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PrésentationSaison 2

 NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 1


 

1. LA MUSIQUE ADOUCIT LA DOULEUR
(MUSICIAN HEAL THYSELF)



Scénario : Jeffrey Lieber.  Réalisation : Michael Zinberg

Résumé

Un jeune musicien de jazz a été amputé d’une jambe à coup de hache puis tué par un gang. Il s’agit d’un jeune homme, Calvin, afro-américain, que Dwayne Pride connaissait personnellement et avait aidé à réinsérer.

La critique

On commence très fort avec une histoire ultra-violente de guerre des gangs, les Delta Crew et les 113. Dwayne avait tiré du ruisseau un jeune pour le faire entrer dans les marines. L’ambiance est glauque et désespérée. Mais Dwayne définit sa philosophie : « Je préfère savoir la vérité ». Les détails macabres ne nous sont pas épargnés. La victime a été amputée vivante, on l’a tatouée après sa mort pour le faire passer pour un membre de gang.

La musique et la mort sont complices dans cet épisode. Papa Parks, un jazzman, dont Calvin était le fils, est anéanti.

Scott Bakula nous émeut presque aux larmes par sa vulnérabilité. C’est flagrant dans la scène où Dwayne, après avoir feint de bien prendre les choses, reçoit un appel téléphonique de sa fille et s’effondre. Cette vision d’un policier humain, aux antipodes des superhéros, est l’aspect le plus attachant de la série. Et permet à Bak de faire une nouvelle création superbe. Malgré ce ton dramatique, Bakula insère des moments d’humour salvateurs qui ne sont pas en déphasage avec l’ambiance, afin de détendre l’atmosphère.

On assiste à l’intégration progressive à l’équipe de Meredith Brody, toujours appelée par son nom de famille. LaSalle lui explique qu’ils sont une grande famille et elle veut séparer vie privée et professionnelle. L’équipe fonctionne d’emblée à merveille, chaque acteur prenant sa place. Le quatuor Pride-Brody-LaSalle-Lund forme un tout, avec comme seule aide le docteur Loretta Wade (CCH Pounder). Un autre personnage de médecin légiste disc jockey présent dans le cross-over a disparu.

Les décors naturels sont loin de l’image d’Epinal du style maisons coloniales de la Nouvelle Orléans. Ainsi, les visions de chantiers, de rues, sont plutôt réalistes et glauques.

Hamilton (Steven Weber), un politicien pourri, est présenté comme l’ennemi mortel de Dwayne Pride. Mais ennemi intouchable.

La résolution du meurtre est astucieuse, et le téléspectateur pris complètement au dépourvu.

Les infos supplémentaires

  • On entend au début de l’épisode un extrait de musique du James Bond « Vivre et laisser mourir » : la marche funèbre « Just a closer like with me, new second line ».

  • Brody fait allusion au fait que Dwayne et sa femme sont séparés.
  • Un nouveau membre a intégré l’équipe depuis le crossover mais sans être présenté : Sebastian Lund (Rob Kerkovich). Sa fonction est « guide médico légal ».
  • David Mc Callum intervient par visioconférence dans son rôle du docteur Donald Mallard depuis Washington pour aider l’équipe dans son enquête. Son apparition, brève, qui n’apporte rien à l’intrigue, est là pour rappeler au téléspectateur que nous sommes dans « NCIS ».
  • Brody ignore que son bailleur est Loretta Wade.

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2. SE PRÉPARER AU PIRE
(CARRIER)

Scénario : Gary Glasberg. Réalisation : James Whitmore Jr.

Résumé

Un marin, le lieutenant Lewis Collier, atteint de peste bubonique est mortellement renversé par une voiture.

La critique

Dans cette deuxième enquête, le grand moment d’émotion est situé lorsque Dwayne Pride reçoit la fiancée de Collier. Bakula nous fait à nouveau habilement son numéro de grand frère réconfortant. Il insuffle à Dwayne Pride un supplément d’humanité.

L’intégration de Brody continue. Elle semble toujours vouloir étaler sa culture devant LaSalle qui en est agacé. A nouveau, les décors de chantiers navals n’ont rien de glamour.

Au début de l’épisode, il n’est pas question de peste et de contamination. On pense que Collier s’est ou a été drogué. La tonalité dramatique est donc amenée brutalement par la découverte de Loretta lors de l’autopsie. Dès lors, une véritable course contre la montre s’instaure.

Les personnages dans cette série sont privilégiés à l’intrigue qui reste au second plan et est souvent un peu « expédiée ». Cela permet des numéros d’acteurs. Zoe Mc Lellan et CCH Pounder sont les comédiens qui arrivent, juste après Bak, a tirer le mieux leur épingle du jeu. Rob Kerkovich en Lund bénéficie moins de cet effet, car ses scènes sont amenées de façon caricaturale et artificielle, tandis que Lucas Black, en LaSalle, est trop stéréotypé. Il pourrait faire partie de n’importe quelle série d’action moderne. CCH Pounder en médecin tente de rivaliser avec Scott Bakula sur le terrain des émotions et de l’humanité, avec un brin de causticité.

Les décors naturels continuent d’être l’atout de la série, puisqu’elle est tournée sur place. Mais on s’attend à des images de cartes postales et le réalisateur nous détrompe.

Bien mieux que dans la série « Burning Zone », cet épisode nous introduit dans les histoires de contaminations. On a plus le sentiment de documentaire que de fiction. La peste ici est le fruit d’une attaque de guerre bactériologique présentée comme un acte de terrorisme.

Cette histoire permet à Scott Bakula d’approfondir son personnage de policier qui appelle La Nouvelle Orléans « ma ville ». Il transcende l’intrigue. On finit par oublier l’histoire pour ne s’intéresser qu’à lui. Il intègre toute son imagerie humaniste de « Code Quantum » dans une série au lieu d’être dévoré par elle, plus qu’il ne le faisait dans « Star Trek Enterprise », et ce sans l’aide du producteur Donald Bellisario auteur de Quantum qui a quitté NCIS suite à un conflit avec Mark Harmon à la fin de la saison 4. On regrette la brièveté des épisodes. Elle coupe court parfois à de belles scènes de comédie. Les épisodes ne durant que 42 minutes, Bak prend déjà cependant la part du lion. On se demande par quel miracle CCH Pounder et Zoe Mc Lellan parviennent à s’imposer. Et les scénaristes à insérer leur intrigue dont le téléspectateur ne parvient à retenir que les grandes lignes.

L’épisode à peine terminé, l’équipe est appelée sur une nouvelle affaire. Chose déjà arrivée dans la deuxième partie du cross over.

Les infos supplémentaires

  • Loretta Wade est une grande amatrice de glaces.

  • Sebastian Lund pratique le yoga durant ses heures de service.

  • Apparition sur place de l’agent DiNozzo de « NCIS enquêtes spéciales », mais son rôle est confiné à rappeler une fois de plus au téléspectateur que l’on est dans la franchise « NCIS ». Il fait double emploi avec LaSalle.

  • Dwayne évoque l’ouragan de 2005 Katrina en expliquant qu’il ne s’en est jamais remis et ne dort plus depuis.

  • Le docteur Mellora Harley (Nicole Barré) qui ne joue que dans ce seul épisode, est présenté comme quelqu’un s’étant battu aux côté de Pride durant Katrina.

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3. LES ÉVADÉS
(BREAKING BRIG)

Scénario : Laurie Arent. Réalisation : Tony Wharmby.

Résumé

Un autobus blindé transportant quatre détenus de la prison navale de la Nouvelle Orléans pour le pénitencier militaire de Charleston, a été accidenté en croisant la voiture de trois filles qui faisaient une balade. Trois personnes se sont évadées, laissant trois morts, deux gardiens et un prisonnier, dans le bus.

La critique

Dès le début, Dwayne est obligé, par visio-conférence, de consulter ses homologues de Washington, car l’un des détenus n’avait pas de nom, simplement connu comme « ennemi d’état ». Ce qui permet un raccord à la série mère « NCIS Enquêtes Spéciales ». Il faut dire que Scott Bakula s’empare tellement des rennes de la série présente que l’on en oublie vite que c’est un spin-off. L’ennemi est en la matière un certain Dmitry Babakov, trafiquant d’armes et a bénéficié de l’aide du matelot Dalton. Le téléspectateur est submergé d’informations qui pour la plupart ne sont que des prétextes, des « MacGuffin » comme dirait Sir Alfred. Le cadre étant posé, Scott Bakula va pouvoir faire son numéro qui n’est pas de faire véritablement du « NCIS » (pour cela il y a déjà deux séries) mais du Bakula. On a parfois accusé Roger Moore de faire du Roger Moore et de ne pas vraiment se fondre dans ses rôles. Bakula qui pourrait se contenter d’être un ersatz de Mark Harmon s’accapare de la série, et personne ne semble s’en plaindre. Avec ce 3e épisode, il devient évident que trois comédiens comptent vraiment, au détriment des deux autres.  Rob Kerkovich, en Sebastien, balance deux vannes à la minute, trop pour retenir l’attention, mais surtout, il y a un terrible décalage entre son humour supposé et son peu de présence à l’écran. Ne nous acharnons pas sur le cas de Lucas Black, il fait honnêtement son job d’acteur, à la fois gravure de mode pour adolescentes mais aussi musclé stéréotypé  de service qui pourrait avoir le même rôle dans n’importe quelle autre série.

C.C.H. Pounder et Scott Bakula se battent sur le même registre, l’humanisme. Zoe McLellan en Brody est l’éternelle empêcheur de tourner en rond, celle qui par son pessimisme est le rabat joie. Il suffit de voir un échange de l’équipe : c’est toujours elle qui amène l’élément dépressogène. Pour le moment, Dwayne tente de la tirer de sa torpeur lunaire, lui qui apporte à la série l’aspect solaire, mais l’on se demande si cela va durer bien longtemps. On peut constater qu’entre Dwayne/Bakula et Sebastian/Kerkovich, la relation est déjà perdue. Dwayne se fiche de ses réponses bourrées de vannes à deux balles.

Lors de ses scènes en solitaire, Brody distille son pessimisme. Elle est la bouteille à moitié vide à l’inverse de Dwayne à moitié pleine. Lorsqu’elle interroge un témoin, comme c’est le cas avec l’ex-fiancée d’un des évadés, elle semble encore noircir davantage le paysage. La comédienne Zoe McLellan a beaucoup de talent pour exprimer ce défaitisme rébarbatif, et qui explique la vie morose de son personnage.

Donc la série repose sur trois acteurs, deux optimistes et l’une qui donne envie de se pendre. Mais dans leur registre, les comédiens sont brillants, laissant sur la touche leurs deux autres partenaires. On note une chose en visionnant plusieurs fois de suite un épisode de « NCIS Nouvelle Orléans », c’est que le temps d’antenne de Rob Kerkovich est réduit par rapport à celui des autres. Il est là pour débiter, le plus vite possible, des informations. Son personnage ne dégage aucune émotion. Il rappelle parfois, en moins bien, Flinkman dans la série « Alias », qui déjà n’apportait pas grand-chose à sa série. Le cas Sebastian Lund est pire. Il ne sert strictement à rien et ressemble à un ordinateur humain qui livrerait des données en s’efforçant de faire rire.

Au cours de la poursuite, Dwayne, Brody et LaSalle trouvent un petit enfant réfugié, Rémi,  dans une maison vide où  a eu lieu une tuerie. Bakula nous fait aussitôt son numéro de « Code Quantum ». C’est lui qui se colle à la tâche de consoler l’enfant. Il ne laisse même pas Brody l’approcher disant à ses deux acolytes « reculez ! ». Si l’on met en parallèle cette scène avec celle où Dwayne sauve Brody en tirant dans le front d’un agresseur, on constate que Bakula est moins à l’aise, là où Clint Eastwood ou Belmondo, dans les polars de jadis, auraient obtenu un morceau de bravoure. La scène où Dwayne parle à Rémi rappelle Sam Beckett chantant « Imagine » à sa petite sœur. Mais Bakula n’est là, en tant qu’acteur, guère charitable avec les deux autres car il vampirise l’image et leur vole leurs scènes, ils deviennent inexistants.

Un critique de cinéma avait dit de l’actrice Diane Keaton : « Quand on la voit à l’écran, elle rend plus heureux ». C’est tout à fait ce que distille Bakula, interchangeable entre « Star Trek Enterprise », « Code Quantum » et « NCIS Nouvelle Orléans ». Dans cette série qui part déjà d’un postulat policier violent et réaliste, dans une ville martyrisée par l’ouragan Katrina, un autre comédien comme Mark Harmon aurait suivi le cours des choses sans rien apporter de plus. La scène de Bakula avec l’enfant devient le moment crucial de l’épisode, et risque de déplaire à beaucoup, qui la trouveront gnan gnan, bondieusarde ou guimauve. Dans ce monde de violence, il est soudain l’oasis d’espoir. Pour 42 minutes, le réalisateur Tony Wharmby a accordé un temps incroyable (trois minutes) à cette scène qui casse le rythme, mais constitue un grand moment de télévision. Scott Bakula est tellement « féminisé » que l’enfant passe de ses bras à celui de sa mère légitime, tout cela sous les yeux d’un agent Brody impuissant et spectateur. Pendant trois minutes, Bakula occupe l’écran à 100% et relègue l’intrigue criminelle au second plan. En trois minutes, ce comédien fait passer plus d’émotion que notre triste Joséphine Ange Gardien hexagonale en 1 heure 30. Le seul bémol, c’est qu’ensuite, il réussit mal la transition avec l’agent fédéral prêt à tuer.

Les échanges entre C.C.H. Pounder et Rob Kerkovich tombent à plat, car le second ne parvient pas à renvoyer la balle à sa partenaire.

Dans la discussion suivante, tournant autour de la vie personnelle de Brody, Lucas Black s’essaie un peu à la psychologie au détriment des muscles, mais Bakula présent ramène la scène à lui et la lui vole.

L’histoire passe complètement au second plan. Nous avons droit cette fois à une rencontre de visu entre Gibbs et Dwayne. Piqûre de rappel superflue : on sait qu’on est dans la franchise « NCIS » et cette scène inutile n’apporte strictement rien à l’intrigue. Laurie Arent tente alors de greffer un scénario dans le scénario, en nous écartant de Babakov comme méchant unique pour démasquer une « taupe ». Sauf que c’est un pari impossible pour 42 minutes, il en faudrait le double. Laurie Arent tue un méchant aux 3 quarts de l’épisode que l’on avait minutieusement confectionné pour l’occasion. Le spectateur a l’impression qu’on l’abreuve d’informations et de péripéties durant lesquelles les acteurs n’ont qu’un rôle passif. Bakula rate d’ailleurs complètement la scène où il sauve l’agent Brody, qui était digne de l’inspecteur Harry. La dureté du flic impitoyable ne fait partie de sa palette. On note qu’il ne cherche en aucune façon à réconforter sa partenaire comme il l’a fait pour Rémi l’enfant. Il dira peu après « Je n’ai fait que mon boulot » quand Brody le remercie.

Un épisode qui serait une banale série policière sans le numéro prodigieux de son interprète principal.

Les infos supplémentaires

  • Apparitions éclair de deux acteurs de « NCIS Enquêtes spéciales » : Mark Harmon (l’agent Gibbs) et Rocky Carroll (l’agent Leon Vance) , juste là pour bien montrer au téléspectateur que l’on est dans la franchise « NCIS ».

  • L’agent Brody révèle qu’elle a passé son enfance en internat loin de ses parents.

  • Linda, l’épouse de Dwayne, absente de l’épisode, lui fait savoir qu’elle veut aller voir un autre thérapeute conjugal.

  • Felisha Terrell (1979-) reviendra dans le même rôle dans le dixième épisode de cette saison « Stolen Valor ». Elle a joué dans le soap « Des jours et des vies », et en guest star dans « Les experts » et « Marvel : les agents du Shield ». Son personnage de lieutenant Addie Watkins est censé déjà connaître Dwayne Pride et LaSalle dans une affaire que nous n’avons pas vue.

  • Joe Massingill a joué dans « Glee » à la TV et au cinéma dans « Die Hard, belle journée pour mourir ». Il incarne ici le marin évadé Levon Dalton.

  • La fiche signalétique de Babakov nous montre qu’il se prénomme bien « Dmitry » et non « Dimitri » et qu’il est né en 1963. Il est citoyen russe.

