Saison 6 1. Le Temple de Morphée (The Savior) 2. Les Vipères d'Agrabah (A Bitter Draught) 3. Le Soulier de verre (The Other Shoe) 4. Le Vrai Méchant (Strange Case) 5. Jasmine et Aladdin (Street Rats) 6. En eaux troubles (Dark Waters) 7. La Pousse magique (Heartless) 8. Le Rocher de Sisyphe (I'll Be Your Mirror) 10. Trois Vœux (Wish You Were Here) 11. L'Autre Robin (Tougher Than the Rest)
12. Le Vrai Meurtrier (Murder Most Foul) 13. La Guerre des ogres (Ill-Boding Patterns) 14. La Flèche de Cupidon (Page 23) 15. L'Exil du cœur (A Wondrous Place) 16. Les Remords d'un lâche (Mother's Little Helper) 17. L'Effet d'une fleur (Awake) 18. Plus jamais seule (Where Bluebirds Fly) 19. Le Livre des prophéties (The Black Fairy)) 20. Mélodie d'amour (The Song in Your Heart) 21. La Bataille finale, première partie (The Final Battle: Part One) 22. La Bataille finale, deuxième partie (The Final Battle: Part Two) Bis repetita que cette saison par rapport à la précédente : un net épuisement narratif notamment visible avec un départ complètement raté et de multiples épisodes fort peu intéressants. Il y a notamment une absence grave de régularité ; des épisodes corrects voire bons sont suivis d’autres plus médiocres. Si le final est éblouissant, il a été précédé d’une très longue attente ; comme si la série ne cessait de différer ledit final donnant surtout l’impression de ne plus avoir grand-chose à dire. Concernant le casting, certains personnages sont clairement mis de côté et les autres n’évoluent plus beaucoup. Au moins, les acteurs restent bons et la deuxième partie de saison bénéficie d’un excellent méchant. C’est bien mais c’est peu. 1. LE TEMPLE DE MORPHÉE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Eagle Egilsson Résumé : Hyde a fait venir à Storybrooke les personnages du pays des histoires secrètes. Emma souffre de troubles soudains et il prétend savoir ce dont il s’agit. Critique : Un lancement mitigé où de bonnes idées voisinent avec d’autres qui le sont moins. En fait, on ne sait pas dans quelle direction veut aller l’épisode. Tout le segment concernant Hyde est marqué par la confusion et l’obscurité. A quoi rime cette venue de personnages ? Sa menace sur les histoires qu’on ne veut pas voir raconter sent plus l’épisode catalogue à venir que l’épée de Damoclès. Pourquoi Hyde se laisse-t-il si facilement vaincre ? Plus intéressantes sont les scènes entre Jennifer Morrison et Sam Witwer car le second est excellent dans le rôle élégant et menaçant de Hyde. L’acteur rend visible le charme dangereux du personnage même lorsque celui-ci est neutralisé. Il y a chantage et bascule entre Emma et Hyde ; chacun cherche à prendre l’ascendant sur l’autre. En bonne forme, et la réalisation se montrant dynamique, les acteurs rendent le match intéressant à suivre. Ce qui l’est moins, c’est en partie le traitement scénaristique appliqué à Emma. Qu’elle cache à son entourage, et surtout à Crochet, ses tremblements et ses cauchemars va à rebours de toute l’évolution du personnage depuis la saison 1. L’analyse d’Archie est la bonne mais le rendu est contestable. On appréciera cependant la relation entre la scène d’ouverture et la suite : cette histoire de sauveurs (au pluriel) et de leurs destins funestes constitue une trame qui paraît intéressante à suivre. Une troisième trame existe en parallèle des deux autres (ce qui fait beaucoup sur un épisode de 41 minutes) ; celle de l’histoire contrariée entre Belle et Rumpelstilskin et cette révélation fracassante au temple de Morphée (encore une adjonction un peu téléphonée de la mythologie grecque dans la série avec un temple en effets spéciaux fort peu convaincant). On a cependant une des plus belles scènes lorsque la Bête demande à la Belle de lui « réapprendre » à danser. C’est un moment plein de douceur et de bonheur. Robert Carlyle est magistral quand il montre les efforts de son personnage pour être galant. Quatrième et dernière trame, la sororité contrariée de Regina et Zéléna. Encore heureux que les deux actrices soient excellentes parce que les crises existentielles entre elles commencent vraiment à être lassantes. On a par contre et un final surprenant et le plus beau monologue de Lana Parrilla de toute l’histoire de la série concernant la Reine. Un épisode plein de potentiels donc mais trop plein justement pour ne pas inquiéter. Anecdotes :
2. LES VIPÈRES D'AGRABAH Scénario : Andrew Chambliss et Dana Horgan Réalisation : Ron Underwood Résumé : Autrefois, la Reine a engagé le comte de Monte-Cristo pour qu’il tue Blanche-Neige et le prince Charmant. Or, il fait partie des personnes venus du pays des histoires secrètes. Critique : Après les contes de fées, Once upon a time reprend un personnage de roman bien connu, Edmond Dantès mais la version qui en est donnée, et l’histoire qui lui est prêtée, sont hautement fantaisistes pour ne pas dire que c’est n’importe quoi. Les scénaristes n’ont gardé du personnage d’Alexandre Dumas que sa soif de vengeance pour n’en faire qu’un vulgaire spadassin. Il est heureux que Craig Horner ait récupéré le rôle car, au moins, il donne du panache au comte. Les scènes de duel sont parmi les meilleurs de l’épisode ; ce qui n’a rien de surprenant quand on a manié « l’épée de vérité » ! Plus intéressant est l’entrée réelle en scène du double maléfique de Regina qui semble bien être le deus ex machina d’une machination visant à détruire de l’intérieur la société de Storybrooke. Incarnée par une Lana Parilla des grands jours, qui joue contre elle-même deux versions différentes du même personnage, la Reine noire ne livre que des brides de son plan mais, au moins, le spectateur a l’impression qu’il peut se passer quelque chose. Par contre, on ne comprend toujours pas ce que Hyde – absent de l’épisode – peut avoir à faire dans cette galère. Les scènes avec Rumpelstilskin – on tient également un Robert Carlyle du feu du Diable ! – sont également intéressantes. Une trame se dessine malgré un rendu plutôt brouillon. En retrait sur cet épisode, Jennifer Morrison se contente de brèves scènes qui doivent nous convaincre du malaise de la Sauveuse qui se refuse à considérer ces visions comme une question existentielle. On peut comprendre le raisonnement mais toujours pas la conclusion. Anecdotes :
