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PrésentationSaison 2

Super Jaimie

Saison 2


1. LE RETOUR DU SCALPEUR
(THE RETURN OF BIGFOOT)


Date de diffusion : 19 et 22 septembre 1976

- Here she comes again, Nedrik !

- Very tenacious, that Bionic Woman. But this time she won't escape !

Résumé :

Steve est suspecté quand une série de vols indique l’usage de pouvoirs équivalents aux bioniques. Précédemment rencontrée, l’extraterrestre Gillian lui révèle que des rebelles dirigés par le sombre Nedlick se sont emparés de Sasquatch, puissante créature évoquant Bigfoot. Ils s’en servent pour amasser des matériaux nécessaires afin de rendre invulnérable leur base utilisant l’énergie d’un volcan, pour ensuite dominer le monde. Quand Oscar refuse de le croire, Steve doit s’enfuir, mais il conserve la confiance de Jaimie. Un affrontement avec Sasquatch tourne mal et Steve est empoisonné par des radiations. Aidée par Gillian et son alliée Shalon, la Femme bionique reste la seule qui puisse le sauver et contrer les plans diaboliques de Nedlick. Réuni, le duo bionique doit enfin empêcher une cataclysmique éruption volcanique.

Critique :

La première partie du double épisode, également écrite par Kenneth Johnson, bénéficie bien entendu de l’impact des retrouvailles entre Jaimie et et Steve. Au-delà de l’aspect ludique de leurs pouvoirs complémentaires, on sent bien que c’est l’émotion ressentie par ses personnages qui intéresse avant tout Johnson dans cette histoire. Derechef au rendez-vous, le généreux soleil californien est à l’unisson de cette chaleureuse rencontre se déclinant en moments complices ou tragiques, comme lors de la bouleversante scène finale voyant Jaimie au chevet d’un Steve agonisant. Lee Majors et Lindsay Wagner s’fonctionnent toujours parfaitement ensembles.

 Pour le rest,e on sent déjà que l’auteur se passionne déjà nettement moins pour les histoires trop indexées à son goût sur la Science-fiction. Il se contente d’un canevas minimaliste, autour de la formule éculée de la course aux ingrédients nécessaires au Projet du jour, et évoque la présente rencontre avec Bigfoot à travers des flashbacks purement fonctionnels. Malicieux, l’auteur souffre le plaisir d’une scène voyant Steve narrer toutes les péripéties mises bout à bout, ce qui les rend particulièrement ridicules, un régal. Si le déguisement de Bigfoot a bien vieilli, la mise en scène se montre efficace, allant notamment aussi loin que le permettent les moyens de la séries concernant les combats.

La suite du récit dans le cadre de Super Jaimie n’apporte aucune rupture de ton. Si les évènements se succèdent sans défaillir, le fait que Steve et Jaimie demeurent séparés durant l’essentiel de l’action, hormis lors du final, prive le récit d’une précieuse dimension. Du coup le côté parfois enfantin du récit n’en ressort que davantage, on se trouve vraiment devant une histoire purement distractive. On apprécie néanmoins la vision positive et humaniste des Aliens, renouvelant les poncifs du genre (Nedlick étant clairement présenté come un déviant). La mise en scène se montre également plaisamment désuète, avec ses inserts évidents et ses décors mêlant carton pate et design 70’s à la Cosmos 1999, en considérablement plus fauché !

Si les deux héros se voient nettement cantonnés à l’action et à la manifestation de leurs pouvoirs bioniques, ils trouvent néanmoins des relais percutants chez les seconds rôles. Stefanie Powers apporte de l’émotion à Shalon, tandis que la jeune Sandy Duncan pétille dans le rôle de la vaillante et loyale Sandy Duncan. On savoure particulièrement le jeu affranchi de toute retenue de John Saxon, qui, en vieux routier des séries télé, a bien compris qu’il ne fallait ménager aucun effort afin de camper Nedlick en félon archétypal. Un spectacle dans le spectacle, encore rehaussé par un costume violet/doré absolument 70’s. A l’issue de cette reprise distrayante et mouvementée de Super Jaimie, on pourra également s’amuser à percevoir en Bigfoot un intéressant  prototype de l’incroyable Hulk, la série suivante de Johnson.

Anecdotes :

  • La première partie du double épisode fut diffusée chez Steve Austin, et la seconde chez Jaimie Sommers. Bien qu’il établisse un crossover entre les deux séries bioniques, le double épisode fut diffusé en syndication comme relevant de L’Homme qui valait trois milliards. Ici on s’intéresse aux deux parties du double épisode.

  • Sasquatch et Gillian étaient d’abord apparus dans The Secret of Bigfoot, en saison 3 de L’homme qui valait trois milliards. Sasquatch interviendra une dernière fois dans Bigfoot V, en saison 5.

  • Précédemment interprété par le célèbre catcheur français André le Géant, Sasquatch l’est ici par Ted Cassidy. Des passages avec André étant toutefois réutilisés, Sasquatch change plusieurs fois d’apparence en cours d’épisode.

  • Nedlick parle de la mésosphère comme d’une couche de la croûte terrestre, alors qu’il s’agit d’un niveau de l’atmosphère (entre 50 et 60 km d’altitude).

  • Steve Austin arbore désormais des moustaches, un choix peu apprécié du public et qui sera abandonné en fin de saison.

  • Au moment de révéler ses pouvoirs lors du saut, Jaimie demande au pilote d’hélicoptère quel est son niveau d’autorisation. Quand il répond qu’il est de niveau 5, elle lui annonce qu’il va passer au 6. Les agents de l’OSI se divisent en nivaux, donnant chacun accès à des secrets plus importants. Considérée comme particulièrement stratégique, la technologie bionique est classée au niveau 6, comme indiqué au générique de la série. Il s’agira longtemps du summum, mais dans le triple épisode Kill Oscar, cette saison, il est révélé que le Dr. Rudy Wells est de niveau 7, ce qui laisse envisager d’autres connaissances encore plus pharamineuses.

  • La musique accompagnant la scène voyant Jaimie et Steve courir de concert vers le volcan est un mix des thèmes principaux de leurs séries.

  • John Saxon (Nedlick) a tenu plus de 200 rôles au cours d’une carrière s’étendant sur six décennies. Il se spécialisa dans les rôles d’action, notamment dans les Westerns, les Polars et les films d’épouvante. Il a également interprété le Major Fredrick Sloan dans L’homme qui valait trois milliards.

  • Stefanie Powers (Shalon) se fit connaître grâce à la série The Girl from U.N.C.L.E. (1966-1967). Par la suite elle connut une belle carrière au cinéma et davantage encore à télévision, son rôle le plus connu demeurant celui de Jennifer Hart dans Pour l’amour du risque (1979-1984). Grande joueuse de polo, elle est membre du Royal County of Berkshire Polo Club, tout comme le Prince de Galles.

  • Ted Cassidy (Sasquatch) est surtout connu pour avoir joué l’imposant Lurch, l’imposant majordome de La Famille Addams (1964-1966). Son timbre particulier, très grave, lui a valu d’être un important acteur de voix, pour l’animation et les voix hors champ. 

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2. FAIBLES FEMMES
(IN THIS CORNER, JAIME SOMMERS)


Date de diffusion : 29 septembre 1976

- I don't suppose you'd consider putting Steve in a dress, huh?

Résumé :

Un agent de l’OSI disparaît après s’être intéressé à une équipe de catcheuses, dirigée par Milt Bigelow . Oscar demande à Jaimie d’infiltrer celle-ci en se faisant passer pour une aspirante à la profession. Jaimie est embauchée après avoir démontré sa force et prend le pseudonyme de Savage Sommers. Il s’avère que le chef de l’équipe, Milt,  et ses catcheuses ont partie liée avec une agente soviétique dissimulée au sein de l’OSI et tentant d’exfiltrer une invention vitale pour la sécurité du pays. Tout en se liant d’amitié avec April,  une autre lutteuse, Jaimie parvient à stopper le complot.

Critique :

Le volet espionnage du scénario apparait totalement improbable avec cette histoire de catcheuses servant à exfiltrer un agent soviétique et son secret technologique tenant dans une poche. En soi cela ne pose pas réellement problème, la fantaisie atteint de tels niveaux que l’épisode pourrait presque relever des séries d’aventures des Sixties, voire des Avengers. Mais il n’en demeure pas moins que le récit aurait du être davantage construit, il manque ici par trop de substance. Tout se résout avec une confondante facilité et Johnson ne cherche pas à activer le moindre ressort narratif, avec une identité des antagonistes dévoilée dès la scène d’introduction ou une permanente absence du moindre danger ressentie autour de l’héroïne. Jaimie est évidemment chloroformée, un ressort trop souvent utilisé, dans ce domaine elle fait concurrence à Tara King. Seul le twist de l’identité de l’agent de l’Est constitue une sensation au sein d’une intrigue tout à fait prévisible. 

De fait cette dernière apparaît avant tout comme un moyen d’insérer le tournage au sein du Grand Olympic Auditorium de Los Angeles, un décor il est vrai extraordinaire et parfaitement mis en valeur par une mise en scène prenant le temps de nous en faire découvrir aussi bien le ring que les diverses coulisses. L’ambiance est pleinement au rendez-vous. Kenneth Johnson parvient également à faire sa petite la musique, notamment avec une héroïne constante dans son refus de la violence et dont les pouvoirs ne se voient pas enflés jusqu’au ridicule, avec des limitations clairement établies (devant se reprendre à deux fois pour effectuer son grand saut). L’auteur nous offre une description du petit monde du catch s’avérant souvent amusante et pittoresque, mais aussi sensible  grâce à la sympathique et touchante April, véritable covedette de l’opus. Grâce à elle, le récit s’ouvre à ces gens de modeste condition, confrontés aux difficultés d’un quotidien cruel, soit un population encore peu présente  dans des séries télé privilégiant souvent le rêve et les sensations fortes.

Anecdotes :

  • La cascadeuse Rita Egelston (très sollicitée dans cet épisode) indique que le costume de ring de « Savage Sommers » fut dessiné par Robert Mackie. Celui-ci a crée les tenues de scènes de nombreuses vedettes, dont Cher, mais aussi Diana Ross, Tina Turner ou Elton John. Son style bien reconnaissable lui a valu d’être surnommé le Maharadjah des strass. Ayant aussi beaucoup travaillé pour le cinéma, il a reçu sept Emmy Awards.

  • Les combats furent filmés au Grand Olympic Auditorium, à Los Angeles. Inauguré en 1924, il a accueilli de nombreux concerts ainsi que les matchs de boxe et de catch les plus mémorables de Los Angeles. Il a été également employé pour le tournage de Rocky, en 1976.

  • Norman Fell (Milt Bigelow) fut une figure régulière des séries américaines, des années 60 aux 80. Son rôle le plus connu demeure celui de M. Roper, le propriétaire de l’appartement servant de décor à la sitcom à succès Vivre à trois (1977-1984), très populaire aux États-Unis et au Canada.

  • L’arbitre est interprété par Gene Lebell, grand spécialiste des arts martiaux et cascadeur vétéran très respecté à Hollywood. Entre autres multiples travaux, il a notamment assuré la formation d’Anne Francis pour scènes de combat de la série Honey West.

  • Quand Jaimie constate que la salle de catch n’est pas située dans les beaux quartiers de Washington, Oscar confirme qu’il ne s’agit pas de Georgetown. Ce quartier chargé d’histoire de la capitale américain est effectivement toujours aujourd’hui un secteur chic et branché du district fédéral, dont il regroupe une grande partie de la vie culturelle. On y trouve également plusieurs ambassades, dont celle de la France. 

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3. RENDEZ-VOUS EN HAUTE MER
(ASSAULT ON THE PRINCESS)


Date de diffusion : 06 octobre 1976

- Well is this the time when you give me twenty lashes and throw me in irons?

- Yeah, sure, if that's the sort of thing you're into. But it'd be just as easy for me to call a couple of my men and throw you overboard.

Résumé :

Jaimie s’infiltre à bord du Princess Louise, un luxueux navire casino. Elle doit identifier le mystérieux Iceman. Celui-ci s’est emparé de deux cellules énergétiques révolutionnaires et a un rendez-vous en haute mer avec un sous-marin. Il risque également d’utiliser son butin pour faire exploser le bateau. La mission de Jaimie se complique quand elle doit à nouveau faire face au volubile et exalté Romero, mais aussi quand une romance se crée entre elle et le propriétaire du Princess Louise, le séduisant et aventureux Lucky Harrison

Critique :

Une réjouissante atmosphère à La Croisière s’amuse imprègne cet épisode nautique, où le décor du superbe paquebot occupe une place similaire à celui du Grand Olympic Auditorium de Los Angeles lors de l’opus précédent. La mise en scène met similairement en valeur les différentes parties du navire, de la passerelle à la salle des machines, en passant par le casino et les extérieurs. L’œil se régale, tandis que, cette fois, Kenneth Johnson n’oublie pas d’agrémenter la visite par un authentique scénario. Certes celui-ci ne se départ pas des menées traditionnelles de la série d’aventures, mais les péripéties et rebondissements se montrent suffisamment rythmés et conséquents pour pleinement maintenir l’intérêt du spectateur. Cette fois-ci une véritable interrogation se met en place quant à l’identité de l’adversaire du jour, d’autant que son pseudonyme The Iceman, se révèle un indice fort ludique.

Comme souvent Kenneth Johnson soigne particulièrement la caractérisation de ses personnages. Alors que les adversaires se montrent sinistres à souhait, Romero, de nouveau porté par la verve de Vito Scotti, s’avère très amusant. L’auteur sait l’insérer dans l’action principale pile au moment où son numéro en roue libre pourrait lasser. Ed Nelson sait rendre crédible la personnalité à la fois cynique et romanesque de Lucky. On apprécie également que Jaimie vive une romance et qu’elle ne reste  pas confinée dans l’attente de possibles lendemains avec Steve. Tout l’épisode se révèle d’ailleurs un magnifique véhicule pour Lindsay Wagner, avec une Jaimie décidée et séduisante en diable, faisant chavirer bien des cœurs, mais aussi sujette à d’humaines faiblesses et tout à fait non conventionnelle comme agent secret. Tandis que l’auteur fait montre d’imagination afin d’employer ses pouvoirs de manière non violente, Jaimie conserve sa spécificité même au sein d’aventures classiques.

Anecdotes :

  • Jaimie avait déjà rencontré l’entreprenant Romero en première saison, lors de l’épisode Fly Jamie.

  • La diffusion de l’épisode fut avancée d’une demi-heure, afin de laisser place au débat opposant Jimmy Carter et le Président Gerald Ford, pour l’élection de 1976. Carter remporta celle-ci de justesse.

  • Le bureau de Lucky s’orne de plusieurs reproductions n&b de portraits de couronnement de souverains britanniques, on remarque en particulier celui de George V, peint en 1911 par Luke Fildes.

  • Cette décoration est en rapport avec le nom de son navire, le Princesse Louise. Louise Caroline Alberta (1848-1939), Princesse du Royaume-Uni et Duchesse d’Argyll, fut la quatrième fille de la reine Victoria. Elle se fit connaître comme une personnalité non conventionnelle de l’époque, protectrice des arts et des idées libérales, notamment le féminisme. Epouse du Gouverneur général du Canada, elle séjourna longtemps dans ce pays. La province de l’Alberta fut nommée en son honneur. Jaimie prend également le pseudonyme de « Jaimie Windsor ». 

  • Le pilote du Princess Louise est joué par Steve Kanaly, qui va très bientôt accéder à la célébrité avec le rôle du Ray Krebbs de Dallas.

  • Ed Nelson (Lucky Harrison) débuta comme réalisateur, avant de rapidement devenir comédien à part entière dans les années 50. Il participe à un très grand nombre de séries américaines : Bonanza, Laramie, Peyton Place, Les Incorruptibles, Le Fugitif, Cannon, Le Sixième Sens, Les Rues de San Francisco, Super Jaimie, Dynastie, Arabesque etc. il fut également un membre actif de la direction du grand syndicat d’acteurs, The Screen Actors Guild.

  • Vito Scotti (Romero) se fit connaître comme artiste de pantomime et comme prestidigitateur, avant de percer au cinéma au début des années 50. Il était réputé pour sa faculté d'interpréter de manière amusante diverses nationalités, ce qui lui valut de nombreuses participations à des séries télé. La qualité de sa table était très réputée à Hollywood et il accueillit de nombreuses stars à ses dîners, qu'il cuisinait lui-même à partir de recettes italiennes traditionnelles. 

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4. MISSION À NASHVILLE
(ROAD TO NASHVILLE)


Date de diffusion : 20 octobre 1976

- So you and Oscar were in intelligence together during North Korea ?

- Yeah, that's right, only I had the intelligence to get out of this racket after the war.

Résumé :

Un agent de l’OSI disparaît alors qu’il s’intéressait à Big Buck Buckley, chanteur vedette de Country Music. Via un ami commun, Muffin Calhoun, Oscar introduit Jaimie dans l’entourage de Buckley, à Nashville, afin qu’elle y mène l’enquête. Elle se fait passer pour une chanteuse débutante. Il s’avère que, grâce à un code en ultrason, les  chansons de Buckley servaient à faire passer des messages à l’étranger, mais à l’insu de l’artiste. Sa partenaire et compagne Tammy est toutefois complice des conspirateurs.

Critique :

Imbibé de chansons et d’airs Country, Road to Nashville fait figure d’épisode musical de la série, une spécificité souvent porteuse. Et, de fait, tout le volet Nashville s’avère extrêmement convaincant, bien avant la série de 2012 du même nom (fastueuse bande son), auquel l’opus fait souvent songer. La participation d’artistes reconnus, tels Nicolette Larson, Doc Severinsen et Hoyt Axton (même si clairement meilleur chanteur que comédien) apportent de la crédibilité au projet et nous valent de fort jolies chansons. On avouera que le clou du spectacle demeure la pétillante interprétation de Lindsay Wagner, lors d’un très sympathique Good To Be Alive In The Country. Evidemment il faut apprécier le genre pour goûter l’épisode, Johnson ayant fait le choix de s’y tenir, contrairement à un Joss Whedon à l’inverse particulièrement éclectique lors du Once More, with Feeling de Buffy contre les Vampires. Mais ce choix confère une appréciable unité au récit, parfaitement relayée par l’écriture de personnages pittoresques et une mise en scène reconstituant savoureusement l’esthétique Country (concerts, ranch somptueux, costumes, voitures…).

L’immersion est totale, signifiant un vrai dépaysement pour le spectateur européen. Johnson n’oublie pas non plus d’incorporer quelques plaisanteries sur la rivalité avec le Rock and Roll, l’autre grande musique de l’Amérique profonde. Le corolaire de cette option thématique si développée reste toutefois que l’intrigue d’espionnage, prestement expédiée,  passe une nouvelle fois au second plan. C’est d’autant plus vrai que l’on éprouve le sentiment d’un simple décalque vis-à-vis de celle du récent épisode In this Corner, Jaime Sommers, avec pareillement un justificatif fantaisiste, une Jaimie se faisant passer pour une débutant afin de pénétrer un univers particulier, l’importance du décor central, une opposition peu relevée… Mais Kenneth Johnson a l’excellente idée d’accentuer le pathos autour de la relation amoureuse entre Buckley et Tammy, transformant le récit en une de ces histoires d’amour contrariées dont raffole la Country Music, à l’instar du Jess-Belle de La Quatrième Dimension, un convergence parachevant en définitive le succès de l’épisode. L’occasion aussi d’un final débordant d’émotion et magnifiquement porté par Lindsay Wagner, Jaimie accordant visiblement autant d’importance au sentiment qu’au succès de sa mission. 

Anecdotes :

  • La tenue très Country arborée par Lindsay Wagner fut dessinée par Nudie Cohn, créateur de vêtements connus pour leur alliage spectaculaire de style western et de strass divers et variés : les Nudie Suits. Il compta parmi ses clients Elvis Presley, John Lennon, Tony Curtis, Michael Landon... Il travailla également pour le cinéma (Le cavalier électrique 1979). Nudie Cohn est également connu pour la customisation passablement délirante de véhicules en style également inspiré du Western. Aperçue dans l’épisode, la voiture arborant des cornes de taureau appartient à sa collection personnelle.

  • Il s’agit du premier épisode de la saison à représenter Jaimie dans sa classe. Ce type de scène va progressivement se raréfier, du fait des contraintes liées aux tournages avec enfants.

  • Pour simuler le public du concert, on retrouve le même insert de spectateurs plongés dans l’ombre que lors de Bionic Beauty, la saison précédente.

  • Lindsay Wagner interprétera de nouveau la chanson GoodTo Be Alive In The Country dans le film Second Wind, en 1976.

  • Non créditée au générique, l’une des deux choristes de Buckley est interprétée par Nicolette Larson. Elle va connaître une belle carrière de chanteuse de Pop et de Country à partir de 1979 et du succès de son tube Lotta love, composé par Neil Young. Elle décède à 45 ans, en 1997, du fait d’un œdème  cérébral.

  • Par ses attitudes, son look et son style musical, le personnage de Tammy Dalton s’inspire clairement de Tammy Wynette, grande chanteuse Country des années 60 et 70. Elle est connue notamment pour son tube international Stand By Your Man (1968). Comptant parmi les icônes les plus influentes de la Country Music, elle séjourna à principalement à Nashville, ou elle décède en 1998.

  • Doc Severinsen (Muffin Calhoon) a dirigé de 1967 à 1992 l’orchestre  de The Tonight Show, pilier depuis 1956 de cette institution très américaine que sont les talk-shows du soir. Alors animée par Johnny Carson, l’émission l’est aujourd’hui par Jimmy Fallon. Surnommé Little Doc, car fils d’un dentiste, Severinsen est également un trompettiste de jazz très réputé, tout en enregistrant des disques de styles très variés.

  • Hoyt Axton (Buck Buckley) fut un très populaire chanteur/compositeur de Folk et de Country. Egalent acteur il tint de nombreux rôles proches de l’Amérique rurale, à l’image de sa musique (Bonanza, Shérif, fais-moi peur, Arabesque...). Hoyt Axton reprendra la chanson qu’il interprète ici, I Don't Know Why I Love You, dans l’album Snowblind Friend (1977).

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5-6. POUR LA VIE D'OSCAR : 1RE PARTIE / 2E PARTIE
(KILL OSCAR: PART 1 / PART 2)


Dates de diffusion : 27 et 31 octobre, 03 novembre 1976

- Colonel Austin and Miss Sommers are quite extraordinary, but they are no match for the forces of Nature !

