Saison 5 1. Folie meurtrière (The priest killer) 2. Tuez-le (Contract : Kill Ironside) 3. Les professionnels (The professionals) 4. Jeux dangereux (The gambling game) 5. L’anneau des prières (Ring of prayer) 6. La femme en noir (In the line of duty) 7. Des fiançailles mouvementées (Joss sticks and wedding bell) 8. Improvisation de meurtre (Murder impromptu) 10. Le petit témoin (If a body see a body) 11. Bon samaritain (Good samaritan) 14. Premier amour (Class of ’57) 15. Sans motif apparent (No motive for murder) 16. Irresponsabilité (But when she was bad) 17. Et s'il n'en reste qu'un... (And Then There Was One) 18. Le numéro de la mort (Death by the Numbers) 19. Poupées, Sorcières et Assassins (Bubble, Bubble, Toil and Murder) 20. Le talon d'Achille (Achilles' Heel) 21. Poupées, sorcières et assassins (Bubble, bubble, toil and murder) 22. Le talon d’Achille (Achille’s heel) 1. FOLIE MEURTRIERE Histoire de David Levy et Robert Van Scoyk. Adaptation : Robert Van Scoyk et Joel Oliansky. Réalisation : Richard A. Colla. Episode d’une heure trente six minutes. En France, l’épisode est diffusé en deux parties. Résumé : Trois prêtres sont assassinés à peu de temps d’intervalle. Très vite, il apparaît que ces crimes ne sont que le prélude d’un massacre de masse de prêtres que veut commettre un fou, Vincent Wierthel. Critique : Nous retrouvons Dacier dans une enquête insolite qu’il mène conjointement avec un sergent de police devenu prêtre à la mort de sa femme, le père Cavanaugh (George Kennedy). En fait, on voit autant sinon plus George Kennedy que Raymond Burr. Dans le rôle du fou criminel, Anthony Zerbe livre une composition étonnante de vérité. Le problème de cet opus est sa durée, pourquoi avoir voulu tenir 1h36 lorsque le format 48 minutes suffisait ? De ce fait, le rythme est lent, les bavardages se multiplient. NBC nous montre plusieurs fois San Francisco « en vrai », mais les scènes sont présentées simultanément avec d’autres en studio, problème depuis la saison 1. On nous révèle aussi trop rapidement l’identité du meurtrier, qui ne fait pas mystère. Ses motivations restent obscures et les scénaristes en font une sorte de pantin sans âme. Louise Latham incarne Martha Gordon, qui servait la première victime, le père McMurthy. Le téléspectateur ne retient que ces trois personnages d’une longue distribution, les autres n’ayant qu’une importance relative. On ne comprend pas trop pourquoi l’on nous présente une organisation néo fasciste pour vite l’oublier, le chef étant tué par Wierthel. Robert Dacier semble plus passif que d’habitude, ayant du mal à contrôler les initiatives du père Cavanaugh. Ed et Mark sont inexistants, n’ayant que des tâches subalternes à acquitter. Il manque une présence féminine : Elizabeth Baur en Fran Belding piétine dans les coulisses. Le réalisateur s’attarde sur des décors d’églises, et l’on n’a pas lésiné sur le nombre de figurants. Mais la mise en scène n’est jamais spectaculaire. On retient quelques scènes près du Golden Gate. Les trois scénaristes s’éparpillent dans des détails qui nous laissent de marbre. C’est plus l’enquête du père Cavanaugh qu’une aventure de Robert Dacier. Le temps d’écran de George Kennedy à l’antenne nous paraît bien plus long que celui de Burr. Folie meurtrière manque singulièrement de suspense et de rythme. La fin est très prévisible. L’opus lui-même n’est pas un grand cru. Anecdotes :
2. TUEZ-LE Scénario : Stephen et Elinor Karpf. Réalisation : Don Weis. Résumé : Dacier doit témoigner devant le grand jury contre Alvin Kresser, soupçonné d’extorsion de fonds. Afin de l’en dissuader, quelqu’un met une charge d’explosif dans le fourgon de l’inspecteur pendant qu’il assiste à un concert. Pour assurer la sécurité de Dacier, le commissaire Randall le fait emprisonner. Critique : On retrouve les tournages dans les studios Universal où dans les rues de San Francisco, censées être représentées, quelques véhicules isolés sont disposés. Tout cela ne fait plus illusion de nos jours. En tueur Marvin Bosner, James Olson se livre à un jeu du chat et de la souris avec Dacier à l’intérieur de la prison. Assez classique, l’opus ressemble à ceux des premières saisons. Le scénario est assez astucieux : Bosner a un concurrent, un jeune morveux engagé par le mafioso Rossi (Phillip Pine). On est assez surpris par la double personnalité de Bosner, à la fois époux et fils affectueux et tueur implacable. Olson joue le rôle tout en subtilité. Au lieu d’une froide mécanique, c’est un personnage complexe. James Olson bénéficie, en tant que « méchant », de davantage de scènes que de coutume dans la série. On regrettera la fin un peu bâclée, le fait que le tueur s’expose vraiment plus que nécessaire pour accomplir son job, ce qui n’est pas très vraisemblable. Néanmoins, nous avons droit à un bon suspense. Anecdotes :
3. LES PROFESSIONNELS Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Don Weis. Résumé : Une arnaque aux touristes possédant des cartes bancaires provoque la mort d’un certain Fremont. Al, qui dirige ce racket, utilise la complicité d’un chauffeur de taxi et de deux belles filles. Ed Brown sert de « chèvre » pour piéger le gang. Critique : Très bonne idée d’intrigue policière. Jamais vue ailleurs. Et fort bien interprétée, en particulier par James Drury, le justicier de la série western Le Virginien en chef de gang, Al. Une allusion à Capone ? On oublie le cowboy qui ici s’est recyclé du mauvais côté de la barrière. Johnny Seven tient un rôle particulièrement important et joue toujours aussi bien en lieutenant Reese. Les scènes d’extérieurs de San Francisco la nuit sont censées se dérouler dans le brouillard, ce qui permet d’atténuer le manque de crédibilité du tournage en studio. Le suspense est constant. On ne s’ennuie pas une seconde, et l’on peut noter que Raymond Burr est un peu moins présent à l’écran. Reese mène sa propre enquête au péril de sa vie. On passe donc un excellent moment, sans aucun temps mort. Il faut avouer que Don Galloway n’a pas l’air d’un touriste en goguette, et l’on n’est guère étonné que le faux chauffeur de taxi ne morde pas à l’hameçon. L’idée de Robert Dacier est de faire retirer tous les taxis de la compagnie « Standart » pendant une soirée, ce qui permet à Reese de trouver celui du gang. On aimerait que tous les épisodes de L’homme de fer soient de ce niveau de qualité. Anecdotes :
4. JEUX DANGEREUX Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Don Weis. Résumé : Une jeune recrue de l’école de police, Fran Belding, veut innocenter son père, Dave, assassiné et considéré comme de mèche avec les gangs des jeux clandestins. En voulant piéger un membre de la bande, elle provoque involontairement une grave blessure à Dacier qui tombe de son fauteuil roulant. Critique : Barbara Anderson partie, il fallait songer à son remplacement, et surtout ne pas se tromper. Pas question pour NBC d’engager une inconnue. L’idée de recruter une vedette de série télé populaire ayant un peu le même genre que l’interprète d’Eve Whitfield, jolie mais réservée, semblait évidente. Encore fallait-il trouver la perle rare, et libre de surcroit. A la rentrée 1971, la populaire Elizabeth Baur, Teresa O’Brien héroïne de la série Le Ranch L, après l’annulation au terme de deux saisons, n’est pas engagée dans des projets nouveaux à long terme. Elle n’a tourné, en guest-star, que trois épisodes de séries. Très belle mais dans un registre différent de Barbara Anderson, elle était le choix idéal. En France, où elle est populaire pour Le Ranch L tardivement diffusé (une saison en 1970, une en 1973-74), il faudra attendre 1976 sur Antenne 2 pour la découvrir en Fran Belding. Après 39 épisodes programmés sur l’ORTF entre 1969 et 1973, la série fait moins d’audience. Mais à la faveur de 13 épisodes inédits sélectionnés dans cette saison 5, nous allons enfin la découvrir en partenaire de Raymond Burr. Dès les premières images, on est sous le charme. Sous ses airs de faible femme, Elizabeth Baur nous propose une héroïne policière aussi forte et déterminée que la partenaire de James Stacy et Andrew Duggan dans sa série western. Dotée de plus de personnalité que Barbara Anderson (qui n’avait rien fait avant la série), et de ce que l’on peut appeler « un petit caractère », elle ne rate pas son entrée en scène dans cet épisode où elle veut jouer les francs tireurs pour sauver l’honneur du père de son personnage Dave Belding. Dès son arrivée dans l’équipe, Fran se heurte à Ed. Dacier a aussi du mal à amadouer cette jument sauvage. C’est un très bel épisode, avec l’opération que doit subir l’homme de fer pour ne pas rester totalement paralysé, et l’intégration de Fran dans le groupe. Il faut aussi réhabiliter le père de Fran et trouver la véritable brebis galeuse qui l’a compromis au sein même de la police. La personnalité du vrai coupable « ripoux » est un peu décevante. Un bellâtre, le sergent Artie Atkins (Van Williams). Arrivant au but, Fran craque. Confrontée à la meurtrière de son père, Betty (Madlyn Rhue), arrêtée, Fran sait faire taire sa rancœur et montrer qu’elle a du coeur. La scène est bouleversante. Bien davantage que celle, plus conventionnelle où elle intègre définitivement l’équipe. Elle est si bien partie prenante de la série que lors du téléfilm réunion en 1993, nous aurons le plaisir d’avoir à la fois Barbara Anderson et Elizabeth Baur. Bienvenue Fran dans le monde de L’homme de fer. Anecdotes :
5. L’ANNEAU DES PRIERES Scénario : Jack Morse. Réalisation : Don Weis. Résumé : Robert Dacier est confronté à une femme aux pouvoirs démoniaques et surnaturels, Madame Jabez. Elle pratique la magie noire, mais Dacier pense de façon plus matérielle qu’elle s’est emparée du butin d’un braqueur dont la liberté surveillée vient d’être refusée. Critique : Première incursion, pour le moins insolite, de la série dans le fantastique. Par certains côtés, l’approche rappelle celle qui fut tentée dans une autre série Universal, Opération vol, avec l’épisode Le scorpion. Dacier est ici confronté à Mme Jabez (Barbara Rush), personnage dont on ne saura jamais le prénom. Elle tient une librairie et y vend des ouvrages sur l’occultisme dont l’un est introuvable partout ailleurs. Bien que deux personnes avant lui meurent de ses agissements, Dacier ne croit pas en son pouvoir. L’épisode réussit à distiller une certaine épouvante mais très cartésien, le héros en fauteuil roulant ne se laisse pas impressionner. Au contraire de ses collaborateurs qui craignent pour sa santé. On regrette que pour sa première mission en tant qu’assistante définitivement recrutée dans l’équipe, Fran Belding soit cantonnée à jouer un minimum de scènes, si l’on excepte sa participation au groupe de médiums lors de la cérémonie finale contre Mme Jabez. L’opus nous laisse sur notre faim, et la série ne fait pas bon ménage avec le surnaturel. Anecdotes :
6. LA FEMME EN NOIR Scénario : Mark Rodgers. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Un policier ami de Dacier est devenu la victime d’un criminel appelé par la presse « le tueur du Golden Gate ». Il était seul ce soir-là, son coéquipier étant grippé. L’inspecteur n’est pas convaincu par cette version de l’affaire. Critique : Il s’agit d’une intrigue à tiroirs à multiples pistes qui donne très vite mal à la tête tant le script est tortueux. Notons que le tueur du Golden Gate est vite arrêté et n’a rien à voir avec la mort du policier. A force d’embrouiller l’affaire, le téléspectateur soupçonne tout et n’importe qui, à commencer par la veuve, Gloria Campbell (Vera Miles) qui touche une assurance vie confortable. Il y a aussi un délinquant que le sergent Jack Campbell a arrêté il y a quatre ans pour trafic de drogue, brisant sa carrière dans la marine, George Whittaker (Brandon De Wilde) qui fait un suspect idéal. Pendant 48 minutes, nous tournons en rond, passant d’un potentiel coupable à l’autre. Alors qu’il dispose d’un homme qui passe aux aveux et risque la chambre à gaz, Dacier n’est pas satisfait et continue son enquête, en dépit du bon sens. Le téléspectateur finit par s’ennuyer ferme, d’autant que la réalisation laisse à désirer. Vera Miles tente de sauver les meubles, mais elle a l’air de se demander ce qu’elle fait là. Il y a bien entendu de nombreux retournements de situation, mais le spectateur y perd son latin. On multiplie les personnages et les retours dans le passé. Elizabeth Baur a peu de scènes à défendre, et le costumier ne s’est pas creusé la tête pour sa garde robe. Raymond Burr affiche un air auto-satisfait et il n’y a guère que lui qui soit content. Anecdotes :
7. DES FIANÇAILLES MOUVEMENTEES Scénario : Marty Roth. Réalisation : Leslie Martinson. Résumé : Dacier a financé l’éducation dans un orphelinat coréen d’une jeune fille, Chong, qui le considère comme son père. Elle arrive aux Etats-Unis car elle vient de se fiancer. Critique : Il n’a jamais été question de cette fille coréenne de Dacier lors des quatre premières saisons. Sa biographie se complète donc. Le fiancé, Kwangsoo, est traqué par les hommes de main d’un usurier. L’ensemble est empreint d’une naïveté confondante. Le prétendant accumule les bêtises et se retrouve accusé de vol. La VF est catastrophique, donnant aux personnages coréens un phrasé ridicule. Ce qui frappe également, c’est la minceur du scénario. Le réalisateur abuse de scènes très carton pâte, on semble arpenter la moindre « rue » des studios Universal. Alors que nous sommes censés être dans le quartier chinois de San Francisco, on a le sentiment de se trouver dans une petite bourgade perdue. La fin remplie de guimauve ne rachète pas un épisode médiocre. Au hasard de la distribution, on retrouve Dana Eclar et Soon-Tek-Ho. Personne ne sera étonné en apprenant que dans les saisons suivantes, il ne sera plus jamais question de cette fille adoptive. On ne s’en plaindra pas. Il est bien regrettable pour la nouvelle venue Elizabeth Baur de commencer par des épisodes aussi mineurs. Anecdotes :
8. IMPROVISATION DE MEURTRE Histoire de John McGreevey et Max Hodge. Adaptation : Max Hodge. Réalisation : Don Weis. Résumé : Lors de la représentation d’une troupe de comédiens pratiquant l’improvisation, dans un cabaret, l’un d’eux est assassiné. Critique : L’épisode se déroule en huis-clos, ce qui évite au metteur en scène de devoir tricher avec de faux décors de San Francisco. Dacier découvre très vite que la victime, Lennie, était un être abject, maître chanteur, et comptait de nombreux ennemis. Sans être géniale, l’intrigue se suit sans ennui. On y retrouve Roddy McDowall dont le jeu historique est parfois difficile à supporter, ainsi que la belle et méconnue Elaine Giftos. Les numéros d’improvisation sont réussis. Mc Dowall est Jamie, ex-enfant star qui accepte mal d’être passé de la lumière à l’ombre. Les suspects ne manquent pas. On ne sait pas parfois si l’on se situe dans le théâtre ou la réalité. L’enquête s’avère difficile. Mais Dacier a plus d’un tour dans son sac et trouvera la solution en faisant effectuer une nouvelle représentation qui sera une reconstitution inavouée. Dans cette saison 5, la série semble parfois avoir du mal à se renouveler. L’ambiance rappelle parfois d’autres huis-clos comme Mystère à l’exposition (Saison 1). Elizabeth Baur a quelques scènes intéressantes, par exemple l’interrogatoire d’un suspect (rien moins que Jamie), et semble plus autonome que Barbara Anderson. Mais sans mauvais jeu de mots, le scénario sent parfois l’improvisation. Anecdotes :
Scénario : Edward De Blasio. Réalisation : Don Weis. Résumé : Avant de se suicider en se jetant du Golden Gate, Bobby Adams, cousin de Fran, lui laisse une lettre d’adieu lui avouant son amour éperdu. Peu après, quelqu’un contacte Fran en se faisant passer pour le mort. Critique : Sans doute conscients qu’il fallait par un électrochoc imposer Elizabeth Baur en remplaçante définitive de Barbara Anderson, les producteurs ont choisi de nous proposer un épisode hors norme, de la qualité du mémorable Où est la limite ? , centré sur le personnage de Fran Belding. Pour la musique, Billy Goldenberg est mis à contribution afin de composer une partition spéciale et mémorable, illustrée par la chanson Growing up is hard to you , dont les paroles sont signées par David Wilson. Bien évidemment, Elizabeth Baur sera de tous les plans de l’épisode. C’est « son » opus. Et elle s’en sort avec les honneurs, nous permettant, malgré un tournage studio toujours limite (ah, la scène devant un écran montrant le Golden Gate avec des gros plans sur les personnages !) de faire une interprétation inoubliable, et précisément de tourner la page Eve Whitfield. Aux côtés d’Elizabeth, Christine Belford, la rivale de Banacek tout au long de la série avec George Peppard, est également brillante. Ces deux comédiennes nous permettent d’atteindre un niveau de qualité que l’on n’avait plus eu depuis longtemps dans L’homme de fer. Chère Fran, avec le cousin amoureux transis mort et revenu d’outre tombe, nous fait immanquablement penser à Sueurs froides d’Alfred Hitchcock. Bobby est-il vivant ? Tout l’indique, et pourtant, omniprésent, il ne se manifeste jamais. On n’a pas retrouvé son corps, ce qui permet à Fran d’espérer que son cousin soit toujours en vie. Le scénario béton d’Edward de Blasio (une superbe et déchirante histoire d’amour), ponctuée de retours en arrière qui nous en apprennent beaucoup sur le passé de Fran, construisant ainsi sa biographie, et la réalisation du toujours impeccable Don Weis nous tiennent en haleine jusqu’aux dernières images. Chère Fran fut diffusé, à bon escient, dès 1976 par Antenne 2. C’est le meilleur moyen de passer d’Eve à Fran en douceur, avec une intrigue qui hante le téléspectateur longtemps après sa vision. Durant une bonne partie de l’histoire, Elizabeth Baur agit seule, et nous oublions un peu l’équipe de l’homme de fer. En nous montrant cette jeune femme solide mais sensible, on dépasse l’image de fille de flic de Jeux dangereux. Toute l’histoire se passe entre l’actrice, Christine Belford en Suzanne Broderick et un violoniste suspect, un voisin, incarné par l’inquiétant Anthony James, au visage taillé à la serpe. Le suspense alterne avec le mélodrame au sens positif. Chère Fran est un véritable joyau présenté au téléspectateur, qui tranche avec le reste de la série. On aurait presque aimé qu’il soit le pilote d’un spin off dédié au personnage de Fran. Anecdotes :
10. LE PETIT TÉMOIN Scénario : Max Hodge. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Alors qu’il joue au football durant un moment de détente dans un parc avec Mark et leurs petites amies respectives, Ed découvre un cadavre dans un sac. Un gamin avec un appareil photo prend un cliché, mais peu après le cadavre a disparu. Critique : J’ai cru au départ qu’il s’agissait d’un autre excellent épisode, mais après un bon début, l’intrigue s’effiloche et ne tient plus la route, au point de lasser un peu le téléspectateur. Que le sergent Ed Brown, appelé ici pour la première fois « Edward » soit ridiculisé pour avoir alerté ses collègues pour un corps qui disparaît est un argument bien mince. Surtout que peu après, nous savons qu’il s’agit de Paul Collin, un homme kidnappé, affaire sur laquelle travaille le FBI. Toute la partie concernant l’enfant, dont les parents affichent pour 1971 des mœurs libérées très en avance, est vite fastidieuse. On se retrouve devant un kidnapping classique et la mystification de la voix enregistrée de Collin ne nous tient guère en haleine. Notons que les petites amies d’Ed et Mark disparaissent vite de cet opus et l’on n’en saura pas davantage à leur sujet. Nous trouvons ensuite le temps long. En Craig, jeune singe savant, Lee Harcourt Montgomery cabotine. Raymond Burr joue les papas gâteaux en robe de chambre et plusieurs situations rendent l’ensemble un peu ridicule. Le scénariste Max Hodge tire à la ligne pour tenir quarante huit minutes et les redites sont nombreuses. Beth Brickell en Karen Muller, la kidnappeuse de Collin, ne manque pas de charme, mais cela ne suffit pas à faire un bon épisode. Anecdotes :
11. BON SAMARITAIN Scénario : Frank Telford. Réalisation : Leslie H. Martinson. Résumé : Une nuit, blessé par des braqueurs qu’il a surpris, le sergent Ed Brown est sauvé par un déserteur de l’armée accusé de meurtre, qui lui fait un garrot. En échange, Ed va l’aider à prouver son innocence du meurtre d’une jeune femme, Mildred. Critique : Cet épisode rappelle les meilleures intrigues des saisons 1 et 2. Un bon scénario, avec de multiples rebondissements, tout en restant plausible. Pour l’occasion, l’équipe de l’homme de fer va enquêter dans le milieu militaire, ce qui n’est sans doute pas de sa compétence. Certes, les bons sentiments sont un peu trop nombreux, et Don Galloway une fois de plus montre les limites de ses talents d’acteur. Il faut s’y retrouver au milieu de nombreux personnages de la base militaire où un trafic de drogue sévit parmi les anciens du Vietnam. Tout accuse le bon samaritain qui a sauvé Ed, le caporal William Eller (Michael Callan). Bien souvent, on trouve la situation désespérée. On sait que le happy end (à part dans Où est la limite ? ) est la règle de la série. On passe un bon moment, on retrouve au passage Diana Muldaur, visage familier des séries, les méchants sont ceux que l’on soupçonne le moins. Un regret cependant, Elizabeth Baur est cantonnée à un rôle mineur. En dire plus serait dévoiler des spoilers. Un épisode qui rappelle bien le début de la série dont on peut trouver quand même qu’elle a duré trop longtemps, plombée aussi par les éternels tournages en studios (pas trop visibles ici). Anecdotes :
12. MEURTRE À GENTLE OAKS Scénario : Michael Fisher. Réalisation : Robert Clouse. Résumé : Dans une maison de retraite, les patients meurent bizarrement. Un médecin ami de Robert Dacier s’en émeut et trouve la mort dans un accident de voiture provoqué. Critique : Cet excellent épisode est joyeusement pompé sur un roman d’Agatha Christie Mon petit doigt m’a dit. Une maison de retraite où les patients confiés par les enfants ont le bon goût de mourir à volonté. Si l’on met de côté le plagiat évident d’Agatha Christie, on passe 48 minutes excellentes avec des personnages hauts en couleur. En tout premier lieu, la directrice May Joyce Skinner (Ruth Roman) en blouse blanche, tyrannique comme l’infirmière de Vol au dessus d’un nid de coucous, qui ira jusqu’à jeter Dacier de son fauteuil pour lui démontrer qui fait la loi. Ensuite, le docteur Perry (Harry Townes), son complice. Ajoutons qu’à la liste des patients résidents se trouve John Carradine en Isaiah Witt, pensionnaire trop curieux. May Joyce Skinner tombe dans le piège tendu par Dacier qui se fait passer pour un vieux scientifique dont les enfants ingrats (Ed et Fran !) veulent se débarrasser. Mark hante les parages en ecclésiastique, adjoint d’un pasteur. Le piège monté est presque trop facile, mais Robert Dacier a sous-estimé la criminelle, habituée à liquider sur la demande d’enfants indignes les parents âgés. On passe bien sûr un excellent moment, et Raymond Burr est parfaitement crédible d’un bout à l’autre en vieil homme promis à un sort funeste. L’épisode se déroule en huis clos, la maison de retraite, ce qui fait que pour une fois, les tournages en studio ne posent aucun problème. Un excellent thriller pour cette saison 5, qui n’avoue cependant pas ses sources littéraires pourtant évidentes. Anecdotes :