3. LE SOULIER DE VERRE Scénario : Jane Espenson et Jérôme Schwartz Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Dans le passé, Cendrillon vit des moments difficiles mais parvient à se rendre au bal royal. A Storybrooke, elle connaît quelqu’un parmi les nouveaux arrivants. Critique : Épisode-catalogue suite ! Et celui-ci est encore plus mal relié à un quelconque semblant d’histoire commune qui ferait le lien. L’histoire de Cendrillon n’est pas telle qu’on la raconte ? La belle affaire ! Il y a certes un vague propos sur l’impuissance des Sauveurs condamnés à trouver de nouvelles victimes à sauver sans connaître de fin heureuse eux-mêmes. Mais ce n’est qu’une ligne de texte chez une Blanche-Neige qui avoue franchement sa lassitude. L’impression générale est celle d’un sur-place. Les méchants parlent beaucoup. Regina et Zéléna se querellent encore. Les héros courent ou se téléportent. Steve Pealman anime comme il le peut un propos sans énergie et qui ne passionne guère. Jessy Schram retrouve pour la dernière fois le rôle de Cendrillon et, au moins, elle nous offre une prestation convaincante. Lisa Banes surjoue la marâtre mais parvient à lui donner assez de cruauté. Jennifer Morrison a quelques couleurs dans cet épisode ; elle donne de la consistance à l’angoisse qui ronge son personnage. Par contre, il est rageant de voir que le scénario ne donne rien à Rebecca Mader. Réduite à l’inutilité, confinée dans un rôle de mère surprotectrice et de sœur à nouveau aigrie, Zéléna n’est plus que l’ombre d’elle-même. Seul le talent de son interprète permet de donner un peu de relief à son peu de temps de présence. Les héros et les méchants sont fatigués. Anecdotes :
4. LE VRAI MÉCHANT Scénario : Nelson Soler et David H. Goodman Réalisation : Alrick Riley Résumé : Jekyll tente d’élaborer un sérum qui détruira Hyde. Dans le passé, Rumpelstilskin vient donner un coup de main à ce même docteur Jekyll. Critique : Arrivé au quatrième épisode de cette saison, le spectateur ne sait toujours pas où va cette dernière. Il faut beaucoup de temps pour avancer sur la question de comment vaincre le double maléfique de Regina et la réponse arrive vers la 35ème minute. Au moins, le final est surprenant. Par contre, devoir relancer la saison dès son quatrième épisode montre que le choix narratif de départ n’était pas le bon. L’essentiel de l’épisode nous raconte la « vraie version » de l’histoire du docteur Jekyll et de mister Hyde. Sam Witwer et Hank Harris livrent de très bonnes prestations et avoir Robert Carlyle comme partenaire, puisque Rumpelstilskin joue les mentors du bon docteur, ne peut que tirer les acteurs vers le haut. Il n’y a donc aucun ennui à suivre les manigances du maître magicien (même si un peu d’agacement de revoir ce mélange incongru de magie et de science qui avait si lamentablement échoué en saison 2 avec Frankenstein), les errements de Jekyll et de Hyde. Le plus remarquable, c’est que Sam Witwer parvient à créer une version plus sensible de Hyde, presque touchante et vraiment intéressante. Les costumes victoriens sont chatoyants mais les décors convenus. A part ça, les héros font du surplace (l’inutilité de Jennifer Morrison force l’admiration) et on s’intéresse fort peu au retour de Blanche-Neige à l’enseignement. Sauf qu’elle a une assistante venue du pays des histoires secrètes. Le scénario veut nous faire languir sur son identité mais celle-ci est transparente. Anecdotes :
5. JASMINE ET ALADDIN Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Norman Buckley Résumé : Autrefois à Agrabah, la princesse Jasmine engage Aladin pour lutter contre Jafar. A Storybrooke, tous cherchent ce dernier. Critique : Un épisode ambivalent. Autant, toute la partie « catalogue » à Agrabah est plutôt intéressante, autant les choses tournent en rond à Storybrooke. Visiblement, le plan du double maléfique de la Reine consiste à jeter le trouble dans la famille de la Sauveuse et à faire croire à celle-ci que son destin funeste est inéluctable. Soit, mais quand a-t-on vu un génie du Mal prendre une heure pour aller se faire une manucure ? Dans le lot des scènes inutiles, celle-ci tient le pavé mais elle justifie la présence de Zéléna. Pauvre sorcière. Le segment « Agrabah » est nettement plus intéressant, non pas tant pour l’aspect convenu de la rencontre de Jasmine et d’Aladin (un prétexte original d’ailleurs) ou par certains clichés du conte d’aventure (et un trait d’humour décoché aux Mille et une nuits assez cocasse) mais surtout par le dialogue entre Aladin et Jafar, somptueusement incarné par un Odeh Fehr des grands jours. Être un Sauveur est une charge, non un honneur. C’est aussi une condamnation à mort à plus ou moins long terme. On songe à l’épigramme du poète latin Juvénal : « Qui gardera les gardiens ? ». Le Sauveur sauve les autres mais qui peut l’aider, lui ? La présence d’un second Sauveur – ce qui pose moins de problème que plusieurs Tueuses – permet de mettre le rôle d’Emma en perspective et de réfléchir en général à ce qu’implique la charge et, en particulier, à ce qu’elle représente pour son titulaire. Karen David et Deniz Akdeniz sont chacun en qui les concerne parfait dans leurs rôles. Il y a de l’humour entre leurs personnages et pas mal de choses à se dire, y compris des rudes. Mais, n’est-ce-pas le signe de deux personnes qui ne sont pas indifférentes l’une à l’autre ? La relation était attendu et la situation convenue mais, pour cette fois, le scénario se montre habile. On a enfin envie de voir ce qui va suivre. Anecdotes :
