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 saison 1 saison 3

Stargate: SG1 (1997-2007)

SAISON 3

12-13. Les Flammes de l'enfer (Jolinar’s Memories / The Devil You Know)

14. Invasion (Foothold)

15. Simulation (Pretense)

16. Un étrange compagnon (Urgo)

17. La Pluie de feu (A Hundred Days)

18. Trahisons (Shades of Grey)

19. Un nouveau monde (New Ground)

20. Instinct maternel (Maternal Instinct)

21. Le Crâne de cristal (Crystal Skull)

22. Némésis (Nemesis)

Top 5 Saison 3

 

 

 


 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 3

Après une saison 2 ayant marqué l’enracinement de Stargate SG-1 dans le panorama des séries américaines, la troisième va signifier une nouvelle étape du développement d’une série devenant réellement culte. Le cocktail d’humour, d’action et de récit épique rencontre un public élargi au-delà du cercle traditionnel de la Science-fiction, tout en gagnant encore en efficacité. Stargate SG-1 ne quitte plus les premières places de l’audimat, d’autant que les producteurs savent s’assurer l’exclusivité des talents originaux s’étant affirmés lors de la période précédente, comme Peter DeLuise. Les acteurs ont désormais gagné en métier et maîtrisent parfaitement des personnages au profil encore davantage enrichi, auxquels la saison 3 accordera judicieusement des arcs narratifs personnels. Après quelques inévitables recherches, l’interactivité des héros au sein de l’équipe atteint son parfait équilibre. Alors que la saison 2 avait vu une montée en puissance de Sam, cette saison verra un approfondissement similaire pour Teal’c.

La mythologie de Stargate SG-1, l’un de ses points forts, bénéficie d’une soudaine expansion, les auteurs ne se contentant pas d’exploiter l’inépuisable filon des divinités antiques. A côté des rivalités byzantines toujours plaisantes entre Seigneurs du Système, les Réplicateurs sont révélés avec force, au terme d’un dévoilement progressif. Ils s’affirment d’emblée comme une menace d’un autre niveau, frappant les esprits des téléspectateurs. Leur impact se voit d’autant plus conforté que la série se positionne en pointe sur le secteur alors en pleine expansion des images générées par ordinateur. La mise en scène de la plupart des épisodes demeure inventive et nerveuse, incorporant harmonieusement les nouvelles technologies. La série évite cependant l’accueil de la recherche excessive d’effets spéciaux.

Bien au contraire, Stargate SG-1 pérennise son succès en conservant l’accent sur l’écriture de bonnes histoires, n’hésitant pas à  parfois instaurer une vraie gravité, au-delà de l’humour habituel des protagonistes. C’est notamment le cas lors d’une dramatique histoire d’amour vécue par O’Neill sur un autre monde ou lors de la  tragique conclusion de la quête de Sha’re, un anti happy end absolu et courageux pour l’arc narratif historique de la série. La saison 3 se montre également féconde, lançant de nouveaux récits se prolongeant ultérieurement, assurant de la sorte le maintien de l’intérêt du récit après cette grande échéance. Elle développe ainsi l’un des thèmes constitutifs les plus riches et ambitieux  de l’univers Stargate, avec l’ouverture encore partielle sur l’Ascension des Anciens. Un vaste projet, qui gagnera en ampleur au fil des saisons et qui connaîtra encore de vastes échos dans Stargate Atlantis.

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1. DANS L’ANTRE DES GOA’ULD
(INTO THE FIRE)


 

- I was witness to the final breath of Apophis. I watched him tremble with fear at what lay beyond.

Hathor choisît Jack comme hôte pour son nouveau symbiote. Grâce à la Tok’ra, Hammond parvient à localiser sa forteresse. Il envoie alors une expédition de secours regroupant plusieurs équipes SG, mais celle-ci, mise en échec, doit se replier dans les tunnels de la Tok’ra. Pendant ce temps Teal’c découvre que Chulak vit toujours dans la crainte des Goa’ulds. Avec l’appui de Maître Bra’tac, il parvient à lever quelques troupes, puis à venir en aide à Hammond. Sam et une agente infiltrée de la Tok’ra parviennent à tuer le symbiote, après quoi Jack réussit à abattre Hathor. Lui et Sam détruisent le générateur d’énergie de la base, tandis que les différents alliés passent à l’attaque. Unis, ils finissent par remporter la victoire.

Into the fire corrige agréablement le tir après une décevante première partie, Out of Mind se limitant essentiellement à un clip show astucieux, un choix bien décevant pour un final de saison. En effet, sans tout à fait développer un scénario magistralement novateur, il narre une intrigue efficace, aux nombreux renversements de situation bien amenés. Démarrant judicieusement la nouvelle période sur un tempo sans cesse soutenu, le scénario laisse ainsi la part belle aux scènes d’action. Spectaculaires et entraînants, les combats savent aussi varier leurs effets : assauts au sein de la forteresse de la Déesse rousse, en forêt, dans le confinement souterrain des tunnels, avec un matériel terrien ou sous le feu de l’armement jaffa… Un véritable feu d’artifice, avec en point d’orge l’ébouriffante Aiguille et ces impressionnantes tourelles goa’ulds, deux matériels que l’on ne verra malheureusement plus par la suite. Mais il faut bien dire que la surveillance des Portes par les Serpents restera toujours un poème.

Comme si souvent dans Stargate SG-1, l’action ne prime pas sur la psychologie et le relationnel. Les personnages, toujours excellemment interprétés, demeurent au premier plan et font entendre leur musique. Jack se montre toujours aussi ébouriffant et hilarant, même en plein drame personnel (à l’évidence les dialoguistes se régalent), tandis que Sam force une nouvelle fois l’admiration. Le discours de Teal’c apparaît un peu trop mis en scène, mais le charisme naturel de Christopher Judge permet de passer outre. Le duo formé avec ce vieux renard de Bra’tac puis avec un Hammond refranchissant enfin la Porte fonctionne à merveille. On apprécie l’hommage rendu aux autres équipes SG, cessant de figurer comme éléments de décor, ou à la Tok’ra, si précieuse cinquième colonne. Cette armée des ombres,  sombrement efficace et sans lyrisme guerrier aucun, agit ici à son meilleur niveau. La véritable vedette d’Into the Fire demeure cependant encore et toujours l’incandescente Hathor, aussi magnétique et irrésistiblement sensuelle que jadis. Sa lascivité voluptueuse, mêlée à une impitoyable intelligence et à une vraie majesté, la positionne décidément comme l’une des plus irrésistibles Bad Girls des séries télévisées. Suanne Braun est extraordinaire, tandis que les trop rares scènes de son personnage font toujours mouche, notamment lors des confrontations avec O’Neill.

Elle nous apporte cependant le plus vif regret suscité par l’épisode: sa disparition définitive. La scène se montre remarquablement cruelle et d’une ironique justice, mais ce choix suscite une indéniable frustration, tant Hathor aurait encore pu constituer une formidable adversaire. Les rares autres antagonistes féminins de SG-1 se montreront certes souvent brillants, mais jamais à la hauteur de la Mère de tous les Pharaons (et ne parlons même pas des reines Wraiths). Son inégalable pluriel de majesté nous manquera de saison en saison, nous ne sommes pas amusés. Comme autre vive déception on notera la prestation singulièrement faible de Daniel, paraissant  amorphe, voire totalement absent, tout au long du récit. Michael Shanks semble de plus en bien petite forme. C’est d’autant plus dommage qu’il y avait une trame à exploiter entre lui et Hathor. Quoiqu’il en soit Into the Fire s’affirme comme un percutant lancement de saison. On remarque qu’il se passe aisément d’un dialogue de conclusion. La simple rencontre entre les différents alliés et amis suffit à instaurer une vraie émotion, preuve de la consistance désormais atteinte par les protagonistes.

  • Pour la première fois, toute une navette (l’Aiguille)  passe à travers une Porte. Cela deviendra une image très fréquente dans Stargate Atlantis. La Porte gigantesque assemblée dans l’espace par les adorateurs des Oris permettra le transfert de vaisseaux entiers.

  • La disparition d'Hathor demeurera malheureusement définitive.

  • La coiffure de Daniel a changé depuis l'épisode précédent, pourtant en continuité immédiate avec celui-ci.

  • Hammond a créé trois nouvelles équipes SG, dont le nombre s'élève désormais à 15. L'expédition de secours dirigée par le colonel Makepeace regroupe les SG 3, 5, 6 et 11.

  • Quand Hathor projette le Dr Raully, on peut distinguer le filin et le harnais que porte l'actrice Samantha Ferris.

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2. SETH
(SETH)




 

- Jaffa jokes? Let's hear one of them.
- A Serpent guard, a Horus guard, and a Setesh guard meet on a neutral planet. It is a tense moment. The Serpent guard's eyes glow. The Horus guard's beak glistens. The Setesh guard's nose drips.

Jacob se rend au SGC et révèle à ses amis de la présence d'un Goa'uld, Seth (ou Setesh), dissimulé sur Terre depuis des millénaires. Daniel détermine que celui-ci a assouvi son complexe de divinité en devenant le gourou d'une secte, regroupée dans une résidence-forteresse. SG-1 et Jacob se rendent sur place et découvrent que l'ATF a déjà mis le site en observation. Ils font connaissance avec le père d'un jeune homme embrigadé, Tom, menant son propre combat pour libérer ce dernier. Avec son aide, nos héros s'infiltrent par un tunnel dans la résidence de Seth. Capturés ils parviennent néanmoins à s'échapper. Les membres de la secte ont subi un lavage de cerveau, mais SG-1 entreprend de les en libérer, grâce aux décharges électriques des Zats et à l'aide de Tom. Seth perd le contrôle et tente de s'enfuir, après avoir blessé Jacob/Selmak. Celui-ci confie son armement tok'ra à Sam, qui parvient à tuer le Goa'uld. La bombe que Seth avait programmée pour anéantir le site est désamorcée à temps. Parallèlement à l'action principale, une discussion oppose Jacob et Sam au sujet du frère de celle-ci. Après avoir assisté aux retrouvailles de Tom et de son père, Jacob décide de se réconcilier avec son fils.

L'épouvantable drame du siège de Waco (1993) reste encore très présent dans les esprits lors de la diffusion de l'épisode. Les auteurs ont visiblement décidé de largement s'en inspirer, pour en donner une véritable version parallèle, située dans l'univers Stargate (un procédé bien connu des amateurs de jeux de rôles historiques ou contemporains). Le sérieux et l'ampleur du travail d'adaptation impressionne réellement. Évidente ressemblance physique entre Setesh et Koresh (même les noms sont proches), similitude entre le messianisme de Koresh et l'imposture Goa'uld, ordonnancement des lieux et des évènements, dérèglement sexuel, attitude va-t-en-guerre généralement prêtée aux fédéraux... La convergence se révèle parfaitement orchestrée, hormis, bien entendu, le quasi happy end final, les pertes humaines s'avérant ici considérablement moins élevées que lors de Waco.

Malheureusement le scénario cantonne pour l'essentiel son projet à cet aspect, l'enrobant d'une histoire aux allures de prétexte A la différence de l'exceptionnel The Field Where I Died des X-Files, le récit n'essaie nullement d'élargir son postulat de base en vue d'atteindre une narration davantage ambitieuse. Au contraire, on se limite à une infiltration / mission de sauvetage certes efficace et distrayante, mais aussi tout à fait classique sous couvert d'éléments importés de Science-fiction. On y distingue également plusieurs poncifs, comme la figure du père en détresse ou les rugueux fédéraux les doigts sur la gâchette. Certaines facilités répondent également à l'appel, comme la miraculeuse recherche sur Internet (Google, nouvelle cavalerie des scénaristes en mal d'inspiration), ou ces chocs électriques réveillant miraculeusement les esprits, dignes d'un cartoon.

D'une manière plus transversale il demeure également décevant, presque pathétique, de découvrir un  Goa'uld disposant de sa technologie et de milliers d'année ne parvenir qu'à occuper une situation aussi médiocre, quelque soient ses contraintes. Une déception avivée par le jeu assez terne de Robert Duncan et le fait que Seth constitue une figure maléfique particulièrement connue du panthéon égyptien. Insérer l'histoire sur Terre paraît également frustrant, si le scénario le justifiant ne se révèle pas à la hauteur. Renoncer à l'appel au voyage propre à la série suscite sans doute de substantielles économies, mais aussi une diminution d'intérêt.

L'épisode comporte toutefois plusieurs aspects positifs, notamment l'humour coutumier de la série, du fait des saillies de Jack ou bien entendu de la désormais mythique blague jaffa. Les conférences de Daniel produisent toujours leur effet, en titillant agréablement l'imagination, on en redemande. Sam demeure cependant le grand atout de Seth, par son rôle dans l'action mais aussi ses scènes très émouvantes avec Jacob, hélas trop externes au récit principal. On apprécie que ce soit elle qui abatte Seth et non Jack, qui compte déjà Hathor à son palmarès cette saison. Stargate SG-1 continue à peaufiner ses protagonistes, tout en veillant à sa structure chorale. Tel quel, cet opus apparaît comme un exercice de style fonctionnant quelque peu à vide et comme une parenthèse au sein de la série. La prometteuse idée de Go'aulds présents sur Terre ne sera heureusement pas abandonnée par la suite.

  • L'ATF (Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives) est l'organisme fédéral américain gérant les enjeux fiscaux et de sécurité liés aux armes, à l'alcool et au tabac. Distinct du FBI, il relève directement du Département de la Justice. Remontant à 1886 et disposant de moyens d'intervention très importants, l'ATF a réussi plusieurs coups d'éclat, notamment durant la Prohibition, avec Eliot Ness. Comme relaté dans l'épisode, il fut en charge de l'affaire de Waco à ses commencements, du fait de l'arsenal amassé par les Davidiens. La tournure dramatique prise par le siège, notamment lors de l'échec sanglant du premier assaut (quatre agents tués), fit relever l'ATF par le FBI.

