire blanc que de la femme de ménage hawaiienne. Sarah Kaluna (Emma Veary) ne veut pas que son fils épouse une blanche. Harold Swanton, le scénariste, s'est trompé de série, on croirait qu'il écrit pour "La petite maison dans la prairie". Tout est caricatural, le riche Cameron se vante de donner à des oeuvres de charité. Le manichéïsme est présent à chaque plan. Sortant de son mutisme et de sa carapace, Jack Lord joue faux. Mc Garrett est totalement à côté de que le personnage a été jusqu'ici. Quant à Cameron, il engage un "méchant" détective qui doit prouver que David Kaluna a enlevé contre son grè sa fille. Celle-ci est enceinte et David voudrait qu'elle avorte. Ils se rendent chez un médecin joué par Kwan Hi Lim. Mais David change d'avis et les deux jeunes gens se marient. Le docteur Kubota qui devait faire avorter Debbie prévient le père dont le détective localise la situation. Fletcher, le détective (Robert Harker) est encore plus caricatural que les autres personnages. L'oncle Noah, qui a aidé David (John Marley, le héros de l'épisode mythique de la saison 1 "Le grand Kahuna") protège les amoureux. L'épisode a un côté collection Harlequin voire bibliothèque verte ou rose. Le happy end invraisemblable vient couronner une histoire qui dégouline de sirop à chaque image. Un sérieux concurrent pour le prix de pire épisode de la série. Tout est téléphoné. De la guimauve d'un bout à l'autre. A zapper.
Le gouverneur Paul Jameson tente de faire pression sur Steve pour qu'il ne fasse pas de vagues dans une affaire de meurtre impliquant une de ses amies, Mrs Kincaid (Eleanor Parker), dont le mari vient d'être tué. Grossière erreur quand on connait Mc Garrett l'incorruptible qui va, bien au contraire, mener une enquête poussée et faire fi de toute diplomatie dans le milieu de la haute bourgeoisie de la famille Kincaid. Cet épisode est une fois de plus révélateur de la lassitude de Kam Fong à jouer Chin Ho. Steve l'envoie sur les traces du docteur Webb, le dernier à avoir parlé à Kincaid, à Hong Kong. Bien sûr, ce n'est qu'un Hong Kong de pacotille tourné sur place dans les studios CBS à Hawaii. Il n'empêche que Chin Ho ne participe qu'à trois scènes bien courtes, et qu'à la fin Steve lui demande de revenir. Quand on se souvient de l'importance du personnage dans les premières saisons, on reste très surpris. Webb fait des révélations à Steve avant de partir pour Hong Kong, où l'on apprend qu'il sera tué. Ainsi, Kincaid, qui ne buvait jamais, était ivre le soir du meurtre. On ne connaîtra d'ailleurs pas l'assassin du docteur Webb, le scénariste Gerry Day recourant ici à une vaste complot avec une organisation qui fait du chantage. Le début de l'épisode montre Mrs Kincaid accuser et (tenter de) chasser - mais il ne part pas - le docteur Johnny Pahalana (Carl Belini). Et la fin de l'épisode l'entourer de ses bras en lui demandant pardon. Car le vrai coupable, celui qui a tué Kincaid et fait tuer Webb, n'est autre que le gendre de l'amie du gouverneur, Kelly Trahuna (John Reilly). Confondu, il tentera de faire piétiner la veuve par son cheval dans son box avant que Mc Garrett l'arrête. Un autre personnage intéressant est la fille Kincaid, Julia Trahune, jouée par la ravissante Lara Parker. Bien que se tournant en décors naturels dans un ranch, l'épisode est un huis clos et les suspects changent à une vitesse vertigineuse sur fond d'une intrigue qui n'est pas sans rappeler "Dix petits nègres" d'Agatha Christie. Pas de poursuites en voiture dans l'épisode, qui nous éloigne des rues de Honolulu et de la pègre pour se concentrer sur les chevaux, le ranch, la plage (où est retrouvé Kincaid). Même si l'épisode est réussi, on ne reconnaît plus l'identité de la série et il n'y a d'ailleurs pas de Book 'm Danno, pour la bonne raison que Danny se contente de deux réunions briefing dans le bureau de Steve, et de communiquer par radio avec ce dernier. Tout est fait pour accuser Johnny, jusqu'à donner son arme à Five O pour que l'on vérifie si ce n'est pas celle du meurtre. Le réalisateur ne cesse de nous entraîner sur de fausses pistes. Ainsi la veuve Kincaid est une tireuse d'élite, qui discute avec Steve, se trouve de dos lors d'un tir au pigeon, se retourne et ne rate pas sa cible. Le réalisateur Marc Daniels a réussi son coup en nous faisant suspecter tantôt la veuve, tantôt sa fille Julia, tantôt Johnny, alors que le vrai coupable jusqu'au bout reste insoupçonné. Bon épisode, même si les chantages et détournements de fonds qui motivent les crimes sont le point faible de l'histoire. 14. UNE PETITE BALADE
Voilà un épisode pour lequel j'ai une tendresse particulière depuis sa première diffusion en 1990 sur TF1, il n'a été rediffusé qu'une fois par la même chaîne en 1992. Les histoires d'amour de Mc Garrett finissent mal, en général, pour paraphraser une devise célèbre. Il faut dire que Steve est rarement amoureux, il a laissé partir son amour de jeunesse Cathy Wallis (Diana Muldaur) cf « Souvenirs au présent » (03-04). Lorsqu'il s'est bien plus tard fiancé avec une autre, l'heureuse élue a été assassinée et il a été accusé du meurtre. Cette fois, il jette son dévolu sur Frankie Demara (Sharon Farrell) qui sera tuée à la fin de l'épisode. Mais l'actrice a sans doute plu à Jack Lord qui lui donnera un rôle à la hauteur de Chin Ho et de Danny dans la saison 12, le détective Lori Wilson. Un syndicaliste a été abattu sur les quais. L'enquête ne donne rien et Steve fait semblant de partir pour Los Angeles en se faisant accompagner par Danny. Il doit y rester une semaine, mais en fait, il s'est déguisé en docker avec une casquette et d'épaisses moustaches. C'est là un clin d'œil au tout premier épisode, le pilote « Le cocon » où il se déguisait en ouvrier sur un bateau pour espionner Wo Fat. Miltron Selzer, toujours aussi excellent, est à nouveau guest star dans Hawaii. Il est ici un médecin. C'est lui qui mettra en relation le Mc Garrett déguisé avec Frankie. Steve évolue dans les bas fonds sour le nom de « Dusty ». Shocking ! Steve assiste à un strip tease dans un bar louche comme David Vincent dans l'épisode des « envahisseurs » « La mutation ». Au cours d'une bagarre, Steve fait la connaissance d'Arthur (Michael Conrad, mort sur le tournage de « Capitaine Furillo/Hill Street blues » en 1983).. Ce comédien fait partie de ceux qui ont traversé toutes les séries des 60's-70's (Une mémorable apparition dans l'épisode « Drogue ou poison » de la série « L'immortel ») et que l'on reconnaît immédiatement sans jamais se rappeler son nom. Comme dans « Les voies de l'amour » (01-09), Mc Garrett feint de se retrouver en prison. J'avoue que l'on a un peu de mal de comprendre le coup de foudre de Steve pour Frankie, dont le visage dénote les ravages de la drogue et de la mauvaise vie. L'intrigue qui veut sauver quelqu'un de l'engrenage de la drogue rappelle l'épisode « Trouble en tête » (03-02) avec déjà Milton Selzer. Mc Garrett n'est pas un tombeur comme 007 mais il a un point commun avec lui : lorsqu'ils tombent amoureux, la fille ne vit pas très longtemps (Tracy, Vesper)… Nick Gentry (Al Avalon), le gros bonnet qui a fait tuer le syndicaliste, sort du bois comme le loup lorsque Steve/Rusty est démasqué à cause de l'entraîneuse Sally (Melveen Leed, actrice non professionnelle recrrutée sur place). Cet épisode nous choque, car jamais Jack Lord ne nous a montré une telle interprétation de Mc Garrett. Il réussit ici ce que Lazenby a raté à la fin de son James Bond. Steve est au bord des larmes, en VF, il dit « Elle est morte » et en VO « She's gone ». Frankie lui a sauvé la vie en tirant sur Nick Gentry qui a eu le temps avant de mourir de lui envoyer une balle fatale. La fin est violente, brusque, sans l'apparition de l'équipe Five O, sans l'arrestation des comparses. Le télespectateur voit arriver les rameurs hawaiiens du générique de fin en étant encore en état de choc, comme cela se produit parfois en sortant d'une salle de cinéma lorsque la salle se rallume sur un film bouleversant. C'est l'une des rares réussites de la fin de la saga après les grandes années des quatre premières saisons, ce que j'appèle « L'ère Kono ». 15. TENDRE PIÈGE
A partir de cet épisode, le chef de la CIA Jonathan Kaye est interprété par Lyle Bettger. Bill Edwards a rendu son tablier (Il mourra bien après le tournage de la série). Kaye au début était interprété par James Gregory, puis Joseph Sirola. Cet excellent épisode nous permet de retrouver David Birney ("Serpico", qui avait tenu un rôle marquant dans "Drogue en mer" dans la série (04.23). Ici, il participe à un concours de beauté, dans le rôle d'un membre du congrès, John Richard Carr. il assiste à cette réception avec Paul Jameson, le gouverneur, et Steve Mc Garrett. Les filles sont plus belles les unes que les autres, et Miss Mailaisie, Jane Kuan (Carmella Lettman) fait des clins d'oeil à Carr. Carmella est une vraie miss et non une actrice, et n'a tourné que "Hawaii police d'état". La superbe fille remet discrètement le numéro et la clé de sa chambre au politicien. Il est tenté et la rejoint. Jane verse dans son verre un sédatif, et à peine est-il évanoui, elle ouvre la porte à David Chang (Soon Taik Ho, le lieutenant Hip dans le 007 "L'homme au pistolet d'or") et à deux hommes. Ceux-ci attrapent Jane et la jettent dans le vide. L'enquête commence mais Mc Garrett n'avance pas. Il pense que Jane a été victime d'un meurtre. Transporté dans sa chambre, Carr reçoit un coup de téléphone de Chang qui le réveille et lui demande d'allumer son poste de télévision. Comme la menace n'est pas suffisante, Chang envoie une photo de Jane et du politicien à la femme de ce dernier, Kate (Peggy Kunard, apparemment elle aussi actrice recrutée sur place par l'équipe de production. Elle n'a rien tourné d'autre. Chang ne veut pas d'argent mais contrôler le "congressman" et qu'il ne s'occupe pas d'une affaire regardant la sécurité extérieure. Carr ignore s'il a ou non tué "Miss Mailaisie". Sa femme n'est pas du genre jalouse mais amoureuse et elle l'épaule dans l'épreuve. Aussi Chang la fait-il enlever. C'est un scénario en béton qui nous est proposé, et donc un délice de voir Mc Garrett, Danny, Chin Ho et Duke enquêter parmi les jolies "miss". La directrice, Andrea King (Shannon Wilcox au décolleté plongeant) est interrogée par Steve qui la soupçonne d'avoir attiré Carr dans un piège et de tirer les ficelles. Mais la belle le nargue et l'envoie sur les roses. David Birney fait une composition fabuleuse, tout en nuances, ne sachant s'il est coupable ou non. Steve après moult recoupements fait suivre Carr et arrête Chang dont il a compris qu'il était le maître chanteur. Mais confronté au mari dont la femme a été kidnappée, qui se réfugie dans le mutisme, il est obligé de le relâcher. Chang se précipite alors pour téléphoner à Andréa King. L'intrigue d'espionnage n'est qu'effleurée au bénéfice du chantage. Mc Garrett libérera Kate et interviendra in-extrémis pour empêcher le membre du congrés de prononcer un discours "sous contrôle" des ravisseurs. Steve réserve le Book'm Danno à Andréa King tandis que Chin Ho et Duke arrêtent Chang. Pas une seconde inutile dans cette mise en scène menée de main de maître par Dennis Donnelly. Mc Garrett est en pleine forme et pique une de ses colères mémorables contre Carr lorsqu'il est obligé de libérer Chang. Notons que Danny se laisse plus "intimider", durant les interrogatoires, par les beautés et qu'il révèle davantage une faiblesse bien masculine tandis que Steve imperturbable. Le justicier est inébranlable devant la sensuelle Andréa King.Il fallait le faire. Mais comme il le dit souvent dans la série, Steve ne pense qu'à son travail! 16. TÊTE CONTRE TÊTE
La police d'état veut tendre un piège à des trafiquants de drogue et se sert d'un policier, Barney (Ernest Chan) muni d'un écouteur récepteur collé sur son torse, pour piéger les criminels. Mais le policier est découvert et abattu. Steve décide d'en faire une affaire personnelle : il a réussi à coincer un second couteau, Sammy (Ron Nakahara). Le coupable est Jack Fabian (Charles Cioffi, le chef de "L'homme de Vienne"). Une fois de plus, Jack Lord dépasse l'interprétation de son personnage avec lequel il ne fait qu'un. Les colères qu'il prend sont-elles celles de Mc Garrett face aux truands ou du producteur-acteur sur le plateau, parfois tyrannique par perfectionnisme. Au souffle de sa voix, entre chaque parole, Lord fait transpirer la haine qu'il éprouve pour les assassins d'un policier. Le réalisateur Jack Whitman fait des plans sur Jack Lord debout devant le rideau de son bureau, le comédien exprimant la rage et le désespoir. Fabian ayant accepté de témoigner devant un tribunal, le ministère de la justice le protège et refuse de le livrer à Steve. On imagine la colère de ce dernier. Guerre des polices, pressions du gouvernement, cela met Steve en fureur. Steve montre, le jour de l'enterrement de Barney Kawala, le mépris qu'il a pour l'homme qui protège l'assassin, Marsh (George Grizzard). Il faut beaucoup de talent pour mettre au point une série policière comme celle-là qui donne une image positive de la police. En effet, la création de Leonard Freeman évite le manichéïsme. Mc Garrett met souvent en avant le fait que la peine de mort n'est pas appliquée à Hawaii, et la veuve du policier, Mary Kalawa (Cha Thompson) dit à Steve lors des funérailles : "Je ne veux pas de vengeance", je veux que l'homme qui a tué ne recommence pas". Steve découvre que Marsh agit par aigreur envers sa hiérarchie en protégeant Fabian. Le scénariste Leonard B Kaufman tient là à nous ramener sur terre : pour un Mc Garrett, il y a beaucoup de ripoux et de carriéristes comme Marsh. Mais l'aspect humain et social de Steve nous est montré quand il console Mary, la veuve, et promet de venir la voir. A la petite amie grièvement blessée de Fabian, que Steve fait parler, et qui lui demande quel est son intérêt, Steve répond : "Je veux qu'il soit jugé". Mais Steve est parfois trop gentil, eh oui! Lorsque Fabian tue Marsh, il lui dit "Nous sommes des amis" lorsque le ripoux agonise. Et à sa veuve, il dira que c'était un homme exceptionnel. "Une affaire comme cela ne finit jamais bien" concluera Danny. On ne pleurera pas Marsh qui a bien mérité ce qui lui est arrivé. Un épisode qui nous fait réfléchir car quelque part, Mc Garrett, après ses emportements, n'est pas si méchant qu'il en a l'air. Excellente interprétation de Charles Cioffi en tueur de flic et surtout de George Grizzard qui déchaîne la haine du téléspectateur. Pas de Book 'm Danno, car Fabian a été jeté hors d'un bateau par Steve et ne sera arrêté que lorsqu'il sera repêché, temps que le réalisateur consacre aux adieux du policier à Marsh le ripoux. 17. LES GROSSES VAGUES
