Saison 5
1. SYMPATHIE ENVERS LE DIABLE Résumé : Sam et Dean doivent faire face à la libération de Lucifer et aux débuts de l’apocalypse. Ils partent en quête de l’Epée de l’Archange Michel, capable de terrasser Lucifer, mais ils sont en butte aux deux camps en présence. Ils apprennent également que Bobby est désormais paralysé des jambes et que Castiel a été tué. Zachariah aprend à Dean que celui-ci est destiné à devenir le vaisseau de Michel. Critique : La narration reprend pile où elle s'était interrompue lors de Lucifer Rising, nous propulsant ainsi d'emblée dans l'action. Dès son début, l'épisode se voit ainsi marqué par un train d'Enfer (cela tombe bien, le chef de gare est de retour). Il a la bonne idée d'utiliser ce rythme à bon escient remplissant parfaitement son cahier des charges de pilote de saison. Le nouveau décor se voit ainsi dressé avec efficacité, même si l'on risque parfois la surchauffe (la question des pouvoirs démoniaques de Sam se voyant ainsi très vite expédiée). Supernatural mobilise à cette fin l'un de ses atouts traditionnels toujours effectif des années plus tard : les retours marquants de personnages supposés secondaires. Chacun apporte sa pierre de touche à l'édifice, Zach, Bobby, Cas... Et une Meg s'offrant une nouvelle Incarnation irrémissiblement sardonique en la personne de Rachel Miner (Peut-être que Charlie Runkle l'a échappé belle, finalement). Même si la machine s'emballe ici aussi ponctuellement (comment Diable le vieux Bobby a-t-il pu se laisser posséder ? Cela mériterait une explication), le feu d'artifice fonctionne en incorporant également de nouveaux venus prometteurs. Évidemment Mark Pellegrino, en provenance de l'Île, suscite déjà une immense espérance et, effectivement, son Lucifer va revêtir comme la forme d'un Jacob vu depuis le côté obscur. Becky suscite d'emblée un vrai de coup de cœur et l'on ne peut que saluer l'audace d’une série ne craignant pas d'envoyer du méta récit au beau milieu d'une mise en place de saison déjà pleine à craquer. L'opération fonctionne du Feu de Dieu, Supernatural ne connaît décidément que peu de rivaux sur ce type de récit ! Le drama entre Sam et Dean pimente encore les débats et évoque déjà comme un plaisant écho de la confrontation entre les deux frères célestes, Michael et Lucifer. La plupart des pilotes de saison souffrent d'une intrigue du jour réduite à la portion congrue, mais Sympathy for the Devil contourne le problème en pariant tout sur l'effet de sidération qu'apporte l'annonce de l’Apocalypse, la vraie, celle des Révélations. Tout concoure à cette fin, de l'avènement de Lucifer à l'implication personnelle des Winchesters en passant par l'évocation d'une intervention divine dramatisant encore les enjeux. La saison 5 frappe décidément un grand coup lors de son lancement, lors d'un épisode également très réussi visuellement, y compris avec un motel une nouvelle fois spectaculaire. Anecdotes :
2. PREMIER PAS VERS L'ENFER Résumé : Ressuscité, Castiel part à la recherche de Dieu. Sam et Dean viennent en aide à Ellen et à Rufus, un Chasseur vétéran ami de Bobby. Ils sont confrontés à un village apparemment peuplé de Démons, mais en fait victime de la guerre, qui y sème la zizanie. Les frères Winchester vainquent le premier des Quatre Cavaliers, mais se séparent après avoir perdu confiance l’un dans l’autre. Critique : Good God, Y'All ! achève d’immerger les Winchester dans le drame, livrés à eux-mêmes avec le retrait d’un Bobby diminué et d’un Cas en pleine Quête mystique, alors qu’en fait Dieu est en vacances à la Bourboule (vanne rigoureusement incompréhensible pour ceux n’ayant pas joué au jeu de rôles Magna Veritas, auquel Supernatural ne cesse de toujours plus ressembler). L’intervention de Marcus apparaît comme un rappel éloquent du travail mené par ces Chasseurs tenant la ligne, tandis que les Brothers se la jouent grave avec les Archanges, tout ça. De l’éloge des obscurs. On touche également du doigt la réalité de l’Apocalypse en cours, ce qui ajoute encore de l’intensité à l’univers de la série. L’épisode marque bien entendu les retrouvailles avec les toujours aussi épatantes Ellen et Jo, autant dire que l’on atteint des sommets. On s’amuse toujours autant en découvrant les Bros ne pas la ramener devant Ellen (bien moins que devant Bobby, finalement) et le récit évite des hors sujets relationnels autour de Dean/Jo. En effet, prime est ici donnée à une action totalement électrique, avec une caméra sur l'épaule ultra dynamique et une petite ville déserte parfaitement anxiogène, genre Zombie Movie. On est littéralement pris à la gorge. L’apparition de l’excellent Titus Welliver (succédant à Pellegrino, finement joué pour les amateurs de Lost) révèle immédiatement le pot aux roses, ne serait-ce que parce que le public aurait évidemment été déçu s’il n’avait pas joué le méchant manipulateur. Mais le récit a l’intelligence de ne guère jouer le suspense là-dessus et de plutôt donner libre cours au talent de l’acteur dans son portrait d’une Guerre irrésistiblement madrée et cynique, à la subtile stratégie. En fait deux atouts majeurs de la saison se confirment : la relecture originale et country du Livre des Révélations mais aussi un ton étonnamment décapant envers plusieurs figures bibliques majeures. Un épisode mené à un rythme soutenu par une bande son une nouvelle fois géniale (Spirit in the Sky, choix énorme !) et des dialogues percutants estampillés Sera Gamble, avec en prime des vannes référencées comme on l'aime. Par contre la séparation des deux frères tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, les évènements du jour ne la justifiant pas totalement, après tout Sam à bien tenu le choc ! Anecdotes :
3. SEULS SUR LA ROUTE Résumé : Dean et Castiel recherchent l’Archange Raphaël, car celui-ci sait peut-être où se trouve Dieu. Cette piste se révèle infructueuse. De son côté, Sam est confronté à des Chasseurs le rendant responsable de l’Apocalypse. Après les avoir vaincus, il reçoit la visite de Lucifer, qui lui apprend qu’il a été choisi pour être son Vaisseau. Critique : Free To Be You and Me opte pour le pari toujours risqué d’une scission de son intrigue, Après un magistral montage parallèle entre les deux frères (le tout sur le somptueux Simple Man des Lynyrd Skynyrd ), nous suivons en effet leurs trajectoires disjointes et la manière dont ils s’en sortent finalement plutôt bien l’un sans l’autre (au moins pour le moment) est un vrai crève-cœur mais cela présente le mérite de surprendre le fan. On apprécie toujors quand des auteurs parviennent à nous prendre à contrepied. On avouera que c’est longtemps le segment Dean qui donne le tempo. Le premier emploi massif de Cas comme personnage comique, via son côté décalé parmi les Humains, s’avère une totale réussite. Les différentes scènes sont franchement hilarantes, avec un Misha Collins toujours parfait dans les nombreux registres de son si riche alter ego. La révélation de Raphaël constitue un impressionnant point d’orgue, d’autant que pointe déjà la détestation entre lui et Cas. Le segment Sam brille moins, car plus conventionnel, notamment avec un début de romance vraiment cliché. Mais l’irruption de Lucifer en personne, même si pas tout à fait imprévisible, bouleverse totalement la donne, nous offrant une confrontation d‘une intensité surpassant celle avec Raphaël. Pellegrino est de nouveau incroyable mais Padalecki parvient à lui donner la réplique d’une manière convaincante, ce qui constitue déjà un bel exploit. Le Malin est un manipulateur de première classe, on aime ça. Les Archanges constituent décidément un atout maître pour Supernatural, d’autant que le parallèle établi entre les fratries angéliques et celles de leurs vaisseaux de chair coùpose une grande idée des scénaristes, achevant de boucler le décor de la saison et d’apporter toute une cohérence au premier segment de la série. Le programme acquiert tardivement une forme davantage feuilletonnesque, à l’image de Buffy, Angel ou, dans une moindre mesure, les X-Files, avec une réussite au moins équivalente. Les dialogues savoureusement référencés répondent toujours à l’appel, (des Tortues Ninja à à Kolchak), de même qu’une bande son toujours aussi délectable : Anecdotes :
Résumé : Dean est transporté cinq années dans le futur par Zachariah. Celui-ci lui révèle les conséquences de son refus de devenir le vaisseau de l’Archange Michel : Lucifer a triomphé après que Sam ait accepté de devenir son Vaisseau et l’Humanité ait été décimée par le virus Croatoan. Revenu au présent, Dean accepte de faire de nouveau équipe avec Sam, afin de conjurer cette menace. Critique : The End est un épisode purement mythologique, ne développant quasiment aucun scénario propre. La balade de Dean dans un futur aussi proche que dystopique se cantonne longtemps à une revue des troupes, ne rentrant que tardivement dans le vif du sujet, à l’inverse de son équivalent quasi identique de Sanctuary. Mais, quand on y parvient, l’on ne s’y ennuie pas du tout, tant ces retrouvailles sont passionnantes, illustrant éloquemment l’impressionnante réalité des personnages, ainsi que la qualité des interprètes. Toutes ces scènes sont passionnantes pour le fan, qu’elles se situent dans le drame ou dans l’humour. Le Dean du futur évite toute caricature outrancière etnous vaut un beau double numéro de Jensen Ackles. Son Dean enténébré n’est pas sans évoquer la Buffy alternative et assombrie de The Wish, un épisode finalement assez similaire à celui-ci. Le meilleur demeure toutefois Castiel, hilarant dans la scène du téléphone ou amèrement désenchanté en pseudo Gourou ayant perdu au moins autant la Grace et la Foi que ses « super pouvoirs ». Misha Collins ne cesse de redessiner son personnage, avec toujours le même fascinant talent. Décidément, ce que Castiel/Collins aura apporté à la série tient du prodige. L’épisode ne trouve sa réelle justification qu’avec la magistrale confrontation opposant Dean et Lucifer. Paladecki est très bon, mais malheureusement moins que Pellegrino. Reste un impeccable dialogue et un étonnant costume blanc, à l’effet terrible, assez proche à celui de Luthor Président dans Smallville. La conclusion allie subtilement la relation fraternelle, le cœur vivant de Supernatutal, et la mécanique des voyages temporels, puisque le voyage même de Dean change la donne. La fratrie se réunifie, ce qui change tout. Surprenant que Lucifer ne l’ait pas vu, mais il est effectivement vraisemblable que son ego étouffe son génie. Un plan étrangement subtil de la part de Zach, sans doute soufflé par l’Archange en personne. On peut aussi se demander pourquoi Michel délègue un sous-fifre et ne daigne pas se déplacer pour un élément aussi crucial du Grand Jeu. S’il se manifestait dans tout le flamboiement de sa gloire et toute l’étendue de sa puissance, Dean ferait sans doute moins le malin. Reste que le moment où celui-ci rejette finalement la proposition est formidable, c’est tellement lui. Casting amusant mais anodin, car trop superficiel, de Lexa Doig, figure populaire auprès des fans de série SF et fantastiques. Anecdotes :
5. IDOLES ASSASSINES Résumé : Sam et Dean enquêtent sur une série de mystérieux meurtres semblant être commis par de grandes figures de la culture populaire (James Dean, Lincoln…). Ils découvrent toutefois que la coupable est une déesse païenne en provenance d’Europe orientale et en quête de nouveaux adorateurs. Ils l’affrontent alors qu’elle a revêtu l’apparence de Paris Hilton. Critique : Après les tumultes marquant la période écoulée, Fallen Idols introduit une respiration bienvenue. Il empêche la surcharge d’un public que l’accumulation de révélations bibliques finirait par blaser, en en revenant aux sources de la saison 1, une démarche parfaitement justifiée par la volonté des deux frères de se retrouver « comme au bon vieux temps ». On renoue donc avec un plaisir entier avec le Dean Don Juan et fou de voitures classieuses (celle du jour peut rivaliser avec l’Impala, c’est tout dire, je crois) et Sammy arrimé à son portable. L’intrigue mystère fidèlement construite de ce point de vue de même que la conclusion sur l’Impala repartant vers de nouvelles aventures au son d’un vieux rock qui poutre massif (Jeff Beck !). Tout comme au bon vieux temps, donc, l’effet joue à plein, d’autant que Cas et même Bobby ont le bon goût de demeurer absents, là aussi comme aux débuts de la série. Dans un ensemble empreint d’un humour noir réjouissant et carnassier, le scénario prolonge ce mouvement en renouant avec l’un des meilleurs fils rouges de Supernatural : les dieux païens, propices à l’exotisme, à l’imagination la plus variée, aux égos démesurés et hilarants, mais tous si invariablement obnubilés par les sacrifices humains bien gores (bon, il faut bien crouter). L’intrigue entremêle parfaitement ce thème avec un autre tout aussi inépuisable : le musée de cire. Là aussi on retrouve l’humour dézingué, mais, tout de même, cet endroit mythique suscite toujours un vrai frisson. Chasseurs ou pas, on retrouve par moments une intensité digne de son équivalent de l’After Hours de The Twilight Zone, d’autant que les statues sont remarquables de qualité. Suprême raffinement, on trouve également un subtil rapprochement entre les Idoles d’hier et d’aujourd’hui, d’où la constatation d’un éternel humain infantile et guère reluisant. Avec l’antagoniste du jour, on se situe tout à fait dans le sillon de la déesse Média du roman American Gods, la source majeure sur la question. Là où les Dieux antiques s’affirment à travers la résilience, Leshii embrasse pleinement la modernité, par définition changeante et mouvante, en embrassant divers visages déconnectés de la divinité traditionnelle, convergeant davantage vers le Pop Culture et les idoles contemporaines. A travers ce kaléidoscope de visages elle devient à même de mieux embrasser cet éternel besoin d’adoration de l’Humanité, qui s’exprime désormais via de nouveaux vecteurs, du moins en Amérique. Si Leshii renouvelle agréablement la posture des totems païens, cet épisode hilarant et virtuose (et bien gore, loués soient les Dieux) parachève son succès avec un étonnant défilé de guests, dont on retiendra Paul McGillion (pour les fans de Stargate) ou bien entendu Paris Hilton herself, probablement l’invité le plus improbable de Supernatural, mais qui se révèle épatante, voire assez ébouriffante, dans ce savoureux auto pastiche. Le top demeure néanmoins l’apparition énorme de Bruce Harwood. Découvrir Byers, admirateur pénétré de JFK et des Père Fondateurs se faire ironiquement égorger par Lincoln demeure l’un des meilleurs clins d’œil aux X-Files que la série nous ait offert. En cette cinquième saison la saison connaît réellement un stupéfiant état de grâce, d’autant que les Bros sont de retour. Ils ne sont certes pas comme Ombre, le héros d’American Gods parti à la rencontre des Dieux de l’Amérique, leur vérité est ailleurs, davantage tranchante. Anecdotes :
6. L’ANTÉCHRIST Résumé : Des meurtres surnaturels sont commis par des farces et attrapes devenus mortels. Sam et Dean découvrent qu’ils sont l’œuvre d’un petit enfant, fils d’un Démon et d’une Humaine. Castiel les prévient qu’il s’agit de l’Antéchrist et que ses immenses pouvoirs seront certainement utilisés par Lucifer. Critique : I Believe the Children Are Our Future débute de brillante manière, avec l’amusante running joke des croyances enfantines devenues avérées et causes de morts ou mutilations horribles. On se dit alors qu’après Fallen Idols, on est reparti pour un stand alone de qualité, contre un Monstre de la Semaine bien joyeux. On pense même brièvement au Trickster, d’ailleurs justement cité. Hélas un premier atterrissage s’opère quand une connexion assez maladroite s’opère avec la mythologie de la saison, notamment avec une vision peu stimulante de l’Antéchrist et un Castiel étonnamment dépourvu de finesse (y compris dans l’exécution de son raid). Quand on a un couteau, on ne cause pas. C’est curieux chez les Anges, ce besoin de faire des phrases. La partie musicale résulte moins marquante qu’à l’accoutumée. Avec la toute-puissance du gamin on se situe brièvement dans une situation proche du It’s a a good life de Twilight Zone (notamment avec Cas transformé en statuette) mais avec un gosse sympa, ce qui enlève tout piment à la situation. Avec le recul, la situation préfigure sur plusieurs points le Néphilim de la saison 12, il sera intéressant de vérifier si cela se confirme ensuite. Par ailleurs, le soufflet se dégonfle vite avec un long final tout en dialogues prévisibles et dégoulinants de bons sentiments. On ajoutera à cela un enfant acteur totalement inexpressif et un scénario bottant massivement en touche pour son final, avec l’Antéchrist prenant simplement le large. La ficelle est un peu grosse. Il semble étonnant qu'il faille si peu de temps aux Bros pour localiser la mère, alors que les démons n'y sont pas parvenus depuis des années. On retiendra cependant la prestation très convaincante de l’interprète de celle-ci, sur deux registres bien différents. Anecdotes :
7. JEU D'ARGENT, JEU DE TEMPS Résumé : Quand BNobby vieillit brusquement, Sam et Dean sont confrontés à un Sorcier jouant au poker avec des années de vie en guise de mises. Dean perd une partie destinée à racheter la perte de Bobby et devient plus âgé d’une cinquantaine d’années. Sam va alors tenter à son tour de battre l’astucieux sorcier. Critique : La parenthèse dans la (re)lecture du Livre des Révélations se poursuit avec The Curious Case of Dean Winchester, après Fallen Idols. Mais la saison insuffle une diversité, car là où le précédent opus en revenait aux premiers temps de Supernatural, on renoue ici avec la période actuelle, avec la présence d’un Bobby handicapé et un récit davantage décalé, tout en se maintenant dans un entre-deux avec un épisode classique. Les antagonistes du jour séduisent eux-aussi par leur singularité, le couple apparaissant davantage complexe et moins manichéen que les adversaires habituels des Frères Winchester. Ils se voient de plus incarnés par des acteurs de grand talent. Les amateurs de Sanctuary pourront d’ailleurs reconnaître Abby en Pascale Hutton, et ceux de Californication le réalisateur du film porno Vaginatown en Hal Ozsan. Chadd Everett excellent également dans le rôle du vieux Dean Winhester, avec clairement tout un travail effectué sur le jeu de Jensen Ackles. L’intrigue se montre astucieuse et en définitive bien plus ludique qu’un Casino Royale, tout en renouant avec le thème récurrent de la littérature Weird West assimilant les joueurs de cartes professionnels à des sorciers manipulant la destinée. C’est également le cas dans le formidable jeu de rôle que forme Deadlands, idéal pour découvrir ce type d’univers davantage populaire aux USA qu’en Europe. Sera Gamble et Jenny Klein ont bien entendu l’habilité d’aller au-delà du simple mistigri des années perdues et retrouvées, pour souligner la force des liens existant entre les Bros et leur authentique père d’adoption que représente Bobby. Elles ne peuvent cependant éviter tout à fait une certaine impression de déjà-vu autour du thème du sacrifice, chacun des membres de la famille Winchester finissant tôt ou tard par se sacrifier pour un autre. Le scénario du jour ne constitue en définitive qu’une nouvelle version de ce thème récurrent de la série. Anecdotes :
8. TÉLÉPORTATION Résumé : Le Trickter joue un nouveau tour aux frères Winchester en les projetant dans TVland, l’univers des jeux et séries télévisés. Sam et Dean doivent jouer le jeu pour passer d’un programme à l’autre, en espérant parvenir à trouver la sortie. Ils prennent le Trickster à son propre piège et découvrent alors sa véritable identité. Critique : L'éblouissant Changing Channels reste d'abord l'occasion d'une déferlante d'hilarants pastiches d'émissions et de de séries télévisées, revus et corrigés à la moulinette Supernatural. Tous s’avèrent aussi cinglants qu’imaginatifs, on se régale comme jamais. On retient particulièrement la sitcom et son générique d'anthologie, ou Grey's Anatomy (le guilty pleasure de Dean), mais tous seraient à citer. Certes, en soi le scénario n’est pas totalement novateur, des idées très similaires peuvent se retrouver dans des films comme Pleasantville (1998) ou, davantage encore, Telemaniacs (1992). Mais l’épisode a le mérite de cibler ses satires avec une parfaite efficacité. Le fait que Jensen et jared ne parodient pas directement les personnages des autres programmes, et jouent plutôt les Bros les caricaturant apporte tout un niveau d’humour supplémentaire. Du délire de premier choix (seul The French Mistake se situera à cette altitude), mais pas seulement car derrière l'humour, une vérité glaçante se fait jour : tout ceci constitue une machinerie mentale destinée à forcer les Bros à jouer leurs rôles vis à vis des Archanges antagonistes, à force de les écœurer d'en interpréter d'autres. Un cauchemar sans fin, où l'alliage de drôlerie de d'angoisse produit un effet extraordinaire, décidément la télévision sert bien à accaparer les temps de cerveau disponibles. Hilarant, tordu et mortel, on n'est évidemment pas surpris de retrouver notre Trickster aux manettes avec son humour toujours aussi corrosif, doublé d’une troublante sagesse. Des retrouvailles électriques (Richard Speight toujours génial) pimentées par une nouvelle mésaventure de Cas. Là on rigole doucement, parce que le Castiel qui cranait en début de saison (Le Seigneur m'a fait revenir et m'a amélioré, je pars le retrouver) n'arrête pas de déguster méchamment d'épisodes en épisodes, cela en devient une running joke. Tout de même, on se dit vaguement que c'est étrange que le Trickster, aussi, puissant soit-il, dispose aussi facilement d'un Angel of the Lord. Bizarre. Et effectivement Changing Channels achève de nous tuer avec une effarante seconde partie où explose la révélation : le Trickster, l'Embrouilleur, le Magicien n'est autre que l'Archange Gabriel ! Celui de la Visitation ! (accessoirement réellement Saint Patron des transmissions, de l'Internet et de la télévision, comme quoi tout se tient). Une magistrale conclusion en forme de coup de poing, que l'on s'en veut de ne pas avoir anticipé. Un bel exemple d’opus totalement décalé mais en définitive pleinement rattaché à la Mythologie de sa série. Le seul regret demeure l'absence des X-Files et de Buffy, parmi les parodies, mais Supernatural se rattrapera par la suite. Anecdotes :
Town to town, two-lane roads Family biz, two hunting Bros - Living the lie, just to get by. As long as we're movin' forward There's nothing we can't do Together we'll face the day You and I won't run away When demons come out to play Together we'll face the day!
