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 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Saison 2


1. ONLY A SCREAM AWAY

Cet épisode est une très bonne entrée dans la seconde saison. La séquence pré-générique est moins 'choquante' que d'habitude : la caméra survole un moulin avec l'écriteau 'à vendre' puis plonge à travers la verte campagne et arrive sur un mariage en célébration, celui de Robert et Samantha Miller. La mariée reçoit soudainement de la peinture rouge sur sa robe. Un mauvais présage qui est suivi d'un étrange cadeau : un gant blanc d'enfant.

La réponse de ces événements se trouve dans l'enfance de Samantha, et cela se précise lorsque le couple reçoit la visite de leur voisin américain, Howard Heston. Ce dernier sympathise avec les Miller et s'intéresse particulièrement au passé de Samantha. La tragédie survient quand Robert trouve la mort au volant de la voiture de sport prêtée par l'Américain. Bien que nous devinons assez tôt qu'Heston connaît Samantha, le suspense et le mystère sont entretenus jusqu'à l'explication finale, où Heston révèle la terrible vérité qui a bloqué l'enfance de la jeune femme. Machiavélique et horrifiant.

Gary Collins est excellent en homme mystérieux résidant dans un moulin ; il parvient à transformer le comportement de son personnage jusqu'à le rendre dangereusement infantile dans le final. Il y a une référence évidente au Joker lorsque la photo de Samantha est découpée et, toujours dans le domaine Avengers, Liza n'est autre qu'une des deux tantes de Mère-Grand du calamiteux Homicide et vieilles dentelles. Cette fois-ci, dans un rôle bien plus grave à la destinée tragique. Episode conseillé !

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2. DANS L'ENGRENAGE
(ONCE THE KILLING STARTS)

Cette intrigue ressemble plus à un Columbo qu'autre chose. Michael Lane, professeur universitaire, veut supprimer sa femme embarrassante et met au point un plan apparemment infaillible. Estimant avoir commis le crime parfait, il est perplexe lorsqu'il reçoit des lettres de chantage.

A chaque fois, Lane pense avoir réduit au silence l'auteur des missives mais les menaces perdurent. La scène que je préfère se trouve dans l'introduction ; l'épouse de Lane lui demande s'il l'accompagne à la messe et le professeur décline l'offre prétextant qu'il attend un étudiant, George, qui s'avère être une jolie jeune femme ! Je voudrais bien connaître l'avis de l'office catholique de Télé7Jours de l'époque !

Le début, et surtout le teaser, sont bons, l'alibi téléphonique bien pensé, les lettres de chantage maintiennent le suspense, mais la fin est nullissime et fait plonger la note. Tout ça pour ça et on ne s'y fait prendre qu'une fois ! Je ne dévoile rien car, après tout, je ne vois pas pourquoi je serais le seul à perdre une heure de mon temps ! Patrick O'Neal est convaincant et les Avengers fans auront reconnu en Gerald Sim, le maitre chanteur supposé, le courtier de Meurtre par téléphone. 1 melon et demi car la fin me reste en travers de la gorge !

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3. LE BAL DES MONSTRES
(KISS ME AND DIE)

Robert Stone arrive dans un petit village, apparemment pour peindre, mais il est en fait à la recherche de son frère, qui a disparu mystérieusement deux mois auparavant après un bal costumé dans la demeure de Jonathan Lanceford. Il réussit à rencontrer sa nièce, Dominie, une jolie jeune femme, qui vit dans le château avec son oncle, très protecteur et obsédé par l'auteur Edgar Allan Poe. Elle est très évasive sur James Stone et elle assure qu'il l'a quittée sans donner de nouvelles.

Peu après, Dominie, tombée amoureuse de Robert, lui conseille de quitter les lieux, mais l'Américain est déterminé à découvrir la vérité. Contre toute-attente, il reçoit une invitation pour une fête costumée au château. Un excellent épisode macabre et morbide. Après un début un peu lent lors des scènes de pub, la tension monte crescendo et le final à couper le souffle est prodigieux. En connaissant Poe, on apprécie encore mieux ; toutes ses nouvelles me sont revenues à la vue de cet épisode, dont, bien entendu, La chute de la maison Usher et La barrique d'amontillado.