  • Seth est isolé sur Terre depuis des millénaires mais son armement Goa'uld reste en parfait état de marche.  Il possède également un champ de force, alors que cette technologie était présentée comme nouvelle dans The Nox.

  • Robert Duncan (Seth), a préalablement interprété le père de Daniel dans The Gamekeeper.

  • Quand Daniel évoque la présence de Seth au Moyen âge, l'image que l'on voit à l'écran est tirée du jeu de rôle Vampire, La Mascarade (issu de l'univers multi-jeux du Monde des Ténèbres), s'attachant notamment aux activités des vampires à cette époque. L'image représente le clan vampirique des Séthites, vénérant le dieu Seth (au lieu de l'ancêtre Cain, pour la grande majorité des autres clans).

  • Jack cite "Dorothy" en discutant avec Daniel, une nouvelle référence au Magicien d'Oz.

  • On assiste au premier rire de Teal'c, lors de la relation de la si hilarante blague Jaffa sur les Gardes de Setesh. Un moment devenu culte parmi les fans de Stargate SG-1.

  • La résidence de Seth est en fait Minnekhada Lodge, située dans le parc de régional de Minnekhada. Il s'agit d'un imposant pavillon de chasse bâti en 1934 par le gouverneur en second de la Colombie Britannique et visitable par le public. Situé à l'Est de Vancouver, ce parc de 200 hectares est réputé pour la variété de ses paysages et de sa faune, en particulier les oiseaux.

  • Seth est un dieu guerrier, dont le courroux et la violence représentent le chaos s'opposant à l'ordonnancement de l'univers. Le "Dieu Rouge", meurtrier de son frère Osiris, est également associé au désert et aux cheveux roux.

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3. DIPLOMATIE
(FAIR GAME)


 

- Thank Yu... Sorry.

Lors de la cérémonie d'élévation de Sam au grade de Major, Jack est soudainement téléporté dans le vaisseau de Thor, en orbite terrestre. Celui-ci lui apprend que les Seigneurs du Système ont été choqués par la mort d'Hathor et que leur flotte combinée dépasse de loin celle d'Apophis. L'Asgard, dont les forces sont toujours mobilisées contre leur propre adversaire, préconise la tenue d'une conférence devant assurer la sécurité de la Terre. Jack, assisté par Daniel,  parlera pour son peuple, tandis que trois Grands Maîtres arrivent au SGC par la Porte : Yu, Nirrti et Chronos. Les négociations s'avèrent malaisées, les Goa'ulds exigeant notamment que la Terre renonce à la Porte.  Chronos est alors grièvement blessé, lors d'une tentative d'assassinat. Tout accuse Teal'c, dont le père a été assassiné par Chronos. Éclate alors une périlleuse crise diplomatique. Mais Sam prouve que la coupable est en fait la sombre Nirrti, qui possède une technologie la rendant invisible. Débiteurs envers le Terriens, Yu et Chronos valident le traité de non agression, garanti par les Asgards, tout en acceptant le maintien de la Porte. Toutefois, hors de la Terre, les équipes SG demeureront des cibles.

Cet épisode particulièrement riche et passionnant débute par une authentique scène d'anthologie. La cérémonie permet de rendre un hommage au combien mérité à Carter, tout en permettant de mesurer le chemin parcouru depuis les débuts de la série. Le twist particulièrement percutant de la téléportation de Jack produit une surprise d'un rare impact, un procédé que la série reprendra par la suite, toujours avec bonheur. De plus on peut y voir un plaisant clin d'œil à la mythologie des enlèvements extraterrestres, si chère aux X-Files (la série d'en face), rejoignant ainsi l'apparence de Petit Gris de Thor. Le complicité de celui-ci et de Jack fait toujours plaisir à voir, distillant comme si souvent un humour réjouissant. Les moues du visage finalement très expressif de l'Asgard s'avèrent assez irrésistibles ! Par contre la série accuse pour une fois son âge, lors de l'animation du déplacement de Thor, maladroite selon les critères d'aujourd'hui.

Après les épisodes précédents, riches en scènes d'action, l'intense et mouvementée intrigue diplomatique du jour apporte un renouvellement bienvenu, illustrant la variété des thématiques de Stargate SG-1. Selon un concept déjà développé en son temps par Babylon 5, cette rencontre permet de souligner l'ampleur atteinte pat l'univers Stargate, tout en plant le décor pour l'actuelle saison et les suivantes; on apprécie vivement la cohérence de l'ensemble, bâtie sur le long terme. Les auteurs ont la grande habileté de renforcer ces sentiments en multipliant les références précises à des opus antérieurs (Hathor, la Porte arctique, Jolinar, les Reetou...). De plus ils profitent judicieusement de l'occasion pour encore accroître le décor, avec une nouvelle annonce des futurs Réplicateurs, ou, avec le drame familial de Teal'c, l'approfondissement de l'historique des protagonistes.

Dans ce domaine l'élément majeur demeure toutefois  l'irruption conjointe de trois nouveaux Grands Maîtres, suscitant un renouvellement des panthéons fort bienvenu. Chacun se révèle fort bien écrit et nanti d'un caractère distinct de ses petits camarades. On avouera un faible pour la ténébreuse et tortueuse Nirrti, même si elle ne nous fera pas oublier Hathor. Face à son dispositif dérivé des Reetou, impossible de ne pas songer à la cape d'invisibilité d'Harry Potter ! Chronos semble le plus limité des trois, sans doute du fait de sa trop grande proximité avec Apophis ou Heru'ur. Assez logiquement, il sera d'ailleurs le premier de trois à quitter la scène ! Ces trois excellents personnages se voient habilement utilisés lors de l'étonnement pimenté Whodunit, relevant encore la trame principale. Teal'c est remarquablement travesti en suspect, de même que l'enquête menée par Sam se montre parfaitement agencée. On regrettera simplement la maladresse d'Hammond instituant Teal'c comme hôte des Goa'ulds, un manque de finesse étonnant chez notre général. La superbe vision du vaisseau du puissant Thor conclue idéalement ce captivant épisode, capital pour la suite de la série.

  • Quand les ordinateurs sont montrés en arrière plan, l'Iris est fermée, quand la caméra revient sur lui, il est ouvert.

  • C'est  sans doute Chronos qui a envoyé l'assassin de Jolinar.

  • Les Réplicateurs sont pour la première fois évoqués, comme étant la menace mobilisant les forces des Asgards. Ils sont déjà décrits comme bien plus redoutables que les Goa'ulds. Les Réplicateurs apparaîtront dans Nemesis, l'ultime épisode de la saison.

  • Carter reçoit une première promotion, passant du grade de Capitaine à celui de Major. Elle poursuivra cette progression, en devenant successivement Lieutenant-Colonel puis Colonel. L'un des sommets de sa carrière deviendra ultérieurement la direction de la Cité d'Atlantis, dans la série dérivée Stargate Atlantis.

  • L'épisode marque l'apparition de trois nouveaux Seigneurs Goa'ulds, issus d'autres panthéons que l'égyptien et que l'on reverra ultérieurement : Chronos, Nirrti (déjà évoquée dans Singularity) et Yu.

  • Nirrti, "celle qui supprime", est une déesse hindoue de l'entropie, incarnant la mort, les ténèbres et la destruction.  On lui accorde de nombreuses offrandes, comme à un mauvais esprit  à qui l'on demande de s'éloigner. Scientifique obsédée par l’idée des humains génétiquement renforcés et soldats à sa dévotion, Nirrti apparaîtra dans trois épisodes et périra de la main de ses propres créations (Metamorphosis, 6-16).

  • Yu-Huang, l'Empereur de Jade, est la divinité principale du Taôisme. A la tête de la bureaucratie céleste, il régente les domaines divins, tout comme l''Empereur de Chine, la Terre. Yu le Grand fut également un Empereur légendaire, fondateur de la dynastie Xia, à l'orée de l'histoire chinoise. Yu, Goa'uld très ancien, a peut être été les deux à la fois. Plus diplomate et modéré que d’autres Grands Maîtres, atteint par une dégénérescence, Yu s’opposera avec acharnement à Anubis, puis à Ba’al. Il apparaîtra dans neuf épisodes et sera exécuté par le Réplicateur Carter (Reckoning, 8-16).

  • Chronos est le plus jeune des Titans et le père de Zeus comme des frères et sœurs de ce dernier, les Chronides. Chronos est la personnification du Temps dévorant tout, jusqu'à ses propres enfants. Il sera abattu par Zeus, qui délivrera  sa famille et deviendra le souverain des Dieux de l'Olympe. Ce puissant Seigneur du Système apparaîtra dans trois épisodes. Il est responsable de la mort du père de Teal’c et sera abattu par le double robotique de ce dernier (Double Jeopardy, 4-21).

  • Chronos, Nirrti et Yu réapparaitront brièvement dans Stargate Continuum, dans la trame alternative où ils reconnaissent la domination de Ba’al.

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4. HÉRITAGE
(LEGACY)


 

- And I keep seeing the dead Goa'uld from the massacre.
- Where ?

- Last night, they were in my closet.

Lors d'une exploration, SG-1 découvre des cadavres de Goa'ulds, ainsi qu'une tablette similaire à celle d'Argos. De retour au SGC, Daniel entreprend de traduire le document, mais commence à souffrir d'hallucinations s'accroissant progressivement. Il voit ainsi des Go'aulds morts et apparaît perturbé par la Porte. Janet et le Dr. Mackenzie estiment que les passages par la Porte suscitent peut être une schizophrénie. Devenu totalement psychotique, Daniel est interné dans un hôpital psychiatrique. Il rêve alors à Ma'chello et se souvient que celui-ci avait créé des armes anti Goa'uld. Teal’c devient alors très malade, son symbiote est mourant. Daniel redevient normal et explique à jack que la tablette contient sans doute un piège contre les Goa'ulds. Janet et Carter découvrent en effet que l'artefact produit des simili limaces. Celles-ci parviennent à s'introduire dans leurs organismes, ainsi que dans celui de Jack. Jack et Janet sont infectés, mais Carter comprend que Jolinar l'a vacciné grâce à une protéine. Elle parvient à créer un sérum et à guérir ses amis.

Après une première partie peut être un peu lente à se mettre en place, l'épisode va se révéler à la fois original et remarquablement oppressant. Le basculement de Daniel dans la folie permet des scènes d’hallucination aussi étranges que percutantes, mises en scène avec acuité et un vrai sens de l'étrange par DeLuise. L'effet spécial représentant les bestioles anti goa'ulds se montre également performant.  Michael Shanks se montre étonnant de crédibilité dans ce domaine difficile, de plus situé hors des sentiers battus de son personnage. Daniel renouvelle avec succès son registre habituel (érudition et échanges de piques hilarantes avec O'Neill) tout en décrivant un voyage aux enfers réellement déstabilisant. Même si elles sont plus brièvement traitées, les psychoses de Jack et Janet nous valent aussi d'excellents dialogues (Theryl Rothery s'avère une nouvelle fois excellente).

Au-delà du drame personnel vécu par Daniel, nous trouvons ici un aussi réaliste qu'émouvant rappel de la faiblesse humaine, face aux mystères de l'univers. Les héros de Stargate SG-1 se positionnent bien loin des figures conquérantes du Space Opera traditionnel, leurs aventures y gagnant une précieuse intensité dramatique. Le récit se montre également habile dans sa conjonction de plusieurs éléments d'épisodes passés, dont la formidable figure de Ma'chello, le tout fondu dans un ensemble fluide et dynamique. La cohérence et l'ambition de la franchise Stargate compteront toujours parmi ses grands atouts. La conjugaison des différents talents de l'équipe afin de résoudre la crise s'avère par ailleurs efficacement agencée, même si l'on apprécie particulièrement, une nouvelle fois, le tandem formé par Janet et Sam. Cet haletant suspense technologique conclue avec force cet épisode atypique, soutenu par une brillante interprétation.

  • Sam utilise une centrifugeuse avec un seul tube, alors que le poids doit être réparti dans ce type d'appareil.

  • Le matricule SGC de la planète où SG-1 découvre les corps est PY3-948.

  • Alors que le matricule de la planète de Ma'chello était P3W-924 dans Holiday (2-17), il est devient ici P3C-599.

  • L'hôpital aperçu dans l'épisode est en fait le Jean Matheson Memorial Pavillion. situé au 4500 Heather Street, à Vancouver. Il s'agit d'une partie de l'hôpital Shaughnessy (1940), autrefois dédié aux enfants et fermé durant les années 90. Le pavillon fut par conséquent utilisé lors du tournage de nombreuses séries se déroulant à Vancouver. Il avait déjà utilisé dans l'épisode Cold Lazarus (1-07). Jean Matheson fut une importante intendante de l'hôpital, de 1919 à 1937.

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5. MÉTHODES D'APPRENTISSAGE
(LEARNING CURVE)


 

- You aren't a scientist?
- Oh, no
- Then you are not as smart as Major Carter and Doctor Fraiser ?

