SAISON 3 1. Dans l'antre des Goa'uld (Into the Fire) 5. Méthodes d'apprentissage (Learning Curve) 6. De l'autre côté du miroir (Point of View) 7. Le Chasseur de prime (Deadman Switch) 9. Règles de combat (Rules of Engagement) 12-13. Les Flammes de l'enfer (Jolinar’s Memories / The Devil You Know) 16. Un étrange compagnon (Urgo) 17. La Pluie de feu (A Hundred Days) 18. Trahisons (Shades of Grey) 19. Un nouveau monde (New Ground) 20. Instinct maternel (Maternal Instinct) 21. Le Crâne de cristal (Crystal Skull)
Après une saison 2 ayant marqué l’enracinement de Stargate SG-1 dans le panorama des séries américaines, la troisième va signifier une nouvelle étape du développement d’une série devenant réellement culte. Le cocktail d’humour, d’action et de récit épique rencontre un public élargi au-delà du cercle traditionnel de la Science-fiction, tout en gagnant encore en efficacité. Stargate SG-1 ne quitte plus les premières places de l’audimat, d’autant que les producteurs savent s’assurer l’exclusivité des talents originaux s’étant affirmés lors de la période précédente, comme Peter DeLuise. Les acteurs ont désormais gagné en métier et maîtrisent parfaitement des personnages au profil encore davantage enrichi, auxquels la saison 3 accordera judicieusement des arcs narratifs personnels. Après quelques inévitables recherches, l’interactivité des héros au sein de l’équipe atteint son parfait équilibre. Alors que la saison 2 avait vu une montée en puissance de Sam, cette saison verra un approfondissement similaire pour Teal’c. La mythologie de Stargate SG-1, l’un de ses points forts, bénéficie d’une soudaine expansion, les auteurs ne se contentant pas d’exploiter l’inépuisable filon des divinités antiques. A côté des rivalités byzantines toujours plaisantes entre Seigneurs du Système, les Réplicateurs sont révélés avec force, au terme d’un dévoilement progressif. Ils s’affirment d’emblée comme une menace d’un autre niveau, frappant les esprits des téléspectateurs. Leur impact se voit d’autant plus conforté que la série se positionne en pointe sur le secteur alors en pleine expansion des images générées par ordinateur. La mise en scène de la plupart des épisodes demeure inventive et nerveuse, incorporant harmonieusement les nouvelles technologies. La série évite cependant l’accueil de la recherche excessive d’effets spéciaux. Bien au contraire, Stargate SG-1 pérennise son succès en conservant l’accent sur l’écriture de bonnes histoires, n’hésitant pas à parfois instaurer une vraie gravité, au-delà de l’humour habituel des protagonistes. C’est notamment le cas lors d’une dramatique histoire d’amour vécue par O’Neill sur un autre monde ou lors de la tragique conclusion de la quête de Sha’re, un anti happy end absolu et courageux pour l’arc narratif historique de la série. La saison 3 se montre également féconde, lançant de nouveaux récits se prolongeant ultérieurement, assurant de la sorte le maintien de l’intérêt du récit après cette grande échéance. Elle développe ainsi l’un des thèmes constitutifs les plus riches et ambitieux de l’univers Stargate, avec l’ouverture encore partielle sur l’Ascension des Anciens. Un vaste projet, qui gagnera en ampleur au fil des saisons et qui connaîtra encore de vastes échos dans Stargate Atlantis. 1. DANS L’ANTRE DES GOA’ULD
- I was witness to the final breath of Apophis. I watched him tremble with fear at what lay beyond. Hathor choisît Jack comme hôte pour son nouveau symbiote. Grâce à la Tok’ra, Hammond parvient à localiser sa forteresse. Il envoie alors une expédition de secours regroupant plusieurs équipes SG, mais celle-ci, mise en échec, doit se replier dans les tunnels de la Tok’ra. Pendant ce temps Teal’c découvre que Chulak vit toujours dans la crainte des Goa’ulds. Avec l’appui de Maître Bra’tac, il parvient à lever quelques troupes, puis à venir en aide à Hammond. Sam et une agente infiltrée de la Tok’ra parviennent à tuer le symbiote, après quoi Jack réussit à abattre Hathor. Lui et Sam détruisent le générateur d’énergie de la base, tandis que les différents alliés passent à l’attaque. Unis, ils finissent par remporter la victoire. Into the fire corrige agréablement le tir après une décevante première partie, Out of Mind se limitant essentiellement à un clip show astucieux, un choix bien décevant pour un final de saison. En effet, sans tout à fait développer un scénario magistralement novateur, il narre une intrigue efficace, aux nombreux renversements de situation bien amenés. Démarrant judicieusement la nouvelle période sur un tempo sans cesse soutenu, le scénario laisse ainsi la part belle aux scènes d’action. Spectaculaires et entraînants, les combats savent aussi varier leurs effets : assauts au sein de la forteresse de la Déesse rousse, en forêt, dans le confinement souterrain des tunnels, avec un matériel terrien ou sous le feu de l’armement jaffa… Un véritable feu d’artifice, avec en point d’orge l’ébouriffante Aiguille et ces impressionnantes tourelles goa’ulds, deux matériels que l’on ne verra malheureusement plus par la suite. Mais il faut bien dire que la surveillance des Portes par les Serpents restera toujours un poème. Comme si souvent dans Stargate SG-1, l’action ne prime pas sur la psychologie et le relationnel. Les personnages, toujours excellemment interprétés, demeurent au premier plan et font entendre leur musique. Jack se montre toujours aussi ébouriffant et hilarant, même en plein drame personnel (à l’évidence les dialoguistes se régalent), tandis que Sam force une nouvelle fois l’admiration. Le discours de Teal’c apparaît un peu trop mis en scène, mais le charisme naturel de Christopher Judge permet de passer outre. Le duo formé avec ce vieux renard de Bra’tac puis avec un Hammond refranchissant enfin la Porte fonctionne à merveille. On apprécie l’hommage rendu aux autres équipes SG, cessant de figurer comme éléments de décor, ou à la Tok’ra, si précieuse cinquième colonne. Cette armée des ombres, sombrement efficace et sans lyrisme guerrier aucun, agit ici à son meilleur niveau. La véritable vedette d’Into the Fire demeure cependant encore et toujours l’incandescente Hathor, aussi magnétique et irrésistiblement sensuelle que jadis. Sa lascivité voluptueuse, mêlée à une impitoyable intelligence et à une vraie majesté, la positionne décidément comme l’une des plus irrésistibles Bad Girls des séries télévisées. Suanne Braun est extraordinaire, tandis que les trop rares scènes de son personnage font toujours mouche, notamment lors des confrontations avec O’Neill. Elle nous apporte cependant le plus vif regret suscité par l’épisode: sa disparition définitive. La scène se montre remarquablement cruelle et d’une ironique justice, mais ce choix suscite une indéniable frustration, tant Hathor aurait encore pu constituer une formidable adversaire. Les rares autres antagonistes féminins de SG-1 se montreront certes souvent brillants, mais jamais à la hauteur de la Mère de tous les Pharaons (et ne parlons même pas des reines Wraiths). Son inégalable pluriel de majesté nous manquera de saison en saison, nous ne sommes pas amusés. Comme autre vive déception on notera la prestation singulièrement faible de Daniel, paraissant amorphe, voire totalement absent, tout au long du récit. Michael Shanks semble de plus en bien petite forme. C’est d’autant plus dommage qu’il y avait une trame à exploiter entre lui et Hathor. Quoiqu’il en soit Into the Fire s’affirme comme un percutant lancement de saison. On remarque qu’il se passe aisément d’un dialogue de conclusion. La simple rencontre entre les différents alliés et amis suffit à instaurer une vraie émotion, preuve de la consistance désormais atteinte par les protagonistes.