13. MEURTRE PAR PROCURATION Scénario : Donn Mullally. Réalisation : Don Weis. Résumé : Frank Carlson, policier ami d’Ed Brown, veut venger son coéquipier tué par une petite frappe, Colter. Ce dernier parvient à se soustraire à la justice au terme d’un procès où son avocat plaide la légitime défense. Mais Carlson tend un piège à Colter, le tue, et se retrouve dans le pétrin. Critique : David Carradine était plus crédible en guitariste hippie qu’en policier dans cette série. On trouve qu’il se prend ici terriblement au sérieux, est assez rigide. Elizabeth Baur prend peu à peu ses marques dans la série et pour les besoins de l’enquête, son personnage se fait passer pour une serveuse de bar Elle se tire assez bien de l’exercice. Carradine en fait trop et n’est guère crédible pour sa dernière apparition dans l’homme de fer. Avec Don Galloway, le comédien présente trop de différences pour leur complicité comme anciens camarades de promotion soit crédible. L’avocat de Colter, Rod Balard, est joué par Richard Anderson. Un ripoux à la solde de Keating, le truand de l’histoire. Une abondance de personnages nuit à la bonne compréhension de l’intrigue. Après un bon début, l’épisode tourne en rond et l’on s’impatiente. Les scènes d’extérieurs, souvent le fourgon de Dacier filmé à San Francisco dans des lieux symboliques comme les rues en pente et le Golden Gate ne trompent personne. La fin est téléphonée et l’on retient surtout la prestation d’Elizabeth Baur en serveuse, seule vraie surprise de l’épisode. Anecdotes :
14. PREMIER AMOUR Histoire de Robert Earll. Adaptation : Robert Earll et Sy Salkowitz. Réalisation : James Neilson. Résumé : Pour les besoins d’une enquête, Ed Brown retrouve à la fois un camarade d’école, Bernie Simon, recherché pour agression, et son premier amour, Ann Garfield. Critique : Cela fait deux épisodes consécutifs sur des anciens amis d’Ed Brown, trame un peu répétitive. Ici, il retrouve son amour de jeunesse, Ann (Marlyn Mason). Notons que Fran a trouvé ses marques et n’hésite pas à se moquer gentiment de son partenaire à partir de l’album photos de la promotion 1957. On retrouve avec plaisir Johnny Seven en lieutenant Reese. Par rapport à Barbara Anderson, Elizabeth Baur est le plus souvent habillée comme l’as de pique, ce qui est fort regrettable. Dacier par rapport à son attitude avec Eve est moins sévère avec Fran. On voit Don Galloway plus souvent que d’habitude à l’écran, et seul. C’est un véritable défilé des anciens camarades de collège d’Ed. Beaucoup ont mieux réussi, financièrement, que lui, simple sergent de police. Mais d’autres ont mal tourné, ayant moins de chance. Il faut avouer que Don Galloway s’en sort mieux que d’habitude. Comme il s’agit des anciennes amours d’Ed, l’intrigue policière passe un peu au second plan. La fin sombre un peu trop dans le mélodrame. Anecdotes :
15. SANS MOTIF APPARENT Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Leslie H. Martinson. Résumé : Robert Dacier se rend à Tokyo pour empêcher le meurtre d’un ami japonais,Toshio. Critique : Après Vacances aux Fidji, autre destination exotique pour l’homme de fer : le Japon, évidemment sans quitter les studios Universal, avec des stock-shots. Lors de scènes de flash-back, nous apprenons que durant la seconde guerre mondiale, Toshio Watari a capturé Dacier. Avec les décors filmés qui défilent derrière les vitres des voitures, on se croirait dans la série Le Saint. Bien entendu, on a rameuté tous les comédiens asiatiques d’Hollywood. L’histoire est verbeuse et peu captivante. Toshio est lui aussi en fauteuil roulant après avoir été renversé par une automobile un an auparavant. Fran et Ed restant à San Francisco, nous tournons un peu en rond avec les seuls Mark et Robert Dacier. Les échanges entre l’homme de fer et Toshio relèvent de la banalité. Les aller et retour entre 1945 et 1971 perturbent la bonne compréhension. Toshio Watari après la guerre est devenu un danseur célèbre. Avant de devenir infirme. La fin est déconcertante. Mais toutefois assez émouvante. Dans les scènes de 1971, James Shigeta semble parfois s’ennuyer et ne pas être très concerné. Anecdotes :
16. IRRESPONSABILITÉ Scénario : Alvin Boretz. Réalisation : Corey Allen. Résumé : Parce qu’il veut coffrer pour meurtre un malfrat, Roy Lewis, qui sort de prison pour braquage, le bandit met un contrat sur l’homme de fer et lui envoie une entraîneuse pour le piéger. Celle-ci se laisse émouvoir par Dacier. Critique : C’est l’anniversaire de Fran, occasion de se rendre compte que le chef Dacier éprouve pour son assistante une bienveillance et une affectation « paternelle » qu’il n’a jamais montré à Eve. L’adorable Suzanne Pleshette peine à nous faire croire qu’elle une « méchante » même future repentie. Dane Clark, qui revient pour la quatrième fois sur six dans la série, toujours dans un nouveau rôle, est bien plus convaincant en mafieux Lewis. Fran, d’instinct, se méfie de Shelly Kingman/Suzanne Pleshette, affichant une jalousie évidente envers elle. Shelly se rend compte que Dacier éprouve des sentiments pour ce qu’elle représente, même si cela reste dans le registre paternaliste. La romance rappelle parfois Qui êtes- vous Barbara ? avec Vera Miles. On sombre trop rapidement dans le mélodrame car Shelly est vite démasquée. Dans la seconde partie de l’épisode, Suzanne Pleshette parvient à nous donner une image de paumée, de looser, qui s’écarte des premières images. Le lieutenant Reese n’a pas l’importance qu’il a habituellement, et n’apporte rien de plus à l’intrigue. Le pot aux roses est trop vite éventé et la confrontation entre Lewis et Dacier ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà. Curieusement, l’interprétation et l’écriture du rôle de Suzanne Pleshette nous rappellent beaucoup Vikki, la strip-teaseuse de l’épisode des envahisseurs : la mutation. La fin prévisible fait basculer l’opus dans la sensiblerie : dommage. Anecdotes :
17. FACSIMILÉ Scénario : Mervin Gerard. Réalisation : Don Weis. Résumé : L’homme de fer veut innocenter un libéré sur parole, Harry Grenadine, comédien raté spécialiste des déguisements, qui est soupçonné de braquages de banques. Critique : Premier épisode diffusé par NBC en 1972, cet opus est irregardable aujourd’hui, comparé aux Rues de San Francisco. Le trois quart de l’intrigue est filmé en extérieurs, avec des noms de rues, des carrefours, des panneaux indiquant des lieux connus. Mais tout est bouclé dans les studios Universal, ce qui explique que le sergent Brown, qui file Harry Grenadine, n’a jamais de problème pour gare sa berline. Tout au plus voit on de temps en temps passer une automobile en arrière plan. Ce tournage en studio en 1972 relève de l’inexplicable, ou d’économies de bouts de chandelle qui plombent complètement l’œuvre. Burgess Meredith en fait des tonnes et est très vite insupportable en cabotin. Le suspense ne s’installe jamais vraiment, et l’ensemble adopte le ton de la comédie, sauf vers la fin où nous frôlons le drame. L’identité de l’homme qui usurpe celle de Grenadine nous est trop tôt révélée (35e minute), dissipant tout suspense alors que plusieurs coupables potentiels, dont l’ex-acteur cabotin, étaient sur la liste. Le gendre (Bernie Kopel), lui-même acteur raté, ainsi que les nombreux copains auxquels Harry Grenadine a appris à revêtir des postiches et livré le secret de ses tours pour ne pas se faire prendre. Malgré la présence d’Elizabeth Baur qui apporte du sang neuf, L’homme de fer semble une série essoufflée, et cette cinquième saison de trop. L’épisode fait la part belle à Don Galloway, dont le jeu est toujours limité, et Burr lui-même n’a pas un charisme éblouissant. Anecdotes :
18. QUI EST LA VICTIME ? Scénario : Irving Pearlberg. Réalisation : Christian I. Nyby II Résumé : Dacier aide Lou Karns, un ancien perceur de coffre-fort, qui anime une organisation de réinsertion d’anciens voleurs. Mais il est obligé de le faire surveiller car des vols surviennent, les victimes étant des membres de la mafia qui refusent de porter plainte. Critique : Cet épisode bénéficie de la présente de l’inquiétant Robert Emhardt (Alfred Hitchcock présente, Les envahisseurs) dans le rôle d’un fleuriste mafieux, comédien bien plus intéressant que Pat Hingle en Lou Karns. Le doublage semble fait à la va-vite. Certaines voix françaises ne vont vraiment pas avec les comédiens américains, notamment pour Paul Winfield dans le rôle de Luther. Quant à l’épisode, la présence plutôt incongrue de Charo, danseuse excentrique et qui est aussi dans son domaine un peu une Lady Gaga de son époque tombe comme un cheveu dans la soupe. Vraiment une fausse bonne idée. On peine à se captiver pour le sort de Lou Karns. Il se révèle vite moins blanc qu’il ne veut bien le laisser paraître. Il est aidé de son fils Pete qui voudrait le voir raccrocher. On remarque dans certaines scènes qu’Elizabeth Baur s’est parfaitement intégrée à l’équipe, sa complicité avec Don Mitchell/Mark est évidente. Elle est très à l’aise dans son personnage surtout comparée à un Ed Galloway rigide en sergent Brown après cinq saisons. Après Le ranch L, la comédienne n’a pas choisi la bonne série pour rebondir et sa carrière ne s’en remettra pas. On comprend qu’elle ait préféré se consacrer à la peinture. L’intrigue embrouillée lasse vite le téléspectateur. Seul Raymond Burr en Dacier semble y croire encore. L’homme de fer durant la saison 71-72 est programmé le mardi face à La nouvelle équipe sur ABC à 19h30 et a la grande chance de précéder Hawaii Police d’état sur CBS à 20h30, série qui aurait pu précipiter son annulation. Gros regret de cet opus : Robert Ermhardt disparaît trop vite de l’image. Le scénario n’a pas été assez travaillé. Comme pour bien rappeler au spectateur que l’on est dans L’homme de fer, le thème de Quincy Jones est inséré jusqu’à la lie au sein de l’épisode mais n’empêche pas le ratage. Anecdotes :
19. ET S’IL N’EN RESTE QU’UN… Scénario : Fred Freiberger. Réalisation : Arnold Laven. Résumé : Mark fait faire un détour avec le fourgon de son chef, Dacier, pour se servir chez le pompiste Sid, un ami. Sid inaugure une station service avec un associé. Mais à peine Mark et Dacier partis, Sid est tué par une grenade à fragmentation. Critique : C’est à la fois un épisode sur le racisme – piste de départ pour le meurtre de Sid – et aussi sur les anciens du Vietnam. La première est rapidement écartée, il est question d’un groupe de séparatistes musulmans qui détestent les anglo-saxons « blancs ». Chacun de ces citoyens américains a renié son nom d’origine, leur leader se fait appeler Mohammed. Il est incarné par le tranquille Percy Rodriguez, acteur afro-canadien. L’intrigue se concentre donc vite sur une trame policière héritée de la guerre du Vietnam. On peut aisément supposer qu’en 1972, le sujet « racisme » était trop brûlant. Dacier en annonçant à Mohammed que la piste des séparatistes musulmans est abandonnée par un coup de fil se heurte à une fin de non recevoir lorsqu’il veut continuer à parler de philosophie avec son interlocuteur « La nôtre ou la vôtre ? » lui lance Mohammed. Elizabeth Baur est cette fois mise en valeur, elle a plusieurs scènes à jouer, et domine largement Don Galloway et Don Mitchell. Mais elle méritait mieux que cette série qui a dû la dégoûter de la profession de comédienne. Plus qu’une critique au vitriol de l’après Vietnam, l’opus se concentre sur un suspense policier. Bo Hopkins de La horde sauvage est l’inquiétant Gregg Hewitt, le suspect numéro un. Nous n’en dirons pas davantage pour sauvegarder le spoiler. Don Mitchell est traité dans la première partie par ses confrères black de traitre, mais la suite du scénario ne lui permet pas de se mettre en avant. Il laisse donc le champ libre à Elizabeth Baur pour plusieurs scènes où elle mène l’enquête seule, notamment auprès des deux couples (en fait une veuve et un couple dont le mari est grièvement blessé) de la station service. La médiocrité du jeu de Don Galloway lui offre un boulevard pour régner sur l’épisode sans rival. Raymond Burr lui semble fatigué et pressé quelque part de retrouver Perry Mason. Il lui reste cependant trois saisons avant de pouvoir se libérer de Robert Dacier. Enthousiaste dans la première partie, avec un discours angélique vis-à-vis des séparatistes, il semble s’ennuyer dans la seconde. Les dernières images sont celles de l’espoir de la station service qui perdure malgré le décès de Sid. Et c’est Fran Belding qui se colle à la tâche afin de venir aux nouvelles. Anecdotes :
20. LE NUMÉRO DE LA MORT Scénario : Francine Carroll. Réalisation : Don Weis. Résumé : Tous les membres d’un comité de remises de peines sont tués les uns après les autres après avoir reçu un numéro. Dacier prend la place du numéro quatre, le peintre Carlton Duffy. Critique : Episode insolite, on s’attend à un thriller sombre et l’on débouche sur une comédie. Burr est désopilant en peintre excentrique et misanthrope Carlton Duffy. On a l’impression que Raymond Burr a compris qu’il avait fait le tour du sujet avec la série, et sa tentative d’innover dans cet opus est réjouissante. Comme dans Mes bons vœux , l’ultime épisode de Hawaii Police d’état où Jack Lord est grimé, le déguisement est grotesque et repérable à cent lieues à la ronde. Raymond Burr comme Jack Lord en 1980 ne cherche pas à faire illusion, au contraire, il renforce le trait. Lorsque nous voyons le « vrai » Duffy avec Mark, on reconnaît à la première seconde le comédien. En cinquième saison, L’homme de fer est devenue une série prévisible, et cet épisode est une agréable surprise, étant totalement décalé. Les puristes hurleront à la trahison, mais Le numéro de la mort a l’immense mérite de nous sortir de la routine et de la monotonie. A la 44e minute, le scénariste a réussi le prodige de passer de la comédie au drame. On quitte la farce pour basculer dans le réalisme. Une curiosité, le seul épisode avec Raymond Burr dans deux rôles. Quand au très coincé Gene Lyons, c’est la première fois qu’il est drôle en commissaire Randall (scène de l’épilogue). Un opus hors série. Anecdotes :
21. POUPÉES, SORCIÈRES ET ASSASSINS Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Christian I. Nyby II. Résumé : Une petite fille, Pip, dont les parents sont des amis de Dacier, croit qu’elle a pu jeter un sort et provoquer la mort d’un homme. Critique : Certains fans achèteront le coffret pour ce seul épisode, soit pour voir une Jodie Foster en petite apprentie sorcière de 11 ans, soit pour retrouver comme acteur le créateur de La quatrième dimension Rod Serling, qui ici est presque un figurant, propriétaire d’un magasin d’articles de magie noire On est surpris du rôle mineur attribué à l’excellent Milton Selzer, quand à Jodie Foster, enfant star, elle est prometteuse, et presque plus intéressante que ce qu’elle est devenue. Il y a un naturel chez elle à cet âge qu’elle a perdu. L’opus vaut surtout pour sa présence, une véritable Lolita qui tient tête à Dacier, remplaçant par une incarnation de sorcière le personnage sulfureux de Vladimir Nabokov. Pour Rod Serling, les amateurs seront déçus, car il se cantonne à un rôle mineur certes dans son registre. Pour autant, on s’ennuie ferme dans cet épisode dès que Jodie n’est pas à l’image. Le scénario est tiré par les cheveux, des longueurs perturbent le spectateur qui a la tentation de regarder sa montre. Notons qu’à l’époque, il n’était pas inhabituel de voir l’enfant prodige dans des séries (Elle joua aussi dans Bonanza, Disney Parade et Kung Fu), on peut pour d’autres raisons préférer des autres prestations en adolescente par exemple dans Moi, fleur bleue avec Jean Yanne et Bernard Giraudeau ou bien sûr l’évident Taxi Driver. Je pensais mettre quatre étoiles, cet épisode étriqué en récolte seulement deux. Pour les aficionados de Jodie et de Serling, disons que c’est un document plus qu’un grand film. La fin est particulièrement bâclée en ce qui concerne l’intrigue policière. Hors le talent évident de Jodie Foster, ce n’est pas une grande cuvée. Anecdotes :
22. - LE TALON D’ACHILLE Scénario : Frank Telford. Réalisation : Raymond Burr. Episode réalisé par Raymond Burr en personne. Résumé : Le fils du juge Van Buren tombe dans un piège destiné à faire chanter son père pour qu’il épargne un mafieux fraudeur au fisc. Critique : En regardant l’épisode, le fait qu’il soit réalisé par Raymond Burr et non l’habituel Don Weis n’est pas flagrant. On regrette la sortie de piste trop rapide de la belle et sensuelle Angel Tompkins dont le personnage est assassiné. Johnny Seven en lieutenant Reese se rebelle contre Ed Brown, ce qui surprend beaucoup puisque l’on a tendance jusqu’ici à le considérer comme faisant partie de l’équipe de Robert Dacier. Grosse surprise aussi avec le comédien Rick Lenz alors âgé de 32 ans dont on jurerait au premier abord qu’il s’agit de James Farentino jeune. Si l’interprétation du juge Van Buren par William Windom est sans surprise, Johnny Seven se livre à une prestation réussie et étonnante, prenant un rôle d’invité vedette et non de comparse habituel, et pas du côté de l’équipe du héros, suite à l’écriture du scénario. Il montre un lieutenant Reese intègre, faisant son devoir quitte à déplaire à ses amis. Elizabeth Baur n’a jamais été aussi belle, bottes de cuir et ensemble tailleur. Elle fait preuve de beaucoup d’affirmation de soi et de caractère, ce qui en aurait fait une potentielle partenaire de John Steed si sa nationalité américaine n’était pas un handicap. On est un peu déçu par l’interprétation des méchants, assez fade. En Stilwell, James Douglas, trop jeune et manquant de charisme, et son homme de main Stark (Bill Fletcher) ne sont pas à la hauteur. Kerwin Matthews, qui fut un piètre OSS 117, est davantage à sa place en avocat. Le scénario, qui présente un faux coupable, Otis, un jeune black (Hilly Hicks), lequel s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment à la place du vrai tueur, et de celui auquel on voulait imputer le crime (le fils du juge), malgré sa complexité, reste clair et compréhensible. Cela n’était pas évident vu le nombre de personnages en scène. Anecdotes :
23. LE QUATUOR INFERNAL Scénario : Edward De Blasio. Réalisation : Alf Kjellin Résumé : Dans un conservatoire de musique, le professeur Anton Beecham est assassiné avec un silencieux. Chacun des élèves est suspecté car Anton était un homme tyrannique. Critique : Après la superbe surprise de l’épisode précédent, Elizabeth Baur revient à une tenue plus classique : finies les bottes, elle revêt ici un uniforme strict et peu féminin, un imperméable orange, du genre de ceux que Barbara Anderson portait en 1967 dans la saison 1, ce qui la vieillit avant l’heure. D’autant plus qu’elle intervient, lors de sa première scène, sur une plage où toutes les filles sont en bikini. Dans cet épisode, le contraste est saisissant entre la rigueur surannée du conservatoire et la plage où les étudiants se délassent. Lorsque Don Galloway en sergent Brown mène l’enquête de son côté, on le trouve nettement moins convaincant que sa partenaire Elizabeth Baur en Fran dans le même exercice. Le reste de l’épisode est un peu trop traditionnel. En 1972, le téléspectateur attend autre chose qu’une enquête de Robert Dacier des premières saisons. L’effet « tournage en studio » pour une fois ne nuit pas à la vision, la plupart de l’action se déroulant sur une plage et dans le conservatoire. Une fois de plus, Raymond Burr semble las d’un personnage dont il a fait le tour. Le comédien ne fait guère preuve de conviction et d’émotion dans les scènes cruciales. Tout au plus peut-on trouver amusant le contraste entre le goût inconditionnel de Dacier pour le classique et Mark qui aimerait, tout en finissant ses études de droit, entendre des musiques plus modernes. En Diane, l’une des principales protagonistes, la trop junévile Kathleen Llyod de Missouri Breaks peine à convaincre. Pas davantage que le script d’Edward DeBlasio avec ses codes secrets dissimulés dans des enregistrements musicaux. La fin de l’épisode traîne en longueur. Une fois vus dans leur vie privée, les personnages peinent à convaincre en musiciens, guère aidés par des interprètes peu motivés. Les explications destinées à confondre le meurtrier sont verbeuses. Anecdotes : Darryl Podell, un étudiant, à Fran : « J’adore la forme de votre joli nez. Est-ce qu’on vous l’a déjà dit avant moi ? » Fran : « Le chirurgien qui l’a rectifié ». Darryl : « Vous vous payez ma tête ? » Fran : « Peut-être bien ». 24. UN HOMME NOMMÉ ARNO Scénario : Helen Mc Avity. Réalisation : Chris Christenberry. Résumé : Fran est prise en otage par un prisonnier évadé. Mais un invité impromptu de Dacier lui vient en aide et la libère. L’équipe de l’homme de fer recherche un certain Arno, personnage clé dans un important trafic de drogue. Critique : Avec ce dernier épisode, si l’on peut estimer que c’est la saison de trop pour L’homme de fer, le bilan est largement positif concernant Elizabeth Baur qui a fait oublier Barbara Anderson. Au point que l’on regrette qu’elle ne soit pas arrivée plus tôt, Le Ranch L l’accaparant jusque là. Coup de théâtre, alors que Robert Dacier a décidé d’envoyer en vacances Fran (suite à ses émotions avec l’évadé), et l’a faite remplacer par une nouvelle coéquipière black, Peggy Alexander (Aldine King), la jeune femme policier ne l’entend pas de cette oreille et revient dare-dare. La concurrence est rude pour Elizabeth Baur dans cet ultime opus puisque la vedette invitée est Anne Francis. Aldine King en tout cas fait les frais du retour inopiné d’Elizabeth. Son personnage ne fait que passer. On aurait aimé que les choses se prolongent entre l’évadé et Fran, lui permettant quelque morceau de bravoure et d’en faire son épisode à la manière de Chère Fran. Les années 70 sont là et une nouvelle vision de la femme, moins effacée que celle d’Eve Whitfield, s’est imposée, d’où le personnage de Fran Belding qui prend des initiatives, et dont l’interprète vole les scènes à ses partenaires. Si elle a retrouvé ses bottes de cuir, Elizabeth Baur est confinée dans des manteaux et tailleurs stricts fort peu attrayants. L’homme de fer ne se départit pas d’un certain conservatisme. On aurait apprécié un peu plus de fantaisie et d’audace. Il faut aussi s’y faire : Fran n’est pas une Charlie’s angel et son intellect serait une gêne pour cet emploi. Elle joue bien davantage dans la cour des Emma Peel, Cathy Gale, Purdey, Tara King ou Jaime Sommers. La suite de l’épisode la met au premier plan à la recherche du mystérieux Arno. Elizabeth s’accapare tout l’espace, volant à la fois les scènes d’Anne Francis (dont le personnage est trop peu développé) et de Raymond Burr. Une nouvelle fois, on se surprend à regretter qu’Universal n’ait pas songé à faire un spin-off Fran Belding. En temps de présence à l’écran, c’est flagrant. On est tellement sous le charme de Miss Baur que l’intrigue nous paraît perdre sa consistance en cours de route. Nico Minardos en Ken, mari d’Angela Griffin/Anne Francis, est émouvant. Loin d’Honey West, Anne est passée ici du côté obscur de la force. Le mystérieux Arno n’est pas celui que l’on croit, et l’on n’en dira pas davantage pour préserver le spoiler. Une chose est certaine : en une saison, Fran a pris ses aises, au point que l’elle a fait sien le quartier général du chef Dacier y évoluant comme si tous les autres n’étaient que des invités. Anecdotes : Fran à Dacier : « Je pense qu’il est temps de tout vous dire, je sais que j’aurais dû faire ça bien plus tôt ». Dacier « C’est vrai, oui, mais maintenant je veux savoir et je t’écoute ». Fran : « Chef, est-ce que vous allez me renvoyer pour ne pas vous avoir dit qu’il était là ? Ou alors, donnez-moi un bon coup sur la tête, je ne sais pas, je suis sûre que j’irai mieux ». Dacier : « Le choix est intéressant. Dès que la décision sera prise, je promets que tu seras aussitôt avertie ». |
