Open menu

 saison 1 saison 3

Equalizer (1985-1989)

SAISON 2

 


1. PRÉLUDE
(PRELUDE)



Un journaliste d’investigation est enlevé par un groupe armé à la solde d’un dictateur sud-américain. McCall se sent responsable car il a aidé à mettre le tyran en place lorsqu’il travaillait pour l’Agence.

Un retour moyen de McCall plongé dans une histoire qui lui renvoie son passé en pleine figure. Il doit à une jeune fille de retrouver son père kidnappé pour avoir écrit des articles de presse peu reluisants sur un dictateur. Scott apprend réellement dans cet épisode les agissements passés de son père, ce qui donne quelques joutes verbales et même un peu de pathos.

Après un début lent et bavard, McCall découvre que Control et l’Agence sont impliqués dans cet enlèvement ; une aventure politico-espionnage sans grande surprise ni beaucoup d’action. La séquence de l’entrepôt est néanmoins captivante (‘No deal, McCall’), et la série a toujours sa superbe musique rythmée et quelques scènes violentes, ici l’interrogatoire du journaliste.

o Cet épisode, le premier de la seconde saison, fut diffusé le 8 octobre 1986. Il dénonce l’implication des services secrets américains dans l’implantation de dictatures dans le monde moderne.

o William Zabka (1965) est Scott McCall, le fils, dans 15 épisodes. Il joue dans un orchestre dans le pilote. On apprend au début de l’épisode que Scott a été viré de son école de musique.

o Robert Lansing (1928-1994) est Control, l’ancien supérieur des services secrets de McCall, dans 25 épisodes.

o Lori Loughlin (1964), Jenny Morrow, est connue pour la série La fête à la maison (153 épisodes) et 90210 Beverly Hills. Elle reviendra dans le même rôle dans l’épisode First Light/Le début en fin de saison.

o C’est le premier rôle de Kelly Lynch (1959), la serveuse du club The Paradise. Elle a tourné récemment dans The L Word et 90210 Beverly Hills.

o Lorsque McCall se débarrasse des deux agents, on se rend compte qu’il le fait trop facilement ; Stoller simule un coup qu’il ne reçoit pas.

o Retour de Robert Joy (1951), Jacob Stock, vu dans Le transfuge de la première saison. Il est le docteur Sid Hammerback dans Les experts Manhattan .

o Robert McCall à son fils : ‘What do you know about the world, boy ? And who the hell are you to even attempt to judge ME.’

o Bob Christianson est l’auteur de la musique des trois premiers épisodes de la seconde saison.

Retour à l'index


2. NOCTURNE
(NOCTURNE)

Une jeune femme, critique musicale, devenue aveugle à la suite d’un viol, reconnaît la voix de son agresseur huit ans plus tard.

Une excellente interprétation de Jessica Harper, qui rappelle Audrey Hepburn dans Seule dans la nuit,  permet à cet épisode, malgré des longueurs, de renouveler avec les histoires noires de la première saison. Contrairement à la police, McCall croit Kate Parnell qui sent son assaillant d’antan roder autour d’elle. Il place un ami, Logan, pour la protéger et il déduit que le violeur est un homme influent dont la voix est reconnaissable.

Logan est ambigu ; il semble être suspect mais il a un faible pour Jessica dans une scène mélo et maladroite dans la cuisine, mais nécessaire pour expliquer son départ et la vulnérabilité de la jeune femme. Le passage au club Greene Street (chanson et fusillade), la recherche de la voix (‘That’s the bastard’s voice’) et la palpitante longue séquence finale dans les sous-sols de l’immeuble (le clou de l’épisode), sont les meilleurs moments d’une histoire à l’atmosphère angoissante.

o Jessica Harper (1949) a réellement fait des études musicales. Ses débuts dans Gros plan, lors d'une scène osée pour l’époque avec Richard Dreyfuss, la fit connaître. Elle joua également dans Phantom of the Paradise et Suspiria.  Depuis les années 90, elle écrit des livres et compose de la musique pour enfants.

o Michael Parks (1940), Logan, est, coïncidence,… un violeur dans un épisode des Rues de San Francisco, Les hommes mourront. Il a joué dans de nombreux films de Quentin Tarantino.

o Cinquième des sept apparitions du lieutenant Isadore Smalls interprété par Ron O’Neal (1937-2004).

o Nick Ashford et Valerie Simpson interprètent la chanson du club. Ils apparaissent au générique en ‘special guest appearance’, Ashford & Simpson. Le couple a écrit des chansons pour Marvin Gaye et Diana Ross. Également, entre autres, auteurs du hit “I’m Every Woman”, interprété par Whitney Houston pour le film Bodyguard.

o Après la scène pré-générique de l’ascenseur, Kate : ’The man who did this to me. Don’t let him get away.’

o John Keats (1795-1821) est le poète préféré de Robert McCall.

Retour à l'index


3. LES HOMMES CIVILISÉS
(A COMMUNITY OF CIVILIZED MEN)

McCall vient en aide à une femme pressée par son créditeur mais lorsqu’elle est assassinée, il réalise que c’est la fille, photographe amateur, qui était visée.

McCall résout rapidement le problème d’une commerçante dont la boutique a été mise à sac faute de pouvoir rembourser ses dettes à temps. Son assassinat plonge l’Equalizer dans une affaire beaucoup plus dangereuse. Cet épisode en deux temps n’est pas grandiose et on a du mal  à croire qu’un assassin aussi expérimenté ait pu confondre mère et fille à cause d’un galurin ; Zahn, le terroriste, veut mettre la main sur une cassette filmée par Valerie, la fille, où il apparaît, et effacer toute trace.

L’interprétation du méchant n’est pas crédible et plombe l’épisode. Restent la rencontre loufoque McCall/Control dans un sex-shop pour une mystérieuse liste Genesis, la poursuite à pied dans les rues de New York sur une superbe musique (‘Just keep walking’), le final dans le studio et la ruse de McCall, qui a piégé la voiture de Zahn en lui faisant croire que c’était l’ascenseur.

o Jennifer Grey (1960), Valerie Jacobs, est Frances ‘Baby’ Houseman dans Dirty Dancing.

o Pas de scène pré-générique à partir de cet épisode mais une succession d’extraits de l’épisode.

o Le début de l’épisode est tourné au croisement de Fashion Avenue et W39 Street.

o Chose rare, McCall accepte de dîner avec une cliente et il apporte même un bouquet de roses… inutile vu qu’elle a été assassinée.

o Zahn à McCall : ‘We are civilized men, you and I’ (d’où le titre de l’épisode).

Retour à l'index


4. FUGUE MORTELLE
(JOYRIDE)

Deux jeunes volent un corbillard sans se douter qu’il appartient au milieu et que le cercueil est rempli de capsules de crack.

Deux jeunes dérobent une cargaison de crack ; l’un veut s’en sortir et ses parents font appel à McCall, l’autre, livré à lui-même, va en mourir. Un script bien mince mais une volonté de montrer sans complaisance que les enfants sont les premières victimes de ce fléau. Cet épisode est un bon plaidoyer contre la drogue ; une histoire sociale et moralisatrice, qui remplit sa mission, mais sans suspense, ni tension. Par contre, il y a beaucoup de clichés : les parents, dans la banlieue chic, se culpabilisent, les enfants drogués sont livrés à eux-mêmes…

McCall est pris entre un entrepreneur de pompes funèbres, trafiquant,  et une bande de squatteurs dealers, mais il n’a pas d’état d’âme et élimine les uns comme les autres sans la moindre hésitation. Après la visite au squat, meilleure scène de l’épisode, l’échange McCall/Smalls souligne l’incapacité de la police à combattre ce cancer, terme employé par McCall au sujet des capsules de crack. 

o Les premières images de l’épisode, du quartier chaud, sont recyclées de The Lock Box/La grande ville, saison 1.

o La station de métro est 225 Street Subway Station, Marble Hill.

o McCall, dans sa première scène, rembourse les dettes de jeux de Sonny Raines, ce qui souligne une autre addiction. Il y a un peu d’humour dans ce passage lorsque Sonny dit qu’il ne sait pas ce qui serait advenu de lui si McCall n’avait pas remboursé sa dette de jeu. L’Equalizer répond: ‘I think you’d probably limp a little!’

o Cleavant Derricks (1953), Sonny Raines, reviendra dans le même rôle dans l’épisode Tip on a Sure Thing/À coup sûr. Il est Rembrandt dans Sliders, les mondes parallèles.

o Christian Slater (1969), un des deux jeunes, est surtout connu pour ses démêlés avec la justice. Juste avant ce rôle dans la série, il fut Adso, subjugué par la belle sauvage, dans Le nom de la rose. Il est à l’affiche également de Robin des bois : Prince des voleurs, Entretiens avec un vampire.

o Roger Robinson (1940), le trafiquant Selby, est Gil Weaver, un policier, dans 12 épisodes de la série Kojak.

o Neuvième  apparition de Jimmy (Mark Margolis), un contact de la rue de McCall. Il l’aide contre de l’argent car il a un divorce coûteux. Ce personnage participe à 16 épisodes.

Retour à l'index


5. MERCENAIRES FANTÔMES
(SHADES OF DARKNESS)

McCall doit prouver l’innocence d’un garde national accusé de tentative de viol et de meurtre. Rapidement, un duel à mort s’engage entre l’Equalizer et un tueur psychopathe.

Incontestablement le meilleur épisode, et de loin, jusqu’à présent dans cette seconde saison. Tout y est : l’intrigue au suspense angoissant, les seconds rôles parfaits et même une excellente partition à la batterie quasi inédite de Copeland. McCall est convaincu par un prêtre irlandais, ami de longue date, d’aider Dan Turner, incapable d’avoir commis un tel acte. D’abord dubitatif, le jeune garde accepte les conseils de l’Equalizer après avoir été menacé par le psychopathe, ancien soldat au Vietnam. McCall va apprendre à mieux connaître son adversaire, Rick Dillon, hanté par son passé, pour le provoquer et l’amener à se découvrir.

Cet épisode est une succession de scènes choc, de violence physique ou psychologique. Dès le début, l’assassinat de la jeune femme dans le parking surprend par sa rapidité et sa barbarie, et le reste est à l’avenant : le retour impressionnant du psychopathe dans sa chambre après le meurtre sous les cris imaginaires (‘Coward’), Dillon agressant Dan dans le parking, la traque de Lorraine, la sœur de l’accusé, au conservatoire (on en sursaute), le face-à-face McCall/ Dillon au Ammo Dump Club (‘Father, that is our man’), McCall jouant au chat et à la souris dans l’appartement du tueur et le final grandiose et sidérant où Dillon est rattrapé par son passé meurtrier et ses fantômes.

o Retour à la scène pré-générique (et quelle scène !) au lieu de petits extraits. C’est d’ailleurs le seul rôle de Karen Sellon, Nancy, peut-être traumatisée !

o On apprend que le prêtre, aumônier, a sauvé la vie de McCall au Cambodge. ‘Remember Cambodia, Robert.’

o La fin est parfaitement résumée dans le titre français.

o Caroline Kava, Polinski, est Connie White, la femme du policier interprété par Mickey Rourke, dans le superbe film  L’année du dragon.

o William Sadler (1950), le tueur, est connu pour ses participations à 58 minutes pour vivre et Les évadés.

o Edward Binns (1916-1990), le prêtre Martin O’Donohugh, jouait ici son dernier rôle ; sa carrière débuta en 1948 et il joua dans deux épisodes des Incorruptibles. Il tourna dans de nombreuses séries.

Retour à l'index


6. AVENTURE NOCTURNE
(NIGHTSCAPE)

Une femme, victime d’un viol, demande à McCall de retrouver son mari parti faire justice.

Ce très bon épisode, au sujet difficile mais tristement d’actualité, est pathétique et excessivement réaliste. Une histoire très bien rendue par une réalisation efficace particulièrement pour la scène d’ouverture, celle du viol ; la malheureuse est entraînée dans un local, les cris, le métro passe et deux policiers découvrent Amanda prostrée.

La longue séquence du retour au domicile puis les pleurs sous la douche sont nécessaires pour compatir avec la victime, traumatisée à vie ; procédé assez rare de nos jours ce qui donne à cette série un délicieux côté politiquement incorrect. Amanda demande à McCall de retrouver son mari parti, armé, à la recherche des violeurs, individus abjects par leurs actes et propos qui travaillent dans une fabrique de… baigneurs.

Equalizer raisonne l’époux culpabilisé (car il a une ‘affaire’) pour qu’il ne commette pas l’irréparable mais dans une scène finale forte, le pendant de l’ouverture, McCall exécute les trois individus prêts à récidiver ; séquence encore bien filmée où nous voyons la jeune fille s’enfuir et entendons trois coups de feu claquer. Un épisode avec quelques scènes un peu longuettes – le génie de l’électronique et les retrouvailles sur le quai par exemple –, mais un très bon plaidoyer.

o McCall est très évasif sur ses occupations avec une dame au début de l’épisode ; quand il la revoit, dernière scène, il lui dit : ’You wanted to know what I do for a living ? I kill people’ [Vous vouliez savoir ce que je fais dans la vie ? Je tue des gens.]. Et les derniers doutes sur l’issue de l’épisode sont levés.

o McCall au lieutenant Smalls qui a donné des ordres pour retrouver Kaufman armé, ce qui est un crime (‘felony’) à New York : ‘Put your energy in cleaning up the filth of that subway.’[Mettez votre énergie à nettoyer la saleté de ce métro.]

o Frances Fisher (1952), Amanda Kaufman, a beaucoup joué au théâtre mais également au cinéma (Impitoyable, Titanic, Jugé coupable) et à la télévision (Cold Case, The Shield). Elle a eu une fille avec Clint Eastwood.

o Première des trois apparitions du personnage Jonah, le génie de l’informatique, interprété par Austin Pendleton.

o Septième et dernière apparition du lieutenant Isadore Smalls interprété par Ron O’Neal (1937-2004).

Retour à l'index


7. CONTRE-FEU
(COUNTERFIRE)

McCall est victime d’une machination et accusé du meurtre d’un aveugle.