  • Evan Gamble, outre ses activités d’acteur (« Mad men », « Vampire diaries », et un épisode de « NCIS Los Angeles » en 2013) est écrivain. Il incarne ici le lieutenant Ted Nash, l’un des fuyards.

  • La jolie Charlene Amoia était Wendy dans la série « How I met your mother ». Elle est aussi productrice. Elle incarne ici Carly Dawson, ex- fiancée du fuyard Ted Nash.

  • Cliff Marc Simon (1962-) était Ba’al dans les séries « Stargate SG1 » puis « Stargate Continuum ». En 2013, il tenait un petit  rôle dans « NCIS enquêtes spéciales » mais revient ici dans un rôle différent, celui du méchant de l’épisode, Babakov.

  • On apprend que tous les matins, Dwayne fait des mots croisés.

  • LaSalle appelle affectueusement le lieutenant Brody « Houston » du nom de sa ville d’origine.

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4. JEUNES RECRUES
(THE RECRUITS)

 

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Scénario : Sam Humphrey. Réalisation : Oz Scott

Résumé

Lors d’une soirée trop arrosée entre étudiants, on découvre le cadavre de T.J. Blake, un quartier maître. Il était le petit ami d’une jeune prostituée, Natalie Lane, qui fait partie d’un réseau impliquant la Mafia russe. Mais Dwyane pense qu’ils ont un complice au sein même de la police. L’enquête se complique car Blake a participé à une mission militaire ultra-secrète en Somalie.

La critique

Dwayne Pride, dit « King », a une fille, Laurel, on le sait depuis la première partie du cross-over avec « NCIS Enquêtes spéciales ». Elle a désormais un visage en la personne de l’actrice Shanley Caswell. On est peu déçu. L’actrice manque totalement de charisme et semble beaucoup trop jeune pour être la fille de Scott Bakula qui pour le coup accuse son âge.

L’épisode peine un peu à démarrer. On se croit dans « Les Experts » ou n’importe quelle série lambda. Scott Bakula est en retrait et n’arrive pas à en placer une. Singulièrement, il se fait voler la vedette par Lucas Black, dans une enquête qui évolue dans le milieu de l’armée et des mercenaires. Qui dit LaSalle dit bagarres violentes et muscles. On s’ennuie quelque peu. Cela devient une série d’action pure sans aucune émotion. Plus grave, et je dois dire inattendu : livrée à elle-même dans des scènes d’interrogatoires, Zoe McLellan, quand elle ne pleure pas sur son sort comme dans les précédents opus, joue carrément mal. Elle nous livre une Meredith Brody peu convaincante. Sans Bakula et son humanisme, avec ses numéros, la série ne vaut plus un kopec.

Mais c’est grâce au personnage de la prostituée étudiante, Natalie Lane, en fait Natalie Burke, qui tenta de tuer son beau-père pour abus sexuel, que l’on revient dans le giron de l’interprète principal et de ses atouts. On va vite oublier l’intrigue pour que l’épisode consiste au sauvetage de Natalie par Dwayne. Notre héros est vite gêné dans une scène quand il comprend que sa propre fille Laurel en sait long sur les combines pour étudiantes pour gagner de l’argent facile avec le sexe. Il lui demandera d’ailleurs de quitter la salle lors d’une discussion trop explicite sur Natalie.

Bakula reprend la main avec un discours sur le rôle de père, quand Brody lui reproche de faire un transfert de sa fille sur la présumée coupable Natalie. Notons que cette-fois, les décors de la Nouvelle Orléans « carte postale » sont filmés à merveille et ajoutent un plus à l’épisode.

Malheureusement, Monsieur Muscle Lucas Black/LaSalle bénéficie de trop de scènes, avec peu de psychologie et beaucoup de violence. Il ne faut pas être un enfant de cœur pour enquêter chez les proxénètes et la Mafia russe. Mais cela donne de pures scènes d’action.

On assiste alors à une double enquête : celle de LaSalle est classique, tandis que Dwayne en fait une affaire personnelle et veut jouer les sauveurs. Cet épisode illustre à quel point ils n’évoluent pas dans le même monde et n’ont pas les mêmes conceptions de la vie.

Enquêtant seule, Brody ne semble pas du tout à la hauteur, elle se fait draguer. On la sent vulnérable. On est rassurés dès que Dwayne vient l’assister.

Une scène (hors enquête) réunit Brody et Pride qui parlent de leur enfance, et à nouveau, on se sent transportés par la vie privée des personnages. Dès qu’elle fait son caliméro, Brody fait mouche et nous émeut. Lorsque l’on tente d’écraser Natalie, et que Dwayne la sauve, Bakula reprend le contrôle et l’on se régale. Bak fait un carton là où en France on s’extasiait, en la surestimant, devant la performance de Gérard Klein dans « L’Instit ». La meilleure scène est celle entre Dwayne et Natalie, après qu’il l’ait sauvée. Bien davantage que Shanley Caswell, la vraie fille, Vanessa Marano en Natalie est convaincante et même si l’on tombe un peu dans les pleurs, ce n’est jamais mièvre et niais. On comprend que pour l’agent Dwayne Pride, sauver Natalie de la prostitution est plus important que son travail de policier. Dans cette scène, on se croit en plein « Code Quantum » ! Un peu comme si Bak n’avait jamais cessé d’être Sam Beckett. C’est poignant, l’histoire nous prend aux tripes, alors que les gesticulations de Lucas Black nous ont laissé froid. Les scènes réunissant Patton dans son fauteuil roulant, hacker pour la bonne cause avec Dwayne, sont également réussies, et ce plus qu’à la perfection, aussi les vannes à deux sous que l’on doit supporter de la part de Sebastian Lund, arrivant juste après, nous remettent en mémoire le rigolo de « Alias ». Et nous irritent fortement. De même que les affrontements Vlad/LaSalle qui tombent dans le mauvais Jean Claude Van Damme.

Comme dans l’épisode précédent, le scénariste tente de nous proposer une deuxième intrigue et un nouveau méchant, en la matière la fameuse taupe au sein de la police. Pourquoi choisir le format 42 minutes quand on a besoin de plus ? En condensant les intrigues multiples mêlées, on tombe dans le piège du médiocre « Alias », trop d’informations noyant le pauvre téléspectateur complètement largué.

Résultat : trois étoiles et pas quatre malgré les formidables scènes Dwayne-Natalie. Bak s’essaie à jouer les durs « donnez moi une raison pour vous tuer » lorsqu’il braque la taupe, mais l’on n’y croit pas une seconde. Il est là pour sauver le monde, pour le rendre meilleur, pas à la façon d’un super-héros, mais en aidant ses semblables les plus perdus. La découverte du cerveau de l’affaire nous fait tomber de notre chaise, un sacré coup de maître scénarique, sans tomber dans l’invraisemblable. Le suspense est alors à son paroxysme.

En regardant la fin, on regrette que Scott Bakula ne soit qu’un comédien, qu’il n’existe pas de gens comme lui (ou ce qu’il incarne) dans « la vraie vie ». Le monde serait certainement meilleur. La fin ressemble à celle d’un épisode de « Code Quantum », et malgré tout l’univers glauque que nous avons traversé, elle marque encore le triomphe des bons sentiments sur le mal. Certains vont détester, en particulier ceux qui aiment le « NCIS » classique, car ici, nous sommes dans un univers différent, hélas pas réaliste. C’est de la fiction et les journaux télévisés nous le rappellent tous les jours. Dans le monde extraordinaire de Scott Bakula, tout s’arrange toujours, un peu comme dans les contes de fées. Les déclarations récentes du comédien disant qu’il privilégie sa vie familiale à sa carrière confortent dans l’idée que ce type là ne « joue » pas face à la caméra mais qu’il se contente d’être lui-même. Son manque de crédibilité complet lorsqu’il est sur le point, en Dwayne, de tuer la taupe, en est une preuve de plus. Cet épisode souffre de trop de présence de Lucas Black, tandis que C.C.H. Pounder, qui se blesse en faisant une autopsie (faut le faire) manque cruellement et devait soit nous cacher une grippe, soit faire grève. Mention très bien à Vanessa Marano bouleversante d’un bout à l’autre et auquel on souhaite de faire la grande carrière qu’elle mérite. Petite inquiétude avec le choix de Shanley Caswell pas du tout à la hauteur en fille de Bak. Espérons qu’elle améliore son jeu.

Série passionnante, dominée par un acteur qui a du talent à revendre, on attend la suite.

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Les infos supplémentaires

  • Daryl Mitchell joue dans dix épisodes de cette saison 1 le rôle de Patton Plame. Il est surtout connu pour la série « Les dessous de Veronica ». Patton Plame ici est un infirme en fauteuil roulant, hacker, qui se met au service du NCIS.

  • Shanley Caswell, qui tourne depuis 2008, est peu connue (un épisode de « Mentalist »). Elle tient ici le rôle de la fille du héros.

  • Vanessa Marano (1992-) bouleversante ici en jeune prostituée, a joué dans « FBI Portés disparus », « Les feux de l’amour », « Medium », « Les Experts » et « Dexter ».

  • Dora Madison (1991-) a joué dans « Dexter », mais dans peu d’autres rôles marquants. Elle incarne Tilda, la meilleure amie de Natalie.

  • L’agent Brody a été à la faculté de Michigan et déteste le football. LaSalle était en faculté en Alabama.

  • Gino Anthony Pesi (1980-) qui incarne Max Wolf, était l’une des vedettes de la version 2012 de « Dallas ».

  • On a vu Alexander DiPersia, qui joue Vlad, dans « Je suis une légende ».

  • Hunter Burke (ici Mike Banton) est aussi assistant-réalisateur. Il a joué dans le volet 2 de « Divergente ».

  • Beaucoup de plaisanteries ici sur le « Zini ». Interrogation de Dwayne jusqu’à ce que Brody lui dise que c’est un tapis valant des milliers de dollars ! Plus tard, Dwayne voulant répéter le mot dira « Winnie ».

  • Dwayne appelle LaSalle par son prénom Christopher, alors qu’il garde un distant « Brody » pour son autre partenaire.

  • Sebastian évoque, pour l’enquête en cours, une affaire criminelle célèbre et réelle, celle du tueur Gian Luigi Ferri qui tua huit personnes à San Francisco en 1993.

  • Adepte des théories de conspiration, Sebastian pense que l’atterrissage sur la Lune fut un trucage.

  • Les parents de la victime, T.J. Blake, ont été tués le 11 septembre 2001.

  • Une réflexion raciste de l’indic de LaSalle : « Les blanches ont toutes la même tête pour moi ».

  • C.C.H. Pounder est en retrait dans cet épisode, elle n’a que quelques scènes qu’elle rate d’ailleurs.

  • Allusion à la série « Starsksy et Hutch » puisque (en VF), l’indic est surnommé « Huggy les bons tuyaux ».

  • Cet épisode nous présente les fameux souterrains de La Nouvelle Orléans qui permettaient aux riches de sortir discrètement de chez eux pour aller s’encanailler, et sont ici récupérés par les criminels.

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5. C'EST ARRIVÉ HIER SOIR
(IT HAPPENED LAST NIGHT)

Scénario : Jack Bernstein. Réalisation : Arvin Brown.

Résumé

Des touristes découvrent le corps d’un ancien officier de Guantanamo, William Reed, en faisant une balade sur les bayous. La piste de la vengeance d’anciens prisonniers est écartée lorsqu’on apprend que son épouse Marilyn Reed vient d’être enlevée.

La Critique

Ce qui marque dans cet épisode, c’est que Scott Bakula, noyé dans une intrigue qui va à cent à l’heure, joue comme Mark Harmon. Il n’a jamais le temps de placer son numéro et de faire passer son humanité habituelle. En gros, l’histoire prime sur les personnages. A ce titre, cet opus est un peu décevant et complètement opposé à tout ce que l’on a vu jusqu’à présent, cross-over présérie compris.

Le fan reste forcément sur sa faim, ayant l’impression de voir un épisode des « Experts » ou de n’importe qu’elle série lambda des années 2000. D’ailleurs, la fin arrive comme un cheveu sur la soupe, prenant le téléspectateur au dépourvu. Nous devons de plus supporter les vannes entre Brody et LaSalle qui ne sont pas drôles et n’apportent rien à l’histoire. On se demande si les deux personnages ne sont pas devenus fous tellement leurs échanges tombent à plat. Les supposés révélations « croustillantes » que LaSalle auraient obtenues sur Meredith Brody sont le fil rouge de l’épisode, mais n’intéressent personne et sont vite pesantes. On verra au final que nous nous sommes laissés abusés par des fables qui rendent dérisoires toutes les joutes verbales Brody-LaSalle. Les différents suspects défilent, jusqu’au moment où l’équipe trouve le bon, mais vraiment très tard dans l’intrigue. Le scénariste Jack Bernstein semble avoir voulu caser un maximum de personnages et de fausses pistes en 42 minutes, ce qui aboutit à un trop plein. On compensera avec quelques bons moments au niveau mise en scène, notamment la séquence d’ouverture sur les bayous où un couple en lune de miel fait une balade en bateau au milieu des alligators. C’est donc le réalisateur Arvin Brown qui évite la note minimale à cet opus. Par exemple en nous montrant les attrape nigauds pour touristes avec les faux alligators sur lesquels le guide tire, feignant de les sauver, mais ils ne sont pas dupes longtemps.

La biographie de Brody s’étoffe avec des informations sur son passé à Chicago, pour cela, le scénariste se sert de LaSalle qui vient de rencontrer Logan Ross, le meilleur ami de Brody. On a toutefois du mal à se passionner pour le personnage, il n’y a déjà pas de place ici pour celui de Dwayne tant le suspense prime tout. Nous sommes dans une série qui à force d’évoquer des évènements réels comme Guantanamo et Katrina la datent considérablement. C’est pour nous du passé récent, mais elle servira de repère dans quelques années aux autres générations, comme le fut par exemple la guerre du Vietnam dans les séries des années 70-80.

Ici, la victime a été torturée comme cela se pratiquait à Guantanamo après le 11 septembre. Raison pour laquelle la première piste est celle des anciens prisonniers.

Comme dans cet épisode, peu de place est laissé aux comédiens, Scott Bakula s’en empare, laissant littéralement sur le carreau ses partenaires. S’il ne fait pas son « Code Quantum », il n’en demeure pas moins un comédien rodé. Il vole donc toutes leurs scènes aux autres. Mais n’intervenant en grande partie que dans des séquences d’action, on peut estimer que c’est du gâchis, Bak méritant mieux. Il profite cependant des petites occasions que lui laisse le scénariste pour glisser quelques rictus à la Sam Beckett, notamment lorsque la voisine Helaine Morgan lui demande s’il n’est pas célibataire, un des seuls moments drôles de l’opus.

Arvin Brown filme au maximum en extérieurs (quasiment toute l’intrigue exceptées deux scènes d’interrogatoire dignes de « The Closer ») dont une superbe poursuite en voiture dans les rues de la Nouvelle Orléans. L’affaire touchant à la haute société, Dwayne est obligé de mener son enquête avec des pincettes. Ce qui ne ralentit pas pour autant le rythme de l’action. Le personnage de la voisine jouée par la jolie Dorian Brown est un peu trop présent pour n’être qu’un rôle secondaire, le scénariste commet là une petite erreur en nous donnant trop d’indices. On change de suspects toutes les deux minutes et ce jeu est vite lassant. Un cajun qui distille sa bière Albert Fontenot,  Oliver le frère de Marilyn qui vise l’héritage des parents qu’on lui donne au compte gouttes, d’anciens prisonniers de Guantanemo, l’avocat d’Oliver Bernard Lanier et j’en passe…

Le reproche de jeu que je ferai à Bak est de ne pas montrer Dwayne bouleversé par le compte à rebours laissant peu de chances de survie à Marilyn enterrée vivante ou presque (spoiler). Le suspect le plus évident s’avère totalement innocent. Revirement peu crédible. Le scénariste nous sort en dernière minute une solution peu convaincante. C’est donc à ce jour l’épisode le moins bon de la série, il n’y a pas de secret, on se croit parfois dans « NCIS enquêtes spéciales ». Bakula se rattrapera dans l’opus suivant. Reste l’atout des décors naturels, co vedette de la série avec la star de « Code Quantum », et de ce côté-là, l’épisode nous gâte, mais c’est un l’intérêt de l’existence de ce spin off qui tourné en studios deviendrait une absurdité.

Les infos supplémentaires

  • Brody nous précise que l’histoire se déroule pendant l’automne, et s’étonne de la chaleur.

