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Saison 4Saison 6

Supernatural

Saison 5

1. Sympathie envers le Diable (Sympathy for the Devil)

2. Premier Pas vers l'enfer (Good God, Y'All!)

3. Seuls sur la route (Free To Be You and Me)

4. Apocalypse 2014 (The End)

5. Idoles assassines (Fallen Idol)

6. L’Antéchrist (I Believe the Children Are Our Future)

7. Jeu d'argent, jeu de temps (The Curious Case of Dean Winchester)

8. Téléportation (Changing Channels)

9. Les Incroyables Aventures de Sam et Dean (The Real Ghostbusters)

10. Les Faucheuses (Abandon All Hope…)

11. Vol au-dessus d’un nid de démons (Sam, Interrupted)

12. L'Apprenti sorcier (Swap Meat)

13. Le Retour d’Anna (The Song Remains the Same)

14. Passions dévorantes (My Bloody Valentine)

15. Les Morts-Vivants (Dead Men Don't Wear Plaid)

16. Axis Mundi (Dark Side of the Moon)

17. Prophéties funestes (99 Problems)

18. Plan B (Point of No Return)

19. Le Panthéon (Hammer of the God)

20. Meilleurs Ennemis (The Devil You Know)

21. La Onzième Heure (Two Minutes To Midnight)

22. La paix viendra (Swan Song)

  


1. SYMPATHIE ENVERS LE DIABLE
(SYMPATHY FOR THE DEVIL)



Résumé :

Sam et Dean doivent faire face à la libération de Lucifer et aux débuts de l’apocalypse. Ils partent en quête de l’Epée de l’Archange Michel, capable de terrasser Lucifer, mais ils sont en butte aux deux camps en présence. Ils apprennent également que Bobby est désormais paralysé des jambes et que Castiel a été tué. Zachariah aprend à Dean que celui-ci est destiné à devenir le vaisseau de Michel.

Critique :

La narration reprend pile où elle s'était interrompue lors de Lucifer Rising, nous propulsant ainsi d'emblée dans l'action. Dès son début, l'épisode se voit ainsi marqué par un train d'Enfer (cela tombe bien, le chef de gare est de retour). Il a la bonne idée d'utiliser ce rythme à bon escient remplissant parfaitement son cahier des charges de pilote de saison. Le nouveau décor se voit ainsi dressé avec efficacité, même si l'on risque parfois la surchauffe (la question des pouvoirs démoniaques de Sam se voyant ainsi très vite expédiée). Supernatural mobilise à cette fin l'un de ses atouts traditionnels toujours effectif des années plus tard : les retours marquants de personnages supposés secondaires. Chacun apporte sa pierre de touche à l'édifice, Zach, Bobby, Cas... Et une Meg s'offrant une nouvelle Incarnation irrémissiblement sardonique en la personne de Rachel Miner (Peut-être que Charlie Runkle l'a échappé belle, finalement). Même si la machine s'emballe ici aussi ponctuellement (comment Diable le vieux Bobby a-t-il pu se laisser posséder ? Cela mériterait une explication), le feu d'artifice fonctionne en incorporant également de nouveaux venus prometteurs.

Évidemment Mark Pellegrino, en provenance de l'Île, suscite déjà une immense espérance et, effectivement, son Lucifer va revêtir comme la forme d'un Jacob vu depuis le côté obscur. Becky suscite d'emblée un vrai de coup de cœur et l'on ne peut que saluer l'audace d’une série ne craignant pas d'envoyer du méta récit au beau milieu d'une mise en place de saison déjà pleine à craquer. L'opération fonctionne du Feu de Dieu, Supernatural ne connaît décidément que peu de rivaux sur ce type de récit ! Le drama entre Sam et Dean pimente encore les débats et évoque déjà comme un plaisant écho de la confrontation entre les deux frères célestes, Michael et Lucifer. La plupart des pilotes de saison souffrent d'une intrigue du jour réduite à la portion congrue, mais Sympathy for the Devil contourne le problème en pariant tout sur l'effet de sidération qu'apporte l'annonce de l’Apocalypse, la vraie, celle des Révélations. Tout concoure à cette fin, de l'avènement de Lucifer à l'implication personnelle des Winchesters en passant par l'évocation d'une intervention divine dramatisant encore les enjeux. La saison 5 frappe décidément un grand coup lors de son lancement, lors d'un épisode également très réussi visuellement, y compris avec un motel une nouvelle fois spectaculaire.

Anecdotes :

  • Également connue pour le rôle de la sulfureuse Dani California dans Californication (2007), Rachel Miner incarne ici pour la première fois Meg Marsters, succédant à Nicki Aycox. Elle va incarner l'adoratrice de Lucifer jusqu'en saison 8, quand une sclérose en plaques la conduira à s'éloigner des plateaux.

  • Durant l'approche de son Vaisseau de chair, Lucifer est incarné par Bellamy Young alors connue pour le rôle de la très affirmée chirurgienne Grace Miller, dans Scrubs (le Dr. Cox au féminin). Elle a depuis accompli une belle carrière télévisuelle et interprète actuellement Mellie Grant dans la série Scandal.

  • Mark Pellegrino va demeurer le principal interprète de Lucifer tout au long de Supernatural. Il est un visage connu de la télévision américaine tenant des rôles réguliers dans Dexter, Lost, The Tomorrow People, Being Human, Quantico… Il est également le sinistre Joe de Mulholland Drive. Avant d'obtenir le rôle du Déchu, il fut sérieusement envisagé pour celui de Castiel.

  • Le Vaisseau de Lucifer se prénomme Nick. « Old Nick » désigne Satan dans nombre de contes et légendes du terroir anglais. Il s'agit également de l'un des personnages d'un roman de la Comtesse de Ségur, Un bon petit diable (1865).

  • Becky sait que le nom de Sam est Winchester, or dans The Monster at the End of This Book (4.18) Chuck avait déclaré n'avoir indiqué que les prénoms dans ses romans.

  • L'épisode comporte plusieurs références à des classiques de la Science-fiction : Star Trek, Star Wars ou Galaxy Quest.

  • Le Cartoon de la Warner vu dans l'avion est Devil's Feud Cake (1963). Les voix de Sam le Pirate, Bugs Bunny et du Diable sont réalisée par le même acteur, Mel Blanc, grand artiste de voix.

  • La musique accompagnant la traditionnelle séquence récapitulative The Road So far est le tube Thunderstruck d'AC/D (1990). La chanson est régulièrement reprise à l'écran, elle figure ainsi dans la bande son d'Iron Man 2 (2010). Elle est aussi l'hymne fétiche de nombreux clubs de football, comme la Juventus de Turin ou l'Atletico de Madrid.

  • Le titre original de l'épisode est une référence à l'un des grands succès des Rolling Stones (1968). La vidéo de la chanson a été filmée par Jean-Luc Godard alors bloqué en Angleterre par les événements de Mai 68.

  • Le pseudonyme de Becky sur Internet est Samlicker81. Elle anime le site Morethanbrothers ce qui fait d'elle une figure du Wincest, le ship éminemment particulier évoqué fréquemment dans les fan-fictions des amateurs (amatrices) de Supernatural.

  • And Governor O'Malley urged calm, déclare le speaker de la radio. Les évènements prenant place au Maryland et le Démocrate Martin O'Malley en fut le Gouverneur de 2007 à 2015. Il fut Il fit adopter le mariage gay et l’abolition de la peine de mort dans son Etat. O’Malley fut un candidat malheureux à la Primaire démocrate de 2015, remportée par Hillary Clinton.

  • L’entrepôt de John Winchester est celui vu dans Bad Day at Black Rock (3.03) et contenant la patte de lapin animant cet épisode.

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2. PREMIER PAS VERS L'ENFER
(GOOD GOD, Y'ALL!)

Résumé :

Ressuscité, Castiel part à la recherche de Dieu. Sam et Dean viennent en aide à Ellen et à Rufus, un Chasseur vétéran ami de Bobby. Ils sont confrontés à un village apparemment peuplé de Démons, mais en fait victime de la guerre, qui y sème la zizanie. Les frères Winchester vainquent le premier des Quatre Cavaliers, mais se séparent après avoir perdu confiance l’un dans l’autre.

Critique :

Good God, Y'All ! achève d’immerger les Winchester dans le drame, livrés à eux-mêmes avec le retrait d’un Bobby diminué et d’un Cas en pleine Quête mystique, alors qu’en fait Dieu est en vacances à la Bourboule (vanne rigoureusement incompréhensible pour ceux n’ayant pas joué au jeu de rôles Magna Veritas, auquel Supernatural ne cesse de toujours plus ressembler). L’intervention de Marcus apparaît comme un rappel éloquent du travail mené par ces Chasseurs tenant la ligne, tandis que les Brothers se la jouent grave avec les Archanges, tout ça. De l’éloge des obscurs. On touche également du doigt la réalité de l’Apocalypse en cours, ce qui ajoute encore de l’intensité à l’univers de la série. L’épisode marque bien entendu les retrouvailles avec les toujours aussi épatantes Ellen et Jo, autant dire que l’on atteint des sommets. On s’amuse toujours autant en découvrant les Bros ne pas la ramener devant Ellen (bien moins que devant Bobby, finalement) et le récit évite des hors sujets relationnels autour de Dean/Jo. En effet, prime est ici donnée à une action totalement électrique, avec une caméra sur l'épaule ultra dynamique et une petite ville déserte parfaitement anxiogène, genre Zombie Movie. On est littéralement pris à la gorge.

L’apparition de l’excellent Titus Welliver (succédant à Pellegrino, finement joué pour les amateurs de Lost) révèle immédiatement le pot aux roses, ne serait-ce que parce que le public aurait évidemment été déçu s’il n’avait pas joué le méchant manipulateur. Mais le récit a l’intelligence de ne guère jouer le suspense là-dessus et de plutôt donner libre cours au talent de l’acteur dans son portrait d’une Guerre irrésistiblement  madrée et cynique, à la subtile stratégie. En fait deux atouts majeurs de la saison se confirment : la relecture originale et country du Livre des Révélations mais aussi un ton étonnamment décapant envers plusieurs figures bibliques majeures. Un épisode mené à un rythme soutenu par une bande son une nouvelle fois géniale (Spirit in the Sky, choix énorme !) et des dialogues percutants estampillés Sera Gamble, avec en prime des vannes référencées comme on l'aime. Par contre la séparation des deux frères tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, les évènements du jour ne la justifiant pas totalement, après tout Sam à bien tenu le choc !

Anecdotes :

  • La Guerre déclare Last week, this was Mayberry, pour décrire River Pass. Mayberry est la localité servant de décor à la série très populaire The Andy Griffith Show (1960-1968).  Dans la culture populaire américaine, elle est devenue synonyme de paisible petite ville, où la criminalité est quasiment absente. 

  • I'm too old for this shit déclare Rufus, soit la phrase culte de Murtaugh dans les films L’Arme fatale.

  • So, pit stop at Mount Doom ? interroge Dean en brandissant l’anneau de Guerre, une référence au Seigneur des Anneaux.

  • This is not X Files, pal déclare Dean quand un villageois lui demande s’ils ont affaire à des Aliens. Une référence tombant à point nommé avec le retour de Steven Williams dans le rôle de Rufus.

  • Les boites aux lettres aperçues dans la petite ville de River Pass sont canadiennes, alors que l’action est censée se dérouler aux USA.

  • Le titre original est une citation de la chanson War, d’Edwin Starr (1970), un clin d’œil à l’antagoniste du jour. 

  • La chanson entendue durant la séquence récapitulative est Long, Long Way from Home, de  Foreigner (1978).

  • Quand Sam et Dean pénètrent dans la ville, on entend Spirit in the Sky, de Norman Greenbaum. Cet immense succès du Rock psychédélique (1969) a fait l’objet de très nombreuses reprises et est devenu l’une des icônes du crépuscule des années 60. Il fure dans la bande son de nombreuses productions, dont Suicide Squad et la bande annonce des Gardiens de la Galaxie.

  • Dean est impressionné par la voiture de la Guerre. Il s’agit d’une Ford Mustang Fastback rouge de 1965, soit un clin d’œil à la Bible. En effet, selon le Livre des Révélations, la Guerre chevauchera un cheval rouge. 

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3. SEULS SUR LA ROUTE
(FREE TO BE YOU AND ME)

Résumé :

Dean et Castiel recherchent l’Archange Raphaël, car celui-ci sait peut-être où se trouve Dieu. Cette piste se révèle infructueuse. De son côté, Sam est confronté à des Chasseurs le rendant responsable de l’Apocalypse. Après les avoir vaincus, il reçoit la visite de Lucifer, qui lui apprend qu’il a été choisi pour être son Vaisseau.

Critique :

Free To Be You and Me opte pour le pari toujours risqué d’une scission de son intrigue, Après un magistral montage parallèle entre les deux frères (le tout sur le somptueux Simple Man des Lynyrd Skynyrd ), nous suivons en effet leurs trajectoires disjointes et la manière dont ils s’en sortent finalement plutôt bien l’un sans l’autre (au moins pour le moment) est un vrai crève-cœur mais cela présente le mérite de surprendre le fan. On apprécie toujors quand des auteurs parviennent à nous prendre à contrepied. On avouera que c’est longtemps le segment Dean qui donne le tempo. Le premier emploi massif de Cas comme personnage comique, via son côté décalé parmi les Humains, s’avère une totale réussite. Les différentes scènes sont franchement hilarantes, avec un Misha Collins toujours parfait dans les nombreux registres de son si riche alter ego. La révélation de Raphaël constitue un impressionnant point d’orgue, d’autant que pointe déjà la détestation entre lui et Cas. Le segment Sam brille moins, car plus conventionnel, notamment avec un début de romance vraiment cliché.

Mais l’irruption de Lucifer en personne, même si pas tout à fait imprévisible, bouleverse totalement la donne, nous offrant une confrontation d‘une intensité surpassant celle avec Raphaël. Pellegrino est de nouveau incroyable mais Padalecki parvient à lui donner la réplique d’une manière convaincante, ce qui constitue déjà un bel exploit. Le Malin est un manipulateur de première classe, on aime ça. Les Archanges constituent décidément un atout maître pour Supernatural, d’autant que le parallèle établi entre les fratries angéliques et celles de leurs vaisseaux de chair coùpose une grande idée des scénaristes, achevant de boucler le décor de la saison et d’apporter toute une cohérence au premier segment de la série. Le programme acquiert tardivement une forme davantage feuilletonnesque, à l’image de Buffy, Angel ou, dans une moindre mesure, les X-Files, avec une réussite au moins équivalente. Les dialogues savoureusement référencés répondent toujours à l’appel, (des Tortues Ninja à à Kolchak), de même qu’une bande son toujours aussi délectable :

Anecdotes :

  • Eat it, Twilight s’exclame Dean quand il trucide le Vampire. La sortie du deuxième film de la saga devait avoir lieu quelques semaines après la diffusion de l’épisode.

  • You were wasted by a teenage mutant ninja angel ? interroge Dean, quand cas lui apprend qu’il a été tué par Raphaël. Raphaël est en effet l’une des Tortues Ninjas, groupe reprenant les noms d’artistes de la renaissance : Michelangelo (Michel-Ange), Leonardo (Léonard de Vinci), Raphael (Raffaello Sanzio) et Donatello (Donato di Niccolò di Betto Bardi dit « Donatello »).

  • En début d’épisode, lors du montage montrant Sam et Dean chacun de leur côté, on entend Simple Man, de Lynyrd Skynyrd (1973). L’un des plus grands succès de ce groupe, la chason a été utilisées dans de multiples publilcités etentedue dans diverses séries (Les Soprano, My Name is Earl).

  • Quand les Chasseurs apparaissent au bar, on entend Devil Sway, de Swank Quand les Chasseurs partent, on entend Blues Won't Let Me Be, de  Left Hand Frank and His Blues Band

  • Go get her, tiger déclare Dean pour encourager Castiel à aller avec la bien nommée Chastity. Il s’agit d’une réplique culte du Comics Spiderman, prononcée par Mary Jane.

  • Le titre original reprend celui d’une émission de télévision des années 70, où des enfants évoquaient leur relation avec leurs frères et sœurs.

  • En début d’épisode, Dean utilise Bill Buckner comme nom d’emprunt. Il s’agit d’une vedette de baseball des années 70 et 80, demeuré fameux pour une catastrophique erreur de jeu commise en 1986, coûtant un match capital à son équipe, les Mets (New York). Son nom est depuis devenu synonyme de perdant dans la culture populaire américaine.

  • En tant qu’Agent du FBI, Dean utilise le pseudonyme d’Alonzo Mosely, lui-même agent fédéral dans le film Midnight Run. Il désigne Castiel comme étant Eddie Moscone, un autre personnage de ce film.

  • Le policier surnomme Dean « Kolchak » , une référence à la série Dossiers brûlants. En version française, Kolchak devient Buffy.

  • Lindsey est interprétée par Emma Bell, qui a également été Amy en saison 1 de The Walking Dead et Emma Brown lors du remake de Dallas.

  • Chastity est interprétée par Katya Virshilas, qui jouait déjà la Luxure dans l’épisode The Magnificent Seven (3.01).

  • Une scène de sexe entre Lindsey et Sam n’a finalement pas été intégrée à l’épisode. 

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4. APOCALYPSE 2014
(THE END)

Résumé :

Dean est transporté cinq années dans le futur par Zachariah. Celui-ci lui révèle les conséquences de son refus de devenir le vaisseau de l’Archange Michel : Lucifer a triomphé après que Sam ait accepté de devenir son Vaisseau et l’Humanité ait été décimée par le virus Croatoan. Revenu au présent, Dean accepte de faire de nouveau équipe avec Sam, afin de conjurer cette menace.

Critique :

The End est un épisode purement mythologique, ne développant quasiment aucun scénario propre. La balade de Dean dans un futur aussi proche que dystopique se cantonne longtemps à une revue des troupes, ne rentrant que tardivement dans le vif du sujet, à l’inverse de son équivalent quasi identique de Sanctuary. Mais, quand on y parvient, l’on ne s’y ennuie pas du tout, tant ces retrouvailles sont passionnantes, illustrant éloquemment l’impressionnante réalité des personnages, ainsi que la qualité des interprètes. Toutes ces scènes sont passionnantes pour le fan, qu’elles se situent dans le drame ou dans l’humour.

Le Dean du futur évite toute caricature outrancière etnous vaut un beau double numéro de Jensen Ackles.  Son Dean enténébré n’est pas sans évoquer la Buffy alternative et assombrie de The Wish, un épisode finalement assez similaire à celui-ci. Le meilleur demeure toutefois Castiel, hilarant dans la scène du téléphone ou amèrement désenchanté en pseudo Gourou ayant perdu au moins autant la Grace et la Foi que ses « super pouvoirs ». Misha Collins ne cesse de redessiner son personnage, avec toujours le même fascinant talent. Décidément, ce que Castiel/Collins aura apporté à la série tient du prodige. L’épisode ne trouve sa réelle justification qu’avec la magistrale confrontation opposant Dean et Lucifer. Paladecki est très bon, mais malheureusement moins que Pellegrino. Reste un impeccable dialogue et un étonnant costume blanc, à l’effet terrible, assez proche à celui de Luthor Président dans Smallville.

La conclusion allie subtilement la relation fraternelle, le cœur vivant de Supernatutal, et la mécanique des voyages temporels, puisque le voyage même de Dean change la donne. La fratrie se réunifie, ce qui change tout. Surprenant que Lucifer ne l’ait pas vu, mais il est effectivement vraisemblable que son ego étouffe son génie. Un plan étrangement subtil de la part de Zach, sans doute soufflé par l’Archange en personne. On peut aussi se demander pourquoi Michel délègue un sous-fifre et ne daigne pas se déplacer pour un élément aussi crucial du Grand Jeu. S’il se manifestait dans tout le flamboiement de sa gloire et toute l’étendue de sa puissance, Dean ferait sans doute moins le malin. Reste que le moment où celui-ci rejette finalement la proposition est formidable, c’est tellement lui. Casting amusant mais anodin, car trop superficiel, de Lexa Doig, figure populaire auprès des fans de série SF et fantastiques.

Anecdotes :

  • Lors de sa diffusion, l’épisode  suscite un polémique chez les fans de la série, certains estimant que qu’il s’agissait réellement du futur, d’autres d’un univers virtuel créé par Zach pour manipuler Dean. Ben Edlund et Eric Kripke ont indiqué qu’il s’agissait d’un futur potentiel, davantage assimilable à un univers parallèle qu’à un voyage dans le temps traditionnel.

  • Le titre original reprend celui d’un tube des The Doors (1967), qui décrit un monde ayant sombré dans la folie, avec des références à l’Apocalypse. La chanson a également été reprise dans le film Apocalypse Now.

  • So, what, you're just gonna walk back in and we're gonna be the Dynamic Duo again ? demande Dean. Le Duo Dynamique est le surnom usuel de Batman et Robin

  • Le décor post apocalyptique de 2014 réutilise l’un des plateaux du film Watchmen (2009). Jeffrey Dean Morgan (John Winchester) y interprétait le Comédien.

  • Le cinéma a à l’affiche un film intitulé Route 666, ce qui reprend me titre d’un épisode de la première saison.

  • Onward, Christian Soldiers, cite Zach. Il s’agit d’un hymne chrétien du XIXe siècle, très souvent entonné par l’Armée du Salut.

  • The last thing they need to see is a version of The Parent Trap déclare le Dean alternatif. Ils s’agit du titre d’un film de 1961 (La fiancée de papa en VF), qui raconte l’histoire de deux jumelles séparées par le divorce de leurs parents.

  • Le Dean alternatif ne porte plus son amulette.

  • La voiture avec laquelle Sam arrive en fin d’épisode est une Lincoln Continental de 1975.

  • La scène finale est tournée au même endroit où John et ses fils se séparèrent lors de Salvation (1.21).

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5. IDOLES ASSASSINES
(FALLEN IDOL)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur une série de mystérieux meurtres semblant être commis par de grandes figures de la culture populaire (James Dean, Lincoln…). Ils découvrent toutefois que la coupable est une déesse païenne en provenance d’Europe orientale et en quête de nouveaux adorateurs. Ils l’affrontent alors qu’elle a revêtu l’apparence de Paris Hilton.

Critique :

Après les tumultes marquant la période écoulée, Fallen Idols introduit une respiration bienvenue. Il empêche la surcharge d’un public que l’accumulation de révélations bibliques finirait par blaser, en en revenant aux sources de la saison 1, une démarche parfaitement justifiée par la volonté des deux frères de se retrouver « comme au bon vieux temps ». On renoue donc avec un plaisir entier avec le Dean Don Juan et fou de voitures classieuses (celle du jour peut rivaliser avec l’Impala, c’est tout dire, je crois) et Sammy arrimé à son portable. L’intrigue mystère fidèlement construite de ce point de vue de même que la conclusion sur l’Impala repartant vers de nouvelles aventures au son d’un vieux rock qui poutre massif (Jeff Beck !). Tout comme au bon vieux temps, donc, l’effet joue à plein, d’autant que Cas et même Bobby ont le bon goût de demeurer absents, là aussi comme aux débuts de la série.

 Dans un ensemble empreint d’un humour noir réjouissant et carnassier, le scénario prolonge ce mouvement en renouant avec l’un des meilleurs fils rouges de Supernatural : les dieux païens, propices à l’exotisme, à l’imagination la plus variée, aux égos démesurés et hilarants, mais tous si invariablement obnubilés par les sacrifices humains bien gores (bon, il faut bien crouter). L’intrigue entremêle parfaitement ce thème avec un autre tout aussi inépuisable : le musée de cire. Là aussi on retrouve l’humour dézingué, mais, tout de même, cet endroit mythique suscite toujours un vrai frisson.

 Chasseurs ou pas, on retrouve par moments une intensité digne de son équivalent de l’After Hours de The Twilight Zone, d’autant que les statues sont remarquables de qualité. Suprême raffinement, on trouve également un subtil rapprochement entre les Idoles d’hier et d’aujourd’hui, d’où la constatation d’un éternel humain infantile et guère reluisant. Avec l’antagoniste du jour, on se situe tout à fait dans le sillon de la déesse Média du roman American Gods, la source majeure sur la question. Là où les Dieux antiques s’affirment à travers la résilience, Leshii embrasse pleinement la modernité, par définition changeante et mouvante, en embrassant divers visages déconnectés de la divinité traditionnelle, convergeant davantage vers le Pop Culture et les idoles contemporaines. A travers ce kaléidoscope de visages elle devient à même de mieux embrasser cet éternel besoin d’adoration de l’Humanité, qui s’exprime désormais via de nouveaux vecteurs, du moins en Amérique.

Si Leshii renouvelle agréablement la posture des totems païens, cet épisode hilarant et virtuose (et bien gore, loués soient les Dieux) parachève son succès avec un étonnant défilé de guests, dont on retiendra Paul McGillion (pour les fans de Stargate) ou bien entendu Paris Hilton herself, probablement l’invité le plus improbable de Supernatural, mais qui se révèle épatante, voire assez ébouriffante, dans ce savoureux auto pastiche. Le top demeure néanmoins l’apparition énorme de Bruce Harwood. Découvrir Byers, admirateur pénétré de JFK et des Père Fondateurs se faire ironiquement égorger par Lincoln demeure l’un des meilleurs clins d’œil aux X-Files que la série nous ait offert. En cette cinquième saison la saison connaît réellement un stupéfiant état de grâce, d’autant que les Bros sont de retour. Ils ne sont certes pas comme Ombre, le héros d’American Gods parti à la rencontre des Dieux de l’Amérique, leur vérité est ailleurs, davantage tranchante.

Anecdotes :

  • Au bar, quand Dean appelle Sam, on entend Sixteen, de Lucero. Durant la séquence Soon, on entend Superstition (1973), du groupe de Hard-Rock Beck, Bogert & Appice. Jeff Beck y interprète sa version de cette chanson initialement créée par Stevie Wonder pour la Motown. Elle est reprise dans divers films, dont The Thing et I, Robot.

  • Sam et Dean se présentent comme étant les Agents Bonham et Copeland. John Bonham et Stewart Copeland sont respectivement les batteurs de Led Zep et de The Police. 

  • L’épisode comporte plusieurs références à James Dean et à sa fameuse voiture Little Bastard, à bord duquel ce passionné de vitesse trouva la mort le 30 septembre 1955. Le fait que Little Bastard soit une voiture maudite, occasionnant d’autres graves accidents de 1956 à 1960, est devenue une légende urbaine appartenant à la culture populaire américaine. La légende se bas aussi sur le fait que Little Bastard ait mystérieusement disparu depuis 1960 (et non en 1970 comme l’affirme Dean). En 2005, pour les 50 ans de la mort de James Dean, une prime d’un million de dollars fut offerte à qui pourrait la retrouver, en vain.

  • La traduction de l’espagnol par Sam est exacte, hormis qu’il traduit « moustache » par « barbe ».

  • Quand Leshii déclare : You people used to have old-time religion. Now you have Us Weekly, Dean réplique : I don't know, I'm more of a Penthouse Forum man myself. Penthouse Forum (depuis 1970), publié par les mêmes éditeurs que Penthouse, est un magazine fameux pour son courrier des lecteurs. Ceux-ci y narrent leurs expériences sexuelles les plus marquantes, en commençant toujours par la phrase rituelle : I never thought this would happen to me.

  • See, I'm not a Paris Hilton BFF. I've never even seen House of Wax déclare Dean. Jared Paladecki et Paris Hilton ont tenu l’affiche de ce film de 2005, qui renouvelait l’épouvante traditionnelle des musées de cire.

  • Leshii est un esprit capricieux et cruel de la Nature dans le folklore russe préchrétien. Comme à d’autres reprises, l’église l’a intégré comme l’un des Anges déchus ayant accompagné Lucifer en Enfer, après qu’ils aient été terrassés par l’Archange Michael.  Devenu démon, il se manifeste là où il tombé du Ciel. Leshii et les autres esprits apparentés sont effectivement des changeurs de formes rompus à tromper les humains, mais il s’agit moins de dieux que de cousines des fées de l’Europe occidentale. 

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6. L’ANTÉCHRIST
(I BELIEVE THE CHILDREN ARE OUR FUTURE)

Résumé :

Des meurtres surnaturels sont commis par des farces et attrapes devenus mortels. Sam et Dean découvrent qu’ils sont l’œuvre d’un petit enfant, fils d’un Démon et d’une Humaine. Castiel les prévient qu’il s’agit de l’Antéchrist et que ses immenses pouvoirs seront certainement utilisés par Lucifer.

Critique :

I Believe the Children Are Our Future débute de brillante manière, avec l’amusante running joke des croyances enfantines devenues avérées et causes de morts ou mutilations horribles. On se dit alors qu’après Fallen Idols, on est reparti pour un stand alone de qualité, contre un Monstre de la Semaine bien joyeux. On pense même brièvement au Trickster, d’ailleurs justement cité. Hélas un premier atterrissage s’opère quand une connexion assez maladroite s’opère avec la mythologie de la saison, notamment avec une vision peu stimulante de l’Antéchrist et un Castiel étonnamment dépourvu de finesse (y compris dans l’exécution de son raid). Quand on a un couteau, on ne cause pas. C’est curieux chez les Anges, ce besoin de faire des phrases.  La partie musicale résulte moins marquante qu’à l’accoutumée.

Avec la toute-puissance du gamin on se situe brièvement dans une situation proche du It’s a a good life de Twilight Zone (notamment avec Cas transformé en statuette) mais avec un gosse sympa, ce qui enlève tout piment à la situation.  Avec le recul, la situation préfigure sur plusieurs points le Néphilim de la saison 12, il sera intéressant de vérifier si cela se confirme ensuite. Par ailleurs, le soufflet se dégonfle vite avec un long final tout en dialogues prévisibles et dégoulinants de bons sentiments. On ajoutera à cela un enfant acteur totalement inexpressif et un scénario bottant massivement en touche pour son final, avec l’Antéchrist prenant simplement le large. La ficelle est un peu grosse. Il semble étonnant qu'il faille si peu de temps aux Bros pour localiser la mère, alors que les démons n'y sont pas parvenus depuis des années. On retiendra cependant la prestation très convaincante de l’interprète de celle-ci, sur deux registres bien différents. 

Anecdotes :

  • Le titre original est une citation de la chanson The Greatest Love of All (1986), de Whitney Houston.

  • Le film d’horreur que regarde la baby-sitter est Cujo (1982), l’adaptation d’un roman de Stephen King. Le film fut produit par Robert Singer.

  • Sam et Dean se présentent comme les Agents Page et Plant, soit le guitariste et le chanteur de Led Zep.

  • Le propriétaire du magasin de farces et attrapes représente Siegfried & Roy, un duo de magiciens dont le spectacle fut l’un des plus populaires de Las Vegas durant les années 90. On y trouvait notamment des tigres et des lions, tous blancs. 

  • Kids come in. They don't buy much, but they're more than happy to break stuff. These days, all they care about are their iPhones and those kissing-vampire movies déclare ce propriétaire, un nouvelle référence à Twilight.

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7. JEU D'ARGENT, JEU DE TEMPS
(THE CURIOUS CASE OF DEAN WINCHESTER)

Résumé :

Quand BNobby vieillit brusquement, Sam et Dean sont confrontés à un Sorcier jouant au poker avec des années de vie en guise de mises. Dean perd une partie destinée à racheter la perte de Bobby et devient plus âgé d’une cinquantaine d’années. Sam va alors tenter à son tour de battre l’astucieux sorcier.

Critique :

La parenthèse dans la (re)lecture du Livre des Révélations se poursuit avec The Curious Case of Dean Winchester, après Fallen Idols. Mais la saison insuffle une diversité, car là où le précédent opus en revenait aux premiers temps de Supernatural, on renoue ici avec la période actuelle, avec la présence d’un Bobby handicapé et un récit davantage décalé, tout en se maintenant dans un entre-deux avec un épisode classique. Les antagonistes du jour séduisent eux-aussi par leur singularité, le couple apparaissant davantage complexe et moins manichéen que les adversaires habituels des Frères Winchester. Ils se voient de plus incarnés par des acteurs de grand talent. Les amateurs de Sanctuary pourront d’ailleurs reconnaître Abby en Pascale Hutton, et ceux de Californication le réalisateur du film porno Vaginatown en Hal Ozsan. Chadd Everett excellent également dans le rôle du vieux Dean Winhester, avec clairement tout un travail effectué sur le jeu de Jensen Ackles.

L’intrigue se montre astucieuse et en définitive bien plus ludique qu’un Casino Royale, tout en renouant avec le thème récurrent de la littérature Weird West assimilant les joueurs de cartes professionnels à des sorciers manipulant la destinée. C’est également le cas dans le formidable jeu de rôle que forme Deadlands, idéal pour découvrir ce type d’univers davantage populaire aux USA qu’en Europe. Sera Gamble et Jenny Klein ont bien entendu l’habilité d’aller au-delà du simple mistigri des années perdues et retrouvées, pour souligner la force des liens existant entre les Bros et leur authentique père d’adoption que représente Bobby. Elles ne peuvent cependant éviter tout à fait une certaine impression de déjà-vu autour du thème du sacrifice, chacun des membres de la famille Winchester finissant tôt ou tard par se sacrifier pour un autre. Le scénario du jour ne constitue en définitive qu’une nouvelle version de ce thème récurrent de la série.

Anecdotes :

  • Quand Dean interroge le barman à propos du poker, on entend I Want All My Money Back, de Lonnie Brooks. Quand Dean rencontre Patrick, on entend Early Blues, de Bear Cat Philips.

  • Le titre original est un clin d’œil à la célèbre nouvelle The Curious Case of Benjamin Button, de F. Scott Fitzgerald (1922). Celle-ci raconte l’histoire d’un homme né vieillard et rajeunissant ensuite au lieu de vieillir. La version cinéma, avec Brad Pitt dans le rôle-titre, est sorti aux USA le 25 décembre 2008, soit moins d’un an avant la diffusion de l’épisode.

  • En début d’épisode une femme est aperçue en train de lire un exemplaire de Weekly World News, tabloïd célèbre pour ses unes sensationnalistes et paranoïaques, présentant comme réels des faits relevant du Fantastique ou de la Science-fiction. La revue a cependant cessé de paraître deux ans avant la diffusion de l’opus (1979-2017). Passée dans la culture populaire, américaine, elle a été référencée à plusieurs reprises dans Supernatural. Inversement la revue s’est amusée à présenter comme avérés des épisodes de Supernatural ou des X-Files.

  • La maladie que Patrick communique à Sam par magie est la gonorrhée, infection des organes génito-urinaires plus connue sous le nom de blennorragie et mortelle dans les cas les plus graves.

  • Dean déclare à Bobby que le tuer est sur sa Bucket List. Expression américaine passée dans le français oral, une Bucket List est une liste de choses à accomplir avant sa mort. Elle trouve dans son origine dans le film The Bucket List (2007), encore récent lors de la diffusion de l’épisode en 2009. Deux malades devant bientôt mourir, interprétés par Jack Nicholson et Morgan Freeman, écrivent une telle liste et entreprennent de la réaliser.

  • Jared Padalecki est un passionné de poker et a remporté un tournoi canadien opposant des célébrités en 2006.

  • On apprend ici que Dean a 30 ans. Jared Padalecki et Jensan Ackles ont tous deux un an de plus que leur personnage.

  • Let's go, Ironside, déclare Dean à Bobby quand ils quittent le motel. Il s’agit d’une référence à la série Ironside (L'Homme de fer, 1967-1975), dont le héros Robert T. Ironside (Robert T. Dacier) est en fauteuil roulant.

  • Jenny Klein est ici créditée pour la première fois comme co-auteure d’un scénario de la série. Elle a en effet débuté sur Supernatural comme assistante d’écriture, chargée de la documentation sur les diverses créatures folkloriques évoquées au fil des épisodes. Tout en conservant cette casquette, elle va ponctuellement écrire quelques intrigues, jusqu’en saison 9 où elle viendra une scénariste à part entière de Supernatural. A la fin de la saison 11 elle quitte toutefois le programme, pour mener ses propres projets. Le personnage de Jenny Klein (7.05 et 8.22) est nommé ainsi en son honneur.

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8. TÉLÉPORTATION
(CHANGING CHANNELS)

Résumé :

Le Trickter joue un nouveau tour aux frères Winchester en les projetant dans TVland, l’univers des jeux et séries télévisés. Sam et Dean doivent jouer le jeu pour passer d’un programme à l’autre, en espérant parvenir à trouver la sortie. Ils prennent le Trickster à son propre piège et découvrent alors sa véritable identité.

Critique :

L'éblouissant Changing Channels reste d'abord l'occasion d'une déferlante d'hilarants pastiches d'émissions et de de séries télévisées, revus et corrigés à la moulinette Supernatural. Tous s’avèrent aussi cinglants qu’imaginatifs, on se régale comme jamais. On retient particulièrement la sitcom et son générique d'anthologie, ou Grey's Anatomy (le guilty pleasure de Dean), mais tous seraient à citer. Certes, en soi le scénario n’est pas totalement novateur, des idées très similaires peuvent se retrouver dans des films comme Pleasantville (1998) ou, davantage encore, Telemaniacs (1992). Mais l’épisode a le mérite de cibler ses satires avec une parfaite efficacité. Le fait que Jensen et jared ne parodient pas directement les personnages des autres programmes, et jouent plutôt les Bros les caricaturant apporte tout un niveau d’humour supplémentaire.

Du délire de premier choix (seul The French Mistake se situera à cette altitude), mais pas seulement car derrière l'humour, une vérité glaçante se fait jour : tout ceci constitue une machinerie mentale destinée à forcer les Bros à jouer leurs rôles vis à vis des Archanges antagonistes, à force de les écœurer d'en interpréter d'autres. Un cauchemar sans fin, où l'alliage de drôlerie de d'angoisse produit un effet extraordinaire, décidément la télévision sert bien à accaparer les temps de cerveau disponibles. Hilarant, tordu et mortel, on n'est évidemment pas surpris de retrouver notre Trickster aux manettes avec son humour toujours aussi corrosif, doublé d’une troublante sagesse.

 Des retrouvailles électriques (Richard Speight toujours génial) pimentées par une nouvelle mésaventure de Cas. Là on rigole doucement, parce que le Castiel qui cranait en début de saison (Le Seigneur m'a fait revenir et m'a amélioré, je pars le retrouver) n'arrête pas de déguster méchamment d'épisodes en épisodes, cela en devient une running joke. Tout de même, on se dit vaguement que c'est étrange que le Trickster, aussi, puissant soit-il, dispose aussi facilement d'un Angel of the Lord. Bizarre.

Et effectivement Changing Channels achève de nous tuer avec une effarante seconde partie où explose la révélation : le Trickster, l'Embrouilleur, le Magicien n'est autre que l'Archange Gabriel ! Celui de la Visitation ! (accessoirement réellement Saint Patron des transmissions, de l'Internet et de la télévision, comme quoi tout se tient). Une magistrale conclusion en forme de coup de poing, que l'on s'en veut de ne pas avoir anticipé. Un bel exemple d’opus totalement décalé mais en définitive pleinement rattaché à la Mythologie de sa série. Le seul regret demeure l'absence des X-Files et de Buffy, parmi les parodies, mais Supernatural se rattrapera par la suite.

Anecdotes :

  • Les paroles de Together, la chanson du générique de la sitcom Supernatural, sont :

Town to town, two-lane roads

 Family biz, two hunting Bros -

 Living the lie, just to get by.

 As long as we're movin' forward

 There's nothing we can't do

 Together we'll face the day

 You and I won't run away

 When demons come out to play

 Together we'll face the day!

  • Le ton très ampoulé de Dr. Sexy, M.D. évoque celui de la série médicale Grey’s Anatomy. Il en va de même du surnom Dr. Sexy, qui ramène au Dr. « McDreamy » Shepherd, interprété par Patrick Dempsey, ou de l’hôpital Seattle Mercy Hospital, alors que celui de Grey’s Anatomy se nomme le Seattle Grace Hospital. Grey’s Anatomy (ABC) était alors une série rivale de Supernatural (CW) sur la case horaire du jeudi soir.

  • Dans l’épisode The Monster at the End of This Book (4.18), Dr. Sexy, M.D. était évoqué comme l’une des raisons de l’arrêt de la publication des livres Supernatural, car le public préféra cette série de romans à l’eau de rose.

  • Plusieurs des personnages rencontrés ont également des équivalents dans Grey’s Anatomy. Interprété par Jeffrey Dean Morgan, Denny Duquette (qui apparaissant à l’interne Izzie) est ici figuré par Johnny Drake.

  • Grey’s Anatomy partage avec Supernatural un grand intérêt porté à sa bande-son. A peu près tous les épisodes y sont nommés par des titres de chansons. Toutefois les styles musicaux des deux programmes diffèrent très fortement (on va le dire comme ça). Kripke fit appel à Alexandra Patsavas, programmatrice musicale sur les deux séries, afin de créer un fond sonore emblématique de cette tonalité Indie Pop sucrée et tellement délectable propre à Grey’s Anatomy.  On entend notamment Not A Through Street, d’Anya Marina, Something Real de Renee Stahl et I Love to See You Happy, de Robbi Spencer.

  • Alexandra Patsavas, et sa société Chop Shop Music Supervision, ont supervisé la musique de plus de soixante séries télévisées et films, dont Tru Calling, Gossip Girls ou la saga Twilight. "Alex" demeure à ce jour la Surintendante à la Musique de Supernatural, après l’avoir intégré dès son commencement, en 2005. Lorsque Kripke lui communiqua le script du pilote, il l’accompagna de ce commentaire fleuri : And you can take your anemic alternative Pop and shove it up your ass. Dean plays bass thumping, pile driving Zeppelin, and he plays it loud.

  • La question posée à Sam dans le jeu japonais est « Quel est le nom du démon que vous avez préféré à votre propre frère ? ». Celle posée à Dean est « Votre mère et votre père seraient-ils encore vivants si votre frère n’était pas né ? ».

  • La publicité pour Herpexia s’inspire fortement d’une réelle promouvant Valtrex, médicament effectivement destiné à lutter contre l’herpès génital. 

  • Dean est très remonté contre les Procedurals. Les Experts (CBS) était alors une autre série concurrente de Supernatural sur la case du jeudi soir.

  • Le pastiche d’Horatio Caine a été partiellement improvisé par Jensen et Jared. Il est accompagné du véritable indicatif des Experts Miami, qui reprend le Won't Get Fooled Again des The Who (1971).

  • L’épisode a donné lieu a suscité la création d’un mème Internet, où des fans de la série imaginèrent de nombreuses fictions voyant Sam et Dean explorer d’autres séries télévisées.

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9.  LES INCROYABLES AVENTURES DE SAM ET DEAN
(THE REAL GHOSTBUSTERS)

Résumé :

A la demande de Becky, Sam et Dean participent à une convention de fans de la série de romans Supernatural, dont Chuck est l’invité d’honneur. De nombreuses surprises les y attendent, mais ils sont contrariés d’apprendre que Chuck a l’intention d’en écrire de nouveaux. L’hôtel où se déroule la convention s’avère également hanté.

Critique :

At 3:45 in the Magnolia Room, we have the panel, 'Frightened little boy: the secret life of Dean'. And at 4:30, there's 'The homoerotic subtext of Supernatural'.

The Real Ghostbusters souffre d’un mauvais positionnement au sein de la saison, pusique survenant immédiatement après Changing Channels, soit un autre épisode décalé et majoritairement humoristique. D’où un effet de doublon d’autant plus dommageable que nous sommes censés suivre le récit de la marche à l’Apocalypse et non pas une revue des Branquignols. Certes on peut concevoir que Kripke ait estimé difficile d’insérer un récit humoristique après un opus aussi tragique et crépusculaire que Abandon All Hope, mais la narration souffre par ailleurs de quelques défauts intrinsèques. Ainsi, avec le recul, on s’aperçoit que le type de convention représentée ne correspond pas assez à ce que sont devenues celles de Supernatural, avec leurs moments musicaux et le relationnel entre les acteurs et le public. L’effet d’immersion ne fonctionne pas tout à fait et l’on joue de manière moins ludique être la fiction et le réel qu’on ne le fera lors de The French Mistake ou de Fan Fiction.

Mais, malgré ses limites, The Real Ghostbusters demeure un exercice de style très amusant, évidemment destiné avant tout aux fans de la première heure. Les nombreux clins d’œil et références insérés au fil de l’intrigue raviront le public Geek, souvent friand de ce type de jeu de pistes. Par ailleurs, pour classique qu’elle soit, l’intrigue secondaire, sinistre à souhait, autour des esprits résulte très efficace et rendement menée. Mais, surtout, le grand atout de l’opus consiste à ne pas se limiter à un exercice de style et à un défilé réussi de gags Les différents seconds rôles se voient ainsi dotés ‘une véritable dimension humaine, laissant percevoir l’humanité au-delà de la caricature du fan. Cela vaut pour de Chuck et Becky, mais aussi pour les épatants Demian et Barnes. Les dialogues entre ceux-ci et les Bros autour du rapport entre les héros et leur public se montrent aussi justes qu’émouvants et dépassent d’ailleurs le seul cadre de la série, pour atteindre une certaine universalité. Les comédiens sont excellents et fonctionnent en parfaite complicité avec des J2 toujours aussi à l’aise dans l’expression des diverses facettes des protagonistes.

Anecdotes :

  • On entend Topsy Turv, de The Bughouse Five, quand Sam et Dean découvrent la convention.  Quand ils font pression sur Chuck pour que celui-ci ne reprenne pas ses publications, on entend Trouble Baby, également des The Bughouse Five.

  • Le titre original reprend celui d’un dessin-animé (1986-1991), lui-même inspiré du célèbre film SOS Fantômes (1984).

  • La véritable première convention de fans de Supernatural, la WinchesterCon, s’est tenue dès octobre 2006, à Nashville. Elles se sont multipliées depuis, avec une forte implication des comédiens et auteurs de la série.

  • L’épisode fut diffusé la veille d’une grande convention se déroulant à Chicago, Salute to Supernatural, à laquelle participa toue l’équipe de la série.

  • Les différents organisateurs de la convention fictive sont joués par des comédiens ayant déjà tenu de petits rôles au cours de la série.

  • La convention fictive se déroule en fait au Stanley Park Pavillon (1911). Celui-ci accueille de nombreux mariages au sein d’un grand parc de roses, dans la périphérie de Vancouver.

  • Oooo, the LARPing's started, s’exclame Becky. LARP est le diminutif habituel pour Live action role-playing game, ou Jeu de rôle grandeur nature en français. Les joueurs, souvent en costumes, incarnent physiquement des personnages d’univers fictifs ou historiques, leurs interactions et actions sont libres , mais encadrées par des règles contrôlées par des arbitres.

  • Sous leur identité de faux Agents fédéraux, les fans reprennent l’habitude de Sam et Dean d’utiliser des pseudonymes de célèbres musiciens ou chanteurs : Agents Lennon et McCartney (Beatles) et Agents Jagger et Richards (Rolling Stones).

  • Demian et Barnes, les fans avec lesquels Sam et Dean s’associent, sont nommés d’après les animateurs d’un important site américain dédié aux séries, Television Without Pity.

  • Demian et Barnes ont valu à l’épisode d’être sélectionné aux Glaad Media Awards de 2010 (prix récompensant la représentation positive de la communauté LGBT). L’épisode Pawnee Zoo, de Parks and Recreation, lui fut néanmoins préféré.

  • I work at Hooters, in Toledo déclare l’actrice jouant Leticia. Hooter est une grande chaine de fastfood, connue pour les tenues très suggestives de ses serveuses.

  • Crowley est ici évoqué pour la première fois, comme étant le démon à qui Bela Talbot a réellement remis le Colt.

  • Depuis 2016, Rob Benedict (Chuck) et Richard Speight Jr. (le Trickster) animent la très amusante web série Kings of Con, décrivant le monde particulier des Conventions à partir de leur expériences sur celles de Supernatural. De nombreux acteurs de la série y réalisent des caméos, dont le duo vedette. Con Man, autre web série sur le sujet, est également développée par Alan Tudyk et Nathan Fillion (deux grands anciens de Firefly) depuis 2015. 

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10. LES FAUCHEUSES
(ABANDON ALL HOPE…)

Résumé :

Sam et Dean récupèrent le Colt de la part de Crowley, maître des Démons des Carrefours. Celui-ci s’oppose à Lucifer, car l’Apocalypse menace son négoce. Espérant pouvoir abattre Lucifer, le clan Winchester passe à l’attaque, mais l’affrontement vire à la catastrophe. Jo et Ellen meurent, tandis que le Diable se révèle immunisé contre le pouvoir du Colt. Lucifer parvient également à libérer le Quatrième Cavalier, soit la Mort en personne.

Critique :

Abandon All Hope demeure sans aucun doute l’un des sommets d’une série dont il constitue mon épisode préféré. L’épisode est littéralement plein à ras bords de scènes intenses, à en donner le tournis. Le retour du Colt produit tout son effet d’autant qu’il est introduit au cours d’une scène absolument jouissive marquant l’entrée en lice de l’immense Mark Sheppard, un nouveau casting majeur pour Supernatural, rehaussant encore l’univers de la série, tout comme Misha Collins jadis. Crowley se montre instantanément irrésistible de ruse, de cynisme et de drôlerie (mais aussi de violence implacable), un vrai récital pour l’acteur, qui apportera également immensément à la saison suivante. La réunion de l’ensemble du « clan Winchester» élargi apporte un solennité particulière à l’action, même si l’humour demeure comme toujours présent (joli râteau pour Dean). La photo famille renforce ce sentiment, elle reste d'ailleurs l’une des images clefs du show, à mon sens. Evidemment elle annonce déjà le drame à venir, on devine tout de suite qu’il y aura un avant et un après.

L’épopée héroïque et désespérée en résultant puise ses sources dans divers mythes, dans la meilleure tradition de Supernatural mêlant mythologie et décorum de l’Amérique rurale profonde. Tout ce long quasi plan séquence se caractérise par une vibrante mise en scène de Philip Sgriccia, perpétuellement inspiré ainsi que par une interprétation toujours bouleversante. Les faits d’armes se succèdent de même que les confrontations incandescentes, jamais Supernatural n’aura été aussi épique. On retiendra l’intervention de Meg, toujours aussi délurée (décidément tout le monde est là aujourd’hui, Castiel/Meg c’est toujours fun) ou le face à face entre Castiel et Lucifer, avec une rencontre entre deux grands acteurs tenant toutes ses promesses. Mais ce sont bien les adieux déchirants de Jo et Ellen, partant en vraies héroïnes, qui passent au premier plan. L’émotion se ressent toujours aussi fortement, même après de multiples visionnages. Il y a aussi beaucoup de choses qui passent entre Jo et Dean, du regret entre deux vies s’étant croisées mais jamais rencontrées. Tout ceci pourrait devenir mélo, mais c’est tout le contraire qui survient.

L’échec du Colt, certes pas tout à fait imprévisible, s’avère magistral, rarement une série se sera montrée aussi cruelle envers ses protagonistes ! L’avènement de Death conclue idéalement ce drame passionnant, un personnage envers lequel la réputée rustique Supernatural se montrera d’une grande subtilité. Un épisode de haut vol.

Anecdotes :

  • Lors de la scène chez Crowley, on entend Everybody Plays the Fool, de The Main Ingredient. Chez Bobby, on entend Oye Como Va, de Santana.

  • Le réalisateur Jim Michaels a indiqué que l’explosion fut bien plus importante que prévue et endommagea une bonne partie du plateau, avec un coût de 20 000 dollars pour la production

  • So. The Hardy Boys finally found me. Took you long enough déclare Crowley. Les frères hardy sont les héros d’une série de romans à énigmes destinés à la jeunesse et écrits par Franklin W. Dixon. Par la suite il désignera souvent les Winchesters par « The Boys ».

  • Après avoir été annoncé lors de l’épisode précédent apparaît ici pour la première fois. Interprété par le savoureux Mark Sheppard, il va devenir très populaire auprès des fans pour son humour à froid et sa ruse. D’antagoniste, le futur Roi de l’Enfer va progressivement devenir un allié des Frères Winchester, auxquels l’associent l’opposition à Lucifer et une certaine forme d’affection.

  • Crowley est aussi le nom d’un démon dans De bons présages, roman de Neil Gaiman et Terry Pratchett, racontant également la marche à l’Apocalypse judéo-chrétienne (1990). Aleister Crowley fut également un important occultiste de l’ère victorienne, dont la personnalité influença de nombreux groupes de Rock, dont Led Zeppelin.

  • Fils de W. Morgan Sheppard, grande figure de la Royal Shakespeare Company, Mark Shepard est apparu dans un très grand nombre de séries. Il y interprète souvent de mémorables méchants, dont l’Incendiaire des X-Files, Walker dans Medium, Badger dans Firefly, Ivan Erwich dans 24h Chrono, etc. Sheppard est également un musicien professionnel, assurant les percussions dans plusieurs groupes, mais aussi lors des conventions de Supernatural.