 

Cette fois-ci, personne n’engage McCall ; c’est un leurre car il est victime d’un astucieux complot visant à le discréditer lors d’un témoignage à un procès. Tout comme lui, on croit la serveuse apeurée, qui demande l’aide de McCall car sa nécrologie apparaît tous les jours dans le journal, et l’aveugle, amateur de belles voitures.

 

Les rouages de la machination sont bien imbriqués : la Jaguar de McCall ‘renversant’ l’aveugle, l’étrange lettre de chantage reçue par la serveuse qui renvoie McCall à l’hôtel  où  il est accusé d’avoir tué l’aveugle agonisant dans ses bras. Control le tire de ce mauvais pas et il est livré à lui-même pour prouver son innocence en retrouvant la fille.  Cette dernière l’aidera, après hésitation, à coincer Thomas Marley Jr (D’Onofrio avec une voix étrange à ses débuts), qui agit sur les directives de papa, Thomas Marley Sr, incarcéré, dans un final impressionnant où le pyromane craque face au feu. Ou comment obsession rime avec peur.

 

Une histoire intéressante, de bons acteurs et de l’humour, lorsque McCall emprunte le cab en enfermant le conducteur dans la cabine téléphonique !

 

o Vincent D’Onofrio (1959) est l’excellent lieutenant Goren dans 133  épisodes de New York section criminelle. Il se fit connaître par Full Metal Jacket. Il participa à d’autres films célèbres comme JFK, Men in Black, mais c’est le rôle de Goren qui le propulsa au rang de star. Il participa à un autre épisode d’Equalizer, Suspicion of Innocence/Présumé innocent, saison 3, dans un rôle similaire à celui de Full Metal Jacket.

 

o Charles Cioffi (1935) sera le lieutenant Kramer dans deux autres épisodes.  Il a joué dans un grand nombre de séries. Il a commencé sa carrière au cinéma en 1971 dans des films policiers (Klute, Shaft ) mais il fut très présent à la télévision : Madigan,  Cannon, Matt Helm, Kojak, Hawaii, police d’état (quatre épisodes), Columbo, Les rues de San Francisco. Il est le major Caldwell, supérieur de Webster/Robert Conrad, dans L’homme de Vienne.

 

o Sully Boyar (1923-2001), le juge Maurice Sanderling, aura le même rôle dans l’épisode Trial by Ordeal. Il décéda d’une crise cardiaque en attendant le bus à New York.

 

o L’hôtel Martha Washington a ouvert le 2 mars 1903 ; le premier hôtel  exclusivement pour les femmes  se trouve au 30 East 30. Il a changé de nom en 2003.

 

o Dans le final, Marley, cerné par les flammes, à McCall :’Go to hell.’’After you, Sir, after you.’

 

Retour à l'index


8. LA VENGEANCE
(THE LINE)

Un jeune noir est tué accidentellement suite à une altercation avec un groupe de vigilantes. La police classe l’affaire mais la mère de la victime fait appel à McCall.

Un épisode qui rentre dans le créneau actuel ; la victime est noire, les vigilantes sont blancs. Les policiers croient la version des cinq hommes qui ont maquillé la scène et McCall doit réussir là où la police échoue et empêcher le frère de la victime de se procurer une arme pour faire justice. L’histoire met surtout en évidence l’incapacité de la police à résoudre les problèmes d’insécurité et l’impunité des groupes d’auto-défense. 

Sur une bonne idée, l’épisode, sans action (sauf le final) ni surprise, est un peu lassant. Sur le même thème, Expédition punitive des Rues de San Francisco était bien meilleur. La prestation des seconds rôles n’est pas non plus inoubliable à part Novella Nelson, dans le rôle de la mère des deux jeunes. Le petit jeu de McCall avec le groupe, provocation et zizanie, distrait mais ce drame reste un épisode très moyen. 

o McCall et Jimmy sont à The English Pub. Jimmy révèle qu’il revoit sa femme avec laquelle il vient pourtant de divorcer. Lors de la saison 1, Jimmy acceptait de travailler pour McCall pour payer son divorce ! McCall éclate de rire : ‘You are a braver man than I am’.

Retour à l'index


9. À COUP SÛR
(TIP ON A SURE THING)

Un bookmaker fait enlever le fils d’un jockey pour influencer une course entre deux chevaux. McCall doit retrouver l’enfant avant la course.

Cet épisode dans le milieu hippique est d’un ennui mortel. Il ne s’y passe strictement rien, à part l’enlèvement et des discussions barbantes au possible sur les paris. Sinon, on voit McCall regarder la télévision, McCall faire ses courses (The Times bien en évidence) et McCall parier deux dollars, mise minimum, sur un canasson. Sympathique mais rien de palpitant surtout que l’aide de l’Equalizer est l’insignifiant Sonny Raines qui se distrait en faisant des courses de cafards sur sa table de cuisine…

o Monmouth Park est un hippodrome à Oceanport dans le New Jersey.

o Cleavant Derricks (1953), Sonny Raines, a le même rôle dans Joyride, le 4e épisode de cette saison. Pas d’autre participation, bonne idée des scénaristes !

o L’horripilant personnage d’Harvey, interprété par Jack Gilpin, a participé à l’épisode Desperately/Par désœuvrement de la première saison. ‘What an idiot !’ comme dit McCall. Lui non plus, ne reviendra pas. On ne s’en plaindra pas.

Retour à l'index


10. LE SILENCE
(THE CUP)

Un prêtre entend la confession d’un dissident polonais peu de temps avant son assassinat. Il garde le secret au péril de sa vie mais il se trouve mêlé à un complot du KGB.

C’est le grand retour de Mickey Kostmayer, le meilleur aide de McCall, dans une histoire bien ancrée dans les années 80. Père Nick Kostmayer, le frère de l’agent,  assiste, impuissant, aux derniers instants d’un homme qu’il vient de confesser. Blessé, il refuse la protection de la police et s'en remet à la volonté de Dieu, malgré les mises en garde de son frère ce qui donne des joutes fraternelles virulentes. Le prêtre se mure dans le silence du secret de la confession et se retrouve malgré lui au centre d’une affaire d’espionnage où le KGB a infiltré un groupe de Solidarnosc afin de discréditer le mouvement. 

Bien que l’histoire ait un peu vieilli, elle reste très plaisante par son suspense intéressant et ses scènes d’action bien réparties dans le récit. Les meilleurs passages sont la confession (première scène), l’attaque soudaine de la paroisse, la visite de McCall à la taverne polonaise et le final à la mission. À noter les bonnes prestations des seconds rôles, Dennis Christopher, le prêtre, bien loin de ses rôles aux vertus opposées, et Caris Corfman, la Russe infiltrée, trop tôt disparue.

o Keith Szarabajka est Mickey Kostmayer dans 56 épisodes de la série. Il est apparu quatre fois dans la première saison.

o Cet épisode gagna le prix Edgar Allan Poe pour le meilleur épisode de télévision en 1986.

o Mickey : ‘The girl acted like she had a crush on you and the guy seemed pretty jealous.’ [La fille a réagi comme si elle avait le béguin pour toi et le type semblait bien jaloux]. McCall : ‘Well, as long as it wasn't the other way around.’ [Bien, du moment que ce n’était pas le contraire.]

Retour à l'index


11. DOUBLE DÉTENTE
(HEARTSTRINGS)

Une femme demande à McCall de l’aider à retrouver son enfant kidnappé à la maternité.

McCall est engagé pour retrouver un bébé kidnappé par une fausse infirmière dans une maternité. Il découvre un trafic d’adoption et remonte jusqu’au destinataire de l’enfant qui s’avère être en relation avec l’Agence de Control. Une histoire bien menée mais sans surprise ni scènes mémorables. L’intérêt est surtout de voir Edward Woodward avec sa future épouse. Un drame de la société bien appréhendé mais c’est sitôt vu, sitôt oublié. Les passages intéressants sont la diversion de Mickey à l’hôpital et le piège tendu à McCall.

o Michele Dotrice (1948), Vanessa Daniels, fut la femme d'Edward Woodward de 1987 jusqu’au décès de l’acteur. Ils ont eu une fille.

o Jana Schneider (1951), l’infirmière kidnappeuse, a surtout joué au théâtre avant de se reconvertir dans le journalisme, risquant sa vie aux quatre coins du monde. Elle fut blessée par un char en Bosnie. 

o McCall évoque sa fille, décédée à la naissance, déjà mentionnée dans Out of the Past/Les retrouvailles, le seul épisode où l’ex femme de McCall est présente.

Retour à l'index


12. HAUTE PERFORMANCE
(HIGH PERFORMANCE)

Une jeune femme, qui travaille sur un chantier, est témoin d’un meurtre. Elle devient la cible des assassins.

Un excellent suspense interprété par de très bons acteurs, à commencer par la ravissante Patricia Charbonneau, de descendance française, qui est Sally, témoin traqué du meurtre (mais que fait une aussi jolie fille sur un chantier ?).

Tout le monde aura pensé à Fenêtre sur cour pour la scène de l’assassinat mais l’épilogue est très avengeresque : rien de tel en effet qu’un déjeuner en tête-à-tête sur une tour en construction pour combattre l’acrophobie. Une jolie ouvrière du bâtiment (ça existe ?) voit dans un appartement en face du chantier un homme étrangler une femme mais ni la police ni McCall, au début en tout cas, ne semblent la croire. L’appartement est vide, sans cadavre. La discussion de deux hommes, le tueur et son employeur, le mari de la morte, dévoile l’intrigue très tôt. Après que le tueur a essayé d’éliminer la jeune femme, McCall va s’efforcer, avec l’aide de Mickey, de coincer le commanditaire.

L’enquête, souvent secondaire dans la série, est originale et le bouton d’un manteau onéreux très select permet d’identifier la morte et un superbe coup de bluff de McCall de retrouver le corps et de confondre le mari. Parmi les nombreuses scènes intéressantes, notons le meurtre hitchcockien, Sally dans le vide, McCall acrophobe, et surtout le tueur à la poursuite de Sally dans l’hôpital Bellevue… jusqu’en salle d’autopsie !

o Patricia Charbonneau (1959), Sally Stevens, a commencé sa carrière en 1983. Elle a tourné dans les séries Les Incorruptibles de Chicago, Un flic dans la mafia et plus récemment dans New York, section criminelle. Elle enseigne maintenant le théâtre.

o James Remar (1953), Tremayne, a commencé à se faire remarquer avec Les guerriers de la nuit. Vu aussi dans Cotton Club et 48 heures. Il est Harry Morgan dans la série Dexter.

o L’épisode de la première saison, Wash up/Nettoyage se passait aussi en altitude.

o McCall à Kramer qui refuse de voir l’évidence : ‘The picture is there if only you want to see it.’

Retour à l'index


13. SANS CONTRÔLE
(BEYOND CONTROL)

Après l’assassinat d’une taupe du KGB, McCall est engagé par Control pour retrouver des documents compromettants.

Une histoire d’espionnage à la John Le Carré qui nous fait replonger au temps de la Guerre froide. Un épisode intéressant, au suspense bien entretenu, mais ce n’est pas le meilleur de la série comme on peut le lire sur certains sites américains. Le script laisse découvrir l’intrigue par petites touches et il est suffisamment alambiqué pour qu’on ne sache pas ce qui va se passer à la scène suivante, comme dans les meilleures histoires d’espionnage ; je fais référence là à des anti-James Bond, des héros comme George Smiley ou Harry Palmer. On découvre ainsi bien plus tard que la jeune femme, employée de banque, suivie et cambriolée, est la nièce du traître, qui a photocopié des secrets d’État.

On comprend aussi rétrospectivement pourquoi Control est déjà dans l’appartement d’Elaine à l’arrivée de Coble. Control ne peut compter que sur lui et l’aide de McCall pour retrouver les documents avant Coble, le redoutable envoyé de Moscou. Évidemment, le code, le livre et les roses, est un peu tiré par les cheveux mais l’ensemble reste parfaitement plausible. Il y a plusieurs moments intéressants, pas tous d’égale importance pour l’intrigue, comme le harcèlement d’Elaine, le passage de la banque, le chantage des cercueils, avec Control aiguillonné, et l’ultime scène où Control avoue à McCall qu’il lui a menti, acte banal du monde de l’espionnage : 'It's what I do for a living, Robert.'

o Le titre VF perd, évidement, toute référence au personnage Control.

o Liane Curtis (1965), Elaine Ferris, chante plus à Los Angeles qu’elle ne tourne de nos jours.

o Surprenant que McCall, expérimenté et aguerri, se laisse surprendre et pense que Coble est mort. Control lui sauve la vie.

o Coleman Luck : « Cet épisode débuta dans un désordre absolu. Universal est venu nous voir car ils voulaient faire un cross-over avec la série Magnum. Cela signifie que McCall devait aller à Hawaii et Magnum à New York. Un scénariste de Magnum devait écrire une heure et je devais écrire la seconde partie. C’est une de ces situations où vous secouez simplement la tête et vous pensez au sourire du gladiateur qui, sur le point de mourir, vous salue.  

Je me souviens pas grand-chose de l’entretien avec la femme scénariste de Magnum (impossible de me rappeler son nom). J’ai évacué de ma mémoire la partie du cross-over que j’ai écrite. Finalement, la raison a prévalu et le cross-over a été écarté. Mon idée était de lancer le script, mais notre showrunner de l’époque, mon vieil ami, le regretté Ed Waters, ne voulait pas le faire. A mon grand désespoir, il voulut que je réécrive le script en un épisode autonome. Je n’étais pas content. Refaire cette chose du début fut pénible. Mais, bien sûr, il avait raison. L’épisode est devenu une sorte de modèle des relations McCall/ Control. J’ai lu une critique il y a des années qui disait que l’épisode était représentatif des histoires d’espionnage de cette période. Le titre exprimait ma frustration à l’ensemble du processus. »  (Facebook, 4 avril 2016).

Retour à l'index


14. LA CHAIR EST FAIBLE
(CARNAL PERSUASION)

Un juge corrompu accepte de libérer un homme innocent à condition que la femme de celui-ci couche avec lui.