Avec George Charikis en plus, l'audience américaine a dû être comblée. Il y a aussi plusieurs références aux Avengers ; la scène pré-générique, inoubliable, fait un peu penser à Remontons le temps, mais en plus macabre, et le barman est interprété par le même acteur que dans Le village de la mort. John Sharp, avec ou sans e, car sur imdb, ce sont deux acteurs différents mais c'est le même et, en plus, dans les deux histoires, il a une fille serveuse blonde qui s'appelle Jenny (mais ce n'est pas la même actrice !).

Le duo d'acteurs vedettes de l'épisode, Jenny Agutter (vue dans L'âge de cristal) et George Chakiris, est très bon. A noter qu'Anton Diffring, Lancefort, est un peu dur à comprendre avec son accent allemand (surtout derrière son masque !). Le meilleur épisode de la seconde saison.

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4. MOYEN DE TRANSPORT PARTICULIER
(ONE DEADLY OWNER)

Une histoire laborieuse, surtout dans la première partie, bavarde et inintéressante, malgré la présence de Jeremy Brett en photographe, dix ans avant Sherlock Holmes. L'attraction est la superbe Rolls blanche…qui pousse des cris ! Dans la séquence d'ouverture, une personne décharge du coffre le corps d'une femme. Hélène Cook, une apprentie modèle, a le coup de foudre pour la Rolls en exposition et l'achète avec toutes ses économies. Elle découvre rapidement que la voiture est comme 'possédée', mais Hélène doit faire face au scepticisme de Peter, son photographe.

L'enquête de Miss Cook (très jolie Donna Mills vue dans Someone at the Top of the Stairs) dans le second acte donne un peu de suspense mais l'épisode n'est pas palpitant, bien que le dénouement soit imprévisible avec un convaincant Brett. Helene Cook se laisse guider par la Rolls, qui trouve son chemin, comme un cheval, ce qui, évidemment, est une aberration pour tout esprit cartésien comme le mien. Seule, la jolie blonde Américaine maintient l'attention du téléspectateur tout du long…Elle a joué dans trois épisodes de la série, qui ne font pas partie, malheureusement, des meilleurs de Thriller.

Un article sur l'actrice, The Mills Bomb, où vous apprendrez comment elle s'est fait pincer les fesses à Westminster Abbey !

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5. SONNEZ UNE FOIS
(RING ONCE FOR DEATH )

On se souvient longtemps de ce domestique haut de gamme, et hors norme, qui 'prend le pouvoir'. L'entame est symbolique du caractère de la série ; la musique douce et le sourire de Masters contrastent avec l'horrifiant visage de la pauvre dame dans son lit et le cri d'effroi. Lorsque Laura Vallance, fraichement veuve, veut s'octroyer les services d'un maitre de chambre, le perfide Roger Masters se présente.

Un prédateur dont la spécialité est les riches femmes seules. Très efficace, il réussit à faire remplacer la domestique par sa complice. Rien n'empêche dorénavant le long empoisonnement dosé couplé avec la séquestration. Laura Vallance ne peut compter que sur son vieil ami, Hugo Fane, pour la sauver de la folie qui la guette. Mais Masters élimine l'obstacle dérangeant. On lutte avec Laura dont la transformation est criante de vérité.

Un très bon épisode marquant avec la presque Avengers girl Nyree Dawn Porter dans le rôle d'une célèbre riche veuve américaine, qui veut vivre retirée comme une étrangère à Londres. Michael Jayston est sublime en machiavélique et cynique valet empoisonneur Roger Masters. Il a réponse à tout et son scenario est presque parfait…à un bouton près. Jayston devait être fait pour ce genre de personnage car il reviendra dans un rôle aussi démoniaque quelques mois plus tard pour A Coffin for the Bride. Classique mais efficace. The butler did it !

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6. M POUR MEURTRE
(K IS FOR KILLING )

L'intérêt de l'histoire est la présence de la jolie Gayle Hunnicutt, car le reste ne rentre pas dans le moule de la série, y compris la fade scène d'introduction. Arden et Suzy Buckley, un couple excentrique, dirigent une agence de détectives, que le fils d'un puissant magnat contacte car il craint pour la vie de son père.

Ce dernier n'est pas impressionné jusqu'au moment où il échappe de peu à la mort. Une surprise de taille attend les deux enquêteurs. J'ai lu que cette comédie était le projet d'une série envisagée par Brian Clemens et Terry Nation. C'est en effet du burlesque policier avec de l'humour, souvent bien lourdingue, et personnellement, je n'accroche pas. Cela n'a rien à voir avec l'esprit macabre de la série.

