Guide des épisodes 1. Mr Brown (The Secret Adversary) 2. L'Affaire de la perle rose (The Affair of the Pink Pearl) 3. La Mort à domicile (The House of Lurking Death) 4. Le Mystère Sunningdale (The Sunningdale Mystery) 5. La Fille du pasteur (The Clergyman's Daughter) 6. Impasse au roi (Finessing the King)
7. Les Botillons de l'ambassadeur (The Ambassador's Boots) 8. L'Homme dans le brouillard (The Man in the Mist) 9. Un alibi en béton (The Unbreakable Alibi) 1. MR BROWN Résumé : Tommy & Tuppence, deux amis d’enfance, sont démobilisés après savoir servi durant la Grande Guerre. Etre sans emploi ne saurait abattre le joyeux enthousiasme de nos héros, fermement décidés à ne pas vivre une existence ordinaire. Se baptisant les Jeunes Aventuriers, ils voient leur offre de service intéresser le gouvernement britannique. En effet il faut contrer l’organisation criminelle du mystérieux Mr Brown, qui est à la recherche de documents dont le contenu pourrait susciter une révolution ! Les autorités espèrent que Mr Brown ne se méfiera pas d’inconnus. Tommy & Tuppence se lancent dans une quête périlleuse et mouvementée, au terme de laquelle ils auront découvert l’identité de leur adversaire secret, qui préfère se suicider. Chemin faisant, ils se seront surtout bien amusés, tout en découvrant qu’ils sont décidément faits l’un pour l’autre… Critique : Le téléfilm débute par une évocation réellement saisissante, voire éprouvante, de la tragédie du Lusitania, une belle, même si terrible, démonstration de la force de la narration par l’image vis-à-vis de la littéraire. Par la suite l’on renoue avec bonheur avec une narration proche du texte originel, avec une adaptation globalement fidèle aux événements décrits et surtout, en restituant toute la saveur, la tonicité et l’amusement. Le grand atout de l’opus réside bien entendu dans la parfaite restitution du duo des Jeunes Aventuriers, irrésistibles talentueux amateurs de l’espionnage. Tout en menant tambour battant l’intrigue principale, le récit prend en effet le temps de développer leurs personnalités si joyeusement ludiques et la dynamique alchimie de leur couple encore animé par un allant juvénile irrésistiblement désinvolte. On s’amuse franchement, d’autant que les parfaits James Warwick et Francesca Annis renouent pleinement avec la complicité déjà rodée lors du récent tournage de Why Didn’t They Ask Evans ? où ils incarnaient un duo Bobby & Frankie très similaire à Tommy & Tuppence. Disons-le, les deux comédiens ont quelques années de plus que les personnages, mais leur énergie et leur sens aigu de la fantaisie font largement oublier ce handicap. Tuppence se voit quelque peu mise en avant vis-à-vis de Tommy mais la série saura rétablir l’équilibre. Reece Dinsdale se montre également très amusant en un Albert volontiers excentrique. Les dialogues préservent également la précieuse mise en scène des rapports sociaux de l’époque, lors que l’on sait à quel point leur aspect plaisamment suranné participe au cachet des écrits d’Agatha Christie. Ce pilote de la série brille également par la qualité de sa reconstitution historique, ses superbes localisations de tournage et une garde-robe déjà spectaculaire pour Tuppence, éternelle amatrice de chapeaux. Le rythme de la narration, ainsi que le montage, résultent bien plus toniques que ce que l’on trouvera dans la série Miss Marple de la BBC, qui suivra très vite. Les seconds rôles bénéficient également d’excellent interprètes, souvent chevronnés, tels que Alec McCowen, Peter Barkworth ou encore George Baker. Honor Blackman domine néanmoins l'ensemble renouant avec ses rôles emblématiques de fortes femmes en la personne de Mrs Vandermayer, à la fois menaçante et du meilleur monde. Parmi les regrets laissés par cet enthousiasmant pilote, on pointera un granulé de l'image très 80's et quelques scènes d'action peu convaincantes, mais il en ira ainsi de toutes les séries adaptées d’Agatha Christie, chez qui elles ne constituent jamais un argument premier. De même