6. EN EAUX TROUBLES Scénario : Brigitte Hales et Andrew Chambliss Réalisation : Robert Duncan Résumé : Autrefois, le capitaine Crochet est amené à bord du Nautilus du capitaine Nemo. A Storybrooke, le même Nautilus fait soudain surface ! Critique : Après Alexandre Dumas, Jules Verne ! Les romanciers français du XIXème siècle inspirent les scénaristes américains du XXIème ! Centré sur Crochet, cet épisode, plus fidèle à Verne que ne l’était le précédent sur Monte-Cristo, est aussi plus intéressant parce qu’il concerne le « cœur du réacteur » de la série, la notion de famille et celles de vengeance et de rédemption. Dommage que d’autres segments soient nettement plus fades. A la base, il y a la volonté de la Reine noire de diviser la famille Charmant. Pour cela, elle jette la suspicion sur la « pièce rapportée » que constitue Crochet. C’est cousu de fil blanc mais Colin O’Donoghue et Jared S. Gilmore vont livrer un bel exercice où leurs personnages passent par la colère, le remords, le regret et l’aveu libérateur. Cet exercice rejoint le discours que tient Nemo dans le passé : une famille, ce n’est pas seulement le sang qui la donne, c’est aussi quelque chose qui se construit. Faran Tahir a belle allure dans son uniforme et le Nautilus est un beau décor. L’acteur campe avec résolution et conviction un homme qui sait que la vengeance est une maîtresse avide mais vaine et qui cherche à tout prix à convaincre. Ce discours, bien inséré dans la trame narrative, permet de dépasser « l’effet catalogue » si préjudiciable à l’intérêt. Ici, au moins, l’histoire particulière rejoint l’histoire générale et a un impact sur elle. Que le passé du capitaine Crochet le rattrape justement au moment qu’il faut est une facilité scénaristique qu’on pardonnera. On a en plus, une fois n’est pas coutume, de bons CGI ; tant le Nautilus en extérieur que le kraken. Soulignons également, dans un autre registre, un numéro divin de Lana Parilla dans son rôle maléfique. Elle est tour à tour cruelle ; elle minaude, charme, menace. Bref, elle varie son jeu à la perfection ! Ce qui, par contraste, montre le rôle franchement mineur dans lequel Jennifer Morrison, et Rebecca Mader plus encore, sont confinées. Anecdotes :
7. LA POUSSE MAGIQUE Scénario : Jane Espenson Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : A Storybrooke, la Reine maléfique somme Blanche-Neige et Charmant de se rendre où elle tuera les habitants de la ville. Dans le passé, deux êtres malheureux voient leurs destins changer. Critique : Classique dans sa structure, cet épisode renoue en fait avec celle qui a fait les beaux jours de la série en s’appuyant sur ses points forts : ses acteurs ; à commencer par Ginnifer Goodwin et Josh Dallas. Mis sur le devant de la scène avec des vrais enjeux narratifs, ils livrent une belle prestation. Le scénario, bien écrit, est parfaitement équilibré entre ses segments l’un passé, l’autre présent. Enfin, la saison 6 livre un maître-épisode ! Il était temps ! Le segment dans le passé se déroule avant la rencontre réelle entre Charmant (qui ne l’était pas encore) et Blanche-Neige qui n’était pas encore une hors-la-loi et c’est justement aux prémices de cette relation que l’on assiste ; comment cette future rencontre, qui débouchera bien plus tard sur la naissance d’Emma (« l’enfant d’un véritable amour » selon le mot de Crochet dans une des plus belles tirades que le pirate ait tenu à sa belle), a été rendu possible. Le destin n’est jamais écrit que par ceux qui le vivent. C’est une première réponse à la menace d’inéluctabilité qui semble peser sur Emma. Par contre, renouer avec le passé, oblige à revoir la tenue délirante de la Fée bleue. On préfèrera Keegan Conor Tracy en habit de religieuse ! Outre la lutte contre l’ennemi – qui donne déjà de l’intérêt à l’épisode puisque ce sont directement nos héros qui sont concernés – le scénario se régale avec ses méchants. Dans le passé, on rencontre le Bûcheron, féal de la Reine dans le conte et qui est ici plus efficace. Lana Parilla s’éclate à jouer ses deux versions de son personnage mais on sent la jubilation de l’actrice dans son rôle maléfique. Non seulement, cette version de la Reine est aussi rusée et cruelle que la première (et le sort – dans tous les sens du terme – qu’elle réserve à ses vieux ennemis est vraiment d’une cruauté savoureuse) mais il y a aussi une extase à être le Mal qui ferait presque plaisir à voir ! En somme, l’actrice donne à voir un être malfaisant heureux de l’être et qui prend un pied d’enfer à semer la mort et le chaos ! Anecdotes :
8. LE ROCHER DE SISYPHE Scénario : Leah Fong et Jérôme Schwartz Réalisation : Jennifer Lynch Résumé : En voulant tendre un piège à la Reine maléfique, Emma et Regina sont envoyées de l’autre côté du miroir. Critique : Un nouvel épisode ambivalent. Si le segment principal est intéressant, il est parasité par de nombreux segments secondaires qui montrent qu’il n’était pas fort pour assurer tout un épisode. Nouvelles Alice, Emma et Regina passent donc l’essentiel de l’épisode dans le « monde derrière le miroir » mais on est loin du Pays des Merveilles ! C’est un endroit cauchemardesque et le décor est vraiment réussi, notamment chromatiquement avec ces couleurs froides que sont le noir et le bleu. Par contre, grosse erreur de scénario quand un dragon asiatique crache du feu sur nos héroïnes. Cette prérogative est réservée aux dragons d’Occident qui sont des monstres quand leurs cousins d’Asie sont davantage des guides, même s’ils restent dangereux. Ce segment permet aussi à Jared S. Gilmore de montrer le mûrissement d’Henry, même confronté aux affres de