9. LES INCROYABLES AVENTURES DE SAM ET DEAN Résumé : A la demande de Becky, Sam et Dean participent à une convention de fans de la série de romans Supernatural, dont Chuck est l’invité d’honneur. De nombreuses surprises les y attendent, mais ils sont contrariés d’apprendre que Chuck a l’intention d’en écrire de nouveaux. L’hôtel où se déroule la convention s’avère également hanté. Critique : At 3:45 in the Magnolia Room, we have the panel, 'Frightened little boy: the secret life of Dean'. And at 4:30, there's 'The homoerotic subtext of Supernatural'. The Real Ghostbusters souffre d’un mauvais positionnement au sein de la saison, pusique survenant immédiatement après Changing Channels, soit un autre épisode décalé et majoritairement humoristique. D’où un effet de doublon d’autant plus dommageable que nous sommes censés suivre le récit de la marche à l’Apocalypse et non pas une revue des Branquignols. Certes on peut concevoir que Kripke ait estimé difficile d’insérer un récit humoristique après un opus aussi tragique et crépusculaire que Abandon All Hope, mais la narration souffre par ailleurs de quelques défauts intrinsèques. Ainsi, avec le recul, on s’aperçoit que le type de convention représentée ne correspond pas assez à ce que sont devenues celles de Supernatural, avec leurs moments musicaux et le relationnel entre les acteurs et le public. L’effet d’immersion ne fonctionne pas tout à fait et l’on joue de manière moins ludique être la fiction et le réel qu’on ne le fera lors de The French Mistake ou de Fan Fiction. Mais, malgré ses limites, The Real Ghostbusters demeure un exercice de style très amusant, évidemment destiné avant tout aux fans de la première heure. Les nombreux clins d’œil et références insérés au fil de l’intrigue raviront le public Geek, souvent friand de ce type de jeu de pistes. Par ailleurs, pour classique qu’elle soit, l’intrigue secondaire, sinistre à souhait, autour des esprits résulte très efficace et rendement menée. Mais, surtout, le grand atout de l’opus consiste à ne pas se limiter à un exercice de style et à un défilé réussi de gags Les différents seconds rôles se voient ainsi dotés ‘une véritable dimension humaine, laissant percevoir l’humanité au-delà de la caricature du fan. Cela vaut pour de Chuck et Becky, mais aussi pour les épatants Demian et Barnes. Les dialogues entre ceux-ci et les Bros autour du rapport entre les héros et leur public se montrent aussi justes qu’émouvants et dépassent d’ailleurs le seul cadre de la série, pour atteindre une certaine universalité. Les comédiens sont excellents et fonctionnent en parfaite complicité avec des J2 toujours aussi à l’aise dans l’expression des diverses facettes des protagonistes. Anecdotes :
10. LES FAUCHEUSES Résumé : Sam et Dean récupèrent le Colt de la part de Crowley, maître des Démons des Carrefours. Celui-ci s’oppose à Lucifer, car l’Apocalypse menace son négoce. Espérant pouvoir abattre Lucifer, le clan Winchester passe à l’attaque, mais l’affrontement vire à la catastrophe. Jo et Ellen meurent, tandis que le Diable se révèle immunisé contre le pouvoir du Colt. Lucifer parvient également à libérer le Quatrième Cavalier, soit la Mort en personne. Critique : Abandon All Hope demeure sans aucun doute l’un des sommets d’une série dont il constitue mon épisode préféré. L’épisode est littéralement plein à ras bords de scènes intenses, à en donner le tournis. Le retour du Colt produit tout son effet d’autant qu’il est introduit au cours d’une scène absolument jouissive marquant l’entrée en lice de l’immense Mark Sheppard, un nouveau casting majeur pour Supernatural, rehaussant encore l’univers de la série, tout comme Misha Collins jadis. Crowley se montre instantanément irrésistible de ruse, de cynisme et de drôlerie (mais aussi de violence implacable), un vrai récital pour l’acteur, qui apportera également immensément à la saison suivante. La réunion de l’ensemble du « clan Winchester» élargi apporte un solennité particulière à l’action, même si l’humour demeure comme toujours présent (joli râteau pour Dean). La photo famille renforce ce sentiment, elle reste d'ailleurs l’une des images clefs du show, à mon sens. Evidemment elle annonce déjà le drame à venir, on devine tout de suite qu’il y aura un avant et un après. L’épopée héroïque et désespérée en résultant puise ses sources dans divers mythes, dans la meilleure tradition de Supernatural mêlant mythologie et décorum de l’Amérique rurale profonde. Tout ce long quasi plan séquence se caractérise par une vibrante mise en scène de Philip Sgriccia, perpétuellement inspiré ainsi que par une interprétation toujours bouleversante. Les faits d’armes se succèdent de même que les confrontations incandescentes, jamais Supernatural n’aura été aussi épique. On retiendra l’intervention de Meg, toujours aussi délurée (décidément tout le monde est là aujourd’hui, Castiel/Meg c’est toujours fun) ou le face à face entre Castiel et Lucifer, avec une rencontre entre deux grands acteurs tenant toutes ses promesses. Mais ce sont bien les adieux déchirants de Jo et Ellen, partant en vraies héroïnes, qui passent au premier plan. L’émotion se ressent toujours aussi fortement, même après de multiples visionnages. Il y a aussi beaucoup de choses qui passent entre Jo et Dean, du regret entre deux vies s’étant croisées mais jamais rencontrées. Tout ceci pourrait devenir mélo, mais c’est tout le contraire qui survient. L’échec du Colt, certes pas tout à fait imprévisible, s’avère magistral, rarement une série se sera montrée aussi cruelle envers ses protagonistes ! L’avènement de Death conclue idéalement ce drame passionnant, un personnage envers lequel la réputée rustique Supernatural se montrera d’une grande subtilité. Un épisode de haut vol. Anecdotes :
11. VOL AU-DESSUS D’UN NID DE DÉMONS Résumé : Sam et Dean sont appelés à la rescousse par un ancien Chasseur quand une série de morts mystérieuses survient dans une institution psychiatrique. Afin de mener l’enquête, ils s’y font interner, épreuve qui va déstabiliser les deux frères. Ils parviennent néanmoins à vaincre la Wraith se nourrissant de cerveaux humains après avoir maquillé ses meurtres en suicides. Critique : Il était malaisé de succéder au chef d’œuvre représenté par Abandon All Hope. Judicieusement la série opte pour marquer une pause dans sa Mythologie avec Sam Interrupted, un stand alone solide et de qualité. Evidemment ce récit donne une impression de déjà-vu puisque l’on retrouve un huis clos et des ressorts narratifs très proches de l’épisode carcéral Folsom Prison Blues (2-19). Si l’originalité n’est donc pas tout à fait au rendez-vous, le choix d’un asile psychiatrique correspond beaucoup mieux au Fantastique et à la série qu’une prison lambda, avec cette impression de résider à la frontière ténue et mouvante existant entre les réalités. De manière plus prosaïque, on y retrouve les hurlements que poussent les victimes sans que personne ne s’en inquiète. Ceci joue avec éclat, dès la remarquable introduction, anxiogène comme rarement et n’étant pas sans évoquer l’ami Tooms aux amateurs des X-Files. Le grand atout de l’épisode réside dans sa facultés à parfaitement les exploiter les diverses potentialités de l’endroit : humour des Bros se faisant interner en racontant leur véritable histoire (après un hiatus de près de deux mois au tour des Fêtes, il s’agit aussi d’un astucieux moyens de rafraichir la mémoire du public) ou de Dean en roue libre, dinguerie des membres du club, moments gores bien costauds, avis pertinents du psy sur la relation fraternelle, mais aussi, bien entendu, les frères pris à leur piège et sombrant eux aussi dans l’Antre de la Folie. Cet aspect est remarquablement amené, un épisode à part dans cette série comptant nombre d’épisodes horrifiques ou hilarants, mais rarement des authentiquement dépressifs (bon, on reste loin du Normal Again de Buffy). Le coup à la Sixième Sens m’a vraiment possédé. Comme tout épisode réussi de ce genre, on trouve un Monstre de la Semaine bien gratiné, avec une dame vraiment perverse et pleine d’esprit comme on aime. Terrifiante, aussi. Un régal, avec une excellente Lara Gilchrist. Joli casting également avec Jon Gries, le Broots du Caméléon, tout à fait convaincant en Chasseur usé sous le harnais. Anecdotes :
12. L'APPRENTI SORCIER Résumé : Gary, jeune nerd à la vie difficile, utilise un sortilège afin d’échanger son esprit avec celui de Sam. Grâce à son physique désormais bien plus séduisant, il connait de nombreux succès tout en s’’ssayant à la Chasse avec Dean. Sam doit faire face à une existence autrement plus ennuyeuse. D’abord amusante, l’affaire vire au tragique quand il s’avère que Gary et ses amis sont manipulés par un Démon. Critique : Importante déconvenue que Swap Meat. Aligner un second épisode déconnecté de la trame centrale était déjà périlleux, mais, surtout, le thème de l’échange de corps compte parmi les plus rebattus qui soient. Les Avengers y avaient déjà eu droit, mais aussi Buffy, Mulder, SG-1 etc. Un marronnier dans toute sa splendeur c’autant plus grave qu’il développe une médiocre résonnance de ce qui constitue le fil rouge de la saison, les Bros en tant que Vaisseaux de cher des Archanges. De plus l’épisode n’en tire pas grand-chose, hormis des situations à l’humour facile et vitre très prévisibles. Pour remplir, on ajoute un démon histoire de faire bon poids, mais le procédé apparaît plus mécanique qu’autre chose. Le démon aussi n’accomplit que de l’ultra classique, y compris son exorcisme. L’absence de Castiel s’avère particulièrement pratique, lui qui aurait immédiatement perçu l’embrouille, quelle chance ! De plus l’acteur jouant le jeune prodige irrite rapidement par ses poses exagérées, idem pour ses copains. Le Trio n’a pas l’humour de celui de Sunnydale, il est simplement ennuyeux et stupide, sans aucun dialogue pétillant Son seul atout consistait à permettre une fin horrifique, mais au contraire on a un fin pesamment morale, à chacun son dû, il faut vivre pleinement sa vie, il y aura toujours un lendemain, etc. . Peut-être eut-il été plus judicieux d’organiser cet échange entre les deux frères, en l’état on a un coup pour rien. Jared tire son épingle du jeu, joue efficacement son double rôle, après une autre belle performance dans Sam Interrupted. L’un des rares épisodes de Supernatural demeurant difficile à visionner jusqu’à son terme. Anecdotes :
13. LE RETOUR D’ANNA Résumé : Anna s’efforce de tuer Sam pour empêcher qu’il ne devienne le Vaisseau de Lucifer, mais Castiel le protège. Anna se rend alors en 1978, afin de s’en prendre à John et Mary. Castiel, et les deux frères essaient de la contrer, mais elle parvient à tuer Sam. L’Archange Michel se manifeste alors et détruit Anna avant de ressusciter Sam. Dean refuse malgré tout de devenir son Vaisseau. Critique : The song remains the same marque le retour aux affaires, après une incartade de deux épisodes. On renoue plaisamment avec le côté Retour vers le futur, un procédé toujours aussi efficace, même si l’on se rapproche ici davantage de Terminator ! Cette histoire de tueur (tueuse) invincible revenant dans le passé pour empêcher une naissance, lorgne tout de même pas mal sur les Connor mère et fils. On retrouve avec joie les toujours excellemment interprétés Mary et John (Mat Cohen s’avère absolument remarquable en Michael). L’Archange du Premier Rayon se révèle enfin, lors d’une scène effectivement particulièrement marquante. Le panorama des différents joueurs en présence se complète, de même que l’historique tourmenté de la famille Winchester. Tout ceci fonctionne selon une mécanique bien huilée, mais l’ensemble pâtit néanmoins du triste sort échu à Anna. Les retrouvailles se voient gâchées par cette trahison voyant cette adorable Ange si humaine basculer sans explication dans le côté obscur, travestie en tueuse de bas étage. Le procédé n’apparaît guère glorieux, même si les meilleures scènes de l’épisode sont effectivement à verser au profit d’Anna, toujours portée par un évanescente et irrésistible Julie McNiven : l’amusante séquence onirique, la confrontation si tendue avec Castiel ou l’impressionnant combat avec Mary. Tout cela est balayé par la mort d’Anna, sans doute l’une des plus épouvantables de la série, ce qui n’est pas peu dire. On comprend que l’on grossit le trait pour noircir Michel (qui n’agit déjà guère différemment d’Azazel), afin d’achever de justifier le combat solitaire des Winchester contre l’ordre divin. On ressort fugacement Anna du placard uniquement dans un but grossièrement fonctionnel, c’est bien décevant. On regrette aussi de ne pas en savoir davantage sur son passé avec Castiel. Et puis après Ellen et Jo encore récemment on trouve que décidément Supernatural s'acharne sur ses personnages féminins. Anecdotes :
14. PASSIONS DÉVORANTES Résumé : Quand des amoureux s’entredévorent, Sam et Dean suspectent d’abord un Chérubin. Mais ils comprennent ensuite qu’ils affrontent l’un des Quatre Cavaliers, la Famine. L’adversaire s’avère particulièrement puissant et Sam va devoir recourir à ses pouvoirs démoniques pour le vaincre. Dean et Bobby doivent ensuite l’enfermer jusqu’à ce qu’il se soit purgé. Critique : My Bloody Valentine, ou la passe de trois permettant de s’offrir une soirée thématique avec le DoubleMeat Palace de Buffy et le Hungry des X-Files, le tout devant deux litres de soda pour faire passer les chips qui ne passent pas sur les cacahuètes, qui ne passent pas sur les biscuits, qui ne passent pas sur les tapas, etc. parce que, non, la bouffe, ce n’est pas macabre, certainement pas. Malgré cette bienheureuse fusion avec votre canapé, l’opus du jour souffre de quelques faiblesses. Ainsi toute la première partie avec le Chérubin allie certes avec succès le Gore et l’humour absurde, tandis que les vannes gays autour de Dean résultent toujours aussi drôles. Mais il s’agit d’un vaste prologue finissant par scinder le récit en deux, au détriment de l’action principale. Indice caractéristique, pour regagner le temps perdu le récit a recours à l’une de ces accélérations artificielles auxquelles recourent les scénaristes dans cette situation, avec un Castiel tirant d'un coup toute la résolution de l’énigme autour de Famine. Au-delà de ce virage expéditif on regrette que l’intrigue en revienne une énième au sang de démon de Sam, sujet déjà exploré maintes et maintes fois par le passé et qui ne peut désormais que résulter répétitif, dans ses enjeux comme dans ses procédés. On a envie (faim) de nouveauté d’autant que le portrait de Famine se suffit à lui-même pour susciter une véritable sidération chez le spectateur. En effet l’opus joue et gagne toute sa réussite sur le développement de cette entité particulièrement sinistre et morbide à côté mêle la Guerre fait figure d’aimable plaisantin. L’Entropie demeurera toujours plus terrifiante que la Chaos, par son inéluctabilité autodestructrice. Porté par la formidable composition de James Otis et par une intrigue astucieusement ordonnancée afin de mettre en valeur son néant avide, Famine va demeurer le plus marrant des Cavaliers, jusqu’à l’arrivée de la Mort. Le jusqu’au-boutisme du personnage justifie la vision de l’épisode, il en va de même des scènes de dérèglement profond et horrifique, aussi bien chez les Humains que chez Castiel, d’abord amusant ensuite devenu profanateur. Si l’épisode met du temps à trouver son sujet, sa noirceur l’habite d’une force encore redoublée par la conclusion d’un Dean désespéré et confronté à son propre néant, comme Buffy a pu l’être jadis après son propre retour post-mortem. Rarement le panorama de sa série aura été aussi sombre, tandis que Lucifer continue à tisser sa toile dans les coulisses. La mise en scène se montre particulièrement soignée, avec une tonalité en rouge idéalement choisie. Anecdotes :
15. LES MORTS-VIVANTS Résumé : Dans la petite ville où réside Boby les morts reviennent à la vie, et retrouvent paisiblement à la vie. Cela survient également à la propre épouse de Bobby, ayant oublié les circonstances de sa mort. Les frères Winchester arrivent sur les lieux et découvrent que les morts vivants deviennent agressifs, devenant de classiques zombies. Ils préviennent Bobby, mais celui-ci refuse d’en finir avec son épouse. Ils vont recevoir l’aide du Shérif Jody Mills, face à ce complot mené par Death aux ordres de Lucifer. Critique : Dead Men Don't Wear Plaid constitue l'un des hélas trop rares épisodes centrés sur Bobby. Le portrait du personnage, de son historique et de son environnement (le bout du monde, au fond du Kansas, à gauche) s'avère un vrai régal. En outre, on adore le personnage très attachant du shérif Jody Mills, elle forme un duo asymétrique parfaitement pétillant avec Bob, on tient un admirable sujet pour une série dérivée, avec Rufus en prime. Tout un petit univers en marge de la grande aventure. L'évocation de son drame marital s'avère également émouvant, avec encore une fois une grande interprétation de Jim Beaver. Mais Dead Men Don't Wear Plaid demeure également un épisode de Zombies, une bonne idée alors qu'il s'agissait d'un des rares grands thèmes fantastiques quasiment absents de Supernatural. L'intrigue varie intelligemment ses effets, entre une première partie originale et à l'humour décalé, plaisante mais non exempte de moments forts (Bobby empoignant son revolver face aux Winchester, ambiance), et une seconde, retrouvant l'atmosphère stressante des grands classiques du genre, similaire à Walking Dead and co. L'assaut des Zombies se révèle un grand moment épique (et Gore, of course), impeccablement filmé et monté, avec un haletant suspense et des dialogues au couteau. L'infirmité de Bobby rajoute encore à l'intensité, on songe brièvement à Tara King dans Trop d'Indices. La connexion à la trame principale est également finement jouée. Excellent titre référence (Les cadavres ne portent pas de costard en VF). Anecdotes :
16. AXIS MUNDI Résumé : Sam et Dean sont tués par deux Chasseurs hostiles et se retrouvent au Paradis. Conseillés à distance par Castiel, ils décident de profiter des circonstances pour trouver Joshua, gardien du Jardin d’Eden. n effet et Ange très ancien et proche de Dieu sait peut-être où celui-ci se trouve. Après un périple à travers le Paradis où ils se confrontent à Zach, les deux frères parviennent au Jardin, mais Joshua ignore les desseins de l’Absent. Toutefois, il accepte de les renvoyer sur Terre. Critique : Dark Side of the Moon frappe d’entrée très fort, avec une introduction assez renversante (mortelle, en fait), même si l’on sait que s’il y a une série où personne ne meurt jamais vraiment, c’est bien Supernatural ! Si la série était l’un de ces vieux jeux de rôles (à l'époque du papier et de la convivialité), comme Magna Veritas/in Nomine Satanis auquel elle ressemble tant, Dark Side of the Moon serait certainement le supplément Paradis de son univers. Pas forcément indispensable, mais agréable à découvrir. Depuis le temps que l‘on attendait de découvrir ce plan d’existence. On apprécie l’audace de ce choix. Le voyage prend la forme d’un film à sketchs et, comme si souvent ce genre, s’avère inégal. La mise en scène se révèle fluide et inventive, de même que l’intrigue évite tout temps mort. On passe avec plaisir d’un univers de poche personnel à un autre, tout en attendant fébrilement le suivant, tout comme dans Autremonde, le multiforme chef d’œuvre de Tad Williams (lisez-le ! Raphaël et Michel vous l’ordonnent ! Ils ne plaisantent pas !). Zach tient une bonne forme et tout ceci est ludique au possible, avec comme point d’orgue les chaleureuses retrouvailles avec le Chad et la belle Pamela (merci de lui avoir rendus ses yeux, les Anges sont trop bons). Ces retours de personnages secondaires appréciés demeurent bien l’un des plaisirs réguliers du show. Cependant on regrette qu’une part non négligeable de l’intrigue soit consacrée aux éternels traumas familiaux, certes consubstantiels à la série. L’on aurait préféré que cette visite du paradis soit totalement innovante, au lieu d’en revenir à de l’habituel. On reste également sceptique devant cette vision si matérialiste et individualiste de l’Eden, dépourvue de toute illumination divine. Et pour cause, le Créateur s’étant volatilisé. Aussi agréables et personnalisés soient-ils, ces petits univers ressemblent bel et bien à des cellules. L’empêchement de rejoindre des personnes aimées semble davantage cruel qu’autre chose. Que l’on imagine Jo et Ellen à jamais séparées l’une de l’autre et l’Empyrée s’assombrit considérablement. On devine bien vite qu’une ironie subtile parcourt l’ensemble du récit, démentant une nouvelle fois les à-priori concernant Supernatural. Cet épisode assez à part s’achève également en queue de poisson et ne nous apprend pas grand-chose, puisque l’absence divine était déjà subodorée, sinon connue. Cela nous vaut tout de même la scène choc de la colère et de désarroi de Cas. En arrière-plan : et si Anna avait raison ? Anecdotes :
17. PROPHÉTIES FUNESTES Résumé : Cernés par des Démons, Sam et Dean sont sauvés par un groupe de militants ultra religieux dirigé par le Pasteur Gédéon. Ceux-ci sont soumis à l’influence de Leah, fille de Gédéon, qui entend la parole des Anges. Mais les Winchester découvrent que Leah a été tuée et remplacée par la Prostituée de Babylone, arrivée sur Terre à la faveur de l’Apocalypse. Celle-ci a entrepris de dévoyer la communauté en l’incitant progressivement à commettre des péchés mortels et à s’entretuer. Le Démon est vaincu, mais ces évènements incitent Dean à se ranger du côté du des Anges. Critique : 99 Problems est un épisode cachant bien son jeu. A priori il apparaît moins tonitruant que d'autres, le Monstre de la semaine est pittoresque mais on a déjà vu pire etc. Mais on se rend progressivement compte que, si elle part un peu dans tous les sens, jusqu'à paraître émiettée, l'intrigue n'en demeure pas moins ambitieuse. D'un point de vue anecdotique, mais fort plaisant, on note l'apparition de Michael Shanks, soit Daniel Jackson en personne. Un guesting de choix, que les auteurs prennent un malin plaisir à optimiser en multipliant les clins d'oeil à Stargate SG-1. Rob est bien entendu un expert en langues anciennes occultes (ah, ah, ah), les Bros arrivent dans le village sur un modus operandi assez proche de SG-1 mais le summum demeure la vanne énochienne pas drôle de Cas, une excellente référence à la mythique vanne jaffa de Teal'c. Du bon boulot. Tout le côté tragi-comique de la dérive alcoolisée de Castiel suite au trauma précédent est également bien vu, la variété du registre de ce personnage demeure stupéfiante. Bon, la méchante n'est pas transcendante, de même que son interprète, mais le twist de la fausse prophétesse est efficacement amené. Et puis être allé dénicher la Grande Prostituée de Babylone dans les Saintes Ecritures reste une belle performance, je pense que Supernatural en a l'exclusivité, même si elle est évoquée dans MillenniuM. L'épisode marque surtout par la poursuite réussie de cette satire au vitriol de la société américaine qu'a entrepris cette saison. Après les manipulations guerrières, l'avidité (alimentaire ou autre), le matérialisme du Paradis, on fustige ici l'aspect réactionnaire et volontiers hypocrite des mœurs, ainsi que le repli religieux. La virulence du pamphlet est étonnante pour une série grand public mais demeure hélas d'actualité quand on considère les joyeux drilles du Tea Party où le délitement du planning familial sous la présidence actuelle. Supernatural développe tout un discours sous-jacent, que malheureusement nombre de commentateurs français n'ont pas perçu. Il est aussi dramatiquement très intense de voir Dean s'effondrer, peu de séries sont allées aussi loin dans ce domaine avec leurs héros. Anecdotes :
18. PLAN B Résumé : Castiel et Sam capturent Dean avant qu’il n’accepte de devenir le Vaisseau de l’Archange et l’enferment dans la cave de Bobby. Mais les Anges ont en fait trouvé une alternative en faisant appel à Adam, leur demi-frère. Castiel convainc Dean de revenir sur sa décision, et ils entreprennent de faire changer d’avis Adam. Durant la confrontation, Dean parvient à tuer Zach, mais l’Archange Michel parvient à s’emparer du corps d’Adam. Critique : Point of No Return demeure avant tout un épisode fonctionnel, destiné à mettre en place l'acte final. Du terrassement, donc, même si plutôt réussi. Même si on n'a jamais cru à l'effondrement de Dean (au parfait minutage au sein de la saison, ceci-dit) la caricature très Supernatural de la pratique américaine dite de « intervention » se montre amusante, avec les uns et les autres en faisant des tonnes. Il faut bien avouer que voir Cas tabasser massivement Dean est assez jouissif, et puis l'on sait bien que l'Ange n'y va pas à fond les manettes. C'est beau, une amitié aussi virile. La révélation de la vraie nature de l'antichambre du Paradis apporte une vraie frustration, on entrevoyait un univers de poche entre les plans d'existence et l'on se retrouve avec un hangar aménagé, on tombe de haut. Le retour d'Adam, personnage à l'intérêt aussi limité que purement fonctionnel, constitue une certaine déception, d'autant que son interprète semble toujours aussi falot. Il s'agit de l'un des rares personnages de Supernatural auquel je n'ai jamais accroché, même s'il a le mérite de débloquer la situation et de représenter un maître coup de la part de Michel, ou plutôt de Zach. Pour son chant du cygne ce dernier s'impose comme vraie vedette de l'opus, entre une intro délirante et une amusante démonstration d'auto satisfaction satisfaite, matinée de cynisme crapuleux. Même s'il n'est pas tout à fait aussi énorme que Crowley, Zach apparaît savoureusement comme son pendant angélique, toujours interprété avec brio. Une canaille toujours jouissive, que l'on regrettera. Le premier mérite de Point of no return demeure dans on ouverture efficace de l'ultime segment de la saison, soit l'inexorable marche vers l’Armageddon.
Anecdotes :
Sam et Bobby, Avec ce qui survient, je serais surpris que cette lettre vous parvienne. Mais si cela arrive, à propos de mon action je veux que tous les deux vous sachiez qu’il ne s’agit pas d’un abandon. John nous a éduqués mieux que cela. C’est une question de temps. Nous n’en avons plus. J’ai laissé l’Impala à Cicero. Où je vais, nous n’avons pas besoin de routes. Je sais que vous veillerez sur elle en souvenir de moi. Bobby, tu as plus accompli pour l’équipe que tout ce que nous n’aurions jamais pu demander à quiconque. Cela fait de toi un Winchester à mes yeux. Sam. Tu m’avais dit que tu priais chaque jour. Je ne suis pas sûr que cela soit toujours le cas. Cela ne l’est probablement pas, mais, au cas où, tente une dernière chance pour moi. Et, Sammy, perdre un seul Winchester dans ce combat est suffisant. Quand cela sera fait (fin du texte).
19. LE PANTHÉON Résumé : Sam et Dean arrivent dans un hôtel où de nombreux dieux païens issus de différents panthéons se sont réunis. Ceux-ci veulent s’allier face à la menace des Archanges et de l’Apocalypse. Les deux frères sont capturés mais il s’avère que Loki n’est autre que le Trickster, à savoir l’Archange Gabriel. Celui-ci intervient en leur faveur quand Lucifer intervient et entreprend d’exterminer les dieux païens. Il est tué dans l’affrontement contre son frère, mais Sam et Dean parviennent à s’échapper. Gabriel leur a laissé un message leur révélant que réunir les quatre Anneaux des Cavaliers rouvrira la Cage où Dieu enferma jadis Lucifer. Critique : Hammer of the Gods (par Thor !) représente l'aboutissement ultime du thème toujours aussi divertissant des dieux païens, l'un de mes préférés dans Supernatural. Cette fois, foin de divinités forestières connues des seuls initiés, on tape dans le grand format avec toute une assemblée de dieux prépondérants de leurs panthéons respectifs (pour une fois le titre VF est judicieux). D'où un effet vertigineux, d'autant que nos divins amis sont toujours des psychopathes homicides et des cannibales mégalomanes se goinfrant de sacrifices humains, un authentique régal. Toute cette ménagerie suscite une délectable première partie, d'autant que l'aspect mythologique a été soigné, jusqu'aux badges désignant les dieux écrit selon une calligraphie propre à leur culture, comme dans Astérix. Jamais l'influence du fabuleux Neil Gaiman n'aura été aussi prégnante (American Gods, mais aussi De Bons Présages), on songe aussi bien évidemment aux Goa'ulds mais aussi à la Troisième Force de Magna Veritas/In Nomine Satanis, que d'excellentes références. Par ailleurs la série tisse toujours un aussi ambitieux subtext, l'opposition entre les Archanges et les panthéons exotiques recouvrant un cinglant règlement de comptes entre Occident et autres contrées du veste monde, c'est particulièrement sensible dans les déclarations enflammées de l'incandescente Kali. Et effectivement Lucifer se pose un peu là comme politique de la canonnière ! Son arrivée et son passage en mode berserk nous vaut quelques scènes Gore à un niveau rarement atteint jusqu'ici, ce qui demeure toujours rafraîchissant. On regrettera le maquillage exagéré du toujours parfait Pellegrino, la série aurait dû faire confiance à son beau talent pour exprimer le délabrement physique du Vaisseau. C'est bien la mort de Gabriel qui marque cependant les esprits, après une ultime éblouissante représentation, D'où un léger vertige en réalisant que celui qui gît devant nous dans la toujours spectaculaire posture des ailes mortuaire n'est autre que l'Archange de la Visitation, le Messager de Dieu. Décidément Supernatural ne recule devant aucune audace ! On regrettera bien entendu la disparition de celui qui restera pour nous le Trickster, mais elle connecte l'opus à la trame patrilocale, ce qui paraît indispensable au moment où la saison s'engouffre vers son final. De plus la mort de Gabriel est un préalable nécessaire à cette conclusion car jamais il ne serait demeuré inerte face à la tuerie annoncée, son sacrifice le montre bien. L'Embrouilleur (Loki !) nous régale d'un dernier cadeau avec sa vidéo hallucinée, même si la survenue de cette arme miraculeuse surgissant à point nommé paraît un tantinet artificielle. Un épisode grandiose, où les Héros auront subi comme jamais les évènements. Ils ne sont d'ailleurs clairement là que comme témoins, mais qu'importe, par Toutatis. Anecdotes :
20. MEILLEURS ENNEMIS Résumé : Avec l’aide de Crowley, Sam et Dean partent en quête de l’anneau des deux derniers anneaux leur manquant, ceux de Pestilence et de Death. Ils trouvent l’emplacement de Pestilence après une confrontation mortelle avec Brady un ami de jeunesse de Sam qui se révèle être un démon en relation avec les Cavaliers. Crowley apparaît alors à Bobby, en lui proposant de révéler où se trouve Death en échange de son âme. Critique : La première partie de The Devil You Know comment dire... Le démon homme d'affaires façon Mad Men est plutôt intéressant et bien interprété, il annonce d'ailleurs le futur patron des Léviathans. Mais cette séquence d'interrogatoire, on l'a déjà vue et revue au cours de la série, parfois en mieux. Et puis en revenir à cela alors qu'on attouche à l'Apocalypse se situe pour le moins dans le remplissage et le hors sujet. D'une manière générale, même si son interprète vétéran est génial, je trouve que Pestilence reste le moins traité des Cavaliers (ceci dit le meilleur arrive très vite) : brièvement entraperçu dans le précédent épisode, seulement évoqué ici alors que le Virus Croatoan, son arme de prédilection, a déjà été employé sous tous les angles possibles. Bref, on s'ennuie assez quand surgit Crowley, qui dès lors dévore à peu près tout l'épisode, pour notre plus grand plaisir (hormis quelques scènes humoristiques entre les Bros). On oublie tout le reste et on savoure jusqu'à son terme le stand-up pas possible de Mark Sheppard, écrit avec feu. Il fait partie de ces comédiens hors normes pour lesquels toute notion de direction d'acteurs est rigoureusement bannir. L'épisode a l'intelligence de simplement filmer un génie massivement en roue libre. Supernatural devient le Sheppardthon, mais, si Jensen et Jared paraissent assez largués, il faut bien le dire, fort heureusement l'acteur ne se retrouve pas tout à fait seul en piste, ce qui s'avère toujours frustrant. En effet Jim Beaver, toujours aussi épatant, s'avère un partenaire à la hauteur. L'épisode marque le début d'un mano à mano irrésistible entre le Vieil Ours et le futur Roi de l'Enfer, qui ne trouvera son épilogue qu'en saison 6. Un duel peut être arge de la grande aventure, mais néanmoins du très grand Supernatural là aussi. Anecdotes :
21. LA ONZIÈME HEURE Résumé : Avec l’aide de Castiel, invulnérable aux pouvoirs de Pestilence, Sam et Dean triomphent du Démon et s’emparent de son anneau. Bobby ayant conclu le marché avec Crowley, Dean parvient à approcher de Dean, l’ultime cavalier. Mais celui-ci accepte de donner volontairement son anneau, n’appréciant pas la férule de Lucifer. Sam, qui s‘est occupé du virus, décide d’accepter de devenir le Vaisseau de Lucifer, pour attirer celui-ci dans le piège tendu via les anneaux. Critique : Two minutes to Midnight apparaît un peu trop fragmenté pour son bien. Une première partie voit l’affrontement assez vite expédié entre les Winchesters et Pestilence, tenant plus du baroud d’honneur qu’autre chose. Passons, Pestilence était avant tout là pour céder son anneau, c’est chose faite. Le récit se fragmente ensuite en deux grandes parties distinctes. La lutte contre le complot Croatoan se montre efficace, elle ressemble d’ailleurs par certains côtés a complot d’une fraction du groupe MillenniuM durant la deuxième saison de cette série. Mais à force de s’aventurer dans le domaine du complotisme industriel on finit par quitter le domaine de Supernatural, le Fantastique horrifique, ce qui s’avère frustrant. La magie s’effiloche et puis il faut bien dire qu’il ne s’agit clairement que d’un front secondaire, l’attention demeure avant tout accaparée par le duel fraternel à venir. Le cœur de l’épisode réside dans la découverte de Death et l’odyssée improbable de Dean et Crowley. Là, comme duo antinomique on est copieusement servi, d’autant que cela fonctionne du feu de Dieu. C’est aussi le cas pour les misères de Bobby et les vannes du Démon des carrefours toujours aussi en verve drolatique, on n’en est pas fier, mais on rit de bon cœur. Patience, le Bob aura sa revanche un jour prochain. On se demande délicieusement ce que trame au juste Crowley, réponse la saison prochaine ! C’est bien avec l’étonnant portrait de Death que l’épisode achève de basculer dans la réussite. Classieux et Anglais au possible, mais amoureux de la junk food, subtil et pénétrant mais orgueilleux au dernier degré, évidemment mortel mais non inféodé au Mal, Death s’avère d’une passionnante complexité. On retrouve en lui des traits de Tessa, mais la Mort en personne est... Tout autre chose encore. Son interprète se montre simplement prodigieux, on ne dira jamais assez à quel point son casting constitue un atout maître pour Superntural ; Le plan musical accompagnant sa révélation compte parmi les plus esthétiquement aboutis de la série (superbe voiture blanche, forcément blanche) et son entretien surréaliste avec Dean s’ornemente de dialogues très relevés et volontiers décapant (la mort de Dieu ? Supernatural refuse décidément de borner son audace). Un très grand moment. En définitive cet avant dernier épisode remplit fort correctement sa fonction principale, servir de prologue au grand final, avec une tension dramatique encore exacerbée par le plan désespéré de Sam. Rendez-vous à Détroit. Anecdotes :