Cet épisode offre quelques rebondissements et un thème peu exploré dans les séries : la compensation charnelle. Le coup monté et l’arrestation du naïf mari, marin sur un bateau, doit permettre d’éloigner le témoin potentiel d’un trafic d’armes organisé avec la complaisance d’un juge qui doit valider la mise à l’écart par une peine de prison.

L’intérêt de l’épisode se situe dans les exigences particulières du juge qui est sexuellement attiré par la femme du prévenu, interprétée par la superbe Maria Holvoe. Il accepterait de relâcher le mari, personnage insignifiant au possible, si la belle se montre docile à son égard ; autant dire que c’est la belle et la bête et que cela équivaut à donner de la confiture à un cochon. C’est un odieux chantage mais Lisa Hughes est prête à tout pour libérer son mari (un bêta) qui n’est pas au courant du dilemme (on peut même donner raison au juge lorsqu’il se demande ce qu’elle peut lui trouver).

McCall est très intéressé à faire tomber un tel individu et il n’hésite pas un seul instant à venir en aide à la belle. Avec les complicités de Mickey et Jimmy, il joue au chat et à la souris avec le juge Tainey, à la botte d’un trafiquant. Le sujet principal est intéressant et interprété par deux seconds rôles très convaincants, le magistrat aux goûts de luxe et la belle femme déterminée. La première rencontre, où Tainey expose subtilement sa volonté à Lisa, est passionnante (‘Think about it !’). À voir aussi les deux visites de McCall chez le juge (pour placer le micro et au moment opportun), Lisa sur le point de céder à Tainey et le final sur le port, détonant pour l’homme de loi.

o John Cullum (1930), le juge Howard Tainey, a joué dans Unpunished Crimes/Meurtres à retardement de la première saison.  Il est le juge Moredock dans 11 épisodes de New York, unité spéciale.

o La jolie Maria Holvoe, Lisa Hughes, n’a malheureusement pas fait carrière, n’ayant eu que cinq rôles : trois au cinéma et deux à la télévision dont celui-ci. Elle est artiste-peintre et vit en Suède. Elle a répondu à mon mail : « Ma carrière d'actrice fut courte. Cependant, le travail sur la série Equalizer reste un bon souvenir. J'étais une débutante absolue et pourtant j'ai été traitée avec le plus grand respect. Il y avait une distribution remarquable et, à l’exception de l’homme qui jouait mon mari (avec qui j'ai peu interagi), j'ai passé un bon moment avec Edward et George - quels excellents acteurs. J'ai aussi aimé l'actrice de théâtre qui a été choisie pour jouer la juge, bien que son nom ne me revienne pas (ndlr : Cynthia Harris). Attrayante et intelligente (en reste t-il encore…?) Merci de votre intérêt. » (26 décembre 2017).

o La juge Paula G. Walsh est interprétée dans cet épisode par Cynthia Harris. Le même rôle est tenu par Olympia Dukakis dans Shades of Darkness/Mercenaires fantômes.

o Le juge Tainey à Lisa lors de la première entrevue : ‘Can you persuade me to believe that he’s not guilty, really persuade me?’ [Pouvez-vous me persuader de croire qu’il n’est pas coupable, vraiment me persuader ?]

o Une référence à Rambo lorsque Jimmy dit à McCall au sujet d’un lance-roquettes : ‘Rambo used one’ [Rambo en utilisait un]. McCall : ‘Rambo who? ’[Rambo qui ?]

Retour à l'index


15. LES MÉMOIRES DE MANON – 1/2
(MEMORIES OF MANON – 1/2 )

Une jeune femme doit révéler l’identité de l’informateur de son père, policier, sous peine de représailles. Elle contacte Control, son parrain, qui confie l’affaire à McCall.

Cet épisode en deux parties est un des plus connus et spectaculaires de la série ; en tout cas, le premier volet, on reparlera de la suite plus tard. Un policier canadien, Phillip Marcel (Anthony Zerbe avec un accent canadien dans un rôle de ‘gentil’ pour une fois), est à New York pour affaire avec sa fille, Yvette (Melissa Sue Anderson). Celle-ci est enlevée par deux hommes aux mines patibulaires, Dorgan et son bras droit Carmack, et sommée de découvrir sous 48 heures l’identité de Chrysalis, l’informateur de son père, sous peine d’être exécutée ainsi que son paternel. Étant constamment sous surveillance, elle réussit par une astuce à transmettre l’information à Control, son parrain, qui charge McCall de protéger père et fille.

Le début de cette première partie est une succession de scènes choc, ce qui donne au récit un rythme endiablé ; l’enlèvement au musée de sculptures africaines (sur une musique adéquate), le simulacre d’assassinat au restaurant (bien filmé derrière la glace) et McCall stupéfait de la ressemblance d'Yvette avec sa mère décédée, Manon, son ancien grand amour. L’entrée en lice de l’Equalizer ne baisse pas l’intensité, bien au contraire. Il découvre rapidement que Carmack, le bras droit du ponte de la mafia, est Chrysalis. McCall ne s’embarrasse pas de fioritures pour arriver à ses fins dans des actions ‘coups de poings’ ; le tueur est menacé d’être balancé par la fenêtre, après la tentative de meurtre sur Yvette, puis suspendu dans la cuisine de Carmack lors de la visite de McCall et Mickey (excellente scène). L’Equalizer propose un marché à Carmack et feint de vouloir vendre la fille à un bon prix mais il n’a pas prévu que Dorgan, pressé par ses complices, soit obligé de faire au plus vite et d’enlever Yvette pour la faire parler.

Cet épisode n’a pas de temps mort et les scènes fortes se font suite sur un rythme nerveux sans négliger l’humour et le suspense. L’humour comme la diversion qui permet la première rencontre McCall/Yvette (T-shirt de Kostmayer et les skate-boardeurs du parc) et le suspense lors de l’entrevue de Marcel avec McCall.

Une fin magistrale qui révèle qu’Yvette Marcel est la propre fille de McCall au moment où celle-ci est enlevée de nouveau et Mickey Kostmayer abattu. Un excellent cliffhanger pour un épisode particulier qui met en lumière un pan du passé de McCall, jusqu’alors inconnu.

To be continued…

o McCall fait du vélo d’appartement dans une salle de boxe… pas forcément conseillé pour le cœur.

o Mc Call fait référence au voyage au Pakistan avec Control. Ce voyage, déjà évoqué, est une sorte de fil rouge entre les deux hommes.

o Le restaurant où Philip Marcel déjeune avec sa fille se trouve au 15 Penn Plaza appelé la Tour Vornado.

o Mickey qui embrasse Yvette à pleine bouche pour la faire passer pour sa petite amie : ‘It’s tough working for McCall.’

o Anthony Zerbe (1936) a souvent joué des rôles de méchants dans toutes les séries américaines populaires des années 60 et 70, dont cinq participations à Mission : Impossibl e et quatre à Mannix, mais aussi Les mystères de l’Ouest, Cannon, Les rues de San Francisco. Au cinéma, on se souvient de lui dans Le survivant (un messie fou), Papillon, Le flic ricanant, Adieu ma jolie, Permis de tuer

o Melissa Sue Anderson (1962) est Mary Ingalls dans La petite maison dans la prairie. Elle a débuté à 10 ans dans Ma sorcière bien-aimée. Elle est apparue ensuite dans Shaft avant de tourner dans la série qui l’a rendue célèbre. Peu de rôles mémorables depuis… À noter au cinéma, un film qui m’avait marqué à sa sortie, Happy birthday, souhaitez ne jamais être invité.

o Coleman Luck : « En ce qui concerne Manon qui devait être une trilogie (ndlr : Memories of Manon, The Mystery of Manon sont deux double épisodes en saison deux et trois), il n'y a pas de " ils " à son sujet. C'était mon travail. Je dois endosser la responsabilité pour l’absence de conclusion. Je voulais compléter la trilogie lors de la quatrième saison. Puis, nous avons eu une grève des scénaristes de cinq mois. Bob Eisley et moi étions alors les seuls scénaristes de l’équipe. En tant que showrunner, j'ai eu deux semaines pour embaucher plus de personnel et obtenir le premier script prêt... un script qui n'avait pas été écrit. Nous n'avions pas de scripts de sauvegarde. Cette année a été épuisante. J'ai appris plus tard qu’Universal ne pensait pas que nous puissions continuer. Ils ont pensé que nous devrions arrêter à un moment donné pour avoir un script de prêt. Nous ne l’avons jamais fait. Chaque jour de préparation, j'avais un script à leur donner. Si un seul avait été refusé, nous aurions dû arrêter. Aucun ne l’a été. Tout cela pour dire que je n'avais pas le temps d'écrire le dernier de la trilogie, ou même d'y penser. Trop d'années ont passé maintenant et trop d’histoires. Toutes les idées qui étaient dans mon esprit se sont installées profondément dans la vase primordiale de mon subconscient. Désolé. » (Facebook, 9 janvier 2014).  

Retour à l'index


16. LES MÉMOIRES DE MANON – 2/2
(MEMORIES OF MANON – 2/2 )

McCall retrouve Yvette mais celle-ci le croit responsable de l’enlèvement. L’Equalizer monte le ponte de la mafia et son bras droit l’un contre l’autre.

La suite est une grosse déception au vu de la première partie, rythmée et haletante. Un essoufflement manifeste est perceptible à partir du moment où Yvette Marcel est retrouvée et qu’elle pense que McCall fait partie du complot. Le plan pour la libérer est judicieux mais la réaction de la jeune femme n’est pas plausible et plutôt incohérente en menaçant McCall avec son arme subtilisée.

Il y a également beaucoup plus de bavardages, une touche de pathos et moins d’action, sans compter que les deux truands principaux, plus souvent à l’écran que lors du premier volet, font figure de gros lourdauds naïfs. Le dénouement est une mise en scène de McCall qui continue à faire croire à Carmack qu’il peut lui vendre Yvette et, en même temps, il fait avaler à Dorgan la fable qu’il est un agent fédéral véreux et… qu’il lui vend Carmack ! Bref, le script alléchant de la première partie tourne définitivement en eau de boudin dans la seconde.

Le final, la rencontre des deux truands dans un endroit cerné par les agents fédéraux, est convenu et bâclé. Il y a néanmoins quelques scènes dignes d’intérêt comme lorsque Yvette, droguée, rêve et revoit sa mère, Manon, McCall prenant Carmack pour cible au stand de tir (‘a little closer to the target’) et l’explication chargée d’émotion McCall/Control sur le secret gardé de la paternité de l’Equalizer… secret que McCall ne révèlera pas à Yvette. An act of bravery or cowardice ?

o Il y a un résumé de la première partie au début de l’épisode ; 'Last week on Equalizer. And now, the conclusion of Memories of Manon.'

o On croit Kostmayer tué, ou tout au moins sérieusement blessé, et on le retrouve le bras en écharpe sans explication…

o McCall parle de ses (autres) enfants à Phillip Marcel : un fils et une fille décédée très jeune, évoquée dans deux autres épisodes.

o La scène des adieux est tournée devant Penn Station, une des principales gares de New York.

o Dans l’épilogue, Control remet une photo de Manon et Yvette bébé à McCall. Une ouverture pour l’autre épisode en deux parties de la saison 3, The Mystery of Manon/Les loups dans la nuit… To be continued !

Retour à l'index


17. SOLO
(SOLO)

McCall concilie travail et plaisir avec une femme recherchée en Pennsylvanie pour avoir tué un policier.

Après une bonne entame, l’histoire sombre dans l’invraisemblance frôlant le ridicule. Sarah McGee, une fille aperçue dans un bar, s’accroche à McCall pour obtenir son aide. L’Equalizer, sous le charme de la femme, est persuadé qu’elle n’a pas commis de crime malgré la hargne haineuse d’un policier. Après quelques mensonges de la dame, McCall doit retrouver un certain Max, témoin et sûrement coupable d’un vol d’armes dans une usine, et prouver l’innocence de McGee.

Avec l’aide d’un pisteur, McCall localise les individus mais Sarah, qui doit appeler la police, préfère agir seule, faire coucou aux méchants et servir de cible pendant que McCall se fait rosser et joue à la baballe avec une bombe. Bref, un script comme du gruyère et McCall tabassé et roulant des pelles comme James Bond. Les seuls bons points sont Kevin Spacey, excellent en flic pourri sadique, et McCall utilisant le monte-charge pour se débarrasser de Cole.

o Kevin Spacey (1959), le sergent Cole, à ses débuts. Il fut connu après sa participation à Usual Suspects. À noter également Seven, L.A. Confidential.

o À l’hôtel, au début de l’épisode, McCall à Sarah : ‘I don’t take payment in kind.’ Ce qui sous-entend qu’il la compare à une prostituée.

o Seconde des trois apparitions du personnage Jonah, le génie de l’informatique, interprété par Austin Pendleton.

o Sarah McGee doit contacter le lieutenant Kramer ; Charles Cioffi dans trois épisodes. Au lieu de cela, elle piste le traceur seule…

Retour à l'index


18. UN ABRI
(A PLACE TO STAY)

Une adolescente fugue et se retrouve à New York, happée par le milieu pornographique et pédophile.

Ce drame de la société est plus un documentaire qu’autre chose et il fait découvrir les affres d’une grande métropole pour des jeunes en perdition. Une jeune fille de 13 ans fugue du domicile familial après une violente dispute et arrive à New York, seule, désemparée comme une oie blanche dans un monde de prédateurs. Prête à tout pour trouver un boulot, elle accepte naïvement de poser pour un photographe qui sert, en fait, de rabatteur à un pédophile, notable respecté. 

Les parents sont à New York pour retrouver leur fille dans un monde inconnu et dérangeant et la mère, désespérée, fait appel à McCall. Celui-ci arpente les quartiers chauds de la métropole (excellente scène avec le vendeur de magazines pornos en débardeur ) ; un thème déjà exploré dans l’épisode La grande ville/The Lock Box, un peu plus intéressant car un véritable scénario était greffé au problème. L’innocence et la naïveté sont confrontées au monde impitoyable de la métropole où les jeunes livrés à eux-mêmes ont trois options : vol, drogues ou prostitution.