l’angoisse devant cette épreuve terrible qu’est le bal ! On a aussi de très beaux monologues, tant de la part d’Henry que de la Reine alternative qui donnent de très bonnes indications sur les personnages. Psychologiquement, les portraits sont réussis. Dommage que ce segment soit encombré par celui sur les Charmant qui s’organisent pour maintenir une « vie normale » (sur fond de musique country ! Une idée originale qui désamorce ce que la situation pourrait avoir à la fois de dramatique et d’ennuyeux) malgré le sort qui les frappe. Une question ressort cependant et fait écho au sort des vilains. Si ceux-ci ne peuvent avoir de fin heureuse, est-ce que les héros peuvent avoir une vie normale ? N’est-ce pas antinomique ? Le segment entre Belle et Zéléna est intéressant sans développer grand-chose mais il donne l’occasion à Rebecca Mader de faire montre de la cruauté suave de son personnage face au maître magicien qu’elle a joué. C’est le troisième segment qui est le plus anecdotique, celui où Aladin (re)joue les voleurs. Deniz Akdeniz fait ressortir la malice et la gentillesse de son personnage quand Karen David se montre plus lisse. On a des promesses, trop sans doute, mais, si le probable est éventuel, il se fait attendre. Anecdotes :
Scénario : Brian Ridings et David H. Goodman Réalisation : Mairzee Almas Résumé : Dans le passé, Rumpelstilskin invoque la Fée noire. A Storybrooke, la rupture est consommée avec Belle. Critique : En se recentrant sur ses personnages phares et en oubliant ses fariboles du Pays des histoires secrètes, la série prouve qu’elle a encore des choses à dire. Structuré par une opposition entre la Belle et la Bête, l’épisode réussit en outre à s’insérer dans la problématique générale concernant le sort des Sauveurs, et celui d’Emma en particulier, et à introduire un méchant de qualité. Quelques scènes secondaires en diminuent l’intérêt mais elles restent justement assez périphériques pour ne pas peser sur le sujet central. Il est symptomatique que les deux scènes fortes de l’épisode se déroulent dans des conditions opposées. Quand Rumpelstilskin est mis échec et mat par Belle, il fait grand jour. Quand il invoque la Fée noire, il fait nuit noire. Or, ces deux femmes sont les pendants de l’existence du Ténébreux. La Fée noire lui a donné le jour mais l’a abandonné. Belle est son grand amour mais, par amour justement pour son fils, elle l’abandonne pour le protéger de son père. Le Ténébreux est rejeté des deux côtés ! Robert Carlyle montre son talent dans cet épisode en renouant avec la verve sarcastique et malsaine du Ténébreux de jadis, en montrant sa froideur menaçante envers la Reine noire avec qui l’alliance est rompue, mais surtout, lorsqu’il montre le désarroi profond de Rumpelstilskin devant Belle. Il se laisse dire ses quatre vérités par une frêle jeune femme qu’il pourrait réduire en cendres d’un claquement de doigt ! Émilie de Ravin est brillante dans ses scènes de confrontation. Elle donne à voir la fragilité de Belle mais une fragilité de cristal : un matériau assez dur finalement et qu’il faut vouloir briser. Elle réussit une magnifique scène d’émotion à la maternité…qui est aussi le couvent des fées ! Côté fée justement, l’entrée en scène de la Fée noire démonétise largement Sa Majesté démoniaque battue (mais pas abattue). En une scène, Jaimie Murray – même avec une tenue à faire vomir un rat – impose son personnage qui rayonne de malfaisance et en répond à Rumpelstilskin en matière de cruauté froide. Prometteur. Anecdotes :
10. TROIS VŒUX Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ron Underwood Résumé : La Reine maléfique utilise le génie de la lampe pour qu’Emma n’ait jamais été la Sauveuse. Critique : Épisode décevant qui, entre une excellente scène d’ouverture et un double coup de théâtre retentissant pour conclure, raconte une histoire « alternative » sans aucun intérêt puisque nous savons qu’elle n’est pas réelle et que Regina sauvera finalement Emma. Lana Parrilla sauve ce segment central ; pour qu’Emma redevienne la Sauveuse, elle va jouer son propre rôle d’adversaire ! Avec la tenue qui sied bien sûr et que Rumpelstilskin qualifie très justement de « effrayante ». Confrontée à l’hostilité de ceux qui sont ses proches à Storybrooke, Regina doit s’employer à faire le mal sans le vouloir. En face, Jennifer Morrison réalise une jolie performance avec sa pathétique Emma totalement incapable de se battre. Un segment secondaire existe depuis l’épisode précédent et se poursuit : le devenir du fils de Belle et du Ténébreux. L’inquiétude ronge les traits de Robert Carlyle et Émilie de Ravin qui donnent corps à ce sentiment face à l’inconnu dans lequel sont plongés leurs personnages. Cet épisode marque aussi le crépuscule de la Reine maléfique, de plus en plus impuissante malgré ses menaces et ses manigances. Un ennemi bien plus redoutable est en lisière de Storybrooke. Son règne s’achève. Anecdotes :
11. L'AUTRE ROBIN Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Billy Giehart Résumé : Dans le monde alternatif, Regina rencontre un autre Robin. A Storybrooke, le fils de Belle et Rumpelstilskin est venu tuer la Sauveuse. Critique : Un épisode extrêmement décevant puisqu’il ne fait absolument rien avancer. Il singe les codes du récit d’aventure mais les segments successifs ne servent qu’à masquer le complet surplace de l’intrigue. S’il est plaisant à regarder au départ, il finit par lasser. D’autant que pour l’originalité, on repassera puisqu’Emma et Regina dans un autre monde, c’était déjà le début de la saison 2 ! Que ce soit les créateurs de la série qui commettent cette bourde montre le tarissement de l’inspiration des auteurs. A Storybrooke, on a l’identité de l’homme à la capuche : c’est Gideon, le fils de Belle et de Rumpelstilskin. Il veut tuer