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 saison 1 saison 3

Code Quantum (1989-1993)

Saison 5

 


1-2. LEE HARVEY OSWALD
(LEE HARVEY OSWALD)


La cinquième saison commence en force avec Sam Beckett dans la peau de Lee Harvey Oswald dans un double épisode. Sur une superbe musique composée exprès pour le film par Velton Ray Bunch, nous voyons défiler des images de JFK à Dallas le 22 novembre 1963, puis de Lee Harvey Oswald. Le drame est en place. Sam pose pour la célèbre photo d’Oswald un fusil à la main devant l’objectif d’une russe nommée Marina. Il lui parle en russe et son discours est celui d’un communiste convaincu, violemment anti-américain. Peu après, nous voyons un exercice de tir où un militaire dirige Oswald qui se montre particulièrement rebelle. Cette scène se déroule quelques années plus tôt le 5 octobre 1957 en plein désert.

L’histoire part du postulat qu’il n’y a pas eu un complot. Bellisario prend le contrepied du JFK de Oliver Stone et va tenter de nous prouver que l’assassinat de Kennedy est l’œuvre d’un seul homme, Lee Oswald, un fanatique marxiste aurait tué seul le président Kennedy, certes avec des complicités soviétiques, mais sans le complot qui mêlerait CIA, mafia et Dieu sait qui. Dans l’épisode, Al Calavacci est le partisan de la thèse du complot, tandis que Sam s’évertue à lui démontrer que l’assassinat de Kennedy est le fait d’un homme seul.

Dans le caisson temporel, le vrai Oswald discute avec Al des bienfaits du marxisme, (Al lui rétorque les vietcong qui l’ont fait prisonnier à HanoÏ entre 1968 et 1973 n’ont pas respecté la convention de Genève qu’il réclame lui), mais petit à petit, Al comprend que les personnalités d’Oswald et de Sam sont en train de se mélanger..Ainsi Oswald dans le caisson est un mélange des cerveaux de Sam Beckett et du tueur : il appelle par son prénom Al. Ce dernier en est stupéfait.

Cet épisode provoqua une controverse aux Etats Unis puisque Bellisario a tenté de nous prouver que tout ce que l’on nous a dit sur l’assassinat de Kennedy n’est que balivernes, et que le meurtre est le fait d’un homme seul. Plutôt minoritaire à penser de la sorte, il va à travers le personnage de l’incrédule Al tenter de convaincre le téléspectateur, nous montrant chaque réaction de Sam dans la peau d’Oswald. Nous allons donc voyager dans le cerveau d’Oswald figure du mal absolu pour les américains de 1957 à 1963. Bien entendu, avec l’information qui est donnée depuis des décennies par les médias et le cinéma (« I comme Icare » d’Henri Verneuil avec Yves Montand, « JFK » d’Oliver Stone avec Kevin Costner), Bellisario entreprend une mission impossible. Notons que c’est la première fois que Sam Beckett entre dans la peau de quelqu’un de connu, il n’a aidé jusqu’à présent que des anonymes.

Le final tente à nous montrer que nous vivons dans un monde transformé par le programme Quantum, puisqu’initialement, Jackie Kennedy est tuée par Oswald en même temps que son mari. C’est en faisant un second saut quantique au moment où il appuie sur la gâchette pour tuer le Président que Sam – se retrouvant dans la peau d’un garde du corps – sauve Jackie.

Lee Harvey Oswald nous est dépeint comme un extra-terrestre, les scènes où il affronte Al dans le caisson temporel du programme Quantum le présentent comme « un prisonnier de guerre ». Il s’estime victime du capitalisme. Se proclamant durant les deux épisodes communiste, il recevra la remarque étonnée d’un soldat « Qu’est ce que vous faites dans l’armée des Etats-Unis mon vieux ? ».

Cette fois, Bellisario a rangé dans ses cartons ses bondieuseries et ses bons sentiments pour un pilote de la saison 5 particulièrement violent. Peu à peu, la thèse de l’homme seul fissure chez Al (censé représenter le citoyen lambda connaissant la théorie du complot) la certitude commune pour l’action d’un homme seul. Un peu comme plus tard avec les complots gouvernementaux dans « X Files », « Code Quantum » cherche à ébranler nos certitudes. On nous cache tout, on ne nous dit rien, on nous fait croire ce qu’on veut. Il faut dire que Bellisario a réellement rencontré le vrai Oswald lors de son séjour dans l’armée et a acquis la certitude que l’assassinat de Kennedy était né dans le cerveau malade d’un tireur isolé.

Le comédien Willie Garson fait une formidable composition dans le rôle d’Oswald, même si nous le voyons principalement dans le caisson temporel. Sam, lui, n’est plus lui-même, il est dévoré par ce cerveau maléfique et Al finira par admettre la théorie du tueur isolé. Mais on peut douter que le spectateur se laisse lui si facilement convaincre.

Natacha Pavlovich est elle aussi formidable dans le personnage de Marina Oswald, moins communiste que son américain de mari.et qui tentera de le dissuader de son entreprise mortelle. Karen Ingram est vibrante de vérité en Jackie Kennedy. L’épisode est bien plus sérieux que « Dark skies l’impossible vérité » qui lui attribuait l’assassinat de Kennedy aux extra-terrestres infiltrés dans le gouvernement et les services secrets. « Code Quantum » joue une carte réaliste qui peut déplaire et déranger, tant Bellisario se penche sur sa copie avec sérieux.

Avec cet épisode, « Code Quantum » quitte l’univers de séries comme « Les routes du Paradis » pour jouer dans la cour des grands. La série peut irriter, mais pour une fois elle sort des sentiers battus pour nous donner un nouvel éclairage sur une vérité que l’on croit connaître depuis 1963. Tout ici est gommé, à commencer par le rapport Warren. Au fond, la thèse de Bellisario (si un homme seul peut tuer Kennedy, quelle confiance peut on laisser au gouvernement du plus puissant pays du monde ?) est que la théorie du complot masque la fragilité du gouvernement , des autorités de toutes sortes des plus connues au plus secrètes.

Enfin, il faut saluer le jeu de Scott Bakula sans qui rien ne serait crédible. Il nous fait vivre son personnage, avec ses défaillances et ses faiblesses, mais surtout sa folie et son idéologie. Sam en arrive à comparer la façon dont il tirait sur le gibier dans sa ferme natale avec l’habileté au fusil de Lee Harvey Oswald. Dans ce double épisode, il n’est pas question de nous faire rire ou de se déguiser en femme. Tout le drame Kennedy est restitué avec des images authentiques d’actualité de l’époque qui nous troublent au plus haut point car ils mélangent réalité et fiction. « Code Quantum » qui nous a raconté la mort des vieux indiens, le Ku Klus Kan, le racisme envers les noirs, la peine capitale, l’influence de la religion, est devenu en cinq saisons un portrait de l’Amérique des années 50 à la fin du siècle dernier.

Après le Vietnam en ouverture de la saison 3, Bellisario se devait de peindre cette tragédie dont l'Amérique ne s'est jamais remise.

Interview de Donald Bellisario au sujet de l'épisode ; "Lee Harvey Oswald" parue dans "Générration Séries"

"J'ai connu brièvement Lee Harvey Oswald à l'armée dans la marine. J'étais dans une compagnie très voisine de la sienne. C'était un type arrogant, provocateur. De plus, j'ai travaillé et habité pendant huit ans à Dallas et je sais beaucoup de choses à propos de l'assassinat du président Kennedy. Je ne crois pas qu'il y ait eu complot du tout. Je crois que c'est un type tout seul qui a fait le coup. On a de plus en plus d'informations sur cet assassinat, les photos du corps, le rapport d'autopsie et toutes confirment l'hypothèse d'un seul tireur. J'ai vu le film d'Oliver Stone avec mon fils,et celui-ci qui avait dix ans à l'époque m'a posé beaucoup de questions sur la thèse du complot. J'ai été obligé de lui dire : "Attends une minute, tout est faux. Cela ne s'est pas passé comme ça, c'est mensonger". (Propos recueillis par Jacques Baudou)

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3. LA MÉGÈRE ET LE MARIN
(LEAPING OF THE SHREW)



Pour cette cinquième saison qui sera la dernière, NBC revoit le budget à la baisse. Malgré la présence d’une guest star venue du cinéma, Brooke Shields, ici dans le rôle d’une future mariée aussi insupportable que gâtée, le télespectateur notera que, l’épisode étant situé en haute mer, on voit des récifs !

Comme dans « L’enlèvement de Lisa Zorakin » pour les persuaders, Sam se trouve confronté à une véritable mégère après un naufrage. Comme dans « Lifeboat » d’Hitchcock l’histoire se passe dans une embarcation sur la mer. Remplie de préjugés sur les simples mécaniciens, qu’elle traite de « pouilleux », Vanessa Foster (Brooke Shields) devait se marier en mer. Son fiancé David et le reste des passagers a été repêché par un radeau, mais Sam sur un canot de sauvetage va devoir supporter cette fille riche et capricieuse que l’on imagine bien en Paris Hilton. Ziggy permet à Al d’apprendre que l'embarcation n'a pas été comme prévue repérée par un navire dans le délai imparti. Ils risquent donc mourir. Sam doit faire preuve très vite d’autorité face à cette folle en furie qui exige de se changer pour passer « à table » manger des algues !