  • Carthage, dans le Missouri, était déjà le lieu où se déroulait l ‘épisode Metamorphosis (4.04).

  • Okay, Huggy Bear. Just don't lose him déclare Dean quand Sam lui annonce avoir découvert où est Crowley. Il s’agit d’un clin d’œil à l’informateur de Starsky et Hutch, Huggy les bons tuyaux en version française (1978-1979).

  • L’appareil photo de Bobby est un Asahi Pentax Spotmatic, commercialisé entre 1964 et 1976. Cet appareil a été très apprécié des Beatles, qui prirent plusieurs photos de leurs tournées avec lui .

  • Jo meurt très exactement de la même manière que son père, selon ce qu’avait décrit le démon possédant Sam dans Born Under a Bad Sign (2.14).

  • Pour la première fois Castiel est surnommé Clarence par Meg (Lucifer's gonna take over Heaven. We're going to Heaven, Clarence), d’après l’Ange débutant du film de Capra It's a Wonderful Life (1946). Cela se réitérera à plusieurs reprises par la suite.

  • And Dean. Kick it in the ass... Don't miss déclare Ellen à Dean en forme d’adieu. Kick it in the ass était la phrase fétiche de Kim Manners. L’actrice Samatha Ferris a indiqué que ces mots n’étaient pas inscrits au script, mais qu’un caméraman lui demanda à la dernière minute de les insérer. Cela suscita une grande émotion dans toute l’équipe de tournage.

  • Lucifer révèle qu’il est l’une des seules cinq entités dans toute la Création à ne pouvoir être tuée par le Colt. Cette liste a depuis fait l’objet d’un débat chez les fans. Une thèse traditionnelle est qu’il s’agit de Dieu et des quatre Archanges, mais une autre estime que les Archanges forment un tout et qu’il faut y ajouter Dieu, la Mort elle-même, les Ténèbres (Amara en saison 11) et une cinquième mystérieuse entité encore à découvrir, peut-être l’entité cosmique régnant sur le Néant (saison 13).

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11.  VOL AU-DESSUS D’UN NID DE DÉMONS
(SAM, INTERRUPTED)

Résumé :

Sam et Dean sont appelés à la rescousse par un ancien Chasseur quand une série de morts mystérieuses survient dans une institution psychiatrique. Afin de mener l’enquête, ils s’y font interner, épreuve qui va déstabiliser les deux frères. Ils parviennent néanmoins à vaincre la Wraith se nourrissant de cerveaux humains après avoir maquillé ses meurtres en suicides.

Critique :

Il était malaisé de succéder au chef d’œuvre représenté par Abandon All Hope. Judicieusement la série opte pour marquer une pause dans sa Mythologie avec Sam Interrupted, un stand alone solide et de qualité. Evidemment ce récit donne une impression de déjà-vu puisque l’on retrouve un huis clos et des ressorts narratifs très proches de l’épisode carcéral Folsom Prison Blues (2-19). Si l’originalité n’est donc pas tout à fait au rendez-vous, le choix d’un asile psychiatrique correspond beaucoup mieux au Fantastique et à la série qu’une prison lambda, avec cette impression de résider à la frontière ténue et mouvante existant entre les réalités. De manière plus prosaïque, on y retrouve les hurlements que poussent les victimes sans que personne ne s’en inquiète. Ceci joue avec éclat, dès la remarquable introduction, anxiogène comme rarement et n’étant pas sans évoquer l’ami Tooms aux amateurs des X-Files.

Le grand atout de l’épisode réside dans sa facultés à parfaitement les exploiter les diverses potentialités de l’endroit : humour des Bros se faisant interner en racontant leur véritable histoire (après un hiatus de près de deux mois au tour des Fêtes, il s’agit aussi d’un astucieux moyens de rafraichir la mémoire du public) ou de Dean en roue libre, dinguerie des membres du club, moments gores bien costauds, avis pertinents du psy sur la relation fraternelle, mais aussi, bien entendu, les frères pris à leur piège et sombrant eux aussi dans l’Antre de la Folie. Cet aspect est remarquablement amené, un épisode à part dans cette série comptant nombre d’épisodes horrifiques ou hilarants, mais rarement des authentiquement dépressifs (bon, on reste loin du Normal Again de Buffy). Le coup à la Sixième Sens m’a vraiment possédé. Comme tout épisode réussi de ce genre, on trouve un Monstre de la Semaine bien gratiné, avec une dame vraiment perverse et pleine d’esprit comme on aime. Terrifiante, aussi. Un régal, avec une excellente Lara Gilchrist. Joli casting également avec Jon Gries, le Broots du Caméléon, tout à fait convaincant en Chasseur usé sous le harnais.

Anecdotes :

  • Le titre original est inspiré du best-seller Girl, Interrupted (1993), où l’auteure Susanna Kaysen relatait son expérience de patiente dans un institut psychiatrique, durant les années 60. Le livre a été adapté en film en 1999, avec Winona Ryder dans le rôle principal (Une vie volée, en VF). Misha Collins y effectue une brève apparition.

  • Alex et Eddie, les pseudonymes du jour de Sam et Dean, sont en fait les prénoms du guitariste et du batteur de Van Halen, également deux frères.

  • L’infirmière Foreman est surnommée Nurse Ratched par Dean, un clin d'oeil à Vol au-dessus d'un nid de coucous (1975). L'épisode comporte plusieurs références à ce film, ainsi qu'à Orange mécanique.

  • Lara Gilchrist (Foreman) jouait déjà Holly Parker dans l'épisode Scarecrow (1.11).

  • La scène du "Pudding" était initialement destinée à Sam, mais Dean le remplaça à la dernière minute, car convenant mieux à son caractère. Jensen a indiqué lors d'une convention que s'exclamer "Pudding !" était devenu un rituel sur le tournage, dès lors que survenait un évènement inattendu.

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12. L'APPRENTI SORCIER
(SWAP MEAT)

Résumé :

Gary, jeune nerd à la vie difficile, utilise un sortilège afin d’échanger son esprit avec celui de Sam. Grâce à son physique désormais bien plus séduisant, il connait de nombreux succès tout en s’’ssayant à la Chasse avec Dean. Sam doit faire face à une existence autrement plus ennuyeuse. D’abord amusante, l’affaire vire au tragique quand il s’avère que Gary et ses amis sont manipulés par un Démon.

Critique :

Importante déconvenue que Swap Meat. Aligner un second épisode déconnecté de la trame centrale était déjà périlleux, mais, surtout, le thème de l’échange de corps compte parmi les plus rebattus qui soient. Les Avengers y avaient déjà eu droit, mais aussi Buffy, Mulder, SG-1 etc. Un marronnier dans toute sa splendeur c’autant plus grave qu’il développe une médiocre résonnance de ce qui constitue le fil rouge de la saison, les Bros en tant que Vaisseaux de cher des Archanges. De plus l’épisode n’en tire pas grand-chose, hormis des situations à l’humour facile et vitre très prévisibles. Pour remplir, on ajoute un démon histoire de faire bon poids, mais le procédé apparaît plus mécanique qu’autre chose. Le démon aussi n’accomplit que de l’ultra classique, y compris son exorcisme. L’absence de Castiel s’avère particulièrement pratique, lui qui aurait immédiatement perçu l’embrouille, quelle chance !

De plus l’acteur jouant le jeune prodige irrite rapidement par ses poses exagérées, idem pour ses copains. Le Trio n’a pas l’humour de celui de Sunnydale, il est simplement ennuyeux et stupide, sans aucun dialogue pétillant Son seul atout consistait à permettre une fin horrifique, mais au contraire on a un fin pesamment morale, à chacun son dû, il faut vivre pleinement sa vie, il y aura toujours un lendemain, etc. .  Peut-être eut-il été plus judicieux d’organiser cet échange entre les deux frères, en l’état on a un coup pour rien. Jared tire son épingle du jeu, joue efficacement son double rôle, après une autre belle performance dans Sam Interrupted. L’un des rares épisodes de Supernatural demeurant difficile à visionner jusqu’à son terme.

Anecdotes :

  • Quand Dean écoute les messages téléphoniques, c’est la voix de Sam que l’on entend, alors-même qu’il est dans le corps de Gary.

  • Quand Sam examine les affaires de Gary, on remarque un exemplaire de Busty Asian Beauties, le magazine préféré de Dean. Il s’agit de même exemplaire que celui que Dean avait dans la station-service lors de Lazarus Rising (4-01).

  • La chanson appréciée par Gary dans l’Impala et nettement moins par Sam est Rock and Roll Never Forgets de Bob Seger & the Silver Bullet Band. La chanson entendue au bar lors de la scène entre Gary et Crystal est I Got More Bills Than I Got Pay, de Sonny Ellis. Quand Dean et gary passent commande on entend Got My Wings, Hazy Malaze.

  • Welcome back, Kotter déclare Dean quand Sam lui demande de baisser le son. Il s’agit du titre d’une sitcom dont le héros Gabe Kotter est professeur dans un lycée où l’on retrouve toutes les tensions sociales et raciales des années 70. John Travolta y fit ses débuts (ABC, 1975-1979).

  • And the Freaky Friday crap? demande Sam. Freaky Friday (Un Vendredi dingue) est un roman humoristique très populaire aux USA, racontant comme une ado rebelle se réveille un jour dans le corps de sa mère. Il a été adapté trois fois au cinéma (1976, 1995 et 2003). 

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13. LE RETOUR D’ANNA
(THE SONG REMAINS THE SAME)

Résumé :

Anna s’efforce de tuer Sam pour empêcher qu’il ne devienne le Vaisseau de Lucifer, mais Castiel le protège. Anna se rend alors en 1978, afin de s’en prendre à John et Mary. Castiel, et les deux frères essaient de la contrer, mais elle parvient à tuer Sam. L’Archange Michel se manifeste alors et détruit Anna avant de ressusciter Sam. Dean refuse malgré tout de devenir son Vaisseau.

Critique :

The song remains the same marque le retour aux affaires, après une incartade de deux épisodes. On renoue plaisamment avec le côté Retour vers le futur, un procédé toujours aussi efficace, même si l’on se rapproche ici davantage de Terminator ! Cette histoire de tueur (tueuse) invincible revenant dans le passé pour empêcher une naissance, lorgne tout de même pas mal sur les Connor mère et fils. On retrouve avec joie les toujours excellemment interprétés Mary et John (Mat Cohen s’avère absolument remarquable en Michael). L’Archange du Premier Rayon se révèle enfin, lors d’une scène effectivement particulièrement marquante. Le panorama des différents joueurs en présence se complète, de même que l’historique tourmenté de la famille Winchester. Tout ceci fonctionne selon une mécanique bien huilée, mais l’ensemble pâtit néanmoins du triste sort échu à Anna.

 Les retrouvailles se voient gâchées par cette trahison voyant cette adorable Ange si humaine basculer sans explication dans le côté obscur, travestie en tueuse de bas étage. Le procédé n’apparaît guère glorieux, même si les meilleures scènes de l’épisode sont effectivement à verser au profit d’Anna, toujours portée par un évanescente et irrésistible Julie McNiven : l’amusante séquence onirique, la confrontation si tendue avec Castiel ou l’impressionnant combat avec Mary. Tout cela est balayé par la mort d’Anna, sans doute l’une des plus épouvantables de la série, ce qui n’est pas peu dire. On comprend que l’on grossit le trait pour noircir Michel (qui n’agit déjà guère différemment d’Azazel), afin d’achever de justifier le combat solitaire des Winchester contre l’ordre divin. On ressort fugacement Anna du placard uniquement dans un but grossièrement fonctionnel, c’est bien décevant. On regrette aussi de ne pas en savoir davantage sur son passé avec Castiel. Et puis après Ellen et Jo encore récemment on trouve que décidément Supernatural s'acharne sur ses personnages féminins.

Anecdotes :

  • Quand Anna se matérialise dans le passé, on aperçoit une affiche promotionnelle pour le film Grease. Celui-ci est effectivement sorti le 16 juin 1978.

  • Quand Anna arrive en 1978, on entend The Creeper, de Molly Hatchet. Durant le rêve de Dean, on entend Cherry Pie, de Warrant. Cette chanson de 1990 est devenue un classique du Rock, mais est également contestée pour son contenu parfois perçu comme sexiste.

  • Le titre original reprend celui d’un tube de Led Zeppelin, issu du mythique album Houses of the Holly (1973). Jensen Ackles a également participé à l’épisode du même titre de Dawson's Creek.

  • L’épisode comporte plusieurs références aux films Retour vers le Futur et Terminator.

  • Le titre de l’épisode était initialement Back to the Future II, mais il fut abandonné pour des raisons de droits.

  • Avec le pilote de la série, cet épisode est le seul où les frères Winchester et leurs parents apparaissent tous la quatre dans une même scène. 

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14. PASSIONS DÉVORANTES
(MY BLOODY VALENTINE)

Résumé :

Quand des amoureux s’entredévorent, Sam et Dean suspectent d’abord un Chérubin. Mais ils comprennent ensuite qu’ils affrontent l’un des Quatre Cavaliers, la Famine. L’adversaire s’avère particulièrement puissant et Sam va devoir recourir à ses pouvoirs démoniques pour le vaincre. Dean et Bobby doivent ensuite l’enfermer jusqu’à ce qu’il se soit purgé.

Critique :

My Bloody Valentine, ou la passe de trois permettant de s’offrir une soirée thématique avec le DoubleMeat Palace de Buffy et le Hungry des X-Files, le tout devant deux litres de soda pour faire passer les chips qui ne passent pas sur les cacahuètes, qui ne passent pas sur les biscuits, qui ne passent pas sur les tapas, etc. parce que, non, la bouffe, ce n’est pas macabre, certainement pas. Malgré cette bienheureuse fusion avec votre canapé, l’opus du jour souffre de quelques faiblesses. Ainsi toute la première partie avec le Chérubin allie certes avec succès le Gore et l’humour absurde, tandis que les vannes gays autour de Dean résultent toujours aussi drôles. Mais il s’agit d’un vaste prologue finissant par scinder le récit en deux, au détriment de l’action principale. Indice caractéristique, pour regagner le temps perdu le récit a recours à l’une de ces accélérations artificielles auxquelles recourent les scénaristes dans cette situation, avec un Castiel tirant d'un coup toute la résolution de l’énigme autour de Famine. Au-delà de ce virage expéditif on regrette que l’intrigue en revienne une énième au sang de démon de Sam, sujet déjà exploré maintes et maintes fois par le passé et qui ne peut désormais que résulter répétitif, dans ses enjeux comme dans ses procédés.

On a envie (faim) de nouveauté d’autant que le portrait de Famine se suffit à lui-même pour susciter une véritable sidération chez le spectateur. En effet l’opus joue et gagne toute sa réussite sur le développement de cette entité particulièrement sinistre et morbide à côté mêle la Guerre fait figure d’aimable plaisantin. L’Entropie demeurera toujours plus terrifiante que la Chaos, par son inéluctabilité autodestructrice. Porté par la formidable composition de James Otis et par une intrigue astucieusement ordonnancée afin de mettre en valeur son néant avide, Famine va demeurer le plus marrant des Cavaliers, jusqu’à l’arrivée de la Mort. Le jusqu’au-boutisme du personnage justifie la vision de l’épisode, il en va de même des scènes de dérèglement profond et horrifique, aussi bien chez les Humains que chez Castiel, d’abord amusant ensuite devenu profanateur. Si l’épisode met du temps à trouver son sujet, sa noirceur l’habite d’une force encore redoublée par la conclusion d’un Dean désespéré et confronté à son propre néant, comme Buffy a pu l’être jadis après son propre retour post-mortem. Rarement le panorama de sa série aura été aussi sombre, tandis que Lucifer continue à tisser sa toile dans les coulisses. La mise en scène se montre particulièrement soignée, avec une tonalité en rouge idéalement choisie.

Anecdotes :

  • Le titre orignal reprend celui d'un classique du Slasher Movie (Meurtres à la St-Valentin, 1981). Jensen Ackles participa à son remake 3D en 2009, le film connut un grand succès public.

  • Go ahead. Unleash the kraken. See you tomorrow morning déclare Sam. La célèbre adresse de Zeus à Poseïdon dans le film Clash of the Titans (1981) est passée dans la culture populaire américaine.

  • Sam et Dean se présentent comme étant les Agents Marley et Cliff, un clin d'œil aux stars du Reggae Bob Marley et Jimmy Cliff.

  • La mallette de Dan contenant des âmes humaines est un clin d’œil au film Pulp Fiction. Une valise au mystérieux contenu lumineux a stimulé l’imagination des fans.  La thèse la plus populaire est que l'âme du gangster Marsellus Wallace s'y trouvait.

  • La voiture de Famine est une Cadillac Escalade noire. Selon le Livre des Révélations, Famine chevauche en effet un cheval noir.

  • Le restaurant de la franchise fictive Biggerson’s est le même que celui où Sam et Dean gagnaient un chèque lors de l’épisode Bad Day at Black Rock (3.03). Les Biggerson’s apparaissent de temps à autres tout au long de la série. 

  • L’épisode se plaçant dans une optique judéo-chrétienne, Cupidon n’est pas ici un Dieu païen, fils de Vénus, mais un Chérubin. Castiel les désigne comme des Anges de troisième classe (Technically it's a cherub, third-class). Effectivement, dans la hiérarchie céleste traditionnelle issue de la théologie chrétienne, les Chérubins constituent le huitième des Neuf Chœurs angéliques. Ils partagent le troisième degré avec les Séraphins et les Trônes. En tant qu’Ange à part entière, Castiel figure au premier degré, aux côtés des Principautés et les Archanges.

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15. LES MORTS-VIVANTS
(DEAD MEN DON'T WEAR PLAID)

Résumé :

Dans la petite ville où réside Boby les morts reviennent à la vie, et retrouvent paisiblement à la vie. Cela survient également à la propre épouse de Bobby, ayant oublié les circonstances de sa mort. Les frères Winchester arrivent sur les lieux et découvrent que les morts vivants deviennent agressifs, devenant de classiques zombies. Ils préviennent Bobby, mais celui-ci refuse d’en finir avec son épouse.  Ils vont recevoir l’aide du Shérif Jody Mills, face à ce complot mené par Death aux ordres de Lucifer.

Critique :

Dead Men Don't Wear Plaid constitue l'un des hélas trop rares épisodes centrés sur Bobby. Le portrait du personnage, de son historique et de son environnement (le bout du monde, au fond du Kansas, à gauche) s'avère un vrai régal. En outre, on adore le personnage très attachant du shérif Jody Mills, elle forme un duo asymétrique parfaitement pétillant avec Bob, on tient un admirable sujet pour une série dérivée, avec Rufus en prime. Tout un petit univers en marge de la grande aventure. L'évocation de son drame marital s'avère également émouvant, avec encore une fois une grande interprétation de Jim Beaver. Mais Dead Men Don't Wear Plaid demeure également un épisode de Zombies, une bonne idée alors qu'il s'agissait d'un des rares grands thèmes fantastiques quasiment absents de Supernatural.

L'intrigue varie intelligemment ses effets, entre une première partie originale et à l'humour décalé, plaisante mais non exempte de moments forts (Bobby empoignant son revolver face aux Winchester, ambiance), et une seconde, retrouvant l'atmosphère stressante des grands classiques du genre, similaire à Walking Dead and co. L'assaut des Zombies se révèle un grand moment épique (et Gore, of course), impeccablement filmé et monté, avec un haletant suspense et des dialogues au couteau. L'infirmité de Bobby rajoute encore à l'intensité, on songe brièvement à Tara King dans Trop d'Indices. La connexion à la trame principale est également finement jouée. Excellent titre référence (Les cadavres ne portent pas de costard en VF).

Anecdotes :

  • Quand Digger parle de Benny à Sam et Dean, on entend You're One of a Kind, de Moot Davis. Quand Sam et Dean discutent de nooby et Karen, on entend Lovin' the Sin I'm In de Terry Campbell

  • Le titre original reprend celui du film de Carl Reiner (Les cadavres ne portent pas de costard, 1982), où un montage loufoque incluant des stars du passé permet de rendre hommage au Film noir.

  • Les Frères Winchester ont affaire au Shérif Mills, soit le nom du personnage de Jim Beaver dans la wed série Harper’s Island (2009).

  • Sam et Dean se font passer pour les Agents Dorfman et Neidermeyer soient les héros du film American College (John Landis, 1982).

  • Awesome. Another Horseman. Must be Thursday déclare Dean, soit un clin d’œil au jour de diffusion de la série.

  • John Showalter effectue ici sa première mise en scène pour Supernatural. En fin de saison 12, il aura réalisé 18 épisodes de la série. Il travaille également ponctuellement pour les séries DC Comics diffusées sur CW.

  • La sympathique et courageuse Shérif Jody Mills effectue ici sa première apparition. Interprétée par Kim Rhodes, elle va au fil des saisons devenir une alliée semi-récurrente des frères Winchester et prendre sous son aile plusieurs jeunes Chasseuses en situation difficile. En 2017, ce dernier aspect devient l’objet d’un deuxième projet de série dérivée de Supernatural, avec Jody comme protagoniste : Wayward Sisters.

  • Karen Singer est jouée par Carrie Fleming et non plus Elizabeth Marleau. Celle-ci attendait un enfant lors du tournage et la production estima qu’il était trop bizarre, même selon les critères de Supernatural, de montrer une Zombie enceinte à l’écran. 

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16. AXIS MUNDI
(DARK SIDE OF THE MOON)

Résumé :

Sam et Dean sont tués par deux Chasseurs hostiles et se retrouvent au Paradis. Conseillés à distance par Castiel, ils décident de profiter des circonstances pour trouver Joshua, gardien du Jardin d’Eden. n effet et Ange très ancien et proche de Dieu sait peut-être où celui-ci se trouve. Après un périple à travers le Paradis où ils se confrontent à Zach, les deux frères parviennent au Jardin, mais Joshua ignore les desseins de l’Absent. Toutefois, il accepte de les renvoyer sur Terre.

Critique :

Dark Side of the Moon frappe d’entrée très fort, avec une introduction assez renversante (mortelle, en fait), même si l’on sait que s’il y a une série où personne ne meurt jamais vraiment, c’est bien Supernatural ! Si la série était l’un de ces vieux jeux de rôles (à l'époque du papier et de la convivialité), comme Magna Veritas/in Nomine Satanis auquel elle ressemble tant, Dark Side of the Moon serait certainement le supplément Paradis de son univers. Pas forcément indispensable, mais agréable à découvrir. Depuis le temps que l‘on attendait de découvrir ce plan d’existence. On apprécie l’audace de ce choix. Le voyage prend la forme d’un film à sketchs et, comme si souvent ce genre, s’avère inégal. La mise en scène se révèle fluide et inventive, de même que l’intrigue évite tout temps mort. On passe avec plaisir d’un univers de poche personnel à un autre, tout en attendant fébrilement le suivant, tout comme dans Autremonde, le multiforme chef d’œuvre de Tad Williams (lisez-le ! Raphaël et Michel vous l’ordonnent ! Ils ne plaisantent pas !). Zach tient une bonne forme et tout ceci est ludique au possible, avec comme point d’orgue les chaleureuses retrouvailles avec le Chad et la belle Pamela (merci de lui avoir rendus ses yeux, les Anges sont trop bons). Ces retours de personnages secondaires appréciés demeurent bien l’un des plaisirs réguliers du show.

Cependant on regrette qu’une part non négligeable de l’intrigue soit consacrée aux éternels traumas familiaux, certes consubstantiels à la série. L’on aurait préféré que cette visite du paradis soit totalement innovante, au lieu d’en revenir à de l’habituel. On reste également sceptique devant cette vision si matérialiste et individualiste de l’Eden, dépourvue de toute illumination divine. Et pour cause, le Créateur s’étant volatilisé. Aussi agréables et personnalisés soient-ils, ces petits univers ressemblent bel et bien à des cellules. L’empêchement de rejoindre des personnes aimées semble davantage cruel qu’autre chose. Que l’on imagine Jo et Ellen à jamais séparées l’une de l’autre et l’Empyrée s’assombrit considérablement. On devine bien vite qu’une ironie subtile parcourt l’ensemble du récit, démentant une nouvelle fois les à-priori concernant Supernatural. Cet épisode assez à part s’achève également en queue de poisson et ne nous apprend pas grand-chose, puisque l’absence divine était déjà subodorée, sinon connue. Cela nous vaut tout de même la scène choc de la colère et de désarroi de Cas. En arrière-plan : et si Anna avait raison ?

Anecdotes :

  • On remarque que le bucolique paysage au bout du labyrinthe divin est en fait le Bloedel Conservatory de Vancouver. De manière amusante celui-ci a déjà servi de décor reconstituant l’Eden, avec un serial killer reproduisant les cadavres d’Adam et Eve (MillenniuM) ou bien encore avec le Jardin du Gardien (Stargate SG-1).

  • Walt et Roy se réconcilieront avec Sam et Dean lors de l’épisode Who We Are (12.22), quand ces derniers en appelleront à l’union sacrée des Chasseurs de démons américains face à l’envahisseur britannique.

  • Walt et Roy sont également les prénoms des deux frères Disney.

  • Quand Dean est abattu, on entend Knockin' on Heaven's Door, de Bob Dylan. Quand Sam et Dean rencontrent Ash, on entend What a Way to Go, de Jesse Turnbow.

  • Le titre original de l'épisode reprend celui de l'album très expérimental et cultissime des Pink Floyd, sorti en 1973. Le titre de travail de l'épisode était Your Whole Life Flashes Before Your Eyes.

  • Quand Castiel déclare Don’t go into the light, Dean le surnomme Mary-Ann. Dans le film Poltergeist (1982), Mary-Ann était la peite fille passant à travers l'écran de télévision pour entrer dans une autre dimension. La medium s'efforçant de la faire revenir lui dit la même phrase.

  • Andrew Dabb et Daniel Loflin, les auteurs de l'épisode, sont aussi ceux du troisième Comics Supernatural. Intitulé Beginning's End, celui-ci narre comment Sam a été amené à quitter sa famille pour entrer à l’Université Stanford (dans la Silicon valley), avant le début de la série. Cela correspond ici au dernier souvenir revécu par Sam et le Comics sera publié quelques mois après la diffusion de l’épisode.

  • Il s’agit du quatrième des six épisodes où Colin Ford incarne le jeune Sam.

  • Pamela Barnes indiqué avoir été tuée d’un coup de feu, alors qu’elle a en fait été poignardée lors des évènements de Death Takes a Holiday (4.15).

  • L’Axe du Monde (Axis Mundi) évoqué par Castiel se retrouve dans diverses Mythologies et traditions comme centre de la Création et lieu de rencontre entre la Terre et le Ciel. Il s’agit souvent d’un arbre (ceux du Jardin d’Eden ou l’Yggdrasil des Nordiques, entre autres), mais cela peut également être un emplacement géographique (le Mont Olympe, le Mont Fuji, les Black Hills…) ou une construction (la Kaaba, l’Umbilicus Urbis Romae, la Basilique Saint-Pierre, le Temple de Jérusalem…), etc. Le grand jeu de rôles Donjons et Dragons a imaginé la Cité de Sigil comme centre de son Multivers. Ses portails ouvrent sur les différents univers de jeu, y compris les Plans divins ou démoniaques.

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17. PROPHÉTIES FUNESTES
(99 PROBLEMS)

Résumé :

Cernés par des Démons, Sam et Dean sont sauvés par un groupe de militants ultra religieux dirigé par le Pasteur Gédéon. Ceux-ci sont soumis à l’influence de Leah, fille de Gédéon, qui entend la parole des Anges. Mais les Winchester découvrent que Leah a été tuée et remplacée par la Prostituée de Babylone, arrivée sur Terre à la faveur de l’Apocalypse. Celle-ci a entrepris de dévoyer la communauté en l’incitant progressivement à commettre des péchés mortels et à s’entretuer. Le Démon est vaincu, mais ces évènements incitent Dean à se ranger du côté du des Anges.

Critique :

99 Problems est un épisode cachant bien son jeu. A priori il apparaît moins tonitruant que d'autres, le Monstre de la semaine est pittoresque mais on a déjà vu pire etc. Mais on se rend progressivement compte que, si elle part un peu dans tous les sens, jusqu'à paraître émiettée, l'intrigue n'en demeure pas moins ambitieuse. D'un point de vue anecdotique, mais fort plaisant, on note l'apparition de Michael Shanks, soit Daniel Jackson en personne. Un guesting de choix, que les auteurs prennent un malin plaisir à optimiser en multipliant les clins d'oeil à Stargate SG-1. Rob est bien entendu un expert en langues anciennes occultes (ah, ah, ah), les Bros arrivent dans le village sur un modus operandi assez proche de SG-1 mais le summum demeure la vanne énochienne pas drôle de Cas, une excellente référence à la mythique vanne jaffa de Teal'c. Du bon boulot. Tout le côté tragi-comique de la dérive alcoolisée de Castiel suite au trauma précédent est également bien vu, la variété du registre de ce personnage demeure stupéfiante. Bon, la méchante n'est pas transcendante, de même que son interprète, mais le twist de la fausse prophétesse est efficacement amené.

Et puis être allé dénicher la Grande Prostituée de Babylone dans les Saintes Ecritures reste une belle performance, je pense que Supernatural en a l'exclusivité, même si elle est évoquée dans MillenniuM. L'épisode marque surtout par la poursuite réussie de cette satire au vitriol de la société américaine qu'a entrepris cette saison. Après les manipulations guerrières, l'avidité (alimentaire ou autre), le matérialisme du Paradis, on fustige ici l'aspect réactionnaire et volontiers hypocrite des mœurs, ainsi que le repli religieux. La virulence du pamphlet est étonnante pour une série grand public mais demeure hélas d'actualité quand on considère les joyeux drilles du Tea Party où le délitement du planning familial sous la présidence actuelle. Supernatural développe tout un discours sous-jacent, que malheureusement nombre de commentateurs français n'ont pas perçu. Il est aussi dramatiquement très intense de voir Dean s'effondrer, peu de séries sont allées aussi loin dans ce domaine avec leurs héros.

Anecdotes :

  • Quand Sam et Dean sont au bar, on entend Too Hot to Stop, de Marc Ferrari et Steve Plunkett.

  • Le titre original reprend celui du tube du rappeur Jay-Z (2004).

  • 99 Problems est également le 99e épisode de la série.

  • At what point does this become too far for you? Stoning? Poisoned Kool-Aid? interroge Sam. Il fait référence à un suicide collectif survenu en 1978 à Jonestown (Guyana), quand le gourou de la secte du Temple du Peuple but du soda Kool-Aid mortellement empoisonné au cyanure, tout comme plus de 900 disciples. Des doutes perdurent quant au déroulement volontaire des prétendus suicides.

  • Michael Shanks (Rob) est évidemment l’interprète du Dr. Daniel Jackson dans la série Stargate SG-1 (1997-2007) et dans ses diverses séries dérivées. Cet acteur canadien originaire de la Colombie britannique est venu en voisin, Supernatural étant tournée à Vancouver et ses environs. La même année, en 2010, il participe également à Smallville, autre série tournée dans cette ville, dans laquelle il joue Hawkman. Shanks est l’époux de Lexa Doig, autre figure des séries SF et fantastiques, vue dans l’épisode Apocalypse 2014 cette saison (5.04). 

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18. PLAN B
(POINT OF NO RETURN)

Résumé :

Castiel et Sam capturent Dean avant qu’il n’accepte de devenir le Vaisseau de l’Archange et l’enferment dans la cave de Bobby. Mais les Anges ont en fait trouvé une alternative en faisant appel à Adam, leur demi-frère. Castiel convainc Dean de revenir sur sa décision, et ils entreprennent de faire changer d’avis Adam. Durant la confrontation, Dean parvient à tuer Zach, mais l’Archange Michel parvient à s’emparer du corps d’Adam. 

Critique :

Point of No Return demeure avant tout un épisode fonctionnel, destiné à mettre en place l'acte final. Du terrassement, donc, même si plutôt réussi. Même si on n'a jamais cru à l'effondrement de Dean (au parfait minutage au sein de la saison, ceci-dit) la caricature très Supernatural de la pratique américaine dite de « intervention » se montre amusante, avec les uns et les autres en faisant des tonnes. Il faut bien avouer que voir Cas tabasser massivement Dean est assez jouissif, et puis l'on sait bien que l'Ange n'y va pas à fond les manettes. C'est beau, une amitié aussi virile. La révélation de la vraie nature de l'antichambre du Paradis apporte une vraie frustration, on entrevoyait un univers de poche entre les plans d'existence et l'on se retrouve avec un hangar aménagé, on tombe de haut.

 Le retour d'Adam, personnage à l'intérêt aussi limité que purement fonctionnel, constitue une certaine déception, d'autant que son interprète semble toujours aussi falot. Il s'agit de l'un des rares personnages de Supernatural auquel je n'ai jamais accroché, même s'il a le mérite de débloquer la situation et de représenter un maître coup de la part de Michel, ou plutôt de Zach. Pour son chant du cygne ce dernier s'impose comme vraie vedette de l'opus, entre une intro délirante et une amusante démonstration d'auto satisfaction satisfaite, matinée de cynisme crapuleux. Même s'il n'est pas tout à fait aussi énorme que Crowley, Zach apparaît savoureusement comme son pendant angélique, toujours interprété avec brio. Une canaille toujours jouissive, que l'on regrettera. Le premier mérite de Point of no return demeure dans on ouverture efficace de l'ultime segment de la saison, soit l'inexorable marche vers l’Armageddon.

 

Anecdotes :

  • On entend The Man Upstairs, de Kay Starr, au jukebox, quand Zachariah est au bar. Quand Zach quitte les lieux, on entend When the Saints Go Marching In de Kurt Fuller

  • Where I'm going, we don't need roads indique Dean dans sa lettre d’adieux, il s’agit d’un clin d’oeil au fameux dialogue concluant Retour vers le Futur : Roads ? Where we're going we don't need roads.

  • Le texte visible de la lettre est le suivant :

Sam et Bobby,

Avec ce qui survient, je serais surpris que cette lettre vous parvienne. Mais si cela arrive, à propos de mon action je veux que tous les deux vous sachiez qu’il ne s’agit pas d’un abandon. John nous a éduqués mieux que cela. C’est une question de temps. Nous n’en avons plus.

J’ai laissé l’Impala à Cicero. Où je vais, nous n’avons pas besoin de routes. Je sais que vous veillerez sur elle en souvenir de moi. Bobby, tu as plus accompli pour l’équipe que tout ce que nous n’aurions jamais pu demander à quiconque. Cela fait de toi un Winchester à mes yeux.

Sam. Tu m’avais dit que tu priais chaque jour. Je ne suis pas sûr que cela soit toujours le cas. Cela ne l’est probablement pas, mais, au cas où, tente une dernière chance pour moi. Et, Sammy, perdre un seul Winchester dans ce combat est suffisant. Quand cela sera fait (fin du texte).

  • Quand Cas lui révèle que la chambre angélique est en fait un entrepôt, Dean déclare qu'il la voyait plutôt sur Jupiter. Il s'agit d'une référence au dernier segment de 2001, Odyssée de l'Espace, où le protagoniste se réveillait effectivement dans une chambre quelque peu similaire.

  • Il s’agit du centième épisode de la série ; toute l’équipe de Supernatural se réunit pour une grande fête à Vancouver, le 30 janvier 2010, juste avant d’en débuter le tournage. Le récent trophée de la meilleure série SF/Fantastique obtenu aux People's Choice Awards 2010 fut également célébré à cette occasion (la série l’emportera également en 2017, après l’ébouriffante saison 11). Plusieurs évènements s’y déroulèrent, comme une mémorable intervention des Impalas, groupe de rock formé de différents membres de l’équipe, avec Jensen Ackles comme chanteur, ou encore un hommage rendu à Kim Manners. 

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19. LE PANTHÉON
(HAMMER OF THE GOD)

Résumé :

Sam et Dean arrivent dans un hôtel où de nombreux dieux païens issus de différents panthéons se sont réunis. Ceux-ci veulent s’allier face à la menace des Archanges et de l’Apocalypse. Les deux frères sont capturés mais il s’avère que Loki n’est autre que le Trickster, à savoir l’Archange Gabriel. Celui-ci intervient en leur faveur quand Lucifer intervient et entreprend d’exterminer les dieux païens. Il est tué dans l’affrontement contre son frère, mais Sam et Dean parviennent à s’échapper. Gabriel leur a laissé un message leur révélant que réunir les quatre Anneaux des Cavaliers rouvrira la Cage où Dieu enferma jadis Lucifer.

Critique :

Hammer of the Gods (par Thor !) représente l'aboutissement ultime du thème toujours aussi divertissant des dieux païens, l'un de mes préférés dans Supernatural. Cette fois, foin de divinités forestières connues des seuls initiés, on tape dans le grand format avec toute une assemblée de dieux prépondérants de leurs panthéons respectifs (pour une fois le titre VF est judicieux). D'où un effet vertigineux, d'autant que nos divins amis sont toujours des psychopathes homicides et des cannibales mégalomanes se goinfrant de sacrifices humains, un authentique régal. Toute cette ménagerie suscite une délectable première partie, d'autant que l'aspect mythologique a été soigné, jusqu'aux badges désignant les dieux écrit selon une calligraphie propre à leur culture, comme dans Astérix. Jamais l'influence du fabuleux Neil Gaiman n'aura été aussi prégnante (American Gods, mais aussi De Bons Présages), on songe aussi bien évidemment aux Goa'ulds mais aussi à la Troisième Force de Magna Veritas/In Nomine Satanis, que d'excellentes références. Par ailleurs la série tisse toujours un aussi ambitieux subtext, l'opposition entre les Archanges et les panthéons exotiques recouvrant un cinglant règlement de comptes entre Occident et autres contrées du veste monde, c'est particulièrement sensible dans les déclarations enflammées de l'incandescente Kali.

Et effectivement Lucifer se pose un peu là comme politique de la canonnière ! Son arrivée et son passage en mode berserk nous vaut quelques scènes Gore à un niveau rarement atteint jusqu'ici, ce qui demeure toujours rafraîchissant. On regrettera le maquillage exagéré du toujours parfait Pellegrino, la série aurait dû faire confiance à son beau talent pour exprimer le délabrement physique du Vaisseau. C'est bien la mort de Gabriel qui marque cependant les esprits, après une ultime éblouissante représentation, D'où un léger vertige en réalisant que celui qui gît devant nous dans la toujours spectaculaire posture des ailes mortuaire n'est autre que l'Archange de la Visitation, le Messager de Dieu. Décidément Supernatural ne recule devant aucune audace ! On regrettera bien entendu la disparition de celui qui restera pour nous le Trickster, mais elle connecte l'opus à la trame patrilocale, ce qui paraît indispensable au moment où la saison s'engouffre vers son final. De plus la mort de Gabriel est un préalable nécessaire à cette conclusion car jamais il ne serait demeuré inerte face à la tuerie annoncée, son sacrifice le montre bien. L'Embrouilleur (Loki !) nous régale d'un dernier cadeau avec sa vidéo hallucinée, même si la survenue de cette arme miraculeuse surgissant à point nommé paraît un tantinet artificielle. Un épisode grandiose, où les Héros auront subi comme jamais les évènements. Ils ne sont d'ailleurs clairement là que comme témoins, mais qu'importe, par Toutatis. 

Anecdotes :

  • Quand Sam et Dean arrivent à l’hôtel, on entend Women's Wear, de Daniel May Quand ils fouillent le buffet, on entend You Know You Know (I Love You) de The Bachelors. Durant le film Casa Erotica 13, on entend My Fantasy, de Steve Jeffries.

  • Le titre orignal fait référence aux paroles du tube Immigrant Song, de Led Zeppelin (1970), en référence à Thor (The Hammer of the Gods / will drive our ships to new lands). Une biographie de Led Zep publiée en 1985 s'intitule également Hammer of the Gods.

  • Dix Dieux païens issus de divers panthéons sont rencontrés plus ou moins longuement durant l’épisode : Mercure, Ganesh, Odin, Kali, Baron Samedi, Baldur (dieu nordique de la lumière, la beauté, la jeunesse et l'amour), et Zao Shen (dieu chinois protecteur du foyer), plus deux autres non identifiés. Isis est également tuée hors écran par Lucifer.

  • Motel Hell ! s’exclame Dean quand il découvre que la soupe n’est pas à la tomate. Le film Motel Hell (Nuits de cauchemar, 1980) est une comédie horrifique racontant comment un frère et une sœur tiennent un motel mais aussi une ferme vendant une viande fumée fort réputée, en fait celle des touristes de passage.

  • Parmi les points forts de l’humanité, Gabriel cite Spearmint Rhino. Il s'agit d'une chaine de clubs de striptease de haut standing. Fondée en 1989, l'entreprise compte 16 établissements, aux USA, en Grande-Bretagne et en Australie.

  • Pestilence conduit une AMC Hornet wagon verte, et non blanche comme l’est sa monture dans le Livre des Révélations. Ce cavalier a fait l’objet d’interprétations particulièrement variées et le vert indique que la série a retenu le thème de l’épidémie, soit celui le plus fréquent dans la tradition anglo-saxonne (les autres interprétations vont de la conquête militaire jusqu’à l’Esprit-Saint se répandant à travers le monde). .

  • Sa plaque minéralogique le confirme également, SIKN TRD signifiant Sicked and Tired, malade et fatigué.

  • Le roman De bons présages de Terry Pratchett et Neil Gaiman (1990) développe sa propre vision de l’Apocalypse judéo-chrétienne. Il imagine notamment que Pestilence a dû prendre sa retraite à l’arrivée de la pénicilline et qu’il est désormais remplacé par la Pollution. 

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20. MEILLEURS ENNEMIS
(THE DEVIL YOU KNOW)

Résumé :

Avec l’aide de Crowley, Sam et Dean partent en quête de l’anneau des deux derniers anneaux leur manquant, ceux de Pestilence et de Death. Ils trouvent l’emplacement de Pestilence après une confrontation mortelle avec Brady un ami de jeunesse de Sam qui se révèle être un démon en relation avec les Cavaliers. Crowley apparaît alors à Bobby, en lui proposant de révéler où se trouve Death en échange de son âme.

Critique :

La première partie de The Devil You Know comment dire... Le démon homme d'affaires façon Mad Men est plutôt intéressant et bien interprété, il annonce d'ailleurs le futur patron des Léviathans. Mais cette séquence d'interrogatoire, on l'a déjà vue et revue au cours de la série, parfois en mieux. Et puis en revenir à cela alors qu'on attouche à l'Apocalypse se situe pour le moins dans le remplissage et le hors sujet. D'une manière générale, même si son interprète vétéran est génial, je trouve que Pestilence reste le moins traité des Cavaliers (ceci dit le meilleur arrive très vite) : brièvement entraperçu dans le précédent épisode, seulement évoqué ici alors que le Virus Croatoan, son arme de prédilection, a déjà été employé sous tous les angles possibles. Bref, on s'ennuie assez quand surgit Crowley, qui dès lors dévore à peu près tout l'épisode, pour notre plus grand plaisir (hormis quelques scènes humoristiques entre les Bros).

On oublie tout le reste et on savoure jusqu'à son terme le stand-up pas possible de Mark Sheppard, écrit avec feu. Il fait partie de ces comédiens hors normes pour lesquels toute notion de direction d'acteurs est rigoureusement bannir. L'épisode a l'intelligence de simplement filmer un génie massivement en roue libre. Supernatural devient le Sheppardthon, mais, si Jensen et Jared paraissent assez largués, il faut bien le dire, fort heureusement l'acteur ne se retrouve pas tout à fait seul en piste, ce qui s'avère toujours frustrant. En effet Jim Beaver, toujours aussi épatant, s'avère un partenaire à la hauteur. L'épisode marque le début d'un mano à mano irrésistible entre le Vieil Ours et le futur Roi de l'Enfer, qui ne trouvera son épilogue qu'en saison 6. Un duel peut être arge de la grande aventure, mais néanmoins du très grand Supernatural là aussi. 

Anecdotes :

  • Le titre original est inspiré d’un dicton anglo-saxon, Better the devil you know than the one you don't.

  • That's the same time those statues started crying déclare Dean. Une telle manifestation avait eu lieu durant l'épisode I Know What You Did Last Summer (4.09).

  • Go get 'em, Tiger dclare Crowley. Il s’agit d’une phrase culte du Comics Spiderman

  • Dans la scène d’ouverture on peut voir un poster publicitaire pour Herpexia, le médicament produit par Niveus Pharmaceuticals et utilisé contre l’herpès génital. Sam avait été contraint d’en faire la réclame lors de Changing Channels (5.08).

  • L’habit de chair habité par Crowley tout au long de la série est en fait un agent littéraire newyorkais ayant connu un succès modéré. 

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21. LA ONZIÈME HEURE
(TWO MINUTES TO MIDNIGHT)

Résumé :

Avec l’aide de Castiel, invulnérable aux pouvoirs de Pestilence, Sam et Dean triomphent du Démon et s’emparent de son anneau. Bobby ayant conclu le marché avec Crowley, Dean parvient à approcher de Dean, l’ultime cavalier. Mais celui-ci accepte de donner volontairement son anneau, n’appréciant pas la férule de Lucifer. Sam, qui s‘est occupé du virus, décide d’accepter de devenir le Vaisseau de Lucifer, pour attirer celui-ci dans le piège tendu via les anneaux.

Critique :

Two minutes to Midnight apparaît un peu trop fragmenté pour son bien. Une première partie voit l’affrontement assez vite expédié entre les Winchesters et Pestilence, tenant plus du baroud d’honneur qu’autre chose. Passons, Pestilence était avant tout là pour céder son anneau, c’est chose faite. Le récit se fragmente ensuite en deux grandes parties distinctes. La lutte contre le complot Croatoan se montre efficace, elle ressemble d’ailleurs par certains côtés a complot d’une fraction du groupe MillenniuM durant la deuxième saison de cette série. Mais à force de s’aventurer dans le domaine du complotisme industriel on finit par quitter le domaine de Supernatural, le Fantastique horrifique, ce qui s’avère frustrant. La magie s’effiloche et puis il faut bien dire qu’il ne s’agit clairement que d’un front secondaire, l’attention demeure avant tout accaparée par le duel fraternel à venir.

Le cœur de l’épisode réside dans la découverte de Death et l’odyssée improbable de Dean et Crowley. Là, comme duo antinomique on est copieusement servi, d’autant que cela fonctionne du feu de Dieu. C’est aussi le cas pour les misères de Bobby et les vannes du Démon des carrefours toujours aussi en verve drolatique, on n’en est pas fier, mais on rit de bon cœur. Patience, le Bob aura sa revanche un jour prochain. On se demande délicieusement ce que trame au juste Crowley, réponse la saison prochaine ! C’est bien avec l’étonnant portrait de Death que l’épisode achève de basculer dans la réussite. Classieux et Anglais au possible, mais amoureux de la junk food, subtil et pénétrant mais orgueilleux au dernier degré, évidemment mortel mais non inféodé au Mal, Death s’avère d’une passionnante complexité. On retrouve en lui des traits de Tessa, mais la Mort en personne est... Tout autre chose encore.

Son interprète se montre simplement prodigieux, on ne dira jamais assez à quel point son casting constitue un atout maître pour Superntural ; Le plan musical accompagnant sa révélation compte parmi les plus esthétiquement aboutis de la série (superbe voiture blanche, forcément blanche) et son entretien surréaliste avec Dean s’ornemente de dialogues très relevés et volontiers décapant (la mort de Dieu ? Supernatural refuse décidément de borner son audace). Un très grand moment. En définitive cet avant dernier épisode remplit fort correctement sa fonction principale, servir de prologue au grand final, avec une tension dramatique encore exacerbée par le plan désespéré de Sam. Rendez-vous à Détroit.

Anecdotes :

  • Quand on découvre Death marchant dans Chicago, on entend O Death, de Jen Titus. Il s'agit d'un Blues traditionnel, remontant aux années 1920.

  • Le titre original reprend celui d’un tube d’Iron Maiden (1984). Celui-ci fait référence à l’Horloge de l’Apocalypse, qui mesure la progression du péril nucléaire

  • Hey, hi. I'm looking for my nana. Her name is Eunice Kennedy déclare Dean. Eunice Kennedy Shriver, sœur de JFK, a créé en 1968 les jeux olympiques spéciaux, dédiés aux personnes atteintes de déficiences mentales.

  • This time next Thursday, we'll all be living in Zombieland déclare Crowley. Le jeudi est le jour de diffusion de la série aux USA, il s’agit donc d’un clin d’œil au final de saison, Swan Song. Zombieland (Bienvenue à Zombieland, 2009) est une comédie horrifique décrivant la survie d’un petit groupe de personnages pittoresques au sein d’un monde infesté par des hordes de Zombies.

  • Death mange à la Pizzeria Rinascita, ce qui signifie renaissance en italien.

  • La voiture de Death est une Cadillac Coupé Devill de 1959. Elle est de couleur pâle, tout comme la monture biblique du Quatrième Cavalier.

  • Bobby utilise ici pour la première fois le juron « Balls ! », qui va devenir un rituel de la série.

  • La clinique où les frères Winchester cherchent Pestilence se nomme Serenity Valley, soit le nom de la grande bataille servant de prologue à la série Firefly (2002). Mark Sheppard y participa à deux épisodes et Tom Edlund, y travailla comme producteur, tout comme il est le producteur exécutif du présent épisode.  

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22. LA PAIX VIENDRA
(SWAN SONG)

Résumé :

Lucifer a compris le plan des Winchester et s‘avère trop fort pour Sam. il dsparaît après ‘être emparé du corps de ce dernier. Toutefois, grâce à une prophétie de Chuck, Dean apprend où doit se dérouler l’ultime et apocalyptique confrontation ektre Michel et Lucifer. Castiel et Bobby se sacrifient pour éloigner Michel, et Sam parvient à reprend le contrôle un bref instant. Cela permet à Dean d’actionner les anneaux.  Les deux Archanges et leurs Vaisseaux, Sam et Adam, sont emprisonnés dans la Cage.  Dieu ressuscite Castiel qui en fait autant pour Bobby et soigne les blessures de Dean. Cas retourne au Ciel pour pallier l’absence de Michel. Dean rejoint Lisa, mais Sam les observe inexplicablement depuis la rue.

Critique :

L’introduction sur l’Impala suscite une poignante émotion tant le choix du texte et des images s’avère finement effectué (un peu pensé à Christine, j’avoue) et surtout tant il s’agit d’un hommage mérité à cette autre vedette à part entière du show. De plus le fidèle Vaisseau des Winchester les ayant trimballés aux quatre coins de l’Amérique paranormale obtiendra sa suprême récompense en devenant le point d’appui grâce auquel Sam va pouvoir reprendre le contrôle pour quelques cruciales secondes et un adieu déchirant. C’est magnifique. Pour en arriver là on en aura passé sur un récit mené avec un remarquable élan et aux nombreux faits d’armes, dont la formidable scène ou Sam s’en remet en apparence à Lucifer. Merci à Pellegrino, hallucinant de bout en bout de la saison, même si les maquillages devenaient franchement lourds (de retour pour la saison 7, le Diable ne disparaît jamais vraiment !). Le récit et la mise en scène ont l’idée géniale de demeure conforme à une simplicité conforme à l’esprit Supernatural et mettent finalement bien plus en valeur les étincelants dialogues et les postures qu’un final de carnaval.

 La bataille d’Amageddon s’avère un authentique morceau de bravoure, avec la team Winchester tombant au champ d’honneur (d’où de nouvelles résurrections, on comprend que Death et Tessa en aient eu ras la casquette). La confrontation ultime répond à toutes les attentes, avec comme seul regret le toujours faible niveau d’Abel, alors que Michel a déjà été négligé au profit de Lucifer. Mais existe-t-il un personnage aussi fécond pour un auteur que le Diable en personne ? On éprouve un certain regret pour Michel qui n’aura finalement accompli que ce que pourquoi le créateur l’avait conçu, c’est assez cruel. La noirceur de la Cage s’avère plus terrifiante que tout autre effet envisageable, une excellente idée. Swan Song, à l’image du Requiem aurait constitué une conclusion parfaite, quoique dramatique ; L’apparition de Sam (enfin, Zombie Sam) laisse néanmoins la porte ouverte à la saison 6, un choix validé par l’intérêt de celle-ci.

Anecdotes :

  • Durant la traditionnelle séquence récapitulative de la saison, on entend une nouvelle fois Carry On Wayward Son, de Kansas

  • Quand Dean arrive au cimetière il écoute Rock of Ages de Def Leppard.

  • Sur la cassette écoutée par Dean, on peut lire Kick it in the ass !, soit la phrase rituelle de Kim Manners.

  • Le titre original (le chant du cygne, en français) est également celui du label indépendant créé en 1974 par Led Zeppelin, l’un des groupes emblématiques de Supernatural (Swan Song records). 