Emma afin de s’approprier ses pouvoirs de Sauveuse et vaincre la Fée noire qui l’a élevé à la dure. Bel objectif qui s’avèrerait menaçant si Giles Matthey ne donnait pas plutôt à Gideon l’allure d’un gamin présomptueux et capricieux façon « Moi, je veux ça » plutôt que d’un adversaire redoutable. Que l’on parle de la Fée noire ne fait que rendre son absence plus regrettable car un méchant d’envergure manque. Au moins les scènes entre Robert Carlyle et Émilie de Ravin sont-elles réussies avec l’émotion que ces acteurs savent transmettre. Dans le monde créé par un vœu, les péripéties s’enchaînent mais le spectateur se contente d’attendre plus ou moins impatiemment de savoir où l’on va. La réponse tient en une phrase prononcée par Pinocchio (retour réussi pour Eion Bailey) et qui tient à l’idée que, si on y croit suffisamment fort, on peut changer son destin. Intéressant, avec ce petit bonus qu’est la révélation d’où Emma tire son nom de famille (puisqu’en réalité, elle n’en avait pas). C’est la seconde réponse à la fatalité qui menaçait la Sauveuse. Le duel final est une belle scène mais c’est quand même bien peu. Anecdotes :
12. LE VRAI MEURTRIER Scénario : Jérôme Schwartz et Jane Espenson Réalisation : Morgan Beggs Résumé : A Storybrooke, Charmant voit le fantôme de son père. Dans le passé, ce dernier cherche à se racheter pour devenir un homme meilleur. Critique : La série comble les trous de sa narration avec ce bel épisode sur la relation père-fils et la construction/reconstruction de la famille. Les changements chromatiques et les décors choisis avec soin participent de la réussite de l’histoire. En s’appuyant à nouveau sur Josh Dallas, le scénario lui offre un beau moment et son duo avec Colin O’Donoghue est une vraie réussite. L’ouverture et la clôture de l’épisode sont très distinctes mais se répondent. Toutes deux sont de style pathétique mais la première baigne dans une lumière ocre et chaude qui lui donne des allures de scène de genre de la peinture hollandaise avec aussi un clair-obscur caravagesque de bel effet. La seconde est sous une lumière argentée et froide ; c’est déjà une nature morte même si les personnages ne le savent pas encore. La modeste chaumière d’entrée est plus rassurante que la forêt « enchantée ». Entre les deux, le passage par la sinistre « île des Plaisirs » est un clin d’œil à Pinocchio ; lequel joue d’ailleurs un rôle modeste mais capital que ce soit là-bas ou à Storybrooke. Le décor de cette île infernale avec sa joie exagérée et inquiétante a quelques échos burtoniens ; le parc d’attraction fait penser à celui dans Miss Peregrine. Décors et ambiances n’auraient été que cela sans les acteurs. Si l’on met de côté l’intrigue secondaire autour de Robin (mineure mais prometteuse), l’essentiel se passe entre Charmant et Crochet. Il est parfaitement crédible que le premier ait encore des réserves et parfois des accès d’hostilité envers le second ; d’autant plus quand ce dernier est l’amant de la fille du premier ! Le comportement désordonné et cyclothymique de Charmant envers Crochet (il le repousse puis lui demande de l’aide tout en lui assenant des répliques acerbes qui ne peuvent que blesser) est très juste et Josh Dallas rend très bien tout cela. Le « prince Charmant » a son côté obscur et c’est très vrai : les héros sont aussi (et d’abord) des êtres humains. En face, l’ancien pirate souffre d’être ramené à son état antérieur (visage très expressif de Colin O’Donoghue) mais il s’accroche et fait face à son beau-père quand bien même ce dernier est injuste. Le capitaine Crochet l’aurait embroché mais Killian encaisse et répond présent. Oui, il a fait le plus dur : il a changé. Le coup de théâtre final nous ramène aux belles heures de la série quand elle savait surprendre et nous faire croire qu’on allait avoir une fin heureuse ! Anecdotes :
13. LA GUERRE DES OGRES Scénario : Andrew Chambliss et Dana Horgan Réalisation : Ron Underwood Résumé : Dans le passé, Rumpelstilskin remporte la guerre des ogres grâce à sa magie ; ce que Beowulf ne lui pardonne pas. A Storybrooke, Gideon obtient l’aide de son père. Critique : Bien que centré sur Rumpelstilskin, c’est un épisode pour rien, histoire de passer le temps en remplissant le quota d’épisodes à livrer au diffuseur. S’il n’y a rien de mauvais, il n’y surtout rien de neuf ; ce qui aggrave l’impression que la série fait du surplace. Ce qui manque d’abord, c’est un méchant. La Reine noire est toujours « empêchée » et la Fée noire, si elle occupe beaucoup d’espace dans les mots, reste absente. A la façon d’un trou noir, cette absence ne la rend que plus présente. Elle fait aussi ressortir l’absurdité du projet de Gideon. L’obstination de ce dernier dans son projet, aussi grandiose que trop simple, est bien rendue par Giles Matthey. Le dialogue de sourd entre le père et le fils se lit sur les visages des acteurs, entre celui, fermé, de Giles Matthey (même s’il n’est pas très expressif et agace rapidement par son rabâchage qui donne l’impression que le personnage n’a rien d’autre à dire) et celui, mobile, de Robert Carlyle. Le grand acteur sauve le segment storybrookien qui, sans lui, se résumerait à quelques escarmouches entre personnages secondaires. Robert Carlyle fait encore plus fort avec le segment dans la Forêt enchantée. Malgré le masque du maquillage, il restitue pleinement les différentes émotions que traverse Rumpelstilskin qui, malgré sa magie, n’est pas encore pleinement le Ténébreux grâce à la présence de son fils. Le thé qu’il prépare est un élément commun aux deux temporalités et on ne peut que partager l’émotion de Rumpelstilskin la seconde fois qu’il le prépare. Le scénario a l’intelligence de ne pas trop insister sur la dépendance du futur maître magicien envers la magie pour se focaliser sur son rôle de père. L’épisode insiste dans ses discours sur la liberté du choix, sur le côté irrémédiable de celui consistant à suivre la voie des ténèbres. C’est la limite de Giles Matthey de ne pas faire assez ressortir le dilemme moral qui doit être celui de Gideon. C’est la force de Robert Carlyle, certes plus expérimenté, de montrer l’importance du choix. Et on tient sans doute là le thème essentiel de cette saison brouillonne. Anecdotes :