SG-1 a établi un contact avec les Orbaniens, peuple amical et disposé à échanger leur technologie très avancée contre des informations sur les Goa'ulds. Une ambassade d'Orban, formée par le sage Kalan et la très jeune Merrin, onze ans, se rend au SGC pour offrir un générateur au Naquadah. Merrin se propose d'aider Sam à en comprendre le fonctionnement. Des recherches menées pat Janet et Daniel révèlent progressivement que les Orbaniens doivent leurs fulgurantes avancés à un mode d'apprentissage très particulier. Des nanites sont insérées dans le cerveau de quelques jeunes et servent à transmettre la mémoire collective de la civilisation aux autres, mais au prix de leur propre esprit. Le tour de Merrin doit survenir prochainement. Le SGC s'oppose à son retour sur Orban, pour la préserver. Une crise diplomatique menace et Hammond doit céder, Jack s'enfuit alors avec Nerrin. Il lui fait découvrir une école, pour la convaincre de l'inutilité de son sacrifice. Celle-ci reste néanmoins inflexible et choisit de repartir sur Orban. Plus tard Kalan révèle cependant qu'Orban a intégré cette expérience et a modifié en partie son système d'apprentissage.

A côté des trépidants récits, riches en action épique, Learning Curve introduit une pause réflexive, donnant lieu une rencontre captivante, échappant au manichéisme traditionnel du Space Opera. Plusieurs grandes plumes de la Science-fiction, à l'instar d'Ursula K. Le Guin et de son Cycle de l'Ekumen, ont avec succès développé des sociétés différant profondément de la notre, au-delà des conceptions rigides du Bien et du Mal. Ces passionnantes et parfois destabilisantes découvertes de mondes s'étendent à de nombreuses dimensions, psychologiques, sociales, sexuelles ou politiques. La transmission du savoir et les rituels du passage à l'âge adulte y occupent d'ailleurs souvent une place appréciable.  L'immense mérite de Learning Curve réside dans  sa faculté à, malgré les  contraintes et limites d'un épisode de série télé, donner une image assez juste de cet ambitieux courant des littératures de l'imaginaire.

Avec un talent consommé, le scénario prend le temps de nous dévoiler progressivement les différents aspects de la société orbanienne, en évitant toute posture dénonciatrice. Avec un loisir rare dans  l'univers souvent binaire des productions destinées au grand public, le récit interpelle ainsi le spectateur, le conduisant à un choix plus malaisé qu'à l'ordinaire. Les différents tenants et aboutissants, ainsi que les impératifs de chacun, se voient détaillés avec finesse, ainsi que sans lourdeur moralisante. Sises au cœur de la problématique du jour on apprécie par ailleurs vivement quelques excellentes idées de production, comme l'introduction du générateur à Naquadah, continuant ainsi à développer l'univers Stargate, où le recours astucieux à la nanotechnologie. On y discerne un nouvel élément annonciateur de la prochaine survenue des Réplicateurs, soit un ludique fil rouge en forme de jeu de piste. Les graphiques 'avèrent également superbes.

Learning Curve évite également de transformer la controverse en un débat d'essence trop théorique, pour au contraire doter les antagonistes d'une précieuse humanité. Interprété avec présence sensibilité par le toujours habile Andrew Airlie, Kalan se montre un parfait avocat de sa cause, car intimement convaincu de sa  légitimité. Merrin compose un bouleversant portrait d'une jeune héroïne, optant pour l'abnégation, non pas par ignorance ou fanatisme, mais bien par choix raisonné et sens du devoir. Évidement une série de Stargate SG-1 ne saurait demeurer totalement neutre face au sacrifice d'enfants et l'action désespérée de Jack finit par faire pencher le fléau de la balance. Richard Dean Anderson nous délivre ici une nouvelle superbe composition, ajoutant encore en profondeur à son personnage, tandis qu'en arrière fond résonne encore le drame personnel vécu par O'Neill lors du décès tragique de son fils. Le récit laisse aussi la part belle à Daniel, dans cette quête malaisée du respect mutuel;

Un épisode particulièrement relevé, associant découverte d'une civilisation, négociations diplomatiques acérées et inépuisable émerveillement du voyage à travers la Porte.

  • Cassandra est maintenant entrée au collège.

  • Les échanges avec Orban se montrent effectivement précieux : informations sur les Goa'ulds, plans d'un réacteur au Naquadah, révélations archéologiques sur une civilisation antérieure aux Aztèques, plus étendue que l'empire romain...

  • Les habitants d'Orban utilisent des nanites comme vecteur de leurs connaissances, soit un nouvel emploi de ce thème après Brief Candle. Ceci prépare le terrain à l'arrivée en fin de saison des effroyables Réplicateurs, eux-mêmes basés sur la nanotechnologie.

  • Chalchiuhtlicue, "celle qui est vêtue de jade", est la déesse aztèque de l'eau, des rivières et de la pluie. Elle était également la protectrice du travail féminin, des naissances et des enfants. Chalchiuhtlicue est le plus souvent représentée par des statues de jade.

  • L'école aperçue est en fait la Inman Elementary School. Elle est située à Burnaby, ville importante du Grand Vancouver.

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6. DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
(POINT OF VIEW)


 

- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?

Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.

Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.

En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.

Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.

Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée,  se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.

Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.

  • Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.

  • Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.

  • Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.

  • Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.

  • Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?

  • Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race). 

  • La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.

  • Il s’agit du cinquantième épisode de la série.

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7. LE CHASSEUR DE PRIMES
(DEADMAN SWITCH)


 

- Do you want to know how I became the greatest bounty hunter in the galaxy?
- More than life itself.

En mission d’exploration, SG-1 est capturée par un chasseur de primes possédant un redoutable armement, Aris Boch. Celui-ci enferme nos héros dans son vaisseau, avant de repartir. Plus tard, il revient, blessé. Tandis que Sam le soigne, il révèle à SG-1 qu’il est là pour traquer Kel’tar, un Goa’uld traître à Sokar. SG-1 accepte son marché : sa libération en échange de l’aider à le capturer. Boch explique qu’il tente en fait de libérer sa famille, prisonnière de Sokar. Le Go’auld est capturé mais il affirme appartenir à la Tok’ra et qua Boch est dépendant d’une drogue servant à asservir son peuple, le roshna. Boch  contacte Sokar, Teal’c se déclare alors disposé à être livré à la place du Tok’ra. Boch finit par sympathiser avec SG-1 et par comprendre la différence entre Tok’ra et Goa’ulds. Il fait exploser son vaisseau pour faire croire à leur disparition, et libère SG-1. Carter s’engage à trouver un antidote au roshna.

Cet épisode prenant  se caractérise en premier lieu par son aspect de jeu d’échecs opposant SG-1 à Boch. Pièges, coups tordus, scènes d’actions et affrontements oratoires conduisent à un récit à l’intérêt soutenue, renforcé par l’impression de quasi huis clos du au faible nombre de personnages. De fréquents retournements de situation (dont la révélation du Tok’ra ou le noble sacrifice de Teal’c) ponctuent efficacement la narration. Cette intensité s’appuie de plus sur quelques à-côtés réussis, comme les splendides paysages canadiens, particulièrement mis en valeur ici, de même que l’étonnant et inventif arsenal technologique mis en œuvre. Dans la meilleure tradition de SG-1, l’intrigue se monte par ailleurs souvent divertissante, notamment avec l’excellent gag de Daniel ne valant pas un clou pour les Goa’ulds.

Toutefois l’atout majeur de Deadman Switch réside dans Boch lui-même, extraordinaire personnage aux multiples visages. Il demeure l’architecte majeur de l’intrigue, tout en développant un délectable humour sarcastique, parfaitement en phase avec celui d’O’Neill. Le Boba Fett local s’inscrit efficacement dans la longue des chasseurs de primes du petit et du grand écran. Par ailleurs dans sa piraterie tirant partie des conflits entre puissants et de leurs technologies, il se pose en excellent précurseur de plusieurs figures de l’univers Stargate, telles la pétulante Vala Mal Doran ou la Larrin de Stargate Atlantis, voire, sous une acception plus sombre, l’Alliance Luxienne. En outre, le charismatique Sam J. Jones, grand spécialiste de ce genre de rôles, lui apporte une extraordinaire vitalité. Une rencontre marquante pour SG-1 !

La réussite de l’épisode n’est cependant pas sans comporter quelques défauts. On lui reprochera ainsi de dresser une trame narrative très porteuse autour du roshna et surtout d’individus capables de résister à l’emprise goa’uld. Autant de promesses qui s’avèreront non tenues, puisque ces thèmes, ainsi que Boch lui-même, n’apparaîtront plus jamais dans la série. Outre certaines facilités (comment Sam contactera-elle bock pour lui donne l’antidote ?), on regrettera aussi un certain manque de crédibilité dans l’évolution finale trop soudaine de Boch, non conforme avec son statut de drogué avide d’obtenir de nouvelles doses. Si son happy end s’avère quelque peu forcé, l’épisode n’en demeure pas moins très distrayant.

  • Sam J. Jones (Aris Boch) est très connu pour avoir interprété Flash Gordon dans le mémorable et ultra kitsch film de 1980.  Il a également tenu de nombreux rôles de méchants dans des films ou séries d’action. Ayant mis fin à sa carrière d’acteur, il a fondé une société assurant la sécurité des entreprises, Inner Gordon Inc., basée à San Diego.

  • Durant la conversation entre Sam et Bock à propos de la Tok'ra, l'étui de l'arme de ce dernier change brusquement d'épaules.

  • En pénétrant dans le supposé vaisseau, Michael Shanks, sans doute inattentif, butte visiblement sur une pile d'équipements.

  • Le matricule SGC de la planète est PJ6-877

  • Il s'agit de l'unique épisode de la série où seuls apparaissent SG-1 et les invités du jour, sans aucun autre second rôle.

  • Deadman Switch est également le tout premier épisode sans aucune apparition de la Porte des Étoiles.

  • Nous découvrons les Tel'taks, quoiqu'une apparition d'un de ces vaisseaux Goa'ulds sera par la suite rajoutée dans la seconde version de Children of the Gods, lors du départ d'Apophis. Il s'agit de transports de troupes de forme triangulaire, contenant une vingtaine de Jaffas. De dimensions modestes et pas ou peu armés, ils sont cependant capables d'atteindre la vitesse interstellaire. Leur rapidité et leur maniabilité les rendent très fréquents dans les flottes Goau'lds ou Jaffas, mais aussi parmi l'Alliance Luxienne.

  • Le Tacluchnatagamuntoron est une arme Goau'ld, un dispositif de la taille d'une grenade,  émettant un rayon laser doté d'une visée thermique. D'une manière guère surprenante, il est souvent désigné sous le diminutif de Tac, ou Tak, son orthographe complète variant selon les versions. Le Tac est employé lors d'embuscades, ou pour défendre un périmètre.

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8. LES DÉMONS
(DEMONS)


 

- Major, next time Daniel gets the urge to help someone, shoot him

SG-1 découvre une communauté vivant selon les croyances de la Chrétienté médiévale. Le village vit sous la terreur d’un démon, auquel ils doivent sacrifier périodiquement certains des leurs, désignés comme maudits par le  chef spirituel, Canon.  SG-1 découvre qu’il s’agit en fait d’un Unas possédé par un Goa’uld aux ordres de Sokar/Satan. Daniel fait pression sur Jack, afin que l’équipe vienne en aide à un  jeune couple, Simon et Marie. Cette dernière, atteinte par la scarlatine,   été désignée pour participer au prochain sacrifice. Or Canon détient une bague lanceuse de foudre et prend le dessus sur les Terriens, qui sont livrés à l’Unas. SG-1 tente de s’échapper quand Simon terrasse l’Unas, s’étant emparé de la lance énergétique de Teal’c. Le Goa’uld se réfugie en secret dans Canon, pour demeurer caché que SG-1 quitte ce monde. Mais il est découvert par Sam, grâce  aux réminiscences de Jolinar. Le Goa’uld est définitivement abattu et les villageois, libérés, enterrent leur Porte des Etoiles.

L’aspect chrétien médiéval semblait de prime abord apporter une nouveauté très prometteuse. Et de fait l’on reste de prime abord séduit par le décor du village, mais aussi par la grande forêt l’environnant. Cette fois-ci elle s’ajuste parfaitement à l’univers local. Faire de nouveau appel aux Unas constituait également une bonne idée, ce que démontrera d’ailleurs la suite de la série, avec l’intéressant  personnage de Chaka. Le talent de son interprète pour ce rôle de composition et la qualité du costume (rien à voir avec X-Or et consorts) rendent d’ailleurs crédibles son intervention.

Les seconds rôles du jour se révèlent interprétés avec un talent évident. On apprécie en particulier qu’Alan C. Peterson n’hésite pas à cabotiner dans le rôle de Canon, le situant ainsi dans la grande tradition des antagonistes que l’on aime à détester. Les amateurs de Supernatural apprécieront au passage que les diverses tortures rituelles soient infligées au nom de Saint Michel, ils sont en terrain connu. Les piques entre Jack et Daniel fonctionnent parfaitement. Malheureusement la réussite de l’épisode se voit grevée par plusieurs sidérantes maladresses du scénario.

La dimension médiévale tourne vite à la simple succession de clichés rebattus, conférant à Demons l’aspect d’un Nom de la Rose du pauvre. On subit également l’abus du musique supposée du cru, au point de parfois se croire dans un clip d’Enigma lors de passages passablement empesés (la veillée funèbre de Teal’c). Personne ne croit d’ailleurs à la mort de celui-ci, puisque le public aura bien entend u songé à son symbiote bien avant ses coéquipiers. La trop longue valse hésitation de Simon devient rapidement lassante. Si Sokar a besoin d’hôtes ou d’esclaves on ne comprend pas pourquoi il n’envoie pas ses troupes rafler tout le village, au lieu de se lancer dans une opération aussi compliquée, ne suscitant qu’un résultat au compte-gouttes.

La personnalité de Canon apparaît pour le moins incohérente. Voici un homme pieux, disposant d’une bague divine capable de foudroyer n’importe qui et qui s’incline servilement devant une unique créature dépourvue de tout armement. Il semble absurde qu’il libère dans un premier temps SG-1, sans s’être assuré de leur armement et qu’il ne pense pas d’emblée à l’offrir au démon, ce qui soulagerait son village. Son apparition soudaine au beau milieu de la forêt, pile au bon moment, semble également artificielle, la ficelle est un peu grosse. L’ultime coup de poker du Goa’uld se voit à des kilomètres (Bizarre que Teal’c ne détecte pas le symbiote). 