- Jaffa jokes? Let's hear one of them. Jacob se rend au SGC et révèle à ses amis de la présence d'un Goa'uld, Seth (ou Setesh), dissimulé sur Terre depuis des millénaires. Daniel détermine que celui-ci a assouvi son complexe de divinité en devenant le gourou d'une secte, regroupée dans une résidence-forteresse. SG-1 et Jacob se rendent sur place et découvrent que l'ATF a déjà mis le site en observation. Ils font connaissance avec le père d'un jeune homme embrigadé, Tom, menant son propre combat pour libérer ce dernier. Avec son aide, nos héros s'infiltrent par un tunnel dans la résidence de Seth. Capturés ils parviennent néanmoins à s'échapper. Les membres de la secte ont subi un lavage de cerveau, mais SG-1 entreprend de les en libérer, grâce aux décharges électriques des Zats et à l'aide de Tom. Seth perd le contrôle et tente de s'enfuir, après avoir blessé Jacob/Selmak. Celui-ci confie son armement tok'ra à Sam, qui parvient à tuer le Goa'uld. La bombe que Seth avait programmée pour anéantir le site est désamorcée à temps. Parallèlement à l'action principale, une discussion oppose Jacob et Sam au sujet du frère de celle-ci. Après avoir assisté aux retrouvailles de Tom et de son père, Jacob décide de se réconcilier avec son fils. L'épouvantable drame du siège de Waco (1993) reste encore très présent dans les esprits lors de la diffusion de l'épisode. Les auteurs ont visiblement décidé de largement s'en inspirer, pour en donner une véritable version parallèle, située dans l'univers Stargate (un procédé bien connu des amateurs de jeux de rôles historiques ou contemporains). Le sérieux et l'ampleur du travail d'adaptation impressionne réellement. Évidente ressemblance physique entre Setesh et Koresh (même les noms sont proches), similitude entre le messianisme de Koresh et l'imposture Goa'uld, ordonnancement des lieux et des évènements, dérèglement sexuel, attitude va-t-en-guerre généralement prêtée aux fédéraux... La convergence se révèle parfaitement orchestrée, hormis, bien entendu, le quasi happy end final, les pertes humaines s'avérant ici considérablement moins élevées que lors de Waco. Malheureusement le scénario cantonne pour l'essentiel son projet à cet aspect, l'enrobant d'une histoire aux allures de prétexte A la différence de l'exceptionnel The Field Where I Died des X-Files, le récit n'essaie nullement d'élargir son postulat de base en vue d'atteindre une narration davantage ambitieuse. Au contraire, on se limite à une infiltration / mission de sauvetage certes efficace et distrayante, mais aussi tout à fait classique sous couvert d'éléments importés de Science-fiction. On y distingue également plusieurs poncifs, comme la figure du père en détresse ou les rugueux fédéraux les doigts sur la gâchette. Certaines facilités répondent également à l'appel, comme la miraculeuse recherche sur Internet (Google, nouvelle cavalerie des scénaristes en mal d'inspiration), ou ces chocs électriques réveillant miraculeusement les esprits, dignes d'un cartoon. D'une manière plus transversale il demeure également décevant, presque pathétique, de découvrir un Goa'uld disposant de sa technologie et de milliers d'année ne parvenir qu'à occuper une situation aussi médiocre, quelque soient ses contraintes. Une déception avivée par le jeu assez terne de Robert Duncan et le fait que Seth constitue une figure maléfique particulièrement connue du panthéon égyptien. Insérer l'histoire sur Terre paraît également frustrant, si le scénario le justifiant ne se révèle pas à la hauteur. Renoncer à l'appel au voyage propre à la série suscite sans doute de substantielles économies, mais aussi une diminution d'intérêt. L'épisode comporte toutefois plusieurs aspects positifs, notamment l'humour coutumier de la série, du fait des saillies de Jack ou bien entendu de la désormais mythique blague jaffa. Les conférences de Daniel produisent toujours leur effet, en titillant agréablement l'imagination, on en redemande. Sam demeure cependant le grand atout de Seth, par son rôle dans l'action mais aussi ses scènes très émouvantes avec Jacob, hélas trop externes au récit principal. On apprécie que ce soit elle qui abatte Seth et non Jack, qui compte déjà Hathor à son palmarès cette saison. Stargate SG-1 continue à peaufiner ses protagonistes, tout en veillant à sa structure chorale. Tel quel, cet opus apparaît comme un exercice de style fonctionnant quelque peu à vide et comme une parenthèse au sein de la série. La prometteuse idée de Go'aulds présents sur Terre ne sera heureusement pas abandonnée par la suite.
- Thank Yu... Sorry. Lors de la cérémonie d'élévation de Sam au grade de Major, Jack est soudainement téléporté dans le vaisseau de Thor, en orbite terrestre. Celui-ci lui apprend que les Seigneurs du Système ont été choqués par la mort d'Hathor et que leur flotte combinée dépasse de loin celle d'Apophis. L'Asgard, dont les forces sont toujours mobilisées contre leur propre adversaire, préconise la tenue d'une conférence devant assurer la sécurité de la Terre. Jack, assisté par Daniel, parlera pour son peuple, tandis que trois Grands Maîtres arrivent au SGC par la Porte : Yu, Nirrti et Chronos. Les négociations s'avèrent malaisées, les Goa'ulds exigeant notamment que la Terre renonce à la Porte. Chronos est alors grièvement blessé, lors d'une tentative d'assassinat. Tout accuse Teal'c, dont le père a été assassiné par Chronos. Éclate alors une périlleuse crise diplomatique. Mais Sam prouve que la coupable est en fait la sombre Nirrti, qui possède une technologie la rendant invisible. Débiteurs envers le Terriens, Yu et Chronos valident le traité de non agression, garanti par les Asgards, tout en acceptant le maintien de la Porte. Toutefois, hors de la Terre, les équipes SG demeureront des cibles. Cet épisode particulièrement riche et passionnant débute par une authentique scène d'anthologie. La cérémonie permet de rendre un hommage au combien mérité à Carter, tout en permettant de mesurer le chemin parcouru depuis les débuts de la série. Le twist particulièrement percutant de la téléportation de Jack produit une surprise d'un rare impact, un procédé que la série reprendra par la suite, toujours avec bonheur. De plus on peut y voir un plaisant clin d'œil à la mythologie des enlèvements extraterrestres, si chère aux X-Files (la série d'en face), rejoignant ainsi l'apparence de Petit Gris de Thor. Le complicité de celui-ci et de Jack fait toujours plaisir à voir, distillant comme si souvent un humour réjouissant. Les moues du visage finalement très expressif de l'Asgard s'avèrent assez irrésistibles ! Par contre la série accuse pour une fois son âge, lors de l'animation du déplacement de Thor, maladroite selon les critères d'aujourd'hui. Après les épisodes précédents, riches en scènes d'action, l'intense et mouvementée intrigue diplomatique du jour apporte un renouvellement bienvenu, illustrant la variété des thématiques de Stargate SG-1. Selon un concept déjà développé en son temps par Babylon 5, cette rencontre permet de souligner l'ampleur atteinte pat l'univers Stargate, tout en plant le décor pour l'actuelle saison et les suivantes; on apprécie vivement la cohérence de l'ensemble, bâtie sur le long terme. Les auteurs ont la grande habileté de renforcer ces sentiments en multipliant les références précises à des opus antérieurs (Hathor, la Porte arctique, Jolinar, les Reetou...). De plus ils profitent judicieusement de l'occasion pour encore accroître le décor, avec une nouvelle annonce des futurs Réplicateurs, ou, avec le drame familial de Teal'c, l'approfondissement de l'historique des protagonistes. Dans ce domaine l'élément majeur demeure toutefois l'irruption conjointe de trois nouveaux Grands Maîtres, suscitant un renouvellement des panthéons fort bienvenu. Chacun se révèle fort bien écrit et nanti d'un caractère distinct de ses petits camarades. On avouera un faible pour la ténébreuse et tortueuse Nirrti, même si elle ne nous fera pas oublier Hathor. Face à son dispositif dérivé des Reetou, impossible de ne pas songer à la cape d'invisibilité d'Harry Potter ! Chronos semble le plus limité des trois, sans doute du fait de sa trop grande proximité avec Apophis ou Heru'ur. Assez logiquement, il sera d'ailleurs le premier de trois à quitter la scène ! Ces trois excellents personnages se voient habilement utilisés lors de l'étonnement pimenté Whodunit, relevant encore la trame principale. Teal'c est remarquablement travesti en suspect, de même que l'enquête menée par Sam se montre parfaitement agencée. On regrettera simplement la maladresse d'Hammond instituant Teal'c comme hôte des Goa'ulds, un manque de finesse étonnant chez notre général. La superbe vision du vaisseau du puissant Thor conclue idéalement ce captivant épisode, capital pour la suite de la série.
- And I keep seeing the dead Goa'uld from the massacre. Lors d'une exploration, SG-1 découvre des cadavres de Goa'ulds, ainsi qu'une tablette similaire à celle d'Argos. De retour au SGC, Daniel entreprend de traduire le document, mais commence à souffrir d'hallucinations s'accroissant progressivement. Il voit ainsi des Go'aulds morts et apparaît perturbé par la Porte. Janet et le Dr. Mackenzie estiment que les passages par la Porte suscitent peut être une schizophrénie. Devenu totalement psychotique, Daniel est interné dans un hôpital psychiatrique. Il rêve alors à Ma'chello et se souvient que celui-ci avait créé des armes anti Goa'uld. Teal’c devient alors très malade, son symbiote est mourant. Daniel redevient normal et explique à jack que la tablette contient sans doute un piège contre les Goa'ulds. Janet et Carter découvrent en effet que l'artefact produit des simili limaces. Celles-ci parviennent à s'introduire dans leurs organismes, ainsi que dans celui de Jack. Jack et Janet sont infectés, mais Carter comprend que Jolinar l'a vacciné grâce à une protéine. Elle parvient à créer un sérum et à guérir ses amis. Après une première partie peut être un peu lente à se mettre en place, l'épisode va se révéler à la fois original et remarquablement oppressant. Le basculement de Daniel dans la folie permet des scènes d’hallucination aussi étranges que percutantes, mises en scène avec acuité et un vrai sens de l'étrange par DeLuise. L'effet spécial représentant les bestioles anti goa'ulds se montre également performant. Michael Shanks se montre étonnant de crédibilité dans ce domaine difficile, de plus situé hors des sentiers battus de son personnage. Daniel renouvelle avec succès son registre habituel (érudition et échanges de piques hilarantes avec O'Neill) tout en décrivant un voyage aux enfers réellement déstabilisant. Même si elles sont plus brièvement traitées, les psychoses de Jack et Janet nous valent aussi d'excellents dialogues (Theryl Rothery s'avère une nouvelle fois excellente). Au-delà du drame personnel vécu par Daniel, nous trouvons ici un aussi réaliste qu'émouvant rappel de la faiblesse humaine, face aux mystères de l'univers. Les héros de Stargate SG-1 se positionnent bien loin des figures conquérantes du Space Opera traditionnel, leurs aventures y gagnant une précieuse intensité dramatique. Le récit se montre également habile dans sa conjonction de plusieurs éléments d'épisodes passés, dont la formidable figure de Ma'chello, le tout fondu dans un ensemble fluide et dynamique. La cohérence et l'ambition de la franchise Stargate compteront toujours parmi ses grands atouts. La conjugaison des différents talents de l'équipe afin de résoudre la crise s'avère par ailleurs efficacement agencée, même si l'on apprécie particulièrement, une nouvelle fois, le tandem formé par Janet et Sam. Cet haletant suspense technologique conclue avec force cet épisode atypique, soutenu par une brillante interprétation.