Seule, la foldingue Mrs Garrick donne une touche Thriller à cet épisode lorsque Suzy l'interroge et qu'on s'aperçoit qu'elle est dérangée. Pour la petite histoire, il y a une jolie blonde qui s'appelle 'Mrs Gale'…Le plus faible de la saison.

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7. IDÉE FIXE
(SIGN IT DEATH)

Un excellent épisode qui débute par une intro atroce dans son absurdité : dans une demeure cossue, un couple s'apprête à diner et leur fille apporte le plat, quand une femme, cachée derrière le rideau, surgit et les tue à coups de ciseaux. Ensuite, le plus tranquillement du monde, elle redresse la bougie et passe l'aspirateur.

Tracy Conway, la secrétaire psychopathe maniaque tellement exaspérante, est superbement interprétée par Francesca Annis, que je ne connaissais pas. Sa façon d'éliminer toute entrave est déconcertante. Calme en apparence, elle devient soudainement violente, lorsque son monde romantique imaginaire est menacé. Elle fantasme d'être demandée en mariage par un audacieux patron, qui comblerait sa vie monotone, et tous les moyens sont bons pour y parvenir.

Lorsqu'elle croise Richard Main, directeur d'une multinationale, elle est persuadée que c'est le bon, et elle s'emploie à éliminer les obstacles qui se dressent en travers de son bonheur ; elle prend la place de Prue, la secrétaire, sème la discorde dans le couple Main et jette les soupçons sur le collaborateur du responsable, un homme bon vivant et plus clairvoyant que son patron. C'est sans compter avec la perspicacité d'un détective, venu spécialement du nord de l'Angleterre, qui a un indice de choix, une revue à l'eau de rose, Romantic Heart, I Married My Boss.

Quelques scènes sont vraiment typiques de la série comme l'assassinat de Prue et ses cris dans l'interphone, mais personne dans la rue n'y prête attention, la découverte de son corps, après un certain temps, sous la nappe dans la table-coffre, et la façon avec laquelle Tracy Conway plante le ciseau dans la main de l'employé trop entreprenant. Francesca Annis joue parfaitement la secrétaire consciencieuse, aussi bien dans son travail que dans l'élaboration des meurtres, mais il y a aussi l'excellent Patrick Allen en chapeau melon (Le jeu s'arrête au 13). Les quelques incohérences - pourquoi Richard Main n'appelle-t-il pas sa femme lui-même ?- et une fin en eau de boudin m'empêchent de mettre un quatre.

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Captures photo : Denis Chauvet.

 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Saison 1


1. LA TUEUSE
(LADY KILLER)

Cet épisode est moins bien que les deux premiers que j'ai vus par hasard (Screamer, In the Steps of a Dead Man), qui font partie de saisons suivantes, mais on retrouve ici Linda Thorson en méchante garce, surtout présente dans la seconde partie (le titre français est exagéré). Je la trouve plutôt terne, un peu comme dans un Equalizer une décennie plus tard.

Par contre, elle est affinée. Robert Powell, qui reviendra dans une autre histoire, fait une prestation remarquable. Déjà marié, Paul Tanner épouse la timide Jenny (l'actrice américaine Barbara Feldon) dans le but de l'assassiner pour toucher l'assurance avec l'aide de sa femme Toni (Linda Thorson), mais les choses se compliquent. Il n'y a pas de rebondissement final comparable aux deux autres cités plus haut, ce qui enlève une étoile à l'épisode.

Une chose est frappante : les scènes studio sentent vraiment le studio, beaucoup plus que celles des Avengers tournées cinq-six ans plus tôt ! Néanmoins, les extérieurs sont splendides comme les côtes escarpées dans le final. Il faut en tout cas zapper les passages ajoutés à la suite qui sont destinés au marché américain car ils ne présentent aucun intérêt. Thriller est en passe de rentrer dans mon top ten de séries ; il faut dire qu'il n'y en avait que neuf jusqu'à présent. Comme cela, le compte sera rond !