22. LA PAIX VIENDRA Résumé : Lucifer a compris le plan des Winchester et s‘avère trop fort pour Sam. il dsparaît après ‘être emparé du corps de ce dernier. Toutefois, grâce à une prophétie de Chuck, Dean apprend où doit se dérouler l’ultime et apocalyptique confrontation ektre Michel et Lucifer. Castiel et Bobby se sacrifient pour éloigner Michel, et Sam parvient à reprend le contrôle un bref instant. Cela permet à Dean d’actionner les anneaux. Les deux Archanges et leurs Vaisseaux, Sam et Adam, sont emprisonnés dans la Cage. Dieu ressuscite Castiel qui en fait autant pour Bobby et soigne les blessures de Dean. Cas retourne au Ciel pour pallier l’absence de Michel. Dean rejoint Lisa, mais Sam les observe inexplicablement depuis la rue. Critique : L’introduction sur l’Impala suscite une poignante émotion tant le choix du texte et des images s’avère finement effectué (un peu pensé à Christine, j’avoue) et surtout tant il s’agit d’un hommage mérité à cette autre vedette à part entière du show. De plus le fidèle Vaisseau des Winchester les ayant trimballés aux quatre coins de l’Amérique paranormale obtiendra sa suprême récompense en devenant le point d’appui grâce auquel Sam va pouvoir reprendre le contrôle pour quelques cruciales secondes et un adieu déchirant. C’est magnifique. Pour en arriver là on en aura passé sur un récit mené avec un remarquable élan et aux nombreux faits d’armes, dont la formidable scène ou Sam s’en remet en apparence à Lucifer. Merci à Pellegrino, hallucinant de bout en bout de la saison, même si les maquillages devenaient franchement lourds (de retour pour la saison 7, le Diable ne disparaît jamais vraiment !). Le récit et la mise en scène ont l’idée géniale de demeure conforme à une simplicité conforme à l’esprit Supernatural et mettent finalement bien plus en valeur les étincelants dialogues et les postures qu’un final de carnaval. La bataille d’Amageddon s’avère un authentique morceau de bravoure, avec la team Winchester tombant au champ d’honneur (d’où de nouvelles résurrections, on comprend que Death et Tessa en aient eu ras la casquette). La confrontation ultime répond à toutes les attentes, avec comme seul regret le toujours faible niveau d’Abel, alors que Michel a déjà été négligé au profit de Lucifer. Mais existe-t-il un personnage aussi fécond pour un auteur que le Diable en personne ? On éprouve un certain regret pour Michel qui n’aura finalement accompli que ce que pourquoi le créateur l’avait conçu, c’est assez cruel. La noirceur de la Cage s’avère plus terrifiante que tout autre effet envisageable, une excellente idée. Swan Song, à l’image du Requiem aurait constitué une conclusion parfaite, quoique dramatique ; L’apparition de Sam (enfin, Zombie Sam) laisse néanmoins la porte ouverte à la saison 6, un choix validé par l’intérêt de celle-ci. Anecdotes :
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Saison 3 2. Comme chien et chat (Suspicious Minds) 3. Le juste choix (Man on Fire) 4. La grande évasion (Escape Plan) 5.Les vrais héros ne se reposent jamais (Course Correction) 8. Douce Mélodie (Music To My Ears) 9. À toute vitesse (Overdrive) 10. Mauvaise alliance (Follow the Money) 13. Le Retour du pirate (Return of the King) 14. Pandora's Box, Part 2 - Inédit en France 15. Terminus (End of the Line) 16. Envers et contre tout (The Last Stand) 17. Rapide, silencieux, mortel (Swift, Silent, Deadly) 18. Un passé encombrant (Slay The Dragon) 20. Un mentor très spécial (NOLA Confidential) 22. Aie foi en la parole (Knockout) Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois ! Critique : Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue ! La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis. Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ? L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer ! Anecdotes :
2. COMME CHIEN ET CHAT Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terleski Résumé : L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre. Critique : Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom. Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ». Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett. Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon. Anecdotes :
3. LE JUSTE CHOIX Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor Critique : A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages. Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme. L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même ! Anecdotes :
4. LA GRANDE ÉVASION Scénario : David Grae Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans ! Critique : Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème. La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain ! Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !! L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !! Anecdotes :
5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : John Terlesky Résumé : Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps ! Critique : Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement. L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes. Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier ! Anecdotes :
Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville. Critique : Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros. L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela. Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour. Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode. Anecdotes :
Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : Felix Alcala Résumé : La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants. Critique : Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe. On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin ! C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant. Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui. L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui. Anecdotes :
8. DOUCE MÉLODIE Scénario : Matt Pyken Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire. Critique : Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau. C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante ! Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude. L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle. Anecdotes :
9. À TOUTE VITESSE Scénario : Shalisha Harris Réalisation : Bethany Rooney Résumé : La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel. Critique : Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ». La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett ! Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!! Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour. Anecdotes :
10. MAUVAISE ALLIANCE Scénario : Scott Williams Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett. Critique : Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu. Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit. Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération. Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble. Anecdotes :
11. PARI GAGNANT Scénario : David Grae Réalisation : Jeff Blekner Résumé : Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett ! Critique : Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce ! A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle ! Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même). Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre ! En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal. Anecdotes :
12. HUIS CLOS EXPLOSIF Scénario :Terri Edda Miller Réalisation : Millicent Shelton Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau ! Critique : Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes. Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué. Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas. Anecdotes :
13. LE RETOUR DU PIRATE
Scénario : Will Beall Réalisation : Tom Wright Résumé : Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle. Critique : Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau. Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant. Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison. Anecdotes :
14. PANDORA'S BOX, PART 2 Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Émile Levisetti Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie. Critique : Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant. De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros. L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords. Anecdotes :
15. TERMINUS Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terlesky Résumé : La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett. Critique : Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime. La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ? La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer. Anecdotes :
16. ENVERS ET CONTRE TOUT Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive ! Critique : L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil. D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante. Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé ! Anecdotes :
17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Bill Roe Résumé : Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe. Critique : La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet. Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt. Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !! Anecdotes :
18. UN PASSÉ ENCOMBRANT Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : David M. Barrett Résumé : Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera. Critique : Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal. La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap. Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant ! Anecdotes :
Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Jeff Blockner Résumé : Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné ! Critique : Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment. L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle. Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage. Anecdotes :
20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL Scénario : Scott Williams Réalisation : Steve Boyum Résumé : Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria. Critique : Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière. Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué. L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre. L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé. Anecdotes :
Scénario : Matt Pyken Réalisation : Paul Holahan Résumé : Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett. Critique : Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode. Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié. Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses. Anecdotes :
22. AIE FOI EN LA PAROLE Scénario : Alexi Hawley Réalisation : John Terlesky Résumé : Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles. Critique : Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour. Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz - n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz. L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. Anecdotes :
23. CHANTIER À HAUT RISQUE Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : John Bleckner Résumé : La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté Critique : Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série. C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation. L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn. Anecdotes :
Résumé : Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames. Critique : Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort. Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle. Anecdotes :
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Saison 6
1. L'ADIEU AUX ARMES Résumé : Un an après la bataille contre les deux Archanges, Dean a abandonné la Chasse pour vivre paisiblement avec Lisa et Ben. Mais quand son voisinage est troublé par les exactions d’un Djinn, Dean doit reprendre son combat. Il va recevoir l’aide inattendue de Sam, revenu sur Terre. Ce dernier s’est désormais allié avec une autre branche de la famille, dirigée par nul autre que leur grand-père Samuel, lui aussi mystérieusement de retour. Critique : Avis mitigé pour le pilote de la saison 6, Exile on Main Street, même si l’on remarque au passage que les titres originaux sont souvent plus imaginatifs que les français. On comprend que les auteurs désirent vite conclure la transition, puis la mise en place de la présente saison, afin de pouvoir ensuite bâtir. Mais là ils versent dans l'excès avec trop de péripéties pour que l'histoire ne finisse par paraître artificielle. Et puis on abuse également des résurrections (même si l'on est ravi de retrouver Pileggi, accompagné de Nemec), cela va finir par dévaluer l'impact de la mort des personnages, ce qui se confirmera dans les saisons ultérieures. Les apparitions successives de formidables personnages secondaires constituaient l'un des moteurs de Supernatural, on prend désormais le risque de tourner en rond. Les méchants du jour sont inévitablement sacrifiés, paraissant vraiment sommaires. L'univers illusoire créé par les Djinns résulte bien plus simpliste que leur création précédente, même si Azazel crève toujours l'écran. A l'évidence Sam a laissé son âme dans la Cage (en bonne compagnie avec Michel et Lucifer), d'où déjà un fil rouge pour la saison, mais du coup le duo des Winchester paraît tourner à vide. On reste frustré par la trop brève apparition de Bobby et surtout par la bâche dissimulant l'Impala (un pur sadisme, ça). L'épisode virevolte trop et l'on sent un peu trop le brainstorming des nouveaux auteurs pour rebondir après l'Apocalypse avortée, mais des pistes sont tracées D’autant que d'importants Joueurs ne sont pas encore entrés dans la partie : Cas, Raphaël (l'ultime Archange), ou encore Crowley. Anecdotes :
2. BABY BLUES Résumé : Dean accepte de quitter une nouvelle fois Lisa et Ben, quand Sam lui demande son aide sur une affaire voyant des bébés être enlevés après que leurs parents soient tués. Les deux frères prennent en charge un bébé de Changeur-de-Formes, mais le puissant fondateur (ou Alpha) de ce type de monstres parvient à le récupérer. Lisa convainc Dean de reprendre définitivement la Chasse et de revenir quand le danger sera écarté. Critique : Après une introduction remarquablement stressante (Supernatural a vraiment intégré les meilleures leçons des X-files) et Gore qui tache comme on aime, Two and a half Men développe un côté « deux hommes et un couffin » souvent amusant. Il aurait pu l'être davantage, avec un Sam en pleine forme, je sens que son côté enveloppe vide va vite lasser. On regrette aussi une nouvelle redite, avec les Métamorphes succédant aux Djinns. On nous raconte que des nouvelles créatures surgissent de partout et l'on se retrouve avec du 100% déjà vu. De ce point de vue les Alphas (en gros la même chose, mais en plus costaud) me semblent une fausse bonne idée, annonçant pas mal de redites. Et puis c'est un peu pompé sur les Uber Vampires de Buffy. Ici cela fonctionne, car l'Alpha Métamorphe revêt des apparences de Terminator biologique très percutantes et divertissantes. Sinon l'équipe du grand père se montre plus intéressante que précédemment, mais doit encore progresser. La mise en scène se montre tout à fait nerveuse, on retrouve le ton Supernatural. Cindy Sampson compose une Lisa très attachante, j'aime beaucoup ce personnage féminin très fort, comme souvent dans la série. Le rugissement retrouvé de l'Impala achève d'emporter l'adhésion, la scène est d'ailleurs admirablement réalisée ! Le sourire de Dean se retrouvera certainement chez les fans. Anecdotes :
3. LE BÂTON DE MOÏSE Résumé : Sam et Dean font appel à Castiel quand des meurtres de policiers semblent reproduire les plaies bibliques de l’Egypte. L’Ange leur révèle que la non venue de l’Apocalypse a plongé le Paradis dans la guerre civile et que les armes divines ont été dérobées. Il s’avère que leur voleur, l’Ange Balthazar, a signé un pacte avec un jeune homme désireux de se venger de policiers ayant tué son frère. Balthasar devient un allié de Castiel contre Raphaël. Critique : Le formidable The Third Man marque indubitablement le premier chef d'œuvre de cette sixième saison, grâce à un retour de Castiel tenant toutes ses promesses. Notre Angel of the Lord préféré se montre toujours d'une richesse aussi inépuisable, entre dimension divine, volonté de fer attenant parfois à la férocité et décalage souvent hilarant avec le quotidien de l'humanité. Dans son proverbial trench-coat à la Columbo, Misha Collins joue avec une prodigieuse virtuosité du caractère à la fois immanent et tourmenté de l'Ange. Les auteurs s'offrent même un piquant clin d'œil à un certain subtext de la relation Dean/Cas que l'on retrouve à de multiples reprises lors de fanfics parfois bien délurés. Les différents effarants pouvoirs de Cas se voient également mis en scène avec une parfaite fluidité, l'équipe ayant visiblement apprécié Les Ailes du Désir, de Wim Wenders. The Third Man se définit comme une superbe carte de visite pour Castiel, exprimant parfaitement les vastes potentialités de cette entité boostant toujours autant Supernatural. La venue de l'Ange marque également un passionnant élargissement de la cosmologie de la série, avec la confirmation du conflit que l'on subodorait entre Cas et Raphaël, l'ultime rescapé de la joyeuse fratrie ; mais surtout l'irruption du facétieux Balthasar comme troisième force. Balthasar présente le grand mérite de représenter un profil psychologique des plus stimulants à la fois cynique, jouisseur, classieux et éperdu de liberté nouvelle. Comme un écho du Trickster, dont il constitue un digne remplaçant, plus ambitieux. Un beau combat s'annonce, cette trame s'annonçant autrement plus stimulante que celle de Sam, d'autant que l'on se dit que l'équivalent doit se trouver en Enfer, avec une rivalité Meg et Crowley. La réussite de l'épisode se voit confortée par quelques à-coté gratinés, comme l'Impala écrasant la caisse high tech de Sam, les morts spectaculaires des policiers, à l'excellent humour morbide, où cette bonne idée des artefacts divins, renforçant encore la proximité de Supernatural avec ce joyau du Jeu de rôles que constitue In Nomine Satanis/Magna Veritas. La saison semble prendre ici son envol ! Anecdotes :
4. LA LAMIA Résumé : Tout en continuant à aider son ami Rufus et les frères Winchester dans leurs chasses respectives, Bobby doit faire face au FBI, mais aussi à Crowley, qui refuse de lui rendre son âme, contrairement à ce qui avait été convenu. Il va parvenir à piéger Crowley, dont il a découvert le nom et l’historique, mais à aussi à vaincre un démon japonais. Au terme d’un week-end bien rempli, il en revient à ses activités familières. Critique : Il est toujours positif pour une série de dédier un épisode, souvent passablement décalé, à un second rôle particulièrement émérite. Alex, les Bandits Solitaires ou l’Homme à la Cigarette ont eu droit à cet honneur par le passé, avec toujours une retentissante réussite à la clé. Il n’était que le justice qu’un tel hommage soit accordé au formidable Bobby, compensant ainsi sa trop fugitive apparition du pilote de saison. Weekend at Bobby’s (titre génial) se révèle un exercice de style parfaitement abouti, centré sur le quotidien dual de l’individu, entre Country et chasse aux démons, multipliant les excellents gags comme les scènes chocs. Le tout sur un tempo hyper dynamique et empreint d’un humour noir des plus férocement jubilatoires. L’intrigue, particulièrement riche, autorise un fin profil psychologique de Bobby, comme de sa relation paternelle avec les Winchester. L’aventure des derniers, suivie en parallèle, rappelle la technique de The Zeppo, l’un des chefs d’œuvre de Buffy. Parmi d’autres percutants seconds rôles, on apprécie particulièrement le retour très amusant de Rufus Turner, avec un Steven Williams absolument étonnant dans le registre de l’humour. Après Skinner, on retrouve X, nous voici bien gâtés ! Et l’Incendiaire est également de la partie car l’épisode représente une nouvelle occasion de s’incliner bien bas devant le génie de Mark Sheppard, qui nous aura tant régalés de méchants hors normes, extravertis et totalement jouissifs, de série en série. Crowley restera sans doute comme son chef d’œuvre, brillantissime, irrésistible d‘humour cynique et très vert. Ses confrontations avec Bobby sont incroyablement gouteuses, on s’en pourlèche. Apprendre qu’il règne désormais sur l’Enfer représente l’une des meilleures nouvelles de ce début de saison, le public étant désormais certain de bien s‘amuser. Au-delà de sa virtuosité et d‘une bande son quatre étoiles, Weekend at Bobby’s joue un rôle important dans la mise en place du nouvel univers (passablement enfiévré) de Supernatural. Après le problème de l’âme de Sammy, Balthasar recherchant des âmes ou Crowley continuant son trafic, il semble que l’âme doive devenir un concept majeur de la saison. A noter d’amusants clins d’œil à Highlander, Crowley se nommant en fait Macleod et se révélant un Ecossais pur sucre. Son château ressemble d’ailleurs trait pour à celui des Immortels ! Anecdotes :
5. L'ALPHA Résumé : Sam et Dean enquêtent sur des disparitions de jeunes filles et découvrent que ces fans de Twilight sont en fait victimes de Vampires. Boris, le chef du clan, transforme Dean en l’un d’entre eux, alors que Sam demeure étrangement inactif. Samuel parvient toutefois à sauver Dean avant que la transformation ne soit achevée. Boris et les siens sont tués, mais les Winchester apprennent que le Vampire Alpha est fe train de lever une armée. Critique : Live Free or Twi-Hard frappe un grand coup lors de sa scène introductive, avec un mordant pastiche de Twilight. Pour que l’on comprenne bien les personnages se prénomment Kristen et Robert, tandis que la mièvrerie sucrée règne en maître. On reste plié de rire en reconnaissant certains des passages les plus ridicules de "l’œuvre", tandis que l’acteur se livre à de louables efforts pour paraître aussi nul que son modèle, inutilement car il n’existe qu’un seul Robert Pattinson par génération. Après le générique, Supernatural continue à rugir d'un juste courroux, en pourfendant cette fois les innombrables misérables clones de Twilight, avec une exécution en règle du pseudo Gothisme (genre Mensonge chez Buffy). Les auteurs y vont à fond, on applaudit d’ailleurs des deux mains car ii s’avère toujours particulièrement énervant de se pointer à la FNAC et consort pour se trouver face à des amoncellements de ce genre de bouillie, pour ensuite découvrir une relative pauvreté de choix au niveau du vrai Fantastique. On en reste sur le Cullen. On regrette de voir Anne Rice indirectement associée à la chose, mais on s’amuse franchement durant tout ce segment. Et puis voir les frérots tenter de repérer des vampires dans une boite de nuit, puis les occire dans l’arrière-cour avant qu’ils ne boivent la fille, cela nous rappelle le Bronze. Le problème reste que tout ceci ne constitue qu’une introduction et que durant tout le reste l’épisode renoue avec la vieille malédiction voulant que les vampires de Supernatural soient immanquablement ratés. Aucun trouble, aucun frisson, des personnages minimalistes et déjà vus lors des saisons antérieures, après Djinns et Métamorphes. Les décors sont également tartes, mais moins que le super plan des méchants, totalement idiot et sommaire. Le pire demeure sans doute le chef, avec un différentiel de dimension et d’interprétation totalement désespérant comparé à Crowley. C’est le jour et la nuit (si tant est que l’on puisse utiliser cette expression ici). L’Alpha demeure immatériel, même s’il suscite une scène onirique assez réussie. Au total du cuir, des poses plus ridicules qu’effrayantes, et puis rideau. Dean massacre tout le monde à lui tout seul, fingers in the nose, où est l’intérêt ? Sammy/la coquille vide et insensible continue son numéro. L’intérêt n’est pas totalement négligeable mais cette perversion apparaît bigrement moins forte et troublante que lorsque Ruby faisait glisser Sam vers le Côté obscur. Cela ne vaut pas décidément pas le coup d’y sacrifier la relation entre les deux frères. Anecdotes :
6. VERITAS Résumé : Lisa achève de rompre avec Dean, effrayée par sa vie de Chasseur. Une étrange vague de suicides survient, dont les victimes ont été confrontées à des proches leur assénant de cruelles vérités. Sam et Dean découvrent que la responsable en est Veritas, déesse romaine de la vérité. Ils triomphent de la déesse païenne, mais la confrontation révèle que Sam a été capable de résister à l’enchantement car il ne ressent plus rien. Critique : You Can't Handle the Truth réintroduit une idée toujours très plaisante de Supernatural, car ouvrant grand les vannes de l’imagination, celle des divinités païennes du temps jadis (et leurs pittoresques sacrifices humains…). On est vraiment ravi que Lucifer en ait laissé en vie quelques-unes après le Panthéon. Veritas (fille de Saturne) est une jolie trouvaille, d’autant que sa belle interprète se montre très convaincante en garce finie. Le coup de l’obligation de dire la vérité n’est pas foncièrement original, mais se voit abordé efficacement, dans ses aspects comiques aussi bien que tragiques, bien supérieurement au The Whole Truth de La Quatrième Dimension. Cela permet aussi d’avancer enfin sur la question de la perte de l’âme de Sam, même si l’on peut regretter que cela soit traité comme une mirobolante découverte, alors que nombre de spectateurs avaient déjà dû deviner le pot aux roses. Le paroxysme de l’épisode, quand les deux frères expriment leur vérité, demeure cependant poignant, mais davantage lors des aveux de Dean sur sa nature de tueur (Jensen est un excellent comédien quoi que l’on en dise). La production apparaît également soignée, avec le sublime décor de la demeure de la déesse (plus classieux encore que chez Glory) et de fort belles mosaïques romaines, cependant le trucage du visage de chat ne s’imposait pas. En revanche, on en tombe à la renverse quand on entend que la télévision serait le temple de la vérité du monde moderne, quelle candeur ! La vérité est ailleurs. On préférait de loin le regard sardonique mais si pertinent que le regretté Trickster portait sur l’Etrange Lucarne. Anecdotes :
7. ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE Résumé : Appelé par Dean, Castiel découvre que Sam est désormais dépourvu d’âme. L’Ange part mener son enquête. De leur côté les frères Winchester découvrent que c’est Crowley qui a en réalité ramené Sam sur terre, et qu’il s’efforce de capturer les différents Alphas, avec Samuel travaillant pour lui. Crowley s’est ainsi emparé du Vampire Alpha. Sam et Dean préparent leur revanche. Critique : Family Matters apparaît rapidement comme un jalon majeur d’une saison dont il renouvelle totalement le paradigme. Le scénario assure en effet une brillante convergence des différents arcs narratifs inaugurés depuis le lancement de la saison, tout en laissant entrevoir un nouveau Player (un de plus !), cette mystérieuse Mère. Le tempo des diverses révélations s’avère bien mieux dosé et construit que lors du pilote de saisons, avec comme point d'orgue un nouveau stand up jouissif du Roi de l’Enfer. Les scènes d’action se montrent efficaces lors de l’assaut du nid des vampires, qui a aussi la bonne idée de solliciter l’imagination. L’Alpha représente d’ailleurs une excellente surprise, avec le premier vampire authentiquement réussi de Supernatural, débarrassé des grimaces ridicules et doté d’une sobriété lui apportant de la stature. Bon, cela reste un vampire, le coup du "pareil, mais plus costaud" confirme qu’il n’est pas le plus enthousiasment et novateur de la série. Mise en avant et traitée avec acuité, l’absence de l’âme de Sammy gagne en intérêt, même s’il faudrait instiller encore plus de dinguerie. Les auteurs, sans doute poussés par leur envie de remplir à ras bord l’épisode, commettent cependant quelques impairs. On se demande bien comme Sam a pu devenir un chasseur aussi formidable s’il est aussi dépourvu d’instinct. On ne distingue pas très bien l’intérêt pour Crowley, de ressusciter Sam, d’autant qu’en tant de nouveau Capo di tutti capi de l’Enfer, altérer la prison de l’ancien ne paraît pas une priorité. Mais bon, chez Crowley le tortueux devient un art de vivre, on verra. Surtout il apparaît étonnant que Cas ne perçoive jamais qu’il est en fait entouré de démons, une contreperformance pour le Marteau de Dieu assez contradictoire avec son palmarès ! Les auteurs devraient mieux soigner les détails. En tout cas on est pressé de voir Crowley en commanditaire des Winchester ! Anecdotes :
8. LA MEUTE Résumé : Crowley propose d’échanger l’âme de Sam contre la capture du Loup garou Alpha. Sam et Dean enquêtent sur une série de crimes apparemment causés par des Loups garou. Ils découvrent en fait un complot mené par des Changeurs de formes infiltrant des familles se faisant passer pour leur chien. Sam et Dean triomphent avec l’aide d’un des Changeurs de forme, tombé amoureux de sa maîtresse. Critique : All Dogs Go to Heaven contient finalement peu de choses, hormis un astucieux titre référence au film de Don Bluth (au thème très Supernatural, en fait) et l’idée originale du Skin-walker en toutou de famille. Celle-ci débouche hélas sur un mélo calibré pour faire pleurer dans les chaumières. On avait déjà eu un épisode de Werewolf sirupeux, on aimerait bien un peu plus de mordant chez nos amis à quatre pattes. Pas impériaux les quadripodes. Pour le reste on en revient très vite à un schéma ultra classique de Search & Destroy, amplifié par le fait qu’en définitive les Winchester se contentent de flinguer dans le tas. La meilleure scène de l’épisode demeure clairement le numéro de Crowley, dommage que l’on n’ait pas eu droit à sa réaction après le retour queues basses de ses nouveaux grooms. Une bonne réplique, avec Dean appelant Sam "Dexter" et un panorama plus approfondi et intéressant de son côté psycho. Pour le reste, un coup d'attente et encore des monstres déjà vus, sans même un Alpha en forme d’alibi cette fois-ci. Une étoile de plus pour l’expressivité, parfois sidérante, du chien. Anecdotes :
9. RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE Résumé : Sam et Dean enquêtent sur une série de disparitions ressemblant apparemment à des enlèvements par des Extra-terrestres. Dean lui-même disparait durant quelques heures, sans que cela semble émouvoir Sam. Les frères Winchester découvrent finalement que les enlèvements sont l’œuvre de créatures féériques. Sam parvient à les renvoyer dans leur monde, malgré leur offre de lui faire retrouver son âme. Critique : Le désormais fameux générique de Clap Your Hands If You Believe ravira évidemment les Philes de tous poils, même si l’on peut y discerner, une nouvelle fois, une redite : nos amis Réticuliens s’étaient déjà manifestés par le passé, lors de la première apparition du Trickster. L’excellente pastiche (technique très en vogue dans Supernatural cette saison !) se prolonge avec saveurs avec plusieurs clins d’oeil à l’univers de Chris Carter : la mise en scène des enlèvements, le Tempus Fugit, les impénétrables forêts canadiennes (avec un notamment un plan que l’on pourra trouver très à la Kim Manners) la communauté des chercheurs d’OVNI, voire la maniaquerie mathématique tout à fait semblable à celle du corniaud de Bad Blood. Un bel hommage de Ssupernatural à la série qui demeure sa grande inspiratrice (avec aussi une bonne dose de Buffy). Déjà brillant cet aspect rejoint une excursion dans la féérie d’Avalon, pour le coup original dans Supernatural. La fantaisie y règne mais aussi un vrai danger : les Elfes ne sont pas là pour faire joie. Ces passages nous valent aussi un moment certainement appelé à devenir culte, quand Dean envoie illico facto la Fée Clochette cramer au micro-ondes. Toute la poésie bucolique de Supernatural. Mais cet épisode décalé déjà particulièrement enthousiasmant et riche achève de verser dans le Dingoland quand on s‘aperçoit que les auteurs ont cette fois trouvé le bon tempo pour le Sammy sans âme. De simplement creux et distant en début de cette saison, il devient ici totalement fêlé du bulbe, totalement hilarant par son côté désaxé et je-m’en-foutiste absolu. Les auteurs pilonnent le public de gags et dialogues irrésistibles, tandis que Padalecki se régale visiblement. La fête est totale puisque Dean se retrouve souvent lui-même souvent au bord de la crise de nerfs ! Clap Your Hands If You Believe confirme le talent de Supernatural pour ses opus décalés, humoristiques et totalement fantaisistes. Il ne faudrait cependant pas que le corps principal de la série parte lui dans tous les sens et que la série devienne un Charmed en plus Gore, une série très sympathique mais trop peu structurée dans sa description du monde fantastique. L’épisode bénéficie d’une nouvelle chambre de motel au décor très soigné, une tradition de Supernatural, il s ‘agit sans doute de la plus belle aperçue depuis le début de la saison ; les mateurs des Gates apprécieront la présence de Robert Picardo, toujours aussi pittoresque. Anecdotes :