Les personnages sont bien interprétés, en particulier la jeune fille, le photographe et le père violent. Peu de suspense et d’action, une enquête rapide dans un épisode émotionnel tourné pour dénoncer un grave fait de société. The Equalizer est aussi une série, comme l’était Les rues de San Francisco une décennie plus tôt, capable de produire des épisodes peut-être moins spectaculaires mais décrivant la réalité de leur époque.

o La chanson après le générique et à la fin de l’épisode est Running for Our Lives, interprétée par Marianne Faithfull.

http://www.youtube.com/watch?v=uv8_nk_NIU0

o À la fin de l’épisode, les producteurs remercient le National Center for Missing and Exploited Children de Washington D.C. pour leurs conseils sur le tournage de cet épisode.

o Fait rarissime : McCall apparaît après plus de 11 minutes.

o Chad Redding sera le sergent Alice Shepard dans neuf autres épisodes de la série. Elle était une journaliste fouineuse dans Pretenders/L’ennemi public, dernier épisode de la première saison.

o Ed Lauter (1940), Walter Rowan, le père violent, a commencé sa carrière en 1971 dans un épisode de Mannix et a tourné dans de nombreuses séries (Cannon, L’homme de Fer, Les rues de San Francisco, Kojak, Police Story) et films policiers (Les flics ne dorment pas la nuit, Le flic se rebiffe, French Connection II) mais aussi Urgences, Cold Case…

o Alyson Kirk, la jeune fugueuse, est née en 1970 et n’a donc pas 13 ans comme le personnage. Elle tournera dans un second épisode de la série mais rien depuis !

o McCall au photographe : ‘Who pays you to molest children and destroy their lives?’

Retour à l'index


19. L'ÂME NOIRE
(COAL BLACK SOUL)

McCall est contacté par un individu qui lui demande de le tuer pour qu’il cesse d’assassiner des femmes.

L’Equalizer est partagé dans cette aventure entre sa romance avec une jolie psychiatre et un psychopathe qui le tient pour responsable de ses crimes atroces. Un épisode original où le criminel contacte McCall pour obtenir de l’aide. La première rencontre dans l’obscurité est prépondérante : l’homme demande à McCall de l’abattre pour qu’il ne recommence pas (‘I’ve done horrible things’). Le tueur, qui dessine des silhouettes au charbon sur les murs (d’où le titre), a déjà assassiné plusieurs femmes d’âge mûr dans des circonstances similaires. McCall est également sollicité par une psychiatre, victime d’un voyeur ; on pense tout d’abord que c’est le tueur mais la scène entre ‘le réparateur’ et McCall est un grand moment d’humour (‘no unfair peeking’).

Néanmoins, on connaît la trame de ce genre d’épisode et on sait que la jolie femme va croiser tôt ou tard l’assassin.  McCall tombe les filles en cette fin de seconde saison et joue le joli cœur en poussant la chansonnette (passage longuet)… il pense même cette fois annuler l’annonce du New York Times ! D’excellentes scènes dans cette aventure tournée dans New York enneigé : ‘Midnight in Manhattan’ et l’appel téléphonique, et le final avec l’apparition de ‘la mère’ mais aussi des ficelles éculées comme Alex Hayes, le tueur, qui assassine des femmes d’âge mûr qui personnifient sa mère.

Une histoire convenue, un baratin psychiatrique traditionnel (qui amuse d’ailleurs McCall) mais un très bon divertissement à suspense.

o La ravissante Patricia Kalember (1957), la psychiatre Stephanie Davis, est décidément l’objet de fantasmes ; elle est la femme harcelée par un psychopathe dans le premier épisode de la série, The Equalizer/Le médiateur. Sinon, elle est la juge Taten dans la série Law & Order : Special Victims Unit. Elle a répondu à mon mail : «C'était mon tout premier travail sur film. Pas la moindre idée de ce que je faisais. Edward Woodward était un gentleman et un professionnel absolu. Je n'aurais pas pu rêver d’un meilleur départ pour ce qui s'est avéré être une carrière étonnamment longue. » (29 décembre 2017).

o Troisième et dernière apparition du pâlot lieutenant Elmer (précédents épisodes : Prélude et Le silence). L’interprète, Earl Hindman (1942-2003), est connu pour la série Papa bricole.

o Continuité ? Dans la première scène, un clochard lance son chapeau à l’individu qui va téléphoner à McCall. L’objet tombe dans la cabine téléphonique tandis que le clochard se recouche sous ses cartons.

o Il y a un jeu de mots intraduisible en français lors de l’échange entre McCall et le voyeur, qui se dit réparateur de parabole ; dish signifie une jolie fille et une antenne parabolique.

o McCall répond en français : ‘Demain’ à la question de Stephanie Davis sur ses occupations.

o L’inscription sur le mur de l’appartement, ‘The bell tolls for you’, permet à McCall de savoir que le tueur et Stephanie se trouvent à la chapelle désaffectée.

o Les rencontres près de la patinoire se déroulent à Central Park.

Retour à l'index


20. LE DÉBUT
(FIRST LIGHT)

Pendant que McCall prête serment à Washington, son fils, Scott, et sa petite amie viennent en aide à un commerçant vandalisé.

Un épisode peu intéressant et la plupart du temps très ennuyeux. McCall témoigne sur une affaire d’espionnage vieille de cinq ans pour innocenter Control et ce passage bavard et longuet sert de bouche-trou à ce qui se passe à New York. Scott et Jenny Morrow (assez étonnant d’avoir ‘réutilisé’ un personnage du début de saison) sont attentionnés aux malheurs du propriétaire de l’épicerie où travaille la jeune fille.

McCall vient à la rescousse lorsque le vieil homme est kidnappé et qu’une histoire de trahison lors d’une tentative d’évasion de prisonniers d’un camp nazi refait surface. On est alors à la 27e minute de l’épisode ! L’Equalizer découvre que le vengeur s’est trompé de cible, ‘I want vindication’ et le final est très théâtral.  La meilleure scène est la courte rencontre McCall/Frick.

o Lori Loughlin (1964), Jenny Morrow, est connue pour la série La fête à la maison (153 épisodes) et 90210 Beverly Hills. Elle a le même rôle dans le premier épisode de la saison, Prelude.

o Quentin Crisp (1908-1999), l’excentrique efféminé Frick, ne se force pas beaucoup pour le rôle. Vieille pédale notoire, il apparaissait toujours travesti en public. Il fut successivement prostitué, illustrateur de livres et modèle nu. Acteur anglais, il répondit aux autorités américaines qui lui demandaient s’il pratiquait l’homosexualité : ‘I didn't practice. I was already perfect’. Ses cendres furent dispersées au-dessus de New York.

o Le titre VO fait référence à l’heure de l’exécution. Quant à la signification du titre français, cela reste un grand mystère…

o La reconstitution du camp de prisonniers est plausible mais loin de valoir celle de… Room Without a View !

Retour à l'index


21. POUR LES JAUNES
(HAND AND GLOVE)

Lorsque ses cauchemars deviennent réalité, une jeune femme handicapée ne peut compter que sur McCall pour échapper à l’asile psychiatrique.

Cette aventure, aux aspects de film d’horreur, est le dernier sommet de la seconde saison. Une femme, clouée sur son fauteuil roulant, est victime de cauchemars qui deviennent réalité : un homme, cagoulé et tout vêtu de noir, l’assaille dans sa chambre.

Les deux scènes de terreur cauchemardesque sont d’une efficacité redoutable ; si on n’a pas vu le générique, on se demande même ce qu’on regarde dans la première séquence en deux temps. Le fauteuil roulant qui dévale l’escalier, la femme qui tombe dans le vide et un serpent qui sort d’une blessure d’un macchabée sont toujours des clichés efficaces. Il y a le passage comique de l’usurpatrice ‘enceinte de Scott’ qui contrebalance et permet de se remettre de ses émotions. Deborah Whitten, la jeune femme harcelée, est également une connaissance de McCall Jr et l’intervention de l’Equalizer met à jour une simple histoire d’héritage. Qui serait le bénéficiaire ?

Un script relativement épuré mais un suspense et une tension palpable font de cet épisode, qui se passe dans une maison cossue et isolée de la banlieue new yorkaise, un des cinq meilleurs de la saison. Les personnages bien interprétés (l’oncle énigmatique, la jeune femme perturbée), les relations des McCall et la partition musicale sont également très intéressants sans oublier le final à l’hôpital psychiatrique, superbe et tendu surtout que McCall, blessé par balle, laisse le champ libre aux deux protagonistes, l’homme cagoulé et la femme vulnérable.

o Barbara Garrick (1965), Deborah Whitten, la jeune femme persécutée, débutait sa carrière avec ce rôle. Elle est Allison Parker dans la série On ne vit qu’une fois.

o Mark Soper (1959), Ken Whitten Jr, est un psychopathe expert en arts martiaux dans l’épisode Mama’s Boy/Le fils modèle de la première saison.

o À quoi rime le titre français ?

o Dans cet épisode, Scott conduit la Jaguar et… Robert McCall la Volkswagen de son fils ! Scott est amusé et l’Equalizer ankylosé !

o Dans l’épilogue, Scott veut être rémunéré (comme Mickey et Jimmy)… ce qui énerve son père qui finalement accepte de le payer lorsque son fils le menace de lui envoyer une cliente… chaque samedi !

o Scott McCall et Deborah Whitten se connaissent de Strasbourg où ils ont fait des études de musique dans la même classe.

o McCall avant de résoudre le problème de l’usurpatrice : ‘There is one thing that sharks respect: a bigger shark’.

Retour à l'index


22. RÉINSERTION
(RE-ENTRY)

McCall aide un jeune garçon dont le père est entraîné dans une affaire criminelle.

Cet épisode, sans grande originalité, clôture la seconde saison. Un père, bonne interprétation de John Goodman, est acculé et obligé de participer à un cambriolage industriel dans l’entreprise où il travaillait auparavant. Désespéré, et pensant même au suicide, il est résigné mais son fils fait appel à McCall.

Ce qu’on retient surtout de cette ultime aventure est l’unique participation du compositeur Stewart Copeland, dans le rôle d’un pickpocket dans une boîte de nuit. Sinon, un bon gros sympa, un gosse débrouillard, un truand noir antipathique et un faux ami mais vrai salopard manipulateur sont les personnages que côtoie McCall avant de partir en congés. 

o Deux références à Sherlock Holmes ; McCall se plaint à Mickey que Control le piste comme Le chien des Baskerville. Slate, le truand, expose la situation et le plan au père, Harold Winter, en racontant toute l’intrigue de La ligue des rouquins.

o McCall est sur le point de partir en vacances à St Thomas.

o L’Equalizer au cerveau de l’opération : ‘Don’t ever call me a liar, George.’

Retour à l'index

Crédits photo : Universal.

Images capturées par Denis Chauvet.

 saison 1 saison 3

Equalizer (1985-1989)

SAISON 1

 


1. LE MÉDIATEUR
(THE EQUALIZER)

McCall démissionne des services secrets et ouvre son propre bureau d’aide. Ses deux premières affaires concernent une femme harcelée par un psychopathe et un employé qui a découvert une association de maitres-chanteurs qui se sert d’écoutes téléphoniques.

Une excellente entame à cette série rythmée par la superbe musique du batteur du groupe Police, Stewart Copeland. La scène pré-générique dans le métro new yorkais, à Times Square, met immédiatement le spectateur dans l’ambiance. McCall sort de l’ombre et saisit son arme. Control, son supérieur, tente encore, dans cet épisode, de le faire changer d’avis. Deux intrigues simples menées sur un tempo endiablé et truffées d’action dont la poursuite en voiture sur Brooklyn Bridge. L’histoire de la femme traquée est néanmoins meilleure.

L’humour, souvent cynique, est très présent. Brahms, un ancien collègue, après son footing : ‘I’m dying !’. McCall : ‘Get you a hearse !’. Et ils continuent leur conversation dans une calèche. Avec cet épisode pilote, le justicier anglais, ‘The English Avenger’, est bien lancé dans sa Jaguar noire dans les rues de New York.

o La fameuse annonce du New York Times : «Odds against you? Call the Equalizer. 212-555-4200.”

o À l’instar de Patrick Macnee dans The Avengers, la doublure d'Edward Woodward est visible sur plusieurs scènes d’action (poursuite automobile, bagarre).

o Le rôle de Robert McCall était initialement prévu pour d’autres acteurs : Robert Mitchum, James Coburn, Kirk Douglas.

o L’appartement de McCall dans ce pilote est différent de celui du reste de la série. Il a un chien qu’on ne reverra pas par la suite.

o La petite fille regarde un épisode de Magnum à la télévision.

o Steven Williams (1949) est le lieutenant de police Jefferson Burnett dans six épisodes de cette saison.

o Robert Lansing (1928-1994) est Control, l’ancien supérieur des services secrets de McCall, dans 25 épisodes.

o La ravissante Patricia Kalember (1957), la femme traquée, est la juge Taten dans la série Law & Order : Special Victims Unit. Elle a répondu à mon mail : «C'était mon tout premier travail sur film. Pas la moindre idée de ce que je faisais. Edward Woodward était un gentleman et un professionnel absolu. Je n'aurais pas pu rêver d’un meilleur départ pour ce qui s'est avéré être une carrière étonnamment longue. » (29 décembre 2017).

o William Zabka (1965) est Scott McCall, le fils, dans 15 épisodes. Il joue dans un orchestre dans le pilote. Il fut célèbre pour son rôle dans Karate Kid.

Retour à l'index


2. L’ENLÈVEMENT
(CHINA RAIN)

McCall doit retrouver un enfant enlevé dans le quartier de Chinatown.