la narration très rapide et la grande quantité d’informations qu’elle contient peut éventuellement rendre la compréhension de l’ensemble légèrement malaisée, mais là aussi la série réglera le problème en se consacrant à des nouvelles, et non plus à un roman. Fidèle à l’auteure, le téléfilm incorpore de ce fait tout ce que les récits d’espionnage peuvent comporter de mélodramatique chez Agatha Christie, comme ce trait servant de MacGuffin, mais surchargé de données inutiles et n’explicitant jamais en quoi il peut provoquer une révolution. Mais trouver l’identité de Mr Brown permet de renouer en définitive avec les Whodunits de l’écrivaine, limitant grandement les dégâts. De plus la série va de nouveau trouver la solution, en excluant le fil rouge d’espionnage présent dans Partners in Crime. Anecdotes :
2. L'AFFAIRE DE LA PERLE ROSE Date de diffusion : 16 octobre 1983 Résumé : Six ans après les évènements de Mr. Brown, Tuppence se pâme d’ennui dans son confort bourgeois. Fort heureusement, grâce à l’Inspecteur Marriott, Tommy fait l’acquisition d’une agence de détectives privés en déshérence. Les Fins Limiers de Blunt sont nés ! Après de timides débuts, Tommy & Tuppence ont l’occasion de résoudre leur premier mystère, quand une inestimable perle rose disparait lors d’une partie de bridge disputée parmi la bonne société. Critique : L’intrigue enjambe prestement la création de l’agence de Tommy & Tuppence, incorporant les premiers textes de Partners in crime au mystère de la Perle rose. L’opération s’avère rondement menée, écartant les thématiques d’espionnage hors sujet et conservant la substantifique moelle de ces passages relavant de la pure comédie. On s’amuse beaucoup, avec une Tuppence s’installant avec un grand naturel au cœur de la série, portée par la piquante Francesca Annis. Par ailleurs, cela ajoute au corpus de la nouvelle centrale, aidant à pallier la difficulté toujours présente de construire un épisode de 50 minutes sur un texte d’a peine quelques pages. Le procédé fonctionne, Partners in Crime confirmant, à l’instar des premiers épisodes de Poirot (avec la même tonalité distrayante) que les brefs textes d’Agatha Christie ont la ressource nécessaire pour se plier à l’exercice, pourvu qu’ils se voient développés avec esprit. Si l’intrigue de la Perle Rose, simple mais astucieuse (et permettant à Tommy de prendre une jolie revanche) se voit reconstituée avec brio, l’épisode place astucieusement son focus sur le couple vedette. Campés avec énergie et charme par leurs interprètes, Tommy & Tuppence brillent de leur jeunesse aventureuse, mais aussi de leur amour partagé sur un pied d’égalité. Si les seconds rôles permettent, tout comme dans le texte d’Agatha Christie, d’ironiser sur le snobisme de la bonne société britannique, ils soulignent également un élément désormais plus difficilement perceptible pour le public contemporain : le côté transgressif et moderne du ménage Beresford, en rupture de ban avec une Angleterre alors encore très victorienne (tout en conservant leur anglicité). Leur liberté de ton donne lieu à un palissant ping-pong verbal, dont on ne se lasse pas. On pourra regretter le côté théâtre filmé de la mise en scène, mais les comédiens apportent un allant contrebalançant certains moments enserrés en studio. Le ton passé des couleurs demeure une vraie difficulté, uue remasterisation des DVD serait une bonne idée. Anecdotes :