Saison 6 1. Cinq jours en sursis 1ère partie (Five days in the death of Sgt Brown) 2. Attention chien méchant (The savage sentry) 3. Changement de programme (Programmed for panic) 4. Le policier et l’avocat (Down two roads) 5. Attention, on tourne (Camera… Action… Murder) 6. Anagramme (Riddle me death) 8. Qui a tué Walter Booth ? (Buddy, can you spare a life ?) 9. Compte à rebours (The countdown) 10. Le roi en danger (The deadly gamesmen) 13. Les soldats de l’ombre (Shadow soldiers) 14. L’affaire Ollinger (Ollinger’s last case) 15. Meurtre par télécommande (A special person) 16. Correspondant anonyme (The caller) 17. Histoire de famille (Love me in december) 18. Le bateau fantôme (The ghost of the Dancing Doll) 19. Une femme à abattre (All about Andrea) 20. Jeu de passe-passe (Another shell game) 21. Le tunnel (All honorable men) 22. Prise d’otages (The best laid plans) 1. CINQ JOURS EN SURSIS, 1ÈRE PARTIE Scénario : Robert Van Scoyk. Réalisation : Leonard J. Horn. NB : Il s’agit d’un cross-over avec la série Bold ones : the new doctors. Seule la première partie est comprise dans L’homme de fer aux Etats-Unis. Résumé : Témoin à charge dans un procès sur un trafic de drogue, le sergent Ed Brown est grièvement blessé. Il fait une chute de deux étages depuis une terrasse. Critique : Première surprise : Mark Sanger est moustachu avec une coiffure afro. Deuxième surprise : nous découvrons toute une série de héros médecins, de la série Bold ones : the new doctors inédite en France. Il s’agit en effet d’un cross-over entre les deux séries. Le téléspectateur français est un peu dérouté. Nous sommes plus dans une série médicale que dans L’homme de fer. Il reste bien entendu une intrigue policière, mais elle passe au second plan. De ce fait, la multiplicité des personnages des deux séries nous plonge dans une confusion. Le téléspectateur français ne connaît pas les médecins de l’autre série. L’impression que nous laisse cette première partie est mitigée. Episode mi-policier, mi-médical, et finalement pas vraiment convaincant. On assiste à la tentative d’achever ce malheureux Ed par deux tueurs qui s’infiltrent dans l’hôpital dans des blouses d’infirmiers. Vic Morrow pour sa part incarne un personnage de The new doctors qui pourrait pratiquer l’opération sauvant Ed de la paralysie, mais les risques sont grands, d’autant qu’il n’a jamais publié ses travaux. Aucun comédien ne tire son épingle du jeu dans cette foule. A la rentrée 1972 aux USA, il était sans doute opportun de faire ce cross-over, la première partie étant diffusée dans L’homme de fer le 14 septembre, et la seconde inaugurant la saison 4 de The bold ones : The new doctors le 19. Aujourd’hui, avec le recul, l’idée nous paraît fortement saugrenue, puisque si le coffret ne proposait pas l’épisode de la seconde série, nous resterions sur un point d’interrogation. Anecdotes :
SERIE : THE BOLD ONES, THE NEW DOCTORS. 04-01- FIVE DAYS IN THE DEATH OF SGT BROWN : PART 2 Personnages créés par Richard Landau, Paul Mason et Steven Bochco. Histoire de Robert I. Holt et Robert Van Scoyk. Adaptation : Robert Van Scoyk. Réalisation : Leonard J. Horn. Résumé : Afin d’empêcher le docteur Ritter d’opérer Ed Brown, Jan Ritter, sa fille, est kidnappée. Durant l’opération d’Ed, le ravisseur exige que le docteur Ritter se montre au balcon de l’hôpital. Critique : Nous sommes cette-fois dans la série médicale, mais l’action policière continue, et quelque part prime. En fait, il y a plus de suspense et d’angoisse dans cet épisode qui n’appartient pas vraiment à la série. L’opération d’Ed relève moins d’une série médicale que d’un élément policier, comme dans les histoires de comptes à rebours avec des bombes. Mention spéciale au regretté Vic Morrow, excellent. Habituellement piètre comédien, Don Galloway s’en sort avec les honneurs. On regrettera une fin quelque peu bâclée vu l’enjeu, puisque l’on ne revoit pas le sergent Brown sur pieds, mais qu’il le sera dès le deuxième épisode de la saison 6 (le suivant). Otage, Jan Ritter est interprétée de façon magistrale par Christina Hurt alors que curieusement, son tortionnaire n’est pas vraiment menaçant : trop juvénile et manquant de charisme. Russell Wiggins en ravisseur de Jan, Richard Wells, fait vraiment un piètre choix pour un tueur d'une organisation que l'on aurait imaginé employer des gens plus durs. Est-ce une conséquence du fait qu’il fallait que Wells soit une sorte de jeune homme timide capable de séduire Jan en boîte de nuit ? L’arrestation finale du coupable relève un peu de l’improbable (Ed se souvient d’un élément déterminant grâce à un rêve !). Un bon épisode qui a tout de L’homme de fer malgré tout, même s’il appartient à une autre série. Anecdotes :
2. ATTENTION CHIEN MÉCHANT Scénario : William Douglas Sandford. Réalisation : Don Weis. Résumé : Robert Dacier ne comprend pas comment un cambrioleur réussit à maîtriser les chiens de garde destinés à surveiller les coffres-forts. Il décide de mener son enquête dans les écoles de dressage et de tendre un piège au voleur. Critique : Ce n’est pas un épisode collégial malgré la présence de l’équipe. En effet, Raymond Burr monopolise l’attention en montrant Dacier dresser un chien dangereux. Son équipe ne sert qu’à l’entourer mais n’est jamais vraiment impliquée dans l’enquête. La présence de comédiens chevronnés habitués des séries comme Dana Eclar (ici en assureur) et Anthony Zerbe (le dresseur) passe un peu inaperçue. On retrouve l’ambiance des premières saisons, dans des huis clos qui évitent de tourner en extérieurs. Gene Lyons en commissaire Randall n’a pas changé ses lunettes depuis le pilote en 1967 ! La naïveté du coupable prompt à tomber dans le piège constitue la faiblesse du script. Toute la partie à l’hôtel de ville où le coupable fait du charme à une employée pour obtenir les plans du musée (siège du piège monté par Dacier) est peu crédible et bavarde. Attention chien méchant permet à Raymond Burr plusieurs numéros d’habileté de dressage avec les chiens les plus redoutables. Si c’est étonnant la première fois, au bout de plusieurs, cela devient lassant. On nous laisse dans l’ignorance du sort de deux gardes blessés grièvement par le chien du cambrioleur. L’épisode se laisse regarder sans ennui, mais il est loin d’être inoubliable. Il n’est bien sûr fait aucune allusion à la blessure d’Ed dans l’opus précédent. On reprend le cours des enquêtes de Dacier avec la routine d’antan. Anecdotes :
3. CHANGEMENT DE PROGRAMME Scénario : Adrian Spies. Réalisation : Daniel Petrie. Résumé : Lors d’une émission télévisée en direct, l’homme de fer tente, par des témoignages, d’arrêter le meurtrier d’une jeune femme. Critique : Episode soporifique dès les premières images, puisqu’aucun suspense n’est proposé. On comprend dès le départ qui est le coupable, un homme marié qui entretenait une liaison avec une étudiante. Diffusé en 1972, l’opus se veut plus une réflexion sur la société américaine de l’époque, la lâcheté des voisins et témoins qui n’ont pas bougé un petit doigt pour sauver une femme qui appelait au secours, qu’une enquête classique. On s’ennuie ferme dans ce studio de télévision. Quand le coupable va-t-il craquer ? Sera-ce sa femme, au courant de la situation, qui le dénoncera ? Le scénariste Adrian Spies semble tirer à la ligne. James Gregory qui incarne le présentateur TV essaie de donner un peu de vie à son émission morne et terne, qui s’éternise et exaspère les caméramen. Le procédé qui consiste à mettre une chanson sur les images de la victime tombe ici complètement à plat, alors qu’il avait fait merveille dans l’épisode Où est la limite ? On sombre à la fois dans la leçon de morale et le mélodrame. Le comble est que même les comédiens semblent s’ennuyer. Tout de même, qui a pu donner le feu vert pour un scénario aussi anémique ? L’équipe de L’homme de fer en est réduite à faire du sur place et seul Don Galloway mène en sergent Brown un semblant d’enquête. Un ratage total. Anecdotes :
4. LE POLICIER ET L’AVOCAT Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Don Weis. Résumé : Mark a enfin réussi son diplôme d’avocat, mais la question de son avenir se pose. Il ne peut rester l’aide de vie de Robert Dacier. Mark veut défendre un gardien de l’université injustement accusé de vol. Critique : Un épisode dans lequel Robert Dacier retrouve son caractère hargneux des premières saisons. Il est vrai qu’il se sent tout démuni privé de Mark. Les débuts de Mark comme avocat se confondent avec ceux de détective à son propre compte, pour une enquête pour une fois totalement indépendante des travaux de Dacier. Malgré le sempiternel tournage en studio, l’épisode est très regardable et l’intrigue passionnante. L’humour, habituellement absent, arrive au moment où Dacier veut conduire son fourgon et embarque un passager peu rassuré, puis Ed. Aujourd’hui, le téléspectateur n’est plus dupe de ces plans du fourgon circulant près du Golden Gate, qui sont en fait des images filmées mal raccordées ensuite avec les scènes en studio. Ce fut un bien mauvais investissement de la part d’Universal. Elizabeth Baur nous a fait complètement oublier Barbara Anderson tant elle est à l’aise dans son personnage de Fran, mais gageons que les téléspectateurs français anciens, qui ont vu plusieurs fois les premières saisons, seront rebutés. Au-delà de la promotion de Mark, le fait qu’il quitte la « famille » de Dacier est le pivot scénaristique de l’épisode. En Carl Reese, Johnny Seven est toujours excellent. Don Mitchell, dont c’est autant l’épisode que Candy assure complètement la charge de l’édifice, et se montre brillant comme acteur. On regrettera la fin mélodramatique et improbable, pleine de bons sentiments. Anecdotes :
5. ATTENTION, ON TOURNE Scénario : Michael Butler et Christopher Trumbo. Réalisation : Russ Mayberry. Résumé : Mark a choisi de rester et d’entrer dans la police. Dacier reçoit un film sur lequel on voit le cadavre d’une jeune femme. Or, Fran est escortée d’un reporter, Eric Blair, qui n’arrête pas de la filmer et pourrait être mêlé à l’affaire. Plusieurs filles filmées par Blair sont tuées. Critique : Devenant une série/feuilleton, L’homme de fer nous montre dans cet épisode Mark confirmer son choix de l’épisode précédent. Diplômé comme avocat, il veut désormais entrer dans la police. Le comédien Elliott Street reprend son rôle d’adolescent obèse vu trois fois dans Hawaii Police d’état (Meurtre au stade en deux parties, La bande dessinée). Filmée sous toutes les coutures, Elizabeth Baur en Fran est mise en avant dans cet opus. Si l’épisode la met en valeur, son personnage semble bien fragile et frêle. Nous ne sommes pas très rassurés lorsque Dacier l’envoie en mission. Epoque oblige, les mœurs évoluent, les temps changent, on n’imagine pas une seconde Eve Whitfield avoir une aventure avec un suspect, en l’occurrence Eric Blair. On ne peut s’empêcher de trouver Don Mitchell un peu ridicule en uniforme. Il est assez invraisemblable que Mark fasse l’école de police et continue de faire partie de l’équipe de Dacier. Elizabeth Baur n’est pas très crédible en fille aux mœurs libres, avec ses attitudes de sage petite fille. Malgré sa beauté, la comédienne se montre limitée, ne parvenant pas à nous faire croire à son personnage. Totalement glaciale, on l’imagine mal amoureuse. Son personnage est censé retrouver Eric plus tard, après l’épilogue, mais Joe Don Baker ne reviendra pas dans la série. Si le coupable se révèle une grosse surprise, Elizabeth Baur, par son jeu maladroit, nuit vraiment à la crédibilité. Trop prude, trop timide, elle échoue complètement dans son jeu, et l’on peut comprendre qu’après Le ranch L et L’homme de fer, elle ait préféré la carrière de peintre. En revanche, on peut blâmer les deux scénaristes qui nous offrent un coupable insoupçonné sans nous livrer ses motivations. Un épisode en demi- teinte. Anecdotes :
6. ANAGRAMME Scénario : Edward De Blasio. Réalisation : Jeffrey Hayden. Résumé : Le père de Jane Spencer se fait mortellement renverser par une automobile par étourderie. Jane pense qu’il s’agit d’un meurtre. Critique : Encore un épisode qui met Elizabeth Baur en avant. Une opportunité de se racheter après sa prestation ratée dans l’opus précédent. Sian Barbara Allen est tellement transparente que notre Elizabeth n’a guère de difficultés à s’imposer. Le pauvre Don Mitchell est de plus en plus ridicule en Mark élève policier semblant sortir de Police Academy et se contentant de faire des apparitions. Cette-fois, Elizabeth en Fran est plus convaincante. Elle donne corps à une intrigue tortueuse et peu palpitante. Même si globalement la série a baissé en qualité. On sent que Raymond Burr a fait le tour du personnage et n’a plus rien à apporter. L’enquête s’oriente vers le passé de la victime. Dacier fait preuve de sa science dans la connaissance du Japon, ce que nous savons depuis l’épisode Sans motif apparent (saison 5). Il résout l’énigme grâce à ses connaissances, puisque les indices se présentent sous la forme d’un rébus en japonais. Le père de Jane se révèle ne pas avoir été un citoyen très respectable. Dacier reconstitue son parcours, tandis que Fran prend la direction de l’enquête. Heureusement qu’elle se démène un peu et captive l’attention, car les jérémiades de Jane Spencer sont assez lancinantes. Le réalisateur Jeffrey Hayden parvient à compenser la complexité de l’histoire. C’est plus une aventure de Fran Belding qu’un épisode de L’homme de fer. Un Dacier contraint de conduire toujours son van depuis que Mark s’est décidé à devenir élève policier ! La fin dans le cimetière japonais accuse une certaine langueur. On se demande si Don Mitchell va être davantage présent dans le reste de la saison, car il ne mérite plus son salaire. Les chansons qui renforcent les moments dramatiques au début et à la fin renforcent l’aspect guimauve de l’intrigue, ce qui n’est pas une réussite. Résultat : encore un épisode assez moyen. Anecdotes :
Scénario : Richard Landau. Réalisation : Raymond Burr. Résumé : Ed Brown transfère un prisonnier de San Francisco à Los Angeles. Sur place, il est agressé par des voyous et une patrouille de police le retrouve sans papiers. Il est expédié en prison malgré ses protestations par des policiers irascibles. Critique : Second et dernier épisode réalisé par Raymond Burr après Le talon d’Achille dans la saison 5, cet opus aborde le problème de la violence policière et de l’enfer carcéral. Plutôt que Nightmare trip, il aurait fallu intituler cet épisode « L’envers du décor ». En effet, Ed est malmené, se retrouve dans une cellule étroite avec des tueurs (un pédophile, un ivrogne, un homme qui a tué sa femme) et fait une crise de conscience. Habituellement limité comme comédien, Don Galloway avec un jeu sobre est ici parfait. Il n’y a pas d’enquête mais un réquisitoire, étonnant de la part de Raymond Burr. On regrette quelques guimauves chantées qui viennent perturber notre attention, ainsi que ces affreux raccords en studio. Burr parvient en faisant évoluer Galloway dans l’univers carcéral à nous faire oublier le tournage où une rue de Los Angeles n’est animée que de deux ou trois automobiles ! Don Stroud en dangereux tueur fait sa quatrième apparition dans la série (il en fera une autre) et se montre un fauve particulièrement féroce dans cette cellule étroite où Ed est jeté comme un chien. On ne comprend pas pourquoi, après s’être inquiété, Dacier laisse Ed à son sort après un seul regard, lorsqu’il le retrouve dans sa cellule dont il ne le fait pas sortir. Mark, sans explications, a quitté son uniforme de policier pour redevenir l’homme qui pousse le fauteuil. Fran ne fait qu’une apparition dans l’épisode centré sur Ed. Cet épisode fait figure d’OVNI dans la série, véritable réquisitoire contre la violence policière. Raymond Burr évite le piège de la caricature et nous passionne (c’est pour l’instant le meilleur numéro de cette saison 6). On ne voit pas passer le temps, et la conclusion se révèle un amer happy end forcé. C’est une bonne surprise à un stade où l’on n’attend plus grand-chose de la série. On évite les clichés pour aborder l’histoire avec réalisme. C’est assez poignant, bien que décalé par rapport aux habitudes des scripts de la série. La présence de comédiens comme Bill Fletcher, Don Stroud et Paul Carr constitue un apport indéniable. Anecdotes :
8. QUI A TUÉ WALTER BOOTH ? Scénario : A.A. Roberts et Peter Penduik. Réalisation : Don Weis. Il s’agit d’un épisode de 90 minutes aux USA, découpé en France en deux parties. Résumé : Il y a sept ans, Eric Oates a été condamné pour le meurtre d’un certain Walter Booth. Il fait appel à Dacier qui l’a cru coupable à l’époque, car il vient de recevoir un mot d’un correspondant anonyme s’excusant de l’avoir fait emprisonner à tort. Critique : Retour de Geraldine Brooks, pour son unique apparition dans la série. Elle incarne Marty Booth, la veuve de la victime. Mais elle était aussi dans le pilote (qui n’est pas considéré comme un épisode de la série aux USA) la terrible Honor Thompson, celle qui a d’un coup de fusil cloué Dacier dans un fauteuil roulant. Si cet opus (devenu en syndication un épisode en deux parties) est doté d’une riche distribution (Cameron Mitchell, Antoinette Bower, Kerwin Matthews le premier OSS 117), on ne peut en dire autant du scénario qui s’enlise dans une spirale complexe sans fin. C’est long, ennuyeux, cela ressemble à du théâtre filmé, et permet lors des scènes de procès de la seconde partie à Raymond Burr de retrouver l’atmosphère de Perry Mason. On remarquera que certains comédiens voient leur participation totalement sacrifiée : Antoinette Bower incarne une alcoolique caricaturale qui n’a que quelques bribes de dialogues durant tout le métrage, au détriment d’un Cameron Mitchell plus à l’aise dans Le grand Chaparral et qui monopolise quasiment toute l’attention sur lui en avocat d’Eric, Ken Klaven. L’enquête est donc reprise sept ans après, le dossier a été détruit, mais Dacier, que l’on essaie de faire taire par une promotion à Washington puis en le jetant avec son fauteuil à la mer, fait preuve d’une obstination sans failles. Certaines scènes nous sortent de notre torpeur, par exemple lorsque Fran se fait draguer par un professeur de tennis, l’un des suspects, Hal Murdoch, séducteur de ses dames, amant de la veuve. En procureur, Roger Perry est savoureux mais tous ces personnages additionnés ne font pas un scénario. L’explication finale est tirée par les cheveux, et le téléspectateur s’est endormi depuis longtemps. Il faut dire que l’on ne s’émeut jamais vraiment pour le sort du faux coupable, Kervin Mathews manquant singulièrement de conviction et de talent en Eric, innocent accusé purgeant une peine. Il était l’amant de la veuve. Geraldine Brooks fait son numéro habituel de femme fatale, mais le scénario ne lui permet pas de nous présenter la femme diabolique qu’elle est censée être. Ce long opus verbeux ne vient pas servir la saison 6, loin de là, il nous prouve que la série a fait son temps. Notons que Mark est ici officiellement détaché de son poste d’agent de la circulation pour reprendre sa place auprès de l’homme de fer. Pour tenir 90 minutes, une intrigue secondaire sur une jeune femme, Billie Jean Marcatti (Sally Shockley), maîtresse du professeur de tennis est mise en place en filigrane. C’est elle – on le comprend vite – qui a averti dans sa prison Eric Oates. Toute cette partie larmoyante et pleine de guimauve (avec une fois de plus, cela devient une habitude, une chanson originale en fond sonore) est difficile à supporter. Anecdotes :
9. COMPTE À REBOURS Scénario : Bill S. Ballinger. Réalisation : Don Weis. Résumé : Un certain César demande la libération de trois terroristes. Pour cela, il oblige un médecin, le docteur Norman Chase, à se boucler une ceinture d’explosifs dont il possède la clef et qu’il peut actionner à distance. Critique : Jackie Cooper en médecin otage est fort convaincant. Par son thème, le terrorisme, l’épisode à la différence de beaucoup d’autres, est très actuel. Même si le sujet de départ est vite modifié par une intrigue policière. Assez rapidement, Dacier comprend que le dénommé César se moque des idéaux révolutionnaires et que tout ceci n’est qu’un subterfuge. L’une des trois personnes dont il exige la libération est un braqueur de banque qui a caché un joli magot et qu’il veut récupérer. C’est très bien filmé et le téléspectateur est captivé, scotché sur son fauteuil pendant 48 minutes. Notons le morceau de bravoure où César exige que ce soit l’infirme Dacier qui désamorce la bombe. On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec des scènes de Rencontre désespérée (saison 2 épisode 6). On aurait aimé voir davantage d’épisodes de cette qualité dans la série. Anecdotes :
10. LE ROI EN DANGER Scénario : Max Hodge. Réalisation : Don Weis. Résumé : Mark Sanger est agressé et ligoté, se faisant voler son arme. Peu après, une série d’agressions diverses mène Dacier sur la piste de deux cousins déséquilibrés, deux jeunes riches oisifs, qui s’amusent, comme s’ils jouaient aux échecs, à terroriser la ville, le but final étant de tuer Dacier. Critique : Noel Harrison (Annie, agent très spécial) n’a jamais si bien joué la comédie. Barbu et moustachu, on le reconnaît à peine. Il est épaulé par Jeffrey (Scott Marlowe) . Malgré cela, on se perd un peu en route, tant le sujet est complexe et artificiel. Nous ne sommes pas ici dans une enquête très crédible du point de vue série policière. Gene Lyons tient à nouveau un rôle important, et il est question de bombes de révolutionnaires (élément qui fait un peu redondant avec l’opus précédent). Une partie d’échecs grandeur nature, cela évoque l’épisode du Prisonnier : échec et mat. On est loin ici de la qualité de la série de Mc Goohan. Néanmoins, même si c’est invraisemblable par rapport au cahier des charges de la série, on passe un moment agréable, rempli de suspense. La fin a tendance à s’éterniser un peu. La personnalité du principal criminel, le mondain Paul Buckler (Noel Harrison), est assez difficile à prendre au sérieux ici, alors qu’il aurait fait merveille dans une série décalée comme Chapeau melon et bottes de cuir. On note tout de même un effort louable pour innover et rompre la routine de la série. Anecdotes :
11. WANDA Scénario : David P. Harmon. Réalisation : Richard Donner. Résumé : Le chef Dacier prend à cœur le dossier du meurtre d’une prostituée datant d’il y a deux semaines. En effet, le père de la victime l’a ému. Critique : L’épisode est construit sous forme de flash-back, ce qui permet à la victime, Wanda Bolen, de tenir le premier plan. Et de voir la comédienne Tisha Sterling. Deux enquêtes sont menées en parallèle ici : Le commissaire Randall – qui n’apparaît pas dans l’épisode – harcèle le lieutenant Reese pour qu’il résolve une affaire de meurtre d’un notable. Mais c’est l’enquête sur le meurtre de Wanda qui prime, le chef au grand cœur privilégiant la peine du père de la victime qui espère encore en la justice. Nous ne sommes pas dans le genre policier réaliste. Robert Dacier donne ici dans la guimauve, mais ce n’est pas désagréable. On se croit plus dans une série sentimentale que policière. C’est la première fois qu’une victime apparaît aussi souvent à l’écran. L’opus doit beaucoup à l’interprétation tout en nuances de Tisha Sterling. Episode onirique, dans lequel Dacier se rend sur les lieux où vivait la victime qui réapparait sous forme de flash back. C’est assez astucieux, et l’on note que le temps de présence de Raymond Burr est bien moins important que de coutume au profit des scènes du passé. Tisha Sterling fait trop sage pour être crédible en prostituée. On se désintéresse complètement du premier crime que Randall, le meurtre du notable Remington, pour se consacrer au mélodrame que consiste la mort de Wanda. J’ai bien aimé l’épisode, malgré quelques invraisemblances. Anecdotes :