Cet épisode est l'un des plus violents de la série, et lors de sa diffusion sur TF1 en 1990, il m'avait profondément marqué. A noter que c'est "l'épisode" de Danny Williams, comme "Meurtre, amour et poésie" et "Le rat d'hôtel" le furent dans les premières saisons. En effet, Mc Garrett est quasiment absent de l'épisode dans lequel il ne joue que quelques scènes. Danny participe comme organisateur et membre du jury à un concours de surf. Des champions du monde entier sont venus. Le titre original "Tall on the wave" est l'une des dernières paroles de Laura à son ex. Grand sur les vagues, mais pas ailleurs. Raciste, blessé dans son orgueil de macho, Gavin jette la jeune femme sur les rochers. Elle a arraché avec ses doigts un morceau du T Shirt que portait Gavin, mais qui ne lui appartient pas. Ce T Shirt jaune, il est à Ben, qui dès lors est accusé du crime. Seul Danny, qui est l'un de ses meilleurs amis et connaît ses parents, croit à son innocence. Si l'épisode est si violent, c'est qu'il est avant tout réaliste. Ici, pas de Wo Fat ou de famille Vashon, la violence va s'exercer de la part de jeunes gens à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession. La meilleure amie de Ben, Elaine Sebastian (Lisa Eilbacher, à ne pas confondre avec Cindy Eilbacher, qui fut la petite fille espiègle dans l'épisode de "Opération vol" : "La famille"), trouve une photo de Laura avec Gavin dans les affaires de ce dernier. Gavin la surprend et veut à son tour la jeter d'une falaise. Elaine aura plus de chance car s'étant accrochée à un rocher - dont l'assassin veut lui faire lâcher prise - Steve Mc Garrett arrive derrière l'homme arme au poing. L'épisode est violent aussi par la tentative de vengeance de Ben qui tentera de noyer Gavin. Tout le monde assiste impuissant, au bord de la plage, à la bagarre entre les deux surfeurs en pleine mer. Une bonne partie des "Grosses vagues" est consacrée à la fuite de Ben, injustement accusé. Gavin, de son côté, fait tout pour l'accuser. A noter la présence d'un authentique champion de surf, Fred Hemmings. Le personnage de Charlie, remplaçante de Ben Kokua, revient sous les traits de Lydia Lei. Attention, il y a un autre Charlie dans l'épisode, interprété par Moe Keale, qui est un proxénète et trafiquant de drogue justifiant une petite présence de Mc Garrett au début d'un long épisode où Danny Williams tient les rennes. Sans son chef, Danny ne s'en sort pas trop mal. Il faut dire qu'en short et T Shirt, il peut mener son enquête sur la plage en toute discrétion. Le final arrive avec un "Book'm Danno" pour le tueur et une leçon de morale à Ben qui aura réussi, fait rare dans la série, à s'échapper deux fois de cellule au cours de l'épisode après deux arrestations. Un record. 18. LE BLEU LUI VA BIEN
Pour sûr, le scénariste Ivy Pearlberg écrit pour les Bisounours et pas pour « Hawaii Police d'état ». Jugez plutôt. Martin Lynch (Vic Tayback) est un gros bonnet de la drogue qui a trouvé un système de cache imparable : faire circuler sa marchandise dans des statuettes. Il est dangereux de s'intéresser de près à ses affaires, on vient de retrouver le cadavre d'un homme qui l'avait fait. Mc Garrett veut le coincer et infiltrer un homme de Five O chez lui. Mais c'est une femme policier, Valérie Bates, qui se propose comme volontaire. Macho, Mc Garrett refuse, mais avec obstination, elle réussit à obtenir le poste pour cette dangereuse mission qu'elle exercera sous le nom de Karen Baker. C'est une comédienne culte d'Hollywood qui joue le rôle : Carol Lynley, célèbre pour « Bunny Lake a disparu ». Fort jolie, mais née en 1942, on ne pouvait plus la prendre pour une nymphette en 1978. Or elle va séduire un homme plus jeune qu'elle, Kimo (Enrique Novi) que Lynch considère comme son fils. La ficelle est un peu grosse, surtout que la belle n'offre pas grand-chose, même pas un baiser à celui sur lequel elle jette son dévolu. Pour entrer dans la propriété de Lynch, une mise en scène est organisée afin de la faire passer pour une dealer de drogue. Avouons que Lynch est bien naïf. Il ne chasse pas « Karen » et ne contrarie pas l'idylle entre Kimo et elle. Kimo va laisser sa peau dans l'aventure et pour rien, il ne fera pas de Karen sa maîtresse. Elle se contente de sourire, de lui tenir la main, après l'avoir dragué dans un bar où elle demande du feu pour sa cigarette. L'autre homme de main de Lynch s'appelle Surfer (Nephi Hannemann). Une montagne. Il était Aku, le tueur écologiste dans le meilleur épisode de la série « Kailimoku » (04-13). Surfer est méfiant, c'est d'ailleurs lui qui découvrira que Karen est un agent de Mc Garrett et tuera Kimo. Plusieurs scènes relèvent de l'invraisemblable. Par exemple, Valérie/Karen met un micro sous le téléphone qui permet à Chin Ho de tout écouter et enregistrer. Sans aucune raison, à moins d'un improbable amour platonique, Kimo qui surprend la belle ne la vend pas à son patron. Au contraire, il cache le micro dans sa main. Valérie Bates donne raison au 'machisme » de Steve car elle tombe amoureuse de Kimo et le pleure lorsqu'il est abattu. Elle échappe elle-même de peur à la mort, tandis que Mc Garrett a sauté d'un hélicoptère pour arrêter Surfer et Lynch. Le pauvre Douglas Moosman aura vraiment tout joué. Ici, il est Jerry Akana, présentateur télé, après avoir été l'un des membres réguliers de l'équipe de Steve (Lieutenant George Kealoha en saison 1, puis Frank Kamana à l'époque calamiteuse de la saison 7 des fossoyeurs Bob Sweeney Jr et William Finnegan). Bref, après plusieurs bons épisodes, celui-ci est très moyen. Il aurait fallu une vamp et non un ange pour jouer Valérie Bates. 19. LA GUERRE A UNE FIN
Quelle drôle d'idée de faire un remake de l'épisode "Hara Kiri" (03-08) en beaucoup moins bien ? L'épisode avec Simon Oakland et Teru Shimada était parfait. Ici, l'action se situe en 1978 au lieu de 1970 et la seconde guerre mondiale contre les japonais est encore plus lointaine. Le comédien engagé pour jouer le japonais reconverti en chef d'entreprise Murumoto (Bennet Ohta) est trop jeune pour avoir été un criminel de guerre. On a rajouté ici une intrigue sentimentale avec une secrétaire qui se voyait déjà la femme de Murumoto l'homme d'affaires, Alicia (Anne Francis) et apprend qu'il va épouser une japonaise. Ce n'est plus un ancien soldat torturé et resté infirme (que Oakland jouait) mais le neveu d'un soldat. Il s'appelle Willy Barker (David Dukes) et c'est le premier anniversaire de la mort de l'oncle que Murumoto aurait torturé. Assez laid et emprunté, il réussit à séduire la fille de l'homme dont il veut se venger. Elle s'appelle Nancy (Donna Key Benz) et son attirance pour le jeune homme visiblement fou, et peu gâté par la nature, relève de l'improbable. La différence avec "Hara Kiri" est que l'on ne sait pas, à la fin, si Murumoto était comme son prédécesseur dans l'épisode dont il est le remake un criminel de guerre, où s'il s'agit seulement d'un officier japonais qui a fait son devoir pendant la guerre. Episode fade, dont on connaît d'avance la fin si l'on a vu la version initiale. Le suspense est donc d'emblée éventé et l'on comprend l'origine des attentats meurtriers contre l'entreprise de Murumoto. C'est surtout Mc Garrett et Danny que l'on voit ici. Confronté à un journaliste qui veut un scoop, Steve lui dira que les deux personnes, Alicia et Willy, sont motivées par la haine. La guerre aura une fin le jour où la haine disparaîtra! On l'a compris, cet épisode est dû au manque d'imagination des scénaristes, et s'il fallait faire un remake, il y avait tant d'autres épisodes des premières saisons plus appropriés. David Dukes, en jeune moustachu gringalet, plein de complexes et réfugié dans la violence (Il possède une véritable artillerie) reste assez crédible. Lors de l'enlèvement de Nancy, il est convaincant en pauvre type demeuré vivant uniquement pour venger son oncle "qu'il aimait encore plus que son père". Anne Francis, elle, ne révèle le vrai visage de son personnage qu'à la fin, et ses tentatives de nous montrer une femme frustrée et haineuse sont ratées. Ce n'est pas sa faute. L'épisode est mal écrit. On laissera deux melons pour ceux qui n'ont pas vu "Hara Kiri" et peuvent prendre quelque plaisir à dénouer le mystère. Les autres s'ennuieront ferme. 20. L'INVITATION AU MEURTRE
Episode plagiant Hercule Poirot, et aussi l'histoire des avengers "L'héritage diabolique" avec l'assassin déjà mort, cette "Invitation au meurtre" est un ratage. Pour la première fois de sa carrière (A l'exception peut-être de "La preuve vivante" où il était question de sa soeur), Steve interfère dans une affaire personnelle, conduit par un ami. Il n'enquête pas à partir d'un meurtre mais est invité dans une riche famille, les Barlow. Ils sont à la tête d'une collection de tableaux, et la famille Thorpe, leur alliée de copies de tableaux. Dans la séquence qui précède l'arrivée de Steve chez les Barlow, nous assistons au suicide d'une femme qui se jette d'une falaise. Peu après, écoutant le notaire donnant les dernières volontés du vieux Addison Barlow, dont le portrait domine la maison, Steve sent sa présence quelque peu contestée jusqu'au moment où survient un meurtre. La soeur d'Addison Barlow est empoisonnée. Mc Garrett fait intervenir son équipe chez les Barlow. Il demande l'exhumation du corps d'Addison Barlow pensant qu'il a été empoisonné lui aussi. Très vite, comme dans "Dix petits nègres", les morts violentes se succèdent. Lawrence Barlow (Francis Kamahele), que Steve suspecte, s'enfuit dans la Jaguar de sa soeur Eugenie (Christina Kohubo) mais la voiture a été sabotée et il fait à son tour un plongeon du haut d'une falaise. Les tentatives d'empoisonnement de succèdent : Thomas Barlow (Eduard Franz, vu dans "Les envahisseurs") manque boire du vin empoisonné, la jeune et belle veuve Riah Barlow (Helen Funai) manque se piquer avec une aiguille à tricoter empoisonnée. Steve est sur le point d'arrêter le marchand de tableaux David Thorpe (Anthony Caruso) lequel proteste de son innocence. Soudain, Steve fixe les différents tableaux représentant le patriarche mort et comprend qu'il est l'auteur de tous les meurtres, par haine, mais s'est lui même empoisonné. Pas de Book him Danno, donc, puisque le meurtrier est déjà mort. A force de plagier Agata Christie, Seeleg Lester qui a écrit une histoire totalement hors sujet pour "Hawaii police d'état", s'est pris les pieds dans le tapis. Par exemple, Lawrence est mort à la place d'Eugenie, sa soeur, dont la Jaguar a été sabotée. Bien évidemment, Addison Barlow ne pouvait savoir que son frère lui emprunterait la voiture. Depuis sa tombe, le patriarche criminel ne pouvait évidemment contrôler ce qui arriverait après lui. A noter que "Charlie" a été remplacée par une chinoise sans nom dans le rôle de médecin légiste, "Charlie" ayant temporairement remplacé Che Fong. Episode atypique, dans laquelle on ne comprend pas de quel droit Steve Mc Garrett agit au départ. 21. COUP DE FROID