  • Le mot d’introduction de Chuck indique que la cent-millionième General Motors construite sur la chaîne de montage l’a été le 24 avril 1967. Il s’agit de la date anniversaire d’Eric Kipke, né le 24 avril 1974.

  • Chuck indique également que le premier propriétaire de l’Impala se nommait Sal Moriarty. Il sagit d’une référence à Sal Paradise et Dean Moriarty, les deux héros du roman culte On the Road (Sur la Route, 1957) de Jack Kerouac, livre fondateur de la mouvance Beatnik (ou Beat Generation) et de la mystique de la Route. Kripke a indiqué qu'il s'agissait d'une influence majeure de la série et que les prénoms des frères Winchester étaient inspirés de Sal et Dean. 

  • Most people think I burn hot. It's actually quite the opposite déclare Lucifer. Il s’agit d’une description reprenant celle de la Divine Comédie de Dante, peignant Lucifer pris dans un lac de glace, au tréfonds du dernier cercle de l’Enfer.

  • L’épisode comporte plusieurs références à Star Wars (Bobby surnommé Yoda par Dean, Sam surnommé Skywalker par Lucifer…). Au début de Supernatural Kipke avait décrit la série comme un Star Wars sur route à travers l’Amérique, avec Dean en Han Solo et Sam en Luke Skywalker.

  • Okay, can we please drop the Telenovela? I know you have the rings, Sam déclare Lucifer. Les Telenovelas sont des soaps sud-américains, notamment connus pour leur durée interminable, leurs sentiments exacerbés et leurs rebondissements invraissemblables.

  • La confrontation entre Michael et Lucifer se déroule à Skull Cimetery, près de la ville natale de Sam et Den, Lawrence dans le Kansas. Ce cimetière existe réellement et des légendes urbaines en font le siège de messe noires e d’apparitions démoniaques le soir d’Halloween.

  • Avec un résultat de 9,7, l’épisode demeure encore aujourd’hui l’épisode le mieux noté de la série sur IMDB, à égalité avec Changing Channels (mais celui-ci compte moins de votants).

  • Swan Song fut le dernier épisode d’Eric Kripke en tant que showrunner de la série, achevant son projet initial portant sur cinq saisons. Remplacé par Sera Gamble, il va néanmoins participer à l’écriture des saisons 6 et 7, avant de devenir le showrunner de Révolution. Il collabore encore aujourd’hui à Supernatural, en tant que consultant.

  • Sam et Dean sont (heureusement) loin d’en avoir fini avec Lucifer, leur meilleur ennemi. Ils l’affrontent toujours durant l’actuelle saison 13.

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Saison 2Saison 4

NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 3



1. CONTRE-COUPS 
(AFTERSHOCKS)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois !

Critique :

Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue !

La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis.

Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ?

L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer !

Anecdotes :

  • Le premier épisode de cette saison a été suivi par près de 12 millions de téléspectateurs sur ABC, aux États-Unis. Face à cette audience, la chaîne a commandé 2 épisodes supplémentaires pour la saison.

  • Stana Katic et Tamala Jones continuent à se laisser pousser les cheveux.

  • Michael Rady/Evan Murphy : acteur américain, surtout présent à la télévision : Greek (2008-2009), Melrose Place : Nouvelle génération (2009-2010), Mentalist (2011-2012), Jane the Virgin (depuis 2014).

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2. COMME CHIEN ET CHAT 
(SUSPICIOUS MINDS)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terleski

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre.

Critique :

Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom.

Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ».

Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett.

Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon.

Anecdotes :

  • Absence Ruben Santiago-Hudson

  • Beckett a cessé de croire au Père Noël à l’âge de 3 ans.

  • Castle nous révèle que, si son nom de plume est « Richard Edgar Castle » (en hommage à Edgar Allan Poe), son véritable nom est Richard Alexandre Rodgers.

  • Rachel Boston/Penny Marchand : actrice américaine, vue dans les séries Mes plus belles années (2002-2005), NCIS (2006), The Ex List (2008-2009), US Marshall : protection de témoins  (2011-2012), Witches of the East End (2013-2014).

  • Mercedes Masöhn/Marina Casillas : actrice suédoise, vue dans les séries Entourage (2008), NCIS (2009), Three Rivers (2009-2010), 666 Park Avenue (2012-2013), Californication (2014), NCIS : Los Angeles (2014, 5 épisodes), Fear the walking dead (depuis 2015).

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3. LE JUSTE CHOIX 
(MAN ON FIRE)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor

Critique :

A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages.

Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme.

L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même !

Anecdotes :

  • « Les filles rêvent d’un deux roues quand on réalise qu’on n’aura jamais de poney » affirme Beckett

  • « J’ai toujours rêvé de faire ça ! » s’exclame hilare Castle en poursuivant un suspect !

  • Castle a écrit « Le tueur n’avait pas le son » ; il a trouvé mieux comme titre !

  • Jason Beghe/Mike Royce : acteur américain vu au cinéma dans The X-Files : le film (1998) mais plus souvent à la télévision : X-Files (1994), Les Experts (2002), Veronica Mars (2006), Californication (2009/2011-2013), Chicago Fire (2012-2015), Chicago Police Department (depuis 2013).

  • Sophina Brown/Gayle Carver :  actrice américaine vue dans les séries New York Unité spéciale (2001), Shark (2006-2008), Numb3rs (2008-2010), NCIS : Los Angeles (2011), Ravenswood (2013-2014), Scream (2015).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. LA GRANDE ÉVASION 
(ESCAPE PLAN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans !

Critique :

Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème.

La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain !

Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !!

L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !!

Anecdotes :

  • Humour noir toujours pour ouvrir l’épisode lorsque Martha dit à son fils : « Rien de tel qu’un petit meurtre pour te remonter le moral » !

  • Le premier mot de bébé Alexis a été « Dénouement » mais c’est parce que Castle « lui a appris très tôt à structurer sa pensée » !!

  • Première apparition du nouveau compagnon de Kate Beckett.

  • Andrew Leeds/ Adam Murphy : acteur américain vu dans les séries Nip/Tuck (2003-2004), Bones (Pelant, 2012), NCIS : Los Angeles (2013-2014).

  • Victor Webster/Josh Davidson : acteur canadien, vu dans les séries Sunset Beach (1998-1999), Mutant X (2001-2004), Related (2005-2006), Esprits criminels (2009), Continuum (2012-2015).

  • Hommage à Stephen J. Cannell. 

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5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS 
(COURSE CORRECTION)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps !

Critique :

Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement.

L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes.

Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier !

Anecdotes :

  • Michael Cassidy/Greg McClinctock : acteur américain vu dans les séries Newport Beach (2004-2005), Smallville (2007-2008), Scandal (2012), Men at Work (2012-2014), The Magicians (2016).

  • L’épisode comprend de multiples références à des séries hospitalières, comme un « docteur Rhonda Shimes » ! Selon Castle, les médecins sont connus pour « leur fornication galopante » et le triolisme serait « courant » !

  • Retour de Monet Mazur (Gina).

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6. AUX AGUETS 
(ONE GOOD MAN)

Scénario : David Amann

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville.

Critique :

Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros.

L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela.

Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour.

Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode.

Anecdotes :

  • Brian Klugman/Paul McCardle : acteur américain, surtout connu pour avoir joué dans Bones (2013).

  • Michael Mosley/Jerry Tyson : acteur américain, vu au cinéma dans La Proposition (2009) mais plus souvent à la télévision : Scrubs (2009-2010), The Closer (2010), Pan Am (2011-2012).

  • Lee Tergesen/Marcus Gates : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : New York Police Judiciaire (1990), Homicide (1993-1994), Code Lisa (1994-1998), Oz (1997-2003), Desperate Housewives (2006), Dr House (2009), American Wiwes (2010-2011), Longmire (2013-2014), The Strain (2016).

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7. GUERRE DE GANGS 
(OUTLAWS)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : Felix Alcala

Résumé :

La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants.

Critique :

Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe.

On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin !

C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant.

Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui.

L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui.

Anecdotes :

  • La victime lisait des bouquins de Donald Trump parlant de finances.

  • Castle trouve que la victime ne valait pas 300$/heure : Lanie, elle, achète tout de suite !

  • Selon le patron qui reçoit Ryan et Esposito, les filles sont « dingues des petits maigrichons genre Twilight ». Ce qui date l’épisode !

  • Sagesse de Martha Rodgers : « Les auditions, c’est comme les hommes. Une de perdue… »

  • Mary Page Keller/Rebecca Dalton : actrice américaine, elle tourne surtout pour la télévision: Providence (1999), JAG (3 épisodes, 2002-2003), New York Police Blue (4 épisodes, 2004), Commander in Chief (4 épisodes, 2005), 24 heures chrono (2 épisodes, 2009), Castle (2010), NCIS : Los Angeles (2011), Supernatural (2011), Pretty Little Liars (4 épisodes, 2012), Chasing Life  (2014-2015).

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8. DOUCE MÉLODIE 
(MUSIC TO MY EARS)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire.

Critique :

Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau.

C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante !

Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude.

L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle.

Anecdotes :

  • Quand Castle parle de Ben par rapport au rat, il fait référence au film d’horreur Ben de Phil Karlson sorti en 1972.

  • Pour Beckett, l’animal de compagnie le plus courant à New York, c’est le cafard ! L’animal le plus étrange qu’elle ait eu ? Castle bien sûr !

  • Castle fait référence à « Flamme d’argent », une nouvelle de Sherlock Holmes où c’est l’absence d’une chose (en l’occurrence un aboiement) qui en révèle une autre.

  • Carmen Argenziano/Marco Rivera : acteur américain actif sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Le Parrain II (1974), Le retour de l’inspecteur Harry (1983), Broken Arrow (1996), Anges et Démons (2009). A la télévision dans Columbo (1973), L’Agence tous risques (1983), La loi de Los Angeles (1986-1990), Urgences (1995), Stargate SG-1 (1998-2005), Docteur House (2007), Hawaï Five-0 (2014).

  • John Pyper-Ferguson/Dean Donegal : acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final (2006) mais plus souvent à la télévision : Brisco County (1993-1994), MilleniuM (1997-1998), Les Experts (2000, 2010), Brothers & Sisters (2006-2007), Terminator : Les chroniques de Sarah Connors (2009), Grimm (2012), Once upon a time (2013), The Last Ship (depuis 2014), Marvel : les agents du SHIELDS (2017).

  • Eve Carradine/Mirielle Lefcourt : Ever Dawn Carradine est la nièce de David Carradine. On a pu la voir essentiellement à la télévision : Les Dessous de Veronica (1998), Les Experts (2004), Supernatural (2009).

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9.  À TOUTE VITESSE 
(OVERDRIVE) 

Scénario : Shalisha Harris

Réalisation : Bethany Rooney

Résumé :

La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel.

Critique :

Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ».

La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett !

Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!!

Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour.

Anecdotes :

  • L’épisode ne compte pas d’accroche. La séquence « Il y a deux catégories de personnes qui réfléchissent à des façons de tuer » est supprimée.

  • « Les parents d’Ashley vous aimeront. Il vous suffit de ne pas être vous-même », assène avec gourmandise Beckett à Castle qui doit dîner avec les parents du petit ami d’Alexis !

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec le titre original du film Rencontres du troisième type à savoir Close Encounters of the Third Kind.

  • Cet épisode multiplie les références à la série X-Files : Aux frontières du réel. Le titre français l’avait déjà annoncé !

  • Un des acteurs invités, Lance Henriksen, a interprété le personnage principal de la série MillenniuM, créée par Chris Carter à l'instar de X-Files.

  • Castle, après avoir parlé chinois, explique qu'il parle chinois parce qu'il adorait une série télévisée. Une autre référence à la série Firefly dans laquelle Nathan Fillion jouait dans un monde où l'anglais et le chinois mandarin sont parlés couramment par tout le monde.

  • Lance Henriksen/Benny Stryker : acteur américain, vu au cinéma dans Rencontre du troisième type (1977), Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Aliens 3 (1992), Mort ou vif (1995), Scream 3 (2000), Appaloosa (2008). Il a également joué pour la télévision où il est surtout connu pour MilléniuM (1996-1999). On l’a vu aussi dans NCIS (2007) et The Blacklist (2015).

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10. MAUVAISE ALLIANCE 
(FOLLOW THE MONEY)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett.

Critique :

Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu.

Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit.

Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération.

Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Pour une poignée de balles » au Old Haunt.

  • L’écrivain multiplie les références au cinéma dont Les Dents de la mer et Alien.

  • Beckett fait référence aux « alligators » dans les égouts. Légende urbaine, elle s’appuie sur un fait véridique : un crocodile est sorti des égouts de New York le 10 février 1935. Dès 1936, la municipalité lança une campagne d’éradication. Il est de toute façon impossible à un reptile de vivre dans un environnement aussi froid.

  • La Prohibition : le terme renvoie à la campagne contre la production, la vente et la consommation d’alcool. Elle fut institutionnalisée par le 18ème amendement en 1919 mais suscita une puissante contrebande. Roosevelt la supprima en 1933 (21ème amendement).

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11. PARI GAGNANT 
(LET IT RIDE)

Scénario : David Grae

Réalisation : Jeff Blekner

Résumé :

Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett !

Critique :

Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce !

A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle !

Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même).

Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre !

En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal.

Anecdotes :

  • Nikki Heat est le nom original de l’héroïne créée par Castle. En VF, elle est appelée « Nikki Hard » mais, dans les traductions françaises des romans, c’est bien son nom original qui est utilisé.

  • Après le record d'audience de près de 10 millions de téléspectateurs sur la chaîne ABC, celle-ci a commandé une quatrième saison pour la série.

  • Lorsque Ryan montre sa bague à Castle, celui-ci fait un simulacre de demande à Beckett. C’est la seconde fois qu’il lui présente une bague de fiançailles.

  • Laura Prépon/Natalie Rhodes : actrice américaine, essentiellement présente à la télévision : That 70’Show (1998-2006), How I met your mother (2009-2010), Docteur House (2010), Orange is the new black (depuis 2013).

  • Absence de Tamala Jones et de Ruben Santiago-Hudson.

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12. HUIS CLOS EXPLOSIF 
(HELL ON THE HIGH WATER)

Scénario :Terri Edda Miller

Réalisation : Millicent Shelton

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau !

Critique :

Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes.

Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué.

Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas.

Anecdotes :

  • « Alakazam » invoque Beckett : c’est une formule contraire au traditionnel « Abracadabra » dont l’origine est moyen-orientale mais l’étymologie contestée. C’est une invocation performative (la prononcer provoque quelque chose) et c’est la formule utilisée pour animer le Golem.

  • Brett Cullen/Christian Dahl : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Jeff Hephner/Edmund et Zalman Drake : acteur américain né Jeffrey Lane Hephner. On l’a vu dans les séries Newport Beach (2005), Docteur House (2008), Chicago Fire (2013), Chicago Med (2016).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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13. LE RETOUR DU PIRATE 
(RETURN OF THE KING)

 

Scénario : Will Beall

Réalisation : Tom Wright

Résumé :

Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle.

Critique :

Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau.

Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant.

Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison.

Anecdotes :

  • Jonathan Adam/Vulcan Simmons : acteur américain, très peu de films à son actif mais plusieurs séries : Bones, Nikita, NCIS : Los Angeles.

  • Max Martini/Hal Lockwood : acteur américain présent sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Colombiana (2011), Captain Phillips (2013), Cinquante nuances de Grey (2015), Cinquante nuances plus sombres (2017). A la télévision : Le Caméléon (1997), Les Experts (2002), Les Experts : Miami (2003), The Unit (2006-2009), Mentalist (2012).

  • Absence de Molly C. Quinn et de Tamala Jones.

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14. PANDORA'S BOX, PART 2 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Émile Levisetti

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie.

Critique :

Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant.

De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros.

L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords.

Anecdotes :

  • Pour Castle, le coupable c’est le majordome ! Un classique du roman policier dont Chapeau melon avait su faire son miel (Les espions font le service).

  • « La richesse ne fait qu’accentuer tous les aspects de notre personnalité » philosophe Castle…qui avoue que c’est son côté enfantin qui en a profité.

  • Castle s’est acheté un cratère de la Lune ! Depuis le traité sur l’espace de 1967, la Lune est considérée comme un espace international (comme les mers). En revanche, l’appropriation dans des buts commerciaux et économiques reste juridiquement floue.

  • Ned Bellamy/Logan Meech : acteur américain, vu dans Les enquêtes de Remington Steele (1986), Arabesque (1993), Les Experts : Miami (2004), The Unit (2006-2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008-2009), Treme (2011-2013), Resurrection (2014).il a aussi joué au cinéma : Ed Wood (1994), Dans la peau de John Malkovitch (1999), Saw (2004), Twilight chapitre I-Fascination (2008), Django Unchained (2012).

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15. TERMINUS 
(END OF THE LINE)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett.

Critique :

Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime.

La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ?

La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer.

Anecdotes :

  • « Chez les riches, les meurtres sont toujours bizarres » affirme Esposito

  • L’épisode se passe aux alentours de la Saint Valentin.

  • Alicia Coppola/Amber Patinelli : actrice américaine diplômée d’anthropologie et ancien mannequin n’a aucun lien de parenté avec Francis Ford Coppola. Vue au cinéma dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2008) mais plus souvent à la télévision, notamment Another World (1991-1993), Trinity (1998-1999), Cold Feet (1999-2000), JAG (2003), Preuves à l’appui (2003-2005), NCIS (2004-2005, 3 épisodes), Mon oncle Charlie (2005-2013), NCIS : Los Angeles (2010, 2015), Esprits criminels (2014), Shameless (2016).

  • Tom Irwing/Simon Campbell : acteur américain, vu dans les séries Angela, 15 ans (1998-1999), Les Experts (2002), Related (2005-2006), Saving Grace (2007-2010), Grey’s Anatomy (2010-2011), Devious Maids (2013-2016).

  • Jason Wiles/Damian Westlake : acteur américain, surtout actif à la télévision : New York 911 (1999-2005), American Wives (2007), Esprits criminels (2010), Scream (2015).

  • Absence de Tamala Jones.

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16. ENVERS ET CONTRE TOUT 
(THE LAST STAND)

Scénario : David Amann

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive !

Critique :

L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes  (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil.

D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante.

Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé !

Anecdotes :

  • Cet épisode et le suivant forment un double épisode.

  • Alon Moni Aboutboul/Fariq Yusef : acteur israélien, vu au cinéma dans Rambo 3 (1988), Munich (2005), The Dark Knight Rises (2012), La chute de Londres (2016). Il travaille aussi pour la télévision : NCIS (2010), Fringe (2011), NCIS : Los Angeles (2013), The Blacklist (2014), The Leftovers (2015).

  • Lochlyn Munro/Kevin McCann : acteur canadien, vu dans Highlander (1994), JAG (1999), Monk (2004), Hawaï Five-0 (2012), Rizzoli & Isles (2015). Au cinéma, dans Dracula 2001 (2000), Freddy contre Jason (2003), Assaut sur Wall Street (2013), A la poursuite de demain (2015).

  • Adrian Pasdar/agent Mark Fallon : acteur américain, vu au cinéma dans Top Gun (1986), Aux frontières de l’aube (1987), L’impasse (1993) mais surtout à la télévision : Profit (1996-1997), Les Chemins de l’étrange (2000-2002), Amy (2003-2005), Heroes (2006-2010), The Lying Game (2011), Agents of SHIELD (2014), Colony (2016).

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17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL 
(SWIFT, SILENT, DEADLY)

Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe.

Critique :

La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet.

Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt.

Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !!

Anecdotes :

  • Générique différent : il est bleu glacier et l’orchestration n’est pas la même.

  • « On est programmé par la peur » énonce Beckett

  • Approximativement au 3/4 de l’épisode, Esposito cite deux noms, Evan Bauer et Jack Cochran ; en prenant le nom du premier et le prénom du second, il est possible d'obtenir Jack Bauer, le personnage principal de 24 heures chrono. Cochran est sans doute une référence à Robert Cochran, co-créateur de la série (avec Joel Surnow). Quant à Evan peut être une référence à Evan Katz, scénariste/executive producer durant toute la série 24 heures chrono, et co-créateur avec Manny Coto du spin-off 24 : Legacy.

  • Absence de Tamala Jones.

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18. UN PASSÉ ENCOMBRANT 
(SLAY THE DRAGON)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera.

Critique :

Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal.

La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap.

Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant !

Anecdotes :

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson

  • Castle affirme qu’une machine à dérégler le climat a été imaginée dans un soap. Lequel est imaginaire mais la machine a été imaginé, elle, dans le film Chapeau melon et bottes de cuir !

  • Scène rarissime : Castle appelle Beckett « Katherine » mais c’était pour se moquer.

  • Tina Majorino/Reese Harlan : actrice américaine, de son nom complet Harmony Olivia Tina Majorino, elle travaille essentiellement pour la télévision : Veronica Mars (2004-2007), Big Love (2006-2010), Bones (3 épisodes, 2010-2011), Legends (2014).

  • Jane Seymour/Gloria Chambers : née Joyce Frankenberg, cette actrice britannique a été naturalisée américaine en 2005. Elle débute avec Ah ! Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, qui deviendra son beau-père entre 1971 et 1973 mais c’est son rôle de James Bond Girl dans Vivre et laisser mourir (Solitaire) en 1973 qui la fait connaître. Elle jouera ensuite notamment dans La Révolution française (1989) ou Serial noceurs (2005) mais c’est la télévision qui lui donne ses principaux rôles, en particulier Docteur Quinn, femme médecin (1993-1998). Elle a aussi joué dans les séries Smallville (2004-2005), Miss Marple (2007), Franklin et Bash (2012-2014), Jane the Virgin (2015). Élevée officier dans l’Ordre de l’Empire britannique en 2000. 

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19. ANTIDOTE 
(QUID PRO QUO)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jeff Blockner

Résumé :

Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné !

Critique :

Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment.

L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle.

Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec la série Law and Order connue en France sous le nom New York, police judiciaire.

  • Bruce Davison/Louis Arnacki : acteur américain, vu au cinéma dans Fureur apache (1972), Six degrés de séparation (1993), X-Men (2000, 2002), Le maître du jeu (2003). Il a tourné aussi pour la télévision : Les contes de la crypte (1995), Triangle (2005), Les aventures de Flynn Carson : le secret de la coupe maudite (2008).

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20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL 
(NOLA CONFIDENTIAL)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Steve Boyum

Résumé :

Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria.

Critique :

Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière.

Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué.

L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre.

L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Ciel de cendres ».

  • En 2003, Ryan était dans la brigade des stups.

  • La « Baleine blanche » fait évidemment référence à Moby Dick, métaphore de l’obsession destructrice, d’après le roman éponyme d’Herman Melville. Il y a plusieurs références dans l’épisode.

  • Gary Basaraba/Ralph Carbone : acteur canadien, vu au cinéma dans La dernière tentation du Christ (1988), Striptease (1996), Suburbicon (2017) et à la télévision dans Brooklyn South (1997-1998), Boomtown (2002-2003), Person of Interest (2013-2014), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016).

  • Peter Onorati/Sal Malavolta : acteur américain, surtout actif à la télévision : Walker, Texas Ranger (2000), Mes plus belles années (2002-2004), Ghost Whisperer (2007), Desperate Housewifes (2009).

  • Liz Vassey/Monica Wyatt : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : La Force du destin (1990-1992), Code Quantum (1991, 1993), Star Trek : la nouvelle génération (1992), Urgences (1994), Dharma et Greg (2000), Tru Calling (2005), Les Experts (2005-2010), La diva du divan (2011-2012).

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21. REPRÉSAILLES 
(KREWE)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Paul Holahan

Résumé :

Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett.

Critique :

Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode.

Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié.

Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses.

Anecdotes :

  • Justin Bruenig/Rob Tredwyck : acteur américain, surtout vu à la télévision : La force du destin (2003-2011), Les Experts : Miami (2008), Knight Rider (2008-2009), Ringer (2011-2012), Grey’s Anatomy (2013-2014), Les Experts : Cyber (2015).

  • Erik Palladino/coach Rome : acteur américain, vu à la télévision dans Murphy Brown (1996-1997), Urgences (1999-2001), Les Experts (2006), Championnes à tout prix (2009-2010), NCIS : Los Angeles (2012-2013), Suits (2015).

  • Brendan Hines/Alex Conrad : acteur et chanteur américain, vu dans les séries Lie to me (2009-2011) et Scorpion (2015).

  • Josie Loren/Bridget McManus : née Josie Lopez, cette actrice américaine d’origine cubaine tourne surtout part la télévision : Veronica Mars (2006), Championnes à tout prix (2009-2012), Mentalist (2014-2015).

  • Quatrième réunion poker entre Castle et ses pairs.

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22. AIE FOI EN LA PAROLE 
(KNOCKOUT)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles.

Critique :

Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour.

Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz -  n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz.

L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. 

Anecdotes :

  • Dominic Purcell/Russell Ganz : acteur anglo-australien, on a pu le voir au cinéma dans Mission : Impossible 2 (2000), Blade Trinity (2004) mais surtout à la télévision : John Doe (2003), Prison Break (2005-2009), The Flash (2014).

  • D.B. Sweeney/Kyle Seeger : Daniel Bernard Sweeney, acteur américain, vu dans Les coulisses du pouvoir (1986), Sons (1989), Visiteurs extraterrestres (1993), Chiraq (2015). A la télévision, Docteur House (2006), The Event (2010).

  • Jason George/Charles Kelvin : acteur américain, surtout vu à la télévision : Roswell (2000), Stargate SG-1 (2005-2006), Les Mystères d’Eatswick (2009-2010), Grey’s Anatomy (depuis 2010), Mistresses (2013-2016).

  • Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 

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23. CHANTIER À HAUT RISQUE 
(DOWN THE RABBIT HOLE)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : John Bleckner

Résumé :

La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté

Critique :

Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série.

C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation.

L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn.

Anecdotes :

  • Michael McKean/Victor Baron : acteur américain, il joue sur les deux écrans. Au cinéma, on l’a vu dans 1941 (1979), Spinal Tab (1984), Jack (1996), Jugé coupable (1999). A la télévision, il fut récurrent pour X-Files (Morris Fletcher, 3 épisodes, 1998-2002), The Lone Gunmen (2001), Better Call Saul (2015).

  • Sasha Roiz/Bobby Stark : acteur israélo-canadien, vu au cinéma dans Pompéi (2014) et à la télévision dans Missing : disparu sans laisser de traces (2004), NCIS (2007), Lie to me (2009), Docteur House (2011), Grimm (2011-2017).

  • Teri Polo/Kayla Baron : Teresa Elisabeth Polo, actrice et mannequin américaine, vue au cinéma dans La maison aux esprits (1993), Mon beau-père et moi (2000) et vue à la télévision dans Bienvenu en Alaska (1994-1995), Le Damné (1998-1999), The Practice (2003), Les Experts : Miami (2008), The Fosters (depuis 2013).

  • Bellamy Young/Candace Ford : cette actrice américaine, née Amy Maria Young, est principalement connue pour son rôle – magnifique – de Mellie Grant dans Scandal (depuis 2012). Elle incarne aussi la compagne d’Hotchner dans Esprits criminels (7 épisodes 2011-2013). Elle a aussi joué dans Scrubs (2004-2009).

  • Judith Scott/ Evelyn Montgomery : actrice américaine vue dans les séries Robocop (1994), Inspecteur Barnaby (1998), X-Files (2000), FBI : Portés Disparus (2003), Dexter (2007), Docteur House (2008), Les Experts : Miami (2011).

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross.

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24. LA CHUTE 
(POETIC JUSTICE)

castle 3 24

Résumé :

Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames.

Critique :

Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort.

Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle.

Anecdotes :

  • Retour de Max Martini (Hal Lockwood), Scott Paulin (Jim Beckett) et Judith Scott (Evelyn Montgomery).

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Saison 5Saison 7

Supernatural

Saison 6

1. L'Adieu aux armes (Exile on Main St.)

2. Baby Blues (Two and a Half Men)

3. Le Bâton de Moïse (The Third Man)

4. La Lamia (Weekend at Bobby's)

5. L'Alpha (Live Free or Twi-Hard)

6. Veritas (You Can't Handle the Truth)

7. Entretien avec un vampire (Family Matters)

8. La Meute (All Dogs Go to Heaven)

9. Rencontre du troisième type (Clap Your Hands If You Believe…)

10. Paix à son âme (Caged Heat)

11. Rendez-vous avec la mort (Appointment in Samarra)

12. L'Épée de Bruncwik (Like A Virgin)

13. L'Arachnée (Unforgiven)

14. La Colère des mannequins (Mannequin 3: The Reckoning)

15. Arrêt sur image (The French Mistake)

16. Le Retour d'Ève (…And Then There Were None)

17. Titanic (My Heart Will Go On)

18. Les Mystères de l'Ouest (Frontierland)

19. À feu et à sang (Mommy Dearest)

20. L'Ange déchu (The Man Who Would Be King)

21. La Clé du purgatoire (Let It Bleed)

22. L'homme qui en savait trop (The Man Who Knew Too Much)

  


1. L'ADIEU AUX ARMES
(EXILE ON MAIN ST.)



Résumé :

Un an après la bataille contre les deux Archanges, Dean a abandonné la Chasse pour vivre paisiblement avec Lisa et Ben. Mais quand son voisinage est troublé par les exactions d’un Djinn, Dean doit reprendre son combat. Il va recevoir l’aide inattendue de Sam, revenu sur Terre. Ce dernier s’est désormais allié avec une autre branche de la famille, dirigée par nul autre que leur grand-père Samuel, lui aussi mystérieusement de retour.  

Critique :

Avis mitigé pour le pilote de la saison 6, Exile on Main Street, même si l’on remarque au passage que les titres originaux sont souvent plus imaginatifs que les français. On comprend que les auteurs désirent vite conclure la transition, puis la mise en place de la présente saison, afin de pouvoir ensuite bâtir. Mais là ils versent dans l'excès avec trop de péripéties pour que l'histoire ne finisse par paraître artificielle. Et puis on abuse également des résurrections (même si l'on est ravi de retrouver Pileggi, accompagné de Nemec), cela va finir par dévaluer l'impact de la mort des personnages, ce qui se confirmera dans les saisons ultérieures. Les apparitions successives de formidables personnages secondaires constituaient l'un des moteurs de Supernatural, on prend désormais le risque de tourner en rond. Les méchants du jour sont inévitablement sacrifiés, paraissant vraiment sommaires.

 L'univers illusoire créé par les Djinns résulte bien plus simpliste que leur création précédente, même si Azazel crève toujours l'écran. A l'évidence Sam a laissé son âme dans la Cage (en bonne compagnie avec Michel et Lucifer), d'où déjà un fil rouge pour la saison, mais du coup le duo des Winchester paraît tourner à vide. On reste frustré par la trop brève apparition de Bobby et surtout par la bâche dissimulant l'Impala (un pur sadisme, ça). L'épisode virevolte trop et l'on sent un peu trop le brainstorming des nouveaux auteurs pour rebondir après l'Apocalypse avortée, mais des pistes sont tracées D’autant que d'importants Joueurs ne sont pas encore entrés dans la partie : Cas, Raphaël (l'ultime Archange), ou encore Crowley.

Anecdotes :

  • On entend Beautiful Lose, de Bob Seger, durant la séquence d’ouverture illustrant la nouvelle vie de Dean. On entend Neighbors, de Swank, quand Dean et Sid discutent au bar.

  • Le titre original reprend celui d’un album des Rolling Stones (1972). Il s’agit du troisième épisode de Supernatural reprenant un titre des Rolling Stones, après Time Is on My Side (3.15) et Sympathy for the Devil (5.01).

  • Dean s’adonne au golf, ce qui surprend Sam. Jensen Ackles est réellement un golfeur passionné.

  • L’épisode voit le retour de Mitch Pileggi, (Walter Skinner dans les X-Files), dans le rôle de Samuel Campbell. Il ne l’avait plus tenu depuis l’épisode In the Beginning (4-03).

  • La voiture de Sam est une Dodge Charger 06 SRT8, Dean conduit de son côté un véhicule Ford F-250. 

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2. BABY BLUES
(TWO AND A HALF MEN)

Résumé :

Dean accepte de quitter une nouvelle fois Lisa et Ben, quand Sam lui demande son aide sur une affaire voyant des bébés être enlevés après que leurs parents soient tués. Les deux frères prennent en charge un bébé de Changeur-de-Formes, mais le puissant fondateur (ou Alpha) de ce type de monstres parvient à le récupérer. Lisa convainc Dean de reprendre définitivement la Chasse et de revenir quand le danger sera écarté.

Critique :

Après une introduction remarquablement stressante (Supernatural a vraiment intégré les meilleures leçons des X-files) et Gore qui tache comme on aime, Two and a half Men développe un côté « deux hommes et un couffin » souvent amusant. Il aurait pu l'être davantage, avec un Sam en pleine forme, je sens que son côté enveloppe vide va vite lasser. On regrette aussi une nouvelle redite, avec les Métamorphes succédant aux Djinns. On nous raconte que des nouvelles créatures surgissent de partout et l'on se retrouve avec du 100% déjà vu. De ce point de vue les Alphas (en gros la même chose, mais en plus costaud) me semblent une fausse bonne idée, annonçant pas mal de redites. Et puis c'est un peu pompé sur les Uber Vampires de Buffy.

Ici cela fonctionne, car l'Alpha Métamorphe revêt des apparences de Terminator biologique très percutantes et divertissantes. Sinon l'équipe du grand père se montre plus intéressante que précédemment, mais doit encore progresser. La mise en scène se montre tout à fait nerveuse, on retrouve le ton Supernatural. Cindy Sampson compose une Lisa très attachante, j'aime beaucoup ce personnage féminin très fort, comme souvent dans la série. Le rugissement retrouvé de l'Impala achève d'emporter l'adhésion, la scène est d'ailleurs admirablement réalisée ! Le sourire de Dean se retrouvera certainement chez les fans.

Anecdotes :

  • On entend Shop Til You Drop, de Daniel May, quand Dean et Sam vont acheter des affaires de bébé. On entend Smoke on the Water, de Deep Purple, quand Dean s’occupe du bébé, puis lors du départ final de l’Impala.

  • Le titre original est celui de la série télévisée américaine Mon oncle Charlie (2003-2015).

  • Sam surnomme s Dean "Guttenberg" en référence à Steve Guttenberg le héros de Trois hommes et un bébé (1987), le remake américain de Trois hommes et un couffin.

  • L’épisode évoque pour le première fois les Alphas, les fondateurs des grandes races de monstres. Crée par Eve, la Mère de tous les Monstres, la créature très ancienne qu’est un Alpha est beaucoup plus puissante qu’un représentant typique de sa lignée. Le Vampire Alpha est particulièrement redoutable et va devenir un adversaire semi-récurrent pour Sam et Dean.

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3. LE BÂTON DE MOÏSE
(THE THIRD MAN)

Résumé :

Sam et Dean font appel à Castiel quand des meurtres de policiers semblent reproduire les plaies bibliques de l’Egypte. L’Ange leur révèle que la non venue de l’Apocalypse a plongé le Paradis dans la guerre civile et que les armes divines ont été dérobées. Il s’avère que leur voleur, l’Ange Balthazar, a signé un pacte avec un jeune homme désireux de se venger de policiers ayant tué son frère. Balthasar devient un allié de Castiel contre Raphaël.

Critique :

Le formidable The Third Man marque indubitablement le premier chef d'œuvre de cette sixième saison, grâce à un retour de Castiel tenant toutes ses promesses. Notre Angel of the Lord préféré se montre toujours d'une richesse aussi inépuisable, entre dimension divine, volonté de fer attenant parfois à la férocité et décalage souvent hilarant avec le quotidien de l'humanité. Dans son proverbial trench-coat à la Columbo, Misha Collins joue avec une prodigieuse virtuosité du caractère à la fois immanent et tourmenté de l'Ange. Les auteurs s'offrent même un piquant clin d'œil à un certain subtext de la relation Dean/Cas que l'on retrouve à de multiples reprises lors de fanfics parfois bien délurés. Les différents effarants pouvoirs de Cas se voient également mis en scène avec une parfaite fluidité, l'équipe ayant visiblement apprécié Les Ailes du Désir, de Wim Wenders. The Third Man se définit comme une superbe carte de visite pour Castiel, exprimant parfaitement les vastes potentialités de cette entité boostant toujours autant Supernatural.

La venue de l'Ange marque également un passionnant élargissement de la cosmologie de la série, avec la confirmation du conflit que l'on subodorait entre Cas et Raphaël, l'ultime rescapé de la joyeuse fratrie ; mais surtout l'irruption du facétieux Balthasar comme troisième force. Balthasar présente le grand mérite de représenter un profil psychologique des plus stimulants à la fois cynique, jouisseur, classieux et éperdu de liberté nouvelle. Comme un écho du Trickster, dont il constitue un digne remplaçant, plus ambitieux. Un beau combat s'annonce, cette trame s'annonçant autrement plus stimulante que celle de Sam, d'autant que l'on se dit que l'équivalent doit se trouver en Enfer, avec une rivalité Meg et Crowley. La réussite de l'épisode se voit confortée par quelques à-coté gratinés, comme l'Impala écrasant la caisse high tech de Sam, les morts spectaculaires des policiers, à l'excellent humour morbide, où cette bonne idée des artefacts divins, renforçant encore la proximité de Supernatural avec ce joyau du Jeu de rôles que constitue In Nomine Satanis/Magna Veritas. La saison semble prendre ici son envol !

Anecdotes :

  • Quand Sam et Dean arrive au poste de police, on peut voir le metteur en scène Bob Singer réaliser un caméo : assis à un bureau, il parle avec le personnel médical.

  • Le titre original reprend celui d’un classique du film noir (Le Troisième Homme, 1949). Le héros pense que l’un de ses amis est mort, ce qui s’avère faux. Il en va de même pour Castiel envers Balthazar.

  • L’Ange Balthazar fait ici son apparition. Ami et allié de Castiel, il va mettre à son service les armes divines qu’il a dérobées au Paradis, durant le conflit contre l’Archange Raphaël. Son humour et son immoralité facétieuse en ont parfois fait un substitut au Trickster.

  • What is french for twelve ? demande Balthazar. Il s’agit d’un clin d’œil, car son interprète Sebastian Roché est un Français. D’origine écossaise, il parle couramment anglais et il tente sa chance à Hollywood à la fin des années 80. Il participe à de nombreuses séries, son rôle le plus connu demeurant celui du Vampire Mikael dans Vampire Diaries et The Originals.

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4. LA LAMIA
(WEEKEND AT BOBBY'S)

Résumé :

Tout en continuant à aider son ami Rufus et les frères Winchester dans leurs chasses respectives, Bobby doit faire face au FBI, mais aussi à Crowley, qui refuse de lui rendre son âme, contrairement à ce qui avait été convenu. Il va parvenir à piéger Crowley, dont il a découvert le nom et l’historique, mais à aussi à vaincre un démon japonais. Au terme d’un week-end bien rempli, il en revient à ses activités familières.

Critique :

Il est toujours positif pour une série de dédier un épisode, souvent passablement décalé, à un second rôle particulièrement émérite. Alex, les Bandits Solitaires ou l’Homme à la Cigarette ont eu droit à cet honneur par le passé, avec toujours une retentissante réussite à la clé. Il n’était que le justice qu’un tel hommage soit accordé au formidable Bobby, compensant ainsi sa trop fugitive apparition du pilote de saison. Weekend at Bobby’s (titre génial) se révèle un exercice de style parfaitement abouti, centré sur le quotidien dual de l’individu, entre Country et chasse aux démons, multipliant les excellents gags comme les scènes chocs. Le tout sur un tempo hyper dynamique et empreint d’un humour noir des plus férocement jubilatoires. L’intrigue, particulièrement riche, autorise un fin profil psychologique de Bobby, comme de sa relation paternelle avec les Winchester. L’aventure des derniers, suivie en parallèle, rappelle la technique de The Zeppo, l’un des chefs d’œuvre de Buffy. Parmi d’autres percutants seconds rôles, on apprécie particulièrement le retour très amusant de Rufus Turner, avec un Steven Williams absolument étonnant dans le registre de l’humour. Après Skinner, on retrouve X, nous voici bien gâtés !

Et l’Incendiaire est également de la partie car l’épisode représente une nouvelle occasion de s’incliner bien bas devant le génie de Mark Sheppard, qui nous aura tant régalés de méchants hors normes, extravertis et totalement jouissifs, de série en série. Crowley restera sans doute comme son chef d’œuvre, brillantissime, irrésistible d‘humour cynique et très vert. Ses confrontations avec Bobby sont incroyablement gouteuses, on s’en pourlèche. Apprendre qu’il règne désormais sur l’Enfer représente l’une des meilleures nouvelles de ce début de saison, le public étant désormais certain de bien s‘amuser. Au-delà de sa virtuosité et d‘une bande son quatre étoiles, Weekend at Bobby’s joue un rôle important dans la mise en place du nouvel univers (passablement enfiévré) de Supernatural. Après le problème de l’âme de Sammy, Balthasar recherchant des âmes ou Crowley continuant son trafic, il semble que l’âme doive devenir un concept majeur de la saison. A noter d’amusants clins d’œil à Highlander, Crowley se nommant en fait Macleod et se révélant un Ecossais pur sucre. Son château ressemble d’ailleurs trait pour à celui des Immortels !

Anecdotes :

  • On entend The Gambler, de Kenny Rogers, quand Bobby effectue des recherches pour Sam et Dean.

  • Parmi les identités téléphoniques de Bobby, on remarque Frank Castle (le Punisher de Marvel) et Pete Lovell (chanteur de Heavy Metal).

  • Le titre original fait allusion à celui du film Weekend at Bernie's (Week-end chez Bernie, 1989)

  • Dean est très peu présent lors de cet épisode centré sur Bobby. En fait Jensen Ackles s’essaie pour la première fois à la réalisation à cette réalisation. A ce jour (saison 13), il a réalisé en tout quatre épisodes de la série.

  • Dans le système téléphonique de Bobby. Dean est identifié comme « John P. Jones ». John Paul Jones est le bassiste (entre autres) de Led Zeppelin, groupe toujours particulièrement apprécié par Dean.

  • La voix annonçant les informations est celle d’Alan Ackles, père de Jensen. Jensen l’enregistra au téléphone, son père résidant à Los Angeles. 

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5. L'ALPHA
(LIVE FREE OR TWI-HARD)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur des disparitions de jeunes filles et découvrent que ces fans de Twilight sont en fait victimes de Vampires. Boris, le chef du clan, transforme Dean en l’un d’entre eux, alors que Sam demeure étrangement inactif. Samuel parvient toutefois à sauver Dean avant que la transformation ne soit achevée. Boris et les siens sont tués, mais les Winchester apprennent que le Vampire Alpha est fe train de lever une armée.

Critique :

Live Free or Twi-Hard frappe un grand coup lors de sa scène introductive, avec un mordant pastiche de Twilight. Pour que l’on comprenne bien les personnages se prénomment Kristen et Robert, tandis que la mièvrerie sucrée règne en maître. On reste plié de rire en reconnaissant certains des passages les plus ridicules de "l’œuvre", tandis que l’acteur se livre à de louables efforts pour paraître aussi nul que son modèle, inutilement car il n’existe qu’un seul Robert Pattinson par génération. Après le générique, Supernatural continue à rugir d'un juste courroux, en pourfendant cette fois les innombrables misérables clones de Twilight, avec une exécution en règle du pseudo Gothisme (genre Mensonge chez Buffy). Les auteurs y vont à fond, on applaudit d’ailleurs des deux mains car ii s’avère toujours particulièrement énervant de se pointer à la FNAC et consort pour se trouver face à des amoncellements de ce genre de bouillie, pour ensuite découvrir une relative pauvreté de choix au niveau du vrai Fantastique. On en reste sur le Cullen. On regrette de voir Anne Rice indirectement associée à la chose, mais on s’amuse franchement durant tout ce segment. Et puis voir les frérots tenter de repérer des vampires dans une boite de nuit, puis les occire dans l’arrière-cour avant qu’ils ne boivent la fille, cela nous rappelle le Bronze.

Le problème reste que tout ceci ne constitue qu’une introduction et que durant tout le reste l’épisode renoue avec la vieille malédiction voulant que les vampires de Supernatural soient immanquablement ratés. Aucun trouble, aucun frisson, des personnages minimalistes et déjà vus lors des saisons antérieures, après Djinns et Métamorphes. Les décors sont également tartes, mais moins que le super plan des méchants, totalement idiot et sommaire. Le pire demeure sans doute le chef, avec un différentiel de dimension et d’interprétation totalement désespérant comparé à Crowley. C’est le jour et la nuit (si tant est que l’on puisse utiliser cette expression ici). L’Alpha demeure immatériel, même s’il suscite une scène onirique assez réussie. Au total du cuir, des poses plus ridicules qu’effrayantes, et puis rideau. Dean massacre tout le monde à lui tout seul, fingers in the nose, où est l’intérêt ? Sammy/la coquille vide et insensible continue son numéro. L’intérêt n’est pas totalement négligeable mais cette perversion apparaît bigrement moins forte et troublante que lorsque Ruby faisait glisser Sam vers le Côté obscur. Cela ne vaut pas décidément pas le coup d’y sacrifier la relation entre les deux frères.

Anecdotes :

  • On entend Bela Lugosi's Dead, de Bauhaus, quand Kristin cherche Robert au Black Rose. Cette chanson figurait dans la bande son de The Hunger, film de Vampires de 1983. On entend Stolen Voices, de Witchman, Quand Kristen et Robert discutent de poésie au Black Rose. 

  • Le triptyque visible chez Kristen est une peinture de l’artiste espagnole Victoria Francés. Ses œuvres sont fortement imprégnées par le Fantastique gothique.

  • Le titre original fait référence au film Die Hard 4 : Retour en enfer (Live Free or Die Hard en VO).

  • La scène d’avant le générique est une parodie de la saga Twilight de Stephenie Meyer. Le couple en train de déjeuner se nomme Robert et Kristen, nom des acteurs incarnant Bella et le vampire Edward Cullen dans les films. Le dialogue échangé entre le couple reprend fidèlement l'univers de Twilight bien qu'il soit complètement tourné en dérision. D'autres indices comme la pleine lune, la scène où le vampire se refuse à embrasser sa belle. Plusieurs autres clins d’œil sont effectués au fil de l’épisode.

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6. VERITAS
(YOU CAN'T HANDLE THE TRUTH)

Résumé :

Lisa achève de rompre avec Dean, effrayée par sa vie de Chasseur. Une étrange vague de suicides survient, dont les victimes ont été confrontées à des proches leur assénant de cruelles vérités. Sam et Dean découvrent que la responsable en est Veritas, déesse romaine de la vérité. Ils triomphent de la déesse païenne, mais la confrontation révèle que Sam a été capable de résister à l’enchantement car il ne ressent plus rien.

Critique :

You Can't Handle the Truth réintroduit une idée toujours très plaisante de Supernatural, car ouvrant grand les vannes de l’imagination, celle des divinités païennes du temps jadis (et leurs pittoresques sacrifices humains…). On est vraiment ravi que Lucifer en ait laissé en vie quelques-unes après le Panthéon. Veritas (fille de Saturne) est une jolie trouvaille, d’autant que sa belle interprète se montre très convaincante en garce finie. Le coup de l’obligation de dire la vérité n’est pas foncièrement original, mais se voit abordé efficacement, dans ses aspects comiques aussi bien que tragiques, bien supérieurement au The Whole Truth de La Quatrième Dimension. Cela permet aussi d’avancer enfin sur la question de la perte de l’âme de Sam, même si l’on peut regretter que cela soit traité comme une mirobolante découverte, alors que nombre de spectateurs avaient déjà dû deviner le pot aux roses.

Le paroxysme de l’épisode, quand les deux frères expriment leur vérité, demeure cependant poignant, mais davantage lors des aveux de Dean sur sa nature de tueur (Jensen est un excellent comédien quoi que l’on en dise). La production apparaît également soignée, avec le sublime décor de la demeure de la déesse (plus classieux encore que chez Glory) et de fort belles mosaïques romaines, cependant le trucage du visage de chat ne s’imposait pas. En revanche, on en tombe à la renverse quand on entend que la télévision serait le temple de la vérité du monde moderne, quelle candeur ! La vérité est ailleurs.  On préférait de loin le regard sardonique mais si pertinent que le regretté Trickster portait sur l’Etrange Lucarne.

Anecdotes :

  • Right, and then big sis's Taxicab Confession sends her over the edge declare Dean. Taxicab Confessions est une émission de caméra cachée sur HBO, où des passagers d’un taxi racontent des moments clefs de leur vie.

  • Veritas conduit une Jaguar, assez logiquement compte-tenu de sa passion pour les chats.

  • L’image de Veritas figurant sur Internet représente en réalité l’impératrice byzantine Théodora. Il s’agit d’une célèbre mosaïque se trouvant à la Basilique Saint-Vital de Ravenne et représentant Théodora entourée de sa cour.

  • La langue que mange Veritas est en réalité constituée de sashimi.

  • Le titre original fait référence à une citation célèbre du film Des hommes d'honneur.

  • Veritas est la Déesse de la Vérité dans le panthéon romain. Fille de Cronos (le Temps), cette jeune vierge souvent représentée en blanc s’exprimait à travers l’onde de fontaines sacrées. Son équivalent chez les Grecs, Aletheia, est moins une Déesse qu’un principe philosophique.

  • Veritas est interprétée par Serinda Swan, qui avait déjà joué une réceptionniste ans l’épisode Salvation (1-21). Elle est habituée aux rôles de Déesse, ayant également joué Aphrodite dans le film Percy Jackson :Le Voleur de foudre (2010). Elle a également été la magicienne Zatanna Zatarra dans Smallville et Médusa dans Inhumans, série cette fois située dans l’Univers Marvel.  

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7. ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE
(FAMILY MATTERS)

Résumé :

Appelé par Dean, Castiel découvre que Sam est désormais dépourvu d’âme. L’Ange part mener son enquête. De leur côté les frères Winchester découvrent que c’est Crowley qui a en réalité ramené Sam sur terre, et qu’il s’efforce de capturer les différents Alphas, avec Samuel travaillant pour lui. Crowley s’est ainsi emparé du Vampire Alpha. Sam et Dean préparent leur revanche.

Critique :

Family Matters apparaît rapidement comme un jalon majeur d’une saison dont il renouvelle totalement le paradigme. Le scénario assure en effet une brillante convergence des différents arcs narratifs inaugurés depuis le lancement de la saison, tout en laissant entrevoir un nouveau Player (un de plus !), cette mystérieuse Mère. Le tempo des diverses révélations s’avère bien mieux dosé et construit que lors du pilote de saisons, avec comme point d'orgue un nouveau stand up jouissif du Roi de l’Enfer. Les scènes d’action se montrent efficaces lors de l’assaut du nid des vampires, qui a aussi la bonne idée de solliciter l’imagination. L’Alpha représente d’ailleurs une excellente surprise, avec le premier vampire authentiquement réussi de Supernatural, débarrassé des grimaces ridicules et doté d’une sobriété lui apportant de la stature. Bon, cela reste un vampire, le coup du "pareil, mais plus costaud" confirme qu’il n’est pas le plus enthousiasment et novateur de la série.

Mise en avant et traitée avec acuité, l’absence de l’âme de Sammy gagne en intérêt, même s’il faudrait instiller encore plus de dinguerie. Les auteurs, sans doute poussés par leur envie de remplir à ras bord l’épisode, commettent cependant quelques impairs. On se demande bien comme Sam a pu devenir un chasseur aussi formidable s’il est aussi dépourvu d’instinct. On ne distingue pas très bien l’intérêt pour Crowley, de ressusciter Sam, d’autant qu’en tant de nouveau Capo di tutti capi de l’Enfer, altérer la prison de l’ancien ne paraît pas une priorité. Mais bon, chez Crowley le tortueux devient un art de vivre, on verra. Surtout il apparaît étonnant que Cas ne perçoive jamais qu’il est en fait entouré de démons, une contreperformance pour le Marteau de Dieu assez contradictoire avec son palmarès ! Les auteurs devraient mieux soigner les détails. En tout cas on est pressé de voir Crowley en commanditaire des Winchester !

Anecdotes :

  • Le titre original reprend lui d’une sitcom de CBS, La Vie de famille (1997-1998). Le titre français reprend celui du célèbre roman d’Anne Rice inaugurant ses Chroniques des Vampires (1978).

  • On découvre ici que Sam n’a plus d’âme, ce qui va devenir crucial pour la suite de la saison. 

  • Hello, Newman. Where's the man ? déclare Dean. Il s’agit d’une réplique culte de Jerry Seinfeld dans la sitcom portant son nom (1989-1998). Il la prononce à chaque fois qu’apparait Norman, son voisin détesté.

  • Castiel indique que sa véritable forme est de la taille du Chrysler Building. Ce bâtiment de Manhattan (1930) mesure 319 mètres.

  • Le réalisateur Guy Norman a indiqué que Mark Sheppard avait demandé à ne pas être cité au générique, pour que le retour de Crowley soit une surprise. 