Il s'agit de l'unique épisode à aborder la Chrétienté et le Judaïsme, en supposant que Satan soit un Goau'ld. Par la suite, Stargate SG-1 veillera toujours à ne pas adapter les Goau'lds et autres peuples extra-terrestres aux figures bibliques (idem pour les autres religions du Livre). Les scénarios se cantonneront aux polythéismes ou aux divinités imaginaires, comme les Oris (loués soient-ils).

Après avoir franchi la Porte, O'Neill déclare Trees, trees, trees. What a wonderful green universe we live in, eh ? Il s'agit d'un clin d'œil à l'omniprésence du décor des forêts canadiennes dans la représentation des mondes visités. Il imite également le Dr. Denfer, l’ennemi d’Austin Powers !

  • Le célèbre « En effet » (Indeed) de Teal'c est pour la première fois employé en dehors d'une phrase.

  • La blessure au visage de Sam demeurera visible lors des épisodes ultérieurs.

  • Le réalisateur Peter DeLuise réalise l'un de ses caméos coutumiers. Il joue le villageois hurlant que le Démon arrive.

  • La voix de l’Unas est celle de Cristopher Judge

  • Dans la version originale, Jack s'autorise à désigner Daniel par Danny, un événement rarissime.

  • Laura Menell (Marie) interprétera Caird, l’une des trois Morrigans apparaissant en saison 1 de Sanctuary (Fata Morgana) mais aussi la Djinn de Supernatural. Elle participe actuellement à Alphas. Fervente partisane de la cause animale, elle est une végétarienne convaincue.

  • Les chrétiens médiévaux rencontrés situent l'enlèvement de leurs ancêtres comme survenant peu de temps après le Concile de Nicée. Ce Concile, crucial dans l'histoire du Christianisme car affirmant la consubstantialité du Père et du Fils face à l'Hérésie d'Arius, survint en 325. Cela situe ce peuple comme le dernier à avoir franchi la Porte, jusqu'à la découverte de celle-ci par les archéologues. La plupart des enlèvements perpétrés par les Goau'lds se déroula durant la très haute antiquité égyptienne, soit des milliers d'années auparavant.

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9. RÈGLES DE COMBAT
(RULES OF ENGAGEMENT)



- Is everyone clear on that?
Daniel ?
- What?
- Good.

 SG-1 intervient pour sauver d’autres militaires, cernés par des Jaffas. Mais il s’avère que les belligérants sont en fait de jeunes humains en manœuvre. Recrutés à travers la Galaxie et fanatisés par Apophis, ils se préparent notamment à infiltrer la Terre, ignorant que leur Dieu et son armée sont morts. L’emploi accidentel des armes de SG-1 leur fait croire que la sélection finale à commencé, un massacre d’où seuls émergeront les plus forts. SG-1 tente en vain de les avertir  de l’inutilité de cette bataille mais finit par convaincre leur chef, ramené au SGC après qu’il ait été blessé. Avec son aide et le détournement d’un hologramme géant d’Apophis, SG-1 dissuade les jeunes de poursuivre.

Episode singulièrement faible que celui-ci. Le scénario apparaît vite minimaliste et grevé de clichés guerriers assez lourds. On retrouve à satiété les images de camps de GI vus et revus dans la majorité des productions du genre. L’ensemble semble de plus souvent maladroit, avec notamment ces maquillages faciaux ridicules et surtout totalement inutiles arborés par nos héros, ou ces péripéties en forêt relevant plus d’une partie quelconque de flashball qu’autre chose. Le récit ne dégage aucune intensité dramatique, en ne parvenant jamais à faire apparaître les apprentis soldats comme une menace tangible pour SG-1 (y compris lors de l’affrontement final, vite expédié après un entassement de logues scènes statiques de présentation) Le dénouement est consternant de facilité puisqu’il suffirait de montrer quelques images à une jeunesse fanatisée pour la convaincre immédiatement et unanimement du contraire de ses croyances.

L’épisode échoue également à dégager un message s’opposant à l’embrigadement  des enfants ou adolescents, puisqu’il ne cesse de souligner que tout cela se pratique chez Apophis et autres Goa’ulds, les grands vilains. Aucune perspective n’est établie avec ce qui se déroule quotidiennement sur Terre.  Les jeunes comédiens invités du jour ne développent pas non plus un jeu inoubliable. Demeurent les traditionnelles amusantes répliques de Jack, un suspense initial ainsi qu’un Christopher Judge convaincant en Teal’c redevenu en apparence un Jaffa pur et dur. Mais avec son scénario peu développé et ses coûts visant à l’évidence le minimum (décors et effets spéciaux minimalistes, guests inconnus), Rules of Engagement incline à apparaître comme l’un de ces opus destinés essentiellement à tenir le quota obligatoire d’épisodes par saison.

  • Le décompte du temps se poursuit après que la vidéo d'Apophis ait été arrêtée

  • SG-11 a été capturée, puis exécutée, par les troupes d’Apophis.

  • On découvre ici l'Intar, artefact servant à la formation des Jaffas, aperçu également dans Proving Ground (5-13), où il est employé pour l'entraînement des nouvelles recrus du SGC. Cet objet aux cristaux rouges peut imiter tout type d'arme, mais ne fait qu'étourdir sa cible.

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10. LE JOUR SANS FIN 
(FOREVER IN A DAY)


 

- Give it a week. You'll miss me.
- Yes, all the salty, bad-tempered insults, all the illogical arguments...
- Okay, you'll miss Carter and Teal'c.

SG-1 et les forces du SGC affrontent les troupes d’Amonet, pour secourir Kasuf et les siens. Durant les affrontements, Amonet tente de tuer Daniel avec son bracelet. Teal’c intervient  in extremis, mais n’a d’autre choix que d’abattre la Goa’uld, et donc Sha’re, afin de sauver son ami. Bouleversé et furieux contre Teal’c Daniel quitte alors SG-1. Mais Sha’re est parvenue à lui envoyer un message psychique via l’arme goa’uld. Daniel en prend progressivement conscience à travers plusieurs visions oniriques, où son épouse l’enjoint de faire la paix avec Teal’c. Daniel retourner explorer l’univers, afin de retrouver l’enfant d‘Apophis et Amonet. Cet Harcesis est une abomination pour les Grand Maîtres qui vont tout tenter pour le tuer. De plus il possède la mémoire génétique de l’ensemble de sa race. Daniel réintègre SG-1 et complète le puzzle sur Abydos, il se souvient alors que Sha’re a eu quelques instants pour lui dire adieu.

L’épisode marquant la fin du premier grand arc de la série, puisant sa source dans le film de 1994, se devait de sortir du lot pour ne pas décevoir. Mission largement remplie ! L’on est d’emblée séduit parla structure narrative choisie. Après l’impressionnant combat initial et le choc de la mort de Sha’re, le récit se poursuit sur un mode onirique à la fois original et parfaitement maîtrisé. L’emploi psychique et la substitution temporaire de l’hôte au Goa’uld autorise des scènes aussi étranges que fortes, sous forme d’un puzzle au décryptage savamment progressif. Le scénario a la finesse de prendre son temps pour instaurer une véritable atmosphère, fantastique et passionnément romantique. Ces dialogues entre Daniel et l’âme sœur disparue font parfois quelque peu songer, toutes proportions gardées, à l’éclatante réussite de Tous les Matins du Monde. On ne pouvait imaginer plus hommage à ce couple fondateur de la série, d’autant que Vaitiare Bandera et Michael Shanks se montrent parfaitement l’unisson. Ce dernier réalise une nouvelle superbe composition, prouvant une nouvelle fois, après Legacy, qu’il a les épaules assez large pour soutenir l’essentiel d’un épisode.

Forever in a Day demeure également une première et passionnante occasion de découvrir le déroulement d’une crise interne au sein de SG-1. Une véritable équipe sait faire face aux défis extérieurs, mais les tiraillements endogènes constituent toujours le véritable péril. Les différentes scènes confrontant Daniel à Jack, Sam ou davantage encore Teal’c illustrent à merveille les caractères des protagonistes, ainsi que leur relationnel. Les acteurs se révèlent une nouvelle fois parfaits, on apprécie notamment avec quelle subtilité Christopher Judge exprime les tourments du marmoréen Teal’c. Daniel peut également se montrer injuste dans ses réactions, ce qui réaliste et fort bien vu. Les retrouvailles avec Kasuf s’avèrent également fort réussies, cela fait plaisir de le revoir de saison en saison, depuis le film d’origine. Impeccablement minuté, le récit trouve encore le temps de distiller de nombreuses informations concernant l’Harcesis. Ce fluide passage de témoin d’un arc narratif à un autre représente une belle élégance scénaristique. La bouleversante scène d’adieu entre les deux époux apporte une idéale conclusion à cet opus particulièrement riche en émotions. On regrettera la version française du titre, désastreuse entre toutes.

  • Jack indique à Daniel qu'il a du briser le verrou pour pouvoir entrer dans l'appartement de celui-ci. Il est étrange que Daniel ne l'ait pas remarqué en entrant.

  • Daniel surnomme le Dr. Rothman « Bruce Janner », après avoir appris qu'il avait remporté des compétions de décathlon durant ses études. Bruce Janner est un grand champion américain de cette discipline, il remporta la médaille d'or lors des Jeux Olympiques de Montréal, en 1976.

  • Dernière apparition de Vaitiare Bandera dans le rôle de Sha're, l'épouse de Daniel périssant en même temps que son hôte, le Goa'uld Amaunet. Elle a depuis mise en sommeil sa carrière d’actrice et s’est reconvertie en femme d’affaires, dirigeant plusieurs sociétés de mode à Los Angeles.

  • Le matricule SGC du monde d'Amaunet est P8X-873.

  • Le pull blanc avec lequel Daniel revient au SGC est celui qu'il portera durant son apparition en saison 6, après son Ascension (Full Circle, 6-22).

  • Le Docteur Rothman apparaîtra  dans deux autres épisodes. Possédé par un Goa’uld, il sera abattu par O’Neill (The First Ones, 4-08).

  • Teal'c appelle Daniel par son seul prénom, un fait rarissime.

  • L'enfant est un Harcesis, soit le fils de deux Goa'ulds hôtes d'êtres humains (ici Amaunet et Apophis), un sacrilège dans leur société. Un Harcesis possède la mémoire génétique et les connaissances de toute la race Goa'uld. Shifu recevra la protection d'Oma Desala, du peuple des Anciens, alors SG-1 cherchera à obtenir ses connaissances. Il finira par convaincre Daniel et ses camarades que ce savoir représente un danger, avant de lui même réaliser l'Ascension (Absolute Power, 4-17).

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11. LE PASSÉ OUBLIÉ
(PAST AND PRESENT)


- Don't say it, Carter... Don't. Don't! Ah! Ah... la la la lalalalalala...

SG-1 découvre un monde industrialisé, seulement peuplé d’adultes, sans enfants ni vieillards. Un mystérieux évènement survenu voici plusieurs mois, le Vorlix, a de plus effacé la mémoire de toute la population. La ministre Ke’ra sympathise avec les explorateurs, mais s’inquiète des conséquences à long terme du Vorlix les accompagne au SGC pour aider Sam et Janet à trouver un remède. Or leurs découvertes prouvent que Ke’ra n’est autre que Linéa, qui a tenté de trouver une solution à la stérilité provoquée par un insecticide. Son Vorlix a eu comme effet prévu de rajeunir les personnes âgées et d’effacer tous les souvenirs. Ke’ra récupère la mémoire et devient scindée en deux, jusqu’à tenter de se suicider. Hammond est lui très inquiet, mais Daniel, devenu proche de la jeune femme, trouve la solution : Ke’ra redevient amnésique et vivra désormais sur son mande d’adoption, dont les autres habitants sont guéris du Vorlix.

L’épisode présente le grand mérite d’apporter une conclusion à l’arc de Linéa, demeuré en suspens depuis Prisoners (2-03). Un procédé toujours bienvenu, gage d’une maitrise du développement de l’univers d’une série. Le twist de l’altération de la mémoire de Linéa se montre original et conduit à un intéressant dilemme moral sur le thème de la responsabilité, parfaitement exposé par l’inévitable Daniel Jackson. . Un individu ayant perdu toute mémoire de ses exactions passées doit-il être puni pour ceux-ci ? Les philosophes pourraient développer cette question autour du vaste débat de la définition de l’être. Mais, pour aussi habile que soit cet aspect du scénario, il ne suffit pas à caractériser un opus bien faible par ailleurs. Les auteurs commettent une grave erreur  en transportant l’action du monde au SGC.

Cette planète oscillant entre ère victorienne steampunk et industrie des années 1920 présentait n effet un profil très original au sein de Stargate SG-1, dont les récits privilégient les sociétés antiques voire pastorales, ou, à l’inverses hyper technologiques. Sa rapide et économique  occultation suscite une vraie frustration, d’autant que le confinement au sein du SGC rend plus ennuyeuses encore les digressions scientifiques ou sentimentales constituant l’essentiel de la suite de l’histoire. En effet la romance débutant entre Ke’ra et Daniel, malgré le talent des interprètes, ne parvient en effet pas à apporter un second souffle à la narration. Cette aventure semble également quelque peu déplacée si peu de temps après le tragique décès de Sha’re.  Past and Present demeure un bel exemple d’épisode n’ayant pas su tirer parti de son excellente idée originale.