  • LaSalle est originaire d’Alabama et n’apprécie pas qu’un suspect le traite d’analphabète.

  • Apparition de Leon Vance (Rocky Carroll) de la série « NCIS enquêtes spéciales ».

  • Loretta a quitté son petit ami James, mais il n’y avait pas été fait mention jusqu’ici. Réflexion savoureuse : « J’aime travailler avec les cadavres, ils ne me rappellent jamais mon hypocrisie ».

  • Gabriel Olds (1972-) qui incarne Oliver Huntington, le frère de Marilyn Reed, a joué dans « NCIS enquêtes spéciales » un autre personnage. Il est surtout connu pour le film « Urbania », et a été guest star dans toutes les séries connues depuis la décennie 90 :  « Jag », «New York Police Judiciaire », « Cold Case », « Mentalist », « Les Experts », « La vie à Cinq », « New York unité spéciale », « Tru calling », « Charmed », « Six feet under » (série plus connue sous son titre original que français « Six pieds sous terre »), « Medium », « Esprit criminels », « Heroes », « Boardwalk empire ». Il n’est donc pas étonnant de le retrouver ici.

  • On a vu David Burke (1967-) dans « LA enquêtes prioritaires », « Castle », « Les Experts » et « Les Experts Manhattan », « Bones », « Docteur House », « Numb3rs », « Grey’s anatomy », « Ghost Whisperer », « FBI portés disparus ». Il incarne ici l’un des personnages principaux, Lanier, l’avocat.

  • Dorian Brown (qui interprète Helaine Morgan) a joué dans « Charmed », « Supernatural », « NCIS enquêtes spéciales » (un personnage différent), « Las Vegas », « Cold Case ».

  • Chelsey Crisp (Marilyn Reed) a encore peu tourné. Un « NCIS enquêtes spéciales » (autre rôle), « Les Experts Miami » et « Rizzoli and Isles ».

  • Joe Spano (1946-) a tourné au cinéma « Apollo 13 » et « Peur primale ». Il joue dans cet épisode un agent du FBI, T.C. Fornell.

  • Gabe Begneaud  (Albert Fontenot, le cajun qui distille son alcool) a joué dans « Homeland » et « American Horror Story ».

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6. LE MAÎTRE DE L'HORREUR
(MASTER OF HORROR)

Scénario : Scott D. Shapiro. Réalisation : Terrence O’Hara.

Résumé

C’est Halloween et l’on découvre la juge d’instruction Melanie Herman mourante. Ses derniers mots sont « le diable m’a fait çà » et elle a des traces de morsures dans le coup comme si elle avait été victime d’un vampire. Il y a très vite une seconde victime à laquelle le tueur a greffé le rein pris à la première.

La critique

Après un épisode où il était « ailleurs », Scott Bakula est de retour et la présence de son épouse, qui nous fait plus penser à une ex qu’autre chose, lui permet de reprendre sa place avant l’intrigue. Bien qu’il en soit question brièvement, on regrette que le vaudou ne soit pas mis plus en avant au bénéfice de tout le folklore traditionnel d’Halloween. Il y avait là matière à faire un épisode de premier ordre profitant des décors naturels. Quelques scènes nous laissent entrevoir d’ailleurs ce qu’aurait pu être cet opus filmé sous cet angle et avec cet aspect scénarique. « Le maître de l’horreur » (dont le titre rappellera aux fans de Bak « Le maître des illusions », titre français d’un de ses rares premiers rôles au cinéma en 1995, « Lord of illusions ») passe donc à côté de la tradition du Baron Samedi. Le scénariste Scott Shapiro semble vouloir citer un maximum de références à la littérature fantastique. Et il développe une théorie sur le criminel en se basant sur docteur Jekyll et Mister Hyde. L’opus aurait pu être un ratage si l’histoire du couple Linda-Dwayne ne surnageait pas en permanence, prédominante sur le suspense. Au mépris de toute déontologie et crédibilité, Linda « participe », même passivement, à l’enquête. On comprend mieux que dans le cross-over ce qui a séparé Linda de Dwayne qui est davantage marié à son métier comme un Steve Mc Garrett qu’à une femme. Dans la série avec Jack Lord, on n’avait pas marié le héros, ce qui était plus cohérent. Linda n’accepte pas la profession de son mari. On ne donne donc pas cher de l’avenir de ce qui reste de leur couple. Toutefois, la présence de Paige Turco-Linda permet à Bak de nous livrer ses meilleures scènes de l’épisode. Revenu en forme après un épisode où le script le reléguait au rang de simple héros de série d’action.

Bak semble parfois porter sur ses épaules toute la misère du monde, notamment dans la scène où il découvre la victime, une juge qu’il appréciait et connaissait, mais très vite, il retrouve son dynamisme et son optimisme. C’est souvent en déphasage avec la franchise « NCIS ». Mais si l’on s’en plaint, il ne fallait pas aller chercher cet acteur.

Le juge assassiné ressemblait à Lucy, personnage de victime dans « Dracula » de Bram Stoker. La vidéosurveillance de la ville permet de suspecter le quartier maître Jake Dern. Au fil des épisodes, Brody et LaSalle forment un couple d’enquêteurs, comme Purdey et Gambit dans « The New Avengers », sous la tutelle de Dwayne qui leur laisse la bride sur le coup. On assiste donc à des scènes jouées par eux seuls, moins intéressantes que celles avec Dwayne/Scott Bakula qui partage davantage son temps avec Loretta/C.C.H. Pounder. Un peu comme si l’âge sélectionnait deux « couples ». Le second est nettement plus fouillé, alors que l’autre reste à la surface des choses, avec des allusions sexuelles et des plaisanteries superficielles.

La seconde victime, le capitaine de corvette Joel Abraham, avait croisé la route du juge Melanie Hermann. Il était membre du jury qui a condamné le délinquant sexuel John Neville, un militaire. L’homme vient d’être relâché depuis trois mois en liberté conditionnelle après avoir proclamé son innocence. Pour l’équipe, le juge qui a dit « Devil – le diable a fait çà » avant de mourir, aurait en fait dit « Neville ». Quant à la fille qu’il a violée il y a sept ans, elle a disparu. On fait appel au psy de Neville, le docteur Samuel Wilkins, qui ressemble plus à un playboy qu’à un médecin. Le personnage ne fait que passer à la vitesse de la lumière dans l’histoire. Pour revenir à l’épilogue.

Grosse similitude avec le précédent épisode, il faut retrouver ici une victime potentiellement encore en vie. On regrette la multiplication de scènes d’intérieurs, donc de studio, au détriment de décors naturels évidents.

Au moment où tout semble perdu pour la malheureuse Denise Murdock, victime d’un viol il y a sept ans, on quitte la réalité pour revenir dans le monde merveilleux de Scott Bakula, vaguement bondieusard, où les intuitions défient les évidences, où l’espoir est plus fort que tout. Bak repart alors dans son éternel numéro de Sam Beckett, s’éloignant de la série policière réaliste. C’est en joignant sa main à celle de son épouse que Dwayne aura une de ses fameuses intuitions miraculeuses. Le scénariste Scott Shapiro égrène la liste des suspects, après le quartier maître Jack Dern, après le libéré sur parole John Neville, le suspect devient son fils, un demeuré du nom de Jessie. Pourtant ce dernier passe au détecteur de mensonge et se retrouve blanchi.

Dans les scènes « dures », où un policier brusquerait le suspect pour obtenir des aveux, Bak garde, avec son interprétation de Dwayne Pride « King » une sorte d’aura de prêtre parfaitement calme. Le message qu’il fait passer, profondément pacifique et spirituel, va complètement à l’encontre du tandem Brody-LaSalle, ce qui peut désorienter le public. Et ce film montre que c’est la méthode Bakula qui marche pour sauver la fille en péril. D’ailleurs Brody va tenter se s’aligner sur son patron pour sauver Denise.

Mais Dwayne est un flic rodé qui ne donne pas dans l’angélisme. Il sait comment secouer au moment opportun un coupable. Scott Bakula parvient avec un talent rare à conjuguer l’homme qui croit aux meilleures intentions et le flic pragmatique qui va user de violence (très soft) pour faire accoucher la vérité. Mention très bien à l’acteur Adam Rose qui personnifie Jessie, avec une maîtrise de jeu incroyable pour son âge. On lui prédit une longue et grande carrière. Les partisans de la justice expéditive feraient bien de regarder cet épisode, où l’on se rend compte que le mal se cache parfois sous les aspects les plus insoupçonnables, ce qui aboutit à des erreurs judiciaires. Plus qu’avec Dracula, Frankenstein et la fantasmagorie du folklore d’Halloween, on est glacé d’effroi devant la vérité du mal absolu à portée de nos yeux et que depuis quarante minutes nous n’avons pas vue. On plonge totalement dans un monde coupé de notre dure réalité, où le bien triomphe toujours du mal, et disposant d’un tel script de Scott Shapiro, Bakula s’en donne à cœur joie. Là où Mc Garrett, Kojak ou Brenda Johnson auraient perdu leur sang froid et tranché dans le vif, Dwayne Pride, qui n’a pas volé son surnom de « King », parle à la pire des ordures comme à un enfant. Il se veut plus rusé que le démon. Gros clin d’œil à « Code Quantum », le personnage de Dwayne dit qu’il aimerait « rentrer à la maison ». Nous quittons l’univers de la série réaliste pour celui d’un monde merveilleux qui n’existe pas, dans lequel les personnages incarnés par Scott Bakula empêchent tous les malheurs et sauvent les innocents. Il y a aussi dans cette parabole de la nouvelle d’Edgar Poe « La barrique d’Amontillado » une répétition, sans doute involontaire, avec l’épisode précédent, où il est également question de victime soit enterrée vivante soit plongée dans de telles conditions que sa survie semblait improbable.

Les infos supplémentaires

  • Retour éphémère de l’épouse de Dwayne, Linda, vue dans pour ce seul épisode de la saison 1, après être apparue dans la première partie du cross-over qui a donné naissance à la série. Elle fait une brève allusion à leur fille, Laurel, vue dans l’épisode 4.

  • Retour aussi de Steven Weber en politicien pourri, le conseiller Hamilton, après l’épisode pilote de la saison 1, il fait une apparition éclair et reviendra dans un seul autre, le neuvième.

  • Sebastian est un fan des livres d’horreur et cite Algernon Blackwood et H.P. Lovecraft comme des références plus importantes que Stephen King. Dwayne l’appelle alors « Horror man ». Loretta elle déclare ne pas lire de fictions. L’épisode évoque aussi Edgar Allan Poe lorsque le psychiatre intervient, et dès le début « Dracula » et « Frankenstein » comme œuvres littéraires. Mais la nouvelle de Poe « La barrique d’Amontillado » est carrément adaptée stricto-sensu ici.

  • Nous apprenons que Linda durant des enquêtes passées de son mari a souvent assisté les parents des victimes.

  • LaSalle informe Brody et le téléspectateur que les Pride mari et femme sont séparés depuis un an puisque c’est le premier Halloween de Dwayne sans Linda.

  • Paige Turco (Linda) est née en 1965. Elle fut, avant Megan Fox, April O’Neil dans « Les tortues Ninja 2 et 3 » (1991 et 1993), puis fut la vedette d’une série inédite en France « The Agency » (2001-2003). Elle est Zoe Morgan dans « Person of interest ».

  • Rob Rowland (1964-) est aussi connu sous le nom de Rodney Rolland. Il joue ici John Neville. Peu de choses intéressantes dans sa filmographie qui a commencé avec « Alerte à Malibu ». Citons un épisode de « X Files », et en rôles récurrents les séries « Pensacola » et « Space 2063 ». Il est un guest habitué de toutes les séries récentes.

  • Eyal Powell (1975-) dans le rôle de Douglas Wilkins reviendra dans l’épisode 13. Il a surtout joué dans « Les feux de l’amour ».

  • Adam Rose (qui incarne Jessie Neville)  a joué dans « Les Soprano », « Bones » et « Supernatural ».

  • Aubrey Deeker, qui incarne Jake Dern, a peu tourné. Sa carrière a commencé en 2008, on l’a vu dans « Sur écoute », « Mentalist », « True Blood » et « NCIS enquêtes spéciales » (rôle différent).

  • Cyd Strittmatter, qui est ici Kimberly la mère de Denise Murdock, tourne depuis 1987, ce qui lui a permis de jouer dans « Code Quantum », « Côte ouest », « La belle et la bête », « Monk », « A la maison blanche », « Le Caméléon », « X Files », « Nip/Tuck », « The Shield », « Mentalist » et au cinéma « Le monde perdu » en 1997, suite de « Jurassic Park ».

  • Megan Few, qui incarne Denise Murdock, a commencé sa carrière en 2010 et « NCIS Nouvelle Orléans » représente son premier rôle important après de nombreux court-métrages.

  • Le couple au début, voulant faire quelque chose de bien pervers, était sur le point de faire l’amour dans un cimetière, la découverte du cadavre les en empêchant.

  • Une réplique du début, savoureuse : « On a un cadavre de juge dans un cimetière » (LaSalle) « Et ce n’est pas normal ? (Brody), « Pas à l’extérieur de la tombe » (LaSalle).

  • Sebastian a décoré son laboratoire à la mode Halloween, à la consternation de Dwayne.

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7. PROTECTION RAPPROCHÉE
(WATCH OVER ME)

Scénario : David Appelbaum. Réalisation : James Hayman.

Résumé

Un officier de la Navy, le commandant Darby Wilson, meurt dans un accident d’auto provoqué tandis que son assistante Rebecca Ortega est retrouvée assassinée à son domicile. Dwayne officialise sa séparation et son prochain divorce d’avec sa femme partie vivre chez sa sœur.

La critique

En 42 minutes, nous avons une intrigue d’espionnage forcément condensée, mais ce qui prime dans l’épisode c’est la vie privée de Dwayne « King » Pride qui a enfin décidé de divorcer. La suspecte du début, la veuve de Wilson, Katherine (Laura Allen) était elle aussi en instance de divorce. On se désintéresse de l’intrigue d’espionnage convenue pour se centrer sur la vie privée des héros. Katherine trouve Dwayne à son goût. Dès qu’elle est disculpée du meurtre de son mari et de son assistante lesbienne, elle se trouve en protection rapprochée par l’équipe de NCIS. Cela nous vaut des échanges assez émouvants entre Katherine et Dwayne. Les séquences « émotion » abondent : Brody doit présenter ses condoléances à Clementine Hill, lieutenant de la Navy, lesbienne en couple avec Rebecca, Dwayne vend la voiture qu’il offrit à Linda. La dimension humaine passe avant l’intrigue policière. Les scènes d’autopsie de Wilson sont réalistes et peu ragoûtantes.

Patton Plame, le hacker, se régale d’être un comparse indispensable pour les enquêtes avec ses compétences. Il devient un personnage sympathique et familier, dans son fauteuil roulant, comparant tout à l’informatique et ne laissant jamais son humour le quitter, sans dérision ni cynisme. L’histoire d’espionnage est déroulée à cent à l’heure (comme dans un épisode d’Alias) et le téléspectateur, noyé d’informations, s’en désintéresse. Les ennemis de l’équipe, ici une société privée travaillant pour la Navy, dans l’opus suivant le cartel colombien de la drogue, sont des prétextes. Ce serait le cœur de l’intrigue de « Mission Impossible », « Alias » ou « NCIS Enquêtes spéciales », alors que c’est relégué à des MacGuffin. Les méchants d’ailleurs n’ont aucune envergure, ni les personnages, ni leurs interprètes. La réparation de la voiture de sport offerte jadis à Linda pour la vendre a autant d’importance que l’enquête.

A la 22e minute, lorsque Katherine est définitivement innocentée, Dwayne semble ne plus s’occuper de l’intrigue policière. Le tête à tête Katherine-Dwayne est passionnant et émouvant. On se croit à certains moments dans « Bodyguard » avec Costner et Whitney Houston, sauf que Laura Allen nous évite les chansons. Les réflexions sur la vie de couple, le mariage, le divorce abondent et permettent à Bak d’être parfaitement à l’aise dans son registre. Même Brody, obligée de s’intéresser à l’enquête, ne nous épargne pas les séquences émotion. Katherine évoque ses souvenirs de couple avec son mari et ce n’est jamais larmoyant ni ennuyeux. Ce sont les meilleures scènes de l’épisode, même si parfois les balles pleuvent et manquent les tuer. Le choix évident de mise en scène est de faire prédominer l’aspect humain sur l’action et l’intrigue. La jonction entre la vie privée et l’intrigue est habilement faite par le scénariste par un médaillon du défunt mari. Mais les destins privés communs de Katherine et Dwayne prédominent, et la fameuse voiture de sport en réparation, jusqu’aux dernières images, aura constitué le fil rouge d’une série qui certes a pour genre l’espionnage et le policier mais fait avant tout penser à une comédie dramatique.