L’épisode réussit à nous amuser sans tomber dans la caricature, ce que l’on doit aux comédiens. Brooke Shields est parfaite dans son rôle sans jamais surjouer. Comme il fallait s’y attendre, les deux comparses aussi éloignés que possible socialement (selon le principe du « buddy movie ») vont tomber d’accord. Brooke Shields se révèle être l’une des plus jolies partenaires de Sam de toute la série.

Abordant sur une île déserte (comme dans « Le lagon bleu »), Sam apprend par Al que personne n’accostera sur l’île avant neuf ans. L’excentrique Vanessa demande à son arrivée sur l’île s’il y a un cabinet de toilette ! Elle porte avec elle dans une jarre…les cendres de sa grand-mère !

Visiblement après la controverse et l’aspect dramatique du double épisode « Lee Harvey Oswald », il fallait faire une pause humoristique, et l'on assiste ainsi sur l’île à une bagarre dans la boue entre Vanessa et Sam/Nikos, la riche naufragée ayant souillé le seul point d’eau potable. Les sauts quantiques de Sam qui avaient tendance lors des quatre premières saisons à se répéter (plusieurs épisodes traitant du racisme par exemple), aussi, la cinquième saison nous offre cette-fois de la comédie pure. Le scénario a été écrit sur mesure pour Brooke Shields. Alors que l’épisode aurait été insupportable avec quelque inconnue au talent approximatif, nous ne voyons pas ici le temps passer.

Bien entendu, tout cela est sans doute filmé dans un studio d’Universal mais l’épisode a un côté Robinson et Vendredi. Nous sommes à des lieues de « Lost », par manque de moyens et d’intensité dramatique. L’intervention du programme Quantum est une intrigue d’une minceur extrême. Dans la « vraie vie », Nikos est un vrai marin et sauve trop rapidement Vanessa, alors que l’inexpérience de Sam prolonge la solitude des deux êtres et permet à leur amour d’éclore. Donald Bellisario a la magie de mélanger dans sa série les drames les plus sombres avec les comédies les plus loufoques. La belle Brooke Shields finit par tomber dans les bras du chanceux Scott Bakula. Nous terminons par un remake du « Lagon bleu » et le couple aura six enfants lorsqu’on les retrouvera neuf ans après, Vanessa ayant refusé de se faire sauver par un navire ayant approché l’île. Un bon intermède reposant dans la série.

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4. RETOUR DE GUERRE
(NOWHERE TO RUN)


Saison en yoyo, nous passons de la tragédie de JFK à des pollissoneries maritimes avec Brooke Shields pour revenir dans l’enfer du Vitenam, ou plutôt des anciens du Vietnam. Nous « vivons » réellement cet hôpital de San Diego en 1968 où Sam, pour la première fois se retrouve amputé des deux jambes.

Sam doit sauver un camarade de chambre du suicide. Al, qui a été prisonnier six ans au Vietnam, ne se sent pas neutre dans l’aventure et oublie sa gouaille et ses plaisanteries habituelles. Ronald Miller, capitaine, dont Sam a pris la peau, ne se laisse pas abattre. Cet épisode nous éclaire sur un point : c’est le corps de Sam Beckett qui se transmute dans le temps. Ici, Miller aura des jambes !

Nous retrouvons Jennifer Aniston (moins connue qu’aujourd’hui, elle sera en 1994 la vedette de « Friends ») dans le rôle de Kiki Wilson, une jeune infirmière bénévole dont le frère est porté disparu et qui lit dans les lignes de la main et va découvrir une partie de la mission de Sam. Le sergent Billy Johnson, un noir, (Michael Boatman) dont la moelle épinière a été sectionnée, provoque la rupture avec son épouse Carol. Il profitera du week end pour se jeter dans la piscine de l’hôpital.

Nous voyons à la télévision des images en noir et blanc de la contestation contre la guerre du Vietnam. Déjà, à l’époque de la guerre, une série comme « Hawaii police d’état » laissait passer une certaine critique du Vietnam à travers des épisodes comme "Tuer ou mourir" ou "L'abeille".

Ainsi, Julie, la femme de Sam/Miller (Judith Hoag) vient le trouver pour lui annoncer qu’elle demande le divorce. Drame d’une guerre inutile, plaidoyer contre la guerre, peut-être un peu gnan gnan comme Bellisario nous y habitué (Si l’on veut une série sur le Vietnam, il y a « L’enfer du devoir ») mais aussi contre la bêtise humaine avec cet infirmier qui nargue comme des loques humaines ceux qui sont partis se battre pour le pays et revenus en morceaux. On devine que Sam va sauver le sergent Johnson, et donner une bonne raclée à l’infirmier indélicat et sadique. Le talent de Bakula, c’est de passer de Brooke Shields aux vétérans du Vietnam en restant toujours aussi convaincant.

Au bar, la Joan Baez locale chante devant des hippies de la protest song, nous assistons à un télescopage du « peace and love » et du retour de guerre. Nous entendons la chanson de Bob Dylan « Blowin in the wind » pour ajouter à la tristesse ambiante. Malgré les horreurs de la guerre, Bellisario garde une certaine vision optimiste de la vie. En cela il s’écarte de «Apocalypse now » ou « Voyage au bout de l’enfer », pour délivrer un message humaniste parfois un peu trop aseptisé. Mais il a le bon goût de choisir Jennifer Aniston. Alors, on lui pardonnera d’en faire parfois un peu trop dans la guimauve.

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5. AU DOUZIÉME COUP DE MINUIT
(KILLIN' TIME)



Sam Beckett se trouve dans la peau d’un tueur en fuite, Leon Stiles (Cameron Dye). Lors du transfert dans le temps, le vrai tueur s’évade du caisson temporel en menaçant Al et Gooshie avec une arme. De 1958, le tueur se retrouve en 1999.

Cet épisode très violent est le premier dans lequel quelqu’un s’évade du caisson temporel, mettant Sam dans une situation impossible. Sam se retrouve dans la peau de Stiles avec une mère et sa fille en otage, Connie Ray (Carol Pruitt) et Becky (Beverley Mitchell).
Nous retrouvons Al Calavicci dans la ridicule voiture style K2000 qu’il conduisait dans le pilote de la série avant que Sam ne commence son premier voyage temporel. Entre le bolide et « Ziggy », tout ce décor fait kitsch et très années 80, rappelant « Tonnerre Mécanique », « Supercopter » ou une autre série des années 90, "Viper".

Episode essentiellement concentré sur l’action au détriment de l’humanisme habituel de Bellisario, « Au douzième coup de minuit » pourrait être l’élément de n’importe quelle série policière un peu audacieuse et futuriste. Tout cela ressemble plus à « Robocop » qu’aux aventures sentimentalo-temporelles de Sam Beckett. D’où notre légitime déception. Le shérif est présenté de façon caricaturale, John Hoyt joué par Jim Haynie. Stiles se retrouve avec une prostituée dans un monde de néons et un bar de luxe, en 1999. Les deux comédiens qui interprètent le shérif et le tueur n’apportent aucun relief à leur jeu. C’est la première fois qu’Al est montré hors du centre Quantum, un révolver à la main, affrontant un détraqué en fuite.

Après plusieurs épisodes réussis dans cette saison, celui-là marque le pas. Trop caricatural, trop tiré par les cheveux, on s’ennuie vite dans cette histoire à la psychologie limitée. La comédienne qui joue avec Sam, Carol Pruitt, est une de ses actrices interchangeables sans intérêt (On ne peut pas payer le cachet d'une Brooke Shields à chaque fois). Notons qu’en dehors du pilote et de « Bond en arrière », nous n’avons jamais vu autant les salles du laboratoire Quantum dont le design fait assez fauché.

Al, blessé par Stiles, réussit à capturer ce dernier et à rejoindre Sam. Le shérif ivre de vengeance veut tuer Stiles/Sam qui a tué sa fille. C’est le discours de Connie au shérif qui sauvera Sam, bref retour à l’humanisme bellisarien.

Un épisode qui mérite tout juste deux melons.

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6. NUIT MAGIQUE
(STAR LIGHT, STAR BRIGHT)


Enfin un épisode sur les OVNI, qui va ravir les fans de « X files » et des « Envahisseurs » : Maxwell Stoddard les a vus, comme David Vincent. Mais il a 79 ans et dans la vraie vie, on l’interne dans un hôpital psychiatrique. Sam entre donc dans sa peau pour le sauver. Bien évidemment, l’épisode file directement à la case « sentiments », avec toute une famille autour de ce papy en avance sur son temps qui en 1966 (L’année du tournage de la première saison des « Envahisseurs » !) mime Jimi Hendrix à la guitare devant son petit fils interloqué.

Visuellement beau, avec une soucoupe fort réussie pour une production de ce budget, « organique » comme dans « Le retour des envahisseurs » de Paul Shapiro en 1995., l’épisode nous prive et nous frustre en ne nous montrant que la maison familiale des Stoddard père, fils et petit fils. Alors que nous aurions tellement aimé voir les aliens. « Code Quantum » rejoint tout de même son genre de départ, la SF. Les rapports entre le papy et son petit fils Tim (Morgan Weisser, un grand gaillard aux cheveux longs) sont plein de complicité et d’amour.

Sam relate à Al qu’il a vu la soucoupe volante. Ou plus exactement un « bocal » volant, tandis que le vrai Stoddard croit avoir été enlevé par les extra-terrestres dans le couloir temporel, et être prêt à partir pour Vénus. Une nuit magique qui ne doit rien à Catherine Lara et qui évoque un épisode plein de tendresse et de paix loin de la violence des expériences de Mulder et Scully ou de David Vincent.