3. LA MORT À DOMICILE Date de diffusion : 23 octobre 1983 Résumé : Après avoir reçu une boite de chocolats contenant de l’arsenic, certes en quantité non létale, Lois Hargreaves fait appel aux Fins Limiers de Blunt. Le lendemain, alors qu’ils s’apprêtent à ,se rendre sur les lieux, Tommy & Tuppence apprennent que plusieurs résidents de Thurley Grange, la maisonnée de Lois, sont morts après avoir mangé des sandwiches, cette fois mortellement empoisonnés. Les suspects ne manquent pas. Critique : L’intrigue du jour ne constitue sans doute pas la plus relevée de Partners in Crime. Afin d’épicer une intrigue somme toute très classique et à la résolution très simple, Agatha Christie a recours à différents techniques, que l’espace contraint d’une nouvelle initialement publiée dans la presse l’empêche de développer efficacement. Il en va ainsi du nombre très élevé de suspects et, surtout, du recours au spectaculaire, avec la mort simultanée de plusieurs personnes ou l’intervention outrée d’une servante ayant sombré dans un délire religieux. A ces faiblesses, l’épisode n’apporte aucun remède, car très fidèle dans son adaptation (une constante de la série).. Le passage à l’image rend même plus gênants certains passages, tels les hurlements de la démente. L’opus conserve néanmoins plusieurs mérites, comme avoir su préserver le ton humoristique impulsé par Tommy & Tuppence, au lieu de s’adonner au piège du mélodrame auquel aurait pu l’inciter évènements et personnages secondaires assez caricaturaux. Tommy se montre particulièrement en verve, tandis que l’équilibre se voit préservé grâce au rôle crucial imparti à Tuppence dans la résolution de l’énigme. La cruelle description d’une famille en apparence bien sous tous rapports ne manque pas d’une causticité certaine causticité à froid, d’autant que l’interprétation se montre talentueuse. Warwick et Annis campent ainsi toujours les Beresford juvéniles et toniques du livre, un vrai régal. Avec Nether Winchendon House, la production choisit sans doute un site trop beau pour figurer Thurley Grange (décrite comme une maison sans grâce), mais l’œil y trouve largement son compte. Anecdotes :
4. LE MYSTÈRE SUNNINGDALE Date de diffusion : 30 octobre 1983 Résumé : Alors que les clients se font rares, Tommy & Tuppence s’intéressent au meurtre du Capitaine Antony Cecil. Son corps a été retrouvé sur le parcours de golf de la charmante localité de Sunningdale, dont il était l’un des habitués. Une certaine Doris Evans est suspectée, mais les Associés contre le Crime sont bien décidés à découvrir qui est vraiment le Tueur de Sunningdale. Critique : La nouvelle d’Agatha Christie, l’une des meilleures du recueil, présentait le grand mérite de plaisamment et fidèlement reconstituer la figue de l’Armchair Detective résolvant l’énigme depuis son fauteuil. Tommy & Tuppence élucident ainsi toute l’affaire durant une amusante conversation au restaurant, un évènement qui aurait sans doute très statique à l’écran. Le scénario adapte intelligemment cette situation, en montrant le couple se rendre sur place, mais pour s’y promener et non pour mener l’enquête. Tout en instaurant une action agrémentée de flashbacks, le procédé conserve la spécificité d’une enquête résolue avec les seuls éléments disponibles initialement, par pure réflexion. Si l’intrigue conserve intacte la mécanique d’un meurtre particulièrement habile et astucieux, elle sait saisir l’occasion de cette balade discursive pour développer le portrait du couple Beresford. Outre leurs coutumiers dialogues affutés, le jeune duo, toujours impeccablement interprété, brille d’une indéniable sensualité, originale au sein des détectives de la Duchesse de la Mort. Le récit se monte autant explicite que possible, il est ainsi, sinon énoncé, du moins parfaitement clair que Tommy n’a pas que la résolution de l’énigme comme objectif quand il emmène Tuppence en excursion. L’épisode sait également judicieusement l’allusion littéraire à la Grande Guerre pour expliciter cette vitalité du couple, avec une gravité soudaine accompagnant les souvenirs de Tommy : l’amour de la vie et de ses plaisirs comme réponse à une Histoire sombre et tragique. Anecdotes :