12. SCÈNE DE RÉUNION Scénario : Stephen Lord. Réalisation : Don Weis. Résumé : Suite au renseignement d’un malfrat, Ed Brown prend sa place pour l’enlèvement de la fille d’une vedette de télévision. Dacier soupçonne que la rançon soit destinée à un chef de la mafia en Amérique du Sud. Critique : Un peu plus d’action que de coutume dans cet épisode où Ed joue un malfrat infiltré, précurseur de Un flic dans la mafia. Le public pense au début qu’il s’agit d’une mise en scène publicitaire car la mère de la jeune fille enlevée est en chute de popularité. Richard Anderson est brillant comme d’habitude. Don Galloway en lunettes de soleil jouant les truands est convaincant. Toutefois, on pourra reprocher au gang de ravisseurs d’être assez naïf et d’engager Ed sur la seule parole d’un truand qui déclare avoir fait une chute et se retrouver dans le plâtre. Barbara Rush, en mère de la jeune fille kidnappée, semble plus convaincante que lors de sa précédente apparition (dans la saison 5). On constate que le scénario verse dans le mélodrame, comme le précédent opus. On regrette que l’équipe, en particulier Elizabeth Baur/Fran, soit moins présente que de coutume. Le scénariste prend des raccourcis et cède parfois à la facilité. Tout semble gagné d’avance pour l’homme de fer. Cela nuit au suspense. L’un des kidnappeurs tente de violer la fille et le bandeau qui lui cache les yeux tombe : elle est alors en danger de mort. Dans le rôle de Stéphanie, la jeune fille kidnappée, on retrouve avec étonnement une bien juvénile Kay Lenz dans cet épisode diffusé en décembre 1972, et qui passe une partie de l’épisode un bandeau sur les yeux. Don Galloway est meilleur comédien que d’habitude. L’homme de fer ne semble pas étonné par l’identité du ravisseur. La fin semble connue d’avance, le scénario n’ayant pas été assez travaillé. Dacier joue les moralisateurs et l’on se serait passé de son numéro final. Anecdotes :
13. LES SOLDATS DE L’OMBRE Histoire de Michael Fisher. Adaptation : Sy Salkowitz. Réalisation : Daniel Haller. Résumé : Ed Brown est le témoin du meurtre d’un policier, l’inspecteur chef Davis, de Scotland Yard lors d’un séjour de Dacier à Londres. La piste prévisible est celle d’un terroriste, mais l’homme de fer n’est pas convaincu. Critique : En chef de Scotland Yard Colin Faber, on aurait pu trouver plus britannique que Llyod Bochner, comédien canadien qui a été guest-star dans toutes les séries des années 60 à 90. Bien entendu, Universal n’a pas payé le voyage à l’équipe pour tourner à Londres, d’où la multiplication de scènes d’intérieurs. On cherche avec des acteurs britanniques comme Hedley Mattingly et Donald Moffat à donner à l’épisode un ton british, accentué par des passages de bus londoniens et la présence de cabines téléphoniques rouges. Ne parlons pas des multiples images d’archives dont on se demande si en 1972 elles leurraient encore le spectateur. La victime était un collectionneur de timbres, et Dacier écarte très vite la piste d’un meurtre terroriste. Plus que l’intrigue, on aime la comparaison faite entre les pratiques des polices britanniques et américaines. On reste cependant à la surface des choses. Fran et Mark sont restés à San Francisco et se contentent de quelques apparitions lors de coups de téléphone. Le superintendant Faber est très vite le suspect N°1 du meurtre, taupe pour le compte des pays du bloc de l’Est. Cette intrigue d’espionnage arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. On est étonné de l’indulgence montrée au traître Faber. Le twist final nous surprend. On évitera de révéler le spoiler, un happy end improbable. Un épisode très moyen. Anecdotes :
14. L’AFFAIRE OLLINGER Scénario : Frank Telford. Réalisation : Don Weis. Résumé : Malade, Robert Dacier qui veut aider un vieil ami et ancien supérieur hiérarchique, Ted Ollinger, envoie Ed Brown enquêter sur place. Mais Ollinger ne tarde pas à être tué. Il était opposé à une vaste opération immobilière. Critique : Episode atypique, où Don Galloway est mis en avant, son personnage d’Ed menant une enquête dans une petite ville portuaire. C’est la première fois qu’Ed Brown est seul aux commandes d’une intrigue, et l’histoire, qui se déroule loin de San Francisco, bénéficie de décors naturels. Tout cela rappelle Mannix et Cannon. Cela ressemble à une enquête de détective privé, qui échappe à plusieurs attentats, et se retrouve avec toute une ville contre lui, police comprise. Bien que très éloigné du cahier des charges de la série, l’épisode est très agréable. Galloway fait preuve de talents de comédiens assez réjouissants, auxquels il ne nous avait pas habitués. On ne fait qu’entrevoir le reste de l’équipe qui est plutôt là pour donner des informations à Ed. C’est agréable à suivre, même si l’on ne se croit pas une seconde dans L’homme de fer. Beaucoup de suspense, d’action, un héros solitaire contre une ville entière, des tentatives de meurtre qui échouent contre le policier. Ed devra triompher de magouilles immobilières qui poussent toute une population au crime. Loretta Swit n’a qu’un rôle secondaire, et joue les utilités en Sally Pearson, ancienne maîtresse d’Ollinger. La fin ne nous réserve aucune surprise. On passe un bon moment, oubliant complètement que c’est une enquête de Robert Dacier. Anecdotes :
15. MEURTRE PAR TÉLÉCOMMANDE Scénario : Ramona et Frank Chase. Réalisation : Jeffrey Hayden. Résumé : Dacier est invité par un célèbre rédacteur en chef de magazine, Wayne Dorian. Il assiste à une tentative de meurtre sur la personne de Dorian. Critique : Encore un épisode qui nous sort de l’univers routinier de L’homme de fer. Il évolue ici dans un décor qui ressemble davantage à celui de Banacek qu’à une série de police procedural. De toute évidence, la production cherche à redonner du souffle à cette saison 6. Depuis plusieurs épisodes, nous avons droit à des chansons qui ponctuent les enquêtes. On s’éloigne du canevas des premières saisons. En janvier 1973, NBC veut moderniser la série face à la concurrence. Mais ici, on en est au point de la dénaturer. On ne reconnaît plus la touche de la série. Suspense, action, mystère, dans un milieu luxueux. On regrette l’interprétation vraiment mauvaise de Sandy Baron dans le rôle de Wayne Dorian. Cela nuit à la crédibilité de l’enquête. Baron sur-joue en permanence et cela devient vite agaçant. Celle-ci tourne à une parodie de Dix petits nègres d’Agatha Christie. Longtemps, Elizabeth Baur et Don Mitchell sont plutôt absents de l’opus, confinés à donner quelques informations au chef Dacier par téléphone. Vers la 30e minute, Fran se joint à l’intrigue. Mais elle repart bien trop vite pour une mission. Elle réapparaît par la suite de temps en temps, sans avoir un rôle crucial. L’épisode devient bavard, ce qui gâche l’effet de surprise du début. La fille de Jameson (Barry Sullivan), Nicky, est incarnée par le belle Leslie Charleson. Jameson qui investit son argent dans le magazine et en possède la majorité des actions. Vers la fin, malgré les efforts des acteurs, on s’ennuie un peu. Anecdotes :
16. CORRESPONDANT ANONYME Scénario : Margaret Armen. Réalisation : Don Weis. Résumé : Fran occupe l’appartement d’une amie partie en vacances. Elle est la victime d’un voyeur, obsédé sexuel, qui la harcèle au téléphone et la menace de mort. Critique : Cet épisode est un clin d’œil à Fenêtre sur cour dans lequel jouait Raymond Burr, mais il nous fait penser, pêle mêle, à des tas d’autres films : l’épisode de Hawaii Police d’état Le Paranoïaque, Chapeau melon et bottes de cuir Le joker, Meurtre au 43e étage de John Carpenter. Elizabeth Baur, resplendissante mais manquant de sex-appeal en raison des tenues de nonne qu’on lui oblige de porter, domine d’un bout à l’autre la distribution. Les suspects ne manquent pas : un dragueur homme marié joué par L.Q.Jones, un jeune handicapé de 17 ans en fauteuil roulant qui réussit à prendre en photo Fran en bikini et est amoureux d’elle, voire a de moins avouables mais compréhensibles intentions envers la jeune femme, un homme du service de maintenance de l’immeuble, Willis Barnes (Paul Lambert), réplique du voyeur de Meurtre au 43e étage mais le coupable n’est peut être pas celui que l’on croit. On ne comprend pas pourquoi Elizabeth Baur ne se départit jamais de ses tenues strictes et tue l’amour, que l’on n’a pas droit, la nuit, à une scène en chemise de nuit. Seule la photo prise par le jeune handicapé nous montre le potentiel de séduction de l’actrice. Le suspense, quant à lui, scotche le spectateur pendant 48 minutes devant le petit écran, tant les rebondissements et les fausses pistes sont nombreux. L’assassinat d’une autre jeune femme dans la résidence nous fait penser à la piste d’un tueur en série. La voix qui s’infiltre partout dans l’appartement évoque irrésistiblement Le joker mais en comparaison d’Emma Peel/Diana Rigg, Fran nous semble une créature bien vulnérable. Le jeune Johnny (Barry Livingston, extraordinaire) semble le coupable idéal avec ses complexes d’handicapé et ses photos dérobées. Mais Dacier qui est comme lui dans un fauteuil roulant essaie de le raisonner. A chaque fois que l’on croit tenir le coupable, une nouvelle piste s’ouvre. Margaret Amen signe là l’un des meilleurs épisodes de la série. Une bonne partie est d’ailleurs – ce n’est certainement pas un hasard – le cadre du futur téléfilm de John Carpenter. Chaque coupable potentiel est trop évident, on tremble pour Fran lorsqu’elle est enlevée, ne donnant pas cher de sa vertu et de sa vie. Mais le scénario à tiroirs est là en trompe l’œil. Beaucoup de scènes de longues vues et d’observations par la fenêtre de la part de Raymond Burr nous font croire à un Fenêtre sur cour à l’envers. Evidemment, Ed et Mark sont sacrifiés à l’intrigue et ne servent ici qu’à passer les plats. Le twist final en laissera plus d’un pantois. Le seul regret (malgré son immense talent) restera l’absence de mise en valeur de la féminité d’Elizabeth Baur alors que c’était là une occasion en or de nous montrer la femme derrière le policier. On se doute que Barbara Anderson n’aurait pas fait mieux, les deux actrices sont trop sages pour accepter quelque audace et l’on peut s’interroger si leur fin de carrière rapide n’est pas liée à leur pudibonderie. Anecdotes :
17. HISTOIRE DE FAMILLE Scénario : William Gordon et James Doherty. Réalisation : Don Weis. Résumé : Dacier est appelé dans une petite ville au secours d’un ancien camarade de guerre, Aaron Clark, qu’il n’appréciait guère. Ce dernier est accusé d’un meurtre dont il se dit innocent. Aaron vit avec une fiancée de 21 ans, Vicki, ce que la population d’admet pas. Critique : Petite escapade en campagne pour l’équipe de l’homme de fer. On comprend mal pourquoi il accepte cette enquête officieuse alors qu’il a fait passer jadis en cour martiale Aaron Clark. On se rend compte qu’en 1973, les préjugés moraux sur les couples ayant une différence d’âge étaient tenaces. Après l’épisode précédent, on revient à une certaine routine mais l’intrigue se regarde sans ennui. Vicki et Aaron ont trente-six ans d’écart (leurs interprètes vingt-huit). Mais Steve Forrest a un look de playboy, vieilli toutefois par une moustache peu appropriée. Kathy Cannon est bigrement jolie. La partie romance de l’épisode est assez importante. Le reste de la distribution nous permet de retrouver en mère de Vicki Madlyn Rhue et en prétendant de cette dernière Simon Oakland. On regrette l’absence d’Elizabeth Baur à part de courtes scènes au début et qui reste à San Francisco, intervenant par téléphone. L’histoire criminelle semble passer au second plan : Aaron est censé avoir tué un homme, Jerry, qui aurait incendié sa grange. On ne comprend jamais pourquoi Vicki a contacté Robert Dacier pour l’aider à sauver son amant. Au bout des trois quarts de l’opus, on décroche un peu, l’histoire s’enlise dans les méandres de l’intrigue et devient quelque peu ennuyeuse. Steve Forrest n’est pas toujours très crédible en séducteur, avec ses airs bourrus. Dacier pense que la clé de l’énigme est la mère de Vicki, qui entretenait une liaison avec Aaron. Peu d’action, beaucoup de psychologie. Madlyn Rhue joue fort bien le personnage de Kate Dunhill. George Murdock en père d’un jeune suspect apporte un plus indéniable. La fin est grandiloquente et mélodramatique. Anecdotes :
18. LE BATEAU FANTÔME Scénario : Orville H. Hamton. Réalisation : Russ Mayberry. Résumé : Le commissaire Randall avertit Dacier qu’un syndicat du crime va se réunir à San Francisco. Fran et Ed veulent partir faire une balade en bateau avec un ami de ce dernier, Jerry. On retrouve le bateau à la dérive. Les deux affaires semblent mêlées. Critique : Après le baiser passionné que Fran donnait à Ed blessé dans la seconde partie du pilote de la saison 6 (faisant partie de la série The bold ones, the new doctors), cet épisode accrédite l’hypothèse d’une liaison entre Fran et Ed. Ils partent pendant leur temps de loisirs faire une escapade en mer. Tout cela cependant reste suggéré. On sent que la production tente de sortir des sentiers battus. Miracle du réalisateur, on oublie les sempiternels tournages en studio. A chaque plan, Elizabeth Baur prouve qu’elle aurait été idéale si on lui avait proposé un spin off avec le personnage de Fran Belding. On a complètement oublié la carrière saugrenue de Mark Sanger en policier de la circulation. Les scénarii sont mieux travaillés, ainsi celui-ci qui croise astucieusement deux intrigues. Comme dans Correspondant anonyme, Elizabeth Baur bénéficie de beaucoup de scènes et crève l’écran. Don Galloway a également beaucoup d’espace, au détriment de Raymond Burr, mais sans toutefois être toujours convaincant. Burr semble parfois las de son personnage et comprendre que L’homme de fer arrive en bout de course. Il reste deux saisons dont la dernière brève. Le point faible de l’épisode est l’interprétation de Christopher Connelly, l’ami d’Ed. Il joue de façon stéréotypée et sans grande imagination. Don Mitchell en Mark se contente de faire acte de présence (quelques répliques à Dacier). Dans la seconde partie de l’opus, on se perd en bavardages, diminuant l’effet enchanteur des premières images qui nous sortaient de l’ordinaire. La réunion des chefs de la mafia n’échappe pas aux clichés de cette sorte de situation, avec un traître démasqué qui voulait être calife à la place du calife Mais tout ici est aseptisé, nous ne sommes pas dans Le Parrain. Beaucoup de scènes sont filmées au bord de l’eau. Le suspense ne s’installe jamais vraiment, au profit de plans maritimes avec les garde-côtes, les bateaux de surveillance. On peine à croire Ed face à la réunion au sommet des chefs de la mafia, il manque singulièrement d’assurance. Elizabeth Baur manque de scènes à la fin de l’épisode, dommage. Anecdotes :
19. UNE FEMME À ABATTRE Scénario : Michael Butler et Christopher Trumbo. Réalisation : Russ Mayberry. Résumé : Fran, qui connaît une femme écrivain féministe, Andrea Wollcott, se rend à une séance de dédicaces. Après l’avoir saluée, elle assiste à une tentative d’assassinat de l’écrivain. Critique : Un épisode qui commence mieux qu’il se termine. Le féminisme en 1973 vu par le prisme de la série L’homme de fer laisse songeur. Tout est présenté ici de façon caricaturale. Myrna Loy en Andrea a tout de la vieille toquée, censée représenter le chantre du féminisme. La montrer avec une teinte de cheveux multicolore pour une vieille dame est déjà la rendre ridicule. Jacqueline Scott en April Morris symbolise la femme au foyer soumise de l’époque, pourtant elle est devenue un disciple d’Andrea au point de songer à quitter son macho de mari, Augie (Bill Mc Kinney). Mais Dacier, à juste titre, explore toutes les pistes, car la mort de la féministe – immensément riche – pourrait servir à ses héritiers. Si le début, avec une Elizabeth Baur omniprésente, est encourageant, la suite sombre dans l’enquête de routine. Rarement présent dans la série, l’humour a ici sa place, notamment lorsque Fran sert une bouillabaisse en conserve au chef Dacier ayant refusé en nouvelle femme libérée de se plier aux tâches domestiques. Andrea reproche à l’équipe de Dacier de reléguer Fran Belding à des tâches de secrétaire. Une foule de personnages pittoresques illustrent l’épisode : Un clochard qui se révèle avoir été un policier… en 1935. Une amie d’Andrea, que l’on suppose être une lesbienne mais les canons de vertu en 1973 à la télévision américaine ne permettent pas d’être plus explicite. La solution relève du plus pur genre policier, avec un mobile bien criminel et pas idéologique. Le téléspectateur se désintéresse d’ailleurs assez vite de ce mobile, noyé dans l’imagerie d’Epinal du féminisme donnée ici en spectacle. Anecdotes :
20. JEU DE PASSE-PASSE Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Alvin Ganzer. Résumé : Sortant d’une prison où Dacier l’a envoyé pendant cinq ans, Arthur Justin jure de se venger de l’inspecteur. Ce dernier est chargé de protéger une collection de tableaux appartenant à la famille Van Deering. Ed a une liaison avec la fille Van Deering, Liz, qui a jeté son dévolu sur lui. Critique : Dans cet épisode, il n’y a aucune trace de jalousie de la part de Fran envers l’aventure que le sergent Ed Brown a avec la riche Liz Van Deering. Dans de précédentes enquêtes, Fran et Ed semblaient proches. Le scénario qui cumule vengeance envers Dacier et protection d’une exposition de tableaux est tiré par les cheveux, dans la mesure où Justin se trouve être l’organisation du vol. Charmante et séduisante un an plus tôt dans L’homme de Vienne, l’actrice Skye Aubrey fait une performance médiocre, peu crédible en fille à papa. Son jeu est très approximatif. Skye de plus est desservie par un chignon assez affreux au début, avant de déployer sa magnifique chevelure ensuite. L’épisode est assez raté dans la mesure où Dacier soupçonne tout de suite et sans grande raison Arthur Justin. La confrontation entre Dan O’Herlihy et Raymond Burr se montre décevante. Justin n’a rien du méchant que l’on s’attend à trouver dans l’intrigue. Toute la partie « romance » entre Liz et Ed est assez artificielle. On n’y croit pas une seconde. L’enlèvement de la riche héritière est censé donner du tonus au suspense de l’histoire. Mais la mayonnaise ne prend jamais. En cours d’épisode, Justin change son fusil d’épaule, kidnappant Liz et demandant une rançon exorbitante. Dans la foulée, il enlève aussi Fran. Lorsqu’elles jouent ensemble, Skye Aubrey et Elizabeth Baur démontrent que la première est une jolie fille et la seconde une comédienne. Trop de rebondissements dans l’épilogue nuisent à l’équilibre de l’enquête. La fin tente par des scènes d’action à l’aéroport de nous sortir de notre torpeur. Le téléspectateur a changé de chaîne depuis longtemps. Anecdotes :
21. LE TUNNEL Scénario : William Douglas Lansford. Réalisation : Russell Mayberry. Résumé : Dans une banque, tout est dérobé dans la chambre forte sans qu’elle ait été fracturée. 2 millions de dollars sont dérobés en titres. Dacier découvre qu’un tunnel a été construit sous la banque. Critique : La réalisation nous propose un huis clos. Le premier quart d’heure est très bavard, sans qu’il se passe grand-chose à l’image. Le scénario au début évoque les énigmes de la série Banacek. On se prend à regarder la montre tant les monologues de Robert Dacier se multiplient. L’enquête une fois le tunnel trouvé piétine. Dacier joue les Sherlock Holmes et échafaude une théorie assez insolite sur le vol. Selon lui, l’affaire du tunnel est un leurre. Dès le début, un personnage qui inspire plutôt la sympathie, Clark Andrews (Henry Beckman) ex taulard que Dacier a envoyé sous les verrous et qui est devenu un repenti, est le suspect idéal, piste trop facile pour l’homme de fer qui croit en son innocence. Toute bascule à la 30 e minute lorsque Dacier est enfermé dans le coffre-fort, risquant l’asphyxie car on lui envoie un gaz mortel. Cet opus est un mélange en fait de deux enquêtes passées de la série : Mystère à l’exposition et Une heure à tuer dont on retrouve les schémas respectifs. Au prix d’efforts surhumains, comme dans Rencontre désespérée, L’infirme s’extirpe de son fauteuil. Mais ces péripéties passées, le rythme de l’opus retombe. Les explications finales sont laborieuses. La vérité éclate lors d’une reconstitution. La poursuite en voitures finale tente de nous captiver, mais l’action semble collée un peu artificiellement sur le reste. L’épisode est mal construit, entre temps forts et temps morts, j’ai hésité à mettre la note minimale. On tombe dans les redites avec les trois épisodes cités plus haut. Anecdotes :
22. PRISE D’OTAGES Scénario : David P. Harmon. Réalisation : Daniel Haller. Résumé : Dacier se retrouve prisonnier dans une banque par des braqueurs qui attendent le passage d’un fourgon blindé transportant 35 000 dollars. Critique : Les scénaristes semblent avoir fait le tour de la série, tant ce script ressemble à celui de Les évadés dans la maison. Don Stroud en bad guy fait son numéro habituel. Frank Marth est aussi effrayant que dans Les envahisseurs. Mais tout cela a un goût de déjà-vu. Il est beaucoup question du commissaire Randall, appelé dans la VF de ces épisodes doublés tardivement « le préfet », mais le comédien Gene Lyons, malade, n’apparaît plus à l’image. Beaucoup de suspense dans l’épisode. Fran, que Dacier appelle au secours, se révèle peu perspicace. Heureusement, le lieutenant Reeves qui apparaît désormais dans tous les épisodes, comprend le message caché. L’un des preneurs d’otage est joué par un Rafael Campos qui manque singulièrement de conviction, promenant sa nonchalance sans crédibilité. Il est étrange que la production ait aligné deux épisodes se déroulant dans une banque et en huis clos. Au bout d’un certain temps, on tourne un peu en rond. Il ne se passe rien. Fran/Elizabeth Baur a la 34e minute nous sort de la torpeur en pénétrant dans la banque, se faisant passer pour la secrétaire du patron. Dès lors les lieux sont cernés. Nous sommes presque au terme de cette saison 6 et l’on constate que la série est usée, sauf lorsqu’elle emprunte des sentiers de traverses, comme avec le magnifique Correspondant anonyme. Pourquoi la production fait-elle de ces audaces des exceptions ? Dans la dernière partie, on se croit dans Mission Impossible. Chacun des protagonistes devant la banque prend la place qui d’un vendeur de fleurs, qui d’un cireur de chaussures. Il manque ce petit quelque chose, ce grain de folie qui ferait de l’opus un grand épisode. Sans révéler le spoiler, Elizabeth Baur en Fran se révèle magnifique dans le coup d’éclat final. Anecdotes :
23. LE MAÎTRE DES CARTES Histoire de Mann Rubin. Adaptation : Sy Salkowitz et Mann Rubin. Réalisation : Don Weis. Résumé : Dacier et Ed sont partis à la campagne afin de pêcher. Ils tombent sur des joueurs de poker dans un motel. La partie tourne mal et l’un des joueurs est tué. Critique : Cette saison 6 se termine par une partie de pêche ratée pour Dacier, qui se retrouve dans un trou perdu en pleine nuit. Les fans de Cheryl Ladd découvrent, juvénile, la future drôle de dame, elle ne tient qu’un petit rôle, celui de Gwen. Elle et son mari font une partie de poker avec Del Hogan (Robert Webber). Robert Webber est excellent comme d’habitude. On regrette l’absence d’Elizabeth Baur et de Don Mitchell, enfin surtout de la première. Même quand il va à la pêche, l’inspecteur Dacier travaille, se mêle des affaires de la police locale, il doit vraiment s’ennuyer hors de son métier ! Bien que Cheryl Ladd soit plus belle mais pas plus talentueuse, on ne m’empêchera pas de préférer Elizabeth Baur. On peut regretter qu’après Le ranch L, elle ait fourvoyée sa carrière dans les dernières saisons de L’homme de fer, série en fin de course. Un mauvais choix qui aura été fatal à la suite de sa destinée de comédienne. Dacier est particulièrement culotté d’interroger en toute illégalité les suspects, alors qu’il est loin de San Francisco. Il retrouve son sale caractère (chassez le naturel, il revient au galop), mais n’a plus ici Mark comme souffre douleur. Cheryl Ladd se montre ici inexpérimentée, mais c’est une débutante. A la 30e minute, un coup de fil de Dacier permet de voir Mark et (oh joie !) Fran. Mais cela dure trente secondes. Lorsque Dacier se met au poker, face à Del Hogan, on se dit que les scénaristes font un effort d’innovation. Mais Burr n’est guère convaincant. Sorti de Perry Mason et du Robert Dacier traditionnel, son registre semble limité. L’enquête se traîne. Tout comme la partie de poker. Webber domine la distribution. Dacier même à une table de jeu continue son métier et ses leçons de morale. Un final en demi-teinte pour une saison d’une série dont il fallait être vraiment devin pour savoir qu’elle serait à l’époque renouvellée. Anecdotes :