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8. LA MEUTE
(ALL DOGS GO TO HEAVEN)

Résumé :

Crowley propose d’échanger l’âme de Sam contre la capture du Loup garou Alpha. Sam et Dean enquêtent sur une série de crimes apparemment causés par des Loups garou. Ils découvrent en fait un complot mené par des Changeurs de formes infiltrant des familles se faisant passer pour leur chien. Sam et Dean triomphent avec l’aide d’un des Changeurs de forme, tombé amoureux de sa maîtresse.

Critique :

All Dogs Go to Heaven contient finalement peu de choses, hormis un astucieux titre référence au film de Don Bluth (au thème très Supernatural, en fait) et l’idée originale du Skin-walker en toutou de famille. Celle-ci débouche hélas sur un mélo calibré pour faire pleurer dans les chaumières. On avait déjà eu un épisode de Werewolf sirupeux, on aimerait bien un peu plus de mordant chez nos amis à quatre pattes. Pas impériaux les quadripodes. Pour le reste on en revient très vite à un schéma ultra classique de Search & Destroy, amplifié par le fait qu’en définitive les Winchester se contentent de flinguer dans le tas.

La meilleure scène de l’épisode demeure clairement le numéro de Crowley, dommage que l’on n’ait pas eu droit à sa réaction après le retour queues basses de ses nouveaux grooms. Une bonne réplique, avec Dean appelant Sam "Dexter" et un panorama plus approfondi et intéressant de son côté psycho. Pour le reste, un coup d'attente et encore des monstres déjà vus, sans même un Alpha en forme d’alibi cette fois-ci. Une étoile de plus pour l’expressivité, parfois sidérante, du chien.

Anecdotes :

  • On entend City Blues, de Black Mustang, quand Sam et Dean rencontrent Crowley au Fat Mack's Rib Shack. On entend Flirtin' with Disaster, de Molly Hatchet quand Sam et Dean voient Cal au bar.

  • Le titre original reprend celui du film de Don Bluth (Charlie, 1989) racontant comment un chien complice d’un gangster gagne son Paradis.

  • Les deux frères prennent ici comme pseudonyme Holt et Wilson, soit les noms des policiers enquêtant sur des crimes commis par des loups-garous dans le film Wolfen (1981).

  • Sam déclare Dogs and cats living together... mass hysteria!, un clin d’œil à une réplique culte du film SOS Fantômes (1984): Human sacrifice, dogs and cats living together... mass hysteria !.

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9.  RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE
(CLAP YOUR HANDS IF YOU BELIEVE…)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur une série de disparitions ressemblant apparemment à des enlèvements par des Extra-terrestres. Dean lui-même disparait durant quelques heures, sans que cela semble émouvoir Sam. Les frères Winchester découvrent finalement que les enlèvements sont l’œuvre de créatures féériques. Sam parvient à les renvoyer dans leur monde, malgré leur offre de lui faire retrouver son âme.

Critique :

Le désormais fameux générique de Clap Your Hands If You Believe ravira évidemment les Philes de tous poils, même si l’on peut y discerner, une nouvelle fois, une redite : nos amis Réticuliens s’étaient déjà manifestés par le passé, lors de la première apparition du Trickster. L’excellente pastiche (technique très en vogue dans Supernatural cette saison !) se prolonge avec saveurs avec plusieurs clins d’oeil à l’univers de Chris Carter : la mise en scène des enlèvements, le Tempus Fugit, les impénétrables forêts canadiennes (avec un notamment un plan que l’on pourra trouver très à la Kim Manners) la communauté des chercheurs d’OVNI, voire la maniaquerie mathématique tout à fait semblable à celle du corniaud de Bad Blood. Un bel hommage de Ssupernatural à la série qui demeure sa grande inspiratrice (avec aussi une bonne dose de Buffy). Déjà brillant cet aspect rejoint une excursion dans la féérie d’Avalon, pour le coup original dans Supernatural. La fantaisie y règne mais aussi un vrai danger : les Elfes ne sont pas là pour faire joie. Ces passages nous valent aussi un moment certainement appelé à devenir culte, quand Dean envoie illico facto la Fée Clochette cramer au micro-ondes. Toute la poésie bucolique de Supernatural.

Mais cet épisode décalé déjà particulièrement enthousiasmant et riche achève de verser dans le Dingoland quand on s‘aperçoit que les auteurs ont cette fois trouvé le bon tempo pour le Sammy sans âme. De simplement creux et distant en début de cette saison, il devient ici totalement fêlé du bulbe, totalement hilarant par son côté désaxé et je-m’en-foutiste absolu. Les auteurs pilonnent le public de gags et dialogues irrésistibles, tandis que Padalecki se régale visiblement. La fête est totale puisque Dean se retrouve souvent lui-même souvent au bord de la crise de nerfs ! Clap Your Hands If You Believe confirme le talent de Supernatural pour ses opus décalés, humoristiques et totalement fantaisistes. Il ne faudrait cependant pas que le corps principal de la série parte lui dans tous les sens et que la série devienne un Charmed en plus Gore, une série très sympathique mais trop peu structurée dans sa description du monde fantastique. L’épisode bénéficie d’une nouvelle chambre de motel au décor très soigné, une tradition de Supernatural, il s ‘agit sans doute de la plus belle aperçue depuis le début de la saison ; les mateurs des Gates apprécieront la présence de Robert Picardo, toujours aussi pittoresque.

Anecdotes :

  • Le titre original est une réplique du roman Peter Pan, où le héros demandait aux enfants de taper des mains s’ils croyaient dans les Fées, afin de sauver Clochette. 

  • Le générique de cet épisode parodie largement celui des X-Files, en le parodiant. Toutes dédiées à des enquêteurs du paranormal, Supernatural et X-Files partagent de nombreux points communs. Supernatural a ainsi été en partie lancée par des anciens de l’équipe des X-Files et par le réalisateur fétiche de cette série, Kim Manners.

  • De nombreux acteurs de cette dernière série sont apparus dans Supernatural, la présente saison donnant un rôle récurrent à Mitch Pileggi (Walter Skinner, supérieur de Mulder et Scully).

  • La réplique Fight the fairies ! est un clin d’œil au premier film issu des X-Files, Fight the Future (1998).

  • Robert Picardo (l’Esprit Follet) joua également le rôle du père du personnage de Jensen Ackles dans Smallville, Jason Teague. Les deux acteurs n’avaient toutefois jamais eu de scène en commun dans cette série. La tenue lycéenne de Patrick est une copie de celle de Jason dans Smallville (la lettre C remplaçant le S).

  • L’indicatif entendu après l’enlèvement de Dean est celui du film Rencontre du Troisième Type (1977), également référencé dans les dialogues. 

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10. PAIX À SON ÂME
(CAGED HEAT)

Résumé :

Fidèle à Lucifer et opposée à Crowley, meg s’associe avec Sam et Dean en vue d’abattre le nouveau Roi de l’Enfer.  Samuel leur vient en aide, avec de les trahier en faveur de Crowley durant l’affrontement. Grâce à l’intervention de Castiel, Crowley est néanmoins tué, non sans avoir annoncé que récupérer l’âme de Sam est au-dessus de ses propres pouvoirs. Sam révèle qu’il n’a en fait pas envie de retrouver son âme.

Critique :

Nouveau bijou que Caged Heat, marqué par le retour particulièrement réussi de la douce Meg. Toujours incarnée par l'incandescente Rachel Miner (Dany California dans Californication), Meg sème le trouble durant ce récit la mettant plus en valeur que lors de son apparition précédente, lors de scènes marquantes et relevant de registres très différents, action, horreur, humour... Le meilleur demeure ses rapports avec un Castiel perturbé de manière hilarante par le sexe (le coup du porno est génial). Par ailleurs, l'épisode nous vaut une grande composition de Mitch Pileggi, tandis que l'excellent fil rouge de la saison (une cosmogonie en feu) connaît une nouvelle, progression Cela semble régler pour les Alphas, tant mieux. Crowley est la vedette d'une introduction bien joyeuse comme on aime (un régal), cependant on ne croit pas du tout à sa mort si soudaine (Supernatural ne va pas se passer d'un tel personnage), de même qu'il est frustrant que son squelette ressurgisse ainsi à, point nommé, sans explication satisfaisante. La gars Cas s'est visiblement fait rouler dans la farine. A suivre.

Anecdotes :

  • Crowley brise le Quatrième mur en déclarant Castiel, haven’t seen you all season. You the cavalry now ? Il s’agit en effet de leur première scène en commun cette saison, ils ne s’étaient plus rencontrés depuis Two Minutes to Midnight (5-21).

  • Le titre original fait référence à un film de prison pour femmes (Cinq femmes à abattre, 1974), connu pour son contenu contestataire, davantage féministe qu’à l’ordinaire.

  • Le Djinn emprisonné par Crowley est le même que celui affronté par Sam et Dan cette saison, lors de Exile on Main St. (6.01). Dans les deux cas, il est interprété par Laura Mennell (The Man in the High Castle, Alphas).

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11.  RENDEZ-VOUS AVEC LA MORT
(APPOINTMENT IN SAMARRA)

Résumé :

Avec l’aide du Dr. Robert, Dan signe un pacte avec la Mort : s’il parvient à le remplacer durant toute une journée, la Mort ira récupérer l’âme de Sam. Dean accompagne Tessa tandis que celle-ci fait passer l’âme des morts dans l’autre monde, e qui s’avère très éprouvant. Sam va jusqu’à s’en prendre à Bobby pour demeurer dépourvu d’âme, mais la Mort tient sa part du marché, tout en faisant oublier à Sam les tortures subis en Enfer.

Critique :

Nouveau pastiche (ou quasi) tant Appointment in Samarra s'apparente à une relecture par Supernatural du délirant et sardonique Dead Like Me. Dean se retrouve ainsi dans une position très similaire à celle de George and Co, tandis que l'histoire nous délivre un joli condensé des diverses tonalités de cette série très à part (humour absurde, questionnement métaphysique, émotion à fleur de peau...). Le Quatrième Cavalier se montre toujours aussi irrésistible d'humour à froid et de distanciation aristocratique (et de passion pour les fast food), tandis que l'on apprécie de retrouver Tessa, un personnage que l'on aime beaucoup, toujours si pleine d'humanité (la colère lui va très bien).

Le mano à mano entre Bobby et Psycho Sam se montre haletant à souhait (un montage au rasoir), même si l'on en devine tout de suite la conclusion. Par contre les justifications de l'intervention de la Mort allant récupérer l'âme demeurent assez floues. On sent qu'il fallait bien trouver quelque chose. Après la disparition des Alphas, c'est en effet un passage à une deuxième partie de saison qui se dessine. Joli coup avec le casting tonique de Robert Englund.

Anecdotes :

  • Le Dr. Robert annonce à Dean que celui-ci ne pourra demeurer que trois minutes aux lisières de la mort, mais la séquence correspondante dure sept minutes.

  • Robert Englund (Dr Robert) est célèbre pour le rôle emblématique de Freddy Krueger, dans la saga d’horreur Les Griffes de la Nuit (depuis 1984).

  • Le titre original fait référence à un mythe d’origine mésopotamienne, voyant un marchand de Bagdad s’enfuir à cheval pour échapper à la Mort et retrouver celle-ci l’attendant à Samarra. Cette légende est reprise dans le roman Rendez-vous à Samarra (1934, John O’Hara), œuvre polémique racontant une dérive personnelle menant jusqu’au suicide, mais aussi le Rendez-vous avec la Mort, d’Agatha Christie (1938).

  • Tandis que Sam détruit une porte à coups de hache, Bobby s’exclame Don't say Here's Johnny !, un clin d’œil au film The Shining (1980).

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12. L'ÉPÉE DE BRUNCWIK
(LIKE A VIRGIN)

Résumé :

Sam est redevenu normal, ce qui permet aux deux frères de ses lancer sur une nouvelle affaire. De jeunes filles vierges disparaissent, enlevées par des dragons ayant revêtu une forme humaine. Grâce à une médiéviste, Dean parvient à retrouver une épée légendaire capable de tuer les dragons. Les dragons sont vaincus, mais des survivants parviennent à ouvrir les portes du purgatoire et à invoquer la Mère de tous les Monstres.

Critique :

Après le pastiche des X-Files, Like a Virgin (You're so fine and you're mine, I'll be yours 'till the end of Time) constitue une nouvelle excursion de Supernatural dans le domaine de la Fantasy. Après le Peuple Fée, c'est au tour des Dragons de s'y coller, avec une véritable avalanche de références culturelles. Le procédé est très amusant mais avive les inquiétudes concernant les risques de dispersion de la série (le coup de la simili Excalibur est assez nunuche). De plus il s'avère frustrant de ne jamais voir ces créatures, mais leurs transformations en humains restent une vieille tradition dans la littérature comme dans les Jeux de rôles.

Avec la réussite du retour du vrai Sam (bon, on se doute bien que le mur va finir par se fissurer), l'arrivée de la Mère confirme bien le passage à un second temps du récit. L'évènement se montre efficacement mis en scène, mais ce nouveau protagoniste a tout à prouver au sein d'un univers déjà bien rempli. Un enjeu important pour la saison 6, qui recycle avec beaucoup de talent mais dont la Mère et ses mignons représente la seule vraie création jusqu'ici. Pour le reste, la sauvegarde des jeunes femmes reste très classique.

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à un célèbre tube de Madonna (1984). Ce succès a achevé de la hisser au rang d’icône pop des 80’s.

  • L’épée de Bruncwik figure dans le folklore tchèque comme une arme miraculeuse, capable de trancher automatiquement la tête de l’ennemi. Elle est l’équivalent d’Excalibur dans le cycle arthurien, en Europe occidentale. Bruncwik est un héros local fameux pour ses voyages aventureux, durant lesquels il était accompagné par un lion.  Cet animal lui était attaché après qu’il l’eut sauvé d’un dragon grâce à son épée fabuleuse.

  • On entend Back in the Saddle d’Aerosmith durant la traditionnelle séquence récapitulative The Road So Far. On entend A New Day Yesterday, de Jethro Tull quand Sam et Dean roulent vers Portland. 

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13. L'ARACHNÉE
(UNFORGIVEN)

 

Résumé :

Les frères Winchester enquêtent sur une créature arachnoïde, que Sam, alors sans âme, avait déjà traquée en compagnie de Samuel. Des souvenirs des exactions qu’il avait alors commis lui reviennent progressivement en mémoire. Leur adversaire est tué, alors qu’il tentait de propager son espèce. Sam est également saisi par un souvenir passager des tortures subies dans la Cage.

Critique :

Première vraie déception de la saison, avec Unforgiven. Ce retour vers le sinistre récent passé de Sam tombe comme un cheveu sur la soupe, succédant à la révélation de la nouvelle super vilaine. On attend une poursuite de l’action et des révélations la concernant, pas un retour misérabiliste sur un page tournée, d’autant que cela n’apporte que du mélo à gros bouillon et un monstre peu relevé. On comprendrait que Sam veuille se racheter par ses actions futures mais alors retracer la route sur des malheurs irrattrapables n’a pas de sens. On sent bien qu’il s’agit d’un épisode globalement inutile et à rebrousse temps de la saison. C’est dommage pour les excellentes comédiennes du jour, mais on s’ennuie en songeant déjà à la suite. Une morne parenthèse moralisatrice, sans doute là pour atteindre le nombre requis d’épisodes. Une curiosité, la présence de Pauline Egan, la Erika de Sanctuary.

Anecdotes :

  • Le titre de travail de l’épisode était The Kiss of the Spider-Man.

  • Le titre original fait référence à celui d’une chanson de Metallica.

  • Quand Sam lui déclare être amnésique, la femme du shérif s’exclame What is this ? Days of Our Lives ?. Elle se réfère au soap-opera Des jours et des vies, qui totalise plus de 13 000 épisodes depuis son lancement en 1965. Jensen Ackles y a participé de 1998 à 2000, dans les premiers temps de sa carrière.

  • Sam et Samuel se font passer pour les Agents Roar et Wyland, soit les noms de deux es protagonistes du roman La Source vive (193). le livre est une éloge de l’égoïsme rationnel et de l’individualisme radical, entre autres fondements de l’Objectivisme la doctrine de l’auteure libertarienne Ayn Rand.

  • Dans la mythologie grecque, Arachné était une tisseuse de grand talent, affirmant surpasser Athéna elle-même dans ce domaine. Furieuse, la Déesse organisa un concours, dont elle sortit perdante. Athéna détruisit le chef-d’œuvre de la mortelle, qui se pendit par dépit. Athéna lui offrit alors une seconde vie, mais sous al forme d’une araignée tissant sa toile.  

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14. LA COLÈRE DES MANNEQUINS
(MANNEQUIN 3: THE RECKONING)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur une série de meurtres survenus à proximité de divers types de mannequins. Ils découvrent que les mannequins sont possédés par l’sprit d’une jeune fille jadis assassiné et ayant entrepris de se venger de ses meurtriers, sa sœur servant d’intermédiaire inconscient. L’esprit est vaincu, mais les frères Winchester ne peuvent éviter la mort de la sœur. Dean reprend brièvement contact avec Lisa.

Critique :

Mannequin 3: The Reckoning (titre original encore bien supérieur au français) permet de mettre fin à la désastreuse option retenue précédemment On s’inscrit ici dans du Supernatural classique mais solide, valant essentiellement pour les spectaculaires scènes des meurtres. Le thème des mannequins se révèle efficacement exploité, on se situe d’ailleurs nettement plus près des Autons du Docteur que du After Hours de La Quatrième Dimension ! Supernatural demeure sans doute l’unique série où une poupée gonflable étrangle son propriétaire ! Hélas l’épisode se voit gâché par du mélo particulièrement larmoyant entre les Winchesters, les deux sœurs, Dean et Lisa… C’est d’autant plus lourd que cela ne révèle rien que l’on ne sache déjà, ne faisant que ressasser du connu au son du violon.

Anecdotes :

  • Le titre original positionne ironiquement l’épisode en troisième partie de la saga Mannequin.

  • Mannequin (1987) et Mannequin: On The Move (1991) imaginaient que des mannequins devenaient vivants, mais relevaient de la comédie romantique.

  • Dean prend le cœur du mannequin anatomique et demande à Sam d’être son partenaire pour la Saint-Valentin. Il s’agit d’un clin d’œil au film d’épouvante My Bloody Valentine, dans lequel Jensen Ackles avait joué en 2009. 

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15. ARRÊT SUR IMAGE
(THE FRENCH MISTAKE)

Résumé :

Balthazar expédie Sam et Dean dans un univers, parallèle, où ils découvrent qu’ils sont devenus Jared Paladecki et Jensen Ackles, les deux comédiens vedettes d’une série nommée Supernatural. Ils vont de surprise en surprise, tout en faisant face à un tueur envoyé par Raphaël. L’Archange finit par les ramener dans leur monde, où ils découvrent que tout ceci a été une ruse de Castiel pour distraire Raphaël, tandis qu’il s’emparait des armes divines.

Critique :

The French Mistake constitue bien l’hilarant et si astucieux pastiche du génial A World of Difference que l’on attendait (d’ailleurs l’on remarque que les auteurs ont l’élégance de glisser une allusion à La Quatrième Dimension dans les dialogues). Evidemment imaginer que les Winchester, avec leur pedigree et provenant d’un univers surnaturel, réagiraient identiquement au malheureux quidam du modèle n’aurait aucun sens. L’épisode joue au contraire avec une étonnante virtuosité d’entremêlements de vrai et de faux dans la description de "notre" univers, ainsi que du regard ironique jeté par les héros à leurs interprètes. Un excellent humour auto parodique crépite en permanence, tandis que le spectateur s’amuse en permanence à se demander si c’est du lard ou du cochon (notamment pour la bicoque de Paladecki). L’exercice de style se révèle imaginatif et caustique au possible. Tandis que l’équipe technique se régale visiblement, on a même droit à des clins d’œil au changement de producteurs, ou aux supposées rivalités entre les deux vedettes. Les fans seront aux… Anges.

On regrette fortement que les X-Files n’aient pas eu cette idée du méta épisode (on s’en approche dans The L Word avec le tournage du film de Jenny). On adore bien entendu retrouver Ruby/Gen, mais le plus irrésistible demeure encore l’épatant numéro de Misha Collins en abruti congénital, quel acteur ! L’intervention de Virgil permet de maintenir le tempo, avec peut-être un nouveau clin d’œil puisque ce Terminator angélique est interprété par le Padre des Chroniques de Sarah Connor. The French Mistake demeurera sans doute le sommet de cette saison, et l’un des tous meilleurs opus décalés de Supernatural. Pouvoir jongler avec tant d’audace et de talent de ses codes et son univers démontre le niveau d’excellence atteint par Supernatural. Evidemment l’épisode s’adressera avant tout aux amateurs, les private jokes étant incompréhensibles pour les nouveaux venus. On aurait aimé plus de développements sur le choc de la découverte d’un univers dépourvu de tout élément fantastique (comme dans Last Action Hero), mais l’épisode est déjà rempli à ras bord.

Anecdotes :

  • Cet épisode a lieu dans les studios où est produite la série avec la rencontre des vrais participants et de « vrai-faux » détails sur la vie des acteurs.

  • Quand on voit « Misha Collins » s’exprimer sur Twitter, il le fait réellement. L’épisode fut ainsi l’occasion d’un jeu entre l’acteur et ses fans.

  • Le clip montrant « Jensen Ackles » dans un Soap opera est en fait un passage du véritable acteur dans Des jours et des vies. En accompagnement musical, on entend Ancient Celtic Lands, de Biddy Blyth et Mike John Trim

  • Not very many people do réplique Sam quand Dean s’étonne que des gens puissent s’intéresser à leur vie. Une référence au public relativement restreint de Supernatural (mais au combien fidèle).

  • Le réalisateur « Bob Singer » rappelle aux acteurs qu’ils ne peuvent changer les dialogues. Il s’agit d’un clin d’œil qu’au fil des saisons Jensen Ackles et Jared Paledcki ont été autorisés à quelque peu improviser quand ils le désiraient, du fait de la confiance existant entre eux et les auteurs.

  • Enthousiasmé, « Robert Singer » compare «Jensen » à Dean Cain dans  Loïs et Clark : Les Nouvelles Aventures de Superman. Le véritable Singer a été le producteur exécutif de cette série centre sur le couple le plus célèbre de l’Univers DC (1993-1997).

  • Le titre original The French Mistake fait référence à un sketch particulièrement absurde survenant durant le film Le shérif est en prison de Mel Brooks (1974).

  • Les taches de sang sur le corps de « Kripke » reprennent celles vues sur Mary Winchester dans le pilote de la série.

  • La photographie du mariage entre « Genevieve » et « Jared » est vraiment celle de la cérémonie, survenue le 27 février 2010. 

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16. LE RETOUR D'ÈVE
(…AND THEN THERE WERE NONE)

Résumé :

La présence d’Eve, la Mère de tous les Monstres, suscite un pic d’activité de ces créatures. Sam et Dean partent affronter Eve, avec l’aide de Bobby et de Rufus. Ils sont rejoints par Samuel et Gwen. Mais Eve a créé un ver capable de prendre possession d’un humain. Le ver passe d’hôte en hôte, provoquant la mort de tous les alliés des Winchester, hormis Bobby, sauvé quand Sam et Dean découvrent que le ver peut être tué par électrocution.

Critique :

And then there was none sacrifie à ce qui est devenu au fil du temps un marronnier des séries SF : l’adaptation du fameux The Thing de Carpenter, film culte par excellence (tout le rituel est là). Hélas la réussite apparaît bien moindre ici que lors du très similaire Bank Job de Sanctuary, autrement plus ludique, sans même parler de la référence primordiale que demeure le Ice des X-Files. La faute en revient à plusieurs maladresses, comme une mise en scène trop sage et pas assez anxiogène, des cibles entièrement composées de chasseurs, donc ne paniquant pas (pas de tension dramatique, c’est juste un job comme un autre, en plus corsé), la confrontation finale assez ringarde ("j’arrive et je ne suis pas contente ! Tremblez, mortels !"). L’épisode voit aussi la disparition de plusieurs seconds rôles intéressants tandis que l’accumulation des morts réduit mécaniquement leur impact individuel. Une des règles du jeu de Supernatural a toujours été que les seconds rôles passent puis trépassent, mais on a l’impression que les sorties de Samuel, Rufus et Gwen sont vraiment expédiées (cela sent le début de la fin de saison, les amis, on boucle les dossiers).

On a aussi un problème avec Eve, car ce n’est pas en se limitant aux conclusions ou aux introductions d’épisodes que l’on va devenir une Big Bad de choc. Ceci-dit Eve se réserve sans doute pour le grand final et sa jeune interprète s’avère vraiment remarquable (elle m’a fait autrement froid dans le dos que sa créature un peu tarte). L’épisode a le mérite de lancer Bobby sur le terrain, ce qui arrive trop rarement. Le vieux bob peut encore donner la leçon sans problème aux jeunots. Et puis, d’un point de vue périphérique mais bien réel, And then there was none constitue une vraie friandise pour Philes nostalgiques, avec Skinner et X se fritant comme au bon vieux temps, (ah là là, cette confrontation dans l’ascenseur, c’est loin tout çà). Et puis la créature ressemble parfois pas mal à Purity, en plus faible. Autant dire que l’on attend de pied ferme l’ami Nicholas Lea la saison prochaine (avec le fantasme de voir les Winchester confrontés à un certain Dave Duchovny avant la conclusion des débats). Joli clin do'eil au Shocker de Pileggi. Le passage sur la tombe de Marcus apporte une indéniable émotion, Bobby reste bien un inépuisable atout pour Supernatural.

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à celui du roman Dix petits nègres d'Agatha Christie.

  • Gwen (tuée par Dean), Samuel (tué par Sam) et Rufus (tué par Bobby) meurent dans cet épisode.

  • Dean décrit la créature sortant de son oreille comme étant a Khan worm on steroids. Il se réfère à celle très similaire apparaissant dans le film Star Trek II : la Colère de Khan (1982)

  • La mort par électricité de Samuel est un clin d’œil au film Shocker (1989), où Mitch Pileggi jouait un condamné à la chaise électrique revenant d’entre les morts.

  • Bobby verse toute une bouteille de Johnnie Walker Blue Label sur la tombe de Rufus. Dans Time Is on My Side (3-15), ce dernier avait indiqué qu’il s’agissait du seul alcool qu’il buvait (un whisky écossais particulièrement apprécié et onéreux).   

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17. TITANIC
(MY HEART WILL GO ON)

Résumé :

Sur l’ordre de Castiel, l’Ange Balthasar remonte le temps et sauve le Titanic. Les armes ainsi préservées vont servir de sources d’énergie à Castiel dans son conflit contre Raphaël. Une réalité alternative se met en place, où Jo et Ellen sont encore vivantes, cette dernière devant la compagne de Bobby. Mais ce complot provoque la colère d’Atropos, Déesse païenne de la Destinée, qui menace de s’en prendre aux Winchester si Castiel ne revient pas en arrière.

Critique :

My Heart Will Go On entremêle deux excellentes idées, avec un total succès. La première consiste au recours à un genre particulièrement riche et fécond de la SF, l’Uchronie. Celle-ci autorise des développements littéraires particulièrement riches et documentés, que l’on n’exige bien en entendu pas d’un épisode de série télé. Le récit se montre néanmoins habile, en demeurant fidèle au cocktail type d’une Uchronie réussie : révélation progressive des distorsions, puis intégration finement amenée de la détermination de l’Instant Zéro, approfondissement des conséquences. Le coup de Balthasar sauvant le Titanic pour empêcher le film est absolument génial, il reste presque dommage qu’il soit mensonger ! Balthasar le Chaotique confirme qu’il constitue une belle réussite de cette saison, comme un Gabriel totalement déchainé par l’effondrement de l’autorité céleste, j’adore sans réserve. On ressent une vraie émotion en retrouvant la toujours épatante Ellen, d’autant que le couple formé avec Bobby se montre tout à fait attachant et sonnant juste.

Ensuite cette saison 6, décidément particulièrement Geek, nous régale d’un excellent pastiche de la souvent sous-estimée saga des Destination Finale (à découvrir). Le Destin se substitue à la Mort (déjà prise par ailleurs !) mais les mécanismes demeurent essentiellement les mêmes. C’est notamment le cas pour les meurtres abominables et hyper sophistiqués, ceux-montrés ici n’ayant rien à envier à ceux des films (hormis malheureusement pour les Winchester, on a plutôt un gag à la Tex Avery). On préfèrera la mort invisible et inexorable des Destination Finale (un courant d ‘air glacé) à la personnification retenue ici. La jeune actrice manque cette fois de cachet, à l’image d’ailleurs de son personnage, assez terne (mais peut-être cela est-il voulu). Lier Destinée au bouleversement impliqué par l’annulation de l’Apocalypse est très astucieux, mais les Parques ne cadrent pas vraiment harmonieusement avec el cadre judéo-chrétien retenu. Le dialogue avec Cas se montre percutant, mais aussi prometteur. L’ami Castiel semble filer un mauvais coton, nous indique la Parque ! En tout cas cela fait plaisr de constater que Céline Dion est aussi populaire chez Supernatural que chez Buffy !

Anecdotes :

  • Atropos est l’une des trois Moires, les divinités du Destin du Panthéon grec (les Parques chez les Romains). Clotho tisse le fil de la vie, Lachésis le déroule et Atropos l’Implacable le coupe avec ses ciseaux, signifiant ainsi la Mort. Dans la Mythologie, grecque, ces trois filles d’Ananké (la Nécessité) sont parfois présentées comme dominant le Divin Zeus lui-même.

  • Pour la première fois Dean bat Sam au jeu de Pierre-papier-ciseaux (une running joke de la série), mais toujours en jouant les ciseaux. Il s’agit probablement d’une annonce de la venue d’Atropos, aux fameux ciseaux.

  • Le titre original fait référence à la fameuse chanson My Heart Will Go On de Céline Dion, figurant dans la bande son du film Titanic (1997). Elle reste l’un des plus grands succès de l’histoire du disque, avec plus de 10 millions d’exemplaires vendus. Céline Dion remporta l’Oscar et le Golden Globe de la meilleure chanson. La chanson est entendue dans l’épisode, quand le monde est redevenu normal.

  • Dans la trame temporelle alternative mise en place, Jo et Ellen ne sont mortes et Ellen vit désormais avec Bobby. Jo dirige toute une équipe de Chasseurs. Sam et Dean conduisent désormais une Ford Mustang de 1965. Cette Ford Mustang fut un temps envisagée par Kripke pour être leur voiture alors qu’il créait Supernatural. Il opta finalement pour l’Impala.

  • L’hôte de Sam et Dean est le White Star Motel, un clin d’œil à la compagnie maritime du Titanic la White Star Line. L’étiquette de la bouteille de bière vu en début d’épisode montre un iceberg. Le récit comporte plusieurs autres clins d’œil au Titanic. 

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18. LES MYSTÈRES DE L'OUEST
(FRONTIERLAND)

Résumé :

Bobby découvre que les cendres d’un Phoenix peuvent tuer Eve. De plus le journal de Samuel Colt révèle que celui-ci en a tué un ayant pris forme humaine, en 1861. Castiel envoie donc Sam et Dean dans le passé pour qu’ils retrouvent les cendres. Ils n’ont que 24 heures pour y parvenir et la mission se complique encore lorsque Castiel est attaqué par l’un de ses lieutenants. Dean parvient à tuer le Phoenix en duel, grâce au Colt ensorcelé.

Critique :

Frontierland renoue avec le Fantastique/SF très américain qu'est le Weird West. C'est à la fois la spécificité et la limite de cet épisode, que l'on appréciera à l'aune de l'intérêt que l'on porte au western. Il est vrai que cette ville quasi déserte fait un peu toc, mais les différentes références culturelles disséminées de ci de là se montrent volontiers divertissantes. Ackles se montre vraiment amusant en fan de vieux westerns. On apprécie vivement de retrouver le fameux Colt, disparu depuis l'expédition contrer Lucifer, d'autant que la rencontre entre Samuel Colt et Sam sonne très juste. Le Phoenix est également réussi, les scènes de crémation apparaissent réellement impressionnantes. Parallèlement il se confirme que Cas trame un complot en secret, cela promet pour le final de saison.

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à un royaume de Disneyland du même nom, dédié à l’univers du Western.

  • Samuel Colt, créateur du fameux artefact, apparaît ici pour la première fois dans la série.

  • La série adapte la plaisanterie récurrente des noms d’emprunt de ses héros : Dean est ainsi le Marshall Clint Eastwood, tandis que Sam devient Walker, Texas Ranger.

  • Bobby (Jim Beaver) indique que la seule série Star Trek qu’il ait suivie est Deep Space Nine (1993-1999). Cecily Adams, l’épouse décédée de Beaver, y joua le personnage récurrent d’Ishka.

  • L’épisode comporte plusieurs clins d’œil à Retour vers le Futur 3 (1990), où les héros voyageaient eux aussi à l’époque du Far West. Toute la scène finale du paquet envoyé à l’époque reprend ainsi le film. 

  • Le traditionnel logo Supernatural apparaît ici exceptionnellement sous une carte en train de brûler, ce qui reprend le générique de la la série Bonanza (1959-1973), un classique du Western télévisuel

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19. À FEU ET À SANG
(MOMMY DEAREST)

Résumé :

Dean, Sam, Castiel et Bobby se rendent dans la petite ville où Eve s’est établie après avoir transformé la population en hybrides de monstres. Après une périlleuse confrontation, ils parviennent à la tuer grâce aux cendres du Phoenix. Elle leur a auparavant révélé que Crowley est toujours vivant et en quête de l’énergie des âmes. Il s’avère que sa mort avait été truquée par Castiel, qui s’est associé avec lui dans le but de remporter la guerre du Paradis.

Critique :

Mommy Dearest restera comme le grand épisode d'Eve mais aussi comme son chant du cygne. On reste assez pantois de voir ce personnage être aussi rapidement évacué, alors que son potentiel semblait évident. Cela libère sans doute la scène pour l'affrontement céleste, mais l'on reste tout de même sur sa fin. Il reste aussi dommage pour son excellente interprète d'avoir dû laisser la place à celle de la mère des Winchester, un peu moins marquante. L'épisode développe toute une remarquable atmosphère inquiétante et tendue, avec plusieurs scènes particulièrement réussies, dont la révélation de l'enfant vampire ou la confrontation avec Eve.

L'astuce pour l'abattre se montre surprenante à souhait et constitue un remarquable twiste. La scène de sa mort demeurera l'une des plus horrifiques de la saison ! Remarquable plan empreint de folie latente sur Castiel dans la cafétéria remplie de cadavres, alors que la révélation de son duo avec Crowley laisse espérer le meilleur pour la fin de saison. Joli retour express d'Amber, la saison 6 adore vraiment les retrouvailles, on ne s'en plaint pas.

Anecdotes :

  • On entend You Sexy Thing, d’Hot Chocolate, dans le bar, au début de l’épisode.  On entend Miracles, de Jefferson Starship, lors de la rencontre finale entre Crowley et Castiel.

  • Big Bad de la saison, Eve meurt ici. Les épisodes restants vont se centrer sur Castiel et les conséquences de ses choix.

  • L’espèce de mini scène de ménage entre Dean et Castiel voyant ce dernier se vexer quand Dean se moque de l’absence de ses pouvoirs, fut en fait totalement improvisée. Misha demeura silencieux car il avait oublié son texte, et Jensen et Jared saisirent la balle au bond avec naturel. L’hilarant résultat fut finalement conservé.

  • Le titre original et un clin d’œil à Mommie Dearest (Maman très chère, 1981), film racontant l’enfance traumatisée de Christina Crawford, fille de l'actrice Joan Crawford. La réplique de Dean Beat me with a wire hanger, the answer's still no fit référence à une scène particulièrement insoutenable de ce film, voyant la mère flageller sa fille avec un cintre en fil de fer.

  • On atteint le chiffre de 42 morts en cours de récit, soit un total impressionnant, même à l’aune de Supernatural.

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20. L'ANGE DÉCHU
(THE MAN WHO WOULD BE KING)

Résumé :

En proie au doute sur ses choix, Castiel observe en secret Sam et Fean remonter les fils de sa conspiration avec Crowley. Tout en s’opposant à ce dernier qui souhaite les tuer. Il révèle que sa guerre contre Raphaël a pour but d’empêcher ce dernier de libérer Michaël et Lucifer afin de relancer l’Apocalypse. Après avoir raconté son histoire, Castiel demande à Dieu de lui envoyer un signe, mais n’en reçoit aucun.

Critique :

Après l'épisode spécial Bobby, The Man who would be King se consacre à Castiel et se révèle un authentique chef d'œuvre dès son étonnante et atypique introduction. Misha Collins, certainement l'un des meilleurs acteurs découverts ans une série ces dix dernières années, nous délivre tout un magnifique récital. Grâce à son talent cette longue confession de l'Ange demeure absolument fascinante de bout en bout, avec un texte aussi subtil qu'émouvant. Le duo avec Sheppard fonctionne du feu de Dieu, tout au long d'une explication parfaitement organisée du complot sous tendant l'ensemble de la saison. Crowley se montre toujours aussi délectable et rusé, Cass a intérêt se méfier, alors que le fossé ne cesse de s'agrandir avec ses amis.

 The Man who would be King bénéficie également d'une mise en scène particulièrement inspirée, avec notamment de sublimes vues du Paradis. L'ensemble ne se limite pas à l'émotion ou à l'éthéré, délivrant de vraies perles d'humour noir, comme le laboratoire de cauchemar de Crawley. ou son Enfer modernisé. Cette belle réflexion sur la grandeur et les périls de liberté constitue un merveilleux portrait de ce fastueux et complexe personnage qu'est l'Ange du Jeudi. On regrettera simplement son faux pas autour de Superman, peu crédible, à moins qu'il ne s'agisse d'un désir inconscient d'être découvert, comme dirait Frank Black.

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à un roman de Rudyard Kipling (L’Homme qui voulut être roi, 1888, adapté au cinéma en 1975).

  • On entend Me and Mrs. Jones, de Billy Paul lors de la scène de torture initiale par Crowley. On entend An der schönen blauen Donau, Op. 314 de Johann Strauss, quand Castiel et Crowley sont en Enfer.

  • Les images de la Tour de Babel sont extraites d’Intolerance, fil de D.W. Griffith (1916).

  • Ah, Castiel, Angel of Thursday. Just not your day, is it ? demande Crowley. Quand Castiel fit son apparition dans la série, Supernatural était effectivement diffusé le jeudi.

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21. LA CLÉ DU PURGATOIRE
(LET IT BLEED)

Résumé :

Crowley enlève Lisa et Ben pour forcer Dean à ne pas s’opposer à lui. Ulcéré, Castiel se décide à intervenir et Dean parvient à sauver les siens grâce à lui. Toutefois Lisa a été mortellement blessée, mais est guérie par Castiel. Dean demande à l’Ange que Ben et Lisa ne se souviennent plus de lui, pour qu’ils aient une vie normale. Pendant ce temps, Bobby découvre comment accéder au Purgatoire, grâce à un manuscrit de Lovecraft.

Critique :

Let it Bleed a l’excellente idée de faire appel au Maître de Providence l’une des plus grandes figures du Fantastique/SF. C’est d’autant plus astucieux que l’univers de Lovecraft coïncide effectivement avec bien des aspects du Purgatoire version Supernatural. Les diaboliques auteurs (pop culture jusqu’au blanc des yeux) poussent même le vice jusqu’à développer ce qui ressemble fort à un scénario de l’Appel de Cthuhu, je suis d’ailleurs intimement persuadé qu’ils ont pratiqué cette perle du JDR. L’enquête de Bobby se bâtit solidement et suscite des rencontres réussies comme le geek lovecraftien, que l’on imagine bien chez les Ghostfacers (ils nous manquent !), ou la blonde amie de Bobby, avec un joli twist à la clé (du coup on comprend mieux le coup de l’épée).

L’enlèvement de Lisa et Ben paraît initialement trop classique et téléphoné, c’est le genre de manœuvre que l’on trouve dans des polars de base. Mais le traitement en ressort trépidant à souhait entre scènes d’action et adieux déchirants de Dean. Une magistrale réussite, avec l’humour de Balthasar en prime. Les scènes entre Cas et Crawley se dégustent toujours avec autant d’appétit et l’on apprécie vivement le côté inexorable et tragique de l’affrontement à venir entre les Winchester et l’Ange. La dernière action de ce dernier lance d’ailleurs le grand final, Let it bleed tenant ainsi parfaitement son rôle d’avant dernier épisode de la saison. Le suspense demeure entier, Castiel va-t-il réussir ou non à ouvrir la Porte et que va-t-il en résulter en définitive ?

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à l’album Let It Bleed des Rolling Stones (1969).

  • Le livre que lit Ben est L’Appel de Cthulhu (Weird Tales, 1928), l’un des chefs-d’œuvre de Lovecraft et l’acte fondateur du Mythe de Cthulhu. Le Jeu de Rôles L’Appel de Cthulhu (1981), l’un des plus connus et pratiqués au monde permet de visiter ludiquement cet univers éminemment particulier, au prix de quelques points de Santé Mentale.

  • On entend Loudest Alarm, de  Scars On 45, qu’écoute Ben quand Lisa est attaquée. On entend Smiling Faces Sometimes, deThe Undisputed Truth, lors de la confrontation entre Castiel et Crowley. 

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22. L'HOMME QUI EN SAVAIT TROP
(THE MAN WHO KNEW TOO MUCH)

Résumé :

Castiel fait retrouver ses souvenirs à Sam, mais celui-ci triomphe de l’épreuve. L’Ange tue Balthasar pour l’avoir trahi au bénéfice. Mais Castiel découvre que Crowley s’est finalement allié avec Raphaël. Bobby, Sam et Dean participent à la confrontation finale voyant Castiel triompher de ses adversaires et absorber les âmes du Purgatoire. Il détruit Raphaël et laisse s’enfuir Crowley, mais devient mégalomane, se prenant pour un nouveau Dieu.

Critique :

Après le traditionnel résumé de saison - The Road so Far- comme toujours excellent, The Man Who Knew Too Much va hélas se révéler une réussite incomplète, au terme d’une saison 6 pourtant relevée. La faute en revient au contre-sens que représente ce retour sur l’éclatement de l’âme de Sam, alors que ce dossier semblait réglé depuis pas mal d’épisode et que l’on attendait avant tout un grandiose mano à mano entre les différentes parties en présence. L’affaissement du mur psychique devait effectivement être traité, mais lors d’un épisode précédent, pas dans le final de saison. De plus le traitement s’en montre assez naïf (Sam doit simplement flinguer ses différentes divisions pour les fusionner) et quelconque sur le plan de la mise en scène. La révélation des tourments de la cage est d’ailleurs strictement la même que précédemment. On bénéficie cependant d’un joli casting, avec la brune Erica Cerra (la Vampire de The L Word !) en tombant à pic pour conclure une saison aux nombreuses beautés féminies (bon, c’est SPN, hein). Mais l’ensemble demeure vraiment trop long : pas moins des ¾ de l’épisode, durant lesquels on ronge son frein en attendant le vrai final.

Celui-ci, bien trop bref, sauve cependant l’affaire grâce à un twist s astucieux et à une nouvelle superbe composition de Misha Collins. Celui-ci excelle particulièrement dans sa peinture de Psycho Castiel, lors du cliffhanger en or massif, une incontournable tradition de SPN. On regrettera cependant que Globalement Bobby et Dean n’accomplissent absolument rien et ne servent que de témoins à la brillantissime fin de partie de l’Angel, face à un Crowley beau joueur et toujours jouissif (on reveut du Sheppard en saison 7 !). Raphael laisse peu de regrets, même si son interprète montre une indéniable présence. La mort de l’hilarant Balthasar attriste, tant le personnage avait encore du potentiel. Après Eve la saison 6 dévore décidément ses enfants et les Winchester seront bien seuls en début de saison prochaine. Après le départ de son fondateur, il se confirme la vitalité et le brio de Supernatural, chronique toujours iconoclaste et Country, divertissante et horrifique, du conflit éternel entre le Bien et le Mal. Elle demeure bien la figure de proue des séries fantastiques contemporaines et l’on attend de pied ferme la confrontation avec Psycho God, les Winchester vont devoir gérer. Bon courage, les amis !

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à un film d'Alfred Hitchcock (L’Homme qui en savait trop, 1934, retourné en 1956).

  • L’Ange Balthasar et l’Archange Raphaël meurent dans cet épisode.

  • Le trois Sam ont pris le nom de célèbres musiciens Rock comme fausse identité : Jimmy Page (Led Zeppelin), Neil Peart (Rush) et Angus Young (ACDC)

  • On entend deux fois Play with Fire, des Rolling Stones, chez Bobby et dans la voiture. 

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Saison 2Saison 4

NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 3



1. CONTRE-COUPS 
(AFTERSHOCKS)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois !

Critique :

Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue !

La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis.

Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ?

L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer !

Anecdotes :

  • Le premier épisode de cette saison a été suivi par près de 12 millions de téléspectateurs sur ABC, aux États-Unis. Face à cette audience, la chaîne a commandé 2 épisodes supplémentaires pour la saison.

  • Stana Katic et Tamala Jones continuent à se laisser pousser les cheveux.

  • Michael Rady/Evan Murphy : acteur américain, surtout présent à la télévision : Greek (2008-2009), Melrose Place : Nouvelle génération (2009-2010), Mentalist (2011-2012), Jane the Virgin (depuis 2014).

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2. COMME CHIEN ET CHAT 
(SUSPICIOUS MINDS)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terleski

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre.

Critique :

Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom.

Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ».

Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett.

Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon.

Anecdotes :

  • Absence Ruben Santiago-Hudson

  • Beckett a cessé de croire au Père Noël à l’âge de 3 ans.

  • Castle nous révèle que, si son nom de plume est « Richard Edgar Castle » (en hommage à Edgar Allan Poe), son véritable nom est Richard Alexandre Rodgers.

  • Rachel Boston/Penny Marchand : actrice américaine, vue dans les séries Mes plus belles années (2002-2005), NCIS (2006), The Ex List (2008-2009), US Marshall : protection de témoins  (2011-2012), Witches of the East End (2013-2014).

  • Mercedes Masöhn/Marina Casillas : actrice suédoise, vue dans les séries Entourage (2008), NCIS (2009), Three Rivers (2009-2010), 666 Park Avenue (2012-2013), Californication (2014), NCIS : Los Angeles (2014, 5 épisodes), Fear the walking dead (depuis 2015).

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3. LE JUSTE CHOIX 
(MAN ON FIRE)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor

Critique :

A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages.

Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme.

L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même !

Anecdotes :

  • « Les filles rêvent d’un deux roues quand on réalise qu’on n’aura jamais de poney » affirme Beckett

  • « J’ai toujours rêvé de faire ça ! » s’exclame hilare Castle en poursuivant un suspect !

  • Castle a écrit « Le tueur n’avait pas le son » ; il a trouvé mieux comme titre !

  • Jason Beghe/Mike Royce : acteur américain vu au cinéma dans The X-Files : le film (1998) mais plus souvent à la télévision : X-Files (1994), Les Experts (2002), Veronica Mars (2006), Californication (2009/2011-2013), Chicago Fire (2012-2015), Chicago Police Department (depuis 2013).

  • Sophina Brown/Gayle Carver :  actrice américaine vue dans les séries New York Unité spéciale (2001), Shark (2006-2008), Numb3rs (2008-2010), NCIS : Los Angeles (2011), Ravenswood (2013-2014), Scream (2015).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. LA GRANDE ÉVASION 
(ESCAPE PLAN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans !

Critique :

Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème.

La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain !

Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !!

L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !!

Anecdotes :

  • Humour noir toujours pour ouvrir l’épisode lorsque Martha dit à son fils : « Rien de tel qu’un petit meurtre pour te remonter le moral » !

  • Le premier mot de bébé Alexis a été « Dénouement » mais c’est parce que Castle « lui a appris très tôt à structurer sa pensée » !!

  • Première apparition du nouveau compagnon de Kate Beckett.

  • Andrew Leeds/ Adam Murphy : acteur américain vu dans les séries Nip/Tuck (2003-2004), Bones (Pelant, 2012), NCIS : Los Angeles (2013-2014).

  • Victor Webster/Josh Davidson : acteur canadien, vu dans les séries Sunset Beach (1998-1999), Mutant X (2001-2004), Related (2005-2006), Esprits criminels (2009), Continuum (2012-2015).

  • Hommage à Stephen J. Cannell. 

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5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS 
(COURSE CORRECTION)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps !

Critique :

Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement.

L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes.

Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier !

Anecdotes :

  • Michael Cassidy/Greg McClinctock : acteur américain vu dans les séries Newport Beach (2004-2005), Smallville (2007-2008), Scandal (2012), Men at Work (2012-2014), The Magicians (2016).

  • L’épisode comprend de multiples références à des séries hospitalières, comme un « docteur Rhonda Shimes » ! Selon Castle, les médecins sont connus pour « leur fornication galopante » et le triolisme serait « courant » !

  • Retour de Monet Mazur (Gina).

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6. AUX AGUETS 
(ONE GOOD MAN)

Scénario : David Amann

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville.

Critique :

Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros.

L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela.

Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour.

Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode.

Anecdotes

  • Brian Klugman/Paul McCardle : acteur américain, surtout connu pour avoir joué dans Bones (2013).

  • Michael Mosley/Jerry Tyson : acteur américain, vu au cinéma dans La Proposition (2009) mais plus souvent à la télévision : Scrubs (2009-2010), The Closer (2010), Pan Am (2011-2012).

  • Lee Tergesen/Marcus Gates : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : New York Police Judiciaire (1990), Homicide (1993-1994), Code Lisa (1994-1998), Oz (1997-2003), Desperate Housewives (2006), Dr House (2009), American Wiwes (2010-2011), Longmire (2013-2014), The Strain (2016).

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7. GUERRE DE GANGS 
(OUTLAWS)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : Felix Alcala

Résumé :

La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants.

Critique :

Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe.

On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin !

C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant.

Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui.

L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui.

Anecdotes :

  • La victime lisait des bouquins de Donald Trump parlant de finances.

  • Castle trouve que la victime ne valait pas 300$/heure : Lanie, elle, achète tout de suite !

  • Selon le patron qui reçoit Ryan et Esposito, les filles sont « dingues des petits maigrichons genre Twilight ». Ce qui date l’épisode !

  • Sagesse de Martha Rodgers : « Les auditions, c’est comme les hommes. Une de perdue… »

  • Mary Page Keller/Rebecca Dalton : actrice américaine, elle tourne surtout pour la télévision: Providence (1999), JAG (3 épisodes, 2002-2003), New York Police Blue (4 épisodes, 2004), Commander in Chief (4 épisodes, 2005), 24 heures chrono (2 épisodes, 2009), Castle (2010), NCIS : Los Angeles (2011), Supernatural (2011), Pretty Little Liars (4 épisodes, 2012), Chasing Life  (2014-2015).

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8. DOUCE MÉLODIE 
(MUSIC TO MY EARS)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire.

Critique :

Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau.

C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante !

Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude.

L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle.

Anecdotes :

  • Quand Castle parle de Ben par rapport au rat, il fait référence au film d’horreur Ben de Phil Karlson sorti en 1972.

  • Pour Beckett, l’animal de compagnie le plus courant à New York, c’est le cafard ! L’animal le plus étrange qu’elle ait eu ? Castle bien sûr !

  • Castle fait référence à « Flamme d’argent », une nouvelle de Sherlock Holmes où c’est l’absence d’une chose (en l’occurrence un aboiement) qui en révèle une autre.

  • Carmen Argenziano/Marco Rivera : acteur américain actif sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Le Parrain II (1974), Le retour de l’inspecteur Harry (1983), Broken Arrow (1996), Anges et Démons (2009). A la télévision dans Columbo (1973), L’Agence tous risques (1983), La loi de Los Angeles (1986-1990), Urgences (1995), Stargate SG-1 (1998-2005), Docteur House (2007), Hawaï Five-0 (2014).

  • John Pyper-Ferguson/Dean Donegal : acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final (2006) mais plus souvent à la télévision : Brisco County (1993-1994), MilleniuM (1997-1998), Les Experts (2000, 2010), Brothers & Sisters (2006-2007), Terminator : Les chroniques de Sarah Connors (2009), Grimm (2012), Once upon a time (2013), The Last Ship (depuis 2014), Marvel : les agents du SHIELDS (2017).

  • Eve Carradine/Mirielle Lefcourt : Ever Dawn Carradine est la nièce de David Carradine. On a pu la voir essentiellement à la télévision : Les Dessous de Veronica (1998), Les Experts (2004), Supernatural (2009).

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9.  À TOUTE VITESSE 
(OVERDRIVE) 

Scénario : Shalisha Harris

Réalisation : Bethany Rooney

Résumé :

La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel.

Critique :

Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ».