Le fils d’un riche industriel chinois est la cible d’un gang mais il y a méprise et c’est celui de la gouvernante qui est enlevé. McCall fera pression sur l’industriel aux affaires louches et aura recours à ses anciens contacts pour libérer l’enfant et anéantir les criminels sans pitié. Un très bon épisode qui permet de voir McCall arpenter les bas-fonds de Chinatown sur une musique de Copeland de circonstance ; la visite au night-club est une grande scène où son passé est évoqué. Cet épisode présente le personnage de Mickey Kostmayer (Keith Szarabajka), un ancien contact de McCall. Ce dernier élabore un plan et une diversion astucieux avant de pénétrer dans le bâtiment pour la fusillade finale. La séquence du désamorçage de la bombe est, à mon avis, superflue.

o Lauren Tom (1961), la mère du petit garçon, est Julie dans la série Friends.

o Première des 42 apparitions de Keith Szarabajka (1952) dans le rôle de Mickey Kostmayer. Il a participé à de nombreuses séries : Walker Texas Ranger, X Files, 24 heures chrono, Eleventh Hour, Prison Break, Les experts, Cold Case.

o Tzi Ma, l’industriel chinois, est Cheng Zhi dans 13 épisodes de la saison 6 de 24 heures chrono.

Retour à l'index


3. LE TRANSFUGE
(THE DEFECTOR)

McCall est contacté par un agent double de son ancien réseau qui veut passer à l’Ouest. Il ne peut empêcher l’espion d’être abattu et il va s’occuper de la fille de celui-ci traquée par le KGB.

Une histoire en pleine Guerre froide comme souvent dans les séries des années 80. Elle fait revivre le passé de McCall et l’aide des services est requise mais leur chef, Control, est peu enclin à secourir l’agent double et sa fille. McCall a une dette envers cet espion, mais aussi ami, assassiné et il aide sa fille, danseuse de ballet, à échapper au KGB lancé à ses trousses. De bons passages comme celui dans le parc, où McCall est déguisé en vieil homme, et la fusillade sur la place, mais le rythme est brisé par l’intrusion de l’histoire B sans intérêt (un jeune homme, brutalisé à la sortie de son lycée, veut des cours de self défense). Épisode correct sans plus.

o Contrairement aux deux épisodes précédents, il n’y a pas de scène pré-générique. Celle-ci est remplacée par un patchwork de scènes de l’épisode à venir.

o La réplique de McCall lorsque le jeune homme le voit arriver au rendez-vous : ‘You were possibly expecting Clint Eastwood.’ [Vous espériez peut-être voir Clint Eastwood.]

o On découvre pour la première fois où McCall cache toutes ses armes.

o Melissa Leo (1960), la fille de l’espion double, tenait un de ses premiers rôles dans cet épisode. Depuis, elle a joué dans de nombreux films et séries dont Deux flics à Miami, New York section criminelle, L World (trois épisodes), Esprits criminels, Cold Case…Elle a un rôle récurrent dans la série Homicide (1993-1997).

o Robert Joy (1951) sera Jacob Stock dans cinq épisodes. Il est le docteur Sid Hammerback dans Les experts Manhattan.

Retour à l'index


4. LA GRANDE VILLE
(THE LOCK BOX)

Un couple, en vacances à New York, fait appel à McCall après la disparition de leur fille. L’ancien agent va enquêter dans les milieux de la prostitution new yorkaise.

Excellent épisode un peu glauque, surtout pour l’époque, qui souligne l’importance de la criminalité de la métropole américaine dans les années 80 et l’impuissance de la police à résoudre ce fléau ; à ce titre, l’échange entre la mère de la disparue et l’officier de police au precinct est significatif. L’enquête mène McCall dans les quartiers rouges de New York, le tout rythmé par la partition de Copeland et les scènes d’action – celle dans le lock box (bordel clandestin) étant particulièrement réussie. Il y a un rebondissement intéressant, le souteneur (très belle performance d'Adam Ant) ayant des attaches avec le gouvernement, et le final à l’aéroport fait découvrir une arme secrète – mais redoutable ! – de McCall. Même la scène post-générique de fin est convaincante ; McCall, accompagné de son amie, admire un faucon à Central Park. Il le compare indirectement à lui-même. L’amie : ‘How long can he survive ?’ McCall : ‘As long as he’s careful.’

o Un peu de longueurs avec la présence surprenante d’une amie de McCall, mais cela permet de ‘tenir la distance’ (45 minutes comparées aux 46 des épisodes précédents !) et d’avoir une belle scène finale. On ne reverra pas la dame.

o À noter que l’épisode ne donne pas une bonne image de la Grosse Pomme ; entre le taxi véreux, l’hôtel qui perd les réservations et la police incompétente…

o J.T. Walsh (1943-1998), le père, était un habitué aux rôles de méchant. Jack Nicholson lui a dédié son Oscar reçu pour Pour le pire et pour le meilleur.

o Adam Ant (1954), le souteneur, est plus connu pour sa carrière de chanteur. Comme souligné dans l’épisode, il est, effectivement, anglais (né à Londres).

o Le titre original met l’accent sur le nom donné aux bordels auxquels on ne peut se rendre que sur invitation alors que le titre français souligne la candeur de la jeune fille qui arrive dans la métropole.

Retour à l'index


5. POLICE EN JUPON
(LADY COP)

Une femme flic, fraichement nommée, doit faire face à la corruption et aux menaces de ses collègues. McCall est son seul recours.

Après l’incapacité de la police new yorkaise (The Lock Box), la série traite de la corruption des forces de l’ordre dans un épisode violent mais efficace grâce à l’interprétation juste des seconds rôles. Une jeune rookie (bleue) est confrontée à un fléau déjà décrit dans de nombreux films dont le modèle du genre, Serpico. Les scènes chocs foisonnent ; les trois fonctionnaires se servent dans la chambre d’une vieille dame alors que celle-ci, qui vient de décéder, est encore dans son lit et un clochard est abattu gratuitement pour compromettre la jeune recrue dans la séquence forte de l’épisode. Karen Young est l’officier Sandra Stahl, très convaincante dans le rôle de la bleue qui a foi en son métier et que même son père, policier à la retraite, ne peut conseiller. Will Patton est tout aussi excellent en Braxton, le policier corrompu, dépravé et meurtrier du clochard et d’un collègue. Le jeu du chat et de la souris entre McCall et Braxton est captivant.

o Cet épisode fut le plus suivi de la série au Royaume-Uni : 13,9 millions le mercredi 12 novembre 1986.

o Karen Young (1958) a débuté dans Handgun (1983) où elle tient le rôle principal. Elle est devenue connue très tôt tournant avec des acteurs prestigieux. Elle est l’agent Sanseverino dans Les Sopranos.

o Will Patton (1954) a commencé à tourner dans les années 80, souvent des rôles de méchant. Il est Alan Wilson dans cinq épisodes de la saison 7 de 24 heures chrono.

o Première apparition de Jimmy (Mark Margolis), un contact de la rue pour McCall. Il l’aide contre de l’argent car il a un divorce coûteux. Il participe à 12 épisodes.

o À partir de cet épisode, il n’y a plus de scène pré-générique. Celle-ci est remplacée par un patchwork de scènes de l’épisode à venir.

Retour à l'index


6. LE PIÈGE
(THE CONFIRMATION DAY)

McCall est contacté par le fils d’un paumé qui a dérobé un camion bourré d’antiquités. Le chargement est convoité par deux bandes dont le chef d’un gang local.

Le seul intérêt qui réside dans cet épisode est la confrontation de deux acteurs disparus en 2009 : Edward Woodward et Joseph Wiseman. Ce dernier est le parrain local et rencontre McCall à deux reprises, au restaurant et lors du dénouement sur la jetée où l'on apprend que les antiquités sont en fait des armes automatiques. Le reste n’est pas palpitant : le vol du camion, le coupable dépassé par ses actes, personnage central sans consistance, et le piège de McCall, invraisemblable vu les parties en présence. J’allais oublier l’histoire B : une vieille dame paranoïaque qui pense être espionnée. Chaque série a son... Piège !

o Joseph Wiseman (1918-2009), Vanessi, est surtout connu pour son rôle de docteur No dans le premier James Bond avec Sean Connery et Ursula Andress. Il a joué dans d’autres séries dont Les Incorruptibles (deux épisodes de la seconde saison) et The Thrill Killers, le seul épisode en deux parties des Rues de San Francisco. Sa dernière apparition fut pour la série Law & Order en 1996.

o Le World Trade Center sert d’arrière-plan à plusieurs scènes de l’épisode.

o À la question de McCall : ‘Qui dirige ce qui se passe de ce côté de la ville ?’, Burnett, le lieutenant de police, répond : ‘We do.’ [Nous.] Et McCall d’ajouter : ‘And when your backs are turned, who runs things then ?’ [Et quand vous avez le dos tourné, qui commande alors ?’]

o Le titre original fait référence à la confirmation du fils de Ganucci (scènes à l’église au début et à la fin de l’épisode) tandis que le titre français met en avant le piège tendu par McCall sur la jetée.

o Burt Young (1940) fut nominé aux Oscars pour son rôle dans Rocky. Il a souvent joué des rôles de méchant, en particulier dans des films de Sam Peckinpah, Tueur d’élite et Le convoi.

Retour à l'index


7. UN WEEK-END À LA CAMPAGNE
(THE CHILDREN’S SONG)

En week-end à la campagne, McCall et son fils portent secours à une jeune fille menacée par un trio de violeurs potentiels qui finit par assiéger leur cabane.

Un épisode qui sort de l’ordinaire. McCall n’est pas contacté par une petite annonce du New York Times, il n’a pas de costume cravate et l’aventure se passe à l’extérieur de New York. Son fils, déjà vu dans le pilote, a été admis au conservatoire à Paris et ils décident de passer un week-end ensemble afin de mieux se connaître avant son départ. Ils sont impliqués par hasard dans cette histoire sordide et McCall joue les MacGyver pour assurer la défense de la cabane. Malgré un sujet intéressant (même si éloigné des standards de la série), l’épisode pèche surtout par ses invraisemblances, à commencer par le fait que la jeune fille et son ami, qui sera assassiné par la bande, acceptent de monter dans le pickup. L’aventure se passe la nuit, ce qui accroit la tension, et s’achève à l’aube sur des interrogations : comment sont-ils parvenus à s’échapper de la cabane dynamitée ? Et puis, McCall aurait dû se débarrasser plus rapidement de ces trois trublions !

o Aka : Father and Son.

o Dana Barron (1966), Melinda, la jeune fille, a joué dans la série Crossbow (Guillaume Tell, 52 épisodes, 1987-1989).

o C’est le premier rôle de Bradley Whitford (1959) connu pour sa participation à la série À la Maison Blanche.

Retour à l'index


8. CARLA
(THE DISTANT FIRE)

McCall doit faire équipe avec un tueur professionnel pour sauver une femme que les deux hommes ont aimée par le passé.

Excellent épisode à l’intrigue un peu plus alambiquée que d’habitude. La relation anormale et dangereuse entre McCall et Michael Roza, le tueur, est un des intérêts de l’aventure mais les seconds rôles sont également parfaits : Carla et son mari, homme politique devenu gênant pour certains, et la tueuse qui doit servir de couverture (backup en VO). Le tueur met en péril sa mission pour sauver la cible et il contacte McCall, un parfait allié, car tous les deux ont aimé/aiment Carla. À noter l’échange intéressant entre les deux hommes où McCall est décrit comme arrogant. Ils doivent trouver le tueur de secours, en embuscade, qui agira à la moindre faille.

La violence excessive de l’épisode va crescendo, selon les agissements de Roza : le témoin gênant liquidé à la casse (on ne voit que le sang qui goutte du coffre), le complice poseur de bombe forcé à respirer une substance toxique et la tueuse, la backup, qui a la nuque sauvagement brisée. McCall revoit Carla (une sorte d’Irène Adler pour lui) à une réunion à l’ambassade puis sur un yacht où ils échangent un baiser, le premier de la série pour le héros. Le tueur en est témoin et, jaloux, change ses plans.

Les deux meilleurs passages sont la fusillade sur le porte-avions et la scène finale dans laquelle McCall réalise finalement que Roza, se sentant trahi, a décidé d’accomplir sa mission comme prévu initialement. Le cynisme est omniprésent dans l’épisode ; dès le début, le tueur rassure le témoin qui l’a vu par mégarde : ‘No problem’ et il l’exécute, le barman demande à McCall qui est Carla. Réponse laconique : ‘A woman’ et, surtout, lorsque le tueur vient de liquider son complice et que McCall refuse de lui donner un coup de main pour se débarrasser du corps. ‘You clean up your own mess.’ Roza fait à McCall le récit des assassinats qui doivent avoir lieu devant une église et c’est judicieusement accompagné des scènes appropriées. Évidemment, l’issue finale sera différente mais le procédé employé par le réalisateur est excellent.

o Cet épisode semble avoir été le premier tourné après le pilote.

o McCall se rend dans un bar pour trouver le message, une carte postale codée (Save Carla), comme aux temps où il travaillait pour les services secrets.

o Jason Mazer, un nouveau membre des services secrets, déclare que ‘Control’s memory’ et qu’il a pris sa place. Absent de cet épisode, Control reviendra pourtant dans les suivants. Mazer conseille à McCall, perdu dans ses pensées, de se retirer dans un pays chaud. Il lui répond dans la dernière réplique de l’épisode : ‘Sorry, what did you say ?’ Mazer, interprété par Saul Rubinek, reviendra dans seulement deux autres épisodes... avant que Control retrouve son statut.

o Saul Rubinek (1948), Jason Mazer dans trois épisodes, a joué dans de nombreuses séries : Hill Street Blues, NYPD Blue, L.A. Law, Star Trek, The Next Generation. Il est le biographe Beauchamp dans un des chefs-d’œuvre de Clint Eastwood, Impitoyable.

o USS Intrepid, lieu de rencontre de McCall et du tueur, est un porte-avions qui servit pendant la seconde guerre mondiale dans le Pacifique et la guerre du Vietnam. C’est un musée depuis 1982.

o Alberta Watson (1955), Carla, est native de Toronto. Elle a reçu des récompenses dès le début de sa carrière mais elle est devenue célèbre pour son rôle de Madeline dans la série La femme Nikita (1997-2001). Elle est Erin Driscoll dans la saison 4 de 24 heures chrono.

o Le titre français est le prénom de la cible tandis que le titre original fait référence au second tueur (en fait, une tueuse).