Résumé :

Jadis rejeté par l’OSI, le Dr. Franklin a développé des androïdes surpuissants et impossibles à distinguer des humains. Il est financé par une puissance étrangère souhaitant s’emparer d’un contrôleur climatique détenu par l’OSI. Il va substituer l’un de ses robots à Oscar, ainsi que des androïdes féminines, les Fembots, aux secrétaires de ce dernier et de Rudy. Ayant pris le contrôle de l’OSI. Il s’empare de la machine, mais ses plans machiavéliques se voient percés à jour par Steve et jaimie. Un combat oppose les Fembots à la Femme bionique, tandis que Steve triomphe du faux Oscar. Steve et Jaimie se rendent alors dans l’île où le Dr. Franklin a installé sa base secrète et où il détient encore Oscar. Il  déchaîne un ouragan apocalyptique, grâce au contrôleur météorologique. Le climat est bouleversé sur toute la planète, tandis que le duo bionique tente d’arriver à temps pour empêcher un désastre.

Critique :

Cet ambitieux arc de trois épisodes (en intégrant la partie 2, diffusée chez Steve Austin) présente le grand intérêt de pleinement renouer avec la tonalité grand train des séries d’aventures de la décennie précédente, de manière tout à fait réussie. Rien ne manque au cocktail, du Maître Plan du Diabolical Mastermind de rigueur aux exploits spectaculaires des héros, en passant par l’enjeu d’un péril mondial. Les mateurs des Avengers se réjouiront en particulier de nombre de convergences avec leur propre série. Nous découvrons ainsi un efficace traitement du thème des Doubles, si cher à chapeau Melon, avec toute paranoïa ambiante et les rebondissements que ce sujet autorise (la révélation du faux Oscar s’avère un twist magistral). La machine à contrôler le temps et son déchainement final évoque A Surfeit of H2O, l’aspect robotique, The Cybernauts, les dangereuses secrétaires et leur importance dans le fonctionnement de leur organisation, How to succeed.. at Murder. Jaimie se fait même traquer par un hélicoptère, tout comme Mrs Peel lors de Murdersville, tout en s’en sortant (évidemment) nettement mieux !

Le triple épisode a l’excellente idée de particulièrement mettre en avant l’Adversaire diabolique,  le Dr. Franklin se voyant de plus incarné avec un parfait sens de la théâtralité par le vétéran John Houseman. C’est d’autant plus appréciable que la faiblesse d’ennemis peu relevés et interchangeables constitue une faiblesse de la série. Le génie scientifique se double d’un stratège habile et la longue et acharnée partie d’échecs menée contre Rudy et le duo bionique, où il réussit quelques brillants gambits, le positionne en adversaire de très haut vol.  S’il sait se montrer beau joueur et élégant (évitant de tuer quiconque), sa mélomanie s’avère  jouissive,  nous régalent notamment de l’éclat de rire sardonique sans lequel le spectacle ne saurait être complet.

Avec lui  retrouve également une figure bien connue des Avengers, le savant aux travaux refusés par les décideurs et  avant tout en quête de revanche. Vis à vis de ses confrères de Chapeau Melon, il bénéficie d’une production aux moyens supérieurs, même si les séries bioniques n’ont jamais appartenu aux grosses cylindrées de la télévision américaine. Les effets de la machine climatique résultent ainsi davantage spectaculaires et l’étrange humanité des Fembots, combinée à l’horreur de la révélation de leur véritable visage, déstabilise bien plus le spectateur que les robots à lunettes et chapeau. Le fait que les Fembots soient des marionnettes, et non des automates bornés et répétitifs, permet à Franklin de prendre bien davantage part à l’action  que le Dr. Armstrong, auquel il fait songer par bien des aspects (misanthropie, culte de la Machine).

Le procédé permet aussi à Kenneth Johnson de placer l’un de ses messages sociaux qu’il affectionne. L’opposition entre Franklin  contrôlant ses créatures et le groupe d’individualités  formés par Steve, Jaimie et Rudy, ainsi que la victoire de ces derniers, plaident certes pour la suprématie de l’esprit humain sur le mécanique, mais aussi de la démocratie participative sur la dictature (plusieurs esprits œuvrant de concert prévalent sur un seul, aussi brillant soit-il).. Le scénario utilise d’ailleurs le temps long d’un arc triple pour s’affranchir de la stricte intrigue d’aventures. La première partie complète ainsi agréablement la découverte du petit monde de l’OSI, tandis que les discussions entre Jamie et les secrétaires revêtent une tonalité légèrement féministe. Chaque tronçon  présente d’ailleurs son intérêt propre, le deuxième capitalisant sur les Doubles et le troisième sur le final tonitruant.

On regrettera toutefois que le thème de l’ordre donné par Oscar de l’abattre en cas de capture (donnant son titre à l’ensemble) ne débouche en définitive sur rien de concret et certains moments de la troisième partie lorgnent vers l’absurde. Surtout, alors que ce triple épisode constitue le chant du cygne de la relation entre Steve et Jaimie avant les téléfilms postérieurs (dernier crossover), les deux protagonistes sont séparés dans la majeure partie des deux premières parties, ce qui s’avère réellement frustrant.  Passer de la fraicheur et de l’originalité du caractère de Jaimie au sein d’une série d’aventures à la personnalité autrement plus conventionnelle de Steve s’avère d’ailleurs passablement cruel pour L’Homme qui valait trois milliards. Le duo est heureusement réuni pour une conclusion épique, où la confrontation finale, entre Jaimie et un Franklin défait mais digne, brille une nouvelle fois par l’humanité et la compassion de l’héroïne.

Anecdotes :

  • Les parties 1 et 3 de cet arc de trois épisodes furent initialement diffusées dans la cadre de Super Jaimie, et la 2 dans celui de L’homme qui valait trois milliards. Toutefois, en syndication, ils relèvent tous les trois de Super Jaimie.

  • Steve Austin avait déjà affronté un robot semblable à Oscar dans l’épisode Return of the Robot Maker (2.15). Son créateur était alors le Dr Chester Dolenz, ennemi semi-récurrent de Steve durant les deux premières saisons.

  • Le journaliste d’ABC évoquant le dérèglement climatique à la télévision est Howard K. Smith. Au sein d’une riche carrière, il fut de 1962 à 1979 l’un des présentateurs et intervieweurs vedettes de la chaîne.. Il reste notamment fameux pour avoir été le premier journaliste à réclamer publiquement la démission de Nixon lors du scandale du Watergate. Il joua son propre rôle dans nombre de films ou de productions d’ABC.

  • Peggy Callahan, la secrétaire d’Oscar, apparaît ici pour la première fois dans Super Jaimie. Interprétée par Jennifer Darling, elle interviendra dans quatre autres épisodes de la série, en saison 3, dont Fembots in Las Vegas.

  • Callahan s’apprête à partir en vacances à Cap Hod. Cette presqu’île du Massachusetts, où le Mayflower aborda en 1620, est réputée pour ses dunes et se réserves naturelles attirant de nombreux touristes. La beauté du lieu fit que les habitants aisés de boston et de New York y construisirent de superbes villas durant les années 50 et 60.

  • L’arc constitue l’ultime crossover entre les deux séries bioniques (diffusées sur des chaînes différentes la saison suivante). Un ultime baiser est échangé mais la relation entre Jaimie et Steve se poursuivra à travers les trois téléfilms ultérieurs, à partir de 1987.

  • Le commanditaire de Franklin, le Baron Constantine, n’apparaît que durant le premier épisode. Sa disparition et celle de son organisation ne sont jamais expliquées.

  • John Houseman (Dr. Franklin) remporta l’Oscar du second rôle en 1973, pour le film La Chasse aux diplômes. Il y avait collaboré avec Lindsay Wagner, qui interprétait la fille de son personnage. Important acteur de théâtre, il fut aussi un collaborateur proche d’Orson Welles avant guerre. Il se spécialisa dans les rôles d’autorité au cinéma, où il fut également producteur. 

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7. FRISSONS A LA CARTE
(BLACK MAGIC)


Date de diffusion : 10 novembre 1976

-  Carstairs Manor ? Lafitte Island ? Oscar, it sounds like an old horror movie.

Résumé :

Jaimie se rend sur une île isolée dans les marécages de la Louisiane, où doit être lu le testament de feu Carstairs. Elle est chargée de récupérer la formule d’un alliage révolutionnaire inventé par le défunt. Jaimie se fait passer pour une nièce éloignée mais doit composer avec les autres membres de la famille, de pittoresques escrocs se détestant cordialement, comme le frère jumeau de Carstairs ou la cousine Claudette. Le trésor du mort revenant à celui qui le découvrira en premier, une compétition se met en lace, tandis qu’une mystérieuse créature rode autour du manoir familial.

Critique :

La première partie de l’épisode, se montre distrayante, au fur et à mesure que l’on découvre les irrésistibles membres de la famille Carstairs. Leur caractère et apparences pittoresques ainsi que leurs disparitions successives des mains d’un mystérieux inconnu n’est d’ailleurs pas sa ns évoquer certes sur un ton mineur, la grande réussite d’Amicalement vôtre que représenta A Death in the Family, quatre ans plus tôt. La mise en scène s’appuie sur un superbe décor de manoir gothique archétypal (le bâtiment est également magnifique), créant toute une ambiance évoquant plaisamment les grands classiques du film d’horreur. Sous cette optique, les dialogues truculents et décalés, rayonnant de la joie d’être mauvais, positionnent les Carstairs en amusant pastiche de la Famille Addams.

Le clou du spectacle demeure bien évidemment l’exceptionnelle présence de Vincent Price, ci comme dans un poisson dans l’eau. Son raffinement, son brio et sa voix si riche apportent immensément à l’opus, d’autant que le grand comédien n’est pas seulement là pour le cachet. On ressent totalement son propre amusement à ainsi s’encanailler, et son pur plaisir à jouer la comédie (déjà si perceptible dans Batman 1966). La complicité avec Lindsay Wagner fait également plaisir à voir, elle-même irrésistible dans une tenue de bohémienne également insolite. Le reste d’une distribution haute en couleurs joue également le jeu avec bonne humeur en cabotinant avec brio, à commencer par une tonique et élégante Julie Newmar.

L’épisode ne parvient toutefois pas à totalement décoller, du fait d’un scénario ne venant pas relayer cette porteuse situation initiale. La fusion entre l’univers particulier de la famille et celui du récit d‘espionnage ne convainc pas. Il reste tout à fait saugrenu qu’une formule révolutionnaire de carburant ait pu être inventée dans ce manoir et l’on sent bien que Jaimie est plaquée sur une intrigue de chasse au trésor pouvant parfaitement fonctionner sans elle ; De plus sa présence indique d’emblée qui va remporter la course, privant le récit d’une bonne partie de son aspect ludique. De plus l’intrigue ne cesse de changer de braquet, passant rapidement d’une chasse au trésor à une série de disparitions à la Dix petits nègres, puis à un faux Fantastique à la Scoubidou et enfin à une résolution d’espionnite classique. Autant de segments disjoints ne disposant pas de suffisamment d’espace pour se développer de manière satisfaisante. 

Anecdotes :

  • Le domaine des Carstairs se situe aux environs de Lafitte. Ce village de pécheurs cajuns est une site très fréquenté par les touristes visitant les bayous de Louisiane. Comme de nombreux autres lieux-dits de la région il doit son nom au flibustier Jean Lafitte qui domina l’embouchure du Mississippi et écuma le Golfe du Mexique au XIXème siècle. Des références à Lafitte sont d’ailleurs plusieurs fois effectuées au cours de l’épisode.

  • Le majordome ne coupe pas l’extrémité du cigare avant d’allumer celui-ci. Il n’ pas suivi la même école que ceux de Les espions font le service, dans Chapeau melon !

  • Le titre orignal demeure énigmatique, car le scénario ne met jamais en œuvre de magie.

  • Linsay Wagner a indiqué qu’à compter de cet épisode elle a désormais demandé que Jaimie utilise souvent une identité d’emprunt très typée durant ses missions. Elle espérait ainsi de pas trop être associée au seul rôle de Jaimie.

  • Le superbe manoir des Carstairs est en fait la Stimson House, bâtie en 1891 à Los Angeles sur Street View, et classée monument historique en 1979. Surnommée The Red Castle, son architecture raffinée de style roman richardsonien, à la fois gothique et latine, lui vaut d’apparaître dans de nombreuses production, comme les films House II (1987) et After Midnight (1989), ou les séries Pushing Daisies et Mad Men.  Actuellement un couvent des Sœurs de Saint-Joseph, le bâtiment a été endommagé lors du tremblement de terre de 1994. Vincent Price apprécia beaucoup l’accoustique des lieux durant le tournage et y fit réaliser l’enregistrement ultérieur de plusieurs de ses livres audio.

  • Vincent Price (Manfred/Cyrus Carstairs) fut l’une des plus grandes figures du cinéma d’épouvante, genre qu’il marqua par sa présence élégante, son rire diabolique et son timbre de voix particulier, à la fois inquiétant et caressant. Il devient ainsi un acteur fétiche de Roger Corman et particpe à de nombreux classiques du genre : La Chute de la Maison Usher, Le Corbeau, la Mouche, L'Abominable Docteur Phibes ? Je suis une légende... . Il se parodie dans Batman 1966 avec l’inénarrable Crâne d’œuf, mais aussi dans Le théâtre de sang aux côtés de Diana Rigg (1973). Egalement un important acteur de voix, il assura celle du clip Thriller de Michael Jackson, mais aussi celle de l’attraction Phantom Manor, à Disneyland Paris.

  • Julie Newmar (Claudette) débuta comme danseuse à Broadway et fut une célèbre pin-up. Elle apparaît dans de nombreuses séries, mais reste surtout connue pour le rôle de l'iconique Catwoman initiale de Batman 1966, dont les tenues de cuir ne sont pas sans évoquer une célèbre héroïne anglaise de série télé, à la même époque. 

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8. SŒUR JAIMIE
(SISTER JAIME)

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Date de diffusion : 24 novembre 1976

- Patience, Sir, this one's giving birth to a lamb.

- Eh, this is police business, ma'am.

- God's business comes first.

Résumé :

Une trafiquante de diamants est arrêtée alors qu’elle se faisait passer pour une nonne. Jaimie se substitue à elle et intègre le couvent où les diamants doivent être délivrés, afin de découvrir qui est le membre suivant du réseau. Elle va découvrir que le trafic s’étend également à la drogue et faire en sorte de faire arrêter les bandits, sans que les innocentes nonnes et leur Mère supérieure ne soient entachées par le scandale.  Afin de sauver le couvent, elle ne va pas hésiter à ruser avec Oscar.

Critique :

La première partie de l’épisode, durant laquelle Jaimie mène un semblant d’en quête au sein du couvent, inquiète réellement. L’action se limite à des allées et venues très passe partout  au sein des bâtiments et le pot aux roses est découvert avec une facilité déconcertante. Les différentes rencontres avec le sympathiques nonnes s’avèrent aussi sympathique que superficielles,. Alors qu’il se confirme que cette saison aime s’insérer dans des lieux originaux et dignes d’intérêt, La très belle localisation de la Chapelle de Guasti ne se voit pas suffisamment mise en valeur par une réalisation très quelconque, uniquement fonctionnelle. Au total, malgré une fausse piste fort bien menée, faire passer la Mère supérieure pour une complice des bandits, le spectateur se dit que la vacuité et le déjà vu vont singulièrement limier l’intérêt de l’opus.

Tout change du tout au tout quand les masques tombent entre Jaimie et le Mère supérieure et que l’héroïne fait pleinement cause commune avec les Sœurs pour sauver l’établissement. Cœur de l’épisode, la scène où la Mère avoue ses angoisse et fraternise avec Jaimie au pied de l’autel peut certes être qualifiée de naïve à notre époque davantage cynique, mais Lindsay Wagner et Kathleen Nolan y insufflent une émotion emportant toutes les digues. L’humour des différentes Sœurs et la narration portée par une musique guillerette de l’exploit empêchent également le récit de sombrer dans le mélodrame édifiant, de même que la tonalité féministe revendiquée de l’ensemble. On aime aussi le divertissant fatalisme d’Oscar face à l’aplomb et au naturel de son agente d’élite décidément pas comme les autres, jamais démontée par ses échecs temporaires. 

Anecdotes :

  • Jaimie goûte l’héroïne afin de l’identifier. Les tests étaient encore peu répandus à l’époque et cette image apparaît dans de nombreuses séries, mais est bien entendu proscrite dans la vraie vie. On ne goûte jamais une drogue, qui peut s’avérer être un poison violent.

  • Whoa... talk about the flying nun ! s’exclame Jaimie après avoir goûté à l’héroïne. Il s’agit d’un clin d’œil à la série The Fying Nun (La Sœur volante, 1967-1970).
  • Rita Egleston, la doublure de Lindsay Wagner, ne réalise ici aucune cascade. Toutefois Kenneth Johnson lui fit conduire le camion transportant les tonneaux, afin qu’elle soit créditée et puisse ainsi toucher son cachet.

  • Le couvent est représenté par  la Chapelle de Guasti et ses annexes. Fondée en 1900 par un immigré italien catholique, il s’agit de l’exploitation d’un immense vignoble toujours en activité de nos jours et qui produisait initialement du vin de messe (Guasti Sacramental Wines).

  • L’épisode permet d’admirer de superbes voitures d’époque. Les bandits disposent d’une impressionnante Pontiac Grand Prix rouge, Oscar d’une Lincoln Continental et l’Evêque d’une Imperial Crown Imperial Limousine.

  • Kathleen Nolan (la Mère supérieure) est une grande figure de Broadway, membre à vie de l’Actor’s Studio. Elle est également apparue dans une multitude de séries et fut la première femme a diriger la Screen Actors Guild, grand syndicat d’acteurs (1975-1979).

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9. LES ONDES DE L'ESPACE
(THE VEGA INFLUENCE)

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Date de diffusion : 01 décembre 1976

- You know, at times like this it's kinda nice being a girl, cause I can admit to being very scared !

Résumé :

Jaimie accompagne le Dr. Michael Marchetti lors d’un voyage en avion destiné à rapporter du matériel médical de haute technologie depuis Londres. Afin de se ravitailler en carburant, l’appareil se pose dans une base du grand nord aérien, où se trouve également une station scientifique. Or tous les habitants semblent avoir mystérieusement disparu. En fait une météorite semi-vivante découverte profondément enterrée dans le permafrost émet des ultrasons transformant les Terriens en Zombies à ses ordres. Jaimie est protégée par son oreille bionique, elle doit réagir alors que l’entité s’apprête à se faire transporter vers des zones plus peuplées.

Critique :

Le seul moment de l’épisode parvenant à réellement intéresser le spectateur demeure les quelques minutes où l’on parcoure l’énigmatique étrangeté de la base déserte. On songe bien entendu à L’heure perdue des Avengers, mais le récit souffre d’une mise en scène considérablement plus sommaire et ne tirant qu’un bien faible parti du pourtant propice décor à l’air libre. Par ailleurs on trouve très vite la clef du mystère relevant d’une Science-fiction très classique, voire relevant des séries b des années 50. Mais là où La mangeuse d’hommes du Surrey, autre épisode de Chapeau Melon, développait un savoureux pastiche anglais sur un thème tout à fait similaire, The Vega Influence ne bâtit absolument rien. L’intrigue se contente de répéter à satiété les scènes de poursuite de Jaimie par des similis Zombies bien davantage amorphes qu’effrayants. Elle et l’autre rescapée ne cessent de ressasser l’action en cours, une astuce bien connue pour délayer la sauce.

Par ailleurs l’intrigue d’Arthur Rowe multiplie les contresens. Elle semble oublier que la Femme bionique n’a strictement rien à craindre d’un groupe d’individus impavides et quasi figés, elle peut leur échapper ou les ventiler façon puzzle quand elle le désire. On peut filmer la météorite en aussi grand plan que l’on voudra, avec musique et effet spécial à profusion, elle reste un bête caillou, pour l’effet terreur on repassera, là aussi. Par ailleurs Jaimie ne dispose que d’une seule oreille bionique, donc le son fatal lui parvient fatalement à elle aussi. Mais le plus irritant reste que l’auteur, pour relever un plat à l’évidence bien fade, décide de charger jusqu’au ridicule les réactions de Jaimie, sans cesse en crise de panique comme jamais elle ne l’a été. Transformer la femme bionique en Damsell in distress passablement hystérique, il fallait oser. The Vega Influence résulte bien comme le prototype de ces épisodes de Science-fiction bas de gamme imposés par le diffuseur qui finiront par pousser Kenneth Johnson au départ.

Anecdotes :

  • La lumière du jour varie à plusieurs reprises lorsque Jaimie et Laurie fuient devant les zombies. Visiblement la scène a été tournée a divers moments de la journée.

  • On retrouve Michael Marchetti, le médecin ayant contribué à la « résurrection » de Jaimie et flirt passager de celle-ci. Il n’apparaîtra plus par la suite.

  • Alors que le titre original de l’épisode est The Vega Influence, le terme de « Vega » n’y est jamais utilisé.

  • Les images servent à représenter les manifestations de l’organisme extraterrestre sont tirées du film Le mystère Andromède (1971).

  • Richard Lenz (Dr. Michael Marchetti) est apparu dans de nombreuses séries, mais il reste surtout connu comme auteur de pièces de théâtre pour Broadway, où il effectua ses débuts.

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10-11. RINJA GABRIN : 1RE PARTIE / 2E PARTIE
(JAIME'S SHIELD: PART 1 / PART 2)


Date de diffusion : 15 et 22 décembre 1976

- There's only one thing more dangerous than being an undercover agent...

- Being a school teacher.

- Being a cop.

Résumé :

 Des espions auraient infiltré le LAPD. Afin de mener l’enquête, Jaimie se fait passer pour une cadette en formation à l’académie de police. En fait l’opposition projette d’enlever une chef de gouvernement étrangère en visite à Los Angeles, dont la protection doit être assurée par les forces de l’ordre locales. Jaimie soupçonne la trop douée Arlène Hart, mais celle-ci est la fille d’un haut gradé de la police, désireuse de faire ses preuves incognito. Repérée par les agents ennemis, la Femme bionique est désormais en danger, amis Arlène va faire équipe avec elle.

Critique :

Le format long permet à la première partie du double épisode de s’inscrire pleinement dans la totalité propre de la série, utilisant le format de la série d’aventures avant tout comme véhicule pour évoquer les valeurs humaines. Seules quelques péripéties convenues viennent émailler le portrait d’un groupe de jeunes femmes se préparant au dur métier de policier de patrouille. Une évidente fausse piste (marronnier de la série) est esquissée et vite abandonnée, la coupable est évidemment celle que l’on suspecte le moins et on a droit à la tentative d’assassinat rituelle de Jaimie. Une tonalité féministe se fait évidemment jour au sein ces années 70 où celui-ci s’ouvre effectivement au beau sexe dans les polices urbaines américaines.