La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett !

Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!!

Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour.

Anecdotes :

  • L’épisode ne compte pas d’accroche. La séquence « Il y a deux catégories de personnes qui réfléchissent à des façons de tuer » est supprimée.

  • « Les parents d’Ashley vous aimeront. Il vous suffit de ne pas être vous-même », assène avec gourmandise Beckett à Castle qui doit dîner avec les parents du petit ami d’Alexis !

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec le titre original du film Rencontres du troisième type à savoir Close Encounters of the Third Kind.

  • Cet épisode multiplie les références à la série X-Files : Aux frontières du réel. Le titre français l’avait déjà annoncé !

  • Un des acteurs invités, Lance Henriksen, a interprété le personnage principal de la série MillenniuM, créée par Chris Carter à l'instar de X-Files.

  • Castle, après avoir parlé chinois, explique qu'il parle chinois parce qu'il adorait une série télévisée. Une autre référence à la série Firefly dans laquelle Nathan Fillion jouait dans un monde où l'anglais et le chinois mandarin sont parlés couramment par tout le monde.

  • Lance Henriksen/Benny Stryker : acteur américain, vu au cinéma dans Rencontre du troisième type (1977), Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Aliens 3 (1992), Mort ou vif (1995), Scream 3 (2000), Appaloosa (2008). Il a également joué pour la télévision où il est surtout connu pour MilléniuM (1996-1999). On l’a vu aussi dans NCIS (2007) et The Blacklist (2015).

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10. MAUVAISE ALLIANCE 
(FOLLOW THE MONEY)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett.

Critique :

Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu.

Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit.

Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération.

Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Pour une poignée de balles » au Old Haunt.

  • L’écrivain multiplie les références au cinéma dont Les Dents de la mer et Alien.

  • Beckett fait référence aux « alligators » dans les égouts. Légende urbaine, elle s’appuie sur un fait véridique : un crocodile est sorti des égouts de New York le 10 février 1935. Dès 1936, la municipalité lança une campagne d’éradication. Il est de toute façon impossible à un reptile de vivre dans un environnement aussi froid.

  • La Prohibition : le terme renvoie à la campagne contre la production, la vente et la consommation d’alcool. Elle fut institutionnalisée par le 18ème amendement en 1919 mais suscita une puissante contrebande. Roosevelt la supprima en 1933 (21ème amendement).

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11. PARI GAGNANT 
(LET IT RIDE)

Scénario : David Grae

Réalisation : Jeff Blekner

Résumé :

Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett !

Critique :

Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce !

A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle !

Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même).

Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre !

En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal.

Anecdotes :

  • Nikki Heat est le nom original de l’héroïne créée par Castle. En VF, elle est appelée « Nikki Hard » mais, dans les traductions françaises des romans, c’est bien son nom original qui est utilisé.

  • Après le record d'audience de près de 10 millions de téléspectateurs sur la chaîne ABC, celle-ci a commandé une quatrième saison pour la série.

  • Lorsque Ryan montre sa bague à Castle, celui-ci fait un simulacre de demande à Beckett. C’est la seconde fois qu’il lui présente une bague de fiançailles.

  • Laura Prépon/Natalie Rhodes : actrice américaine, essentiellement présente à la télévision : That 70’Show (1998-2006), How I met your mother (2009-2010), Docteur House (2010), Orange is the new black (depuis 2013).

  • Absence de Tamala Jones et de Ruben Santiago-Hudson.

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12. HUIS CLOS EXPLOSIF 
(HELL ON THE HIGH WATER)

Scénario :Terri Edda Miller

Réalisation : Millicent Shelton

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau !

Critique :

Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes.

Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué.

Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas.

Anecdotes :

  • « Alakazam » invoque Beckett : c’est une formule contraire au traditionnel « Abracadabra » dont l’origine est moyen-orientale mais l’étymologie contestée. C’est une invocation performative (la prononcer provoque quelque chose) et c’est la formule utilisée pour animer le Golem.

  • Brett Cullen/Christian Dahl : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Jeff Hephner/Edmund et Zalman Drake : acteur américain né Jeffrey Lane Hephner. On l’a vu dans les séries Newport Beach (2005), Docteur House (2008), Chicago Fire (2013), Chicago Med (2016).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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13. LE RETOUR DU PIRATE 
(RETURN OF THE KING)

 

Scénario : Will Beall

Réalisation : Tom Wright

Résumé :

Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle.

Critique :

Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau.

Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant.

Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison.

Anecdotes :

  • Jonathan Adam/Vulcan Simmons : acteur américain, très peu de films à son actif mais plusieurs séries : Bones, Nikita, NCIS : Los Angeles.

  • Max Martini/Hal Lockwood : acteur américain présent sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Colombiana (2011), Captain Phillips (2013), Cinquante nuances de Grey (2015), Cinquante nuances plus sombres (2017). A la télévision : Le Caméléon (1997), Les Experts (2002), Les Experts : Miami (2003), The Unit (2006-2009), Mentalist (2012).

  • Absence de Molly C. Quinn et de Tamala Jones.

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14. PANDORA'S BOX, PART 2 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Émile Levisetti

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie.

Critique :

Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant.

De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros.

L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords.

Anecdotes :

  • Pour Castle, le coupable c’est le majordome ! Un classique du roman policier dont Chapeau melon avait su faire son miel (Les espions font le service).

  • « La richesse ne fait qu’accentuer tous les aspects de notre personnalité » philosophe Castle…qui avoue que c’est son côté enfantin qui en a profité.

  • Castle s’est acheté un cratère de la Lune ! Depuis le traité sur l’espace de 1967, la Lune est considérée comme un espace international (comme les mers). En revanche, l’appropriation dans des buts commerciaux et économiques reste juridiquement floue.

  • Ned Bellamy/Logan Meech : acteur américain, vu dans Les enquêtes de Remington Steele (1986), Arabesque (1993), Les Experts : Miami (2004), The Unit (2006-2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008-2009), Treme (2011-2013), Resurrection (2014).il a aussi joué au cinéma : Ed Wood (1994), Dans la peau de John Malkovitch (1999), Saw (2004), Twilight chapitre I-Fascination (2008), Django Unchained (2012).

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15. TERMINUS 
(END OF THE LINE)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett.

Critique :

Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime.

La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ?

La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer.

Anecdotes :

  • « Chez les riches, les meurtres sont toujours bizarres » affirme Esposito

  • L’épisode se passe aux alentours de la Saint Valentin.

  • Alicia Coppola/Amber Patinelli : actrice américaine diplômée d’anthropologie et ancien mannequin n’a aucun lien de parenté avec Francis Ford Coppola. Vue au cinéma dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2008) mais plus souvent à la télévision, notamment Another World (1991-1993), Trinity (1998-1999), Cold Feet (1999-2000), JAG (2003), Preuves à l’appui (2003-2005), NCIS (2004-2005, 3 épisodes), Mon oncle Charlie (2005-2013), NCIS : Los Angeles (2010, 2015), Esprits criminels (2014), Shameless (2016).

  • Tom Irwing/Simon Campbell : acteur américain, vu dans les séries Angela, 15 ans (1998-1999), Les Experts (2002), Related (2005-2006), Saving Grace (2007-2010), Grey’s Anatomy (2010-2011), Devious Maids (2013-2016).

  • Jason Wiles/Damian Westlake : acteur américain, surtout actif à la télévision : New York 911 (1999-2005), American Wives (2007), Esprits criminels (2010), Scream (2015).

  • Absence de Tamala Jones.

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16. ENVERS ET CONTRE TOUT 
(THE LAST STAND)

Scénario : David Amann

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive !

Critique :

L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes  (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil.

D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante.

Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé !

Anecdotes :

  • Cet épisode et le suivant forment un double épisode.

  • Alon Moni Aboutboul/Fariq Yusef : acteur israélien, vu au cinéma dans Rambo 3 (1988), Munich (2005), The Dark Knight Rises (2012), La chute de Londres (2016). Il travaille aussi pour la télévision : NCIS (2010), Fringe (2011), NCIS : Los Angeles (2013), The Blacklist (2014), The Leftovers (2015).

  • Lochlyn Munro/Kevin McCann : acteur canadien, vu dans Highlander (1994), JAG (1999), Monk (2004), Hawaï Five-0 (2012), Rizzoli & Isles (2015). Au cinéma, dans Dracula 2001 (2000), Freddy contre Jason (2003), Assaut sur Wall Street (2013), A la poursuite de demain (2015).

  • Adrian Pasdar/agent Mark Fallon : acteur américain, vu au cinéma dans Top Gun (1986), Aux frontières de l’aube (1987), L’impasse (1993) mais surtout à la télévision : Profit (1996-1997), Les Chemins de l’étrange (2000-2002), Amy (2003-2005), Heroes (2006-2010), The Lying Game (2011), Agents of SHIELD (2014), Colony (2016).

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17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL 
(SWIFT, SILENT, DEADLY)

Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe.

Critique :

La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet.

Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt.

Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !!

Anecdotes :

  • Générique différent : il est bleu glacier et l’orchestration n’est pas la même.

  • « On est programmé par la peur » énonce Beckett

  • Approximativement au 3/4 de l’épisode, Esposito cite deux noms, Evan Bauer et Jack Cochran ; en prenant le nom du premier et le prénom du second, il est possible d'obtenir Jack Bauer, le personnage principal de 24 heures chrono. Cochran est sans doute une référence à Robert Cochran, co-créateur de la série (avec Joel Surnow). Quant à Evan peut être une référence à Evan Katz, scénariste/executive producer durant toute la série 24 heures chrono, et co-créateur avec Manny Coto du spin-off 24 : Legacy.

  • Absence de Tamala Jones.

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18. UN PASSÉ ENCOMBRANT 
(SLAY THE DRAGON)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera.

Critique :

Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal.

La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap.

Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant !

Anecdotes :

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson

  • Castle affirme qu’une machine à dérégler le climat a été imaginée dans un soap. Lequel est imaginaire mais la machine a été imaginé, elle, dans le film Chapeau melon et bottes de cuir !

  • Scène rarissime : Castle appelle Beckett « Katherine » mais c’était pour se moquer.

  • Tina Majorino/Reese Harlan : actrice américaine, de son nom complet Harmony Olivia Tina Majorino, elle travaille essentiellement pour la télévision : Veronica Mars (2004-2007), Big Love (2006-2010), Bones (3 épisodes, 2010-2011), Legends (2014).

  • Jane Seymour/Gloria Chambers : née Joyce Frankenberg, cette actrice britannique a été naturalisée américaine en 2005. Elle débute avec Ah ! Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, qui deviendra son beau-père entre 1971 et 1973 mais c’est son rôle de James Bond Girl dans Vivre et laisser mourir (Solitaire) en 1973 qui la fait connaître. Elle jouera ensuite notamment dans La Révolution française (1989) ou Serial noceurs (2005) mais c’est la télévision qui lui donne ses principaux rôles, en particulier Docteur Quinn, femme médecin (1993-1998). Elle a aussi joué dans les séries Smallville (2004-2005), Miss Marple (2007), Franklin et Bash (2012-2014), Jane the Virgin (2015). Élevée officier dans l’Ordre de l’Empire britannique en 2000. 

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19. ANTIDOTE 
(QUID PRO QUO)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jeff Blockner

Résumé :

Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné !

Critique :

Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment.

L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle.

Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec la série Law and Order connue en France sous le nom New York, police judiciaire.

  • Bruce Davison/Louis Arnacki : acteur américain, vu au cinéma dans Fureur apache (1972), Six degrés de séparation (1993), X-Men (2000, 2002), Le maître du jeu (2003). Il a tourné aussi pour la télévision : Les contes de la crypte (1995), Triangle (2005), Les aventures de Flynn Carson : le secret de la coupe maudite (2008).

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20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL 
(NOLA CONFIDENTIAL)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Steve Boyum

Résumé :

Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria.

Critique :

Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière.

Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué.

L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre.

L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Ciel de cendres ».

  • En 2003, Ryan était dans la brigade des stups.

  • La « Baleine blanche » fait évidemment référence à Moby Dick, métaphore de l’obsession destructrice, d’après le roman éponyme d’Herman Melville. Il y a plusieurs références dans l’épisode.

  • Gary Basaraba/Ralph Carbone : acteur canadien, vu au cinéma dans La dernière tentation du Christ (1988), Striptease (1996), Suburbicon (2017) et à la télévision dans Brooklyn South (1997-1998), Boomtown (2002-2003), Person of Interest (2013-2014), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016).

  • Peter Onorati/Sal Malavolta : acteur américain, surtout actif à la télévision : Walker, Texas Ranger (2000), Mes plus belles années (2002-2004), Ghost Whisperer (2007), Desperate Housewifes (2009).

  • Liz Vassey/Monica Wyatt : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : La Force du destin (1990-1992), Code Quantum (1991, 1993), Star Trek : la nouvelle génération (1992), Urgences (1994), Dharma et Greg (2000), Tru Calling (2005), Les Experts (2005-2010), La diva du divan (2011-2012).

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21. REPRÉSAILLES 
(KREWE)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Paul Holahan

Résumé :

Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett.

Critique :

Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode.

Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié.

Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses.

Anecdotes :

  • Justin Bruenig/Rob Tredwyck : acteur américain, surtout vu à la télévision : La force du destin (2003-2011), Les Experts : Miami (2008), Knight Rider (2008-2009), Ringer (2011-2012), Grey’s Anatomy (2013-2014), Les Experts : Cyber (2015).

  • Erik Palladino/coach Rome : acteur américain, vu à la télévision dans Murphy Brown (1996-1997), Urgences (1999-2001), Les Experts (2006), Championnes à tout prix (2009-2010), NCIS : Los Angeles (2012-2013), Suits (2015).

  • Brendan Hines/Alex Conrad : acteur et chanteur américain, vu dans les séries Lie to me (2009-2011) et Scorpion (2015).

  • Josie Loren/Bridget McManus : née Josie Lopez, cette actrice américaine d’origine cubaine tourne surtout part la télévision : Veronica Mars (2006), Championnes à tout prix (2009-2012), Mentalist (2014-2015).

  • Quatrième réunion poker entre Castle et ses pairs.

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22. AIE FOI EN LA PAROLE 
(KNOCKOUT)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles.

Critique :

Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour.

Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz -  n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz.

L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. 

Anecdotes :

  • Dominic Purcell/Russell Ganz : acteur anglo-australien, on a pu le voir au cinéma dans Mission : Impossible 2 (2000), Blade Trinity (2004) mais surtout à la télévision : John Doe (2003), Prison Break (2005-2009), The Flash (2014).

  • D.B. Sweeney/Kyle Seeger : Daniel Bernard Sweeney, acteur américain, vu dans Les coulisses du pouvoir (1986), Sons (1989), Visiteurs extraterrestres (1993), Chiraq (2015). A la télévision, Docteur House (2006), The Event (2010).

  • Jason George/Charles Kelvin : acteur américain, surtout vu à la télévision : Roswell (2000), Stargate SG-1 (2005-2006), Les Mystères d’Eatswick (2009-2010), Grey’s Anatomy (depuis 2010), Mistresses (2013-2016).

  • Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 

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23. CHANTIER À HAUT RISQUE 
(DOWN THE RABBIT HOLE)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : John Bleckner

Résumé :

La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté

Critique :

Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série.

C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation.

L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn.

Anecdotes :

  • Michael McKean/Victor Baron : acteur américain, il joue sur les deux écrans. Au cinéma, on l’a vu dans 1941 (1979), Spinal Tab (1984), Jack (1996), Jugé coupable (1999). A la télévision, il fut récurrent pour X-Files (Morris Fletcher, 3 épisodes, 1998-2002), The Lone Gunmen (2001), Better Call Saul (2015).

  • Sasha Roiz/Bobby Stark : acteur israélo-canadien, vu au cinéma dans Pompéi (2014) et à la télévision dans Missing : disparu sans laisser de traces (2004), NCIS (2007), Lie to me (2009), Docteur House (2011), Grimm (2011-2017).

  • Teri Polo/Kayla Baron : Teresa Elisabeth Polo, actrice et mannequin américaine, vue au cinéma dans La maison aux esprits (1993), Mon beau-père et moi (2000) et vue à la télévision dans Bienvenu en Alaska (1994-1995), Le Damné (1998-1999), The Practice (2003), Les Experts : Miami (2008), The Fosters (depuis 2013).

  • Bellamy Young/Candace Ford : cette actrice américaine, née Amy Maria Young, est principalement connue pour son rôle – magnifique – de Mellie Grant dans Scandal (depuis 2012). Elle incarne aussi la compagne d’Hotchner dans Esprits criminels (7 épisodes 2011-2013). Elle a aussi joué dans Scrubs (2004-2009).

  • Judith Scott/ Evelyn Montgomery : actrice américaine vue dans les séries Robocop (1994), Inspecteur Barnaby (1998), X-Files (2000), FBI : Portés Disparus (2003), Dexter (2007), Docteur House (2008), Les Experts : Miami (2011).

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross.

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24. LA CHUTE 
(POETIC JUSTICE)

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Résumé :

Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames.

Critique :

Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort.

Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle.

Anecdotes :

  • Retour de Max Martini (Hal Lockwood), Scott Paulin (Jim Beckett) et Judith Scott (Evelyn Montgomery).

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Saison 7Saison 9

Supernatural

Saison 8

1. Retour à la normale (We Need to Talk About Kevin)

2. Vente aux enchères (What's Up, Tiger Mommy?)

3. L'Arrache-cœur (Heartache)

4. Caméra au poing (Bitten)

5. Les Vampirates (Blood Brother)

6. Le Soldat inconnu (Southern Comfort)

7. Delta Mendota (A Little Slice of Kevin)

8. Quoi de neuf, docteur ? (Hunteri Heroici)

9. Qui sème le vent… (Citizen Fang)

10. La Tablette des anges (Torn and Frayed)

11. L'Arbre et la Douleur (LARP and the Real Girl)

12. Abbadon (As Time Goes By)

13. L'Ordre de Thulé (Everybody Hates Hitler)

14. Les Trois Épreuves (Trial and Error)

15. Les Familiers (Man's Best Friend With Benefits)

16. Le Choc des Titans (Remember the Titans)

17. Les Cryptes de Lucifer (Goodbye Stranger)

18. La chasse est ouverte (Freaks And Geeks)

19. Aller-retour pour l'enfer (Taxi Driver)

20. Game over (Pac-Man Fever)

21. Le Roi de l'évasion (The Great Escapist)

22. Jeu de massacres (Clip Show)

23. L'Arc de Cupidon (Sacrifice)

  


1. RETOUR À LA NORMALE
(WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN)



Résumé :

Après y avoir passé un an, Dean s’échappe du Purgatoire, avec l’aide du Vampire Benny. Lui et Sam rejoignent le Prophète Kevin, qui a dissimulé une nouvelle tablette divine pouvant servir à enfer les Démons en Enfer. Ils sont attaqués par Crowley qui veut au contraire ouvrir les portes l’Enfer. Après que les Winchester et Kevin aient réussi s’échapper, il assassine la petite amie de ce dernier. Le sort de Castiel demeure inconnu.

Critique :

Cet ambitieux pilote de saison remplit parfaitement ses fonctions, en provoquant une relance globale de la série, d’ailleurs logiquement concomitante avec le changement de showrunner voyant Jeremy Carver (ici à l’écriture) succéder à Sera Gamble. L’année correspondant au hiatus entre les saisons 7 et reboote en effet la relation entre les deux frères enfin réunis. La différence de perspective entre un Dean ayant vécu une terrible épreuve au Purgatoire et un Sam installé dans une confortable romance aussi hédoniste qu’égoïste introduit tout un drama absent au cours de la précédente période. L’amitié entre Dean et le Vampire apporte également de la nouveauté au sein de la série. Le devenir de Castiel compose une prometteuse énigme, décidément cette saison 8 s’annonce comme riche en histoires à raconter.

En ne renonçant pas pour autant à narrer les événements survenus au Purgatoire, Carver entame également l’élargissement considérable de l’univers de la série caractérisant sa période (se concluant en apothéose avec la saison 11), entre conflits se roulant aussi bien sur Terre que sur les autres Plans de la Création. Les flashbacks du Purgatoire vont permettre d’enrichir le récit et de progressivement éclairer le présent, sur un modèle en définitive assez proche de ce que propose l’île de la saison 1 d’Arrow, alors simultanément diffusée sur The CW. L’épisode remet également en selle Crowley, relativement sous-utilisé en saison 7 et qui va trouver toute sa dimension durent l’ère Carver. Le Classic Rock (moins goûté par Sera Gamble) est également massivement de retour dans la bande son, qui s’en plaindra ?

Anecdotes :

  • On entend Locomotive Breath, de Jethro Tull, durant la séquence récapitulative. Durant le montage à propos de Dean et du Purgatoire, on entend Man in the Wilderness, de Styx.

  • Benny Lafitte apparaît ici pour la première fois, ce Vampire s’étant lié d’amitié avec Dean au purgatoire avec Dean va devenir un personnage récurrent de la saison. Il y participera à sept épisodes.

  • Sam indique que la star du porno Sasha Grey a participé à un film de Steven Soderbergh. Il s’agit de Girlfriend Experience (2009), où elle joue une escort girl de haut vol confrontée aux conséquences de la crise financière de 2008.

  • Le titre original reprend celui d’un thriller de 2011, lui-même adapté d’un roman à succès.

  • Retour à la normale est le 150° épisode de la série, par ordre de diffusion. Il marque également l’arrivée de Jeremy Carver à la tête de la série, après qu’il fut été le showrunner du Being Human américain, mais aussi un scénariste de longue date de Supernatural (saisons 3 à 5). Il va demeurer le showrunner du programme durant les saisons 8 à 11.

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2. VENTE AUX ENCHÈRES
(WHAT'S UP, TIGER MOMMY?)

Résumé :

Sam et Dean parviennent à sauver la mère de Kevin, attaquée par les Démons. Mais le dieu païen Ploutos s’est emparé de la tablette afin de la mettre aux enchères. Les Tran et les Winchester se rendent à la vente, toutefois Crowley parvient à s’emparer de la tablette. Effrayés, Kevin et sa mère décident de prendre du recul. On découvre peu à peu ce qu’ont vécu Dean et Castiel au Purgatoire.

Critique :

L’épisode achève de mettre la chasse aux deux Tablettes divines allant opposer Crowley aux Winchester (et autres convives) durant la majeure partie de la saison. Ceci s'effectue de manière relativement classique, d'autant que le recours à des artefacts miraculeux en tant que MacGuffin reste l'un des marronniers de Supernatural (c'était largement déjà le cas chez Buffy contre les vampires). De fait, la relative déception de l'épisode réside dans cette confirmation qu'en tant que Prophète, le sympathique Kevin apportera nettement moins de fantaisie à la série que Chuck et cette géniale idée des méta romans. Fort heureusement, si le fond pétille moins, la forme demeure particulièrement plaisante.

Le nouveau showrunnner a en effet la bonne idée de recaster Mme Tran, tant Lauren Tom lui apporte un surcroît d'énergie et d'humour. L'épisode sait accorder un bel espace à cette renaissance et devient comme un véhicule pour la nouvelle mère courage de Supernatural. Tout ceci n’évite pas quelques légers et positifs clichés sur la mère asiatique, sans pour autant jamais sombrer dans la caricature (en 2019 l'expression Tiger Mommy aurait sans doute froncer quelques sourcils !). Les twists fréquents et l'humour noir de cette vente aux enchères très particulière, les amateurs de Chapeau Melon et Maille à partir avec les taties apprécieront d'ailleurs la référence à Mona Lisa. Tout en accordant quelques ironiques réparties à un Crowley très en verve, l’intrigue retrouve également avec nos chers Dieux païens.

Si le madré Ploutos reste moins flamboyant que d'autres, il se révèle tout aussi mégalomane et prisant les sacrifices humains. On s'amuse aussi beaucoup avec tout le délire autour de Mjölnir. En contrepoint, les flash-backs du Purgatoire autour de Castiel se montrent émouvants et bien organisés en miroirs de l'action principale. Avec Samandriel l'épisode révèle enfin un Ange sensible et intrinsèquement bon, on avouera que cela fait chaud au cœur ! Entre défaite finale et présence de tant de brillants seconds rôles, Sam et Dean donnent toutefois l'impression de faire balader durant presque tout l'épisode, A force de hausser enjeux et joueurs au sein de la partie en cours, Jeremy Carver prend le risque de les marginaliser au sein de leur série. C'est d'ailleurs en substance ce que pointe Samandriel. 

Anecdotes :

  • Lors du tatouage anti-démon de Kevin et sa mère, on entend The Devil's Chasing Me, de Reverend Horton Heat.

  • Mme Tran est désormais interprétée par Lauren Tom, au lieu de Khaira Ledeyo.

  • On aperçoit pour la première fois les yeux de démon de Crowley, ils sont logiquement rouges car il était un Démon des carrefours avant de prendre du galon dans la hiérarchie infernale. Il en va de même pour sa forme d’ombre, quand il quitte le corps de Mme Tran. 

  • Le titre originel est un clin d’œil à celui d’un film de Woody Allen, What's up, Tiger Lily ? (Lily la tigresse, 1966).

  • Sam et Dean ont pris Neil et Sixx comme pseudonymes d’agent du FBI, en référence à Vince Neil et Nikki Sixx, membres du groupe de rock Mötley Crüe .

  • Sam s’avère capable de soulever le divin marteau Mjölnir, un test de valeur. Cette idée est reprise chez Marvel autour de Thor et des Avengers, dans les films comme dans  les Comics.

  • Ploutos est le dieu grec de la richesse (Plutus chez les Romains). Une Ploutocratie est ainsi un système politique où le pouvoir est lié la richesse des individus.

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3. L'ARRACHE-CŒUR
(HEARTACHE)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur une série de meurtres survenant tous les 6 mois, lors desquels les cœurs des victimes sont prélevés. Les crimes sont commis par des personnes différentes, apparemment sans lien entre elles, mais ayant toutes bénéficié de greffes d’organe en provenance d’un sportif de haut niveau décédé. Ce dernier avait jadis établi un pacte avec Cacao, le dieu maya de l'agriculture, prévoyant des sacrifices en change d’un surcroît de force vitale.

Critique :

L’arrache-cœur constitue le premier véritable trou d'air de cette huitième saison. La faute en revient à un récit horrifique beaucoup trop complexe pour un épisode de série télévisée ne s'étendant pas au-delà d'une petite quarantaine de minutes. Pour le bénéfice bien maigre d'une référence culturelle pré-colombienne, elle-même réduite à une brève citation, le temps d'exposition devient beaucoup trop long. d'autant qu'il prend la forme de mornes tunnels de dialogues, avec de multiples scènes d'interrogatoires statiques. Les auteurs tentent bien d'animer cet interminable préambule (les quatre cinquièmes de l'opus) via des réparties humoristiques ou des fenêtres sur le drama en cours entre Dean et Sam, mais ces efforts demeurent insuffisants.

Le récit semble d'autant plus en apesanteur que ses protagonistes principaux (le dieu Cacao et le Maya ayant signé le pacte) en demeurent totalement absent, toute l'histoire est de seconde main. Ce récit aux très nombreux personnages et à la composante psychologique en soi intéressante aurait mieux convaincu à un support littéraire. Ici on ne peut soutenir qu'à des silhouettes, ce qui gâche le sujet. En tant que réalisateur, Jensen Ackles a peu matière à briller, d'autant que l'unique scène de combat est vite expédiée. On devine qu'il réussit les scènes gores, mais celle-ci ont été sabrées par le diffuseur au point que ce moteur fait clairement défaut à l'opus.

Enfin l'opus ne va pas plaider la cause de Supernatural en matière de machisme, un procès lui étant régulièrement intenté, très souvent à tort. La seule conjurée montrée comme étant intrinsèquement cruelle est la strip-teaseuse Randa, qui en fait des tonnes là-dessus. S'il faut saluer l'authentique performance de l'actrice, Kyra Zagorsky, il convient également de rappeler aux auteurs que les strip-teaseuses ne sont pas perverses par nature et qu'il existe d'autres domaines d'activité pour les femmes aux performances physiques augmentées. D'autant plus qu'on y ajoute en contrepoint une ode à l'épouse modèle, ou une docteure oubliant le secret professionnel pour les beaux yeux de Dean. Ceci-dit, aucune allusion n'a été faite au Chaud Cacao d'Annie Cordy. On a frôlé le pire.

Anecdotes :

  • Quand Randa tue l’homme dans l’allée, on entend Good Love Gone Bad, de Jamie Dunlap.

  • L’épisode est le troisième des cinq réalisés par Jensen Ackles. L’acteur y dirige son propre père, Alan Ackles, dans le rôle du Détective Pike. Dans les conventions, Jensen Ackles cite régulièrement ce souvenir comme l’un de ses plus grands moments vécus autour de la série.

  • Sam se fait passer pour l’Agent Sambora, un clin d’œil à Richie Sambora, le guitariste du groupe Bon Jovi.

  • La scène où Arthur se tranche l’œil fut effectivement tournée, mais elle fut jugée trop gore par le diffuseur, donc ne fut pas conservée.

  • Les scènes se déroulant au Bunny Hole furent tournées dans un véritable strip club, le The Paramount Gentleman's Club, situé dans la Grand Vancouver.

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4. CAMÉRA AU POING
(BITTEN)

Résumé :

Sur les lieux d’un crime sanguinaire survenu dans une cité universitaire, Sam et Dean découvrent un ordinateur portable. Celui-ci contient une vidéo réalisée par trois étudiants en cinéma. Le film raconte comment les appentis cinéastes se sont trouvés confrontés à un Loup-garou. Mais l’histoire n’est pas terminée.

Critique :

L’épisode a la bonne idée de vouloir sortir de sentiers battus en modifiant le style narratif coutumier de la série. Fondamentalement, tout est bon pour esquiver le piège du Formula Show. Rendre hommage aux différentes catégories de films d’horreurs constitue d’ailleurs une valeur sûre de Supernatural, comme, par exemple, lors de Film d’épouvante (4.05) pour les classiques d’Universal Pictures, ou, plus récemment, Mint Condition (14.04), pour les Slasher Movies.Caméra au poing s’intéresse lui au genre des Found Footages, ces films retrouvés remontant à Cannibal Holocaust (1980), mais surtout popularisés par le pur chef-d’œuvre que représenta The Blair Witch Project (1999). Le genre s’est enraciné durant les années 2000 et 2010, avec REC, Paranormal Activity, Cloverfield, etc.

L’exercice de style s’avère ici réussi, avec un tournage caméra sur l’épaule plus vrai que nature, même si parfois légèrement trop sophistiqué. L’opus suscite une vraie curiosité et se regarde avec plaisir, d’autant que les jeunes comédiens s’avère convaincant. Entre jeunes gens touchés par un pouvoir occulte et rivalité amoureuse au sein d’un trio, Caméra au poing se révèle une plaisante relecture de l’alors récent Chronicle (2012), le Fantastique horrifique se substituant à la Science-Fiction. Malheureusement l’épisode n’est pas exempt de défauts inhérents au passage du format cinéma à celui de la série télévisée.

Logiquement très centré sur le trio de jeunes la durée abrégée de 40 minutes ne permet pas de développer réellement ces personnages, le spectateur s’attache nettement moins émotionnellement à eux (rien à voir avec Oz et Willow). De plus ils se résument essentiellement à des clichés de Teen Movies, ce qui limite l’originalité de l’opus. En fait le récit ne parvient pas à résoudre la difficulté consistant à réduire durablement les protagonistes de la série au rôle d’observateur, tandis qu’il met en avant des silhouettes de passage. Reste l’intérêt de découvrir l’évolution de Dean désormais moins enclin à tuer, alors qu’il va bientôt être subjugué par la Marque de Caïn. 

Anecdotes :

  • Durant l’épisode, on entend à diverses reprises What's the Matter, de Milo Green.

  • Sam et Dean prennent comme pseudonymes Hudson et Rose, soit un clin d’œil à Saul Hudson et Axl Rose, du groupe Guns n' Roses.

  • Chez Michael et Brian, on aperçoit l’affiche de Coven, film d’horreur indépendant à petit budget devenu culte (1997). L’affiche était également visible au QG des Ghostfacers, mais aussi chez Charlie, la saison dernière. 

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5. LES VAMPIRATES
(BLOOD BROTHER)

Résumé :

Le Vampire Benny appelle Dean à l’aide après avoir été agressé par ses semblables. Dean part à sa rescousse tout en dissimulant le but de son voyage à Sam. Mais il va se voir contraint de demander de l’assistance à son tour. Benny est en effet engagé dans une vendetta sans pitié contre le Vampire l’ayant jadis engendré.

Critique :

Davantage que sur la vendetta entre Vampires, l’épisode s’étend en définitive surtout sur le spleen existant au sein de la relation entre les deux frères Winchester. Au déphasage existant du fait de leur séparation durant le hiatus, s’ajoute désormais la perspective de nouveaux partenaires avec lesquels le courant passe davantage. On avouera que l’on aurait volontiers troqué cette approche contre une Chasse davantage haletante et développée, cer personne ne peut croire à une séparation de Sam et Dean. Cela signifiait aussi certainement la fin de la série, qu’une séparation définitive entre Hank et Karen dans Californication.

L’idée de base du scénario ne peut donc pas totalement fonctionner, le rythme assez lent des péripéties et les faiblesses des deux nouveaux duos n’améliorant pas les choses. La personnalité d’Amelia est tellement conçue pour idéalement correspondre à Sam qu’elle en devient artificielle. Benny se montre solide et renouvelle agréablement la thématique du Vampire au sein de Supernatural. Dépressif et ami de Dean, il ne faudrait pas non plus qu’il nous remplace Castiel, toujours officiellement mort. Personne ne saurait faire de l’ombre à l’Ange du Jeudi. Demeure une vie réussite esthétique de la mise en scène, entre images macabres, jolis effets spéciaux au purgatoire et deux nouveaux motels une nouvelle fois splendides et décalés (art abstrait ou style texan), une valeur sûre de la série.

Anecdotes :

  • Au Purgatoire, on entend Benny siffloter Dans l'antre du roi de la montagne, d’Edvard Grieg (1874). Il s’agit d’une référence au film M le Maudit, de Fritz Lang (1931), où le tueur faisait de même.

  • Au Purgatoire, Castiel révèle à Dean être un Séraphin. Il occupe ainsi un poste élevé dans la hiérarchie angélique traditionnelle, le plaçant directement sous l’autorité des Archanges.

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6. LE SOLDAT INCONNU
(SOUTHERN COMFORT)

Résumé :

A l’occasion d’une enquête, Sam et Dean retrouvent Garth, qui a désormais remplacé Bobby dans son rôle de soutien aux autres Chasseurs. Ils partent à la poursuite d’un spectre possédant les vivants afin de les faire se venger de leurs ennemis. Leur adversaire va tâcher de forcer Dean à tuer Sam, pour ne pas l’avoir secouru lorsqu’il se trouvait au Purgatoire. Garth détruit l’esprit vengeur, gagnant ainsi le respect  de Dean en tant que remplaçant de Bobby.

Critique :

L’épisode rend un bel hommage à deux personnages au long cours de la série. Bobby et Garth (ce dernier connaît d’ailleurs une longévité exceptionnelle, étant encore présent durant l’actuelle saison 14). Avec son alliage toujours aussi sympathique d’affabilité et d’efficacité,  il s’avère particulièrement touchant de découvrir Garth s’attacher à remplacer Bobby dans son rôle de soutien logistique, aux Chasseurs ce qui nous rappelle également que l’action de ce dernier ne se limitait pas aux seuls Winchesters. La présence de Garth et son relationnel avec les Winchester apportent une valeur ajoutée bienvenue à une Chasse demeurant par ailleurs très classique, quoique menée avec efficacité. Il en va pareillement pour l’aspect culturel et historique (soldat confédéré, motel du jour, penny à tête d’Indien…).

Le Soldat inconnu s’insère dans la continuité de l’opus précédent en mettant une nouvelle fois en avant le nouveau drama opposant les deux frères, ici porté à incandescence. On avouera qu’il ne s’agit pas de la thématique de la saison nous passionnant le plus, la série ayant déjà eu régulièrement recours au procédé. De plus ici la connexion avec l’esprit vengeur parait assez téléphonée, et rend la possession de Dean aussitôt prévisible, puisque la saison insiste depuis son début sur son sentiment de trahison de la part de Sam. Les flashbacks concernant Sam résultent également moins prenants que ceux se déroulant au Purgatoire. Auteurs et acteurs sont certes à leur affaire, mais l’on attend avec impatience le retour à la course à la tablette (et non à l’échalote) opposant Sam & Dean à Crowley.

Anecdotes :

  • Le titre originel, Southern Confort, désigne une liqueur traditionnelle de la Nouvelle-Orléans. à base d’arômes de whisky, de fruits et d’épices. Elle s’emploie dans de nombreux cocktails.

  • Le rapport de police sur la tombe vandalisée est signé par le Sergent Neil Williams. Il s’agit en fait d’un membre de l’équipe technique de la série. 

  • Dean et Garth discutent d’un Purgatoire situé près de Miami. The Purgatory est un strip club gay situé à Fort Lauderdale, en Floride.

  • La Tombe du Soldat inconnu confédéré existe réellement, mais elle est située à Biloxi, dans le Mississippi. Elle a été installée en 1981.

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7. DELTA MENDOTA
(A LITTLE SLICE OF KEVIN)

Résumé :

Après avoir été capturé et torturé, Kevin révèle à Crowley l’existence de nouvelles tablettes. Sam et Dean sont rejoints par un Castiel ayant oublié comment il s’est échappé du Purgatoire. Le trio parvient à sauver Kevin, mais Crowley s’enfuit en conservant une moitié de la tablette. Castiel est en fait manipulé à son insu par l’Ange Naomi. Celle-ci est parvenue à l’extraire du Purgatoire et lui fait oublier leurs entrevues.

Critique :

L’épisode marque le retour du fil rouge de la saison, d’une manière très percutante. On renoue ainsi avec la course aux tablettes, où Crowley continue à marquer des points. Certes ce positionnement en tant qu’actuel Big bad de saison rend notre Roi de l’Enfer plus unidimensionnel qu’il ne le deviendra (d’autant que Lucifer n’est pas encore revenu servir d’ennemi commun). On apprécie davantage ses bons mots et sa complicité matoise avec les Winchester que ses scènes de torture, mais Mark Sheppard continue à lui impulser une formidable intensité. Les Tran mère et fils sont également de retour et apportent une utile contribution au récit, avant d’être assez abruptement mis de côté chez Garth. Il reste dommage de les traiter ainsi comme des utilités.

Mais le principal atout de l’opus réside bien dans le retour réussi de Castiel, mettant ainsi fin à une attente menaçant de s’éterniser. Le hiatus inter saisons et ses flashbacks semblent ainsi avoir achevé leurs révélations, avant de devenir répétitifs. Les différents aspects de l’événement se voient abordés, comme l’émotionnel ou la puissance de feu regagnée de l’Ange, sa confrontation directe avec Crowley constituant le sommet de l’action, avec un mémorable effet spécial à la clef. Pour une fois le Roi de l’Enfer ne demande pas son reste ! Avec Castiel, d’autres joueurs angéliques entrent également dans la partie, avec l’encore lointain Métatron et la déjà très présente Naomi, la présence d’Amanda Tapping suscitant bien entendu une sensation supplémentaire. La suite de la compétition s’annonce attrayante !

Anecdotes :

  • En début d’épisode, quand Dan aperçoit Castiel enfin sorti du Purgatoire, on entend We Gotta Get out of This Place, de The Animals.

  • La porte de sortie du Purgatoire se situe au sommet d’une montagne, ce qui correspond au schéma de la Divine Comédie de Dante. Mais cette porte y donne sur le Paradis, alors qu’ici elle ramène sur Terre.

  • Sam et Dean se font passer pour les Agents Roth et Malloy, en référence à David Lee Roth et Mitch Malloy, du groupe Van Halen.

  • Nouvelle leader de la faction angélique, Naomi effectue ici son apparition et va devenir une adversaire récurrente durant l’ensemble de la saison. Elle est interprétée par Amanda Tapping (Stargate SG-1, Sanctuary).

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8. QUOI DE NEUF, DOCTEUR ?
(HUNTERI HEROICI)

Résumé :

Le trio enquête sur une série de meurtres très particuliers, car reproduisant des gags récurrents de Cartoons, contre toutes les lois physiques. Il découvre que ses phénomènes sont dus à Fred Jones, un vieil homme aux immenses pouvoirs sur la réalité, mais qui vivant désormais dans un rêve éveillé. Sam parvient à l’extraire de cet état ce qui met fin à ses capacités, tout en endommageant son esprit. Castiel va temporairement veiller sur lui.

Critique :

La saison 8 nous propose ici son tout premier épisode décalé et nous confirme à quel point la série sait aussi se montrer géniale quand elle refuse de se prendre au sérieux et bascule dans un n’importe quoi souvent imaginatif. La transposition des gags traditionnels des Cartoons dans le monde réel suscite autant la stupeur que l’hilarité, d’autant que le récit sait repousser l’étape de l’explication pour laisse la part belle à l’effet de choc. On rit d’autant plus que l’opus joue massivement la carte du Gore pour accentuer son impact, cela faisait un bout de temps que le programme ne s’était pas joyeusement ébattu dans l’hémoglobine à ce point (Quand notre cœur fait boum, aurait pu chanter Trenet). Nous sommes bien dans Supernatural et non chez Roger & Jessica Rabbit !

L’humour se voit encore rehaussé par un parfait emploi de Castiel. Toujours formidablement interprété par Misha Collins, l’Ange du Jeudi continue à infailliblement nous dilater la rate, par son décalage complet aussi bien avec la Pop Culture qu’avec les comportements humains. En tant que Chasseur, Castiel se montre à peu près aussi performant que jadis en agent du FBI, ce qui n’est pas peu dire. Les interactions avec les Winchester crépitent également, l’absence du drama entre les deux frères participant également à la bonne humeur générale. L’émotion autour de Castiel et de Fred permet également à Hunter Heroici de ne pas simplement demeurer un jouissif exercice de style. On regrettera simplement les scènes de flashback toujours larmoyantes entre Sam et Amelia, ici particulièrement hors sujet.

Anecdotes :

  • A la fin de l’épisode, quand Castiel s’assoit à côté de Fred, on entend L’Hymne à la Joie, de Beethoven.

  • Sam, Dean et Castiel prennent Crosby, Still et Nash comme pseudonymes, une référence au groupe de Folk Rock contestataire Crosby, Stills, Nash and Young.

  • On apprend ici que suite, à sa mort en fin de saison présente, les entreprises de Richard Roman se sont effondrées.

  • L’épisode comporte plusieurs références aux Cartoons, à travers des noms de personnages secondaires (Fred Jones), ou des reprises de phrases emblématiques (What's up, Doc ?, It's wabbit season !, Well, that's all folks !). Le titre original est un clin d’œil aux faux noms latins donnés aux personnages des Looney Tunes, comme Speedometrus Rapidus pour Bip Bip.

  • Fred Jones est également le nom du leader de l’équipe de Scooby-Doo. Les auteurs de Supernatural ont toujours apprécié ce dessin-animé et lui rendront hommage lors d’un épisode encore plus décalé que celui-ci, ScoobyNatural (13-16).

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9.  QUI SÈME LE VENT…
(CITIZEN FANG)

Résumé :

Sam et Martin, un vieux Chasseur, découvrent que le Vampire Benny a apparemment fait une victime. Sceptique, Dean se confronte à Benny, qui lui affirme que les morts sont le fait d’un autre Vampire, Desmond. Sam et Dean vont s’affronter quant à la culpabilité de Benny, tandis que Martin va encore compliquer la situation.

Critique :

Diffusé le 05 décembre 2012, Citizen Fang constitue le traditionnel final de mi-saison de la série, une grille spéciale de programmes s'installant durant les Fêtes. Supernatural va se mettre en pause jusqu'à la mi-janvier 2013. Dès lors, l'épisode va tâcher d'installer le cliffhanger de rigueur en la circonstance. On comprend très vite que ce dernier va consister en la cristallisation de la crise sourdant au sein de la fratrie depuis le retour de Dean. Ce choix s'avère certes judicieux, le lien familial entre Sam et Dean constituant le cœur de la série et sa spécificité, mais, outre qu'il rend assez prévisible la marche des avènements, son impact demeure relatif. En effet l'on sait bien que toute brouille ou séparation ne pourra, par nature, n'être qu'éphémère. La saison 11 traitera mieux cette échéance, avec le tonitruant retour du plus terrible adversaire des Winchester.

Au moins la marche à la crise se voit-elle narrée avec finesse, l'opus sachant instiller une authentique atmosphère empoisonnée entre deux frères, chacun trahissant la confiance de l'autre dans un beau mouvement tragique. Avec la circonstance aggravante pour Sam d'instrumentaliser Martin, là où Dean reste fidèle en amitié à Benny. Le volet de Dean apparaît d'ailleurs plus intéressant que celui de Sam, car se basant sur l’ambiguïté du Vampire et sur l'originalité d'un Chasseur moins prompt à la tuerie qu'à l'ordinaire. Dans la prolongation de la saison, l'arc de Sam souffre par contre d'une relation essentiellement mélodramatique avec Amélia, celle-ci demeurant un outil scénaristique transparent, ainsi qu'une redite assez téléphonée de Jessica.

Martin interpelle également le spectateur, car habilement campé en antagoniste là ou il n'agit finalement qu'en Chasseur prêt à risquer sa vie. Encore une fois, on atteint ici le tragique. On peut d'ailleurs se demander si, avant son passage par le Purgatoire, Dean n'aurait pas procédé exactement de la même manière. Par ailleurs le récit gère fort efficacement son volet horrifique, il s'agit d'un bon cru vampirique (et pour un Vampire, il n'y a de bon que le cru). On pourra toutefois noter que la Colombie britannique souffre à restituer le Texas et la Louisiane !

Anecdotes :

  • On entend Born on the Bayou, de Creedence Clearwater Revival, durant la scène d’ouverture et That Old Familiar Pain, de Marlin James, à la fin de l’épisode.

  • It's been a while since I've had some Étouffée, déclare Dean. Originaire des bayous, ce plat de fruits de mer, crabe et riz cuits à l’étouffée est très populaire dans les cuisines créole et cajun.
  • En discutant avec Dean, Martin fait référence au Rasoir d’Occam. En cas de doute entre diverses théories, ce moine du XIe siècle préconisait de toujours retenir la plus simple.

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10. LA TABLETTE DES ANGES
(TORN AND FRAYED)

Résumé :

Sam et Dean se brouillent à propos de Benny. Dean rejoint ce dernier tandis que Sam tente de reprendre sa relation avec Amelia. Naomi envoie Castiel sauver Samandriel, torturé par Crowley. Castiel réunit les deux frères pour réussir la mission, mais Crowley a appris l’existence de la Tablette angélique. Sam et Dean décident de désormais se concentrer sur la fermeture des Portes de l’Enfer.

Critique :

A l'issue de la pause de fin d'année, La Tablette des Anges a la lourde responsabilité de relancer la saison et de faire revenir un public parfois volage. Le récit propose un panorama complet des forces et enjeux en présence, tout en incorporant suffisamment de péripéties pour que l'on ne ressente jamais l'impression de regarder un exposé. Visuellement, cela s'accompagne d'ailleurs de scènes chocs, autour des diverses joyeuses activités perpétrées par Crowley et Naomi. La mise en scène s'accompagne références bibliques ou catholiques (supplice de Samandriel évoquant la Couronne d'épines, buisson ardent, larmes de sang) lui apportant une unité.

Toutefois, au-delà de sa vocation avant tout utilitaire, l'opus sait impulser une perspective pour la saison. Il solde la querelle mise en place jusqu'ici entre les deux frères, tout en ayant la bonne idée de régler rapidement ce passage obligé, sans faire inutilement perdurer une situation qui priverait la série de son principal moteur. Cela n’empêche pas l'habilité de montrer les frères acceptant leurs différences, au lieu d'un simple happy end mécanique. La romance entre Sam et Amelia s'achève également, sans laisser de regrets. Surtout l'épisode a la grande idée de mettre pleinement en avant les Anges.

Ceux-ci apparaissaient assez relégués en arrière-fond durant les saisons 6 et 7, tandis que Crowley et les Démons participaient toujours au quotidien des Frères Winchester. La Tablette angélique étend encore le domaine de la lutte autour de la Parole de Dieu. La nouvelle faction sous les feux de la rampe s'adorne d'une vraie figure de proue avec une Naomi parvenant à se montrer aussi énigmatique que menaçante (parfaite Amanda Tapping, comme à l'accoutumée). Les Anges de Supernatural constituent toujours un beau panier de crabes, pour notre plus grand plaisir. La sortie de scène du seul adorable d'entre eux, Samandriel, promet beaucoup de ce point de vue pour la suite des événements.

Anecdotes :

  • Durant la séquence récapitulative The Road So Far, on entend Katmandu, de Bo Seger.

  • Le titre original reprend celui d'un tube des Rolling Stones figurant dans leur album Exile on Main St. (1972). D'inspiration Country-Rock, la chanson connut un vif succès durant la grande tournée américaine des Stones, en 1972.

  • Pour la première fois, une épée angélique est utilisée pour tuer un démon.

  • La voix du documentaire animalier regardé par Sam est celle de Bob Singer, producteur et metteur en scène de l’épisode.

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11.  L'ARBRE ET LA DOULEUR
(LARP AND THE REAL GIRL)

Résumé :

Des morts mystérieuses surviennent dans le milieu du Jeu de Rôle en Grandeur Nature. A cette occasion, Sam et Dean s’associent de nouveau avec Charlie, devenue une figure de ce loisir sous le pseudonyme de Reine de Moondoor. L’un des participants contraint Gilda, fée issue du folklore celtique, à éliminer ceux qu’il imagine être ses rivaux dans le cœur de Charlie.

Critique :

Charlie est de retour ! L’adorable et vaillante geekette de Supernatural nous entraine dans un nouveau voyage au sein de la pop Culture, à l’occasion d’un épisode joyeux et partiellement décalé, tombant à pic après les événements dramatiques précédent. Charlie a la bonne idée de varier ses visites au sein du Geekland : à l’informatique succède ici la galaxie de passionnés de toutes obédiences constituant le Grandeur Nature, famille visuellement spectaculaire du Jeu de Rôles.

Le grand intérêt, comme la spécificité, de l’opus résident dans la description parfois quasi documentaire de ce sympathique milieu, où la fantaisie et la passion s’associent à une vraie rigueur d’organisation. Le toute parle vrai et l’on sent bien que Felicia Day, toujours craquante de naturel dans le rôle de Charlie, a mis la main à la patte en grande connaisseuse du milieu. Le récit sait éviter la caricature aussi bien que l’hagiographie, les vicissitudes rencontrées par Charlie et Gilda (évidemment très complices) évoquant également le comportement machiste de certains joueurs.

Ceci-dit, nul besoin d’être un ancien lecteur de Casus Belli (aïe, ma jeunesse enfuie) pour apprécier cet épisode baignant dans l’humour et la Fantasy. Sa thématique s’incorpore habilement à Supernatural via la relation restaurée entre les deux frères, un Sam d’abord sur sa réserve finissant par rejoindre un Dean s’amusant d’emblée beaucoup de l’aventure, sans inhibition aucune. En roue libre, Jensen Ackles sait comme toujours nous régaler sur le registre de la rigolade, jusqu’à l’apothéose de son pastiche de Braveheart.

On peut toutefois regretter que l’argument du jour accompagne une intrigue en forme d’enquête horrifique en définitive tout à fait classique au sein de la série. Le fond pétille moins que la forme. Comme lors de Rencontre du troisième type (6-09), même sur un mode différent, ce sontt à nouveau les Fées qui viennent à la rencontre des Winchester, avec un effet de doublon. L’inverse aurait pu savoureusement accroître le côté décalé de l’épisode. On remarque au passage que Gloria n’en veut pas à Dean d’avoir passé la fée Clochette au four à micro-ondes, où alors l’information circule mal en Faërie!

Anecdotes :

  • En début d’épisode, on entend China Grove, de The Doobie Brothers

  • Charlie a pris comme pseudonymes successifs Heinlein et Bradbury, soit les noms de deux très grands auteurs de Science-fiction, Ray Bradbury et Robert A. Heinlein.

  • Le titre originel est une référence au film Lars and the Real Girl (Une fiancée pas comme les autres, 2007).

  • LARP est l’acronyme de Live Action Role Play, ou Jeu de Rôle en Grandeur Nature. Souvent abrégées en « GN » par les amateurs, ces reconstitutions d’univers fictifs (ou historiques) de tous types se sont développées depuis les années 80, y compris en France.

  • Sam et Dean se font passer pour les Agents Rosewood et Taggart, en fait les personnages du film Le Flic de Beverly Hills (1984).

  • Comme souvent avec notre Charlie, les dialogues et actions de l’épisode contiennent plusieurs références à la Pop Culture (Seigneur des Anneaux, Princess Bride, célèbres Jeux de rôles, etc.).