Les enfants se résignent à faire enfermer Maxwell. Le look de Tim (en 1966) est typique des beatnicks. Sa chemise à fleurs rappelle que « Les élucubrations d’Antoine » datent de cette époque. Morgan Weisser a joué ensuite dans « New York, police judiciaire ». Le père, John (Guy Boyd) a lui tenu de 2004 à 2009 le rôle du héros de « New York, section criminelle ».

Le FBI surveille discrètement le papy visionnaire. Sam pour la première fois trouve que le personnage qu’il incarne a raison et défend sa cause. Sam s’affronte avec Al et estime que prouver l’existence des extra-terrestres est plus important que le programme Quantum. Regrettons que Sam qui a tant souffert du Vietnam fasse la leçon à son petit fils pour qu’il parte au service militaire. Mais il l’encourage aussi à faire des études musicales.

On découvre qu’en 1966, Jimi Hendrix n’était pas connu, à la différence de Clapton par exemple. Et Sam de nous jouer l’hymne us à la façon hendrixienne ! Un grand moment de la série.

Le conflit générationnel entre Tim et son père John relance la machine à bons sentiments. La mission quantique de Sam n’est cependant pas de prouver l’existence des ET mais de sauver le petit fils d’une overdose mortelle. En 1966, Jim Morrison, Janis Joplin et Jimi Hendrix ne sont pas connus et leurs exemples ne veulent rien dire pour Tim.

On guette bien sur l’intervention des « men in black », le docteur Hardy (H Richard Greene, qui sera sénateur dans « A la maison blanche ») et un homme de l’US Air Force, le major Meadows joué par Michael Maguire. Ils veulent interner Sam/Maxwell. Le spectateur devine que seule l’apparition de l’engin spatial pourra sauver le patriarche de l’asile. « Code Quantum » cette-fois se hisse à la hauteur de sa réputation et nous offre un épisode vraiment palpitant.

Sam évoque le projet « Blue book » devant les hommes du FBI. Il pense avoir marqué un point, et surtout, Al lui révèle qu’une nouvelle apparition va avoir lieu. Hélas, Sam est interné, trahi par sa famille. Les deux men in black sont dans l’asile. Ils veulent droguer au penthotal le grand père. Bien qu’il s lui promettent de l’écouter, les men in black le torturent. Avec ses lunettes, H Richard Greene avec des airs de Mitch Pileggi dans les X Files. Avec la drogue, Sam révèle sa véritable identité et le projet Quantum. Le fils et le petit fils libèrent Sam des men in black et ce dernier les conduit sur les lieux de la prochaine apparition. On se croit alors dans une version un peu comique de X Files, en pleine forêt. Les Men in Black les filent. Qu’attendent donc les aliens pour se manifester ? Au moment où il se rend, la lumière envellope tout le monde et la soucoupe et Sam/Max monte à bord de l’engin spatial. Hélas, l’épisode se termine là. Sam saute dans le temps et redevient Jimmy, le mongolien de la saison 1 épisode 16.

Une vraie réussite.

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7. LE BIEN ET LE MAL
(DELIVER US FROM EVIL)


Avec cet épisode commence une nouvelle série à l’intérieur de la série, qui va opposer Sam à des voyageuses temporelles venues changer le passé en mal. Donc des anges du diable en quelque sorte. Cette saison 5 nous plonge en pleine SF traditionnelle, quittant l’aspect « SF prétexte » des quatre premières saisons. Le prétexte était pendant les premières saisons de faire une anthologie des situations sentimentalo-humanistes que le programme Quantum imprégnait, dans lesquelles il interférait.

Désormais, et cela aurait été encore plus visible si une saison 6 avait été faite, Bellisario s’attache plus aux amateurs de SF (tout en espérant bien garder, on le pense, les « bondieusards » amateurs de bons sentiments qui ont fait l’audience jusque là).

Si l’opération sera trop tardive pour sauver « Code Quantum » de l’annulation, et d’un final un peu désespérant, fait sans doute à la va-vite par un créateur-producteur qui comptait reprendre très vite la série (ce qu’il n’a jamais fait), la côte SF de ce cher Scott Bakula va augmenter puisqu’il sera le héros de 98 épisodes et quatre saisons de l’ultime spin of de la saga « Star Trek », « Enterprise »

L’épisode présent de Code Quantum qui met en place les anges du diable n’est d’ailleurs pas la seule initiative d’aller dans le sens SF, puisqu’une trilogie d’épisodes va enchaîner celui-là : daugther of sin/for your love/The last door. Sam va avoir un enfant, Sammy Jo, qui devait reprendre les rennes de la série en se substituant à Scott Bakula (occupé ailleurs avec le « star trek ») mais en conservant Al et son interprète Dean Stockwell. Hélas, le projet longtemps annoncé sur Internet Movie Data Base a finalement été retiré il y a deux ans, et il ne semble plus être question, du moins à la télévision, de reprendre la série avec la fameuse Sammy Jo. Il est cependant question d’un film de cinéma, mais tout cela est sans intérêt puisque, après toutes ces années, et même si Bellisario leur offrira un caméo dans le film potentiel, Scott Bakula et Dean Stockwell sont désormais trop vieux, comble temporel, pour les rôles de Sam Beckett et Al Calavicci.

J’ai mentionné une trilogie qui suit cet épisode (Le petit cœur perdu/Par amour pour toi/La dernière porte), mais « Le bien et le mal » est lui-même le premier épisode d’une trilogie espacée sur la cinquième saison, avec « Evil Leaper II » et « Revenge of the evil leaper »). Le problème est que toutes ces fondations auraient besoin de développements ultérieurs, et que l’épisode « Revenge of the evil leaper » va nous laisser sur un cliffhanger jamais résolu concernant les anges du diable. On va ressentir une certaine frustration de ne jamais savoir ce qu’il advient de Zoey et Alia. Ce sont les aléas des séries annulées.

Dans « Le bien et le mal », Sam revient dans la peau du mongolien Jimmy Lamotta (Voir Saison 2 épisode 8 « Jimmy »). Nous retrouvons les personnages et les acteurs de l’épisode de la saison 2. Al nous apprend que c’est le 80e transfert de Sam.

Jimmy est confronté aux problèmes de ménage de son frère Frank (retour dans le rôle de John D’Aquino) et de sa femme Connie (retour de Laura Harrigton). « Jimmy » se passait en 1964 et « le bien et le mal » en 1966, les femmes ont évolué et Frank ne l’accepte pas et va chercher de la consolation auprès d’une maîtresse, Shirley (Kristen Cloke).

Hélas, les anges du diable passent à l’attaque. Alia (Renée Coleman), voyageuse temporelle, entre dans la peau de Connie et fait croire que Jimmy a voulu la violer. Alors que les deux voyageurs temporels, Sam Beckett et Alia ont voulu faire crac crac. Vous suivez toujours ?

Sam et Al découvrent l’existence de deux voyageuses temporelles, Alia et l’hologramme Zoey (Carolyn Seymour) envoyées de « Lothos ». Et Alia a séduit Sam qui a fait l’amour avec elle. Mais pour les gens qui vivent la réalité de 1966, c’est Jimmy et Connie qui ont fauté. Les anges du diable, à l’inverse du programme Quantum dont Dieu a pris le commandement, viennent pour empirer les choses. Pour changer le passé en créant des drames là où il n’y en a pas eu. Pour faire l’inverse du travail de Sam.

Revenu de chez Shirley, Frank massacre presque son frère Jimmy car la fausse Connie, Alia, prétend qu’il l’a violée. La réalité est ici modifiée par le mal et non par le bien. Cela fait rire Zoey qui a de faux airs, en plus jeune, de la belle mère Endora de « Ma sorcière bien aimée ».
Lothos, c’est le diable, façon informatique. Lothos est un programme du mal comme Quantum du bien. Leur but : faire accuser Jimmy de viol, et tuer le docteur Sam Beckett. Il n’est pas explicitement dit par Bellisario que le programme Lothos est au pouvoir de Satan. Mais Sam, sur le point d’être tué par Alia/Connie, la convainc que si elle l’abat, elle perdra son rôle de voyageuse temporelle et se détruira elle-même. Le bien annule le mal.

En refusant de tuer Sam, Alia se transmute « ailleurs » et l’histoire revient deux jours avant. Frank et Connie vivent le parfait amour. Sam se transmute dans le premier personnage d’un épisode appelé « Trilogie », mais juste avant il avoue à Al que le mal n’est pas parti : Alia est là, quelque part dans l’espace temporel, cherchant sa revanche.

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8. TRILOGIE 1 : LE PETIT COEUR PERDU
(TRILOGY PART ONE : DAUGHTER OF SIN OUR LITTLE HEART )



Sam devient shérif. Il prend la peau du shérif Fuller le 8 août 1955. Il vient de découvrir un cadavre dans un marais, Bart Haider. Peu de temps avant, une petite fille est morte dans des conditions mystérieuses. Dans les deux cas, la petite fille du Shérif, Abigail Fuller (Kimberly Cullum) a vu des choses. Elle a eu la vision de l’emplacement du cadavre.

Fuller cache à tout le monde que son épouse Laura (Meg Foster) n’est pas morte, mais internée dans un asile. Ce personnage effrayant, aux yeux crevés, et assez révulsant, va revenir de façon récurrente tout au long de la trilogie.