Quelle déception! Dans mon souvenir, cet épisode, incursion insolite dans le monde de la science fiction et de l'horreur, était un des rares épisodes "culte" de la fin de la saga. En le revoyant, je ne comprends pas mon enthousiasme d'il y a un peu plus de vingt ans en arrière. L'épisode rappelle "L'invasion des terriens", avec les cadavres congelés destinés à être ramenés à la vie, si l'on peut dire, puisqu'il s'agit ici de meurtres. Le docteur Kenneth Kirk (Peter Lawford, un proche de Marylin Monroe) a créé une fondation destiné à la cryogénie. Les malades atteints de pathologies incurables, à condition de faire une donation à la fondation, sont congelés pour être ramenés à la vie le jour où la science sera en mesure de les guérir. Une amie de l'écrivain Millicent Shand (Mildred Natwick, assez proche de Angela Lansbury dans "Arabesques") a été ainsi cryogénisée. La vieille dame est une amie personnelle de Paul Jameson, le gouverneur, qu'elle a connu jeune (Un ancien flirt ?) et qu'elle appelle "Sammy", ce qui le gêne beaucoup devant Mc Garrett. Elle pense que son amie a simplement été victime d'un meurtre. Elle mène donc son enquête à la fondation. Grâce à un subterfuge, Kirk lui fait croire qu'elle est atteinte d'un cancer et veut la convaincre de se faire congeler. Plus qu' Angela Lansbury, la vieille dame enquêtant dans les couloirs de la fondation rappelle Geneviève Bujod dans "Coma". Chin Ho est absent de l'épisode. Duke et Danny, déguisés en ouvriers de la fondation, assistent à une "résurrection" d'un patient mort et congelé depuis six ans. Ce n'est en fait qu'un tour de passe passe (L'atmosphère et les décors rappellent l'épisode des avengers "Interférences"). James Royce (Fred Ball) revient d'entre les morts, mais confronté à Millicent, il va perdre ses moyens. Elle tente de fuir, se fait capturer, et au moment où elle va être congelée, après avoir imprudemment signé une donation de toute sa fortune faite avec son héros l'inspecteur Reynaud, Zorro Mc Garrett vient la délivrer. Cela m'avait fait peur la première fois et laissé un bon souvenir qui ne résiste pas au temps. C'est kitsch, téléphoné, même la réssurection de Royce rend ce pauvre Peter Lawford loufoque et pathétique. A noter que son second assistant, personnage sans nom joué par Lou Richards, est un sosie de Dirk Benedict de "L'agence tous risques". L'épisode rameute pour la enième fois les incontournables Kwan Hi Lim, dont le personnage prend ici e nom du nom de l'acteur (!) et Tommy Fujiwara, en improbable médecin ami de Steve. Bref, je pensais dire le plus grand bien de ce "coup de froid" qui pour le coup me laisse... froid! 22. MON AMI L'ENNEMI
Episode savoureux avec la délicieuse Luciana Paluzzi, Fiona Volpe dans "Opération tonnerre". Ici, elle est une journaliste italienne assez turbulente, Liana Labella. Précisons qu'elle parle anglais avec un accent à couper au couteau, et qu'à chaque fois qu'elle se croit seule, elle se "lâche" dans un italien peu châtié. Cela n'a visiblement pas été traduit pour le public américain. On caricature ici un peu l'Italie. Une musique pseudo italienne assez sautillante accompagne chacune des apparitions de la belle Luciana/Liana, un peu comme dans l'épisode "Minuit moins kilomètres" dans les Persuaders. Mais CBS pousse un peu loin la parodie quand on voit que Liana se déplace... en Fiat. On n'imagine mal la journaliste ayant payé le voyage de sa voiture jusqu'à Hawaii Liana, par son amie Eleanor (Wisa d'Orso) est au courant d'un projet de rapt d'une princesse d'un riche pays arabe. Mais elle se voit refuser l'accès au yacht de Sa Majesté par des gardes qui font semblant de ne pas comprendre l'anglais. L'équipe de Five O est également au courant du rapt possible et Steve Mc Garrett rencontre le prince Rashid (Aharon Ipalé) et l'informe que son épouse, la princesse Jemila (Kathryn Leigh Scott), est en danger. Il est malheureusement trop tard pour empêcher l'enlèvement. Le chauffeur du prince fait partie des ravisseurs, le kidnappeur étant le mari de l'amie italienne de Liana, Derek Franklin (Geoffrey Heise). Hélas pour Liana, que Duke est chargé de protéger, Eleanor est la complice de son mari pour ce rapt. Pete Kalua (Terry Plunkett), qui travaille dans un hôtel de luxe mais est aussi un indic de Mc Garrett, se trouve - tout comme Liana - enlevé. L'épisode reste porté sur la comédie, avec l'exubérance de Luciana Paluzzi. Son personnage sera mortifié lorsqu'elle saura que Steve...parle italien (Il nous avait caché cela) et ne sait plus où se mettre, puisque tous les noms d'oiseaux dont elle l'a gratifié en italien ont été compris. Chin Ho fait une toute petite apparition. Kam Fong semble vraiment lassé de la série au bout de dix saisons. Le personnage de Duke est mis en avant comme le quasi seul autre collaborateur de Steve avec Danny. Un épisode délicieux comme la beauté de Luciana. On ne voit pas la libération de la princesse mais l'arrestation de Eleanor et Derek. L'épisode se termine par une hilarante discussion entre Liana et Mc Garrett. 23. L'INCONNU DANS SA TOMBE
Jonathan Kaye, du FBI, est inquiet :l'un de ses agents, Alan Sloane, qui enquêtait sur le mystérieux homme d'affaires, Nelson Bodine (John Hillerman, de "Magnum, loin ici du rôle de Higgins). A Hawaii, en faisant brûler un champ de cannes à sucre, on découvre un corps, celui du propriétaire d'un ranch, Frank keahola. Steve se rend chez sa veuve, Katie (Laraine Stephens, Claire Kronski dans "Matt Helm" et déjà vedette de l'épisode "Meurtre, amour et poésie" (03-12). Celle-ci proteste, son mari est mort dans un accident d'auto. La veuve joyeuse s'est consolée dans les bras de Richard Chadway (Andrew Pine, vedette du film "Grizzly le monstre de la forêt" en 1976 avec Christopher George). Le ranch est dirigé par Eddie Clark (Ted Markland) qui fait des affaires, via une secrétaire qui dépose des clefs dans une consigne avec ... Bodine. C'est d'ailleurs la secrétaire de Bodine qui dépose divers objets permettant de communiquer entre les deux hommes : une cassette audio, une clef, etc... Coup de théâtre : dans la tombe de Frank Kealoha, on trouve le corps d'un agent du FBI, Harry Crator. J'ai chroniqué beaucoup d'épisodes à partir de la VF, et nous en sommes à l'énième acteur qui joue Jonathan Kaye, mais c'est la première fois qu'il est mentionné qu'il est le chef du FBI, alors que ses opérations extérieures au pays auraient pu - plus logiquement - le faire passer pour un chef de la CIA. Dans la VF, il était question de "services secrets". Crator travaillait au Sunset Hotel sous une couverture. Le directeur de l'hôtel explique à Steve qu'il était ami avec le docteur Morisson (George Herman). Chin Ho, dont c'est le dernier épisode où on le voit "vivant" (il sera tué au début du suivant) se fait discret, tout au plus le voit on brièvement au début de l'épisode. L'enquête est menée par Steve, Danny et Duke. Steve rencontre les suspects, d'abord le docteur Morrison, puis Nelson Bodine qui proteste en hurlant de son innocence. Il dit à Mc Garrett travailler avec un associé qu'il n'a jamais vu (!). Puis, le chef de Five O invite au restaurant le roméo de la veuve, Richard Chadway. Après son départ, devant une serveuse médusée à laquelle il dit qu'il va payer ce qu'il emporte, Steve prend délicatement dans une serviette le verre et le couteau de Chadway. Les empreintes révèlent que Chadway n'est autre...qu'Alan Sloane, l'agent recherché par Kaye et le FBI et que l'on pouvait croire mort. Si au début, on ne comprend pas où le scénariste Arthur Bernard Lewis veut nous entraîner, tout s'emboîte ensuite comme du Boileau-Narcejac. Sloane, traite du FBI, a pactisé avec Bodine, et son amour pour Katie Kealoha est feint. Comme Bodine la croit dans le coup, il lui remet une valise de dollars. Sloane-Chadway veut se débarasser de la belle et s'enfuir avec son complice Eddie. Nous n'assistons pas à l'arrestation de Bodine, mais Steve et Danny parviennent à stopper l'avion qui emmène les fuyards et la malheureuse Katie en otage. Nous assistons à un "Book em Danno". Puis Steve tente de réconforter Katie. Un excellent épisode, avec une multitude de fausses pistes, de personnages secondaires. A des lieues de Higgins, John Hillerman se fait masser par une voluptueuse secrétaire en bikini. Katie que l'on croyait coupable s'avère être étrangère aux trafics entre Bodine qui brasse de l'argent pour une "puissance étrangère", et le ripoux du FBI. Sans la découverte du corps dans le champ de cannes à sucre, leur trafic aurait pu durer longtemps. Mention spéciale à Laraine Stephens qui brouille les pistes en veuve joyeuse, et à un énigmatique mais épicurien John Hillerman qui - faut-il y voir un symbole - manie un téléphone rouge design sans doute dernier cri pour l'époque (1978) pour contacter les différents membres du trafic. 24. UN DEUIL DANS LA FAMILLE
Episode où Chin Ho Kelly (Kam Fong) meurt. Fin d'une époque après l'ère Kono (4 saisons). De l'équipe initiale, il ne restera en saison 11 que le tandem Danny-Steve, ce dernier terminant seul l'ultime saison. Une véritable armada est lancée contre le syndicat du crime à Hawaii, suite à l'arrivée de tueurs de San Francisco venus importer le racket contre les commerçants chinois à Honolulu. Chin Ho, déguisé en restaurateur, moustachu, est reconnu par Jimmy Rego (Reni Santoni), un homme de Cappy Pahoa (Manu Tupou). Jimmy le tue et fait jeter son corps par une voiture devant les bureaux de Mc Garrett. Ce dernier s'effondre et on le voit pleurer. Danny n'est pas loin des larmes non plus. Steve jure de venger Chin Ho et va accueillir sa fille, Suzy (Jean Marie Hon), qui arrive de San Francisco. Nous avions vu, dans les premières saisons, la famille Kelly, puis dans "Dernier avertissement". Nous apprenons que la mère de Suzy est morte. Cela n'avait jamais été évoqué dans la série depuis que l'on avait vu Chin Ho avec sa femme. La mort de sa femme, évènement privé majeur, aurait logiquement due être traitée dans un épisode intermédiaire. "Un deuil dans la famille" a un double sens. C'est la famille Kelly, et la famille des policiers de Mc Garrett. Ce qui peut paraître un peu curieux dans le scénario, c'est le fait que Suzy ait connu au lycée la petite amie de l'homme qui a tué son père. Kini Pahoha (Elissa Dulce Hoopai) est la fille de Cappy, chef de Rego. Ainsi, Suzy, amie de Kini, va mener une enquête et trouver l'arme du crime en fouillant chez Rego. Bon sang ne saurait mentir, elle risquera sa vie mais se comportera d'une façon que son père n'aurait pas reniée. Rego n'a bien sûr pas demandé le nom de famille de Suzy! On se souvient que dans "Dernier avertissement" (05-22), on voyait déjà la fille de Chin Ho, amoureuse d'un tueur. Mais il s'agissait d'une autre composante de cette famille nombreuse, Alia. Dans un épisode des premières saisons, Chin Ho est montré dans l'intimité avec sa femme et sa famille, les enfants étant petits. Le temps a passé depuis dix saisons, en même temps que les protagonistes. Steve est comme un lion blessé dans cet épisode. Il va menacer chez lui Cappy Pahoa. Peu après, Billy Swan (Vic Malo), un des tueurs de Pahoa, avec une coupe afro typiquement 70's, tente de tuer sur la route Mc Garrett et Danny. Pahoa désapprouve le meurtre de Kelly, mauvais pour les affaires, et qui attire trop l'attention de la police sur le syndicat du crime. L'équipe Five O cerne Rego sur une plage. Bien que ce dernier donne toutes les occasions aux policiers de le tuer, en ouvrant le feu avec un fusil mitrailleur, puis en tentant de tuer Mc Garrett, il va en réchapper. En effet, Steve le tient en joue, mais son devoir de policier prend le pas devant le bandit désarmé qui le supplie "comme Chin Ho vous a supplié" dira le chef de Five O. Il l'épargne, et après avoir dit à Danny de le boucler, dit "non, c'est à moi de le faire, Chin Ho aurait aimé". Kam Fong tirait là sa révérence de comédien. Il n'est apparu ensuite que dans un épisode de "Magnum". Les journaux français ont annoncé sa mort d'un cancer à 74 ans en 2002, mais d'après IMDB, il en avait 84. On aura remarqué que durant la saison 10, il se faisait discret, fatigué du personnage. James Mc Arthur rendra son tablier la saison suivante. Longtemps, la série restera la plus longue du genre policier en Amérique, record tombé depuis. Crédits photo: Paramount. Images capturées par Patrick Sansano. |