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12. ABBADON
(AS TIME GOES BY)

Résumé :

En 1958, Henry Winchester, père de John, échappe au massacre d’érudits perpétré par Abaddon, un Démon de haut rang. Poursuivi par Abaddon, Henry utilise un sortilège et rejoint Sam et Dean à leur époque. Il va se sacrifier afin de vaincre Abaddon, finalement démembré par Dean. Il transmet également l’héritage des Hommes de Lettres à ses petits-enfants, l’Ordre étant désormais défunt.

Critique :

A son détriment, l’épisode doit en permanence batailler contre le sentiment que décidément Supernatural aura usé jusqu’à la corde le filon de l’arbre généalogique des Winchester (Family business) explorant à satiété aussi bien la branche paternelle que maternelle. L’effet de redite joue d’autant plus à plein qu’on retrouve la thématique du sacrifice familial, véritable fil rouge de la série, mais aussi la figure grand-paternelle en provenance du passé, à l’instar du Samuel Campbell de Mitch Pileggi, en saison 6. Toutefois Henry Winchester évite à contrario de délayer, la brièveté de son intervention assure son impact.

Sa dimension d’érudit lui apporte une spécificité, tout en le positionnant astucieusement en devancier de Sam. Aussi fort soit le lien entre le grand-père et ses descendants, l’épisode souffre de l’absence en creux de John, même s’il l’évoque astucieusement à travers son fameux journal. La passation de témoin intergénérationnelle ne fait qu’aviver le regret du persistant non-retour de Jeffrey Dean Morgan au sein d’une série pratiquant couramment le rappel de personnages, même défunts. Mais cette attente mettra encore six saisons à se conclure !

Outre sa dimension familiale, l’épisode joue un important rôle utilitaire. Il introduit ainsi Abaddon, qui se révéler un fort gouleyant antagoniste grâce au flamboiement d’Alaina Huffman. Avant même le retour de Lucifer, Crowley et les Winchester vont se découvrir un adversaire commun en la personne de son champion… Tout l’univers de Supernatural va connaître une expansion globalement positive avec l’intégration des Hommes de lettres, même si les superbes motels du jour suscitent un regret, l’arrivée prochaine du Bunker allant considérablement les raréfier.

Anecdotes :

  • Le titre original reprend celui de la chanson devenue célèbre pour être le thème du film Casablanca (1943). Ce standard a depuis été repris par des interprètes aussi nombreux que variés. La chanson est jouée par la boite à musique de John et sifflotée par HenryWinchester.

  • Responsable de la photographie sur l’ensemble de la série depuis 2005, Serge Ladouceur passe ici pour la première fois à la mise en scène. Il réalisera en tout trois épisodes de Supernatural.

  • Les Hommes de Lettres sont ici évoqués pour la première fois. Cette organisation d’érudits s’opposant aux Forces du mal va prendre une importance croissante dans la série. Leur Bunker va devenir la base d’opérations désormais fixe des Frères Winchester.

  • Le Chevalier de l’Enfer Abaddon, Élu de Lucifer et Caïn, entre également en scène lors de cet épisode. Il va devenir un antagoniste majeur des saisons 8 et 9. Abaddon désigne l’Ange de l’Abîme dans le Livre de la Révélation. Dans la culture populaire, le nom désigne souvent le Champion du Mal, comme dans Doctor Who, où il représente le Diable, ou dans Preacher, où il est le bras droit de Lucifer. Dans l’univers de la franchise Warhammer 40 000, Abaddon le Fléau dirige l’Ost du Chaos et pose en pire ennemi de l’Imperium de l’Humanité.

  • Alaina Huffman va demeurer la principale interprète d’Abaddon. Toujours très présente dans les conventions Supernatural, elle est également connue pour les rôles récurrents de Black Canary dans Smallville et du Lt. Tamara Johansen dans Stargate Universe.

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13. L'ORDRE DE THULE
(EVERYBODY HATES HITLER)

 

Résumé :

Sam et Dean découvrent le bunker des Hommes de Lettres, contenant le savoir qu’ils ont accumulé. Ils vont devoir s’impliquer dans le conflit opposant deux sociétés secrètes ésotériques, une assemblée de rabbins contrôlant tant bien que mal un Golem et les nécromanciens nazis de l’Ordre de Thulé. Tous deux combattent pour la possession d’un puissant grimoire de sorcellerie.

Critique :

La saison 8 ouvre ici deux nouvelles voies pour Supernatural, les sociétés occultes et le Bunker des Hommes de lettres. De fait la première fonctionne de manière inégale et ne reviendra guère par la suite, tandis que le Bunker, d’emblée très prometteur, demeure encore en saison 14 la base centrale des frères Winchester, qui cessent de jouer les chevaliers errants.

Très à la mode de la saison 2 du MillenniuM de Chris Carter, l’univers des sociétés occultes renouvelle agréablement les thèmes d’épisodes, nous changeant des monstres de la semaine ou du duel permanent entre Anges et Démons. Visuellement le Golem (logiquement considéré comme un quasi Terminator dans Supernatural) et les combustions spontanées ourdies par les nazis nous valent quelques scènes croquignolettes et gouleyantes. Toutefois, enserrée au sein d’un seul épisode cette évocation de Rabbins de choc et de Nazis nécromanciens (sic) demeure trop superficielle et manque de souffle. Et puis l’intérêt d’un grimoire permettant des résurrections est à relativiser au sein d’une série participant aussi couramment les vas-et-viens entre ce monde et l’Au-delà !

La grande vedette de l’opus demeure néanmoins le Bunker des Hommes de Lettres. Sa survenue en tant que base fixe d’opérations révolutionne d’ores et déjà l’univers de protagonistes accoutumés aux motels baroques et au sanctuaire de l’Impala. Suffisamment développé et parfaitement pensé fonctionnellement, le sobre et élégant décor semble apte à tenir son rang. En particulier, la vaste bibliothèque héritée des défunts érudits permet à Sam de marquer quelques points, tant il y est davantage dans son élément que Dean. Il sait contribuer à apporter une thématique visuelle à u épisode centrés autour de livres. A sa manière, l’arrivée du Bunker témoigne de la vitalité d’une série toujours apte à se réinventer aux mains d’un nouveau showrunner se donnant les moyens de son ambition.

Anecdotes :

  • Au bar, on entend Love High, de Dude Royal. On entend Get Thee Behind Me Satan, d’Ella Fitzgerald, quand Sam et Dean sont au Bunker.

  • Le titre original est un clin d’œil à Everybody Hates Chris (Tout le monde déteste Chris, 2005-2009), autre série de The CW. Avant de passer à Supernatural, Jim Michaels y travaillait déjà comme producteur.

  • Ici découvert, le Bunker des Hommes de Lettres va devenir la base d’opérations, désormais fixe, des Frères Winchester. À ce jour (saison 14), le Bunker constitue toujours le décor central de la série.

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14. LES TROIS ÉPREUVES
(TRIAL AND ERROR)

Résumé :

Les Winchester s’installent dans le Bunker, qui devient leur base d’opérations. Kevin parvient à déterminer comment fermer les Portes de l’Enfer. Trois épreuves doivent être réussies afin de pouvoir prononcer le sortilège. La première nécessite de tuer un Chien de l’Enfer, hors ceux-ci ne sont visibles que par ceux ayant vendu leur âme. Sam réussit l’épreuve et prononce la première partie du sortilège. 

Critique :

L’épisode revêt un bon goût de madeleine car il remet à l’honneur deux valeurs sûres de Supernatural : les pactes des Démons des Carrefours et les Chiens de l’Enfer. Le prétexte trouvé (localiser une famille ayant signé un pacte il y a 10 ans afin de pouvoir intercepter le Chien l moment venu) se montre suffisamment astucieux pour intéresser le spectateur au-delà des retrouvailles. La nostalgie se montre toutefois à double tranchant, car l’on ne peut s’empêcher de regretter que les Winchester parviennent à accomplir au profit de personnes peu sympathiques ce qui n’avait même pas été tenté en faveur de la pétillante Bela. On peut aussi s’étonner que la proximité de l’échéance ne trouble pas plus cette famille. 

Le thème des trois épreuves à accomplir nous laisse davantage mitigés. Le thème fort et original de la parole divine gravée dans le roc, au sein d’un univers où l’absence de Dieu devient toujours criante, devient en effet un simple parcours d’épreuves, un marronnier des récits de Fantasy, dès les récits mythologiques. Au moins la forme s’avère-t-elle soignée, avec le parallèle établi avec les Travaux d’Hercule : molosse évoquant Cerbère et nettoyage des écuries du ranch, celles d’Augias. Débarrassée de son rituel drama et des personnages secondaires y interférant, la relation fraternelle entre Sam et Dean nous vaut d’émouvants moments, quand Dean se réjouit d’avoir enfin un chez soi grâce au Bunker, où quand il évoque de manière apaisée l’avenir de Sam. 

Anecdotes :

  • Durant le dîner entre Carl et Alice, on entend le Clair de Lune de Claude Debussy (1890).

  • L’épisode révèle l’apparence des Hellhounds, ces molosses infernaux étaient invisibles depuis le début de la série.

  • Le Bunker se situe à proximité de Lebanon, dans le Kansas. Depuis une étude effectuée en 1918, cette petite ville bien réelle est traditionnellement considérée comme le centre géographique des États-Unis (hors Hawaï et Alaska). Cela tombe à pic pour les continuels déplacements des Winchester !

  • Cette spécificité à valu à Lebanon d’apparaître dans d’autres séries. La Présidente Claire Underwood y prononce un discours (House of Cards) et il s’agit d’un territoire neutre servant aux entrevues entre Anciens et Nouveaux Dieux de l’Amérique (American Gods).

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15. LES FAMILIERS
(MAN'S BEST FRIEND WITH BENEFITS)

Résumé :

James, policier, a jadis travaillé avec les Winchester, ce qui l’a ensuite incité à employer la magie pour résoudre ses enquêtes. Son familier, Portia (alternativement femme et chien), prévient Sam et Dean quand elle s’inquiète de voir James être relié psychiquement à des meurtres atroces. Les deux frères suspectent d’abord James d’être l’assassin, mais vont se rendre compte que le complot est ourdi par Spencer, un rival jaloux de sa relation avec Portia.

Critique :

La vitalité retrouvée de Supernatural en cette saison 8 se traduit également à travers ses épisodes indépendants, où le nouveau Showrunner tente souvent de nouvelles approches. Évidemment cela s’accompagne d’une prise de risques et l’opus du jour va commettre quelques impairs. On approprie toutefois d’y retrouver un sorcier se rangeant dans le camp du bien, au-delà de l’ambiguïté instillée autant que faire se peut par le scénario. Décidément, avec d’autres figures tel Benny, le Vampire ami de Dean, cette saison se veut moins manichéenne qu’à l’accoutumée. Le convent des sorcières nous change également du canon traditionnel et annonce déjà l’ébouriffante Rowena. Le superbe motel du joir évoque joliment St-Louis, siège de l’action.

Mais cette singularité de l’épisode demeure partielle, son argument central se résumant en définitive à un triangle amoureux des plus classiques, d’où une issue fatalement prévisible. Au sein d’une série ayant tant et tant multiplié les retours de personnages, James jaillit de nulle part. Son aventure fondatrice avec les Winchester n’est que citée, l’épisode rate ainsi en grande partie l’occasion d’évoquer les conséquences à terme du passage de Sam et Dean dans la vie d’autrui, un intéressant sujet pourtant peu abordé par la série. Alors que l’opus précédent avec consacré un nouvel élan au sein de la fratrie, autour de la toux sanglante de Sam on retombe ici dans le drama et le secret, c’est frustrant.

Surtout l’épisode n’évite pas l’accident industriel consistant à montrer Portia arborer un collier lourdement connoté sadomasochiste sous sa forme humaine (Mishael Morgan, idéalement choisie), alors même qu’elle donne du « maître » à James. On se croirait dans Fifty Shades of Supernatural. Certes l’épisode n’est pas sexiste en soi, au sein du couple c’est bien Portia qui prend les décisions salvatrices et qui choisit en définitive entre ses deux prétendants. Certes l’on se situe bien avant l’ère MeToo, mais, même sans être un thuriféraire du politiquement correct au sein des séries, ça décoiffe !

Anecdotes :

  • Quand James rencontre Spencer au bar, on entend Puerto de la Cruz, de Tony Osborne.

  • Dean se souvient de l’emblématique scène de la mort de Mary, brûlée par Azazel lors du pilote de la série. Or il n’a jamais assisté à ce drame, les seuls spectateurs en furent John et Sam encore bébé.

  • Spencer compare la relation entre James et Portia à celle existant entre Edward et Bella, soit un clin d’œil à la saga Twilight. Le tournage de cette dernière s’est souvent déroulé à proximité de celui de Supernatural, dans les environs de Vancouver. 

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16. LE CHOC DES TITANS
(REMEMBER THE TITANS)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur un certain Shane, apparemment capable de ressusciter. Il leur explique qu’après une avalanche survenue il y a des années, il meurt et ressuscite chaque jour. Les Winchester comprennent que Shane est en fait le Titan Prométhée, toujours confronté à la malédiction de Zeus. Ils vont devoir intervenir dans ce conflit entre divinités, tout en recevant l’aide d’Artémis, fille de Zeus secrètement amoureuse de Prométhée.

Critique :

Avec Remember The Titans, Supernatural en revient à la souvent délectable famille des épisodes dédiés aux Dieux païens. Mais là encore la saison 8 va imposer un ton à part. Ainsi, au lieu de divinités relativement oubliées et à la zone d'influence le plus souvent locale, l'opus frappe un grand coup en invoquant le Divin Zeus et Prométhée, l'un des mythes grecs à l'écho le plus universel. Enfin un dieu positif ! Cette ouverture sur la Grèce antique se décline habilement sur la tonalité de l'épisode. Au lieu d'une ambiance plutôt rigolarde autour de mégalomanes copieusement allumés et amateurs de sacrifices humains, nous découvrons ici un récit proprement tragique, imprégné par l'habile parallèle entre la destinée de Prométhée et celui de Sam, pareillement sur la voie du sacrifice pour sauver l'Humanité.

Nous retrouvons d'ailleurs ici la perspective herculéenne installée précedemment puisque c'est également Héraclès qui a libéré Prométhée des foudres de Zeus. L'abord de figures culturelles aussi marquantes s'effectue avec soin, le corbeau correspondant à l'aigle mythique et la poésie funèbre de cet homme devant mourir et ressusciter chaque jour renouant avec le cycle perpétuel du châtiment divin. Le bûcher funéraire de Prométhée effectue un clin d’œil au feu qu'il a jadis apporté aux Hommes, mais aussi devenu l'une des armes principales des Chasseurs. La grande qualité de l'interprétation contribue également à ériger les invités du jour en grades figures de la saison, nous proposant également un Zeus particulièrement savoureux et iconique. En réaction, le Dieu suprême du Panthéon souligne de manière amusante le côté badass d'un Dean refusant de se laisser impressionner !

Les seuls relatifs regrets laissés par Remember The Titans proviennent d'Artémis. Certes, Anna Van Hooft lui apporte une véritable présence et ses atours de cuir conviennent idéalement à toute Princesse guerrière en relation avec le Panthéon. Mais elle interagit finalement assez peu avec les Winchester, son statut particulier de Déesse de la Chasse aurait pu se voir davantage exploité (même si l'on sait que Dean préférera toujours prier son Castiel...). Surtout, on lui doit les seules divergences réelles entre le récit et la Mythologie. Artémis Parthenos, la Déesse Vierge, à un relationnel clairement établi avec les mâles, et on ne l'imagine pas connaître une telle passion. Cela ne cadre pas du tout. On va encore dire que Supernatural est une série d'hommes !

Anecdotes :

  • Le titre français reprend celui du film mythologique de 2010, en toute logique car l’épisode comporte de nombreuses références au Panthéon grec. Le titre originel reprend celui du film de 2000 avec Denzel Washington (Le Plus Beau des combats).

  • Sam et Dean prennent Bonham et Jones comme pseudonymes, soit une référence à John Bonham et John Paul Jones, de Led Zeppelin.

  • Artémis compte parmi les rares divinités païennes à survivre à une rencontre avec les Chasseurs Sam et Dean. Il faut dire qu’elle est elle-même la Déesse de la Chasse au sein du Panthéon grec !

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17. LES CRYPTES DE LUCIFER
(GOODBYE STRANGER)

Résumé :

Sam et Dean découvrent que des morts aux yeux brûlés sont le fait de Castiel. Toujours contrôlé par Naomi, l’Ange est à la recherche de la Tablette angélique. Ils retrouvent l’artefact dans l’une des cryptes de Lucifer, aidés par Meg qui se sacrifie face à Crowley. Castiel parvient à briser l’influence de Naomi quand elle-ci lui ordonne de tuer les deux frères et met la Tablette en sécurité.

Critique :

Du point de vue du fil rouge de la saison, l'épisode a le mérite de faire pleinement entrer la tablette angélique dans une partie dont elle complexifie agréablement les enjeux. Malgré leur côté Indiana Jones, on reste toutefois peu convaincu par cette idée des « Cryptes de Lucifer, qui d'ailleurs ne réapparaîtra plus par la suite. Lucifer n'a aucunement besoin d'un stock d'artefacts, il est en lui-même une arme sans équivalent au sein de l'univers de la série. En réalité, marqué par un départ et un retour, l'épisode vaut surtout par son approche des personnages.

Du fait de la détérioration de l'état de santé de l'actrice Rachel Miner (à qui on doit également l'excellente Dani de Californication), Meg nous quitte ici, après un long parcours.Même si l'on ne peut que respecter le choix de ne pas recourir à une troisième actrice pour incarner le personnage, les scénaristes ne peuvent éviter que ce départ apparaisse bien soudain. En effet il interrompt brusquement l'intéressante évolution de Meg, dans sa coopération progressive avec les Winchesters comme dans sa relation intime avec Castiel. L'ancienne disciple des Yeux Jaunes laisse un goût d'inachevé. Au moins lui ménage-t-on une porte de sortie aussi héroïque que logique lors de son dernier combat contre Crowley, le conflit entre l'adoratrice de Lucifer et celui qui se trouve à son aise sur le Trône des Enfers ne pouvant connaître d'autre issue.

Après la mémorable affaire du Pizza-Man de Paix à son âme (6-10), les auteurs ne ratent évidemment pas l'occasion d'ultimes échanges avec Castiel, comme toujours parfaitement dialogués et interprétés. Le retour de l'Ange du Jeudi constitue d'ailleurs l'autre événement de l'opus, non seulement parce qu'il demeurait absent depuis plusieurs épisodes, mais aussi parce ce Que castiel est enfin libéré des influences successives des Léviathans ou de Naomi : il est de nouveau pleinement dans la partie. Son retreit temporaire avec la Tablette angélique ne change rien à ce fait. Que cela grâce à la force de sa relation avec Sam et Dean qu'il parvient à échapper à l'emprise de Naomi était assez prévisible, mais résulte bien amené. La confirmation que les épreuves sont en train de tuer Sam apporte encore une émotion supplémentaire à cet épisode centré sur ses protagonistes.

Anecdotes :

  • Durant le montage de fin montrant le départ de Castiel, on entend Goodbye Stranger, de Supertramp. La chanson fournit également le titre original de l’épisode.

  • Sam et Dean se font passer pour les Agents Lynne et Tandy. Richard Tandy et Jeff Lynne sont des membres du groupe ELO.

  • You really think we can trust Megstiel ? demande Dean, reprenant le nom du ship entre Meg et Castiel, populaire chez les nombreux amateurs de Fanfictions autour de Supernatural.

  • Présente dans la série dès sa première saison, Meg effectue ici sa sortie, après avoir été tuée par Crowley. L’actrice Rachel Miner doit en fait se retirer, étant atteinte de sclérose en plaques. Les autres acteurs sont restés proches d’elle et la soutiennent régulièrement dans les initiatives dont elle est à l’origine à la tête de la société caritative Random Acts.

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18. LA CHASSE EST OUVERTE
(FREAKS AND GEEKS)

Résumé :

Alors qu’ils chassent des Vampires, Sam et Dean retrouvent Krissy. Celle-ci appartient désormais à un groupe de Chasseurs composé de jeunes orphelins. Ils vont découvrir qu’un Chasseur adulte, Victor, utilise secrètement un Vampire pour tuer des parents, leurs enfants étant ainsi incités à devenir Chasseurs par vengeance. Il espère recruter de nouvelles troupes contre le Mal.

Critique :

Sans devenir absolument ennuyeux pour autant, La Chasse est ouverte apparaît comme l'un des épisodes mineurs de la saison. Cela se doit pour partie au traitement de son intrigue principale, prévisible au possible et non exempte de mélodrame. Par ailleurs Sam et Dean subissent bien trop longtemps les événements en cours, on les a connus autrement réactifs. Tout comme lors de Les Familiers cette saison, on évoque une précédente rencontre entre Victor et les Winchester, alors qu'elle n'est jamais survenue dans la série. Il aurait été émotionnellement plus fort de fait intervenir un Chasseur effectivement déjà connu.

Si l'opus peut s'appuyer sur une interprétation parfaitement convaincante, il déçoit également par les thèmes qu'il aborde. En effet il détonne au sein d'une saison 8 s'attachant à ouvrir de nouvelles voies pour la série, en se contentant de ressasser le Côté obscur de la Chasse, déjà largement connu et évoqué. On sait parfaitement à quel point les traumas familiaux suscitent de vocation chez les Chasseurs de Démons, caractéristiquement la trajectoire de Krissy évoque d'ailleurs beaucoup celle de la regrettée Jo Harvelle. De même Supernatural a maintes fois établi par le passé à quelle fois la vie d'un Chasseur peut-être tragiquement brève et que la Chasse elle-même peut devenir une sombre addiction, comme chez Gordon Walker. Un épisode assez faible et à contre-courant de la période.

Anecdotes :

  • Durant la scène d’ouverture, on entend I'll Surely Die, de The Rubens.

  • Le titre original reprend celui d’une série de NBC (1999-2000), racontant les aventures de deux groupes de lycéens.

  • La maison de Victor est la même que celle de Barbara dans l’épisode Du Côté Obscur (10-11).

  • La jeune Krissy avait été précédemment rencontrée lors de l'épisode Les Vetâlas (7-11). Elle n'est pas revenue dans la série à ce jour (saison 14). Elle est interprétée par Madison McLaughlin, qui joue également Artémis dans Arrow.

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19. ALLER-RETOUR POUR L'ENFER
(TAXI DRIVER)

Résumé :

Kevin révèle la deuxième preuve : libérer une âme innocente de l’Enfer et l’envoyer au Paradis. Avec l’aide d’un Reaper rebelle, Sam et Dean entreprennent de sauver Bobby, enlevé par Crowley et emmené en Enfer. Sam et Bobby se retrouvent alors enfermés au Purgatoire, mais s’en échappent grâce au sacrifice de Benny. Ils parviennent à gagner le Paradis, Naomi intervenant pour stopper Crowley. Celui-ci enlève alors Kevin.

Critique :

L’épisode déblaie efficacement le terrain pour l’arc final de la saison, qui approche à grands pas en dénouant plusieurs intrigues secondaires. Cela s’effectue tout au long d’une aventure de Sam rondement menée, sans doute fort distrayante et qui présente l’intérêt supplémentaire d’évoquer de loin de parcours de Dante dans sa fameuse Divine Comédie. Les divers Plans de la Création pénètrent de plain-pied dans l’action, alors que l’on ne faisait jusqu’ici que brièvement les apercevoir, ce qui annonce le développement de la série dans les prochaines saisons. Le retour surprise (et éphémère) de Bobby apporte bien entendu un plaisir particulier, mais l’opus va malheureusement se montrer trop ambitieux pour son bien.

En effet l’intrigue se divise trop entre divers récits et nombre conséquent de personnages, pour des apparitions parfois fugitives. Le vampire Benny est sans doute celui-ci qui s’en sort le mieux connaissant une sortie héroïque digne de sa singulière relation avec Dean, et validant in fine ls choix de ce dernier. Pour le reste le sort apparemment final de Mme Chan s’avère anti-climatique au possible car seulement évoqué, sans que le scénario ait le temps de jouer la carte de l’ambiguïté à son propos. Bobby est toujours Bobby, avec un Jim Beaver toujours parfait, mais intervient trop peu dans l’action pour ne pas avoisiner le seul Fan service. Les apparitions de Crowley restent trop fugitives.

Le plus problématique demeure que pour avoir le temps d’intégrer ces éléments, o simplifie à l’excès les péripéties vécues par Sam, via des simplifications scénaristiques parfois gênantes. Il découvre ainsi très aisément Bobby en Enfer, s’extraie du Purgatoire considérablement plus vite que Dean qui y était demeuré un an !), Naomi est providentielle, etc. On aurait également aimé s’attarder en Enfer, bien moins connu jusqu’ici que le Paradis ou le Purgatoire, et qui souffre ici des contraintes budgétaires permanentes subies par Supernatural. Taxi Driver reste plaisant, mais il aurait pris toute sa dimension en devenant un double épisode.

Anecdotes :

  • Le titre originel reprend celui du célèbre film de Martin Scorsese (1974).

  • Winchester jumbo size is trying to break into the Mothership, déclare Crowley. The Mothership est le surnom attribué par l’équipe aux bureaux de la production de Supernatural, situés à Los Angeles.
  • Afin de ne pas gâcher la surprise du retour de Bobby, Jim Beaver ne fut pas crédité au générique.

  • Dean échoue une nouvelle fois à manger sa part de tarte, plat qu’il adore. Il s’agit de l’un des gags récurrents de la série, très appréciés par les fans.

  • L’épisode laisse la porte ouverte à un éventuel retour de Benny, mais celui-ci ne reviendra plus dans la série, hormis sous la forme d’une hallucination en saison 10 (La Boite de Werther, 10-19). On saura en saison 9 si Linda Tran est réellement morte ou non.

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20. GAME OVER
(PAC-MAN FEVER)

Résumé :

Charlie appelle Sam et Dean à propos de meurtres perpétrés par un Djinn. Sam insiste pour participer à la Chasse, même s’il se remet encore de la deuxième épreuve du rituel de fermeture des Portes de l’Enfer. L’affaire est solutionnée après que Dean se soit aventuré dans l’esprit de Charlie, afin de la soustraire au pouvoir du Djinn.

Critique :

La saison 8 nous donne des goûts de luxe en proposant un deuxième épisode Charlie. Certes, Pac Man Fever n’a ni l’originalité, ni l’ambition du précédent LARP and the Real Girl (8-11). En soi, il se cantonne à une Chasse des plus classiques, recyclant un adversaire déjà bien connu en la personne d’un Djinn. L’affaire demeure néanmoins prenante et exploite habilement les possibilités offertes par ce redoutable manipulateur mental. Il apporte également la traditionnelle respiration bienvenue avant la confrontation finale concluant la saison. Même si on y retrouve du drama entre les Sam et Dean, celui-ci demeure suffisamment léger et amusant pour que l’opus puisse pleinement tenir ce rôle de calme avant la tempête.

On atout majeur demeure bien entendu Charlie, toujours aussi irrésistiblement sympathique e, tonique et malicieuse, potée par une Felicia Day toujours aussi à l’aise dans l’exercice. Le courant passe d’ailleurs particulièrement bien entre elle et Jensen Ackles, en totale complicité. L’épisode nous charme d’autant plus qu’il indiquer une vraie installation de Charlie au sein de la série, car la montrant toujours davantage entrer de plain-pied dans l’univers au combien particulier de la Chasse. Enfin un personnage féminin qui perdure au sein de Supernatural ! Dans cette optique l’opus offre aussi judicieusement que logiquement une véritable Origin Story à cette fondue de Super Héros. L’émotion se dégageant autour de sa famille nous confirme, s’il est était besoin, que Charlie est bien plus qu’un simple Comic Relief.

Anecdotes :

  • Au centre commercial, on entend la Nocturne Op. 9, No. 2, de Frédéric Chopin. Durant le montage sur Charlie, on entend, Walking on Sunshine, de Katrina and the Waves. La même chanson avait été entendue lors de la toute première apparition de Charlie, la saison dernière.

  • Le titre original est celui d’une chanson de 1981, en pleine vogue de Pac Man, ce jeu vidéo alors particulièrement populaire dans les salles d’arcade.

  • Comme toujours avec Charlie, l’épisode comporte de nombreux clins d’œil à la Pop Culture : Terminator, WarGames, X-Files, Star Wars, etc.

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21. LE ROI DE L'ÉVASION
(THE GREAT ESCAPIST)

Résumé :

Crowley dupe Kevin en lui faisant croire que Sam et Dean (en fait deux Démon) lui demandent de traduire son segment de la Tablette. Castiel cherche toujours à échapper à Naomi et à conserver la Tablette angélique. A cette occasion, il fait la connaissance de Metatron, le Scribe de Dieu. Kevin révèle la troisième épreuve : purifier un Démon.

Critique :

Tout en portant à ébullition la confrontation autour des deux tablettes, cet épisode présente le grand intérêt d’enrichir l’univers de la série, tout en exprimant pleinement les particularités une saison 8 arrivant au port. Le récit accompagne ainsi idéalement la période en mettant l’accent sur les Anges, qui auront rejoint un échiquier jusque-là majoritairement occupé par ls Démon en sa partie obscure. Plusieurs éléments nous sont révélés explicitant le parcours de la faction angélique, ainsi que du propre Castiel. Le retour de l’aspect le plus menaçant de Naomi nous confirme également que les Anges demeurent prêts à toutes les extrémités pour parvenir à leur fin ! Le Roi de l’évasion couronne également la propension de la saison à l’innovation. En effet nous ne trouvons pas ici la traditionnelle veillée d’armes avec un final se traduisant par combat final avec le Big Bad du jour.

Pour la première fois la saison 8 ne consacre d’ailleurs pas un adversaire dominant, continuant plutôt à multiplier les parties en présence avec l’entrée en lice de de Metatron, jusqu’ici seulement évoqué. Interprété avec infiniment de subtilité et de saveur par Curtis Armstrong, outre son prestige personnel. Le Scribe de Dieu vaut par son aspect érudit et littéraire et son originalité totale, nimbée de mystère, au sein du concert des Anges. Grâce à lui Supernatural devient largement plus imprévisible, ce qui en soi constitue une petite révolution. Jared Paladecki nous offre également une prestation très émouvante en Sam acceptant le sacrifice comme moyen de se rédimer de ses errances passées, et jusqu’à la souillure jadis introduite par Azazel, qui aura décidément marqué toute sa destinée.

Anecdotes :

  • Quand les démons appellent Crowley, on entend Spanish Flea, de The Tijuana Brass.

  • Ange et Scribe de Dieu, Metatron apparaît ici pour la première fois et va demeurer présent jusqu’en saison 11. Cette figure du mysticisme talmudique est passée dans la culture populaire comme le porte-parole de Dieu, ou de la puissance suprême de son univers.

  • Metatron est interprété par Curtis Armstrong, notamment connu pour le rôle d'Herbert Viola dans Clair de Lune (1985-1989) et de multiples apparitions dans d’autres séries.

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22. JEU DE MASSACRES
(CLIP SHOW)

Résumé :

Au Bunker, Sam et Dean découvrent un film montrant comment un prêtre a pu exorciser un Démon, afin de le rendre à nouveau humain. Ils tentent l’expérience sur Abaddon mais Crowley tue des personnes qu’ils ont jadis sauvées, pour les forcer à rendre la tablette démoniaque. Abaddon en profite pour s’échapper. Metatron convainc Castiel de réussir les épreuves menant à la fermeture du Paradis, indiquées cette fois sur la Tablette angélique

Critique :

Épisode particulièrement dense et électrique, Clip Show est évidemment tout sauf... un Clip Show. Très astucieux (bien davantage que le français) le titre fait allusion aux dramatiques retours en arrière que signifie les morts d’innocents jadis sauvés par les Winchesters. Au lieu de mornes reprises littérales d’épisodes précédents, le récit dose idéalement ses effets avec de scènes suscitant immensément d’émotion, à l’unisson de celle ressentie par les deux frères, mais sans impacter le rythme effréné des péripéties. Évidemment il faut se souvenir des épisodes concernés pour pleinement apprécier la situation, mais Supernatural a déjà entamé le mouvement consistant à s’adresser avant tout à son socle de fans de longue date durant ses saisons tardives, plutôt que de tenter de faire venir de nouveaux spectateurs. Caractéristiquement la forme de feuilleton s’impose déjà progressivement.

L’action rend également un bel hommage à la ruse cynique d’un Crowley particulièrement en forme et faisant littéralement feu de tout bois en cette fin de saison. La tension s’accroît à l’approche de l’affrontement terminal et les méchants sont de gala ce soir. C’est le cas avec le retour aussi amusant que gore d’Abaddon, ou de la ruse matoise d’un Metatron jouant de Castiel (très amusant lui aussi) et des factions du Paradis comme d’une harpe. Le double rush final vers les sortilèges majeurs s’accélère encore et instaure un suspense palpable à l’orée du final, d’autant que Supernatural n’est pas une série où le happy end est garanti (La mort de Dean face au Hellhound, l’avènement de Lucifer, etc.). On pourrait aussi produire un Clip Show là-dessus. Les possibilités sans celles accrues qu’offre le Bunker aux Winchester commencent à ressembler à une boite à outils bien pratique pour les scénaristes, mais Sam et Dean y étant encore en phase de découverte, ce n’est pas absurde en soi.

Anecdotes :

  • Le titre original désigne un type d’épisode, où, souvent par souci d’économie, une part notable du récit est occupé par la reprise de scènes passées.

  • Il s’agit ici d’un clin d’œil, car l’épisode fait appel à plusieurs personnages précédemment rencontrés : Tommy Collins (1.02 Wendigo), Sarah Blake (1.19 Le Tableau hanté) et Jenny Klein (7.05 Ma sorcière bien-aimée).

  • Plusieurs affaires sont référencées dans les archives des Hommes de Lettres. On reconnaît ainsi Ichabod Crane, soit le Cavalier sans tête (Sleepy Hollow) et Lizzie Borden, qui fut accusée d’avoir assassiné sa famille à la hache, avant d’être innocentée lors d’un retentissant procès.

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23. L'ARC DE CUPIDON
(SACRIFICE)

supernatural 7 23

Résumé :

Metatron et Castiel poursuivent leur quête, mais Naomi révèle que le Scribe cherche en fait à chasser les Anges du Paradis. Metatron la tue et mène son projet à bien. Sam et Dean capturent Crowley pour accomplir la troisième épreuve, tandis Abaddon entre en guerre contre ce dernier. Ils doivent renoncer car l’épreuve tuerait Sam à coup sûr. Avec Castiel et Crowley, ils assistent à la Chute des Anges.

Critique :

Sacrifice s’en vient couronner le renouvellement impulsé tout au long de la saison par Jeremy Carver. En effet il s’agit moins d’un final de saison classique, achevant les principaux axes narratifs de la période, que d’un saisissant reboot de l’ensemble de l’univers de Supernatural. Au fur et à mesure des rebondissements c’est avec une sidération croissante que le spectateur découvre progressivement cette situation, jusqu’à l’apothéose surprise du triomphe de Metatron. La victoire in fine du Scribe de Dieu débouche sur l’aussi tonitruant que spectaculaire cliffhanger de la Chute des Anges, désormais expulsés du Paradis et devenu simples mortels. Désormais plus rien ne sera comme avant, ce qui souligne bien l’importance des Anges au sein de Supernatural, là où les Démons demeurent assez classiques, quel que soit le Roi siégeant sur le Trône d’Enfer.

L’épisode sait allier cataclysme global et destinées individuelles renouvelant également les protagonistes du programme. Devenu un être humain, Castiel conserve tout apport émotionnel et moral, tout en pouvant participer à l’action sans que les auteurs aient à gérer son surplus de pouvoir par des excuses de plus en plus artificielles ou pesantes. Les auteurs se ménagent également l’avenir en voyant Metatron préserver la Grâce de Castiel. Sur le moment, l’échec inattendu de la quête de Sam peut sembler anti climatique et décevante, mais les graines d’humanité semées chez Crowley vont également modifier la donne. Mark Sheppard est une nouvelle fois génial.

On peut regretter que Naomi quitte la scène prestement, son potentiel n’étant pas totalement exploité (la saison 14 saura s’en souvenir), mais Metatron et Abaddon assurent la relève en tant qu’antagonistes de haute volée. Jeremy Carver sait ne pas aller trop loin, si les Winchester brisent symboliquement le cycle de sacrifices ayant tant imprégné leur famille, renouvelée et renforcée leur fratrie demeure bien le cœur de la série. Décidément le nouveau showrunner se sera emparé de Supernatural plus qu’aucun des autres successeurs d’Eric Kripke et nous projette dans une après apparaissant aussi imprévisible que captivant.

Anecdotes :

  • Comme de coutume, la séquence récapitulative The Road So Far du dernier épisode de la saison est accompagnée par le Carry On Wayward Son du groupe Kansas. Cette chanson est devenue l’hymne de la série pour de nombreux fans.

  • Durant son interrogatoire par Naomi, l’érudit Metatron déclare : Of the blessings set before you make your choice, and be content. Il s’agit d’une citation du grand écrivain anglais Samuel Johnson (L'Histoire de Rasselas, prince d'Abyssinie, 1759).
  • Le livre lu par Metatron à l’arrêt du bus est Rusty James, de S. E. Hinton (1975). Ce roman a été adapté au cinéma en 1983, par Francis Ford Coppola.

  • Quand il se rendent au domicile de Bobby afin de rencontrer Crowley, Sam et Dean s’arrêtent un moment devant la voiture de leur ancien mentor. Cette Chevrolet Chevelle de 1971 est demeurée là depuis la mort de son propriétaire. Ce final de saison est le premier de la série à se dérouler sans Bobby.

  • Le titre original de Sacrifice est le même que celui du final de la première saison d’Arrow, concomitante à celle-ci. Les auteurs font également un clin d’oeil à la nouvelle série sensation de The CW en insérant plusieurs arcs au cours du récit. L’anecdote veut que Cupidon, l’un des ennemis de l’Archer vert, finira par apparaître dans. Arrow (saison 3). L’interprète en sera Amy Gumenick, également celle de Mary Winchester jeune. Des rumeurs de crossover entre les deux séries vont perdurer au fil des années, sans concrétisation jusqu’ici.

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Saison 6Saison 8

Supernatural

Saison 7

1. Les Léviathans (Meet the New Boss)

2. Marée noire (Hello Cruel World)

3. Amour de jeunesse (The Girl Next Door)

4. Osiris (Defending Your Life)

5. Ma sorcière bien-aimée (Shut Up, Dr. Phil)

6. Copies conformes (Slash Fiction)

7. Les Mentalistes (The Mentalists)

8. Le Philtre d'amour (Season Seven, Time for a Wedding!)

9. Le Diable du New Jersey (How to Win Friends and Influence Monsters)

10. Aux portes de la mort (Death's Door)

11. Les Vetâlas (Adventures in Babysitting) 

12. Les Incorruptibles (Time After Time After Time)

13. Les Amazones (The Slice Girls)

14. La Ménagerie enchantée (Plucky Pennywhistle's Magic Menagerie)

15. Invocations (Repo Man)

16. Un parfum d'antan (Out With the Old)

17. La Mémoire dans la peau (The Born-Again Identity)

18. Le Shojo (Party On, Garth)

19. Le Manoir de Van Ness (Of Grave Importance)

20. Soleil vert (The Girl with the Dungeons and Dragons Tattoo)

21. La Parole de Dieu (Reading Is Fundamental)

22. L'Arme fatale (There Will Be Blood)

23. L'Assaut final (Survival of the Fittest)

  


1. LES LÉVIATHANS
(MEET THE NEW BOSS)



Résumé :

Le pouvoir de Castiel devient sans limites après qu’il ait absorbé les âmes du Purgatoire, mais il sombre dans la folie, se prenant pour un nouveau Dieu. Les monstres primordiaux que sont les Léviathans échappent à son contrôle et le tuent de l’intérieur. Sam souffre d’hallucinations représentant Lucifer.

Critique :

Bobby et les Frères Winchester apparaissent en retrait avec une histoire d’artefact miraculeux hyper classique, mais l’épisode s’apprécie en tant que superbe hommage aux fabuleux personnages secondaires de la série (Cas, Lucifer, Crawley, Death). Tous ont au moins une scène croustillante et hilarante à défendre. On éprouve un coup de cœur particulier pour les délires mégalomanes de Castiel, Misha Collins sortant une nouvelle fois le grand jeu, à l’instar des autres comédiens.

Les différentes interactions entre personnages sont imaginatives et judicieuses. Les hallucinations de Sam suscitent une énigmatique menace. L’épisode compose un parfait exemple du cocktail d’humour et d’horreur caractérisant Supernatural. On comprend d‘emblée que les Léviathans vont rapidement devenir de joyeux convives !

Anecdotes :

  • Durant la traditionnelle séquence récapitulative The Road So Far, on entend Slow Ride de Foghat

  • Quand Castiel rend visite à Crowley, on entend These Boots Are Made for Walking, de Nancy Sinatra.

  • Le titre original reprend l’un des couplets du tube de The Who,Won't Get Fooled Again (1971). Cette chanson est également connue pour réunir le thème musical de la série Les Experts Miami, longtemps concurrente de Supernatural.

  • Misha Collins va demeurer absent durant la majeure partie de la saison. A ce titre, il n’est plus crédité comme acteur régulier de la série, mais comme Special Guest Star.

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2. MARÉE NOIRE
(HELLO CRUEL WORLD)

Résumé :

Les Léviathans quittent le corps de Castiel et se répandent à travers le monde, en se choisissant de nouveaux Vaisseaux. Bobby, Sam (toujours plus perturbé par ses hallucinations) et Dean affrontent un Léviathan envoyé pour les tuer. Ils sont hospitalisés après une difficile victoire. Dean a une jambe cassée.

Critique :

Épisode fort gouleyant centré sur les Léviathans, leurs effroyables pouvoirs, leur psychologie de la panse bien garnie, leur humour à froid de l’effroi. Pour les amateurs de séries anciennes, cette infiltration de l’humanité évoquera les Envahisseurs, c’est assez amusant (d’autant que leur Leader demeure encore en arrière-plan). On retrouve également l’art de Supernatural pour la résurgence d’anciens personnages, Bobby et Jody Mills formant un duo épatant. Les hallucinations lucifériennes sont une géniale idée de scénariste, illustrant comment préserver envers et contre tout un personnage secondaire en or massif. A contrario, l’opus confirme que la saison 7 va devoir durablement se passer de Castiel (personne ne croit à une disparition définitive !), ce qui ne constitue certes pas une bonne nouvelle.

Anecdotes :

  • On entend Black Water de The Doobie Brothers durant la scène du plan d’eau.

  • Le titre original prend à rebours la phrase traditionnellement associée au suicide, Goodbye Cruel World (Adieu, monde cruel), en relation avec l’état d’esprit de Sam.

  • L’hallucination de Lucifer perçue par Sam a été surnommée Hallucifer par les fans de la série.

  • Hallucifer déclare : I really think Prince William has found the right girl. Le mariage entre le Prince William et Kate Middleton a eu lieu le 29 avril 2011, soit quelques mois avant la diffusion de l’épisode, le 30 septembre 2011.

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3. AMOUR DE JEUNESSE
(THE GIRL NEXT DOOR)

Résumé :

Sam, Dean et Bobby restent à l’hôpital durant quelques semaines. Durant leur séjour, ils affrontent une Katsune, un monstre se nourrissant de l’hypophyse de patients, mais aussi une ancienne relation de Sam. Les Léviathans continuent à remonter la piste les conduisant aux Frères Winchester.

Critique :

Les épisodes entrelardés de flashbacks sur la jeunesse des Winchester ne sont jamais ceux me passionnant le plus et celui-ci ne fait certes pas exception à la règle. Ennuyeux et lacrymal, il se voi de plus alourdi par un jeune acteur assez emprunté. Par ailleurs le monstre ne se montre guèe effrayant (des griffes) et on a l’impression d’avoir déjà vu tout dans Heart (2.17), en nettement mieux. D’ailleurs Emmanuelle Vaugier accomplissait une performance autrement marquante que celle de Jewel Staite, qui ne force guère ici son talent, même si les Gaters seront contents. Les scénaristes veulent à marche forcée créer une tension entre les Winchesters, c’est la seule justification de cette manœuvre assez lourde. C’est d’autant plus dommage que la saison 7 a déjà de la matière à traiter.

Anecdotes :

  • Comme pseudonyme du jour, Sam a choisi Lemmy Kilmister (Motörhead) et Dean, Lars Ulrich (Metallica).

  • Sam s’avère ici capable de lire un livre écrit en japonais, alors qu’il ne comprenait pas un mot de cette langue lors de l’épisode Changing Channels (5.08).

  • L’épisode est le deuxième des cinq réalisés par Jensen Ackles à ce jour (fin de saison 13).

  • Interprétée par Jewel Staite (Firefly, Stargate Atlantis) la Kitsune se nomme Amy Pond, soit un clin d’œil au célébré Compagnon d’aventures du Onzième Docteur (Doctor Who).

  • Dans le folklore japonais, un Kitsune est un renard surnaturel, capable de prendre forme humaine. Sous son acception négative, cette créature se livre à des plaisanteries cruelles pouvant aller jusqu’à des cas de possession. Les versions féminines rappellent les succubes occidentaux. Les Kitsunes sont très présents dans les mangas, Animes et jeux vidéos contemporains.

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4. OSIRIS
(DEFENDING YOUR LIFE)

Résumé :

Sam et Dean affrontent le dieu païen Osiris. Celui-ci soumet ses victimes à des parodies de procès évoquant le jugement de l’âme de la mythologie égyptienne, avant de les exécuter. Capturé, Dean subit un procès où Sam devient son avocat et durant lequel il va être confronté à des esprits vengeurs liés à son passé, dont Jo.

Critique :

Après la visite de Jewel Staite lors de l’épisode précédent, on s’amuse de voir Osiris maintenir une ambiance Stargate. Au moins on reste à Vancouver. Les dieux païens de Supernatural, mégalomanes, décalés et sanguinaires, me font toujours rire et cela marche encore une fois ici. On apprécie l’approche mythologique, même si le scénario se centre trop sur le procès pour ne pas donner lieu à quelques poncifs de série judiciaire. La qualité d’interprétation de Faran Tahir en Osiris permet d’aisément excuser quelques faiblesses de l’intrigue, comme le énième artefact miraculeux, le marronnier absolu de la série (et ce n’est pas fini). L’épisode parvient toutefois à évoquer le thème de la culpabilité morale, différente de la juridique. On trouve pas mal de bonnes références dans les dialogues, y compris à des séries télévisées. Seul regret, Jo paraît un peu effacée, même si c’est logique puisqu’il ne s’agit ici que de son esprit désincarné.

Anecdotes :

  • Au bar en entend Down South Jukin, de Lynyrd Skynyrd, l’un des groupes les plus référencés dans la bande son de la série. Quand Osiris est au bar, on entend 4 am Blues, de Barrett Johnson.

  • Le titre original reprend celui d'un film de 1991 (Rendez-vous au Paradis) voyant les personnes décédées passer devant un similaire tribunal de l'Au-delà.

  • Lorsque Osiris meurt, ses yeux s’allument à la manière d’un Goa’uld de Stargate SG-1. Dans cette série, Osiris était interprété par Anna-Louise Plowman.

  • Jo effectue ici son ultime apparition dans la série, à ce jour (fin de saison 13).

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5. MA SORCIÈRE BIEN-AIMÉE
(SHUT UP, DR. PHIL)

Résumé :

Sam et Dean sont confrontés à un couple de sorciers en crise, dont les querelles de ménage se soldent par des morts volontiers spectaculaires d’innocents. Les Winchester échouent à tuer le couple fatal et vont onc devoir s’improviser conseillers conjugaux, tout en capturant un Léviathan lancé à leurs trousses.

Critique :

Le scénario est un peu léger, car s’appuyant trop sur les gags visuels qu constituent les mises à mort hilarantes (mention spéciale au plante clous). On se croirait par moments dans les prologues de Six Feet Under. Revoir les anciens de Buffy contre les Vampires fait bien plaisir, mais si James Marsters crève l’écran dans un rôle lui allant comme un gant, Charisma Carpenter ne crève pas véritablement l’écran, il faut bien le dire. Le tueur envoyé par les Léviathans s’avère croustillant à souhait.  L’épisode demeure plaisant de bout en bout plaisant, mais manque de réel enjeu. On pourra à cet égard préférer The Curious Case of Dean Winchester (5.07), avec son évocation de la vieillesse autour du sorcier joueur de poker et jouant des années de vie.

Anecdotes :

  • On entend Salon Music, de Watt Son, au salon de coiffure. On entend Murmures de la Seine, Nocturne de Frédéric Chopin, quand Sam et Dean arrivent chez Don et Maggie. 

  • Charisma Carpenter (Cordelia/Maggie) et James Marsters (Spike/Don) sont de nouveaux acteurs de Buffy contre les Vampires à apparaître dans Supernatural. 

  • Le titre original est une référence au populaire Talk-show Dr. Phil, sur CBS. Depuis 2002, Phil McGraw y délivre des conseils de vie portant sur des sujets très divers.

  • L’assistante de Don se nomme Jenny Klein, un clin d’œil à celle qui était encore l’une des assistantes d’écriture de l’équipe et qui deviendra scénariste à part entière en saison 9. Jenny Klein quittera la série après la saison 11 pour devenir l’und des auteures et productrices de Jessica Jones.

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6. COPIES CONFORMES
(SLASH FICTION)

Résumé :

Deux Léviathans prennent la forme de Sam et Dean et multiplient les crimes afin que les deux frères soient poursuivis par les forces de police. Afin de se dissimuler, les Winchester doivent renoncer à l’Impala, aisément reconnaissable. Bobby torture le Léviathan prisonnier, pour trouver un moyen de le tuer.

Critique :

En soit l’épisode est efficace maison a vraiment trop l’impression d’avoir déjà vu ce type d’histoires, notamment autour des Changeurs de formes. Une fois dissipée la surprise bien menée de la scène initiale, le reste se révèle de ce fait assez mécanique. Cependant on se régale durant les faces à face bien gores entre Bobby (bien mis en valeur ici) et l’assassin léviathan toujours hilarant. Un festival de décapitations, cela ne se refuse pas. Le coup du savon est un peu gros comme arme fatale anti Léviathan, mais après tout, pourquoi pas. Pas contre on a déjà dû renoncer à Castiel, à l’emblématique maison de Bobby, maintenant c’est à l’Impala de prendre la tangente, cela commence à faire beaucoup. La saison 7 ne brosse certes pas le public dans le sens du poil. La séparation finale entre les frères ne convainc guère, Supernatural nous aussi déjà entonné ce couplet.

Anecdotes :

  • On entend Big Wide River of Love, de Petunia and the Loons, à la station service. On entend la Valse des Fleurs (Casse-Noisette), de Tchaïkovski, quand Frank attribue leur nouvelle identité à Sam et Dean. Quand Dean chante silencieusement dans la voiture, on entend All Out of Love d’Air Supply.

  • Bobby évoque un Mensa Monster. Fonde à Oxford en 1946, Mensa est une organisation internationale très populaire dans le monde anglo-saxon. Son seul critère d'admissibilité est d'obtenir des résultats supérieurs à ceux de 98 % de la population aux tests de QI.

  • La voiture conduite par les Winchester après qu’ils aient écarté l’Impala pour se dissimuler est une Pontiac Acadian (ou Chevrolet Chevette) de 1983. La Chevrolet Impala 1967 va demeurer absente durant la presque totalité de la saison, ce qui ve va pas contribuer à la popularité de celle-ci auprès des fans.

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7. LES MENTALISTES
(THE MENTALISTS)

Résumé :

Sam et Dean partent en chasse d’un spirite tuant d’autres mediums dans la ville de Lily Dale, célèbre pour sa population riche en pouvoirs psychiques. Ceci va compliquer la Chasse, mais les deux frères vont parvenir à remplir leur mission, tout en parvenant à en finir avec un cruel esprit vengeur.

Critique :

On retrouve les os brûles, l’énigme à élucider, le sel, le métal… Un retour aux sources de la première époque de la série, comme un goût de madeleine ma fois fort agréable, avec un scénario de plus bien troussé. On adore toujours quand Supernatural explore le folklore de l’Amérique profonde et l’on se régale avec ce portrait à la fois complice et amusé de la localité bien réelle de Lily Dale, ses voyants et autres psychiques, ses légendes locales. Les meurtres liés à des symboles du genre sont également bien trouvés (Ouja, boule de cristal…). Comme un lointain écho des X-Files, entre le Humbug et le Clyde Bruckman's Final Repose. On avouera également un vrai coup de cœur pour la rencontre féminine du jour ! La prétendue séparation entre Sam et Dan n’aura même pas tenu une semaine, mais c’était tellement anticipé que l’on ne ressent pas vraiment de déception.