5. MÉTHODES D'APPRENTISSAGE
- You aren't a scientist? SG-1 a établi un contact avec les Orbaniens, peuple amical et disposé à échanger leur technologie très avancée contre des informations sur les Goa'ulds. Une ambassade d'Orban, formée par le sage Kalan et la très jeune Merrin, onze ans, se rend au SGC pour offrir un générateur au Naquadah. Merrin se propose d'aider Sam à en comprendre le fonctionnement. Des recherches menées pat Janet et Daniel révèlent progressivement que les Orbaniens doivent leurs fulgurantes avancés à un mode d'apprentissage très particulier. Des nanites sont insérées dans le cerveau de quelques jeunes et servent à transmettre la mémoire collective de la civilisation aux autres, mais au prix de leur propre esprit. Le tour de Merrin doit survenir prochainement. Le SGC s'oppose à son retour sur Orban, pour la préserver. Une crise diplomatique menace et Hammond doit céder, Jack s'enfuit alors avec Nerrin. Il lui fait découvrir une école, pour la convaincre de l'inutilité de son sacrifice. Celle-ci reste néanmoins inflexible et choisit de repartir sur Orban. Plus tard Kalan révèle cependant qu'Orban a intégré cette expérience et a modifié en partie son système d'apprentissage. A côté des trépidants récits, riches en action épique, Learning Curve introduit une pause réflexive, donnant lieu une rencontre captivante, échappant au manichéisme traditionnel du Space Opera. Plusieurs grandes plumes de la Science-fiction, à l'instar d'Ursula K. Le Guin et de son Cycle de l'Ekumen, ont avec succès développé des sociétés différant profondément de la notre, au-delà des conceptions rigides du Bien et du Mal. Ces passionnantes et parfois destabilisantes découvertes de mondes s'étendent à de nombreuses dimensions, psychologiques, sociales, sexuelles ou politiques. La transmission du savoir et les rituels du passage à l'âge adulte y occupent d'ailleurs souvent une place appréciable. L'immense mérite de Learning Curve réside dans sa faculté à, malgré les contraintes et limites d'un épisode de série télé, donner une image assez juste de cet ambitieux courant des littératures de l'imaginaire. Avec un talent consommé, le scénario prend le temps de nous dévoiler progressivement les différents aspects de la société orbanienne, en évitant toute posture dénonciatrice. Avec un loisir rare dans l'univers souvent binaire des productions destinées au grand public, le récit interpelle ainsi le spectateur, le conduisant à un choix plus malaisé qu'à l'ordinaire. Les différents tenants et aboutissants, ainsi que les impératifs de chacun, se voient détaillés avec finesse, ainsi que sans lourdeur moralisante. Sises au cœur de la problématique du jour on apprécie par ailleurs vivement quelques excellentes idées de production, comme l'introduction du générateur à Naquadah, continuant ainsi à développer l'univers Stargate, où le recours astucieux à la nanotechnologie. On y discerne un nouvel élément annonciateur de la prochaine survenue des Réplicateurs, soit un ludique fil rouge en forme de jeu de piste. Les graphiques 'avèrent également superbes. Learning Curve évite également de transformer la controverse en un débat d'essence trop théorique, pour au contraire doter les antagonistes d'une précieuse humanité. Interprété avec présence sensibilité par le toujours habile Andrew Airlie, Kalan se montre un parfait avocat de sa cause, car intimement convaincu de sa légitimité. Merrin compose un bouleversant portrait d'une jeune héroïne, optant pour l'abnégation, non pas par ignorance ou fanatisme, mais bien par choix raisonné et sens du devoir. Évidement une série de Stargate SG-1 ne saurait demeurer totalement neutre face au sacrifice d'enfants et l'action désespérée de Jack finit par faire pencher le fléau de la balance. Richard Dean Anderson nous délivre ici une nouvelle superbe composition, ajoutant encore en profondeur à son personnage, tandis qu'en arrière fond résonne encore le drame personnel vécu par O'Neill lors du décès tragique de son fils. Le récit laisse aussi la part belle à Daniel, dans cette quête malaisée du respect mutuel; Un épisode particulièrement relevé, associant découverte d'une civilisation, négociations diplomatiques acérées et inépuisable émerveillement du voyage à travers la Porte.
6. DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ? Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack. Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers. En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée. Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack. Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée, se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite. Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.
7. LE CHASSEUR DE PRIMES
- Do you want to know how I became the greatest bounty hunter in the galaxy?
- Major, next time Daniel gets the urge to help someone, shoot him SG-1 découvre une communauté vivant selon les croyances de la Chrétienté médiévale. Le village vit sous la terreur d’un démon, auquel ils doivent sacrifier périodiquement certains des leurs, désignés comme maudits par le chef spirituel, Canon. SG-1 découvre qu’il s’agit en fait d’un Unas possédé par un Goa’uld aux ordres de Sokar/Satan. Daniel fait pression sur Jack, afin que l’équipe vienne en aide à un jeune couple, Simon et Marie. Cette dernière, atteinte par la scarlatine, été désignée pour participer au prochain sacrifice. Or Canon détient une bague lanceuse de foudre et prend le dessus sur les Terriens, qui sont livrés à l’Unas. SG-1 tente de s’échapper quand Simon terrasse l’Unas, s’étant emparé de la lance énergétique de Teal’c. Le Goa’uld se réfugie en secret dans Canon, pour demeurer caché que SG-1 quitte ce monde. Mais il est découvert par Sam, grâce aux réminiscences de Jolinar. Le Goa’uld est définitivement abattu et les villageois, libérés, enterrent leur Porte des Etoiles. L’aspect chrétien médiéval semblait de prime abord apporter une nouveauté très prometteuse. Et de fait l’on reste de prime abord séduit par le décor du village, mais aussi par la grande forêt l’environnant. Cette fois-ci elle s’ajuste parfaitement à l’univers local. Faire de nouveau appel aux Unas constituait également une bonne idée, ce que démontrera d’ailleurs la suite de la série, avec l’intéressant personnage de Chaka. Le talent de son interprète pour ce rôle de composition et la qualité du costume (rien à voir avec X-Or et consorts) rendent d’ailleurs crédibles son intervention. Les seconds rôles du jour se révèlent interprétés avec un talent évident. On apprécie en particulier qu’Alan C. Peterson n’hésite pas à cabotiner dans le rôle de Canon, le situant ainsi dans la grande tradition des antagonistes que l’on aime à détester. Les amateurs de Supernatural apprécieront au passage que les diverses tortures rituelles soient infligées au nom de Saint Michel, ils sont en terrain connu. Les piques entre Jack et Daniel fonctionnent parfaitement. Malheureusement la réussite de l’épisode se voit grevée par plusieurs sidérantes maladresses du scénario. La dimension médiévale tourne vite à la simple succession de clichés rebattus, conférant à Demons l’aspect d’un Nom de la Rose du pauvre. On subit également l’abus du musique supposée du cru, au point de parfois se croire dans un clip d’Enigma lors de passages passablement empesés (la veillée funèbre de Teal’c). Personne ne croit d’ailleurs à la mort de celui-ci, puisque le public aura bien entend u songé à son symbiote bien avant ses coéquipiers. La trop longue valse hésitation de Simon devient rapidement lassante. Si Sokar a besoin d’hôtes ou d’esclaves on ne comprend pas pourquoi il n’envoie pas ses troupes rafler tout le village, au lieu de se lancer dans une opération aussi compliquée, ne suscitant qu’un résultat au compte-gouttes. La personnalité de Canon apparaît pour le moins incohérente. Voici un homme pieux, disposant d’une bague divine capable de foudroyer n’importe qui et qui s’incline servilement devant une unique créature dépourvue de tout armement. Il semble absurde qu’il libère dans un premier temps SG-1, sans s’être assuré de leur armement et qu’il ne pense pas d’emblée à l’offrir au démon, ce qui soulagerait son village. Son apparition soudaine au beau milieu de la forêt, pile au bon moment, semble également artificielle, la ficelle est un peu grosse. L’ultime coup de poker du Goa’uld se voit à des kilomètres (Bizarre que Teal’c ne détecte pas le symbiote). Il s'agit de l'unique épisode à aborder la Chrétienté et le Judaïsme, en supposant que Satan soit un Goau'ld. Par la suite, Stargate SG-1 veillera toujours à ne pas adapter les Goau'lds et autres peuples extra-terrestres aux figures bibliques (idem pour les autres religions du Livre). Les scénarios se cantonneront aux polythéismes ou aux divinités imaginaires, comme les Oris (loués soient-ils). Après avoir franchi la Porte, O'Neill déclare Trees, trees, trees. What a wonderful green universe we live in, eh ? Il s'agit d'un clin d'œil à l'omniprésence du décor des forêts canadiennes dans la représentation des mondes visités. Il imite également le Dr. Denfer, l’ennemi d’Austin Powers !