Mais c’est avant tout l’étude de caractères qui séduit, notamment la belle amitié naissant entre Arlène et une Jaimie toujours irrésistible de naturel et d’humour. La véritable académie du FBI confirme l’intérêt de la saison pour les localisations apportant une nette valeur ajoutée et la visite des lieux, efficacement assurée par la mise en scène, développe un véritable intérêt documentaire. Mais la découverte de cette école vaut surtout par son expression des plus belles valeurs policières : protéger et servir la population, être solidaires, refuser la gâchette facile et les attitudes de matamore. Sans naïveté on demeure sensible à l’évidente sincérité de ce discours. Même si le mot «Shield» figure dans le titre original, on se situe au parfait antipode de la série contemporaine du même nom !

La seconde partie de l’opus complète l’ensemble en laissant cette fois la part belle au spectacle. On retrouve avec plaisir toute l’esthétique des séries policières des années 70, des voitures fonçant sirènes enclenchées aux scènes de vie en commissariat, ce qui renouvelle une fois de plus une programme ne cessant de passer d’un univers à l’autre cette saison. Que le complot du jour se révèle hautement fantaisiste ne pose pas réellement problème au sein d’une série d’aventures et il autorise quelques retournements de situation efficaces et un joli suspense final. L’agente ennemie se montre également un peu plus relevée que le commun des adversaires de Jaimie. Le récit à l’intelligence de pleinement impliquer des liens d’amitié (voire le flirt entre Jaimie et son binôme masculin) dans l’action principale, ce qui assure une continuité et prolonge les parcours individuels jusqu’à d’émouvants adieux.

Anecdotes :

  • La première partie de l’épisode a été majoritairement tourné dans la véritable académie du LAPD. Les amateurs des Drôles de Dames reconnaîtront d’ailleurs le grand portail ouvrant le générique de cette série, ainsi que les tenues beiges de cadettes qu’y portent les Anges de Charlie.

  • Tandis que Jaimie participe à une poursuite automobile à travers des studios de cinéma, elle passe devant la semi-remorque servant de mobile home à Jim Rockford. Il s’agit d’un clin d’oeil, Lindsay Wagner ayant participé au pilote de 200 dollars plus les frais, ce qui lui a permis d’être remarquée pour le rôle de Jaimie.

  • La même année, Steve Austin s’était aussi fait passer pour un policier, dans l’épisode The Bionic Badge.

  • Rinja Gabrin, la chef de gouvernement en visite, est un évident décalque d’Indira Gandhi, dirigeante de l’Inde de 1966 à 1977, puis de 1980 à sa mort en 1984. Initialement proche de lURSS au sein des pays non alignés, elle opéra effectivement sur le tard un recentrage au bénéfice des USA, une inflexion que les agents étrangers veulent contrecarrer.

  • Admirant les dons d’Arlène au tir, Jaimie la compare à Annie Oakley. Cette dernière (1860-1926) fut une figure de l’histoire du Far West, célébrée pour l’effarante précision de ses tirs. Après avoir remporté plusieurs concours elle accéda à la célébrité par son spectacle itinérant. Elle devint l’une des étoiles de celui de Buffalo Bill et fit également sensation en Europe.

  • La mission décrite reste la plus longue jamais vécue par Jaimie, car elle recouvre l’ensemble de la formation d’un membre du LPAD, mais aussi toute une période en service. Alors que les références à son métier d’institutrice se sont raréfiées, Oscar précise qu’une remplaçante temporaire a été trouvée à Jaimie.

  • Diane Cary (Arlène Hart) est alors l’épouse de James D. Parriott, auteur de l’épisode et importante plume de la série. Elle participera également à l’épisode Rancho Outcast, en troisième saison. Elle figure dans de nombreuses autres séries (Misfits of Science, Tales from the Crypt...), dont V, autre production de Kenneth Johnson, où elle joue Harmony, l’humaine tombant amoureuse d’un extra-terrestre. 

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12. MÉDITATION
(BIOFEED BACK)


Date de diffusion : 12 janvier 1977

- Hey, I'm sorry about the way I grabbed you back there.

- I'm sorry I didn't have the time to take advantage of it.

Résumé :

Grâce à Rudy, Jaimie fait la connaissance de Darwin Jones, biologiste ayant appris au Tibet comme réguler son corps par la volonté mentale et la transe. Son frère, Peyton, est également un brillant scientifique, mais Oscar ne souhaite plus financer ses travaux, estimant que le décodeur universel qu’il a mis au point suffit aux besoins de l’OSI. Ulcéré, Peyton décide de s’associer au sinistre Ivan Karp, qui abuse de sa confiance. Jaimie et Darwin vont s’associer pour récupérer Peyton en RDA et le ramener dans le droit chemin avant qu’il ne soit trop tard.

Critique :

D’une manière presque similaire à ce que pratiquera bien plus tard le All Things des X-Files pour les philosophies orientales, l’épisode signifie un certain détournement de la série afin de promouvoir de manière pachydermique des idées chères à la vedette de la série, et en soi respectables (même s’il ne faudrait pas que tout cela dispense de suivre des traitements médicaux nécessaires). On ne doute pas de la sincérité du propos ni que celui-ci présente un cachet 70’s plaisamment daté. Mais néanmoins plus de la moitié du récit se voit uniquement dédié à l’exposition des vertus quasi miraculeuses du biofeedback, sur un ton pénétré et avec un étonnant accompagnement visuel, entre imagerie naïve du Tibet et une exposition d’une totale crudité d’un cœur en train de battre et autres organes internes (à  satiété, encore et encore). Cela finit par devenir passablement répugnant et les exploits de Darwin auraient évidemment été bien plus convaincants dans le cadre d’un documentaire que lors d’une fiction.

Toutefois, même réduite à la portion congrue, la mission effectuée de concert entre Jaimie et Darwin s’avère agréable  à suivre, même si ce dernier pâtit du jeu passablement inexpressif de son interprète. Le scénario combine astucieusement les pouvoirs complémentaires des deux  agents très spéciaux de l’OSI et ménage quelques rebondissements animant au moins a minima la seconde partie de l’opus. L’amateur des Spy Shows des Sixties retrouvera avec plaisir une tonalité proche de ces séries lors de l’expédition de Jaimie par delà le Rideau de fer, avec une idée initiale proche des Champions, une pétillante naïveté de l’ensemble, des décors évidents, de belles scènes d’action mais aussi des raccourcis de scénarios (Karp qui confierait le seul exemplaire de la liste de noms à Peyton). Le volet automobile est à l’unisson, avec des méchants bien entendus pourvus de la Mercedes de rigueur et un summum atteint avec la Volvo de Darwin, la propre voiture du célèbre Simon Templar, alias le Saint ! Demeure également une nouvelle prestation irrésistiblement tonique de Lindsay Wagner, qui anime autant que possible les moments empesés du récit et nous vaut un nouvel happy end à la bonne humeur communicative.

Anecdotes :

  • La cascadeuse doublure de Lindsay Wagner, Rita Egleston, apparaît ici à l’écran en tant que Terry, l’assistante de Rudy.

  • Steve Austin n’apparaît pas dans l’épisode, mais il y est évoqué. Oscar que Steve, en mission à Bruxelles, a transmis les informations permettant d’identifier le point de rendez-vous entre Karp et Peyton.

  • Le château de Karp se situe à proximité est-allemande d’Halderstadt. Celle-ci est imaginaire mais il doit s’agir  d’une référence à Halberstadt, l’un des chefs-lieux du land de Saxe-Anhalt, qui appartint historiquement à la RDA.

  • Le personnage Ivan Karp, appelé ainsi à plusieurs reprises, figure au générique comme Ivan Kard.

  • Alors que Super Jaimie régale souvent le spectateur de superbes et imposantes voitures américaines 70’s, cette escapade en allemande permet cette fois d’insérer des véhicules européens. Les antagonistes conduisent une Mercedes-Benz S-Klasse, Jaimie une Citroën DS 19 et Darwin une très reconnaissable Volvo 1800, à l’instar de la ST1 du Saint.

  • Linda Wagner a indiqué qu’il s’agissait de son épisode favori. Le thème du biofeedback, ou rétrocontrôle biologique (contrôle de l’activité de son corps par un individu), rejoint celui de la médecine dite positive lui étant chère et qu’elle professe encore aujourd’hui.

  • Lloyd Bachner (Ivan Karp) incarna d’innombrables seconds rôles de méchants classieux durant près de 50 ans, au cinéma et à la télévision. Sa voix très riche lui valut également de devenir l’un des acteurs les plus cotés des dramatiques radios américaines. Il participe à nombre de séries marquantes des années 60 aux 80, son rôle le plus marquant étant celui de Cecil Colby dans Dynasty. Il est également l’interprète du héros malheureux d’un des épisodes les plus cultes de La Quatrième Dimension, Pour servir l’Homme, aux côtés de Richard Kiel.

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13-14. ALEX : 1RE PARTIE / 2E PARTIE  
(DOOMSDAY IS TOMORROW: PART 1 / PART 2)


Date de diffusion : 19 et 26 janvier 1977

- After all, in a way, we're cousins.

- What are you talking about?

- That's right, think about it: you're a human with the parts of a machine and I am a machine with the mind of a human.

Résumé :

Inventeur d’une terriblement puissante bombe atomique au Cobalt, mais désormais épris de pacifisme, le Dr. Elijah Cooper annonce au monde qu’il a créé un mécanisme qui, en cas de tout nouveau tir d’essai nucléaire, répandra dans l’atmosphère un isotope qui supprimera toute vie sur terre. Or un état moyen-oriental croit à un bluff et procède à un tel test, provoquant le déclenchement de la machine infernale. D’abord infiltrée sous l’identité d’une scientifique française puis avec l’aide de l’agent soviétique Dimitri, Jaime tente de parvenir au tréfonds du complexe scientifique d’Elijah, afin de stopper à temps la catastrophe. Très malade, Elijah décède brusquement, mais, la Femme Bionique doit lutter conte les multiples armes à disposition d’Alex 7000, l’ordinateur régissant la base. Elle échoue in extremis, mais il s‘avère que la menace était fictive, Elijah voulant faire prendre conscience du péril atomique. Jaimie parvient à détruire ALEX quand celui-ci décide de provoquer malgré tout l’Apocalypse.

Critique :

La première partie du double épisode se montre d’emblée fort appréciable. La révélation choc de la machination ourdie par Elijah fait réellement sensation, surfant sur la peur diffuse mais toujours bien présente de l’holocauste nucléaire. Le jeu de Lew Ayres reflète parfaitement la nature  tourmentée de ce scientifique soucieux de refermer les portes de l’enfer qu’il a entrouvertes, à l’instar d’un Oppenheimer. En amusant contrepoint l’accent français revêtu par Lindsay Wagner sonne plaisamment juste, d’autant que les quelques mots en français dans le texte. L’accent russe de l’interprète de Dimitri monte par contre à pleurer de rire tellement il résulte mauvais et caricatural. De splendides vues de la vallée de la Mort rend spectaculaire la première étape de la progression vers le complexe scientifique. Toutefois, tout comme lors de la seconde partie, le récit souffre de trop longues digressions pseudo militaires, dont le jargon sert surtout à meubler.

L’opus revêt toutefois toute sa dimension lors du captivant et acharné duel opposant Jaimie au glacial ALEX 7000, clairement une resucée réussie du fameux HAL 9000 de Kubrick. La scénographie rend l’affrontement particulièrement ludique, avec un compte à rebours d’enfer et une disposition spatiale conduisant Jamie toujours plus profondément sous la terre, à l’instar d’une partie de Donjons et dragons réussie. Le séquençage de la progression en huit niveaux successifs autorise autant de confrontations souvent inventives et électriques entre les deux adversaires. Alors qu’il s’agit certainement de l’épisode où Jaimie sollicite le plus ses pouvoirs bioniques et sa vivacité d’esprit, l’affrontement se double encore d’un volet psychologique extrêmement affûté à propos de la nature à la fois antagoniste et symétrique de la personnalité des deux adversaires. En tant que Cyborg, Jaimie symbolise la prédominance de l’humain sur la machine, ALEX l’exact contraire, ce qui exacerbe l’enjeu de l’écrasement final de ce dernier par la femme Bionique.

Lindsay Wagner parvient à insérer un nouveau superbe numéro d’actrice au sein de cet opus accordant une large place à l’action, Jaimie reste bien une jeune femme comme un autre que le Destin a propulsé dans des situations extrêmes, avec tout l’humour ou l’émotion que cela engendre. Les caractéristiques de l’Intelligence Artificielle d’un Système expert (à la fois divisible et extensible, programmée et adaptative), se voient astucieusement employés au cours de ce récit de Science-fiction de grande qualité. Derrière la caméra Johnson suscite des scènes particulièrement suggestives, notamment grâce à la localisation exceptionnelle et angoissante en diable du complexe industriel. On apprécie l’audace transgressive de montrer l’héroïne échouer au terme de la course à l’abîme, malgré ses divers exploits, d’autant que la révélation finale apporte un écho solennel et saisissant au message pacifiste et pro Détente de l’épisode. Décidément Super Jaimie s’entend à conjuguer avec succès spectacle et message social. Pinacle de la série n’ayant rien perdu aujourd’hui de son impact et de sa modernité, Doomsday is Tomorrow en constitue la démonstration la plus éclatante. La série se situe bien à son zénith en cette saison 2.

Anecdotes :

  • ALEX 7000 est une claire référence à HAL 9000, l’intelligence artificielle mise en scène par Stanley Kubrick dans 2001, l’Odyssée de l’Espace (1968). La thématique de l’épisode fait également fortement songer à celle du film Le Cerveau d’acier (1970) auquel participe Martin E. Brooks l’interprète de Rudy.

  • Dimitri désigne Jaimie comme un Cyborg, cela restera l’unique fois de la série où ce terme sera utilisé. Il avait été également employé, par écrit, lors du pilote de L’homme qu valait trois milliards série elle-même inspirée du roman Cyborg (1972), de Martin Caidin

  • Dimitri évoque l’existence d’un programme bionique en URSS, ne parvenant pas pour l’heure à passer du stade animal à l’humain. Le prolongement de ce projet sera découvert lors du téléfilm L’espion bionique (Bionic Showdown), en 1989.

  • Le double épisode est le deuxième et dernier de la série réalisé par le showunner Kenneth Johnson

  • L’absence de Steve Austin durant cette terrible crise se justifie par sa mission à bord de Skylab, évoquée durant le récit. Cette station spatiale de la NASA fut en activité de 1973 à 1979

  • L’inscription sur la pierre est une citation de l’Ancien Testament, tirée du Livre d’Esaïe (2:4) : « De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes. Une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre » (And they shall beat their swords into plow shares and their spears into pruning hooks. Nation shall not lift up sword against nation, neither shall they learn war anymore).

  • Lew Ayres (Dr. Elijah Cooper) a exercé de nombreuses activités au cours de sa carrière : acteur (À l'Ouest rien de nouveau, 1930), mais aussi guitariste, réalisateur, producteur, directeur de la photographie, monteur scénariste... Objecteur de conscience (il servit dans le corps médical durant la Guerre du Pacifique), il a tenu à participer à des œuvres pacifistes, à l’instar de l’épisode, telles À l'Ouest, rien de nouveau (1930) ou The Way of Peace (1947).

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15-16. SOSIE BIONIQUE : 1RE PARTIE / 2E PARTIE
(DEADLY RINGER: PART 1 / PART 2)


Date de diffusion : 02 février 1977

Résumé :

Jaimie, droguée par ses ennemis afin qu’elle ne puisse utiliser sa force surhumaine, est secrètement substituée à son sosie Lisa Galloway dans sa cellule. Alors que le meurtre de Jaimie est programmé, Lisa infiltre de nouveau l’OSI après avoir consommé une drogue conférant une force équivalente à celle des individus bioniques, mais aux terribles effets secondaires. Elle désire obéit une nouvelle fois  au Dr. Courtney, son mentor. Jaimie parvient  à s’évader de prison, puis, traquée, convainc in extremis Oscar qu’elle est bien Jaimie. Lisa, influencée par le modèle représenté par Jaimie,  rompt avec Courtney et se réconcilie avec l’héroïne. Elle accepte l’aide de l’OSI pour retrouver sa véritable apparence.

Critique :

L’épisode prend le risque de revenir sur le cas Lisa Galloway, brillamment traité en saison 1, un pari gagné, mais pas en totalité. Malgré les développements apportés, il s’agit fondamentalement d’une redite, le sentiment de doublon se voyant accentué par le fait que le thème des doubles a déjà été traité durant la présente saison, avec les Fembots. Pour obtenir l’effet recherché, le scénariste n’hésite pas utiliser les grands moyens, avec cette drogue miracle au concept trop manifestement tordu dans tous les sens afin que les éléments du puzzle puissent s’emboiter correctement. On regrette aussi que l’épisode cherche à pour partie surfer sur la vague des Women in Prison films connue par les années70, à travers des œuvres magistrales du gabarit de The Big Doll House (1971), Lovers of Devil's Island (1972) ou encore Caged Heat (1974), entre bien d’autres exemples. Au moins l’opus ne revêt cet aspect que pour sa première partie, en nous épargnant  le catalogue de clichés par contre largement développé par les Drôles de Dames de Spelling à travers les épisodes Angels in Chains (1976) et Caged Angel (1979).

De plus, si l’intrigue suit un chemin assez prévisible, elle manifeste quelques twists percutants, comme Oscar ne croyant pas initialement Jaimie, où la perspective du visage de Jaimie transformé en celui de Lisa, qui ajoute une dimension supplémentaire au cauchemar. Toutefois cet élément se voit minoré par la fait que, même si la série est toujours demeurée floue sur la sensibilité de ses membres artificiels, Jaimie doit bien ressentir qu’elle est bionique, donc sa dérive personnelle n’a pas vraiment de raison d’être. Par ailleurs l’ensemble aurait paru bien plus déstabilisant en provenance de médecins pensant œuvrer pour le bien de leur patiente, et non de complices de Courtney. En définitive, outre le charmant retour à Ojai, le grand atout de l’épisode demeure la nouvelle ébouriffante démonstration de Lindsay Wagner, exprimant avec souffle et expressivité les tourments respectivement vécus par Jaimie et Lisa, où l’épopée représentée par l’évasion de la Femme bionique. La scène de psychose de Jaimie a du compter beaucoup pour sa victoire aux Emmy Awards, car typique de ce jeu paroxystique particulièrement apprécié par les Américains. 

Anecdotes :

  • C’est pour ce double rôle que Lindsay Wagner remporta l’Emmy Award en 1977.

  • Une photographie dévoile la véritable apparence de Lisa, il s’agit de l’actrice Sondra Blake.

  • Non créditée, Randall Ball, sœur de Lindsay Wagner, joue l’une des élèves de Jaimie, Karen. 

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17. JAIMIE ET LE ROI
(JAIME AND THE KING)

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Date de diffusion : 23 février 1977

- Now, you wanna tell me what I am doing in Monte Carlo, dressed like Mary Poppins, when everyone else is wearing postage stamps?

Résumé :

A Monte-Carlo, Ali Bin Gazim, émir d’un état du Golfe Persique allié des États-Unis, et son fils Ishmail sont menacés par des assassins. Afin de veilleur sur le jeune prince, Jaimie devient sa perceptrice. Elle va devoir démasquer le traître menant le complot, le sombre Hassan, et parer une tentative de meurtre menée par l’une des danseuses de la suite de l’Émir mais surtout lutter contre les préjugés du prince concernant les femmes. Découverte, Jaimie parvient à se réintroduire dans la résidence de l’émir en se faisant passer pour une danseuse orientale, avant de triompher de ses ennemis.

Critique :

S’il bénéficie de jolis décors et autres inserts de la Riviera, l’épisode souffre d’un scénario beaucoup trop prévisible, car ne s’extirpant jamais des divers clichés proche orientaux caractérisant ce type d’épisodes des Spy Shows des années 60 (prince folklorique, félon de théâtre, orientalisme d’opérette, domination occidentale clairement affichée…), mais qui semblent déjà caduques durant la décennie suivante. On suit donc tout cela sans guère de surprises, d’autant que l’on devine d’emblée qui est le traître  lrsqu’apparaît l’excellent Joseph Ruskin, ce que l’intrigue confirmera d’ailleurs bien vite.  Si le métier de ce dernier lui permet de s’en sortie par le haut, le cabotinage éhonté de Robert Loggia, dans un improbable quelque part entre Lawrence d’Arabie et le Cheik Blanc, finit par lasser après avoir initialement amusé. Le jeune Lance Kerwin semble figé tout au long de l’épisode, ce qui pénalise ses scènes avec Lindsay Wagner, par trop déséquilibrées.

Au moins les amateurs des Avengers pourront-il s’amuser des nombreuses convergences entre cette histoire et celle de Du miel pour le prince, jusqu’à contenir pareillement une danse orientale très sexy interprétée par l’héroïne. Mais la fantaisie et l’imagination de la narration de l’aventure de Steed et Mrs Peel font ici cruellement défaut. Comme toujours la sensibilité et l’aura de Lindsay Wagner permettent de sauver l’essentiel et de rendre l’épisode encore regardable de nos jours. C’est d’autant plus vrai que l’actrice brille comme à l’accoutumée par sa sincérité dans l’expression des messages chers à la série, regard protecteur et compréhensif envers la jeunesse et féminisme léger mais bien présent. Ce dernier aspect se voit toutefois contrebalancé par la scène de la danse, passablement voyeuriste, c’est pour le moins contradictoire !

Anecdotes :

  • Robert Loggia (Ali Ben Gazim)  se fit connaître dans les séries Disney, puis avec la série T.H.E. Cat (1966). Il interpréta de nombreux gangsters, au cinéma (L’honneur des Prizzi, Sarface...), comme à la télévision (Les Incorruptibles, Les Sopranos...).

  • Lance Kerwin (Ishmail)  fut un adolescent star durant les années 70 :Wonder Woman, James at 15, ABC Afterschool Specials…. Mais de graves problèmes de drogue et d’alcool, ainsi que des déboires judiciaires, nuisirent considérablemnt à la suite de sa carrière.

  • Joseph Ruskin (Hassan), décédé en 2014, fut une figure récurrente de Star Trek, où il apparut, sous des visages différents, dans la série d'origine puis ses différentes dérivées, à la grande joie des fans. Il participa à de nombreuses autres productions, tout au long d'une prolifique carrière, s’étendant  des années 50 aux 2000. Il joua souvent des criminels et autres félons. 

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18. KIM
(BEYOND THE CALL)

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Date de diffusion : 09 mars 1977

- I don't know why Goldman insisted we use a chopper.

- Well that's a special consession from Oscar to me. I've had some pretty unpleasant memories of parachutes.

Résumé :

La petite Kim, fille d’une Vietnamienne et d’un soldat Marcia, n’a plus prononcé un mot depuis la mort de sa mère durant le conflit. Jaime tente de sympathiser avec elle et de vaincre son blocage émotionnel. Pendant ce temps le père de Kim, le Major John Cross, tente de dérober le mécanisme ultra secret d’un missile autoguidé, par vengeance contre l’armée américaine qui n’a pas protégé sa femme. Jaimie va tout tenter pour le ramener dans le droit chemin et éviter que la fille et le père ne soient séparés.