Le mort est le père de la petite fille, Violet, qui est morte déjà en présence d’Abigail. La mère de Violet, Leta Aider (Mary Gordon Murray) se déchaîne en accusant d’assassinat Abigail. La fille du shérif est la dernière personne à avoir vu en vie l’homme qui vient de mourir.

En 1971, cet endroit de Louisiane a été dévasté et le programme Quantum ne dispose d’aucune archive. Abigail va revenir en 1966 et en 1978 mais sera chaque fois accusée de meurtre.

Dans la trilogie, qui conduira Sam à avoir une fille nommée Sammy Jo, la première naissance issue d’un voyage dans le temps stricto sensu, il convient d’être attentif et de ne perdre aucun détail, sinon, tout devient difficile à comprendre. Surtout que l’action s’écoule de 1955 à 1978, et que les faits de chaque époque seront évoqués, notamment lors d’un procès criminel.

Dans le deuxième épisode de la trilogie, Abigail plus grande est menacée de lynchage, dans le troisième de la peine capitale. Une sorte de malédiction la poursuit à travers toute sa vie.

Sam/le shérif Fuller découvre que Violet avait volé un bijou de la mère d’Abigail, le fameux "petit cœur perdu". Mais la fille jure à son père n’avoir fait aucun mal à Violet (morte en 1953) et n’être pour rien dans sa mort. Blanchette, la mère de Laura, folle, a tué tous ses enfants sauf Laura, puis s’est tranchée la gorge. La légende du pays accuse cette famille d’être folle de façon héréditaire.

Sam se rend à l’asile où depuis deux ans Laura Fuller est internée. Il veut savoir ce qui s’est passé deux ans plus tôt lorsque la petite Violet est morte. Mais il n’obtient rien de cette femme inerte et effrayante qui cache un lourd secret.

Leta Aider a tendu un piège à la petite Abigail et la séquestre. Elle veut lui faire avouer le meurtre de Violet et de Bart son mari. Pour se défendre, la fillette casse un vase de fleurs sur la tête de Leta. Ce qui ne l'assomme pas mais la détermine encore plus à tuer l'enfant.

Leta, telle la Mrs Danvers de Rebecca, met le feu avec une lampe à pétrole et Sam doit sauver sa fille des flammes. Dans une fin encore plus spectaculaire que « Rebecca », Sam/Fuller sauve sa fille, mais Leta s’enfuit par l’arrière de la maison en flammes.

Sam est alors transmuté dans la peau de Will Kinman, en train de faire l’amour avec Abigail Fuller. Nous venons de faire un bond dans le temps et sommes le 14 juillet 1966. Toutes les énigmes de l’épisode que nous venons de voir restent en suspens. Une femme aux yeux crevés dans un asile continue d’attendre et de garder le secret. Wait and see les deux prochains épisodes pour tout savoir.

Avec la trilogie Abigail, de même que la trilogie des anges du diable, Bellisario nous offre des chefs d’œuvre de frissons et de fantastique auxquels il ne nous avait pas habitués. « Code Quantum » est en train de « transmuter », comme série, de série humaniste en véritable série de SF/Horreur. Il est dommage que des épisodes sur Marylin Monroe et Elvis Presley viennent faire « perdre du temps » à cette ultime saison.

Abigail, Leta et la sinistre Laura seront de retour dans l'épisode prochain.

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9. TRILOGIE 2 PAR AMOUR POUR TOI
(TRILOGY PART TWO : FOR YOUR LOVE)


Nous sommes maintenant en 1966, onze ans après la première partie de la trilogie. La seconde partie a été diffusée aux Usa sur NBC avec le troisième segment de la trilogie.

Maintenant, Abigail est une ravissante jeune femme, très sexy, et plus la petite fille. Son père, le shérif, est mort dans les flammes. Sam se sent perturbé par son personnage, il est amoureux de la jeune femme et confond son rôle de voyageur temporel avec le personnage de Will Kinman, le futur époux.

Un jeune garçon, le petit Takin, dont Abigail était la baby sitter, a disparu. A nouveau, Abigail se retrouve dans les problèmes, on la soupçonne de meurtre.

Toute la ville devient enragée de ne pas trouver le petit Purvis Takin et veut lyncher la jeune femme. Son passé la poursuit une fois de plus. L’enfant était jaloux du mariage d’Abigail.

C’est Melora Hardin qui incarne désormais Abigail, vedette de la série « The office » de 2005 à 2011 dans le rôle de Jan Levinson.

Scott Bakula/Sam est affecté d’un bégaiement ridicule. Dans la peau de Will Kinman, il a des visions d’incendie et de flammes.

Abigail a découvert lorsqu’elle a fait l’amour la veille avec Sam qu’elle n’était plus avec Will. C’est ainsi que sera conçu Sammy Jo Beckett, la fille de Sam, potentielle héroïne d’une nouvelle série (ou d’une adaptation cinéma).

Sam demande à Al de découvrir ce qu’est devenue depuis onze ans Leta Haider (Mary Gordon Murray), elle qui a provoqué un incendie où est mort le shérif qu’interprétait Sam dans le premier segment de la trilogie.

Scott Bakula, une fois de plus, fait passer les situations les plus incroyables grâce à ce côté faussement candide, mélange de bonté et de naiveté. Avec un autre comédien, « Code Quantum » ne fonctionnerait pas – c’est dire si l’on peut s’inquiéter en cas d’adaptation ciné.
 
Une battue est organisée pour retrouver le petit Purvis. Sam/Will se retrouve confronté à la diabolique Leta Haider. L’actrice n’a pas vieilli en onze ans, ce qui nuit à la crédibilité de l’ensemble. Aucune ride, rien, elle vient encore se plaindre de la mort de sa fille. Tandis qu’Abigail est devenue une grande fille. Leita nie être à l’origine de l’incendie qui a tué le shérif Clayton. Elle conseille d’aller voir dans son asile Laura Fuller qui ressemble à une momie, enrubannée de bandages. Elle se rappelle le massacre auquel elle a échappé lorsque sa folle de mère a tué tous ses enfants. Laura sait que Will n’est pas ce qu’il prétend, et qu’il est Sam Beckett.

L’épisode amplifie le suspense du premier segment de la trilogie. Sam perd son identité, se rebelle et refuse désormais son rôle de héros temporel. Il veut devenir Will. Episode assez torride, qui voit une nouvelle scène d’amour, Sam peine à empêcher le lynchage d’Abigail.
Ziggy situe où se trouve l’enfant, Al le dit à Sam et Abigail est sauvée…

A suivre…

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10. TRILOGIE 3 : LA DERNIERE PORTE
(TRILOGY PART THREE : THE LAST DOOR)


Nous sommes en 1978, le 28 juillet. Sam est dans la peau d’un avocat que la domestique d’Abigail vient chercher 

25 ans après, Leta Aider est morte assassinée, poignardée, avec les empreintes d’Abigail On a retrouvé aussi les ossements de la petite Violet et pour cela, Abigail passe aux assises. D’après Al, Abigail périra sur la chaise électrique en 1984

Sam se retrouve fasse à sa fille, Sammy Jo Fuller (Kimberly Culler, qui incarnait Abigail enfant). Elle possède un haut quotient intellectuel. Sam est dans la peau d’un avocat, Stanton, flanqué d’une mégère raciste. Il décide de défendre Abigail. Le reflet de Sam est W K Stratton de « Têtes brûlées » de Bellisario. Abigail est jugée pour le meurtre de Leta Aider. Ceux de Violet et de son père sont prescrits. Du fond de sa tombe, Leta continue sa vengeance.

La fin de la trilogie est un peu moins intéressante que les deux premières parties, moins intense. Malheureusement, Stanton est cardiaque et a un malaise en pleine audience. Jouant les papas gâteaux avec Sammy Jo (Mais que doit penser « l’officielle » de Sam, Donna Elisee depuis la direction du programme Quantuim !)

Troisième rendez vous à l’asile avec Laura Fuller (Meg Foster l’interprète toujours), Sammy Jo lui a parlé de sa « grand-mère ». Laura est de plus en plus folle, elle pense que tout ce qui est arrivé est un cauchemar. Elle reconnaît en l’avocat Stanton Sam/Will, celui qui allait épouser Abigail. Dans la main de la folle, Sam retrouve le petit médaillon perdu. Cette-fois, la comédienne Meg Foster est correctement grimée (par rapport à Leta Aider qui ne vieillissait pas). La folle vient témoigner au tribunal et révèle que pour protéger Abigail, elle a tenté de retenir Violet qui est tombée dans un puits.

Nous sommes aux frontières de la crédibilité. La scénariste Deborah Spratt, l’ex de Bellisario, commence à peiner sur sa copie après trois épisodes. Sam en dernier recours appelle Abigail à la barre. Les américains aiment les procès à sensation, ce qui fait peut être par rapport aux deux premiers segments de la trilogie Abigail, que nous français nous sentions un peu frustrés après tant d’action et de scènes fantastiques.

Abigail révèle qu’elle a retrouvé morte Leta Aider chez elle. Ayant appris que de retrouver les ossements de Violet n’était plus une crime non prescrit (Nous sommes loin ici de « Cold Case »), elle s'est suicidée en faisant accuser de meurtre son ennemie.

Sammy Jo témoigne au tribunal avoir vu Leta se suicider. Cette fin est un peu frustrante, bâclée, et Al nous apprend que Sammy Jo travaille sur le programme Quantum sans savoir que Sam Beckett est son père.