9. RÈGLES DE COMBAT
SG-1 intervient pour sauver d’autres militaires, cernés par des Jaffas. Mais il s’avère que les belligérants sont en fait de jeunes humains en manœuvre. Recrutés à travers la Galaxie et fanatisés par Apophis, ils se préparent notamment à infiltrer la Terre, ignorant que leur Dieu et son armée sont morts. L’emploi accidentel des armes de SG-1 leur fait croire que la sélection finale à commencé, un massacre d’où seuls émergeront les plus forts. SG-1 tente en vain de les avertir de l’inutilité de cette bataille mais finit par convaincre leur chef, ramené au SGC après qu’il ait été blessé. Avec son aide et le détournement d’un hologramme géant d’Apophis, SG-1 dissuade les jeunes de poursuivre. Episode singulièrement faible que celui-ci. Le scénario apparaît vite minimaliste et grevé de clichés guerriers assez lourds. On retrouve à satiété les images de camps de GI vus et revus dans la majorité des productions du genre. L’ensemble semble de plus souvent maladroit, avec notamment ces maquillages faciaux ridicules et surtout totalement inutiles arborés par nos héros, ou ces péripéties en forêt relevant plus d’une partie quelconque de flashball qu’autre chose. Le récit ne dégage aucune intensité dramatique, en ne parvenant jamais à faire apparaître les apprentis soldats comme une menace tangible pour SG-1 (y compris lors de l’affrontement final, vite expédié après un entassement de logues scènes statiques de présentation) Le dénouement est consternant de facilité puisqu’il suffirait de montrer quelques images à une jeunesse fanatisée pour la convaincre immédiatement et unanimement du contraire de ses croyances. L’épisode échoue également à dégager un message s’opposant à l’embrigadement des enfants ou adolescents, puisqu’il ne cesse de souligner que tout cela se pratique chez Apophis et autres Goa’ulds, les grands vilains. Aucune perspective n’est établie avec ce qui se déroule quotidiennement sur Terre. Les jeunes comédiens invités du jour ne développent pas non plus un jeu inoubliable. Demeurent les traditionnelles amusantes répliques de Jack, un suspense initial ainsi qu’un Christopher Judge convaincant en Teal’c redevenu en apparence un Jaffa pur et dur. Mais avec son scénario peu développé et ses coûts visant à l’évidence le minimum (décors et effets spéciaux minimalistes, guests inconnus), Rules of Engagement incline à apparaître comme l’un de ces opus destinés essentiellement à tenir le quota obligatoire d’épisodes par saison.
10. LE JOUR SANS FIN
- Give it a week. You'll miss me. SG-1 et les forces du SGC affrontent les troupes d’Amonet, pour secourir Kasuf et les siens. Durant les affrontements, Amonet tente de tuer Daniel avec son bracelet. Teal’c intervient in extremis, mais n’a d’autre choix que d’abattre la Goa’uld, et donc Sha’re, afin de sauver son ami. Bouleversé et furieux contre Teal’c Daniel quitte alors SG-1. Mais Sha’re est parvenue à lui envoyer un message psychique via l’arme goa’uld. Daniel en prend progressivement conscience à travers plusieurs visions oniriques, où son épouse l’enjoint de faire la paix avec Teal’c. Daniel retourner explorer l’univers, afin de retrouver l’enfant d‘Apophis et Amonet. Cet Harcesis est une abomination pour les Grand Maîtres qui vont tout tenter pour le tuer. De plus il possède la mémoire génétique de l’ensemble de sa race. Daniel réintègre SG-1 et complète le puzzle sur Abydos, il se souvient alors que Sha’re a eu quelques instants pour lui dire adieu. L’épisode marquant la fin du premier grand arc de la série, puisant sa source dans le film de 1994, se devait de sortir du lot pour ne pas décevoir. Mission largement remplie ! L’on est d’emblée séduit parla structure narrative choisie. Après l’impressionnant combat initial et le choc de la mort de Sha’re, le récit se poursuit sur un mode onirique à la fois original et parfaitement maîtrisé. L’emploi psychique et la substitution temporaire de l’hôte au Goa’uld autorise des scènes aussi étranges que fortes, sous forme d’un puzzle au décryptage savamment progressif. Le scénario a la finesse de prendre son temps pour instaurer une véritable atmosphère, fantastique et passionnément romantique. Ces dialogues entre Daniel et l’âme sœur disparue font parfois quelque peu songer, toutes proportions gardées, à l’éclatante réussite de Tous les Matins du Monde. On ne pouvait imaginer plus hommage à ce couple fondateur de la série, d’autant que Vaitiare Bandera et Michael Shanks se montrent parfaitement l’unisson. Ce dernier réalise une nouvelle superbe composition, prouvant une nouvelle fois, après Legacy, qu’il a les épaules assez large pour soutenir l’essentiel d’un épisode. Forever in a Day demeure également une première et passionnante occasion de découvrir le déroulement d’une crise interne au sein de SG-1. Une véritable équipe sait faire face aux défis extérieurs, mais les tiraillements endogènes constituent toujours le véritable péril. Les différentes scènes confrontant Daniel à Jack, Sam ou davantage encore Teal’c illustrent à merveille les caractères des protagonistes, ainsi que leur relationnel. Les acteurs se révèlent une nouvelle fois parfaits, on apprécie notamment avec quelle subtilité Christopher Judge exprime les tourments du marmoréen Teal’c. Daniel peut également se montrer injuste dans ses réactions, ce qui réaliste et fort bien vu. Les retrouvailles avec Kasuf s’avèrent également fort réussies, cela fait plaisir de le revoir de saison en saison, depuis le film d’origine. Impeccablement minuté, le récit trouve encore le temps de distiller de nombreuses informations concernant l’Harcesis. Ce fluide passage de témoin d’un arc narratif à un autre représente une belle élégance scénaristique. La bouleversante scène d’adieu entre les deux époux apporte une idéale conclusion à cet opus particulièrement riche en émotions. On regrettera la version française du titre, désastreuse entre toutes.
11. LE PASSÉ OUBLIÉ - Don't say it, Carter... Don't. Don't! Ah! Ah... la la la lalalalalala... SG-1 découvre un monde industrialisé, seulement peuplé d’adultes, sans enfants ni vieillards. Un mystérieux évènement survenu voici plusieurs mois, le Vorlix, a de plus effacé la mémoire de toute la population. La ministre Ke’ra sympathise avec les explorateurs, mais s’inquiète des conséquences à long terme du Vorlix les accompagne au SGC pour aider Sam et Janet à trouver un remède. Or leurs découvertes prouvent que Ke’ra n’est autre que Linéa, qui a tenté de trouver une solution à la stérilité provoquée par un insecticide. Son Vorlix a eu comme effet prévu de rajeunir les personnes âgées et d’effacer tous les souvenirs. Ke’ra récupère la mémoire et devient scindée en deux, jusqu’à tenter de se suicider. Hammond est lui très inquiet, mais Daniel, devenu proche de la jeune femme, trouve la solution : Ke’ra redevient amnésique et vivra désormais sur son mande d’adoption, dont les autres habitants sont guéris du Vorlix. L’épisode présente le grand mérite d’apporter une conclusion à l’arc de Linéa, demeuré en suspens depuis Prisoners (2-03). Un procédé toujours bienvenu, gage d’une maitrise du développement de l’univers d’une série. Le twist de l’altération de la mémoire de Linéa se montre original et conduit à un intéressant dilemme moral sur le thème de la responsabilité, parfaitement exposé par l’inévitable Daniel Jackson. . Un individu ayant perdu toute mémoire de ses exactions passées doit-il être puni pour ceux-ci ? Les philosophes pourraient développer cette question autour du vaste débat de la définition de l’être. Mais, pour aussi habile que soit cet aspect du scénario, il ne suffit pas à caractériser un opus bien faible par ailleurs. Les auteurs commettent une grave erreur en transportant l’action du monde au SGC. Cette planète oscillant entre ère victorienne steampunk et industrie des années 1920 présentait n effet un profil très original au sein de Stargate SG-1, dont les récits privilégient les sociétés antiques voire pastorales, ou, à l’inverses hyper technologiques. Sa rapide et économique occultation suscite une vraie frustration, d’autant que le confinement au sein du SGC rend plus ennuyeuses encore les digressions scientifiques ou sentimentales constituant l’essentiel de la suite de l’histoire. En effet la romance débutant entre Ke’ra et Daniel, malgré le talent des interprètes, ne parvient en effet pas à apporter un second souffle à la narration. Cette aventure semble également quelque peu déplacée si peu de temps après le tragique décès de Sha’re. Past and Present demeure un bel exemple d’épisode n’ayant pas su tirer parti de son excellente idée originale.