10. PAIX À SON ÂME Résumé : Fidèle à Lucifer et opposée à Crowley, meg s’associe avec Sam et Dean en vue d’abattre le nouveau Roi de l’Enfer. Samuel leur vient en aide, avec de les trahier en faveur de Crowley durant l’affrontement. Grâce à l’intervention de Castiel, Crowley est néanmoins tué, non sans avoir annoncé que récupérer l’âme de Sam est au-dessus de ses propres pouvoirs. Sam révèle qu’il n’a en fait pas envie de retrouver son âme. Critique : Nouveau bijou que Caged Heat, marqué par le retour particulièrement réussi de la douce Meg. Toujours incarnée par l'incandescente Rachel Miner (Dany California dans Californication), Meg sème le trouble durant ce récit la mettant plus en valeur que lors de son apparition précédente, lors de scènes marquantes et relevant de registres très différents, action, horreur, humour... Le meilleur demeure ses rapports avec un Castiel perturbé de manière hilarante par le sexe (le coup du porno est génial). Par ailleurs, l'épisode nous vaut une grande composition de Mitch Pileggi, tandis que l'excellent fil rouge de la saison (une cosmogonie en feu) connaît une nouvelle, progression Cela semble régler pour les Alphas, tant mieux. Crowley est la vedette d'une introduction bien joyeuse comme on aime (un régal), cependant on ne croit pas du tout à sa mort si soudaine (Supernatural ne va pas se passer d'un tel personnage), de même qu'il est frustrant que son squelette ressurgisse ainsi à, point nommé, sans explication satisfaisante. La gars Cas s'est visiblement fait rouler dans la farine. A suivre. Anecdotes :
11. RENDEZ-VOUS AVEC LA MORT Résumé : Avec l’aide du Dr. Robert, Dan signe un pacte avec la Mort : s’il parvient à le remplacer durant toute une journée, la Mort ira récupérer l’âme de Sam. Dean accompagne Tessa tandis que celle-ci fait passer l’âme des morts dans l’autre monde, e qui s’avère très éprouvant. Sam va jusqu’à s’en prendre à Bobby pour demeurer dépourvu d’âme, mais la Mort tient sa part du marché, tout en faisant oublier à Sam les tortures subis en Enfer. Critique : Nouveau pastiche (ou quasi) tant Appointment in Samarra s'apparente à une relecture par Supernatural du délirant et sardonique Dead Like Me. Dean se retrouve ainsi dans une position très similaire à celle de George and Co, tandis que l'histoire nous délivre un joli condensé des diverses tonalités de cette série très à part (humour absurde, questionnement métaphysique, émotion à fleur de peau...). Le Quatrième Cavalier se montre toujours aussi irrésistible d'humour à froid et de distanciation aristocratique (et de passion pour les fast food), tandis que l'on apprécie de retrouver Tessa, un personnage que l'on aime beaucoup, toujours si pleine d'humanité (la colère lui va très bien). Le mano à mano entre Bobby et Psycho Sam se montre haletant à souhait (un montage au rasoir), même si l'on en devine tout de suite la conclusion. Par contre les justifications de l'intervention de la Mort allant récupérer l'âme demeurent assez floues. On sent qu'il fallait bien trouver quelque chose. Après la disparition des Alphas, c'est en effet un passage à une deuxième partie de saison qui se dessine. Joli coup avec le casting tonique de Robert Englund. Anecdotes :
12. L'ÉPÉE DE BRUNCWIK Résumé : Sam est redevenu normal, ce qui permet aux deux frères de ses lancer sur une nouvelle affaire. De jeunes filles vierges disparaissent, enlevées par des dragons ayant revêtu une forme humaine. Grâce à une médiéviste, Dean parvient à retrouver une épée légendaire capable de tuer les dragons. Les dragons sont vaincus, mais des survivants parviennent à ouvrir les portes du purgatoire et à invoquer la Mère de tous les Monstres. Critique : Après le pastiche des X-Files, Like a Virgin (You're so fine and you're mine, I'll be yours 'till the end of Time) constitue une nouvelle excursion de Supernatural dans le domaine de la Fantasy. Après le Peuple Fée, c'est au tour des Dragons de s'y coller, avec une véritable avalanche de références culturelles. Le procédé est très amusant mais avive les inquiétudes concernant les risques de dispersion de la série (le coup de la simili Excalibur est assez nunuche). De plus il s'avère frustrant de ne jamais voir ces créatures, mais leurs transformations en humains restent une vieille tradition dans la littérature comme dans les Jeux de rôles. Avec la réussite du retour du vrai Sam (bon, on se doute bien que le mur va finir par se fissurer), l'arrivée de la Mère confirme bien le passage à un second temps du récit. L'évènement se montre efficacement mis en scène, mais ce nouveau protagoniste a tout à prouver au sein d'un univers déjà bien rempli. Un enjeu important pour la saison 6, qui recycle avec beaucoup de talent mais dont la Mère et ses mignons représente la seule vraie création jusqu'ici. Pour le reste, la sauvegarde des jeunes femmes reste très classique. Anecdotes :
Résumé : Les frères Winchester enquêtent sur une créature arachnoïde, que Sam, alors sans âme, avait déjà traquée en compagnie de Samuel. Des souvenirs des exactions qu’il avait alors commis lui reviennent progressivement en mémoire. Leur adversaire est tué, alors qu’il tentait de propager son espèce. Sam est également saisi par un souvenir passager des tortures subies dans la Cage. Critique : Première vraie déception de la saison, avec Unforgiven. Ce retour vers le sinistre récent passé de Sam tombe comme un cheveu sur la soupe, succédant à la révélation de la nouvelle super vilaine. On attend une poursuite de l’action et des révélations la concernant, pas un retour misérabiliste sur un page tournée, d’autant que cela n’apporte que du mélo à gros bouillon et un monstre peu relevé. On comprendrait que Sam veuille se racheter par ses actions futures mais alors retracer la route sur des malheurs irrattrapables n’a pas de sens. On sent bien qu’il s’agit d’un épisode globalement inutile et à rebrousse temps de la saison. C’est dommage pour les excellentes comédiennes du jour, mais on s’ennuie en songeant déjà à la suite. Une morne parenthèse moralisatrice, sans doute là pour atteindre le nombre requis d’épisodes. Une curiosité, la présence de Pauline Egan, la Erika de Sanctuary. Anecdotes :
14. LA COLÈRE DES MANNEQUINS Résumé : Sam et Dean enquêtent sur une série de meurtres survenus à proximité de divers types de mannequins. Ils découvrent que les mannequins sont possédés par l’sprit d’une jeune fille jadis assassiné et ayant entrepris de se venger de ses meurtriers, sa sœur servant d’intermédiaire inconscient. L’esprit est vaincu, mais les frères Winchester ne peuvent éviter la mort de la sœur. Dean reprend brièvement contact avec Lisa. Critique : Mannequin 3: The Reckoning (titre original encore bien supérieur au français) permet de mettre fin à la désastreuse option retenue précédemment On s’inscrit ici dans du Supernatural classique mais solide, valant essentiellement pour les spectaculaires scènes des meurtres. Le thème des mannequins se révèle efficacement exploité, on se situe d’ailleurs nettement plus près des Autons du Docteur que du After Hours de La Quatrième Dimension ! Supernatural demeure sans doute l’unique série où une poupée gonflable étrangle son propriétaire ! Hélas l’épisode se voit gâché par du mélo particulièrement larmoyant entre les Winchesters, les deux sœurs, Dean et Lisa… C’est d’autant plus lourd que cela ne révèle rien que l’on ne sache déjà, ne faisant que ressasser du connu au son du violon. Anecdotes :
15. ARRÊT SUR IMAGE Résumé : Balthazar expédie Sam et Dean dans un univers, parallèle, où ils découvrent qu’ils sont devenus Jared Paladecki et Jensen Ackles, les deux comédiens vedettes d’une série nommée Supernatural. Ils vont de surprise en surprise, tout en faisant face à un tueur envoyé par Raphaël. L’Archange finit par les ramener dans leur monde, où ils découvrent que tout ceci a été une ruse de Castiel pour distraire Raphaël, tandis qu’il s’emparait des armes divines. Critique : The French Mistake constitue bien l’hilarant et si astucieux pastiche du génial A World of Difference que l’on attendait (d’ailleurs l’on remarque que les auteurs ont l’élégance de glisser une allusion à La Quatrième Dimension dans les dialogues). Evidemment imaginer que les Winchester, avec leur pedigree et provenant d’un univers surnaturel, réagiraient identiquement au malheureux quidam du modèle n’aurait aucun sens. L’épisode joue au contraire avec une étonnante virtuosité d’entremêlements de vrai et de faux dans la description de "notre" univers, ainsi que du regard ironique jeté par les héros à leurs interprètes. Un excellent humour auto parodique crépite en permanence, tandis que le spectateur s’amuse en permanence à se demander si c’est du lard ou du cochon (notamment pour la bicoque de Paladecki). L’exercice de style se révèle imaginatif et caustique au possible. Tandis que l’équipe technique se régale visiblement, on a même droit à des clins d’œil au changement de producteurs, ou aux supposées rivalités entre les deux vedettes. Les fans seront aux… Anges. On regrette fortement que les X-Files n’aient pas eu cette idée du méta épisode (on s’en approche dans The L Word avec le tournage du film de Jenny). On adore bien entendu retrouver Ruby/Gen, mais le plus irrésistible demeure encore l’épatant numéro de Misha Collins en abruti congénital, quel acteur ! L’intervention de Virgil permet de maintenir le tempo, avec peut-être un nouveau clin d’œil puisque ce Terminator angélique est interprété par le Padre des Chroniques de Sarah Connor. The French Mistake demeurera sans doute le sommet de cette saison, et l’un des tous meilleurs opus décalés de Supernatural. Pouvoir jongler avec tant d’audace et de talent de ses codes et son univers démontre le niveau d’excellence atteint par Supernatural. Evidemment l’épisode s’adressera avant tout aux amateurs, les private jokes étant incompréhensibles pour les nouveaux venus. On aurait aimé plus de développements sur le choc de la découverte d’un univers dépourvu de tout élément fantastique (comme dans Last Action Hero), mais l’épisode est déjà rempli à ras bord. Anecdotes :
16. LE RETOUR D'ÈVE Résumé : La présence d’Eve, la Mère de tous les Monstres, suscite un pic d’activité de ces créatures. Sam et Dean partent affronter Eve, avec l’aide de Bobby et de Rufus. Ils sont rejoints par Samuel et Gwen. Mais Eve a créé un ver capable de prendre possession d’un humain. Le ver passe d’hôte en hôte, provoquant la mort de tous les alliés des Winchester, hormis Bobby, sauvé quand Sam et Dean découvrent que le ver peut être tué par électrocution. Critique : And then there was none sacrifie à ce qui est devenu au fil du temps un marronnier des séries SF : l’adaptation du fameux The Thing de Carpenter, film culte par excellence (tout le rituel est là). Hélas la réussite apparaît bien moindre ici que lors du très similaire Bank Job de Sanctuary, autrement plus ludique, sans même parler de la référence primordiale que demeure le Ice des X-Files. La faute en revient à plusieurs maladresses, comme une mise en scène trop sage et pas assez anxiogène, des cibles entièrement composées de chasseurs, donc ne paniquant pas (pas de tension dramatique, c’est juste un job comme un autre, en plus corsé), la confrontation finale assez ringarde ("j’arrive et je ne suis pas contente ! Tremblez, mortels !"). L’épisode voit aussi la disparition de plusieurs seconds rôles intéressants tandis que l’accumulation des morts réduit mécaniquement leur impact individuel. Une des règles du jeu de Supernatural a toujours été que les seconds rôles passent puis trépassent, mais on a l’impression que les sorties de Samuel, Rufus et Gwen sont vraiment expédiées (cela sent le début de la fin de saison, les amis, on boucle les dossiers). On a aussi un problème avec Eve, car ce n’est pas en se limitant aux conclusions ou aux introductions d’épisodes que l’on va devenir une Big Bad de choc. Ceci-dit Eve se réserve sans doute pour le grand final et sa jeune interprète s’avère vraiment remarquable (elle m’a fait autrement froid dans le dos que sa créature un peu tarte). L’épisode a le mérite de lancer Bobby sur le terrain, ce qui arrive trop rarement. Le vieux bob peut encore donner la leçon sans problème aux jeunots. Et puis, d’un point de vue périphérique mais bien réel, And then there was none constitue une vraie friandise pour Philes nostalgiques, avec Skinner et X se fritant comme au bon vieux temps, (ah là là, cette confrontation dans l’ascenseur, c’est loin tout çà). Et puis la créature ressemble parfois pas mal à Purity, en plus faible. Autant dire que l’on attend de pied ferme l’ami Nicholas Lea la saison prochaine (avec le fantasme de voir les Winchester confrontés à un certain Dave Duchovny avant la conclusion des débats). Joli clin do'eil au Shocker de Pileggi. Le passage sur la tombe de Marcus apporte une indéniable émotion, Bobby reste bien un inépuisable atout pour Supernatural. Anecdotes :
17. TITANIC Résumé : Sur l’ordre de Castiel, l’Ange Balthasar remonte le temps et sauve le Titanic. Les armes ainsi préservées vont servir de sources d’énergie à Castiel dans son conflit contre Raphaël. Une réalité alternative se met en place, où Jo et Ellen sont encore vivantes, cette dernière devant la compagne de Bobby. Mais ce complot provoque la colère d’Atropos, Déesse païenne de la Destinée, qui menace de s’en prendre aux Winchester si Castiel ne revient pas en arrière. Critique : My Heart Will Go On entremêle deux excellentes idées, avec un total succès. La première consiste au recours à un genre particulièrement riche et fécond de la SF, l’Uchronie. Celle-ci autorise des développements littéraires particulièrement riches et documentés, que l’on n’exige bien en entendu pas d’un épisode de série télé. Le récit se montre néanmoins habile, en demeurant fidèle au cocktail type d’une Uchronie réussie : révélation progressive des distorsions, puis intégration finement amenée de la détermination de l’Instant Zéro, approfondissement des conséquences. Le coup de Balthasar sauvant le Titanic pour empêcher le film est absolument génial, il reste presque dommage qu’il soit mensonger ! Balthasar le Chaotique confirme qu’il constitue une belle réussite de cette saison, comme un Gabriel totalement déchainé par l’effondrement de l’autorité céleste, j’adore sans réserve. On ressent une vraie émotion en retrouvant la toujours épatante Ellen, d’autant que le couple formé avec Bobby se montre tout à fait attachant et sonnant juste. Ensuite cette saison 6, décidément particulièrement Geek, nous régale d’un excellent pastiche de la souvent sous-estimée saga des Destination Finale (à découvrir). Le Destin se substitue à la Mort (déjà prise par ailleurs !) mais les mécanismes demeurent essentiellement les mêmes. C’est notamment le cas pour les meurtres abominables et hyper sophistiqués, ceux-montrés ici n’ayant rien à envier à ceux des films (hormis malheureusement pour les Winchester, on a plutôt un gag à la Tex Avery). On préfèrera la mort invisible et inexorable des Destination Finale (un courant d ‘air glacé) à la personnification retenue ici. La jeune actrice manque cette fois de cachet, à l’image d’ailleurs de son personnage, assez terne (mais peut-être cela est-il voulu). Lier Destinée au bouleversement impliqué par l’annulation de l’Apocalypse est très astucieux, mais les Parques ne cadrent pas vraiment harmonieusement avec el cadre judéo-chrétien retenu. Le dialogue avec Cas se montre percutant, mais aussi prometteur. L’ami Castiel semble filer un mauvais coton, nous indique la Parque ! En tout cas cela fait plaisr de constater que Céline Dion est aussi populaire chez Supernatural que chez Buffy ! Anecdotes :
18. LES MYSTÈRES DE L'OUEST Résumé : Bobby découvre que les cendres d’un Phoenix peuvent tuer Eve. De plus le journal de Samuel Colt révèle que celui-ci en a tué un ayant pris forme humaine, en 1861. Castiel envoie donc Sam et Dean dans le passé pour qu’ils retrouvent les cendres. Ils n’ont que 24 heures pour y parvenir et la mission se complique encore lorsque Castiel est attaqué par l’un de ses lieutenants. Dean parvient à tuer le Phoenix en duel, grâce au Colt ensorcelé. Critique : Frontierland renoue avec le Fantastique/SF très américain qu'est le Weird West. C'est à la fois la spécificité et la limite de cet épisode, que l'on appréciera à l'aune de l'intérêt que l'on porte au western. Il est vrai que cette ville quasi déserte fait un peu toc, mais les différentes références culturelles disséminées de ci de là se montrent volontiers divertissantes. Ackles se montre vraiment amusant en fan de vieux westerns. On apprécie vivement de retrouver le fameux Colt, disparu depuis l'expédition contrer Lucifer, d'autant que la rencontre entre Samuel Colt et Sam sonne très juste. Le Phoenix est également réussi, les scènes de crémation apparaissent réellement impressionnantes. Parallèlement il se confirme que Cas trame un complot en secret, cela promet pour le final de saison. Anecdotes :
19. À FEU ET À SANG Résumé : Dean, Sam, Castiel et Bobby se rendent dans la petite ville où Eve s’est établie après avoir transformé la population en hybrides de monstres. Après une périlleuse confrontation, ils parviennent à la tuer grâce aux cendres du Phoenix. Elle leur a auparavant révélé que Crowley est toujours vivant et en quête de l’énergie des âmes. Il s’avère que sa mort avait été truquée par Castiel, qui s’est associé avec lui dans le but de remporter la guerre du Paradis. Critique : Mommy Dearest restera comme le grand épisode d'Eve mais aussi comme son chant du cygne. On reste assez pantois de voir ce personnage être aussi rapidement évacué, alors que son potentiel semblait évident. Cela libère sans doute la scène pour l'affrontement céleste, mais l'on reste tout de même sur sa fin. Il reste aussi dommage pour son excellente interprète d'avoir dû laisser la place à celle de la mère des Winchester, un peu moins marquante. L'épisode développe toute une remarquable atmosphère inquiétante et tendue, avec plusieurs scènes particulièrement réussies, dont la révélation de l'enfant vampire ou la confrontation avec Eve. L'astuce pour l'abattre se montre surprenante à souhait et constitue un remarquable twiste. La scène de sa mort demeurera l'une des plus horrifiques de la saison ! Remarquable plan empreint de folie latente sur Castiel dans la cafétéria remplie de cadavres, alors que la révélation de son duo avec Crowley laisse espérer le meilleur pour la fin de saison. Joli retour express d'Amber, la saison 6 adore vraiment les retrouvailles, on ne s'en plaint pas. Anecdotes :
20. L'ANGE DÉCHU Résumé : En proie au doute sur ses choix, Castiel observe en secret Sam et Fean remonter les fils de sa conspiration avec Crowley. Tout en s’opposant à ce dernier qui souhaite les tuer. Il révèle que sa guerre contre Raphaël a pour but d’empêcher ce dernier de libérer Michaël et Lucifer afin de relancer l’Apocalypse. Après avoir raconté son histoire, Castiel demande à Dieu de lui envoyer un signe, mais n’en reçoit aucun. Critique : Après l'épisode spécial Bobby, The Man who would be King se consacre à Castiel et se révèle un authentique chef d'œuvre dès son étonnante et atypique introduction. Misha Collins, certainement l'un des meilleurs acteurs découverts ans une série ces dix dernières années, nous délivre tout un magnifique récital. Grâce à son talent cette longue confession de l'Ange demeure absolument fascinante de bout en bout, avec un texte aussi subtil qu'émouvant. Le duo avec Sheppard fonctionne du feu de Dieu, tout au long d'une explication parfaitement organisée du complot sous tendant l'ensemble de la saison. Crowley se montre toujours aussi délectable et rusé, Cass a intérêt se méfier, alors que le fossé ne cesse de s'agrandir avec ses amis. The Man who would be King bénéficie également d'une mise en scène particulièrement inspirée, avec notamment de sublimes vues du Paradis. L'ensemble ne se limite pas à l'émotion ou à l'éthéré, délivrant de vraies perles d'humour noir, comme le laboratoire de cauchemar de Crawley. ou son Enfer modernisé. Cette belle réflexion sur la grandeur et les périls de liberté constitue un merveilleux portrait de ce fastueux et complexe personnage qu'est l'Ange du Jeudi. On regrettera simplement son faux pas autour de Superman, peu crédible, à moins qu'il ne s'agisse d'un désir inconscient d'être découvert, comme dirait Frank Black. Anecdotes :
21. LA CLÉ DU PURGATOIRE Résumé : Crowley enlève Lisa et Ben pour forcer Dean à ne pas s’opposer à lui. Ulcéré, Castiel se décide à intervenir et Dean parvient à sauver les siens grâce à lui. Toutefois Lisa a été mortellement blessée, mais est guérie par Castiel. Dean demande à l’Ange que Ben et Lisa ne se souviennent plus de lui, pour qu’ils aient une vie normale. Pendant ce temps, Bobby découvre comment accéder au Purgatoire, grâce à un manuscrit de Lovecraft. Critique : Let it Bleed a l’excellente idée de faire appel au Maître de Providence l’une des plus grandes figures du Fantastique/SF. C’est d’autant plus astucieux que l’univers de Lovecraft coïncide effectivement avec bien des aspects du Purgatoire version Supernatural. Les diaboliques auteurs (pop culture jusqu’au blanc des yeux) poussent même le vice jusqu’à développer ce qui ressemble fort à un scénario de l’Appel de Cthuhu, je suis d’ailleurs intimement persuadé qu’ils ont pratiqué cette perle du JDR. L’enquête de Bobby se bâtit solidement et suscite des rencontres réussies comme le geek lovecraftien, que l’on imagine bien chez les Ghostfacers (ils nous manquent !), ou la blonde amie de Bobby, avec un joli twist à la clé (du coup on comprend mieux le coup de l’épée). L’enlèvement de Lisa et Ben paraît initialement trop classique et téléphoné, c’est le genre de manœuvre que l’on trouve dans des polars de base. Mais le traitement en ressort trépidant à souhait entre scènes d’action et adieux déchirants de Dean. Une magistrale réussite, avec l’humour de Balthasar en prime. Les scènes entre Cas et Crawley se dégustent toujours avec autant d’appétit et l’on apprécie vivement le côté inexorable et tragique de l’affrontement à venir entre les Winchester et l’Ange. La dernière action de ce dernier lance d’ailleurs le grand final, Let it bleed tenant ainsi parfaitement son rôle d’avant dernier épisode de la saison. Le suspense demeure entier, Castiel va-t-il réussir ou non à ouvrir la Porte et que va-t-il en résulter en définitive ? Anecdotes :
22. L'HOMME QUI EN SAVAIT TROP Résumé : Castiel fait retrouver ses souvenirs à Sam, mais celui-ci triomphe de l’épreuve. L’Ange tue Balthasar pour l’avoir trahi au bénéfice. Mais Castiel découvre que Crowley s’est finalement allié avec Raphaël. Bobby, Sam et Dean participent à la confrontation finale voyant Castiel triompher de ses adversaires et absorber les âmes du Purgatoire. Il détruit Raphaël et laisse s’enfuir Crowley, mais devient mégalomane, se prenant pour un nouveau Dieu. Critique : Après le traditionnel résumé de saison - The Road so Far- comme toujours excellent, The Man Who Knew Too Much va hélas se révéler une réussite incomplète, au terme d’une saison 6 pourtant relevée. La faute en revient au contre-sens que représente ce retour sur l’éclatement de l’âme de Sam, alors que ce dossier semblait réglé depuis pas mal d’épisode et que l’on attendait avant tout un grandiose mano à mano entre les différentes parties en présence. L’affaissement du mur psychique devait effectivement être traité, mais lors d’un épisode précédent, pas dans le final de saison. De plus le traitement s’en montre assez naïf (Sam doit simplement flinguer ses différentes divisions pour les fusionner) et quelconque sur le plan de la mise en scène. La révélation des tourments de la cage est d’ailleurs strictement la même que précédemment. On bénéficie cependant d’un joli casting, avec la brune Erica Cerra (la Vampire de The L Word !) en tombant à pic pour conclure une saison aux nombreuses beautés féminies (bon, c’est SPN, hein). Mais l’ensemble demeure vraiment trop long : pas moins des ¾ de l’épisode, durant lesquels on ronge son frein en attendant le vrai final. Celui-ci, bien trop bref, sauve cependant l’affaire grâce à un twist s astucieux et à une nouvelle superbe composition de Misha Collins. Celui-ci excelle particulièrement dans sa peinture de Psycho Castiel, lors du cliffhanger en or massif, une incontournable tradition de SPN. On regrettera cependant que Globalement Bobby et Dean n’accomplissent absolument rien et ne servent que de témoins à la brillantissime fin de partie de l’Angel, face à un Crowley beau joueur et toujours jouissif (on reveut du Sheppard en saison 7 !). Raphael laisse peu de regrets, même si son interprète montre une indéniable présence. La mort de l’hilarant Balthasar attriste, tant le personnage avait encore du potentiel. Après Eve la saison 6 dévore décidément ses enfants et les Winchester seront bien seuls en début de saison prochaine. Après le départ de son fondateur, il se confirme la vitalité et le brio de Supernatural, chronique toujours iconoclaste et Country, divertissante et horrifique, du conflit éternel entre le Bien et le Mal. Elle demeure bien la figure de proue des séries fantastiques contemporaines et l’on attend de pied ferme la confrontation avec Psycho God, les Winchester vont devoir gérer. Bon courage, les amis ! Anecdotes :
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Saison 3 2. Comme chien et chat (Suspicious Minds) 3. Le juste choix (Man on Fire) 4. La grande évasion (Escape Plan) 5.Les vrais héros ne se reposent jamais (Course Correction) 8. Douce Mélodie (Music To My Ears) 9. À toute vitesse (Overdrive) 10. Mauvaise alliance (Follow the Money) 13. Le Retour du pirate (Return of the King) 14. Pandora's Box, Part 2 - Inédit en France 15. Terminus (End of the Line) 16. Envers et contre tout (The Last Stand) 17. Rapide, silencieux, mortel (Swift, Silent, Deadly) 18. Un passé encombrant (Slay The Dragon) 20. Un mentor très spécial (NOLA Confidential) 22. Aie foi en la parole (Knockout) Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois ! Critique : Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue ! La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis. Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ? L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer ! Anecdotes :
2. COMME CHIEN ET CHAT Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terleski Résumé : L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre. Critique : Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom. Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ». Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett. Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon. Anecdotes :
3. LE JUSTE CHOIX Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor Critique : A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages. Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme. L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même ! Anecdotes :
4. LA GRANDE ÉVASION Scénario : David Grae Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans ! Critique : Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème. La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain ! Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !! L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !! Anecdotes :
5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : John Terlesky Résumé : Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps ! Critique : Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement. L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes. Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier ! Anecdotes :
Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville. Critique : Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros. L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela. Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour. Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode. Anecdotes
Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : Felix Alcala Résumé : La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants. Critique : Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe. On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin ! C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant. Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui. L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui. Anecdotes :
8. DOUCE MÉLODIE Scénario : Matt Pyken Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire. Critique : Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau. C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante ! Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude. L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle. Anecdotes :
9. À TOUTE VITESSE Scénario : Shalisha Harris Réalisation : Bethany Rooney Résumé : La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel. Critique : Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ». La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett ! Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!! Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour. Anecdotes :
10. MAUVAISE ALLIANCE Scénario : Scott Williams Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett. Critique : Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu. Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit. Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération. Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble. Anecdotes :
11. PARI GAGNANT Scénario : David Grae Réalisation : Jeff Blekner Résumé : Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett ! Critique : Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce ! A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle ! Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même). Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre ! En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal. Anecdotes :
12. HUIS CLOS EXPLOSIF Scénario :Terri Edda Miller Réalisation : Millicent Shelton Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau ! Critique : Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes. Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué. Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas. Anecdotes :
13. LE RETOUR DU PIRATE
Scénario : Will Beall Réalisation : Tom Wright Résumé : Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle. Critique : Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau. Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant. Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison. Anecdotes :
14. PANDORA'S BOX, PART 2 Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Émile Levisetti Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie. Critique : Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant. De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros. L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords. Anecdotes :
15. TERMINUS Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terlesky Résumé : La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett. Critique : Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime. La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ? La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer. Anecdotes :
16. ENVERS ET CONTRE TOUT Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive ! Critique : L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil. D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante. Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé ! Anecdotes :
17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Bill Roe Résumé : Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe. Critique : La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet. Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt. Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !! Anecdotes :
18. UN PASSÉ ENCOMBRANT Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : David M. Barrett Résumé : Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera. Critique : Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal. La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap. Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant ! Anecdotes :
Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Jeff Blockner Résumé : Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné ! Critique : Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment. L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle. Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage. Anecdotes :
20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL Scénario : Scott Williams Réalisation : Steve Boyum Résumé : Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria. Critique : Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière. Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué. L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre. L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé. Anecdotes :
Scénario : Matt Pyken Réalisation : Paul Holahan Résumé : Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett. Critique : Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode. Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié. Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses. Anecdotes :