Hawaï Police d'État (1968-1980) SAISON 8 1. Le Regard meurtrier [1/2] (Murder - Eyes Only [1/2]) 2. Le Regard meurtrier [2/2] (Murder - Eyes Only [2/2]) 3. McGarrett a disparu (McGarrett is missing) 4. Préjudice extrême (Termination with Extreme Prejudice) 5. La Cible de rêve (Target ? The Lady) 7. McGarrett sur la sellette (The Case Against McGarrett) 8. Une sale affaire (The Defector) 9. La Chanson de trop (Sing a Song of Suspense) 10. Une retraite au soleil (Retire in Sunny Hawaii--Forever) 13. La Tombe de l'inconnu (Honor Is an Unmarked Grave) 14. Le Soupçon (A Touch of Guilt) 15. Une mauvaise copie (Wooden Model of a Rat) 16. La Persuasion mortelle (Deadly Persuasion) 17. Terreur légale (Legacy of Terror) 18. Une fin difficile (Loose Ends Get Hit) 19. Anatomie d'une angoisse (Anatomy of a Bribe) 20. Un coup envieux (Turkey Shoot at Makapuu) 21. L'Assassin (A Killer Grows Wings) 22. L'Enlèvement (The Capsule Kidnapping) 23. Tu aimeras ton voisin (Love Thy Neighbor--Take His Wife) 1. LE REGARD MEURTRIER - 1ÈRE PARTIE Après le départ de Finnegan et Sweeney, c'est Jack Lord qui est aux commandes de la série. Deux producteurs sont là pour l'épauler, Philip Leacock devient "superviseur" et Richard Newton est crédité comme co-producteur. Cette équipe changera au fil des saisons qui restent avec Jack Lord maître à bord. L'épisode, d'emblée, rappelle "Drogue en mer" (04-23), non seulement parce qu'il se situe sur un bateau de l'US Navy mais aussi par la présence de David Birney "Serpico" abonné aux rôles de marin et déjà présent dans "Drogue en mer". McGarrett, comme Roger Moore dans une scène de "The spy who loved me", arbore un uniforme. Wo Fat (Khigh Dhiegh) est lui aussi de retour. On a mis les petits plats dans les grands pour donner un maximum de spectacle et redorer la blason de la série. Aux États-Unis, on décide même de faire une saison de 23 épisodes dont le premier dure 100 minutes environ. En France, et en syndication aux USA, "Le regard meurtrier" est un épisode en deux parties. Alors que McGarrett, capitaine de frégate, se trouve à bord d'un navire de combat, une lettre piégée tue un officier. Wo Fat s'en félicite. Donna Mills de "Côte Ouest" joue le rôle de Marcia Bissell, l'ex-maîtresse du Commandant Emile Nordhoff, qui lui a remis la lettre piégée et a été blessée dans l'explosion. Steve l'interroge, ce qui n'est pas de son goût. Comme "Drogue en mer", l'épisode a été tourné avec le concours de la marine américaine. Dans les deux cas, des remerciements apparaissent au générique. La mise en scène est grandiose puisque les moyens donnés à CBS ne peuvent faire "plus vrais". Petite bizarrerie : les sous officiers appellent McGarrett "Commandant" alors qu'il est capitaine. En fait, on saura plus tard qu'il est aussi commandant de la sécurité militaire. Cependant, il est plus probable que ce soit une mauvaise traduction de la VF : le grade de capitaine de corvette se disant "Commander" aux États-Unis. Khigh Dhiegh retrouve visiblement avec plaisir son rôle "à la Blofeld", assis dans un fauteuil, vu le plus souvent de dos. Wo Fat est indéniablement de retour pour un combat prestigieux contre son ennemi de toujours. Pour commencer cette saison huit, l'équipe est réduite à Danny et Chin Ho, qui ne sont pas à bord du navire. Cela met McGarrett et son interprète Jack Lord plus en valeur. Lloyd Bochner, qui jouait l'un des plus grands méchants de la série dans "Meurtre, amour et poésie" (03-12) est de retour. Il joue le rôle du capitaine Newhouse qui a envoyé la lettre qui a tué Nordhoff. Le réalisateur sait qu'il a du temps devant lui et il le prend. Avec presque 100 minutes devant lui, il mène sa caméra de façon paisible. Steve se trouve face à une femme en coma profond, Erica Waldron, qui est le sosie de Marcia Bissell. Avant de mourir, Nordhoff a rendu visite à l'épouse du lieutenant Waldron (David Birney). Birney, pourtant si sympathique dans "Serpico" et "Destins croisés", joue ici un rôle à contre-emploi. Tandis que McGarrett indique à Waldron qu'il est un suspect, Wo Fat examine un microfilm. Fin de la première partie. L'impression est que la série a nettement été revalorisée pour retrouver le niveau qu'elle avait en qualité pendant la saison 6. 2. LE REGARD MEURTRIER, 2E PARTIE Pour IMDB, "Le regard meurtrier" est un seul épisode de 90 minutes, pour "Les grandes séries américaines des origines à 1970", ce sont deux épisodes. McGarrett a des soupçons concernant le père de Marcia, Sam Bissell. Il avait volé une perceuse et quelques outils, et Nordhoff avait accepté de le laisser démissionner pour éviter le scandale. Quant à Waldron, Steve découvre que Wo Fat l'a placé en "narco-hypnose" et qu'il agit de façon téléguidée. Une expérience est tentée par le docteur Bickman sur Danny comme cobaye, et prouve que cela ne relève pas de la science-fiction mais de la science tout court. Wo Fat a cherché à compromettre Sam Bissell en versant sur un compte à son nom une somme importante. La fille qui a fait le dépôt était un sosie de Marcia. Newhouse, sentant le vent venir, téléphone à Wo Fat. Waldron est totalement innocenté comme étant manipulé à distance par Wo Fat. Lloyd Bochner est décidément abonné aux rôles de méchants. On ne peut traiter cette seconde partie comme "différente" de la première, car l'épisode a bien été pensé comme formant un seul ensemble. Pas de baisse de qualité. Bien que la situation ne l'impose pas, Jack Lord continue de porter l'uniforme. L'équipe de Five-O attend que la malade Erica Waldron soit récupérée et transférée dans une clinique militaire pour tenter d'empêcher Wo Fat et les espions chinois de fuir Hawaii. À nouveau, toute l'armada des navires de guerre de la marine est mise à contribution. Un hélicoptère US prend en chasse un hydroglisseur chinois. Enfin, McGarrett pense qu'il va arrêter Wo Fat, l'homme est de dos. Mais c'est un sosie. Encore une bataille perdue pour Steve. Il s'est enfui en se faisant passer pour un chauffeur de taxi. Il faudra attendre le vingtième épisode de la saison 12 pour le rêve de Steve devienne réalité. Encore une fois, le titre français est un contresens. "Murder, eyes only" aurait mieux été servi par une traduction "Meurtre ultra secret". Il n'y a pas de regard, mais ça, les gens de TF1 qui ont doublé en hâte la série en 1989 s'en fichent... 3. MCGARRETT A DISPARU Tant Wikipédia que l'ouvrage de Baudou et Schléret "Les grandes séries américaines des origines à 1970" (8e art) prétendent que "McGarrett is missing" est inédit en France. C'est faux, l'épisode fut diffusé sur TF1 en 1989 et rediffusé sur Série Club. Il est ici question d'un certain Charly Bombay (Charles Cioffi, le chef de "L'homme de Vienne") que l'équipe Five-O a mis trois ans à arrêter et qui s'est évadé. Or, ces évènements qui nous sont relatés en début d'épisode n'ont jamais été filmés. McGarrett l'a retrouvé et le ramenait en avion lorsque celui ci s'écrase. Le pilote meurt, Steve est blessé, tandis que Bombay n'a rien. L'homme qui a fait évader Bombay, le gardien de prison Langer (Robert M. Luck), demande à ses hommes d'être payé : il reçoit sa récompense avec une balle de révolver. Face à un Steve blessé, Bombay tente de justifier la loi du milieu et de la mafia face aux petits voyous. L'orage gronde. Sans avoir retrouvé le panache des quatre premières saisons, la série redevient de bonne qualité. Cela se constate à une foule de petits détails, et un scénario et une mise en scène mieux soignés. Le dépaysement ici est assuré avec une forêt où Bombay et McGarrett vont s'affronter. Steve est montré plus vulnérable, plus humain que d'habitude. Avec une mauvaise fracture à la jambe, et Bombay qui est parvenu à le désarmer, le policier garde une attitude digne. Charles Cioffi alterne entre les bons et les mauvais côtés, et compose un méchant tout à fait crédible puisque non caricatural. Son jeu tout en subtilité nous ravit face à celui de Jack Lord, fauve blessé mais pas vaincu. McGarrett réussit à semer le doute dans l'esprit du malfrat au sujet de son second, Ernie Kwan (Bernard Ching), au point que lorsqu'il réussit à téléphoner à sa petite amie Luana (Donna Ornellas), celle-ci se hâte de le vendre à Kwan. Steve se fait une alliée d'une petite fille qui passait dans la forêt. Elle apporte à McGarrett, attaché à un arbre, le pistolet de son grand-père. Elle libère ainsi le policier. Le réalisateur Bruce Bilson instaure un véritable suspense. Chin Ho et Duke débarquent chez Luana. Bombay retrouve ses complices et se fait descendre. La police arrive pour arrêter Kwan et ses hommes. Un excellent épisode. Quatre melons mérités. 4. EXTRÊME PREJUDICE Des gentlemen britanniques viennent chasser et régler leurs comptes sur les terres de McGarrett, ce que ce dernier n'admet pas. Nous retrouvons le comédien australien Murray Matheson (le chef de l'académie Midlands dans "Les Envahisseurs") dans le rôle d'un lord anglais, Charles Danby, marié à la jolie et altière Sybil (La Juliet Mills américaine, qui est presque l'homonyme de la Juliette Mills française de "Arsène Lupin" et "Les gens de Mogador"), l'irlandais Dan O'Herlihy, dont les fans de Science-fiction n'ont pas oublié le délirant Conal Cochran dans "Halloween 3, le sang du sorcier", interprète ici un agent du MI6, Harry Wells, qui se croit tout permis à Hawaï, et va apprendre à ses dépens la loi de Steve. Les britanniques ne sont guère sympathiques dans l'épisode, ainsi cette scène où Lord Danby fait un mauvais sourire à Duke qui le suit et se sauve dans... un autobus londonien à deux étages. Bien évidemment, nos sujets de sa Majesté fréquentent le quartier anglais d'Honolulu. Tout commence par une promenade : Lord et Lady Danby font du shopping. Dans une vitrine, Danby voit un agent britannique le suivre. Il le tue et s'empresse de disparaître en tentant de faire croire à son suicide. Mais il va prévenir sa femme qu'il est sain et sauf en lui envoyant des roses. Jonathan Kay (Bill Edwards), de la CIA, prévient Steve. Wells est un agent du MI6 venu tuer Lord Danby. Steve et Wells jouent au chat et à la souris, et l'américain esquive les coups de fleurets verbaux méprisants de l'anglais. Anecdote insolite : Jack Lord tout comme Dan O'Herlihy sont d'origine irlandaise. La VO permet de saisir les différences d'accent, même si O'Herlihy et Matheson se sont américanisés depuis des lustres. On notera qu'en 1975, O'Herlihy semble avoir le même âge qu'en 1983, époque de son "Halloween". Un comédien mûr avant l'âge. Danby se précipite chez ses copains chinois communistes, dont Kee (et revoici Kwan Hi Lim, qui a encore déserté son cabinet d'avocat). Mais le supérieur de Kee lui donne l'ordre de lâcher Danby, trop voyant. Kee "vend" Danby au MI6. Cet épisode magnifique, diffusé en 1989 et en 1992, mais que Série Club a zappé, nous permet d'assister à une poursuite en hors-bord entre Steve et Danny et le fuyard Lord Danby. Mais le moment le plus savoureux de l'épisode, c'est celui où Wells qui a impunément tué Lord Danby affronte Steve McGarrett : il exhibe un document "OHMSS" ! Steve lui a plusieurs fois répété que nul n'est au dessus des lois. "Book'Em Danno!" Très franchement, notre coeur de français bat pour l'Amérique. 5. QUI EST LA CIBLE ? Cet épisode est un cas unique dans la série, et heureusement. Pour la première fois, une intrigue se noue devant nos yeux sans que l'équipe Five-O soit présente. Ce qui habituellement prend cinq minutes en prend vingt, et pendant ces vingt minutes, les quinze premières passent sans aucune présence policière. Entre la quinzième et la vingtième minute, nous voyons brièvement McGarrett venir interroger un caïd de la mafia, Charles Brolin (Robert Witthans), qui a envoyé deux tueurs, un certain Hatch (Andrew Prine, le héros de "Grizzly, le monstre de la forêt" au cinéma en 1976) et un comparse polynésien, liquider son associé. Le télespectateur est complètement déconcerté. Nous vivons l'histoire de la jeune et jolie Susan Bradshaw (Susan Dey) qui fréquente un homme beaucoup plus âgé qu'elle, et a surpris une conversation. Elle lui dit avoir été au mauvais endroit et au mauvais moment et veut s'enfuir. Il tente de l'en empêcher. Elle prend un révolver et lui tire dessus. Il s'effondre. Elle ignore qu'il n'est que blessé. Dans le couloir, Hatch et son complice viennent pour commettre un meurtre et Hatch finit le travail de Susan avec un silencieux. Elle l'ignore mais elle n'a tué personne. Toutefois, Hatch l'a vue sur la scène du crime et ordonne à son complice de la filer et de la tuer. Commence alors un périple sans fin. Durant tout ce temps, pas un costume de flic à l'horizon. La jeune fille se rend auprès de son frère, un surfeur, Robert Bradshaw (Brendan Burns), et fait la connaissance du gentil et mignon copain du frère, Jeff Heywood (Marc Singer, le héros de la série originale de science fiction "V"). Et ainsi de suite, l'épisode continue. Le télespectateur US de 1975 a dû se demander s'il ne s'était pas trompé de chaîne. Si Susan Dey est très jolie avec son chemisier hawaien noué à la taille et révélant son nombril, on ne comprend pas pourquoi le scénariste Tim Maschler et le réalisateur Charles S. Dublin ont apparemment décidé de faire le premier épisode de "Hawaii police d'État" sans la police d'État! Andrew Prine prend aussi pas mal de temps d'écran en recherchant Susan. Ce n'est que la moitié d'épisode passée que l'équilibre est rétabli, que Steve, Danny, Chin Ho, Duke et Che Fong entrent véritablement en scène. Les acteurs étaient en grève ou quoi ? Le jeune Robert tombe entre les mains des tueurs et Duke le retrouve. Il a été torturé et son visage n'est plus qu'une plaie sanglante. Une ambulance emmène le jeune homme dont on apprend, vers la fin, qu'il va s'en sortir. Susan Bradshaw décide de s'enfuir en prenant un bus pour l'aéroport, mais son nouveau petit ami l'en dissuade et tente de la convaincre de partir en hors-bord. Nous ne reverrons plus le caïd Brolin, contre lequel McGarrett demandera à Susan de témoigner. Il sauve la jeune fille et son Roméo en pourchassant Hatch et en sautant d'un hélicoptère pour le neutraliser. Les deux tueurs sont arrêtés, ainsi que Susan. Che Fong a pu déterminer que ce n'est pas la balle de la fille qui a tué. Il y a néanmoins eu tentative de meurtre, et McGarrett lui explique qu'elle ne sera tranquille nulle part tant que Brolin ne sera pas sous les verrous. La dernière scène met en confrontation le jeune Marc Singer et Jack Lord. Par sa construction, cet épisode dénature complètement l'esprit de la série. On mettra deux melons pour l'originalité, la beauté et le talent de Susan Dey, mais l'on espère bien que c'est la première et dernière fois que l'équipe de Five-O nous joue un tour pareil et adopte la structure de Columbo où personne ne s'étonne qu'il y ait tout une partie de l'épisode (le début) qui passe avant que le lieutenant entre en scène. Un chinois est renversé par une voiture à l'aéroport. Il se réveille à l'hôpital et ne trouvant pas quelque chose dans sa serviette, il se suicide au cyanure. Cette fois, notre équipe est là dès les premières minutes. La fugue du plateau