12-13. LES FLAMMES DE L’ENFER
- I know I don't always sound like I believe you, but I do believe in you. SG-1 (hormis Teal’c) accompagne Martouf sur Netu, la lune orbitant autour du monde capitale de Sokar. Celui-ci a transformé ce satellite en monde littéralement infernal et y envoie les ennemis tombés en son pouvoir. Enlevé, Jacob y est enfermé, alors qu’il détient de précieuses informations sur l’offensive que prépare Sokar contre les Grands Maîtres. Les alliés comptent sur les souvenirs résiduels que Sam conserve encore de Jolinar, cette dernière étant parvenue à s’enfuir de ce bagne. Jolinar avait séduit le geôlier en chef, avant d’emprunter ses anneaux de transport. Celui-ci capture à temps SG-1 mais est abattu par son second, qui s’avère être nul autre qu’Apophis. Apophis interroge SG-1 grâce à un puissant hallucinogène, le Sang de Sokar. Les informations recueillies lui permettent d’obtenir audience auprès de Sokar, qui vient de se positionner en orbite autour de Netu, après avoir découvert les évènements. Teal’c et son allié Tok’ra lancent un bombe sur Netu, destinée à détruire le vaisseau de Sokar. Ils recueillent SG-1 juste à temps, après l’évasion de celle-ci. Sokar est anéanti par l’explosion du satellite, mais Apophis parvient à rallier la planète. La première partie de ce double opus central de la saison, particulièrement enlevé et attractif, séduit par ses nombreux atouts. Le scénario se montre d’une parfaite efficacité, en parvenant à développer rapidement toute une intrigue complexe, puisant ses sources dans plusieurs épisodes précédents de Stargate-SG-1. Les rebondissements se précipitent comme à la parade mais le récit évite cependant de devenir par trop mécanique, en accordant une part non négligeable au vécu et à la psychologie des personnages. Amanda Tapping nous régale d’une nouvelle superbe composition avec une Sam en proie aux tourments vécus par Jolinar, mais aussi aux siens propres, par la vive inquiétude ressentie pour Jacob. Le relationnel fonctionne d’ailleurs parfaitement au sein de SG-1, même si Daniel demeure en retrait. Jacob démontre comme toujours qu’il représente un irremplaçable personnage semi-récurrent, l’égal d’un Bra’tac. Le scénariste a l’habileté de totalement intégrer l’invité du jour, le toujours sensible Martouf, à travers on émouvante romance avec Jolinar. On est d’ailleurs ravi de découvrir enfin complètement celle-ci. La véritable vedette demeure cependant Netu elle même. Les considérables moyens impartis au double épisode suscitent de merveilleuses visions de l’astre rouge aperçu depuis l’espace, tandis que le décor du bagne se révèle dantesque à souhait. Rarement la série produira d’aussi inoubliables panoramas, à côté desquels le Mordor apparaît comme un aimable alpage. Si le geôlier reste assez classique, l’écarlate Sokar s’affirme aussi diabolique que fascinant (et quelque peu inspiré de Palpatine). Son interprète, David Palffy, lui insuffle un indéniable charisme, tandis que les différents artistes de série (décors, costumes, maquillages) rendent particulièrement frappante son apparition. La découverte d’Apophis, impeccablement amenée, constitue un mémorable cliffhanger ! La seconde partie poursuit et amplifie le succès de la première. Les introspections oniriques des différents protagonistes se montrent étranges à souhait, mais aussi émouvantes, approfondissant encore les historiques de Sam et Jack. L’intensité de ces scènes a aussi le mérite de repositionner Apophis en délectable grand méchant, instannément à son meilleur niveau. Son potentiel se voit également confirmé par la confrontation avec Sokar, sans doute le pinacle de l’intrigue. La trop rapide disparition de ce dernier demeure d‘ailleurs notre unique regret, tant son duel avec le Serpent aurait pu encore passionner au fil de la saison. La Tok’ra dynamise également le récit par son impitoyable réalisme et son ingéniosité coutumiers. Le final, énergique et toujours porté par de sublimes effets spéciaux, s’avère à la hauteur. Quel suspense ! Ce double épisode épique et flamboyant, volontiers fastueux, s’impose comme l’un des sommets de cette troisième saison.
- Maybourne, you are an idiot every day of the week. Why couldn't you have just taken one day off ? De retour de mission, SG-1 est droguée par Janet, au cours de l’habituelle visite médicale. Protégés ou par le symbiote, ou par une rémanence de Jolinar, Teal’c et Sam se réveillent rapidement et découvrent que le SGC est investi par des Aliens hostiles. Ceux-ci imitent l’apparence d’humains, qu’ils maintiennent en vie afin de pouvoir accéder à leurs connaissances. Tandis que Teal’c fait diversion, Sam s’échappe et parvient à rallier Maybourne. Celui-ci demeure sceptique, d’autant que Jack et Daniel apparaissent avec une histoire convaincante, prouvant que Samantha souffre de paranoïa. Cependant celle-ci parvient à abattre le faux Jack, prouvant l’imposture aux yeux de Maybourne. Sam regagne le SGC et rejoint Teal’c et le vrai jack, qui avait de son côté initié une révolte. En conjuguant leurs talents, soutenus par les forces regroupées par Maybourne, ils parviennent à reprendre en main la situation. Les Aliens s’échappent par la Porte, ou s’autodétruisent. Episode particulièrement enlevé et tonique, Foothold joue volontiers la carte de l’action, atout régulier de Stargate SG-1, mais non sans l’étayer par un scénario particulièrement efficace et astucieux. On apprécie ainsi particulièrement le recours à l’inépuisable thème des doubles, toujours porteur et si agréablement Sixties pour les amateurs des Avengers. Son corollaire, la paranoïa communicative du protagoniste, se voit particulièrement mise en valeur par le jeu particulièrement convaincant d’Amanda Tapping et plusieurs excellentes idées de scénario. Il en va ainsi de l’intervention de simili Jack et Daniel, parfaitement orchestrée afin de semer le doute dans l’idée du spectateur, on se croirait dans L’Heure Perdue. De fait Foothold se lit comme un pastiche habile, sinon un hommage, aux productions de l’époque des séries B de Science-fiction à L’invasion des profanateurs de sépultures (et les Slitheens du Docteur), en passant bien entendu par Les Envahisseurs. Il reste assez jouissif de découvrir Sam revêtir les oripeaux de David Vincent et de voir convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé. Qu’il s’agisse ici de Maybourne rajoute une appréciable ironie aux évènements ! Outre ses prenantes scènes actions (dont l’assaut final), l’épisode jouit également de piquantes études de caractères. Outre Sam, supérieurement lucide et décidée, au rare esprit analytique, Teal’c bénéficie d’un joli coup de projecteur, s’étendant à l’ensemble de sa personnalité. Outre son coutumier héroïsme, son coté obscur se voit ainsi souligné par une scène marquante, succédant çà l’évasion de Sam : il découvre que certains gardes sont toujours humains, ce qui ne l’empêche pas d’abattre froidement l’un d’entre eux, sans vérification. Cruel mais si réaliste en temps de guerre ! L’opus marque aussi le début d’une intéressante évolution de Maybourne, qui va progressivement devenir un allié assez particulier mais en définitive fidèle de Jack, jusqu’à une étonnante conclusion au-delà de la Porte. Une belle histoire de rédemption. L’épisode, porté par l’intensité particulière surgissant quand une menace directe plane sur le SGC, ultime rempart de la Terre, se voit également dynamisé par l’alerte mise en scène de Mikita. On apprécie en particulier la pertinente et spectaculaire et pertinente apparence des mystérieux Aliens, rejoignant l’esthétique des Pulps et des productions de naguère. On ne peut regretter qu’ils n’aient jamais eu le loisir de tenter d’obtenir une revanche. De plus le branchement des prisonniers sur leur simili matrice fait vraiment toc, tendance X-Or. Demeure un épisode astucieux, rendement mené et des plus distrayants.
Poursuivi par Heru’ur, Klorel se rapproche de Tollana, schant que les canons à ions de la planète vont détruire ses poursuivants ; lui même touché, ilest cependant capturé par les Tollans. Ceux-ci font appel à SG-1 car débute alors un procès destiné à trancher qui doit occuper le corps de Skaa’ra, lui ùê ou son hôte. La partie Goa’uld est représentée par Zipacna tandis que Daniel et Jack parleront pour Skaa’ra, tandis que Lya, des Nox, tranchera en impartialité. Le rusé Zipacna argue d’abord que la personnalité de Skaa’ra a été détruite, puis que Klorel ne cherche seulement qu’à survivre. Battu, il révèle son véritable plan : profiter du procès pour saboter les canons, puis attaquer Tollana avec son Ha’tak. Lya et Teal’c parviennent cependant à préserver une des armes des Tollans et à vaincre les serpents. Sur le modèle du formidable Fair Game, dont il retrouve avec succès les accents majeurs, Pretense développe une passionnante controverse, à la fois riche et subtile. La forme retenue, celle du débat judiciaire, échappe aux poncifs usuels, ayant tant été préjudiciables à Cor-ai, grâce à la procédure original mise place par les Tollans, mais surtout par l’intérêt intrinsèque des débats. Le pari diablement audacieux des auteurs consiste à présenter de manière étonnamment convaincante la possession de son hôte par un Goa’uld, soit l’acte dans le caractère immonde et sacrilège constitue l’un des fondements de la série elle même. A cette fin les habiles dialogues élèvent au rang d’adversaire savoureux et habile l’astucieux Zipacna, campé avec le talent qu’on lui connaît par Kevin Durand. Le personnage manifeste un esprit suffisamment délié pour soutenir le propos reversant du récit, à l’inverse d’un Apophis. L’emploi du panthéon maya renforce la variété toujours plaisante des inspirations mythologiques des Seigneurs du Système (de plus il a l’heureuse idée de vite abandonner sa pittoresque coiffe). L’opus rend d’ailleurs un bel hommage à l’ampleur imaginative de l’univers Stargate dans son ensemble, faisant efficacement intervenir l’ensemble des forces en présence, avec un panorama fort stimulant pour le spectateur. SG-1 n’en apparait pas diminuée pour autant, opposant un défense pertinente et permettant d’alterner avec des scènes extérieures parant à la monotonie des débats. L’association entre des personnages aussi opposés que Lia et teal’c souligne également la maestria d’auteurs optimisant avec brio la riche manière du monde de la série. Les amateurs d’action trouveront leur compte dans la bataille spatiale initiale et l’affrontement final, même si cette conclusion signifie un certain retour aux formes classiques de Stargate SG-1. La débauche d’artefacts technologiques tollans (y compris leur propre Porte des Etoiles !) satisfera les tenants de la Science-fiction pure, loin des visites habituelles de mondes attardés. Les Tollans eux-mêmes représentent l’ultime atout de cet épisode des plus réussis, fascinants humains parvenus à compter parmi les puissances galactiques, grâce à leur technologie mais dont l’égoïsme et la surfine conduisent déjà à l’échec. Ils s’avèrent incapables de se rendre compte que les Terriens, aussi faibles soient-ils, sont en train de leur ravir leur place d’ennemi principal des Goa’ulds en déclin et donc leur destinée dans l’univers nouveau qui se construit. Un aveuglement vertigineux ! Par ailleurs l’amitié sentimentale entre Sam et Narim se découvre toujours avec plaisir et Marie Stillin se monte convaincante en leader des Tollans, même si on regrette l’absence de Tobin Bell. Tollana bénficie de su superbe décor futuriste de l’Université Simon Fraser, un nouvel atout pour Vancouver, décidément parfait réceptacle des séries de Science-fiction. Après celui de Sha’re, nous trouvons ici la fin de la partie essentielle de l’arc de Skaa’ra (ainsi que la fin du parcours de Klorel), la série achève de rompre les derniers liens l’unissant au film originel. Cette saison 3 demeure bien celle de l’affirmation pour Stargate SG-1.