  • Ke’ra affirme que le virus a fait cesser l'industrie, mais l'on voit des fabriques manifestement en fonctionnement, avec de la fumée sortant des cheminées.

  • Teal'c révèle que son nom signifie « Force », et qu'il lui a été donné par son père.

  • Megan Leitch (Ke’ra) interprète également le clone adulte de Samantha Mulder dans quatre épisodes des X-Files.

  • Jason Gray-Stanford (Orner) sera le récurrent Lieutenant Randy Disher, participant aux enquêtes de Monk.

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12-13. LES FLAMMES DE L’ENFER
(JOLINAR’S MEMORIES/THE DEVIL YOU KNOW)


 

- I know I don't always sound like I believe you, but I do believe in you.

SG-1 (hormis Teal’c) accompagne Martouf sur Netu, la lune orbitant autour du monde capitale de Sokar. Celui-ci a transformé ce satellite en monde littéralement infernal et y envoie les ennemis tombés en son pouvoir. Enlevé, Jacob y est enfermé, alors qu’il détient de précieuses informations sur l’offensive que prépare Sokar contre les Grands Maîtres. Les alliés comptent sur les souvenirs résiduels que Sam conserve encore de Jolinar, cette dernière étant parvenue à s’enfuir de ce bagne. Jolinar avait séduit le geôlier en chef, avant d’emprunter ses anneaux de transport. Celui-ci capture à temps SG-1 mais est abattu par son second, qui s’avère être nul autre qu’Apophis. Apophis interroge SG-1 grâce à un puissant hallucinogène, le Sang de Sokar. Les informations recueillies lui permettent d’obtenir audience auprès de Sokar, qui vient de se positionner en orbite autour de Netu, après avoir découvert les évènements. Teal’c et son allié Tok’ra lancent un bombe sur Netu, destinée à détruire le vaisseau de Sokar. Ils recueillent SG-1 juste à temps, après l’évasion de celle-ci. Sokar est anéanti par l’explosion du satellite, mais Apophis parvient à rallier la planète.

La première partie de ce double opus central de la saison, particulièrement enlevé et attractif, séduit par ses nombreux atouts. Le scénario se montre d’une parfaite efficacité, en parvenant à développer rapidement toute une intrigue complexe, puisant ses sources dans plusieurs épisodes précédents de Stargate-SG-1. Les rebondissements se précipitent comme à la parade mais le récit évite cependant  de devenir par trop mécanique, en accordant une part non négligeable au vécu et à la psychologie des personnages. Amanda Tapping nous régale d’une nouvelle superbe composition avec une Sam en proie aux tourments vécus par Jolinar, mais aussi aux siens propres, par la vive inquiétude ressentie pour Jacob. Le relationnel fonctionne d’ailleurs parfaitement au sein de SG-1, même si Daniel demeure en retrait. Jacob démontre comme toujours qu’il représente un irremplaçable personnage semi-récurrent, l’égal d’un Bra’tac.

Le scénariste a l’habileté de totalement intégrer l’invité du jour, le toujours sensible Martouf, à travers on émouvante romance avec Jolinar. On est d’ailleurs ravi de découvrir enfin complètement celle-ci. La véritable vedette demeure cependant Netu elle même. Les considérables moyens impartis au double épisode suscitent de merveilleuses visions de l’astre rouge aperçu depuis l’espace, tandis que le décor du bagne se révèle dantesque à souhait. Rarement la série produira d’aussi inoubliables panoramas, à côté desquels le Mordor apparaît comme un aimable alpage. Si le geôlier reste assez classique, l’écarlate Sokar s’affirme aussi diabolique que fascinant (et quelque peu inspiré de Palpatine). Son interprète, David Palffy, lui insuffle un indéniable charisme, tandis que les différents artistes de  série (décors, costumes, maquillages) rendent particulièrement frappante son apparition. La découverte d’Apophis, impeccablement amenée, constitue un mémorable cliffhanger !

La seconde partie poursuit et amplifie le succès de la première. Les introspections oniriques des différents protagonistes se montrent étranges à souhait, mais aussi émouvantes, approfondissant encore les historiques de Sam et Jack. L’intensité de ces scènes a aussi le mérite de repositionner Apophis en délectable grand méchant, instannément à son meilleur niveau. Son potentiel se voit également confirmé par la confrontation avec Sokar, sans doute le pinacle de l’intrigue. La trop rapide disparition de ce dernier demeure d‘ailleurs notre unique regret, tant son duel avec le Serpent aurait pu encore passionner au fil de la saison. La Tok’ra dynamise également le récit par son impitoyable réalisme et son ingéniosité coutumiers. Le final, énergique et toujours porté par de sublimes effets spéciaux, s’avère à la hauteur. Quel suspense ! Ce double épisode épique et flamboyant, volontiers fastueux, s’impose comme l’un des sommets de cette troisième saison. 

 

  • D'abord conçu pour former un unique opus, l'épisode fut ensuite écrit en deux parties, afin de pouvoir répartir des coûts de production considérables. Le budget global des deux épisodes avoisine celui du pilote de la série, Children of the Gods.

  • L'appareil servant à calibrer la mémoire est en fait un rasoir pour poils de nez.

  • Le réalisateur Peter Deluise accompli un nouveau caméo : c'est sa voix que l'on entend annoncer "Sokar is attacking!"

  • Découvrant la mine, Jack déclare qu'il ne s'agit certainement pas de la Cité d'émeraude. Comme à diverses reprises dans Stargate SG-1, ce double épisodes contient plusieurs allusions au Magicien d'Oz.

  • Teal'c affirme à Martouf être capable de piloter un avis au cargo. Or, dans Within the Serpent's Grasp, il avait indiqué avoir seulement été formé 'au pilotage de chasseurs de combat.

  • David Palffy (Sokar) interprétera également Anubis.

  • La salle du trône de Sokar est clairement un rhabillage du décor du poste de pilotage du cargo, dont on reconnaît divers éléments.

  • L'épisode voit la mort de Sokar et le retour d'Apophis en archi-ennemi de SG-1. Peter Williams ne fut inscrit qu'au générique de fin, de manière à ce que soit préservée la surprise concernant Apophis.

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14. INVASION
(FOOTHOLD)


- Maybourne, you are an idiot every day of the week. Why couldn't you have just taken one day off ?

De retour de mission, SG-1 est droguée par Janet, au cours de l’habituelle visite médicale. Protégés ou par le symbiote, ou par une rémanence de Jolinar, Teal’c et Sam se réveillent rapidement et découvrent que le SGC est investi par des Aliens hostiles. Ceux-ci imitent l’apparence d’humains, qu’ils maintiennent en vie afin de pouvoir accéder à leurs connaissances. Tandis que Teal’c fait diversion, Sam s’échappe et parvient à rallier Maybourne. Celui-ci demeure sceptique, d’autant que Jack et Daniel apparaissent avec une histoire convaincante, prouvant que Samantha souffre de paranoïa. Cependant celle-ci parvient à abattre le faux Jack, prouvant l’imposture aux yeux de Maybourne. Sam regagne le SGC et rejoint Teal’c et le vrai jack, qui avait de son côté initié une révolte. En conjuguant leurs talents, soutenus par les forces regroupées par Maybourne, ils parviennent à reprendre en main la situation. Les Aliens s’échappent par la Porte, ou s’autodétruisent.

Episode particulièrement enlevé et tonique, Foothold joue volontiers la carte de l’action, atout régulier de Stargate SG-1, mais non sans l’étayer par un scénario particulièrement efficace et astucieux. On apprécie ainsi particulièrement le recours à l’inépuisable thème des doubles, toujours porteur et si agréablement Sixties pour les amateurs des Avengers. Son corollaire, la paranoïa communicative du protagoniste, se voit particulièrement mise en valeur par le jeu particulièrement convaincant d’Amanda Tapping et plusieurs excellentes idées de scénario. Il en va ainsi de l’intervention de simili Jack et Daniel, parfaitement orchestrée afin de semer le doute dans l’idée du spectateur, on se croirait dans L’Heure Perdue. De fait Foothold se lit  comme un pastiche habile, sinon un hommage, aux productions de l’époque des séries B de Science-fiction à L’invasion des profanateurs de sépultures (et les Slitheens du Docteur), en passant bien entendu par Les Envahisseurs. Il reste assez jouissif de découvrir Sam revêtir les oripeaux de David Vincent et de voir convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé. Qu’il s’agisse ici de Maybourne rajoute une appréciable ironie aux évènements !

Outre ses prenantes scènes actions (dont l’assaut final), l’épisode jouit également de piquantes études de caractères. Outre Sam, supérieurement lucide et décidée, au rare esprit analytique, Teal’c bénéficie d’un joli coup de projecteur, s’étendant à l’ensemble de sa personnalité. Outre son coutumier héroïsme, son coté obscur se voit ainsi souligné par une scène marquante, succédant çà l’évasion de Sam : il découvre que certains gardes sont toujours humains, ce qui ne l’empêche pas d’abattre froidement l’un d’entre eux, sans vérification. Cruel mais si réaliste en temps de guerre ! L’opus marque aussi le début d’une intéressante évolution de Maybourne, qui va progressivement devenir un allié assez particulier mais en définitive fidèle de Jack, jusqu’à une étonnante conclusion au-delà de la Porte. Une belle histoire de rédemption. L’épisode, porté par l’intensité particulière surgissant quand une menace directe plane sur le SGC, ultime rempart de la Terre,  se voit également dynamisé par l’alerte mise en scène de Mikita. On apprécie en particulier la pertinente et spectaculaire et pertinente apparence des mystérieux Aliens, rejoignant l’esthétique des Pulps et des productions de naguère. On ne peut regretter qu’ils n’aient jamais eu le loisir de tenter d’obtenir une revanche. De plus le branchement des prisonniers sur leur simili matrice fait vraiment toc, tendance X-Or. Demeure un épisode astucieux, rendement mené et des plus distrayants.

  • La seringue apparaît toujours pleine, après que Janet ait injecté le sédatif à Sam (3’09’’).

  • Le matricule de la planète d'où proviennent les Aliens est P3X-118.

  • L'immeuble moderne symbolisant Washington est en fait le Palais de Justice de Vancouver, inauguré en 1980. Il se situe au sein d'un vaste complexe, abritant également les bureaux de l'administration provinciale et une vaste galerie d'art.

  • La rencontre entre Sam et Maybourne se déroule à l'Old Bailiff, un café de Vancouver déjà aperçu dans Secrets (2-09). Il est situé en face de l'imposante galerie d'art de Vancouver.

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15. SIMULATION
(PRETENSE)



- I thought the Nox were pacifists?
-  I only hid the weapon. I did not fire it.
-  Ah... Pretty fine line you didn't cross.

Poursuivi par Heru’ur, Klorel se rapproche de Tollana, schant que les canons à ions de la planète vont détruire ses poursuivants ; lui même touché, ilest cependant capturé par les Tollans. Ceux-ci font appel à SG-1 car débute alors un procès destiné à trancher qui doit occuper le corps de Skaa’ra, lui ùê ou son hôte. La partie Goa’uld est représentée par Zipacna tandis que Daniel et Jack parleront pour Skaa’ra, tandis que Lya, des Nox, tranchera en impartialité. Le rusé Zipacna argue d’abord que la personnalité de Skaa’ra a été détruite, puis que Klorel ne cherche seulement qu’à survivre. Battu, il révèle son véritable plan : profiter du procès pour saboter les canons, puis attaquer Tollana avec son Ha’tak. Lya et Teal’c parviennent cependant à préserver une des armes des Tollans et à vaincre les serpents.

Sur le modèle du formidable Fair Game, dont il retrouve avec succès les accents majeurs, Pretense développe une passionnante controverse, à la fois riche et subtile. La forme retenue, celle du débat judiciaire, échappe aux poncifs usuels, ayant tant été préjudiciables à Cor-ai, grâce à la procédure original mise place par les Tollans, mais surtout par l’intérêt intrinsèque des débats. Le pari diablement audacieux des auteurs consiste à présenter de manière étonnamment convaincante la possession de son hôte par un Goa’uld, soit l’acte dans le caractère immonde et sacrilège constitue l’un des fondements de la série elle même. A cette fin les habiles dialogues élèvent au rang d’adversaire savoureux et habile l’astucieux Zipacna, campé avec le talent qu’on lui connaît par Kevin Durand.  Le personnage manifeste un esprit suffisamment délié pour soutenir le propos reversant du récit, à l’inverse d’un Apophis.

L’emploi du panthéon maya renforce la variété toujours plaisante des inspirations mythologiques des Seigneurs du Système (de plus il a l’heureuse idée de vite abandonner sa pittoresque coiffe). L’opus rend d’ailleurs un bel hommage à l’ampleur imaginative de l’univers Stargate dans son ensemble, faisant efficacement intervenir l’ensemble des forces en présence, avec un panorama fort stimulant pour le spectateur. SG-1 n’en apparait pas diminuée pour autant, opposant un défense pertinente et permettant d’alterner avec des scènes extérieures parant à la monotonie des débats. L’association entre des personnages  aussi opposés que Lia et teal’c souligne également la maestria d’auteurs optimisant avec brio la riche manière du monde de la série. Les amateurs d’action trouveront leur compte dans la bataille spatiale initiale et l’affrontement final, même si cette conclusion signifie un certain retour aux formes classiques de Stargate SG-1.