de toute l'équipe dans l'épisode précédent n'est qu'un mauvais souvenir. McGarrett apprend que l'objet que cherchait l'homme, placé dans le coffre-fort de l'hôpital, est un morceau de missile. Les cartes perforées, les grosses bobines, témoignent que les ordinateurs de 1975 étaient encore de géantes machines par rapport à nos PC. Steve comprend que plusieurs espions vont infiltrer à Honolulu des pièces détachées pour assembler un missile. Il fait tenir secrète la nouvelle de la mort de Chang, le chinois, en le remplaçant par un officier de police d'origine malaise, Blake (George Takei), qui lui ressemble. Il est contacté par une femme (Constance Towers) qui le conduit à son mari Harold (John Colicos, comédien déjà présent dans "L'assassin est gaucher" 02-19). Nous nous retrouvons en terre connue, celle de la série des premières saisons. Si l'intrigue est assez simple, elle n'en est pas moins réussie. Grâce à la surveillance de la police, une jeune et jolie femme, Carmen Hewitt (Darcy Hinton, dont ce fut le dernier rôle) est arrêtée en possession d'un morceau du missile. C'est une révolutionnaire. Hélas, Blake n'est qu'un apprenti espion. Il s'échappe en hélicoptère de la propriété de Harold qui le descend avec un bazooka. Le malheureux a eu le temps de révéler qu'une personnalité va être assassinée à son arrivée. Épisode classique, sans grande inventivité, mais nettement supérieur au niveau que nous proposait le tandem Finnegan/Sweeney dans la saison 7. Jack Lord producteur connaît sa série, il la fignole. Nous l'avons échappé belle. Les terroristes sont neutralisés et le Président de la "Camponésie" que vous ne chercherez pas sur la carte arrive sain et sauf. Aloha, bienvenue à Hawaii. Deux bémols : lorsqu'il est engagé par Steve, Blake mentionne Charlie et les drôles de dames dans la VF, alors que la série a commencé le 22 septembre 1976 et l'épisode est diffusé le 10 octobre 1975. Jack Lord d'autre part ne montre aucune compassion pour la mort de son agent en mission, ce qui est plutôt inhabituel. 7. MC GARRETT SUR LA SELLETTE Voici l'un des rares épisodes culte de l'après saison 6. Au cours de sa carrière, et des douze saisons et 284 enquêtes, Steve Mc Garrett a rencontré le mal sous diverses formes. Mais parmi ces figures du démon, il en est qui surnagent pour avoir été tenaces et violents. On peut citer l'inévitable espion chinois Wo Fat que Steve mettra sous les verrous dans le dernier épisode de la saison 12. Mais parmi les autres, il y a le sadique Lieutenant Ralston (04.24) et la famille Vashon (05-09, 05-10, 05-11). Honoré Vashon est l'unique survivant de la famille Vashon. Steve a tué son fils, Honoré a pris pour 12 ans de prison (et non 10 comme la VF de "Mc Garrett sur la sellette" le dit), et le grand-père s'est suicidé. Pour cet épisode, TF1 nous propose en intro un résumé de l'épisode "Trilogie, le fils" (05-09) que la chaîne a, Dieu sait pour quelles raisons, doublé à nouveau. Chose qui incite à préférer la VO à la VF. Dans l'épisode d'aujourd'hui, on revoit Honoré tenant son fils et dire "Mc Garrett doit mourir" au lieu de "Je te tuerai Mc Garrett". Ensuite, l'épisode commence avec la demande de libération conditionnelle après quatre ans de prison. La commission de libération rappelle qu'il a été condamné en 1972 et que quatre ans se sont écoulés avec un Vashon s'étant racheté une conduite. Steve ruine cette libération en prouvant à la commission que Vashon, depuis sa prison, continue à diriger des opérations criminelles (Prostitution, drogue...). Lorsqu'il triomphe, les yeux de Vashon ressemblent à ceux d'un tigre pressé de dévorer sa proie. Meilleur est le méchant, meilleur est le film disait Hitchcock. Harold Gould personnifie un démoniaque chef de la mafia, qui avant sa demande de libération, n'hésite pas à faire assassiner un prisonnier qui a eu le malheur de parler à un gardien corrompu. Vashon, devenu fou, prend en otage le directeur et une partie du personnel. Il accepte de libérer tout le monde à condition que Mc Garrett se livre. Vashon organise alors le procès de Mc Garrett. Mais les autres prisonniers se rendent compte que Vashon est fou. Au lieu de fuir, il veut juger Mc Garrett pour le meurtre de son fils, Christopher. Et Vashon a, au fond des yeux, la même folie que l'autre diable de la série, le lieutenant Ralston. De chef de la mafia, Vashon devient un hystérique incontrôlable. Vashon vit et revit la nuit du 27 septembre 1971 où son fils est mort. La tension monte jusqu'à ce que Steve répète deux fois : "Vashon, vous êtes fou". Pendant que Vashon joue les juges, les forces de police investissent le bâtiment. Tasai, l'un des prisonniers, se range du côté de Mc Garrett, réalisant que Vashon est fou. C'est le revirement de Tasai qui sauve la vie de Mc Garrett. Les forces spéciales interviennent. Elles lancent des gaz. "Vous savez pourquoi vous avez échoué Vashon ? En voulant savourer votre vengeance, vous avez perdu un temps immense. La vengeance est un piège où l'on s'enfonce. Et vous êtes tombé droit dedans. Vous avez donné aux autres le temps d'intervenir. "Je vous aurai Mc Garrett, on se retrouvera" lance Vashon auquel Steve passe les menottes. "Ca, c'a' m'étonnerait. Bouclez moi ce fou dangereux, Danny". Magistrale conclusion pour ce supplément à la trilogie Vashon de la saison 5. Un très grand moment de télévision. 8. UNE SALE AFFAIRE Après le retour de Vashon, cet épisode mi-figue mi-raisin nous déçoit un peu. L'intrigue est classique : La Chine rouge envoie un faux savant auprès d'un de ses amis savant américain pour lui voler ses secrets. Le véritable ami chinois a été tué et remplacé par un sosie. Problème de casting ici : Soon Taik Ho (Le lieutenant Hip dans "The man with the golden gun") est beaucoup plus jeune que Pat Hingle (Un comédien connu pour ses participations aux séries de Quinn Martin, "Le fugitif", "Les envahisseurs") nettement plus âgé. Cette invraisemblance mise à part, l'épisode est plaisant mais sans plus, ne décollant jamais vraiment. Les joutes verbales entre Mc Garrett et le professeur Omsbee, un râleur (Pat Hingle) sont savoureuses. Le suspense est un peu éventé car très vite, Steve persuade (trop facilement) Omsbee que son ami chinois Chaing est un imposteur. Vu le caractère difficile du scientifique américain, et ses premiers rapports difficiles avec Mc Garrett, il tourne un peu trop vite casaque. Soon Taik Ho ne parvient jamais à entrer dans le duel d'acteurs Jack Lord vs Pat Hingle. Il est très en retrait et lors des négociations pour lui permettre de rester sur le territoire américain, on ne le sent pas du tout convaincant. Le piège grossier que lui tend Omsbee en lui rappelant un souvenir de match de football datant de 1962 est un poisson un peu trop gros. Le chinois se tient dès lors sur le qui vive, avant de se suicider au cyanure au moment où Mc Garrett lance son fameux "Book'Em Danny" à la bande de traitres et d'espions qui sert de renfort à Chaing. On est toutefois loin des désastres de la saison 7, même si l'épisode n'atteint que deux melons. Peut être devient-on difficile après un épisode culte comme "Mc Garrett sur la sellette". Néanmoins, l'impulsion de Jack Lord à la série comme producteur s'est vite fait sentir. Il n'est pas Leonard Freeman et l'on ne reviendra jamais au niveau des saisons 1 à 4 (Curieusement, celles avec le comédien Zulu dans le rôle de Kono, repère qui permet de les situer). Mais la partie n'était pas gagnée après une saison ratée. 9. LA CHANSON DE TROP A nouveau un épisode palpitant, dans le milieu des chanteuses. Une d'elles, Julene Balli (Karen Ericson), accuse son imprésario et amant Koko Apaleka (Tom Atkins) d'être impuissant. Il a une mauvaise colère et d'une gifle, fait basculer la fille par la fenêtre! Mais alors qu'il pourrait la secourir, il la laisse tomber. Le meurtre - un accident devenu en un éclair un meurtre - a un témoin, la chanteuse Chelsea Merriman (Loïs Nettleton). Aussitôt, la vie de celle-ci est menacée car Apaleka passe d'un trait de producteur de disques à caïd de la mafia. Avec Jack Lord, Loïs Nettleton, qui rappelle vaguement Barbara Harris dans "Complot de famille" d'Hitchcock, forme presque un couple. C'est la première fois que l'on voit Steve en survêtement de sport rouge orangé avec un témoin. La fille et la mère de Chelsea sont vite menacées. Nous avons droit au "Bouclez le Danny" gimmick de la série lorsque Steve sauve dans la dernière scène Chelsea. Un timide flirt semble s'ébauchr entre les deux protagonistes mais le générique de fin, au moment d'un dîner en tête à tête, vient tirer un rideau qui voile une possible (et rare) histoire d'amour de Steve. L'épisode réussit à maintenir un suspense constant. Pourtant, Bruce Bilson n'est pas l'un des meilleurs réalisateurs de la série, mais le script sans faille de l'inégal Bill Straton est en béton. Le trio Lord-Atkins-Nettleton ne permet pas aux autres participants d'exister. Mais "La chanson de trop", mieux décrite par le titre original, est un excellent opus. On en redemande. 10. UNE RETRAITE AU SOLEIL Cet épisode nous permet de voir James Mc Arthur avec sa mère, la comédienne Helen Hayes. Elle interprète ici sa tante, une adorable vieille femme ancienne comédienne qui semble tout droit sortie d'un roman d'Agatha Christie. Tante Clara Williams arrive à l'aéroport où son neveu Danny vient l'accueillir. Elle a rencontré un homme séduisant dans l'avion, un certain Miller (Ian Wolfe). Ce dernier est attendu par deux tueurs dans sa luxueuse suite mais il a le temps d'appeler au téléphone Clara. Cette vieille dame devient envahissante pour Danny en plein travail avec Steve et Chin Ho, et pour la rassurer Danny envoie Duke à l'hôtel. Un faux Miller (Charles Peck) répond au policier de ne pas s'inquiéter. Mais Clara se rend sur place et comprend que c'est un unsurpateur. Bonne comédienne et apprentie détective, elle comprend qu'elle est en danger et se fait passer pour une vendeuse de revues pour personnes âgées. Puis elle harcèle Danny pour qu'il agisse. En retrouvant le corps de Miller, Steve présente ses excuses à Clara. Cet épisode nous permet pour la première fois de voir quelqu'un de la famille de Danny. Derrière ce meurtre, se cache un gang qui vole les comptes bancaires de personnes âgées en se servant des résidents d'une maison de retraite. Sur le fond, l'histoire rappelle un peu "Balade en bateau" (01.03) mais aussi "Assurance sur les morts" (01-02). Le chef de la bande est le directeur d'une maison de retraite, Havens (Charles Durning), avec la directrice d'une banque, Ellen Sutherland (Lynne Ellen Hollinger). Steve se sert, pour piéger les tueurs, de Tante Clara. Elle devient la "chèvre" après que Steve ait fait créer un compte dans la banque de 200 000 dollars. Le compte est censé appartenir à une vieille femme infirme. Havens propose à Esther Braken alias Clara de jouer le rôle de la propriétaire du compte. Certes, dès que Steve ne considère plus Tante Clara comme une affabulatrice, l'épisode perd un peu de son humour et le gang se fait trop facilement piéger. Helen Hayes fait preuve d'un talent immense. Les retrouvailles du fils et sa mère sur le plateau d'Hawaii Police d'Etat sont émouvantes. Helen Hayes a commencé à tourner dans les années 10, du temps du cinéma muet. Elle y fait allusion dans l'épisode où elle joue quasiment son propre rôle. Un excellent épisode qui permet à la fois de passer un bon moment de suspense mais reste teinté d'humour. Visiblement, Jack Lord a été ému par la présence de l'actrice et le montre dans son attitude moins figée que d'habitude. Quand au fils James Mc Arthur, en neveu, il est évidemment tout à fait à son aise. 11. COMMENT VOLER UN SOUS-MARIN Encore un épisode après "Drogue en mer" et "Le regard meurtrier" qui commence par des remerciements à la marine, et plus spécialement ici à la douane maritime. Cette fois, il s'agit de trafic de drogue, et plus précisément d'héroïne. Ce ne sont donc pas vraiment des navires militaires mais spécialisés pour la douane que nous voyons. C'est l'un des tous derniers rôles (avec "Columbo - tout n'est qu'illusion) de Jack Cassidy, mort brûlé vif le 12 décembre 1976 dans l'incendie de sa maison. Il est la seule vedette connue dans cet épisode. Le reste est composé de comédiens locaux. Cassidy joue le rôle du chef des trafiquants, Morwood, qui exerce le métier de professeur de gym. Morwood a un protégé, James Scott (Darby Hinton) que Orduno (Nephi Hanneman), son patron pêcheur et membre du gang, veut faire abattre car il est fragile et il a peur qu'il parle à la police. Orduno finit par tuer Scott. Ce dernier avait eu une idée pour récupérer de la marchandise jetée en mer avant un contrôle de Mc Garrett : louer un sous marin de poche qu'il a vu dans le port. L'épisode n'a pas le temps d'approfondir l'étrange relation entre Morwood et Scott dont le professeur s'est substitué aux parents du jeune homme lorsqu'ils sont morts dans un accident. On trouvera invraisemblable que le gringalet et efféminé Scott ait pu séduire une aussi jolie fille que la belle hawaïenne que nous voyons à l'écran. Mais une fois Scott disparu, Morwood (appelé "Norwood" dans la VF) a l'idée de voler le sous marin. La jolie fiancée du mort, Nani (Lydia Lei), tente de se suicider avec de la drogue. Steve et Danny arrivent à temps pour la sauver. Elle les met sur la piste du sous marin. Le scénario de Watler Black rend la tâche trop facile à Steve. L'épisode sans atteindre les sommets se regarde sans ennui. Mais l'intrigue comprend quelques défauts : pourquoi voler et non pas louer le sous marin ? Pourquoi Morwood et Orduno qui ont tué déjà deux personnes, Scott et précédemment un témoin, laissent-ils la vie sauve au propriétaire du sous marin qui aussitôt prévient la police d'état ? Une autre flagrante incohérence est qu'au lieu de passer une soirée avec la très sexy Nani, James Scott préfère aller prévenir Morwood qu'il a vu le sous marin et que c'est un moyen de récupérer la drogue. Les failles de l'histoire sont habilement compensées par la mise en scène de Michael O'Herlihy, un des spécialistes de "Mannix". Les scènes sous marines sont habilement filmées. La marine a une fois de plus prêté des bâtiments à CBS pour la mise en scène, et cela rend l'intrigue plus réaliste. Le bombardement par grenades du sous marin est impressionnat. Morwood est appeuré et voyant l'engin prendre l'eau de toute part, accepte de remonter à la surface et de se rendre. : Lorsque Steve retrouve le pistolet qui a servi a tuer le premier témoin (au début de l'histoire) et la drogue, il assène : Vous allez pouvoir vous reposer longtemps en prison, meurtre plus trafic de drogue ça va chercher loin çà. Bouclez les Danny! 