Les décors de la Nouvelle-Orléans se prêtent à merveille à l’ambiance romantique, à ce sujet, on s’étonnera que pour nous offrir une vue superbe sur la ville, Dwayne assure une mission de protection de témoins sur une terrasse qui permet de faire une cible idéale (ce qui ne manque pas d’ailleurs d’arriver !). Le téléspectateur qui aime les histoires sentimentales se régale, mais il faut avouer que cela fait totalement anachronique dans le contexte.

L’Amérique d’aujourd’hui montre une acceptation complète de l’homosexualité, la scène où le lieutenant Hill avoue être en couple avec une femme ne fait pas sciller un instant Brody, qui montre beaucoup de compassion. Au fil des épisodes, ce personnage révèle des blessures d’enfance cachées qui lui donnent une compassion et une empathie indéniables, bien supérieures à ce que l’on attend d’un policier.

Quant à Scott Bakula, il nous a fait du Scott Bakula pur jus, et c’est tout ce qu’on lui demande. Il doit être insupportable aux fans de la série mère « NCIS enquêtes spéciales », surtout que dans l’opus suivant, il va « contaminer » LaSalle/Lucas Black dans ce registre, lequel quittera sa cape d’héros sans peur et sans reproches pour devenir vulnérable. Curieusement, sur les épisodes 7 et 8, c’est C.C.H. Pounder qui se met en retrait, perdant son aspect humain pour se cantonner à son personnage de médecin légiste. L’évolution spectaculaire de Sebastian/Rob Kerkovich, va en étonner plus d’un d’autant qu’elle était totalement imprévisible.

Les infos supplémentaires

  • Laura Allen (1974-) qui interprète Katherine a joué dans « Cold Case », « Dr House », « Les 4400 », « Esprits criminels », « New York Unité Spéciale », « Grey’s anatomy » et « Les Experts Miami ».

  • Sebastian Lund, qui deviendra plus « humain » par la suite, révèle ici sa passion pour l’ufologie. On note qu’au fur et à mesure que la série progresse, son personnage change et quitte le plaisantin superficiel pour un homme timide et solitaire plein de fêlures.

  • Dwayne a une curieuse conception de la déontologie : pas une goutte de vin lorsqu’il protège Katherine, par contre il ne proteste pas quand elle pose sa main sur la sienne, et ils s’étreignent à la fin comme des amants.

  • Melinda Page Hamilton (1974-) qui est ici l’une des « méchantes », fut la partenaire de Scott Bakula dans « Star Trek Enterprise », épisode 2-14 « Contamination ».

  • Adam J. Harrington (1972-), le beau gosse de la société privée, a joué dans « Dexter », « Castle », « Au-delà du réel l’aventure continue », « Stargate SG1 » et au cinéma dans le film d’horreur « Mortelle Saint-Valentin ».

  • Andrew Borba, qui incarne le capitaine Marcus, était récemment à l’affiche de « Interstellar ».

  • Le réalisateur James Hayman a signé des épisodes de « Ugly Betty », « Dr House » et « Mentalist ».

  • Le scénariste David Appelbaum a écrit 9 épisodes de  « Mentalist ».

  • Au début de l’épisode, lors de l’accident mortel de Darby Wilson, la ville semble être en plein carnaval, les témoins qui arrivent sont déguisés, thème qui n’est plus abordé ensuite.

  • La voiture rouge décapotable que Dwayne offrit à Linda est un Volswagen Karmann Ghia (Type 14), modèle produit de 1957 à 1974.

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8. MOURIR D'AIMER
(LOVE HURTS)

Scénario : Jack Bernstein. Réalisation : Michael Pressman.

Résumé

Chris LaSalle est sur la trace de son frère Cade. Sebastian a rencontré une petite amie par internet, Melissa. Le quartier maître Jonathan Lane est retrouvé mort dans un entrepôt de stockage pour les chars de Mardi-Gras. Il a été piégé par une annonce internet qui cache un complot, une terroriste internationale devant pour le compte du cartel colombien de la drogue provoquer un attentat à l’explosif contre des militaires près à les combattre.

La critique

Sebastian a rendez-vous avec une certaine Melissa (Catherine Ashton, une débutante), que l’on ne reverra pas dans la série. Cela nous révèle que jusqu’ici, Sebastian vit dans la solitude et donne une épaisseur au personnage, plutôt inconsistant dans les premiers épisodes. L’enquête permet à Chris LaSalle de retrouver un vieux copain, Phil Martino, dont il espère que cela lui permettra de retrouver son frère Cade. Pour l’occasion, Lucas Black quitte son armure de super-héros pour se révéler un homme vulnérable.

L’épisode parle des sites de rencontres amoureux plus ou moins factices. Mais ici, il y a une affaire de terrorisme derrière. Claudine Bouchard, mercenaire, qui vend ses services au plus offrant, a projeté un attentat tuant des militaires pour le compte du cartel colombien de la drogue. Son combat avec Brody, pour une tueuse aguerrie, nous semble hautement improbable, l’agent du NCIS réussissant à rendre coup pour coup à une championne d’arts martiaux. Pour des raisons inconnues, l’actrice qui incarne Claudine Bouchard n’est pas créditée au générique en dépit son rôle important.

Malgré des atouts scénariques, l’épisode n’est pas une réussite. Tout d’abord, les décors naturels de la Nouvelle-Orléans ne sont pas exploités, alors qu’on est en période de carnaval. Beaucoup de scènes de studios et d’intérieurs. Les interrogatoires nous font parfois penser à « LA Enquêtes prioritaires » ! L’épisode propose une partie spectaculaire digne d’un « James Bond », soit empêcher une explosion en plein restaurant au cœur de la ville.

Complètement submergé d’informations, le téléspectateur perd vite pied. Le thème des rencontres par Internet est archi rebattu, et donne lieu à beaucoup de bavardages et de lieux communs. Quant on dispose d’un décor naturel comme la Nouvelle-Orléans, perdre son temps dans des scènes de studio est bien regrettable. Scott Bakula est en retrait dans cet épisode, au profit de ses partenaires Lucas Black et Rob Kerkovich. La production a dû se rendre compte que leurs personnages étaient stéréotypés et on leur donne ici du caractère et une vie en dehors de NCIS. Bakula joue les grands frères avec Kerkovich, qui apparaît plus sympathique comme un célibataire timide toujours réfugié derrière son ordinateur. C’est la scène de psychologie de comptoir de l’opus. Bak dispose de moins de temps que d’habitude pour cela. Tout cela est donc vite expédié.

On se régale avec les rares scènes d’extérieurs. Hélas, elles restent la portion congrue. Le script est déséquilibré entre toute la trame du début et l’apparition de la super-méchante Claudine Bouchard, qui intervient bien trop tard dans l’intrigue. Toute la fin semble pompée sur les « Mission Impossible » avec Tom Cruise et les derniers « James Bond », mais sans les moyens financiers à la production.

A vouloir trop en mettre en quarante deux minutes, on sature. Il aurait fallu le double de métrage pour un développement correct. Ce qui sauve l’entreprise du désastre, c’est la rencontre de LaSalle avec Lena (Vanessa Cloke) pour une affaire familiale qui n’a rien à voir avec l’enquête, et la visite, qui sera éphémère, de la jolie petite amie de Sebastian.

Les infos supplémentaires

  • L’épisode se déroule durant Mardi-Gras, ce qui est une découverte pour Brody. Hélas, le metteur en scène n’exploite pas cet élément ensuite.

  • Wes Brown, qui incarne Phil Martino, a joué dans « Les Experts Miami », « True blood », « Esprits criminels », « Desperate housewives », « Beverly Hills, nouvelle génération ».

  • Kyle Davis (1978-) a joué dans « Arrête moi si tu peux » et le remake de « Vendredi 13 ». Il est ici un adepte des sites de rencontres sur Internet, Rodney Abbott.

  • Shawn Carter Peterson est connu pour le film « Les âmes vagabondes » (2013). Il est ici Marco Drayer, l'un des complices de Claudine Bouchard.

  • Matt Riedy, qui incarne l’amiral Carlton Hume tourne depuis 1991. Il a joué dans le remake TV du « Fugitif », « Ugly Betty », « Esprits criminels », « Las Vegas », « Cold Case », « Mad men ». C’est aussi un acteur de soap opera « Les feux de l’amour » et « Des jours et des vies ».

  • Il est fait allusion à un attentat célèbre, celui de Timothy McVeigh à Oklahoma City en 1995.

  • Patton Plame se fait désormais appeler « Double P ».

  • Deuxième allusion au divorce de Dwayne et Linda.

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9. LES ARBRES DU SUD
(CHASING GHOSTS)

Scénario : Jonathan I. Kidd et Sonya Winton. Réalisation : James Whitmore Jr.

Résumé

Il y a quarante ans, un ami de Loretta qui aidait les noirs, Jacob Tarlow, a été retrouvé pendu. On lui a alors dit que c’était un suicide, mais une affaire récente fait ressurgir le passé. Un malfaiteur en fuite qui a fait une chute mortelle était en possession d’un pistolet d’un ancien de la Navy, Jacob Tarlow. L’affaire revient donc à NCIS.

La critique

Dès la première scène, poursuite entre un suspect et la police en voiture puis à pied, on se régale des décors (un défilé de Carnaval en pleine ville). L’histoire est ensuite un peu artificiellement liée via l’arme à une manifestation pacifiste qui a mal tourné il y a  plus de quarante ans. Loretta voudrait résoudre l’affaire à la façon de Lily Rush dans « Cold Case ».

Aux Etats-Unis, il n’y a pas de prescription pour meurtre, par conséquent l’équipe reprend ici une enquête datant de plus de quarante ans (1972). Jacob aurait été assassiné par le père du conseiller municipal Douglas Hamilton, Tom.

Dean Stockwell retrouve ici son vieux complice de « Code Quantum ». Il interprète un personnage hautement antipathique,  policier raciste en retraite, que Dwayne suspecte du meurtre. Si ces retrouvailles sont émouvantes, Stockwell, à 79 ans, accuse son âge et c’est un peu un choc pour les fans de la série de Bellisario. Mais les voir réunis est toujours un plaisir.

Nous en apprenons plus sur la vie de Dwayne « King » Pride, en particulier ses relations trop chaleureuses avec les petits amis de sa fille qui gâchent  ensuite la durée des flirts.

Loretta a beaucoup d’importance dans l’histoire, car c’est elle qui a trouvé jadis le pendu, un juif qui prenait partie pour les noirs. On a conclu hâtivement au suicide. C.C.H. Pounder prend énormément de place dans l’intrigue. C’est un peu son épisode.

Il y a beaucoup d’invraisemblances ici, l’arme du pendu qui a disparu en 1972 se retrouve en possession d’un trafiquant, Brick Myers, en 2015, malgré son obsolescence.

La piste Ku Klux Kan, groupements politiques racistes, s’efface devant un crime passionnel.  Hannah Tarlow meurt d’un cancer du foie et voudrait que l’assassin soit démasqué avant qu’elle trépasse.

En fait, tout est ici prétexte à la présence de Dean Stockwell et à la croisade antiraciste de Loretta. Le scénario assez décousu et peu vraisemblable est l’occasion de confectionner de superbes scènes et des numéros d’acteurs : ici Dean Stockwell C.C.H. Pounder et Scott Bakula. La mise en scène de James Whitmore Jr. sauve l’épisode. Les scènes entre Dwayne père et fille sont un peu ratées et artificielles. Shanley Caswell se révèle une erreur de casting. Toutes ses répliques tombent à plat, et elle n’est pas à la hauteur de son « père » Bak.

C’est assez manicheïste, et sombre parfois dans la sensiblerie. On le regrette car le rendez vous Stockwell-Bakula était un moment attendu. On est déçu, après le prologue, par le peu de séquences tournées à la Nouvelle-Orléans. De plus, le script ne permet pas à Bakula de faire son numéro habituel.

C.C.H. Pounder est de toutes les scènes, jusqu’à l’épilogue. Elle éclipse le reste de la distribution. Notons que Zoe McLellan et Lucas Black ne brillent à aucun moment et on le regrette. Ce mélange de « Cold Case » et de pamphlet antiraciste, avec le discours de Loretta à la fin, est passable, et les retrouvailles entre les deux héros de « Code Quantum » s’en ressentent. Dommage.

Les infos supplémentaires

  • Dean Stockwell (1936-) a joué avec Scott Bakula les 96 épisodes de « Code Quantum », mais ils se sont déjà retrouvés en 2002 dans la saison 1 de « Star Trek Enterprise » : « Détenus ». Il a gardé la même voix française ici, Bernard Soufflet, tout comme son partenaire Scott Bakula Guy Chapelier.

  • 2e apparition de la fille de Dwayne, Laurel (Shanley Caswell)

  • 3e apparition de l’ennemi de Dwayne, l’homme politique Douglas Hamilton après les épisodes 1 et 6.

  • Nous apprenons que le père de Dwayne, Cassius, est en prison.

  • Tim De Zarn (1952-) qui incarne le lieutenant Share, un retraité, personnage peu glorieux, a joué au cinéma dans  « Fight Club » (1999), « Spiderman » (2002) et « Die Hard 4 retour en enfer » (2007)

  • Christine Rose (1951-) tourne depuis 1977. On l’a vue dans « Clair de lune », « Arabesque », « Star Trek la nouvelle génération », « Ally Mc Beal », « Urgences », « Charmed », « Six pieds sous terre », « Heroes », « Mentalist », « How I met your mother ». Elle incarne ici Hannah Tarlow, la veuve mourante de la victime.

  • Jeff Kober (1953-) tourne depuis 1985. Cela lui a permis de jouer dans « V », « X Files », « Buffy contre les vampires », « Walker Texas Ranger », « Falcon Crest », « The Closer », « Esprits criminels », « Supernatural », « Lost », « The Walking dead ». Il incarne ici Brick Myers.

  • Angela Gots (1978-) a joué dans « L Word », « Terminator, les chroniques de Sarah Connor », « Mentalist ». Elle interprète Miriam Tarlow, la fille de l’amie mourante de Loretta.

  • Roberto Aguire incarne Orion, le petit ami de la fille de Dwayne.

  • Loretta évoque les minijupes et bikinis qu’elle portait en 1972 à 20 ans. C’est à cause de cette affaire qu’elle s’est installée à la Nouvelle-Orléans.

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10. L'HONNEUR VOLÉ
(STOLEN VALOR)

 

 

Scénario : Laurie Arent. Réalisation : Dennis Smith.

Résumé

Un vétéran qui chasse les imposteurs qui se disent héros de l’armée, Bud Samuels, est assassiné. On le retrouve empalé. Les soupçons se portent sur un homme qui se fait passer pour un héros de guerre, Len Bowers. L’équipe remonte le fil d’une affaire de démineurs tués en Afghanistan. Bowers était en possession de la veste de Zack Chase, mort dans une explosion.

La critique

Episode de Noël un peu triste avec le contexte du crime. L’enquête comporte deux parties, celle du meurtre de Bud, et la découverte de la veste de Zack. Si le crime est rapidement élucidé (c’est un accident), l’intrigue sur l’importateur de marchand de tapis Hameed Azizi est plus complexe et va conduire, au détriment de toute crédibilité, a une mission de récupération de Zack en Afghanistan ! On se croirait dans la saga « Portés disparus ».

Après s’être souvent taillé la part du lion, Bak laisse désormais à ses partenaires des scènes qui leur permettent de nous émouvoir, de faire éclater leur talent. Ainsi lors de l’interrogatoire de la compagne de Len Bowers, Trish Parker (Brea Grant), par Brody. On ne saura pas si l’histoire d’amour qu’elle raconte à la suspecte est vraie ou fausse. Christopher LaSalle, avec le remords de ne pas retrouver son frère Cade, est plus vulnérable que jamais. Zoe Mc Lellan et Lucas Black trouvent leur espace.