Dommage que la trilogie Abigail se termine moins bien qu’elle avait commencé. Reste à voir un peu plus tard dans la saison les deux derniers segments de la triilogie des anges du diable.

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11. ENCHÈRES FRAUDULEUSES
(PROMISED LAND)


Nous sommes de retour chez Sam, en 1972. Son père est toujours vivant. Nous regrettons de voir Scott Bakula affublé d’un maquillage ridicule censé le déguiser en son père. C’est Scott Bakula qui est derrière la caméra pour réaliser l’épisode. Après « Coiffée au poteau » et « Le roi du direct », c’est la troisième et dernière fois que Bakula réalise un épisode de Code Quantum.

Il s’agit d’un épisode pessimiste, et l’un des rares avec une « bad end ». puisque les trois fermiers qui attaquent une banque en amateurs (Ils sont vite démasqués) n’obtiendront pas gain de cause. Sam est Wille , l’un des trois frères Walters. Gus Vernon (Jonathan Hogan), un banquier véreux, a incité des fermiers à faire des emprunts pour acheter du matériel moderne qu’ils ne pourront pas rembourser. En fait, Vernon provoque la ruine des fermiers pour revendre leurs terres saisies à un promoteur immobilier touchant un pot de vin non négligeable au passage.

Etant dans sa ville natale de l’Indianapolis, Sam refuse d’obéir à Al et veut sauver la ferme des Walters. Sam se rappelle que son père travaillait à sa ferme 16 heures par jour et que sa ferme a été saisie. Sam était déjà un scientifique à l’époque et ne se trouvait pas là pour aider son père. Dans la peau de Willie Walters, il a l’impression que Dieu lui donne une seconde chance. Sam Beckett s’en est voulu toute sa vie de ne pas avoir empêché la vente de la ferme familiale, et il ne veut pas que ce remords affecte les Walters à leur tour.

Cette-fois, nous retrouvons l’esprit humaniste de la série, mais avec la fin triste, on se pose des questions sur l’influence du programme Quantum. Sam retrouve des amis de John et Thelma Beckett, ses parents, et dans cette vie transformée, en 1972, Tom vient de rentrer vivant du Vietnam, alors qu’avant « La famille avant tout », il était tué en 1970.

Oubliant un temps l’aspect SF de la cinquième saison, « Enchères frauduleuses » revient au propos de Bellisario sur les bons sentiments. Les deux « frères » de Sam, John et Neil Walters (Chris Stacy et Dwier Brown) sont résolus et ne veulent pas libérer les otages. Les deux partenaires de Scott Bakula n’ont pas fait grand-chose depuis : Dwier Brown est une vedette invitée dans des séries comme « Dr House », « Les experts », « Esprits criminels » et « FBI portés disparus », tandis que Chris Stacy a arrêté sa carrière en 1999, soit peu de temps après sa participation à « Code Quantum ».

Certes, avec le méchant banquier complice d’un promoteur, qui couche avec sa secrétaire, tandis qu’une autre employée de Vernon a gardé son intégrité (Elles sont payées 2 dollars de l’heure), nous retrouvons la manichéïsme Bellisarien. Mais comment ne pas être touché, avant la fin dramatique de la série dans le 96e épisode, de cet ultime retour de Sam chez lui.

Grâce à la secrétaire non corrompue, qui mime un malaise (elle est enceinte), Sam parvient à s'enfiuir.

Il découvre en fouillant chez Vernon une lettre compromettante montrant qu’il a contracté avec le promoteur pour saisir les fermes et cela suffira pour le mettre sous les verroux. Pendant que Sam s’est éclipsé de la banque pour réaliser cet exploit, un drame a eu lieu dans la banque. Il y a un blessé.

Nous assistons à une scène déchirante entre Sam et Neil Walters. Ce dernier se reproche de ne pas avoir sauvé la ferme de son frère. Al révèle à Sam que Neil aura un destin tragique, il fera cinq ans de prison et sera tué dans une ruelle. Al explique que les sauts temporels ne peuvent résoudrent tous les malheurs du monde. Pour la première fois, Sam Beckett s'interroge sur le bien fondé de sa mission.

Errant dans une rue devant la banque avant son transfert, Sam se trouve face à son père qu’il enlace. C’est la première fin tragique d’un épisode, la première mission ratée de Sam. Sortez les mouchoirs !

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12. UN MARI POUR DEUX
(A TALE OF TWO SWEETIES)


Le titre anglais se réfère à "Un conte de deux villes" (A tale of two cities") de Charles Dickens. Après le tragique "Enchères frauduleuses", nous avons droit à une comédie, "Un mari pour deux", qui raconte les déboires et quiproquos d'un mari bigame.

Bellisario joue avec les codes de la série : les enfants voient Al, qui se justifie auprès d'eux en disant que leur père s'est déguisé et qu'il est son "ami invisible". Bien entendu, les mères ne croient pas leur progéniture.

Sam/Martin Elroy a donc deux épouses : Ellen et Rachel. Si l'actrice qui joue Ellen (Mary Lou Childs) n'a rien fait d'autre, Jill Tracy, qui joue Rachel a été la vedette de 2003 à 2009 de la série "Scubs".

Avouons que l'épisode n'est guère inspiré, jouant sur des situations convenues et dignes du théâtre de boulevard, vues mille fois ailleurs.

Mais après un début trompeur, nous découvrons le drame de Martin, joueur invétéré, qui n'hésite pas à emprunter l'argent de poche de ses enfants pour son vice. Sam résout ses problèmes en donnant rendez vous dans le même cinéma à ses deux "familles".

Heureusement, une intrigue dramatique vient mettre du piment au scénario : Sam doit de l'argent au jeu, à des joueurs sans scrupules genre mafioso, qui lui donnent 24 heures pour rembourser des dettes à moins se se faire casser deux doigts.

Les deux épouses se rencontrent sans savoir qui elles sont. Rachel (la plus belle des deux) se fait coiffer par Ellen. Aucun doute ne leur vient à l'esprit bien qu'elles s'appellent toutes les deux Elroy. Il y a un déséquilibre dans le casting dans la mesure où Jill Tracy est bien plus séduisante que sa rivale. On comprend mal le double mariage de Sam/Martin.

Un autre problème vient entâcher la crédibilité de l'histoire: les comédiens jouant les truands menaçants Sam sont bien trop sympathiques. Ils n'ont pas la gueule de l'emploi. En particulier, Larry Manetti qui joue Vic et a participé à toutes les productions de Bellisario : "Les têtes brûlées", "Jag", "Magnum".

Scott Bakula, parfait dans les rôles dramatiques (Ce qui donne envie de voir "Enterprise"), cabotine dans le comique, ce qui est dommage vu son talent. Mais le script de l'épisode ne lui permet pas de faire des miracles. Au moment où les deux femmes de Martin Elroy demandent le divorce, une troisième femme (et famille) arrive...

Un épisode qui vaut à peine deux melons.


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13. LIBÉRATION DES FEMMES
(LIBERATION)


 

Une nouvelle fois, Sam est dans le corps d'une femme, Margaret. Sa mission est de sauver son mariage (face à un époux macho) et d'éviter la mort d'une militante féministe. L'action se passe en 1968. Cet épisode a un goût de déjà vu dans la série. C''est une fois de plus une vision "humaniste" et "politiquement correcte" du passé américain. On aurait aimé que Bellisario poursuive dans l'orientation SF de la saison 5 avec les anges du diable et la réplique maléfique de Al.

Scott Bakula cependant s'en tire mieux que dans l'épisode précédent : en femme, il est irresistible de drôlerie. Sans vouloir créer de polémique, on aime beaucoup David Duchovny dans "X Files" en Fox Mulder et il devient ridicule dans "Evolution", film satirique de SF. Et Bakula passe du rire aux larmes en quelques secondes, en rappelant à Al que son père n'a jamais traité sa mère de façon "macho".

La féministe, Diana (Deborah Van Vallenburgh) malgré des participations à toutes les séries actuelles ("Cold Case", "Esprits criminels") n'a jamais tenu un rôle récurrent dans une série. Elle est convaincante dans son personnage de militante MLF.

On peut regretter qu'elle n'ait pas été vedette de série depuis "Code Quantum".

Diana est surveillée par le FBI, quasiment comme une militante d'extrême gauche. Bellisario avec ce genre de détails rappelle (comme on le voit aussi dans "Cold Case") que les Etats Unis ont une histoire tourmentée pas forcément toujours digne de la statue de la liberté.

La mort de Martin Luther King, le Vietnam, le racisme, la drogue, le Ku Klux Klan, le libéralisme à tout cran, et ici la condition féminine sont des sujets éternels que les américains abordent sans tabous, notamment à travers les séries. Il y a plus de retenue en France où la guerre d'Algérie pendant longtemps, pour ne citer que cet exemple, était abordée dans de rares films comme ceux d'Yves Boisset.

Diana est résolue car c'est une enfant battue par son père. En voulant organiser une nouvelle manifestation, un "sitting", en compagnie de Suzy la fille de Sam (Megyn Price), vedette de la série "Parents à tout prix" (2001-2005) elle va dans la vraie vie créer une tuerie. C'est Sam qui va empêcher le drame où Suzy doit être aussi tuée. Sam/Margaret impose ici que ce n'est pas par la violence que l'on peut faire changer les choses. Diana veut tuer un policier, mais Suzy finit par passer du côté de sa mère. Sam/Margaret réussit aussi in extremis à sauver le mariage de Margaret. L'épisode ressemble à une grande leçon de morale, défaut bellisarien. Mais les comédiens sauvent l'épisode par la justesse de leur jeu.