La débauche d’artefacts technologiques tollans (y compris leur propre Porte des Etoiles !) satisfera les tenants de la Science-fiction pure, loin des visites habituelles de mondes attardés. Les Tollans eux-mêmes représentent l’ultime atout de cet épisode des plus réussis, fascinants humains parvenus à compter parmi les puissances galactiques, grâce à leur technologie mais dont l’égoïsme et la surfine conduisent déjà à l’échec. Ils s’avèrent incapables de se rendre compte que les Terriens, aussi faibles soient-ils, sont en train de leur ravir leur place d’ennemi principal des Goa’ulds en déclin et donc leur destinée dans l’univers nouveau qui se construit. Un aveuglement vertigineux ! Par ailleurs l’amitié sentimentale entre Sam et Narim  se découvre toujours avec plaisir et Marie Stillin se monte convaincante en leader des Tollans, même si on regrette l’absence de Tobin Bell. Tollana bénficie de su superbe décor futuriste de l’Université Simon Fraser, un nouvel atout pour Vancouver, décidément parfait réceptacle des séries de Science-fiction.

Après celui de Sha’re, nous trouvons ici la fin de la partie essentielle de l’arc de Skaa’ra (ainsi que la fin du parcours de Klorel), la série achève de rompre les derniers liens l’unissant au film originel. Cette saison 3 demeure bien celle de l’affirmation pour Stargate SG-1.

  • Les Nox se manifestent pour la toute dernière fois.

  • Zipacna est une divinité arrogante et violente du panthéon maya, dont le symbole est le caïman. Ce géant, était réputé pour son immense force, mais aussi pour son tempérament colérique. Les dieux finirent par l’ensevelir vivant et il reste attaché aux tremblements de terre, tout comme son frère Cabracan. Dans Stargate SG-1. Zipacna est un Goa’uld mineur, subordonné à Apophis, puis à Anubis. Pour le  compte de ce dernier, il négociera avec Osiris (Sumit, 5-15) puis conduira l’assaut dévastateur contre le monde tok’ra de Revanna (Last Stand, 5-16). Dans la trame temporelle alternative de Stargate Continuum, il devient l’un des lieutenants de Ba’al.

  • Kevin Serge  Durand (Zipacna) connaît une belle carrière au cinéma et à la télévision. Il joue souvent des adversaires, notamment dans des domaines de la Science-fiction ou du Fantastique. Durant la saison 4 de LOST, il interprète ainsi le tueur Keamy, chef des mercenaires envoyés par Charles Widmore.

  • Le décor représentant Tollana est l'Université Simon Fraser, située à Barnaby, dans le Grand Vancouver. Son architecture moderniste (1965) sera remployée dans l'épisode Between Two Fires (5-09), mettant également en scène le Goa'ulds. Simon Fraser (1776-1862) fut le grand explorateur et cartographe de la Colombie Britannique. Ses travaux contribuèrent largement à la fixation de la frontière définitive séparant le Canada des États-Unis, en 1812, le long du 49ème parallèle.

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16. UN ÉTRANGE COMPAGNON 
(URGO)


- Okay, so what does he look like?
- A famous tenor

SG-1 revient d’une mission s’étant déroulée dans un monde semblant paradisiaque, mais dont elle ne conserve aucun souvenir, alors que 15 heures se sont écoulées. Le comportement de ses membres paraît altéré jusqu’à ce qu’apparaisse Urgo,  un homme extraverti et infantile, à la fois sympathique et crispant. Seule SG-1 peut le percevoir, Janet et Sam découvrant alors qu’il s’agit dune intelligence universelle, située dans des puces installées dans les organismes. Urgo devient vraiment pénible, mais SG-1 ne veut pas le détruire, considérant qu’il s’agit désormais d’un être vivant. Il s’avère qu’Urgo a été installé par un savant nommé Torgar, dont l’apparence en constitue la parfaite réplique. Celui-ci désirait simplement explorer l’univers, mais ; à la demande de nos héros, accepte d’intégrer son œuvre, qui ne peut vivre sans hôte. SG-1 revient sur Terre, ayant de nouveau tout oublié.

Quand on considère le nombre imposant d’épisodes de Stargate SG-1, on s’aperçoit que si peu nombreux sont les décalés, ou simplement franchement orientés à la comédie. Sans doute parce que la série intègre déjà régulièrement une solide dose d’humour à ses personnages réguliers. Néanmoins ces opus particuliers seront le plus souvent marquants (Window of Oportunity, 200, 1969…), ce qui ne se vérifie pas tout à fait pour Urgo. Le point de départ de l’intrigue se révèle astucieux et conduit à un traitement divertissant (mais très léger) du thème bien connu de l’Intelligence artificielle, ainsi qu’à une certaine réflexion à propos de la notion d’existence. Malversent le récit peine à se renouveler une fois Urgo bien installé et la seconde partie de l’épisode devient plus statique et répétitive, jusqu’à un final trop rapidement expédié. L’épisode patît également d’apparaître totalement déconnecté des grands enjeux de la trame narrative de cette saison.

 De fait Urgo se lit avant tout comme un véhicule pour le talent pittoresque et sympathique de Dom DeLuise, auquel le scénario, les dialogues et la mise en scène de son fils Peter fait la part belle, jusqu’à sacrifier peu ou prou l’ensemble des autres éléments. L’acteur vétéran se montre confondant de naturel et manifeste un indéniable abattage et les amateurs de ses facéties trouveront ici entièrement leur compte. Dans son duo habituel avec Burt Reynolds on avouera cependant préférer largement la vis comica de ce dernier et ne s’être que modérément diverti, même si Dom Deluise s’entend à merveille avec les autres membres de la distribution, à commencer par Richard Dean Anderson.  On comprend parfaitement que Peter DeLuise ait voulu rendre hommage à son père et connaître cette expérience, d’autant que l’on ne dira jamais assez à quel point Stargate SG-1 lui doit immensément. Mais l’on demeure quelque peu extérieur à cette belle histoire familiale.

  • Dom DeLuise (1933-2009) est le père du réalisateur Peter DeLuise. Humoriste très populaire aux Etats Unis, il est notamment connu pour ses participations aux films de Mel Brooks (La folle histoire du Monde, La folle histoire de l'Espace). Il apparaît également dans de nombreux films et séries, régulièrement en association avec son ami Burt Reynolds (L'Equipée du Cannonball).

  • Dom DeLuise a improvisé la plupart des répliques d'Urgo. Le faible nombre d'apparitions de Teal'c serait du au fait que Christopher Judge avait du mal à conserver son sérieux.

  • Peter DeLuise interprète la version jeune d'Urgo. Il en va de même quand celui-ci se transforme en officier de l'Air Force.

  • Urgo s'exclame I'm melting! I'm melting! What a world! What a world!. Il s'agit de la célèbre dernière tirade de la Méchante Sorcière de l'Ouest, dans Le Magicien d'Oz.

  • Le matricule de la planète d'Urgo est P4X-884.

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17. LA PLUIE DE FEU
(A HUNDRED DAYS)


- I'll make some more observations tonight, Sir.
- I'm going to check the geological record in the morning.
- I'll... make a wish ?

SG-1 explore Edora, un monde encore rural mais au sous-sol riche en Naquadah. Jack se lie d’amitié avec l’une des dirigeantes de la communauté, Laira. Celle-ci annonce qu’Edora va croiser comme chaque année un banc de météores, donnant lieu à un superbe spectacle. SG-1 découvre cependant que, comme tous les 150 ans, cette pluie de feu va provoquer des effets dévastateurs. La population est en grande partie évacuée, mais la Porte est percutée par un météore avant que Jack et Laira aient pu la franchir. Il va falloir trois mois à Sam pour déterminer que l’artefact a été non pas détruit mais en enseveli, puis pour monter une expédition de secours. Durant ce temps, Jack a accepté l’idée de ne jamais revenir sur Terre, tandis que lui et Laira tombent amoureux. Le couple se sépare, chacun demeurant attaché à son monde, mais les bases d’un traité de coopération sont établies.

La première partie de l’épisode se découvre avec le plus vif intérêt, grâce à une exposition savamment progressive du péril encouru et à l’emploi de spectaculaires effets spéciaux lors de la chute des météores. Le judicieux choix du site de Maple Ridge comme décor de l’action permet également de mettre particulièrement en valeur la splendeur des paysages naturels de la Colombie britannique. Malheureusement, dès l’achèvement de cette appétissante mise en bouche, shazam ! Stargate SG-1 se mue sous nos yeux éberlués en une version énamourée d’un quelconque épisode de La petite maison dans la prairie. Bienvenue dans le Walnut Grove des Etoiles, avec son exaltation démonstrative et d’un premier degré absolu du mode de vie ancestral, agrémentée d’une histoire d’amour totalement cousue de fil blanc et prévisible. Ce n’est pas tant la faute de la radieuse Michèle Greene, parfaite de son rôle de femme amoureuse et totalement en harmonie avec un Richard Dean Anderson également performant, mais bien davantage à la mièvrerie empesée du discours et à l’absence d’action véritable. Par contraste, ce scénario confirme l’absolue nécessité d’un antagoniste dans une série d’aventures telle que Stargate SG-1, sous peine de trouver confronté à un vide bien malaisé à combler. Les Serpents, rendez-nous les Serpents, clame un public en détresse. Scinder SG-1 induit aussi le risque de se priver de sa dynamique propre, un pari toujours risqué.

Le pendant SGC de l’intrigue ne vient guère sauver la mise de A Hundred Days, tant il cumule les facilités. On perçoit mal pourquoi il faut trois mois pour résoudre la situation, alors que l’équipe procède bien plus rapidement d’habitude, à difficulté équivalente. La ficelle demeure un peu grosse. Que l’option Tollan soit brièvement évoquée est bel et bien bon, mais on aurait pu aussi approcher la Tok’ra, voire les Asgards eux-mêmes. Pourquoi pas ? Les efforts désespérés du scénario afin de justifier la  longue absence de Jack relèvent de la contorsion. Le récit manque aussi quelque peu d’originalité. On retrouve finalement une situation assez similaire à celle de Brief Candle, mais avec une moindre intensité dramatique. Surtout la situation exposée (fléau cosmique régulier, modelant une société humaine trouvant refuge dans des grottes) correspond très exactement au sujet de La Ballade de Pern, d’Anne McCaffrey, en nettement plus édulcoré. Comparer la richesse des thématiques de l’œuvre à la bluette présente se révèle cruel. L’épisode présente toutefois l’intérêt d’enregistrer un succès majeur pour SG-1 (l’accès à une source abondante de Naquadah), important pour la suite des évènements. Surtout il s‘autorise une conclusion des plus amusantes, avec la moue explicite de Sam découvrant l’heureuse fortune de Jack (oui, nous sommes méchants). La prochaine fois, elle trouvera la solution en moins de trois mois, c’est clair.

  • Tout de suite après que Jack ait lancé des pierres, on peut apercevoir des bâtiments modernes derrière son épaule.

  • Les différentes fermes et bâtiments aperçus au cours de l'épisode sont des décors réemployés de la série Bordertown (Les Deux font la loi, 1989-1991), située en 1880 sur les deux côtés de la frontière entre les États-Unis et le Canada. Ce vaste décor en plein air reconstituant la société de l'époque est situé à Maple Ridge, dans l'est du Grand Vancouver. Le ville est réputée pour ses nombreuses résidences remontant au XIXème siècle.

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18. TRAHISONS
(SHADES OF GREY)


 

- To be fair, General, I did it. Carter and Daniel protested. And Teal'c, well he really didn't say anything, but I could tell he was opposed to my actions by the way he cocked his head and sort of raised his eyebrow.

Dépité par un nouveau refus des Tollans de partager leur technologie, O’neill leur dérobe un artefact, malgré l’opposition des autres membres de SG-1. Choqué et désireux d’éviter une crise diplomatique, Hammond le contraint à prendre sa retraite. Amer, Jack quitte le SGC, tandis que le colonel Makepeace le remplace à la tête de l’équipe. Il se montre distant, voire désagréable avec ses amis, mais prête une oreille favorable à la proposition de Maybourne de rejoindre son organisation. Cette branche déviante du NID se compose des mystérieux individus déjà affrontés par SG-1, alors qu’ils dérobaient les armes des alliés de la Terre. Jack en devient l’un des leaders, ce qui lui permet d’en identifier les membres, ainsi qu’une taupe au sein du SGC : Makepeace. Il tombe alors le masque, car tout ceci n’était qu’un complot visant éliminer ces adversaires. Ces derniers sont définitivement vaincus grâce à un intervention de Thor.

Avec sa magistrale arnaque, Shades of Grey apparaît comme un épisode original au sein de Stargate SG-1. La manipulation ourdie par  Jack pourrait s’inspirer des tribulations de Jim Phelbs mais l’idée maîtresse de ce scénario impeccablement minuté réside dans le choix de laisser le spectateur dans l’ignorance. De fait ce pari fonctionne grâce au talent des auteurs, qui parviennent à susciter une crédibilité optimale jusqu’à la dernière minute. On sait intellectuellement que Jack ne saurait trahir, mais sa drive se décrit de manière si convaincante et naturelle que son impact s’avère assourdissant. On songe même durant un moment à un récit dans un univers parallèle contant la défaite contre les Goa’ulds (nous savons tous que, sans Jack O’Neill, la Terre tombera).

Les scénaristes ont également l’habileté de s’appuyer sur plusieurs éléments avérés lors d’opus précédents, pour encore renforcer l’illusion (crispations de Jack, rapprochement récent entre Jack et Maybourne, rappel des divers agissements du gang…). Le talent de Richard Dean Anderson s’affirme comme le second pilier du succès de l’épisode.  L’acteur accomplit ici l’une de ses plus belles performances de la série, sa version d’un Jack succombant à ses démons marque réellement les esprits. Le NID confirme qu’il peut susciter des scénarios percutants, même si l’on regrette le sort réservé à Makepeance. On avait apprécié ses interventions, notamment durant la bataille contre Hathor, mais il avait effectivement le profil idéal!