Retour à l'index


9. LE FILS MODÈLE
(MAMA’S BOY)

Un adolescent est subjugué et entrainé dans un trafic de drogues par un psychopathe expert en arts martiaux. Ses parents divorcés vont, tour à tour, faire appel à McCall.

Une histoire malheureusement ordinaire pour un épisode assez terne. L’intrigue met beaucoup de temps à se mettre en route. McCall fait de la surveillance avant de tendre un piège au trafiquant qui manque de mal tourner. Le combat martial final est peu crédible car le dealer, Eugene Benton (très bien interprété par Mark Soper), semble bien plus apte que cela à résister à McCall. On a également beaucoup de mal à croire que McCall puisse faire impression en gros acheteur de drogue, et le rapprochement du père et du fils est bien mal ficelé. Il n’y a même pas une bonne scène à se mettre sous la dent mais on peut néanmoins noter la prestation de Christine Baranski en directrice de publicité inquiète pour son fils.

o McCall: ‘I don’t fight that way. I use different weapons.’

o Sixième et dernière apparition dans la série du lieutenant Jefferson Burnett (ici, dans la voiture avec McCall devant le lycée).

o Christine Baranski (1952) a commencé sa carrière par une apparition dans Flipper le dauphin. Elle a joué dans 9 semaines et demie et dans les séries Law & Order et surtout Cybill et Happy Family où elle a un rôle récurrent.

Retour à l'index


10. EMBUSCADE
(BUMP AND RUN)

McCall doit rechercher un vigilante, devenu son émule, et secourir une étudiante persécutée par deux voyous.

Deux très bonnes histoires composent cet épisode ; contrairement à d’habitude, aucune des deux ne pâtit de l’autre et elles finiront même par se croiser.

Dans la première, un justicier liquide les criminels libérés à tort et laisse l’encart du New York Times de l’Equalizer sur les lieux des crimes. Cette partie rappelle un peu les films Death Wish avec Charles Bronson, mais la comparaison s’arrête là. Le vigilante contacte McCall en laissant des messages sur son répondeur téléphonique car il le considère comme un modèle. À la première scène, la démarche et l’ombre du vigilante sont identiques à celles de l’Equalizer mais l’unique échange de vive voix entre les deux hommes à la fin de l’épisode différencie les agissements de McCall de ceux du justicier, sûrement une volonté des producteurs ! Si la traçabilité de l’appel téléphonique un peu désuète (mais qui révèle que l’homme recherché est un policier) est mise de côté, cette intéressante intrigue aurait pu constituer la trame entière d’un épisode.

Même constat pour la seconde histoire où une jeune et jolie étudiante échappe au vol de sa voiture en tuant accidentellement un des trois agresseurs noirs (il n’y avait pas de politiquement correct à l’époque). Menacée et apeurée, elle appelle McCall qui place un ami, Mickey Kostmayer, en surveillance chez elle. Une romance naît, qui ne dénature pas l’intrigue, et McCall sermonne son aide qui a mélangé boulot et plaisir dans une scène paternaliste et drôle. ‘You were supposed to protect that girl, not seduce her !’ Le final haletant autour de l’école relie les deux intrigues et démarque l’Equalizer du Vigilante même si certaines répliques entendues dans le commissariat laissent planer l’ambigüité sur le message de la production : ‘The system’s falling apart !’.

o Laura Ashton, la jolie étudiante, a un accent prononcé en VO. Elle est née à Caracas et sa (trop) courte carrière cessa en 1986.

o À noter la brève participation du chanteur Meat Loaf dans le rôle de Sugar Fly Simon qui a vendu un Magnum au vigilante.

o Charles S. Dutton, un des trois voyous, a véritablement fait de la prison, plus de dix années…

o Un peu d’humour lorsque le technicien vide le frigidaire de McCall : ‘Do leave me some milk, will you ?’.

o McCall se justifie auprès du sergent qui le compare au vigilante : ‘If by that remark you mean that I sometimes help people in trouble, yes I do. But if you mean that I'm anything like this madman out there, then you're wrong again !!’ [Si vous voulez dire par cette remarque que j’aide parfois les personnes qui ont des problèmes, c’est exact. Mais si vous insinuez que j’ai quelque chose à voir avec ce fou, vous avez encore une fois tort !]. La dernière réplique de l’épisode démontre néanmoins que McCall et le policier condamnent les agissements du vigilante et qu’ils se retrouvent sur la même longueur d’onde : ‘I really do understand your point of view.’

o Erreur de continuité : lorsque Sydney Blake, l’étudiante, est effrayée et terrée chez elle, la porte de son appartement n’a pas la chaîne. Dans la même scène, elle court vers la porte après avoir entendu un bruit suspect et la chaîne de sécurité est mise.

Retour à l'index


11. PAR DÉSŒUVREMENT
(DESPERATELY)

Une femme négligée par son mari se rend en ville et fait une mauvaise rencontre : un tueur professionnel. Témoin d’un meurtre, sa copine la persuade de contacter McCall.

Le début est poussif : Allison Webster, la femme au foyer ignorée par son mari, fait du shopping et prend un verre avec Samantha, une copine. Le changement de rythme avec l’excès de colère de Dryden, le tueur, envers Allison dans la chambre d’hôtel prend par surprise. L’histoire s’emballe et le tueur nerveux, très bon Ray Sharkey, est planté par son patron et n’a qu’une idée en tête : éliminer le témoin. Il la retrouve et pénètre chez elle dans une scène à suspense. McCall doit héberger le couple en bon samaritain mais Allison quitte la cachette pour rejoindre sa copine, le maillon faible déjà repéré par Dryden. Le final se conclut par une belle fusillade. L’Equalizer tient un bon rhume, tousse, se mouche, café à la main et en robe de chambre !

Quelques excellents effets de réalisation ; un client du bar remarque que Dryden s’empare du double de la facture (en fait un complice) et, surtout, Samantha monte dans l’ascenseur au moment où Dryden, qui vient de fouiller son appartement, sort par les escaliers. De l’humour bien sûr lorsque McCall est abordé par une prostituée et qu’il demande à Dana de l’aider à retrouver l’identité du tueur dans ce milieu : ‘Sex before a contract steadies the nerves !’. [Faire l’amour avant un contrat calme les nerfs !]

o Beaucoup de vues de New York dont la Pennsylvania Station. McCall et Allison passent à Times Square devant la statue de George M Cohan (1878-1942), dramaturge, chanteur, danseur, compositeur…

o Les propos du tueur en goguette à Allison et son amie : ‘One third of American housewives this year are having an affair’. [Un tiers des Américaines au foyer ont une aventure cette année.]

o Deuxième apparition de Dana, interprété par Ray Baker (1948). Comme dans The Lock Box, il renseigne McCall dans les quartiers chauds de la ville. Une prostituée va reconnaître le tueur et ainsi fournir à l’Equalizer son identité. Dana est présent dans quatre épisodes dont trois fois interprété par Ray Baker.

o L’horripilant personnage d’Harvey (interprété par Jack Gilpin), qui apporte les médicaments à McCall, reviendra dans un épisode de la seconde saison, Tip on a Sure Thing.

o Dans la dernière scène, McCall appelle son fils en France à l’hôtel Strasbourg et quelques mots en français rudimentaire sont prononcés en VO.

o Blanche Baker (1956), l’épouse délaissée puis menacée, alterne entre sa carrière au cinéma et la sculpture.

o Tovah Feldshuh (1952), Samantha Page, est Danielle Melnick dans 13 épisodes de Law & Order. Elle a été nominée quatre fois pour le Broadway’s Tony Award.

o Ray Sharkey (1952-1993), le tueur, fut renvoyé d’un tournage pour possession de drogue. Accroc à l’héroïne et la cocaïne, il contracta le sida par une aiguille infectée. Il a joué dans Les rues de San Francisco, Deux flics à Miami, La loi est la Loi.

o On aperçoit l’affiche d’un film de Bogart dans l’appartement de Samantha Page : Call It Murder, film de 1934 connu sous son titre initial, Midnight.

Retour à l'index


12. LE RÈGNE DE LA TERREUR
(REIGN OF TERROR)

Une doctoresse refuse de donner de la drogue au gang local pour pouvoir exercer dans le dispensaire de quartier. Elle décline également l’aide armée de McCall.

Un épisode particulier et excessivement violent. La doctoresse, très bien jouée par Lonette McKee, refuse de cautionner les pratiques de son prédécesseur et s’élève seule contre le sinistre gang des Crips. Nous sommes dans les années 80 et les méchants sont un mélange de ceux des films de Bronson et de Mad Max. La scène d’introduction plante le décor : le vieux médecin est emmené dans l’antre du gang, un décor apocalyptique, pour constater le décès de leur chef.

Le nouveau leader, héroïnomane, tient la rue et les habitants sous sa coupe. McCall débarque dans cet endroit, tiré à quatre épingles et en Jaguar (qu’il fait surveiller), au milieu des graffitis et d’un monde qu’il ne connaît pas. La doctoresse est opposée à toute violence, même celle que pourrait employer McCall pour remettre de l’ordre. [New York doesn’t need another man with a gun.] L’Equalizer est fragilisé dans cette intrigue ; il rencontre dans ce quartier une vieille connaissance, un transfuge cubain qui lui renvoie son passé. Comme lui, McCall n’est pas sorti indemne de son passage dans les services secrets et, après une hésitation et un superbe monologue d'Edward Woodward dans son dictaphone, il décide de ne pas se défiler et d’affronter le gang sans arme.

Une fin anti-Bronson où McCall, ensanglanté et sans violence, triomphe de la racaille. Un excellent épisode avec quelques scènes fortes dont la rencontre McCall/Pena, le monologue de l’Equalizer qui rend le personnage vulnérable et le final intense. Les séquences violentes sont sans complaisance (le père projeté avec son bébé contre le mur, la tronçonneuse utilisée), et le vocabulaire est approprié (‘ugly place’ pour le quartier, ‘animals’ pour les voyous). Une très bonne histoire partagée entre la violence de la rue et la conscience de l’Equalizer mise à nue dans la scène du tir sur des ombres. ‘I come here to think’.

o Que s’est-il passé le 26 novembre 1973 dans la vie de l’agent McCall ? Il fait référence à un évènement survenu 12 ans auparavant qu’il a encore sur la conscience. Il avait décidé de ne pas agir jugeant ses chances trop minces.

o McCall abandonne son arme après hésitation : ‘That doctor is naive. You can’t fight this kind of enemy without a weapon.’ [Ce médecin est naïf. On ne peut pas combattre ce genre d’ennemis sans arme.]

o Lonette McKee (1954), la courageuse doctoresse Elly Walton, était une prodige de la musique, composant la bande du film Quadroon à l’âge de quinze ans. Elle se produit toujours dans des concerts de jazz. Elle a joué dans Cotton Club, MalcolmX entre autres et elle a un rôle récurrent dans la série New York 911.

o Fred Williamson (1938), le lieutenant de police Mason Warren, est une ancienne star de football américain et il a plusieurs ceintures noires en arts martiaux. Il s’en sert d’ailleurs dans une scène de combat très réaliste de cet épisode. Son premier rôle fut dans la série L’homme de fer. Il a tourné de nombreux films d’action dits ‘Blaxploitation’ des années 60 et 70, puis dans des films de guerre/commando les deux décennies suivantes. Le lieutenant Mason Warren revient dans l’épisode suivant.

o Tomas Milian (1932) est Pena, un transfuge cubain qui avoue à McCall avoir tué un prisonnier lors d’un interrogatoire. La fiction rejoint la réalité car le père de l’acteur était général pendant la dictature cubaine et il se suicida sous les yeux de son fils.

o Joe Maruzzo, le chef du gang, était l’un des deux voyous abattus par le vigilante dans Bump and Run, le 10e épisode de cette saison.

o ‘sick’, terme américain, est employé sauf par McCall, britannique, qui utilise ‘ill’.

Retour à l'index


13. CHACUN CHEZ SOI
(BACK HOME)

Des locataires âgés d’un immeuble, menacés et humiliés par leur propriétaire pour les forcer à partir, font appel à McCall. Très vite, l’Equalizer découvre que l’indélicat a également engagé un tueur pour supprimer sa femme.

Une intrigue bien pâlotte, comparée aux trois précédentes, à laquelle on a beaucoup de mal à s’intéresser. Des personnes âgées sont harcelées et George, envoyé par McCall, procure quelques scènes cocasses, les seules d’intérêt de l’aventure. Le banquier, personnage infect, veut récupérer le bâtiment délabré et se débarrasser de sa femme car la garde de son fils lui procurerait des avantages. Tiré par les cheveux, surtout que le tueur engagé est vite oublié en cours de route. La séquence des billets de banque est sympathique mais peu crédible et le dénouement de l’incendie prévisible. Simplement, un épisode léger, familial et sans prétention pour la période des fêtes.

o L’action se déroule peu avant Noël et l’épisode fut diffusé à cette période aux États-Unis.

o Lors d’une courte scène, sans aucun intérêt pour l’histoire, Fred Williamson, le lieutenant Warren, présent dans l’épisode précédent, est de retour. Dans un autre passage, McCall réutilise son déguisement de vieil homme vu dans The Defector – Le transfuge.

o McCall reçoit une enveloppe et des photos de son fils, Scott, parti à Paris. À la fin de l’aventure, Scott lui annonce sur son répondeur sa venue à New York pour les fêtes. ‘Great’ et McCall allume la guirlande électrique du sapin.

o Frank Converse (1938), le banquier peu scrupuleux, a commencé sa carrière dans un épisode de la série Hawk, l’oiseau de nuit (avec Burt Reynolds) puis il eut un rôle récurrent dans la série policière, N.Y.P.D. (1967-69). Il a également participé aux séries Columbo, Police Story, Starsky & Hutch, Sergent Anderson et, plus récemment, Law & Order.

o Charles Hallahan (1943-1997), George, est un habitué des rôles de policiers et il avait un rôle récurrent dans la série Rick Hunter. Il décéda d’une crise cardiaque et il est enterré dans le sud de l’Irlande. Il a tourné dans Hawaii, police d’état, Dallas…Au cinéma dans The Thing, Pale Rider (de et avec Clint Eastwood) entre autres.

o Marisa Berenson (1947), la femme menacée, est apparue dans de nombreuses productions françaises. Sa sœur est décédée dans un avion lors des attaques terroristes du 11 septembre 2001.

o Jordan Marder (1973) débutait, à l’âge de 12 ans, dans le rôle du fils du couple déchiré. Il est Dimitri dans la huitième saison de 24 heures chrono.