14. LA FLÈCHE DE CUPIDON Scénario : Brigitte Hales et David H. Goodman Réalisation : Kate Woods Résumé : Dans le passé, le père de Regina prétend vouloir l’aider. A Storybrooke, les deux moitiés de Regina décident d’en finir. Critique : Le baroud d’honneur de la Reine maléfique ! Centré sur Regina, cet épisode ne manque pas de panache et d’allant. Il assume aussi une belle part d’émotion tant avec elle qu’avec le couple Emma/Crochet. Le début faisait pourtant peur en paraissant rabâcher des éléments du passé de la Reine (haine de Blanche-Neige, traque de celle-ci, plan machiavélique pour la vaincre qui échoue etc.) sauf qu’il prend une tournure surprenante pour un final surprenant et pourtant évident à comprendre. Ce passage dans le passé sert de soubassement efficace au duel final entre la Reine noire et Regina et qu’elles s’affrontent à l’épée a autrement plus d’allure que de manier un revolver comme on l’a vu ou de se lancer de banales boules de feu. L’épée est l’arme noble ! Et Lana Parrilla est proprement magistrale à jouer toutes ses facettes de son personnage. Elle trouve le ton juste à chaque scène et s’affronter soi-même n’est pas si courant ! Là encore, le final est à la hauteur des enjeux et le règne de Sa Majesté prend fin avec beauté. Les auteurs ont su lui écrire une sortie de scène digne d’elle. Secondaire en termes de minutage, le segment autour du passé de Crochet qui ne se le pardonne pas est aussi fort en termes d’émotion. Face à face, Colin O’Donoghue et Jennifer Morrisson font passer un frisson dans une scène très forte et décisive. C’est Crochet qui a les honneurs de la fin avec un coup de théâtre qui fait passer le spectateur par plusieurs émotions et crier de frustration ! Anecdotes :
15. L'EXIL DU CŒUR Scénario : Jane Espenson et Jérôme Schwartz Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Envoyé dans un autre monde, Crochet retrouve Jasmine et Aladin qui cherchent la cité perdue d’Agrabah Critique : « L’exil du cœur ou comment faire passer agréablement le temps » ; voilà quel pourrait être le résumé synthétique de cet épisode. C’est une aimable distraction sans incidence sur l’intrigue principale (hormis le final bien sûr). Qu’il s’appuie sur des personnages secondaires (Jasmine et Aladin) ou tertiaire (Ariel) ; cela prouve son inutilité foncière. Reste un récit d’aventure plaisant et des séquences d’émotion bien faites. Évacuons tout d’abord les quelques scènes à Storybrooke où le grotesque côtoie l’inutile et restons auprès de Crochet de ses amis. Le rôle de « héros » est dispersé entre les personnages car tous jouent un rôle important à un moment donné : Crochet sert de confident à Jasmine et Aladin qui ont des difficultés à communiquer et les échanges qu’ils sont entre eux (intéressantes même si elles rendent l’épisode bavard) les font évoluer ; Jasmine pousse Ariel à se déclarer et, en retour, la sirène aide la princesse à redevenir ce qu’elle était censée être : une princesse justement ; Ariel donne enfin un coup de main à Crochet pour communiquer avec Emma. Karen David est parfois un peu lisse et pas pleinement convaincante mais elle forme un beau duo avec Deniz Akdeniz qui dissimule l’amour d’Aladin derrière son humour. Plein contraste entre ce couple si mignon (ne pas manquer le sourire fugace mais révélateur de Joanna Garcia – toujours pimpante et adorable - sur le balcon du palais) et le sinistre Jafar. Oded Fehr se régale à jouer ce manipulateur cruel et ses échanges avec Karen David montrent l’asymétrie entre le magicien sans scrupules et la princesse naïve. A travers l’évolution de Jasmine se dessine un portrait du héros : on ne naît pas comme tel, on le devient. Différence de taille avec un Sauveur qui est « destiné » à l’être. Si la séquence d’ouverture jouit de beaux effets spéciaux et se montre réalisé avec nervosité et maîtrise, on retrouve à Agrabah le péché mignon de la série avec ses décors numériques épouvantables de fausseté. La séquence du tapis volant partage le spectateur entre le rire et la consternation. C’est néanmoins dynamique et cela équilibre les scènes de discussions. Anecdotes :
16. LES REMORDS D'UN LÂCHE Scénario : Paul Karp, d’après une histoire d’Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Billy Giehbart Résumé : A Storybrooke, Gideon propose une alliance à Emma contre la Fée noire. Dans le passé, cette dernière a une surprise pour le vingt-huitième anniversaire de ce dernier. Critique : Cette fois, on avance ! Le double segment traditionnel de la série permet d’explorer le passé de Gideon, de le comprendre un peu mieux et de le voir à l’œuvre. Tel père, tel fils pense-t-ton tout d’abord. C’est par sa lâcheté que Gideon entre dans la vie et le remord ne va cesser de le ronger. Giles Matthey a amélioré son jeu. Il donne davantage de subtilité à son personnage et fait mieux ressortir ses émotions. L’essentiel de la partie storybrookienne raconte l’alliance contrainte de la Sauveuse et de « Ténébreux junior » (splendide formule vacharde !) et comment celle-ci tourne court et ce à quoi elle aboutit. Des scènes très dynamiques, filmées avec énergie dans le décor stylé du manoir du Sorcier. Pour la partie dans le passé, on saluera les tons ocres du cachot et le noir argenté de la salle de la Fée noire (dont on ignore le nom soit dit en passant mais c’est mieux comme cela ; à l’instar de la Reine, c’est son