16. UN ÉTRANGE COMPAGNON - Okay, so what does he look like? SG-1 revient d’une mission s’étant déroulée dans un monde semblant paradisiaque, mais dont elle ne conserve aucun souvenir, alors que 15 heures se sont écoulées. Le comportement de ses membres paraît altéré jusqu’à ce qu’apparaisse Urgo, un homme extraverti et infantile, à la fois sympathique et crispant. Seule SG-1 peut le percevoir, Janet et Sam découvrant alors qu’il s’agit dune intelligence universelle, située dans des puces installées dans les organismes. Urgo devient vraiment pénible, mais SG-1 ne veut pas le détruire, considérant qu’il s’agit désormais d’un être vivant. Il s’avère qu’Urgo a été installé par un savant nommé Torgar, dont l’apparence en constitue la parfaite réplique. Celui-ci désirait simplement explorer l’univers, mais ; à la demande de nos héros, accepte d’intégrer son œuvre, qui ne peut vivre sans hôte. SG-1 revient sur Terre, ayant de nouveau tout oublié. Quand on considère le nombre imposant d’épisodes de Stargate SG-1, on s’aperçoit que si peu nombreux sont les décalés, ou simplement franchement orientés à la comédie. Sans doute parce que la série intègre déjà régulièrement une solide dose d’humour à ses personnages réguliers. Néanmoins ces opus particuliers seront le plus souvent marquants (Window of Oportunity, 200, 1969…), ce qui ne se vérifie pas tout à fait pour Urgo. Le point de départ de l’intrigue se révèle astucieux et conduit à un traitement divertissant (mais très léger) du thème bien connu de l’Intelligence artificielle, ainsi qu’à une certaine réflexion à propos de la notion d’existence. Malversent le récit peine à se renouveler une fois Urgo bien installé et la seconde partie de l’épisode devient plus statique et répétitive, jusqu’à un final trop rapidement expédié. L’épisode patît également d’apparaître totalement déconnecté des grands enjeux de la trame narrative de cette saison. De fait Urgo se lit avant tout comme un véhicule pour le talent pittoresque et sympathique de Dom DeLuise, auquel le scénario, les dialogues et la mise en scène de son fils Peter fait la part belle, jusqu’à sacrifier peu ou prou l’ensemble des autres éléments. L’acteur vétéran se montre confondant de naturel et manifeste un indéniable abattage et les amateurs de ses facéties trouveront ici entièrement leur compte. Dans son duo habituel avec Burt Reynolds on avouera cependant préférer largement la vis comica de ce dernier et ne s’être que modérément diverti, même si Dom Deluise s’entend à merveille avec les autres membres de la distribution, à commencer par Richard Dean Anderson. On comprend parfaitement que Peter DeLuise ait voulu rendre hommage à son père et connaître cette expérience, d’autant que l’on ne dira jamais assez à quel point Stargate SG-1 lui doit immensément. Mais l’on demeure quelque peu extérieur à cette belle histoire familiale.
17. LA PLUIE DE FEU - I'll make some more observations tonight, Sir. SG-1 explore Edora, un monde encore rural mais au sous-sol riche en Naquadah. Jack se lie d’amitié avec l’une des dirigeantes de la communauté, Laira. Celle-ci annonce qu’Edora va croiser comme chaque année un banc de météores, donnant lieu à un superbe spectacle. SG-1 découvre cependant que, comme tous les 150 ans, cette pluie de feu va provoquer des effets dévastateurs. La population est en grande partie évacuée, mais la Porte est percutée par un météore avant que Jack et Laira aient pu la franchir. Il va falloir trois mois à Sam pour déterminer que l’artefact a été non pas détruit mais en enseveli, puis pour monter une expédition de secours. Durant ce temps, Jack a accepté l’idée de ne jamais revenir sur Terre, tandis que lui et Laira tombent amoureux. Le couple se sépare, chacun demeurant attaché à son monde, mais les bases d’un traité de coopération sont établies. La première partie de l’épisode se découvre avec le plus vif intérêt, grâce à une exposition savamment progressive du péril encouru et à l’emploi de spectaculaires effets spéciaux lors de la chute des météores. Le judicieux choix du site de Maple Ridge comme décor de l’action permet également de mettre particulièrement en valeur la splendeur des paysages naturels de la Colombie britannique. Malheureusement, dès l’achèvement de cette appétissante mise en bouche, shazam ! Stargate SG-1 se mue sous nos yeux éberlués en une version énamourée d’un quelconque épisode de La petite maison dans la prairie. Bienvenue dans le Walnut Grove des Etoiles, avec son exaltation démonstrative et d’un premier degré absolu du mode de vie ancestral, agrémentée d’une histoire d’amour totalement cousue de fil blanc et prévisible. Ce n’est pas tant la faute de la radieuse Michèle Greene, parfaite de son rôle de femme amoureuse et totalement en harmonie avec un Richard Dean Anderson également performant, mais bien davantage à la mièvrerie empesée du discours et à l’absence d’action véritable. Par contraste, ce scénario confirme l’absolue nécessité d’un antagoniste dans une série d’aventures telle que Stargate SG-1, sous peine de trouver confronté à un vide bien malaisé à combler. Les Serpents, rendez-nous les Serpents, clame un public en détresse. Scinder SG-1 induit aussi le risque de se priver de sa dynamique propre, un pari toujours risqué. Le pendant SGC de l’intrigue ne vient guère sauver la mise de A Hundred Days, tant il cumule les facilités. On perçoit mal pourquoi il faut trois mois pour résoudre la situation, alors que l’équipe procède bien plus rapidement d’habitude, à difficulté équivalente. La ficelle demeure un peu grosse. Que l’option Tollan soit brièvement évoquée est bel et bien bon, mais on aurait pu aussi approcher la Tok’ra, voire les Asgards eux-mêmes. Pourquoi pas ? Les efforts désespérés du scénario afin de justifier la longue absence de Jack relèvent de la contorsion. Le récit manque aussi quelque peu d’originalité. On retrouve finalement une situation assez similaire à celle de Brief Candle, mais avec une moindre intensité dramatique. Surtout la situation exposée (fléau cosmique régulier, modelant une société humaine trouvant refuge dans des grottes) correspond très exactement au sujet de La Ballade de Pern, d’Anne McCaffrey, en nettement plus édulcoré. Comparer la richesse des thématiques de l’œuvre à la bluette présente se révèle cruel. L’épisode présente toutefois l’intérêt d’enregistrer un succès majeur pour SG-1 (l’accès à une source abondante de Naquadah), important pour la suite des évènements. Surtout il s‘autorise une conclusion des plus amusantes, avec la moue explicite de Sam découvrant l’heureuse fortune de Jack (oui, nous sommes méchants). La prochaine fois, elle trouvera la solution en moins de trois mois, c’est clair.