Critique :

Kim constitue l’inévitable épisode évoquant les traumas liés au conflit du Viêt Nam, un cas de figure évidement très présent dans les productions de 1977 et qui va demeurer sur le long terme un passage obligé pour les diverses séries américaines. Vingt ans plus tard les X-Files en comporteront ainsi encore deux, Sleepless et Unrequited. Si on peut regretter un léger abus des flashbacks et des scènes en studio, Super Jaimie a le mérite d’aborder le sujet en l’intégrant à ses propres thématiques : un regard sur l’enfance au cœur d’un récit comportant également un segment d’espionnage correspondant davantage à un prétexte. De fait, si le dernier aspect s’avère comme souvent, assez passe-partout, la volet psychologique va apporter tout son sel au récit.

L’étude de caractères construit un intéressant effet miroir entre Kim et son père, réagissant de manières apparemment très différentes au drame, mais chez qui l’histoire va progressivement révéler des failles convergentes. Les confrontations entre Kim et Jaime  électrisent l’ensemble, d’autant que les auteurs évitent le piège de Lénifiant en rendant Kim non seulement muette également brutale et parfois inquiétante. Mariel Aragon se sort très honorablement de ce rôle malaisé, dont les tourments ne s’expriment longtemps que par expression faciale et corporelle, Lindsay Wagner excelle comme toujours lors des scènes avec ses jeunes partenaires. On peut regretter que le scénario préfère couper court à ces échanges par une scène paroxystique, accompagnée du poncif de l’orage. toutefois les deux interprètes font gagner ce pari, notamment lors du bouleversant moment où Kim renaît à la parole.

Anecdotes :

  • Helen Elgin, mère de Steve Austin et mère adoptive de Jaimie, apparaît ici pour la dernière fois.

  • La mention par Jaimie du saut en parachute fatidique est un premier indice que la mémoire commence à lui revenir concernant sa relation avec Steve. Toutefois les deux séries allant diverger la saison suivante, le processus ne parviendra à son terme que lors du premier des trois téléfilms bioniques, en 1987.

  • Les vues d’Ojai ne sont plus tournées sur place, mais dans les studios d’Universal.

  • Mariel Aragon (Kim) participera également au dernier épisode de la série, On the Run. Sa carrière ne s’est pas poursuivie au-delà, hormis une participation à M.A.S.H..

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19. LE COUP DE DIJON
(THE DEJON CAPER)


Date de diffusion : 16 mars 1977

- I think you should call Beaumont and arrange a meeting and I'll just go as your girlfriend or friend or whatever

- That might work. He knows I'm adored by beautiful women.

Résumé : 

A Paris, Beaumont, criminel de haut vol, a mis au point un trafic de peintures célèbres. Il les dérobe dans les musées et y substitue des copies réalisées par un faussaire de génie, Pierre Lambert. Le vol de deux œuvres à Washington et la capture de Lambert provoquent l’intervention de l’OSI. Contre une amnistie, Lambert va s’associer à Jaimie afin de faire tomber Beaumont. L’affrontement va se dérouler à Paris, puis à Cannes, où Jaimie va tendre un piège à Beaumont en le mettant en difficulté face à son client, un parrain corse.

Critique :

Sans toutefois aller jusqu’à poser en épisode décalé, The Dejon Caper brille dès le départ par sa fantaisie enjouée, exacerbée au sein d’une série pourtant fondamentalement radieuse et optimiste. Cette bonne humeur générale s’appuie sur plusieurs piliers se soutenant l’un l’autre, en parfaite synergie. Le public hexagonal se réjouira d’une France de cartes postales, tout à fait similaire à celle des productions des années 60, naïves et relevant d’une aimable imagerie d’Épinal. Les accents s’avèrent bien entendus allègrement caricaturaux, domaine où René Auberjonois et Maurice Marsac excellent tout particulièrement. Costumes, décors, voitures et musique d’ambiance (accordéon de rigueur) concourent à cette douceur de vivre d’un Paris, certes d’opérette, mais célébré avec amitié. On songe beaucoup aux escapades parisiennes du Saint, parcourues par une pareille allégresse. D’ailleurs, tout comme dans Amicalement vôtre ou Chapeau Melon, on s’amusera de constater que la « France utile » demeure exactement la même pour les productions anglo-saxonnes des deux côtés de l’Atlantique : Paris et la Riviera, plus les vins de Bordeaux évoqués dans les dialogues.

L’interprétation se révèle également à la hauteur, la plupart des acteurs n’hésitant à surjouer, fort à propos dans le cadre d’une telle comédie. René Auberjonois impulse beaucoup d’énergie grâce à un cabotinage de bon aloi, avec ce Pierre d’abord pleutre puis courageux, sauvé par son sincère amour pour l’Art et par une Jaimie toujours aussi positive. Le duo formé avec Lindsay Wagner fonctionne du tonnerre, tandis que la série demeure fidèle à ses fondements. Le thème de la deuxième chance se voit ainsi une nouvelle fois mis en avant, de même que la non-violence d’une héroïne se servant de ses pouvoirs bioniques pour ruser, jamais de manière agressive. D’ailleurs personne n’est bien entendu blessé ou tué, la fête ne sera pas gâchée. Astucieusement, le scénario multiplie à l’envie les scénettes dignes de vaudeville voyant Jaimie duper Beaumont et exhorter Pierre, évidemment en dehors de tout réalisme, mais qu’importe. L’épisode s’impose également comme un vrai plaisir pour l’œil, malgré des moyens limités Le plateau de Paris reste ainsi clairement le même que celui de la ville allemande de Biofeed Back, cette saison, avec quelques éléments modifiés. Mais les nombreux magnifiques tableaux, les voitures, les inserts, la somptueuse villa de Beaumont enjolivent formidablement l’esthétique de l’ensemble, de même que les particulièrement nombreuses tenues de Jaimie, épisode parisien oblige !

Anecdotes :

  • La signalisation routière est occasionnellement américaine et non française.

  • La superbe voiture de Beaumont est une Rolls-Royce 20/25 de 1935.

  • Lindsay Wagner arbore pas moins de sept tenues totalement différentes en cours d’épisode.

  • Lindsay Wagner a indiqué conserver un souvenir gêné du tournage. La villa de Beaumont était en fait une école de jeunes filles et Jaimie devait y déambuler en tenue de grisette au grand embarras de l’actrice.

  • La conclusion de l’histoire est censée prendre place à Cannes. En arrière-plan on peut néanmoins apercevoir le Helmsman, célèbre statue de Carl Romanelli dominant depuis 1971 la Marina del Rey, à Los Angeles.

  • Alors que la Rolls de Beaumont se trouve en pleine campagne, la voiture censée la suivre est filmée dans un décor urbain.

  • Parmi les imitations de peintures présentées par Oscar on reconnaît Master Hare (1789) de Joshua Reynolds. Ce grand portraitiste fut l’un des peintres anglais les plus réputés de la seconde moitie du XVIIIème siècle. Il devint le premier président de la Royal Academy of Arts, fondée en 1768 par George III. La véritable peinture, le portrait d’un petit garçon, est conservée au Musée du Louvre. 

  • La photo de prison avec laquelle Oscar menace Pierre représente celle de Folsom, en Californie. Cet établissement de haute sécurité est réputée pour contenir les pires criminels de l’État et pour avoir servi de lieu d’exécution de la peine capitale en Californie (San Quentin actuellement). 

  • René Auberjonois (Pierre Lambert), d’origine suisse est un descendant de Joachim Murat et e Caroline Bonaparte. Il participe à de nombreuses séries et tient notamment les rôles récurrents d’Odo dans Star Trek : Deep Space Nine et de Paul Lewinston dans Boston Justice. Auberjonois est également un très important acteur de voix pour dessins animés, dramatiques radio, livres audio et jeux vidéo.

  • Non crédité, on reconnaît Maurice Marsac dans le rôle du gendarme parisien. Cet acteur français, ancien de la Résistance, s’installa aux États-Unis après guerre comme représentant en vins hexagonaux. Il va interpréter de multiples petits rôles de Français, principalement à la télévision, jusqu’aux années 80, souvent celui de garçon de café. Il participe aux épisodes français des New Avengers, K is for Kill et The Lion and the Unicorn


20. LE DÉMON DE LA NUIT
(THE NIGHT DEMON)


Date de diffusion : 23 mars 1977

- He is a satanic figure with slight variations. His Good is that he protects the rest of the Dead. His bad is that when once aroused, he...

- Kinda does his own thing?

- Sort of.

Résumé :

Thomas Bearclaw, un archéologue ami de Jaimie réalise des fouilles dans un anicien cimetière indien situé dans le désert. Il y découvre la statuette d’un mon nocturne et , conformément, à la légende est désormais hanté par le spectre. Cela l’incite à vendre le terrain à son voisin, mais Jaimie rend visite à thomas et découvre le pot aux roses ; c’est le voisin et son complice qui se faisaient passer pour le démon, grâce à divers trucages. Ils désirant s’emparer d’un riche gisement d’uranium, dont Thomas ignorait l’existence. Et ils auraient réussi si vous Jaimie n’était pas intervenue !

Critique :

L’épisode est desservi par un scénario tout à fait enfantin et d’autant plus prévisible que n’importe qui ayant un tant soit peu suivi les aventures de Scooby-Doo et de Mystère et Cie devinera d’emblée de quoi il en retourne, tant tout ceci relève de l’évidence. Le scénario manquant cruellement de consistance et de développement, l’auteur cherche à meubler de manière systématique et maladroite. Au-lieu de développer une réelle atmosphère fantastique ou une intéressante galerie de portraits, il se contente paresseusement de multiplier les digressions, les commentaires inutiles de l’action en cours ou les redites. Une espèce de summum est atteint quand on assiste par le menu au développement d’une photographie ou à un fastidieux exposé sur la reconnaissance des sols par satellite.

 On ne cesse également  de tirer à la ligne en nous remontrant encore et encore le démon (une espèce de Chewbacca disco), accompagnée d’une musique ridiculement accentuée et de trucages sans doute déjà pathétiques à l’époque. Sa statuette évoque nettement plus l’Egypte antique que les Amérindiens ! Même Lindsay Wagner ne semble guère  motivée par cet épisode visiblement destiné à atteindre le nombre requis cette saison.  Demeurent quelques jolis plans du désert et le professionnalisme de Jeff Corey s’obstinant à faire quelque chose d’un Thomas ne bénéficiant que d’une caractérisation minimaliste. John Quade et Gary Lockwood bénéficient également de rôles d’escrocs country bien dans leur répertoire.

Anecdotes :

  • La chanson qu’écoute Jaimie dans sa voiture est Fly Like An Eagle, qu’Hoyt Axton avait interprété dans l’épisode Road to Nashville cette saison. Jaimie est émue en souvenir d’une cette mission achevée de manière mélancolique.

  • Faire le plein coute 9,5 dollars à Jaimie : nous sommes bien aux USA, en 1977.

  • Jeff Corey (Thomas Bearclaw) connut un brillant début de carrière dans le Hollwood des années 40, avant d’être inscrit sur la liste noire du Maccarthysme, après avoir refusé de dénoncer des comédiens communistes. Connaissant une traversée du désert durant les années 50, il devint un professeur dramatique parmi les plus influents d’Hollywood. Il vint à la télévision durant les années 60 participant à de très nombreuses séries (Star trek, The Outer Limits, The Night Gallery...).

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21. LA TOMBE D'ACIER
(IRON SHIPS AND DEAD MEN)

Date de diffusion : 30 mars 1977

- You know, lady, you're pretty smart and then again you're pretty dumb.

Résumé :

Les plaques militaires de Samuel Goldman, frère aîné d’Oscar disparu durant l’assaut de Pearl Harbor, sont découvertes sur un chantier naval de désassemblage d’anciens cuirassés de l’US Navy. Un soupçon a toujours entaché son honneur, car il transportait alors une forte somme d’argent, également évanouie. Se faisant embaucher dans l’équipe de dockers, Jaimie découvre que Samuel est décédé du fait des tirs japonais, et qu’un employé de la base, Duke, a alors dissimulé l’argent au sein du navire. Avec deux complices, il est en train de fouiller l’épave à la recherche du magot. Aidée par le sympathique Bob, Jaimie va parvenir à pleinement réhabiliter Samuel.

Critique :

L’épisode présente le mérite de développer le profil d’Oscar et son parcours antérieur à la série. Même si ce frère disparu tombe bien à pic pour cela, il demeure logique qu’il n’en ait pas parlé à Jaimie auparavant et Richard Anderson sait rendre convaincant cet aspect plus tourmenté de son personnage. Avec le chantier naval et le petit monde des dockers, le récit a l’excellente idée de poursuivre la tradition de cette saison 2 voyant Jaimie visiter des univers divers et variés, parfois originaux au sein des séries télévisées. Tournées sous le grand soleil californien, les différentes vues du port s’avèrent superbes, même si on aurait pu les rendre davantage nombreuses. À rebours, le bar de Duke et son quartier relèvent d’un décor très bon marché et particulièrement voyant, on n’y croit pas une seule minute. L’intrigue sait également varier ses effets par l’emploi de flashbacks de Pearl Harbor, une pratique relativement peu usitée durant la série.

Surtout, l’épisode sait nous surprendre en se décalant ostensiblement d’un scénario de chasse au trésor se profilant de prime abord, un pratique certes distrayante mais passablement rebattue. Super Jaimie aime décidément se démarquer des séries d’action classique, en réduisant les scènes d’action à la partie congrue, pour au contraire privilégier les portraits des personnages. Le procédé est ici porté à l’extrême (et il vrai que l’on aurait apprécié quelques péripéties supplémentaires), avec le trio de bandits pittoresques : le premier comme jailli des récits de piraterie, le deuxième de la Blaxploitation, et le troisième irrésistible par son accent grec caricatural et son machisme matois. Le sympathique Bob ajoute encore un surcroît d’humanité à cette comédie refusant de se prendre au sérieux. Lindsay Wagner, à qui les bonnets marins siéent à merveille, anime avec entrain cette Jaimie toujours aussi nature, dont on adore les gaffes irrésistibles, d’une fraîcheur inimaginable chez les maîtres espions télévisuels. La parabole d’un Duke s’étant construit par avidité une prison invisible le liant au navire apporte le message moral cher à la série.

Anecdotes :

  • Les bandits conduisent une inquiétante Buick Electra de 1959.

  • Alors qu’il découvert après 36 ans, le squelette est visiblement en parfait état.

  • La musique entendue au bar est celle de la chanson Don't go breaking my heart. Composée par Elton John, qui la chante en duo avec Kiki Dee, elle vient de connaître un immense succès en 1976. 

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22. MISSION : VOL
(ONCE A THIEF)


Date de diffusion : 4 mai 1977

- I got myself a partner.

- Yeah, who?

- A very special woman. An amazing woman.

Résumé :

Inky, pittoresque voleur ami d’un petit singe, a la mauvaise idée de vouloir cambrioler le ranch de Jaimie. Il est mis en fuite par la Femme bionique, mais imagine de la filmer durant ses exploits, puis de la faire chanter afin de l’inciter à réaliser le casse du siècle dans une des principales banques de Los Angeles. Informé, Oscar tend un piège à Unky avec l’aide du LAPD. Mais le patron d’Inky, à qui ce dernier doit de l’argent, décide de s’en mêler. Jaimie et Inky vont sympathiser et faire alliance contre les bandits.

Critique :

Pour cet ultime épisode de la période, c’est cette fois le danger  qui vient à Jaimie, directement menacée par une révélation de sa double identité, un moment critique toujours porteur dans l’univers des super héros (hormis pour l’Iron Man de Robert Downey Jr.). Kenneth Johnson aurait pu en profiter pour épicer, voire dramatiser, le final de saison. Mais il demeure fidèle à sa conception positive des aventures de Jaimie et oriente rapidement le récit vers une parodie très amusante et rythmée des films de casse alors en pleine vogue. La personnalité humoristique d’Inky, interprété avec un confondant naturel par Elisha Cook Jr., aide puissamment à décrisper la situation, même si l’on peut regretter l‘ajout d’éléments mélodramatiques superfétatoires autour de sa mère défunte.

De plus, la caricature des rituels de ce type de productions s’effectue avec pertinence, reprenant la préparation minutieuse, le final mouvementé ou le règlement de comptes entre complices, le tout sur un tempo alerte. Mais, outre Inky, les divers gangsters savoureusement caricaturaux apportent avant tout de l’humour bon enfant. On s’amuse beaucoup jusqu’à la pirouette finale, mais l’opus souffre de succéder à Iron Ships and Dead Men, trop similaire par ses bandits pour de rire et son aspect de simili récit animalier, le singe succédant aux chats. On regrettera surtout la passivité de Jaimie durant la majeure partie du récit, nécessaire au développement du pastiche, mais parfois frustrante. Elle ne cesse de se conformer aux consignes d’Oscar ou d’Inky, ne se rebiffant réellement que lors de la bataille finale.

Anecdotes :

  • Les noms des personnages de ce dernier épisode de la saison sont ceux de membres de l’équipe technique, un homme rendu par Kenneth Johnson en cette fin de saison.

  • La banque est fermée car les évènements se déroulent durant le Memorial Day. Ce jour férié, tombant le dernier lundi du mois de mai, est un hommage aux différents tombés au champ d’honneur pour les Etats-Unis. Le Président assiste alors à une cérémonie se déroulant au cimetière national d’Arlington. Il ouvre traditionnellement la saison estivale, qui s’achève par le Labor Day, le premier lundi de septembre.

  • Il s’agit du dernier épisode diffusé sur ABC, mais NBC va prendre la relève pour la troisième et ultime saison. L’homme qui valait trois milliards demeurant sur ABC, les crossovers avec Steve Austin vont devenir impossibles, même si Rudy et Oscar restent de la partie. Steve et Jaimie se retrouveront lors des trois téléfilms ultérieurs.

  • Les différents angles et zooms réalisés par la petite caméra super 8 d’Inky paraissent souvent  invraisemblables.

  • Elisha Cook Jr. (Inky) a tenu de très nombreux seconds rôles au cinéma, principalement pour des personnages sombres ou inquiétants. Il est notamment connu pour celui de Wilmer dans Le faucon maltais (1941). Il était également connu pour vivre en semi-ermite dans la Sierra Nevada, n’apparaissant que ponctuellement à Hollywood. 

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Saison 2Téléfilms

Super Jaimie

Saison 3


1-2. LE CHIEN BIONIQUE
(THE BIONIC DOG)


Date de diffusion : 10 et 17 septembre 1977

- Jaime, I should have your head for this. If Rudy didn't think that this dog had a chance, I'd have the state police after you.

Résumé :

Alors qu’elle effectue des tests au laboratoire de Rudy, Jaimie fait la connaissance de Max, chien ayant servi de cobaye aux premières implantations bioniques, après avoir été grièvement brûlé dans un incendie. Max dépérit et Rudy suspecte un rejet des prothèses, mais Jaimie pense qu’il a simplement besoin de retrouver une vie normale et de cesser d’être un animal de laboratoire. Elle s’enfuit avec lui, mais sa tentative est compliquée par la phobie du feu de Max, qui le rend agressif. La situation se complique quand lui et Jaimie, partie se réfugier chez un ancien amoureux, se retrouvent pris au piège d’un incendie de forêt. Max surmonte ses peurs pour sauver Jaimie et retrouve goût à la vie. 

Critique :

Habilement, Kenneth Johnson s’empare du thème imposé du chien bionique pour en revenir à l’humain, en établissant un parallèle entre la situation de Max et celle de Jaimie.  A travers quelques plans silencieux (Jaimie face à la cage de Max), on comprend que l’héroïne partage la même souffrance de l’enfermement dans une vie uniquement dédiée aux menées de l’OSI. Sa volonté farouche de sauver l’animal exprime également son propre besoin de libération, un sentiment qui servira de socle à l’ultime épisode de la série, On the Run.  La sensibilité de Lindsay Wagner crédibilise parfaitement cette progression du récit, même si l’on peut regretter que cela s’accompagne d’un Rudy rendu subitement insensible et bien moins amical qu’à l’accoutumée, heureusement seulement temporairement.

Malheureusement The Bionic Dog manque de matière pour s’étaler ainsi sur un double opus et, de fait, la première partie se voit principalement dédiée à des scènes  assez répétitives entre Jaimie et Max, en forme de bréviaire pour les amis des bêtes au point d’en devenir presque mièvres. D’abord impressionnantes, les scènes montrant la panique de Max causée par le feu et l’incendie initial finissent par fatiguer car par trop ressassées. La seconde partie s’anime toutefois de quelques exploits bioniques, de la part de Jaimie mais aussi de Max, comme toujours efficacement filmés, malgré la grande économie de moyens. Le chien finit d’ailleurs par inspirer une vraie sympathie, propre aux séries animalières à la Daktari. Si le flirt de Jaimie s’avère assez fade, les spectaculaires ou oppressantes scènes de l’incendie en forêt parviennent à créer un authentique suspense.

Anecdotes :

  • La série est dormais diffusée sur NBC. Richard Anderson et Martin E. Brook reprennent toutefois les rôles d'Oscar et de Rudy, devenant les premiers acteurs à jouer les mêmes personnages sur deux networks différents, L'Homme qui valait trois milliards demeurant sur ABC.

  • Steve Austin n’apparaîtra toutefois plus et il n’y aura plus de crossover entre les deux séries bioniques. Steve est seulement cité ici, pour la dernière fois de la série. Le couple bionique poursuivra toutefois sa romance lors de trois téléfilms ultérieurs.

  • Le débardeur jaune porté par Jaimie arbore l'expression I'll try anything once.

  • Jim Elgin, époux de la mère de Steve et ex tuteur de Jaimie, apparaît ici pour la dernière fois

  • Quand Jaimie et Max s’échappent du laboratoire de Rudy, on entend la chanson Friends, de Robert Prince.

  • Le bâtiment représentant le laboratoire de Rudy est en fait le campus du California Institute of the Arts, à Valencia, près  de Los Angeles. Cette école d’arts visuels, littérature, théâtre et musicologie fut fondée en 1961 par Walt Disney et servit dans un premier temps à fournir des animateurs d’images à ses studios.

  • L’auteur James D. Pariott a indiqué que dès ce premier épisode NBC envisageait le lancement d’une série dérivée autour de Max, destinée à la jeunesse. Le projet ne se concrétisa pas. Kenneth Johnson se déclara peu convaincu par l’idée d’un chien bionique, imposée par le diffuseur. Il allait très vite quitter la série. 

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3-4. LE PRISONNIER DE LAS VEGAS
(FEMBOTS IN LAS VEGAS)

Dates de diffusion : 24 septembre et 01 octobre 1977

- Look, even your father knew when he was beaten. Now you happen to be in the same situation, I...