5. LA FILLE DU PASTEUR Date de diffusion : 09 novembre 1983 Résumé : La désargentée et fille de pasteur Monica Deane a hérité d’une grande demeure, qu’elle a transformée en pension pour hôtes payants. Mais d’étranges phénomènes surviennent, laissant croire que la maison est hantée, ce qui effraie les clients de Monica. Celle-ci appelle à la rescousse les Fins Limiers de Blunt, qui ne gardent pas à comprendre que l’on cherche à la forcer à vendre sa propriété. Mais dans quel but ? Critique : La série a d’emblée choisi de ne pas expliciter les clins d’œil effectués aux Classiques du romans policiers tout au long du recueil de nouvelles initial, sans doute afin de se centrer sur le duo vedette, mais aussi parce que bon nombre de ces auteurs ne sont plus aujourd’hui remémorés que par les aficionados du genre. Ayant opté pour la fidélité à l’œuvre d’Agatha Christie n’en reste dès lors pas moins tributaire des styles narratifs empruntés par cette dernière. L’adaptation demeure ici malheureusement littérale dans l’approche des romans de Roger Sheringham, dont l’excessive complexité nécessite un temps exposition très long et qui suivent ensuite un rythme si lent qu’ils en deviennent difficilement lisibles aujourd’hui. A toute cette première partie assez fastidieuse (malgré la qualité de l’interprétation) s’ajoute un final proche du pathos autour de Monica, que la série a cette fois choisi d’ajouter. Fort heureusement, au-delà de ce pastiche n’ayant pas su gérer le passage à l’écran, l’épisode sait se relancer autour du cœur du récit, qui vire très à la chasse au trésor. Certes le récit ne brille pas par son originalité au sein de ce genre finalement très balisé. Mais il demeure de bonne facture, intégrant le côté ludique et le suspense qui conviennent. Tout s’articule sur une énigme parfaitement dosée, stimulant les petites cellules grises du spectateur, tout en demeurant trouvable. Ce style convient idéalement à l’allant et à la fantaisie d’un couple Beresford, ici une nouvelle fois de grande forme. Très en vedette, Tuppence retrouve le plaisir de se déguiser, alors que son inépuisable garde-robe devient décidément une vedette à part entière du programme. On apprécie également qu’Albert s’affranchisse de sa posture de personnages secondaire cantonné à l’humour, pour désormais pleinement intégrer l’action aux côtés de ses employeurs et amis. Anecdotes :
6. IMPASSE AU ROI Date de diffusion : 27 novembre 1983 Résumé : Tuppence est intriguée par une petite annonce contenant une invitation visiblement codée à une bal masqué. Elle y entraine Tommy mais la fête se transforme en drame quand Lady Vere Merivale est découverte assassinée. Plusieurs preuves apparentes forcent l’Inspecteur Merriott à arrêter le capitaine Hale, amant de la victime, mais il n’est guère satisfait. Heureusement il sait compter sur les Fins Limiers de Blunt pour résoudre l’affaire ! Critique : L’adaptation de la double nouvelle sait conserver les ton volontairement rocambolesque du récit, jusqu’à sa conclusion choc. Sans être altérée, la marche des évènements se voit davantage structurée en ordre chronologique (l’élément crucial lié aux journaux survient ainsi plus tardivement), ce qui fonctionne efficacement à l’écran. La mise en place de la situation demande toutefois un temps certain, tandis que la mise en scène s’attarde quelque peu sur la petite annonce, puis sur l’ambiance festive préalable à la découverte particulièrement macabre du meurtre. Cette première partie demeure toutefois soutenue par une excellente interprétation globale, où l’on retrouve différents visages réguliers de la télévision britannique, même si peu connus dans nos contrées. La scène revêt également un intérêt historique, car nous évoquant l’atmosphère joyeuse du Londres des années 1920, comme un premier Swinging London, bien avant celui des Avengers. Les amateurs du Poirot de David Suchet pourront d’ailleurs retrouver ici un traitement assez similaire à celui de The Affair at the Victory Ball. Anecdotes :