Retour à l'index


14. LES RETROUVAILLES
(OUT OF THE PAST)

L’ex femme de McCall contacte l’Equalizer car son nouveau mari est menacé par un détenu en liberté conditionnelle contre lequel il avait témoigné.

Un épisode lent et le plus souvent ennuyeux. Beaucoup de bavardages, en particulier, entre McCall et son ex (parfois même un peu de mélo) et un manque d’action rendent cette histoire insipide. Le méchant, l’ancien taulard condamné par une maladie des poumons, Eddie Washburn (Stephen McHattie), est le plus convaincant dans des scènes de schizophrénie au restaurant ou lors des meurtres du voyou et du contrôleur judiciaire. Sinon, il faut un bon quart d’heure avant l’arrivée de McCall et la fin est bâclée. Suivant !

o Le seul épisode (heureusement !) où Kay Wesley, l’ex femme de McCall, est présente. Elle est interprétée par Sandy Dennis (1937-1992). On apprend qu’en plus de leur fils, Scott, ils ont eu une fille mort-née.

o Stephen McHattie (1947) a joué dans Starsky & Hutch, Kojak (trois épisodes), Deux flics à Miami et un épisode mémorable, paraît-il, de Star Trek. Il a un rôle récurrent dans Cold Squad.

o Barry Primus (1938), le mari menacé, a joué dans Le virginien, Les rues de San Francisco, Deux flics à Miami, Rick Hunter, X Files. Il a un rôle récurrent dans Cagney & Lacey.

Retour à l'index


15. LA CHAÎNE INFERNALE
(DEAD DROP)

Un fleuriste se retrouve impliqué malgré lui dans un réseau et il s’adresse à McCall après avoir été victime d’une tentative de meurtre. L’Equalizer va chercher à savoir qui se cache derrière cela en employant ses anciens collègues.

Une aventure qui pourrait faire office d’épisode réunion car tous les fidèles de McCall, vus dans différentes intrigues, sont présents : Mickey, Jimmy, Sterno, Dana et une nouvelle, Ginger, une ravissante rousse interprétée par Robin Curtis. Le début est excellent mais l’histoire s’avère ensuite plutôt banale. À part la fusillade finale, il n’y a pas d’action car, avant ce dénouement, l’intrigue se divise en deux actes : la filature des suspects puis le plan élaboré par McCall pour faire sortir le chef de l’ombre. Cela traîne un peu en longueur. Une grosse partie se passe en extérieur, dans les rues de New York, jamais aussi bien filmées dans une série auparavant, et c’est accompagné de la sublime musique de Stewart Copeland. L’Equalizer reste, cette fois-ci, en retrait et se contente de diriger ses anciens collaborateurs. Il joue aux échecs, répond au téléphone et lit le Sunday Times. Pour que la réunion soit parfaite, la présence (superflue) de Control est à noter ; il n’est plus le chef des services et il est même chahuté par le désagréable Jason, vu dans The Distant Fire. L’intérêt de l’épisode réside surtout dans le fait que tous les contacts de McCall travaillent pour la première fois ensemble.

o Contrairement aux autres anciens collègues de McCall, la jolie Ginger Brock ne participe qu’à cette aventure. On note qu’elle a eu un différend par le passé avec Mickey Kostmayer.

o Fred Williamson ne participe pas à l’épisode (il ne reviendra pas) mais son personnage, le lieutenant Mason Warren, est cité par McCall.

o C’est la troisième et dernière apparition de Dana, interprété par Ray Baker, qui garantissait à chaque présence une vue des boîtes de strip-tease et des quartiers chauds de New York.

o Deuxième (après Back Home) des quatre participations d’Irving Metzman dans le rôle de Sterno, le rustre toujours en train de manger.

o À noter que pour la première fois, c’est un policier, conscient des lacunes des forces de l’ordre, qui attire l’attention de Barry Konig, le fleuriste menacé, sur l’encart du New York Times et l’annonce de l’Equalizer !

o McCall au fleuriste appeuré : ‘Don’t be frightened. Be angry !’

o On peut voir le portrait de Ronald Reagan sur le bureau de Jason Mazer, devenu chef des services. Reagan était Président des USA à l’époque.

o Sindee, la call-girl déjà vue, toujours aussi brièvement, dans l’épisode Desperately, est Roma Maffia. Elle est connue pour les séries Profiler (Grace Alvarez) de 1996 à 2000 et Nip/Tuck (Docteur Liz Cruz) de 2003 à 2010.

o Le titre VO, Dead Drop, fait référence à un endroit secret pour passer de l’argent, de la drogue ou des informations.

Retour à l'index


16. NETTOYAGE
(WASH UP)

Deux laveurs de carreaux demandent de l’aide à McCall car ils soupçonnent leur patron, hostile à la création d’un syndicat d’entreprise, de vouloir les supprimer.

Un épisode qui laisse sur sa faim car le début promettait beaucoup. Les laveurs de carreaux proposent de belles images de New York vu d’en haut avec le WTC en arrière-plan (les agoraphobes en auront les mains moites) et Robert Davi est le parfait salopard, peut-être le pire de la série jusqu’à présent, et ce n’est pas peu dire vu la brochette déjà proposée !

Néanmoins, le scénario est aussi épais que du papier à cigarette et McCall ne peut empêcher l’assassinat d’un des deux employés dans une scène violente et forte. Il est vrai qu’il est un peu surmené à surveiller les fils de sa femme de ménage. Une pointe d’humour dans l’histoire est ainsi injectée après les épisodes noirs, mais excellents, du début de saison. L’Equalizer met finalement au point un stratagème risqué pour confondre l’assassin qui est arrêté par la police.

o Robert Davi (1951) est un habitué des rôles de méchant. Le plus célèbre est celui de Sanchez dans le James Bond, Permis de tuer. Il a débuté sa carrière dans un épisode des Drôles de dames et il est devenu ensuite aussi actif à la télévision (Rick Hunter, Stargate Atlantis) qu’au cinéma (Piège de cristal). Il est aussi célèbre pour le rôle de l’agent Malone dans la série Profiler (1996-2000).

o Letti, la femme de ménage interprétée par Yvonne Wilder, reviendra dans deux épisodes, Torn (épisode suivant) et The Sins of Our Fathers (4e saison).

o Première des six apparitions du lieutenant Isadore Smalls interprété par Ron O’Neal (1937-2004).

o À noter la participation de Joe Spinell (1936-1989) à la gueule inoubliable pour les amateurs de films d’horreur comme Maniac. Il a débuté dans Le Parrain puis il tourna dans Police Puissance 7 (avec Roy Scheider), Taxi Driver, Rocky, Cruising. Il décéda à l’âge de 52 ans d’une façon toujours inexpliquée alors qu’il préparait une suite à Maniac.

o McCall aux laveurs de carreaux : ‘Stay healthy, leave the rest to me.’ [Restez en bonne santé, je m’occupe du reste.]

Retour à l'index


17. UN CHOIX DIFFICILE
(TORN)

Alors qu’il doit venir en aide à une femme et à sa petite fille, McCall a l’occasion de régler un différend avec un ennemi du passé. Les deux affaires s’entrechoquent et l’Equalizer doit faire un choix.

McCall est appelé par, sûrement, la plus jeune cliente de la série : Laura craint pour sa mère car son père, violent, va être libéré de prison sous peu. Une affaire tranquille pour McCall jusqu’au moment où Jason lui apprend qu’un certain Brian, qui l’a trahi par le passé, est de retour. La réalisation montre parfaitement le dilemme de l’Equalizer malgré quelques longueurs comme la discussion avec le psychologue. Dévoué à la petite fille et à sa mère, McCall a néanmoins l’esprit tourné vers une vengeance qu’il ne pourra finalement pas assouvir. Il y a deux passages où il s’entretient avec la petite fille sur la ‘philosophie’ de la vie, dont la dernière scène, touchante, lorsque Laura dessine la famille idéale. ‘But I love my daddy too.’

Une bonne histoire pour un épisode plaisant et, malgré une fin frustrante, l’Equalizer fait le bon choix. Mais on ne saura pas pourquoi Jason tient absolument à ce que McCall liquide Brian !

o Deux flashbacks, dont un en noir et blanc, montrent les raisons de la rancœur de McCall envers Brian. Il conduit un bus d’enfants avec une certaine Angela, qui sera vraisemblablement fusillée, vers un poste frontière où ils sont stoppés. Contrairement à ce qu’on pourrait envisager, Brian ne refera aucune autre apparition dans la série.

o La petite Laura Moore est la jolie Melissa Joan Hart (1976), neuf ans lors de ce tournage. Elle a commencé sa carrière à quatre ans pour des publicités. Elle est connue pour la série Sabrina, l’apprentie sorcière (1996-2003).

o Même sans les voir, les personnages récurrents sont évoqués : Scott, Mickey, George. McCall évoque Scott avec la petite fille et demande à Jason si George et Mickey ont quitté la ville ; une sorte d’arc avec l’épisode Dead Drop.

o Un des premiers rôles de Caitlin Clarke (1952-2004) qui a joué dans Clair de Lune, Matlock, Law & Order, Sex and the City. Elle est décédée d’un cancer.

o Troisième et dernière apparition de Jason (Saul Rubinek) après les épisodes The Distant Fire et Dead Drop.

Retour à l'index


18. PAS D’ORCHIDÉE POUR McCALL
(UNNATURAL CAUSES)

Une jeune actrice, harcelée par un proxénète, contacte McCall mais ce dernier se retrouve en même temps impliqué dans la chasse d’un tueur en série qui signe ses crimes en laissant une orchidée auprès des victimes.

Après une succession d’aventures moyennes, voire médiocres, cet épisode est un retour aux excellentes histoires noires de la première partie de saison. Contrairement à certains ‘duos’, les deux intrigues de l’épisode sont intéressantes et traitées également même si elles n’ont aucun rapport entre elles. Les excellents seconds rôles complètent la qualité du scénario.

Dès les premières images, on retrouve les caractéristiques des films de tueurs en série (gros plans sur le visage de la victime, mains et chaussures du meurtrier) mais cette fois-ci, les femmes sont d’âge mur et elles savent que leur rendez-vous avec Mr Goodheart, le mal nommé, sera tragique en voyant l’orchidée. L'une d’entre elles, bibliothécaire, est une connaissance de McCall ce qui l’incitera à se lancer aux trousses du criminel en se servant d’une relation comme appât. L’autre affaire concerne Sally, une jeune femme fraîchement arrivée d’Indianapolis et tombée dans le piège d’un souteneur peu scrupuleux.

On retrouve le thème de l’épisode The Lock Box : une jolie provinciale (Kim Delaney) prise dans les tentacules de la grande ville. À noter que pour qu’il n’y ait pas d’ambigüité, McCall accepte que Sally lui rembourse les 2 000$ investis. Deux excellentes histoires, des acteurs convaincants et une fusillade finale très originale au milieu d’automates font de cet épisode un des meilleurs depuis longtemps.

o On apprend que McCall écrit des articles militaires pour une revue intitulée Military Archives Magazine.

o Le journal New York World, vu dans l’épisode, cessa de paraître en 1931. Son titre : ‘Orchid Killer Strikes Again. Police Baffled’.

o Francine Grant, la future victime et connaissance de McCall, lit un livre de poésie de Janet G Shaw, auteur fictif. McCall subtilise le livre dans la bibliothèque par effraction car le marque-page est un lien vers Mr Goodheart !

o McCall quitte le restaurant où Sally est devenue serveuse et on aperçoit (dernière image de l’épisode) le Café de France.

o Gwen Verdon (1925-2000), Kelly, était une star du show-biz et des comédies musicales et, à son décès, les lumières de Broadway furent mises en veille. Elle enseigna la danse à des vedettes comme Lana Turner ou Marilyn Monroe.

o Kim Delaney (1958), Sally, a commencé une carrière de mannequin très tôt. Elle débuta dans la série La force du destin en 1970 et le rôle dans Unnatural Causes était le troisième de sa carrière. Elle reçut un Emmy pour son rôle dans NYPD Blue (Détective Diane Russell). Elle est partagée maintenant entre la télévision, le théâtre et le cinéma. Elle est Megan Donner dans 10 épisodes des Experts Miami.

Retour à l'index


19. LE POINT LIMITE
(BREAKPOINT)

McCall et des convives sont pris en otages lors d’un mariage suite à une tentative d’enlèvement qui a mal tourné.

Un épisode très particulier pour plusieurs raisons. McCall n’est pas, fait exceptionnel, contacté par une personne pour résoudre un problème : il est impliqué malgré lui lorsqu’un commando arabe fait irruption dans la salle par hasard. Un huis-clos s’installe qui s’avère être d’une violence excessive, parfois choquante, jamais vue dans la série jusqu’à présent, même pas dans Reign of Terror. Deux scènes sont particulièrement dures et terrifiantes ; la mariée est traînée dans le couloir et on l’entend crier pendant une tentative de viol par un ravisseur, et un otage est tué puis balancé par la fenêtre. Le seul répit pour le téléspectateur, c'est lorsque McCall fait des oiseaux en origami avec du papier musique pour paraître détaché.

Un climat angoissant règne, alimenté par l’imprévisible chef du commando qui alterne cynisme (tirage au sort des otages) et cruauté (exécution du musicien). Devant cette violence, l’Equalizer se montre implacable et sans pitié en liquidant un des terroristes avec un bout de la poignée de porte des toilettes.