- Not exactly the same. My father was afraid to die. I'm not. I'm perfectly satisfied taking his three greatest enemies with me.

Résumé :

Oscar emmène Jaimie prendre quelques vacances à Las Vegas, où il mène aussi une négociation avec Rod Kyler. Ce milliardaire propriétaire de la moitié de la ville a également réalisé le prototype d’un canon solaire, que l’OSI souhaite récupérer. Mais Carl, le fils du Dr. Franklin, a reconstitué les Fembots jadis créées par son père et passe à l’attaque. Malgré des combats acharnés contre les gynoïdes, la Femme Bionique ne peut empêcher que Carl ne vole l’arme, puis ne la mette en orbite. Avec Oscar et Rudy, elle donne finalement l’assaut à la base de Carl, dissimulée dans un silo désaffecté de lancement spatial. Carl, qui s’avère lui-même un robot, est détruit avec ses consœurs quand la Femme Bionique parvient à pointer le canon vers le site, ne s’échappant elle-même que de justesse.

Critique :

Fembots in Las Vegas ne parvient pas à reconstituer le charme de l’arc triple de la saison précédente consacré aux Fembots, principalement du fait d’un manque d’ambition scénaristique. Là où l’on trouvait une trame complexe et globalement bien maîtrisée, apportant toute une dimension épique au drame, on ne distingue ici qu’une intrigue prétexte, se bornant à enfiler les clichés pour justifier l’existence de trois grandes bagarres (Le vol de l’engin, sa mise en orbite, le duel final), séparées par des scènes purement mécaniques. Hier, on jouait brillamment des doubles pour instaurer des rebondissements et toute une paranoïa, ici le thème est systématiquement sacrifié à l’action pure, comme le Fembot de Callahan lancé dans un combat sans aucune justification alors qu’elle avait infiltré l’OSI. Hormis un parallèle amusant avec Howard Hawks, Kyler n’apporte pas grand-chose, à part un mélodrame en bois vis-à-vis de sa maladie, très inspirée par The Boy in the Plastic Bubble, diffusé l’année précédente.

 En génie maléfique, Michael Burns montre nettement moins de présence que son prédécesseur et la révélation de la nature robotique de Carl intervient bien trop tardivement pour ne pas devenir autre chose qu’un simple coup d’épée dans l’eau. Mais l’opus se regarde néanmoins sans ennui car les combats, unique justification de l’affaire, ont le bon goût d’apparaitre suffisamment spectaculaires pour cela. Cette réussite tient  à une mise en scène dynamique et des effets spéciaux artisanaux mais astucieux, et surtout à la débauche d’énergies des actrices et de leurs doublures. L’association Lindsay Wagner / Rita Egleston fait encore une fois merveille. La production bénéficie également de belles localisations, comme la base désaffectée de la NASA, ou de l’inépuisablement festive Las Vegas. La balade dans Sin City reste sans doute le meilleur moment de l’opus, les amateurs d’Angel pourront d’ailleurs y trouver des convergences, les moyens en moins, avec les scènes équivalentes de The House Always Wins (4.03).

Anecdotes :

  • On retrouve le Fembot de Nancy Callahan, alors que celui-ci avait été détruit sur l’île du docteur Franklin, durant les événements de Kill Oscar, la saison précédente. Le script prévoyait initialement la présence de celui de Lynda Wilson, ce qui aurait été raccord. Mais Callahan fut finalement retenue, car la secrétaire d’Oscar était beaucoup mieux identifiée par le public que celle de Rudy.

  • L’absence illogique de Steve face à la menace de Fembots n’est jamais expliquée.

  • Dans la crypte contenant les prises de l’OSI, on reconnaît notamment l’une des caméras servant d’œil à ALEX 7000.

  • Les liens se sont à l’évidence resserrés entre Oscar et sa secrétaire, qui la saison précédente lui donnait du M. Goldman et désormais l’appelle « Oscar ».

  • Jaimie se souvient de la scène où le Dr. Franklin présentait les Fembots à son associé, or elle n’y a jamais assisté.

  • Carl Franklin Jr. a installé son repaire dans un complexe spatial désaffecté. Les plans ont été tournés à la base de lancement n°6 de la NASA, située dans le gigantesque complexe de l’US Air force de Vandenberg en Californie. Construit dans les années 60, le site était alors inactif, il est désormais utilisé pour les tirs de fusées Delta.

  • Les scènes de Las Vegas furent tournées au Dunes Hotel. En activité de 1955 à 1993, ce palace-casino fut l’un des établissements les plus prestigieux du Strip, la grande rue de Las Vegas. Des artistes tels Dean Martin ou Frank Sinatra s’y produisirent régulièrement

  • Des chutes représentant la base d’ALEX 7000 sont également employées pour figurer les lieux.

  • Lindsay Wagner dut réenregistrer ses dialogues de la scène d’hélicoptère, le bruit était tel que l’on n’entendait pas l’actrice durant le tournage.

  • Le tournage fut perturbé par l’incendie d’un hôtel, une partie de l’équipe technique et des comédiens dut être évacuée.

  • Il s’agit de l’ultime double épisode de la série. 

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5. RODÉO
(RODEO)


Date de diffusion : 15 octobre 1977

- Well, then I guess I'll just have to figure out some way to get close to him.

- There won't be any problem there, babe. I've seen you in a cowgirl outfit before.

Résumé :

Le Dr. Billy Cole, brillant informaticien de l’OSI, est aussi un compétiteur passionné de rodéos, ce qui lui a valut plusieurs blessures par le passé. Alors qu’il s’apprête à mener à bien plusieurs projets importants, y compris concernant Max, il part participer à une compétition très risquée. Oscar demande à Jaimie de veiller au grain et celle-ci devient l’associé de Billy durant le tournoi, tout en lui dissimulant ses pouvoirs bioniques. Outre les dangers propres du rodéo, Jaimie doit également avoir à l’œil deux concurrents prêts à tout pour gagner et deux agents de l’opposition désireux de capturer Billy. Elle triomphe de ces obstacles, tandis qu’un flirt s’installe avec Billy.

Critique :

Tout comme Road to Nashville la saison précédente, Rodéo nous immerge plaisamment dans l’univers Country. Le scénario a derechef la bonne idée de se structurer autour d’une thématique, le rodéo succédant à la musique.  Cette carte se voit jouée pleinement, avec un récit prenant souvent la forme d’un quasi documentaire et s‘appuyant sur de spectaculaires images d’archives, aussi bien que sur des séquences tournées pour la série. Cette approche s’avère particulièrement passionnante pour un spectateur européen, qui découvre tout un sport bien plus articulé et complexe qu’on ne l’imaginait, de par les systèmes de compétition et par les rôles échus à chacun : compétiteur proprement dit, ou hazer lui prêtant assistance, comme ici Jaimie avec Billy. On apprend réellement beaucoup de choses tout en se divertissant, ces éléments  n’alourdissant pas un récit riche en péripéties galopantes et autres chutes brutales !

Le reste de l’intrigue convainc nettement moins. On sent bien que les ennemis ne sont là que comme prétexte, tous sont également lisses et réduits à quelques clichés, De plus, jamais ils n’exercent une menace véritable, tant la Femme bionique les domine aisément. On touche là une faiblesse récurrente de la grande période Kenneth Johnson  sur le point de s’achever. A l’inverse des séries d’aventures classiques, ce dernier se sera toujours bien moins intéressé aux vilains qu’à  la psychologie de son héroïne et au message social de la série. Celui-ci ayant pratiquement disparu lors du changement de diffuseur, reste Jaimie elle-même,  une nouvelle fois incarnée avec vitalité et humour par Lindsay Wagner. Le flirt avec Billy, certes naïf, se montre charmant et rejoint in fine la si romantique Country.

Anecdotes :

  • Scooter Dolly, le cheval de Lindsay Wagner durant le tournage, fut ensuite acheté par l’actrice.

  • Jaimie appelle « Sarah » la laborantine de Rudy, alors que le prénom de celle-ci n’est pas crédité. Elle se nommera ainsi dans les deux épisodes ultérieurs où elle apparaîtra, The Antidote et On the Run.

  • Jaimie aide un Billy éméché à monter dans son véhicule en utilisant la main gauche, alors que c’est la droite qui est bionique.

  • A partir de cet épisode, Henry Kingi, futur troisième mari de Lindsay Wagner, devint le coordonateur des cascades de la série.

  • Linday Wagner fit savoir que l’histoire ne lui convenait pas car trop orientée sur l’action. Après qu’elle eut temporairement quitté le tournage, le script fut modifié, incorporant une histoire d’amour.

  • Le titre de l’épisode était initialement Jaime, Queen of the Rodeo.

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6. LA FILIÈRE AFRICAINE
(AFRICAN CONNECTION)


Date de diffusion : 29 octobre 1977

- Old war trucks never die.

Résumé :

Des élections imposées par les Nations Unies vont se dérouler dans un pays africain. Le dirigeant militaire en place à prévu de truquer les résultats grâce à un composant électronique qu’on doit lui livrer en provenance de Suisse. L’OSI envoie Jaimie intervertir le mécanisme avec un autre assurant l’honnêteté du suffrage. Elle va devoir s’associer avec Walker un mercenaire pittoresque et alcoolique, voyageant à bord d’un antique véhicule de la seconde guerre mondiale. Outre l’infiltration proprement dite, Jaimie doit faire face à l’opposition armée, qui la prend pour l’émissaire suisse. Mais Leona Mumbassa, une ancienne amie de la faculté, dirigeante des rebelles, rétablit la vérité. Jaimie peut remplir sa mission après avoir sympathisé avec Walker.

Critique :

African Connection présente comme faiblesse de développer une intrigue quasi en doublon avec celle d’Angel of Mercy (1.03), avec une  simplification supplémentaire de l’intrigue. Celle-ci se résume essentiellement à une succession linéaire d’affrontements et péripéties divers, infailliblement solutionnés par la puissance bionique de Jaimie, sans que Walker ne se doute de rien (quitte à accumuler les justifications les moins crédibles qui se puissent imaginer). Le duo, bien entendu, s’avère antagoniste avant de devenir amical. Il bénéficie de la complicité entre ses interprètes et d’une Lindsay Wagner très tonique, ce qui ne pallie que partiellement au manque de vraisemblance de Warner et de son providentiel son véhicule à chenilles. La réalisation doit également composer avec de faibles moyens matériels et des paysages décidément toujours aussi californiens, quelles que soient les contrées visitées par Jaimie.

La présence des militaires en treillis n’est pas non plus sans évoquer les Nanars de l’époque. Mais l’épisode vaut pour ce que Kenneth Johnson parvient à y insuffler au détour de quelques scènes, alors qu’il s’agit de son ultime scénario écrit en tant que showrunner de la série. Evoquant le passé de tenniswoman de Jaimie (une rareté), son parcours personnel ou encore sa phobie des serpents, le récit revêt la forme d’adieux au personnage sous forme de bilan.  Surtout Johnson se montre plus ardent que jamais lorsqu’il dénonce l’interventionnisme occidental en Afrique, ou se montre explicitement amer  quant au happy ending de l’historie, décrivant les traumatismes profonds qu’une guerre civile fait endurer à la population. Autant de prises de position étonnantes pour l’époque et apportant une inattendue authenticité à cet ultime apport de Kenneth Johnson, à rebours de son sujet principal.

Anecdotes :

  • Jamie manifeste une nouvelle fois sa peur panique des serpents.

  • Jaimie reconnaît une camarade de faculté, alors qu’il n’a pas été indiqué que sa mémoire se soit améliorée et qu’elle ne se souvient toujours pas avoir été amoureuse de Steve.

  • Lassé de la série et d’un relationnel devenu très difficile avec Lindsay Wagner, le showrunner Kenneth Johnson quitta la série après le tournage de cet épisode et un nouvel accrochage avec l’actrice. Il indique que celle-ci avait fait savoir qu’elle ne quitterait pas sa caravane tant qu’il serait en charge de la série, après qu’il eut licencié quelqu’un dont elle s’était entiché. Par la suite ses responsabilités allaient être occupées par Jim Parriott et Lionel Siegel. De son côté Johnson allait devenir le showrunner de L’incroyable Hulk (1977-1980), puis de V (1984-1985).

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7. LA LIBERTÉ EST À L'OUEST
(MOTORCYCLE BOOGIE)

Date de diffusion : 05 novembre 1977

- How often do you do this?

- Only when I'm not teaching school.

Résumé :

Alors que le motard cascadeur Evel Knievel séjourne en Allemagne de l’Ouest pour une importante exhibition, lui et sa moto se voient emportés dans un voyage inattendu, par nulle autre que Jaimie Sommers. Lancée à la poursuite d’un agent du KGB ayant dérobé un important microfilm, elle entraine Evel de l’autre côté du Rideau de Fer. Cet aller-retour express entre la frontière et le quartier général du KGB va exiger de nombreuses prouesses motorisées, mais Knievel va finir par sympathiser avec une Jaimie demeurée jusqu’au bout incrédule quant à son identité !

Critique :

Le scénario se contente hélas de tirer mécaniquement parti de la présence d’Evel Knievel, en l’insérant dans une formule déjà plusieurs fois vue au cours de la série, celle du duo (toujours mixte) d’abord antagoniste, puis finalement sympathisant au fil d’une mission se résumant à un voyage émaillé de péripéties résolues par un Femme Bionique s’efforçant également de préserver son secret. L’impression de déjà-vu se ressent d’autant plus fortement qu’il s’agissait déjà de l’intrigue de l’opus précédent, invité pittoresque et véhicule mécanique se substituant l’un à l’autre, tandis que les paysages californiens évoquent à peu près aussi efficacement l’Afrique que l’Allemagne. Les deux auteurs ont cependant la bonne idée de dynamiser cet ensemble très prévisible en recourant massivement à l’humour.

Knievel joue son propre rôle, ce qui lui permet de dérouler joyeusement sur son image redneck, ses exploits mais aussi ses mémorables catastrophes. Le personnage se montre irrésistiblement 70’s et, malgré un tournage par ailleurs difficile, fonctionne bien avec Lindsay Wagner. Les running jokes de Jaimie ne le reconnaissant pas et lui pestant de se retrouver embrigadé dans cet aventure se prolongent un tantinet, mais permettent aux acteurs d’en faire joyeusement des tonnes. La Harley-Davidson Sportster assure bien davantage le spectacle que le véhicule à chenilles de l’épisode précédent et plaira sans nul doute aux amateurs de belles cylindrées (une pensée pour les valeureux cascadeurs !). Alors que Super Jaimie demeure fidèle à son code de non violence et à la personnalité hors normes de son héroïne, le récit évoque comme une plaisante parodie des séries d’espionnage des Sixties. Les porte-flingues du KGB s’y avèrent aussi risibles que ceux de KAOS, tandis que l’Aventure survient à Knievel par une charmante rencontre inattendue n’étant pas sans évoquer celles vécues par le célèbre Simon Templar.

Anecdotes :

  • Oscar n’apparaît pas dans l’épisode, son rôle habituel de contact de Jaimie est ici tenu par Rudy.

  • Evel Knievel joue ici son propre rôle, il fut un célèbre cascadeur à moto, très populaire durant les années 70 comme cascadeur à Hollywood, mais aussi pour ses spectaculaires exhibitions : sauts à moto au-dessus d’un bassin contenant des requins, ou survolant plusieurs bus rangés côte à côte. Blessé à plusieurs reprises, il milita pour le port du casque obligatoire en moto, indiquant que cet objet lui avait souvent sauvé la vie. Knievel figure au Guiness Book comme l’homme s’étant le plus souvent brisé les os et à avoir survécu.

  • Jaimie ne reconnaît pas Knievel, alors au faîte de sa gloire et lui ne la reconnaît pas non plus, alors qu’elle est censée avoir été une vedette du tennis.

  • Alors très célèbre, Knievel fut rémunéré à hauteur de 50 000 dollars pour sa participation, ce qui était hors norms pour ce type de prestation, à l’époque.

  • Lindsay Wagner a indiqué que le tournage fut difficile du fait d’un relationnel houleux avec Knievel, qu’elle considère comme machiste. L’épisode prit 14 jours à être tourné, selon elle du fait des caprices et bouderies de Knievel. Elle ajoute en rire maintenant mais avoir été vraiment furieuse à l’époque.

  • L’épisode fut coécrit par Kenneth Johnson et Jim Parriott, qui assurèrent ainsi le passage de témoin, en bonne entente.

  • La moto de Knievel est une Harley-Davidson Sportster, l’une des gammes phares de la marque. Elle produite dès 1957 et connaît de très nombreuses variantes. 

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8. LAVAGE DE CERVEAU
(BRAIN WASH)

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Date de diffusion : 12 novembre 1977

- What's it made of?

- Soap, only it's laced with a molecule that resembles sodium pentathol, and it penetrates deep into the pores of the skin.

Résumé :

Plusieurs tentatives de rencontre entre Oscar et un important informateur se voient contrecarrées par des tentatives d’assassinat. En fait, Callahan, la fidèle secrétaire d’Oscar, s’est fiancée à un coiffeur en vogue appartenant secrètement à l’opposition. Grace à des micros installés dans des sèche-cheveux et à un shampoing similaire à du Pentothal, il soutire à leur insu des secrets à ses clientes, épouses ou collaboratrices des dirigeants de Washington. Même Jaimie révèle ainsi son identité bionique. Mais elle comprend l’arnaque et, aidée par Callahan, parvient à confondre le vil séducteur. In extremis, elle réussit ensuite à stopper une dernière attaque contre Oscar, au Kennedy Memorial Stadium.

Critique :

On apprécie vivement l’excentricité du shampoing sérum de vérité et du dispositif d’enregistrement situé dans le salon le plus huppé de la capitale américaine, d’autant que cette fantaisie n’est pas sans évoquer certains scénarios des Avengers. On y retrouve pareillement le détournement de dignes  établissement dissimulant des nids d’espions et une certaine ironie envers le snobisme de la haute société. Malheureusement cette excellente idée de départ se voit fort médiocrement exploitée. Elle donne ainsi lieu à un long et fastidieux exposé (doublé, puisque Jaimie visite deux fois la pièce !), suivi d’une résolution ridicule de facilité, Jaimie comprenant toute l’affaire grâce à un rêve !

Pour doper le terne développement de son sujet, James D. Parriott tente de recourir à l’humour, avec des résultats médiocres, voire navrants comme cette caricature d’homosexuel aux clichés évoquant pauvrement la cage aux folles. Le récit reprend toutefois quelques couleurs avec son côté plaisamment daté autour des coiffures de ces dames (à commencer par Jaimie !) et par son focus bienvenu sur la sympathique Callahan. Par ailleurs il s’ouvre et se conclue par deux scènes d’action dynamiques, encore rehaussées par les spectaculaires localisations de l’Exposition Park Rose Garden et du Los Angeles Memorial Coliseum,

Anecdotes :

  • L’intrigue ressemble beaucoup à celle de The Winning Smile, épisode de la saison 3 de L’homme qui valait trois milliards où Callahan se fait soutirer des informations à son insu par son dentiste.

  • Parriott a indiqué que le scénario s’inspirait d’une anecdote réelle de la Seconde guerre mondiale, où des espions allemands avaient installé des micros dans le salon de coiffure où des épouses d’officier avaient coutume de se rendre.

  • La scène d’action ouvrant l’épisode a été tournée à l’Exposition Park Rose Garden de Los Angeles. Inauguré en 1927, il héberge plus de 200 variétés de roses, réparties sur 20 000 plants, ainsi que de superbes statues en marbre, des serres et divers bâtiments d’exposition. Classé en 1991, le site apparaît dans diverses productions. Il représente ainsi l’extérieur du Jeffersonian Institute, où exerce l’équipe de Bones, enfin, du Dr. Temperance Brennan.

  • L’histoire est censée se conclure au Robert F. Kennedy Memorial Stadium (1961), à Washington, mais la scène est en fait tournée au Los Angeles Memorial Coliseum, grand stade olympique inauguré en 1923. Il fut le point central des Jeux Olympiques de Los Angeles, en 1932 puis en 1984. Il apparaît souvent à l’écran, c’est ainsi là que se déroule l’affrontement final de la saison 2 de 24h Chrono

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9. QUAND L'AMOUR S'EN MÊLE
(ESCAPE TO LOVE)

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Date de diffusion : 26 novembre 1977

- You walk into my house and in three minutes, you turn my entire social life into a disaster and I say "thank you"? What - am I crazy ?

Résumé :

Le Dr. Kelso est exfiltré hors d’un pays de l’Est par l’OSI, mais son jeune fils Sandor, timide et peu sûr de lui, est capturé lors de l’action. Les autorités veulent se servir de lui pour exiger de son père qu’il revienne. Oscar envoie Jaimie à la rescousse de Sandor, mais, si l’évasion se déroule bien, le voyage de retour vers la frontière s’avère malaisé. Sandor n’est guère taillé pour l’aventure et une difficulté supplémentaire survient quand il tombe amoureux de Jaimie.

Critique :

Escape to Love (grands dieux, ce titre résonne déjà comme une condamnation) confirme l’orientation prise par la série depuis le départ de Kenneth Johnson. Les ambitions de message social disparaissent au profit de récits d’espionnage classiques, pimentés par des scènes d’action mettant en scène les pouvoirs bioniques de Jaimie. On se rapproche donc de L’homme qui valait trois milliards, mais sur un mode peu convaincant. En effet les scénarios se montrent terriblement répétitifs, avec encore ici une intrigue consistant essentiellement en un voyage linéaire semé d’embuches, avec Jaimie associée à un allié masculin.

Outre le pénible effet de répétition (on retrouve également les sempiternels paysages californiens hors sujets), les véhicules et les péripéties rencontrés apparaissent considérablement plus fades que lors d’African Connection, puis de Motorcycle Boogie. Surtout, le partenaire du jour de Jaimie achève de couler l’ensemble par sa mièvrerie horripilante et l’outrancier mauvais jeu de son interprète. Le plus grave reste que Sandor déteint sur Jaimie, muée tout au long du récit en conseillère du cœur, désarmante à force de sucré. Malgré quelques scènes avec le toujours sympathique Max ou avec un colonel hostile interprété avec saveur par Peter Mark Richman, on s’ennuie massivement et sans espoir durant tout l’épisode.

Anecdotes :

  • Sandor indique à Jaimie être blessé à la cheville droit, le bandage est ensuite aperçu sur la gauche.

  • Jaimie est censée cuisiner en écoutant Oscar, mais l’on peut brièvement voir qu’il n’y a rien dans le plat.

  • Jaimie utilise sa main gauche pour lancer le fusil à travers la fenêtre, or c’est sa main droite qui est bionique.

  • L’épisode est un clair remake d’un de ceux de L’homme qui valait trois milliards : Divided loyalty (3.12).

  • L’épisode fut initialement intitulé A Matter of Love and Death, puis First Love.