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Saison 7 1. Auteur de composition (Confessions from a Lady of the Night) 2. Le beau-père (Murder by One) 3. Le tigre (In the Forests of the Night) 4. Vers le chemin de la liberté (Fragile Is the House of Cards) 5. Qui a trahi ? (The Armageddon Gang) 6. La maison hantée (House of Terror) 7. L'agence de placement (The Helping Hand) 8. La pente fatale, première partie (Downhill All the Way [1/2]) 9. La pente fatale, seconde partie (Downhill All the Way [2/2]) 10. Pyromane (Mind for Murder) 11. L'homme caché (The Hidden Man) 14. Ami ou ennemi (Friend or Foe) 15. Double affaire (Two Hundred Large) 16. Cassettes pirates (Once More for Joey) 17. La poupée chinoise (Terror on Grant Avenue) 18. Les trois mousquetaires (Class of '40) 19. Un signe du ciel (The Taste of Ashes) 20. Drame au campus (A Death in Academe) 21. Loin des yeux, près du cœur (Close to the Heart) 22. Le contrat (Come Eleven, Come Twelve) 23. Mort en plein ciel (Riddle at 14,000) 24. Une femme aux commandes, première partie (Amy Prentiss [1/2]) 25. Une femme aux commandes, seconde partie (Amy Prentiss [2/2]) 1. AUTEUR DE COMPOSITION Scénario : Shawn Mallory. Réalisation: Don Weiss Résumé : Dacier est accuse par un magazine à scandales d’avoir provoqué la mort d’un homme. Le journal menace de révéler aussi la vie privée de l’inspecteur. Critique : Cette avant-dernière saison commence avec un changement : il y a désormais un pré-générique qui montre quelques séquences chocs (des extraits) que l’on verra dans l’opus. Ce premier épisode est plutôt agréable. On cherche à innover. Les décors sont assez insolites (une immense propriété en plein air, villa avec piscine et court de tennis). L’épisode se présente comme un rébus. Tandis que Fran et Ed inspectent la villa d’un certain Perkins, Dacier découvre la femme derrière le scandale, Agatha Mott (Dorothy Malone). L’affaire remonte à six ans en arrière bien que les faits n’aient jamais été montrés dans la série. Pour la première fois, la vie intime de Robert Dacier est évoquée, une femme prétend avoir été sa maîtresse. Mais lorsqu’il la rencontre, elle admet avoir menti et parle d’un amant. L’homme était marié à une femme riche et laide interprétée par Jeanne Cooper. Notons le ratage des scènes de flash-back, dans lesquelles l’actrice Dorothy Malone est censée avoir six ans de moins, ce qui est à l’image impossible. Nous sommes en septembre 1973 et l’actrice a le même visage, visiblement le même âge, que six ans avant. Jusqu’à la coiffure qui est identique. Le personnage du lieutenant Reese prend tellement d’importance que Johnny Seven aurait mérité d’être au générique. Le point faible de cet épisode est de vouloir le relier (à postériori) au pilote. Il n’a jamais été question durant six saisons de cette infirmière Agatha. Don Mitchell en Mark est parfois trop décontracté dans des tenues aujourd’hui très kitsch. Le téléspectateur le moins attentif devine avant Dacier qui est le coupable, le comédien (spoiler) se dissimulant derrière des postiches évidents. Une bonne histoire policière sans être géniale. Pour une fois, on nous évite les faux extérieurs de San Francisco, ce qui est appréciable, non que l’épisode ait été tourné sur place mais surtout en intérieurs et dans la grande villa. Anecdotes :
2. LE BEAU-PÈRE Histoire de David H. Vowell. Adaptation : David H. Vowell et Sy Salkowitz. Réalisation : Alexander Singer. Résumé : Un jeune homme est supposé s’être suicidé, étant contre le remariage de Liz, une amie de Fran. Celle-ci culpabilise car elle a fourni l’arme à Liz. Critique : J’adore Elizabeth Baur, j’aurais pu en être amoureux, mais force est de reconnaître qu’elle est la comédienne la plus mal habillée de l’histoire de la télévision, du moins dans cette série. A chaque épisode, c’est pire. Des tenues de grand-mère. Elle est pourtant très jolie, mais on dirait que sa costumière a appris son métier en achetant une pochette surprise ! L’épisode abandonne le pré-générique du précédent. Il repose sur les épaules d’Elizabeth Baur et privilégie la psychologie au polar. Je dois dire que la comédienne joue sur du velours, avec un script écrit à sa mesure. Elle est vraiment talentueuse et donne corps à ce drame. Encore une fois, il est bien dommage qu’une série dérivée Fran Belding n’ai pas germée dans l’idée des producteurs. Elizabeth aurait assuré ! Ici, elle éclipse tous ses partenaires, y compris un Clu Culager pourtant bon comédien et assez connu. Il ne manque à l’interprète de Fran qu’une garde robe, et son talent est d’autant plus remarquable puisqu’elle la fait oublier par son jeu impeccable. On quitte malgré nous le genre policier pour la tragédie et le drame psychologique. Dacier pense que le jeune Donny (la victime) a été tué et ne s’est pas suicidé. Raymond Burr tente en Dacier de mener son enquête habituelle, mais Elizabeth Baur lui vole toutes ses scènes. Mark et Ed sont assez peu présents. Le réalisateur donne de nombreux moments à Elizabeth pour mener à la fois l’enquête et tenter de réconforter son amie. Par contraste, une scène (assez longue) entre Mark et Dacier nous apparaît ennuyeuse. Alexander Singer promène sa caméra dans de riches villas, et nous propose de belles images. Lorsque Raymond Burr tente de reprendre les rennes de l’entreprise, il montre les limites de son talent de comédien. L’affaire du chantage envers le beau-père Frank Clinton (Clu Culager) est le seul point faible de l’opus (avec les moments où Elizabeth Baur est absente !). L’épisode était parti pour obtenir la note maximale, mais l’absence de Fran ou du moins la perte de son rôle prédominant fait baisser la qualité de l’ensemble. En voulant sur le tard revenir au pur policier, l’épisode perd un peu de sa puissance. Les explications finales sont tirées par les cheveux, dommage. Notons que le réalisateur tente des fondus enchaînés qui nous laissent perplexe, on voit en transparence un personnage (le coupable) pendant que Burr et Mitchell donnent leurs conclusions. Les chansons, qui sont envahissantes dans les deux premiers épisodes de cette saison, ne vont pas devenir une habitude, on l’espère, car c’est assez agaçant. Anecdotes :
3. LE TIGRE Histoire de Cy Chermak. Adaptation : Adaptation : Michael Butler et Christopher Trumbo. Réalisation : Russ Mayberry. Résumé : Il y a dix ans, Robert Dacier a eu une liaison avec la belle Alexandra Hughes. Dacier l’a quittée car c’était une voleuse. Il la retrouve préparant le vol du objet précieux japonais lors d’une exposition à San Francisco. Critique : Voilà un épisode atypique au rythme lent, contant une romance qui s’étale dans le temps. Lorsqu’ Alexandra a appris l’attentat qui a rendu Dacier invalide, elle ne l’a pas appelé malgré l’envie qu’elle en avait. Le retrouvant dix ans plus tard, leur amour est intact. L’histoire d’amour est crédible, et Dana Wynter pour sa seconde et dernière apparition dans la série après L’ombre d’un doute (saison 3) où elle jouait un autre personnage, est convaincante. On a davantage de mal à croire l’ex lieutenant de police Dacier amoureux il y a dix ans laisser se préparer le casse sans tenter d’empêcher sa dulcinée retrouvée de le commettre. On voit beaucoup le commissaire Randall (Gene Lyons, dont ce sont les dernières apparitions avant son décès), qui trouve à son goût Alexandra, mais est marié. Par contre, l’équipe habituelle Fran, Ed et Mark est reléguée au second plan. J’ai pris un certain plaisir à voir cet épisode peu connu qui est davantage romantique que policier. Les tournages en studio (en arrière plan le Golden Gate avec les amoureux devant un décor filmé) sont assez atroces, mais n’empêchent pas d’autres scènes d’être agréables, avec des intérieurs ou des jardins luxueux. C’est bien la première fois que Dacier ne dénonce pas une coupable, dérogeant à son devoir. Cet aspect là, par rapport au cahier des charges de la série, n’est pas crédible. L’épisode aurait pu s’appeler « l’amour plus fort que le devoir », il nous laisse méditer aussi, avec mélancolie, sur le sort d’handicapé de Robert Dacier. Bien évidemment, rien ne peut plus être comme avant, et les amants ne concrétisent pas une nouvelle relation, on trouve même triste et dérisoire le passage où Alexandra demande à Robert de danser avec elle. Episode qui se regarde sans ennui, et à ma connaissance fut très peu diffusé en France. Anecdotes :
4. VERS LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Don Weis. Résumé : Un avocat que Dacier n’apprécie guère, David Wills, vient le trouver blessé et amnésique. Critique : Episode centré sur le comédien James Olson, qui interprète l’avocat amnésique. Si cet acteur est tout à fait crédible dans son rôle, Raymond Burr semble en retrait. Il joue un Dacier froid et manquant d’humanité. On a l’impression qu’Olson est concerné par son personnage, prend les choses au sérieux, et captive le spectateur, tandis que Burr et Don Mitchell ne lui renvoient pas la balle. Cela donne une atmosphère désagréable. L’intrigue rappelle la série Mannix et aurait mieux convenu à une enquête de détective privé. Cela m’a évoqué un épisode mémorable de la série avec Mike Connors : La nuit hors du temps, plusieurs fois diffusé en France. Extrêmement bavard, l’opus s’enlise dans les explications avec l’arrivée de la femme de Wills, Ellen (Lorraine Gary). Il faut attendre la 23e minute pour retrouver Ed. L’arrivée d’un psychiatre faisant une séance d’hypnose à l’avocat constitue une scène téléphonée. Elle est longuement repoussée, débutant à la 38e minute, et s’avère décevante. On peut tirer notre chapeau à James Olson pour sa brillante interprétation, sa conviction, alors qu’autour de lui, personne ne semble intéressé par l’histoire. Burr en particulier nous ennuie avec de longs monologues. Aucune action, de grands discours, on finit par se lasser. On attend des coups de théâtre qui n’arrivent jamais. Lorsque David et Ellen Wills en arrivent à faire devant nos yeux une thérapie de couple, on décroche complètement. Elizabeth Baur n’arrive qu’à la 35e minute. Pour faire de la figuration. La fin de l’opus avec Ed et Mark en action tente de nous réveiller. Raymond Burr lui se prend terriblement au sérieux. Noah Keen qui incarne le psychiatre n’est pas crédible une seconde. Il s’efface derrière Dacier qui a trouvé un nouvel emploi. Un épisode soporifique. On aurait aimé mettre deux étoiles pour la performance de James Olson, mais l’ensemble est vraiment trop médiocre. Anecdotes :
5. QUI A TRAHI ? Scénario : Larry Brody. Réalisation : Russ Mayberry. Résumé : Un savant, Michael Brandon, disparaît un soir alors qu’il allait rejoindre sa femme pour partir en vacances. Pour tout le monde, il a trahi et a rejoint l’URSS. L’homme de fer est seul à penser que ceci est subterfuge et que son rival, le docteur Whitney, est à l’origine de tout. Critique : Hors sujet complet. Nous évoluons ici dans le monde de l’espionnage sophistiqué, et le script aurait pu figurer dans L’homme qui valait trois milliards. Joseph Campanella en docteur Curtis Whitney est tellement cynique que l’on devine sur le champ qu’il est le coupable. Arrivé à la saison 7, le scénariste ne sait plus quoi écrire pour la série. Il nous propose ici une histoire insensée de guerre mondiale évitée de justesse, et le manque de moyens de la réalisation rend l’ensemble ridicule. Harold Gould, Joseph Campanella et les autres comédiens font ce qu’ils peuvent, mais à l’impossible nul n’est tenu. La fin bâclée ne nous permet même pas de revoir le disparu. On comprend que l’on a condensé en 49 minutes ce qui en nécessitait 90. Harold Gould est le directeur du centre, Martin Geller, et nous pouvons voir à quoi ressemblaient les ordinateurs géants encombrant des pièces entières en 1973. Mais de son fauteuil roulant, Dacier n’est pas James Bond et empêcher l’apocalypse prévue par deux savants cinglés, outre Whitney un certain Frank Clausen (Ramon Bieri). Cela devient ici surréaliste. Jusqu’au bout, on se demande où le scénariste veut nous mener. La réalisation nous évite les effets studio puisque nous évoluons dans un centre de recherches et à l’intérieur d’une base militaire (avec des images d’archives). Qui a trahi L’homme de fer pour nous proposer un épisode aussi insensé ? Anecdotes :
6. LA MAISON HANTÉE Scénario : William Douglas Lansford. Réalisation : Don Weis. Résumé : La nièce du commissaire Randall invite des amis dans un manoir hanté. Un couple, Jennifer et David disparaît. L’homme de fer lors de l’enquête s’évanouit dans les airs à son tour. Il se réveille en fait dans une réplique du manoir. Il est en proie à des hallucinations. Il voit un homme volant. Critique : Dès le début, l’aspect fantastique ne cadre pas avec la série, trop grand guignol, trop second degré. On n’y croit pas une seconde. Au bout d’une vingtaine de minutes, on s’ennuie ferme et l’on se surprend à regarder sa montre. Le héros enfermé dans un endroit inconnu et fantastique rappelle l’épisode de Chapeau melon et bottes de cuir : L’héritage diabolique. En infiniment moins bien. Le scénario aurait pu convenir dans une série comme Les mystères de l’ouest, mais ici, cela tourne à la grande farce. Ed Brown, à partir des plans, décide de faire sonder tous les murs du manoir. Dacier identifie le fantôme comme un certain Griffith. Ce dernier l’appelle « Sergent Dacier » et l’accuse de l’avoir tué. L’homme de fer comprend qu’il est victime de drogues et d’effets spéciaux hallucinogènes. Mark est obligé d’éplucher toutes les archives d’un vieux journal « Le San Francisco Globe ». Derrière toute l’affaire, le fils d’un homme, Griffith, que Dacier fit jadis accuser de corruption. Un épisode vraiment pénible à regarder jusqu’au bout, aux effets téléphonés, bourré de clichés. Anecdotes :
7. L'AGENCE DE PLACEMENT Scénario : William D. Gordon et James Doherty. Réalisation : Jerry Jameson. Résumé : La bonne de Fran, Rosita Roja, est nerveuse. Sa sœur, Teresa, est malade d’asthme. Un mauvais concours de circonstances va faire soupçonner Rosita d’être l’auteur du meurtre d’un de ses exploiteurs, Stoner. Critique : Assommante histoire moraliste sur les immigrantes mexicaines exploitées par une filière de main d’œuvre clandestine. C’est ennuyeux d’un bout à l’autre. Au point que Don Galloway/Ed ne juge bon d’apparaître qu’à la 23e minute. Il semble aussi lassé que le spectateur. Manichéiste, l’opus se présente comme un pensum soporifique. De plus, c’est très mal joué, malgré la présence de Cameron Mitchell en exploiteur, Fred Graham. Même la présence de la belle Elizabeth Baur ne parvient pas à égayer ses fans, c’est dire ! Bourré de clichés, l’épisode dont tous les effets sont attendus ne nous étonne guère. Malade, Gene Lyons en commissaire Randall raréfie ses apparitions. Il ne participera pas à la saison 8. Il est absent ici. Maria Elena Cordero en Rosita Roja joue vraiment mal. On se demande comment elle fit pour décrocher 19 rôles de 1972 à 1979, son jeu étant tellement catastrophique. Un sérieux concurrent pour l’épisode le plus ennuyeux de la série. On ne nous évite rien, le prêtre qui s’occupe de la communauté mexicaine, les rebondissements téléphonés, les clichés sur les mexicains. Si la sœur de l’héroïne meurt d’asthme, le téléspectateur lui est menacé de mourir d’ennui. Un épisode à zapper. Anecdotes :
8. LA PENTE FATALE, PREMIÈRE PARTIE Histoire de Michael P. Butler, Christopher Trumbo et Francine Carroll. Adaptation : Michael Butler et Christopher Trumbo. Réalisation : Don Weis. Résumé : Dacier pense que le jeune Jerry Abbott, autiste, a été témoin d’un meurtre, celui du conseiller d’un politicien en campagne. L’homme de fer lui offre les meilleurs soins dans un hôpital. Mais l’enfant est menacé de mort. Tandis que Dacier et Jerry font une promenade en barque, ils manquent être tués par un hors bord. Dacier pense qu’il y a une fuite au sein de la police. Critique : Les double-épisodes de L’homme de fer sont rarement des réussites. L’agent électoral tué, Bob Ellis, était sur le point de quitter son chef, Chambers ( Art Metrano) pour son rival politique. Dacier nous fait ici une petite dépression, repoussant son entourage, envisageant de démissionner. Cette première partie ne laisse rien augurer de bon. Dacier ne s’occupe plus de rien. Randall voulant envoyer Dacier en vacances, l’homme de fer donne sa démission. En révélant à Randall qu’il plonge dans la clandestinité, Dacier détruit tout le suspense. Et puis, on n’imagine mal l’homme de fer en Flic dans la mafia ou en Serpico. Les codes de la série sont bouleversés. Pas pour le meilleur, car on n’y croit pas une seconde. Ainsi cette scène ratée où Dacier loue une chambre à une véritable garde chiourme et se fait traiter comme on ne l’a jamais vu dans la série, tel un chien battu. Le titre français porte bien son nom, mais c’est la série qui est sur la pente fatale ! En devenant un quasi clochard, Dacier est grotesque. Raymond Burr piètre comédien ne relève pas par son interprétation le niveau. On ne croit pas une seule seconde à la « décadence » de Dacier même simulée. Sur une musique assez insupportable, on assiste à des scènes de remplissage sans commentaires ni dialogues visiblement destinés à rallonger le métrage. L’épisode abuse des fondus enchaînés. La scène filmée en studios de Dacier et de l'enfant en bateau avec la mer en fond d'écran est grotesque, irregardable aujourd'hui. Anecdotes :
9. LA PENTE FATALE, SECONDE PARTIE Histoire de Michael P. Butler, Christopher Trumbo et Francine Carroll. Adaptation : Michael Butler et Christopher Trumbo. Réalisation : Don Weis. Résumé : Infiltré dans la faune glauque, Dacier se rend dans un journal pour vendre l’histoire de sa vie. Il parle de faire un come-back en ayant des révélations à faire sur l’enquête en cours. Il est apparemment devenu alcoolique. Critique : On ne croit guère à ce Dacier en pleine déchéance, qui donne des alibis aux malfrats. L’équipe pense que le chef va perdre son âme en faisant cette mission et voudrait l’hospitaliser. Kim Darby, l’infirmière Samantha joue les illuminées avec talent. Don Weis fait tellement de fondus enchaînés que l’on se demande si le DVD n’a pas une anomalie. Sans Raymond Burr, les autres comédiens formant l’équipe relancent l’enquête et l’on retrouve un peu d’intérêt à suivre cette seconde partie. L’investigation se fait dans l’entourage du commissaire Randall. A contre-emploi, William Smith en Larry joue les bons larrons. Enfin, il retrouvera vite en fin d’épisode son personnage habituel. Fargas est aussi exubérant que dans Starsky et Hutch. Malgré quelques bons éléments qui relèvent le niveau, nous sommes loin d’un épisode génial. Le manque de cohérence d’une intrigue écrite à trois mains ne laisse de nous décevoir. Atteint de malaises, Dacier est en fait empoisonné par une pommade que lui applique l’infirmière Samantha, et envoie le chef dans le coma. La nature du criminel va en surprendre plus d’un ! La dernière partie de l’opus nous montre un Dacier bien trop vite rétabli et retrouvant ses fonctions habituelles, au détriment de toute crédibilité. Anecdotes :
10. PYROMANE Scénario : Judy Burns. Réalisation : Gene Nelson. Résumé : Dans un bar, le magicien Arthur Damien, lors de son numéro, prévoit un incendie d’une école avec trois enfants bloqués à l’intérieur, évènement déjà arrivé mais connu de la seule police. Ce Damien a jadis perdu sa femme dans un incendie criminel. Damien a des problèmes d’alcoolisme et n’est pas pris au sérieux par la police. Critique : Bien évidemment, Ross Martin capte toute notre attention. Sans faire offense à la mémoire de notre cher Artemus Gordon, il ne force pas ici son talent, nous livrant le minimum syndical. Suspecté d’être l’incendiaire, Damien est arrêté, mais Dacier croit à son innocence et veut avec lui mener l’enquête. Le magicien pense que l’homme jadis arrêté pour l’incendie qui causa la mort de sa femme n’était pas le vrai coupable. L’enquête menée de pair par Dacier et Damien est fort peu crédible. L’osmose Burr-Martin ne se fait jamais. Elizabeth Baur en Fran tire son épingle du jeu et vole un peu la vedette à l’invité prestigieux du jour. Fran est enlevée par un certain Dean Kendall (Burr DeBenning) qui reproche à sa petite amie d’avoir confié à Damien un bijou afin de savoir la valeur de leurs sentiments. Un banal employé d’entretien (Kendall) serait donc derrière toute l’affaire. On s’attendait à un méchant de meilleure envergure. Elizabeth Baur mène toute la dernière partie de l’épisode. La personnalité et les motivations du pyromane laissent à désirer. L’opus a une conclusion téléphonée et le téléspectateur reste sur sa faim. Ross Martin fait un dernier numéro au cabaret en guise d’épilogue. Anecdotes :
11. L'HOMME CACHÉ Scénario : William Gordon et James Doherty. Réalisation : Don Weis. Résumé : Un jeune soldat, Mike Doyle, considéré comme mort au Cambodge revient à San Francisco. On lui apprend que son père est mort dans un accident de voiture, mais à l’aéroport, il croit voir son fantôme. Critique : On apprend trop vite que le père de Doyle est vivant. Il avait infiltré la Mafia. Désormais, il est l’objet d’un programme de protection de témoins. De ce fait, tout le mystère est éventé, et on peut le reprocher aux deux scénaristes qui auraient pu faire durer le suspense. L’épisode est une réflexion sur les anciens du Vietnam. Mike a tenu vingt neuf mois en captivité après avoir été considéré comme mort. Parmi les gangsters, les prévisibles Hudson (James Gregory) et Alben (Harold J. Stone) sont infiniment plus crédibles que le jeune Stanley Alexis incarné par Zalman King. Cette grosse erreur de casting ruine toute crédibilité. On aurait envie de mettre deux étoiles pour un scénario tout de même plus élaboré que beaucoup d’épisodes de cette saison, mais ce serait de la complaisance. Zalman King fait « jeune freluquet » par rapport à James Gregory, et ne se montre vraiment pas à la hauteur lors de la confrontation de la 16e minute. Quant aux scènes face à son « père » joué par Harold J. Stone, c’est la catastrophe. La séquence du pénitencier où Alexis père et fils sont confrontés n’est pas crédible une seconde. C’est un des derniers tournages de Gene Lyons, malade, et le téléspectateur français qui fut tant habitué des premières saisons se souvient avec émotion du commissaire Randall. Lyons, avec ses grosses lunettes années cinquante, fait partie de l’histoire des séries télé. Le père soit disant mort réapparaît car il croyait son fils mort, comme tout le monde. Le niveau remonte lorsque l’acteur qui incarne le père du soldat, Warren Kemmerling, rencontre Burr déguisé en garçon d’étage apportant un petit déjeuner. Lorsque Stone et Gregory échangent au pénitencier où est enfermé Alben, nous avons aussi une bonne scène. Mais Zalman King plombe les efforts de tout le monde. Interprétation désastreuse, un autre comédien aurait pu sauver l’entreprise. Lorsque son personnage tue Hudson, accidentellement, on semble voir un moustique terrasser un gorille. L’affrontement final entre Dacier et Stanley Alexis est joué d’avance. Aucun suspense par conséquent. Anecdotes :
12. LE TRICHEUR
Scénario : Richard Landau. Réalisation : David Friedkin.