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2. POSSESSION
(POSSESSION)

C'est un épisode inégal avec une alternance de longueurs et de tensions. J'aime beaucoup le début, avec la scène d'ouverture et le meurtre sur le discours d'Eisenhower de 1953. L'assassin, qu'on ne voit pas, siffle l'air de Greensleeves, claque des doigts et traine sa victime dans la cave.

La clé de l'énigme de cette maison 'hantée' s'y trouve, bien évidemment, surtout lorsqu'on découvre le cadavre de l'ancienne propriétaire. Le passé de la bâtisse et de Ray Burns sont au centre du mystère. Tout se gâte avec l'arrivée du médium ; cela prend une tournure qui m'intéresse moins. Le tueur prend possession du mari, on s'en doute très tôt, mais les histoires de médium ne sont pas 'my cup of tea'.

Par contre, la fin est rationnelle et surprenante, même s'il reste des zones inexpliquées : 'You didn't become the murderer, you always were !' Excellent ! Le couple Burns est très bien interprété ; Ray est John Carson (Fitch/Meurtre par téléphone et Freddy/Le baiser de Midas) et Penny est Joanna Dunham. High Pines est le nom de la maison mystérieuse ; ce fut aussi le nom de la demeure d'un certain Paul Beresford (Le retour des cybernautes).  C'est sûrement cet épisode qui a servi pour Steed et la voyante.

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3. QUELQU'UN EN HAUT DE L'ESCALIER
(SOMEONE AT THE TOP OF THE STAIRS)

Je n'aime pas cet épisode; en fait, c'est surtout la fin non rationnelle et pur jus fantastique qui me fait mettre qu'une étoile. Deux étudiantes, Chrissie et Gillian, croient avoir conclu une affaire en dégotant un logement dans une vaste maison victorienne, mais des aspects bizarres vont vite les déchanter, à commencer par les colocataires.

La scène d'introduction met en appétit mais l'histoire perd de l'intérêt progressivement pour se terminer sur un attrape-nigaud ! Il y avait des relents fantastiques dans l'opus précédent mais la fin était intéressante et plausible. Pas là. Tout le contraire de : 'Marvellous' pour moi. Le type qui collectionne sous-tif et vêtements féminins nous gratine d'un discours final ennuyant en se prenant pour le diable himself. Finalement, la jolie blonde prend la relève…

Pour amateurs de fantastique et de la séduisante Donna Mills, pas de thriller cartésien. Des cinq épisodes que j'ai vus jusqu'à présent, c'est bien entendu le plus faible.

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4. UN ECHO DE THÉRÈSE
(AN ECHO OF THERESA)

Un épisode bien fastidieux et longuet. Un couple d'Américains visite Londres pour la première fois, mais Brad Hunter a un comportement étrange, nommant sa femme 'Theresa', puis il a des accès de colère envers un collègue. Hunter semble ensuite perdre la raison lorsqu'il se prend pour un Anglais et un détective, Earp, extravagant et arrogant, doit tirer les choses au clair.

Mais il n'est pas le seul à s'intéresser à Hunter. Les acteurs ne sont pas attachants (à part Vernon Dobtcheff, présent partout des Avengers aux Brigades du Tigre) et l'espionnage n'est vraiment pas adapté à ce genre de série. De plus, la révélation de l'intrigue est banale ('It's a mistake') et loin de valoir un John Le Carré ! Reste les vues de Londres : la Tamise, Victoria Embankment et les taxis noirs. Sinon, les cœurs du journal sont d'actualité, jour de la St Valentin !

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5. LA COULEUR DU SANG
(THE COLOUR OF BLOOD)

Cet épisode est considéré comme un culte absolu de la série par les spécialistes, avec raison. C'est en effet un des sommets de Thriller. Je n'ai pas été déçu car l'ambiance représente vraiment la série telle que je l'avais en mémoire après plus de trente ans d'abstinence. La séquence d'introduction est symbolique des situations absurdes que Brian Clemens nous avait concoctées pour The Avengers, mais en plus morbide. Dans la lande déserte, un homme bien habillé pousse un landau rempli de déchets et balance le contenu du haut d'une colline et en émerge le corps d'une jeune femme. Il place un œillet à sa boutonnière, sourit, fait un geste amical en direction de la malheureuse et s'en retourne. 