Anecdotes :

  • On entend Knockanore Hill, de Ian Duncan Antony Clarke & Simon John Painter au Good Graces Café.

  • Le mentalisme est un type de spectacle où se déroulent de supposées manifestations de pouvoirs psychiques, comme la mnémotechnie, la lecture à froid, l’hypnose, l’illusionnisme… Le mentalisme fut particulièrement populaire à la fin du XIXe siècle, mais demeure couramment usité de nos jours. Le héros de la série The Mentalist met également ses facultés au service de la police.

  • L’épisode se déroule à Lily Dale dans l’État de New York. Cette ville bien réelle et réputée comme étant la capitale des spirites américains. Le taux de personnes dotées de pouvoirs psychiques ou de mediums serait bien supérieur à la norme. L’épisode comporte plusieurs références à différentes figures de l’histoire de la ville, aux prétendus pouvoirs aussi sympathiques que folkloriques. 

  • Dans la scène d’ouverture, le mari est joué par Gary Jones, célèbre pour le rôle du Sergent Walter Harriman dans Stargate SG-1. Walter actionne l’ouverture ou la fermeture de la Porte des Étoiles, dans un grand nombre d’épisodes de cette autre série tournée à Vancouver.

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8. LE PHILTRE D'AMOUR
(SEASON SEVEN, TIME FOR A WEDDING!)

Résumé :

A Las Vegas, Dean a la surprise de découvrir un Sam soudainement sur le point d’épouser Becky, depuis toujours sa fan numéro 1. Emportée par sa passion, la jeune femme a fait appel à un Démon des Carrefours particulièrement retors. Mais Dean va pouvoir compter sur l’aide de Garth, un autre Chasseur.

Critique :

L’épisode nous offre un retour parfaitement négocié pour la pétulante et irrésistible Becky, qui est à Supernatural ce que l’Agent Harrison est aux X-Files. Emily Berkins est toujours géniale, entre humour et émotion. En fait l’épisode reprend avec succès l’excellente idée du Superstar de Buffy où Jonathan déforme pareillement le réel (jusqu’à installer un générique spécial, tout comme ici !). Outre l’humour  e la situation, le dévoilement du dessous des cartes s’effectue avec habileté. Au beau milieu de ces histoires de Léviathan cela fait bien plaisir de retrouver les emblématiques Démons des Carrefours, sans même parler de l’apparition royale du Roi de l’Enfer. En plus on se demande en pointillé si les Winchester ne vont pas doucement nous occire Becky, ils ne sont pas Buffy non plus. Avec eux c’est 1000 problèmes, pour une seule et unique solution, immuable.

Anecdotes :

  • On entend Wolfman, de Phil X (KPM Music) au club de strip tease. Durant la cérémonie on entend La Marche nuptiale de Wagner (Lohengrin).

  • Le titre original est nn clin d’œil au marronnier scénaristique consistant à introduire un mariage dans le récit, afin de relancer les audiences.

  • Le contrat standard des Démons des Carrefours est d dix ans, mais pas pour les protagonistes de la série ; John n’avait eu aucun délai, Dean seulement un an, tandis que Becky se voit ici proposée 25 ans !

  • Le gâteau de mariage explosant lors du générique spécial de l’épisode fut réalisé Caitlin Mayo. Elle est un maître pâtissier décoré, mais aussi la fille de l’un des chefs opérateurs de la série.

  • Becky sera évoquée par la suite, mais ne réapparaîtra plus dans la série.

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9.  LE DIABLE DU NEW JERSEY
(HOW TO WIN FRIENDS AND INFLUENCE MONSTERS)

Résumé :

Sam, Dean et Bobby chassent le fameux Diable du New Jersey, tout en prenant garde aux Léviathans. Ils découvrent qu’en réalité les humains se transforment en dégénérés du fait d’une nourriture trafiquée par les Léviathans. Leur chef Dick prévoit de la développer à grande échelle. Il abat également Bobby d’une balle.

Critique :

Évidemment les amateurs des X-Files apprécieront de retrouver une nouvelle version de ce folklore américain, même si le traitement du sujet diffère totalement. J’ai vivement apprécié l’humour gvré des junkies (grand numéro de Jensen) et les twists successifs du scénario. On part dans une traque en forêt puis on percute les Léviathans et puis on rencontre leur Boss et puis le Bob est touché... on assiste à un remarquable effet d’élargissement. Par contre Dick, assez froid, suscite moins l’enthousiasme. On comprend que les auteurs aient voulu viser les dérives du capitalisme exacerbé, mis on avouera préférer les antagonistes au combien plus extravertis et drôles, notamment les stand-ups permanents de Lucifer et Crowley. Et puis niveau Gore, les auteurs y vont à fond la bidoche, c’est la vraie régalade. On renoue d’ailleurs avec les X-Files, lors d’une mémorable autopsie que n’aurait pas renié Scully.

Anecdotes :

  • Le titre original est un clin d’œil au livre de développement personnel How to Win Friends and Influence People, très populaire aux USA (Comment se faire des amis, 1936).

  • L’auteur de l’article sur le Diable du New Jersey se nomme Kara Schwandt. Il s’agit en fait d’un des responsables des décors de la série.

  • He's sleeping it off. Tryptophan coma, déclare Bobby. Il s’agit d’une référence à la légende urbaine qui voudrait que la traditionnelle dinde de Thanksgiving provoque une épidémie de sommeil dans la population américaine, du fait de sa composition organique. L’épisode fut diffusé la veille de Thanksgiving.

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10. AUX PORTES DE LA MORT
(DEATH'S DOOR)

Résumé :

Plongé dans le coma, Bobby revisite les souvenirs les plus marquants et souvent douloureux de sa vie. Il retrace son propre parcours, accompagné d’un Faucheur. Après son ultime échange avec Sam et Dean, le faucheur lui laisse choisir entre une mort paisible et le retour sous la forme d’un esprit vengeur.

Critique :

Par le passé on avait déjà eu un épisode onirique explorant le passé et la psyché de Dean. Cette fois c’est Bobby qui s’y colle mais l’impression de redite demeure, tant les deux récits fonctionnent de manière très similaire. On avoue ne pas saisir l’intérêt profond de faire mourir un personnage ayant tant apporté à la série comme Bobby, d’autant qu’il nous semble bien loin d’être usé. Même si son interprète est plutôt bon, le Reaper manque d’originalité, on aurait préféré retrouver la charmante Tessa. On en apprend plus sur la biographie tourmentée du second père des Winchester, mais cela n’apporte pas grand-chose finalement, car n’étant pas lié à son parcours de Chasseur. Cela fait plaisir de revoir Rufus et l’épatant Jim Beaver sort le grand jeu, mais sa performance ne fait qu’exacerber l’impression de gâchis. On ne tue pas Bobby.

Anecdotes :

  • Bobby... you've helped. You got handed a small, unremarkable life, and you did something with it. Most men like you die of liver disease, watching Barney Miller reruns declare le Reaper. Inédite en France, Barney Miller fut une sitcom très populaire aux États-Unis, centrée sur un commissariat new-yorkais (ABC, 1975-1982).

  • Les DVD que Sam et Dean prévoient de regarder chez Bobby sont Chuck Norris, American Hero et le mythique The Delta Force.

  • L’épisode marque le décès de Bobby, mentor et véritable second père des Frères Winchester. La série est néanmoins loin d’en avoir fini avec lui (esprit vengeur, âme au Paradis, flashbacks, Bobby alternatif).

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11.  LES VETÂLAS
(ADVENTURES IN BABYSITTING)

Résumé :

Sam vient en aide à une famille de Chasseurs gravement menacée par des monstres, après que la jeune Krissy ait appelé à l’aide. Mais Dean demeure obnubilé par la vendetta l’opposant à Dick Roman après la mort de Bobby. Ce désaccord met les Chasseurs en péril, mais Krissy va parvenir à sauver la situation.

Critique :

Episode solide et classique. Les deux ogresses ne cassent pas des briques niveau pouvoir et originalités, mais elles bénéficient de bonnes réparties. Paula Lindberg s’en sort vraiment bien en garce arrogante qu’on prend plaisir à voir crever. Excellent guesting du surdoué Ian Tracey, le diabolique Adam Worth de Sanctuary, dommage qu’on ne le voit pas davantage. Par contre toute la relation entre l’adolescente et Dean plombe l’épisode, tout cela est hautement téléphoné et prévisible, à la réplique près. La jeune actrice est douée, mais le personnage manque vraiment de dimension. On peut également regretter que les spécificités des Vetâlas se voient largement gommées au profit de leurs convergences avec nos Vampires traditionnels, l’opus y perd en singularité.

Anecdotes :

  • On entend Ridin' the Storm, de REO Speedwagon, durant la traditionnelle récapitulation The Road So Far.  On entend Dear Mr. Fantasy, deTraffic, quand Dean conduit en fin d’épisode.

  • Le scénariste Adam Glass a indiqué qu’il s’était en partie inspiré du Western True Grit, sorti l’année précédente, en 2010.

  • Dean est surnommé Buster Brown par Frank. Il s’agit d’une bande dessinée des années 1900, voyant un jeune garçon gaffeur commettre de nombreuses bêtises.

  • Le Vetâla est une créature du folklore hindou, peuplant les cimetières où il prend possession d'un cadavre n'ayant pas reçu d'obsèques religieuses. Il est considéré comme le pendant du Vampire occidental, même s’il ne se nourrit pas de sang.

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12. LES INCORRUPTIBLES
(TIME AFTER TIME AFTER TIME)

Résumé :

Alors que les Winchester affrontent Chronos, le dieu païen du Temps dans le Panthéon grec, Dean est précipité en 1944. Il a la surprise d’y découvrir qu’Eliot Ness est lui aussi un Chasseur ! Les deux s’associent, tandis que Sam fait équipe avec le Shérif Mills. Ils vont parvenir à vaincre Chronos malgré les méandres du Temps.

Critique :

Dans la série, retrouvez les figures des X-Files dans Supernatural, l’opus frappe fort avec Nicholas Lea, Alex Krycek en personne. On ne va pas nier que c’est rencontre ravit, même si on aurait préféré le voir jouer le tueur impitoyable, comme au bon vieux temps, et non l’allié du jour. Malheureusement le scénario ne va pas au-delà d’un pitch prometteur (lesWinchester et Ness en Chasseurs), qu’il ne sait ni exploiter, ni développer. La personnalité du véritable Ness n’est qu’effleurée, ce qui fait chavirer le scénario dans une certaine facilité. On ne ressent pas l’ambiance de l’époque car l’on s’en tient aux décors et costumes, contrairement au Travelers des X-Files, autrement plus ambitieux et abouti. Les dialogues s’enrichissent de bonnes vannes référencées sur le voyage temporel et un dieu païen plus complexe qu’à l’ordinaire, mais le manque d’ambition de l’ensemble déçoit.

Anecdotes :

  • Nicholas Lee (Eliot Ness) devient un nouvel ancien acteur des X-Files à apparaître dans Supernatural. Il y était en effet l’interprète d’Alex Krycek.

  • La scénariste Sera Gamble a effectué un travail précis concernant les dialogues, nombre des expressions utilisées par Ness et se contemporains étant d’époque. Elles ne sont plus usitées aujourd’hui.

  • Sera Gamble a également indiqué s’être beaucoup amusée à dépeindre le très macho Dean comme soudainement très coquet dans ses élégants costumes d’époque.

  • Dans le Panthéon grec, Chronos est le dieu primordial du Temps et de la Destinée. Il est à tort souvent confondu avec Cronos, le Titan père de Zeus.

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13. LES AMAZONES
(THE SLICE GIRLS)

 

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur une série de meurtres mystiques, qui s’avèrent être l’œuvre d’Amazones dégénérées. L’une d’entre elle séduit Dean et de leur union naît une fille, Lydia, gagnant rapidement en âge et dont la mission est de tuer son père. Sam va devoir agir pour sauver son frère, incapable d’affronter son enfant.

Critique :

On apprécie l’idée d’une fille de Dean caractérisée par la démence homicide, on se situe bien loin du Dixième Docteur et sa blonde enfant. La voir abattue à bout portant, par un Sam peu troublé d’occire sa propre nièce nous vaut un moment purement Supernatural. Winchester forever. L’adaptation de la légende des Amazones à l’univers de la série se montre très astucieuse, décidément mythologie et folklore représentent d’inépuisables filon pour la série.

Comme souvent, pour notre plus grand bonheur, les auteurs y vont plein pot dans la vanne référencée (Wonder Woman, bien entendu, mais aussi la cheftaine au look de Xéna) et le bon Gore qui tache copieux. Mutilons mes bons, mutilons. Le pinacle demeure l’un des meilleurs guestings de toute la série, avec Harry Groener, le Maire de Sunnydale en personne,  en irrésistible substitut de Bobby. La référence aux clones de Sam et Dean tombe à point nommé pour maintenir les Léviathans dans la partie, alors que la saison ne se précipite pas pour se centrer sur eux.

Anecdotes :

  • Harry Groener (Pr. Morrison) est notamment connu pour avoir interprété le Maire de Sunnydale en saison 3 de Buffy contre les Vampires.

  • En début d’épisode on entend The Devil's Gotta' Earn, de Brett Detar. On entend You Shook Me All Night Long, d’AC/DC, durant la scène de meurtre sexuel. 

  • A l’occasion de cet épisode, Jerry Wanek, l’un des producteurs de la série depuis ses tous débuts, passe pour la première fois derrière la caméra.

  • Lydia est incarnée par Sara Canning, également connue pour le rôle de Jenna Sommers dans Vampire Diaries (2009-2017).

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14. LA MÉNAGERIE ENCHANTÉE
(PLUCKY PENNYWHISTLE'S MAGIC MENAGERIE)

Résumé :

Dans une petite ville du Kansas, les peurs enfantines prennent vie. Sam et Dean découvrent que les victimes sont en fait des parents négligeant leurs enfants. Un sorcier, employé dans un magasin de jouets, se prend pour un justicier, mais l’enquête va être compliquée par la phobie des clowns dont souffre Sam.

Critique :

Encore une fois on a un excellent cocktail humour/gore (très bon la corne de la licorne), mais on en a eu déjà pas mal à ce point de la saison et on aimerait un épisode qui fasse vraiment peur, maintenant. On crève pas mal tout de même, merci. On rigole beaucoup, notamment avec les fameux clowns de Sam, très en mode Joker. Les artistes de la série sont en grande forme.

L’idée du scénario n’est pas très originale mais reste efficacement mise en place, avec un suspense bien amené sur la personnalité du coupable. Légère nostalgie, cela aurait bien pu être un coup du Trickster. Les auteurs s’amusent et nous amusent, mais on apprécierait que la saison 7 passe un cran au-dessus, par exemple à la faveur d’un retour en force des Léviathans, pour l’instant de Grands Méchants assez discrets, malgré de tonitruants débuts.

Anecdotes :

  • La décoration du Tiki Motel, où résident Sam et Dean, s’inspire logiquement de la culture Tiki, c’est à dire d’essence polynésienne, mais revue par Hollywood. Le design et les objets dérivés Tiki furent très populaires de 1920 à 1960, mais se retrouvent encore aujourd’hui dans la culture populaire.

  • Souvent exploitée en fiction, la phobie des clowns est un phénoménisme reconnu en psychologie, sous la désignation de coulrophobie (du Grec coulro : artiste). Les cas de coulrophobie observés ont pu susciter jusqu’à de graves difficultés respiratoires et des spasmes violents. Cette phobie concerne principalement les enfants, mais s’étend également aux adultes.

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15. INVOCATIONS
(REPO MAN)

Résumé :

Les Frères Winchester reviennent dans une petite ville où ils ont jadis vaincu un démon tueur de femmes. Les meurtres ont repris, ce qui laisse à penser que la créature est de retour. Sam a de nouvelles visions de Lucifer et à s’allier avec lui pour résoudre l’affaire. Un choix lourd de conséquences.

Critique :

Excellente idée que celle développée dans cet épisode reprenant la figure hyperclassique de la possession démoniaque (soit les racines mêmes de Supernatural), mais sous un angle agréablement novateur et surprenant. Personnellement je n’ai rien vu venir, le scénario ménage vraiment bien ses effets. On apprécie de retrouver cette fois un épisode vraiment intense et effrayant, où l’humour reste à la marge, alternant avec le ton plutôt rigolard de la saison. La proximité avec le ton MillenniuM cher à Thomas J. Wright apporte une vraie valeur ajoutée.

 Cela valait le coup d’attendre, Mark Pellegrino nous régale d’un derechef superbe Lucifer, son numéro à la Randall and Hopkirk (Deceased) est totalement irrésistible. On peut d’ores et déjà affirmer ce qui se confirme à l’issue actuelle de la saison 13 : Lucifer est et restera le meilleur antagoniste de la série. 

Anecdotes :

  • Lucifer est ici représenté avec une langue fendue. Il s’agit d’une imagerie traditionnelle, faisant référence au Serpent originel.

  • I'll even help you solve your little Nancy Drew mystery or whatever, déclare Lucifer. Nancy Drew est la détective héroïne d’une série de romans à énigme lancée dans les années 30.

  • Thomas J. Wright, réalisateur de l’épisode, fut l’un des producteurs de la série MillenniuM (1996-1999), dont le héros Frank Black était également confronté à des démons.

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16. UN PARFUM D'ANTAN
(OUT WITH THE OLD)

Résumé :

Une ballerine danse jusqu’à en mourir du fait de chaussons ensorcelés. A cette occasion, Sam et Dean découvrent l’existence d’un trafic d’objets maudits. Ils remontent la filière mais doivent aussi faire face aux Léviathans, qui leur ont tendu un piège.

Critique :

L’épisode n’est certes pas ennuyeux mais il synthétise les limites de la saison. On y retrouve cet humour gore ou distancié (Black Swan version Supernatural), devenu le moteur quasi unique de lmla série, de manière d’autant plus évidente que le scénario apparaît vraiment minimaliste. La suite de petits sketchs drolatiques autour des artefacts maudits (genre The Lost Room vu depuis le côté obscur) reste divertitissante mais ne constitue pas une histoire. De même pour le duo de Léviathans, l’accumulation de gags (le plus souvent réussis) tient lieu de récit. Parallèlement on ne sait toujours rien du grand plan dont on rabat sans cesse les oreilles. Lucifer se voit hélas mis de côté. On procède encore une fois par évocation elliptique, au lieu de bâtir véritablement un récit.

Anecdotes :

  • Quand la ballerine danse jusqu’à en mourir, on entend la musique de la mort de la Princesse Odette, du Lac des Cygnes de Tchaïkovski. Quand Sam conduit, on entend Start Me Laughing, de Dead Confederate. On entend Bad Moon Rising, de Creedence Clearwater Revival, quand San et Dean arrivent au mobile home.

  • L’épisode comporte plusieurs références à la danse classique. Sam surnomme ainsi Dean « Barychnikov », du nom du célèbre danseur et chorégraphe russe.

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17. LA MÉMOIRE DANS LA PEAU
(THE BORN-AGAIN IDENTITY)

Résumé :

Du fait de ses hallucinations, Sam est hospitalisé dans un établissement psychiatrique. Un Chasseur conseille à Dean de faire appel à un guérisseur nommé Emmanuel. Dean a la grande surprise de découvrir qu’Emmanuel n’est nul autre que Castiel. Celui-ci a tout oublié de son passé d’Ange.

Critique :

Ah, on parvient au dernier tiers de la saison 7 et celle-ci se décide enfin à entrer dans le dur. L’épisode apparaît remarquablement dense, avec un scénario particulièrement riche en suspense et rebondissements. On renoue avec les meilleures heures de Supernatural, ainsi qu’avec son cocktail idéalement dosé d’action, d’humour et d’horreur. Cette impression est renforcée avec diverses retrouvailles marquantes (démons, esprits, Castiel, l’increvable Meg), j’ai beaucoup aimé qu’à côté de l’intrigue principale, les auteurs arrivent en plus à installer une Chasse convaincante. Le scénario optimise décidément chaque minute.

L’arc Lucifer arrive peut-être à son terme dans cette saison, mais Pellegrino assure un ultime spectacle. On aurait apprécié une scène entre lui et un Misha Collins toujours grandiose, mais bon, tant pis. C’est tout de même bien cruel de nous retirer Castiel dès son retour (j’avoue que le revoir en trench coat m’a ému), mais nous savons bien que ce n’est qu’un au revoir.

Anecdotes :

  • On entend Wake Up Little Susie, des Everly Brothers, quand Lucifer allume des pétards. 

  • Sam reçoit un appel de Lars Ulrich, soit le batteur de Metallica.

  • Dean, Dean, Dean, you've got some splaining to do, s’exclame Meg. Il s’agit d’un clin d’œil à la phrase rituelle de Ricky, le mari de Lucy, qui s’adressait à son épouse de la sorte dans I Love Lucy (1951-1957). Lucifer est fréquemment surnommé Luci par les fans de la série.

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18. LE SHOJO
(PARTY ON, GARTH)

Résumé :

Garth demande à Sam et Dean de l’aider sur une affaire où des adolescents se font assassiner par une mystérieuse entité. Les Chasseurs découvrent qu’un Shojo est à l’œuvre pour exercer une vengeance pot mortem. Le fantôme de Bobby se manifeste brièvement lié à sa fiasque de Whisky, conservée par Dean.

Critique :

Cet opus se montre décevant, n’ayant d’autre mérite qu’annoncer le retour du Bob (cette saison est peuplée d’allers et retours) et de nous présenter un monstre japonais. C’est toujours agréable de découvrir d’autres folklores et les effets à la The Grudge sont plutôt bien vus (plus référencé que Supernatural c’est impossible).

Par contre l’histoire est ultra prévisible et d’un tempo vraiment lent. Le retour de Garth le Chasseur crispant mais rigolo ne s’imposait pas. L’interprète est doué mais le personnage reste anodin. Surtout l’intrigue gâche sa grande idée, un monstre visible que si l’on est ivre. Cela demeure un à-côté, alors qu’il aurait fallu tout structurer là-dessus. Pas grand-chose à se mettre sous la dent et on a envie que le combat final débute contre ces Léviathans qui sont partout mais que l’on ne voit jamais.

Anecdotes :

  • On entend Poison, de Bel Biv Devo lors de plusieurs apparitions de Garth.

  • Garth utilise James Brown comme nom d’emprunt, soit celui du célèbre artiste de Funk et de R&B.

  • Le secret du retour de Bobby lors de cet épisode fut jalousement gardé par l’équipe de la série. Jim Beaver et les producteurs firent même circuler de fausses informations relatives à une participation de l’acteur à un film imaginaire.

  • Le food truck aperçu dans l’épisode est celui alimentant régulièrement l’équipe de Supernatural durant le tournage. Il appartient au cameraman Jose Manzano, qui y vend une cuisine salvadorienne très appréciée.

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19. LE MANOIR DE VAN NESS
(OF GRAVE IMPORTANCE)

Résumé :

En répondant à l’appel à l’aide d’Annie, une Chasseuse amie, Sam et Dean se voient confrontés à un puissant fantôme ayant asservi d’autres esprits. Le fantôme de Bobby va parvenir à les aider, mais il va lui-même rapidement se trouver en grand danger.

Critique :

L’épisode nous propose une très astucieuse histoire de maison hantée, sachant allier tous les meilleurs ingrédients du genre à une véritable originalité apporté par la découverte de l’autre côté du miroir. Outre le plaisir de retrouver Bobby tel qu’en lui-même et remontant sur le ring, le procédé nous vaut une découverte captivante et imaginative du monde des fantômes, ses codes, ses étrangetés, ses interactions avec le nôtre. Cela demeure également parfaitement cohérent avec ce que Supernatural nous a raconté jusqu’ici sur le sujet. L’ambrine est angoissante à souhait, grâce à la mise en scène et à l’imposant décor du manoir. Joli casting avec Jamie Luner, fonctionnant parfaitement avec Jim Beaver. Annie est épatante, difficile de ne pas songer à la regrettée Ellen Harvelle.

Anecdotes :

  • Annie est interprétée par Jamie Luner, figure régulière des séries américaines (Melrose Place, Savannah, All My Children, Profiler…).

  • Courroucé d’être désormais un esprit, Bobby vitupère à plusieurs reprises contre « l’idiotie romantique » avec Swayze. Il s’agit bien entendu d’une référence au film Ghost (1990).

  • Le manoir hanté est figuré par le Hatley Castle, soit la même maison que l’institut de Xavier dans les films X-Men. Il s’agit également du manoir de Lex Luthor dans Smallville et de celui d’Oliver Queen dans Arrow. Situé en Colombie britannique, le château fut construit en 1909 pour le compte de James Dunsmuir, alors Gouverneur de la province et riche homme d’affaires. Le domaine abrite aujourd’hui un collège militaire et une université.

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20. SOLEIL VERT
(THE GIRL WITH THE DUNGEONS AND DRAGONS TATTOO)

Résumé :

Afin de mener ses plans à bien, Dick Roman fait appel à Charlie, informaticienne surdouée et geek passionnée. Elle découvre la vérité sur les Léviathans et tente de les contrecarrer. Elle va recevoir l’aide de Sam et Dean, mais aussi du fantôme de Bobby. Celui-ci se montre toujours plus enclin à la violence.

Critique :

D’habitude les histoires Cyber hyper balisées, génies de l’informatique et tout le toutim, ne me passionnent pas. D’ailleurs, dans le déroulement des évènements, celle-ci ne s’extraie guère du lot. Mais les auteurs ont l’excellente idée de centrer le récit sur la personnalité de Charlie, hackeuse pétillante et pleine de vie, et Geekette passionnée de SF et Fantastique. En réaliteé Soleil Vert devient vite le portait de cette jeune fille ayant passé sa vie dans des univers imaginaires de tous genres, de Wonder Woman à Star Wars, en passant par Indiana Jones, qui s’est choisie Hermione Granger comme guide de vie et qui se retrouve soudainement au seuil de la Grande Aventure.

La charmante et talentueuse Felicia Day (Vi chez Buffy et l’une des reines du Geekland) apporte une étonnante véracité à sa craquante héroïne, nous sommes conquis. D’autant qu’elle nous quitte en accomplissant à la perfection le salut vulcain ! Par ailleurs la réalisation se montre hyper inventive et nerveuse, et l’accumulation des références (à commencer par Soylent Green) n’alourdit en rien des dialogues sonnant toujours justes. Débute l’attente impatiente du retour de Charlie dans Supernatural.

Anecdotes :

  • La musique qu’écoute Charlie en arrivant au bureau est Walking on Sunshine, de Katrina and the Waves, soit un tube emblématique des inépuisables années 80.

  • Le titre français fait référence au célèbre film dystopique de 1973, également référencé dans les dialogues : Dick is about to get the Soylent Green business.

  • Le titre original est un clin d’œil au best-seller de Stieg Larsson, The Girl with the Dragon Tattoo (1995). L’héroïne en est une jeune femme spécialiste en piratage informatique  l’instar de Charlie. La référence au célèbre Jeu de Rôles Donjons et Dragons souligne la personnalité geek de Charlie.

  • La personnalité de Charlie vaut à l’épisode d’être particulièrement riche en références à la culture populaire, même à l’aune de Supernatural. Des clins do’eil sont ainsi effectués au Salut vulcain (Star Trek), Star Wars, Harry Potter, Wonder Woman, via des figurines, des mugs, etc. appartenant à la jeune femme.

  • Toutes les franchises explicitement référencées sont des propriétés de la Warner Bros, qui produit également Supernatural.

  • Charlie est interprétée par Felicia Day, elle-même une figure de la sphère geek via l’Internet. Elle a ainsi créé l’une des premières web séries de renom (The Guild, 2007-2013, autour des communautés de jeux de rôles en ligne) mais aussi la chaîne You Tube à succès Geek & Sundry. Cette actrice proche de Joss Whedon a notamment joué dans Buffy contre les Vampires (la potentielle Vi), Dollhouse ou Dr. Horrible's Sing-Along Blog.  Elle raconte son singulier parcours dans le pétillant livre You're Never Weird on the Internet (Almost). A ce jour (fin de la saison 13), Felicia Day a participé à 9 épisodes de Supernatural.

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21. LA PAROLE DE DIEU
(READING IS FUNDAMENTAL)

Résumé :

La foudre divine éclaircit l’esprit de Castiel et éveille un nouveau prophète, Kevin. Tous se réunissent et parviennent à lire la tablette dérobée à DicK. Ecrite par Métatron, le Scribe de Dieu, elle explique comme tuer les Léviathans. Léviathans, mais aussi Anges et Démons, vont tout tenter pour la récupérer.

Critique :

A l’instar des X-Files, Supernatural nous fait le coup de la Tablette des Origines, mais pas de blabla mystique ici. On a une recette envoyée par Dieu pour équarrir les Léviathans. Clair et net, on est dans SPN. Après des débuts assez fracassants, les évènements se succèdent de manière efficace mais très prévisible. l’épisode demeure néanmoins appréciable car il complète le panorama de l’univers de la série en ce début du crépuscule de la saison. Cela concerne Meg mais surtout les Anges, absents depuis le massacre initial. L’ensemble résulte étonnamment poignant et tragique.

On regrette cependant que Supernatural cède au piège de la perpétuation par la surenchère, en rendant les Anges impuissants face aux Léviathans. Misha se montre une nouvelle fois inouï dans cette nouvelle version de son inépuisable personnage, mais voir Castiel ainsi diminué reste frustrant. On espère son complet retour pour le final.

Anecdotes :

  • La musique jouée par Kevin est la Suite allemande n°5 de Bach. La chanson écoutée par Meg est Chaos, de Lazy Stars.

  • I don’t fight anymore. I watch the bess déclare Castiel, une référence aux vieux jours de Sherlock Holmes (Son dernier coup d'archet, 1917).

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22. L'ARME FATALE
(THERE WILL BE BLOOD)

Résumé :

Pour tuer Dick, Sam et Dean doivent mélanger le sang de Castiel de Crowlet et du Vampire Alpha, tandis que la substance des léviathans commence à abêtir l’humanité. Le Vampire Alpha capture les Winchester, mis accepte de coopérer quand il ‘aperçoit que Dick l’a trahi. Obsédé par sa haine envers Dick, Bobby est sur le point de devenir un esprit vengeur.

Critique :

Le coup du mélange des trois sangs permettant l’entrée en scène de tous les joueurs est un peu trop tiré à la ligne, mais il fonctionne néanmoins. Le piège tendu par le Vampire Alpha se voit venir à des kilomètres, mais lui-même réalise une fort belle prestation, en troisième force. Le comédien est toujours épatant et l’Alpha reste bien le Vampire le plus intéressant (et durable) de la série. Et puis lancer «A la saison prochaine !» aux Winchester est assez classe. Cela fait plaisir de retrouver ce bon Crawley et ses plans tordus. Le renard a attendu toute la saison en comptant les points. Son entrée en lice promet pour la conclusion. Sans être exceptionnel, l’épisode demeure agréablement intense et remplit son office en introduisant efficacement le final de saison.

Anecdotes :

  • On entend Why Can't We Be Friends ?,  de War, dans la voiture de police. 

  • See you next season, déclare le Vampire Alpha, un coup de canif au Quatrième mur car il était déjà intervenu la saison précédente. Toutefois il faudra attendre la saison 12 pour son retour.

  • Le Vampire Alpha est joué par Rick Worthy, notamment connu pour le rôle de Lem dans Le Maître du Haut Château.

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23. L'ASSAUT FINAL
(SURVIVAL OF THE FITTEST)

supernatural 7 23

Résumé :

Crowley trahit l’accord passé avec les Léviathans et rejoint l’alliance réunie par les Frères Winchester, qui parviennent ainsi à assembler les divers éléments nécessaires pour tuer Dick Roman. L’assaut est lancé avec succès, mais Dean et Castiel sont projetés dans le Purgatoire.

Critique :

Pour simple que soit le plan des Winchester, l’épisode final parvient à le narrer de manière épique, tout en concluant les différents récits de la saison. L’ensemble tient parfaitement la route, même si ne pouvant évidemment pas rivaliser avec l’Apocalypse ou le mano a mano avec Azazel, lors des saisons précédentes. Tous les personnages répondent à l’appel et sont utilisés à leur meilleur, même si jusqu’au bout je n’aurai pas accroché à Dick et à ses costards. Son manque de panache aura été rédhibitoire. Ceci-dit la scène du conseil des Léviathans est croustillante à souhait. A côté de l’intrigue principale, on trouve plusieurs moments purement Supernatural (l’adieu à Bobby, les retrouvailles avec L’Impala), ils toucheront les fans au cœur. Le cliffhanger de rigueur est très réussi, Sam a du pain sur la planche ! Ainsi s’achève cette saison, certes moins marquante que les précédentes, mais qui aura le plus souvent su maintenir l’intérêt du spectateur.

Anecdotes :

  • La traditionnelle récapitulation de la saison (The Road So Far) est comme de coutume accompagnée de la chanson Carry On Wayward Son, de Kansas.

  •  Le final de saison voit enfin le retour de l’Impala, accompagné de l’incontournable Born to Be Wild, de Steppenwolf. L’Impala aura été absente durant 17 épisodes, un record toujours valide.

  • L’épisode est le dernier écrit par Sera Gamble pour Supernatural. Présente comme scénariste dès les débuts de la série, elle en était devenue la talentueuse showrunner durant les saison 6 et 7, après le départ d’Eric Kripke. Remplacée par Jeremy Carver. Sera Gamble allait se consacrer à Aquarius, puis à The Magicians.

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Saison 7Saison 9

Supernatural

Saison 9

1. Bienvenue sur Terre (I Think I'm Gonna Like It Here)

2. Que le Diable l'emporte (Devil May Care)

3. Humain, trop humain (I'm No Angel)

4. La Clé d'Oz (Slumber Party)

5. Un après-midi de chien (Dog Dean Afternoon)

6. Les Mains de la miséricorde (Heaven Can't Wait)

7. Mauvaise Graine (Bad Boys)

8. Vœu de chasteté (Rock and a Hard Place)

9. La Sainte Mélodie (Holy Terror)

10. Union sacrée (Road Trip)

11. La Première Lame (First Born)

12. Une faim de loup (Sharp Teeth)

13. Les Pishtacos (The Purge)

14. En attente du paradis (Captives)

15. Façon Scooby-Doo (Thinman)

16. Blade Runners (Blade Runners)

17. Le Couvent des âmes (Mother's Little Helper)

18. Le Héros de l'histoire (Meta Fiction)

19. Le Bal des vampires (Alex Annie Alexis Ann)

20. La Guerre des monstres (Bloodlines)

21. La Nouvelle Reine (King of the Damned)

22. Jeu de dames (Stairway to Heaven)

23. Le Faiseur de miracles (Do You Believe in Miracles?)

 

1. BIENVENUE SUR TERRE
(I THINK I'M GONNA LIKE IT HERE)



Résumé :

Devenus humains, les Anges cherchent à se venger de Castiel. Sam est mourant, suite aux événements précédents et rencontre Bobby en esprit, puis la Mort elle-même. Dean conclue un accord avec l’Ange Ezéquiel : celui-ci va secrètement s’installer dans Sam pour le guérir progressivement, tandis que lui-même se remettra de la Chute.

Critique :

A l'inverse de la saison passée, qui instaurait un hiatus de plusieurs mois, la présente opte pour la continuité immédiate de l'action. Il en découle un épisode essentiellement dédié à régler les affaires laissées pendantes : la destinée des Anges tombés du ciel et devenus humains, mais aussi Sam se trouvant aux portes de la mort suite au processus du sortilège, cessé in extremis. L'abord de ces deux questions va s'avérer prenant, mais aussi imparfait. La découverte du sort des Anges s’effectue en grande partie via Castiel, ce qui autorise autant d'humour que d'émotion lorsqu’il est confronté aux contraintes d'une vie quotidienne sans pouvoirs. Misha Collins nous régale d'une nouvelle grande composition, mais avec l'ami des Winchester nous sommes en terrain connu, qui plus est particulier, puisqu'il constitue sans doute l'Ange ayant la plus grande expérience de la vie sur Terre. Pour les autres, il reste frustrant de ne percevoir les conséquences de la Chute qu'essentiellement à travers leur ressentiment envers Castiel.

Le voyage intérieur de Sam compose sans doute la partie la plus forte de l'opus. Le choix astucieux de Dean figurant son penchant le plus combatif et s'opposant à celui prêt à partir, représenté par Bobby, nous vaut une narration proche d'une transe shamanique, Le voyage est couronné par la rencontre avec la Mort elle-même, personnage toujours aussi succulent. On apprécie que Bobby soit représenté moins en capitulard qu'animé par son réalisme coutumier et que l'épisode ait su aller aussi loin que possible pour rendre envisageable un décès d'un Sam purifié et en paix après l'ordalie des épreuves successives. Évidemment Dean s'acharne au contraire à le sauver (difficile de ne pas songer à Kim face à Jack en fin de Jour 7 dans 24h Chrono). Le recours à l'Ange se montre astucieux, mais nous ramène aussi à une certaine routine du drama entre frères, à base de secrets et de mensonges, alors que la conclusion de la saison 8 avait semblé s'en extraire.

Anecdotes :

  • Durant la traditionnelle séquence récapitulative The Road So Far, on entend Who Do You Love ?, de George Thorogood and the Destroyers. Durant la scène à la laverie, on entend Spanish Serenade, de Juan Vicente Zambrano.

  • Le nom de l'ange Hael est un terme celtique signifiant noble et généreux.

  • Le titre original est celui d'une chanson de la comédie musicale Annie. Elle est interprétée par la jeune héroïne quand elle arrive chez le riche Oliver Warbucks et découvre son nouveau monde.

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2. QUE LE DIABLE L'EMPORTE
(DEVIL MAY CARE)

Résumé :

Abaddon tend un piège aux Winchester mais est repoussé par Ezéquiel, toujours à l’insu de Sam. Sam et Dean emmènent Crowley au Bunker, afin qu’il révèle l’emplacement des Démons sur Terre. Malgré l’annonce que sa mère est toujours vivante, Kevin demeure au Bunker, pour chercher un moyen de contrer le sortilège de Metatron.

Critique :

L'épisode forme un véritable diptyque avec le pilote de saison, achevant de dresser un état des lieux global. Après les Anges, on en vient aux Démons et la situation continue à s'emberlificoter puisque, après le Paradis, voici qu'un conflit s'annonce aux Enfers. L'increvable Abaddon est en effet de retour et de manière particulièrement déchaînée, sensuelle et cruelle. L'abattage d'Alaina Huffman est toujours incroyable, d'autant que la flamboyante actrice a visiblement décidé d'y aller à fond. Elle peut d'autant plus se le permettre que positionner Abaddon en mal absolu permet d'enrichir le conflit avec Crowley au-delà d'une simple rivalité d'ambitions. En effet, certes relative, la partielle humanisation de Crowley porte ses fruits et le Roi des Enfers suscite une certaine émotion dans son désir d'être aimé. Un beau duel s'annonce et il sera intéressant de constater si les nouveaux sentiments de Crowley s’avéreront une force ou une faiblesse.

Les péripéties permettent également d'éclairer la position de Kevin, même si le suspense autour de la survie de sa mère est en bois, le personnage étant beaucoup trop populaire pour disparaître aussi subrepticement. L'apport d'Ezéquiel à Sam est également démontré, même si la situation demeure pour le moins ambiguë. Dean a toute l'attention de la très sensuelle Abaddon, ce qui ne surprendra guère. On regrettera toutefois le manque d’épaisseur des jeunes Chasseurs, même si le côté Tueuse de Vampires à la Buffy de Tracy est assez amusant. D'autant qu'avec les pseudonymes d'Avengers revêtus par Sam & Dean, l'opus finit paR prendre une saveur à la Joss Whedon. Au total la saison se voit lancée de manière prometteuse, d'autant que, si Metatron reste absent, le Scribe de Dieu doit certainement ourdir de nouvelles fourberies.

Anecdotes :

  • Quand Tracy tue le Vampire, on entend Rockin' Down the Highway, de The Doobie Brothers.

  • Le Démon des Carrefours est interprété par Julia Shaw, qui fut notamment la mère de Jason dans Freddy vs. Jason (2003).

  • Pourtant nouvelle Chasseuse alliée des Winchesters, Tracy Bell ne réapparaîtra plus dans la suite de la série.

  • En tant que prétendu agent du FBI, le pseudonyme de Kevin est Kevin Solo, un clin d’œil à Han Solo. Sam et Dean se font passer pour les gents Stark et Banner, soit les Avengers Iron Man et Hulk.

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3. HUMAIN, TROP HUMAIN
(I'M NO ANGEL)

Résumé :

L’Ange Barthélémy a recours à des prédicateurs pour trouver des humains acceptant de servir de Vaisseaux aux Anges. Il a également recours à une Faucheuse, afin qu’elle tende un piège à Castiel et l’assassine. Ezéquiel la tue et ressuscite Castiel, mais il refuse que celui-ci reste auprès des Winschester, ne voulant pas attirer la colère des Anges.

Critique :

Au-delà des péripéties du jour, Humain, trop humain, demeure avant tout un épisode centré sur Castiel. On ne peut que saluer l’audace de l’entreprise consistant à laisser une aussi grande place à un austère apprentissage du quotidien, au sein d’une série de trépidantes aventures fantastiques. En effet, les nombreuses scènes voyant Castiel apprendre péniblement à se conformer aux dures et prosaïques réalités de la condition humaine se montrent bouleversantes grâce à l’immense talent de Misha Collins. Tout au long des multiples et variées vicissitudes vécues par l’Ange du Jeudi, il reste toujours aussi magique de découvrir un grand comédien rencontrer éternellement le rôle de sa vie.

L’épisode va beaucoup plus loin dans la minutie et le détail de cette pénible renaissance que ce que Supernatural nous avait narré à propos d’Anna mais conserve pareillement la jouissance sexuelle comme viatique, comme l’Espérance à pu l’être au sein de la Boite de Pandore. Castiel franchit le Rubicon, une nouvelle audace pour des auteurs achevant par ailleurs de rendre cet épisode détestable pour les amateurs de Destiel. En effet l’ultime cruauté   du reniement de l’Ange par Dean accordant la priorité à Sam apporte une coda achevant de manière cinglante le calvaire vécu par l’Ange.

Le reste de l’épisode apparaît toutefois plus inégal. Ezéquiel autorise de véritables twists, positifs ou négatifs, mais l’imposture organisée de concert avec Dean apparaît de plus en plus improbable au fur et à mesure qu’elle se prolonge. Malgré la plaisante satire des prêcheurs télévisuels, Barthélémy manque de dimension et ressemble trop à un doublon de Dick Roman, il ne fera pas oublier Naomi. Alors que Supernatural a su structurer son univers (contrairement à une série comme Charmed), les Faucheurs rebelles demeurent dans un flou trop pratique (comment réagit la Mort ?).

Anecdotes :

  • On entend Arise My Soul, de Blaire Reinhard quand Sam et Dean regardent le révérend.

  • On découvre ici comment se déroule une possession angélique : de manière très similaire à celle des démons, hormis que la fumée est blanche.

  • Le titre original I'm No Angel reprend celui d'une des chansons constituant l'album No Angel (2001), immense succès de Dido. Un autre tube de cet album, Here with Me, est la chanson du générique de la série Roswell (1999-2002).

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4. LA CLÉ D'OZ
(SLUMBER PARTY)

Résumé :

Héroïne du Magicien d’Oz et Chasseuse de Démons, Dorothy parvient à capturer la Méchante Sorcière de l’Ouest en 1935. Elle l’enferme au Bunker en se sacrifiant pour sceller sa prison. Les deux femmes sont toutefois accidentellement libérées quand Charlie intervient pour remettre à jour l’informatique des Winchester. Après avoir définitivement vaincu la Sorcière, Dorothée et Charlie partent ensemble à Oz.

Critique :

Le premier ressenti que laisse l’opus est un authentique saisissement devant l’audace des auteurs. Auparavant Supernatural avait déjà annexé à son univers des pans entières d’éléments culturels exogènes, et pas des moindres :  mythologies et folklore, voire la Bible elle-même, à chaque fois après un processus d’adaptation.  Ici on se situe au contraire dans le même horizon, la culture populaire américaine moderne dans son approche du Fantastique et dans une acception considérablement plus littérale. Toutes proportions gardées, pour la Science-fiction ce serait assez comme si les protagonistes de Stargate SG-1, autre série empruntant largement aux mythologies, franchissaient la Porte des Etoiles pour se retrouver sur Gallifrey, Trantor ou Arrakis : la sidération est totale.

Heureusement le processus se voit mené avec soin, l’épisode développant tout un continuum afin de bâtir un pont entre l’œuvre de L. Frank Baum et la série, dont tous les éléments relatifs au littéraire se voient ici mobilisés : Hommes de Lettres (l’écrivain en devient un, bien entendu), romans métas de Chuck, Métatron, Charlie etc. Ceci permet de doter le récit d’un corpus apportant un habile alibi supplémentaire à l’entreprise, au-delà de son aspect distrayant, Celui-ci répond néanmoins à l’appel, on s’amuse beaucoup devant les péripéties du jour, auxquelles la Charlie de Félicia Day apporte son  allant et son naturel coutumiers.

Outre le plaisir pas si fréquent dans Supernatural de découvrir un opus centré sur des femmes, an apprécie divers à-côtés du récit, comme l’ordinateur préhistorique (les épisodes Charlie raviront toujours les geeks), l’incontournable mais jouissive, rencontre entre la Méchante Sorcière et Crowley, la même saveur dystopique se retrouvant au pays d’Oz qu’au Paradis ou encore l’adorable romance entre Charlie et Dorothy. On se régale, tout en passant outre l’absence bien pratique de Kevin, ou sur l’inventaire décidément inépuisable du Bunker, (encore un peu et on sera dans Warehouse 13). Un épisode iconoclaste et virtuose, où la série semble s’exclamer : « bienvenue au club, Dorothée ! ».

Anecdotes :

  • Crowley sifflote Over The Rainbow, la célèbre chanson du Magicien d'Oz. Quand Charlie et Dorothy entrent dans Oz, on entend For Those About to Rock (We Salute You) d'AC/DC.

  • Dorothy semble avoir une vingtaine d'années en 1935, alors que le livre fut publié en 1900. Pour expliquer ce décalage, un dialogue devait indiquer que le temps s'écoulait différemment entre l'univers réel et celui du roman, mais cela ne fut pas conservé au montage.

  • L'épisode se base sur le roman, mais les chaussures de Dorothy y sont rouges, comme dans le film. Dans le livre, elles sont argentées.

  • Les protagonistes visionnent la saison 1 de Game of Thrones au Bunker. Charlie a bien entendu lu tous les livres, Sam envisage de le faire, Dean... en aucun cas.  Logique.

  • Outre Le Magicien d’Oz, à travers l’ordinateur, la clef et même Crowley, l’épisode fait également référence à The Master Key (1901), un autre roman de L. Frank Baum. On y voit le Démon de l’électricité révéler à un jeune garçon les potentialités de la « grande clef » du futur que représente cette énergie. Ce livre étonnant a ainsi la prémonition de la micro-informatique ou de la télévision, entre autres.

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5. UN APRÈS-MIDI DE CHIEN
(DOG DEAN AFTERNOON)

Résumé :

Un chaman utilise ses pouvoirs animaliers afin de s’emparer de l’énergie vitale de ses victimes. Grâce à un sortilège, Dean peut communiquer avec le Colonel, chien de l’une des victimes ayant assisté à l’assassinat, mais il acquiert aussi des réflexes canins. Souffrant d’un cancer, le chaman va tenter de dévorer Sam, pour s’emparer de son pouvoir de guérison.

Critique :

Loin des soubresauts d’un univers de plus en plus déglingué en l’absence de son Créateur, Un après -midi de chien constitue le premier pur stand-alone de la saison. On peut déjà être cetain qu’il en demeurera largement l’un des plus drôles. Les auteurs ont en effet clairement décidé de laisser libre cours la vis comica de Jensen Ackles, dont on ne dira jamais assez à quel point il excelle sur le registre de l’humour. Même si Jared apporte également appréciable contribution, cet opus longtemps en forme de comédie animalière assume pleinement sa nature de pur récital pour Jensen. On rit beaucoup, que cela soit quand Dean est très Dean, ou quand il prend des tics de chien (la Méthode revue et corrigée).

On reconnaîtra également au scénario d’élargir son propos à la cause animale, jusqu’à interroger le rapport entre l’homme et ses animaux de compagnie. On apprécie notamment de découvrir des Vegans sympathiques et positifs dans une série nous parlant autant de l’Amérique que Supernatural. Et on éprouve bien entendu un vrai coup de cœur pour le vaillant Colonel. L’opus compose un bel exemple de l’insertion habile de thèmes sociétaux au sein d’une série d’aventures, sans ou impacter l’action ou sombrer dans le déclamatoire. Comme quoi cela demeure possible, sur The CW aussi bien que sur la BBC.

Le récit souffre néanmoins d’un peu d‘épaisseur pour tenir complètement la distance. On rsent l’impression que l’intrigue n’est parfois là que pour permettre une respiration entre deux performances de Jensen. Le Shaman résulte également  à contre-temps, car donnant lieu à des scènes totalement sinistres, en rupture avec la bonne humeur jusque-là installée. Si l’horreur est toujours chez elle dans Supernatural, on goûte également une unité de ton quand on s’essaie à un épisode quasi décalé. L’approche du Shamanisme, ici dépeint avec une palette particulièrement sombre, mériterait une seconde opportunité.

Anecdotes :

  • Quand Dean parle avec le Colonel, on entend I Want to Know What Love Is, de Foreigner.

  • Le titre original est un clin d’œil au film Dog Day Afternoon (Un après-midi de chien, 1975).

  • Le Colonel est joué par un berger allemand de deux ans, nommé Slater. Sa voix est celle d’Al Rodrigo, grand spécialiste de l’exercice, pour des dessins animés ou des jeux vidéo. 

  • Le taxidermiste a représenté divers personnages de Game of Thrones avec des animaux empaillés. Un écureuil a ainsi l’insigne honneur de figurer la Mère des Dragons. Après celui de l’épisode précédent, il s’agit du deuxième clin d’œil de Supernatural à la série phare de HBO, cela se reproduira régulièrement par la suite.

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6. LES MAINS DE LA MISÉRICORDE
(HEAVEN CAN'T WAIT)

Résumé :

Dean et Castiel (désormais employé par une épicerie) enquêtent sur de mystérieux cas de combustion spontanée. Castiel reconnaît l’œuvre d’un Rit Zien, Ange abrégeant les souffrances de ses frères blessés et incurables. Crowley aide Kevin à traduire la tablette, après qu’il lui ait été permis de communiquer avec Abaddon, dont l’influence s’étend en Enfer. Mais le sortilège de Metatron s’avère irréversible.

Critique :

L’épisode a la bonne idée de décrire en parallèle l’évolution concomitante de Crowley et Castiel vers l’Humanité, d’où un joli effet d’optique. Les excellents comédiens que sont encore et toujours acteur Misha Collins et Mark Sheppard s’emparent avec une visible gourmandise de ce nouveau répertoire et en tirent le meilleur parti. Pour autant, aussi intéressante qu’apparaisse cette double approche psychologique, il reste dommage qu’elle s’effectue au détriment du développement de l’action principale de la saison. En effet si l’on comprend que, concernant Castiel, on passe à une étape désormais plus apaisée et résignée que lors du trauma de Humain, trop humain, on ressent malgré tout un doublon partiel. L’impression de surplace se ressent d’autant plus fortement que, si l’intrigue du jour ne manque pas d’originalité, elle ne demeure que partiellement connectée aux intrigues de Métatron. 

Le récit s’en sort mieux avec Crowley. Le cheminement intérieur de Castiel a en réalité débuté voici bien longtemps, tandis que la nouveauté reste encore ici de mise pour le Roi de l’Enfer. En tant que personnage, Crowley reçoit un précieux appui de la part de la belle et au combien diabolique Abaddon. En effet cette dernière lui sert habilement de point de repère mesurant ce qui le sépare désormais du mal absolu, tandis que leur rivalité éclatant au grand jour permet de connecter l’opus au récit principal de la période. Il n’en reste pas moins vrai qu’il devient frustrant de voir Crowley en permanence rivé à sa chaise ! Séparés et placés presque en arrière-plan, les frères Winchester se mettent une nouvelle fois au service des personnages secondaires, comme pour Charlie lors du récent La Clé d'Oz, ce qui pourrait devenir négatif à terme. Au total l’épisode n’est pas déplaisant, mais le fil rouge de la saison a besoin de progresser.

Anecdotes :

  • Believe It or Not, la berceuse chantée par Castiel, est le thème de la série Ralph Super-héros (The Greatest American Hero, 1981-1983).

  • Le titre original est une référence à celui du film Heaven Can Wait (Le Ciel peut attendre, 1943).

  • L'épisode est le sixième de la saison par ordre de diffusion, mais le septième en ordre de production.