Résumé :
Le lieutenant Reese est affligé de ne pouvoir arrêter les auteurs du cambriolage de 100 000 dollars d’un magasin un dimanche où un policier et un vigile ont été tués. L’homme de fer décide de faire appel à un étrange énergumène, Baxter Flynn, un parieur qui aux yeux de sa famille se fait passer pour représentant de commerce, pour résoudre l’affaire.
Critique :
Le postulat de départ est quelque peu inquiétant : la police de San Francisco n’est plus capable de résoudre les crimes et fait appel à Baxter, un joueur qui doit de l’argent de tous les côtés.
Si j’étais contribuable de la ville de San Francisco, je serai inquiet. Voir la police recourir à un homme comme Baxter pour un résoudre un crime de sang n’est guère glorieux. Alien Garfield, bedonnant, peu attractif, n’est guère crédible en suppléant de la police Baxter.
Pour en arriver à concevoir de tels scripts, il faut vraiment que la série soit à bout d’imagination et de souffle.
Baxter est l’anti-héros par excellence, sa fille l’appelle par son nom de famille au lieu de dire « Papa », son épouse est d’une naïveté confondante le croyant représentant de commerce et aspirant à une vie plus stable et tranquille.
Un joueur de cette carrure interprété par Steve Mc Queen façon L’Arnaqueur serait crédible, mais certainement pas Alien Garfield.
Dès lors, qu’attendre d’un tel épisode ? On regrette que Johnny Seven, brillant en lieutenant Carl Reese, ne soit pas crédité au générique de début tant sa présence dans l’équipe de l’homme de fer est pertinente.
Dans cet épisode, ce qui est un comble, on voit plus Baxter/Alien Garfield que l’équipe de la série. Une première. Pourtant, rien ne nous permet de voir en héros Baxter.
Cette saison est le combat de trop, et pourtant, ce n’est pas la dernière.
On a dû mal à se passionner pour le sort ce joueur impénitent qui se met dans de gros ennuis en voulant prêter main forte à Dacier.
Le seul bon moment est lorsque le tueur, Matt Miller (Albert Salmi), a besoin d’un alibi et de dire qu’il était avec une « fille ». Seulement, bien qu’Elizabeth Baur soit très jolie, elle est bien trop sage pour être crédible une seconde en fille de mauvaise vie. Ce n’est pas une critique contre cette actrice que j’adore depuis Le Ranch L. Simplement, à contre emploi, elle ne fait pas illusion.
J’avoue que le sort de Baxter et de sa famille une fois percé à jour par Miller, qui semble constituer un grand moment de suspense, m’a laissé indifférent.
Un épisode consternant !
Anecdotes :
13. DETTE DE FAMILLE Scénario : Felton Perry, William Gordon et James Doherty. Réalisation : Daniel Haller. Résumé : Pris pour un de ses amis qui l’attendait au restaurant, Mark Sanger fait l’objet d’une agression par deux hommes. Le père de son ami Gilbert avait emprunté de l’argent à la Mafia. Critique : Le point de départ est un peu gros : confondre deux noirs de la part des agresseurs, et qui ne se ressemblent pas du tout, relève de l’absurde. Jimmy Lee Gates (Fred Beir) est le « créancier » de 2000 dollars du père de Gilbert Loggins. Mark décide de mener sa propre enquête. Mais sous le couvert de Dacier, sans que Gilbert soit au courant. Toute la famille, dont la mère de Gilbert, a peur. Cette histoire est un peu mieux ficelée que les épisodes précédents. On y évolue dans la peur et la violence. Mark dispose d’une nouvelle identité, à l’insu de Gilbert qui se montre peu coopératif. L’histoire se déroule dans les quartiers noirs. Mark ne tarde pas à mettre la main sur l’un de ses agresseurs, Shuggy White (Roger Robinson). Il prétend avoir perdu son travail à cause de l’agression. Côté sociétal, cet épisode de 1973 est resté d’actualité. Mark tente d’infiltrer le gang de Gates. Il se fait d’abord engager comme un modeste pompiste. Il est sous la surveillance constante de la bande. Le comédien qui joue le mieux est Scatman Crothers qui incarne un personnage pittoresque, Theodore Jason. Mark joue un jeu dangereux en menant cette enquête dans lequel Dacier, Fran et Ed le surveillent étroitement afin de faire tomber dans une souricière un usurier, Shepard (Regis Cordic). Dacier tente de sortir Gilbert de la tyrannie de la peur. Lui veut agir seul, sans l’aide de l’homme de fer. J’ai trouvé l’épisode tendu et violent. Heureusement, qu’il y a les moments de détente entre Mark et Jason. C’est loin d’être un chef d’œuvre, mais au sein de cette saison 7 soporifique, l’opus constitue une bonne surprise. Les scènes sont un peu répétitives. La fin, pleine de suspense, nous rappelle de bons moments. On peut trouver que le gang est infiltré un peu trop facilement. Anecdotes :
14. AMI OU ENNEMI Scénario : David P. Harmon. Réalisation : Jerry Jameson. Résumé : Le sergent Borden et le lieutenant Reese ont saisi un paquet d’héroïne au greffe du tribunal pour la porter au commissariat. A l’arrivée, Reese n’a que du sucre en poudre dans le coffre de sa voiture. Son partenaire Borden meurt alors dans un accident de voiture, dérapant à cause d’un orage. Critique : C’est l’épisode de Johnny Seven. Jamais son personnage de lieutenant Carl Reese n’a été au centre de l’intrigue. Seven est un excellent comédien, qui s’est parfaitement approprié son personnage. Il méritait donc cet opus. Ed s’occupe d’une toxicomane, Cindy (Maria O’Brien). Fran découvre que Borden a acheté un yacht en liquide ! Tout le monde est sur le pont pour laver l’honneur de Reese, excepté Randall. Pour ce dernier, il faut un coupable. Il suspend Reese. L’enquête de Fran semble accabler le mort (le sergent Borden). Reese s’occupe d’Helen, la veuve de son partenaire (Jean Allison). Elle ignorait que son mari avait acheté un bateau 2500 dollars en liquide. Celle-ci devient une ennemie farouche de Carl Reese car elle le croit coupable et pense qu’il veut salir la mémoire de son mari. On ne félicitera pas la costumière qui fait porter à Elizabeth Baur des costumes de grand-mère. Elizabeth ne joue pas une drôle de dame, mais quand même ! Ou veut-on nous faire croire que son salaire ne lui permet que se vêtir à la friperie du coin ? L’héroïne volée va être mise sur le marché, aussi Ed Brown surveille tous les drogués, après Cindy, un certain Tommy (Kenneth O’Brien). Après un début en fanfare, l’épisode perd son rythme. C’est bien dommage car l’idée de départ était excellente. Reese alors qu’il est suspendu mène sa propre enquête sans autorisation. Il cherche à contacter Delaney, le propriétaire de la drogue (Byron Morrow). Randall se montre détestable en laissant tomber Reese. Ce dernier est trop vite blanchi (35e minute) et l’intérêt du spectateur baisse. Une fausse bonne idée. L’explication pour laver de tout soupçon les policiers est un peu tirée par les cheveux (une fausse voiture de police). Byron Morrow en Delaney manque d’épaisseur en bad guy. On tombe ensuite dans la routine avec la traque de Delaney. On attend toujours les excuses de Randall à Reese. Anecdotes :
15. DOUBLE AFFAIRE Scénario : Maurie Goodman. Réalisation : Robert Scheerer. Résumé : Alors qu’ils passaient par hasard devant une banque, l’homme de fer et Mark surprennent un cambriolage en cours qu’ils mettent en échec. Le forfait a été commis par trois hommes. Dacier raisonne celui qui l’a pris en otage, Hardway. Mais il apparaît que l’un des fuyards a tué le troisième comparse. Critique : Cette-fois, d’emblée, le sujet de l’épisode est raté. Comme si les crimes ne suffisaient pas, il faut qu’un hold-up tombe sous les yeux de Dacier pendant ses moments de liberté. Le butin est de 200 000 dollars. Hardway (Paul Burke) refuse de parler. Le complice tué, Barker, l’a été par l’un de ses coéquipiers. Dacier tente de faire parler Hardway. Il s’agit de trouver le troisième larron, et Hardway déteste la police, il regrette même de ne pas avoir tué Dacier quand il le tenait en otage. Le troisième homme serait un certain Vince. On comprend mal pourquoi Dacier s’intéresse tant à tirer d’affaire Hardway, jouant les assistantes sociales. On apprend que Hardway a une fille, Charlene, élevée dans un foyer d’accueil. Charlene est kidnappée et on veut faire dire à Hardway où est le magot. Vince Nicondi est celui qui a monté le coup, finit par avouer Hardway à Dacier. Or, de sa cellule, l’homme ne peut rien faire. Une sympathie improbable s’instaure entre Dacier et Hardway. L’épisode devient mièvre. En traquant Nicondi, Ed et Mark le font involontairement se jeter sous les roues d’une voiture. La seule piste est donc perdue. Ed continue l’enquête dans un bar pour célibataires, auprès d’une entraîneuse, Candy (Barbara Brownell). Il s’agit de sauver la petite Charlene Hardway. C’est un mauvais garçon, qui en regardant les actualités, a décidé avec sa copine Stella (qui connaissait Hardway) de rafler le magot. Fran et Dacier trouvent un lien en cherchant chez qui l’enfant a été placé. On a du mal à se passionner pour une intrigue aussi alambiquée. Stella Tanner (Kres Mersky, actrice au physique ingrat) est la principale suspecte. Le petit ami Rick (Michael Bell) est le ravisseur de Charlene. La patience de Dacier est mise à rude épreuve par Hardway. J’ai trouvé que Paul Burke jouait faux, qu’il en faisait des tonnes. Habituellement, cet acteur est plus doué, comme lorsqu’il incarne McVane face à Alexis dans Dynastie. On s’ennuie ferme. Le piège final pour coincer Rick est trop prévisible. La fin qui montre la petite fille retrouvant son père de famille d’accueil sous les yeux de Hardway sombre dans le mélo. Un épisode vraiment pénible. Anecdotes :
16. CASSETTES PIRATES Scénario : Sam Roeca. Réalisation : Krishna Shah. Résumé : Des trafiquants de cassettes audio portent préjudice à un groupe, trois aveugles et un guitariste, Joey. Ce dernier trouve l’origine du trafic et est assassiné, électrocuté par sa guitare. Critique : Les musicassettes audio ont disparu en France au début des années 2000. Voilà un épisode qui paraîtra bien obscur aux jeunes qui le regarderaient. En soi, l’épisode est peu attirant. Beaucoup trop de passages chantés, peu de suspense. La mort de Joey (Kip Niven) nous surprend certes. La chanteuse aveugle Nancy Caldwell (Pamela Bellwood) veut quitter le groupe. Elle était la petite amie de Joey. Et l’ingénieur du son aimerait bien le remplacer. L’homme de fer et son équipe tombent comme un cheveu sur la soupe dans cette intrigue. Logan Deitrich (Paul Hampton), l’ingénieur du son, figure parmi les suspects ainsi que Mo (Geoffrey Deuel), l’un des chanteurs aveugles. L’autre est Willie « Dick » Bonner (Roger Davis). Les enregistrements se passent dans les studios de Max Leonard (Richard B. Schull) et la productrice manager du groupe est une certaine Ethel Manning (Judy Carne). On assiste à une longue pause où Nancy chante devant une cascade pour se consoler de la mort de son amant guitariste. Mo, ancien truand tente de draguer Fran. Les choses se terminent mal. Il y a beaucoup trop de personnages. Ce que je n’ai pas compris, dans cet épisode, est le fait que le groupe commercialise sa production sous forme de cassettes, nous sommes en janvier 1974 et en principe, c’est le disque vinyle la transfert principal d’un enregistrement. Or, ici les masters sont transférés sur des cassettes. Dacier s’évertue à confondre les pirates. Mais dès que l’on éprouve un peu d’intérêt pour l’épisode, notre élan est coupé par les chansons sirupeuses de Nancy. Fran et Ed, parcourant les couloirs à la recherche de la source pirate, frisent le grand ridicule. Les criminels se révèlent de piètre calibre : un marchand de disque et un ingénieur du son. Un épisode difficilement supportable, avec des chansons geignardes et des mobiles invraisemblables. On se demande ce que l’homme de fer est venu faire dans cette galère. Anecdotes :
17. LA POUPÉE CHINOISE Scénario : Arthur Rowe. Réalisation : Arnold Laven. Résumé : Un ami de Dacier, Henry Wing, fait appel à lui car son fils est accusé de meurtre dans Chinatown. Bientôt, la tête de Billy est mise à prix 5000 dollars par les commerçants. Dacier enquête avec Laurie Li, une femme-policier d’origine asiatique. Critique : Robert Dacier, au fil de sept saisons, a une liste d’amis longue comme un annuaire téléphonique. Celui du jour, Henry Wing (Benson Fong), lui demande d’innocenter son fils. L’épisode n’échappe à aucun des poncifs sur la communauté asiatique. Le lieutenant Carl Reese s’oppose à Dacier dans cette affaire, étant persuadé de la culpabilité de Billy, accusé d’avoir tué un certain Frank Ching. Dacier pense que derrière cette affaire se cache une histoire de racket Cette impression nous est donnée lorsque Fran et Ed s’attablent dans un restaurant dont le propriétaire dit ne pas être inquiété mais savoir se montrer compréhensif avec les jeunes chômeurs de Chinatown. Avec son jeu outrancier, Benson Fong est particulièrement insupportable en père du présumé coupable. Mark trouve une piste avec une grosse société, Norbeach, qui rachète chacun des commerces qui fait faillite après avoir été rançonné. Irene Tsu, qui incarne Laurie Li, nous fait une démonstration de karaté pour tirer d’affaire Fran et Ed. Elle s’est infiltrée dans Chinatown en se faisant passer pour une serveuse. L’enquête se révèle vite ennuyeuse. Les déboires de Dacier devant les initiatives hasardeuses de Laurie nous lassent. Les hommes d’affaire de Norbeach se servent de Phil Tsang (Mako) pour parvenir à leurs fins. On trouve un peu invraisemblable que la conscience professionnelle de Laurie, policière infiltrée, aille jusqu’à devenir la maîtresse de Billy Wing. Les combats de karaté d’Irene Tsu font un peu de cet opus un « Bruce Lee du pauvre ». Anecdotes :
18. LES TROIS MOUSQUETAIRES Histoire de Richard L. Breen Jr et James T. Surtees. Adaptation : Richard L. Breen Jr, James T. Surtees et Norman Jolley. Réalisation : Barry Shear. Résumé : De retour dans sa ville natale pour une fête d’anciens étudiants de la promotion 1940, Dacier est intrigué par la mort suspecte de deux de ses anciens amis et pense qu’il est le prochain sur la liste. Critique : Une foule de vedettes de télévision dans cet épisode : les héros de Daktari et Chaparral , Anne Francis, mais aussi des comédiens habitués des séries de l’époque comme Jason Evers et Jackie Coogan. Marshall Thompson, passant de vétérinaire à shérif, détonne un peu. On ne croit pas trop à son personnage. L’épisode égrène la nostalgie du temps qui passe. Chacun des participants a changé et a accumulé rancœurs et souffrances. Anne Francis en femme trompée, ce n’est pas non plus très crédible puisque c’est une créature de rêve. Son mari dans l’épisode fait une chute mortelle peu après qu’elle ait révélé à Dacier son infidélité. J’ai trouvé Leif Erickson vieilli par rapport à son rôle de Chaparral. Dans la première moitié de l’épisode, tous ces invités de ce qui aurait pu faire un double-opus monopolisent l’attention, au détriment de l’homme de fer. Ce n’est pas la distribution qui fait de ce film un grand cru (quatre étoiles), mais l’excellent scénario, écrit à trois mains. L’épisode, avec les morts successives d’amis de classe du passé, évoque Agatha Christie. Très vite, les deux victimes d’accident se révèlent avoir été victimes de meurtres. Dacier devenant la cible d’un tueur pour une affaire datant d’autrefois, le téléspectateur est scotché à son fauteuil pour ne pas perdre une miette. On peut reprocher au titre français d’être un peu idiot, trop français. Diffusé tardivement en France, on peut supposer qu’acheté plus tôt par l’ORTF, il serait resté dans les mémoires. Elizabeth Baur, c’est un miracle, multiplie les tenues qui la mettent en valeur : robe du soir très longue, puis un bel ensemble bleu avec des lisières rouges. Les tentatives de meurtre se multiplient : après Dacier, l’ex-entraîneur Lakes. Pour une fois, dans la série, la nostalgie, le passé de Dacier, ne fait pas artificiel. Tout semble lié à un accident de voiture qui s’est produit en 1940. Episode peu représentatif de la saison 7 si fade, Les trois mousquetaires est passionnant d’un bout à l’autre. Ted Kelly (Jason Evers) est crédible en amant de Karen Gillis (Anne Francis), suspecté des meurtres et tentatives. Elizabeth Baur, dans la deuxième partie, a autant (sinon plus) d’importance que Raymond Burr dans l’intrigue en menant l’enquête (piétinant les platebandes du shérif Ames). Mention très bien au metteur en scène Barry Shear qui nous plonge dans l’angoisse. La confrontation finale Raymond Burr-Leif Erickson restera un grand moment de la série, à une époque où l’on n’en espérait plus rien. Eh puis, la costumière ayant enfin cessé de faire grève, elle nous montre Elizabeth Baur plus belle qu’elle n’a jamais été. Seule injustice : en 47 minutes, tant de bons comédiens ont forcément des scènes limitées en temps. Anecdotes :
19. UN SIGNE DU CIEL Scénario : Dick Nelson. Réalisation : Alvin Ganzer. Résumé : Invité chez une vieille amie, Joanna Portmann, celle-ci reçoit une carte postale de sa fille Gail… morte dans un incendie lors d’une fugue chez des hippies quand elle était adolescente. Peu après, Walter, le frère de Gail et fils de Joanna, est assassiné. Critique : Episode évidemment embelli par la présence de la superbe Gretchen Corbett. On se demande si c’est la vraie ou une fausse Gail, mais c’est la vraie Gretchen, plus belle que jamais. Le scénariste y va un peu fort, surtout que la mère ne semble pas affectée, en un jour, de la mort de son fils et de la « résurrection » de sa fille, complètement invraisemblables. Simon Cole, l’avocat de la famille, est furieux, persuadé que Gail est une usurpatrice. Très vite, cependant, sa probité dans la gestion des comptes de Joanna est mise en cause. Malgré la présence de Grechen Corbett, l’épisode accumule trop les invraisemblances pour disposer de quelque crédibilité. A l’inverse de l’opus précédent, dès le départ, la mayonnaise ne prend pas et laisse froid le téléspectateur. Très vite, l’ennui s’installe. On ne dépasse jamais l’incohérence totale du script selon lequel Gail, grièvement brûlée, a laissé identifier une autre personne à sa place. Gail et son mari sont victimes d’une tentative d’assassinat, et sauvés par Fran. Si l’épisode nous permet de nous régaler avec ces deux merveilles, Gretchen et Elizabeth, le scénario est tellement creux que l’on s’ennuie et regarde sa montre. Kim Hunter, en jouant au premier degré la mère de Gail, Joanna, ne mimant aucune surprise malgré les évènements, ne fait rien pour améliorer les choses. La fin en grotesque, en nous sortant d’un chapeau, un coupable sur mesures pour boucler l’affaire. Mais la plus grosse surprise arrive après l’arrestation de l’assassin (spoiler), et il s’agit de l’identité de Gail. Robert Dacier va agir contre tous ses principes, ce qui est un peu dur à avaler. Cet épisode marque d’ailleurs une première dans la série le concernant. C’est un peu pour cela que j’ai mis deux étoiles. Robert Dacier passant sous silence la vérité (non pas concernant le meurtre de Walter et les tentatives), une vérité qu’il révèle dans l’épilogue, au détriment du cahier des charges de la série. Nous assistons alors à un second spoiler, sur lequel je ne peux rien dire. Dacier laisse en l’état une situation à laquelle il devrait, en tant que policier, remédier. Vu l’attitude de l’homme de fer depuis 1967 et sept saisons, nous tombons dans l’invraisemblable. Visiblement, on a voulu faire preuve d’innovation, mais là, toutes les limites sont dépassées. Anecdotes :
20. DRAME AU CAMPUS Scénario : Michael Butler et Christopher Trumbo. Réalisation : Russ Mayberry. Résumé : Linda, une élève d’un ami d’Ed Brown, Riley MacDane, professeur de philosophie, se suicide. Ed voudrait que Dacier enquête. Mais des tueurs ont mis un contrat sur la tête du professeur. Critique : Episode embrouillé. Linda Coletti se suicide en s’ouvrant les veines, après une conversation avec son professeur de philosophie, Riley MacDane. Un homme marié dont elle était amoureuse. Dans la soirée, quelqu’un tente de renverser mortellement MacDane en voiture. Grippé, Dacier n’a pas la forme pour mener l’enquête et passe la main à Fran Belding. Sonia Barrot (Mary Lane) défend le professeur. Son père Reggie (Malachi Throne), estime que sa fille est peut être la maîtresse de MacDane. Il veut le tuer, et lui reproche d’admirer le responsable de la mort de Linda. L’enquête révèle que Linda avait une mononucléose et un état dépressif. MacDane n’est donc en rien la cause de la mort de la jeune fille. Un étudiant, David Rosakis (Doug Jacoby), est furieux après le professeur et jure de venger Linda. L’amitié entre Ed et MacDane est complètement improbable : camarades de collège, ils sont aux antipodes l’un de l’autre. Le problème de cet opus est de multiplier des personnages très différents, qui ne semblent pas avoir de lien entre eux. Tout cela dans un scénario où l’on a du mal à les rattacher les uns aux autres à une trame. Linda s’étant suicidée, et n’ayant pas droit à un enterrement religieux, c’est MacDane qui va prononcer un discours lors d’une cérémonie. On comprend mal ce qu’un tueur de la Mafia vient faire aux funérailles de Linda. Prix de l’épisode le plus décousu de la série, avec le mobile de criminel le plus invraisemblable, Drame au campus se révèle un désastre et un monument d’ennui. Qu’un entrepreneur jadis en contact avec la mafia veuille tuer l’un des professeurs de sa fille car il l’incite à percer l’identité des parents est le mobile le plus idiot trouvé par les scénaristes depuis le début de la série. Anecdotes :
21. LOIN DES YEUX, PRÈS DU CŒUR Scénario : Pauline Stone et Michael Cosgrove. Réalisation : David Friedkin. Résumé : Le chef Dacier a un accident avec son fourgon et percute la voiture d’une jeune femme, Laura Keyes. On découvre qu’elle a une balle logée près du cœur. Critique : L’histoire de cette femme qui depuis des lustres a une balle dans le corps nous donne l’impression d’un scénario des plus hasardeux. L’enquête s’avère laborieuse. Dacier, une fois la balle extraite, essaie de faire un rapprochement avec le syndicaliste Carlos Ortega, car la balle était du même calibre. Mais Laura refuse de parler. Encore un scénario qui ne tient pas la route. Donald Moffat en mari d’Elizabeth Ashley n’est guère convaincant. Dacier pense que les auteurs de la tentative de meurtre, qui ont aussi tué Ortega, vont tuer Laura. Si Elizabeth Ashley joue très bien, l’histoire devient vite ennuyeuse Ed enquête auprès de la veuve d’Ortega. On ne comprend pas trop où les scénaristes veulent en venir. Le lien entre Laura et Ortega est difficile à trouver. A vouloir faire trop original, L’homme de fer tombe dans le saugrenu. L’équipe, après avoir soupçonné le mari, s’oriente vers la piste de la mafia du syndicat. Finalement, le silence de Laura s’explique : elle a eu une liaison avec son patron Mike Purcell (James Luisi), ne sachant pas qu’il faisait partie de la mafia. Quand elle a voulu le quitter, le bandit ne l’a pas supporté. Une intrigue tirée par les cheveux. Une de plus. Je me suis profondément ennuyé durant cet opus. Laura mentait depuis le début, de peur que son mari découvre qu’elle l’avait trompé. J’ai trouvé le mari bien compréhensif et indulgent à la fin. Anecdotes :