18. TRAHISONS
- To be fair, General, I did it. Carter and Daniel protested. And Teal'c, well he really didn't say anything, but I could tell he was opposed to my actions by the way he cocked his head and sort of raised his eyebrow. Dépité par un nouveau refus des Tollans de partager leur technologie, O’neill leur dérobe un artefact, malgré l’opposition des autres membres de SG-1. Choqué et désireux d’éviter une crise diplomatique, Hammond le contraint à prendre sa retraite. Amer, Jack quitte le SGC, tandis que le colonel Makepeace le remplace à la tête de l’équipe. Il se montre distant, voire désagréable avec ses amis, mais prête une oreille favorable à la proposition de Maybourne de rejoindre son organisation. Cette branche déviante du NID se compose des mystérieux individus déjà affrontés par SG-1, alors qu’ils dérobaient les armes des alliés de la Terre. Jack en devient l’un des leaders, ce qui lui permet d’en identifier les membres, ainsi qu’une taupe au sein du SGC : Makepeace. Il tombe alors le masque, car tout ceci n’était qu’un complot visant éliminer ces adversaires. Ces derniers sont définitivement vaincus grâce à un intervention de Thor. Avec sa magistrale arnaque, Shades of Grey apparaît comme un épisode original au sein de Stargate SG-1. La manipulation ourdie par Jack pourrait s’inspirer des tribulations de Jim Phelbs mais l’idée maîtresse de ce scénario impeccablement minuté réside dans le choix de laisser le spectateur dans l’ignorance. De fait ce pari fonctionne grâce au talent des auteurs, qui parviennent à susciter une crédibilité optimale jusqu’à la dernière minute. On sait intellectuellement que Jack ne saurait trahir, mais sa drive se décrit de manière si convaincante et naturelle que son impact s’avère assourdissant. On songe même durant un moment à un récit dans un univers parallèle contant la défaite contre les Goa’ulds (nous savons tous que, sans Jack O’Neill, la Terre tombera). Les scénaristes ont également l’habileté de s’appuyer sur plusieurs éléments avérés lors d’opus précédents, pour encore renforcer l’illusion (crispations de Jack, rapprochement récent entre Jack et Maybourne, rappel des divers agissements du gang…). Le talent de Richard Dean Anderson s’affirme comme le second pilier du succès de l’épisode. L’acteur accomplit ici l’une de ses plus belles performances de la série, sa version d’un Jack succombant à ses démons marque réellement les esprits. Le NID confirme qu’il peut susciter des scénarios percutants, même si l’on regrette le sort réservé à Makepeance. On avait apprécié ses interventions, notamment durant la bataille contre Hathor, mais il avait effectivement le profil idéal! Shades of Grey s’apprécie également car son propos ne se limite pas à l’aspect complotiste de l’arnaque, brillamment symbolisé par le goût de Jack pour le Noble Jeu. Bien au contraire il joue avec pertinences des relations psychologiques existant entre ses protagonistes. Qu’Hammond s’efforce de persévérer O’Neill autant que faire se peut sonne juste, de même que la relation toujours délectable entre les deux frères ennemis que sont Jack et Maybourne (Tom McBeath se montre de nouveau gouleyant au possible). Mais le cœur ardent de l’épisode demeure le spectacle de la première véritable fêlure divisant SG-1, bien au-delà des plaisanteries parfois acerbes entre Jack et Daniel ou des tenions dues aux aléas. On assiste ainsi à plusieurs reprises à de scènes aussi fortes que dérangeantes, notamment lors du face à face entre Jack et du toujours empathique Daniel, mais aussi lors d’échanges étonnamment acides avec Sam. Le désarroi muet de Teal’c est également émouvant. Quand Jack a une mission, il nefait pas les choses à moitié. : laisser croire qu’il va rejoindre Laira sur Edora, reste assez cruel. Après les interventions réussies des Tollans et des Asgards en vedette américaine (le vaisseau de Thor apparaissant toujours aussi spectaculaire, on va bientôt en reparler), c’est avec un véritable soulagement qui s’empare du public lors de la révélation du dessous des cartes, suivie d’un confrontation à l’humour tombant à pic entre membres de SG-1 réconciliés.
19. UN NOUVEAU MONDE
Sur P2X-416, deux peuples s’affrontent en une ancestrale guerre de religion les Optricans pensent que l’origine de la population de la planète provient des étoiles, amenée via une Porte par le dieu Néfertem, tandis que les Bédosiens tiennent pour une évolution locale. Un jeune scientifique bédosien, Nyam, découvre fortuitement la Porte et reçoit la visite de SG-1. Les militaires décident d’endiguer cette nouvelle catastrophique et passent à l’attaque. SG-1 est capturée et rudement interrogée, l’officier Rigar croyant à une machination des Optricans. Tel’c parvient cependant à s‘enfuir mais est aveuglé lors d’un combat. Avec l’aide de Nyam il parvient à retrouver la vue et à sauver ses amis. SG-1 revient sur Terre, où Nyam trouve refuge. New Ground s’impose sans doute aucun comme l’épisode le plus soporifique de cette si relevée saison 3. La faute en revient au vaste surplace inerte et bavard s’étendant sans pitié de l’exposition initiale jusqu’à l’affrontement final, celui-ci apportant il est vrai qeulques percutantes scènes d’action. Jusque là il nous faut subir le pensum d’interrogatoires interminables où SG-1 se borne à réciter l’abécédaire de l’univers Stargate, sans aucune révélation. Leurs interlocuteurs, bornés et stupides, s’avèrent également ennuyeux au possible. On perçoit ici comme un écho des futurs sectateurs également pesants des Oris, en plus sommaires (Qu’Ils nous guident vers leur Royaume par la voie indiquée dans le Livre des Origines.). Leur armement reste tout à fait standard et basique dans ce type de production (armes à énergies, transport aérien). On n’y trouve aucun cachet particulier même si on s’amuse de remarquer que leur « filet de pêche » ressemble furieusement à celui des Wraiths. Un mix des Oris et des Wraiths, ces gars là ont décidément tout pour eux. L’épisode aurait pu être un opus dédié à Teal’c malheureusement, malgré la belle composition de Christopher Judge. Hélas, il n’en est rien du fait du manque de péripéties et de la faiblesse des scènes en compagnie de l’extrêmement fade Nyam. L’interprétation de Richard Ian Cox s’avère sans consistance, à l’mage de la plupart des invités du jour. L’absence totale des Optricans nous prive également d’un véritable face à face entre convictions, soit le véritable sujet de cet épisode.
20. INSTINCT MATERNEL
Maître Bra’tac survient en catastrophe au SGC : Apophis procède à un massacre à grande échelle sur Chulak, afin de manifester sa puissance retrouvée. Il semble aussi rechercher Shiffu, l’enfant Harsiésis. Grâce aux informations fournies par Bra’tac, Daniel et Sam parviennent à localiser Kheb. Sur place, SG-1 et Bra’tac s’aperçoivent qu’ils ont été devancés par une escouade de Jaffas, mais que ceux-ci ont été anéantis par une force mystérieuse. Ils parviennent à un temple très semblable à une lamaserie, où un moine répond à leurs questions par des aphorismes Zen. A la vive irritation d’O’Neill, une longue palabre débute entre le moine et Daniel, conduisant ce dernier a être accepté par l’entité nommée Oma Desala, un conscience vivant sur plan supérieur de l’existence. Emerveillé par sa sagesse et ses pouvoirs, Daniel accepte de bon gré de lui confier la protection de l’enfant. Malgré un certain dépit de jack, SG-1 s’en retourne, non sans qu’Oma ait détruit une armée jaffa venue à leur rencontre. Elle franchit elle aussi la porte, emmenant Shiffu avec elle. Maternal Instinct demeure bien entendu un épisode majeur, tant pour la conclusion apportée à la quête de l’Harsiésis que pour la révélation encore partielle de l’Ascension, un thème devenu indissociable de l’univers Stargate. Le cœur du récit réside dans les passionnantes répliques opposant un Daniel très à son affaire ici au Moine aussi impénétrable que volontiers malicieux. Entre Zen et haïkus ces échanges s’avèrent délectables par leur aspect de rébus mais aussi par le sérieux de leur écriture, on sent que les auteurs ont potassé leur bouddhisme Zen. Au passage on s’aperçoit que la référence au bouddhisme comme modèle spirituel ne se limite pas à Hollywood mais a aussi gagné Vancouver. Tout ceci fait très « Petit Scarabée », comme le souligne ironiquement O’Neill, mais l’on se régale. La mise en scène accomplit également des prouesses d’esthétisme, dans le design élégant et chaleureux du temple, comme pour la lumineuse manifestation d’Oma, même si les ultérieures se montreront plus réussies encore. Décidément, à situation quasi équivalente, Oma et son prêtre surclassent aisément Chaya et les siens (Sanctuary, Stargate Atlantis, 1-14). Le récit montre un Daniel désormais fort heureusement attaché à SG-1 au-delà de son histoire personnelle, un passionnant personnage auquel il rend un bel hommage. L’épisode évite cependant le péril d’apparaître sentencieux ou prêcheur. En effet l’intrigue bénéficie des apports solides des personnages toujours marquants que sont Jack ‘O’Neill et Maître Bra’tac. L’agacement progressif de Jack face à ce qu’ils considèrent comme du bavardage devient vite jouissif, l’histoire jouant fort habilement du véritable fossé le séparant de Daniel. On avouera un faible un faible particulier pour ce vieux Goupil de Bra’tac, un moment amer et désespéré face au drame de Chulak et à la mort de son apprenti, évoquant à qui veut l’entendre (principalement Teal’c) son désir de d’abandon, avant de vite reprendre du poil de la bête dès que le Moine évoque les conditions d’une telle reteinte sur Kheb. Un vrai récital. Tony Amendola instille toujours la malice et vivacité à ce diable de personnage, trop rare cette saison. On regrettera cependant une nouvelle fois l’absence d’Apophis, souvent évoqué mais finalement rarement vu sur la période. Il ne faudrait pas qu’il devienne l’Arlésienne de Stargate SG-1 ! Maternal Instinct illustre parfaitement la propension de Stargate SG-1 à s’affranchir du cadre de la stricte série d’aventures, dans lequel on l’enferme trop souvent.