Shades of Grey s’apprécie également car son propos ne se limite pas à l’aspect complotiste de l’arnaque, brillamment symbolisé par le goût de Jack pour le Noble Jeu. Bien au contraire il joue avec pertinences des relations psychologiques existant entre ses protagonistes. Qu’Hammond s’efforce de persévérer O’Neill autant que faire se peut  sonne juste, de même que la relation toujours délectable entre les deux frères ennemis que sont Jack et Maybourne (Tom McBeath se montre de nouveau gouleyant au possible). Mais le cœur ardent de l’épisode demeure le spectacle de la première véritable fêlure divisant SG-1, bien au-delà des plaisanteries parfois acerbes entre Jack et Daniel ou des tenions dues aux aléas.

On assiste ainsi à plusieurs reprises à de scènes aussi fortes que dérangeantes, notamment lors du face à face entre Jack et du toujours empathique Daniel, mais aussi lors d’échanges étonnamment acides avec Sam. Le désarroi muet de Teal’c est également émouvant. Quand Jack a une mission, il nefait pas les choses à moitié. : laisser croire qu’il va rejoindre Laira sur Edora, reste assez cruel.  Après les interventions réussies des Tollans et des Asgards en vedette américaine (le vaisseau de Thor apparaissant toujours aussi spectaculaire, on va bientôt en reparler), c’est avec un véritable soulagement qui s’empare du public lors de la révélation du dessous des cartes, suivie d’un confrontation à l’humour tombant à pic entre membres de SG-1 réconciliés.

  • Jack parvient à franchir la Porte vers la Terre, alors qu'il ne dispose d'aucun GDO.

  • L'opéra entendu durant la rencontre entre O'Neill et Maybourne est Pagliacci, de Ruggero Leoncavallo (1892).

  • Pour la première fois on voit simultanément les deux extrémités du Vortex de la Porte, quand Jack se rend sur Endora.

  • La maison de Jack est une demeure privée située sur Fairmont Road, au nord de Vancouver.

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19. UN NOUVEAU MONDE
(NEW GROUND)



- Hey, Rigar ! You know that "We come in peace" business?
Bite me.

Sur P2X-416, deux peuples s’affrontent en une ancestrale guerre de religion les Optricans pensent que l’origine de la population de la planète provient des étoiles, amenée via une Porte  par le dieu Néfertem, tandis que les Bédosiens tiennent pour une évolution locale. Un jeune scientifique bédosien, Nyam, découvre fortuitement la Porte et reçoit la visite de SG-1. Les militaires décident d’endiguer cette nouvelle catastrophique et passent à l’attaque. SG-1 est capturée et rudement interrogée,  l’officier Rigar croyant à une machination des Optricans. Tel’c parvient cependant à s‘enfuir mais est aveuglé lors d’un combat. Avec l’aide de Nyam il parvient à retrouver la vue et à sauver ses amis. SG-1 revient sur Terre, où Nyam trouve refuge.

New Ground s’impose sans doute aucun comme l’épisode le plus soporifique de cette si relevée saison 3. La faute en revient au vaste surplace inerte et bavard s’étendant sans pitié de l’exposition initiale jusqu’à l’affrontement final, celui-ci apportant il est vrai  qeulques percutantes scènes d’action. Jusque là il nous faut subir le pensum d’interrogatoires interminables où SG-1 se borne à réciter l’abécédaire de l’univers Stargate, sans aucune révélation. Leurs interlocuteurs, bornés et stupides, s’avèrent également ennuyeux au possible. On perçoit ici comme un écho des futurs sectateurs également pesants des Oris, en plus sommaires (Qu’Ils nous guident vers leur Royaume par la voie indiquée dans le Livre des Origines.).

Leur armement reste tout à fait standard et basique dans ce type de production (armes à énergies, transport aérien). On n’y trouve aucun cachet particulier même si on s’amuse  de remarquer que leur « filet de pêche » ressemble furieusement à celui des Wraiths. Un mix des Oris et des Wraiths, ces gars là ont décidément tout pour eux. L’épisode aurait pu être un opus dédié à Teal’c malheureusement, malgré la belle composition de Christopher Judge. Hélas, il n’en est rien du fait du manque de péripéties et de la faiblesse des scènes en compagnie de l’extrêmement  fade Nyam.  L’interprétation de Richard Ian Cox s’avère  sans consistance, à l’mage de la plupart des invités du jour. L’absence totale des Optricans nous prive également d’un véritable face à face entre convictions, soit le véritable sujet de cet épisode.

  • A la fin de l'épisode  Nyan devient officiellement l'assistant de Daniel. Or nous n'entendrons plus jamais parler de lui.

  • Richard Ian Cox (Nyam) est  connu pour avoir partagé l’affiche de la série à succès pour la jeunesse L’Etalon Noir (1990-1993) avec Mickey Rooney. Il est également un doubleur en voxographie important en Grande Bretagne.

  • Le tir de Teal'c laisse une marque sur le vaisseau. Celle-ci disparaît mystérieusement peu de temps après.

  • L'ouvrage sacré des Bédrosiens est le Livre de Nefertem, sans doute le Goau'ld ayant conduit leur peuple sur cette planète.  Dans le panthéon égyptien, Nefertem (ou Nefertoum) est le fils de Ptah et Sekhmet. Dieu de la beauté, il représenté pat le délicat lotus, ou par un séduisant jeune homme portant une couronne de fleurs de lotus. Il est également associé au parfum délicat de cette fleur, particulièrement apprécié par les anciens Égyptiens. Aux temps primordiaux, il aurait été lui même la toute première fleur de lotus. Selon certaines versions, il représente la jeunesse du puissant Ra, lorsque le Dieu Soleil s'élève à l'horizon.

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20. INSTINCT MATERNEL
(MATERNAL INSTINCT)



- I'm a huge fan of subtlety, but that’s down right in cryptic !

Maître Bra’tac survient en catastrophe au SGC : Apophis procède à un massacre à grande échelle sur Chulak, afin de manifester sa puissance retrouvée. Il semble aussi rechercher Shiffu,  l’enfant Harsiésis. Grâce aux informations fournies par Bra’tac, Daniel et Sam parviennent à localiser Kheb. Sur place, SG-1 et Bra’tac s’aperçoivent qu’ils ont été devancés par une escouade de Jaffas, mais que ceux-ci ont été anéantis par une force mystérieuse.  Ils parviennent à un temple très semblable à une lamaserie, où un moine répond à leurs questions par des aphorismes Zen. A la vive irritation d’O’Neill, une longue palabre débute entre le moine et Daniel, conduisant ce dernier a être accepté par  l’entité nommée Oma Desala, un conscience vivant sur plan supérieur de l’existence.  Emerveillé par sa sagesse et ses pouvoirs, Daniel accepte de bon gré de lui confier la protection de l’enfant. Malgré un certain dépit de jack, SG-1 s’en retourne, non sans qu’Oma ait détruit une armée jaffa venue à leur rencontre. Elle franchit elle aussi la porte, emmenant Shiffu avec elle. 

Maternal Instinct demeure bien entendu un épisode majeur,  tant pour la conclusion apportée à la quête de l’Harsiésis que pour la révélation encore partielle de l’Ascension, un thème devenu indissociable de l’univers Stargate. Le cœur du récit réside dans les passionnantes répliques opposant un Daniel très à son affaire ici au Moine aussi impénétrable que volontiers malicieux. Entre Zen et haïkus ces échanges s’avèrent délectables par leur aspect de rébus mais aussi par le sérieux de leur écriture, on sent que les auteurs ont potassé leur bouddhisme Zen. Au passage on s’aperçoit que la référence au bouddhisme comme modèle spirituel ne se limite pas à Hollywood mais a aussi gagné Vancouver. Tout ceci fait très « Petit Scarabée », comme le souligne ironiquement O’Neill, mais l’on se régale. La mise en scène accomplit également des prouesses d’esthétisme, dans le design élégant et chaleureux du temple, comme pour la lumineuse manifestation d’Oma, même si les ultérieures se montreront plus réussies encore. Décidément, à situation quasi équivalente, Oma et son prêtre surclassent aisément Chaya et les siens (Sanctuary, Stargate Atlantis, 1-14). Le récit montre un Daniel désormais fort heureusement attaché à SG-1 au-delà de son histoire personnelle, un passionnant personnage auquel il rend un bel hommage.

L’épisode évite cependant le péril d’apparaître sentencieux ou prêcheur. En effet l’intrigue bénéficie des apports solides des personnages toujours marquants que sont Jack ‘O’Neill et Maître Bra’tac. L’agacement progressif de Jack face à ce qu’ils considèrent comme du bavardage devient vite jouissif, l’histoire jouant fort habilement du véritable fossé le séparant de Daniel. On avouera un faible un faible particulier pour ce vieux Goupil de Bra’tac, un moment amer et désespéré face au drame de Chulak et à la mort de son apprenti, évoquant à qui veut l’entendre (principalement Teal’c) son désir de d’abandon, avant de vite reprendre du poil de la bête dès que le Moine évoque les conditions d’une telle reteinte sur Kheb. Un vrai récital. Tony Amendola instille toujours la malice et vivacité à ce diable de personnage, trop rare cette saison. On regrettera cependant une nouvelle fois l’absence d’Apophis, souvent évoqué mais finalement rarement vu sur la période. Il ne faudrait pas qu’il devienne l’Arlésienne de Stargate SG-1 ! Maternal Instinct illustre parfaitement la propension de Stargate SG-1 à s’affranchir du cadre de la stricte série d’aventures, dans lequel on l’enferme trop souvent.

  • Quand Daniel fait léviter l'arme de Jack, les ficelles utilisées sont visibles.

  • Alors que le disciple de Brat'ac est mort, les différentes machines médicales continuent à fonctionner, notamment le moniteur révélant le rythme cardiaque.

  • En découvrant la beauté du temple bouddhiste de Kheb, Jack s'exclame que quelqu'un a du lire  Martha Stewart. Il s'agit d'une créatrice de design et d'art floral très populaire, notamment pour son magazine d'art de vivre Martha Stewart Living et pour son talk show Martha.

  • Même désormais aux ordres d'Apophis, les Jaffas arborent encore la marque de Sokar.

  • Avec l'entrée en scène d'Oma Desala, nous découvrons pour la première fois l'un des légendaires Anciens, mais ceux-ci ne seront identifiés qu'en saison 6. Elle viole ici l'une de leurs plus importantes lois, encore non révélée : la non intervention parmi les formes de vie moins évoluées. « Oma Desala » signifie « Mère Nature ». Farouche opposante au détachement prôné par les autres Anciens, elle interviendra à diverses reprises dans le monde matériel. Elle veille ainsi sur Shifu puis sauve la vie de Daniel en lui permettant d'accéder à l'Ascension. Elle procède pareillement afin de mettre à l'abri la population d'Abydos, quand l'effroyable Anubis annihile la planète. Cette puissante alliée de SG-1 se sacrifiera afin d'entraîner ce dernier dans un duel éternel, préservant ainsi l'univers de ce fléau.

  • Le concept de l'Ascension est  abordé ici pour le première fois. Les Anciens y accédèrent, devenant une forme de vie immatérielle, une pure énergie située sur un plan supérieur de l'existence. L'Ascension peut être spirituelle ou évolutive, le cerveau atteignant une activité synaptique quasi parfaite (un fait identifié par l'éminent Dr. Rodney McKay, esprit puissant et fécond, sur ce sujet comme sur bien d'autres). Une forme d'Ascension digitale sera également tentée par les Réplicateurs, dans Stargate Atlantis. L' Ascension donne accès à des pouvoirs quasi divins, tempérés par les limitations que les Anciens s'imposent à eux mêmes, comme l'interdiction d'intervenir dans la destinée des peuples de l'univers matériel. Le Goa'uld Anubis, suite à une erreur d'Oma Desala, progressera sur la voie de l'Ascension, jusqu'à devenir l'un des pires périls affrontés par SG-1. Selon d'autres traditions, l'Ascension consisterait à se transformer en un immense serpent démoniaque, lors d'une éclipse solaire, en fin d’année scolaire, mais cela n'a sans doute rien à voir.

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21. LE CRÂNE DE CRISTAL
(CRYSTAL)



- You can protest all you want, Colonel, but it will be a while till you get your strength back.
So relax. Ah-ah ! Doctor's orders !
- Napoleonic power monger.

SG-1 découvre une gigantesque pyramide, d’inspiration maya. En son sein, un immense gouffre, elle contient un crane de cristal posé sur une plate-forme. Daniel en est touché car, son propre grand-père, Nick Ballard en avait jadis découvert un au Belize. Rendu dépressif par le scepticisme rencontré par son histoire (il affirmait que le crane l’avait téléporté auprès de d’extra-terrestres géants et gazeux), Nick s’est depuis fait interner en maison de repos. Quand SG-1 s’approche du cristal une énergie inconnue entoure Daniel, un phénomène interrompue par un tir de Teal’c, inquiet par son ami. Daniel semble alors avoir disparu, mais est en fait devenu invisible et immatériel, semblable à un fantôme. Les différents membres du SGC échouent à résoudre l’énigme de l’artefact et il est fait appel à Nick. La situation se débloque quand ce dernier se rend compte qu’il perçoit Daniel, sans qu’ils « agisse d’hallucinations ! Le cristal sert en fait à entre en contact avec les Aliens, l’achèvement du processus rendant Daniel normal. Nick reste auprès des habitants de la Pyramide, comme lien avec ses autres ennemis des Goa’ulds.