12. LE FRONT DE MER Simon Oakland et l'abonné Tommy Fujiwara sont de retour dans cet épisode. Oakland joue le rôle de José Mendosa, furieux de vols en séries sur les quais ayant occasionné une perte de deux millions de dollars. Mendosa ayant des relations, il intervient auprès du procureur (Richard Denning). On vient déranger Steve en train de s'entraîner sur un ring de boxe où Danny vient de lui céder la place pour que le gouverneur lui confie l'enquête. Quant à Tommy Fujiwara, il passe de l'autre côté de la barrière, habitué aux rôles de truands, il est le détective privé Luis Kimura, ami de Danny. Il sera très vite tué dans l'épisode. Dans le rôle de Harry Opala, l'un des voleurs, le comédien Ric Barlow fait une quatrième apparition après "Vertige" (04.15), "Il n'est pas nécessaire de tuer pour devenir riche mais ça aide" (05.03) et "Quelle famille" (06.04). Il est un tueur froid, aux larges lunettes de soleil et à la silhouette robuste immédiatement reconnaissable. L'un de ses complices, Tommy Lin (Le très oubliable Richard Hatch de retour) est amoureux de la fille de Mendosa, Elena (La très jolie Kathleen Beller vue longuement dans "Dynastie"), ce qui rappelle la liaison de la fille de Chin Ho avec un tueur dans "Dernier avertissement" (05.22). Kathleen est une bien jolie fille et l'on regrette quelle ne tourne plus. Elle a joué dans "Le Parrain 2" et "L'épée sauvage". Très vite, Steve affronte à Mendosa, prétentieux, hautain, qui estime que la police ne fait pas son travail. Or, Mendosa est en fait l'auteur des vols. Il dirige tout le gang depuis sa luxueuse villa pour racheter les sociétés de ses concurrents mises en faillite par les vols On a tellement vu Tommy Fujiwara dans la série que les scènes mélodramatiques le montrant comme "un vieil ami de Danny" que l'on a du mal à croire à l'émoition que tente de montrer James Mc Arthur. Blessé, Tommy agonise dans les bras d'Elena Mendosa. Ric Barlow lui joue les tueurs sans remords ni états d'âme comme ses précédents rôles, notamment "Il n'est pas nécessaire de tuer" avec William Shatner. Son personnage meurt dans l'explosion de sa voiture pourchassée par la police. Steve a compris que Mendosa est le cerveau de l'affaire. Mais il a un atout dans son jeu : il a compris que sa fille et Tommy se sont réfugiés dans un camion bourré de produits chimiques dangereux. Mendosa change alors de camp pour faire passer sa fille avant tout et la sauver. La fin de l'épisode atteint le paroxysme du suspense et Steve sauve du camion Elena et Tommy juste avant l'explosion. Mc Garrett arrête Elena. - Doucement Mc Garrett, c'est moi que vous vouliez, elle, ce n'est qu'une enfant". - "Elle est aussi accusée de complicité de vol et de meurtre. (Se tournant vers Mendosa). "A qui la faute ? Bouclez le Danny! Un excellent épisode servi par de très bons interprètes. 13. LA TOMBE DE L'INCONNU Jack Lord réalise cet épisode sans éclat dont le scénario alambiqué et tortueux de Bud Freeman ne lui a sans doute pas facilité la tâche. Un écrivain à sensation, Marshall (James Olson) qui prétend avoir des pouvoirs de médium, découvre le crâne d'un jeune homme disparu depuis sept ans, Ryan Henderson. Dès lors, c'est une enquête familiale à laquelle va se livrer Steve, tout d'abord auprès du romancier voyant Marshall, puis de Mme Henderson (Eileen Eckart). Les parents de Ryan sont morts dans un accident d'avion quand il avait cinq ans. Thomas Henderson, mort il y a trois ans, était en fait le tueur de Ryan, ce que cherche à cacher sa veuve Agatha. Il venait de violer une jeune fille. Ce secret de famille, Agatha est prête à tout pour le dissimuler et l'enfour à tout jamais. Elle finit par tuer Travis Marshall, l'écrivain médium qui tentait de la faire chanter. L'épisode traîne très vite en longueur, avec un premier assassin déjà mort, et un second facilement identifiable. Cet épisode, avec les secrets enfouis dans le passé et un meurtre non résolu malgré les ans, évoque "Recherche archéologique" (04-01) qui commençait aussi par la découverte d'un squelette. Là s'arrête la comparaison entre le chef d'oeuvre de la saison 4 et le présent épisode. L'ancien serviteur de la famille Koshi (David Hashimoto) est l'informateur de Travis Marshall, mais il ne peut parler pour ne pas couvrir de honte sa fille, Maru (Elisa Dulce Hoopai) qui a eu un fils du viol commis par Ryan. Jack Lord réalisateur s'attarde trop sur des scènes avec les protagonistes de la famille, par exemple Agatha qui traverse sa propriété dans sa voiture est un véritable temps mort qui casse le rythme. Marshall découvre l'inexistence de George Fowler, le pseudo mari de Maru. Koshi meurt de causes naturelles. Maru n'assiste pas aux funérailles de son père. Elle avait quinze ans lors de la disparition de Ryan. La scène de la tentative de chantage du médium envers Agatha Henderson nous fait également perdre beaucoup de temps. Ce manque d'action est peu compatible avec l'esprit de la série. Presque dix minutes y sont consacrées. Les intentions de Jack Lord réalisateur étaient sans doute de nous proposer un drame familial. Mais la mayonnaise ne prend pas vraiment. A noter une allusion, inhabituelle pour l'époque (1975) sur l'homosexualité de Marshall. Lord filme cependant de façon assez convaincante le meurtre de l'écrivain tout en maintenant le mystère et le suspense. Paul Kanakale (Gerald Waialae), le second (mais en fait premier) mari de Maru, est la "fausse piste" qui permet de rallonger l'épisode. Soupçonné de meurtre à tort, il est arrêté. La fin de l'épisode est un long monologue de Agatha Henderson qui révèle les vérités interdites. Mc Garrett l'arrête presque à regret. Deux melons à peine. 14. LE SOUPÇON Cet épisode est le troisième à aborder le viol : après "Viol" (04.18) et "Le refoulé' (06.21), le thème cette-fois est celui du viol collectif de trois footballeurs de bonne famille contre une chinoise, Lani (Beverly Kushida). Cette dernière, à la fin de l'épisode, tient en joue avec un révolver les trois hommes mais, manque de conviction ou de talent, nous n'y croyons pas. Elle n'a pas le côté dangereux de Dina/Patricia Hindy dans "Un travail de femme" (07.16) qui revêtait presque le rôle d'une dominatrice sado maso. Fin 1975, il est aussi un peu bizarre de voir le père de la victime (Seth Sakai, habituellement un truand dans la série) qui a honte et oblige sa fille à retirer sa plainte. Il réagit comme le mari de Katherine Justice dans "Le refoulé". Ce sont les moeurs d'une autre époque, où certains considéraient que les femmes violées l'avaient bien cherché. Mais pas ceux de Mc Garrett qui dès le début considère que c'est un crime ignoble et va tout faire pour boucler les trois fils de bourgeois qui ont martyrisé une chinoise. Après le viol, Lani réussit à planter un tournevis dans l'abdomen d'un des violeurs et franchement, nous n'avons pas envie de le plaindre! Les deux rescapés racontent à la police qu'ils sont tombés sur un agresseur inconnu et font jouer les relations de leurs papas pour que le gouverneur fasse passer en priorité cette affaire. L'affaire est confiée à Steve. Mais le plus ignoble n'est pas les violeurs mais le sénateur père de l'un d'eux qui craint pour sa carrière de politicien alors qu'il sait parfaitement la vérité. Le pouvoir ou plutôt l'abus de pouvoir reflète ici le manque d'humanité qui peut conduire au pire des atrocités. On peut évoquer l'affaire Chappaquiddick, lorsque le sénateur Ted Kennedy ne signala pas aux autorités la mort de sa petite amie Mary Jo Kopechne. Simenon a aussi traité des abus des riches dans le Maigret "Inspecteur cadavre". Ici, les deux coupables en bonne santé vont payer un hawaiien pour qu'il endosse la responsabilité de l'agression. Lorsque l'argent achète tout et pourrit tout, il ne faut pas croiser la route de Mc Garrett l'incorruptible qui ne cède à aucune pression et applique la justice sans se soucier de sa carrière. Mieux que la loi du talion assennée dans tant de films par Bronson et Chuck Norris, l'exemple de Jack Lord/Mc Garrett, défenseur de la veuve et de l'orphelin, rempart du bien contre le mal, suscite l'adhésion du téléspectateur. Rarement, on aura autant aimé le "Book'Em Danny" final. Fils de sénateur ou fils d'ouvrier, Steve ne fait pas de différence. A noter quand même que l'un des trois violeurs regrette, mais un peu tard, son geste. Rarement, Jack Lord aura si bien joué. Il remplace le père indigne de Lani, mais dépasse son personnage de policier. Là où Yves Rénier/Le commissaire Moulin se plait à stigmatiser et jouer en free lance les justiciers, Mc Garrett nous montre (sans peut être toujours garder son calme, certes) qu'il suffit de l'application de la loi au sens le plus strict du terme. Il évoque beaucoup Robert Stack/Eliot Ness. C'est un incorruptible. Pourtant dans l'épisode, les coupables bénéficient des meilleurs avocats de leurs riches et puissants paternels. Pendant cinquante minutes, on se croit dans un monde plus juste, hélas, Steve Mc Garrett, comme Mannix, Kojak ou Robert Dacier ne sont que des personnages de feuilleton télé. Et en voyant cet épisode, on le regrette. 15. UNE MAUVAISE COPIE Ce sont les scénaristes qui ont rendu une mauvaise copie. Episode invraisemblable. Mc Garrett fait une exposition de statuettes chinoises - ce qui est déjà en soi plus qu'improbable. Mais en plus, il se trouve des objets précieux volés et le procureur John Manicote (Glenn Cannon), ami de Steve et ex-ami à la fin de l'épisode, décide de l'inculper. C'est la seconde fois qu'une tension oppose les deux hommes après "Massacre sur commande" (05.01) où il faisait arrêter Duke. Cette-fois ci, c'est carrément Steve. Dans cet épisode, Mc Garrett est victime d'une machination d'un certain March (Edward Asner, alias "Lou Grant"). C'est lui qui a volé le "rat", l'objet rare que Steve a prétendument volé. L'acteur avocat Kwan Hi Lim incarne son assistant Suzari. On ne comprend pas trop les motivations qui font agir August March. Comme il fait assassiner un chinois sur le point de demander l'asile politique pour rester à Hawaii avec sa maîtresse, on le prend d'abord pour un agent de la Chine rouge façon Wo Fat. Le script d'Alvin Sapinsley est bancal. Pourquoi les trafiquants d'objets rares ne se contentent pas de faire leurs opérations sans provoquer l'arrestation de Mc Garrett ? La réponse ne nous est jamais donnée. Tout au plus, Mc Garrett pense que le meilleur moyen de l'empêcher de mener l'enquête sur le trafic des objets volés depuis quelques mois est de faire arrêter l'enquêteur. La ficelle est un peu grosse. Ajoutons que l'un des membres de la bande de March porte le nom fort bizarre (même en VO!) de...Gustave Lupin. Une histoire de vol avec un Lupin, cela ne peut être un hasard. Lupin (Richard Mc Kenzie) tout comme le dissident chinois Kim Chung Lo (Peter Chun) sont assassinés. Lupin était soi-disant toxicomane et serait mort d'une overdose. Chung Lo se serait suicidé devant la honte du scandale de son retour forcé au pays et l'on trouve une lettre à sa femme "officielle" et à sa famille, alors que, pour rester avec sa maîtresse, il s'apprêtait à trahir et obtenir l'asile politique contre la révélation de secrets. Malgré cela, Manicote, aveugle, décide de poursuivre Steve qui s'en sort in-extrêmis en faisant peur à Suzari qui comprend qu'il est le prochain sur la liste de March. La réalisation de Philip Leacock ne sauve pas l'entreprise du naufrage. L'épisode atteint tout juste les deux melons. Même s'il est mal construit et mal agencé, le complot contre Mc Garrett provoque un suspense, car jusqu'aux dernières images, on ne sait comment il va s'en sortir. C'est d'ailleurs Danny qui commence à prendre la relève de Steve pour l'innocenter au moment du coup de théâtre qui voit Suzari livrer son patron à l'équipe de Five O par peur d'être liquidé. - J'ai une armée d'avocat qui vous écraseront, tout cela légalement bien sûr, proteste