21. LE CRÂNE DE CRISTAL
SG-1 découvre une gigantesque pyramide, d’inspiration maya. En son sein, un immense gouffre, elle contient un crane de cristal posé sur une plate-forme. Daniel en est touché car, son propre grand-père, Nick Ballard en avait jadis découvert un au Belize. Rendu dépressif par le scepticisme rencontré par son histoire (il affirmait que le crane l’avait téléporté auprès de d’extra-terrestres géants et gazeux), Nick s’est depuis fait interner en maison de repos. Quand SG-1 s’approche du cristal une énergie inconnue entoure Daniel, un phénomène interrompue par un tir de Teal’c, inquiet par son ami. Daniel semble alors avoir disparu, mais est en fait devenu invisible et immatériel, semblable à un fantôme. Les différents membres du SGC échouent à résoudre l’énigme de l’artefact et il est fait appel à Nick. La situation se débloque quand ce dernier se rend compte qu’il perçoit Daniel, sans qu’ils « agisse d’hallucinations ! Le cristal sert en fait à entre en contact avec les Aliens, l’achèvement du processus rendant Daniel normal. Nick reste auprès des habitants de la Pyramide, comme lien avec ses autres ennemis des Goa’ulds. Il semble évident que, pour cet avant dernier opus de la saison, Stargate SG-1 a voulu mettre les petits plats dans les grands. Les différents décors et trucages de la Pyramide et de ses habitants apparaissent étonnement grandioses, frappant réellement l’imagination, même si celui de la passerelle accuse quelque peu son âge. Il en va de même pour le Crâne de Cristal lui même, troublant à souhait. Le cœur du récit se situe néanmoins dans l’étrange aventure survenue à Daniel, réussissant l’exploit de se révéler décalée au sein d’un univers relevant autant de la Science-fiction que celui de Stargate SG-1. Oscillant selon les moments entre Twilight Zone et Bewitched, le récit accumule avec talent les scénettes mettant en scène l’état spectral de notre ami érudit (qui connait décidément une fin de saison agitée). Entre humour et émotion, nous avons ainsi droit à toute une visite du petit monde du SGC, que l’on retrouve avec plaisir. Voir le souci manifesté par Teal’c ou Hammond envers le disparu demeure très émouvant. Evidemment on retrouve aussi le lot habituel d’incohérences propres à ce genre de situations (comment Daniel, immatériel, peut-il s’asseoir sur une chaise ? Pourquoi ne passe-t-il pas à travers le plancher ? Etc.), mais qu’importe, la connivence du public est totale. La présence Nick apporte un efficace second souffle à l’intrigue. La chronique familiale de l’incommunicabilité entre ces deux êtres en définitive si semblables sonne juste, sans effet lacrymal et en résonnance ironique avec la situation présente. Jan Rubes, au visage si parcheminé et au regard si pétillant de jeunesse, confère une précieuse humanité à son personnage, tout en fonctionnant à merveille avec Michael Shanks. Le seul véritable lissé par cet épisode original et imaginatif qu’est Crystall Skull reste finalement l’absence de tout retour de ce si épatant protagoniste. Décidément Stargate SG-1 aime à approfondir le vécu de ses personnages, cet épisode en reste un bel exemple concernant Daniel (loi d’airain : tous les épisodes centrés sur Daniel sont réussis, tous).
Jack O’Neill est soudainement téléporté à bord du Chariot de Thor. Il découvre que son ami et allié agonise, tandis que son formidable vaisseau est envahi par une horde de ce qui semble être une horde indestructible de crabes mécaniques. Thor lui explique l’avoir appelé à l’aide car il est impuissant à contenir l’invasion de ces Réplicateurs, l’ennemi caché des Asgards dont il lui révèle la véritable nature. Ces démons nano-technologiques sont sur le point de diriger la nef vers la Terre, pour envahir celle-ci. Malgré ses ordres Jack est rejoint par Sam et Teal’c, venus à sa rescousse (Daniel se relève d’une opération chirurgicale). Malgré les nombreuses difficultés rencontrées et le péril des Réplicateurs, ils parviennent en conjuguant leur talent à désintégrer le vaisseau en le faisant plonger dans l’atmosphère, après en avoir saboté le décélérateur. Eux-mêmes et Thor, plongé en stase, s’enfuient par la Porte Alpha, qu’ils avaient téléporté à bord, juste au moment où les Crabes lancent l’offensive finale. Malheureusement un Réplicateur a survécu à l’explosion. Et voici que cette saison 3, déjà des plus relevées, nous réserve son meilleur opus au moment de nous quitter, cela en devient presque cruel. D’emblée on apprécie vivement les plaisantes premières minutes de l’épisode, quand SG-1 s’apprête à prendre quelques congés bien mérités. Ces passages dédiés au relationnel demeurent essentiels. Sans eux, une série d’aventures, aussi performante soit-elle, apparaît comme une mécanique tournant à vide. On remarque qu’à la fin des fins, Sam refuse l’invitation de son colonel. Timidité, prudence, préférence pour les joies sans pareilles de l’astrophysique ? On n’a guère le temps de s’y arrêter puisque voici que Jack est convoqué à bord du Beliskner ! Au lieu du désormais entretien avec Thor, le récit nous assène un magistral contre-pied avec la brutale révélation, sans préambule aucun, des Réplicateurs de première génération, sous la forme d’une de leurs terrifiantes vagues d’assaut. Astucieusement ce n’est qu’après le choc que l’épisode prend le temps de nous révéler de quoi il retourne. Ces conférences en compagnie d’un Thor immobile pourraient sembler didactiques, mais l’intérêt de leur sujet dissipe tout ennui. Tel est le cœur de ce grandiose épisode, la parfaite exposition d’un nouvel grand ennemi de la Terre, bien plus dangereux que les Seigneurs du Système mais aussi leur étant subtilement opposés en bien des points. Ces Réplicateurs ne basent pas leur puissance sur une imposture, ils sont effectivement d’une puissance hors normes, et ils ne se caractérisent pas par des personnalités flamboyantes, mais par une grouillante masse indifférenciée. Ils ne restent pas figés sur leur passé, mais sauront évoluer, progresser. L’effet de miroir inversé est bien joué. Les Crabes constituent également un croisement astucieux entre deux traditions : celle des films d’horreur arachnéens (les combats de SG-1 sont éprouvants à souhait, et quelle musique !) mais aussi de celles des antagonistes mécaniques ou biomécaniques des séries de Science-fiction. Cylons, Borgs, Cybermen ou Daleks trouvent ici des cousins à leur hauteur. (nous conserverons ici un silence pudique à propos des Super Guerriers des X-Files). Même si les images de synthèse, novatrices pour l’époque, accusent quelque peu leur âge, elles restent tout à fait regardables. Ce magistral coup d’éclat n’entrave pas le développent d’un authentique scénario, haletant de suspense. Les diverses péripéties jouent brillamment de la complémentarité des facultés des trois membres présents de SG-1. L’absence de Daniel ne pose finalement guère de problèmes, ses dons demeurant sans doute les moins utiles dans cet affrontement high-tech. Thor s’avère comme toujours très attachant, avec son humour à froid bien particulier. Ses scènes avec O’Neill sont toujours délectables. L’histoire manifeste une brillante ironie en retournant l’hyper technologie des Asgards contre eux mêmes ou leurs alliés, puisque démolir ce satané vaisseau devient un travail d’Hercule doublé d’un éprouvant casse tête. Sam est d’ailleurs clairement mise en avant en seconde partie d’épisode, cela tombe bien, elle était plutôt en retrait ces derniers temps. Le duel à la fois épique et horrifique contre les Réplicateurs et le Temps lui même prend également place dans de somptueux décors. A l’occasion de son final, la saison sable visiblement le Champagne ; avec les superbes intérieurs du Chariot de Thor aux lignes à la fois épurées et si futuristes. Les scènes dans l’Espace se montrent également spectaculaires. On regrettera simplement un cliffhanger assez décevant. On se doute bien que SG-1 a pu franchir la Porte. Surtout le coup du dernier monstre ayant survécu et apparaissant à la tout dernière image, on nous l’a fait déjà mille fois par ailleurs. Tel quel l’épisode accomplit l'exploit de rendre crédible la Némésis des Asgards et suscite des flots d’adrénaline !
1) De l'autre côté du Miroir : Le thème particulièrement riche des univers miroirs se voit exploité à la perfection, avec cette percutante vision d'une Terre envahie par Apophis. Une trépidante action s'accompagne d'un romantique éclairage sur la relation unissant Jack et Carter. L'un des artefacts les plus fascinants de l'univers Stargate connaît ici un retour pleinement réussi. 2) Némésis : Les Réplicateurs accomplissent une fracassante entrée en lice, à l'occasion de ce récit d'aventures à la fois haletant et anxiogène. Ce tournant majeur démultiplie encore les possibilités d'un univers ne cessant de s'enrichir de saison en saison. Ce final de saison en fanfare bénéficie en outre de superbes effets spéciaux et de la complicité malicieuse existant entre O'Neill et Thor. 3) Méthodes d'apprentissage : Un thème aussi fin qu'original, pour une Science-fiction intelligente et pleinement mature. On apprécie que Stargate SG-1 ait plusieurs cordes à son arc et sache à l'occasion renoncer aux scènes d'action pour privilégier d'autres types de récits. De l'excellent Planet Opéra et un beau portait de Jack O'Neill, personnage allant bien au-delà que son apparente décontraction. 4) Les Flammes de l'Enfer : Un superbe double épisode scandant la mi saison, s'appuyant sur un décor hors normes et un budget aussi conséquent qu'utilisé avec goût. Sokar constitue un adversaire de choix, digne des Grands Maîtres les plus marquants. Le récit sait aussi varier ses effets, notamment via un détour étonnant mais convaincant dans le domaine des univers truqués. 5) Diplomatie : L'un des meilleurs exemples de la riche veine des épisodes diplomatiques de Stargate SG-1, un genre d'histoire permettant d'optimiser l'ampleur de l'univers édifié. L'intrigue du jour s'avère également astucieuse, tandis qu'elle met en avant trois Grands maîtres particulièrement savoureux. La cérémonie de montée en grade de Carter apporte un joli moment d'émotion. Retour à l'indexCrédits photo: MGM.
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