  • Rita Egleston, la fidèle doublure de Lindsay Wagner, n’avait pas la force physique de monter à la corde lors de la scène du franchissement de la muraille. Elle fut donc filmée en train de la descendre et la séquence fut montée à l’envers. 

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10. MAX
(MAX)

Date de diffusion : 03 décembre 1977

- Max, you big chicken, get out here and face it like a dog !

Résumé :

Jaimie est temporairement immobilisée à l’hôpital de l’OSI, Rudy devant effectuer des contrôles. Max, le chien bionique, est alors confié à Valérie, scientifique de l’OSI lui ayant installé des fonctionnalités supplémentaires.  Elle vit avec jeune neveu Bobby, leur famille ayant été décimée par un accident d’avion. Bobby et Max deviennent les meilleurs amis du monde. Mais des agents de l’opposition enlèvent Max et Valérie, afin d’acquérir la technologie bionique. Grâce à son courage et à son astuce, Max parvient à s’échapper et à rejoindre Bobby. Ensemble ils vont également libérer Valérie.

Critique :

Episode très original au sein de la série, par la quasi absence de l’héroïne, Max s’avère clairement calibré pour mettre en orbite une série dérivée, tout comme ultérieurement le téléfilm Bionic Showdown pour la Bionic Girl. L’opération apparaît globalement réussie, car le récit renoue pleinement avec la fraicheur et la charmante naïveté des séries animalières destinées à la jeunesse. Dans le sillon de Lassie et de Daktari, celles-ci demeurent encore présentes en nombre à cette époque d’avant les robinets à médiocres dessins animés noyant les écrans contemporains. Comme par le passé, Max emporte la sympathie du public, tandis que le scénario met astucieusement à profit ses capacités bioniques pour pimenter le récit de quelques scènettes d’action. Le valeureux et loyal Max devient le héros d’un bel hommage au meilleur ami de l’homme, mais aussi aux valeurs familiales chères à l’Amérique.

Le duo formé avec Bobby fonctionne parfaitement, d’autant que Christopher Knight, le futur Peter des The Brady Bunch, rend le jeune homme autrement plus expressif et tonique que le morne Sandor. Les évènements ont la bonne idée de se dérouler en Californie, et non dans les pays en toc des opus précédents. Max devient dès lors une fenêtre ouverte sur l’American Way of Life californien des 70s’s : maison, voitures, vêtements… Evidemment, le scénario demeure minimaliste, à base de vas et viens entre la résidence de Bobby et le repaire de bandits (une nouvelle fois transparents), quelque peu délayés par les commentaires de Jaimie et d’Oscar. On pourra aussi s’étonner de voir un prototype bionique aussi faiblement gardé et des adversaires aussi mal organisés, mais ces faiblesses présentent évidemment moins d’impact dans le cadre d’une histoire destinée à la jeunesse.

Anecdotes :

  • Jaimie n’apparaît quasiment pas au cours de l’épisode, qui servit en fait à tester l’éventualité d’une série animalière dérivée, centrée sur le chien bionique.

  • Christopher Knight (Bobby) est surtout connu pour le rôle de Peter dans The Brady Bunch (1969-1974), sitcom familiale très populaire aux USA. Passionné d’informatique, il se reconvertit avec succès dans cette industrie grand public alors naissante, participant notamment au développement des représentations en 3D.

  • Neile Adams (Valérie) réalisa la plus grande partie de sa carrière à Broadway, mais apparut dans quelques séries des années 60 et 70 (The Alfred Hitchcock Hour, Sergent Anderson, L’Île Fantastique…). Elle fut l’épouse de Steve McQueen de 1956 à 1972.

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11. L'ESPION FAIT CAVALIER SEUL
(OVER THE HILL SPY)

Date de diffusion : 17 décembre 1977

- Well, so far, he has chloroformed me, he's tied me up, and he doesn't even know my name yet !

Résumé :

Boris Slotsky, agent soviétique vétéran, dérobe un codeur top secret de l’OSI. Oscar apprend que le microfilm doit être remis à un complice lors d’une convention de mode se déroulant dans l’un des palaces de los Angeles. Il demande à Terrence Quinn, vieil agent désormais à la retraite et expert en déguisements, de faire équipe avec Jaimie, car il est le seul à pouvoir reconnaître Slotsky. Le tandem fonctionne mal, Quinn refusant d’admettre qu’il a changé d’époque et que sa vue n’est désormais plus ce qu’elle était. Jaimie parvient malgré tout à remplir la mission, avant de laisser repartir les deux anciens rivaux désormais réconciliés.

Critique :

L’intrigue à la consistance d’une bulle de savon, mais parvient néanmoins à distraire par sa bonne humeur constante et ses gags volontiers cartoonesques. Cette dimension se voit d’ailleurs soulignée par quelques effets sonores et vidéo, ainsi que par le défilé de déguisements tout à fait improbables de Quinn, lointain disciple d’Artemus Gordon. Le rythme sans temps morts fait que l’on s’amuse franchement, mais l’humour repose trop sur la myopie et la fierté d’un Quinn niant le problème, comme un étrange hybride de Max la Menace et de Mister Magoo. On peut regretter que d’autres pistes ne se voient qu’à peine abordées, comme le pittoresque monde de la mode ou la confrontation entre un agent des temps héroïques de la Guerre froide et un autre des années 70.

 Mais cet aspect se voit partiellement rattrapé par l’émouvant final très à la Jaimie Sommers, célébrant la fin des guerres et la paix des braves, on pense notamment au Concerto des Avengers. Par ailleurs l’épisode bénéficie de très jolis plans des ensoleillés Jardins d’Arcadia et d’une belle distribution. Richard Erdman apporte la fantaisie et le tonus nécessaire à Quinn, bien avant qu’il ne devienne le Léonard de Community. L’association avec Lindsay Wagner fonctionne du tonnerre. Whit Bissell, le général Kirk d’Au cœur du Temps, apporte enfin de la présence à l’un des adversaires de Jaimie. La présence de la top model Alana Stewart (future épouse de Rod Stewart, en 1979) apporte une once de véracité à l’ensemble, tout en situant agréablement l’action dans les années 70.

Anecdotes :

  • Lorsque Jaimie dénombre les gauchers présents (tenant leur verre dans la main gauche), on voit clairement qu’elle en omet plusieurs.

  • Quand Jaimie entame son saut bionique, elle porte des talons, durant l’action on voit que ce n’est plus le cas.

  • Une partie de l’épisode fut tournée dans les Jardins d’Arcadia, au sud de Los Angeles. Créé en 1947, le site contient un grand arboretum et plusieurs jardins botaniques regroupant des espèces végétales venues du monde entier. De nombreux tournages s’y sont déroulés, dont celui de la série L’île fantastique (1978-1984), ou du clip Roar de Katy Perry, en 2013. C’est également là que furent réalisées les scènes représentant Paradise Island (Themyscira), dans la série Wonder Woman (1975-1979).

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12. LA MENACE
(ALL FOR ONE)

Date de diffusion : 03 janvier 1978

- You know, you don't hardly look like the electronics type.

- Oh, I don't do I? Well, you'll be surprised what's under this skin of mine.

Résumé :

Des pirates informatiques subtilisent des milliers de dollars dans des comptes bancaires d’institutions gouvernementales, y compris l’OSI. Oscar craint que des documents secrets ne soient également dérobés et envoie Jaimie résoudre l’affaire au sein d’une université que Rudy a identifié comme origine des vols. Jaime découvre que les pirates sont en fait de jeunes idéalistes désireux de financer les études de ceux n’en ayant pas les moyens. Elle s’assure de leur amnistie, tout en empêchant un professeur stipendié par l’opposition de s’emparer de leur programme informatique.

Critique :

Super Jaimie débute ici l’année 1978, qui va voir l’apparition du Commodore et de l’Apple II, tandis qu’Atari s’apprête à sortir sa première console de jeu grand public, l’Atari 2600, et que Disney a commencé à développer TRON. Le véritable intérêt de l’épisode réside dans l’évocation de cette époque où la micro-informatique s’installe dans le quotidien et où les différents réseaux pré-Internet procèdent progressivement à leur fusion. L’action s’insère judicieusement au sein de l’une de ces universités californiennes jouant un rôle moteur dans ce mouvement allant définitivement émerger durant les années 80. A notre époque contemporaine, où les hackers des séries télés accomplissent prodiges sur prodiges d’un clic de souris, le panorama s’avère rafraichissant. Nous découvrons des bibliothèques encore uniquement peuplées de livres en papier (ces artefacts étranges à l’autonomie électrique infinie et ne tombant jamais en panne), ou des administrations encore en cours d’informatisation.

Des opérations devenue communes aujourd’hui (la banque sur Internet) apparaissent encore nimbées d’une aura de Science-fiction, sans parler des ordinateurs et des softwares délicieusement archaïques. Les Robins des Bois modernes résultent bien peu crédibles, mais démontrent que le folklore de l'informaticien génial révolutionnant le monde depuis un food-truck, sinon un garage, est déjà en place. La critique sociale du coût des études aux USA se montre également bien vue, quand on sait qu’aujourd’hui le volume des prêts étudiants y est pointé comme un risque bancaire systémique. Certes les péripéties sont passe-partout au possible et l’opposition souffre d’une caractérisation insuffisante, comme souvent dans cette série, mais les jeunes acteurs s’en sortent plutôt bien, avec là encore une sympathique touche 70’s. Malgré une intrigue légère, l’épisode reste bien l’occasion d’un agréable voyage dans le temps, suscitant toute une nostalgie chez le spectateur ayant connu les premiers jeux d’arcades.

Anecdotes :

  • Mango est interprété par Henry Kingi, qui va devenir le mari de Lindsay Wagner de 1981 à 1984. Ils se rencontrent sur le tournage de la série, pour laquelle Kingi va participer comme acteur à deux autres épisodes. Cet acteur d’origine Cherokee est également un cascadeur réputé.

  • Quand Oscar liste les différents personnages bioniques existants, il cite Jaimie et Max, mais pas Steve ! Les deux séries sont décidément bien désormais diffusées sur des networks différents.

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13. LA PYRAMIDE
(THE PYRAMID)

Date de diffusion : 14 janvier 1978

- Gentlemen, if you will excuse me, I have a date with a very attractive young lady.

- Is she a willowy blond about this tall, teaches school, a lady who I lost my heart to years ago ?

Résumé :

Alors qu’une fusée de la NASA vient de répandre dans l’atmosphère une substance renforçant la couche d’ozone, un mystérieux signal atteint la Terre, en provenance de l’extérieur du système solaire. Jaimie et son fiancé Chris, agent de l’OSI, se rendent au point d’arrivée, le Fort Mac-Arthur. Ils découvrent que le sous-sol du bâtiment débouche sur une antique pyramide aztèque souterraine. Ils y trouvent Ky, un extraterrestre âgé de 5000 ans, Il leur apprend que le siens reviennent sur Terre, où ils ont jadis enseigné les rudiments de la science à l’Humanité. Or, l’entrée du vaisseau dans l’atmosphère désormais modifiée susciterait une explosion apocalyptique !

Critique :

Tout comme auparavant pour Au Cœur du Temps, la dernière partie de Super Jaimie va se voir ensevelie sous bon nombre d’épisodes mettant en scènes une Science-fiction archaïque et des extraterrestres ridicules, façon Irwin Allen des mauvais jours. The Pyramid aura le douteux privilège de débuter ce mouvement, avec un scénario abracadabrant évoquant les récits pour la jeunesse des années 30, narré avec un premier degré aussi absolu que navrant. Tout en accumulant les absurdités, l’intrigue se cantonne à des allées et venues dans des couloirs en carton pate et à des dialogues déclamatoires au possible. Si Ky échappe partiellement au grotesque, son guerrier aztèque muet relève franchement du Nanard.

La faiblesse des moyens de la série se fait cruellement sentir, l’unique plateau quelque peu relevé demeure celui de Ky, ce qui fait que l’action s’y enkyste tandis que les personnages y dégoisent à loisir. L’opus rate également l’entrée en scène de Chris, bombardé fiancé de Jaimie sans que leur histoire en commun ne soit nullement contée. Outre la fadeur extrême du personnage (quel contraste avec Steve Austin !), le récit y va à la truelle pour lui faire découvrir le secret bionique de Jaimie dès les premières minutes de l’épisode. Ecrasée par la pesanteur des dialogues et postures, Lindsay Wagner a moins l’occasion de pétiller qu’à l’ordinaire. On appréciera quelques jolis plans du littoral californien et la visite expresse de Fort Mac-Arthur.

Anecdotes :

  • La saison va désormais régulièrement contenir des histoires d’extra-terrestres, un choix décidé sous l’impulsion du succès de La guerre des Étoiles, en 1977.

  • L’épisode marque l’apparition de Chris Williams, interprété par Christopher Stone. Cet agent de terrain de l’OSI va devenir un personnage régulier de la dernière période de la série, alors qu’une romance l’unit à Jaimie. Toutefois il sera rejeté par un public demeuré nostalgique de Steve Austin. Il ne sera qu’évoqué lors des retrouvailles entre Jaimie et Steve, survenant lors du téléfilm Mission bionique, en 1987. On y apprend qu’il a été tué lors d’une mission menée en commun avec Jaimie et Steve .

  • Une partie de l’épisode est tournée au Fort Mac-Arthur. Construit en 1916, celui-ci contenait une importante batterie d’artillerie, destinée à protéger Los Angeles d’une éventuelle incursion de la flotte japonaise. Elle fut remplacée par des défenses anti-aériennes durant la Guerre froide. Aujourd’hui désaffectée, la base a été classée monument historique, du fait de son intérêt historique concernant l’architecture militaire. Le fort a été nommé en hommage au Lieutenant General Arthur MacArthur, qui s’illustra dans de nombreux conflits de la seconde moitié du XIXème siècle. Il est le père de Douglas Mac-Arthur, le commandant des forces américaines du Pacifique durant la Seconde guerre mondiale.

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14. L'ANTIDOTE
(THE ANTIDOTE)

Date de diffusion : 21 janvier 1978

- This is the most important mission I have ever sent you on, Jaime. My life depends on it.

Résumé :

Jaimie est la seule à savoir où se situe une conférence internationale ultra secrète présidée par Oscar. Elle est victime d’un empoisonnement lent, ourdi par une faction adverse et a 20 heures pour révéler l’endroit, en échange de l’antidote. Elle refuse le marché avant de perdre conscience. Chris, Callahan et Max vont tout mettre en œuvre pour retrouver Rudy, le seul capable de sauver Jaimie, mais celui-ci est en camping dans un endroit inaccessible.

Critique :

Après la Science-fiction de pacotille de l’opus précédent, celui-ci signifie un retour bienvenu à l’espionnage, un domaine ayant davantage réussi à la série jusqu’ici. On remarque toutefois qu’en cette troisième saison, l’OSI achène de perdre sa caractéristique d’organisation dédiée à l’espionnage scientifique, pour devenir un grand fourre-tout disponible pour tout type de d’intrigue relevant de ce genre, d’où une vraie déperdition d’identité. Avec le retrait de Jaimie, l’occasion était belle de mettre en avant les personnages secondaires de la série, mais le scénario gâche en grande partie cette opportunité en les utilisant uniquement pour aller chercher un autre personnage principal menant à bien l’action principale !

Par ailleurs le récit repose uniquement sur la difficulté de trouver Rudy, qui, afin de tenir la durée, est accentuée jusqu’au ridicule (à l’autre bout du pays, dans terrain de camping isolé par des barbelés, un champ de mines, des tirs de lasers…). L’opus constitue néanmoins un sympathique hommage à Rudy et à son amitié envers Jaimie, ainsi qu’au valeureux et loyal Max, triomphant de tous les obstacles et volant régulièrement la vedette à ses partenaires humains. L’absence du dynamisme inébranlable de Jaimie se fait ressentir, mais sa faiblesse nous vaut l’un des rares moments réellement inquiétants de la série, quand l’infirmière agent-double rode auprès d’elle, prête à frapper.

Anecdotes :

  • Les tirs de laser visant Max reprennent exactement le même trucage que ceux survenus lors de Doomsday Is Tomorrow, la saison précédente.

  • L’immeuble figurant l’hôpital de Jaimie est à l’évidence une maquette.

  • La romance avec Chris Williams se poursuit, Lindsay Wagner a indiqué avoir insisté pour cela, elle tenait à ce que Jaimie soit une femme comme les autres. 


15. VOILÀ LES MARTIENS
(THE MARTIANS ARE COMING, THE MARTIANS ARE COMING)

Date de diffusion : 28 janvier 1978

- You know, in some parts of the world, we'd have to get married after this.

- God bless America, huh ?

Résumé :

Alors qu’il est parti pêcher à Paradise Cove Beach avec un ami, Rudy et ce dernier sont enlevés par une soucoupe volante soudainement apparue. Oscar envoie Jaimie poursuivre l’appareil, ce qu’elle parvient à accomplir malgré la présence gênante d’un journaliste persuadé que tout ceci est une machination du gouvernement. En fait la soucoupe est réellement un leurre (un simple hélicoptère dissimulé par u hologramme). Mais le complot est ourdi par l’ami de Rudy, qui projette de le vendre à une puissance étrangère, ainsi que de précieuses connaissances de l’OSI.

Critique :

Les premières scènes de l’épisode, notamment l’apparition du supposé vaisseau et l’enlèvement de Rudy, font croire un bref moment que l’on va assister à une transposition 70’s des croquignolettes et fauchées séries B de Science-fiction des années 50. Ce projet n’aurait pas manqué d’intérêt pour l’amateur du genre : après tout un semblable glissement, sur ton très pince sans rire, de l’environnement américain à l’anglais nous avait déjà valu un épisode des Avengers particulièrement intéressant à suivre, avec La mangeuse d’hommes du Surrey. Hélas il nous faut vite déchanter, car l’exercice de style se transforme promptement en une interminable course poursuite uniquement destinée à exploiter sous tous les angles le trucage vidéo de la fausse soucoupe. Certaines facultés de l’appareil, comme la téléportation, ne sont jamais explicitées.

L’épisode se résume à des vues tournées par hélicoptère sur lesquelles l’image du vaisseau est incrustée. Le même trucage réitéré encore et encore (très proche des scènes équivalentes de V), tient lieu de scénario, hormis pour un affrontement final en soi très quelconque. Les quelques artifices destinés à meubler (le journaliste et les agents de l’OSI ne servant à rien) ne font guère illusion et ne modifient en rien la donne. Jaimie se voit quasiment réduite à ses pouvoirs bioniques et tient un rôle de faire-valoir, la vedette étant bien la soucoupe. Demeurent quelques éléments d’intérêt secondaire, comme les panoramas de Paradise Cove Beach ou l’évocation d’un conspirationnisme gouvernemental pré X-Files autour des Aliens, mais uniquement destiné à servir d’objet de risées, tant le journaliste se montre imbuvable et ridicule.

Anecdotes :

  • Jaimie paraît abasourdie quand Oscar lui révèle l’existence d’un vaisseau extraterrestre, alors qu’elle a déjà rencontré des Aliens dans The Return of Bigfoot et récemment dans The Pyramid.

  • Une bonne partie de l’épisode se déroule à Paradise Cove Beach. Située à Malibu, à proximité de Los Angeles, cette plage héberge de nombreuses activités destinées aux familles : nage, surf, pêche, loisirs nautiques, restaurants, promenades… Cette longue plage de sable fin apparaît également dans de nombreuses productions hollywoodiennes. Le mobile home des Rockford Files y est ainsi stationné.

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16. LA PRINCESSE AURA
(SANCTUARY EARTH)

Date de diffusion : 11 février 1978

- Hi Oscar, what's up?

- I'm calling about what's down, pal.

Résumé :

A l’autre bout de la galaxie, une guerre fait rage ente deux planètes. Par sécurité, la Princesse Aura est envoyée vers un monde sanctuaire, mais une tempête solaire la force à se réfugier dans un satellite terrien, qui s’écrase ensuite en Californie, à deux pas de la maison de Jaimie. Celle-ci protège la jeune fille de deux jumeaux aliens venus la tuer.  Avec l’aide de Chris et de Max, elle les vainc. Il s’enfuient, tandis qu’Aura se téléporte sur sa planète, qui vient de gagner tout d’un coup une guerre très mal partie.

Critique :

Simili prequel de L’Extraterrestre, le film Titanic des Inconnus auquel il ressemble tant par le scénario que par la qualité globale, l’épisode demeure sans doute le plus remarquablement creux de toute la série. Après avoir laborieusement installé l’improbable postulat de départ (encore de la très mauvaise Science-fiction), le récit se contente de le ressasser ad nauseam à travers les discussions entre Rudy et Chris d’une part, Jaimie et Aura de l’autre. Jaimie dispense également tout un précieux enseignement à Aura : comment préparer une salade, comment se servir d’un téléphone, etc. Tout ceci s’avère captivant au dernier degré. Lindsay Wagner semble se soucier de tout ceci comme d’une guigne, tandis que le talent de la très jeune Helen Hunt reste visiblement encore en devenir (en même temps, il n’est pas facile de créer une sensation en jouant un boulet intégral).

Durant tous ces fiévreux débats, l’action se résume à la progression des deux tueurs muets brandissant encore et encore le même bitoniau en plastique faisant « bip », accompagnés de quelques trucages risibles. Leur défaite, assez vite expédiée, coïncide à la seconde près avec l’annonce de la victoire du peuple d’Aura, ce qui constitue la marque d’un grand scénariste. Lors de la dernière scène, Aura se montre capable de se téléporter instannément sur son monde, ce qui rend passablement caduque toute l’histoire de vaisseaux spatiaux et de tempête solaire rabâchée jusque-là. On n’appréciera que le nouveau dévouement de Max et quelques jolis plans du désert californien. Un chef d’œuvre.

Anecdotes :

  • Helen Hunt (Princesse Aura) tient ici un rôle de jeunesse, étant alors âgée de 14 ans. Elle accède à la célébrité grâce à la sitcom new-yorkaise Dingue de toi (1992-1999), qui lui vaudra 4 Emmy Awards et 3 Golden Globes. Elle mène depuis une très belle carrière au cinéma, évoluant désormais vers la réalisation. 

  • Dans le Late Show de Bob Costas, sur NBC, Helen Hunt a indiqué que, si elle devait brûler la pellicule de l’un de ses rôles, ce serait celle de cet épisode. 

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17. MORTELLEMENT VÔTRE
(DEADLY MUSIC)

deuxflics 1 17

Date de diffusion : 18 février 1978

- There's only one little problem... she doesn't look much like a diver to me.

- Well, just because she's prettier than you guys, don't be misled. She's had a lot of diving experience.