March. Ensuite, Steve nargue Manicote au téléphone. Et il a un sourire amer sur lequel se fige l'image de fin. 16. LA PERSUASION MORTELLE Après le faux pas de "Une mauvaise copie", retour à un épisode digne de la qualité de la saison 1. Et second round de la guerre de Steve contre le procureur John Manicote. Danny a fait condamner, avec l'aide d'un indic, Stevens, un policier ripoux qui s'est suicidé. Son fils Brad (Kario Salem) devenu fou, imagine un stratagème pour se venger de Danny en le faisant accuser de meurtre. Et une fois de plus, Manicote est là pour jouer les accusateurs. En deux épisodes, il passe du côté sombre de la force et devient un personnage antipathique. Heureusement, Danny aura moins de mal que Steve dans l'épisode précédent pour se disculper d'une accusation de meurtre. Celui de l'indic, Harry Oakland (George Herman). Brad a monté une stratégie sans failles pour faire accuser Danny, mais Steve n'est pas un idiot comme le procureur Manicote, et il comprend que c'est une machination. L'épisode en rajoute dans le suspense. Brad au début vole un produit dangereux, du gaz nerveux dans une fiole, pour tuer la "famille royale". Quelle famille royale ? Nous les voyons mais ne saurons pas leur pays d'origine. Ce sont des blancs et l'on pense à des anglais ? Tim Mascher, le scénariste, a un peu trop compliqué sa copie, que le réalisateur Allen Reisner réussit à mettre en valeur en en gommant les scories par le rythme et l'action soutenus. Le début de l'épisode, qui montre Brad voler le gaz mortel dans une usine (Un peu trop facilement entre nous) est sinistre à souhait. La musique qui accompagne la séquence sert à merveille ce début plein de mystère. On se doute tout de suite que l'épisode sera palpitant. Danny ensuite fait une conférence dans une université sans remarquer que Brad Stevens l'interroge avec insistance sur les erreurs judiciaires et les condamnations par le biais de "preuves accessoires". Le fou réussit à être présent partout. Il entraîne Danny à l'aéroport d'Honolulu et surveille tout en coulisses après avoir réservé un billet pour le continent américain au nom de... Danny Williams. Il veut faire croire à Duke, Chin Ho et Steve que Danny veut fuir après avoir tué Oakland. Pour cela, il a volé l'arme de Danny et l'a laissé près du cadavre de l'indic. L'épisode se suit avec un immense plaisir car après les désastres de la saison 7, la série est redevenue ce qu'elle était. Jack Lord producteur, avec le tandem Leacock/Newton, a redressé la barre et remis la série sur les rails. La partition musicale excellente de Don B Ray n'a hélas pas été éditée en disque. Un seul 33t est sorti en 1970 comprenant surtout des musiques du pilote "Le cocon" et le célèbre thème de Morton Stevens. Un excellent épisode, mais désormais les apparitions de Manicote vont être aussi inquiétantes que celles de Wo Fat. 17. TERREUR LÉGALE On retrouve dans cet épisode Lew Ayres qui jouait le gouverneur dans le pilote de la série, mais fut remplacé par Richard Denning en raison de son refus de s'installer à Hawaii pendant plusieurs années. Il est ici un commandant à la retraite, Reginald Blackwell, qui a oublié les rancoeurs de Pearl Harbour et dont le meilleur ami est un ancien adversaire japonais, Minoru Tahashi. Ils ont découvert une malle remplie de lingots d'or (Il n'en reste que trois !) et avec ont fait bénéficier des étudiants de bourses, aidé des pauvres, au point que ce trésor a fait le bonheur de nombreux japonais déracinés. Cet épisode est un peu un hymne à la paix à Hawaii, zône sensible à cause de Pearl Harbour. Pour se faire une idée des persécutions des américains contre les japonais vivant aux Etats Unis, on pourra se référer au chef d'œuvre avec Spencer Tracy et Ann Francis, « Un homme est passé ». Devenu vieux et aveugle, Tahashi fait son testament et le confie un avocat en lui donnant les clefs de la banque où il avait laissé une lettre pour son fils Kazuo (joué par un acteur nommé simplement « Mako »). Mais l'avocat enferme le vieil homme dans sa maison et avec une lampe à pétrole, provoque un incendie qui brûle vif son client. Cet épisode nous permet de retrouver des figures familières des séries américaines de l'époque. Don Porter (qui a joué dans quasiment toutes les séries, de « La croisière s'amuse » à « Dallas » en passant par « Super Jaimie », « L'homme qui valait trois milliards » ou « Sam Cade, interprète Alex Kelsey, qui vers la fin de l'épisode fait un (involontaire) sacré plongeon du haut de son immeuble. En tant qu'assassin du vieux Tahashi, on ne va certes pas le plaindre. Lew Ayres aussi, qui a participé à beaucoup de séries comme invité vedette style « Mannix ». La réalisation de Bruce Bilson prend son temps, les scènes d'action ne se chevauchent pas, et le scénario de Larry Forester conte une histoire intéressante avec un parfum de « saison un » qui fait toujours plaisir. Mais l'épisode n'atteint pas les quatre melons en raison de quelques longueurs et d'éléments qui rendent le scénario plus complexe inutilement. Cette huitième saison permet la renaissance d'une série qui aurait sans doute été annulée si le tandem Finnegan/Sweeney n'avait pas quitté le navire. Jack Lord aux commandes redonne ses lettres de noblesse à la série, même si l'effet de nouveauté des premières saisons est émoussé et la lassitude des comédiens apparaît ici et là. On comprend que Kam Fong puis James Mc Arthur ont quitté la série pensant qu'ils en avaient fait le tour. 18. UNE FIN DIFFICILE Billy Madrid (Henry Darrow - Manoleto dans "Le grand Chaparral") passe à table. Devant le procureur, le "sympathique" Manicote toujours prêt à dénigrer Steve et Danny comme on l'a vu dans les épisodes récents, et Steve, il rédige des aveux. En convalescence, Mc Garrett porte une veste rouge qui n'est pas du meilleur goût. Pour la première fois, blessé au bras, Steve ne peut conduire et est assisté d'une femme policier en uniforme, Sandi Wells (Amanda Mc Broom). Il se débrouille cependant bien en envoyant une voiture de truands dans le décor lors d'une poursuite. Steve convainc la petite amie de Madrid de le rejoindre dans sa cachette. Une très jolie Madeline (Lynn Ellen Hollinger). Mais la passion pour cette jeune blonde et le déjà mûr Henry Darrow n'est pas vraiment crédible. Ensuite, c'est un épisode judiciaire comme les aiment les américains (Voir le succès de "Perry Mason"). Le témoin a été sauvé et l'avocat de la défense et le procureur vont le cuisiner. Ce thème a été abordé dans plusieurs épisodes de la série. Rappelons nous "Procès" (05-24), "Le témoin secret" (01.13) ou encore le procès lors de la trilogie Vashon, notamment dans le second volet (05-10 Trilogie, le père). L'avocat de Kim Chun réussit à destabiliser Madrid. C'est ensuite une concertation entre Mc Garrett et Manicote. La co équipière de Mc Garrett, Sandi, a pris des initiatives, choses rares dans la série, et qui sont les prémisses de l'arrivée d'une femme dans l'équipe dans la saison 12. Curieusement, le réalisateur Charles S Dubin nous entraîne sur une fausse piste. Madeleine semble suspecte. Mais en réalité, elle n'est pas complice de Kim Chun. Madrid tente piteusement de contacter Chun pour lui dire qu'il ne témoigne plus, mais le tueur lui raccroche le téléphone au nez. Peu après, et cela rappelera beaucoup ce qui arrive dans "Le témoin secret", Chun a fait placer une bombe dans la voiture du témoin. Mais un policier de la route arrête le couple pour excès de vitesse, les fait descendre pour un PV, et leur sauve la vie. Cette-fois, au tribunal, Madrid ne bafouille pas et affirme avoir vu Kim Chun tuer Harry Kwan, la victime qui a provoqué le procès. La fin de l'épisode est inhabituelle. Steve pique une crise de misogynie parce que Sandi Wells est sortie de son rôle pour jouer les entraîneuses déguisées et mener une enquête officieuse qui aurait pu lui coûter la vie. Il est vrai qu'entre le strict uniforme tailleur et sa tenue de vamp, le choix est vite fait, et le télespectateur se régale des formes de Amanda Mc Broom. Un épisode excellent servi par de très bons comédiens, Amanda Mc Broom, Henry Darrow et Jimmy Borges en tête. Quatre melons bien mérités. 19. ANATOMIE D'UNE ANGOISSE Tout commence par un incendie criminel, derrière lequel se trouvent deux promoteurs qui ont construit un bâtiment sans tenir compte des normes de sécurité pour faire des économies :Martin Rogers dit "Marty"(Robert Hogan) et Vince Maynard (Allan Arbus). Marty reçoit un appel de son compère et fausse compagnie à sa femme, la jolie Darcy Hinton, dont ce fut le dernier rôle. Elle a quitté le métier après cet épisode et nul ne sait ce qu'elle est devenue. On l'avait découverte dans "Johnny Staccato", le polar jazzy avec John Cassavetes. L'épisode évoque immédiatement "Pyromanie" (06-05). Steve interroge Betty Rogers, interprétée par l'actrice mentionnée ci dessus. Maynard entreprend de se débarrasser de Kimura pour lui mettre toutes les fautes dessus. Il l'assomme et déguise sa mort en suicide en le jetant du haut d'un chantier. Maynard fait passer Kimura pour un alcoolique et un gros fumeur, ayant provoqué l'incendie. Mais le doc (Al Eben) à l'autopsie découvre qu'il n'y avait pas d'alcool dans le corps, alors qu'il en a été arrosé. Steve comprend qu'il a été assassiné. Le flair de Steve le met vite sur la piste de Maynard. Comment bâtir un immeuble sans respect des normes ? Cet épisode m'a rappelé un drame national, l'incendie du CES Pailleron en février 1973 où, un élève ayant mis le feu, les bâtiments non aux normes s'étaient embrasés et avaient provoqué un carnage. On pense aussi au dancing de St Laurent du Pont non aux normes, où un tourniquet empêcha un soir de réveillon, alors qu'un incendie se déclarait, les gens de s'enfuir. Ces deux drames des années 70 rendent cet épisode criant de vérité. La surveillance de Mme Rogers va mener Mc Garrett aux deux larrons, le mari et surtout Maynard. Steve a tendu un piège un peu grossier, et guère vraisemblable, à Maynard. Il propose par le biais d'un comparse, de construire un bâtiment pas aux normes en obtenant un faux permis de construire. Dave Harris (John Karlen), un faux architecte complice de Mc Garrett, piège Maynard, qui n'est quand même pas un imbécile. C'est le point faible du scénario de Jérome Coopersmith. Maynard juste après un incendie se lance dans une autre magouille. "Anatomie d'une angoisse" rate là un quatrième melon. Maynard finit par découvrir un micro dans la malette de Dave Harris. Maynard s'empresse d'aller narguer Mc Garrett qui pique là une mémorable colère. On retrouve le procureur Manicote qui ces derniers temps n'a guère été tendre avec Steve. Le froid entre Steve et John Manicote devient incompréhensible pour celui qui regarde les épisodes dans le désordre, comme le pauvre téléspectateur français dont les chaînes ont la plupart diffusé la série comme quantité négligeable façon "Rick Hunter" ou "Hooker". La fin de l'épisode consiste pour l'équipe de Five O à sauver la peau de Rogers, témoin gênant pour Maynard. Ils auront droit tous les deux après une arrestation plus que mouvementée au fameux "Book'Em Danno". L'incorruptible Mc Garrett, qui nous fait penser de plus à plus à Ness, refuse tout accord ou promesse à Rogers qui se propose de se mettre à table. 20. UN COUP ENVIEUX Dès le début, on sait que cet épisode sera passionnant. Il évoque un épisode de "Mannix", "Vue sur le néant", dans lequel d'un hélicoptère, Joe Mannix assistait à un meurtre. Ici, c'est d'un deltaplane que les amis d'une hôtesse de l'air Sheila Romney (Susie Burke) voient la jeune femme confrontée à deux voleurs de voitures, et violeurs et assassins. Ils préviennent la police d'état mais c'est trop tard. En atterrissant avec l'ULM, il n'y a que la voiture sur la route déserte, sans Sheila ni ses tueurs. Episode typique de son époque (1976), il est question d'un radio cassette. La victime en avait acheté un pour que sa copine Anne puisse écouter ses cassettes audio, on disait à l'époque "musicassettes". Et précisément, ici, il s'agit d'un trafic d'auto radios! Les témoins sont le frère et la soeur Taggart, Molly et Draper (Lee Purcell et Lou Richards). Pour des raisons inconnues, dans la VF, Molly devient Anne. Enfin, citons un anachronisme, Duke Lukela (Herman Wedemeyer) ne porte plus de lunettes ni d'uniforme. Pour les lunettes, on peut supposer qu'il a opté pour des lentilles, mais l'uniforme était sa caractéristique, il était le seul de l'équipe Five O à en porter un. Désormais, il revêt le costume cravate comme les autres. Les deux tueurs sont un chevelu barbu qui ressemble à Bruce Springsteen sur la pochette de son deuxième album "The wild, the innocent and the E Street Shuffle", l'autre est obèse. Leur chef, puisque l'on en est aux ressemblances, Oscar Lin (Kenneth O Brien), un ferrailleur a de faux airs de notre François Cluzet national. O sacrilège, la voix française de Chin Ho a changé! Et les doubleurs de l'équipe de TFI en 1989 ont fait du travail à la va vite puisque Anne redevient Molly en cours de route! Danny est chargé de la protection des témoins Taggart. Et de fait, après que Chin Ho ait perquisitionné chez Oscar pour récupérer un auto radio volé (tuer pour un auto radio!), Steve a une petite idée des truands auxquels il a affaire. Mais sous leurs