Toutefois, la partie afghane de l’intrigue est un peu trop incroyable. A vouloir trop en faire, la scénariste Laurie Arent nous perd un peu en route, surtout que l’on est très loin de La Nouvelle Orléans, atout de la série. On veut bien que la série nous enchante, mais on nous entraîne ici de plein pied dans l’incroyable. Au moment de conclure, on est presque sur le point d’entamer une troisième intrigue, celle de la recherche de Cade LaSalle.

On regrettera l’abus de scènes d’intérieurs. Outre sa beauté, Felisha Terrell joue vraiment bien. Dans les deux épisodes où on la voit, elle porte l’uniforme qui lui sied à ravir. Elle donnerait à un antimilitariste l’envie de s’engager ! Elle est sublime dans chaque plan, avec une assurance étonnante pour sa jeunesse.

Cette affaire touche personnellement LaSalle, qui depuis le début de la série voit son personnage développé et de mieux en mieux construit. La quête du frère le rend humain, et l’échange entre LaSalle et Dwayne est intense.

Rob Kerkovich est un peu en retrait depuis deux épisodes après avoir été mis plus en lumière dans l’épisode 8 « Mourir d’aimer ». Il est vrai qu’entre Bak, Zoe McLellan, CCH Pounder  et Felisha Terrell, il est difficile de trouver sa place !

A partir de la scène des docks, on se croirait dans « Alias ». Action non stop, mission express en Afghanistan, visioconférence entre la Nouvelle Orléans et Ghazni. La piste scénaristique est alors trop incroyable pour être vraiment prise au sérieux. Quel dommage de reconstituer un Afghanistan de pacotille lorsque nous avons le splendide décor de la Nouvelle Orléans à portée de mains.

L’attaque finale du camp rebelle afghan sombre un peu dans l’héroïsme surfait et la gloire de la toute puissante Amérique. Ce n’est pas Chuck Norris ou Stallone/Rambo que l’on a envie de retrouver chez Scott Bakula. Fort heureusement, les séquences émotions qui nous envoûtent chez ce comédien reviennent vite.

L’épilogue à Jackson Square, pour écouter des chants de Noël, permet des révélations sur le sort de Cade. Felisha Terrell vole quand même à Bak la dernière scène, il faut dire qu’elle est le père Noël à elle toute seule !

Les infos supplémentaires

  • 2e et hélas dernière apparition à ce jour du personnage d’Addie Watkins, jouée par la jolie Felisha Terrell (1979-). Dans le précédent épisode, le 3e « Les évadés », Addie évoquait une liaison avortée avec LaSalle. Ils sont à nouveau très amis (mais pas davantage) dans cet opus. Ils se connaissent depuis deux ans.

  • LaSalle déteste la fête de Noël.

  • Brody avoue avoir eu une grande histoire d’amour avec un certain James.

  • Nouvelle évocation de Cade, frère aîné de LaSalle, disparu depuis cinq ans, suite au diagnostic d’un trouble bipolaire. Ce fil rouge continuera jusqu’à la fin de la saison 1 où il sera accusé de meurtre.

  • Brea Grant (1981-) a déjà une solide carrière à son actif. A la TV, elle a joué dans « Heroes », « Cold Case », « Les Experts Miami », « Dexter », et au cinéma dans « Halloween 2 » de Rob Zombie (2009) et « Detour » de William Dickerson (2013).

  • Jim Gleason tourne depuis 1997. Il est ici Marshall Case, père d’un démineur porté disparu en Afghanistan. Il a été la vedette d’une série inédite en France, « We’re alive », de 2009 à 2014. On l’a vu au grand écran en 2013 dans « Le Majordome » de Lee Daniels avec Forest Whitaker et la chanteuse Mariah Carey.

  • Leslie Castay, encore peu connue, (seulement quatre rôles dont ici Lisa, la mère de Zack Chase) a joué dans « American Horror Story »

  • Katy Sullivan (qui est ici Taylor, partenaire de combat de Zack) est spécialisée dans les court-métrages et les documentaires. Elle a débuté en 2004. Elle a perdu les deux jambes et fait de la course avec des prothèses, comme son personnage dans cet épisode.

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11. LE RÔLE DE L'APPÂT
(BAITFISH)

 

Histoire de Jeffrey Lieber. Adaptation : Jeffrey Lieber et Jeremiah Tash. Réalisation : Leslie Libman.

Résumé

Une bombe visant Dwayne explose durant un gala de charité. Orion, le petit ami de Laurel Pride, la fille de Dwayne, est dans un état désespéré entre la vie et la mort.

La critique

Scott Bakula excelle dans le registre tragique, il l’a prouvé notamment dans l’épisode de « Code Quantum » avec l’épisode « L’amour n’a pas de couleur » qui se terminait pas un carnage lors d’émeutes raciales. Ici, la mayonnaise ne prend pas. D’abord parce que l’on se désintéresse très vite de Laurel et Orion, ensuite parce que définitivement, Shanley Caswell n’est pas convaincante en Laurel.

De ce fait, l’opus tourne vite en rond, avec une histoire traditionnelle qui aurait sa place dans n’importe quelle série d’action moderne. Le seul élément scénaristique qui permet de sauver l’épisode de la catastrophe est le personnage de Sasha Broussard (Callie Thorne). Il y a vingt ans, Dwayne a fait arrêter toute la famille Broussard. Un des petits enfants, Dante (Blake Heron), a juré de venger les siens et tout laisse penser qu’il a déposé la bombe. Sasha, elle, n’a jamais cautionné ce que faisait sa famille. Tout au long de l’épisode, elle va tenter de prouver sa bonne foi à Dwayne que l’on trouve bien injuste envers elle, on ne choisit pas sa famille.

Des drames du passé sont évoqués, mais en trop grand nombre pour le pauvre spectateur qui a du mal à tout retenir. Ici, le registre émotion ne fonctionne pas. Bak est en mode « veille prolongée » et toutes les scènes entre Dwayne et sa fille ratent leurs effets. La faute n’en incombe pas à la seule comédienne Shanley Caswell, mais aussi à un script qui privilégie l’action à l’émotion, qualité première de la série.

Voici donc le premier ratage de la saison. Bak a beau tenter de faire son numéro habituel, il ne prend pas. J’ai aussi noté qu’il semble parfois s’ennuyer au cours de l’épisode, alors comment le téléspectateur n’en ferait-il pas autant ?

Plus intéressante est la confrontation Sasha Broussard/Dwayne Pride. C’est le seul moment où l’épisode nous captive. Et Sasha va prouver à Dwayne sa sincérité, dont il doutait en lui livrant son frère. On est un peu déçu par la réaction de notre héros, qui aurait pu se montrer plus démonstratif en remerciant la fille qui a trahi toute sa famille de gangsters.

Bref, un épisode où visiblement personne n’est en forme, même Sebastian est en manque de vannes, c’est dire l’ampleur du désastre. J’ai eu l’impression de regarder un épisode de « NCIS enquêtes spéciales », la série mère. D’autant que les décors de la Nouvelle Orléans sont peu montrés, ou pas à leur avantage (scènes de chantiers navals peu télégéniques).

L’opus fait référence à des évènements datant de vingt ans : l’indic Paul Jenks, qui a aidé Pride a démanteler le gang des Broussard. Jenks était « l’appât ». Mais ensuite, l’indicateur, il y a treize ans, a tué une fillette de neuf ans en faisant un braquage. Dwayne Pride a des problèmes de conscience depuis. Sous ses dehors d’agent aguerri, il reste un homme profondément vulnérable. Jenks est censé être mort, mais Loretta Wade va démontrer le contraire en autopsiant son prétendu cadavre carbonisé. L’épisode se termine par une fin ouverte, où, pour la première fois, Dwayne ne parvient pas à arrêter le coupable. Cela ne constitue pas un véritable cliffhanger car dans l’épisode suivant, nous n’avons pas nos réponses, qu’il faudra attendre… dans l’épisode 21.

Les infos supplémentaires

  • Callie Thorne (1969-) reviendra deux fois cette saison 1 dans le rôle de Sasha Broussard, les 17 et 22.

  • John Livingston (1970-) qui tient le rôle de Paul Jenks, reviendra lui aussi, dans les épisodes 21 et 22 de la saison.

  • Roberto Aguire (Orion) figure au générique alors qu’on ne le voit pas dans l’épisode (vu l’état de santé de son personnage !)

  • Patton Plame, le hacker au service de NCIS, avoue pirater les magasins en ligne.

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12. BRAQUAGE EN HAUTE MER
(THE ABYSS)

Scénario : Sam Humphrey. Réalisation : Terrence O’Hara.

Résumé

Alors que la fille d’un amiral est suspecte d’un double meurtre, LaSalle retrouve enfin, au bout de cinq ans, son frère Cade, toujours vivant. Mais ce dernier refuse de revenir voir les siens, notamment leur mère. Dwayne retrouve une vieille complice, Abigail Borin, des gardes côtes, pour l’affaire de la fille de l’amiral.

La critique

Deux conflits familiaux constituent les fils rouges de cet épisode : l’histoire de Cade (devenu Cade Lambert, nom de jeune fille de sa mère), le frère de LaSalle, et celui de l’amiral Huntley qui a coupé les ponts avec sa fille le jour où elle lui a dit qu’elle était enceinte.

L’épisode commence de nuit dans le golfe du Mexique, à la recherche de passeurs de drogue. Tout cela nous éloigne, au début,  du charme de la vieille ville de la Nouvelle Orléans, grand atout de la série.

Dès qu’elle apparaît à l’écran, l’actrice Diane Neal, en Abigail, vole presque la vedette à Bakula.

Anna Huntley, fille de l’amiral, a disparu. Elle faisait un voyage de cinq jours pour étudier les effets du changement climatique. Abigail pense qu’elle a tué ses amis, Dwyane qu’elle est tombée à la mer. Abigail s’installe à la Nouvelle-Orléans dans l’équipe de Dwayne Pride, pour rechercher Anna. On a eu peur, car au début de l’opus, on se demandait si nous n’avions pas droit à un épisode décentralisé dans le golfe du Mexique.

Les retrouvailles Cade/LaSalle ne sont pas des plus chaleureuses. Bipolaire, Cade ne semble pas dans son assiette. LaSalle semble tout le temps vouloir le sauver malgré lui.

D’emblée, Abigail s’intègre dans l’équipe de NCIS. La jolie garde côte a arrêté un suspect, Julio (Eddie Matos). Elle fait amie amie avec Brody, sans jamais chercher à être une rivale. On aimerait bien qu’elle fasse partie définitivement de l’équipe de Dwayne. Julio livre un certain Clyde Roberts (Neal Kodinsky), un simple voleur qui nie fermement être l’auteur des deux meurtres, Anna introuvable restant donc suspecte.

On remarque qu’au fur et à mesure de l’évolution de la série, Sebastian Lund se fait voler la vedette par le hacker en fauteuil roulant Double P, soit Patton Plame. Ils jouent tous les jeux dans la même cour. Bien souvent, Plame fait double emploi, mais s’en tire mieux que son « rival ».

L’enquête sur Anna continue auprès de son professeur, Sandra Jones (Kerry Cahill). Le scénario est peut être trop riche, combinant de multiples intrigues, tout en nous réservant des séquences touchantes. Celle où l’amiral se retrouve avec son petit fils et doit jouer les babysitter est bouleversante. Colin Bensen est convaincant, avec un jeu très juste, illustrant un homme qui regrette la relation brisée avec sa fille. Mais le script trop surchargé évoque aussi la découverte sous marine d’un trésor. En 42 minutes, cela fait beaucoup trop de thèmes abordés.

Les coups de théâtre se succèdent, avec une preuve de vie d’Anna, un SMS à son père. Dwayne n’est pas dupe, il est persuadé qu’Anna est morte, la belle Abigail pense autrement.

Brody, prenant la relève de l’amiral en babysitter de Jeremy, l’enfant d’Anna, est bigrement convaincante.

Scott Bakula a une très belle scène dans cet épisode, confronté à la détresse de LaSalle : « Tu ne peux pas le soigner, dit Dwyane. La meilleure chose que tu as à faire Chris, c’est d’être là quand il sera prêt ». LaSalle objecte : « Et s’il ne l’est jamais King ? Réponse de Dwyane : « Alors il ne le sera jamais. Christopher, les gens ont parfois simplement besoin de savoir que quelqu’un est prêt à leur donner une chance quoi qu’il arrive »

L’intrigue de chasse au trésor, directement liée au meurtre d’Anna, conduit à la personne la plus insoupçonnable qui soit. Dwayne pète alors les plombs : « Elle a un enfant, est-ce que vous avez songé à çà ? ». Scott Bakula détourne complètement la série à son profit, en nous refaisant Sam Beckett dans « Code Quantum ». Il crée une atmosphère bouleversante là où un autre acteur se contenterait de faire de la série policière lambda. On l’adore ou on le déteste pour cela, mais il n’y a pas de juste milieu, il ne laisse pas indifférent. Si Kojak ou l’inspecteur Harry étaient pour la punition la plus dure pour les criminels, Bak, quel que soit son rôle, semble toujours, dans le bon sens du terme, moralisateur, voulant espérer un monde meilleur. Qu’aurait fait Mark Harmon en Leroy Gibbs de la série mère « NCIS enquêtes spéciales » en pareille situation ? Passer les menottes au criminel et lui lire ses droits. Scott Bakula, qui se détache de son personnage pour jouer son propre rôle de Scott Bakula, agit autrement.

Dwayne/Bakula n’est même pas heureux d’avoir conclu son enquête. Il ne cherche pas à accabler le meurtrier (spoiler, je reste au masculin !) et supplie qu’on indique où  se trouve le corps d’Anna. C’est bouleversant, et cela constitue le grand moment de bravoure de l’épisode. On n’imagine pas un seul instant un agent de NCIS se comporter ainsi. Une fois de plus, sur le registre « humaniste », Bak remporte la palme. La fin est déchirante et larmoyante, sans tomber dans la sensiblerie. Comme si cela ne suffisait pas, nous avons une scène de rencontre supplémentaire entre LaSalle et son frère. Préparez les kleenex.

Je conseille à ceux qui ont enregistré l’épisode sur M6 de la garder, car le jour où il y aura une édition DVD, il est peu probable que la chanson finale y figure pour ne pas payer les droits. La chose est arrivée déjà avec l’épisode « Beth » de la série « Code Quantum » où « Georgia » de Ray Charles est passée à la trappe.

Les infos supplémentaires

  • Il est fait plusieurs allusions ici par Sebastian et Abigail à la série  « X Files » et notamment à Eugene Tooms de l’épisode « Compressions ».

  • Clayne Crawford (1978-) est Cade, le frère le Christopher LaSalle. Il reviendra deux fois dans cette saison 1. On l’a vu au cinéma dans « Le temps d’un automne » (2002), « Petits suicides entre amis » (2006), « The perfect host » (2010), « The Baytown outlaws » (2012).

  • Diane Neal (1975-) est la vieille complice de Dwayne chez les gardes côtes, Abigail Borin, et reviendra dans deux épisodes cette saison. Son personnage vient de « NCIS Enquêtes spéciales » où elle apparait six fois seulement cependant. Elle est célèbre pour « New York Unité Spéciale » dont elle a tourné 112 épisodes de 2003 à 2012 dans le rôle de Casey Novak, après avoir joué en 2001 (donc une 113e apparition) dans un petit rôle, celui d’Amelia Chase.

  • Eddie Matos (1978-) est portoricain. On l’a vu dans les soap « La force du destin » et « Hôpital central ». Il incarne ici Julio.

  • La comédienne Kerry Cahill, qui cache sa date de naissance, incarne Sandra Jones. Elle tourne depuis 2007. Elle a eu un rôle récurrent dans une série inédite en France qui n’a duré qu’une saison, « Wes and Travis » (2012).

  • Corbin Bensen (1954-) qui incarne l’amiral, a joué dans « Les feux de l’amour », « Hôpital central » et « La loi de Los Angeles ».

  • Le frère de LaSalle se cache sous le nom de… Richard Kimble, le héros de la série « Le Fugitif » et du film avec Harrison Ford.

  • Sebastian tombe à la renverse devant la beauté d’Abigail lorsqu’il la rencontre ! Dwayne est obligé de le ramener à la réalité en constatant qu’il est « absent ».

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13. UNE FIN ANNONCÉE
(THE WALKING DEAD)

Scénario : David Appelbaum. Réalisation : Edward Ornelas.