Résumé :

L’OSI et l’US Navy procèdent à des essais sous-marins d’un nouveau modèle de sonar. Mais l’opposition entreprend de saboter les tests, en multipliant les sabotages. Oscar envoie Jaimie veiller au grain, mais les agents ennemis mettent dans sa tenue de plongée un mini émetteur attirant les requins et les rendant enragés. La Femme bionique parvient toutefois à vaincre les prédateurs, puis à démasquer les traitres.

Critique :

Avec ses requins agressifs, l’intrigue du jour surfe bien évidement avec opportunisme sur le succès de Les Dents de la Mer, dont le premier opus est sorti en 1975 et le deuxième sera à l’affiche quelques mois plus tard, en juin 1978. Il n’en demeure pas moins que les différentes scènes sous-marines apportent une nouveauté bienvenue au sein de la série et s’avèrent efficacement tournées, compte tenu des moyens limités de la série. Les apparitions des requins rendus agressifs produit également son effet, les affrontements avec Jaimie font réellement frémir. De par les tenues et les masques de plongée, mais aussi ses évidents inserts au sein d’une action mettant les cascadeurs en vedette, Lindsay Wagner à moins l’occasion de briller qu’à l’ordinaire.

Toutefois elle pétille lors des scènes humoristiques ou avec son flirt du jour. Décidément notre héroïne ne cesse de croiser d’anciens flirts au fil de ses aventures ! Certes classique, l’intrigue reste menée avec efficacité, d’autant que l’OSI retrouve enfin sa nature scientifique et que l’opposition se voit rehaussée par la présence d’Henry Darrow, toujours aussi classieux et suave. On regrettera cependant que le rythme de l’ensemble se voie ralenti par une trop grande profusion de détails techniques, tant sur la plongée profonde que sur les divers dispositifs employés par les deux parties. Les inserts autour du fonctionnement de la cloche à plongée se montrent par contre très intéressants.

Anecdotes :

  • L’épisode montre que la lumière diurne est encore visible en immersion à 250 pieds, ce qui est impossible.

  • La caméra sous-marine est statique mais parvient inexplicablement à varier ses angles et perspectives.

  • Le scénario ressemble beaucoup à celui de Sharks, le double épisode ouvrant la cinquième saison de L’Homme qui valait trois milliards.

  • On remarque une copie du Guernica de Picasso dans le bureau d’Oscar.

  • Lindsay Wagner n’avait aucune expérience de la plongée. Les scènes sous-marines sont toutes réalisées avec une doublure, hormis pour les gros plans sur le visage. 

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18. QUI EST LA VRAIE JAIMIE ?
(WHICH ONE IS JAIME?)

deuxflics 1 18

Date de diffusion : 25 février 1978

- Oh, this is fantastic. This is great. A simple pair of handcuffs and your bionics are useless.

Résumé :

Un groupe hostile fait appel à des professionnels du kidnapping, afin de s’emparer de Jaimie et du secret de sa force surhumaine. Alertée, l’OSI abrite la Femme bionique dans un endroit sécurisé. Mais Callahan, la secrétaire d’Oscar, se rend chez Jaimie pour s’occuper de Max. Elle est alors enlevée à sa place. Se rendant compte de leur erreur, les bandits vont se servir de Callahan comme appât, afin de tendre un piège à Jaimie. L’affrontement final se déroule dans un parc d’attractions fermé au public et Max y joue un rôle décisif.

Critique :

L’intrigue se voit plombée d’entrée par son idée première : des spécialistes de l’enlèvement ayant accumulé toute une masse d’informations sur Jaimie… Hormis son apparence physique. C’est d’autant plus dommageable que le scénario n’accomplit aucun effort pour rendre cela crédible, les méchants se disant simplement que, oui, ils auraient dû y penser. En cette période où la série se caractérise par des scénarios plus faibles, la figure de Jaimie devient son argument principal, or ici l’héroïne reste totalement exclue du jeu durant toute une première moitié de l’opus, se voyant confinée dans une pièce où elle se demande littéralement ce qu’il se passe. L’argument demeurant très mince, les auteurs ont trop massivement recours à la grosse ficelle voyant Oscar et son assistant commenter encore et encore l’action en cours, un classique du remplissage.

L’épisode vaut toutefois pour la nouvelle prestation très réussie de l’attachant Max, décidément l’autre vedette de cette troisième et ultime saison. Que cela soit par l’affection exprimée envers ses maîtres, son courage ou ses exploits bioniques, il anime les meilleures scènes de l’épisode. Le décorum du parc d’attractions désert apporte occasionnellement une certaine singularité à l’action, d’autant que la mise en scène sait en tirer un bon parti, même si l’on reste loin de L’heure perdue des Avengers. Ce décorum de ville fantôme apporte également une légère saveur de Western à l’affrontement final s’y déroulant. On remarque aussi que la Femme bionique n’a pas besoin de l’œil électronique de Steve pour réaliser des tirs d’une précision extraordinaire !

Anecdotes :

  • Callahan, la dévouée secrétaire d’Oscar, apparaît ici pour la dernière fois. Elle ne participera pas aux téléfilms ultérieurs, où son devenir ne sera pas non plus évoqué.

  • Le parc d’attraction où se déroule l’action est en fait Six Flags Magic Mountain. Inauguré en 1971 dans la banlieue nord de Los Angeles, ce parc est réputé pour ses nombreuses et spectaculaires montagnes russes. Celles-ci apparaissent dans de nombreuses productions, c’est ainsi là que fut tournée la scène inaugurale de Destination finale 3 (2006).

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19. VOYAGE ASTRAL
(OUT OF BODY)

Date de diffusion : 04 mars 1978

-You and doctor Jennings first white-eyes to help Indian. No speak with forked tongue.

Résumé :

Le Dr. Philip Jennings, haut scientifique de l’OSI, dérobe une bombe révolutionnaire qu’il avait conçue, mais qu’Oscar avait finalement refusée, car trop instable. Durant l’opération, il électrocute son assistant, le jeune amérindien Tommy, par ailleurs très proche de Jaimie. Celui-ci demeure dans le coma, mais son esprit quitte son corps à volonté. Il va aider Jaimie tout au long de l’enquête, entrant en contact avec elle grâce à une amulette mystique qu’il lui avait offert. Jennings est finalement démasqué, tandis que Tommy parvient à sortir du coma.

Critique :

L’épisode démontre une nouvelle fois que les bons sentiments ne fondent pas forcément les bons épisodes. La cause amérindienne tient visiblement à cœur à Lindsay Wagner et à Tommy, ce qui apporte une touchante sincérité à l’ensemble. Mais la naïveté de la narration reste confondante, d’autant qu’elle se voit renforcée par le mauvais jeu de Charlie Hill, peu sûr de lui et terriblement figé d’un bout à l’autre de l’épisode. Le trucage mettant en scène l’esprit de Tommy reste minimaliste et sature littéralement le récit tant il se répète. L’évocation du monde des esprits du chamanisme amérindien se montre également terriblement simpliste. Les interventions de l’esprit se montrent répétitives en elles-mêmes, mais contribuent aussi à saucissonner l’action en sketchs réitérant toujours le même schéma : les méchants tendent un piège à Jaimie, qui y échappe grâce à ses pouvoirs bioniques, mais surtout grâce à l’avertissement envoyé par Tommy.

Jaimie devient de fait une simple marionnette obéissant à Tommy (bien davantage qu’à un Oscar réduit aux utilités), tandis que Lindsay Wagner se cale sur le ton déclamatoire de l’ensemble. L’héroïne ne récupère son autonomie que lors du combat final, très vite expédié. Le happy-end forcé (Tommy inexplicablement sorti d’affaire) souligne encore la fadeur de l’opus. Passage obligé de nombre de séries américaines, ce nouvel épisode de Super Jaimie dédié à la culture indienne subit la baisse globale de qualité d’écriture caractérisant la seconde moitié de saison, ainsi qu’un manque évident de moyens matériels. C’est d’autant plus dommage que l’épisode bénéficiait de deux excellents guests, avec Nehemiah Persoff (Jennings), secondé par Richard Lynch interprétant l’inévitable homme de main. Ces deux grands spécialistes des rôles de vilains parviennent malgré tout à sauver quelques scènes.

Anecdotes :

  • Le Dr. Philip Jennings cite Hamlet (Acte 1 scène 5) : there are more things in Heaven and Earth, Horatio, then are dreamed of in your philosophy.

  • Nehemiah Persoff (Dr. Jennings) débuta sa carrière dans l'immédiat après-guerre, après avoir été formé à l'Actor's Studio. Il apparaît dans de nombreux films (Certains l'aiment chaud, 1959, Comancheros, 1961…) mais participa surtout à un très grand nombre de séries (La Quatrième Dimension, La Grande Vallée, Les Mystères de l'Ouest, Hawaï Police d'État, Mission Impossible, Columbo, Star Trek, etc.). Ayant pris sa retraite de comédien dans les années 80, il se consacre désormais à la peinture. 


20. POUR QUE VIVE LE ROI
(LONG LIVE THE KING)

Date de diffusion : 25 mars 1978

- Oh come on, Jaime, how many ways do I have to say I'm sorry ?

- I give up, how many ?

Résumé :

Alors que le Roi Kusari, allié des Etats-Unis, est en voyage à new York, l’OSI découvre que des conspirateurs vont tenter de l’assassiner. Afin de ne pas froisser la susceptibilité du monarque, Oscar introduit incognito Jaimie dans son entourage en tant que secrétaire, avec mission de veiller sur lui. Jaimie pare à plusieurs tentatives de meurtre, mais les choses se compliquent quand un flirt l’unit à Sam Sloan, chef du protocole charmant mais dissolu. Tous deux parviennent néanmoins à vaincre les conjurés, avant de se dire adieu.

Critique :

Certes, de prime abord, le scénario semble manquer cruellement d’originalité. En cette troisième saison la série vire souvent au Formula Show et l’épisode ne déroge pas à la règle, voyant Jaimie contrer imperturbablement les tentatives d’assassinat grâce à ses pouvoirs bioniques et à son astuce. Ce type d’histoire très linéaire apparaît désormais avec trop de fréquence, mais cette indolence se voit ici fort heureusement contrebalancée par quelques distrayants à côtés. Le déplacement de l’action de la Californie à New York renouvelle ainsi agréablement la tonalité de l’ensemble. Même si cela se base essentiellement sur la garde-robe de Jaimie et sur de nombreux inserts, ces divers éléments s’insèrent harmonieusement au récit. La mise en scène caméra sur l’épaule apporte plusieurs plans originaux au sein de la série.

Par ailleurs, si les méchants résultent, comme souvent, tout à fait convenus et interchangeables, leurs tentatives de meurtres s’appuient le plus souvent sur des gadgets assez amusants et fleurant bon l’espionnite des années 60. On peut évidemment évoquer là aussi un Formula Show, puisque cette saison Jaimie aura flirté, à des degrés divers, avec à peu près tous ses partenaires masculins, mais le relationnel avec Sam, plus pimenté qu’à l’ordinaire, nous vaut plusieurs jolies scènes de charme et d’humour. Le duo antagoniste puis complice formé entre eux paraît lui-aussi très new-yorkais, fort judicieusement. John Reilly et Lindsay Wagner, cette fois très impliquée, fonctionnent très bien ensembles. La découverte d’un jeune et moustachu Carmen Argenziano plaira bien entendu aux Gaters, tandis que les dialogues entre son royal personnage et Jaimie permettent de réintroduire un peu du féminisme des premières saisons.

Anecdotes :

  • Carmen Argenziano (Kusari) est un acteur de théâtre reconnu, membre à vie de l’Actor’s Studio. Il est apparu de nombreuses fois à la télévision, mais demeure avant tout connu pour le rôle de Jacob Carter dans Stargate SG-1.

  • L’extérieur de la cafétéria où se rendent Jaimie et Sam représente également le Monk’s Coffee Shop dans la série Seinfield.

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21. EN DANSANT LE FLAMENCO
(RANCHO OUTCAST)

Date de diffusion : 06 mai 1978

- Ladies and gentlemen, we have a rare treat in store for us today: this charming young lady is going to dance for us. And immediately following that, we may have a surprise encore: the execution of a police spy.

Résumé :

Oscar envoie Jaimie dans un petit pays d’Amérique centrale servant de sanctuaire à de nombreux criminels. Elle doit retrouver le voleur de plaques officielles de billets et l’empêcher de les vendre à une puissance hostile. Jaimie est accompagnée de Weasel Regan, petit voyou étant le seul à pouvoir reconnaître le bandit. Elle va se faire passer pour une criminelle de haut vol, mais aussi pour une danseuse de flamenco. La mission est remplie après que Jaimie et Weasel aient fini par sympathiser.

Critique :

Le seul intérêt de cet très faible épisode consiste à témoigner de l’épuisement narratif prononcé de la série. Le scénario manque en effet cruellement de substance. Son argument ne fait que répliquer des situations déjà vues et revues auparavant et ne met en place que des péripéties très fades. On assiste ainsi à un remake d’Over the Hill Spy cette saison, l’humour et la bonne interprétation en moins. Les acteurs invités surjouent sans génie des personnages réduits à des clichés et Lindsay Wagner elle-même apparaît déjà bien loin du tournage.

Le courant ne passe que médiocrement avec Don Calfa, dont le Weasel compose sans doute le partenaire masculin (infailliblement masculin) de Jaimie le plus faible cette saison. Le plus pénible réside dans les efforts désespérés déployés par l’auteur pour justifier l’intégration d’une scène  de Flamenco, unique réelle justification de toute l’entreprise. Le numéro apparaît d’ailleurs plutôt efficacement réalisé mais demeure fort bref. Hormis la curiosité de découvrir une Jaimie brune, tout ceci résulte fort inconsistant, à l’instar de décors très passe-partout.

Anecdotes :

  • Le torrent emportant les bandits est en fait l’une des attractions vedettes (1968) de la fameuse visite touristique des Studios Universal

  • I hope I can remember how Carmen Miranda did it déclare Jaimie avant de danser. Cette actrice et danseuse d’origine portugaise fut très populaire dans le Hollywood des années 30 et 40, où elle joua des personnages brésiliens ou hispaniques dans plusieurs comédies musicales exotiques à succès (Une nuit à Rio, 1941). En 1941, elle devint l’une des toutes premières artistes latino-américaines à obtenir son étoile sur le Walk of Fame.  Carmen Miranda demeure aujourd’hui l’une des figures de la chanson brésilienne mais ses films sont contestés pour leurs clichés et leur condescendance envers l’Amérique latine.
  • Lindsay Wagner n’a disposé que de deux jours de répétitions pour donner l’impression qu’elle maîtrisait la danse. Dans la scène de Flamenco les mouvements sont doublés par le même danseuse que lors de Jaime and the King (2.17), pour la danse orientale.

  • Diane Cary (Madeline Boylin) est alors l’épouse de James D. Parriott, alors showrunner de la série. Elle participa également au double épisode Rinja Gabrin, en deuxième saison. Elle figure dans de nombreuses autres séries (Misfits of Science, Tales from the Crypt...), dont V, autre production de Kenneth Johnson, où elle joue Harmony, l’humaine tombant amoureuse d’un extra-terrestre. 

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22. ADIEU LA LIBERTÉ
(ON THE RUN)

Date de diffusion : 13 mai 1978

- I'm tired of answering the bugle. I'm tired of being called a winner just because Rudy's genius made it impossible for me to lose. And I'm tired of looking in the mirror and seeing an OSI agent instead of a woman. I'm just tired.

Résumé :

Jaimie souffre de dépression face aux missions accomplies pour le compte de l’OSI, car elles l’empêchent de vivre une vie normale tout la faisant exister avant tout à travers ses prothèses et pouvoirs bioniques. Quand une petite fille qu’elle vient de sauver prend peur en découvrant l’une de ces prothèses, une crise éclate : Jaimie doute d’être toujours pleinement humaine et démissionne de l’OSI pour tenter de se raccrocher à une existence normale. Malgré l’opposition d’Oscar, elle est alors traquée par les forces de sécurité, pour qui elle représente une menace. Après avoir fait la paix avec elle-même, Jaimie accepte toutefois de réintégrer l’OSI, mais désormais elle ne sera plus mobilisée que lors de cas exceptionnels. 

Critique :

Le succès et l’impact d’On the Run frappent d’autant plus fort que cet épisode se voyait précédé d’autres médiocrement écrits, tant la série paraissait descendre la pente d’un irrémédiable déclin. Et pourtant, si l’on peut regretter qu’elle survienne aussi brusquement, sans quasiment aucun signe annonciateur, la crise existentielle vécue par Jaimie permet à The Bionic Woman de s’achever par un épisode final idéalement conçu sous forme de bilan des trois années vécues par l’héroïne. Le scénario place également judicieusement au centre du débat ce qui demeure au final le principal atout du programme : la profonde singularité de sa protagoniste, refusant encore et toujours de devenir une super agente secrète ou une figure de récit d’aventures, pour au contraire s’accrocher à son humanité, aussi quelconque et fragile puisse-t-elle être.

Aussi rapide que puisse résulter le happy end, il n’en consacre pas moins avec chaleur et émotion cette primauté, grâce à la sensibilité de Lindsay Wagner, mais aussi à celle de Richard Anderson effectuant ici l’une de ses prestations les plus marquantes. L’épisode se montre également audacieux dans le cadre d’un network américain de l’époque, par sa description d’un appareil d’Etat terriblement invasif envers la vie privée et prêt à tous les mensonges pour parvenir à ses fins. Au sein de ce qui constituait jusqu’alors une série californienne ensoleillée, cette irruption d’un conspirationnisme véritablement pré X-Files résulte tout à fait glaçante. D’ailleurs le charmant lieu d’enfermement prévu pour Jaimie, doté de tous les loisirs envisageables, n’est pas sans quelque peu évoquer le Village du Prisonnier.

Anecdotes :

  • I love you, déclare Oscar à Jaimie, pour la seule et unique fois.
  • La photo de Jaimie dans le journal est la même que celle figurant sur le faux avis de recherche lui servant de couverture lors de l’épisode précédent, Rancho Outcast.

  • L’épisode s’intitulait initialement Together Again, puis the Last Mission.

  • L’épisode est conçu comme une véritable conclusion de la série, ce qui arrivait alors rarement. Cela ne sera ainsi pas le cas pour L’Homme qui valait trois milliards.

  • Mariel Aragon (Reiko) participa également à un épisode de la deuxième saison, Kim. Sa carrière ne s’est pas poursuivie au-delà, hormis une participation à M.A.S.H.

  • La dernière action bionique réalisée par Jaimie est de détruire une balle de tennis, cela avait été également sa toute première dans la série.

  • Jaime et Steve, et leurs amis de l’OSI, seront de retour lors de trois téléfilms réalisés durant les années 80 et 90.

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Saison 3Présentation

Super Jaimie

Téléfilms

 

1. Mission bionique (The Return of the Six-Million-Dollar Man and the Bionic Woman) - 1987 

2. L'Espion bionique (Bionic Showdown: The Six Million Dollar Man and the Bionic Woman) - 1989

3. Mariage bionique (Bionic Ever After ?) - 1994

 

  


1. MISSION BIONIQUE
(THE RETURN OF THE SIX-MILLION-DOLLAR MAN AND THE BIONIC WOMAN)


- Why didn't you tell me?

- Because it was secret. It happened a long time ago. I was in a sky-diving accident and your father made the same life or death decision for me. That's the closeness you feel. That's what binds us together.

Résumé :

L’organisation paramilitaire Forteresse se reconstitue, des années après que Steve Austin ait arrêté son leader Lyle Stenning. D’abord réticents. Steve et Jaimie reprennent du service à la demande d’Oscar, après que Forteresse aient tenté de les enlever afin de s’emparer de la technologie bionique. L’affrontement final se déroule entre les mercenaires de Forteresse et les agents de l’OSI menés par le duo bionique, après que Rudy et Michael, le fils de Steve, aient aussi été enlevés. Ce dernier, pilote de chasse comme son père, a également acquis des prothèses bioniques après un crash aérien. Après s’être retrouvés, Steve et Jaimie peuvent désormais poursuivre leur idylle.

Critique :

Après un générique reprenant les images des génériques des séries 70’s mais accompagnées d’une pop électro totalement 80’s, l’un des indéniables attraits de ce téléfilm consiste à intégrer les protagonistes dans une nouvelle époque. Le comparer avec la série permet de vérifier à quel point une décennie suffit à bouleverser le cadre de nos vies : vêtements, coiffures, technologies, tout a changé. D’ailleurs par forcément toujours pour le meilleur, les tenues de Jaimie semblent ainsi bien moins seyantes que jadis, mais ceux d’entre nous ayant traversé les rugissantes années 80 savent à quel point cela aurait pu être bien pire encore. La différence d’époque se retrouve également dans le scénario et la mise en scène, Mission bionique se révélant autrement plus violent que Super Jaimie, même si cette dernière se voit relativement épargnée, conformément à la charte de sa série. Outre de jolies vues d’une marina californienne ensoleillée, la mise en scène bénéficie d’ailleurs de cascades assez spectaculaires, parfaitement filmées par Ray Austin, bien connu des amateurs des Avengers. S’il demeure modeste, le budget résulte manifestement en hausse vis-à-vis des épisodes précédents. 

Toutes les retrouvailles entre Jaimie et Steve s’avèrent à la fois émouvantes et teintés d’humour bon enfant, avec Oscar se dévouant vaillamment pour jour les Cupidons. Les deux comédiens n’ont rien perdu de leur charme, même si les années se sont montrées un peu plus cruelles pour Lee Major, plus vieux d’une décennie que Lindsay Wagner. L’alchimie de leurs épisodes en commun de naguère répond toujours à l’appel, tandis que leur dimension bionique n’interfère en rien avec l’aspect universel de ce récit narrant comment deux amoureux s’offrent une seconde chance après que la vie les eut séparés. Même si les scènes initiales (un brin mécaniques) et les flashbacks campent efficacement la situation, cette histoire touchera évidemment avant tout les amateurs des séries  bioniques. Telle quelle, tout en accordant des scènes sympathiques à Oscar et Rudy, elle s’équilibre à peu près entre les deux héros. Après une première partie où l’on s’attache au point de vue de Steve, Jaimie peut ensuite largement installer sa propre sensibilité.

Efficace continuateur des séries bioniques, le téléfilm en perpétue assez inévitablement les défauts. En particulier, les antagonistes souffrent d’une très faible caractérisation, se voyant, hier comme aujourd’hui réduits à de simples prétextes. Leurs motivations apparaissent schématiques et ils n’apparaissent quasiment que lors des scènes d’action. La présence de quelques trognes connues des productions américaines et, bien entendu, celle de Martin Landau dans le rôle de Stenning, relèvent quelque peu la sauce, mais les acteurs n’ont guère matière à exprimer leur talent. L’aspect de Formula Show des séries se retrouve également au milieu du récit, quand celui-ci se limite à une succession de tentatives d’enlèvements infailliblement contrecarrées par le duo bionique. On regrettera par ailleurs des moments inutilement mélodramatiques, comme le parallèle très appuyé entre le parcours de Steve Austin et celui de son fils, avec la circonstance aggravante du très mauvais jeu du jeune Tom Schanley. Les nouvelles prothèses introduisent des effets vidéos très 80’s, vieillissant en définitive plus mal que les astuces artisanales des séries.