titre qui la définit). Dans cette partie, c’est un plaisir de revoir Jaimie Murray qui nous a manqué. L’actrice anglaise nous régale par la perversité de son personnage, par le plaisir fielleux qui émane de celui-ci. Le machiavélisme de la Fée noire prend la forme de ce « cadeau » qu’elle fait à son fils adoptif. Telle mère, tel fils finalement. Si Colin O’Donoghue se tire plutôt bien des péripéties cocasses ou dramatiques infligées à Crochet et qui servent à lui donner du temps de jeu, on trouvera plus intéressantes les scènes où l’on ressort Isaac du formol pour tenter de comprendre ce qui arrive à Henry. Patrick Fischler est toujours aussi bon. En deux scènes, il retrouve le côté cauteleux et veule du précédent Auteur mais il lui donne une figure de pierre pour parler du « dernier chapitre ». Grâce à ses méchants, cet épisode se suit non seulement sans déplaisir mais avec intérêt même ! Anecdotes :
17. L'EFFET D'UNE FLEUR Scénario : Leah Fong et Andrew Chambliss Réalisation : Sharah Raju Résumé : Pour sauver Blanche et Charmant du sort du sommeil, il faut une fleur de fée. Autrefois, l’une de ces fleurs avait poussé à Storybrooke Critique : Et encore un épisode pour pratiquement rien ! Cette saison aligne ses épisodes façon « un pas en avant, un pas en arrière ». Toute la partie dans le passé, si elle est émouvante, n’apporte pas grand-chose sinon marquer l’absolue confiance des parents d’Emma envers elle et leur sens élevé du sacrifice. C’est magnifique certes mais, ça, on le savait déjà. La révélation d’Isaac à l’épisode précédent a frappé de stupeur toute la famille royale qui doit faire face à l’absence de Crochet (quelques péripéties sans importance menées avec allant par Colin O’Donoghue) et à l’aggravation de la situation de Blanche et Charmant. Pas réellement de surprises mais de la bonne émotion. C’est au moins ce que préserve le scénario. Si la rencontre entre la Fée noire et la Sauveuse est quelque peu décevante (la première se contente de narguer la seconde, ce qui est un peu court quand même pour un génie du Mal), la scène met en place le mécanisme qui pourrait permettre de faire échec à la Fée noire. Si le destin d’un Sauveur est inéluctable, il n’est pourtant pas entièrement écrit. C’est le sens des pages blanches dans le livre de contes et cela signifie surtout que les personnages restent libres. Anecdotes :
18. PLUS JAMAIS SEULE Scénario : Brigitte Hales et David H. Goodman Réalisation : Michael Schultz Résumé : Autrefois, au Pays d’Oz, Zéléna accepte d’aider un vieil ami. A Storybrooke, elle veut défier la Fée noire. Critique : Un épisode ambivalent certes porté par le talent de Rebecca Mader odieusement sous-exploitée en cette saison mais, au final, la série fait du surplace. Le segment au Pays d’Oz est anecdotique même si on y retrouve les origines des personnages que croisera Dorothy dans le roman (sauf que Zéléna affirme qu’elle est déjà venue, ce qui est contradictoire). Il illustre un thème d’un classicisme convenu ; la solitude du pouvoir et l’isolement que cause la magie à ses possesseurs. Comme ce n’est pas la première fois que l’on entend ça, comme une identification qui ne dirait pas son nom entre la magie et la drogue, le côté moralisateur du discours lasse un peu. Toute la partie storybrookienne rabâche encore une fois les rancœurs entre les sœurs fâchées mais, cette fois, Zéléna vide son sac. Rebecca Mader rend compte de la frustration qui ronge son personnage. Mais aussi de son immense orgueil qui manquera causer sa perte et plus encore. Le choix final de la sorcière est émouvant parce que, malgré tout, elle a trouvé sa place et elle a l’intelligence de le comprendre. Sans excès de pathos, Rebecca Mader donne un sens au sacrifice de Zéléna et surtout, elle fait mieux encore : elle lui rend sa dignité. Anecdotes :
19. LE LIVRE DES PROPHÉTIES Scénario : Jérôme Schwartz et Dana Horgan Réalisation : Alrick Riley Résumé : Pour trouver un moyen de vaincre la Fée noire, Rumpelstilskin va devoir plonger dans ses plus douloureux souvenirs. Critique : Encore une « histoire des origines » mais, vu qu’il s’agit de celle de la Fée noire et que cela fait avancer l’intrigue (un peu), c’est toujours mieux. Jaimie Murray ne rate pas l’occasion de jouer d’autres sentiments mais, par-dessus tout, ce qu’elle rend le mieux, c’est l’amour total d’une mère pour son enfant. Un amour si grand qu’il la conduira aux plus noirs desseins. Il faudra un jour demander aux concepteurs de la série quelles idées ils avaient en tête pour les fées parce que, non seulement, leurs costumes (ou la coiffure de la Fée bleue) sont une abomination mais « le caveau des fées » ressemble à la vision d’un esprit malade pris de boisson ! La partie intéressante concerne celle où Emma, Rumpelstilskin et Gideon se retrouvent dans le monde des rêves (dont le décor naturel ressemble beaucoup à la forêt de Storybrooke !) et, plus précisément, dans le rêve du Ténébreux qui va devoir accepter quelque chose de déplaisant pour trouver ce qu’il cherche. La double discussion entre Robert Carlyle et Jennifer Morrison est une réussite ; d’abord dominé par un monstre froid, Emma parvient à dire une vérité bien sentie à Rumpelstilskin. Une vérité essentielle. Robert Carlyle parvient à jouer avec le même bonheur l’homme glacial et l’homme ému et il crée une connexion avec un Giles Mathey moins emprunté ; certainement parce que le costume est désormais mieux taillé. De même avec Jaimie Murray, la scène dégage une force, une chaleur. Celle qui joue avec suavité la Fée noire parvient à glisser une douceur sincère dans son « Je t’aime » à son fils. C’est beau l’amour. C’est terrifiant également ! Anecdotes :