Il semble évident que, pour cet avant dernier opus de la saison, Stargate SG-1 a voulu mettre les petits plats dans les grands. Les différents décors et trucages de la Pyramide et de ses habitants apparaissent étonnement grandioses, frappant réellement l’imagination, même si celui de la passerelle accuse quelque peu son âge. Il en va de même pour le Crâne de Cristal lui même, troublant à souhait. Le cœur du récit se situe néanmoins dans l’étrange aventure survenue à Daniel, réussissant l’exploit de se révéler décalée au sein d’un univers relevant autant de la Science-fiction que celui de Stargate SG-1. Oscillant selon les moments entre Twilight Zone et Bewitched, le récit accumule avec talent les scénettes mettant en scène l’état spectral de notre ami érudit (qui connait décidément une fin de saison agitée). Entre humour et émotion, nous avons ainsi droit à toute une visite du petit monde du SGC, que l’on retrouve avec plaisir. Voir le souci manifesté par Teal’c ou Hammond envers le disparu demeure très émouvant.

Evidemment on retrouve aussi le lot habituel d’incohérences propres à ce genre de situations (comment Daniel, immatériel, peut-il s’asseoir sur une chaise ? Pourquoi ne passe-t-il pas à travers le plancher ? Etc.), mais qu’importe, la connivence du public est totale. La présence Nick apporte un efficace second souffle à l’intrigue. La chronique familiale de l’incommunicabilité entre ces deux êtres en définitive si semblables sonne juste, sans effet lacrymal et en résonnance ironique avec la situation présente. Jan Rubes, au visage si parcheminé et au regard si pétillant de jeunesse, confère une précieuse humanité à son personnage, tout en fonctionnant à merveille avec Michael Shanks. Le seul véritable lissé par cet épisode original et imaginatif qu’est Crystall Skull reste finalement l’absence de tout retour de ce si épatant protagoniste. Décidément Stargate SG-1 aime à approfondir le vécu de ses personnages, cet épisode en reste un bel exemple concernant Daniel (loi d’airain : tous les épisodes centrés sur Daniel sont réussis, tous).

  • Alors que Daniel est censé être immatériel, on peut le voir s'asseoir sur des chaises (ou autres objets), tout au long de l'épisode. De même ils s'appuie contre un mur et on aperçoit son ombre quand il se déplace de la Porte jusqu'à la pyramide..

  • Quetzalcoatl s'exprime en Maya. Il déclare ainsi Uy ah ual ing ual ing wetail., ce qui signifie L'ennemi de mon ennemi est mon ami., en référence à son opposition aux Goa'ulds.

  • Le matricule SGC de la planète où se trouve la pyramide maya est P7X-377.

  • Hammond discute avec sa fille en utilisant le téléphone rouge, normalement utilisé comme ligne directe avec le Président.

  • Le docteur Fraser a bénéficié d'une promotion avant que ne débute l'épisode. Elle est désormais major, au lieu de capitaine. Janet conservera ce grade jusqu'à son décès tragique, en saison 7.

  • Jan Rubes (Nick) fut un comédien canadien d’origine hongroise très populaire. Il interprète notamment le patriarche des Amish dans Witness (1985). Chanteur de basse, il se donna également avec succès à Toronto, dans la Compagnie national d’opéra du canada, dont il assuma plus tard la direction.

  • L'hôpital aperçu au cours de l'épisode est le Jean Matheson Memorial Pavillion. Cette partie du Shaughnessy Hospital, à Vancouver, fut longtemps inoculée, ce qui explique qu'elle ait été souvent utilisée comme décor par les diverses séries tournées à Vancouver. Ce bâtiment est également employé dans l'épisode Cold Lazarus, en première saison.

  • Quetzalcoatl est le terme utilisé dans le centre du Mexique actuel pour désigner le Serpent à Plumes, soit l'une des divinités précolombiennes majeures. Le Serpent à Plumes était vénéré dans la majeure partie de l'Amérique centrale, durant plus de 2 000 ans. Olmèques, Toltèques, Mayas et Aztèques (entre autres) l'adoraient comme protecteur de l'humanité et l'un des créateurs du Monde, représentant le principe de vie et du renouveau. Des sacrifices humains auraient été consacrés à ce dieu de la résurrection.

  • Les divers crânes mésoaméricains en cristal (aztèques ou mayas) ont fait l'objet d'un véritable culte,  dans le cadre du Spiritisme ou du New Age. Leur origine a cependant été remise en cause par divers spécialistes, pour lesquels ils auraient été élaborés en Allemagne, vers la moitié du XIXème siècle, date leur prétendue découverte. Les plus connus sont ceux de Londres (British Museum) et de Paris (Quai Branly). Leur tradition demeure présente dans la culture populaire, comme le démontre le film Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal (2008).

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22. NÉMÉSIS
(NEMESIS)



- The Replicators were brought aboard an Asgard ship, for study, before the danger could be fully comprehended.

- We do that all the time. Kind of expected more from you, guys.

Jack O’Neill est soudainement téléporté à bord du Chariot de Thor. Il découvre que son ami et allié agonise, tandis que son formidable vaisseau est envahi par une horde de ce qui semble être une horde indestructible de crabes mécaniques. Thor lui explique l’avoir appelé à l’aide car il est impuissant à contenir l’invasion de ces Réplicateurs, l’ennemi caché des Asgards dont il lui révèle la véritable nature. Ces démons nano-technologiques sont sur le point de diriger la nef vers la Terre, pour envahir celle-ci. Malgré ses ordres Jack est rejoint par Sam et Teal’c, venus à sa rescousse (Daniel se relève d’une opération chirurgicale). Malgré les nombreuses difficultés rencontrées et le péril des Réplicateurs, ils parviennent en conjuguant leur talent  à désintégrer le vaisseau en le faisant plonger dans l’atmosphère, après en avoir saboté le décélérateur. Eux-mêmes et Thor, plongé en stase, s’enfuient par la Porte Alpha, qu’ils avaient téléporté à bord, juste au moment où les Crabes lancent l’offensive finale. Malheureusement un Réplicateur a survécu à l’explosion.

Et voici que cette saison 3, déjà des plus relevées, nous réserve son meilleur opus au moment de nous quitter, cela en devient presque cruel. D’emblée on apprécie vivement les plaisantes premières minutes de l’épisode, quand SG-1 s’apprête à prendre quelques congés bien mérités. Ces passages dédiés au relationnel demeurent essentiels. Sans eux, une série d’aventures, aussi performante soit-elle, apparaît comme une mécanique tournant à vide. On remarque qu’à la fin des fins, Sam refuse l’invitation de son colonel. Timidité, prudence, préférence pour les joies sans pareilles de l’astrophysique ? On n’a guère le temps de s’y arrêter puisque voici que Jack est convoqué à bord du Beliskner !

Au lieu du désormais entretien avec Thor, le récit nous assène un magistral contre-pied avec la brutale révélation, sans préambule aucun, des Réplicateurs de première génération, sous la forme d’une de leurs terrifiantes vagues d’assaut. Astucieusement ce n’est qu’après le choc que l’épisode prend le temps de nous révéler de quoi il retourne. Ces conférences en compagnie d’un Thor immobile pourraient sembler didactiques, mais l’intérêt de leur sujet dissipe tout ennui. Tel est le cœur de ce grandiose épisode, la parfaite exposition d’un nouvel grand ennemi de la Terre, bien  plus dangereux que les Seigneurs du Système mais aussi leur étant subtilement opposés en bien des points.

Ces Réplicateurs ne basent pas leur puissance sur une imposture, ils sont effectivement d’une puissance hors normes, et ils ne se caractérisent pas par des personnalités flamboyantes, mais par une grouillante masse indifférenciée. Ils ne restent pas figés sur leur passé, mais sauront évoluer, progresser. L’effet de miroir inversé est bien joué. Les Crabes constituent également un croisement astucieux entre deux traditions : celle des films d’horreur arachnéens (les combats de SG-1 sont éprouvants à souhait, et quelle musique !) mais aussi de celles des antagonistes mécaniques ou biomécaniques des séries de Science-fiction. Cylons, Borgs, Cybermen ou Daleks trouvent ici des cousins à leur hauteur. (nous conserverons ici un silence pudique à propos des Super Guerriers des X-Files). Même si les images de synthèse, novatrices pour l’époque,  accusent quelque peu leur âge, elles restent tout à fait regardables.

Ce magistral coup d’éclat n’entrave pas le développent d’un authentique scénario, haletant de suspense. Les diverses péripéties jouent brillamment de la complémentarité des facultés des trois membres présents de SG-1. L’absence de Daniel ne pose finalement guère de problèmes, ses dons demeurant sans doute les moins utiles dans cet affrontement high-tech. Thor s’avère comme toujours très attachant, avec son humour à froid bien particulier. Ses scènes avec O’Neill sont toujours délectables. L’histoire manifeste une brillante ironie en retournant l’hyper technologie des Asgards contre eux mêmes ou leurs alliés, puisque démolir ce satané vaisseau devient un travail d’Hercule doublé d’un éprouvant casse tête. Sam est d’ailleurs clairement mise en avant en seconde partie d’épisode, cela tombe bien, elle était plutôt en retrait ces derniers temps.

Le duel à la fois épique et horrifique contre les Réplicateurs et le Temps lui même prend également place dans de somptueux décors. A l’occasion de son final, la saison sable visiblement le Champagne ; avec les superbes intérieurs du Chariot de Thor aux lignes à la fois épurées et si futuristes. Les scènes dans l’Espace se montrent également spectaculaires. On regrettera simplement un cliffhanger assez décevant. On se doute bien que SG-1 a pu franchir la Porte. Surtout le coup du dernier monstre ayant survécu et apparaissant à la tout dernière image, on nous l’a fait déjà mille fois par ailleurs. Tel quel l’épisode accomplit l'exploit de rendre crédible la Némésis des Asgards et suscite des flots d’adrénaline !

  • Daniel apparaît très peu lors de cet épisode car Michael Shanks dut être opéré en urgence de l'appendicite, la veille du tournage. Les auteurs décidèrent que Daniel connaîtrait le même tracas et que les deux convalescences se superposeraient. Les scènes où figurent Shanks furent tournées une semaine après les autres. Il enregistra également les dialogues de Thor.

  • Il s'agit du premier épisode intégralement filmé en pellicule 35 mm, les précédents l'étaient en 16, hormis pour les scènes contenant des effets spéciaux. Le 35 mm est le format de pellicule couramment utilisé pour le cinéma, nettement plus cher, mais offrant une bien meilleur qualité d'image. Les séries télévisées utilisaient fréquemment le 16 mm,  avant de passer à la vidéo analogique ou numérique.

  • Les Réplicateurs sont des entités mécaniques basés sur la nanotechnologie. Ils sont nommés ainsi du fait de leur impulsion de base, visant à se répliquer en masse en absorbant et recombinant l’environnement (en le dévorant). Sous leur forme basique, les Réplicateurs ressemblent à des crabes robots. Le flot innombrable de leurs attaques et leur capacité à contourner toute défense leur permettent de s’emparer de vaisseaux entiers, puis de planètes, jusqu’à représenter un péril pour les Asgards eux-mêmes. Ils évalueront au cours de la série jusqu’à se de développer en androïdes. Le plus abouti et le plus redoutable d’entre eux sera celui reproduisant Samantha Carter. Tout au long de Stargate SG-1, mais aussi de Stargate Atlantis, l’hyper technologie de l’intelligence artificielle des Réplicateurs leur permettra d’élaborer des armes aussi spectaculaires que terriblement puissantes. Battus à plusieurs reprises par les défenseurs de la Terre, ils ne seront jamais totalement anéantis. Bien plus puissants que les Goa’ulds, les Réplicateurs  représenteront toujours la pire des menaces pour nos héros.

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TOP 5 SAISON 3

1) De l'autre côté du Miroir : Le thème particulièrement riche des univers miroirs se voit exploité à la perfection, avec cette percutante vision d'une Terre envahie par Apophis. Une trépidante action s'accompagne d'un romantique éclairage sur la relation unissant Jack et Carter. L'un des artefacts les plus fascinants de l'univers Stargate connaît ici un retour pleinement réussi.

2) Némésis : Les Réplicateurs accomplissent une fracassante entrée en lice, à l'occasion de ce récit d'aventures à la fois haletant et anxiogène. Ce tournant majeur démultiplie encore les possibilités d'un univers ne cessant de s'enrichir de saison en saison. Ce final de saison en fanfare bénéficie en outre de superbes effets spéciaux et de la complicité malicieuse existant entre O'Neill et Thor.

3) Méthodes d'apprentissage : Un thème aussi fin qu'original, pour une Science-fiction intelligente et pleinement mature. On apprécie que Stargate SG-1 ait plusieurs cordes à son arc et sache à l'occasion renoncer aux scènes d'action pour privilégier d'autres types de récits. De l'excellent Planet Opéra et un beau portait de Jack O'Neill, personnage allant bien au-delà que son apparente décontraction.

4) Les Flammes de l'Enfer : Un superbe double épisode scandant la mi saison, s'appuyant sur un décor hors normes et un budget aussi conséquent qu'utilisé avec goût. Sokar constitue un adversaire de choix, digne des Grands Maîtres les plus marquants. Le récit sait aussi varier ses effets, notamment via un détour étonnant mais convaincant dans le domaine des univers truqués.

5) Diplomatie : L'un des meilleurs exemples de la riche veine des épisodes diplomatiques de Stargate SG-1, un genre d'histoire permettant d'optimiser l'ampleur de l'univers édifié. L'intrigue du jour s'avère également astucieuse, tandis qu'elle met en avant trois Grands maîtres particulièrement savoureux. La cérémonie de montée en grade de Carter apporte un joli moment d'émotion.

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 Crédits photo: MGM.

 



- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?

 

Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.

 

Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.

 

En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.

 

Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.

 

Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée,  se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.

 

Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.

 

  • Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.

 

  • Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.

 

  • Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.

 

  • Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.

 

  • Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?

 

  • Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race). 

 

  • La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.

 

  • Il s’agit du cinquantième épisode de la série.