Cette séquence sans parole résume parfaitement l'essence de la série. L'épisode s'enclenche sur un énorme quiproquo ; Julie Marsh, une secrétaire immobilière, donne rendez-vous à un client à la gare de Waterloo avec un œillet comme signe de reconnaissance. Evidemment, elle part avec Arthur Page, un individu apparemment charmant et de bonne manière, mais en fait un dangereux tueur en série à l'esprit dérangé, qui vient de s'échapper d'un fourgon de police. Page saisit l'opportunité et prend le train avec la jolie secrétaire, qui lui remet de l'argent et les clés de la propriété de Westerling ! Les longs échanges dans le train entre les deux personnages font monter la tension et préparent le final dans le manoir.

Pas de portable à l'époque et le véritable propriétaire contacte la police dont les recherches ne donnent rien. A l'insu de Julie, Page étrangle dans le train une passagère qui l'a reconnu (excellente scène) et se retrouve dans le manoir. Julie, de plus en plus intriguée par le comportement de Page, est néanmoins obligée de passer la soirée dans la demeure. Le tueur ne se doute pas que l''innocente' Julie a élaboré un plan audacieux avec Peter, son collègue et amant. Un véritable bijou avec une intrigue ingénieuse qui laisse le téléspectateur scotché jusqu'au dénouement. Je me souvenais que de la dernière image – les rats qui prennent possession de la maison.

Une fin qui fait froid dans le dos…. Les deux personnages principaux sont interprétés superbement ; Norman Eshley (Page, l'inquiétant tueur à l'œillet) et j'ai tout de suite reconnu en Julie Marsh, la ravissante Katharine Schofield, qui se mesure à Mrs Peel dans un combat de judo dans Les cybernautes. A noter que c'est un des rares épisodes sans acteur américain dans la distribution.

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6. MEURTRE EN TÊTE
(MURDER IN MIND)

Rien de palpitant dans cet épisode, et si on ne connaît pas un peu la série, on serait même tenté de s'arrêter là (seulement une perle pour six épisodes). Il n'y a pas d'acteur intéressant et cette histoire de femme amnésique et de supposé meurtre traine en longueur. La séquence pré-générique est convaincante avec la femme qui vient rapporter à la police un homicide qu'elle a commis dans sa maison, mais elle a oublié où elle demeure.

Rapidement, on découvre l'identité de la femme, qui est l'épouse de George Drew, célèbre auteur de romans policiers. Son histoire est classée par la police bien qu'elle reste convaincue qu'un meurtre a été perpétré. Où est le corps ? Le plus jeune des détectives finit par croire en sa théorie mais il y a un bémol de taille : l'assassinat pourrait bien être en préparation. C'est vrai qu'entre la maitresse et la femme…

A noter les belles vues d'extérieur et des automobiles des années 70 très vintage pour passer le temps. Pourquoi produire de tels épisodes pour 63 minutes alors que 49, comme les Avengers, suffirait amplement ? Don't frighten me, just remember, Superintendant, I'm the one who makes the tea around here!

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7. UN ENDROIT POUR MOURIR
(A PLACE TO DIE)

Un épisode dédié au surnaturel avec tous ces timbrés du village qui font passer les habitants de  Murdersville pour des enfants de chœur ! Comme souvent, la séquence pré-générique aguiche avec la jeune fille effrayée, qui est poursuivie dans la forêt par des assaillants invisibles.  Le cri qu'elle pousse ne laisse rien présager de bon.

L'histoire conte l'arrivée d'un nouveau médecin au village et de sa jolie compagne blonde, Tessa Nelson, qui attise immédiatement l'intérêt des villageois. Le couple ignore que tous les habitants sont possédés par l'esprit du vilain et que la jeune femme est considérée  comme celle qui va leur apporter le pouvoir satanique. D'abord amusée par l'accueil, Tessa devient inquiète lorsqu'elle trouve des lettres qui laissent supposer que le docteur précédent a connu une sinistre fin. 

Une jeune fille est retrouvée mutilée et les villageois viennent chercher Tessa, qui découvre alors le sort qui lui est réservé. Heureusement que la 'Lady' est plus futée que son médecin de mari, un tantinet lourdingue et coincé, qui met une éternité à réaliser ce qui se trame. La fin est en effet bien longuette et exaspérante. Une histoire pour les amateurs de surnaturel et autre sorcellerie.