yeux, Drapper Taggart est abattu en faisant du deltaplane. L'épisode nous montre l'affrontement entre Jack Lord/Steve et Lee Purcell/Molly. Molly (ou Anne!) voudrait que justice soit faite sur le champ et exaspère Mc Garrett. Steve fait arrêter Oscar Lin qui fait le malin et se prétend "vendeur de pièces auto", notamment des auto-radios. Mc Garrett le menace avant de le libérer. Il est surveillé par Chin Ho, et les mène aux tueurs Tonker (Chuck-Chuck Akamine, celui qui ressemble au "boss" Springsteen) et Blooey, l'obèse (Donald Roessler) qui se rebellent contre leur chef et veulent le faire taire définitivement. Akamine et Roessler sont des acteurs amateurs recrutés sur place et n'ont fait que cet épisode comme comédiens, mais ils sont bigrement convaincants. Le frère est retrouvé mort. Au lieu de se taire, Molly parle à la presse, ce que Steve voulait éviter. L'enquête est difficile mais l'équipe de Five O identifie le numéro d'immatriculation de la camionnette des tueurs, et Thomas Tonker a un casier judiciaire. Notons au passage que les deux tueurs copient un peu le jeu de Wint et Kidd dans le Bond "Les diamants sont éternels". Sous la protection de Danny, Molly lui échappe pour essayer le prototype de deltaplane de son frère, que le défunt a construit et voulait commercialiser, et ainsi, elle va bêtement servir de cible. On devine la suite, Steve doit empêcher les deux larrons de tirer au pigeon Molly. De plus, Molly va passer en direct à la télé! Il faut trouver l'endroit secret d'où elle doit décoller. En fait, elle veut piéger les tueurs et obliger Steve à les avoir. L'épisode repose sur un trafic d'un objet désuet de nos jours, à l'heure des MP3. J'ai eu le plus grand mal en 2001 à trouver une voiture munie d'un radio cassette. Mais ce qui est sans valeur aujourd'hui devait valoir la peine de commettre des meurtres en 1976. L'héroïne, la prostitution, le trafic d'armes ou l'espionnage à la Wo Fat passent encore, mais tuer pour des radio cassettes semble vraiment hallucinant. C'est avec un immense plaisir que l'on voit Danny abattre le gros et sadique Blooey et que Steve attrape le clone de Bruce Springsteen jeune. Bouclez le Danny! 21. L'ASSASSIN Premier gros ratage de la saison 8, cet épisode semble avoir été conçu juste pour combler les vingt quatre opus habituels. Aucune vedette invitée connue. Le scénario, parlant de parasites pour détruire les champs de canne à sucre, est plagié sur "Douce terreur" (02.07). Le professeur Weatherby (Bruce Wilson) est tué alors qu'il analyse les terres d'une plantation que possède une amie de Mc Garrett, Kate Holbrook (Carol Vogel). Pour vous montrer à quel point le doublage est bâclé, le nom est prononcé "OLBROK" au lieu de "OLBROUK". Chin Ho retrouve sa VF habituelle et Duke ses lunettes. Le scénario de Orville H Hampton est tellement faible que même les prestations des comédiens n'arrivent pas à sauver l'entreprise du naufrage. Pourtant, on y voit un peu Steve sourire (Ce qui est rare) et l'on y parle de sa vie privée (Il est ami de la veuve Halbrook). Les parasites, des vers qui se propagent sur une plantation en trois jours, ont déjà fait un ravage dans d'autres pays. C'est donc à une course contre la montre que doit se livrer la police d'état. On mettra deux melons pour le talent du producteur-réalisateur Philip Leacock qui a su nous présenter de façon convaincante un Jack Lord souriant. L'épisode nous présente une intrigue larmoyante où la veuve Halbrook veut vendre sa propriété et accepte de s'en occuper à la fin, convaincue par Steve. On a connu des meilleures intrigues dans la série. Chadwick, l'assassin du professeur (Paul Shenar) est fort peu convaincant dans son rôle tant le mobile est tiré par les cheveux. Le scénariste a tenté de créer un diabolic mastermind digne de Wo Fat ou de la famille Vashon avec Sam Patton (Richard Kiley) qui dans la VF devient "Sam Pallet ou Palais ou Palé". Il ne ferait pas peur à un enfant de dix ans. Steve découvre que si la terre est infestée, on pourra l'acheter à un quart de sa valeur. Il dirige donc son enquête vers les promotteurs immobiliers qui n'ont pas de scrupules et veulent du terrain à bas prix. Dans "Douce terreur", c'était une tentative cubaine de destabiliser l'ïle, alors que Sam Pallais n'a que de vils buts pécuniers. Devenu un comparse gênant, Chadwick est kidnappé par les hommes de Pallais qui le poussent avec sa voiture dans le vide comme le professeur Ganguin dans l'épisode des Persuaders "L'héritage Ozerov". Une scène assez spectaculaire. La fin de l'épisode avec les champs en feu rappelle l'épilogue de "Kailimoku" (04.13). C'est au milieu des flammes qu'un Steve ressemblant à un ramoneur prononce le fameux "Bouclez le Danny". Un épisode vraiment oubliable. 22. L'ENLÈVEMENT Bruce Boxleitner ("Les deux font la paire") est de retour dans cet épisode. Il s'agit d'un nouvel épisode sur le kidnapping, thème souvent abordé dans la série avec "Le piège" (01-05), "Rapt d'enfants" (05-14), "Rapt" (05-20). Ici, c'est le fils d'un industriel japonais, Tadashi Sunahara (Shawn Sherman) qui est la victime. D'emblée, la situation est grave puisqu'un employé de Sunahara a été tué pendant le rapt. Utilisé avec parcimonie dans la série, le thème n'est que plus fort et poignant. Boxleitner est ici très jeune, avec des cheveux longs. Il est l'un des kidnappeurs (Paul Colburn) avec une fille nommée Asuko (Susie Elene) pour le compte d'un professeur un peu illuminé, Philip Tolvar (Liam Sullivan) qui imagine l'avenir de l'humanité sous l'eau comme Stromberg dans le 007 "L'espion qui m'amait". Le titre original fait allusion à la capsule dans laquelle l'enfant est enfermé et qui contient de l'oxygène pour un maximum de 52 heures. Le but de la rançon (financer l'expérience d'un savant fou) est un peu tiré par les cheveux. En cherchant ceux qui ont acheté des bouteilles d'oxygène, Danny trouve l'adresse de Paul Colburn. Evidemment, l'oiseau a quitté le nid. Colburn, assistant du professeur Tolvar, déclare la logeuse. Tout semble trop facile pour l'équipe Five O. Danny rend visite à Tolvar. L'équipe apprend qu'il a écrit un livre sur la vie sous la mer pour les futures générations. Sunahara (Dan Taba) veut bien payer la rançon tout en collaborant avec Steve. Est-ce la lassitude de fin de saison ? C'est en tout cas le second ratage de celle-ci qui avait compté de bons épisodes. L'intrigue au lieu d'être passionnante devient vite ennuyeuse. Même Jack Lord n'a son punch habituel.Il faut dire que les scénaristes Jack Epps et Andy House changent de cheval de bataille en milieu d'épisode. L'enlèvement n'est qu'un prétexte pour tuer Sunahara par une organisation terroriste japonaise dont fait partie Asuko. Cette dernière abat Colburn dès qu'il ramène la rançon. Les décors d'ailleurs sont assez mal choisis pour faire "paradisiaque". Au lieu de palmiers, nous voyons des usines, un port industriel, et autres endroits assez hideux. Notons que l'épisode fait allusion à l'armée rouge japonaise, groupe terroriste qui avait la charmante habitude d'enterrer vivantes ses victimes. 1976 voit l'apogée du terrorisme dans nombre de pays. Shigemi (Michael Hasegawa) et Asuko étaient prêts à laisser l'enfant suffoquer dans sa capsule. Steve ne dira pas "bouclez les Danny". Tolvar est tué par Shigemi et l'avion qui emporte ce dernier et Asuko avec la rançon explose sous le feu des armes de la police d'état. Episode mal conçu et bancal. 2/4. Espérons que les deux derniers opus de la saison 8 relèveront le niveau. 23. TU AIMERAS TON VOISIN Cet épisode reprend le thème des écologistes hawaiien, abordé dès la première saison avec "Nous serons des étrangers" (01-04) et repris dans le meilleur épisode toutes saisons confondues "Kailimoku" (04.13). Ici, un certain Ben Tanaka (Kimo Kahoano) est manipulé et drogué par des bandits qui lui font porter le chapeau d'un enlèvement, celui de Lisa Wingfield (Alba Francesca). En VF, on reconnaît la voix du regretté Henri Djanik (1926-2008), voix française de Kojak. Il double ici le personnage de Vincent Rhoads (David Huddleston) qui voit d'un mauvais oeil la liaison de sa fille Julie (Janit Baldwin) avec Tanaka. En réalité, dès le début, nous savons que derrière le groupe écologiste se cache Vincent Rhoads, le voisin de Wingfield (James Karen). A qui profite le crime ? A Rhoads qui écartera ainsi sa fille de Tanaka. Mais la jolie professeur Sellers (Jan Shapiro) découvre que la voix qui demande la rançon a un accent... texan. Ce qui persuade Mc Garrett que Tanaka est innocent, malgré les protestatons de Danny qui le croit coupable. Le scénario de James L Henderson est trop prévisible. Le téléspectateur comprend avant Mc Garrett toute l'intrigue. La pauvre Lisa Wingfield comprend qu'elle va être violée par ses ravisseurs et assassinée. Les deux larrons engagés par Rhoads ne sont guère dociles. Comme dans toutes les histoires de kidnapping, le suspense prend le dessus. Cette-fois, l'appel est localisé par Chin Ho. Mais il s'agit d'une cabine téléphonique. Aussi, Che Fong met au point une puce qui permettra de localiser la rançon. Intrigue secondaire, Ben Tanaka est recherché par un Mc Garrett qui le pense, nous l'avons dit, innocent. Erreur de casting : Janit Balwin est beaucoup trop jeune pour le rôle de Julie qui veut se marier avec Ben, on dirait qu'elle a 13 ans! Julie apprend à Steve que son père a de grosses difficultés financières. Au fil de l'épisode, "Tu aimeras ton voisin" se révèle très moyen. Au lieu de terminer la saison en beauté, on a le sentiment que les derniers épisodes sont bâclés. Avec l'aide de Julie, Ben arrête Tanaka pour le mettre hors de cause. Steve comprend après tout le monde (enfin les téléspectateurs) l'identité du kidnappeur. Cette-fois, Danny se rend aux raisons de son chef. Steve utilise un journaliste pour répandre de fausses nouvelles. Molony (Dennis Redfield) va violer l'otage lorsque la nouvelle de l'arrestation de Tanaka survient. Molony et son comparse se retournent contre Rhoads. Julie surprend une conversation entre Molony et son père. Julie prévient Mc Garrett. Le scénario accumule les poncifs et est bien trop téléphoné pour que cela soit une réussite. Et puis, David Huddleston aurait été aisément remplacé par un Simon Oakland. Parce qu'il refuse que l'on tue Mrs Wingfield, Rhoads est tué par Molony. C'est dans l'eau, sur la plage, que Mc Garrett cravate Molony. Bouclez le Danny! Apprenant la mort de Rhoads, Steve jette la malette contenant la rançon "Et il est mort pour çà!" 24. CONDAMNÉ À VOLER Episode diffusé en mai 1976 aux usa à une époque où chaque samedi les Français découvraient sur Antenne 2 des épisodes de la saison 1. A quelques jours près, la France voyait "Le témoin secret " (01.13). Heureusement que les temps ont changé et que nous visionnons plus rapidement les saisons des séries made in Usa. 15 kilos d'or ont été volés. Steve délègue l'enquête à Danny car il a un rendez vous avec le gouverneur. Jack Lord ne nous fait cependant pas le coup de Linda Thorson dans "Meurtre au programme", car la situation l'oblige vite à revenir. La piste mène à un centre de délinquants tenu par un éducateur lui même ex délinquant. Manoa est joué par l'incontournable Tommy Fujiwara qui devait guetter à la porte du studio les rôles potentiels! On retrouve le chanteur Tommy Sands ("Plus de fleurs bleues" (01.10). L'épisode nous présente le centre de délinquants où ceux qui ne respectent pas les règles sont dirigés vers la prison après un vote des autres qui vivent en communauté. Steve connait bien la bienfaitrice mécène à l'origine de ce centre, Elizabeth Rollins (Barbara Baxley) et lui parle en tentant de la convaincre qu'il se passe des choses et que le vol d'or est certainement lié à des pensionnaires. Barbara Baxley était la femme tueuse sans morale de "Quelle famille" (06.04). Visiblement, l'équipe mérite des vacances. Il a fallu deux scénaristes pour pondre ce script fade et sans suspense. Elisabeth face à Steve joue l'angélisme et protège les délinquants repentants parmi lesquels se cache le meurtrier d'un gardien lors du vol d'or. L'équipe Five O introduit un jeune sergent de police dans le centre comme faux délinquant. L'homme derrière le vol est Edward Ross (Tommy Sands, décidément abonné aux rôles de mauvais garçons). Or, Edward est le neveu de la fondatrice mécène Elisabeth Rollins. L'épisode n'est vraiment pas passionnant et traîne en longueur. Des scènes inutiles viennent combler le métrage pour tenir cinquante minutes. Terminer la saison sur un melon est bien triste. Pourquoi CBS commande-t-elle 24 épisodes au risque d'épisodes médiocres comme celui là au lieu de 22 ou moins ? Retour de John Manicote le procureur devenu un "méchant" cette saison pour avoir accusé Steve puis Danny. Ce changement de caractère du personnage verra le comédien quitter la série pendant la saison 9. Le personnage de Duke prend de plus en plus d'importance, ce qui laisse présager qu'il sera présent jusqu'à la saison 12 alors que Chin Ho et Danny n'y seront plus. A la charge du chanteur Tommy Sands, il faut reconnaître qu'il joue fort bien les truands. Bouclez le Danny dit Steve avec rage après que l'homme ait tenté de fuir en se jetant par une fenêtre au rez de chaussée. Crédits photo: Paramount. Images capturées par Patrick Sansano. |