20. MÉLODIE D'AMOUR Scénario : David H. Goodman et Andrew Chambliss Chansons de Alan Zachary et Michael Weiner Réalisation : Ron Underwood Résumé : Dans le passé, Blanche-Neige et le prince Charmant se réveillent un matin en chantant et comprennent que ce pourrait être une arme contre la Reine. A Storybrooke, Emma songe à capituler devant la Fée noire. Critique : Un épisode enchanté qui parvient à concilier le côté chanté avec la narration générale. L’idée de génie est d’avoir fait de la chanson d’amour (une marque de fabrique de Disney, producteur et diffuseur de la série) une arme de guerre ; le pilier de l’épisode. Ainsi chaque personnage est doté de sa chanson, à l’exception d’un seul. Chaque chanson a un sens et chaque personnage a la chanson qui lui correspond. Saluons par exemple le côté rock de celle attribuée à Lana Parrilla particulièrement en forme quand la Reine chante. Une scène de qualité la voit affronter les Charmant au cours d’une véritable battle ! Josh Dallas avait aussi fait une entrée en scène vraiment enthousiaste en début d’épisode. Il est visible que l’acteur s’amuse et c’est communicatif. L’énergie, la fougue des acteurs appuyés par une réalisation inspirée, fluide et très dynamique ne peuvent qu’entraîner le spectateur. Si le côté chanté est réservé au monde enchanté (ce qui rejoint le côté irréaliste des comédies musicales), il a un impact crucial dans le monde réel de Storybrooke. Passons sur l’agacement fugace de voir Emma vouloir faire cavalier seul pour se régaler et de la suavité cruelle de la Fée noire, qui se berçait du « chant » des orphelins malheureux et de la manière à la fois belle et forte avec laquelle la Sauveuse parvient à se relever et à contraindre sa rivale à la retraite. Le mariage qui suit est un moment très beau, très émouvant, qui réussit à allier la poésie et l’énergie, et réconcilie dans la danse et le chant les deux segments du jour (voir Lana Parrilla et Rebecca Mader danser de concert est un régal pour les yeux). Évidemment, un conte de fée ne serait pas un conte de fée s’il n’y avait pas un loup quelque part ! Anecdotes :
21. LA BATAILLE FINALE, PREMIÈRE PARTIE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Henry se réveille dans un Storybrooke où la magie a disparu et où Emma est enfermée dans un asile. La Fée noire veut qu’elle cesse de croire à la réalité des contes de fées pour que les mondes imaginaires s’écroulent ! Critique : La « bataille finale » avait été survendu dans les épisodes précédents au point de cannibaliser toute l’action. Il fallait qu’elle soit à la hauteur des attentes crées et c’est le cas. D’entrée de jeu, le spectateur est replongé dans le Storybrooke de la saison 1 mais sans les personnages de contes que sont les Charmant, Crochet et la Reine. La situation est donc à la fois connue et inconnue ; ce qui génère en même temps intérêt et angoisse car ce qui paraît semblable ne l’est pas. Ainsi le maire de Storybrooke est aussi la mère adoptive d’Henry mais c’est la Fée noire qui tient les deux rôles ! Jaimie Murray étincelle. Outre qu’elle porte magnifiquement bien le tailleur-pantalon noir, elle rayonne de cruauté. Lorsque la Fée noire dit « C’est tellement triste » à Emma, elle a un sourire fugace qui en dit long ! Idem quand elle dit « la vérité » à Gold. Rarement un personnage aura autant aussi bien représenté la méchanceté. La malveillance à l’état pur ! Le plan de la Fée noire est vraiment un chef-d’œuvre de noirceur d’autant qu’avec Henry « réveillé », le spectateur dispose d’un double puisqu’il sait que c’est lui qui, à nouveau, dit la vérité. En outre, il nous fait partager ses espoirs et ses craintes. Excellente composition de Jared S. Gilmore qui a mûri et nuance agréablement son jeu. Si les mondes magiques ont un espace limité, c’est là que les scénaristes ont placé les scènes d’action ainsi qu’une très belle scène d’émotion quand Crochet raconte son histoire d’amour avec Emma à Charmant. Du coup, avec un montage équilibré, aucun temps mort et une scène finale glaçante. Anecdotes :
22. LA BATAILLE FINALE, DEUXIÈME PARTIE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Grâce à Henry, Emma reprend confiance en elle. Mais la Fée noire a prévu le piège parfait. Critique : Remarquable final dense, plein d’action et d’émotions. Le scénario, habile, poursuit sur la lancée de l’épisode précédent mais sait parfaitement se relancer et réussit une conclusion pleine de poésie. La manière dont Henry parvient à ramener Emma dans le bon chemin est présentée de manière intelligente sans pathos ni superpouvoirs. Comme souvent dans les contes de fées, c’est l’amour qui permet de vaincre. Jared S. Gilmore et Jennifer Morrison sont brillants, très justes et savent nous toucher. La réponse que fait la Sauveuse a son sauveur est magnifique d’humilité et d’espoir. C’est la principale force de la famille royale de la Forêt enchantée ; jusqu’au bout, l’espoir demeure ! Et d’espoir, les héros en ont bien besoin ! La destruction des mondes, ainsi que l’effondrement du haricot, figurent parmi les bons effets spéciaux de toute la série qui en a connu des hideux donc savourons notamment cet effet dynamique et réussi (c’est moins convaincant dans les scènes finales). Sauf que c’est la Fée noire qui est derrière tout cela et elle a prévu un dernier coup des plus noirs bien digne de cet esprit diabolique et parfaitement cohérent avec les contes de fées ! Ne dit-on pas que les ténèbres ne peuvent jamais gagner ? Elle le sait parfaitement et elle a prévu une parade magistrale et terrible ! Un piège parfait noir et glaçant. Jaimie Murray quitte la scène sur un sans-faute. Pour surmonter le désespoir qui revient, les scénaristes ont l’idée fabuleuse que ce soit la Reine, l’ancienne ennemie mortelle de la Sauveuse, qui délivre le conseil. La saison se termine sur un commencement qui appelle une suite. Anecdotes :
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