Mais il y a la ravissante Alexandra Hay (Tessa Nelson), disparue beaucoup trop tôt, que j'avais déjà vue en junkie dans deux épisodes de séries policières : Kojak et Les rues de San Francisco. Au fait, avez-vous remarqué que tous les couples dorment dans des lits séparés dans cette série ? Pudibonderie américaine oblige !

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8. JEUNES FILLES EN PÉRIL
(FILE IT UNDER FEAR)

Une histoire conventionnelle, pas très en ligne avec la série, mais très bien construite. De nuit, une jeune fille, les bras chargés de livres, disparaît dans un passage souterrain sous le regard d'un homme en uniforme. Lorsqu'elle emprunte un petit pont, elle se retourne, alarmée, mais elle est attaquée mortellement de front.

Liz, la bibliothécaire, est désespérée lorsque d'autres filles sont assassinées dans les environs. Elle mène sa propre enquête et soupçonne un emprunteur qui porte un uniforme. Cet épisode est un whodunit captivant avec des personnages attachants.  Il y a de nombreuses fausses pistes et l'assassin n'est pas, bien entendu, celui qu'on suspecte. Liz est le personnage central, perturbée par la disparition de femmes plus jeunes qu'elle, ce qui lui souligne sa crainte, le fait de devenir vieille fille.

John Le Mesurier, le butler des Espions font le service, est excellent. Il passe son temps et sa solitude dans la bibliothèque, lieu essentiel de l'intrigue. Cet épisode, peu caractéristique, n'est généralement pas apprécié des fans de la série, mais c'est un bon Thriller pour les amateurs de romans policiers. 

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9. LES AVEUGLES ONT DES YEUX
(THE EYES HAVE IT)

Ce neuvième, et avant-dernier, épisode démontre que la première saison est très hétérogène. Tout bien ou tout mauvais. Cette histoire est excellente, aussi bien dans sa construction que dans le suspense qui ne se relâche pas un seul instant. Le classique de la saison au même titre que The Colour of Blood.

La longue entame met directement dans le vif du sujet : un drapeau britannique en gros plan (sûrement pour l'audience US) puis une voiture se dirige devant un établissement et trois hommes inquiétants sortent du véhicule et pénètrent dans une salle de cours, où le chef abat l'instructeur de sang-froid avec un silencieux. Une jeune fille sourit mais ne semble pas concernée. La caméra fait alors un travelling sur l'écriteau "Clinical Training Centre For The Blind".

C'est le début d'un huis-clos entre un trio de tueurs, qui a besoin de l'établissement pour abattre un chef d'état, et des étudiants aveugles, qui, petit à petit, prennent conscience de la présence d'individus néfastes. Sally est la plus perspicace, remarquant que des 'plombiers' sont à l'étage supérieur, mais elle a beaucoup de mal à convaincre ses amis du danger ambiant. Finalement, le groupe d'étudiants va démontrer que leur handicap n'est pas un obstacle pour s'opposer à des tueurs aguerris.

De très bons acteurs contribuent à la réussite de cet opus singulier : Peter Vaughan (toujours impeccable en méchant que cela soit dans The Avengers, Madigan ou Sherlock Holmes) et, surtout, Sinead Cusack (vue dans un rôle machiavélique d'Amicalement votre), qui interprète superbement Sally, la jeune aveugle. L'intrigue rappelle Noël en février des Avengers, mais c'est un épisode qu'on se souvient ….d'avoir vu, malgré une fin sans surprise. A noter que l'épisode fut rediffusé en mai 1975 en Grande-Bretagne après avoir gagné une récompense pour sa représentation des non-voyants.

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10. SORCELLERIE
(SPELL OF EVIL)

La sorcellerie m'ennuie encore plus que le surnaturel, c'est dire ! On termine donc cette saison par le plus mauvais épisode, à mon avis. Tony Mansell, un businessman, utilise les services d'une agence matrimoniale à la suite du décès soudain de son épouse.

Clara semble être la partenaire idéale mais elle n'a que des intentions malignes pour son époux. Bientôt, Tony a la même maladie que sa femme. La sorcière, Diane Cilento (disparue en octobre 2011), est Kate Sinclair dans Amicalement vôtre mais sa voix est vraiment désagréable. Que dire de cet épisode que j'ai parfois passé en accéléré ?