22. LE CONTRAT Scénario : Robert I. Holt. Réalisation : Don Weis. Résumé : Ed Brown convoie un prisonnier, un tueur à gages, Cutter, par avion. A la suite d’une panne, l’avion est obligé de se poser à l’aéroport de Reno. Critique : Huis clos dans une auberge abandonnée où Ed s’est réfugié avec son prisonnier, on se croirait dans Les envahisseurs. Pour une fois, cela ne sent pas le décor des studios Universal. En se décentralisant, la série gagne en intérêt. Le début est passionnant, mais au fur et à mesure que l’épisode avance, l’ennui s’installe. Cutter (Andrew Robinson) est un jeune roquet arrogant qui n’arrête pas de défier Ed Brown. Un certain Wilson, chercheur d’or (Bill Zuckert) arrive dans le bar abandonné, mais au lieu d’aider Ed le dépouille de son arme et le menace ainsi que Cutter. Il n’est pas lié à la Mafia. Mais il n’ira pas loin. Pendant ce temps, Dacier et Mark, avec le shérif local, tentent de retrouver les deux hommes. Un agent de sécurité qui avait conduit Ed et Cutter a trouvé la mort dans un traquenard, un accident de la route provoqué. L’épisode n’est pas désagréable à regarder. Mais tout est très prévisible. C’est alors qu’intervient le twist final, un voyageur de commerce à l’apparence innocente, Smithers (David Huddleston) se révèle quelqu’un d’autre que ce qu’il prétend. Tout cela donne à l’épisode une apparence de fin bâclée, car il se passe trop de choses à la fin, alors que nous avons attendu dans l’auberge abandonnée pendant des lustres. Cette mauvaise répartition de l’équilibre entre début, milieu et fin de l’opus déroute quelque peu le spectateur. Si Fran, restée à San Francisco, n’a droit qu’à quelques scènes de téléphone, on apprécie en shérif Mayker ce vieux briscard de George Murdock (Cavanaugh, le chef de la compagnie d’assurance tout au long de la série Banacek). Son personnage haut en couleurs est plus intéressant que le chercheur d’or. On aurait pu avoir un grand épisode à partir de ce script, mais trop de scènes statiques, de moments perdus en bavardages, ruinent l’effet « exotique » de l’ensemble. Anecdotes :
23. MORT EN PLEIN CIEL Histoire de Ken Kolb. Adaptation : Ken Kolb et Lane Slate. Réalisation : Don Weis. Résumé : Dacier, en se rendant avec Mark chez un ami, le docteur Juan Domingo, est victime d’une crevaison. Ed aperçoit en plein ciel un petit avion en difficulté. Le pilote a eu une crise cardiaque. Critique : On se serait passé des scènes soi-disant comiques entre le docteur Domingo et un gamin qui veut absolument lui faire soigner son canard. Desi Arnaz qui incarne Domingo est doté en plus d’une voix française ridicule. Cela gâche pour les téléspectateurs de l’hexagone l’opus, puisque ce personnage est l’invité principal. Nous avons affaire encore à un ami de Robert Dacier. Cette-fois, c’est le docteur Domingo. Walter Blaine, pilote de l’avion, est mort en vol, mais son épouse, Laura (Patricia Smith) réussit, aidée par des conseils radio, à atterrir non sans mal. Domingo refuse de signer le certificat de décès, car il est persuadé que Walter Blaine a été assassiné. On a drogué son café et vidé sa réserve d’oxygène. Le lieutenant Mark Cardiff (L Q Jones) insiste pour avoir le certificat de décès et est fort contrarié que Domingo fasse une autopsie. Wescott (Ralph Meeker), l’associé de Blaine, est particulièrement odieux avec la veuve (Patricia Smith). Domingo est marié avec une jolie femme, bien plus jeune que lui, Sue (Linda Foster). Au bout de 30 minutes, on ne voit pas trop où les scénaristes veulent en venir. Le médecin pense que quelqu’un voulait que les Blaine aient un accident. Les suspects sont l’associé Wescott, et le beau-fils, Denny Blaine (Michael Richardson). Ce dernier fréquente Taffy Wescott, belle blonde bien plus âgée que lui (Dolores Dorn). On ne comprend pas pourquoi Dacier l’appelle « Mademoiselle » » puisqu’il sait que c’est l’épouse de l’associé. Domingo dont la voiture a été sabotée échappe de peu à la mort. On a scié sa barre de direction. Dacier pense que c’est l’œuvre d’un amateur, puisque le médecin conduisait en ville à faible allure (bien qu’il ait été blessé). Dacier est dépossédé de son enquête que mène Domingo. Le coupable est la personne que l’on soupçonne le moins (spoiler). Pour le coup, j’ai été surpris. Il faudrait voir cet épisode en anglais pour échapper à la voix française horrible de Desi Arnaz. Anecdotes :
24. UNE FEMME AUX COMMANDES, PREMIERE PARTIE Histoire de Francine Carroll, William D. Gordon et James Doherty. Adaptation : William D. Gordon et James Doherty. Réalisation : Boris Sagal. Ce double épisode a inspiré une série dérivée avec Jessica Walter, Amy Prentiss, qui fut annulée au bout de 3 épisodes pendant la saison 1974-75. Résumé : Sur les traces d’un certain Zino Bates, une femme policier, Lorie Brecken, est battue. Son partenaire Bill Parkins tire sur son tortionnaire. Le chef de la police, Tom Hubard, second du commissaire Randall, étant mis à la retraite pour raisons de santé, son successeur est nommé : le lieutenant Amy Prentiss. Critique : Jessica Walter étant l’une des meilleures actrices américaines en 1974, et le cinéma la boudant malgré sa performance dans le film de Clint Eastwood Un frisson dans la nuit, NBC misa sur elle pour un spin off de L’homme de fer dont elle serait la vedette. Afin de tester la série, le double épisode final de la saison 7 serait donc le pilote de la nouvelle série Amy Prentiss. Malheureusement, l’expérience s’arrêtera au bout de trois épisodes, ce qui est fort dommage, car Jessica Walter, belle, sexy, intelligente, aurait mérité que l’aventure continue. Infiniment plus talentueuse que Raymond Burr, Jessica Walter domine l’épisode et éclipse tout le reste de la distribution. L’affaire du jour est la plus importante enquête de drogue. Cela occupe la première partie de cet épisode, qui ensuite se concentre sur Amy. Mais plus généralement, l’épisode aborde le machisme des policiers qui acceptent mal d’être commandés par une femme. Pour l’occasion, le compositeur Marty Paich a fait une superbe partition symphonique jamais entendue auparavant dans la série. Amy Prentiss est nommée chef de la police. Jessica Walter est émouvante dans son rôle. Passant du grade de lieutenant à celui de chef commissaire divisionnaire, elle dégage une humanité, une modestie, qui nous font regretter que sa série spin-off n’ait pas rencontré le succès. Jessica tenait peut-être là le rôle de sa vie. On voit Amy faire face aux quolibets de ses subordonnés bien décidés à la faire chuter à la première occasion. Robert Webber, qui incarne le policier Sam Burton alcoolique, fait partie de l’équipe d’Amy. Elle est partagée entre indulgence et sévérité à son égard. L’épisode se termine sur un cliffhanger. Anecdotes :
25. UNE FEMME AUX COMMANDES, SECONDE PARTIE Histoire de Francine Carroll, William D. Gordon et James Doherty. Adaptation : William D. Gordon et James Doherty. Réalisation : Boris Sagal. Résumé : Carl Reese veut demander son transfert car il refuse d’être commandé par une femme. Amy tente de le convaincre de rester. Mais les autres policiers se dressent tous contre Amy. Critique : Amy Prentiss a pris ses fonctions et c’est sa première affaire. Elle a tout le monde contre elle à part Dacier. Même Parkins, avec lequel elle s’entendait bien, estime qu’Amy n’est pas à sa place. Le machisme est parfois caricatural. En Amy, Jessica Walter reste placide. L’objectif est d’arrêter Richard Darwin, un dealer et proxénète. Notons que la participation de Robert Dacier et de son équipe est réduite au minimum au profit d’Amy Prentiss dans cette deuxième partie, alors que nous sommes encore dans la série L’homme de fer. Tous les policiers font des demandes de transfert. Cela entraîne de nombreux bavardages et fait baisser la qualité de l’épisode. Amy risque perdre la moitié des effectifs. Les hommes n’acceptent pas le dégoût des armes à feu d’Amy. Celle-ci est obligée d’en faire dix fois plus qu’un homme pour être acceptée. On se rend compte que les choses se passent mal entre Bill Parkins et Amy. « Aucune femme depuis ma mère ne m’a donné d’ordre ». Or, Parkins est accusé de corruption. Et Amy tente de le disculper. On imagine que le spectateur habitué à la série est complètement déboussolé de voir constamment Amy Prentiss à l’image. Pour ceux qui adorent, comme moi, Jessica Walter, le compte y est, mais on comprend la frustration des fans de Dacier. Zino Bates reste l’homme à coincer. Pour cela, Amy compte sur le détective Rod Pena (Art Metrano) et Tony Russell (Steve Sandor). Mais certainement pas sur Bill Parkins qu’elle finit par virer du service. Elle donne son poste à Rod Pena. On comprend mal que pour son enquête, Amy fasse cependant davantage confiance aux femmes qu’aux hommes, elle qui prône l’égalité et la non discrimination. Elle charge un inspecteur, Irma (Scottie MacGregor) de recruter douze filles pour l’opération contre Bates, et s’appuie également beaucoup sur Joan (Joan Pringle). Lors de la surveillance du dealer Bates, on revoir Dacier, Fran et Ed, mais c’est un peu insuffisant pour que l’on admette être dans L’homme de fer. A partir de la 39e minute, Dacier et son équipe sont là, mais sans Mark Sanger qui semble avoir quitté le navire. Il n’y a pas d’épilogue avec l’équipe de Dacier, ce qui est bien la première fois, mais une scène magistrale où les hommes restants d’Amy l’admettent enfin comme leur chef incontestée. Un très bon téléfilm même si l’on a du mal à faire le raccord avec la série dont il est censé être un épisode. Anecdotes :
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Saison 8 1. Le diable s'en mêle, première partie (Raise the Devil [1/2]) 2. Le diable s'en même, deuxième partie (Raise the Devil [2/2]) 3. Félicitations Mark (What's New with Mark?) 4. Climat de terreur (Trial by Terror) 5. Chasse au fantôme (Cross Doublecross) 6. Roméo et Juliette (Set-up: Danger!) 7. Le dernier cotillon (The Lost Cotillion) 8. Fugue mortelle (Run Scared) 9. Le lieu de passage (Act of Vengeance)
10. De l'autre côté de la barrière (The Far Side of the Fence) 11. Aidez les jeunes (The Over-the-Hill Blues) 12. Le confesseur (Speak No Evil) 13. La chute d'un ange (Fall of an Angel) 14. Code secret (The Visiting Fireman) 15. Un passé encombrant (The Return of Eleanor Rogers) 16. Trou de mémoire (The Faded Image) 17. Une question de vie ou de mort (A Matter of Life or Death) 1. LE DIABLE S'EN MÊLE, PREMIÈRE PARTIE Histoire d’Anthony Lawrence. Adaptation : Anthony Lawrence et Jimmy Sangster. Réalisation : Russ Mayberry. Résumé : Lydia Todd est retrouvée morte poignardée dans une chambre forte fermée de l’intérieur. Critique : Les épisodes en deux parties sont, dans cette série, rarement des réussites. L’intrigue rappelle le mystère de la chambre jaune et l’épisode de Columbo : Le mystère de la chambre forte. Déjà apparue dans un épisode de la série, Sian Barbara Allen est un choix malheureux, piètre comédienne qui incarne la fille de la victime. En 1974, le succès de L’exorciste a sans doute influencé le choix de cet épisode. Le rythme de l’épisode est plutôt lent, et l’intrigue policière dérive vers la parapsychologie, l’hypnose. Mais au lieu de nous proposer une histoire palpitante, on s’attarde en bavardages. L’apparition de Bill Bixby en diabolique en docteur Gallin relève le niveau. Dane Clark en mari alcoolique de la victime est également brillant. En revanche, Michael Anderson Jr brille par son incompétence : manque de relief dans l’interprétation, fadeur, absence de charisme. A la 33e minute, lors de la cérémonie, on tombe dans la magie et la sorcellerie. Mais la scène, beaucoup trop longue, devient vite ennuyeuse. L’enquête de Dacier s’oriente sur une fausse piste, celle de Jeff Hanley (Michael Anderson Jr). Le téléspectateur est amené lui à soupçonner le médecin, Gallin, qu’incarne à merveille Bill Bixby, loin de ses rôles sympathiques habituels. Il aurait fallu faire un seul opus au lieu de deux. D’où le résultat moyen. Anecdotes :
2. LE DIABLE S'EN MÊLE, DEUXIÈME PARTIE Histoire d’Anthony Lawrence. Adaptation : Anthony Lawrence et Jimmy Sangster. Réalisation : Russ Mayberry. Résumé : Soupçonné, Jeff Hanley se jette par une fenêtre. Pour se débarrasser de Dacier qui l’a démasqué, le docteur Gallin hypnotise Fran et lui ordonne de tuer son patron. Critique : Gallin hypnotise par téléphone le policier chargé de surveiller Jeff Hanley et pénètre dans la chambre, lui faisant une piqûre mortelle. Dacier enquête sur les musiques orientales qui permettent de provoquer l’hypnose. Dans cet état, Susan Todd se jette sous une voiture mais Ed la sauve. A partir de la 17e minute, la confrontation entre Gallin et Dacier commence. Fran tente de piéger le docteur en demandant comme une personne anonyme d’être hypnotisée pour l’aider à sortir d’une dépression. Elizabeth Baur se montre très convaincante en agent en mission. Fran est rapidement sous la coupe du docteur. Le face à face Bill Bixby-Elizabeth Baur est un moment de bravoure. Dacier découvre que Gallin n’est pas un médecin mais un ancien prisonnier du Vietnam qui a subi un lavage de cerveau et est devenu psychopathe. Le suspense arrive peut-être un peu tard, mais à compter de la 36e minute, le compte à rebours devient palpitant. La neutralisation de Gallin par Ed et Mark n’empêche rien, Dacier est en grand danger avec Fran télécommandée pour le tuer. Dans la scène finale, Elizabeth montre des capacités de comédienne étonnantes, et se révèle supérieure à Barbara Anderson que l’on n’imagine pas jouer cette séquence. Anecdotes :
3. FÉLICITATIONS MARK Scénario : Irving Pearlberg. Réalisation : Charles S. Dubin. Résumé : Mark a réussi son concours d’avocat. Il veut épouser une certaine Diana. Le couple est témoin d’un meurtre en état de légitime défense. Critique : Cet épisode nous permet d’évoluer dans le milieu des bookmakers. Mais surtout, signe de la saison ultime, il marque un changement crucial pour l’un des personnages principaux présents depuis 1967. Milt Kleiner (Ned Glass) tue en état de légitime défense un certain Lupo (Guy Way), qui travaille pour le caïd Kincaid (Cameron Mitchell). Le scénario initial est assez banal, et le téléspectateur baille d’ennui. Tout au plus Elizabeth Baur nous arrache-t-elle un sourire en voyante diseuse de bonnes aventures, une couverture. Dacier doit trouver un remplaçant aide de vie puisque Mark part voler de ses propres ailes. L’épisode est gentillet, mais jamais passionnant. On sent la série à bout de souffle. Nous voyons Mark faire sa première plaidoirie d’avocat. Bien entendu, Kincaid sera mis à jour devant le jury. Pour le final, le fourgon de Dacier est couvert de fleurs, à l’occasion du mariage de Mark. Ed Brown remplacera désormais Mark, qui reste dans la série, comme aide de vie. L’ensemble est agréable à suivre, mais ennuyeux. Anecdotes :
4. CLIMAT DE TERREUR Scénario : Lou Shaw. Réalisation : Russ Mayberry. Résumé : Everett Ward a décidé de dénoncer son patron, le mafioso Martine. Mais sa voiture explose au port de plaisance devant les yeux de sa fille Caroline qui prend la fuite. Critique : Intrigue déjà vue et revue dans la série qui s’essouffle. On retrouve une énième fois Harold J. Stone en truand, ici appelé Martine. Deux jolies filles au programme : Joan Van Ark et Pamela Hensley, mais une intrigue banale qui jamais ne parvient à retenir notre attention. Le jeu de cache-cache entre Ed Brown et la fille, Caroline (Joan Van Ark) est vite lassant. L’histoire est censée distiller du suspense, mais nous restons de marbre. On complique un peu le scénario avec l’amie de Caroline, Debbie Hinden (Pamela Hensley). Joan Van Ark ne semble pas très concernée par son personnage, à peine attristée de la mort de son père, se forçant à croire à la thèse de l’accident. Même Harold J. Stone arrive à se caricaturer lui-même. On peut trouver quelque intérêt dans les scènes entre Caroline et Debbie. Mais l’ensemble laisse un goût d’inachevé. Dans la scène finale, Burr est peu convaincant en conduisant son fourgon pour coincer un tueur de Martine. Ed fait le joli cœur auprès de Caroline mais l’on n’y croit pas vraiment. La fin est bâclée. Anecdotes :
5. CHASSE AU FANTÔME Scénario : Robert I. Holt. Réalisation : Don Weis. Résumé : Fran veut sauver un de ses amis policiers, Jim Marshall, menacé de mort ainsi qu’un ex policier collègue suite à la libération d’un meurtrier, Frost, qu’ils ont coffré huit ans auparavant. Critique : Cet épisode est censé nous montrer un flirt entre Fran et Jim Marshall (Gary Lockwood). Malheureusement, l’osmose entre Elizabeth Baur et Lockwood est largement improbable. Je dirai même qu’Elizabeth joue faux, malgré son charme. Jusqu’ici trop coincée, son personnage n’est pas crédible dans son amitié/flirt avec le policier. Ce dernier est mis en cause pour ses emportements, et Dacier veut l’écarter de l’enquête. Lorsqu’il devient question d’un magot laissé par Frost (Buck Young), tout devient embrouillé. Le personnage de la femme de Frost, Amy (Madlyn Rhue) est de loin le plus intéressant. Mais plus on avance dans l’épisode, plus on s’ennuie. Lorsque Frost est tué, on peine à croire que Jim Marshall puisse être soupçonné, il est le seul témoin. L’ex-partenaire de Marshall, Len Parsons (Mike Farrell) se révèle une ordure de première. Il a inventé Claude West, un « méchant » pseudo complice de Frost, pour lancer Dacier et Marshall sur une fausse piste. Elizabeth Baur, d’ordinaire excellente mais dans un rôle limité, peine ici à convaincre. C’est bien dommage. On mettra deux étoiles pour quelques belles scènes, et malgré les raccords archives de San Francisco et scènes de studio habituelles. Anecdotes :
6. ROMÉO ET JULIETTE Scénario : William Gordon et James Doherty. Réalisation : Russ Mayberry. Résumé : Dacier est kidnappé par un chef de la Mafia qui veut s’en servir pour retrouver l’assassin de sa nièce Selma. Critique : Toute l’exposition et le premier acte de l’épisode sont ennuyeux. A la 12e minute, l’arrivée de Bruno Roman (Barry Sullivan, un vieux briscard de la télévision) nous sort de notre torpeur. Dès lors, Dacier va mener une enquête tout en étant otage de son vieil ennemi mafioso, et que son équipe le recherche. L’affaire de passe à Los Angeles, mais nous avons surtout des scènes d’intérieur. Eric Roman (Rudy Solari), fils du mafieux, soupçonne le frère d’un des associés, Jack Phelps (John Vernon), un certain Max (Michael Richardson). L’épisode devient bavard, avec une construction d’intrigue à la Agatha Christie, un nombre de suspects que Dacier doit réduire pour trouver le coupable. Selma avait en fait découvert que son cousin, le fils de Roman, Eric, tapait dans la caisse. Le happy end est hautement improbable pour la première enquête de Dacier faite sous menace. Barry Sullivan n’a pas la pêche qu’on lui connaît d’habitude. Il faut dire que la veine de la série est complètement épuisée, comme si les scénaristes ne savaient plus quoi inventer pour continuer. Fran, Mark et Ed sont relégués au rang de faire valoir pendant cette incursion de leur chef dans la mafia. Le téléspectateur lui se prend plusieurs fois à regarder sa montre. J’ai trouvé que Michael Richardson jouait particulièrement faux, en jeune niais, face à un John Vernon au métier sûr. Il ne faut plus visiblement attendre de miracles : les enquêtes de Dacier ne nous en réserveront pas. Anecdotes :
7. LE DERNIER COTILLON Scénario : Walter Black. Réalisation : Alvin Ganzer. Résumé : Une vieille femme dans un long manteau poignarde un homme, Stephen Post, qui promenait son chien au bord de la rivière, une certaine Athena Champion. Son beau-frère, Courteney Eliot , la fait chanter. Critique : Diffusé le 31 octobre 1974 aux Etats-Unis, cet épisode lorgne vers Columbo en nous montrant la coupable dès les premières images. On doute vite de la santé mentale d’Athena (Kim Hunter). Celle-ci convie Dacier, parmi d’autres, à un dîner. A la 13e minute, le titre nous est expliqué : un cotillon est un bal. Athena se souvient de son carnet de bal de 1937 sur lequel figurait en premier la victime. Athena demande à Dacier de s’occuper de l’enquête. La lady est une des nombreuses amies de Dacier qui en aura collectionné un véritable catalogue pendant huit saisons. Athena continue de commettre des meurtres, en poignardant avec une paire de ciseaux. Athena est entourée d’une nièce, Jennifer Eliot (Jess Walton) qui la pousse à perdre la raison en la droguant ou en lui faisant perdre la face en public. Le maître chanteur, père de Jennifer, Courteney (Dana Andrews) est la prochaine victime, troisième homme figurant sur le carnet de bal, le cotillon. Dacier pense qu’Athena est innocente. La piste d’une sœur jumelle est évoquée, mais nous finissons par voir Jennifer à conditionner une Athena droguée à commettre les meurtres. Dans le double rôle d’Athena et de sa sœur jumelle, Kim Hunter fait un tour de force qui rehausse l’épisode au niveau de deux étoiles. Car la mère de Jennifer et sœur jumelle d’Athena, Claudia, est bien vivante. Une pauvre folle manipulée par Jennifer. Le twist final nous éloigne donc de Columbo. Un épisode que la production a voulu grandiose mais qui est complètement tiré par les cheveux, livrant les fissures du script au fur et à mesure que l’on évolue dans la vision de l’histoire. Anecdotes :
8. FUGUE MORTELLE Scénario : Hindi Brooks. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Compagne d’un mime qui a eu maille à partir avec la police et artiste elle-même, la nièce de Dacier, Peggy, est témoin d’un meurtre. Son ami Jamie les met en danger en refusant la protection de la police. Critique : Ed Nelson, le bon docteur Rossi de Peyton Place est ici utilisé à contre-emploi, en tueur. Au bout de huit saisons, cette nièce de l’homme de fer tombe un peu comme cheveu dans la soupe. Il n’en a jamais été question jusqu’ici. C’est d’ailleurs l’un des premiers rôles de la carrière de son interprète Kathleen Quinlan qui continue toujours de tourner. Sylvia Harris (Bettye Ackerman) est la sœur de Dacier, dont il était éloigné. Il la savait divorcée, mais ignorait qu’elle était remariée. Tout cela fait factice et tiré par les cheveux. Bettye a joué dans la saison 2 mais un autre personnage, celui d’une femme médecin. Le suspense a du mal à s’installer, car il s’agit du genre d’intrigues vues et revues dans toutes les séries. On perd du temps avec l’évocation de la famille (en la matière de la sœur de Dacier). Nelson est assez crédible en tueur, prêt à traquer et éliminer le jeune couple. Elizabeth Baur est mise à contribution pour une enquête en solitaire, mais l’action se transpose ensuite à Los Angeles. A la 34e minute, on découvre le cadavre de Jamie. Ce qui est invraisemblable dans cet épisode est que le tueur, qui a voulu se débarrasser d’un usurier, est le père de Peggy et ne le sait pas. Il le découvre à la 44e minute. Cet épisode larmoyant et mal ficelé arrive tout juste à deux étoiles. Anecdotes :