Résumé

Le lieutenant commandant Gabriel Lin arrive à la Nouvelle-Orléans retrouver son vieil ami Dwayne Pride. Il a été empoisonné au Polonium 210 et Loretta estime qu’il ne lui reste que quinze jours à vivre. Le principal supect est son frère Cameron Lin, qui possède avec lui des terrains à Taïwan qui viennent de prendre de la valeur.

La critique

Premier gros ratage de la saison, avec cet épisode larmoyant sur un mort en sursis, empoisonné au Polonium. On a le sentiment d’être dans la série « NCIS enquêtes spéciales » avec Mark Harmon. Scott Bakula est en mode veille, et les sentiments n’ont jamais prise sur une intrigue banale et qui aurait toute sa place dans la série mère.

Les vedettes invitées ici sont particulièrement transparentes, n’apportant aucun charisme, et l’ensemble est très convenu, le genre d’intrigues que l’on a vu mille fois ailleurs.

Face à Gabriel Lin, Dwayne se montre particulièrement inexpressif. Pour n’éprouver qu’une compassion polie pour la victime, Bak ne devait vraiment pas être en forme. Mais la grande faute en revient à un script inodore de David Appelbaum.

Aucun des comédiens de la série ne parvient à réussir une scène : Loretta/ C.C.H. Pounder fait preuve d’une froideur inhabituelle. BD Wong donne des airs de martyrs à son personnage, mais il joue mal, et on ne le croit jamais agonisant. Il pète la forme, ce qui est contradiction complète avec l’aspect course contre la montre de la situation.

Brody/Zoe McLellan, habituellement si vulnérable et sensible, passe complètement à côté de l’épisode. En fait, face à un script raté, et avec un comédien qui joue aussi mal que BD Wong, l’entreprise était perdue d’avance.

Aucun des suspects n’est crédible : le frère, la belle-sœur. Diane Neal en Abigail est la seule à tirer son épingle du jeu, mais c’est mince. La bataille en justice pour le terrain à Taïwan est un mince argument scénaristique.

On en arrive trop vite à la conclusion prévisible. Bref, épisode décevant compte-tenu de la qualité de la série.

Il n'y a absolument aucune émotion dans cette intrigue.

Les infos supplémentaires

  • Bd Wong (1960-) qui incarne Gabriel Lin a joué dans « Sept ans au Tibet » et « Jurassic Park ».

  • Russell Wong (1963-) ici Cameron Lin a été vu dans « Roméo doit mourir » (2000) et « La momie, la tombe de l’empereur dragon » (2008).

  • Eyal Podell (1975-), interprète de Douglas Samuel Wilkins, apparu dans « Les feux de l’amour », revient après une participation dans l’épisode 6 de la saison.

  • Anne Dudek (1975-), ici l’épouse de Cam Lin, a joué dans « La couleur du mensonge » (2003).

  • Retour de Diane Neal, en Abigail Borin, qui aimerait rejoindre l’équipe de NCIS de Dwayne. On l’a découverte dans l’épisode précédent. 

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14. FAIRE FACE
(CAREFUL WHAT YOU WISH FOR)

Scénario : Scott D. Shapiro. Réalisation : James Hayman.

Résumé

Brody est accusée d’avoir mal gérée la protection d’un amiral en visite à la Nouvelle-Orléans. Cela la bouleverse et Dwayne craint qu’elle ne demande sa mutation pour une autre ville. Des incidents du passé de Brody sont signalés par Ryan Anson à Dwayne.

La critique

Après la douche froide du précédent épisode, retour à une qualité optimum pour la série avec cet opus plus spécialement dédié à Meredith Brody, personnage que Zoe McLellan défend avec une justesse rare.

Anson reproche à Brody de mal avoir géré la protection de l’amiral Pack et d’avoir, involontairement, causé la mort d’un agent,  Austin Hackett.

Il évoque aussi une affaire qui remonte à sept ans : Brody, à bord d’un navire de guerre, l’USS Country, n’a pas eu la bonne réaction face à un kamikaze, Jerry Cooper, qui avait décidé de dynamiter le navire. Anson en fait une affaire personnelle : il y a eu cinq victimes suite à l’explosion de la bombe, et Anson était ami avec deux d’entre elles. La différence avec l’opus précédent, qui se contentait d’aligner sans âme des scènes d’action, est que l’on revient ici dans l’émotion pure. Brody choisit d’assumer son passé et ses responsabilités, elle demandera même, au cours de l’épisode, à ne plus faire partie de l’équipe de protection rapprochée.

Nous avons alors une formidable scène Bak/Zoe McLellan, dans lequel Dwayne dit à Brody d’arrêter de fuir perpétuellement.  Cet épisode est riche en renseignements sur le passé de la collaboratrice de Dwayne. On commence à lui tisser une biographie. Elle a quitté l’agence du Middle West, le navire USS Country… Dans une autre séquence, Loretta dit à Brody : « Une petite parcelle de votre lumière s’est éteinte ». On privilégie dans une intrigue très riche (à tiroirs) l’aspect fragile de Brody dans ses relations avec le reste de l’équipe.

Bien entendu, tout ceci est illustré de flash back.

Patton Plame, le hacker en fauteuil roulant, met l’équipe sur la piste de Shane Tash (Derrick L. Mc Millon), un chasseur et tireur expérimenté. Il aurait tué l’amiral Pack détesté pour avoir abandonné un projet naval à la Nouvelle Orléans qui a mis des gens au chômage. Mais l’agent Austin Hackett a-t-il été vraiment tué par erreur ? La piste mène cette fois à un boxeur ex-repris de justice pour trafic de drogue, David Mockus (Sal Velez Jr). Ce dernier met Brody et LaSalle sur un nouveau mobile pour le crime de Hackett, qui avait une liaison avec une femme mariée, Reegan Norris (Sabrina Gennarino).

Deux histoires sont menées en parallèle : la tentative d’assassinat de l’amiral (ou de Hackett), et la réouverture de l’affaire qui met à mal Meredith Brody.

On a un peu le sentiment que Patton Plame et Sebastian Lund font double emploi.

Ce qui fait le charme de cette série, c’est de faire passer l’intrigue au second plan et de privilégier la vie des membres du groupe, leurs sentiments, leurs frustrations.

L’opus réussit à conjuguer une intrigue à suspense et énigme impeccable, sans jamais laisser l’action et les péripéties accaparer le spectateur.

La maladie d’un enfant mourant d’un cancer du foie, Dylan, vient ici fissurer l’intrigue criminelle pour faire passer l’émotion. Brody, malgré ses ennuis avec son passé et l’enquête de Ryan Anson, se bat pour sauver l’enfant. Cet élément s’intègre parfaitement à un scénario bien huilé. Un sénateur, William Klain (Ron Melendez), qui se croyait bien à l’abri de l’équipe de NCIS, détient, à plus d’un titre la clé de l’énigme : la mort de Hackett et une chance de survie pour une greffe à Dylan.

Encore un fin bouleversante dans une série avec Scott Bakula. L’épilogue est du pur « Code Quantum » détourné, sauf  que Bak entraîne avec lui la talentueuse Zoe McLellan dans cette démarche. On peut trouver cela insupportable, geignard et mielleux, à l’eau de rose, mais il en a toujours été ainsi avec Bakula, on adore ou on déteste. Contrairement à l’opus précédent qui n’était qu’une erreur de parcours, on est revenu dans le monde merveilleux de celui qui parvient toujours a arranger le cours des choses pour rendre le monde meilleur, et qui au fil des séries et des rôles, nous propose toujours cette lueur d’espoir dans un monde de brutes.

Les infos supplémentaires

  • Ron Melendez (1972-), le sénateur William Klain, est un spécialiste de la série B horrifique (« Les démons du maïs  3», « Voodoo ») ou cheap (« Sexcrimes Diamants mortels).

  • On a vu Scott Michael Campbell (1971-) dans « Le secret de Brokeback mountain » et « Le vol du Phénix ». Il incarne Alec Norris.

  • Aarti Mann (ici le personnage de Nehir) fut l’une des interprètes de « The big bang theory ».

  • Richard T. Jones (1972-) a joué dans le « Godzilla » de 2004. Il incarne Ryan Anson.

  • Sebastian affirme que John Lennon a été tué par le gang chinois de Chen Lan, pensant que l’assassinat du Beatles était une conspiration.

  • Il se confirme que Brody a connu un grand amour dans sa vie qui s’est terminé tragiquement, ce qui altère parfois son jugement lors de missions, comme il y a sept ans sur la navire militaire.

  • Brody avait une sœur jumelle, Emily Ann, tuée par un chauffard ivre.

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15. LE CARNAVAL DE LA MORT
(LE CARNAVAL DE LA MORT)

Le titre original est français.

Scénario : Jonathan I. Kidd et Sonya Winton. Réalisation : Tony Wharmby.

Résumé

Le père de Dwayne, Cassius, est en prison et le fils fait tout pour qu’il n’obtienne pas de libération conditionnelle. Il est fort contrarié que sa fille Laurel écrive et rencontre son grand-père. L’équipe doit retrouver le meurtrier d’un homme tué pendant le Carnaval. Tout cela cache un hold-up iminent.

La critique

Scott Bakula révèle ici une facette peu connue de son talent : la dureté. Nous en apprenons plus sur l’histoire de Cassius Pride et l’enfance de Dwayne. Les règlements de compte familiaux font passer l’intrigue au second plan, mais cet épisode bénéficie d’un maximum de plans tournés en extérieurs dans la Nouvelle-Orléans lors du Carnaval, ce qui justifie ce spin off et apporte une plus value considérable.

J’avoue ne pas avoir reconnu Stacy Keach, ex Mike Hammer du petit écran, en Cassius. On avait juste évoqué ce personnage dans « Les arbres du sud » (épisode 9). On le reverra seulement dans l’épisode 23 de la saison. Les scènes qui opposent Bak et Keach sont glaçantes. Dwayne offre un visage totalement fermé à son père, un gangster, qui provoqua la dépression nerveuse de sa mère partie à l’autre bout du monde. On sent la rancune toujours présente. Keach joue un Cassius habile qui ne relève pas les attaques de son fils qu’il sait justifiées. Mais Dwayne semble au bord de l’apoplexie quand il apprend que sa fille correspond depuis des années avec Cassius.

Toutefois, avec sa fille Laurel, Dwayne contient sa colère et tente de se montrer pédagogique. Dans cette série/feuilleton, on nous révèle petit à petit le passé des héros, cet épisode se concentre sur le père de Dwayne, le suivant sur le frère de LaSalle. Les scénaristes doivent bien entendu avoir en mémoire tout ce qui a été dit avant pour ne pas se contredire.

En professionnel, malgré le contexte familial et carcéral, Dwayne « King » Pride  doit mener son enquête et retrouver un meurtrier. Notre héros est tellement passionné par son métier, à la manière d’un Mc Garrett, que l’on comprend aisément que son mariage ait fait naufrage. On est même parfois étonné qu’il ait eut le temps d’élever une Laurel qui lui semble profondément attachée.

Tony Wharmby, ex réalisateur de « Mission Casse Cou », dose savamment la partie familiale et l’enquête policière, afin que le téléspectateur y trouve son compte. La victime est le quartier-maître Toussaint Patrice. Il s’est battu lors d’une soirée. La veuve le trouvait bizarre les derniers temps. Le propriétaire de la boîte où Toussaint a été poignardé est un rappeur, Screwy Douce alias Russell (Harold House Moore). Il a donné une rossée à la victime le soir de la mort mais nie l’avoir tué.

Toussaint avait des bonbonnes de gaz volées dans sa voiture. L’isoflurane dérobé évoque au début  la piste de la drogue. Vétéran d’Irak, la victime était toxicomane en sevrage. Mais cela fait partie d’un coup où les bandits ont besoin d’une drogue façon chloroforme comme lorsque Goldfinger attaque Fort Knox.

L’affaire criminelle est vite résolue avec les caméras de surveillance de la ville. Le coup que prépare le gang est de dévaliser des gens de leurs bijoux participant à un gala de charité en les endormant avec l’isoflurane.

Un excellent épisode où Bak change un peu de registre pour devenir plus réaliste et pragmatique, en en faisant moins dans le registre émotion. Des décors superbes, une mise en scène alerte. On passe un excellent moment. Les feux d’artifice et la fête servent de toile de fond à l’action, ce qui marie violence et joie. L’histoire personnelle de Dwayne rejoint celle de l’enquête car Cassius a été en cellule avec l’un des voleurs de drogue.

Les infos supplémentaires

  • Orion, le petit ami de Laurel, est en rééducation après sa blessure dans l’épisode 11, « Le rôle de l’appât ».

  • On apprend qu’en 1986, Cassius, le père de Dwayne, était le roi du Carnaval.

  • Dwayne rappelle à son père que lors de la dégustation d’un gâteau d’anniversaire, on trouva un doigt humain sectionné dedans, chose qu’il refuse de révéler à sa fille.

  • Second épisode se déroulant durant Mardi-Gras après l’épisode 8 « Mourir d’aimer », ce qui suppose qu’une année entière est passée. L’épisode 5 « C’est arrivé hier » se déroulait durant l’automne. Les repères temporels du script ne correspondent pas avec la production et le tournage. « Le Carnaval de la mort » fut diffusé en février 2015, logique, tandis que « Mourir d’aimer » l’a été en novembre 2014, anachronique. D’ailleurs Brody indique « c’est mon premier Mardi-Gras » dans cet opus !

  • Stacy Keach (1941-) est connu pour « Mike Hammer » et « L’amour en héritage » à la TV, et au cinéma « American history X », « Jason Bourne : l’héritage », « Nebraska ». Il fut le partenaire de Roger Moore en 1975 dans le polar italien « Gli esecutori ». Sa carrière commencée en 1964 compte plus de 200 rôles.

  • Yetide Badaki qui incarne Felicia Patrice tourne depuis  2003. On l’a vu dans « Lost » et « Esprits criminels ».

  • Harold House Moore ici Russell Jaynes dit « Screwy Douce », est la vedette d’une série inédite en France, « Single ladies » depuis 2011.

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16. LE GARDIEN DE MON FRÈRE
(MY BROTHER'S KEEPER)

Histoire de Christopher Ambrose, Jonathan I. Kidd et Sonya Winton. Adaptation : Christopher Ambrose. Réalisation : Oz Scott.

Résumé

Le quartier maître Maggie Barringer, sur le point d’adopter deux enfants noirs, est délibérément écrasé par un automobiliste. LaSalle, qui a pris son frère bipolaire Cade comme colocataire, se rend compte qu’il est ingérable.

La critique

Lucas Black et Scott Bakula se partagent les épisodes, il est ici question du premier et de la vie personnelle de son personnage Christopher LaSalle. Cade est vraiment très atteint. Plus qu’une intrigue criminelle, c’est une affaire sociale qui est présentée. Ce sont deux situations dramatiques qui se déroulent en parallèle. Les deux frères Malloy, CJ le tout petit, Danny le grand, suscitent la sympathie et Loretta les prend sous son aile. « On est tout seul au monde » affirme Danny. L’équipe de NCIS va lui prouver que non, les bons sentiments restant l’épine dorsale de la série. Sauf que ce n’est plus l’apanage du seul Bakula. C.C.H. Pounder et les coéquipiers s’en mêlent. Ce qui fait le sujet principal des séries hexagonales genre « Famille d’accueil » ou « Le tuteur » est ici montré de façon subtile.

Maggie Barringer avait découvert que les fonds sociaux pour les enfants placés dans les familles d’accueil sont détournés par Summer Ste Croix (Adam Fristoe), un temps suspecté du meurtre puisque le quartier maître allait le dénoncer. Mais il se suicide de façon spectaculaire en se jetant sous les yeux de Pride et LaSalle dans le vide.

Chris LaSalle retrouve une ex, Savannah (Gillian Alexy) qui tente de s’occuper de son frère. Cade pousse son frère aux limites de la patience. On le voit, on oublie parfois que l’on est dans une série policière. Les suspects qui défilent s’intercalent entre deux situations délicates. Ross (Martin Brats Bradford), un dealer en prison, devient indicateur pour LaSalle. On s’éloigne des séries réalistes avec une plongée dans un monde « Bisounours » où tout s’arrange toujours. Lucas Black, entre son ex, son frère et la situation des deux orphelins noirs, devient ici un substitut de Scott Bakula.