C'est la version 'bad' de Ma sorcière bien aimée. Il conclut une saison trop hétérogène, la seule des six à plus de sept épisodes. Je pense que le sorcier à la barbichette, qui intervient à la fin de l'histoire, est Talfryn Thomas ; il a changé depuis son rôle de Eli Barker (Dans sept jours le déluge) mais sa voix avec l'accent gallois est à l'identique. Je ne suis pas certain car il ne figure pas au générique.

Bien qu'il ait un titre français, cet épisode n'a jamais été diffusé chez nous.

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Captures photo : Denis Chauvet.

 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Présentation


THRILLER est une série britannique anthologique de quarante-trois épisodes (six saisons), créée par Brian Clemens et diffusée en Grande-Bretagne entre le 14 avril 1973 et le 22 mai 1976. Brian Clemens écrivit également la plupart des histoires et il se servit de deux de ses films de style analogue, And Soon the Darkness et Blind Terror, pour élaborer certains scénarii. La musique est composée par Laurie Johnson, et le superbe, et angoissant, générique donne à l’anthologie une identité immédiatement reconnaissable.

Quelques intrigues se retrouvent dans les séries phares de Brian Clemens, The Avengers (tourné avant) et The New Avengers (tourné après). Chaque épisode a sa propre distribution et intrigue, qui peut varier de l’enquête policière au récit fantastique sur des thèmes très divers comme la sorcellerie, la maladie mentale, la possession, la télépathie… Cette série est une anthologie d'histoires toutes plus angoissantes et terrifiantes les unes que les autres et l’ensemble de Thriller baigne dans un climat de mystère et d’angoisse, qui trouve sa source dans la manière d’agencer les éléments, de brouiller les cartes et d’installer le doute et la suspicion. Thriller, contrairement à Chapeau melon et bottes de cuir, tourne le dos à l'esthétique, mais on y retrouve la patte de Clemens dans les situations absurdes, surréalistes ou simplement improbables, les environnements urbains anormalement calmes et déserts et l’humour macabre.

Thriller est filmé en vidéo et les épisodes alternent très fréquemment passages en studios, tournés à Elstree, et en extérieurs dans la même séquence. Les extérieurs sont tournés soit au centre de Londres, soit dans la campagne environnante et, afin d’attirer le marché US, un acteur/actrice américain participait à chaque épisode (en V.O., l’accent désigne tout de suite l’invité(e) !). Néanmoins, la diffusion de la série sur les networks US a vu une transformation de l’original britannique pas très judicieuse. Les titres ont parfois changé et une scène d’introduction fut ajoutée avec des figurants (généralement filmés de dos). Sans intérêt, mais je développerai plus tard...

Toutes les histoires n’ont pas la même intensité et intérêt. N’étant pas amateur de fantastique, je n’ai pas accroché aux récits de diable et sorcière, tournés surtout dans les premières saisons. Les atouts de cette série sont d’abord la participation de nombreux acteurs et actrices dont les visages nous sont familiers pour avoir joué dans d’autres séries comme The Avengers mais pas seulement.  Il n’y a aucune suite et la distribution est à chaque fois différente, même si des acteurs ont plusieurs participations ; Gary Collins, par exemple, dans trois très bons épisodes. D’excellentes intrigues en côtoient d’autres bien pâlottes et, pour cette raison, je n’achèterai pas le coffret et me ferai mon best-off personnel. Le gros inconvénient est le format des épisodes (entre 62 et 65 minutes), ce qui est trop long, même pour les meilleures histoires. Si les scénarios sont le plus souvent très accrocheurs- noirs, sarcastiques, parfois à la limite du film d’horreur- on pourra reprocher à la série sa lenteur : la caméra est rarement mobile, tournage vidéo en studio et montage minimal oblige, enchainant juste quelques zooms à l'occasion. Avec un format habituel de 48/49 minutes, je suis persuadé que les excellents épisodes seraient toujours excellents mais que d’autres, un peu inférieurs, rentreraient, avec un petit rabotage, dans la même catégorie.

Un épisode réussi de la série Thriller doit surprendre le spectateur jusqu’au dénouement, même parfois à la dernière image, comme A Coffin for the Bride (le préféré de Clemens, à juste titre). La particularité de la série est de susciter l’intérêt par des situations à priori anodines et Brian Clemens s’est largement inspiré du maitre Hitchcock pour nous proposer de réels petits chefs-d’œuvre d’angoisse et de suspense.