22. AIE FOI EN LA PAROLE Scénario : Alexi Hawley Réalisation : John Terlesky Résumé : Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles. Critique : Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour. Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz - n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz. L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. Anecdotes :
23. CHANTIER À HAUT RISQUE Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : John Bleckner Résumé : La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté Critique : Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série. C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation. L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn. Anecdotes :
Résumé : Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames. Critique : Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort. Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle. Anecdotes :
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Saison 8
1. RETOUR À LA NORMALE Résumé : Après y avoir passé un an, Dean s’échappe du Purgatoire, avec l’aide du Vampire Benny. Lui et Sam rejoignent le Prophète Kevin, qui a dissimulé une nouvelle tablette divine pouvant servir à enfer les Démons en Enfer. Ils sont attaqués par Crowley qui veut au contraire ouvrir les portes l’Enfer. Après que les Winchester et Kevin aient réussi s’échapper, il assassine la petite amie de ce dernier. Le sort de Castiel demeure inconnu. Critique : Cet ambitieux pilote de saison remplit parfaitement ses fonctions, en provoquant une relance globale de la série, d’ailleurs logiquement concomitante avec le changement de showrunner voyant Jeremy Carver (ici à l’écriture) succéder à Sera Gamble. L’année correspondant au hiatus entre les saisons 7 et reboote en effet la relation entre les deux frères enfin réunis. La différence de perspective entre un Dean ayant vécu une terrible épreuve au Purgatoire et un Sam installé dans une confortable romance aussi hédoniste qu’égoïste introduit tout un drama absent au cours de la précédente période. L’amitié entre Dean et le Vampire apporte également de la nouveauté au sein de la série. Le devenir de Castiel compose une prometteuse énigme, décidément cette saison 8 s’annonce comme riche en histoires à raconter. En ne renonçant pas pour autant à narrer les événements survenus au Purgatoire, Carver entame également l’élargissement considérable de l’univers de la série caractérisant sa période (se concluant en apothéose avec la saison 11), entre conflits se roulant aussi bien sur Terre que sur les autres Plans de la Création. Les flashbacks du Purgatoire vont permettre d’enrichir le récit et de progressivement éclairer le présent, sur un modèle en définitive assez proche de ce que propose l’île de la saison 1 d’Arrow, alors simultanément diffusée sur The CW. L’épisode remet également en selle Crowley, relativement sous-utilisé en saison 7 et qui va trouver toute sa dimension durent l’ère Carver. Le Classic Rock (moins goûté par Sera Gamble) est également massivement de retour dans la bande son, qui s’en plaindra ? Anecdotes :
2. VENTE AUX ENCHÈRES Résumé : Sam et Dean parviennent à sauver la mère de Kevin, attaquée par les Démons. Mais le dieu païen Ploutos s’est emparé de la tablette afin de la mettre aux enchères. Les Tran et les Winchester se rendent à la vente, toutefois Crowley parvient à s’emparer de la tablette. Effrayés, Kevin et sa mère décident de prendre du recul. On découvre peu à peu ce qu’ont vécu Dean et Castiel au Purgatoire. Critique : L’épisode achève de mettre la chasse aux deux Tablettes divines allant opposer Crowley aux Winchester (et autres convives) durant la majeure partie de la saison. Ceci s'effectue de manière relativement classique, d'autant que le recours à des artefacts miraculeux en tant que MacGuffin reste l'un des marronniers de Supernatural (c'était largement déjà le cas chez Buffy contre les vampires). De fait, la relative déception de l'épisode réside dans cette confirmation qu'en tant que Prophète, le sympathique Kevin apportera nettement moins de fantaisie à la série que Chuck et cette géniale idée des méta romans. Fort heureusement, si le fond pétille moins, la forme demeure particulièrement plaisante. Le nouveau showrunnner a en effet la bonne idée de recaster Mme Tran, tant Lauren Tom lui apporte un surcroît d'énergie et d'humour. L'épisode sait accorder un bel espace à cette renaissance et devient comme un véhicule pour la nouvelle mère courage de Supernatural. Tout ceci n’évite pas quelques légers et positifs clichés sur la mère asiatique, sans pour autant jamais sombrer dans la caricature (en 2019 l'expression Tiger Mommy aurait sans doute froncer quelques sourcils !). Les twists fréquents et l'humour noir de cette vente aux enchères très particulière, les amateurs de Chapeau Melon et Maille à partir avec les taties apprécieront d'ailleurs la référence à Mona Lisa. Tout en accordant quelques ironiques réparties à un Crowley très en verve, l’intrigue retrouve également avec nos chers Dieux païens. Si le madré Ploutos reste moins flamboyant que d'autres, il se révèle tout aussi mégalomane et prisant les sacrifices humains. On s'amuse aussi beaucoup avec tout le délire autour de Mjölnir. En contrepoint, les flash-backs du Purgatoire autour de Castiel se montrent émouvants et bien organisés en miroirs de l'action principale. Avec Samandriel l'épisode révèle enfin un Ange sensible et intrinsèquement bon, on avouera que cela fait chaud au cœur ! Entre défaite finale et présence de tant de brillants seconds rôles, Sam et Dean donnent toutefois l'impression de faire balader durant presque tout l'épisode, A force de hausser enjeux et joueurs au sein de la partie en cours, Jeremy Carver prend le risque de les marginaliser au sein de leur série. C'est d'ailleurs en substance ce que pointe Samandriel. Anecdotes :
Résumé : Sam et Dean enquêtent sur une série de meurtres survenant tous les 6 mois, lors desquels les cœurs des victimes sont prélevés. Les crimes sont commis par des personnes différentes, apparemment sans lien entre elles, mais ayant toutes bénéficié de greffes d’organe en provenance d’un sportif de haut niveau décédé. Ce dernier avait jadis établi un pacte avec Cacao, le dieu maya de l'agriculture, prévoyant des sacrifices en change d’un surcroît de force vitale. Critique : L’arrache-cœur constitue le premier véritable trou d'air de cette huitième saison. La faute en revient à un récit horrifique beaucoup trop complexe pour un épisode de série télévisée ne s'étendant pas au-delà d'une petite quarantaine de minutes. Pour le bénéfice bien maigre d'une référence culturelle pré-colombienne, elle-même réduite à une brève citation, le temps d'exposition devient beaucoup trop long. d'autant qu'il prend la forme de mornes tunnels de dialogues, avec de multiples scènes d'interrogatoires statiques. Les auteurs tentent bien d'animer cet interminable préambule (les quatre cinquièmes de l'opus) via des réparties humoristiques ou des fenêtres sur le drama en cours entre Dean et Sam, mais ces efforts demeurent insuffisants. Le récit semble d'autant plus en apesanteur que ses protagonistes principaux (le dieu Cacao et le Maya ayant signé le pacte) en demeurent totalement absent, toute l'histoire est de seconde main. Ce récit aux très nombreux personnages et à la composante psychologique en soi intéressante aurait mieux convaincu à un support littéraire. Ici on ne peut soutenir qu'à des silhouettes, ce qui gâche le sujet. En tant que réalisateur, Jensen Ackles a peu matière à briller, d'autant que l'unique scène de combat est vite expédiée. On devine qu'il réussit les scènes gores, mais celle-ci ont été sabrées par le diffuseur au point que ce moteur fait clairement défaut à l'opus. Enfin l'opus ne va pas plaider la cause de Supernatural en matière de machisme, un procès lui étant régulièrement intenté, très souvent à tort. La seule conjurée montrée comme étant intrinsèquement cruelle est la strip-teaseuse Randa, qui en fait des tonnes là-dessus. S'il faut saluer l'authentique performance de l'actrice, Kyra Zagorsky, il convient également de rappeler aux auteurs que les strip-teaseuses ne sont pas perverses par nature et qu'il existe d'autres domaines d'activité pour les femmes aux performances physiques augmentées. D'autant plus qu'on y ajoute en contrepoint une ode à l'épouse modèle, ou une docteure oubliant le secret professionnel pour les beaux yeux de Dean. Ceci-dit, aucune allusion n'a été faite au Chaud Cacao d'Annie Cordy. On a frôlé le pire. Anecdotes :
Résumé : Sur les lieux d’un crime sanguinaire survenu dans une cité universitaire, Sam et Dean découvrent un ordinateur portable. Celui-ci contient une vidéo réalisée par trois étudiants en cinéma. Le film raconte comment les appentis cinéastes se sont trouvés confrontés à un Loup-garou. Mais l’histoire n’est pas terminée. Critique : L’épisode a la bonne idée de vouloir sortir de sentiers battus en modifiant le style narratif coutumier de la série. Fondamentalement, tout est bon pour esquiver le piège du Formula Show. Rendre hommage aux différentes catégories de films d’horreurs constitue d’ailleurs une valeur sûre de Supernatural, comme, par exemple, lors de Film d’épouvante (4.05) pour les classiques d’Universal Pictures, ou, plus récemment, Mint Condition (14.04), pour les Slasher Movies.Caméra au poing s’intéresse lui au genre des Found Footages, ces films retrouvés remontant à Cannibal Holocaust (1980), mais surtout popularisés par le pur chef-d’œuvre que représenta The Blair Witch Project (1999). Le genre s’est enraciné durant les années 2000 et 2010, avec REC, Paranormal Activity, Cloverfield, etc. L’exercice de style s’avère ici réussi, avec un tournage caméra sur l’épaule plus vrai que nature, même si parfois légèrement trop sophistiqué. L’opus suscite une vraie curiosité et se regarde avec plaisir, d’autant que les jeunes comédiens s’avère convaincant. Entre jeunes gens touchés par un pouvoir occulte et rivalité amoureuse au sein d’un trio, Caméra au poing se révèle une plaisante relecture de l’alors récent Chronicle (2012), le Fantastique horrifique se substituant à la Science-Fiction. Malheureusement l’épisode n’est pas exempt de défauts inhérents au passage du format cinéma à celui de la série télévisée. Logiquement très centré sur le trio de jeunes la durée abrégée de 40 minutes ne permet pas de développer réellement ces personnages, le spectateur s’attache nettement moins émotionnellement à eux (rien à voir avec Oz et Willow). De plus ils se résument essentiellement à des clichés de Teen Movies, ce qui limite l’originalité de l’opus. En fait le récit ne parvient pas à résoudre la difficulté consistant à réduire durablement les protagonistes de la série au rôle d’observateur, tandis qu’il met en avant des silhouettes de passage. Reste l’intérêt de découvrir l’évolution de Dean désormais moins enclin à tuer, alors qu’il va bientôt être subjugué par la Marque de Caïn. Anecdotes :
5. LES VAMPIRATES Résumé : Le Vampire Benny appelle Dean à l’aide après avoir été agressé par ses semblables. Dean part à sa rescousse tout en dissimulant le but de son voyage à Sam. Mais il va se voir contraint de demander de l’assistance à son tour. Benny est en effet engagé dans une vendetta sans pitié contre le Vampire l’ayant jadis engendré. Critique : Davantage que sur la vendetta entre Vampires, l’épisode s’étend en définitive surtout sur le spleen existant au sein de la relation entre les deux frères Winchester. Au déphasage existant du fait de leur séparation durant le hiatus, s’ajoute désormais la perspective de nouveaux partenaires avec lesquels le courant passe davantage. On avouera que l’on aurait volontiers troqué cette approche contre une Chasse davantage haletante et développée, cer personne ne peut croire à une séparation de Sam et Dean. Cela signifiait aussi certainement la fin de la série, qu’une séparation définitive entre Hank et Karen dans Californication. L’idée de base du scénario ne peut donc pas totalement fonctionner, le rythme assez lent des péripéties et les faiblesses des deux nouveaux duos n’améliorant pas les choses. La personnalité d’Amelia est tellement conçue pour idéalement correspondre à Sam qu’elle en devient artificielle. Benny se montre solide et renouvelle agréablement la thématique du Vampire au sein de Supernatural. Dépressif et ami de Dean, il ne faudrait pas non plus qu’il nous remplace Castiel, toujours officiellement mort. Personne ne saurait faire de l’ombre à l’Ange du Jeudi. Demeure une vie réussite esthétique de la mise en scène, entre images macabres, jolis effets spéciaux au purgatoire et deux nouveaux motels une nouvelle fois splendides et décalés (art abstrait ou style texan), une valeur sûre de la série. Anecdotes :
6. LE SOLDAT INCONNU Résumé : A l’occasion d’une enquête, Sam et Dean retrouvent Garth, qui a désormais remplacé Bobby dans son rôle de soutien aux autres Chasseurs. Ils partent à la poursuite d’un spectre possédant les vivants afin de les faire se venger de leurs ennemis. Leur adversaire va tâcher de forcer Dean à tuer Sam, pour ne pas l’avoir secouru lorsqu’il se trouvait au Purgatoire. Garth détruit l’esprit vengeur, gagnant ainsi le respect de Dean en tant que remplaçant de Bobby. Critique : L’épisode rend un bel hommage à deux personnages au long cours de la série. Bobby et Garth (ce dernier connaît d’ailleurs une longévité exceptionnelle, étant encore présent durant l’actuelle saison 14). Avec son alliage toujours aussi sympathique d’affabilité et d’efficacité, il s’avère particulièrement touchant de découvrir Garth s’attacher à remplacer Bobby dans son rôle de soutien logistique, aux Chasseurs ce qui nous rappelle également que l’action de ce dernier ne se limitait pas aux seuls Winchesters. La présence de Garth et son relationnel avec les Winchester apportent une valeur ajoutée bienvenue à une Chasse demeurant par ailleurs très classique, quoique menée avec efficacité. Il en va pareillement pour l’aspect culturel et historique (soldat confédéré, motel du jour, penny à tête d’Indien…). Le Soldat inconnu s’insère dans la continuité de l’opus précédent en mettant une nouvelle fois en avant le nouveau drama opposant les deux frères, ici porté à incandescence. On avouera qu’il ne s’agit pas de la thématique de la saison nous passionnant le plus, la série ayant déjà eu régulièrement recours au procédé. De plus ici la connexion avec l’esprit vengeur parait assez téléphonée, et rend la possession de Dean aussitôt prévisible, puisque la saison insiste depuis son début sur son sentiment de trahison de la part de Sam. Les flashbacks concernant Sam résultent également moins prenants que ceux se déroulant au Purgatoire. Auteurs et acteurs sont certes à leur affaire, mais l’on attend avec impatience le retour à la course à la tablette (et non à l’échalote) opposant Sam & Dean à Crowley. Anecdotes :
7. DELTA MENDOTA Résumé : Après avoir été capturé et torturé, Kevin révèle à Crowley l’existence de nouvelles tablettes. Sam et Dean sont rejoints par un Castiel ayant oublié comment il s’est échappé du Purgatoire. Le trio parvient à sauver Kevin, mais Crowley s’enfuit en conservant une moitié de la tablette. Castiel est en fait manipulé à son insu par l’Ange Naomi. Celle-ci est parvenue à l’extraire du Purgatoire et lui fait oublier leurs entrevues. Critique : L’épisode marque le retour du fil rouge de la saison, d’une manière très percutante. On renoue ainsi avec la course aux tablettes, où Crowley continue à marquer des points. Certes ce positionnement en tant qu’actuel Big bad de saison rend notre Roi de l’Enfer plus unidimensionnel qu’il ne le deviendra (d’autant que Lucifer n’est pas encore revenu servir d’ennemi commun). On apprécie davantage ses bons mots et sa complicité matoise avec les Winchester que ses scènes de torture, mais Mark Sheppard continue à lui impulser une formidable intensité. Les Tran mère et fils sont également de retour et apportent une utile contribution au récit, avant d’être assez abruptement mis de côté chez Garth. Il reste dommage de les traiter ainsi comme des utilités. Mais le principal atout de l’opus réside bien dans le retour réussi de Castiel, mettant ainsi fin à une attente menaçant de s’éterniser. Le hiatus inter saisons et ses flashbacks semblent ainsi avoir achevé leurs révélations, avant de devenir répétitifs. Les différents aspects de l’événement se voient abordés, comme l’émotionnel ou la puissance de feu regagnée de l’Ange, sa confrontation directe avec Crowley constituant le sommet de l’action, avec un mémorable effet spécial à la clef. Pour une fois le Roi de l’Enfer ne demande pas son reste ! Avec Castiel, d’autres joueurs angéliques entrent également dans la partie, avec l’encore lointain Métatron et la déjà très présente Naomi, la présence d’Amanda Tapping suscitant bien entendu une sensation supplémentaire. La suite de la compétition s’annonce attrayante ! Anecdotes :
8. QUOI DE NEUF, DOCTEUR ? Résumé : Le trio enquête sur une série de meurtres très particuliers, car reproduisant des gags récurrents de Cartoons, contre toutes les lois physiques. Il découvre que ses phénomènes sont dus à Fred Jones, un vieil homme aux immenses pouvoirs sur la réalité, mais qui vivant désormais dans un rêve éveillé. Sam parvient à l’extraire de cet état ce qui met fin à ses capacités, tout en endommageant son esprit. Castiel va temporairement veiller sur lui. Critique : La saison 8 nous propose ici son tout premier épisode décalé et nous confirme à quel point la série sait aussi se montrer géniale quand elle refuse de se prendre au sérieux et bascule dans un n’importe quoi souvent imaginatif. La transposition des gags traditionnels des Cartoons dans le monde réel suscite autant la stupeur que l’hilarité, d’autant que le récit sait repousser l’étape de l’explication pour laisse la part belle à l’effet de choc. On rit d’autant plus que l’opus joue massivement la carte du Gore pour accentuer son impact, cela faisait un bout de temps que le programme ne s’était pas joyeusement ébattu dans l’hémoglobine à ce point (Quand notre cœur fait boum, aurait pu chanter Trenet). Nous sommes bien dans Supernatural et non chez Roger & Jessica Rabbit ! L’humour se voit encore rehaussé par un parfait emploi de Castiel. Toujours formidablement interprété par Misha Collins, l’Ange du Jeudi continue à infailliblement nous dilater la rate, par son décalage complet aussi bien avec la Pop Culture qu’avec les comportements humains. En tant que Chasseur, Castiel se montre à peu près aussi performant que jadis en agent du FBI, ce qui n’est pas peu dire. Les interactions avec les Winchester crépitent également, l’absence du drama entre les deux frères participant également à la bonne humeur générale. L’émotion autour de Castiel et de Fred permet également à Hunter Heroici de ne pas simplement demeurer un jouissif exercice de style. On regrettera simplement les scènes de flashback toujours larmoyantes entre Sam et Amelia, ici particulièrement hors sujet. Anecdotes :
9. QUI SÈME LE VENT… Résumé : Sam et Martin, un vieux Chasseur, découvrent que le Vampire Benny a apparemment fait une victime. Sceptique, Dean se confronte à Benny, qui lui affirme que les morts sont le fait d’un autre Vampire, Desmond. Sam et Dean vont s’affronter quant à la culpabilité de Benny, tandis que Martin va encore compliquer la situation. Critique : Diffusé le 05 décembre 2012, Citizen Fang constitue le traditionnel final de mi-saison de la série, une grille spéciale de programmes s'installant durant les Fêtes. Supernatural va se mettre en pause jusqu'à la mi-janvier 2013. Dès lors, l'épisode va tâcher d'installer le cliffhanger de rigueur en la circonstance. On comprend très vite que ce dernier va consister en la cristallisation de la crise sourdant au sein de la fratrie depuis le retour de Dean. Ce choix s'avère certes judicieux, le lien familial entre Sam et Dean constituant le cœur de la série et sa spécificité, mais, outre qu'il rend assez prévisible la marche des avènements, son impact demeure relatif. En effet l'on sait bien que toute brouille ou séparation ne pourra, par nature, n'être qu'éphémère. La saison 11 traitera mieux cette échéance, avec le tonitruant retour du plus terrible adversaire des Winchester. Au moins la marche à la crise se voit-elle narrée avec finesse, l'opus sachant instiller une authentique atmosphère empoisonnée entre deux frères, chacun trahissant la confiance de l'autre dans un beau mouvement tragique. Avec la circonstance aggravante pour Sam d'instrumentaliser Martin, là où Dean reste fidèle en amitié à Benny. Le volet de Dean apparaît d'ailleurs plus intéressant que celui de Sam, car se basant sur l’ambiguïté du Vampire et sur l'originalité d'un Chasseur moins prompt à la tuerie qu'à l'ordinaire. Dans la prolongation de la saison, l'arc de Sam souffre par contre d'une relation essentiellement mélodramatique avec Amélia, celle-ci demeurant un outil scénaristique transparent, ainsi qu'une redite assez téléphonée de Jessica. Martin interpelle également le spectateur, car habilement campé en antagoniste là ou il n'agit finalement qu'en Chasseur prêt à risquer sa vie. Encore une fois, on atteint ici le tragique. On peut d'ailleurs se demander si, avant son passage par le Purgatoire, Dean n'aurait pas procédé exactement de la même manière. Par ailleurs le récit gère fort efficacement son volet horrifique, il s'agit d'un bon cru vampirique (et pour un Vampire, il n'y a de bon que le cru). On pourra toutefois noter que la Colombie britannique souffre à restituer le Texas et la Louisiane ! Anecdotes :
10. LA TABLETTE DES ANGES Résumé : Sam et Dean se brouillent à propos de Benny. Dean rejoint ce dernier tandis que Sam tente de reprendre sa relation avec Amelia. Naomi envoie Castiel sauver Samandriel, torturé par Crowley. Castiel réunit les deux frères pour réussir la mission, mais Crowley a appris l’existence de la Tablette angélique. Sam et Dean décident de désormais se concentrer sur la fermeture des Portes de l’Enfer. Critique : A l'issue de la pause de fin d'année, La Tablette des Anges a la lourde responsabilité de relancer la saison et de faire revenir un public parfois volage. Le récit propose un panorama complet des forces et enjeux en présence, tout en incorporant suffisamment de péripéties pour que l'on ne ressente jamais l'impression de regarder un exposé. Visuellement, cela s'accompagne d'ailleurs de scènes chocs, autour des diverses joyeuses activités perpétrées par Crowley et Naomi. La mise en scène s'accompagne références bibliques ou catholiques (supplice de Samandriel évoquant la Couronne d'épines, buisson ardent, larmes de sang) lui apportant une unité. Toutefois, au-delà de sa vocation avant tout utilitaire, l'opus sait impulser une perspective pour la saison. Il solde la querelle mise en place jusqu'ici entre les deux frères, tout en ayant la bonne idée de régler rapidement ce passage obligé, sans faire inutilement perdurer une situation qui priverait la série de son principal moteur. Cela n’empêche pas l'habilité de montrer les frères acceptant leurs différences, au lieu d'un simple happy end mécanique. La romance entre Sam et Amelia s'achève également, sans laisser de regrets. Surtout l'épisode a la grande idée de mettre pleinement en avant les Anges. Ceux-ci apparaissaient assez relégués en arrière-fond durant les saisons 6 et 7, tandis que Crowley et les Démons participaient toujours au quotidien des Frères Winchester. La Tablette angélique étend encore le domaine de la lutte autour de la Parole de Dieu. La nouvelle faction sous les feux de la rampe s'adorne d'une vraie figure de proue avec une Naomi parvenant à se montrer aussi énigmatique que menaçante (parfaite Amanda Tapping, comme à l'accoutumée). Les Anges de Supernatural constituent toujours un beau panier de crabes, pour notre plus grand plaisir. La sortie de scène du seul adorable d'entre eux, Samandriel, promet beaucoup de ce point de vue pour la suite des événements. Anecdotes :
11. L'ARBRE ET LA DOULEUR Résumé : Des morts mystérieuses surviennent dans le milieu du Jeu de Rôle en Grandeur Nature. A cette occasion, Sam et Dean s’associent de nouveau avec Charlie, devenue une figure de ce loisir sous le pseudonyme de Reine de Moondoor. L’un des participants contraint Gilda, fée issue du folklore celtique, à éliminer ceux qu’il imagine être ses rivaux dans le cœur de Charlie. Critique : Charlie est de retour ! L’adorable et vaillante geekette de Supernatural nous entraine dans un nouveau voyage au sein de la pop Culture, à l’occasion d’un épisode joyeux et partiellement décalé, tombant à pic après les événements dramatiques précédent. Charlie a la bonne idée de varier ses visites au sein du Geekland : à l’informatique succède ici la galaxie de passionnés de toutes obédiences constituant le Grandeur Nature, famille visuellement spectaculaire du Jeu de Rôles. Le grand intérêt, comme la spécificité, de l’opus résident dans la description parfois quasi documentaire de ce sympathique milieu, où la fantaisie et la passion s’associent à une vraie rigueur d’organisation. Le toute parle vrai et l’on sent bien que Felicia Day, toujours craquante de naturel dans le rôle de Charlie, a mis la main à la patte en grande connaisseuse du milieu. Le récit sait éviter la caricature aussi bien que l’hagiographie, les vicissitudes rencontrées par Charlie et Gilda (évidemment très complices) évoquant également le comportement machiste de certains joueurs. Ceci-dit, nul besoin d’être un ancien lecteur de Casus Belli (aïe, ma jeunesse enfuie) pour apprécier cet épisode baignant dans l’humour et la Fantasy. Sa thématique s’incorpore habilement à Supernatural via la relation restaurée entre les deux frères, un Sam d’abord sur sa réserve finissant par rejoindre un Dean s’amusant d’emblée beaucoup de l’aventure, sans inhibition aucune. En roue libre, Jensen Ackles sait comme toujours nous régaler sur le registre de la rigolade, jusqu’à l’apothéose de son pastiche de Braveheart. On peut toutefois regretter que l’argument du jour accompagne une intrigue en forme d’enquête horrifique en définitive tout à fait classique au sein de la série. Le fond pétille moins que la forme. Comme lors de Rencontre du troisième type (6-09), même sur un mode différent, ce sontt à nouveau les Fées qui viennent à la rencontre des Winchester, avec un effet de doublon. L’inverse aurait pu savoureusement accroître le côté décalé de l’épisode. On remarque au passage que Gloria n’en veut pas à Dean d’avoir passé la fée Clochette au four à micro-ondes, où alors l’information circule mal en Faërie! Anecdotes :
Résumé : En 1958, Henry Winchester, père de John, échappe au massacre d’érudits perpétré par Abaddon, un Démon de haut rang. Poursuivi par Abaddon, Henry utilise un sortilège et rejoint Sam et Dean à leur époque. Il va se sacrifier afin de vaincre Abaddon, finalement démembré par Dean. Il transmet également l’héritage des Hommes de Lettres à ses petits-enfants, l’Ordre étant désormais défunt. Critique : A son détriment, l’épisode doit en permanence batailler contre le sentiment que décidément Supernatural aura usé jusqu’à la corde le filon de l’arbre généalogique des Winchester (Family business) explorant à satiété aussi bien la branche paternelle que maternelle. L’effet de redite joue d’autant plus à plein qu’on retrouve la thématique du sacrifice familial, véritable fil rouge de la série, mais aussi la figure grand-paternelle en provenance du passé, à l’instar du Samuel Campbell de Mitch Pileggi, en saison 6. Toutefois Henry Winchester évite à contrario de délayer, la brièveté de son intervention assure son impact. Sa dimension d’érudit lui apporte une spécificité, tout en le positionnant astucieusement en devancier de Sam. Aussi fort soit le lien entre le grand-père et ses descendants, l’épisode souffre de l’absence en creux de John, même s’il l’évoque astucieusement à travers son fameux journal. La passation de témoin intergénérationnelle ne fait qu’aviver le regret du persistant non-retour de Jeffrey Dean Morgan au sein d’une série pratiquant couramment le rappel de personnages, même défunts. Mais cette attente mettra encore six saisons à se conclure ! Outre sa dimension familiale, l’épisode joue un important rôle utilitaire. Il introduit ainsi Abaddon, qui se révéler un fort gouleyant antagoniste grâce au flamboiement d’Alaina Huffman. Avant même le retour de Lucifer, Crowley et les Winchester vont se découvrir un adversaire commun en la personne de son champion… Tout l’univers de Supernatural va connaître une expansion globalement positive avec l’intégration des Hommes de lettres, même si les superbes motels du jour suscitent un regret, l’arrivée prochaine du Bunker allant considérablement les raréfier. Anecdotes :
13. L'ORDRE DE THULE
Résumé : Sam et Dean découvrent le bunker des Hommes de Lettres, contenant le savoir qu’ils ont accumulé. Ils vont devoir s’impliquer dans le conflit opposant deux sociétés secrètes ésotériques, une assemblée de rabbins contrôlant tant bien que mal un Golem et les nécromanciens nazis de l’Ordre de Thulé. Tous deux combattent pour la possession d’un puissant grimoire de sorcellerie. Critique : La saison 8 ouvre ici deux nouvelles voies pour Supernatural, les sociétés occultes et le Bunker des Hommes de lettres. De fait la première fonctionne de manière inégale et ne reviendra guère par la suite, tandis que le Bunker, d’emblée très prometteur, demeure encore en saison 14 la base centrale des frères Winchester, qui cessent de jouer les chevaliers errants. Très à la mode de la saison 2 du MillenniuM de Chris Carter, l’univers des sociétés occultes renouvelle agréablement les thèmes d’épisodes, nous changeant des monstres de la semaine ou du duel permanent entre Anges et Démons. Visuellement le Golem (logiquement considéré comme un quasi Terminator dans Supernatural) et les combustions spontanées ourdies par les nazis nous valent quelques scènes croquignolettes et gouleyantes. Toutefois, enserrée au sein d’un seul épisode cette évocation de Rabbins de choc et de Nazis nécromanciens (sic) demeure trop superficielle et manque de souffle. Et puis l’intérêt d’un grimoire permettant des résurrections est à relativiser au sein d’une série participant aussi couramment les vas-et-viens entre ce monde et l’Au-delà ! La grande vedette de l’opus demeure néanmoins le Bunker des Hommes de Lettres. Sa survenue en tant que base fixe d’opérations révolutionne d’ores et déjà l’univers de protagonistes accoutumés aux motels baroques et au sanctuaire de l’Impala. Suffisamment développé et parfaitement pensé fonctionnellement, le sobre et élégant décor semble apte à tenir son rang. En particulier, la vaste bibliothèque héritée des défunts érudits permet à Sam de marquer quelques points, tant il y est davantage dans son élément que Dean. Il sait contribuer à apporter une thématique visuelle à u épisode centrés autour de livres. A sa manière, l’arrivée du Bunker témoigne de la vitalité d’une série toujours apte à se réinventer aux mains d’un nouveau showrunner se donnant les moyens de son ambition. Anecdotes :
14. LES TROIS ÉPREUVES Résumé : Les Winchester s’installent dans le Bunker, qui devient leur base d’opérations. Kevin parvient à déterminer comment fermer les Portes de l’Enfer. Trois épreuves doivent être réussies afin de pouvoir prononcer le sortilège. La première nécessite de tuer un Chien de l’Enfer, hors ceux-ci ne sont visibles que par ceux ayant vendu leur âme. Sam réussit l’épreuve et prononce la première partie du sortilège. Critique : L’épisode revêt un bon goût de madeleine car il remet à l’honneur deux valeurs sûres de Supernatural : les pactes des Démons des Carrefours et les Chiens de l’Enfer. Le prétexte trouvé (localiser une famille ayant signé un pacte il y a 10 ans afin de pouvoir intercepter le Chien l moment venu) se montre suffisamment astucieux pour intéresser le spectateur au-delà des retrouvailles. La nostalgie se montre toutefois à double tranchant, car l’on ne peut s’empêcher de regretter que les Winchester parviennent à accomplir au profit de personnes peu sympathiques ce qui n’avait même pas été tenté en faveur de la pétillante Bela. On peut aussi s’étonner que la proximité de l’échéance ne trouble pas plus cette famille. Le thème des trois épreuves à accomplir nous laisse davantage mitigés. Le thème fort et original de la parole divine gravée dans le roc, au sein d’un univers où l’absence de Dieu devient toujours criante, devient en effet un simple parcours d’épreuves, un marronnier des récits de Fantasy, dès les récits mythologiques. Au moins la forme s’avère-t-elle soignée, avec le parallèle établi avec les Travaux d’Hercule : molosse évoquant Cerbère et nettoyage des écuries du ranch, celles d’Augias. Débarrassée de son rituel drama et des personnages secondaires y interférant, la relation fraternelle entre Sam et Dean nous vaut d’émouvants moments, quand Dean se réjouit d’avoir enfin un chez soi grâce au Bunker, où quand il évoque de manière apaisée l’avenir de Sam. Anecdotes :