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14. DOCTEUR RUTH
(DR RUTH)


 

Le docteur sexologue Ruth Westheimer tient son propre rôle dans cet épisode. Sam entre dans sa peau. Aux Etats Unis, il s’agit d’une sexologue médiatique. Dans l’épisode, Sam doit sauver un couple et aussi résoudre un problème de harcèlement sexuel. Ce dernier thème a déjà été évoqué dans la saison 2 avec « Le cheval d’Eon » (02.04)

Il y a 6280 Annie vivant à Manhattan en 1985, et Sam doit retrouver une Annie desespérée qui a appelé le docteur Ruth au téléphone.

Lors d’une séquence de dédicaces, Sam/Ruth rencontre Annie Wilkins (Robin Lively, qui joue dans « Mentalist »). Mais la jeune femme s’enfuit après avoir raconté son histoire. Notons que lors de la séance de dédicaces en 1985, la file de femmes d’un âge avancé venant poser des questions au docteur Ruth est d’une drôlerie complète.

Pendant qu'Al se fait psychanalyser dans le couloir temporel par le docteur Ruth, Sam/Ruth lors d’un dîner veut réconcilier les deux animateurs de la station radio, Debbie et Doug, interprétés par Anita Barone (« Desperate housewives ») et Peter Spears.

Si l’on a du mal à croire au couple Debbie-Doug, l’histoire de la jeune Annie qui veut devenir avocate retient plus l’intérêt.

Avant une série d’épisodes purement SF/Fantastique, cet épisode évoque ceux des premières saisons. Sam sauve Annie d’une tentative de suicide. Cet épisode diffusé en 1993 s’inspire d’un fait divers réel : la plainte pour harcèlement sexuel de Anita Hill contre le juge Clarence Thomas en 1991.

Les séquences entre Al et Ruth dans le couloir temporel sont désopilantes... jusqu'au moment où il est question de Beth, la première femme de Al. La tonalité devient tout de suite dramatique, ce qui préfigure l'épisode final de "Code Quantum".

Notons que l’on voit les Twin towers lors d’un plan général de New York. Ce genre d’images date la série, comme toutes celles tournées avant 2001.

Sam doit finalement sauver Annie (selon Al, elle va être assassinée), ce que bien entendu il va réussir Nous allons ensuite découvrir un retour de la saison 5 dans la SF.

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15. LUNE SANGLANTE
(BLOOD MOON)


Avec cet épisode, nous entrons dans le fantastique gothique. Sam est dans la peau d’un peintre excentrique, Lord Nigel Covington, qui s’amuse comme Bela Lugosi à la fin de sa vie à dormir dans un cercueil. Sam/Nigel est marié à Alexandra (Shae D’Lyn, vedette de la série « Darma et Gregg »). C’était la toute première apparition de Shae D’Lyn à l’écran.

L’histoire se déroule en Angleterre, Al n’arrête pas de faire remarquer que Ziggy capte mal les ondes britanniques.

Sam a d’étranges invités : Victor Drake (Ian Buchanan, de « Twin Peaks ») et sa compagne Claudia (Deborah Moore, la fille de Roger).

Ian Buchanan interprète un personnage terrifiant, complètement cinglé, se croyant vampire et voulant offrir à Claudia du sang. Ces gens se prennent pour des vampires mais sont des dérangés mentaux.

Al est totalement terrifié, pensant être tombé au milieu d’un nid de vampires. Il se ballade, en hologramme, avec des croix et couronnes d’ail.

La « Comtesse » Claudia est loin de la petite fille qui faisait hurler un chien dans un faubourg de Londres dans l’épisode de « Amicalement vôtre » « Formule à vendre ». Mais avouons notre déception : elle est ici fade et manque de charisme et de charme, surtout face à Shae D’Lyn, fragile et sexy.

Au moment de tuer Alexandra, lors d’une cérémonie du sacrifice, Victor Drake est frappé par la foudre. Sam qui a décidé d’arrêter la cérémonie s’est retrouvé ficelé et mordu par Claudia, mais le domestique, Horace (Rod Loomis) chassé par Drake, avait oublié sa casquette et revient au bon moment pour assommer Claudia et libérer son patron.

En tant que physicien, Sam Beckett rejette l’existence des vampires, mais il pense être tombé dans une sorte de réunions de dingues suceurs de sang.

Alexandra, qui mourrait dans la vraie vie, devient missionnaire. Sam a réussi sa mission, mais lorsqu’il veut se regarder dans un miroir, il ne voit personne.

Cet épisode ne se situe ni dans la lignée de « Buffy contre les vampires » ni dans le fantastique expliqué de « X Files ». On a donc le sentiment que Bellisario a voulu planter son décor et son histoire quelque part entre les deux.

Le réalisateur Alan J Levi nous propose donc un produit hybride, ni SF, ni réaliste. Le domestique qui parle d’un ton lent et dramatique semble sorti d’un film de la Hammer. Tout est au rendez vous pour nous effrayer : le cercueil, le château, l’orage. Et seul Dean Stockwell joue le jeu d’être effrayé. Scott Bakula hélas n’entre pas une seconde dans l’histoire, que l’on peut situer du côté de « Le bal des vampires » de Roman Polanski, « Dracula mort et heureux de l’être » (1996) avec Leslie Nielsen, ou enfin « Vampire, vous avez dit vampire » de Tom Holland (1985).

Lorsqu’il tourne cet épisode, on peut supposer que Donald P Bellisario sait que sa série est condamnée et que l’annulation va poindre le bout de son nez en fin de saison. Alors, ne nous étonnons pas de cet épisode déjanté, ni de l’épisode 22 et final de la saison, une fin incompréhensible façon « Le Prisonnier » avec Patrick Mc Goohan, triste ultime segment d’une série qui était très compréhensible.

« Lune sanglante » rappelle aussi ce côté humour macabre de la série « Les contes de la crypte ». Cet humour est perceptible quand Sam se regarde dans une glace, plus exactement un plat permettant de voir son reflet (ou plutôt d’avoir la certitude de ne pas le voir).

En voulant jouer sur tous les tableaux, le scénariste Tommy Thompson nous déçoit un peu. « La malédiction des pharaons » qui relevait du pur fantastique, était bien plus réussi. La réalisation cependant est parfaite, malgré les carences du scénario. A l’arrivée, un épisode mitigé qui nous laisse sur notre faim.

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16. LE RETOUR DU MAL
(EVIL LEAPER II)


Second volet de la trilogie confrontant Sam aux voyageuses temporelles Alia et Zoey, venus pour changer le passé en mal.

Sam prend l'identité de Arnold Watkins, un type qui joue les Batman. Il sauve un jeune homme en sautant sur une voiture en marche. Cela lui vaut des ennuis avec des étudiants d'une université dirigée par Mike Hammond (Neil Patrick Harris). La petite amie de Mike n'est autre que Alia. Et Zoey est de retour à ses côtés. Son but démoniaque est de ridiculiser un étudiant pour l'inciter au suicide.

Cet épisode est bien plus fantastique que "Lune sanglante". Alia et Zoey sont plus effrayantes que Ian Buchanan. Dans cette université, il y a une société secrète d'étudiants où l'intronisation est de jouer des jeux dangereux (comme dans "Les chevaliers de la mort", saison 4 des Avengers).

La nuit, les étudiants se réunissent pour faire des courses d'automobiles dangereuses. L'épisode, sur ce point, rappelle "Le kamikaze hilarant " (01.07), d'où le sentiment de tourner un peu en rond en abordant les mêmes thèmes.

Dans le couloir temporel, Al et le vrai Arnold discutent longuement.

Alia, revenu des enfers, se plait à provoquer Mike en faisant croire qu'Arnold/Sam et elle sont amants. L'idée de génie de créer une concurrence diabolique à Sam et Al poursuit son chemin avec bonheur dans ce second segment. La logique aurait voulu que les trois épisodes de la trilogie des voyageuses se suivent, car celui qui en prend le train en route est certain de ne rien saisir à l'histoire.

Mais devenu une série/feuilleton, "Code Quantum" ne diffère pas de ce que seront "Buffy" "The X Files" et "Supernatural".

Dans le couloir temporel, Al obtient des aveux de Arnold : ses parents ont été tués. Et il est devenu suicidaire, pour n'être pas mort avec eux.

Sam et Mike se défient : ils doivent foncer sur le bord d'une falaise en voiture et s'arrêter au dernier moment. Règle du jeu, le premier qui freine a perdu.

A bord de Studebaker rutilantes (Nous sommes en 1956), ils foncent vers l'abîme. La voiture de Sam n'a plus de freins. Sam se jette du véhicule et fait un saut temporel avec Alia.

Sam et Alia se retrouvent ... dans une prison de femmes. Zoey est la gardienne.

 
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17. LA REVANCHE
(REVENGE OF THE EVIL LEAPER)


Sam et Alia se retrouvent dans une prison digne de celle de 007 au début de "Meurs un autre jour". Un troisième voyageur temporel de Lothos arrive, il s'agit d'un noir, Thames (Hilton Battle). Il y a un meutre d'une prisonnière, Carol Benning, et la garde chiourme Sophie veut savoir qui en est l'auteur, Sam ou Alia (ici transformées en prisonnières).