La piste criminelle mène à un certain Bull Costigan (Jon Eyez), employé dans une casse automobile où travaillait Danny. Bak réussit le prodige de ne pas être sympathique et d’interpréter Dwayne en flic qui fait son job, dans le style de Kojak, face à un jeune noir qui se pose en victime. Mais cela ne dure qu’un temps et il va vite revenir à son éternel personnage d’ange gardien de « Code Quantum ».

Le coup de théâtre survient lorsque Danny révèle à l’équipe que Bull est son père et celui de CJ. Même s’il prend, ou tente de prendre, des attitudes plus sévères et strictes, le bon cœur et la vocation de boy scout de Bak reviennent au grand galop. On quitte totalement le réalisme lorsque les deux jeunes noirs préfèrent l’homme blanc à leur dealer de père. C’est beau, déchirant, mais on est plus près de « Joséphine Ange Gardien » (ave le talent en plus) que dans la vraie vie. C’est aussi le signe de l’époque, consensuelle, politiquement correcte.

Christopher Meyer s’en tire bien dans le rôle difficile de Danny, une petite racaille dealer qui se laisse convaincre par le bien et la loi contre son propre paternel. A ce titre, le canailles qui défilaient dans la salle d’interrogatoire de Brenda Johnson dans « LA Enquêtes Prioritaires » étaient réalistes au point que l’on se croyait parfois dans un reportage. C’est l’inverse ici. La fin ressemble à un épisode de « Code Quantum ». Le monde merveilleux de Scott Bakula n’est pas réaliste et on peut le regretter, on s’y laisse chaque fois prendre. Avec un casier judiciaire non vierge, Danny va pouvoir travailler avec le médecin légiste de l’équipe NCIS Loretta Wade. Repoussant très loin toutes les limites de la crédibilité, on adore ou on déteste, mais il n’y a pas de juste milieu.

On a gardé un élément de pessimisme avec le cas du frère de LaSalle qui ne s’arrange pas. Il ne fallait pas exagérer non plus.  L’épisode se termine sans résoudre évidemment cette maladie mentale qui sert de fil rouge toute la saison au personnage de LaSalle.

Rob Kerkovich, après une tentative dans l’épisode 8 « Mourir d’aimer » de la part des scénaristes de donner de la consistance  à son personnage en le dotant d’une éphémère petite amie, est le gros laissé pour compte de la série. Sebastian Lund est une machine à débiter des vannes à deux balles qui ne font pas rire et son personnage est inexistant. Il fait plus que jamais penser à Marshall Flinkman/Kevin Weisman dans « Alias » et je dirais même « en pire » : c’est dire l’étendue des dégâts. Lucas Black, avec un LaSalle dont le frère bipolaire constitue un drame permanent, a définitivement rejoint Scott Bakula et Zoe McLellan, dans le trio gagnant, auquel C.C.H. Pounder a droit partiellement, selon le gré des scénaristes et des épisodes. J’ai relevé qu’elle loge déjà Sebastian, et ici va le faire pour les frères Malloy. On peut donc ajouter à son cursus de médecin légiste celui d’agent immobilier !

Les infos supplémentaires

  • Gillian Alexy (1986), ici Savannah, reviendra, dans le même personnage, dans les épisodes 21 et 22. On l’a vue dans « New York Unité Spéciale », « Unforgettable » et « NCIS Los Angeles » (rôle différent d’ici).

  • Christopher Meyer reprendra le rôle de Danny Malloy dans l’épisode 19. On l’a vu dans le soap opera « Hôpital central ».

  • Jon Eyes qui incarne Bull Costigan est aussi compositeur. Il a joué dans « La planète des singes : l’affrontement », « Django Unchained » et la série « Banshee ».

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17. À LA POURSUITE DE L'APPÂT
(MORE NOW)

Scénario : Christopher Silber. Réalisation : Bethany Rooney.

Résumé

Paul Jenks dit « L’appât » qui avait échappé à Dwayne serait le responsable de deux meurtres mais à Charleston, en Caroline du Sud, dans une juridiction où l’agent ne peut enquêter. Les victimes sont le docteur Freddy Barlow, orthopédiste et sa petite amie Pam Shore. Barlow était en contact avec Jenks.

La critique

Suite de l’épisode 11, dont on revoit quelques images en flash  back, et l’on retrouve la famille Broussard. J’ai d’emblée trouvé l’épisode trop violent (la double exécution du pré-générique du couple juste après avoir fait l’amour). Le meurtre à froid de la fille est particulièrement atroce.

Panique au début de l’opus car Dwayne King Pride a disparu, et LaSalle et Brody, anxieux, sont obligés pour la première fois de violer l’intimité de sa chambre. En fait, Dwayne est en train d’enquêter officieusement à Charleston sur la piste de Paul Jenks.

Ce dernier semble avoir décidé de tuer tous ses anciens complices. Il s’est fait une nouvelle vie, une nouvelle identité, et pratique la politique de terre brûlée derrière lui. Le médecin Barlow faisait partie de la liste.

Savoureux moment lorsque Patton fait remarquer à Dwayne, qui a disparu 36 heures, que le fait de garder une pièce à conviction (« emprunter » selon le héros) est un vol. Dans la foulée, il volera un cadavre, n’étant plus à un détail près !

Dwayne agit en « franc tireur », foulant la légalité au pied, et se fichant des compétences d’autres services de police dont le DEA.

Lors des investigations, LaSalle tombe sur une certaine Sonja Percy (Shalita Grant) qui, pour le FBI, a infiltré le gang de Jenks. Dwayne entraîne dans son sillage Loretta en foulant au pied toutes les procédures légales et le respect des juridictions, aussi avec le personnage de Sonja, l’intrigue devient de moins en moins limpide. A moins de revoir plusieurs fois l’épisode, ce qui n’est pas le but, le téléspectateur lambda est un largué.

Le lien avec la victime, le docteur Barlow, est fait avec l’enquête que mènent Brody et LaSalle dans un dispensaire médical pour nécessiteux. Il est fait fi de toute crédibilité : Loretta a fait extrader le cadavre de Barlow au détriment de la procédure, et la carte SIM volée par Dwayne « parle ».

Dwayne propose un marché avec Frank Broussard (dont le personnage disparaît définitivement dans cet épisode). Broussard a été dupé par Jenks. Cela entraîne les retrouvailles entre Dwayne et Sasha Broussard. Ce seront les dernières scènes où  ce personnage, qui a désavoué jusqu’ici sa famille, nous semblera sympathique.

Dwayne doit se justifier vis-à-vis de ses subordonnés, à force de ne pas respecter les procédures légales, en particulier vis-à-vis de Brody. Mais il obtient leur soutien. Red Carter (Renell Gibbs) avoue le meurtre de Frank Broussard pour aller dans un quartier de haute sécurité. Palmer découvre que le dispensaire de Barlow servait de couverture à un trafic de drogue, l’oxycodone, lequel n’était pas au courant et a payé de sa vie le fait de s’en émouvoir. L’omniprésence de l’agent Percy brouille en permanence les cartes : elle est suspecte pour LaSalle qui l’arrête et la menotte, mais Dwayne sait qui elle est en réalité.

Milton Lorna, un gardien de prison véreux, qui faisait l’objet d’un chantage de Paul Jenks, tente de tuer Sasha.

Nous sommes surpris par le revirement scénaristique concernant le personnage de Sasha, « gentille » dans l’épisode 11, qui passe ici du côté obscur de la force. Elle est en fait la maîtresse de Paul Jenks. Si le comédien qui incarne ce dernier est absent, une astuce permet au réalisateur de révéler au téléspectateur qu’elle le rejoint sous la douche.

Le défaut de cet opus est une intrigue trop complexe, faisant souvent référence, comme dans un feuilleton, aux péripéties de l’épisode 11.

Les infos supplémentaires

  • Dwayne épingle sur un mur dans sa chambre tous les criminels qu’il n’a pu arrêter.

  • Dwayne joue du piano tout en évoquant l’affaire avec Brody.

  • Réplique étonnante de racisme anti-blanc d’un personnage, Red Carter, joué par Renell Gibbs : « C’est tous les mêmes pour moi, un blanc c’est un blanc ». Etonnant dans notre siècle politiquement correct.

  • Shalita Grant a joué dans  « The good wife » et « Bones ». Elle reviendra dans les épisodes 21 et 22 de la saison.

  • Ashton Leigh qui incarne Pam Shore a joué au cinéma dans la comédie « Dépucelage mode d’emploi » de Huck Botko et Andrew Gurland en 2010. Elle est native de la Nouvelle-Orléans.

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18. LA LISTE
(THE LIST)

Scénario : Laurie Arent. Réalisation : Michael Zinberg.

Résumé

Un marin, Peter Carp,  est assassiné alors qu’il était dans un club de striptease avec une danseuse, ce qui conduit à la recherche d’un tueur en série dont il serait la troisième victime. Brody retrouve un ex, le journaliste James Lathom.

La critique

C’est l’épisode de ZoeMc Lellan que l’on va voir vivre au quotidien une histoire d’amour sans lendemain avec son ex, James Lathom, qui l’a quittée pour son métier, ayant eu l’occasion de faire un reportage exceptionnel en Afghanistan.

Il se révèle que Pete était un piètre quartier maître. Son encadrement n’en fait pas un portrait flatteur. Dwayne est épouvanté de voir que les stripteaseuses du club ont l’âge de sa fille. La victime voulait faire médecine avant de se retrouver dans la marine.

L’épisode prend un tournant scénaristique lorsque Dwayne découvre qu’il a affaire à un tueur en série, les deux premiers tués n’étant pas de la marine. L’enquête conduit l’équipe vers les affaires classées dirigées par le détective Mack Garrity et remonte à cinq ans. Mais l’histoire d’amour de Brody prend vite le pas sur le reste de l’action. James est venu faire un article sur l’architecture et emballe vite son ex.

Autant elle peut être émouvante en parlant de son enfance, autant Zoe McLellan est à la peine dans le registre sexy. Elle est assez nunuche (trop fleur bleue) en Brody qui cherche une relation stable avec un amant qui ne peut la lui offrir du fait de sa vocation.

Scott Bakula, dans cet opus comme dans le précédent, est un peu en retrait. Or c’est lui qui humanise cette partie de la franchise « NCIS ».

La piste entre tous les meurtres est qu’ils auraient été victimes d’un justicier. On aboutit à une réflexion sur les failles de la justice. Brody serait pour passer l’éponge, mais LaSalle lui rétorque que si l’on remet en question les fondations de la justice américaine avec ses défauts, tout s’écroule.

Le personnage de Mama T (Deneen Tyler), dont le fils Terence a été assassiné, et qui sert la soupe populaire, très attachant, permet à Bak de faire sa meilleure scène de l’opus. Mama T protège férocement sa petite communauté, bien qu’il émane d’elle une profonde bonté.

Elle se retrouve en salle d’interrogatoire avec Dwayne. Cela permet une évocation de l’ouragan. Deneen Tyler et Scott Bakula font alors un grand numéro de comédiens, pour ce dernier celui habituel. L’épisode fait référence à l’ouragan Katrina et aux crimes commis pendant la confusion, les noms de ceux qui ont été connus écrits sur le mur du vieil immeuble de Mama T.

Un témoin clé, Kevin Eller (Michael Welch) qui aurait pu révéler le nom de l’assassin du fils de Mama T. n’a rien dit pour cacher son homosexualité, les tabous ont encore la vie dure. Mama T. réalise que celui qu’elle pensait être l’assassin de son fils est totalement innocent.

Cet épisode est parallèlement à l’histoire de Brody une réflexion sur la justice que se rendent certains citoyens eux-mêmes quand la police est impuissante. Mais ici point de « Justicier dans la ville » façon Charles Bronson. C’est un paumé, téléguidé par Mama T., qui agit. Il ne représentera pas une rude besogne pour l’équipe de NCIS lorsqu’il s’agira de mettre fin à ses agissements.

Les infos supplémentaires

  • Nouvelle allusion à Katrina, avec cette-fois le fait que les fonds du gouvernement n’ont reconstruit que les quartiers rentables.

  • Deneen Tyler qui incarne Mama T a joué au cinéma dans  « L’étrange histoire de Benjamin Button » et « La planète des singes : l’affrontement ».

  • Michael Welch (1987-) qui incarne Kevin Heller a joué au cinéma dans les quatre premiers chapitres de la saga « Twilight ». A la TV, il fut vedette invitée de nombreuses séries : « Les Experts », « Les Experts Manhattan », « Les Experts Miami », « FBI Portés disparus », « Cold Case », et a tenu un rôle différent dans « NCIS enquêtes spéciales » dont est dérivé la présente série.

  • Luke Malby (1976-) est un comédien britannique, né à Londres. Il incarne ici l’amant journaliste reporter de Brody. On l’a vu dans « 28 jours plus tard » (2002), « The prince and me » (2004) et « Exam » (2009). Il tourne aujourd’hui essentiellement aux Etats-Unis.

  • Lance E. Nichols (1955-) qui incarne le détective Mack Garrity est un natif de la Nouvelle-Orléans. On l’a vu au cinéma dans « Green Lantern ».

  • On apprend que lors de sa fuite en pour un reportage, James Lathom devait épouser Brody.

  • Boogie Dawn Bob est interprété par Andre Pichon dont c’est la seule apparition à l’écran à ce jour.

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19.DANGEREUSES RÉVÉLATIONS
(THE INSIDER)

Scénario : David Appelbaum et Scott D. Shapiro.   Réalisation : James Whitmore Jr.

Résumé

La morgue de Loretta est prise en otage et le jeune protégé de cette dernière, Danny Maloy,  grièvement blessé. Marcus Martel veut récupérer par tous les moyens quelque chose qui se trouve dans le cadavre du second maître de première classe Felix Armstrong et que l’armée américaine veut cacher.

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La critique

C’est l’épisode de C.C.H. Pounder/Loretta, et l’on ne voit quasiment qu’elle lors de la prise d’otage dans la morgue. Tous les autres comédiens, Scott Bakula compris, sont en retrait. Série/feuilleton, l’épisode nous permet de retrouver le jeune Danny Maloy, engagé à la fin de l’opus 16 « Le gardien de mon frère », mais que l’on n’avait plus revu.

Les méchants ne sont pas ceux que l’on croit, et le preneur d’otage détient un secret d’état peu reluisant pour les Etats-Unis, que Dwayne va connaître à l’issue de l’épisode. Les bons sentiments dominent et l’on pleure beaucoup. Loretta joue dans le même registre que Dwayne, exprimant au fond la bonne conscience de l’Amérique qui n’hésite pas à dénoncer ses travers. Ici, c’est le conflit syrien qui est abordé. Philip-Anthony Rodriguez, dans le rôle de Dawson, incarne lui l’autre facette de l’Amérique et de l’armée, celle des yankees qui ont toujours raison face au reste du monde. Dawson est digne de John Wayne, patriote, pur et dur, cautionnant l’Amérique même lorsqu’elle est indéfendable. Mais depuis le fameux cow boy qui en 1967 jouait « Les bérets verts », à contre courant de toute l’opinion sur la guerre du Vietnam, le monde a changé. C.C.H. Pounder et Scott Bakula symbolisent cette approche humaine et contemporaine de citoyens d’un pays qui ne se prennent pas pour les maîtres du monde. La production tend un perche à Rob Kerkovich en développant un peu le personnage de Sebastian Lund, mais le cas est déséspéré. Dans l’anxiété générale, ses vannes à deux balles sont outrancières. Il est même quelque peu jaloux de Danny, le jeune voyou black devenu dans « Le gardien de mon frère » le protégé de Loretta.

Un épisode sur une prise d’otages donne bien entendu à chaque fois une impression de claustrophobie au téléspectateur. Ici, c’est toujours passionnant, sans temps morts. Ce n’est qu’en devenant otage que Dwayne  arrive à occuper de la place. Tous les autres, Brody, LaSalle, Palmer, sont satellisés.

Dans un scénario qui parle de Guantanamo et de la Syrie, les bons sentiments à la « Code Quantum » fonctionnent encore. Même dans ce présent sombre et proche de l’actualité, Bak, qui se fait voler la vedette par C.C.H. Pounder, parvient à faire son numéro. Quelques personnages réussissent à avoir leur scène : le docteur russe Yeltin, le garde de la morgue Darrel Carson et l’immonde capitaine Dawson, qui ressemble à notre Clovis Cornillac national. Pas de scènes dans les rues pittoresques de la Nouvelle-Orléans, mais un opus passionnant au dénouement déchirant.