15. LES FAMILIERS Résumé : James, policier, a jadis travaillé avec les Winchester, ce qui l’a ensuite incité à employer la magie pour résoudre ses enquêtes. Son familier, Portia (alternativement femme et chien), prévient Sam et Dean quand elle s’inquiète de voir James être relié psychiquement à des meurtres atroces. Les deux frères suspectent d’abord James d’être l’assassin, mais vont se rendre compte que le complot est ourdi par Spencer, un rival jaloux de sa relation avec Portia. Critique : La vitalité retrouvée de Supernatural en cette saison 8 se traduit également à travers ses épisodes indépendants, où le nouveau Showrunner tente souvent de nouvelles approches. Évidemment cela s’accompagne d’une prise de risques et l’opus du jour va commettre quelques impairs. On approprie toutefois d’y retrouver un sorcier se rangeant dans le camp du bien, au-delà de l’ambiguïté instillée autant que faire se peut par le scénario. Décidément, avec d’autres figures tel Benny, le Vampire ami de Dean, cette saison se veut moins manichéenne qu’à l’accoutumée. Le convent des sorcières nous change également du canon traditionnel et annonce déjà l’ébouriffante Rowena. Le superbe motel du joir évoque joliment St-Louis, siège de l’action. Mais cette singularité de l’épisode demeure partielle, son argument central se résumant en définitive à un triangle amoureux des plus classiques, d’où une issue fatalement prévisible. Au sein d’une série ayant tant et tant multiplié les retours de personnages, James jaillit de nulle part. Son aventure fondatrice avec les Winchester n’est que citée, l’épisode rate ainsi en grande partie l’occasion d’évoquer les conséquences à terme du passage de Sam et Dean dans la vie d’autrui, un intéressant sujet pourtant peu abordé par la série. Alors que l’opus précédent avec consacré un nouvel élan au sein de la fratrie, autour de la toux sanglante de Sam on retombe ici dans le drama et le secret, c’est frustrant. Surtout l’épisode n’évite pas l’accident industriel consistant à montrer Portia arborer un collier lourdement connoté sadomasochiste sous sa forme humaine (Mishael Morgan, idéalement choisie), alors même qu’elle donne du « maître » à James. On se croirait dans Fifty Shades of Supernatural. Certes l’épisode n’est pas sexiste en soi, au sein du couple c’est bien Portia qui prend les décisions salvatrices et qui choisit en définitive entre ses deux prétendants. Certes l’on se situe bien avant l’ère MeToo, mais, même sans être un thuriféraire du politiquement correct au sein des séries, ça décoiffe ! Anecdotes :
16. LE CHOC DES TITANS Résumé : Sam et Dean enquêtent sur un certain Shane, apparemment capable de ressusciter. Il leur explique qu’après une avalanche survenue il y a des années, il meurt et ressuscite chaque jour. Les Winchester comprennent que Shane est en fait le Titan Prométhée, toujours confronté à la malédiction de Zeus. Ils vont devoir intervenir dans ce conflit entre divinités, tout en recevant l’aide d’Artémis, fille de Zeus secrètement amoureuse de Prométhée. Critique : Avec Remember The Titans, Supernatural en revient à la souvent délectable famille des épisodes dédiés aux Dieux païens. Mais là encore la saison 8 va imposer un ton à part. Ainsi, au lieu de divinités relativement oubliées et à la zone d'influence le plus souvent locale, l'opus frappe un grand coup en invoquant le Divin Zeus et Prométhée, l'un des mythes grecs à l'écho le plus universel. Enfin un dieu positif ! Cette ouverture sur la Grèce antique se décline habilement sur la tonalité de l'épisode. Au lieu d'une ambiance plutôt rigolarde autour de mégalomanes copieusement allumés et amateurs de sacrifices humains, nous découvrons ici un récit proprement tragique, imprégné par l'habile parallèle entre la destinée de Prométhée et celui de Sam, pareillement sur la voie du sacrifice pour sauver l'Humanité. Nous retrouvons d'ailleurs ici la perspective herculéenne installée précedemment puisque c'est également Héraclès qui a libéré Prométhée des foudres de Zeus. L'abord de figures culturelles aussi marquantes s'effectue avec soin, le corbeau correspondant à l'aigle mythique et la poésie funèbre de cet homme devant mourir et ressusciter chaque jour renouant avec le cycle perpétuel du châtiment divin. Le bûcher funéraire de Prométhée effectue un clin d’œil au feu qu'il a jadis apporté aux Hommes, mais aussi devenu l'une des armes principales des Chasseurs. La grande qualité de l'interprétation contribue également à ériger les invités du jour en grades figures de la saison, nous proposant également un Zeus particulièrement savoureux et iconique. En réaction, le Dieu suprême du Panthéon souligne de manière amusante le côté badass d'un Dean refusant de se laisser impressionner ! Les seuls relatifs regrets laissés par Remember The Titans proviennent d'Artémis. Certes, Anna Van Hooft lui apporte une véritable présence et ses atours de cuir conviennent idéalement à toute Princesse guerrière en relation avec le Panthéon. Mais elle interagit finalement assez peu avec les Winchester, son statut particulier de Déesse de la Chasse aurait pu se voir davantage exploité (même si l'on sait que Dean préférera toujours prier son Castiel...). Surtout, on lui doit les seules divergences réelles entre le récit et la Mythologie. Artémis Parthenos, la Déesse Vierge, à un relationnel clairement établi avec les mâles, et on ne l'imagine pas connaître une telle passion. Cela ne cadre pas du tout. On va encore dire que Supernatural est une série d'hommes ! Anecdotes :
17. LES CRYPTES DE LUCIFER Résumé : Sam et Dean découvrent que des morts aux yeux brûlés sont le fait de Castiel. Toujours contrôlé par Naomi, l’Ange est à la recherche de la Tablette angélique. Ils retrouvent l’artefact dans l’une des cryptes de Lucifer, aidés par Meg qui se sacrifie face à Crowley. Castiel parvient à briser l’influence de Naomi quand elle-ci lui ordonne de tuer les deux frères et met la Tablette en sécurité. Critique : Du point de vue du fil rouge de la saison, l'épisode a le mérite de faire pleinement entrer la tablette angélique dans une partie dont elle complexifie agréablement les enjeux. Malgré leur côté Indiana Jones, on reste toutefois peu convaincu par cette idée des « Cryptes de Lucifer, qui d'ailleurs ne réapparaîtra plus par la suite. Lucifer n'a aucunement besoin d'un stock d'artefacts, il est en lui-même une arme sans équivalent au sein de l'univers de la série. En réalité, marqué par un départ et un retour, l'épisode vaut surtout par son approche des personnages. Du fait de la détérioration de l'état de santé de l'actrice Rachel Miner (à qui on doit également l'excellente Dani de Californication), Meg nous quitte ici, après un long parcours.Même si l'on ne peut que respecter le choix de ne pas recourir à une troisième actrice pour incarner le personnage, les scénaristes ne peuvent éviter que ce départ apparaisse bien soudain. En effet il interrompt brusquement l'intéressante évolution de Meg, dans sa coopération progressive avec les Winchesters comme dans sa relation intime avec Castiel. L'ancienne disciple des Yeux Jaunes laisse un goût d'inachevé. Au moins lui ménage-t-on une porte de sortie aussi héroïque que logique lors de son dernier combat contre Crowley, le conflit entre l'adoratrice de Lucifer et celui qui se trouve à son aise sur le Trône des Enfers ne pouvant connaître d'autre issue. Après la mémorable affaire du Pizza-Man de Paix à son âme (6-10), les auteurs ne ratent évidemment pas l'occasion d'ultimes échanges avec Castiel, comme toujours parfaitement dialogués et interprétés. Le retour de l'Ange du Jeudi constitue d'ailleurs l'autre événement de l'opus, non seulement parce qu'il demeurait absent depuis plusieurs épisodes, mais aussi parce ce Que castiel est enfin libéré des influences successives des Léviathans ou de Naomi : il est de nouveau pleinement dans la partie. Son retreit temporaire avec la Tablette angélique ne change rien à ce fait. Que cela grâce à la force de sa relation avec Sam et Dean qu'il parvient à échapper à l'emprise de Naomi était assez prévisible, mais résulte bien amené. La confirmation que les épreuves sont en train de tuer Sam apporte encore une émotion supplémentaire à cet épisode centré sur ses protagonistes. Anecdotes :
18. LA CHASSE EST OUVERTE Résumé : Alors qu’ils chassent des Vampires, Sam et Dean retrouvent Krissy. Celle-ci appartient désormais à un groupe de Chasseurs composé de jeunes orphelins. Ils vont découvrir qu’un Chasseur adulte, Victor, utilise secrètement un Vampire pour tuer des parents, leurs enfants étant ainsi incités à devenir Chasseurs par vengeance. Il espère recruter de nouvelles troupes contre le Mal. Critique : Sans devenir absolument ennuyeux pour autant, La Chasse est ouverte apparaît comme l'un des épisodes mineurs de la saison. Cela se doit pour partie au traitement de son intrigue principale, prévisible au possible et non exempte de mélodrame. Par ailleurs Sam et Dean subissent bien trop longtemps les événements en cours, on les a connus autrement réactifs. Tout comme lors de Les Familiers cette saison, on évoque une précédente rencontre entre Victor et les Winchester, alors qu'elle n'est jamais survenue dans la série. Il aurait été émotionnellement plus fort de fait intervenir un Chasseur effectivement déjà connu. Si l'opus peut s'appuyer sur une interprétation parfaitement convaincante, il déçoit également par les thèmes qu'il aborde. En effet il détonne au sein d'une saison 8 s'attachant à ouvrir de nouvelles voies pour la série, en se contentant de ressasser le Côté obscur de la Chasse, déjà largement connu et évoqué. On sait parfaitement à quel point les traumas familiaux suscitent de vocation chez les Chasseurs de Démons, caractéristiquement la trajectoire de Krissy évoque d'ailleurs beaucoup celle de la regrettée Jo Harvelle. De même Supernatural a maintes fois établi par le passé à quelle fois la vie d'un Chasseur peut-être tragiquement brève et que la Chasse elle-même peut devenir une sombre addiction, comme chez Gordon Walker. Un épisode assez faible et à contre-courant de la période. Anecdotes :
19. ALLER-RETOUR POUR L'ENFER Résumé : Kevin révèle la deuxième preuve : libérer une âme innocente de l’Enfer et l’envoyer au Paradis. Avec l’aide d’un Reaper rebelle, Sam et Dean entreprennent de sauver Bobby, enlevé par Crowley et emmené en Enfer. Sam et Bobby se retrouvent alors enfermés au Purgatoire, mais s’en échappent grâce au sacrifice de Benny. Ils parviennent à gagner le Paradis, Naomi intervenant pour stopper Crowley. Celui-ci enlève alors Kevin. Critique : L’épisode déblaie efficacement le terrain pour l’arc final de la saison, qui approche à grands pas en dénouant plusieurs intrigues secondaires. Cela s’effectue tout au long d’une aventure de Sam rondement menée, sans doute fort distrayante et qui présente l’intérêt supplémentaire d’évoquer de loin de parcours de Dante dans sa fameuse Divine Comédie. Les divers Plans de la Création pénètrent de plain-pied dans l’action, alors que l’on ne faisait jusqu’ici que brièvement les apercevoir, ce qui annonce le développement de la série dans les prochaines saisons. Le retour surprise (et éphémère) de Bobby apporte bien entendu un plaisir particulier, mais l’opus va malheureusement se montrer trop ambitieux pour son bien. En effet l’intrigue se divise trop entre divers récits et nombre conséquent de personnages, pour des apparitions parfois fugitives. Le vampire Benny est sans doute celui-ci qui s’en sort le mieux connaissant une sortie héroïque digne de sa singulière relation avec Dean, et validant in fine ls choix de ce dernier. Pour le reste le sort apparemment final de Mme Chan s’avère anti-climatique au possible car seulement évoqué, sans que le scénario ait le temps de jouer la carte de l’ambiguïté à son propos. Bobby est toujours Bobby, avec un Jim Beaver toujours parfait, mais intervient trop peu dans l’action pour ne pas avoisiner le seul Fan service. Les apparitions de Crowley restent trop fugitives. Le plus problématique demeure que pour avoir le temps d’intégrer ces éléments, o simplifie à l’excès les péripéties vécues par Sam, via des simplifications scénaristiques parfois gênantes. Il découvre ainsi très aisément Bobby en Enfer, s’extraie du Purgatoire considérablement plus vite que Dean qui y était demeuré un an !), Naomi est providentielle, etc. On aurait également aimé s’attarder en Enfer, bien moins connu jusqu’ici que le Paradis ou le Purgatoire, et qui souffre ici des contraintes budgétaires permanentes subies par Supernatural. Taxi Driver reste plaisant, mais il aurait pris toute sa dimension en devenant un double épisode. Anecdotes :
Résumé : Charlie appelle Sam et Dean à propos de meurtres perpétrés par un Djinn. Sam insiste pour participer à la Chasse, même s’il se remet encore de la deuxième épreuve du rituel de fermeture des Portes de l’Enfer. L’affaire est solutionnée après que Dean se soit aventuré dans l’esprit de Charlie, afin de la soustraire au pouvoir du Djinn. Critique : La saison 8 nous donne des goûts de luxe en proposant un deuxième épisode Charlie. Certes, Pac Man Fever n’a ni l’originalité, ni l’ambition du précédent LARP and the Real Girl (8-11). En soi, il se cantonne à une Chasse des plus classiques, recyclant un adversaire déjà bien connu en la personne d’un Djinn. L’affaire demeure néanmoins prenante et exploite habilement les possibilités offertes par ce redoutable manipulateur mental. Il apporte également la traditionnelle respiration bienvenue avant la confrontation finale concluant la saison. Même si on y retrouve du drama entre les Sam et Dean, celui-ci demeure suffisamment léger et amusant pour que l’opus puisse pleinement tenir ce rôle de calme avant la tempête. On atout majeur demeure bien entendu Charlie, toujours aussi irrésistiblement sympathique e, tonique et malicieuse, potée par une Felicia Day toujours aussi à l’aise dans l’exercice. Le courant passe d’ailleurs particulièrement bien entre elle et Jensen Ackles, en totale complicité. L’épisode nous charme d’autant plus qu’il indiquer une vraie installation de Charlie au sein de la série, car la montrant toujours davantage entrer de plain-pied dans l’univers au combien particulier de la Chasse. Enfin un personnage féminin qui perdure au sein de Supernatural ! Dans cette optique l’opus offre aussi judicieusement que logiquement une véritable Origin Story à cette fondue de Super Héros. L’émotion se dégageant autour de sa famille nous confirme, s’il est était besoin, que Charlie est bien plus qu’un simple Comic Relief. Anecdotes :
21. LE ROI DE L'ÉVASION Résumé : Crowley dupe Kevin en lui faisant croire que Sam et Dean (en fait deux Démon) lui demandent de traduire son segment de la Tablette. Castiel cherche toujours à échapper à Naomi et à conserver la Tablette angélique. A cette occasion, il fait la connaissance de Metatron, le Scribe de Dieu. Kevin révèle la troisième épreuve : purifier un Démon. Critique : Tout en portant à ébullition la confrontation autour des deux tablettes, cet épisode présente le grand intérêt d’enrichir l’univers de la série, tout en exprimant pleinement les particularités une saison 8 arrivant au port. Le récit accompagne ainsi idéalement la période en mettant l’accent sur les Anges, qui auront rejoint un échiquier jusque-là majoritairement occupé par ls Démon en sa partie obscure. Plusieurs éléments nous sont révélés explicitant le parcours de la faction angélique, ainsi que du propre Castiel. Le retour de l’aspect le plus menaçant de Naomi nous confirme également que les Anges demeurent prêts à toutes les extrémités pour parvenir à leur fin ! Le Roi de l’évasion couronne également la propension de la saison à l’innovation. En effet nous ne trouvons pas ici la traditionnelle veillée d’armes avec un final se traduisant par combat final avec le Big Bad du jour. Pour la première fois la saison 8 ne consacre d’ailleurs pas un adversaire dominant, continuant plutôt à multiplier les parties en présence avec l’entrée en lice de de Metatron, jusqu’ici seulement évoqué. Interprété avec infiniment de subtilité et de saveur par Curtis Armstrong, outre son prestige personnel. Le Scribe de Dieu vaut par son aspect érudit et littéraire et son originalité totale, nimbée de mystère, au sein du concert des Anges. Grâce à lui Supernatural devient largement plus imprévisible, ce qui en soi constitue une petite révolution. Jared Paladecki nous offre également une prestation très émouvante en Sam acceptant le sacrifice comme moyen de se rédimer de ses errances passées, et jusqu’à la souillure jadis introduite par Azazel, qui aura décidément marqué toute sa destinée. Anecdotes :
22. JEU DE MASSACRES Résumé : Au Bunker, Sam et Dean découvrent un film montrant comment un prêtre a pu exorciser un Démon, afin de le rendre à nouveau humain. Ils tentent l’expérience sur Abaddon mais Crowley tue des personnes qu’ils ont jadis sauvées, pour les forcer à rendre la tablette démoniaque. Abaddon en profite pour s’échapper. Metatron convainc Castiel de réussir les épreuves menant à la fermeture du Paradis, indiquées cette fois sur la Tablette angélique Critique : Épisode particulièrement dense et électrique, Clip Show est évidemment tout sauf... un Clip Show. Très astucieux (bien davantage que le français) le titre fait allusion aux dramatiques retours en arrière que signifie les morts d’innocents jadis sauvés par les Winchesters. Au lieu de mornes reprises littérales d’épisodes précédents, le récit dose idéalement ses effets avec de scènes suscitant immensément d’émotion, à l’unisson de celle ressentie par les deux frères, mais sans impacter le rythme effréné des péripéties. Évidemment il faut se souvenir des épisodes concernés pour pleinement apprécier la situation, mais Supernatural a déjà entamé le mouvement consistant à s’adresser avant tout à son socle de fans de longue date durant ses saisons tardives, plutôt que de tenter de faire venir de nouveaux spectateurs. Caractéristiquement la forme de feuilleton s’impose déjà progressivement. L’action rend également un bel hommage à la ruse cynique d’un Crowley particulièrement en forme et faisant littéralement feu de tout bois en cette fin de saison. La tension s’accroît à l’approche de l’affrontement terminal et les méchants sont de gala ce soir. C’est le cas avec le retour aussi amusant que gore d’Abaddon, ou de la ruse matoise d’un Metatron jouant de Castiel (très amusant lui aussi) et des factions du Paradis comme d’une harpe. Le double rush final vers les sortilèges majeurs s’accélère encore et instaure un suspense palpable à l’orée du final, d’autant que Supernatural n’est pas une série où le happy end est garanti (La mort de Dean face au Hellhound, l’avènement de Lucifer, etc.). On pourrait aussi produire un Clip Show là-dessus. Les possibilités sans celles accrues qu’offre le Bunker aux Winchester commencent à ressembler à une boite à outils bien pratique pour les scénaristes, mais Sam et Dean y étant encore en phase de découverte, ce n’est pas absurde en soi. Anecdotes :
23. L'ARC DE CUPIDON Résumé : Metatron et Castiel poursuivent leur quête, mais Naomi révèle que le Scribe cherche en fait à chasser les Anges du Paradis. Metatron la tue et mène son projet à bien. Sam et Dean capturent Crowley pour accomplir la troisième épreuve, tandis Abaddon entre en guerre contre ce dernier. Ils doivent renoncer car l’épreuve tuerait Sam à coup sûr. Avec Castiel et Crowley, ils assistent à la Chute des Anges. Critique : Sacrifice s’en vient couronner le renouvellement impulsé tout au long de la saison par Jeremy Carver. En effet il s’agit moins d’un final de saison classique, achevant les principaux axes narratifs de la période, que d’un saisissant reboot de l’ensemble de l’univers de Supernatural. Au fur et à mesure des rebondissements c’est avec une sidération croissante que le spectateur découvre progressivement cette situation, jusqu’à l’apothéose surprise du triomphe de Metatron. La victoire in fine du Scribe de Dieu débouche sur l’aussi tonitruant que spectaculaire cliffhanger de la Chute des Anges, désormais expulsés du Paradis et devenu simples mortels. Désormais plus rien ne sera comme avant, ce qui souligne bien l’importance des Anges au sein de Supernatural, là où les Démons demeurent assez classiques, quel que soit le Roi siégeant sur le Trône d’Enfer. L’épisode sait allier cataclysme global et destinées individuelles renouvelant également les protagonistes du programme. Devenu un être humain, Castiel conserve tout apport émotionnel et moral, tout en pouvant participer à l’action sans que les auteurs aient à gérer son surplus de pouvoir par des excuses de plus en plus artificielles ou pesantes. Les auteurs se ménagent également l’avenir en voyant Metatron préserver la Grâce de Castiel. Sur le moment, l’échec inattendu de la quête de Sam peut sembler anti climatique et décevante, mais les graines d’humanité semées chez Crowley vont également modifier la donne. Mark Sheppard est une nouvelle fois génial. On peut regretter que Naomi quitte la scène prestement, son potentiel n’étant pas totalement exploité (la saison 14 saura s’en souvenir), mais Metatron et Abaddon assurent la relève en tant qu’antagonistes de haute volée. Jeremy Carver sait ne pas aller trop loin, si les Winchester brisent symboliquement le cycle de sacrifices ayant tant imprégné leur famille, renouvelée et renforcée leur fratrie demeure bien le cœur de la série. Décidément le nouveau showrunner se sera emparé de Supernatural plus qu’aucun des autres successeurs d’Eric Kripke et nous projette dans une après apparaissant aussi imprévisible que captivant. Anecdotes :
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Saison 7
1. LES LÉVIATHANS Résumé : Le pouvoir de Castiel devient sans limites après qu’il ait absorbé les âmes du Purgatoire, mais il sombre dans la folie, se prenant pour un nouveau Dieu. Les monstres primordiaux que sont les Léviathans échappent à son contrôle et le tuent de l’intérieur. Sam souffre d’hallucinations représentant Lucifer. Critique : Bobby et les Frères Winchester apparaissent en retrait avec une histoire d’artefact miraculeux hyper classique, mais l’épisode s’apprécie en tant que superbe hommage aux fabuleux personnages secondaires de la série (Cas, Lucifer, Crawley, Death). Tous ont au moins une scène croustillante et hilarante à défendre. On éprouve un coup de cœur particulier pour les délires mégalomanes de Castiel, Misha Collins sortant une nouvelle fois le grand jeu, à l’instar des autres comédiens. Les différentes interactions entre personnages sont imaginatives et judicieuses. Les hallucinations de Sam suscitent une énigmatique menace. L’épisode compose un parfait exemple du cocktail d’humour et d’horreur caractérisant Supernatural. On comprend d‘emblée que les Léviathans vont rapidement devenir de joyeux convives ! Anecdotes :
2. MARÉE NOIRE Résumé : Les Léviathans quittent le corps de Castiel et se répandent à travers le monde, en se choisissant de nouveaux Vaisseaux. Bobby, Sam (toujours plus perturbé par ses hallucinations) et Dean affrontent un Léviathan envoyé pour les tuer. Ils sont hospitalisés après une difficile victoire. Dean a une jambe cassée. Critique : Épisode fort gouleyant centré sur les Léviathans, leurs effroyables pouvoirs, leur psychologie de la panse bien garnie, leur humour à froid de l’effroi. Pour les amateurs de séries anciennes, cette infiltration de l’humanité évoquera les Envahisseurs, c’est assez amusant (d’autant que leur Leader demeure encore en arrière-plan). On retrouve également l’art de Supernatural pour la résurgence d’anciens personnages, Bobby et Jody Mills formant un duo épatant. Les hallucinations lucifériennes sont une géniale idée de scénariste, illustrant comment préserver envers et contre tout un personnage secondaire en or massif. A contrario, l’opus confirme que la saison 7 va devoir durablement se passer de Castiel (personne ne croit à une disparition définitive !), ce qui ne constitue certes pas une bonne nouvelle. Anecdotes :
3. AMOUR DE JEUNESSE Résumé : Sam, Dean et Bobby restent à l’hôpital durant quelques semaines. Durant leur séjour, ils affrontent une Katsune, un monstre se nourrissant de l’hypophyse de patients, mais aussi une ancienne relation de Sam. Les Léviathans continuent à remonter la piste les conduisant aux Frères Winchester. Critique : Les épisodes entrelardés de flashbacks sur la jeunesse des Winchester ne sont jamais ceux me passionnant le plus et celui-ci ne fait certes pas exception à la règle. Ennuyeux et lacrymal, il se voi de plus alourdi par un jeune acteur assez emprunté. Par ailleurs le monstre ne se montre guèe effrayant (des griffes) et on a l’impression d’avoir déjà vu tout dans Heart (2.17), en nettement mieux. D’ailleurs Emmanuelle Vaugier accomplissait une performance autrement marquante que celle de Jewel Staite, qui ne force guère ici son talent, même si les Gaters seront contents. Les scénaristes veulent à marche forcée créer une tension entre les Winchesters, c’est la seule justification de cette manœuvre assez lourde. C’est d’autant plus dommage que la saison 7 a déjà de la matière à traiter. Anecdotes :
4. OSIRIS Résumé : Sam et Dean affrontent le dieu païen Osiris. Celui-ci soumet ses victimes à des parodies de procès évoquant le jugement de l’âme de la mythologie égyptienne, avant de les exécuter. Capturé, Dean subit un procès où Sam devient son avocat et durant lequel il va être confronté à des esprits vengeurs liés à son passé, dont Jo. Critique : Après la visite de Jewel Staite lors de l’épisode précédent, on s’amuse de voir Osiris maintenir une ambiance Stargate. Au moins on reste à Vancouver. Les dieux païens de Supernatural, mégalomanes, décalés et sanguinaires, me font toujours rire et cela marche encore une fois ici. On apprécie l’approche mythologique, même si le scénario se centre trop sur le procès pour ne pas donner lieu à quelques poncifs de série judiciaire. La qualité d’interprétation de Faran Tahir en Osiris permet d’aisément excuser quelques faiblesses de l’intrigue, comme le énième artefact miraculeux, le marronnier absolu de la série (et ce n’est pas fini). L’épisode parvient toutefois à évoquer le thème de la culpabilité morale, différente de la juridique. On trouve pas mal de bonnes références dans les dialogues, y compris à des séries télévisées. Seul regret, Jo paraît un peu effacée, même si c’est logique puisqu’il ne s’agit ici que de son esprit désincarné. Anecdotes :
5. MA SORCIÈRE BIEN-AIMÉE Résumé : Sam et Dean sont confrontés à un couple de sorciers en crise, dont les querelles de ménage se soldent par des morts volontiers spectaculaires d’innocents. Les Winchester échouent à tuer le couple fatal et vont onc devoir s’improviser conseillers conjugaux, tout en capturant un Léviathan lancé à leurs trousses. Critique : Le scénario est un peu léger, car s’appuyant trop sur les gags visuels qu constituent les mises à mort hilarantes (mention spéciale au plante clous). On se croirait par moments dans les prologues de Six Feet Under. Revoir les anciens de Buffy contre les Vampires fait bien plaisir, mais si James Marsters crève l’écran dans un rôle lui allant comme un gant, Charisma Carpenter ne crève pas véritablement l’écran, il faut bien le dire. Le tueur envoyé par les Léviathans s’avère croustillant à souhait. L’épisode demeure plaisant de bout en bout plaisant, mais manque de réel enjeu. On pourra à cet égard préférer The Curious Case of Dean Winchester (5.07), avec son évocation de la vieillesse autour du sorcier joueur de poker et jouant des années de vie. Anecdotes :
6. COPIES CONFORMES Résumé : Deux Léviathans prennent la forme de Sam et Dean et multiplient les crimes afin que les deux frères soient poursuivis par les forces de police. Afin de se dissimuler, les Winchester doivent renoncer à l’Impala, aisément reconnaissable. Bobby torture le Léviathan prisonnier, pour trouver un moyen de le tuer. Critique : En soit l’épisode est efficace maison a vraiment trop l’impression d’avoir déjà vu ce type d’histoires, notamment autour des Changeurs de formes. Une fois dissipée la surprise bien menée de la scène initiale, le reste se révèle de ce fait assez mécanique. Cependant on se régale durant les faces à face bien gores entre Bobby (bien mis en valeur ici) et l’assassin léviathan toujours hilarant. Un festival de décapitations, cela ne se refuse pas. Le coup du savon est un peu gros comme arme fatale anti Léviathan, mais après tout, pourquoi pas. Pas contre on a déjà dû renoncer à Castiel, à l’emblématique maison de Bobby, maintenant c’est à l’Impala de prendre la tangente, cela commence à faire beaucoup. La saison 7 ne brosse certes pas le public dans le sens du poil. La séparation finale entre les frères ne convainc guère, Supernatural nous aussi déjà entonné ce couplet. Anecdotes :
7. LES MENTALISTES Résumé : Sam et Dean partent en chasse d’un spirite tuant d’autres mediums dans la ville de Lily Dale, célèbre pour sa population riche en pouvoirs psychiques. Ceci va compliquer la Chasse, mais les deux frères vont parvenir à remplir leur mission, tout en parvenant à en finir avec un cruel esprit vengeur. Critique : On retrouve les os brûles, l’énigme à élucider, le sel, le métal… Un retour aux sources de la première époque de la série, comme un goût de madeleine ma fois fort agréable, avec un scénario de plus bien troussé. On adore toujours quand Supernatural explore le folklore de l’Amérique profonde et l’on se régale avec ce portrait à la fois complice et amusé de la localité bien réelle de Lily Dale, ses voyants et autres psychiques, ses légendes locales. Les meurtres liés à des symboles du genre sont également bien trouvés (Ouja, boule de cristal…). Comme un lointain écho des X-Files, entre le Humbug et le Clyde Bruckman's Final Repose. On avouera également un vrai coup de cœur pour la rencontre féminine du jour ! La prétendue séparation entre Sam et Dan n’aura même pas tenu une semaine, mais c’était tellement anticipé que l’on ne ressent pas vraiment de déception. Anecdotes :
8. LE PHILTRE D'AMOUR Résumé : A Las Vegas, Dean a la surprise de découvrir un Sam soudainement sur le point d’épouser Becky, depuis toujours sa fan numéro 1. Emportée par sa passion, la jeune femme a fait appel à un Démon des Carrefours particulièrement retors. Mais Dean va pouvoir compter sur l’aide de Garth, un autre Chasseur. Critique : L’épisode nous offre un retour parfaitement négocié pour la pétulante et irrésistible Becky, qui est à Supernatural ce que l’Agent Harrison est aux X-Files. Emily Berkins est toujours géniale, entre humour et émotion. En fait l’épisode reprend avec succès l’excellente idée du Superstar de Buffy où Jonathan déforme pareillement le réel (jusqu’à installer un générique spécial, tout comme ici !). Outre l’humour e la situation, le dévoilement du dessous des cartes s’effectue avec habileté. Au beau milieu de ces histoires de Léviathan cela fait bien plaisir de retrouver les emblématiques Démons des Carrefours, sans même parler de l’apparition royale du Roi de l’Enfer. En plus on se demande en pointillé si les Winchester ne vont pas doucement nous occire Becky, ils ne sont pas Buffy non plus. Avec eux c’est 1000 problèmes, pour une seule et unique solution, immuable. Anecdotes :
9. LE DIABLE DU NEW JERSEY Résumé : Sam, Dean et Bobby chassent le fameux Diable du New Jersey, tout en prenant garde aux Léviathans. Ils découvrent qu’en réalité les humains se transforment en dégénérés du fait d’une nourriture trafiquée par les Léviathans. Leur chef Dick prévoit de la développer à grande échelle. Il abat également Bobby d’une balle. Critique : Évidemment les amateurs des X-Files apprécieront de retrouver une nouvelle version de ce folklore américain, même si le traitement du sujet diffère totalement. J’ai vivement apprécié l’humour gvré des junkies (grand numéro de Jensen) et les twists successifs du scénario. On part dans une traque en forêt puis on percute les Léviathans et puis on rencontre leur Boss et puis le Bob est touché... on assiste à un remarquable effet d’élargissement. Par contre Dick, assez froid, suscite moins l’enthousiasme. On comprend que les auteurs aient voulu viser les dérives du capitalisme exacerbé, mis on avouera préférer les antagonistes au combien plus extravertis et drôles, notamment les stand-ups permanents de Lucifer et Crowley. Et puis niveau Gore, les auteurs y vont à fond la bidoche, c’est la vraie régalade. On renoue d’ailleurs avec les X-Files, lors d’une mémorable autopsie que n’aurait pas renié Scully. Anecdotes :
10. AUX PORTES DE LA MORT Résumé : Plongé dans le coma, Bobby revisite les souvenirs les plus marquants et souvent douloureux de sa vie. Il retrace son propre parcours, accompagné d’un Faucheur. Après son ultime échange avec Sam et Dean, le faucheur lui laisse choisir entre une mort paisible et le retour sous la forme d’un esprit vengeur. Critique : Par le passé on avait déjà eu un épisode onirique explorant le passé et la psyché de Dean. Cette fois c’est Bobby qui s’y colle mais l’impression de redite demeure, tant les deux récits fonctionnent de manière très similaire. On avoue ne pas saisir l’intérêt profond de faire mourir un personnage ayant tant apporté à la série comme Bobby, d’autant qu’il nous semble bien loin d’être usé. Même si son interprète est plutôt bon, le Reaper manque d’originalité, on aurait préféré retrouver la charmante Tessa. On en apprend plus sur la biographie tourmentée du second père des Winchester, mais cela n’apporte pas grand-chose finalement, car n’étant pas lié à son parcours de Chasseur. Cela fait plaisir de revoir Rufus et l’épatant Jim Beaver sort le grand jeu, mais sa performance ne fait qu’exacerber l’impression de gâchis. On ne tue pas Bobby. Anecdotes :
11. LES VETÂLAS Résumé : Sam vient en aide à une famille de Chasseurs gravement menacée par des monstres, après que la jeune Krissy ait appelé à l’aide. Mais Dean demeure obnubilé par la vendetta l’opposant à Dick Roman après la mort de Bobby. Ce désaccord met les Chasseurs en péril, mais Krissy va parvenir à sauver la situation. Critique : Episode solide et classique. Les deux ogresses ne cassent pas des briques niveau pouvoir et originalités, mais elles bénéficient de bonnes réparties. Paula Lindberg s’en sort vraiment bien en garce arrogante qu’on prend plaisir à voir crever. Excellent guesting du surdoué Ian Tracey, le diabolique Adam Worth de Sanctuary, dommage qu’on ne le voit pas davantage. Par contre toute la relation entre l’adolescente et Dean plombe l’épisode, tout cela est hautement téléphoné et prévisible, à la réplique près. La jeune actrice est douée, mais le personnage manque vraiment de dimension. On peut également regretter que les spécificités des Vetâlas se voient largement gommées au profit de leurs convergences avec nos Vampires traditionnels, l’opus y perd en singularité. Anecdotes :