Alia est considérée comme une traître et Zoey n'a envers elle aucune pitié. Zoey a pris l'identité de la directrice de la prison. Carol Benning, la fille assassinée, est entrée dans la cellule où Angel/Alia et Liz/Sam étaient retenues De ce fait, on les soupçonne du meurtre. Vous suivez toujours là ?

Alia est discréditée et Thames la remplace en quelque sorte, pour Lothos. Sam est arrivée à hypnotiser Alia et lui faire oublier qui elle est: de cette façon, Zoey et Thames n'arrivent pas à la localiser.

A noter la présence d'une garde chiourme, Sophie (Katherine Cortez), qui n'a rien à envier à la Rosa Klebb de "Bons baisers de Russie". Al en la voyant dit que c'est la seule femme qu'il ne voudrait pas séduire.

Liz et Angel, les vraies prisonnières sont dans le couloir temporel et disent à Al que pour rien au monde elles ne voudraient retourner d'où elles viennent. Et il s'agit d'un véritable enfer (droit de cuissage du directeur, conditions de vie inhumaines, cachot où l'on met les claustrophobes, rien à envier au pire des goulags).

Zoey est devenu un transfert, soit l'équivalent de Sam, et Thames est un hologramme comme Al. Mais par chance, lors d'une évasion, tandis que les sirènes retentissent, Thames ne peut plus localiser Sam et Alia

Vivian, une gardienne convaincue par Sam qu'il est un homme venu du futur et non Liz accepte de faire fuir nos deux voyageurs temporels. Mais en coupant le courant des grilles électriques de la prison, Thames localise Alia.

Le responsable de la mort de Carol Benning est Warden Meyers, le directeur. Il avait mise la prisonnière enceinte. Il est arrêté ainsi que Sophie.

Alia est tuée par Zoey au moment où elle se transfère, Sam abat Zoey au moment où elle fait de même, Thames s'évapore en fumée.

L'épisode se termine donc sur l'incertitude du sort des anges du diable. Comme Sam se transfère lui aussi en garde du corps de Marylin Monroe, et que la série a été annulée à l'issue de la saison et d'un dernier épisode rocambolesque, nous ne saurons jamais ce que sont devenues Alia et Zoey.


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18. ADIEU NORMA JEAN
(GOODBYE NORMA JEAN)


Sam est devenu Denis Boardman le chauffeur de Marilyn Monroe (Susan Griffiths), pour transformer le destin et l'empêcher de se suicider. Il découvre une femme qui se baigne nue dans sa piscine et boit du champagne à l'heure du petit déjeuner. Bellisario nous montre une alcoolique paumée, qui n'hésite pas à inviter Sam à la rejoindre dans sa piscine.

Marilyn se rend à une fête donnée par Peter Lawford (Joris Stuyck). John Huston (Tony Young) y est présent. A cette fête, Marilyn fait une overdose de médicaments et d'alcool et le médecin Sam la sauve de justesse. Nous sommes le 4 avril 1960.

Après avoir démonté la thèse du complot dans l'assassinat de JFK, Bellisario nous donne sa version de la mort de Marylin, un suicide. Il la montre malheureuse. Les hommes veulent Marilyn et elle est Norma Jean Baker.

Sam découvre qu'une jeune inconnue profite de Marilyn, Barbara Whitmore (Liz Vassey vu dans "Tru Calling", "Urgences", "Les Experts"). En voulant écarter cette femme de la comédienne, il se fait licencier.

Scott Bakula semble mal à l'aise dans cet épisode, où il doit "résister" aux avances de la célèbre star. Son jeu est assez emprunté. Comme pour Kennedy, la fin est connue d'avance. Barbara essaie de se faire valoir auprès de John Huston et de Clark Gable (Larry Pennell). Pendant que Barbara baratine Huston, Sam réveille Marilyn et lui fait répéter son texte pour "Les désaxés". Marylin va au studio et reprend sa place. Al apprend à Sam qu'il n'a sauvé Marylin que pour qu'elle fasse le film.

Sam est transmuté alors en yeti !

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19. L'HOMME PRÉHISTORIQUE
(THE BEAST WITHIN)


 

Nous sommes le 6 novembre 1972. Sam, vétéran du Vietnam, se cache dans une forêt déguisé en yéti ("Bigfoot"). Le jeune Daniel Burke l'a vu. Sa mère ne veut pas le croire. Son beau-père, en revanche, décide de partir à la recherche de cette étrange créature. A noter que dans la VF, Al parle de 1962 au lieu de 1972.

Sam retrouve un de ses camarades du Vietnam, Roy Brown (Sean Sullivan). Sam s'est déguisé en abominable homme des neiges pour voler un médicament. Notre voyageur temporel a pris l'identité de Henry Adams, autre vétéran du Vietnam. Tous deux ont été traumatisés par la guerre et sont devenus des sauvages qui ne veulent plus de la civilisation. Au Vietnam, ils ont dû "nettoyer" un village et tuer des vieillards. Roy, qui a pris une balle dans la tête lors du conflit, a gardé des séquelles et doit prendre régulièrement un médicament.

Le père de Daniel, John Burke, est mort au Vietnam. Nous sommes dans une ambiance post-guerre où toute l’Amérique est traumatisée. Daniel accepte mal le remariage de sa mère Karen ( Eileen Seeley) avec le shérif Luke Marlet (Pat Skipper, vedette de « Boston Justice » de 2005 à 2008).

L’aspect fantastique « Yéti » cède vite la place au drame des vétérans. Sauf pour l'hologramme.Al est terrorisé comme dans "La malédiction du Pharaon" car il entend des bruits bizarres qu'il attribue à un véritable yéti.

Pour survivre dans la forêt, les vétérans chassent et à l'occasion vont voler dans les villas aux alentours. Bellisario appuie une fois de plus son discours sur le Vietnam. Il enfonce des portes ouvertes. Le jeune Daniel Burke rejoint les deux ex soldats.

Daniel explique qu'avec son défunt père, il a vu un jour le Yéti. C'est la raison pour laquelle il se ballade dans la forêt.
Sam/Henry Adams se rend au poste de police pour demander au shérif Marlet de l’aide pour Roy Brown, mais il est mis en état d’arrestation.

Roy et le petit Daniel partent à la recherche de Bigfoot. Mais Daniel fait une chute dans une crevasse.

L'épisode s'avère rapidement ennuyeux. Les traumatimes du Vietnam ont déjà généré trop d'épisodes de la série. Daniel blessé est récupéré par Roy. Comme il fallait s'y attendre, une fois que tout est bien qui finit bien, apparaît le Yéti, le vrai, à la façon du monstre dans "Les dents du lac" de la série X Files.

A noter que l'épisode a été écrit par l'acteur John D'Aquino qui incarne le grand frère du mongolien Jimmy dans "Jimmy" (02.08) et "Le bien est le mal (05.07).

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20. LES TUNIQUES BLEUES
(THE LEAP BETWEEN THE STATES)


En 1993, les pontes de NBC, Brandon Tartikoff, Warren Littefield (Président de la chaîne), Perry Simon décident l'annulation de "Code Quantum" après avoir donné un sursis à la série. S'il veut une sixième saison, Bellisario doit s'engager à faire de la SF, alors qu'en 1989, ils lui avaient demandé le contraire. Mais à NBC, on veut contrer le succès de "Star Trek, the next generation".

Bellisario et son ex-femme Deborah Pratt croient en la série et pensent pouvoir la sauver en la revendant à CBS.

Finalement, Bellisario va saborder son bel enfant avec un dernier épisode aussi surprenant que celui du "Prisonnier". C'est une pirouette, une fin "ouverte" si l'on veut, mais qui permet de contourner l'arrêt définitif. Après la diffusion de l'épisode final, Bellisario va se battre pendant un an pour ressusciter sa série avant d'admettre que l'aventure est définitivement terminée.

Il reste trois derniers épisodes. Pour "Les tuniques bleues", il enfreint les règles de la série, qui veut que Sam ne peut se déplacer que de sa naissance (1953) à sa mort (1999). Par un artifice tiré par les cheveux, un de ses aieux ayant le même code génétique que Sam, le programme Quantum va le projeter...en 1862.

On est ici dans le voyage dans le temps façon "The Time tunnel" (Au coeur du temps). Nous ne sommes plus dans l'Amérique contemporaine mais en pleine guerre de sécession. Sam est capturé par une sudiste, Olivia Barrett Covington, (Kate Mc Neil - vue dans "Mentalist", "Bones", "NCIS", "FBI portés disparus", "Cold Case", et qui retrouvera Scott Bakula dans "Enterprise") dont il ne tarde pas à tomber amoureux.

Coupé de ce qui faisait l'intérêt de la série (une histoire de l'Amérique contemporaine), on est un peu sceptique et dépaysé devant cette histoire où Sam n'est plus à sa place. 

Sam, qui prend la cause abolitionniste des nordistes, aide une sudiste non raciste, et se trouve pourchassé par un sudiste aussi infect que possible. Tout cela tombe dans le gnan gnan politiquement correct et la leçon de morale. De plus, la romance entre Sam (ou plutôt son aieul le capitaine Beckett) et Olivia est une bluette sans grand intérêt. 

L'épisode est donc complètement raté. Heureusement quelque part que la série s'arrête. Ici, Sam berne un lieutenant sudiste (Geoffrey Lower - "NCIS", "Jag") pour sauver des esclaves. Si Sam allait ensuite combattre les dinosaures ou se battre dans la Rome Antique, il valait mieux arrêter, car toute l'originalité de "Code Quantum" passerait à la trappe, comme c'est le cas ici.