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7. MAUVAISE GRAINE
(BAD BOYS)

Résumé :

Dean revient dans une école où il a jadis connu la jeune Robin, avant de la quitter sans explication quand John est venu le reprendre à ses côtés. Le directeur de l’école a appelé Dean à l’aide, suite à un meurtre survenu dans l’établissement. Un élève est protégé par l’esprit de sa mère défunte, mais celle-ci a progressivement sombré dans la folie.

Critique :

Outre le fait que les récits de jeunesse des frères Winchester ne représentent pas la famille d'épisodes nous passionnant le plus, Mauvaise Graine souffre d'un mauvais timing. Cette parenthèse survient en effet au moment où l'on ressent que l'intrigue principale de la saison nécessiterait une relance, dont il constitue l'antithèse absolue. Par ailleurs, si le portrait d'une école pour jeunes délinquants reste assez justement croqué, l'intrigue du jour semble malgré tout anecdotique. Le thème de l'esprit vengeur est un des plus vieux marronniers de Supernatural et ce n'est pas le twist modéré de la mère se substituant à l'adolescent qui contrecarrera une solide impression de déjà-vu. Développée entre des flash-backs guère imaginatifs, la romance entre Dean et Robin ne sort pas non plus des sentiers battus.

L'épisode vaut néanmoins par son évocation de l'amour farouche porté par Dean à John, malgré toutes les erreurs de ce dernier, toujours obnubilé par sa croisade. De ce point de vue il est en résonance avec l'épisode 300 récemment diffusé, où ce sentiment se situait au cœur du récit. Il reste ainsi particulièrement évocateur de voir Dean abandonner son premier amour et une étape en définitive heureuse de sa vie, dès que résonne l'appel du clan. Cela ne sera d'ailleurs pas sans conséquence, Dean apparaissant nettement plus cynique dans son rapport avec les femmes lors de l'épisode suivant dans sa chronologie personnelle (L'Esprit vengeur, 4-13). L'opus bénéficie d'un jeune acteur très convaincant dans le rôle du jeune Dean, mais souffre de l'absence persistante de Jeffrey Dean Morgan, qui le fait tourner partiellement à vide.

Anecdotes :

  • Quand Ruth est tuée, on entend l'Ave Maria de Schubert (1825), à la radio.

  • Le récit autour du jeune Dean prend place en 1995. L'épisode suivant dans sa chronologie, L'Esprit vengeur (4-13) se situera en novembre 1997.

  • Ruth est jouée par Karin Konoval, qui a également interprété la mère incestueuse de l'épisode La Meute des X-Files.

  • Alika Autran (Altered Carbon) joue le fantôme. Installer son maquillage nécessitait trois heures, mais aussi trois heures pour le retirer.

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8. VŒU DE CHASTETÉ
(ROCK AND A HARD PLACE)

Résumé :

Le Shérif Jody Mills demande aux Winchester d’intervenir à propos de mystérieuses disparitions. Sam et Dean découvrent que les victimes appartiennent toutes à un groupe de chasteté, au sein d’une église. Ils vont s’y intégrer afin de mener leur enquête et Dean découvre que le groupe est dirigé par l’une de ses stars du porno préférées, qui a décidé de prendre un nouveau départ ! La déesse païenne Vesta est en fait à l’œuvre.

Critique :

Outre l'ouverture en soi intéressante sur la pratique très américaine formée par les groupes de chasteté, l'épisode vaut largement vaut sa dimension humoristique. En effet placer Dean au sein d'un groupe de pures jeunes femmes permet de dérouler tout un comique plus volontiers gaulois que yankee, pour le coup. Certes tout ceci n'est guère original concernant Dean, mais cela tombe à pic pour souligner le chemin parcouru avec le jeune homme encore timide remémoré lors de l'opus précédent. Si l'on a connu des épisodes humoristiques davantage relevés au cours de Supernatural, celui-ci demeure néanmoins efficace grâce à des dialoguistes déchaînés, au contrepoint aussi décalé qu'hilarant de la pruderie de Sam, et bien entendu à l’inextinguible énergie de Jensen Ackles particulièrement à son affaire.

Cet épisode passablement grivois (les scènes de sexe demeurent en soi assez rare au sein de la série) présente l'habileté de valoir aussi par ses femmes. Avec Vestale, Lindy Booth nous régale d'une Déesse païenne estampillée Supernatural, dans la meilleure tradition du genre. Le Jody effectue un retour appécié, enrichissant l'approche religieuse du récit et assurant l'essentiel du boulot avec Sam, tandis que Dean s'en va baguenauder dans les champs. On apprécie que ce soit elle qui finisse par occire la Déesse. L'irrésistible Jody confirme tout le potentiel lui permettant d'être encore en saison 14 l'indéfectible alliée et amie des Winchester, là où tant d'autres personnages secondaires sont tombés au champ d'honneur. Voici une shérif que des morts vivants n’impressionneraient guère. L'intervention ambivalente d'Ezékiel permet également d'enfin annoncer du nouveau pour le fil rouge de la saison.

Anecdotes :

  • Le titre original reprend celui d’une chanson des Rolling Stones, issue de leur album Steel Heels (1989).

  • Le très écossais MacCarthy's Scottish Motel, où s’installent Sam et Dean, est un clin d’œil au réalisateur de l’épisode, Johnny MacCarthy.

  • Vesta (Hestia chez les Grecs) est la Déesse romaine du foyer et de la famille. Dans une société accordant une grande place aux ancêtres, cette figure importante du Panthéon romain était vénérée par un feu sacré en chaque demeure, en plus de ses temples. Son clergé, le seul demeurant permanent à l'époque, était constitué de prêtresses vierges, les Vestales.

  • Vesta est interprétée par Lindy Booth, notamment connue pour le rôle de Claudia dans Sydney Fox, l'aventurière et de Cassandra dans Flynn Carson et les Nouveaux Aventuriers.

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9.  LA SAINTE MÉLODIE
(HOLY TERROR)

Résumé :

Un conflit éclate entre la faction angélique dirigée par Barthélémy et celle de l’anarchiste Malachi. Celui-ci torture Castiel pour en apprendre plus sur Metatron. Castiel s’échappe après avoir volé la Grâce du lieutenant de Malchi, ce qui lui fait partiellement retrouver ses pouvoirs. Metatron s’associe avec Ezékiel qui s’avère être en réalité Gadreel, jadis gardien du Jardin d’Eden dupé par Lucifer. Gadreel tue Kevin et s’empare des deux tablettes.

Critique :

Holy Terror ne constitue pas seulement un final de mi-saison enthousiasment et au combien dynamique, déboulant tel une avalanche sur le tonitruant cliffhanger de rigueur. Il vient en fit apporter ce que nécessitait une saison 9 semblant s’éparpiller lors d’opus épars, parfois secondaires. Les auteurs réinstallent le fil rouge de la saison au cœur des débats, avec un éclat particulier. Jusque-là essentiellement en arrière fond, la déflagration du paradis bondit au premier plan, confirmant toute la cruauté pouvant animer ces singulières entités que forment les Anges de Supernatural.

L’horreur suscitée par le conflit sait varier ses effets, se montrant aussi bien globale (la massacre des Anges) qu’individuelle, avec le drame absolu signifié par la mort du si attachant Kevin Tran. Les auteurs s’entendent à rendre l’avènement le plus douloureux possible pour le spectateur, en lui refusant le réconfort d’une éventuelle action d’éclat menée par le Prophète. Le récit sait également s’enrichir de toute une acception mystique, entre Livres de Malachie et d’Enoch (avec Gadreel, Gadriel). Les assistants en écriture ont bien travaillé !

Le maelstrom emporte également les destinées, occasionnant deux grands retours. Celui d’un Métatron toujours aussi savoureux et pourri jusqu’à la moelle des os (un pur régal), mais aussi et surtout celui de Castiel, renouant enfin, même partiellement, avec sa nature angélique. Le cliffhanger semble un tantinet moins fort concernant Sam, qui, naguère, fut aussi le Vaisseau de Lucifer, mais l’impact émotionnel perdure. Dean semble aux abois, mais l’on sait qu’il devient alors plus dangereux que jamais. Décidément, Holly Terror reste jusqu’au bout un épisode largement imprévisible, une denrée devenue rare dans cette déjà neuvième saison de Supernatural. 

Anecdotes :

  • Diffusé le 03 décembre 2013, l’épisode est le final de mi saison. La diffusion de Supernatural va s’interrompre durant les Fêtes de fin d’année, avant de reprendre le 14 janvier 2014.

  • Durant la bagarre entre Anges au bar, on entend Bad Luck, de Social Distortion. Durant la conversation entre Dean et Castiel au bar, on entend Tears in My Beer, de Lionel Wendling.

  • Désormais maître du Paradis, Métatron annonce qu’il ne se fera pas désigner comme « Dieu », mais comme « X ». X est l'abréviation grecque désignant le Christ.

  • L'épisode voit le décès de Kevin Tran, personnage très populaire. L'acteur Osric Chau se fendit d'un message d'adieu qui émut l'ensemble du fandom. Les auteurs réussiront à ponctuellement faire réapparaître Kevin au cours des saisons ultérieures.

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10. UNION SACRÉE
(ROAD TRIP)

Résumé :

Gadreel continue à assassiner des opposants à Metatron, mais Sam parvient à l’expulser, avec l’aide de Crowley. La santé de Sam s’est suffisamment restaurée pour qu’il puisse être guéri par Castiel. Dean entreprend de retrouver et détruire Gadreel. La rivalité d’influence se poursuit entre Abaddon et Crowley au sein de l’Enfer.

Critique :

Dans la droite suite de l’opus précédent, union sacrée continue à décrire avec élan le vaste tumulte s’étant emparé des différents Plans de la Création, version Supernatural. Initialement centrée sur le conflit angélique, cette deuxième partie du double épisode de mi saison a la bonne idée d’élargir le panorama sur le duel entre Abaddon et Crowley pour la domination des Enfers, ce qui accroît encore le souffle du récit. Néanmoins, au-delà des moultes péripéties ce sont bien les portraits des personnages qui nous séduisent.

On apprécie ainsi que l’exécuteur Gadreel, impeccablement interprété par Tahmoh Penikett, trouve ici un authentique second souffle, les auteurs sachant lui trouver une nouvelle utilité au-delà de la possession de Sam, désormais révolue. Le duo formé avec son maître Métatron fonctionne fort bien, difficile de ne pas songer au binôme génie du mal / tueur invincible ayant tant apporté aux films de James Bond.

Enfin libéré de sa chaise, Crowley débute une lutte de pouvoir brillamment exploitée par les auteurs en confrontation entre deux personnalités que tout oppose, la flamboyante Abaddon adepte de l’action directe et notre madré Roi des Enfers, nettement plus politique et diplomate une araignée tissant patiemment sa toile. On s’amuse beaucoup, d’autant que l’alliance forgée avec les Winchester constitue un coup de maître. San que cela épuise sa verve maléfique ni ses savoureuses réparties, le Roi de l’Enfer relativement humanisé débute ici sa convergence avec Sam & Dean.

Cette complicité croissante n’est sans pas sans savoureusement évoquer celle de Spike envers le Scooby Gang et va permettre à Mark Sheppard d’apporter une dimension supplémentaire à son talent. Dans cet épisode sachant susciter l’émotion (le bûcher funéraire des Chasseurs attribué à Kevin, Castiel retrouvant son trench coat…), on regrettera simplement que Sam et Dean nous rejouent une énième fois la grande scène d’une séparation fatalement éphémère. Même parfaitement exécutée cette manœuvre sent le réchauffé, comme si la fratrie ne se situait désormais plus au cœur des événements.

Anecdotes :

  • Durant le montage initial centré sur Dean, on entend The Famous Final Scene, de  Bob Seger & The Silver Bullet Band.

  • The Three Amigos ride again, déclare Crowley à prpos des trois héros. Trois amigos est un western humoristique réalisé en 1986 par John Landis, avec Steve Martin.

  • Tahmoh Penikett (Gadreel) est un spécialiste de la boxe thaï, ce qui lui a fait tenir de nombreux rôles d'action : militaire, policier ou... tueur. Il est ainsi l'ancien militaire devenu terroriste, antagoniste de l'épisode 200 de Criminal Minds ou encore l'assassin chargé d'éliminer Castle et Beckett à la fin de la saison 4 et début de la saison 5 de Castle.

  • Kevin a droit à un bûcher funéraire, la tradition pour les Chasseurs de Démons tombés au champ d'honneur.

  • Cecily, l'efficace assistante démoniaque de Crowley, est nommée en clin d’œil à Cecily Schaefer, elle-même assistante du showrunner Jeremy Carver. Cecily est interprétée par Brenna O'Brien, qui fut notamment la diabolique Adria de Stargate SG-1, quand elle était âgée de 12 ans.

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11.  LA PREMIÈRE LAME
(FIRST BORN)

Résumé :

Dean et Crowley s’associent pour retrouver la Première Lame, cette épée mythique étant la seule arme pouvant détruire Abaddon. Ils remontent la piste conduisant à Cain, qui a détruit tous les autres Chevaliers de l’Enfer, avant de vivre retiré. Dean reçoit de lui la Marque jadis apposée par Lucifer, qui permet de contrôler la Première Lame. Cain a depuis jeté celle-ci dans l’océan.

Critique :

Évidemment ou pourra reprocher à l'épisode de lancer une énième chasse à l'artefact miraculeux tombant à point nommé. Il s'agit effectivement de l'un des marronniers de Supernatural (et ce n'est pas fini), tout comme ce l'était jadis chez la Tueuse de Sunnydale. Toutefois l'épisode ne contente pas de cette figure imposée, loin s'en faut. La Lame se voit couplée à la Marque de Caïn, ce qui projette une ombre menaçante pour l'avenir de Dean. Caïn lui-même représentait une vraie prise de risque, concernant l'une des figures les plus connues de l'Ancien Testament. Pari gagné : Supernatural sait intégrer Caïn à son univers, tandis que Timothy Omundson lui apporte une vraie intensité, à mille lieues de l'hilarant Roi Richard de Galavant. La chasseuse Tara compose un personnage féminin fort et attachant, on peut regretter son départ précoce (qui rime avec atroce).

First Born a surtout l'excellente idée d'optimiser la liberté d'action désormais accordée à des protagonistes souvent enfermés dans des routines en première partie de saison. L'étonnant duo formé par un Crowley se pourléchant les babines et un Dean en ayant gros se montre particulièrement amusant. Cela renouvelle les situations et cette alliance promet promet beaucoup pour l'avenir, car l'on se doute bien que le Roi de l'Enfer et de la vanne a son propre agenda. Un peu plus en retrait, l'association entre Sam et Castiel vaut elle apporte elle aussi son lot de nouveautés. Sam a finalement peu eu affaire aux Anges jusqu'ici (même si Lucifer reste techniquement un Archange) et il est bon pour Castiel de ne pas rester collé à Dean, on pourrait finir par jaser. La réalisation de John Badham se montre de grande qualité, nous offrant notamment un spectaculaire affrontement contre les Démons.

Anecdotes :

  • Quand Dean et Crowley discutent, on entend Just Another Night, de Ian Hunter.

  • Le Caïn biblique fait ici son apparition. Il est interprété par Timothy Omundson, qui fut notamment le Roi Richard dans Galavant et  Carlton Lassiter dans Psych : Enquêteur malgré lui.

  • Le livre On the Inner Workings of Angels a été écrit par James Haggerty, l'Homme de Lettres s'étant allié à Dorothy contre la Sorcière.

  • Jensen Ackles effectua lui-même l'ensemble des cascades durant la bataille contre les Démons.

  • La ferme du Missouri est la même que celle occupée par Zelena dans Once Upon A Time. Cette série et Supernatural sont tournées dans la même région de Vancouver et partagent plusieurs décors.

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12. UNE FAIM DE LOUP
(SHARP TEETH)

Résumé :

Sam et Dean découvrent que leur ami Garth, un autre Chasseur de démons, vit désormais avec une Louve-garou. Garth lui-même a été mordu, mais il affirme aux Winchester que son couple ne présente aucun danger pour les Humains. Ils vivent dans une communauté de Lycanthropes vénérant Fenris. Ceux-ci croient que le Ragnarök approche et qu’ensuite les Loups-garous régneront sur les Humains.

Critique :

L’épisode nous permet de retrouver Garth, personnage au long cours toujours sympathique dans sa posture originale du chasseur nettement plus cool que la moyenne. Le récit permet également de combler en partie les trous subsistant dans son parcours, notamment après qu’il ait quitté Kevin. Si les Loups-Garous font partie des créatures déjà largement explorées au fil de la série, cette Église du Ragnarök apporte une idée originale. Celle-ci aurait sans doute été beaucoup mieux exploitée avec un Dieu païen bien gratiné et sanguinaire comme on aime, au lieu d’une lénifiante resucée de Twilight se contentant de substituer les Lycanthropes aux Vampires.

À côté du manque d’intensité de l’histoire, les Loups-garous du jour pâtissent également de maquillages nous ayant semblé inférieurs aux normes usuelles de la série (hormis une courte séquence en CGI) et d’un manque de supervision d’écriture. La situation aurait dû éveiller des réminiscences de Madison (Les Loups-Garous, 2-17), chez Sam, or celle-ci n’est jamais évoquée. On ressent d’autant plus une impression de trous d’air après le tumulte de mi-saison, que la totalité des nombreux et captivants personnages secondaires est aux abonnés absents. L’opus met bien entendu déjà fin à la séparation des deux frères, tout en s’efforçant de prolonger ce drama demeurant là aussi en deçà des ambitions novatrices de la saison.

Anecdotes :

  • La congrégation des Loups-garous chante Bringing In the Sheaves, un populaire Gospel de 1874. Il  est également entendu dans Massacre à la tronçonneuse 2 (1986).

  • Sam conduit une Dodge Dart Demon bleue de 1972.

  • Sam se fait passer pour l'Agent Perry. Joe Perry est le guitariste d'Aerosmith.

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13. LES PISHTACOS
(THE PURGE)

 

Résumé :

Sam et Dean s’intéressent à des meurtres dont les victimes ont inexplicablement minci. Ils remarquent des traces de succion et suivent une piste les menant à un spa en vogue pour ses spectaculaires résultats en matière de perte de poids. L’établissement est en fait tenu par des Pishtacos, créatures péruviennes se nourrissant de graisse humaine.

Critique :

Dix-huit ans avant la diffusion de l’épisode, les X-Files s’attaquaient déjà au phénomène de la liposuccion sous un angle de récit démoniaque, à l’occasion de l’un des épisodes les plus sombres et gores de cette série (Sanguinarium, 4-06). L’amateur de ses deux séries ayant tant de choses en commun pourra ainsi s’amuser des différences de traitement apportées au même sujet, d‘autant que, pour cette fois, Supernatural s’avère moins enténébré que sa devancière. Tout en constituant une Chasse efficacement menée, l’opus résulte ainsi davantage humoristique et léger, sans pour autant verser dans la comédie. Plus lumineux également, à travers sa photographie et son traitement des décors.

Le public féminin saura apprécier à sa juste valeur un épisode où Jared arbore si longtemps un débardeur. Les personnages secondaires valent également le coup d’œil, avec l’épatante Shérif Donna entamant ici son parcours d’alliée fidèle des Winchester. Outre l’agréable ouverture sur un folklore exotique et méconnu, les Pishtacos participent pleinement à la volonté de la saison de rendre moins manichéennes les créatures rencontrées, tout en résultant moins empesés que les Loup-Garous de l’épisode précédent. Les auteurs s’ingénient également à établir la crise entre frère et sœur en tant que miroir de celle traversée par les Winchester.

Mais c’est précisément là que le bât blesse car cette zizanie occupe une place toujours plus exagérée, tout en devenant ridicule par moments. Il en va ainsi d’un Sam s’imaginant que Dean l’a sauvé par égoïsme, ou ce dernier devenant toujours énervé par son cadet, sans raison véritable. Avec le recul, on devine que la Marque de Caïn commence à agir, mais pour l’heure on ressent surtout que la saison s’efforce d’établir un second fil rouge, bien moins prenant que le conflit au sein de la Création. C’est d’autant plus dommage que se débarrasser de ce mélo aurait permis à l’opus de s’améliorer en développant son côté satirique envers liposuccions et autres spas.

Anecdotes :

  • Quand la deuxième victime fait ses exercices, on entend Up Where We Belong, de Joe Cocker et Jennifer Warnes.

  • Sam se présente comme étant l’Agent Frehley. Ace Frehley est le guitariste de Kiss.

  • Le Shérif Donna Hanscum effectue ici sa première apparition, elle va devenir une alliée récurrente des frères Winchester. Son interprète Briana Buckmaster était enceinte de sept mois lors du tournage de l’épisode.

  • Les Pishtacos sont des monstres du folklore andin, associés à l’amincissement. La perte de graisses est en effet associée à la maladie dans cette culture amérindienne. Les Pishtacos sont des humanoïdes blanchâtres, tuant leurs victimes pour se nourrir de leur graisse frite. Les Amérindiens les auraient parfois confondus avec les Conquistadores.

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14. EN ATTENTE DU PARADIS
(CAPTIVES)

Résumé :

A la demande du fantôme de Kevin (empêché d’entrer au Paradis par Metatron), Sam et Dean interviennent pour libérer sa mère Linda. Celle-ci était retenue par des Démons aux ordres de Crowley. Kevin et sa mère vont pouvoir vivre ensemble. Castiel tue l’Ange Barthélémy en légitime défense et se voit rejoint par plusieurs de ses fidèles, désormais privés de chef.

Critique :

Cet épisode d’adieu aux Chan s’adresse bien évidemment avant tout aux fans de cette attachante famille, il est vrai très nombreux au sein du public de la série. La destinée de Linda Tran constituait une béance scénaristique majeure, qu’il convenait de combler. Les retrouvailles entre mère et fils s’avèrent très émouvants, d’autant que chacun des deux personnages conserve ses qualités de cœur. Toutefois, si l’on comprend aisément le désir de happy ending, denrée finalement assez rare dans Supernatural, on perçoit également trop aisément les ficelles employées à cette fin. Mme Chan se débarrasse bien aisément du Démon et on glisse volontiers sur le risque qu’à terme Kévin puisse devenir un esprit vengeur. Après tout c’est bien ce qui est advenu à Bobby !

L’union régnant au sein de la famille Chan sert évidemment à souligner en écho la brouille constituant à subsister entre Sam et Dean, un mélo devant décidément un second fil rouge de cette deuxième partie de saison, alors même que l’on préférerait replonger dans le vaste conflit en cours. Au moins, contrairement au précédent, l’épisode ouvre-t-il une fenêtre sur ces avènements, grâce à l’intrigue secondaire dédiée à Castiel (toujours séparé des Winchesters, nous avons bien deux arcs disjoints). Si la victoire obtenue sur Barthélémy semble un tantinet rapide, elle demeure sans doute logique et débouche sur une saisissante confirmation du besoin atavique des Anges d’avoir un maître. Un élément en définitive plus inquiétant que la perpétuelle foire d’empoigne des Enfers.  

Anecdotes :

  • Au Bunker, Dean écoute Lonely Is the Night, de Billy Squier.

  • Dean et Sam se font passer pour les Agents Nicks et McVie, en référence à Stevie Nicks et  Christine McVie, les deux chanteuses du groupe anglais Fleetwood Mac.

  • Kévin est censé être un fantôme, mais a néanmoins une ombre.

  • Après Les Mains de la miséricorde (9-06), l’épisode est le deuxième écrit pour Supernatural par Richard Berens. Il va devenir un auteur régulier du programme, créditant 21 épisodes à ce jour (saison 14). Il va progressivement gravir les échelons, passant à la supervision des scénarios jusqu’à devenir coproducteur exécutif en saison 13. En 2018, il écrit l’épisode de lancement de Wayward Sisters, série dérivée dont il aurait dû devenir le showrunner, mais le projet ne fut finalement pas retenu par le diffuseur.

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15. FAÇON SCOOBY-DOO
(THINMAN)

Résumé :

Quand le Thinman, une légende urbaine, semble faire de vraies victimes. Sam et Dean interviennent. Ils trouvent une nouvelle fois les Ghostfacers sur leur chemin, désormais réduits à Harry et Ed. Ce dernier avoue avoir inventé le Thinman pour que Harry ne renonce pas au Surnaturel. La créature sert en fait de couverture à des tueurs psychopathes.

Critique :

Dès que l’on aperçoit les Ghostfacers (ou moins leur noyau dur), on se dit que l’on va avoir droit à un épisode bien drôle et déjanté, leur marque de fabrique. Cela tomberait d’ailleurs à pic à ce moment de la saison. Eh bien non, pas du tout, car Supernatural a l’idée pour une fois fois néfaste de se situer derechef dans le sillon des X-Files. La série sacrifie les Facers tout comme naguère Chris Carter le perpétra avec leurs devanciers des Bandits Solitaires (N’abandonnez jamais, 9-15). Certes Harry et Ed survivent, mais ils sont bel et bien morts aux yeux du programme, puisqu’ils ne reviendront jamais dans une série pratiquant aussi largement le retour de personnages. Par ailleurs leur scission à l’âcre goût de la trahison, là où les Bandits étaient demeurés soudés jusqu’au bout. On aurait pu envisager tant d’autres portes de sortie davantage gratifiantes pour le sympathique duo, comme par exemple devenir des Chasseurs à part entière.

Mais ce qui irrite le plus demeure le fait que le duo se voit en définitive sacrifié pour servir d’énième miroir au malaise persistant entre les deux frères, là aussi pour cause de mensonge. Soit exactement la même technique de narration que lors de épisodes précédents, l’impression de répétition s’ajoutant à la maladresse consistant à habiller Ed à la manière de Dean, et Harry à celle de Sam. On a connu Supernatural plus subtil. Par ailleurs le récit constitue une fade resucée de Scream, le fait que les antagonistes soient humains ne suscite pas cette fois une horreur particulière dans la série. Le seul moment réellement marquant de l’opus reste quand Dean abat aussi froidement l’un des tueurs. Contrairement à Buffy, les Chasseurs n’ont pas d’interdit concernant les humains : dès lors que ceux-ci fricotent avec les Ténèbres, ils sont sur la liste. Mais ce n’est justement pas le cas ici et l’on ressent bien que quelque chose ne tourne plus très rond chez Dean Winchester. Pour le reste, un épisode amèrement décevant.

Anecdotes :

  • Avant que Casey ne soit tuée, on entend This House Is a Hotel, de The Wind.

  • Désormais séparés, les Ghostfacers ne sont ensuite plus réapparus dans la série (actuellement en saison 14). Ils étaient présents dans Supernatural dès sa première saison, (A force de volonté, 1-17)

  • La scénariste Jenny Klein effectue un caméo en fin d’épisode, apparaissant fugitivement dans le hall de l’hôtel.

  • Il s’agit du troisième épisode de la série dans lequel les antagonistes sont de simples êtres humains, après Les Chasseurs (1-15) et Entre les murs (4-11).

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16. BLADE RUNNERS
(BLADE RUNNERS)

Résumé :

Sam et Dean refont équipe avec Crowley pour retrouver la Première Lame. Ils sont en compétition avec Magnus, un collectionneur d’objets et créatures ésotériques, qui enlèvent Dean. Libéré par Crowley, Dean tue Magnus avec la Première Lame. Crowley s’empare l’arme, et déclare au Winchester qu’il la leur rendra quand ils auront retrouvé Abaddon.  

Critique :

La quête de la Première lame se poursuit, avec à la clef des péripéties évoquant quelque peu le film de casse. L’ensemble demeure distrayant mais l’épisode n’optimise pas tout à fait ses points forts. Ainsi consacre-t-il sans doute trop de temps aux seuls préparatifs de l’action ainsi qu’au portrait de Magnus. Certes savoureusement interprété par Kavan Smith (Stargate Atlantis), Magnus demeure avant tout un méchant générique dans la tradition des Musées des Horreurs. Sa dimension d’Homme de Lettres ayant sombré dans le Côté Obscur s’exprime avant tout par son repaire, qui résulte comme la parfaite antithèse du Bunker. Là où celui-ci brille par sa simplicité monacale mise au service de l’efficacité, l’opulent domaine de Magnus exprime à merveille sa démesure et sa voracité de collectionneur.

Toutefois ce beau décor, nouvel exploit des artistes de la série, se voit réellement filmé à satiété, ce qui finit par prélever du temps à l’autre grand atout de l’épisode : Crowley. Fort heureusement le conflit entre frères est par contre relativement mis en sourdine, ce qui permet au Roi de l’Enfer (désormais accro au sang humain) de dynamiser le récit grâce à la performance de Mark Sheppard, rendant une nouvelle fois délectable sa récente alliance avec Sam et Dean. Décidément Crowley aura été, au moins passagèrement, le détenteur de la plupart des artefacts majeurs de la série. On se régale, de quoi presque oublier la non présence de la rousse Abaddon. Quoique sympathique et plutôt bien troussée, la prestation de Snooki en Démon des Carrefours demeure assez anecdotique, elle ne fera pas d’ombre à Paris Hilton.

Anecdotes :

  • Quand Crowley tue Lola, on entend Heroin, de The Velvet Underground.

  • Le film que Crowley regarde en ayant la larme à l’œil est Casablanca (1942).

  • La demeure de Magnus est le même décor ayant servi à représenter la prétendue résidence de Jared Padalecki dans The French Mistake (6.15).

  • Le Démon des Carrefours est interprété par Nicole Polizzi, dite « Snooki », vedette de la télé-réalité américaine (Jersey Shore), à la réputation effectivement sulfureuse.

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17. LE COUVENT DES ÂMES 
(MOTHER'S LITTLE HELPER)

Résumé :

Sam découvre un couvent où Abaddon volait les âmes des mortels en 1958, jusqu’à ce qu’intervienne Henry Winchester. Il tue le Démon poursuivant cette sinistre activité. Du coup Sam est désormais autant persuadé que Dean de la nécessité de tuer Abaddon. Pendant ce temps Dean s’inquiète des conséquences de la Marque et en discute avec Crowley.

Critique :

Certes, on regrettera que cette rencontre avec Abaddon le Fléau ne s’effectue en définitive que par procuration, via les flashbacks ouvrant sur les prémices de la confrontation avec Henry Winchester vécue lors de l’épisode Abaddon (8-12). Même si l’on comprend bien qu’un voyage dans le passé de Sam aurait altéré la causalité, les confrontations directes avec ce formidable antagoniste restent trop rares pour que l’on ne ressente pas de la frustration. Il n’en demeure pas moins que la reconstitution d’époque s’avère soignée et qu’il est plaisant de retrouver Henry, même fugacement. L’épopée des diverses ramifications de la famille Winchester apparaît décidément inépuisable ! Le récit au sein du couvent suscite également une réelle épouvante, la tonalité de cette partie de l’épisode résulte d’ailleurs particulièrement sombre (efficace mise en scène de Misha Collins). Les religieuses rencontrées sont croquées avec soin et Alaina Huffman assume parfaitement son double rôle.

Mais l’opus atteint toute sa dimension avec son deuxième volet autour des étonnants dialogues entre un Dean angoissé par la progressive emprise de la Marque de Caïn et un Crowley toujours expert es manipulations. Jensen Ackles et Mark Sheppard se sont bien trouvés et savent donner toute sa saveur à cette nouvelle étape du parcours de leurs personnages. On aime également que la parcelle de sincérité  chez Crowley ne le prive point de toujours tisser sa toile, poussant Dean à se ressaisir pour s’en prendre directement à Abaddon, pour qu’au moins son sacrifice ne soit pas vain. Le récit établit ainsi une belle convergence avec un Sam lui aussi motivé, par l’écho personnel que trouve en lui les menées d’Abaddon, puisqu’il a éprouvé la privation d’âme en saison 6. Un parfait terreau pour la réconciliation des deux frères, avis de tempête pour notre rousse prédatrice en cette fin de saison qui se profile.

Anecdotes :

  • Quand Crowley parle avec Dean au bar, on entend You're No Good, de Linda Ronstadt.

  • Le titre original reprend celui d’une chanson des Stones, figurant dans leur album Aftermath (1966). L’expression Mother's Little Helper désigne en fait le Valium, sédatif alors très populaire chez les femmes.

  • Sœur Julia Wilkinson est nommée en clin d’œil à Jules Wilkinson, responsable administratif du tournage.

  • L’épisode reste le seul à ce jour (saison 14) à avoir été réalisé par Misha Collins pour Supernatural.

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18. LE HÉROS DE L'HISTOIRE
(META FICTION)

Résumé :

Castiel prend la tête des opposants à Metatron mais il se rend compte que le Scribe de Dieu perçoit le conflit angélique comme une histoire dont il serait le héros. Metatron n’hésite d’ailleurs pas à nous questionner sur ce qui fait une bonne histoire. Il libère facilement Gadreel, capturé par les Winchester. Dean semble toujours plus sous l’influence de la Marque de Caïn.

Critique :

Alors que se profilait un classique affrontement de fin de saison, voici que Supernatural nous propose l’un de ses épisodes les plus ambitieux. Certes Meta Fiction ne tient pas tout à fait les promesses de son titre original, en ce sens qu’il résulte en définitive moins méta que de purs OVNIS tels The French Mistake ou Fan Fiction. Ici le récit demeure davantage enchâssé dans la trame de la saison, le côté méta concernant surtout le discours (la master class) que nous délivre Métatron à travers le Quatrième Mur.

Dans sa forme, ce brillant discours autour de l’art de raconter une histoire) n’est pas non plus sans évoquer le mémorable Storyteller de Buffy (7-16). On y trouve la même idée que tout méchant est le héros de sa propre histoire, mais les deux opus divergent de par la nature éminemment singulière du Scribe de Dieu. La narration par Métatron s’avère très riche et prenante, recouvrant l’ensemble des évènements en cours et élevant Castiel au rang d’Archi vilain. Les scénaristes nous parlent avec bonheur de leur métier, mais cela n’empêche ni l’action (Dean contre Gadreel) ou l’insolite du retour (ou pas) de Gabriel.

Métatron se voit encore sublimé par la superbe performance d’un Curtis Amstrong au sommet de son art. Mais au-delà de ce savoureux exercice de style, l’épisode compose un saisissant portrait de ce sincère passionné de littérature aussi bien que de Pop Culture. Métatron s’affirme décidément comme l’un des meilleurs antagonistes de la série et l’une des plus grandes réussites de l’ère Jeremy Carver. Le récit rejoint d’ailleurs la tonalité biblique de l’épisode parce qu’il révèle de Métatron en tant que scénariste.

Le Scribe s’inscrit ainsi dans la tradition d’auteurs la conclusion - l’Eschaton ici – prime sur les péripéties intermédiaires (le combat des Winchester, qu’il méprise). Sa conviction que l’histoire qu’il raconte devient la réalité rejoint également la notion du Verbe divin. En fait Métatron se construit en néo Dieu face à Celui dont l’absence perdure, de même que le crépuscule des Archanges (hormis l’un d’entre eux, mais bon…). Insidieusement se pose la question de savoir si, en dépit de la perversité narcissique du Scribe, il ne vaut pas mieux que le tumulte engloutissant progressivement la Création. Métatron ou le Chaos ?

Anecdotes :

  • Durant le montage final, on entend The Sun Ain't Gonna Shine Anymore, de Frankie Valli.

  • Gabriel apparaît ici pour la première fois depuis la saison 5 et son apparent décès. La question de la mort ou de la survie effective de Gabriel ne sera toutefois tranchée que lors de l’épisode Longue vie au Roi (13.13).

  • Métatron communique à Castiel toutes ses connaissances en matière de livres, films et séries télé. C’est la fin d’un gag récurrent, car par la suite Castiel comprendra enfin les nombreuses et diverses références à la Pop Culture faites au cours de Supernatural.

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19. LE BAL DES VAMPIRES
(ALEX ANNIE ALEXIS ANN)

Résumé :

Le Shérif Jody Mills alerte les Winchester quand elle découvre la jeune Alex. Celle-ci s’est échappée d’un clan vampirique l’ayant gardé prisonnière durant 8 ans. Elle servait à attirer des victimes et les Vampires s’en prennent de nouveau à elle. Sam et Dean parviennent à trouver le clan mais auront besoin de leurs alliées pour le vaincre.

Critique :

Une Chasse aux Vampires, autant dire que l’épisode semblait voué à braconner sur des terres déjà maintes fois exploitées par la série. Mais la jeune Alex et l’intervention de Jody vont sensiblement modifier la donne. Le rôle d’appât joué par Alex au sein du Clan vampirique paraît initialement pour le moins sinistre, d’autant qu’il évoquera le souvenir de terribles faits divers dans notre réalité (comme l’affaire du « Trio diabolique », en 1984). Auteur talentueux, Richard Berens s’entend à faire perdurer aussi longtemps que possible l’ambiguïté autour de la véritable personnalité de la jeune femme. Une question qui est tout sauf abstraite ou morale, car d’ordinaire les Frères Winchester ne tergiversèrent guère à procéder concernant les suppots humains des Ténèbres. Et Dean subit toujours davantage l’emprise de la Marque de Caïn…

L’épisode trouve un second souffle grâce à Jody, qui va prendre Alex sous son aile de manière très émouvante un rapport mère-fille s’établissant pour ces deux femmes entre qui les souffrances vécues battissent un pont. Les deux actrices sont fabuleuses et il est intéressant de voir Berens établir les fondations de ce qui aurait du devenir Wayward Sisters, avec lui en showrunner. L’auteur accompagne efficacement les nouveautés de l’ère Carver, avec des personnages féminins forts et non destinés au trépas (Rowena et Amara vont bientôt frapper à la porte), mais aussi des monstres moins manichéens. Ainsi le Clan manifeste-t-il un certain attachement atavique envers Alex, jusqu’à instaurer un choix qu’Alex doit faire entre Jody et la Mère des Vampires.

A sa manière, l’épisode redore ainsi le blason des vampires au sein de Supernatural. On regrettera toutefois un certain biais dans la présentation d’Alex, car quand on la découvre intervenir en tant qu’appât, la victime est une parfaite ordure alors que cela n’a pas forcément toujours été le cas au cours de toutes ces années. Par ailleurs, la plus-value du récit concerne essentiellement Alex et Jody, pour Dean et Sam, il demeure avant tout une Chasse basique. Déjà des sous-fifres dans le Monde selon Métatron, ils se voient de nouveau mis au second plan. Il ne faudrait pas que le duo vedette soit négligé par un showrunner ayant à cœur d’ouvrir de nouvelles voies.

Anecdotes :

  • Durant le flash-back autour d’Alex, on entend If You Wanna Get to Heaven, de The Ozark Mountain Daredevils.

  • Le titre original est un jeu de mots sur de titre d’un film psychologique à suspense ayant connu un grand succès en 2011, Martha Marcy May Marlene. Le titre français fait lui référence au célèbre film de Roman Polanski (1967).

  • Sam et Dean ont pris Wilson et Fisher comme pseudonymes, soit le nom de membres du groupe rock Heart.

  • Jouée par la jeune Katherine Ramdeen, Alexis Jones effectue ici sa première apparition. Elle va participer à quatre épisodes de la série à ce jour (saison 14) et était appelée à devenir l’une des Wayvards Sisters, série dérivée féminine finalement abandonnée en 2018. Vegan proclamée, Katherine Ramdeen est également une activiste de la cause animalière.

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20. LA GUERRE DES MONSTRES
(BLOODLINES)

Résumé :

Sam et Dean viennent en aide à Ennis, homme menant une vendetta contre les cinq Familles de monstres régentant le Monde des Ténèbres à Chicago. Ils vont particulièrement se confronter à deux de ces clans, ceux des Changeurs de forme et des Loups-garous. Ce conflit va avoir des conséquences politiques au sein des dirigeants des Cinq Familles. Après le départ des Winchester, Ennis demeure à Chicago en tant que Chasseur.

Critique :

Backdoor pilote destiné à lancer une série dérivée du même, Bloodlines va parvenir à cocher à peu près toutes les mauvaises cases. Créer une série dérivée constitue un exercice toujours délicat : il faut susciter une nouveauté justifiant l’existence du nouveau programme, tout en conservant le ressenti de se trouver toujours dans le même univers. Des franchises comme Doctor Who, Stargate ou Star Trek ont toutefois régulièrement réussi l’exercice de style, mais Supernatural va ici connaître l’échec.

Ainsi Ennis, le protagoniste de la nouvelle série, n’a pas été mis en place lors d’aventures précédentes avec les Winchester, il ne dispose donc que de cet unique épisode pour acquérir les faveurs d’un public par ailleurs farouchement attaché à Sam et Dean. Le manque total d’imagination de son écriture (une copie conforme du parcours de Sam) n’aide en rien, pas plus que le manque de charisme de l’interprète. Les Winchester ne font finalement que passer dans l’épisode et, même si Métatron et Abaddon obligent, il reste très gênant de les voir décamper aussi vite alors qu’un conflit est sur le point d’éclater, menaçant également les Humains. Décidément, ici de simples silhouettes, Sam et Dean ne sont guère à la fête en ce moment.

Surtout, Bloodlines n’a vraiment guère à voir avec l’Univers Supernatural. Inséré dans Chicago, le Fantastique à base de monstres de Bloodlines relève de la Fantasy urbaine, ce qui n’a jamais été le cas pour Supernatural, dont les épisodes se déroulent toujours dans l’Amérique profonde et rurale, celle du terroir et des folklores. Bloodlines propose également des créatures organisées en clans mafieux puissants et hiérarchisés. Or, on n’a jamais vu cela dans Supernatural, où les monstres (et les Dieux païens) sont, soit solitaires, soit organisés en très petits groupes. Les Alphas sont des figures légendaires, pas des leaders, et Eve a fait long feu.

Par ailleurs la Fantasy urbaine de l’épisode apparaît sommaire, et moins prenante que des séries comme Kindred (à San Francisco) voire même The Originals (à la Nouvelle-Orléans), sans même parler d’un Jeu de Rôles comme Le Monde des Ténèbres. Elle accumule les clichés, comme les princes de deux clans antagonistes tombant amoureux, ou des personnages de soap opera, semblant davantage relever de Dynasty (ne pas manquer l’inénarrable cheffe des Changeurs de Formes, l’Alexis locale). Le ton Supernatural s’y voit aussi considérablement édulcoré aussi bien musicalement (on passe du Classic Rock à de l’Électro sucrée et contemporaine, une souffrance) que dans les effets horrifiques. Ainsi les transformations des Changeurs de Formes, naguère longues et copieusement gores, deviennent ici immédiates et proprettes, abracadabra.

Non mais, attendez. Des monstres devenus plus mignons, de la musique sirupeuse, des clans, des amours impossibles et larmoyants… Bloodlines ne serait tout de même pas en train de passer de  Supernatural à Twilight ? Cela ne pouvait pas durer.

Anecdotes :

  • Quand Ennis et Tamara entrent dans le restaurant, on entend Somehow, de Caught a Ghost.

  • Sam et Dean se font cette fois passer pour les Agents Bonham et Peart, soit deux célèbres batteurs : John Bonham (Led Zeppelin) et Neil Peart (Rush).

  • Trois des cinq Clans de Chicago sont ici aperçus : Changeurs de formes, Loup-garous et Djinns. Le quatrième (les Goules) est seulement cité, le cinquième demeure inconnu.

  • Bloodlines était destiné à servir de point de départ à une série drivée du même nom. Nettement plus urbaine que Supernatural, elle aurait raconté les rivalités entre clans de monstres de Chicago, mais le projet ne fut finalement pas retenu. L’épisode et sa Fantasy urbaine ne rencontrèrent pas leur public et l’opus demeure à ce jour (saison 14) le plus mal noté de Supernatural sur IMDB, avec un score de 6,1.

  • Le choix d’un total de cinq Clans n’est pas un hasard, il fait écho aux célèbres Cinq Familles ayant régné sur la mafia de New York et de l’Est des USA. Malgré leurs conflits, les familles Gambino, Bonanno, Colombo, Lucchese et Genovese ont régenté leur territoire depuis la partition organisée avant-guerre par Lucky Luciano. Elles sont passées dans la culture populaire à travers films et séries. Dans Les Soprano, Tony est ainsi le lieutenant pour le New Jersey de l’une des Cinq Familles, les Lupertazzi. Présentées comme la plus puissante des Cinq, il s’agirait en réalité des Genovese.

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21. LA NOUVELLE REINE
(KING OF THE DAMNED)

Résumé :

Castiel découvre que Metatron dispose d’une entrée secrète au Paradis et qu’il assemble une armée. Il négocie avec Gadreel pour que celui-ci le rejoigne. Un ultime affrontement a lieu entre Abaddon et Crowley, secrètement allié aux Winchester. Protégé par la Marque de Caïn et détenteur de la Première Lame, Dean parvient à tuer Abaddon, mais son ultra violence semble toujours plus irrépressible.

Critique :

Avec la chute d’Abaddon, La Nouvelle Reine clôt le volet infernal du grand conflit narré cette saison, nous révélant de la sorte que le grand final se centrera exclusivement sur la Guerre du Paradis. Ce choix peut se comprendre, cette partie de l’histoire permettra de regrouper tous les protagonistes du Clan Winchester, puisque Castiel s’y est exclusivement dédié. De plus, à tout prendre, Métatron reste sans doute un adversaire plus riche qu’Abaddon le Fléau. Cela rendra également la tâche plus aisée à des scénaristes n’ayant plus qu’un seul front à gérer. Peut-être est-ce le choix de la sagesse (sage est l’homme qui connaît ses limites), mais l’on reste malgré tout nostalgique d’une immense conflagration finale et globale, nous électrisant par son rythme déchaîné.

D’autre part cette sortie quelque peu précipitée de la flamboyante démone (Alaina Huffman  est incroyable de bout en bout) ravive notre regret d’une trop rare présence et de l’absence de toute rencontre avec Métatron. Mais du moins le dernier tour du piste du Fléau s’avère-t-il à la hauteur de nos attentes, entre un nouveau récital de cruauté débridée quand elle torture le fils de Crowley, on un épique combat final contre Dean. Celui-ci s’offre d’ailleurs le luxe d’appeler la Première Lame tel un Jedi s’ouvrant à la Force : Supernatural et ses références ! Le fait que Dean soit en train de perdre son humanité jette une ombre astucieuse sur le dernier combat à venir, tandis qu’a contrario, Crowley confirme sa (relative) nouvelle sensibilité en étant prêt à capituler pour sauver son fils. Un joli effet de bascule qui promet beaucoup pour la saison prochaine.

Anecdotes :

  • Quand les Anges boivent a bar, on entend You, Me and a Bottle of Whiskey, de The Temporary Thing. On entend la Sonate pour Piano N° 11 in A Major, Rondo Alla Turca, de Mozart, quand Crowley reçoit l’appel de Dean.

  • L’identifiant de Crowley sur le téléphone de Dean est (logiquement) 666.

  • Abaddon quitte ici la série, après avoir été tuée par Dean. Elle ne sera pas ressuscitée par la suite.

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22. JEU DE DAMES
(STAIRWAY TO HEAVEN)

Résumé :

Malgré les ordres de Castiel, des Anges de sa faction devenus fanatiques commettent des attentats suicides. La Faucheuse Tessa en fait également partie, elle s’empale sur la Première Lame lors d’une entrevue avec Dean. Décrédibilisé, Castiel est abandonné par ses partisans, or c’est Metatron qui a fanatisé les terroristes, en se faisant passer pour lui. Scandalisé, Gadreel rejoint Castiel et Sam, qui doivent neutraliser Dean pour l’empêcher de le tuer.

Critique :

Stairway to Heaven se positionne en préambule au grand final, soit une posture bien connue dans le déroulement classique d'une série d'aventures. Dépourvu de souffle et de réelles surprises, l'épisode échoue malheureusement à remplir l'objectif attendu de cet exercice de style : accroître les enjeux dramatiques et électriser le récit afin de catapulter le spectateur vers le dénouement. D'entrée il subit le choix préalable d'en finir avec le versant démoniaque du conflit, qui conduit mécaniquement à se centrer désormais sur le seul enjeu du Paradis, avec comme prolongement très prévisible de contourner sa clôture par Métatron. Le seul autre sujet demeure l'emprise toujours plus marquée de la Marque sur Caïn sur Dean, mais ce thème se voit minoré par le choix en définitive fait par les témoins de demeurer simples spectateurs. Ils s'inquiètent mais ne se mobilisent pas, cela en devient assez artificiel.

Les quelques tentatives d'agrémenter le fil narratif ne parviennent guère à rehausser le niveau, même si au moins elles évitent à l'opus de sombrer dans l'ennui. Évidemment dès que Tessa apparaît on devine qu'elle va mourir, il s'avère décevant de sacrifier un personnage aussi apprécié depuis bien longtemps simplement pour pimenter une intrigue et sans réelle justification. Imaginer que les Faucheurs soient à ce point perturbés par la fermeture du Paradis laisse sceptique, car tout ceci se déroule en aval de leur intervention (et quid de la Mort ?). Transformer les Anges en pathétiques auteurs d'attentats suicides revient à pousser singulièrement loin leur déchéance, jusqu'à atteindre Métatron lui-même. Passer du démiurge préalablement décrit à ce tour de passe-passe malin mais digne d'un Changeur de Formes signifie un rude atterrissage. Le retournement de Gadreel reste sans doute l'élément le plus porteur, mais tout ceci est bien soudain.

Anecdotes :

  • Quand Castiel et Sam arrivent au seuil du Paradis, on entend Cheek to Cheek, de Fred Astaire (du film Top Hat, 1935).

  • Le titre original reprend celui du plus grand tube de Led Zeppelin (1971), le groupe le plus référencé tout au long de Supernatural. 

  • Castiel désigne Sam et Dean comme étant les Agents Spears et Aguilera. Une référence amusée à Britney Spears et Cristina Aguilera.

  • L’épisode marque le départ de Tessa, la sympathique Faucheuse présente dans la série depuis la saison 2. Tessa est très clairement inspirée du personnage de La Mort dans The Sandman, le roman graphique de Neil Gaiman.

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23. LE FAISEUR DE MIRACLES
(DO YOU BELIEVE IN MIRACLES?)

supernatural 7 23

Résumé :

Gadreel et Castiel décident de s’infiltrer au Paradis, afin de détruire la Tablette angélique, source du pouvoir de Métatron. De son côté, Sam affronte directement le Scribe de Dieu, rejoint par Dean avec l’aide de Crowley. Grâce au sacrifice de Gadreel, la tablette est détruite et Metatron, redevenu un Ange quelconque, est enfermé après que Castiel ait révélé son imposture. Dean succombe à ses blessures, mais la Marque de Caïn le transforme alors  en Démon.

Critique :

L'action débute dans la continuité immédiate de Jeu de Dames, ce qui permet à ce véritable double épisode de plus que largement compenser les faiblesses de sa première partie. Ainsi le rythme des péripéties devient plus prenant, et l'ensemble davantage tonique. Le récit sait en particulier parfaitement exploiter le profil psychologique des personnages tel que dépeint au cours de la saison. Gadreel a ainsi droit à une sortie en majesté, via son sacrifice, même si la marche vers celui-ci aura été bien tardive. Curtis Amstrong brille toujours dans l'expression du mégalomane complexe divin de Métatron tandis que toute son expérience humaine influe Castiel au moment de choisir s'il s'empare ou non du pouvoir suprême. On aime en particulier qu'entre les deux Anges la victoire revienne en définitive au meilleur conteur d'histoire.

Mais ce final de saison reste avant celui des surprises. En effet il s'inscrit dans le vent de nouveautés apporté par cette saison avec la survie du Big Bad, Castiel épargnant Métatron, ce qui promet déjà beaucoup par la suite. L'Ange Hannah, alliée indocile de Castiel survit également, ce qui contredit agréablement une certaine malédiction des personnages féminins dans cette série. Mais c'est bien entendu le choc final de la transformation de Dean en Démon qui apporte tout son impact à l'épisode. Outre la sidération du moment, la machination révélée de Crowley se savoure intensément, de même que la possible perspective d'un affrontement entre frères (l'héritage de Caïn). De quoi rebattre toutes les cartes et attendre impatiemment la saison suivante, mais aussi ouvrir des espaces à Sam, qui reste le sacrifié de ce final particulièrement relevé.

Anecdotes :

  • Comme le veut la tradition, on entend Carry On Wayward Son, de Kansas, durant l’ultime séquence récapitulative The Road So Far de la saison.

  • Caractéristiquement, Métatron avait dissimulé la Tablette angélique sous sa machine à écrire.

  • Gadreel quitte définitivement la série, après son sacrifice permettant de vaincre Metatron.

  • Winning a People's Choice Award. Not quite the real deal now, is it ? ironise Metatron. Le fort soutien de ses fans a valu à Supernatural de souvent remporter cette distinction, désignée par les votes du public.

  • La transformation de Dean en Démon avait été prophétisée lors de l'épisode Les Reines de Sabbat (3.09). Le processus de conversion d'Humain à Démon s'y voyait également révélé.

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