12. LES INCORRUPTIBLES Résumé : Alors que les Winchester affrontent Chronos, le dieu païen du Temps dans le Panthéon grec, Dean est précipité en 1944. Il a la surprise d’y découvrir qu’Eliot Ness est lui aussi un Chasseur ! Les deux s’associent, tandis que Sam fait équipe avec le Shérif Mills. Ils vont parvenir à vaincre Chronos malgré les méandres du Temps. Critique : Dans la série, retrouvez les figures des X-Files dans Supernatural, l’opus frappe fort avec Nicholas Lea, Alex Krycek en personne. On ne va pas nier que c’est rencontre ravit, même si on aurait préféré le voir jouer le tueur impitoyable, comme au bon vieux temps, et non l’allié du jour. Malheureusement le scénario ne va pas au-delà d’un pitch prometteur (lesWinchester et Ness en Chasseurs), qu’il ne sait ni exploiter, ni développer. La personnalité du véritable Ness n’est qu’effleurée, ce qui fait chavirer le scénario dans une certaine facilité. On ne ressent pas l’ambiance de l’époque car l’on s’en tient aux décors et costumes, contrairement au Travelers des X-Files, autrement plus ambitieux et abouti. Les dialogues s’enrichissent de bonnes vannes référencées sur le voyage temporel et un dieu païen plus complexe qu’à l’ordinaire, mais le manque d’ambition de l’ensemble déçoit. Anecdotes :
13. LES AMAZONES
Résumé : Sam et Dean enquêtent sur une série de meurtres mystiques, qui s’avèrent être l’œuvre d’Amazones dégénérées. L’une d’entre elle séduit Dean et de leur union naît une fille, Lydia, gagnant rapidement en âge et dont la mission est de tuer son père. Sam va devoir agir pour sauver son frère, incapable d’affronter son enfant. Critique : On apprécie l’idée d’une fille de Dean caractérisée par la démence homicide, on se situe bien loin du Dixième Docteur et sa blonde enfant. La voir abattue à bout portant, par un Sam peu troublé d’occire sa propre nièce nous vaut un moment purement Supernatural. Winchester forever. L’adaptation de la légende des Amazones à l’univers de la série se montre très astucieuse, décidément mythologie et folklore représentent d’inépuisables filon pour la série. Comme souvent, pour notre plus grand bonheur, les auteurs y vont plein pot dans la vanne référencée (Wonder Woman, bien entendu, mais aussi la cheftaine au look de Xéna) et le bon Gore qui tache copieux. Mutilons mes bons, mutilons. Le pinacle demeure l’un des meilleurs guestings de toute la série, avec Harry Groener, le Maire de Sunnydale en personne, en irrésistible substitut de Bobby. La référence aux clones de Sam et Dean tombe à point nommé pour maintenir les Léviathans dans la partie, alors que la saison ne se précipite pas pour se centrer sur eux. Anecdotes :
14. LA MÉNAGERIE ENCHANTÉE Résumé : Dans une petite ville du Kansas, les peurs enfantines prennent vie. Sam et Dean découvrent que les victimes sont en fait des parents négligeant leurs enfants. Un sorcier, employé dans un magasin de jouets, se prend pour un justicier, mais l’enquête va être compliquée par la phobie des clowns dont souffre Sam. Critique : Encore une fois on a un excellent cocktail humour/gore (très bon la corne de la licorne), mais on en a eu déjà pas mal à ce point de la saison et on aimerait un épisode qui fasse vraiment peur, maintenant. On crève pas mal tout de même, merci. On rigole beaucoup, notamment avec les fameux clowns de Sam, très en mode Joker. Les artistes de la série sont en grande forme. L’idée du scénario n’est pas très originale mais reste efficacement mise en place, avec un suspense bien amené sur la personnalité du coupable. Légère nostalgie, cela aurait bien pu être un coup du Trickster. Les auteurs s’amusent et nous amusent, mais on apprécierait que la saison 7 passe un cran au-dessus, par exemple à la faveur d’un retour en force des Léviathans, pour l’instant de Grands Méchants assez discrets, malgré de tonitruants débuts. Anecdotes :
Résumé : Les Frères Winchester reviennent dans une petite ville où ils ont jadis vaincu un démon tueur de femmes. Les meurtres ont repris, ce qui laisse à penser que la créature est de retour. Sam a de nouvelles visions de Lucifer et à s’allier avec lui pour résoudre l’affaire. Un choix lourd de conséquences. Critique : Excellente idée que celle développée dans cet épisode reprenant la figure hyperclassique de la possession démoniaque (soit les racines mêmes de Supernatural), mais sous un angle agréablement novateur et surprenant. Personnellement je n’ai rien vu venir, le scénario ménage vraiment bien ses effets. On apprécie de retrouver cette fois un épisode vraiment intense et effrayant, où l’humour reste à la marge, alternant avec le ton plutôt rigolard de la saison. La proximité avec le ton MillenniuM cher à Thomas J. Wright apporte une vraie valeur ajoutée. Cela valait le coup d’attendre, Mark Pellegrino nous régale d’un derechef superbe Lucifer, son numéro à la Randall and Hopkirk (Deceased) est totalement irrésistible. On peut d’ores et déjà affirmer ce qui se confirme à l’issue actuelle de la saison 13 : Lucifer est et restera le meilleur antagoniste de la série. Anecdotes :
16. UN PARFUM D'ANTAN Résumé : Une ballerine danse jusqu’à en mourir du fait de chaussons ensorcelés. A cette occasion, Sam et Dean découvrent l’existence d’un trafic d’objets maudits. Ils remontent la filière mais doivent aussi faire face aux Léviathans, qui leur ont tendu un piège. Critique : L’épisode n’est certes pas ennuyeux mais il synthétise les limites de la saison. On y retrouve cet humour gore ou distancié (Black Swan version Supernatural), devenu le moteur quasi unique de lmla série, de manière d’autant plus évidente que le scénario apparaît vraiment minimaliste. La suite de petits sketchs drolatiques autour des artefacts maudits (genre The Lost Room vu depuis le côté obscur) reste divertitissante mais ne constitue pas une histoire. De même pour le duo de Léviathans, l’accumulation de gags (le plus souvent réussis) tient lieu de récit. Parallèlement on ne sait toujours rien du grand plan dont on rabat sans cesse les oreilles. Lucifer se voit hélas mis de côté. On procède encore une fois par évocation elliptique, au lieu de bâtir véritablement un récit. Anecdotes :
17. LA MÉMOIRE DANS LA PEAU Résumé : Du fait de ses hallucinations, Sam est hospitalisé dans un établissement psychiatrique. Un Chasseur conseille à Dean de faire appel à un guérisseur nommé Emmanuel. Dean a la grande surprise de découvrir qu’Emmanuel n’est nul autre que Castiel. Celui-ci a tout oublié de son passé d’Ange. Critique : Ah, on parvient au dernier tiers de la saison 7 et celle-ci se décide enfin à entrer dans le dur. L’épisode apparaît remarquablement dense, avec un scénario particulièrement riche en suspense et rebondissements. On renoue avec les meilleures heures de Supernatural, ainsi qu’avec son cocktail idéalement dosé d’action, d’humour et d’horreur. Cette impression est renforcée avec diverses retrouvailles marquantes (démons, esprits, Castiel, l’increvable Meg), j’ai beaucoup aimé qu’à côté de l’intrigue principale, les auteurs arrivent en plus à installer une Chasse convaincante. Le scénario optimise décidément chaque minute. L’arc Lucifer arrive peut-être à son terme dans cette saison, mais Pellegrino assure un ultime spectacle. On aurait apprécié une scène entre lui et un Misha Collins toujours grandiose, mais bon, tant pis. C’est tout de même bien cruel de nous retirer Castiel dès son retour (j’avoue que le revoir en trench coat m’a ému), mais nous savons bien que ce n’est qu’un au revoir. Anecdotes :
18. LE SHOJO Résumé : Garth demande à Sam et Dean de l’aider sur une affaire où des adolescents se font assassiner par une mystérieuse entité. Les Chasseurs découvrent qu’un Shojo est à l’œuvre pour exercer une vengeance pot mortem. Le fantôme de Bobby se manifeste brièvement lié à sa fiasque de Whisky, conservée par Dean. Critique : Cet opus se montre décevant, n’ayant d’autre mérite qu’annoncer le retour du Bob (cette saison est peuplée d’allers et retours) et de nous présenter un monstre japonais. C’est toujours agréable de découvrir d’autres folklores et les effets à la The Grudge sont plutôt bien vus (plus référencé que Supernatural c’est impossible). Par contre l’histoire est ultra prévisible et d’un tempo vraiment lent. Le retour de Garth le Chasseur crispant mais rigolo ne s’imposait pas. L’interprète est doué mais le personnage reste anodin. Surtout l’intrigue gâche sa grande idée, un monstre visible que si l’on est ivre. Cela demeure un à-côté, alors qu’il aurait fallu tout structurer là-dessus. Pas grand-chose à se mettre sous la dent et on a envie que le combat final débute contre ces Léviathans qui sont partout mais que l’on ne voit jamais. Anecdotes :
19. LE MANOIR DE VAN NESS Résumé : En répondant à l’appel à l’aide d’Annie, une Chasseuse amie, Sam et Dean se voient confrontés à un puissant fantôme ayant asservi d’autres esprits. Le fantôme de Bobby va parvenir à les aider, mais il va lui-même rapidement se trouver en grand danger. Critique : L’épisode nous propose une très astucieuse histoire de maison hantée, sachant allier tous les meilleurs ingrédients du genre à une véritable originalité apporté par la découverte de l’autre côté du miroir. Outre le plaisir de retrouver Bobby tel qu’en lui-même et remontant sur le ring, le procédé nous vaut une découverte captivante et imaginative du monde des fantômes, ses codes, ses étrangetés, ses interactions avec le nôtre. Cela demeure également parfaitement cohérent avec ce que Supernatural nous a raconté jusqu’ici sur le sujet. L’ambrine est angoissante à souhait, grâce à la mise en scène et à l’imposant décor du manoir. Joli casting avec Jamie Luner, fonctionnant parfaitement avec Jim Beaver. Annie est épatante, difficile de ne pas songer à la regrettée Ellen Harvelle. Anecdotes :
20. SOLEIL VERT Résumé : Afin de mener ses plans à bien, Dick Roman fait appel à Charlie, informaticienne surdouée et geek passionnée. Elle découvre la vérité sur les Léviathans et tente de les contrecarrer. Elle va recevoir l’aide de Sam et Dean, mais aussi du fantôme de Bobby. Celui-ci se montre toujours plus enclin à la violence. Critique : D’habitude les histoires Cyber hyper balisées, génies de l’informatique et tout le toutim, ne me passionnent pas. D’ailleurs, dans le déroulement des évènements, celle-ci ne s’extraie guère du lot. Mais les auteurs ont l’excellente idée de centrer le récit sur la personnalité de Charlie, hackeuse pétillante et pleine de vie, et Geekette passionnée de SF et Fantastique. En réaliteé Soleil Vert devient vite le portait de cette jeune fille ayant passé sa vie dans des univers imaginaires de tous genres, de Wonder Woman à Star Wars, en passant par Indiana Jones, qui s’est choisie Hermione Granger comme guide de vie et qui se retrouve soudainement au seuil de la Grande Aventure. La charmante et talentueuse Felicia Day (Vi chez Buffy et l’une des reines du Geekland) apporte une étonnante véracité à sa craquante héroïne, nous sommes conquis. D’autant qu’elle nous quitte en accomplissant à la perfection le salut vulcain ! Par ailleurs la réalisation se montre hyper inventive et nerveuse, et l’accumulation des références (à commencer par Soylent Green) n’alourdit en rien des dialogues sonnant toujours justes. Débute l’attente impatiente du retour de Charlie dans Supernatural. Anecdotes :
21. LA PAROLE DE DIEU Résumé : La foudre divine éclaircit l’esprit de Castiel et éveille un nouveau prophète, Kevin. Tous se réunissent et parviennent à lire la tablette dérobée à DicK. Ecrite par Métatron, le Scribe de Dieu, elle explique comme tuer les Léviathans. Léviathans, mais aussi Anges et Démons, vont tout tenter pour la récupérer. Critique : A l’instar des X-Files, Supernatural nous fait le coup de la Tablette des Origines, mais pas de blabla mystique ici. On a une recette envoyée par Dieu pour équarrir les Léviathans. Clair et net, on est dans SPN. Après des débuts assez fracassants, les évènements se succèdent de manière efficace mais très prévisible. l’épisode demeure néanmoins appréciable car il complète le panorama de l’univers de la série en ce début du crépuscule de la saison. Cela concerne Meg mais surtout les Anges, absents depuis le massacre initial. L’ensemble résulte étonnamment poignant et tragique. On regrette cependant que Supernatural cède au piège de la perpétuation par la surenchère, en rendant les Anges impuissants face aux Léviathans. Misha se montre une nouvelle fois inouï dans cette nouvelle version de son inépuisable personnage, mais voir Castiel ainsi diminué reste frustrant. On espère son complet retour pour le final. Anecdotes :
22. L'ARME FATALE Résumé : Pour tuer Dick, Sam et Dean doivent mélanger le sang de Castiel de Crowlet et du Vampire Alpha, tandis que la substance des léviathans commence à abêtir l’humanité. Le Vampire Alpha capture les Winchester, mis accepte de coopérer quand il ‘aperçoit que Dick l’a trahi. Obsédé par sa haine envers Dick, Bobby est sur le point de devenir un esprit vengeur. Critique : Le coup du mélange des trois sangs permettant l’entrée en scène de tous les joueurs est un peu trop tiré à la ligne, mais il fonctionne néanmoins. Le piège tendu par le Vampire Alpha se voit venir à des kilomètres, mais lui-même réalise une fort belle prestation, en troisième force. Le comédien est toujours épatant et l’Alpha reste bien le Vampire le plus intéressant (et durable) de la série. Et puis lancer «A la saison prochaine !» aux Winchester est assez classe. Cela fait plaisir de retrouver ce bon Crawley et ses plans tordus. Le renard a attendu toute la saison en comptant les points. Son entrée en lice promet pour la conclusion. Sans être exceptionnel, l’épisode demeure agréablement intense et remplit son office en introduisant efficacement le final de saison. Anecdotes :
23. L'ASSAUT FINAL Résumé : Crowley trahit l’accord passé avec les Léviathans et rejoint l’alliance réunie par les Frères Winchester, qui parviennent ainsi à assembler les divers éléments nécessaires pour tuer Dick Roman. L’assaut est lancé avec succès, mais Dean et Castiel sont projetés dans le Purgatoire. Critique : Pour simple que soit le plan des Winchester, l’épisode final parvient à le narrer de manière épique, tout en concluant les différents récits de la saison. L’ensemble tient parfaitement la route, même si ne pouvant évidemment pas rivaliser avec l’Apocalypse ou le mano a mano avec Azazel, lors des saisons précédentes. Tous les personnages répondent à l’appel et sont utilisés à leur meilleur, même si jusqu’au bout je n’aurai pas accroché à Dick et à ses costards. Son manque de panache aura été rédhibitoire. Ceci-dit la scène du conseil des Léviathans est croustillante à souhait. A côté de l’intrigue principale, on trouve plusieurs moments purement Supernatural (l’adieu à Bobby, les retrouvailles avec L’Impala), ils toucheront les fans au cœur. Le cliffhanger de rigueur est très réussi, Sam a du pain sur la planche ! Ainsi s’achève cette saison, certes moins marquante que les précédentes, mais qui aura le plus souvent su maintenir l’intérêt du spectateur. Anecdotes :
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Saison 9
1. BIENVENUE SUR TERRE Résumé : Devenus humains, les Anges cherchent à se venger de Castiel. Sam est mourant, suite aux événements précédents et rencontre Bobby en esprit, puis la Mort elle-même. Dean conclue un accord avec l’Ange Ezéquiel : celui-ci va secrètement s’installer dans Sam pour le guérir progressivement, tandis que lui-même se remettra de la Chute. Critique : A l'inverse de la saison passée, qui instaurait un hiatus de plusieurs mois, la présente opte pour la continuité immédiate de l'action. Il en découle un épisode essentiellement dédié à régler les affaires laissées pendantes : la destinée des Anges tombés du ciel et devenus humains, mais aussi Sam se trouvant aux portes de la mort suite au processus du sortilège, cessé in extremis. L'abord de ces deux questions va s'avérer prenant, mais aussi imparfait. La découverte du sort des Anges s’effectue en grande partie via Castiel, ce qui autorise autant d'humour que d'émotion lorsqu’il est confronté aux contraintes d'une vie quotidienne sans pouvoirs. Misha Collins nous régale d'une nouvelle grande composition, mais avec l'ami des Winchester nous sommes en terrain connu, qui plus est particulier, puisqu'il constitue sans doute l'Ange ayant la plus grande expérience de la vie sur Terre. Pour les autres, il reste frustrant de ne percevoir les conséquences de la Chute qu'essentiellement à travers leur ressentiment envers Castiel. Le voyage intérieur de Sam compose sans doute la partie la plus forte de l'opus. Le choix astucieux de Dean figurant son penchant le plus combatif et s'opposant à celui prêt à partir, représenté par Bobby, nous vaut une narration proche d'une transe shamanique, Le voyage est couronné par la rencontre avec la Mort elle-même, personnage toujours aussi succulent. On apprécie que Bobby soit représenté moins en capitulard qu'animé par son réalisme coutumier et que l'épisode ait su aller aussi loin que possible pour rendre envisageable un décès d'un Sam purifié et en paix après l'ordalie des épreuves successives. Évidemment Dean s'acharne au contraire à le sauver (difficile de ne pas songer à Kim face à Jack en fin de Jour 7 dans 24h Chrono). Le recours à l'Ange se montre astucieux, mais nous ramène aussi à une certaine routine du drama entre frères, à base de secrets et de mensonges, alors que la conclusion de la saison 8 avait semblé s'en extraire. Anecdotes :
2. QUE LE DIABLE L'EMPORTE Résumé : Abaddon tend un piège aux Winchester mais est repoussé par Ezéquiel, toujours à l’insu de Sam. Sam et Dean emmènent Crowley au Bunker, afin qu’il révèle l’emplacement des Démons sur Terre. Malgré l’annonce que sa mère est toujours vivante, Kevin demeure au Bunker, pour chercher un moyen de contrer le sortilège de Metatron. Critique : L'épisode forme un véritable diptyque avec le pilote de saison, achevant de dresser un état des lieux global. Après les Anges, on en vient aux Démons et la situation continue à s'emberlificoter puisque, après le Paradis, voici qu'un conflit s'annonce aux Enfers. L'increvable Abaddon est en effet de retour et de manière particulièrement déchaînée, sensuelle et cruelle. L'abattage d'Alaina Huffman est toujours incroyable, d'autant que la flamboyante actrice a visiblement décidé d'y aller à fond. Elle peut d'autant plus se le permettre que positionner Abaddon en mal absolu permet d'enrichir le conflit avec Crowley au-delà d'une simple rivalité d'ambitions. En effet, certes relative, la partielle humanisation de Crowley porte ses fruits et le Roi des Enfers suscite une certaine émotion dans son désir d'être aimé. Un beau duel s'annonce et il sera intéressant de constater si les nouveaux sentiments de Crowley s’avéreront une force ou une faiblesse. Les péripéties permettent également d'éclairer la position de Kevin, même si le suspense autour de la survie de sa mère est en bois, le personnage étant beaucoup trop populaire pour disparaître aussi subrepticement. L'apport d'Ezéquiel à Sam est également démontré, même si la situation demeure pour le moins ambiguë. Dean a toute l'attention de la très sensuelle Abaddon, ce qui ne surprendra guère. On regrettera toutefois le manque d’épaisseur des jeunes Chasseurs, même si le côté Tueuse de Vampires à la Buffy de Tracy est assez amusant. D'autant qu'avec les pseudonymes d'Avengers revêtus par Sam & Dean, l'opus finit paR prendre une saveur à la Joss Whedon. Au total la saison se voit lancée de manière prometteuse, d'autant que, si Metatron reste absent, le Scribe de Dieu doit certainement ourdir de nouvelles fourberies. Anecdotes :
3. HUMAIN, TROP HUMAIN Résumé : L’Ange Barthélémy a recours à des prédicateurs pour trouver des humains acceptant de servir de Vaisseaux aux Anges. Il a également recours à une Faucheuse, afin qu’elle tende un piège à Castiel et l’assassine. Ezéquiel la tue et ressuscite Castiel, mais il refuse que celui-ci reste auprès des Winschester, ne voulant pas attirer la colère des Anges. Critique : Au-delà des péripéties du jour, Humain, trop humain, demeure avant tout un épisode centré sur Castiel. On ne peut que saluer l’audace de l’entreprise consistant à laisser une aussi grande place à un austère apprentissage du quotidien, au sein d’une série de trépidantes aventures fantastiques. En effet, les nombreuses scènes voyant Castiel apprendre péniblement à se conformer aux dures et prosaïques réalités de la condition humaine se montrent bouleversantes grâce à l’immense talent de Misha Collins. Tout au long des multiples et variées vicissitudes vécues par l’Ange du Jeudi, il reste toujours aussi magique de découvrir un grand comédien rencontrer éternellement le rôle de sa vie. L’épisode va beaucoup plus loin dans la minutie et le détail de cette pénible renaissance que ce que Supernatural nous avait narré à propos d’Anna mais conserve pareillement la jouissance sexuelle comme viatique, comme l’Espérance à pu l’être au sein de la Boite de Pandore. Castiel franchit le Rubicon, une nouvelle audace pour des auteurs achevant par ailleurs de rendre cet épisode détestable pour les amateurs de Destiel. En effet l’ultime cruauté du reniement de l’Ange par Dean accordant la priorité à Sam apporte une coda achevant de manière cinglante le calvaire vécu par l’Ange. Le reste de l’épisode apparaît toutefois plus inégal. Ezéquiel autorise de véritables twists, positifs ou négatifs, mais l’imposture organisée de concert avec Dean apparaît de plus en plus improbable au fur et à mesure qu’elle se prolonge. Malgré la plaisante satire des prêcheurs télévisuels, Barthélémy manque de dimension et ressemble trop à un doublon de Dick Roman, il ne fera pas oublier Naomi. Alors que Supernatural a su structurer son univers (contrairement à une série comme Charmed), les Faucheurs rebelles demeurent dans un flou trop pratique (comment réagit la Mort ?). Anecdotes :
4. LA CLÉ D'OZ Résumé : Héroïne du Magicien d’Oz et Chasseuse de Démons, Dorothy parvient à capturer la Méchante Sorcière de l’Ouest en 1935. Elle l’enferme au Bunker en se sacrifiant pour sceller sa prison. Les deux femmes sont toutefois accidentellement libérées quand Charlie intervient pour remettre à jour l’informatique des Winchester. Après avoir définitivement vaincu la Sorcière, Dorothée et Charlie partent ensemble à Oz. Critique : Le premier ressenti que laisse l’opus est un authentique saisissement devant l’audace des auteurs. Auparavant Supernatural avait déjà annexé à son univers des pans entières d’éléments culturels exogènes, et pas des moindres : mythologies et folklore, voire la Bible elle-même, à chaque fois après un processus d’adaptation. Ici on se situe au contraire dans le même horizon, la culture populaire américaine moderne dans son approche du Fantastique et dans une acception considérablement plus littérale. Toutes proportions gardées, pour la Science-fiction ce serait assez comme si les protagonistes de Stargate SG-1, autre série empruntant largement aux mythologies, franchissaient la Porte des Etoiles pour se retrouver sur Gallifrey, Trantor ou Arrakis : la sidération est totale. Heureusement le processus se voit mené avec soin, l’épisode développant tout un continuum afin de bâtir un pont entre l’œuvre de L. Frank Baum et la série, dont tous les éléments relatifs au littéraire se voient ici mobilisés : Hommes de Lettres (l’écrivain en devient un, bien entendu), romans métas de Chuck, Métatron, Charlie etc. Ceci permet de doter le récit d’un corpus apportant un habile alibi supplémentaire à l’entreprise, au-delà de son aspect distrayant, Celui-ci répond néanmoins à l’appel, on s’amuse beaucoup devant les péripéties du jour, auxquelles la Charlie de Félicia Day apporte son allant et son naturel coutumiers. Outre le plaisir pas si fréquent dans Supernatural de découvrir un opus centré sur des femmes, an apprécie divers à-côtés du récit, comme l’ordinateur préhistorique (les épisodes Charlie raviront toujours les geeks), l’incontournable mais jouissive, rencontre entre la Méchante Sorcière et Crowley, la même saveur dystopique se retrouvant au pays d’Oz qu’au Paradis ou encore l’adorable romance entre Charlie et Dorothy. On se régale, tout en passant outre l’absence bien pratique de Kevin, ou sur l’inventaire décidément inépuisable du Bunker, (encore un peu et on sera dans Warehouse 13). Un épisode iconoclaste et virtuose, où la série semble s’exclamer : « bienvenue au club, Dorothée ! ». Anecdotes :
5. UN APRÈS-MIDI DE CHIEN Résumé : Un chaman utilise ses pouvoirs animaliers afin de s’emparer de l’énergie vitale de ses victimes. Grâce à un sortilège, Dean peut communiquer avec le Colonel, chien de l’une des victimes ayant assisté à l’assassinat, mais il acquiert aussi des réflexes canins. Souffrant d’un cancer, le chaman va tenter de dévorer Sam, pour s’emparer de son pouvoir de guérison. Critique : Loin des soubresauts d’un univers de plus en plus déglingué en l’absence de son Créateur, Un après -midi de chien constitue le premier pur stand-alone de la saison. On peut déjà être cetain qu’il en demeurera largement l’un des plus drôles. Les auteurs ont en effet clairement décidé de laisser libre cours la vis comica de Jensen Ackles, dont on ne dira jamais assez à quel point il excelle sur le registre de l’humour. Même si Jared apporte également appréciable contribution, cet opus longtemps en forme de comédie animalière assume pleinement sa nature de pur récital pour Jensen. On rit beaucoup, que cela soit quand Dean est très Dean, ou quand il prend des tics de chien (la Méthode revue et corrigée). On reconnaîtra également au scénario d’élargir son propos à la cause animale, jusqu’à interroger le rapport entre l’homme et ses animaux de compagnie. On apprécie notamment de découvrir des Vegans sympathiques et positifs dans une série nous parlant autant de l’Amérique que Supernatural. Et on éprouve bien entendu un vrai coup de cœur pour le vaillant Colonel. L’opus compose un bel exemple de l’insertion habile de thèmes sociétaux au sein d’une série d’aventures, sans ou impacter l’action ou sombrer dans le déclamatoire. Comme quoi cela demeure possible, sur The CW aussi bien que sur la BBC. Le récit souffre néanmoins d’un peu d‘épaisseur pour tenir complètement la distance. On rsent l’impression que l’intrigue n’est parfois là que pour permettre une respiration entre deux performances de Jensen. Le Shaman résulte également à contre-temps, car donnant lieu à des scènes totalement sinistres, en rupture avec la bonne humeur jusque-là installée. Si l’horreur est toujours chez elle dans Supernatural, on goûte également une unité de ton quand on s’essaie à un épisode quasi décalé. L’approche du Shamanisme, ici dépeint avec une palette particulièrement sombre, mériterait une seconde opportunité. Anecdotes :
6. LES MAINS DE LA MISÉRICORDE Résumé : Dean et Castiel (désormais employé par une épicerie) enquêtent sur de mystérieux cas de combustion spontanée. Castiel reconnaît l’œuvre d’un Rit Zien, Ange abrégeant les souffrances de ses frères blessés et incurables. Crowley aide Kevin à traduire la tablette, après qu’il lui ait été permis de communiquer avec Abaddon, dont l’influence s’étend en Enfer. Mais le sortilège de Metatron s’avère irréversible. Critique : L’épisode a la bonne idée de décrire en parallèle l’évolution concomitante de Crowley et Castiel vers l’Humanité, d’où un joli effet d’optique. Les excellents comédiens que sont encore et toujours acteur Misha Collins et Mark Sheppard s’emparent avec une visible gourmandise de ce nouveau répertoire et en tirent le meilleur parti. Pour autant, aussi intéressante qu’apparaisse cette double approche psychologique, il reste dommage qu’elle s’effectue au détriment du développement de l’action principale de la saison. En effet si l’on comprend que, concernant Castiel, on passe à une étape désormais plus apaisée et résignée que lors du trauma de Humain, trop humain, on ressent malgré tout un doublon partiel. L’impression de surplace se ressent d’autant plus fortement que, si l’intrigue du jour ne manque pas d’originalité, elle ne demeure que partiellement connectée aux intrigues de Métatron. Le récit s’en sort mieux avec Crowley. Le cheminement intérieur de Castiel a en réalité débuté voici bien longtemps, tandis que la nouveauté reste encore ici de mise pour le Roi de l’Enfer. En tant que personnage, Crowley reçoit un précieux appui de la part de la belle et au combien diabolique Abaddon. En effet cette dernière lui sert habilement de point de repère mesurant ce qui le sépare désormais du mal absolu, tandis que leur rivalité éclatant au grand jour permet de connecter l’opus au récit principal de la période. Il n’en reste pas moins vrai qu’il devient frustrant de voir Crowley en permanence rivé à sa chaise ! Séparés et placés presque en arrière-plan, les frères Winchester se mettent une nouvelle fois au service des personnages secondaires, comme pour Charlie lors du récent La Clé d'Oz, ce qui pourrait devenir négatif à terme. Au total l’épisode n’est pas déplaisant, mais le fil rouge de la saison a besoin de progresser. Anecdotes :
Résumé : Dean revient dans une école où il a jadis connu la jeune Robin, avant de la quitter sans explication quand John est venu le reprendre à ses côtés. Le directeur de l’école a appelé Dean à l’aide, suite à un meurtre survenu dans l’établissement. Un élève est protégé par l’esprit de sa mère défunte, mais celle-ci a progressivement sombré dans la folie. Critique : Outre le fait que les récits de jeunesse des frères Winchester ne représentent pas la famille d'épisodes nous passionnant le plus, Mauvaise Graine souffre d'un mauvais timing. Cette parenthèse survient en effet au moment où l'on ressent que l'intrigue principale de la saison nécessiterait une relance, dont il constitue l'antithèse absolue. Par ailleurs, si le portrait d'une école pour jeunes délinquants reste assez justement croqué, l'intrigue du jour semble malgré tout anecdotique. Le thème de l'esprit vengeur est un des plus vieux marronniers de Supernatural et ce n'est pas le twist modéré de la mère se substituant à l'adolescent qui contrecarrera une solide impression de déjà-vu. Développée entre des flash-backs guère imaginatifs, la romance entre Dean et Robin ne sort pas non plus des sentiers battus. L'épisode vaut néanmoins par son évocation de l'amour farouche porté par Dean à John, malgré toutes les erreurs de ce dernier, toujours obnubilé par sa croisade. De ce point de vue il est en résonance avec l'épisode 300 récemment diffusé, où ce sentiment se situait au cœur du récit. Il reste ainsi particulièrement évocateur de voir Dean abandonner son premier amour et une étape en définitive heureuse de sa vie, dès que résonne l'appel du clan. Cela ne sera d'ailleurs pas sans conséquence, Dean apparaissant nettement plus cynique dans son rapport avec les femmes lors de l'épisode suivant dans sa chronologie personnelle (L'Esprit vengeur, 4-13). L'opus bénéficie d'un jeune acteur très convaincant dans le rôle du jeune Dean, mais souffre de l'absence persistante de Jeffrey Dean Morgan, qui le fait tourner partiellement à vide. Anecdotes :
8. VŒU DE CHASTETÉ Résumé : Le Shérif Jody Mills demande aux Winchester d’intervenir à propos de mystérieuses disparitions. Sam et Dean découvrent que les victimes appartiennent toutes à un groupe de chasteté, au sein d’une église. Ils vont s’y intégrer afin de mener leur enquête et Dean découvre que le groupe est dirigé par l’une de ses stars du porno préférées, qui a décidé de prendre un nouveau départ ! La déesse païenne Vesta est en fait à l’œuvre. Critique : Outre l'ouverture en soi intéressante sur la pratique très américaine formée par les groupes de chasteté, l'épisode vaut largement vaut sa dimension humoristique. En effet placer Dean au sein d'un groupe de pures jeunes femmes permet de dérouler tout un comique plus volontiers gaulois que yankee, pour le coup. Certes tout ceci n'est guère original concernant Dean, mais cela tombe à pic pour souligner le chemin parcouru avec le jeune homme encore timide remémoré lors de l'opus précédent. Si l'on a connu des épisodes humoristiques davantage relevés au cours de Supernatural, celui-ci demeure néanmoins efficace grâce à des dialoguistes déchaînés, au contrepoint aussi décalé qu'hilarant de la pruderie de Sam, et bien entendu à l’inextinguible énergie de Jensen Ackles particulièrement à son affaire. Cet épisode passablement grivois (les scènes de sexe demeurent en soi assez rare au sein de la série) présente l'habileté de valoir aussi par ses femmes. Avec Vestale, Lindy Booth nous régale d'une Déesse païenne estampillée Supernatural, dans la meilleure tradition du genre. Le Jody effectue un retour appécié, enrichissant l'approche religieuse du récit et assurant l'essentiel du boulot avec Sam, tandis que Dean s'en va baguenauder dans les champs. On apprécie que ce soit elle qui finisse par occire la Déesse. L'irrésistible Jody confirme tout le potentiel lui permettant d'être encore en saison 14 l'indéfectible alliée et amie des Winchester, là où tant d'autres personnages secondaires sont tombés au champ d'honneur. Voici une shérif que des morts vivants n’impressionneraient guère. L'intervention ambivalente d'Ezékiel permet également d'enfin annoncer du nouveau pour le fil rouge de la saison. Anecdotes :
9. LA SAINTE MÉLODIE Résumé : Un conflit éclate entre la faction angélique dirigée par Barthélémy et celle de l’anarchiste Malachi. Celui-ci torture Castiel pour en apprendre plus sur Metatron. Castiel s’échappe après avoir volé la Grâce du lieutenant de Malchi, ce qui lui fait partiellement retrouver ses pouvoirs. Metatron s’associe avec Ezékiel qui s’avère être en réalité Gadreel, jadis gardien du Jardin d’Eden dupé par Lucifer. Gadreel tue Kevin et s’empare des deux tablettes. Critique : Holy Terror ne constitue pas seulement un final de mi-saison enthousiasment et au combien dynamique, déboulant tel une avalanche sur le tonitruant cliffhanger de rigueur. Il vient en fit apporter ce que nécessitait une saison 9 semblant s’éparpiller lors d’opus épars, parfois secondaires. Les auteurs réinstallent le fil rouge de la saison au cœur des débats, avec un éclat particulier. Jusque-là essentiellement en arrière fond, la déflagration du paradis bondit au premier plan, confirmant toute la cruauté pouvant animer ces singulières entités que forment les Anges de Supernatural. L’horreur suscitée par le conflit sait varier ses effets, se montrant aussi bien globale (la massacre des Anges) qu’individuelle, avec le drame absolu signifié par la mort du si attachant Kevin Tran. Les auteurs s’entendent à rendre l’avènement le plus douloureux possible pour le spectateur, en lui refusant le réconfort d’une éventuelle action d’éclat menée par le Prophète. Le récit sait également s’enrichir de toute une acception mystique, entre Livres de Malachie et d’Enoch (avec Gadreel, Gadriel). Les assistants en écriture ont bien travaillé ! Le maelstrom emporte également les destinées, occasionnant deux grands retours. Celui d’un Métatron toujours aussi savoureux et pourri jusqu’à la moelle des os (un pur régal), mais aussi et surtout celui de Castiel, renouant enfin, même partiellement, avec sa nature angélique. Le cliffhanger semble un tantinet moins fort concernant Sam, qui, naguère, fut aussi le Vaisseau de Lucifer, mais l’impact émotionnel perdure. Dean semble aux abois, mais l’on sait qu’il devient alors plus dangereux que jamais. Décidément, Holly Terror reste jusqu’au bout un épisode largement imprévisible, une denrée devenue rare dans cette déjà neuvième saison de Supernatural. Anecdotes :