Où sont les anges du diable, Alia et Zoey, où est la fille de Sam, Sammy Jo, et tout ce qui faisait la joie des leapers "fans" de la série ?

Bref, un épisode hors sujet.

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21. MEMPHIS MÉLODIE
(MEMPHIS MELODY)


Dans cet avant dernier épisode, après avoir été Lee Harvey Oswald et le chauffeur de Marylin Monroe, Sam entre dans la peau de ...Elvis Presley.

Quelque chose m'a un peu heurté au début de l'épisode : Sam (en Elvis) déclare à sa mère qu'il sera plus célèbre que Perry Como et Pat Boone. Pat Boone, né en 1934, a fait une carrière honorable et internationale, et reste un géant parmi les crooners américains.

Sam, en voulant à toute force imposer une chanteuse qui n'a jamais existé, Sue Anne Winters (Mary Elizabeth Mc Glynn) change l'histoire et fait que le King Elvis n'a jamais été auditionné par Sam Philips de Sun Records. Il se voit contraint de rétablir le passé comme il était avant son intervention !

Et il est vrai qu'Elvis a été au bon endroit au bon moment, quand on sait tous les talents équivalents qui n'ont pu émerger, on ne peut que réaliser qu'Elvis a eu de la chance. Il n'y avait la place que pour un seul King, mais cela aurait pu être Johnny Burnette, Clyde Stacy, Bobby Lord, Jimmy Spellman ou encore Pat Boone.

Chacun de ces musiciens a existé, mais il n'y avait la place que pour un élu, et c'est Elvis Presley qui l'a décrochée.

La mission de Al, sa dernière avant le final, se révèle non plus réparer une erreur du passé, mais réparer une tentative malheureuse de transformation du passé

Dans le passé changé par Sam, Elvis n'est plus audtionné par Sam Philips de "Sun Records" car il a voulu donner sa chance à Sue Ann, chance qui n'aboutissait à rien : Susan ne devient pas une vedette, mais Elvis non plus.

Sam doit donc recoller les morceaux en chantant dans un restaurant devant un Sam Philips médusé, et le convaincre de l'engager et d'en faire le King.

Un épisode au suspense haletant, car il s'en faut de peu que Sam empêche le King de régner sur le rock.


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22. LE GRAND VOYAGE
(MIRROR IMAGE)


Sam arrive en 1953, dix sept minutes après l’heure de sa naissance le 8 août 1953. Il est dans un bar, confronté à un certain Al (Bruce Mc Gill) – le Jack Dalton de « Mc Gyver – et voit son propre visage dans une glace. Al Calavicci n’est pas là. Le programme Quantum est incapable de le localiser. Dans ce bar, Sam rencontre un ancien mineur, Stoppa (Stephen Mc Hattie) qui se révèlera être un fantôme.

Ensuite, Sam rencontre le mineur Tonchi (John d’Aquino), le grand frère de Jimmy le mongolien. Il lui parle de son frère, mais Tonchi se fâche, il n’est plus Frank, le grand frère de Jimmy. (Voir l’épisode 02.08 « Jimmy »). Il refuse d’admettre qu’il a un frère handicapé mental.

Arrive le capitaine Galaxy (Richard Herd) mais il s’appelle désormais Ziggy, comme l’ordinateur de Al Calavicci. A la télévision, on voit un épisode de « Capitaine Zero », fac similé de « Capitaine Galaxy», série dont Richard Herd était le héros. (Voir l’épisode 03.13 « Futur boy »)

On l’a compris, toutes les cartes sont mélangées, les personnages que Sam a rencontré lors de ses voyages temporels ont changé de noms. Gooshie, l’ordinateur du programme Quantum, est devenu le nom d’un mineur. Un vieil homme à barbe.

Une catastrophe arrive dans la mine toute proche du bar. Grace aux indications de Stoppa, le fantôme, le pire est évité.

Pendant ce temps, Al Calavicci dans le caisson temporel est seul, il comprend que Sam Beckett s’est transmuté en lui-même. Et les savants du programme Quantum désespèrent de jamais retrouver Sam Beckett.

Stoppa raconte qu’il a déjà vécu la catastrophe de la mine. Et qu’il était là pour empêcher qu’elle se reproduise.

Sam fait face au barman, Al. Il ignore qu’il a affaire à Dieu en personne. Sam lui demande : « Vous êtes un barman qui sait tout sur tout, il n’y a que Dieu qui sait tout ».

Al, le barman, est en fait ni plus ni moins que Dieu en personne.

Sam pense qu’il est là pour sauver la vie de deux mineurs. Au programme Quantum, on sait que c’est l’anniversaire de Sam, le 8 août. Al Calavicci se rappelle que la naissance de Sam est le 8 août 1953.

Dieu/le barman discute avec Sam et lui demande s’il a un regret : Sam avoue qu’il n’a pas dit à Beth Calavicci que son mari Al était toujours vivant.

Stoppa s’avère être un voyageur temporel. Il se transmute une fois que les mineurs sont sauvés. Un vieux monsieur affirme que Stoppa est mort en 1933, il y a vingt ans.

Sam ne distingue plus le réel de l’imaginaire. Sam discute à nouveau avec Al le Barman. Il se souvient de Stoppa alors que tous les clients du bar pensent que Sam a eu une hallucination.

Sam découvre qu’il est face à Dieu en personne, que ce barman est au courant de toute sa vie, du projet Quantum. « Vous vouliez changer le passé » dit Al/Dieu. Sam veut rentrer chez lui. Mais Dieu lui affirme que c’est lui qui maîtrise sa destinée.

Enfin, Al Calavicci arrive le jour de la naissance de Sam, dans le bar. Sam révèle à Al que le barman est Dieu.

Sam raconte à Al Calavicci que Stoppa était l’âme d’un mort venu sauver les vivants. Al repart vers le programme Quantum pour aider Sam. On ne le reverra jamais plus dans la série.

Nouvelle discussion entre Sam et Al le barman/Dieu. Celui-ci sait tout des missions de Sam vues dans les 95 premiers épisodes. Sam voudrait rentrer chez lui retrouver Donna Elisee. Mais il a fait du mal à Al Calavicci et doit réparer cette erreur.

Il revient donc en 1969 (voir « Beth » (voir épisode 2.22). Beth (Susan Diol) qui est en train de danser sur la chanson de Ray Charles « Georgia on my mind ».

Beth est surprise par l’apparition de Sam qui lui révèle : « Al est toujours vivant, et il va bientôt revenir ».

Aussitôt, le portrait de Al, victime de guerre, dans le salon de Beth, s’efface. Et du coup, Al Calavicci a retrouvé sa femme en étant libéré du Vietnam, il ne s’est pas remarié quatre fois. Et il n’a jamais participé au programme Quantum.

Nous voyons alors le commentaire suivant sur l’écran : « Beth ne s’est jamais remariée. Elle et Al ont quatre filles et vont bientôt fêter leur 39e anniversaire de mariage en juin. »
« Le docteur Sam Beckett n’est jamais rentré chez lui ».

Ainsi, le programme Quantum n’a jamais existé, et toutes les réparations des erreurs du passé que Sam s’est efforcé de faire pendant 95 épisodes sont annulées.

Si Al Calavicci échappe à son triste sort (retour du Vietnam avec femme remariée), Sam est jeté dans les limbes du temps et ne retrouvera ni sa femme, Donna Elisee, ni sa fille, Sammy Jo Fuller.

Le message de Bellisario est ambigü : seul Dieu maîtrise nos destinées et l’on ne peut changer le cours des destins. Que penser de Dieu après cet épisode ? Il fait le bonheur de Al et Beth Calavicci, en incitant Sam Beckett à leur permettre d’être réunis et heureux par la révélation de Sam, mais dans le même temps, il détruit Sam.

Cette fin, Bellisario pendant un an pensait revenir dessus, pour laisser tomber ensuite. Alors, comme on ne peut croire que Bellisario ait voulu nous dépeindre Dieu comme un salaud, il faut se résoudre à constater que Bellisario est tombé dans le syndrôme Patrick Mc Goohan.
Voulant imaginer la fin la plus absurde, la plus irrationnelle, la moins heureuse. Bellisario détruit Sam, le programme Quantum et la mythologie de sa série. Pressé par NBC d’en finir, il nous livre un épisode final absurde.

Cette fin reste remarquable grâce à la performance de Bruce Mc Gill qui nous fait réellement croire à son incarnation de Dieu, loin de l’image d’épinal du vieillard en barbe blanche. On est heureux aussi de trouver l’épouse d’Al , Beth, alias Susan Diol, qui a eu la chance de ne pas vieillir trop pour tourner la séquence à l’envers de celle de « Beth » en 1990.

Cette fin bouleversante nous laisse libre d’imaginer toutes les hypothèse : Al est-il devenu un « ange gardien », mais auquel cas il a sacrifié son bonheur terrestre. Et quid des changements qu’il a apporté.

Jackie Kennedy, avant son intervention dans « Lee Harvey Oswaold « (05.02) était tuée, Marylin Monroe est morte en 1962 et a tourné « Les désaxés » comme Sam le lui a permis en évitant son suicide en 1960 dans l’épisode « Adieu Norma Jean »

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Crédits photo: Universal.

Images capturées par Patrick Sansano.