9. LE LIEU DE PASSAGE Scénario : True Boardman. Réalisation : David Friedkin. Résumé : Robert Dacier veut créer un foyer pour enfants dirigé par un ex-délinquant. Critique : On se croirait dans Les routes du Paradis. Dacier retrouve ici son rôle d’assistant social, dans lequel on le voyait souvent durant les premières saisons, mais qui n’est pas une bonne idée. Pétri de bons sentiments, l’homme de fer veut aider un délinquant qui jadis préféra le sauver des flammes plutôt que fuir. Dans ce rôle de Carl Parkos, Paul Burke n’est malheureusement pas à l’aise. Le scénario accumule les invraisemblances et les situations attendues, avec l’épouse de Parkos, Laverne (Kathie Browne) maîtresse d’un certain Len Harter (Anthony Eisley), secret que découvre le fils de Carl, Tony (Scott Colomby). Episode bien-pensant et moralisateur qui préfigure le « politiquement correct », l’aspect policier est ici gommé par le mélodrame. La présence de deux bandes rivales de jeunes délinquants, les aigles et les trappeurs, la mort de Tony, et les autres évènements s’égrènent dans l’indifférence. L’acteur qui incarne l’autre fils Parkos, Barney (Butch Patrick) joue particulièrement faux, ce qui n’arrange pas les choses. La fuite de Carl Parkos compromet sa liberté et le projet de Dacier. Le twist final dans le manège pour enfants à l’arrêt aurait pu être un bon moment qui sauve l’entreprise du désastre, mais Paul Burke, victime d’une erreur de casting, n’est pas du tout convaincant. Anecdotes :
10. DE L'AUTRE CÔTÉ DE LA BARRIÈRE Scénario : Judy Burns. Réalisation : David Friedkin. Résumé : Pour démasquer un policier qui renseigne des braqueurs, Dacier demande à Ed Brown d’infiltrer le milieu. Mais Ed est soupçonné par les bandits et mis à l’épreuve : il doit tuer Dacier pour prouver sa bonne foi. Critique : On revient avec cet opus au polar pur et dur. Don Galloway a toujours été limité comme comédien et il ne faut pas s’attendre à un miracle. Infiltrer un gang sied mieux à Roger Moore dans Le Saint qu’à Galloway. Heureusement, en chef de gang, Peter-Mark Richman est excellent. Il domine, et de loin, la distribution en malfrat cynique et cruel, Lou Parker. Meilleur épisode depuis le début de cette saison 8, nous découvrons Elizabeth Baur avec une nouvelle coiffure, un chignon, mais malheureusement, elle a peu à jouer. Une scène lors de la fausse mort de Dacier où elle interviewée à la télévision. Beaucoup de scènes d’extérieurs, sur le port, évitent l’effet tournage en studio habituel. Déguisé de façon grotesque, Don Galloway, moustachu et en lunettes noires, se caricature, et fait pâle figure face à Peter-Mark Richman. Retrouver l’identité du policier ripoux est ce qui retient le plus l’attention. Ed est censé être protégé par un micro qui est détruit lorsqu’il est passé à tabac par les hommes de Lou Parker. En espion flic dans la Mafia, Ed ne fait pas long feu et est vite démasqué. On est déçu par l’identité du ripoux (spoiler), un personnage de peu d’envergure, qui découvre que Lou Parker (et non Dacier) a tué son frère. La scène finale ne manque pas de suspense mais sombre un peu dans la facilité. L’un des personnages les plus crédibles est Charlotte (Shelley Fabares), aux airs de Sainte Nitouche, l’épouse du ripou. Anecdotes :
11. AIDEZ LES JEUNES Scénario : Robert Hamner. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Dacier soupçonne un as du cambriolage, Peter Justin, d’être l’auteur d’un vol. Or ce dernier a passé la main à un jeune émule. Critique : Episode avec Leslie Nielsen d’avant les Y-a-t-il un pilote ? en Peter Justin, sorte de réplique de Al Mundy de Opération vol. On est surpris de voir dans un rôle de premier rang John Milford (Les envahisseurs) en sergent Tony Costa. Nielsen donne à l’épisode, du moins au début, une certaine légèreté inhabituelle dans la série. La relation Dacier-Justin est empreinte d’une certaine complicité bienveillante. Pas vraiment de tension dans la mesure où la victime du vol de bijoux, Andrea Reynolds (Beverly Garland) est loin d’être affligée, comparant les joyaux dérobés (et assurés) à ses précédents maris ! En maîtresse de Justin, Beth Brickell, qui incarne Gillian Simpson, ne manque pas d’allure. Par contre, l’élève de Justin manque d’envergure. Un clone de David Hasselhoff. Randy Pearce (le fade Steve Sandor). Fran Belding est une fois de plus lancée en solo sur l’enquête, ce qui aurait pu, quelques années plus tôt, être une bonne idée de spin off. Cependant, en saison 8, L’homme de fer est une série usée jusqu’à la corde et l’occasion est passée. Justin est finalement doublé par Pearce qui commet un meurtre et un vol. La transition ratée entre le drame et la comédie empêche l’opus d’avoir la note maximale. Anecdotes :
12. LE CONFESSEUR Scénario : Oliver Crawford. Réalisation : Don Weis. Résumé : Quelqu’un tente de tuer Steve Timmins, un moniteur de sport s’occupant d’enfants ami d’Ed Brown. Dacier découvre que Steve est un prêtre qui a entendu en confession un assassin. Critique : Sur le thème rendu célèbre par Sir Alfred Hitchcock dans La loi du silence, voilà un épisode fade et inutile, qui ne rehausse pas la dernière saison. Les amis d’Ed Brown dans la série sont improbables. On lui invente une vie sociale, mais les personnages créés ne vont pas du tout avec son style On devine vite les tenants et aboutissants de l’histoire, avant que l’épisode ne nous les révèle. La scène de l’incendie, par exemple, est téléphonée. Steve (Christopher Connelly) est caricatural en jeune prêtre en rupture de vocation. Trois dealers ont été tués par la même personne, et celle-ci s’est confiée au prêtre. Une femme, dont la fille, Connie, est morte à 18 ans d’une overdose. Episode reflet de la saison de trop. Les bons sentiments et la guimauve noient l’ensemble dans un opus ennuyeux. Dacier découvre par hasard, et trop facilement, la piste de Louise Mowbray (Jean Allison) à la paroisse, parmi des gens qui font œuvre de bienfaisance. Même Elizabeth Baur semble être lasse de jouer Fran Belding, et ne lui donne plus l’impulsion des premières saisons avec son personnage, c’est dire ! On le constate dans la scène avec le prêtre. Manque de conviction totale. La confrontation entre le père de la jeune Mowbray et Mark est le seul moment intéressant : « Vous êtiez où les flics quand il distribuait son poison ? », Mark répondant « Où étiez-vous quand votre fille le prenait ? ». Plus qu’un policier, Robert Dacier est ici dans un rôle d’assistante sociale et de psychologue à deux sous. Le réalisateur tente de distiller un peu de suspense au final, lorsque la vie du prêtre est menacée. Reste l’identité de l’assassin, spoiler, que le téléspectateur a deviné depuis longtemps. On cherche à nous égarer tout au long de l’épisode, mais en vain. La fin très moraliste est difficile à supporter jusqu’au bout. Anecdotes :
13. LA CHUTE D'UN ANGE Histoire de Phyllis et Robert White. Adaptation: William Gordon, James Doherty, Phyllis et Robert White. Réalisation : Daniel Haller. Résumé : Un coiffeur, Al Williams, reçoit la visite d’un trafiquant de drogue, Drexel qui le menace d’un pistolet. Al se défend et tue l’homme avec un rasoir. Dacier trouve dans sa fourgonnette un petit garçon, Joey, le fils d’Al Williams. Le père de Drexel est un caïd de la Mafia appellé « L’ange » qui veut se venger. Critique : Après la médiocrité de l’opus précédent, nous retrouvons une intrigue policière à suspense. Au cours de cette dernière saison, il n’est plus jamais question du commissaire Randall, son interprète, ami de Raymond Burr, Gene Lyons étant décédé le 8 juillet 1974. Cet épisode n’est pas sans évoquer la série Arnold et Willy avant l’heure, lors des scènes entre le petit black, Jarrod Johnson (Joey) et Raymond Burr. L’enfant joue très juste. Nous avons droit aussi à de jolies scènes délicates avec Elizabeth Baur. Le réalisateur arrive très habilement à éviter la mièvrerie pour saisir l’émotion. Les scènes sonnent ainsi très justes. L’action policière se conjugue avec habileté avec la protection de l’enfant. On aurait aimé que toute la saison soit de ce tonneau. L’enfant aide l’équipe de Dacier à mener l’enquête. Bonne performance de Judy Pace dans le rôle d’Ellen Young, la petite amie d’Al Williams. On passe un agréable moment, ce qui n’est plus le cas depuis longtemps avec L’homme de fer. Scénario solide, réalisation subtile, bons comédiens. Sans atteindre la qualité de l’insurmontable Où est la limite ? cet épisode reste longtemps en mémoire après l’avoir vu. Un superbe opus sur la légitime défense. Anecdotes :
14. CODE SECRET
Scénario : Jimmy Sangster. Réalisation : Don Weis.
Résumé :
Un cambriolage a lieu au consulat britannique. De l’argent et des codes secrets ont été volés.
Critique :
On sort complètement du cadre de la série. Tout d’abord, il est question d’espionnage, et de sujets de Sa Majesté.
La VF trahit l’esprit des échanges, les anglais étant plutôt vouvoyés, et le tutoiement de Dacier à leur égard constitue une faute de goût du doublage.
Le scénario n’est pas extraordinaire, mais l’épisode se regarde sans ennui. On le doit en partie à John Williams, et dans une moindre mesure à Hedley Mattingly que l’on voit trop brièvement.
NBC diffuse là un des derniers épisodes de la saison, les trois derniers restant inédits (puis enfin diffusés en syndication). Fin 1974, victime d’une crise cardiaque, Raymond Burr avait d’autres soucis, entre la vie et la mort dans le coma. Alors que l’audience déclinait, NBC songea à un spin off, L’homme de fer au Paradis qui serait tourné aux îles Fidji, où Burr avait acheté une propriété, mais le projet fut abandonné.
Pour en revenir à l’épisode, on perd le fil assez vite, étant tellement éloigné du canevas de la série. John Williams est émouvant dans la scène où il avoue que son personnage, Bill Watson, est gravement malade du cœur, et risque être révoqué à deux ans de la retraite. Les médecins lui donnent une espérance de vie de 75 ans. Cela fait partie des disgressions qui nous écartent de l’intrigue.
Dacier poursuit l’enquête et arrête un certain Barney Rollins (Joe George) tandis que Bill Watson poursuit sa propre intuition. Ce qui est invraisemblable, c’est que pendant une bonne partie de l’épisode, les codes secrets ne sont pas changés pour des raisons techniques. Le Royaume Uni ne les change qu’à la 43e minute de l’opus, ce qui nuit bien sûr à la crédibilité.
En voulant faire cavalier seul, Bill Watson fait une nouvelle crise cardiaque et se retrouve dans un état gravissime. Le twist final (spoiler) fait découvrir à Dacier une bien mauvaise surprise concernant son ami. L’épisode se termine dans la tristesse et la mélancolie.
Emu, Dacier décide de transgresser la vérité. On ne peut pas dire que dans la dernière scène, l’équipe de Dacier soit joyeuse.
L’épisode souffre d’une intrigue un peu trop complexe, de retournements de situations peu crédibles, c’est étonnant puisque c’est l’excellent Jimmy Sangster, auteur du Cauchemar de Dracula et de Frankenstein s’est échappé qui est aux commandes du script.
Anecdotes :
15. UN PASSÉ ENCOMBRANT Histoire d’Alfred Brenner, William Gordon et James Doherty. Adaptation : William Gordon et James Doherty. Réalisation : Don Weis. Résumé : A plusieurs reprises, on attente à la vie du juge John Fredericks. Sa fille Isabel, ami d’Ed Brown, demande à Dacier de mener une enquête. Mais ce dernier oriente son enquête vers la nouvelle épouse du juge, Eleanor, une ancienne entraîneuse. Critique : Episode qui nous permet de retrouver la délicieuse Katherine « Kathy » Cannon que les amateurs de L’homme de Vienne n’ont pas oubliée. Dacier ne s’en laisse pas conter par Isabel, jalouse de sa belle-mère, et s’intéresse à l’épouse du juge Fredericks (Joseph Campanella), l’ex-entraîneuse Eleanor (Ina Balin, au jeu plutôt maladroit). En explorant le passé de la dame, il la blesse profondément. Les attentats contre le juge sont liés à son passé et à ses liens avec des justiciables de son mari. Un juge bien inconscient qui ne se sent pas en danger malgré plusieurs attentats. Brad Collins téléphone à Eleanor et la menace de s’en prendre à son mari s’il n’abandonne pas les charges contre un certain Joe Menlo (Stanley Adams). J’ai trouvé Joseph Campanella trop décontracté en juge, pas concerné par son rôle, et concernant Ina Balin, on la voit bien trop en temps de présence à l’écran par rapport à Katherine Cannon. L’alerte à la bombe (à la dynamite) contre le tribunal plonge l’épisode dans le suspense, ce que le prologue laissait prévoir, avec la voiture qui fonce sur celle du juge, arrachant une porte. L’équipe de Dacier oriente ses investigations vers le poseur de bombe, Frank Wolser (Howard Curtis). En alternance, nous voyons des scènes entre Katherine Cannon et Don Galloway, puis Katherine et Elizabeth Baur. Le juge prend enfin l’affaire au sérieux. A la 33e minute, c’est la scène de réconciliation entre Isabel et Eleanor. Cette dernière est stupéfaite d’apprendre que son juge de mari n’ignorait rien de son passé douteux. Dans ce film, le talentueux Joseph Campanella n’arrive pas à trouver le ton juste, tantôt sérieux, tantôt trop relaxé. On a du mal à l’identifier au juge Fredericks, le personnage le plus mal écrit de la distribution. Il est bien meilleur habituellement. Elizabeth Baur, depuis son arrivée dans la saison 5, n’a jamais été mise en valeur par les costumiers. Elle porte des chemises de nuit de grand-mère, des tenues qui ne la mettent jamais à son avantage. Jusqu’au bout, le tournage en studio aura été une calamité. Les rues de San Francisco limitées à quatre ou cinq voitures, cinq ou six passants, font que la série est irregardable aujourd’hui (scène de la Mercédès piégée, dont Ed extrait de la dynamite au moment où Fran, Isabel et Eleanor ont failli prendre un billet simple pour le Paradis). Le twist final (spoiler) en laissera plus d’un pantois : je ne dévoile évidemment rien, mais l’arrestation de la 45e minute n’est pas du tout celle que l’on croit et pour une fois, le spectateur, pris au dépourvu, quand la série est si souvent parsemée d’effets téléphonés, applaudit à ce coup de théâtre magistral. On est scotché sur sa chaise. Rarement le téléspectateur aura été ainsi habituellement joué, et le plaisir de cette conclusion permet de mettre la note maximale. Anecdotes :
16. TROU DE MÉMOIRE Scénario : Mann Rubin. Réalisation : Bruce Kessler. Résumé : Un soir, Fran est victime d’une agression et se retrouve entre la vie et la mort à l’hôpital. Elle est la troisième jeune femme attaquée par un détraqué mental à l’université où elle apprend la sculpture. Critique : Le premier quart d’heure de cet épisode est entièrement dédié à l’émotion, avant que l’enquête commence. Les soupçons se portent sur le doyen, Dean Glenville (Richard Anderson) qui a une liaison avec un professeur, Vivian Dorsey (Julie Gregg). Enfin Fran reprend conscience, mais elle a un trou de mémoire sur quelque chose de crucial. Ed Brown se montre féroce envers le professeur Glenville. Don Galloway joue mieux qu’à l’accoutumée. Mais le rythme de l’épisode semble se ralentir et s’essouffler. Jusqu’à la 24e minute, où l’on retrouve Vivian Dorsey assassinée, puis lorsque quelqu’un tente d’étrangler Fran sur son lit. Elle doit la vie sauve au jeune officier Daggitt (John Elerick). Les soupçons se portent sur le vigile, le capitaine Barnes (Don Red Barry), déjà convaincu par le passé de chantage. Il fait chanter Glenville qui était sorti une fois avec les deux premières victimes avant Fran. On est un peu surpris que l’incarnation du mal (Barnes) porte un uniforme. Autre suspect de taille : Ted, le fils de Glenville (Gary Frank) aux airs hallucinés. Un épisode dont Elizabeth Baur est la vedette mais où elle passe son temps alitée. Fran finit par se souvenir qu’au cours d’art plastique, le fils Glenville faisait un portrait de Vivian Dorsey. Le twist final nous permet d’apprendre que Fran s’est trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Cette histoire de psychose, de drame familial, à partir du moment où l’identité du coupable ne fait plus de doute, perd beaucoup en efficacité. Anecdotes :
17. UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT Scénario : David P. Harmon. Réalisation : Jerry Jameson. Résumé : Robert Dacier prend l’identité d’un riche homme d’affaires, Ben Woodward, qui avec sa fille (Fran) a réservé une suite d’hôtel où doit se réunir la pègre. Critique : Cet épisode, où l’équipe de Dacier part en commando sous de fausses identités, évoque davantage Mission Impossible que L’homme de fer. Chacun des membres se fait passer pour quelqu’un d’autre devant Harry Blocker (Pernell Roberts) de San Diego. Raymond Burr est plausible en riche magnat, tandis qu’Elizabeth Baur, mais c’est un peu tard, adopte des tenues un peu plus décontractées. Elle est adorable en bikini dans la scène de la piscine du palace. Don Mitchell se montre parfait dans son nouveau personnage, Joey Martingue (Martinique en VF !), et seul Don Galloway est un peu à la traîne en Jack Dubin. Il se force à jouer les truands et ne trouve jamais le ton naturel. Burr n’en fait pas trop et trouve le ton juste pour défier sans arrêt le caïd Blocker. Il se présente comme un gros joueur. On ne peut s’empêcher de trouver que Blocker/Pernell Roberts est un peu naïf devant cette bande de policiers déguisés. Nous assistons à une scène savoureuse lorsque la véritable petite amie de Jack Dubin arrive à l’hôtel et tombe sur Fran, Helen (Barbara Rhoades) dans lit de son amant. Comme dans les missions de Jim Phelps, chacun prend l’identité d’un personnage existant qu’il appartient au lieutenant Reese de neutraliser en les arrêtant de façon arbitraire. La mécanique bien huilée finit par s’enrayer. Mais l’équipe de Dacier se tire un peu trop facilement du danger, on aurait aimé que Blocker/Roberts soit un peu plus coriace. Un excellent épisode, mais qui s’éloigne résolument du canevas de la série. On ne s’en plaindra pas car l’opus est particulièrement brillant. Anecdotes :
18. L'ORGANISATION Histoire de Samuel Roeca. Adaptation : William Gordon et James Doherty. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Dacier aide un jeune homme à quitter sa ferme pour devenir peintre. Critique : Quelle idée saugrenue, sans doute liée à l’époque du tournage. Dacier affronte le père du jeune homme, joué par John Larch, un peu caricatural. Il y incarne Clint, le père de Porter Yarborough (William Katt), accusé à tort de vol et de meurtre. On ne se passionne guère pour ce jeune délinquant qui veut devenir peintre, au grand dépit de son père. L’affrontement Larch-Burr devient vite lassant. Larch symbolise l’Amérique des pionniers, attaché à la terre. Cette avant-dernière enquête de Robert Dacier, la 198e, a un aspect western qui ne convient absolument pas à la série, alors que la précédente histoire incursion dans le monde de Mission Impossible était une réussite. Ce n’est pas la première fois que l’homme de fer doit établir l’innocence d’un homme injustement accusé. Mais ce registre a tellement été utilisé en huit saisons que l’épisode n’apporte rien de nouveau. Ed aide le chef, évoluant en milieu hostile. Sur place, il trouve la seule personne qui ne soit pas acceptée, Veronica Zradna (Marjorie Battles), qui ne semble pas très concernée par son rôle. Les scénaristes renforcent le caractère brutal et peu subtils des habitants du coin. Fran et Mark, pendant la première partie de l’opus, jouent les utilités, se contentant de passer les plats. Seul Raymond Burr semble se passionner pour cette enquête de Dacier. Porter aggrave son cas, on le retrouve prostré devant le cadavre de Veronica. C’est la guerre des polices entre celle de la ville et des champs. William Katt peine à nous faire croire à son personnage. Trop juvénile, manquant de conviction, son jeu est approximatif. Mark se retrouve en cellule à son tour. Finalement Clint et Dacier agissent la main dans la main pour établir la vérité. Le voleur de bétail et assassin de Veronica a un complice dans la police, Earl Muncey (Shelly Novak). La fin est mièvre et l’on ne croit guère à la réconciliation père-fils. Un épisode longuet et ennuyeux. Anecdotes :
19. LE RETOUR À LA TERRE Histoire de Leonardo Bercovici. Adaptation : Joel Rogosin et Leonardo Bercovici. Réalisation : Jeffrey Hayden. Résumé : Un avocat vaniteux, Sam North, empêche la maîtresse d’un homme qui a tué son amant en état de légitime défense de se dénoncer, laissant accuser un vagabond. Critique : C’est par un opus très moyen que se termine, en 1975, la saga L’homme de fer. Erreur de casting flagrante ici : la maîtresse est jouée par Penny Fuller (vue dans Banacek : une collection impressionnante puis Code Quantum) dont le physique n’est pas le meilleur atout, alors que l’épouse légitime est incarnée par la belle Whitney Blake. Pourquoi diable la victime, Elliott Gaynor (Warren Stevens), s’est-il amouraché de la laide Susan Harmer quand il avait mieux chez lui ? L’épisode est surtout le procès de l’avocat Sam North, incarné par Harris Yulin, avocat corrompu et orgueilleux, qui croit dominer la justice. Il veut même, après avoir empêché Susan de se rendre, sauver le clochard Billy Joe (Bert Remsen) qui a dépouillé le cadavre de son portefeuille. Il n’y a d’ailleurs pas eu de meurtre dans cet épisode, puisque c’est accidentellement, en repoussant son amant Elliott, que Susan a provoqué sa mort en le faisant chuter sur l’escalier d’un jardin public. L’épouse de Mark, Diana (Joan Pringle) assure la défense du clochard. Lorsque Dacier s’aperçoit que North veut la remplacer, il s’interroge. Il est ami, mais Dacier en huit saisons est ami avec tout le monde, de la veuve, Laura Gaynor. Alex (Sam Chew Jr.) est le stagiaire de North. A la première vision, je l’avais confondu avec l’acteur William Devane de Complot de famille. La vraie vedette de l’épisode est Harris Yulin, dernier adversaire de l’homme de fer dans la série. C’est un homme cynique, qui représente tout ce que Dacier déteste. Au début de l’épisode, il fait acquitter un coupable. Dacier a juré de lui retourner l’ascenseur et de provoquer sa perte. Cette partie de jeux d’échecs entre les deux hommes ne nous passionne pas (Toute la galerie des personnages de la série est ici sacrifiée à de simples apparitions Fran, Ed et Mark) et la prestation de Mrs Sanders avocate relève de l’anecdote, histoire de bien montrer qu’en 1975, les black constituent dans la société américaine une entité non négligeable. Pourquoi un simple accident (Susan repoussant son amant qui bien malgré elle se fracasse le crâne en tombant d’un escalier) donne-t-il l’idée démoniaque à Sam North d’empêcher la jeune femme de se livrer (elle ne risque pas grand-chose) et lorsque le mendiant Billy Joe est accusé celle de démentir qu’elle soit jamais venue le consulter pour se rendre ? Cet épisode trop ambitieux se veut le procès d’une justice de classe, celle des avocats riches et véreux. Moins mauvais que Le retour à la terre, Une question de vie ou de mort écrit à deux mains nous laisse sceptique. En durant huit saisons, L’homme de fer a perdu beaucoup de son charme nostalgique. Témoin de l’évolution de la société américaine de 1967 à 1975, le tournage en studios l’aura plombé et empêché de devenir une série culte. En 1993, très malade et se sachant condamné par un cancer du côlon, Raymond Burr reviendra, et nous allons en parler tout de suite, pour mener une ultime enquête qui réunira deux créatures enchanteresses, Barbara Anderson (Eve) et Elizabeth Baur (Fran) qui toutes deux avaient quitté le métier, mais reviendront faire un dernier tout de piste. Anecdotes :
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