Le seul bémol est la présence superflue de Kostmayer qui, après être passé par les égouts, surgit, tel un diable de sa boîte, pour abattre le dernier salopard. Bien que cet épisode soit excellent et particulièrement prenant, il se démarque du reste de la série.

o Cet épisode ‘politiquement incorrect’ n’aurait plus sa place actuellement sur les chaînes françaises formatées. Ainsi, en VO, les terroristes arabes parlent anglais avec un fort accent ou…français (belle image que nous avons dû donner à l’époque). Lors de la scène choc de la tentative de viol, le terroriste déclare même à Deborah qu’une jeune mariée n’est pas respectée dans son pays si elle n’est pas vierge.

o Quand la réalité rejoint la fiction : lors du tournage de cet épisode, une véritable prise d’otages eut lieu dans la rue d’en face pendant un mariage !

o Il y a un panneau surprenant – ‘Don’t even think of parking here!’ [Ne pensez même pas à vous garer ici.] – lorsque la camionnette des terroristes est repérée et deux policiers abattus.

o Seconde et dernière fois de la saison que McCall n’est pas engagé par une personne en danger. Le précédent était l’épisode The Children’s Song.

o Cet épisode fait inévitablement penser aux Die Hard avec Bruce Willis sortis quelques années plus tard.

o Patricia Clarkson (1959), la jeune mariée, faisait dans cet épisode sa seconde apparition. Elle est ensuite la femme de Ness dans Les Incorruptibles de de Palma et Samantha Walker dans L’inspecteur Harry est la dernière cible. Elle a également un rôle dans Six Under Feet pour lequel elle reçut deux Emmys.

o Tony Shalhoub (1953), le chef terroriste, est un acteur d’origine libanaise et il est connu mondialement depuis son rôle du détective Adrian Monk.

o Dann Florek (1950), le lieutenant de police, alors au début de sa carrière, est le capitaine Donald Cragen de Law & Order.

Retour à l'index


20. LE SURSIS
(NO CONSCIENCE)

Un homme à femmes est enlevé et malmené. Il a trente-six heures pour ramener à ses ravisseurs quelque chose dont il ignore l’existence.

Un ‘petit’ épisode à l’intrigue bien légère et aux seconds rôles peu convaincants. L’attrait réside principalement dans l’humour de certains échanges et situations. Un homme au carnet d’adresses bien rempli doit retrouver ce qu’une femme a pu lui donner. McCall l’assiste et découvre qu’une pochette d’allumettes contenant un microfilm est la source des ennuis. Une fille l’a subtilisé à son employeur pour le vendre à un concurrent mais, prise de remords, elle a filé la pochette au benêt sans l’affranchir. Les acteurs de cet épisode ne sont pas inoubliables y compris Linda Thorson, la ‘méchante’, qui figure dans seulement deux scènes.

Reste donc la musique impériale de Copeland et l’humour ; au début lorsque McCall et Jimmy jouent aux reporters pour secourir un chauffeur de taxi racketté et lors de la recherche de la femme (admirez le coup d’œil de McCall à la tenue légère de la vendeuse de lingerie fine). McCall à une fille qui veut réconforter le jeune écervelé : ‘I’m his uncle.’.

En tout cas, quel bar sympathique où toutes ces jolies filles distribuent leur numéro de téléphone à qui le demande !…

o D’où vient le robot qui sert de diversion dans la scène finale ?

o La dernière phrase (sympathique) de l’épisode, prononcée par une superbe fille de ce superbe bar ! : ‘I read somewhere that middle-aged men are coming back !’.

Retour à l'index


21. MEURTRES À RETARDEMENT
(UNPUNISHED CRIMES)

Le directeur impitoyable d’une multinationale a dérobé l’invention d’un père de famille sans histoire.

L’intrigue reste assez mystérieuse jusqu’à la dernière partie captivante. Après une entame violente, l’épisode se range ensuite dans la catégorie des histoires légères. Le fils de l’inventeur est inquiet et engage McCall qui va jouer les super Nanny au milieu de disputes familiales ! Les deux rejetons doivent ranger la cuisine de l’Equalizer, mise en désordre par un plombier incompétent, pendant que McCall résout le problème de leur père. De l’humour mais aussi un peu d’ennui jusqu’à la réalisation du piège de McCall qui a décidé de recréer les circonstances dans lesquelles l’ignoble directeur s’était sorti d’une prise d’otages des années auparavant. Un épisode très moyen sauvé par sa fin originale.

o McCall a une amie française, Danièle, qui lui laisse des messages sur son répondeur.

o Les terroristes s’expriment, encore une fois, en français. À croire que c’en est la langue officielle…

o Dan Hedaya (1940) a obtenu un de ses premiers rôles dans Kojak. Il est le détective Molinari, collègue de Clint Eastwood, dans La corde raide. C’est une figure connue du cinéma et des séries.

Retour à l'index


22. L’ENNEMI PUBLIC
(PRETENDERS)

Une journaliste débutante, à l’affut d’un scoop, s’intéresse d’un peu trop près à la vie de son voisin de palier.

Un bon épisode pour terminer cette première saison. McCall est contacté en deux temps sur cette affaire. Il décline d'abord l’offre lorsque Beth, la journaliste, lui propose, non pas de la protéger, mais de trouver quelque chose de compromettant sur son voisin. Cela change lorsque Parker, l’individu, devient menaçant et que McCall s ‘aperçoit que la police le couvre. L’intrigue se dévoile par petites touches (et quelques flashbacks) et l’Equalizer doit se tourner vers Control pour apprendre que l’homme est un tueur professionnel soi-disant ‘dirigé’. Deux bonnes scènes d’action : celle du meurtre et de la poursuite dans le parc, et le final où le tueur s’apprête, depuis la fenêtre de son appartement, à abattre un membre du consulat.

Le scénario a quelques failles ; ainsi, bien que Beth soit avide de scoop, elle a une attitude discutable en quittant la planque fournie par McCall pour aller fouiller l’appartement du tueur ! Control est également désinvolte et naïf en pensant que Parker est ‘réglo’. Néanmoins, l’épisode et les acteurs sont plaisants et permettent de terminer la saison sur une note positive.

o Tony Musante (1936), le tueur, a commencé sa carrière en 1963 et il apparaît dans de nombreuses séries comme Alfred Hitchcock présente, Opération vol, Le fugitif, Police Story. Au cinéma, vu dans Le détective (avec Sinatra). D’origine italienne, il a joué dans de nombreuses productions transalpines. Il a le rôle vedette d’un flic dans une série, Toma, mais elle fut modifiée sous le nom de Baretta (avec Robert Blake) après un différend de l’acteur avec les producteurs.

o Chad Redding, la journaliste, jouera le rôle du sergent Alice Shepard dans cinq épisodes de la série. Aucun autre tournage depuis.

Retour à l'index

Crédits photo : Universal.

Images capturées par Denis Chauvet.

 saison 1 saison 3

Equalizer

Présentation


 

Posted by Le Monde des Avengers on Saturday, April 11, 2015

Equalizer, THE EQUALIZER, est une série américaine de 88 épisodes (4 saisons de 22 épisodes) de 46 minutes.

Créée par Michael Sloan et Richard Lindheim, la série fut diffusée aux Etats-Unis du 18 septembre 1985 au 24 août 1989 sur la chaine CBS.  En France, la série fit son apparition le 23 janvier 1991 sur M6.

Robert McCall est un ancien agent d’une organisation secrète jamais nommée et il a décidé de se reconvertir en offrant ses services, le plus souvent gratuitement, à ses concitoyens. Il fait passer une annonce dans le New York Times: ‘Got a problem ? Odds against you? Call the Equalizer’ [Vous avez un problème ? Les chances sont contre vous ? Appelez l’Equalizer.] Dans le premier épisode, on apprend que le surnom d’Equalizer lui fut donné par un agent lors d’une mission.  

Aidé parfois de quelques amis, issus de sa période dans les services - comme Mickey Kostmayer, Jimmy et Pete O’Phelan avec laquelle il rachète un restaurant - McCall répond à toute personne en difficulté. Il arpente ainsi les rues de New York en Jaguar noire et donne la chasse à toutes sortes d’individus, que cela soit des meurtriers, kidnappeurs, trafiquants de drogues, violeurs ou tueurs en série. L’Equalizer est mêlé à des aventures où tous les problèmes contemporains sont évoqués : prostitution, fugue d’adolescent, drogues, sida, enfants maltraités et kidnappés (dans un épisode, Edward Woodward tourne avec sa femme, Michele Dotrice).

La principale arme de McCall est un Walther PPK. Le mystérieux passé de l’Equalizer ressurgit de temps à autre et le héros de cette série n’est, par conséquent, pas lisse bien qu’on ne sache jamais l’étendue de certaines de ses actions passées. 

La série fut une des premières à offrir différents arcs. Ainsi, certains acteurs reviennent après un lapse de temps plus ou moins long (la femme de ménage apparaît dans deux épisodes de la première saison puis revient dans la quatrième par exemple). McCall est divorcé (son ex-femme apparaît dans deux épisodes mais avec des actrices différentes) et a un fils, Scott, qu’il a délaissé et qu’il essaye de reconquérir. McCall a perdu une femme qu’il aimait, Manon Brevard, et découvre qu’elle a secrètement donné naissance à une fille. Melissa Anderson interprète la fille de l’Equalizer dans deux épisodes double qui sont des références pour les fans de la série. 

Dans de nombreux épisodes, l’Equalizer côtoie Control, le chef de l’organisation secrète à laquelle il appartenait. Plusieurs policiers apparaissent dans différentes aventures et font plus ou moins confiance à McCall ; le lieutenant Isadore Smalls, interprété par Ron O’Neal, est un de ces policiers ainsi que le sergent Alice Shepard dans une dizaine d’épisodes, jouée par la jolie Chad Redding, la femme de l’Executive Producer de la série, James McAdams, producteur aussi de Kojak

Chaque épisode comporte une ou deux histoires. La série ne souffre pas trop du poids des années à part, bien sûr, l’invention du portable qui relègue aux oubliettes l’utilisation du répondeur que McCall consulte toutes les heures.  

La série fut la première à être tournée en extérieur à New York. La Grosse Pomme est ainsi filmée sous toutes les coutures et par n’importe quel temps. On y voit très souvent le World Trade Center par exemple. Un des attraits de la série ainsi que les partitions de Stewart Copeland, le batteur du groupe Police, qui donne un cachet inestimable à Equalizer. Il compose la musique de 51 épisodes mais il est à noter que plusieurs artistes participent à la série comme Ashford & Simpson et Marianne Faithfull. 

La musique et le générique de la série donnent le ton : des gens ordinaires, principalement des femmes, sont suivis dans des lieux obscurs ; ruelles, ascenseur, métro new yorkais, et McCall surgit de l’ombre.

L’acteur anglais Edward Woodward (1930-2009) est Robert McCall ; il reçut le Golden Globe en 1987 pour ce rôle. Victime de problèmes cardiaques au début du tournage de la troisième saison, Richard Jordan l’épaula et tourna dix épisodes dans le rôle de Harley Gage, un second Equalizer. Robert Mitchum, approché initialement pour le rôle de McCall qui devait être un flic new yorkais à la retraite, assura également l’intérim dans deux épisodes. Edward Woodward tourna la série Callan de 1967 à 1972 et beaucoup voient dans Equalizer une sorte de suite, un peu comme Destination danger et Le prisonnier. D’ailleurs, dans le générique initial du premier épisode, McCall devait donner sa démission des services. Les Américains avaient réservé un accueil mitigé à Callan et ce n'est donc véritablement qu'avec The Equalizer en 1985 qu'Edward Woodward connut la consécration outre-Atlantique. Le chanteur britannique Sting, véritable fan de la série, vint fin 1985 sur le plateau de la série et rencontra Edward Woodward. A son retour à Londres, inspiré par l'histoire de McCall, il écrivit la chanson "An Englishman in New-York".

De nombreux acteurs de renom sont passés par The Equalizer. Telly Savalas, évidemment, dans le rôle de Frère Heiden dans le premier épisode (en deux parties) de la troisième saison. Citons aussi par exemple Macaulay Culkin (8 ans à l’époque) et Melissa Joan Hart (9 ans). Stewart Copeland, le musicien, est un pickpocket, Vincent d’Onofrio est présent dans deux épisodes avec de solides prestations dans des rôles de pyromane et de déficient mental. Melissa Sue Anderson, Kevin Spacey, Christian Slater, Ving Rhames, Tony Shalhoub…  

La série fut critiquée pour sa violence bien que le personnage est loin d’être une brute épaisse. Au contraire, McCall fait preuve d’humanité et regrette d’avoir recours à des armes pour arriver à ses fins. La série alterne avec bonheur les épisodes noirs et les histoires légères. L’Equalizer n’a pas de pitié pour les pires criminels et l’accent est surtout mis sur les victimes et la série souligne l’importance de la criminalité de la métropole américaine dans les années 80 et l’impuissance de la police à résoudre ce fléau.  

Edward Woodward fut si convaincant dans ce rôle que, pendant le tournage, il fut approché dans la rue par des personnes qui avaient des demandes similaires à celles des personnages des épisodes ! En vrai gentleman britannique, l’acteur distribua des prospectus mentionnant les coordonnées de divers services sociaux !  

La quatrième saison fut diffusée anarchiquement, pas d’horaire ni de jour précis et parfois une semaine sur deux. Le nouveau directeur de la chaine, Kim LeMasters, voulait un créneau pour la série Wiseguy et Equalizer fut programmé n’importe comment puis annulé malgré un courrier important de fans en colère. Edward Woodward désirait continuer la série avec moins de scènes d’action ; les douze heures quotidiennes étaient beaucoup de stress après ses problèmes cardiaques et certains épisodes de la quatrième saison sont plus cérébraux que mouvementés pour cette raison. Le bruit courut également que CBS dut annuler toutes ses séries Universal à l’exception d’Arabesque vu le prix astronomique que le studio réclamait pour cette série…