Les quarante-trois épisodes furent produits par ATV pour être diffusés le samedi soir à 21h ; chaque épisode, avec une durée légèrement supérieure à une heure et les coupures publicitaires, était pensé pour un programme de 75 minutes sur ITV1. Après l’encart ATV, l’épisode débute avec une image d’un lieu en extérieur, souvent Londres, puis la caméra zoome sur une maison, un bureau, un hôtel, et la scène d’introduction, dont la durée peut varier entre 30 secondes et plus de quatre minutes, commence. A un point de tension, le générique s’enclenche avec la musique de Laurie Johnson. Le visuel est une image fixe d’un extérieur de l’épisode vu par une lorgnette sur des bords rouge sang. Brian Clemens et le producteur John Sichel ont conçu ce générique simple mais marquant. Chaque épisode est divisé en trois parties égales se terminant par un panonceau "End of Part one" / "Part Two", "End of Part Two" / "Part Three" avec un thème musical reconnaissable au clavecin. Généralement, ces coupures, qui servaient de pauses publicitaires, sont de réels ‘cliffhangers’. Le générique final a une version plus longue du thème musical. Le premier épisode tourné, dès 1972, fut The Colour of Blood (le cinquième de la première saison en ordre de diffusion). Comme souligné plus haut, la série était filmée en vidéo et il est à noter que la dernière saison fut tournée sur des bandes déjà utilisées, une pratique courante dans les années 60 et 70, particulièrement pour ATV.

La série, bien que britannique, fut très souvent diffusée d’abord aux Etats-Unis, mais ABC faisait quelques modifications. Ainsi, les acteurs/actrices américains étaient crédités en premier, la chaine américaine prévoyait une case de 90 minutes (contre 75 en Grande-Bretagne) et les coupures publicitaires pouvaient atteindre le chiffre de sept ! Tous les dix-neuf épisodes des saisons 2 à 4 ont des scènes supplémentaires ou des passages allongés par rapport à la version britannique (et française), diffusée des semaines ou même des mois plus tard ! La durée de ces scènes originales, amputées sur la version ATV pour ‘raisons artistiques’, variait de deux à trois minutes. La musique était également modifiée. Cela s’arrêta bizarrement et sans raison après la quatrième saison. Voici la liste de ces scènes coupées sur ce site anglo-saxon très bien fait :

http://www.markmcm.co.uk/blacknun/thriller/deleted.html

En 1978, ITC essaya de reformater les épisodes en petits films et, en définitive, de tromper les gens leur faisant croire qu’ils regardaient quelque chose d’inédit. Le thème et générique n’étaient pas utilisés et les titres étaient souvent changés ; The Colour of Blood est devenu The Carnation Killer par exemple. Des figurants tournaient aux Etats-Unis une nouvelle scène d’introduction pour chaque film, où ils apparaissaient  de dos ou le visage caché pour un souci de continuité, mais parfois quelques images de l’original étaient insérées. Sinon, la scène d’introduction originale était placée après le générique. Le générique final était aussi refait et le film avait alors une durée de 70 minutes (plus vingt minutes de pub). A noter que les USA et le Canada n’utilisaient pas le système PAL, comme au Royaume-Uni, et la bande enregistrée devait être transformée, ce qui donnait une image et une résolution de piètre qualité et une impression de zoom permanent.

Thriller fut rediffusé en Grande-Bretagne dans les années 80 mais à des heures tardives, d’une façon anarchique avec même un titre différent comme, par exemple, Late Night Thriller ! C’est une série assez méconnue en France, même si elle fut diffusée à partir du 22 mai 1977 sur Antenne 2, exactement un an, jour pour jour, après la diffusion du dernier épisode en Grande-Bretagne. A l’époque, seulement, sept épisodes fut diffusés et il fallut attendre la programmation de trente-huit épisodes sur La Cinq en 1986 pour connaître mieux la série sous le titre français Angoisse. Thriller fut rediffusé deux fois en 1989 sur cette chaine mais il est à noter que le logo habituel était parfois remplacé par une image avec une forêt sombre. Néanmoins, cinq épisodes n’ont jamais été diffusés en France: Spell of Evil, Only a Scream Away, Won't Write Home Mom - I'm Dead, Nightmare for a Nightingale et Death in Deep Water. À découvrir ou redécouvrir les premières saisons sorties en DVD récemment.