Résumé : Gadreel continue à assassiner des opposants à Metatron, mais Sam parvient à l’expulser, avec l’aide de Crowley. La santé de Sam s’est suffisamment restaurée pour qu’il puisse être guéri par Castiel. Dean entreprend de retrouver et détruire Gadreel. La rivalité d’influence se poursuit entre Abaddon et Crowley au sein de l’Enfer. Critique : Dans la droite suite de l’opus précédent, union sacrée continue à décrire avec élan le vaste tumulte s’étant emparé des différents Plans de la Création, version Supernatural. Initialement centrée sur le conflit angélique, cette deuxième partie du double épisode de mi saison a la bonne idée d’élargir le panorama sur le duel entre Abaddon et Crowley pour la domination des Enfers, ce qui accroît encore le souffle du récit. Néanmoins, au-delà des moultes péripéties ce sont bien les portraits des personnages qui nous séduisent. On apprécie ainsi que l’exécuteur Gadreel, impeccablement interprété par Tahmoh Penikett, trouve ici un authentique second souffle, les auteurs sachant lui trouver une nouvelle utilité au-delà de la possession de Sam, désormais révolue. Le duo formé avec son maître Métatron fonctionne fort bien, difficile de ne pas songer au binôme génie du mal / tueur invincible ayant tant apporté aux films de James Bond. Enfin libéré de sa chaise, Crowley débute une lutte de pouvoir brillamment exploitée par les auteurs en confrontation entre deux personnalités que tout oppose, la flamboyante Abaddon adepte de l’action directe et notre madré Roi des Enfers, nettement plus politique et diplomate une araignée tissant patiemment sa toile. On s’amuse beaucoup, d’autant que l’alliance forgée avec les Winchester constitue un coup de maître. San que cela épuise sa verve maléfique ni ses savoureuses réparties, le Roi de l’Enfer relativement humanisé débute ici sa convergence avec Sam & Dean. Cette complicité croissante n’est sans pas sans savoureusement évoquer celle de Spike envers le Scooby Gang et va permettre à Mark Sheppard d’apporter une dimension supplémentaire à son talent. Dans cet épisode sachant susciter l’émotion (le bûcher funéraire des Chasseurs attribué à Kevin, Castiel retrouvant son trench coat…), on regrettera simplement que Sam et Dean nous rejouent une énième fois la grande scène d’une séparation fatalement éphémère. Même parfaitement exécutée cette manœuvre sent le réchauffé, comme si la fratrie ne se situait désormais plus au cœur des événements. Anecdotes :
11. LA PREMIÈRE LAME Résumé : Dean et Crowley s’associent pour retrouver la Première Lame, cette épée mythique étant la seule arme pouvant détruire Abaddon. Ils remontent la piste conduisant à Cain, qui a détruit tous les autres Chevaliers de l’Enfer, avant de vivre retiré. Dean reçoit de lui la Marque jadis apposée par Lucifer, qui permet de contrôler la Première Lame. Cain a depuis jeté celle-ci dans l’océan. Critique : Évidemment ou pourra reprocher à l'épisode de lancer une énième chasse à l'artefact miraculeux tombant à point nommé. Il s'agit effectivement de l'un des marronniers de Supernatural (et ce n'est pas fini), tout comme ce l'était jadis chez la Tueuse de Sunnydale. Toutefois l'épisode ne contente pas de cette figure imposée, loin s'en faut. La Lame se voit couplée à la Marque de Caïn, ce qui projette une ombre menaçante pour l'avenir de Dean. Caïn lui-même représentait une vraie prise de risque, concernant l'une des figures les plus connues de l'Ancien Testament. Pari gagné : Supernatural sait intégrer Caïn à son univers, tandis que Timothy Omundson lui apporte une vraie intensité, à mille lieues de l'hilarant Roi Richard de Galavant. La chasseuse Tara compose un personnage féminin fort et attachant, on peut regretter son départ précoce (qui rime avec atroce). First Born a surtout l'excellente idée d'optimiser la liberté d'action désormais accordée à des protagonistes souvent enfermés dans des routines en première partie de saison. L'étonnant duo formé par un Crowley se pourléchant les babines et un Dean en ayant gros se montre particulièrement amusant. Cela renouvelle les situations et cette alliance promet promet beaucoup pour l'avenir, car l'on se doute bien que le Roi de l'Enfer et de la vanne a son propre agenda. Un peu plus en retrait, l'association entre Sam et Castiel vaut elle apporte elle aussi son lot de nouveautés. Sam a finalement peu eu affaire aux Anges jusqu'ici (même si Lucifer reste techniquement un Archange) et il est bon pour Castiel de ne pas rester collé à Dean, on pourrait finir par jaser. La réalisation de John Badham se montre de grande qualité, nous offrant notamment un spectaculaire affrontement contre les Démons. Anecdotes :
12. UNE FAIM DE LOUP Résumé : Sam et Dean découvrent que leur ami Garth, un autre Chasseur de démons, vit désormais avec une Louve-garou. Garth lui-même a été mordu, mais il affirme aux Winchester que son couple ne présente aucun danger pour les Humains. Ils vivent dans une communauté de Lycanthropes vénérant Fenris. Ceux-ci croient que le Ragnarök approche et qu’ensuite les Loups-garous régneront sur les Humains. Critique : L’épisode nous permet de retrouver Garth, personnage au long cours toujours sympathique dans sa posture originale du chasseur nettement plus cool que la moyenne. Le récit permet également de combler en partie les trous subsistant dans son parcours, notamment après qu’il ait quitté Kevin. Si les Loups-Garous font partie des créatures déjà largement explorées au fil de la série, cette Église du Ragnarök apporte une idée originale. Celle-ci aurait sans doute été beaucoup mieux exploitée avec un Dieu païen bien gratiné et sanguinaire comme on aime, au lieu d’une lénifiante resucée de Twilight se contentant de substituer les Lycanthropes aux Vampires. À côté du manque d’intensité de l’histoire, les Loups-garous du jour pâtissent également de maquillages nous ayant semblé inférieurs aux normes usuelles de la série (hormis une courte séquence en CGI) et d’un manque de supervision d’écriture. La situation aurait dû éveiller des réminiscences de Madison (Les Loups-Garous, 2-17), chez Sam, or celle-ci n’est jamais évoquée. On ressent d’autant plus une impression de trous d’air après le tumulte de mi-saison, que la totalité des nombreux et captivants personnages secondaires est aux abonnés absents. L’opus met bien entendu déjà fin à la séparation des deux frères, tout en s’efforçant de prolonger ce drama demeurant là aussi en deçà des ambitions novatrices de la saison. Anecdotes :
Résumé : Sam et Dean s’intéressent à des meurtres dont les victimes ont inexplicablement minci. Ils remarquent des traces de succion et suivent une piste les menant à un spa en vogue pour ses spectaculaires résultats en matière de perte de poids. L’établissement est en fait tenu par des Pishtacos, créatures péruviennes se nourrissant de graisse humaine. Critique : Dix-huit ans avant la diffusion de l’épisode, les X-Files s’attaquaient déjà au phénomène de la liposuccion sous un angle de récit démoniaque, à l’occasion de l’un des épisodes les plus sombres et gores de cette série (Sanguinarium, 4-06). L’amateur de ses deux séries ayant tant de choses en commun pourra ainsi s’amuser des différences de traitement apportées au même sujet, d‘autant que, pour cette fois, Supernatural s’avère moins enténébré que sa devancière. Tout en constituant une Chasse efficacement menée, l’opus résulte ainsi davantage humoristique et léger, sans pour autant verser dans la comédie. Plus lumineux également, à travers sa photographie et son traitement des décors. Le public féminin saura apprécier à sa juste valeur un épisode où Jared arbore si longtemps un débardeur. Les personnages secondaires valent également le coup d’œil, avec l’épatante Shérif Donna entamant ici son parcours d’alliée fidèle des Winchester. Outre l’agréable ouverture sur un folklore exotique et méconnu, les Pishtacos participent pleinement à la volonté de la saison de rendre moins manichéennes les créatures rencontrées, tout en résultant moins empesés que les Loup-Garous de l’épisode précédent. Les auteurs s’ingénient également à établir la crise entre frère et sœur en tant que miroir de celle traversée par les Winchester. Mais c’est précisément là que le bât blesse car cette zizanie occupe une place toujours plus exagérée, tout en devenant ridicule par moments. Il en va ainsi d’un Sam s’imaginant que Dean l’a sauvé par égoïsme, ou ce dernier devenant toujours énervé par son cadet, sans raison véritable. Avec le recul, on devine que la Marque de Caïn commence à agir, mais pour l’heure on ressent surtout que la saison s’efforce d’établir un second fil rouge, bien moins prenant que le conflit au sein de la Création. C’est d’autant plus dommage que se débarrasser de ce mélo aurait permis à l’opus de s’améliorer en développant son côté satirique envers liposuccions et autres spas. Anecdotes :
14. EN ATTENTE DU PARADIS Résumé : A la demande du fantôme de Kevin (empêché d’entrer au Paradis par Metatron), Sam et Dean interviennent pour libérer sa mère Linda. Celle-ci était retenue par des Démons aux ordres de Crowley. Kevin et sa mère vont pouvoir vivre ensemble. Castiel tue l’Ange Barthélémy en légitime défense et se voit rejoint par plusieurs de ses fidèles, désormais privés de chef. Critique : Cet épisode d’adieu aux Chan s’adresse bien évidemment avant tout aux fans de cette attachante famille, il est vrai très nombreux au sein du public de la série. La destinée de Linda Tran constituait une béance scénaristique majeure, qu’il convenait de combler. Les retrouvailles entre mère et fils s’avèrent très émouvants, d’autant que chacun des deux personnages conserve ses qualités de cœur. Toutefois, si l’on comprend aisément le désir de happy ending, denrée finalement assez rare dans Supernatural, on perçoit également trop aisément les ficelles employées à cette fin. Mme Chan se débarrasse bien aisément du Démon et on glisse volontiers sur le risque qu’à terme Kévin puisse devenir un esprit vengeur. Après tout c’est bien ce qui est advenu à Bobby ! L’union régnant au sein de la famille Chan sert évidemment à souligner en écho la brouille constituant à subsister entre Sam et Dean, un mélo devant décidément un second fil rouge de cette deuxième partie de saison, alors même que l’on préférerait replonger dans le vaste conflit en cours. Au moins, contrairement au précédent, l’épisode ouvre-t-il une fenêtre sur ces avènements, grâce à l’intrigue secondaire dédiée à Castiel (toujours séparé des Winchesters, nous avons bien deux arcs disjoints). Si la victoire obtenue sur Barthélémy semble un tantinet rapide, elle demeure sans doute logique et débouche sur une saisissante confirmation du besoin atavique des Anges d’avoir un maître. Un élément en définitive plus inquiétant que la perpétuelle foire d’empoigne des Enfers. Anecdotes :
15. FAÇON SCOOBY-DOO Résumé : Quand le Thinman, une légende urbaine, semble faire de vraies victimes. Sam et Dean interviennent. Ils trouvent une nouvelle fois les Ghostfacers sur leur chemin, désormais réduits à Harry et Ed. Ce dernier avoue avoir inventé le Thinman pour que Harry ne renonce pas au Surnaturel. La créature sert en fait de couverture à des tueurs psychopathes. Critique : Dès que l’on aperçoit les Ghostfacers (ou moins leur noyau dur), on se dit que l’on va avoir droit à un épisode bien drôle et déjanté, leur marque de fabrique. Cela tomberait d’ailleurs à pic à ce moment de la saison. Eh bien non, pas du tout, car Supernatural a l’idée pour une fois fois néfaste de se situer derechef dans le sillon des X-Files. La série sacrifie les Facers tout comme naguère Chris Carter le perpétra avec leurs devanciers des Bandits Solitaires (N’abandonnez jamais, 9-15). Certes Harry et Ed survivent, mais ils sont bel et bien morts aux yeux du programme, puisqu’ils ne reviendront jamais dans une série pratiquant aussi largement le retour de personnages. Par ailleurs leur scission à l’âcre goût de la trahison, là où les Bandits étaient demeurés soudés jusqu’au bout. On aurait pu envisager tant d’autres portes de sortie davantage gratifiantes pour le sympathique duo, comme par exemple devenir des Chasseurs à part entière. Mais ce qui irrite le plus demeure le fait que le duo se voit en définitive sacrifié pour servir d’énième miroir au malaise persistant entre les deux frères, là aussi pour cause de mensonge. Soit exactement la même technique de narration que lors de épisodes précédents, l’impression de répétition s’ajoutant à la maladresse consistant à habiller Ed à la manière de Dean, et Harry à celle de Sam. On a connu Supernatural plus subtil. Par ailleurs le récit constitue une fade resucée de Scream, le fait que les antagonistes soient humains ne suscite pas cette fois une horreur particulière dans la série. Le seul moment réellement marquant de l’opus reste quand Dean abat aussi froidement l’un des tueurs. Contrairement à Buffy, les Chasseurs n’ont pas d’interdit concernant les humains : dès lors que ceux-ci fricotent avec les Ténèbres, ils sont sur la liste. Mais ce n’est justement pas le cas ici et l’on ressent bien que quelque chose ne tourne plus très rond chez Dean Winchester. Pour le reste, un épisode amèrement décevant. Anecdotes :
16. BLADE RUNNERS Résumé : Sam et Dean refont équipe avec Crowley pour retrouver la Première Lame. Ils sont en compétition avec Magnus, un collectionneur d’objets et créatures ésotériques, qui enlèvent Dean. Libéré par Crowley, Dean tue Magnus avec la Première Lame. Crowley s’empare l’arme, et déclare au Winchester qu’il la leur rendra quand ils auront retrouvé Abaddon. Critique : La quête de la Première lame se poursuit, avec à la clef des péripéties évoquant quelque peu le film de casse. L’ensemble demeure distrayant mais l’épisode n’optimise pas tout à fait ses points forts. Ainsi consacre-t-il sans doute trop de temps aux seuls préparatifs de l’action ainsi qu’au portrait de Magnus. Certes savoureusement interprété par Kavan Smith (Stargate Atlantis), Magnus demeure avant tout un méchant générique dans la tradition des Musées des Horreurs. Sa dimension d’Homme de Lettres ayant sombré dans le Côté Obscur s’exprime avant tout par son repaire, qui résulte comme la parfaite antithèse du Bunker. Là où celui-ci brille par sa simplicité monacale mise au service de l’efficacité, l’opulent domaine de Magnus exprime à merveille sa démesure et sa voracité de collectionneur. Toutefois ce beau décor, nouvel exploit des artistes de la série, se voit réellement filmé à satiété, ce qui finit par prélever du temps à l’autre grand atout de l’épisode : Crowley. Fort heureusement le conflit entre frères est par contre relativement mis en sourdine, ce qui permet au Roi de l’Enfer (désormais accro au sang humain) de dynamiser le récit grâce à la performance de Mark Sheppard, rendant une nouvelle fois délectable sa récente alliance avec Sam et Dean. Décidément Crowley aura été, au moins passagèrement, le détenteur de la plupart des artefacts majeurs de la série. On se régale, de quoi presque oublier la non présence de la rousse Abaddon. Quoique sympathique et plutôt bien troussée, la prestation de Snooki en Démon des Carrefours demeure assez anecdotique, elle ne fera pas d’ombre à Paris Hilton. Anecdotes :
17. LE COUVENT DES ÂMES Résumé : Sam découvre un couvent où Abaddon volait les âmes des mortels en 1958, jusqu’à ce qu’intervienne Henry Winchester. Il tue le Démon poursuivant cette sinistre activité. Du coup Sam est désormais autant persuadé que Dean de la nécessité de tuer Abaddon. Pendant ce temps Dean s’inquiète des conséquences de la Marque et en discute avec Crowley. Critique : Certes, on regrettera que cette rencontre avec Abaddon le Fléau ne s’effectue en définitive que par procuration, via les flashbacks ouvrant sur les prémices de la confrontation avec Henry Winchester vécue lors de l’épisode Abaddon (8-12). Même si l’on comprend bien qu’un voyage dans le passé de Sam aurait altéré la causalité, les confrontations directes avec ce formidable antagoniste restent trop rares pour que l’on ne ressente pas de la frustration. Il n’en demeure pas moins que la reconstitution d’époque s’avère soignée et qu’il est plaisant de retrouver Henry, même fugacement. L’épopée des diverses ramifications de la famille Winchester apparaît décidément inépuisable ! Le récit au sein du couvent suscite également une réelle épouvante, la tonalité de cette partie de l’épisode résulte d’ailleurs particulièrement sombre (efficace mise en scène de Misha Collins). Les religieuses rencontrées sont croquées avec soin et Alaina Huffman assume parfaitement son double rôle. Mais l’opus atteint toute sa dimension avec son deuxième volet autour des étonnants dialogues entre un Dean angoissé par la progressive emprise de la Marque de Caïn et un Crowley toujours expert es manipulations. Jensen Ackles et Mark Sheppard se sont bien trouvés et savent donner toute sa saveur à cette nouvelle étape du parcours de leurs personnages. On aime également que la parcelle de sincérité chez Crowley ne le prive point de toujours tisser sa toile, poussant Dean à se ressaisir pour s’en prendre directement à Abaddon, pour qu’au moins son sacrifice ne soit pas vain. Le récit établit ainsi une belle convergence avec un Sam lui aussi motivé, par l’écho personnel que trouve en lui les menées d’Abaddon, puisqu’il a éprouvé la privation d’âme en saison 6. Un parfait terreau pour la réconciliation des deux frères, avis de tempête pour notre rousse prédatrice en cette fin de saison qui se profile. Anecdotes :
18. LE HÉROS DE L'HISTOIRE Résumé : Castiel prend la tête des opposants à Metatron mais il se rend compte que le Scribe de Dieu perçoit le conflit angélique comme une histoire dont il serait le héros. Metatron n’hésite d’ailleurs pas à nous questionner sur ce qui fait une bonne histoire. Il libère facilement Gadreel, capturé par les Winchester. Dean semble toujours plus sous l’influence de la Marque de Caïn. Critique : Alors que se profilait un classique affrontement de fin de saison, voici que Supernatural nous propose l’un de ses épisodes les plus ambitieux. Certes Meta Fiction ne tient pas tout à fait les promesses de son titre original, en ce sens qu’il résulte en définitive moins méta que de purs OVNIS tels The French Mistake ou Fan Fiction. Ici le récit demeure davantage enchâssé dans la trame de la saison, le côté méta concernant surtout le discours (la master class) que nous délivre Métatron à travers le Quatrième Mur. Dans sa forme, ce brillant discours autour de l’art de raconter une histoire) n’est pas non plus sans évoquer le mémorable Storyteller de Buffy (7-16). On y trouve la même idée que tout méchant est le héros de sa propre histoire, mais les deux opus divergent de par la nature éminemment singulière du Scribe de Dieu. La narration par Métatron s’avère très riche et prenante, recouvrant l’ensemble des évènements en cours et élevant Castiel au rang d’Archi vilain. Les scénaristes nous parlent avec bonheur de leur métier, mais cela n’empêche ni l’action (Dean contre Gadreel) ou l’insolite du retour (ou pas) de Gabriel. Métatron se voit encore sublimé par la superbe performance d’un Curtis Amstrong au sommet de son art. Mais au-delà de ce savoureux exercice de style, l’épisode compose un saisissant portrait de ce sincère passionné de littérature aussi bien que de Pop Culture. Métatron s’affirme décidément comme l’un des meilleurs antagonistes de la série et l’une des plus grandes réussites de l’ère Jeremy Carver. Le récit rejoint d’ailleurs la tonalité biblique de l’épisode parce qu’il révèle de Métatron en tant que scénariste. Le Scribe s’inscrit ainsi dans la tradition d’auteurs la conclusion - l’Eschaton ici – prime sur les péripéties intermédiaires (le combat des Winchester, qu’il méprise). Sa conviction que l’histoire qu’il raconte devient la réalité rejoint également la notion du Verbe divin. En fait Métatron se construit en néo Dieu face à Celui dont l’absence perdure, de même que le crépuscule des Archanges (hormis l’un d’entre eux, mais bon…). Insidieusement se pose la question de savoir si, en dépit de la perversité narcissique du Scribe, il ne vaut pas mieux que le tumulte engloutissant progressivement la Création. Métatron ou le Chaos ? Anecdotes :
19. LE BAL DES VAMPIRES Résumé : Le Shérif Jody Mills alerte les Winchester quand elle découvre la jeune Alex. Celle-ci s’est échappée d’un clan vampirique l’ayant gardé prisonnière durant 8 ans. Elle servait à attirer des victimes et les Vampires s’en prennent de nouveau à elle. Sam et Dean parviennent à trouver le clan mais auront besoin de leurs alliées pour le vaincre. Critique : Une Chasse aux Vampires, autant dire que l’épisode semblait voué à braconner sur des terres déjà maintes fois exploitées par la série. Mais la jeune Alex et l’intervention de Jody vont sensiblement modifier la donne. Le rôle d’appât joué par Alex au sein du Clan vampirique paraît initialement pour le moins sinistre, d’autant qu’il évoquera le souvenir de terribles faits divers dans notre réalité (comme l’affaire du « Trio diabolique », en 1984). Auteur talentueux, Richard Berens s’entend à faire perdurer aussi longtemps que possible l’ambiguïté autour de la véritable personnalité de la jeune femme. Une question qui est tout sauf abstraite ou morale, car d’ordinaire les Frères Winchester ne tergiversèrent guère à procéder concernant les suppots humains des Ténèbres. Et Dean subit toujours davantage l’emprise de la Marque de Caïn… L’épisode trouve un second souffle grâce à Jody, qui va prendre Alex sous son aile de manière très émouvante un rapport mère-fille s’établissant pour ces deux femmes entre qui les souffrances vécues battissent un pont. Les deux actrices sont fabuleuses et il est intéressant de voir Berens établir les fondations de ce qui aurait du devenir Wayward Sisters, avec lui en showrunner. L’auteur accompagne efficacement les nouveautés de l’ère Carver, avec des personnages féminins forts et non destinés au trépas (Rowena et Amara vont bientôt frapper à la porte), mais aussi des monstres moins manichéens. Ainsi le Clan manifeste-t-il un certain attachement atavique envers Alex, jusqu’à instaurer un choix qu’Alex doit faire entre Jody et la Mère des Vampires. A sa manière, l’épisode redore ainsi le blason des vampires au sein de Supernatural. On regrettera toutefois un certain biais dans la présentation d’Alex, car quand on la découvre intervenir en tant qu’appât, la victime est une parfaite ordure alors que cela n’a pas forcément toujours été le cas au cours de toutes ces années. Par ailleurs, la plus-value du récit concerne essentiellement Alex et Jody, pour Dean et Sam, il demeure avant tout une Chasse basique. Déjà des sous-fifres dans le Monde selon Métatron, ils se voient de nouveau mis au second plan. Il ne faudrait pas que le duo vedette soit négligé par un showrunner ayant à cœur d’ouvrir de nouvelles voies. Anecdotes :
20. LA GUERRE DES MONSTRES Résumé : Sam et Dean viennent en aide à Ennis, homme menant une vendetta contre les cinq Familles de monstres régentant le Monde des Ténèbres à Chicago. Ils vont particulièrement se confronter à deux de ces clans, ceux des Changeurs de forme et des Loups-garous. Ce conflit va avoir des conséquences politiques au sein des dirigeants des Cinq Familles. Après le départ des Winchester, Ennis demeure à Chicago en tant que Chasseur. Critique : Backdoor pilote destiné à lancer une série dérivée du même, Bloodlines va parvenir à cocher à peu près toutes les mauvaises cases. Créer une série dérivée constitue un exercice toujours délicat : il faut susciter une nouveauté justifiant l’existence du nouveau programme, tout en conservant le ressenti de se trouver toujours dans le même univers. Des franchises comme Doctor Who, Stargate ou Star Trek ont toutefois régulièrement réussi l’exercice de style, mais Supernatural va ici connaître l’échec. Ainsi Ennis, le protagoniste de la nouvelle série, n’a pas été mis en place lors d’aventures précédentes avec les Winchester, il ne dispose donc que de cet unique épisode pour acquérir les faveurs d’un public par ailleurs farouchement attaché à Sam et Dean. Le manque total d’imagination de son écriture (une copie conforme du parcours de Sam) n’aide en rien, pas plus que le manque de charisme de l’interprète. Les Winchester ne font finalement que passer dans l’épisode et, même si Métatron et Abaddon obligent, il reste très gênant de les voir décamper aussi vite alors qu’un conflit est sur le point d’éclater, menaçant également les Humains. Décidément, ici de simples silhouettes, Sam et Dean ne sont guère à la fête en ce moment. Surtout, Bloodlines n’a vraiment guère à voir avec l’Univers Supernatural. Inséré dans Chicago, le Fantastique à base de monstres de Bloodlines relève de la Fantasy urbaine, ce qui n’a jamais été le cas pour Supernatural, dont les épisodes se déroulent toujours dans l’Amérique profonde et rurale, celle du terroir et des folklores. Bloodlines propose également des créatures organisées en clans mafieux puissants et hiérarchisés. Or, on n’a jamais vu cela dans Supernatural, où les monstres (et les Dieux païens) sont, soit solitaires, soit organisés en très petits groupes. Les Alphas sont des figures légendaires, pas des leaders, et Eve a fait long feu. Par ailleurs la Fantasy urbaine de l’épisode apparaît sommaire, et moins prenante que des séries comme Kindred (à San Francisco) voire même The Originals (à la Nouvelle-Orléans), sans même parler d’un Jeu de Rôles comme Le Monde des Ténèbres. Elle accumule les clichés, comme les princes de deux clans antagonistes tombant amoureux, ou des personnages de soap opera, semblant davantage relever de Dynasty (ne pas manquer l’inénarrable cheffe des Changeurs de Formes, l’Alexis locale). Le ton Supernatural s’y voit aussi considérablement édulcoré aussi bien musicalement (on passe du Classic Rock à de l’Électro sucrée et contemporaine, une souffrance) que dans les effets horrifiques. Ainsi les transformations des Changeurs de Formes, naguère longues et copieusement gores, deviennent ici immédiates et proprettes, abracadabra. Non mais, attendez. Des monstres devenus plus mignons, de la musique sirupeuse, des clans, des amours impossibles et larmoyants… Bloodlines ne serait tout de même pas en train de passer de Supernatural à Twilight ? Cela ne pouvait pas durer. Anecdotes :
21. LA NOUVELLE REINE Résumé : Castiel découvre que Metatron dispose d’une entrée secrète au Paradis et qu’il assemble une armée. Il négocie avec Gadreel pour que celui-ci le rejoigne. Un ultime affrontement a lieu entre Abaddon et Crowley, secrètement allié aux Winchester. Protégé par la Marque de Caïn et détenteur de la Première Lame, Dean parvient à tuer Abaddon, mais son ultra violence semble toujours plus irrépressible. Critique : Avec la chute d’Abaddon, La Nouvelle Reine clôt le volet infernal du grand conflit narré cette saison, nous révélant de la sorte que le grand final se centrera exclusivement sur la Guerre du Paradis. Ce choix peut se comprendre, cette partie de l’histoire permettra de regrouper tous les protagonistes du Clan Winchester, puisque Castiel s’y est exclusivement dédié. De plus, à tout prendre, Métatron reste sans doute un adversaire plus riche qu’Abaddon le Fléau. Cela rendra également la tâche plus aisée à des scénaristes n’ayant plus qu’un seul front à gérer. Peut-être est-ce le choix de la sagesse (sage est l’homme qui connaît ses limites), mais l’on reste malgré tout nostalgique d’une immense conflagration finale et globale, nous électrisant par son rythme déchaîné. D’autre part cette sortie quelque peu précipitée de la flamboyante démone (Alaina Huffman est incroyable de bout en bout) ravive notre regret d’une trop rare présence et de l’absence de toute rencontre avec Métatron. Mais du moins le dernier tour du piste du Fléau s’avère-t-il à la hauteur de nos attentes, entre un nouveau récital de cruauté débridée quand elle torture le fils de Crowley, on un épique combat final contre Dean. Celui-ci s’offre d’ailleurs le luxe d’appeler la Première Lame tel un Jedi s’ouvrant à la Force : Supernatural et ses références ! Le fait que Dean soit en train de perdre son humanité jette une ombre astucieuse sur le dernier combat à venir, tandis qu’a contrario, Crowley confirme sa (relative) nouvelle sensibilité en étant prêt à capituler pour sauver son fils. Un joli effet de bascule qui promet beaucoup pour la saison prochaine. Anecdotes :
22. JEU DE DAMES Résumé : Malgré les ordres de Castiel, des Anges de sa faction devenus fanatiques commettent des attentats suicides. La Faucheuse Tessa en fait également partie, elle s’empale sur la Première Lame lors d’une entrevue avec Dean. Décrédibilisé, Castiel est abandonné par ses partisans, or c’est Metatron qui a fanatisé les terroristes, en se faisant passer pour lui. Scandalisé, Gadreel rejoint Castiel et Sam, qui doivent neutraliser Dean pour l’empêcher de le tuer. Critique : Stairway to Heaven se positionne en préambule au grand final, soit une posture bien connue dans le déroulement classique d'une série d'aventures. Dépourvu de souffle et de réelles surprises, l'épisode échoue malheureusement à remplir l'objectif attendu de cet exercice de style : accroître les enjeux dramatiques et électriser le récit afin de catapulter le spectateur vers le dénouement. D'entrée il subit le choix préalable d'en finir avec le versant démoniaque du conflit, qui conduit mécaniquement à se centrer désormais sur le seul enjeu du Paradis, avec comme prolongement très prévisible de contourner sa clôture par Métatron. Le seul autre sujet demeure l'emprise toujours plus marquée de la Marque sur Caïn sur Dean, mais ce thème se voit minoré par le choix en définitive fait par les témoins de demeurer simples spectateurs. Ils s'inquiètent mais ne se mobilisent pas, cela en devient assez artificiel. Les quelques tentatives d'agrémenter le fil narratif ne parviennent guère à rehausser le niveau, même si au moins elles évitent à l'opus de sombrer dans l'ennui. Évidemment dès que Tessa apparaît on devine qu'elle va mourir, il s'avère décevant de sacrifier un personnage aussi apprécié depuis bien longtemps simplement pour pimenter une intrigue et sans réelle justification. Imaginer que les Faucheurs soient à ce point perturbés par la fermeture du Paradis laisse sceptique, car tout ceci se déroule en aval de leur intervention (et quid de la Mort ?). Transformer les Anges en pathétiques auteurs d'attentats suicides revient à pousser singulièrement loin leur déchéance, jusqu'à atteindre Métatron lui-même. Passer du démiurge préalablement décrit à ce tour de passe-passe malin mais digne d'un Changeur de Formes signifie un rude atterrissage. Le retournement de Gadreel reste sans doute l'élément le plus porteur, mais tout ceci est bien soudain. Anecdotes :
23. LE FAISEUR DE MIRACLES Résumé : Gadreel et Castiel décident de s’infiltrer au Paradis, afin de détruire la Tablette angélique, source du pouvoir de Métatron. De son côté, Sam affronte directement le Scribe de Dieu, rejoint par Dean avec l’aide de Crowley. Grâce au sacrifice de Gadreel, la tablette est détruite et Metatron, redevenu un Ange quelconque, est enfermé après que Castiel ait révélé son imposture. Dean succombe à ses blessures, mais la Marque de Caïn le transforme alors en Démon. Critique : L'action débute dans la continuité immédiate de Jeu de Dames, ce qui permet à ce véritable double épisode de plus que largement compenser les faiblesses de sa première partie. Ainsi le rythme des péripéties devient plus prenant, et l'ensemble davantage tonique. Le récit sait en particulier parfaitement exploiter le profil psychologique des personnages tel que dépeint au cours de la saison. Gadreel a ainsi droit à une sortie en majesté, via son sacrifice, même si la marche vers celui-ci aura été bien tardive. Curtis Amstrong brille toujours dans l'expression du mégalomane complexe divin de Métatron tandis que toute son expérience humaine influe Castiel au moment de choisir s'il s'empare ou non du pouvoir suprême. On aime en particulier qu'entre les deux Anges la victoire revienne en définitive au meilleur conteur d'histoire. Mais ce final de saison reste avant celui des surprises. En effet il s'inscrit dans le vent de nouveautés apporté par cette saison avec la survie du Big Bad, Castiel épargnant Métatron, ce qui promet déjà beaucoup par la suite. L'Ange Hannah, alliée indocile de Castiel survit également, ce qui contredit agréablement une certaine malédiction des personnages féminins dans cette série. Mais c'est bien entendu le choc final de la transformation de Dean en Démon qui apporte tout son impact à l'épisode. Outre la sidération du moment, la machination révélée de Crowley se savoure intensément, de même que la possible perspective d'un affrontement entre frères (l'héritage de Caïn). De quoi rebattre toutes les cartes et attendre impatiemment la saison suivante, mais aussi ouvrir des espaces à Sam, qui reste le sacrifié de ce final particulièrement relevé. Anecdotes :
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