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Les infos supplémentaires

  • Russell Richardson, qui incarne Marcus Martel, a joué dans le premier « Iron Man ».

  • Philip-Anthony Rodriguez (ici le capitaine Michael Dawson) a déjà joué avec Scott Bakula dans « Star Trek Enterprise », épisode 20 de la saison 2 « Le deuil ». On l’a vu dans « 24 heures chrono », « Castle », « Mentalist », « New York Police Judiciaire », « Person of interest ».

  • Endre Hules, acteur hongrois dont la date et l’année de naissance ne sont pas divulguées même sur son site, tourne depuis 1989. Il a joué dans de nombreuses séries TV : « Beverly Hills », « Dr Quinn, femme médecin », « Melrose Place », « Agence Acapulco », « Walker Texas ranger », « Monk », « A la maison blanche », « Dr House », « Cold Case », et au cinéma dans « Apollo 13 ». Il est le docteur Yeltin.

  • Larry Clarke (1964-) qui incarne Darrel Carson a joué au cinéma dans « Transformers 3 » et « Contagion ».

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20. LE BERCEAU VIDE
(ROCK-A-BYE-BABY)

Scénario : Jonathan I. Kidd et Sonya Winton. Réalisation : Elodie Keene.

Résumé

Un couple de gay, qui a adopté illégalement l’enfant d’une mère porteuse, chose interdite dans l’état de Louisiane, voit l’enfant kidnappé. Les suspects ne manquent pas : de la mère porteuse, à une espionne chinoise, en passant par l’entourage.

La critique

Avec ce scénario écrit à deux ( !) mais qui semble avoir été rédigé sur un morceau de nappe en papier sur une table lors d’un repas, on connaît le pire épisode depuis le début de la série.

Série réaliste, « NCIS Nouvelle Orléans » nous propose un sujet où rien ne tient debout du début à la fin. Toutes les mimiques et jeu d’acteur si doués soient-ils de la part de Scott Bakula n’empêchent pas l’entreprise de sombrer dans le naufrage total.

Le téléspectateur attentif remarquera que dans le script, on accumule les invraisemblances. Tout d’abord, le couple – le capitaine de frégate Josh Newman et Marlon Hart – n’est pas dans la légalité puisque la gestation pour autrui et l’adoption sont interdites en Louisiane. Ensuite, Marlon dit qu’il n’a pas assumé son « coming out » et a une liaison avec un agent de la Chine communiste, Chen Han. Cerise sur le gâteau, au mépris de toutes les règles de juridiction, Abigail Borin enquête (et prend quasiment la place de Brody) aux côtés de Dwayne Pride, et ce uniquement parce qu’ils sont bons amis. La piste de l’espionne chinoise est la plus grotesque, car la trame scénaristique reste inaboutie pour vite passer à autre chose, déroutant le téléspectateur. On cherche ensuite auprès d’un commerçant, puis d’un boucher. Pour aboutir à la piste classique d’un couple qui ne peut pas avoir d’enfants.

Avec un scénario aussi incohérent, il était impossible pour les comédiens de jouer vrai. Dans « Code Quantum », on a vu souvent Sam Beckett/Scott Bakula défendre les causes sociétales, l’homosexualité notamment dans l’épisode 64 « Chasse à l’homme ». Mais ici, on a tellement accumulé les invraisemblances, en multipliant de grands sujets comme les mères porteuses, l’adoption par les couples homosexuels, la mort subite du nourrisson, la difficulté d’adopter lorsque la mère fait de la dépression, que l’on est noyé sous de multiples thèmes dont on soupçonne que l’on a voulu coller à l’actualité. Le résultat laisse le téléspectateur de marbre, et lorsque Bak veut faire son numéro, en montrant la photo de sa fille quand elle était très jeune, il rate totalement sa cible, ne nous émouvant pas.

Les comédiens ne font rien pour arranger les choses : le couple de gays joué par Yolance Myles (Marlon) et Ramon De Ocampo (Josh) est caricatural, tandis que la pire scène est celle où l’on arrache le bébé, la petite Lucie, aux bras de la mère dépressive Anne Burke (Katie Parker). Cette actrice s’économise et ne semble pas croire le moins du monde à son personnage, car on ne la voit ni protester, ni pleurer, si n’effondrer. Autre absurdité : Chen Han (Angela Lin) se balade en toute tranquillité sur le territoire américain alors qu’elle appartient à l’Armée Populaire de Libération chinoise tout en travaillant dans des entreprises de recherches biomédicales qui toutes ont subi de l’espionnage industriel chinois. Quant à la mère porteuse, Cassie (Lucy Faust) qui attend un deuxième enfant, elle fait preuve d’une nonchalance inimaginable et l’actrice semble se demander ce qu’elle fait là.

Les infos supplémentaires

  • Ramon de Ocampo a joué dans « A la maison blanche » et « Sons of Anarchy ».

  • Yolance Myles a notamment été vu au cinéma dans « Les âmes vagagondes » (2013).

  • Angela Lin (1981-) tourne depuis 2003, alternant cinéma (« Pour l’amour d’un chien ») et télévision (« The good wife », « Person of interest »).

  • David Tom (1978-) qui incarne le ravisseur Philip Burke est un spécialiste des soap operas (« Les feux de l’amour », « On ne vit qu’une fois »).

  • Palmer est absent de cet épisode sans humour, alors que le hacker nous fait souvent sourire. Quant à Sebastian, il est inexistant.

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21. LE SUSPECT IDÉAL
(YOU'LL DO)

Scénario : Sam Humphrey. Réalisation : Alrick Riley

Résumé

En 2001, les jeunes frères LaSalle rêvaient d’avenir et Christopher était amoureux d’une étudiante, Savannah. En 2015, Savannah et Christopher sont ensemble, et la jeune femme pense s’installer chez son amoureux, lorsqu’un coup de fil de Cade les interrompt : il vient de trouver le cadavre d’une femme dans sa voiture.

La critique

Enquête sur Cade, le frère de LaSalle, accusé du meurtre d’une certaine Windi. L’aspect feuilleton prend le dessus, au détriment du téléspectateur qui veut regarder la série seulement un soir et ne saisira pas des éléments de l’intrigue comme le retour de l’appât, alias Paul Jenks (John Livingston), le grand méchant de cette saison.

Bak laisse beaucoup de place à ses partenaires, évitant de monopoliser l’écran. Lucas Black, Zoe McLellan et dans le rôle de Cade Clayne Crawford s’en donnent à cœur joie. On s’attache à Savannah, même si Gillian Alexy fait plus âgée que son personnage. Infiltrée dans la Mafia, on retrouve l’agent Sonja Percy. Autant d’éléments qui empêchent le spectateur occasionnel d’adhérer. Les décors de la Nouvelle-Orléans, après quelques ratages dans de précédents opus, sont à nouveau exploités à merveille et apportent une couleur locale indéniable à l’ensemble.

Trop « minet », Oliver Kieran-Jones n’est pas très crédible en potentiel assassin, Gorie, ex-petit ami de Windi. Episode au suspense constant, sans fautes, on regrette quelques erreurs de casting : Shalita Grant en Sonja Percy est aussi peu convaincante que Denise Richards en physicien nucléaire dans le James Bond « Le monde ne suffit pas ».

C.C.H. Pounder s’arrange toujours pour avoir « sa scène ». L’épisode est plus violent que de coutume (interdit aux moins de dix ans). Le réalisateur joue avec nos nerfs et dans une scène, on croit bien que c’en est fini de l’agent Brody. Au moment où toute série se termine par un « happy end », « NCIS Nouvelle Orléans » nous surprend par une fin cliffhanger marquant le retour du mal absolu, Paul Jenks dit « L’appât ». L’épisode se termine sur un point d’interrogation avec à la clef la mort d’un des personnages principaux (grièvement blessé, mort ?). Je connais la réponse mais évidemment ne révèlerai pas le spoiler. On remarque une règle sacro-sainte : les membres de l’équipe ne meurent jamais, mais leurs partenaires d’un jour si.

Un épisode dans lequel Scott Bakula se fait discret, oublie ses mimiques habituelles, pour s’effacer derrière une intrigue passionnante.

Les infos supplémentaires

  • Gillian Alexy (1986-) qui incarne Savannah, la petite amie de LaSalle, reviendra dans l’épisode suivant. On l’a vue dans « Castle », « New York Unité Spéciale » et « Unforgettable ».

  • Oliver Kieran Jones, qui interprète le rôle de Reid Gorie, a joué dans « Glee ».

  • Michael Graziadei (1979) a tourné 915 épisodes des « Feux de l’amour », de 2004 à 2013. Il y tenait le rôle de Daniel Romalotti. Ici, il est Kai Bryant.

  • Justin Prentice, que l’on voit ici en jeune Cade LaSalle, a tourné dans « Esprits criminels » et « Glee ».

  • Dylan Walsh (1963-) est le capitaine Messier. Il reviendra dans les deux derniers épisodes de la saison 1. Au cinéma, il a tourné dans « Congo » (1995) et « Entre deux rives » (2006), à la télévision dans « Nip Tuck » et « Unforgettable ».

  • Allusion de Loretta Wade au vaudou à propos du collier que portait la victime.

  • Retour de Sonja Percy (Shalita Grant) après l’épisode 17 « A la poursuite de l’appât ».

  • Scène cocasse lorsque Dwayne récupère l’ordinateur que le suspect Gorie a jeté et se trouve nez à nez avec un alligator.

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22. JUSQU'À QUEL POINT ?
(HOW MUCH PAIN CAN YOU TAKE)

Scénario : Christopher Ambrose et Christopher Silber. Réalisation : Alrick Riley.

Résumé

« L’appât » Paul Jenks a assassiné Savannah. En mettant son cadavre en évidence dans une pièce de la maison à découvert, il manque tuer toute l’équipe de Dwayne en les mitraillant. Dwayne arrête Sasha Broussard.

La critique

Il faut avouer que pour ce dernier affrontement entre Paul Jenks et Dwayne, le téléspectateur est un peu déçu. Après avoir construit un ennemi diabolique pendant toute une saison, Jenks apparaît ici comme un faible, un minable, et sa mort en milieu d’épisode n’est pas du tout à la hauteur d’une confrontation finale. Idem pour Sasha Broussard qui part croupir en prison, et que l’on garde sans doute en réserve pour la saison 2.

L’autre déception est le jeu minimal de Lucas Black en LaSalle, pas si affecté que cela par la mort de sa fiancée qu’il connaissait depuis l’enfance, « la petite sirène » Savannah. On n’attendait pas des larmes et un effondrement, mais Black ne fait même pas preuve ici des sentiments que son personnage devrait éprouver en pareille circonstance.

En Paul Jenks l’appât, John Livingston joue bien mais souffre de la mauvaise écriture de la fin de parcours de son personnage. Le conseiller Hamilton que nous avons vu plusieurs fois, ennemi personnel de Dwayne, tente même de passer dans le camp des « gentils ». Un procureur, Karen Iso (Sharon Conley) tente de blanchir Jenks s’il livre Sasha Broussard, écart scénaristique un peu énorme, et qui ne fait pas tant broncher que cela LaSalle.

Jouant toujours les « flics dans la mafia », Sonja Percy manque être tuée par l’appât. Son personnage est hautement improbable, comme déjà signalé. Une petite bombe sexy, bien agréable à regarder en la personne de l’actrice Shalita Grant, à la poitrine siliconée, comédienne choisie plus pour sa plastique que pour ses qualités de comédienne dans ce rôle précis. Bien que mal distribuée, Shalita Grant petit à petit, en dégageant un humour et une personnalité touchante, fait oublier son improbable capacité d’agent infiltré et gagne ses galons pour rejoindre le casting récurrent de la saison 2.

On nous présente un nouveau méchant diabolique, un nigérien dont la famille a été massacrée, et qui a juré de se venger des Etats-Unis en tuant le maximum de gens. Son personnage ne sera développé que sur cette fin de saison. C.C.H. Pounder est un peu en retrait, et le jeu trop transparent de Lucas Black laisse à Scott Bakula un véritable boulevard pour qu’il exprime son talent. Mais les fans en ont l’habitude et attendaient un plus. Ce bonus nous est donné par les décors naturels de la Nouvelle Orléans. La scène où Dwayne Pride convainc LaSalle de ne pas abattre Jenks désarmé reprend les clichés de ce genre de situations. Elle a pour originalité de se dérouler dans un musée des horreurs. Il est dommage que les décors soient filmés à toute vitesse, ne laissant pas le temps au téléspectateur de souffler et des les apprécier.

A l’intrigue se greffe une histoire de munitions invulnérables qui percent les gilets pare-balles, un trésor de guerre en armes et faux dollars irakiens datant de la chute de Saddam Hussein.

L’épisode se termine sur un cliffhanger.

Les infos supplémentaires

  • Dwayne rappelle que cela fait vingt ans qu’il connaît Paul Jenks.

  • Sharon Conley (1971-) qui incarne ici un procureur assez haïssable a joué dans « Hunger Games ».

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23. MA VILLE
(MY CITY)

 

 Histoire de Jeffrey Lieber et Zach Strauss. Adaptation : Jeffrey Lieber. Réalisation : James Hayman.

Résumé

Avant de mourir, Paul Jenks a révélé qu’une terrible catastrophe allait survenir à la Navy à la Nouvelle-Orléans. C’est en fait une centrale nucléaire sur laquelle un ennemi veut lancer un missile. Dwayne découvre qu’il y a une taupe au sein de son équipe rapprochée.

La critique

On se croirait déjà dans la saison 2 car dans la réunion du début participent Sonja et Palmer. Les décors de zone portuaire sont hideux, contrastant avec la vieille ville. La taupe se révèle un personnage de policier que l’on voyait depuis peu dans la série. On ressent que pour l’épisode final, on a voulu mettre les petits plats dans les grands dans un complot à la « James Bond », d’ailleurs la scène où Dwayne désamorce la bombe rappelle Roger Moore dans « L’espion qui m’aimait ». Cet opus nous offre, après tant de morts et de peine, une sorte de happy end concernant le sort de Cassius, le père de Dwayne, qui va se réhabiliter.

La recherche de la taupe fait long feu. On soupçonne le politicien Hamilton, mais c’est davantage parce que Dwayne le déteste et aimerait le voir coupable. La complicité est déjà évidente entre Sonja et Sebastian. Le nouveau péril se nomme Solomon Ekpo, car il y a dix-huit ans, sa femme et sa fille ont péri dans l’incendie d’un oléoduc au Niger. Puisque l’on pille les richesses de son pays, le pétrole, il veut se venger. Il dirige « les renégats du Delta du Niger », un groupe terroriste. Il veut provoquer en Louisiane un nouveau Tchernobyl.

Hamilton et Cassius aident Dwayne à attraper la taupe. Brody, un peu en retrait dans le précédent opus, tente de réconforter LaSalle de la mort de Savannah, faisant un parallèle avec la perte de sa sœur il y a des années. On préfère nettement les scènes à la Nouvelle-Orléans restant dans un contexte policier, que l’intrigue « Blockbuster du pauvre ». Zoe McLellan se confirme meilleure comédienne que son partenaire Lucas Black, inégal. Il était excellent dans les scènes avec son frère bipolaire, mais selon les scripts se montre parfois moins doué.

Héros au grand cœur, Dwayne sauve, au péril de sa vie la taupe d’une explosion, séquence assez improbable. A la vitesse où les informations sont révélées au téléspectateur, on doute que ce dernier en retienne la moitié. Les détails de l’intrigue sont ici le prétexte à des scènes spectaculaires.

La fin rappelle un peu le film « La grande menace » avec Richard Burton et Lino Ventura. Mais on préfère les scènes intimistes du groupe qui accueille en son sein une nouvelle recrue, Sonja. Surtout que celles-ci sont filmées de nuit en plein cœur de la Nouvelle-Orléans. Dans une ambiance de kermesse d’école de fin d’année, chacun a droit à son bon mot. On termine sur une note d’espoir cette saison, puisque Dwayne a enfin pardonné à son père et va le faire libérer. C.C.H. Pounder et Scott Bakula trinquent à la victoire et à la paix retrouvée. La série a trouvé ses marques loin de son modèle original avec Mark Harmon.

 Les infos supplémentaires

 

  • Sammi Rotibi (qui incarne ici Solomon) a joué dans « Django Unchained ».

  • Sonja Percy est amoureuse de Sebastian Lund.

  • Dans la VF, on parle de « centrales électriques » alors qu’il s’agit de centrales nucléaires.

 

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