Anecdotes :

  • A la fin du téléfilm, l’Agent Jim Castillian déclare à Steve Austin qu’il aimerait avoir un père tel que lui. Il s’agit d’un clin d’œil, Castillian étant interprété par le fils de Lee Majors, Lee Majors II.

  • Durant Super Jaimie, Oscar Goldman expédiait ses mémos au Secrétaire d’Etat,  ce qui servait  parfois à présenter l’action en cours. Le début du téléfilm procède pareillement, mais Oscar rend désormais compte au Chef de cabinet de la Maison-Blanche (Chief of State), homme de confiance entre tous du Président (Léo puis C.J. dans A la Maison Blanche). Lors de la diffusion, du téléfilm (17 mai 1987), Howard Baker vient de prendre ses fonctions sous la mandature de Ronald Reagan. Il était célèbre notamment pour le rôle déterminant qu’il tint dans la commission sénatoriale en charge de l’affaire du Watergate.

  • Suite à un choc, Jaimie a désormais pleinement retrouvé la méoire, et doc ses sentiments, envers Steve.

  • Peggy Callahan, la fidèle secrétaire d’Oscar durant les séries bioniques, n’apparaît plus ici. Il en va de même pour Max, le chien bionique, mais celui-ci est évoqué par Rudy lorsque Steve vient le voir dans son laboratoire. Neuf ans après la fin de Super Jaimie, Max aurait été un très vieux chien.

  • Chris Williams, le fiancé de Jaimie durant la saison 3 de Super Jaimie, est décédé en mission durant la période séparant la fin de cette série et le téléfilm, comme le révèle Steve.

  • Le titre de travail de l’épisode était The Bionic Reunion.

  • Le téléfilm fut l’un des plus grands succès d’audience de NBC sur l’ensemble de la saison.

  • Rita Egleston devint de nouveau la doublure de Lindsay Wagner, mais elle se cassa le pied durant le tournage d’un des sauts bioniques de Jaimie. Elle fut remplacée par une autre cascadeuse, Donna Evans.

  • Martin Landau (Stenning), après son passage à l'Actor's Studio, participe à plusieurs grands films : La Mort aux trousses (1959), Cléopâtre (1963), Ed Wood (1994, inoubliable en Bela Lugosi)... et X-Files : Fight the Future en 1998 ! Il reste néanmoins immortalisé pour sa participation marquante à deux séries cultissimes : Mission : Impossible et Cosmos 1999. En 1957, il avait épousé Barbara Bain, également élève de l'Actor's Studio, qui sera sa partenaire dans ces deux séries (leur fille Juliet sera la Drusilla de Buffy). Toujours actif, Landau est également apparu dans Alfred Hitchcock présente, La Quatrième Dimension, Des agents très spéciaux, Les Incorruptibles, Les Mystères de l'Ouest, Arabesque, Columbo…).

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2. L'ESPION BIONIQUE
(BIONIC SHOWDOWN: THE SIX MILLION DOLLAR MAN AND THE BIONIC WOMAN)

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- What if I'm not a Jaime Sommers?

- Hey, they don't want a clone of me, okay, They couldn't handle it. They've had too many problems with me over the years.

Résumé :

Jaimie prend sous son aile la jeune Kate Mason, jeune handicapée devenue une nouvelle femme bionique grâce à des composants révolutionnaires incorporés par Rudy. L’OSI traverse une crise très grave : Oscar est enlevé par les adversaires et son organisation est remise en cause par le Pentagone, car compromise par des traîtres. L’opposition s’est dotée d’un agent bionique, dont le but ultime est le sabotage d’une réunion sportive internationale se déroulant à Toronto et censée favoriser la Détente. Steve et Jaimie sont eux-mêmes suspectés, mais le courage et l’astuce de Kate sauvent in extremis la situation. La jeune fille connaît également une idylle avec Jimmy, neveu d’Oscar, tandis que Steve se décide enfin à demander la main de Jaimie. 

Critique :

Ce nouveau téléfilm-réunion doit composer avec plusieurs difficultés. L’effet retrouvailles joue évidemment avec moins d’impact que lors de Mission bionique, survenu à peine deux années auparavant. Cette moindre spécificité se ressent d’autant plus fortement que le scénario du jour connaît quelques doublons avec le précédent. Le lien de mentor bionique établi entre Jaimie et Kate évoque ainsi clairement celui instauré entre Steve et son fils précédemment.

Alors même que la mise en scène, assez neutre, ne bénéficie plus de la patte de Ray Austin concernant les scènes d’action, certaines maladresses narratives soulignent que les auteurs n’ont qu’imparfaitement intégré la bible des séries. Il est ainsi inenvisageable qu’un simple employé de parking connaisse la technologie bionique (niveau 6 !). L’identité des traitres se devine également très vite, certains personnages résultant inutiles sans cela (le vil séducteur) ou se voyant d’entrée identifiés par leur interprète (Josef Sommer, quatre ans après Witness).

L’espion bionique ne manque toutefois pas d’intérêt. Pour aussi bateau qu’il paraisse, le thème de l’agent bionique hostile (jamais rencontré dans Super Jaimie) permet de dramatiser quelque peu les enjeux et de relever le niveau de l’opposition, faiblesse récurrente de la série. Les coups portés à l’OSI finissent par parvenir à donner l’impression d’une crise sortant de l’ordinaire. La composante technologique de l’histoire fait mesurer le chemin parcouru en une décennie par l’informatique, depuis un épisode comme All for One. La transposition de l’action à Toronto, bien loin de la Californie, permet de varier l’ambiance, tout en apportant quelques jolies localisations.

Surtout, la relation entre Jaimie et Kate suscite un axe très porteur pour le scénario, car la relation entre les deux femmes se montre réellement émouvante. Les talents conjugués de Lindsay Wagner et Sandra Bullock y comptent évidemment pour beaucoup, d’autant que cette dernière rode ici son personnage fétiche de Girl Next Door s’avérant une héroïne. Par ailleurs, la volonté manifeste de mettre en avant Kate, supposément future protagoniste d’une série dérivée, n’empêche pas le récit d’accorder une belle place au duo formé par Steve et Jaimie et de nous permettre ainsi de retrouver pleinement nos héros bioniques.

Anecdotes :

  • Oscar Goldman indique qu’il n’existe que quatre individus bioniques : Steve Austin, Jamie Sommers, Michael Austin et Kate Mason. Mais deux autres ont été découverts au cours de L’Homme qui valait trois milliards : Barney (The Seven Million Dollar Man), et Andy (The Bionic Boy). Leur devenir n’est pas précisé.

  • Le téléfilm enregistre le premier rôle crédité de Sandra Bullock à la télévision. Il était destiné à servir de pilote à une série dérivée narrant les aventures de Kate Mason (The Bionic Girl), mais le projet ne se concrétisa pas. Sandra Bullock devra attendre les succès des films Demolition Man (1993) et Speed (1994) pour voir sa carrière réellement décoller.

  • Il s’agit de l’unique tournage des séries et téléfilms bioniques à ne pas s’être déroulé aux Etats-Unis. Il s’effectua en effet à Toronto, au Canada. La scène de la course fut filmée aux Royal Botanical Gardens d’Hamilton, dans l’Ontario. Les scènes prenant place lors des Jeux le furent au Copps Coliseum, également à Hamilton.

  • Jaimie apparaît essoufflée après avoir couru avec Kate, ce qui ne semble pas cohérent avec le fonctionnement de ses jambes bioniques.

  • Steve évoque avec Jaimie la fameuse gravure de leurs initiales sur un arbre d’Ojai, durant leur jeunesse. Il situe l’évènement comme survenu dix ans plus tôt, ce qui ne cadre pas du tout avec la chronologie des séries bioniques, on peut facilement doubler ce chiffre. 

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3. MARIAGE BIONIQUE
(BIONIC EVER AFTER ?)

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- Now, can we talk about kids ?

Résumé :

Jaimie est désormais devenue la psychothérapeute de l’OSI et s’apprête à épouser Steve. Mais soudain ses implants bioniques commencent à gravement dysfonctionner, menaçant sa vie. En fait des virus informatiques lui ont été implantés par une agente renégate. Celle-ci rend l’OSI responsable de la mort de son père et devient la complice d’un terroriste menant une action de grande envergure à Nassau. Elle implante le virus à Steve parti sur place, mais Rudy sauve la situation en découvrant le pot aux roses. Guérie, Jamie arrive in extremis à Nassau pour donner l’antidote à Steve. Le duo bionique triomphe une fois de plus et peut dès lors se marier en présence d’Oscar et Rudy.

Critique :

Le versant action de l’épisode souffre d’un évident manque de moyens. Sans revenir tout à fait au standard des séries 70’s, la mise en scène paraît très en-deçà des programmes d’action diffusés durant les 90’s. Avec l’environnement ensoleillé d’un simili Nassau, on se situe plutôt à hauteur d’un Agence Acapulco (1993-1996), avec un niveau de jeu d’ailleurs équivalent chez les seconds rôles et les adversaires, une nouvelle fois réduits à des clichés. Toutefois cette faiblesse de moyens comporte des éléments positifs, puisque, loin des effets vidéo des deux premiers téléfilms, on découvre ici une artisanerie renouant avec la saveur des épisodes de Super Jaimie. De même la claire réduction du nombre de personnages permet de cette fois totalement se centrer sur le duo bionique historique. Et c’est bien sous cet angle que l’opus va trouver son véritable intérêt.

Le scénario parvient à insérer quelques habiles clins d’œil aux origines de la relation entre Jaimie et Steve, principalement lors des épisodes de L’homme qui valait trois milliards introduisant l’héroïne (la partie de squash). La détérioration de l’état de santé de Jaimie du fait de prothèses en apparence déficientes apporte tout un écho supplémentaire au récit, grâce à l’effet miroir suscité par sa (quasi) mort survenue jadis sur un mode très similaire.  Le téléfilm concrétise un cauchemar demeuré suspendu au-dessus de Jaimie durant toute sa série, La force du sentiment existant entre elle et Steve se voit également soulignée par l’évidente complicité existant entre Lindsay Wagner et Lee Majors, les nuages des premiers temps de leur collaboration sont à l’évidence bien loin. Si les deux acteurs n’ont certes plus tout à fait l’âge de jouer les héros d’action, les dialogues entre les personnages intègrent pleinement cette dimension du temps qui passe, pour un émouvant adieu aux armes

Anecdotes :

  • Le téléfilm n’est disponible qu’en version originale sous-titrée.

  • Le réalisateur Steve Stafford a indiqué que le scénario était initialement beaucoup plus riche en scènes d’action et autres exploits bioniques, mais que le manque de budget avait rogné cette ambition.

  • Le tournage ne dura que 20 jours, pour un budget de 3,7 millions de dollars, équivalent à celui de L’espion bionique. Mission bionique atteignit les 4,8 millions de dollars.

  • Le titre de travail de l’épisode était Bionic Breakdown. La première version décrivait en effet Steve esseulé au pied de l’autel, ignorant que Jaimie avait été enlevée.

  • Durant les trois téléfilms, le sigle OSI est décrit comme signifiant Office of Scientific Information, au lieu d’Office of Scientific Intelligence, comme au cours des séries.

  • Le tournage ne se déroula pas à Nassau, où se situe l’action, mais à Charleston, en Caroline du Sud.

  • L’hôpital où Rudy soigne Jaimie est représenté par le Hoover Building, siège du FBI à Washington, bien connu des amateurs des X-Files.

  • Le téléfilm fut diffusé par CBS, ce qui fait que la franchise bionique a été programmée sur les trois grands networks américains à un moment ou l’autre de son histoire, un évènement rarissime.

  • Lindsay Wagner et Lee Major interprètent ici pour la dernière fois leur personnage bionique. En 2007, Super Jaimie connaîtra toutefois un remake avec la série Bionic Woman (avec l’excellente Michelle Ryan), mais les deux séries n’auront guère d’éléments en commun. 

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Guide des épisodesSaison 1

Super Jaimie

Présentation 


 

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Posted by Le Monde des Avengers on Friday, October 30, 2015

Jaimie Sommers, ancienne joueuse de tennis professionnelle, s’est reconvertie comme institutrice sur la base de Ventura, de l’US Air Force, en Californie. Sa classe reçoit les enfants du personnel, à la satisfaction générale, même si Jaimie s’absente parfois pour quelques jours. Elle a en effet un secret. Elle fut l’amour de jeunesse du Colonel Steve Austin, l’Homme bionique, dont les parents l’accueillirent comme pupille à l’âge de 16 ans. Quand elle est grièvement blessée dans un accident de parachute, Steve demande à Oscar Goldman, chef de l’OSI (Office of Scientific Intelligence), de la faire bénéficier du traitement qu’il subit jadis : le remplacement de ses membres détruits par des prothèses électroniques. Grâce au Dr. Rudy Wells, Jaimie est désormais dotée de jambes et d’un bras droit bioniques, qui lui confère une force et une rapidité bien supérieures aux normes humaines. Son tympan droit, également remplacé, lui vaut une ouïe surpuissante. La Femme bionique devient ainsi le deuxième agent d’élite de l’OSI, veillant à ce que les secrets technologiques américains ne tombent pas aux mains de puissances hostiles, mais aussi intervenant à l’étranger si nécessaire. 

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Super Jaimie (1976-1978), fut une des productions  des années 70 connaissant le plus d’impact, à l’instar de sa série  mère L’Homme qui valait trois milliards (1974-1978). Rares sont les jeunes spectateurs d’alors à n’avoir pas imité les mouvements et bruits caractéristiques des deux héros bioniques. Et pourtant le lancement du programme ne fut pas chose aisée, donnant lieu à une histoire  particulièrement évocatrice des aléas de l’écriture télévisuelle. Après des débuts prometteurs la deuxième saison de L’Homme qui valait trois milliards (ABC), connut un net fléchissement d’audience durant la saison 1974-1975, notamment du fait de la concurrence de l’important succès de NBC que représenta la sitcom Chico and the Man, sur NBC. ABC envisagea un temps de stopper le programme, mais, manquant de projets de substitution, opta finalement pour une relance, via un budget accru mais aussi le recrutement de nouveaux auteurs. 

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Ceux-ci devaient notamment humaniser Steve Austin, qui se limitait trop à ses pouvoirs et à sa stature d’héros d’action. Le jeune talent Kenneth Johnson (plus tard showrunner de L’incroyable Hulk et de V) parvint à convaincre les producteurs d’adjoindre à Austin une compagne également bionique, même si Jaimie n’avait jamais été évoquée jusqu’ici. Le script de Johnson fut jugé si riche et si ambitieux qu’un double épisode lui fut dédié, prenant place vers la fin de cette deuxième saison. Toutefois l’histoire n’était pas censée connaître de suite, car, pour le diffuseur, Steve Austin, un temps présenté comme un simili James Bond, ne pouvait devenir  ni un homme marié, ni, à fortiori, un père de famille. Aussi une issue dramatique et définitive fut-elle décidée, la mort de Jaimie, malgré un Kenneth Johnson qui préférait conserver l’issue ouverte d’un coma.

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Lindsay Wagner fut retenue pour le rôle, cet ancien mannequin étant sous contrat  avec les studios Universal, qui réalisaient la série. Elle était ainsi apparue dans des productions telles Marcus Welby ou Night Gallery, de Rod Serling, et venait de se faire remarquer dans le pilote de Deux cent dollars plus les frais. Le double épisode The Bionic Woman (mars 1975) dépassa toutes les espérances, le public étant notamment conquis par le charme et la bouleversante prestation de l’actrice. Mais une conséquence inattendue en fut la colère des téléspectateurs, qui inondèrent ABC de lettres de protestation (plus de 200 000 au total) contre la mort de Jaimie, allant jusqu’à réclamer sa réapparition. A Johnson échut la délicate mission d’imaginer l’un des retours les plus improbables de l’histoire télévisuelle, sans amie sorcière ou ange gardien pour assurer une résurrection.

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Les circonvolutions nécessaires (coma il y eut, mais caché à Steve pour ne pas susciter une espérance pouvant être déçue, tandis qu’un problème de mémoire chez Jaimie empêchait le couple de se reformer !) ne constituèrent d’ailleurs pas l’unique difficulté de l’entreprise. En effet Lindsay Wagner se retrouvait désormais libre de tout contrat, les décideurs n’ayant décidément rien anticipé. S’en suivit une renégociation, transformée en un épique duel par son nouvel agent, Ron Samuels, qui devait épouser en 1977 une autre cliente, Lynda Carter / Wonder Woman. Il obtint un cachet de 25 000 dollars pour un seul doublé épisode, une fortune pour l’époque et pour une actrice encore récemment peu connue. Les autres comédiennes brièvement envisagées par ABC (Stefanie Powers, Sally Field) ne tinrent pas face à l’évidence du choix du public. 

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Il fallut également composer avec l’ego de Lee Majors (Steve Austin), peu enjoué d’avoir à partager l’affiche, même si les deux comédiens finir par sympathiser. The Return of the Bionic Woman (septembre 1975) ouvrit en fanfare la troisième saison de L’Homme qui valait trois milliards et connut le succès tant espéré par le diffuseur et les studios, écrasant notamment The Cher Show, de CBS. Dès lors la route était évidemment ouverte pour une série Bionic Woman, Il était plus porteur pour ABC de développer deux séries bioniques au lieu d’une seule, où, de plus, une vie de couple aurait été contradictoire avec des récits d’aventures.

Il fallut néanmoins convaincre Lindsay Wagner, qui souhaitait s’orienter vers le cinéma, tandis que  Ron Samuels négociait un pont d’or. Kenneth Johnson fut promu showrunner du nouveau programme et sut s’entourer de grands talents Le succès dut aussi beaucoup à une vision, partagée avec Lindsay Wagner, d’éléments de Science-fiction n’occupant pas le cœur du récit, au profit du portrait d’une Jaimie demeurant une femme avant d’être une super héroïne. Super Jaimie fait la part belle à la psychologie de son héroïne et comporte moins de violence que L’Homme qui valait trois milliards, qui demeure avant tout une série d’action. Jaimie n’exercera que rarement sa puissance bionique directement contre un adversaire humain, et ne tuera jamais personne, contrairement à Steve Austin. Un plus grande place est également accordée à l’humour.

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Johnson  a également veillé, autant que possible, à ce qu’il n’y ait pas de surenchère autour des pouvoirs de Jaimie, aux limitations le plus souvent explicites. Les valeurs positives portées par le personnage trouvèrent un écho auprès d’un public troublé par la période tourmentée traversée par les Etats-Unis (contestations, Viêt-Nam, Watergate…), tout en retrouvant l’entrain des séries d’aventures des 60’s. Un relationnel fort s’instaura entre la protagoniste et son supérieur Oscar Goldman (et le Dr Rudy Wells), tout en complicité et sans paternalisme. Jaimie demeure une femme forte et indépendante, aux accomplissements jamais inférieurs à ceux de Steve. Un système de cross-overs très porteur se mit en place entre Jaime et Steve, tout comme plus tard entre Buffy et Angel ou Hercule et Xena.

Une deuxième saison suivit, ABC réalisant d’excellentes audiences mais aussi de fortes ventes de produits dérivés, les personnages bioniques se prêtant excellemment à toute une gamme de jouets les plus divers. Lindsay Wagner, rayonnante dans un rôle dont elle partage nombre de valeurs identifiantes, y compris le rapport à l’enfance, la vie saine  ou la cause animalière, remporta en 1977 l’Emmy Award de la meilleure actrice dans une série télévisée dramatique. C’était alors la première fois qu’un artiste dans une production de Science-fiction se voyait ainsi récompensé, il faudra attendre 1997  pour que cela se reproduise, avec Gillian Anderson et les X-Files. Lindsay Wagner sera également proposée deux fois aux Golden Globes, en 1977 et 1978.

 

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La série connaît un grand succès à l’étranger, notamment en Grande Bretagne, où sa popularité dépasse celle de sa série mère. Toutefois la production connaît des tensions grandissantes durant cette deuxième saison. Les rapports se tendent entre Johnson et Lindsay Wagner, mais aussi avec son entourage. Le tournage avec enfants connaît des contraintes ralentissant et rendant plus onéreux les tournages, d’où un abandon progressif  de la dimension d’enseignante de Jaimie. Kenneth Johnson est également lassé de son rôle de producteur, aspirant à se recentrer sur l’écriture. Egalement contrarié par les épisodes relevant de la pure Science-fiction imposés par la chaîne au cours de la période, il annonce son départ au début de la nouvelle saison.

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Estimant que la série est parvenue à son pic et ne peut désormais que décliner, ABC décide de ne pas renouveler The Bionic Woman. NBC saute sur l’occasion et un accord est trouvé pour qu’elle produise une troisième saison, toutefois les cross-overs avec Steve ne sont désormais plus possibles (même si Oscar et Rudy apparaissent toujours), ce qui pénalise la série. Les scénarios convainquent moins, tandis que NBC estime judicieux de trouver un petit ami à Jaimie, qui ne sera jamais accepté par le public. En 1978 la série achève son parcours à l’issue de cette troisième saison, bénéficiant d’un véritable épisode de fin, contrairement à L’Homme qui valait trois milliards, conclu simultanément. Par la suite, trois téléfilms, diffusés durant les années 80 et 90, permettront à Jaimie et à Steve de se retrouver, puis de conclure la saga par un heureux mariage sous l’œil attendri d’Oscar.  En 2007, la série Bionic Woman (et non The Bionic Woman) tente de relancer la franchise. Mais elle ne trouve pas son public, malgré l’excellente Michelle Ryan, sans doute du fait d’une tonalité bien trop sombre et violente, plus proche d’une Nikita.

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Super Jaimie se regarde toujours avec plaisir de nos jours, au-delà d’une nostalgie certes présente au rendez-vous. Les effets spéciaux ont pris de l’âge, mais leur simplicité et leur astuce séduit en cette époque d’images générées par ordinateur, omniprésentes et banalisées. Quoiqu’avant tout familiale, la série développe une tonalité féministe, diffuse mais bien présente. Jaimie est considérée et employée par l’OSI comme une agente d’élite à part entière, au même titre que Steve, sa féminité n’est jamais un handicap ou une limitation. Les aventures se montrent souvent entrainantes et pleines d’humour, avec un agréable cachet 70’s. L’ensoleillée et heureuse Californie d’alors convient idéalement à la radieuse Jaimie Sommers. L’éclat de la sublime et talentueuse Lindsay Wagner compose un atout clef du programme, près de quarante plus tard elle demeure d’ailleurs l’une des actrices les plus marquantes de la télévision américaine. 

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)