7. LES BOTILLONS DE L'AMBASSADEUR Date de diffusion : 04 décembre 1983 Résumé : L’Ambassadeur américain en Grande-Bretagne est victime d’une substitution de valises, avant que la sienne ne lui soit rendue sans que rien n’y manque (elle ne contenait que des chaussures). Désireux de ne laisser subsister aucune zone d’ombre, il fait appel aux Fins Limiers afin qu’ils élucident toute l’affaire. Tommy & Tuppence vont s’intéresser aux autres passagers du paquebot sur lequel a voyagé l’Ambassadeur. Critique : Même s'il reste souvent divertissant, l'épisode ne parvient pas à surmonter le handicap d'une intrigue en deçà de la moyenne du recueil littéraire. Celle-ci résulte assez théâtrale et manquant de substance une fois passée l'amusante mise en place de l'énigme. Surtout, sa résolution semblera sans doute beaucoup plus immédiate aux spectateurs contemporains qu'aux lecteurs d'alors d'Agatha Christie, tant les rouages dub trafic de stupéfiants figurent désormais davantage dans notre quotidien, y compris télévisuel. Par ailleurs cette vision très ludique du phénomène de contrebande, dans la même veine que Pension Vanilos ou A l’Hôtel Bertram, paraît aujourd’hui très datée. Certaines opportunités ne sont pas traitées, comme la rencontre d’un personnage américain. La nouvelle ne développe pas non plus cet aspect culturel, mais il aurait pu constituer une belle opportunité narrative. On comptera au profit de l’épisode de renouer, certes partiellement, avec l’esprit aventureux du téléfilm pilote de la série, (Mr. Brown), alors que les nouvelles adaptées au sein de Partners in Crime se centrent quasiment toutes sur la résolution du classique Whodunit. Mais la mise en scène manque ici de moyens et demeure trop atone pour renouer avec la saveur de ce type d’histoires. Par ailleurs si l’opus renouvelle également la série en conférant une importance inédite au point de vue d’Albert, cela ne compense pas la perte du moteur formé par le duo Tommy & Tuppence, trop longtemps séparés. Si le serment de Tommy résulte relativement terne, fort heureusement la tonique Tuppence de la sublime Francesca Annis nous vaut fort heureusement plusieurs scènes à la revigorante fantaisie, notamment avec ses amies du temps de guerre. Anecdotes :
8. L'HOMME DANS LE BROUILLARD Date de diffusion : 18 décembre 1983 Résumé : Gilda Glee, actrice de renom, est découverte assassinée dans de mystérieuses circonstances. Toutes les personnes se trouvant dans la demeure où s’est déroulé le drame ont des alibis et un policeman en surveillait l’entrée. Les Fins Limiers de Blunt se mêlent de l’affaire quand l’un des meilleurs amis de tommy est arrêté. Critique : D’emblée, le mystère mis en place par cet épisode somme toute fidèle à l’écrit résulte particulièrement ludique. C’est à la fois son intérêt, mais aussi sa limite, car le récit se centre moins sur la résolution de l’énigme (particulièrement aisée) que sur les éléments humoristiques développés entre les protagonistes. Ainsi l’intrigue donne une importance particulière aux déguisements et costumes de Tommy & Tuppence, très divertissant fil rouge de la série. Le passage à l’image rend également davantage artificielles les hypothèses de départ du texte d’Agatha Christie, sans porter pour autant remède au faible nombre de suspects et à une solution bien plus évidente qu’à l’accoutumée. L’annonce du coup de téléphone entre Tommy et Albert tombe également bien tard. La mise en scène souffre également d’un manque de moyens qui s’impose progressivement toujours davantage au cours des ultimes épisodes de l’unique saison de Partners in Crime. Il en résulte notamment un enfermement davantage marqué au sein des décors et des caméras trop peu mobiles. Fort heureusement la série peut toujours compter sur une distribution solide et sur le charme perpétué de son duo vedette, dont la complicité s’exprime particulièrement dans le domaine humoristique. La dimension de pastiche du récit se montrera également plus perceptible que d’habitude, tant le Père Brown demeure un détective populaire, régulièrement présent dans l’Etrange lucarne en Grande Bretagne. Anecdotes :
9. UN ALIBI EN BÉTON Date de diffusion : 18 décembre 1983 Résumé : Jeune homme aisé, Monty Jones fait appel aux Fins Limiers de Blunt, car il a fait un pari avec la belle journaliste australienne Una Drake, dont leur mariage est l’enjeu. Una lui a fourni un alibi aussi solide que faux, prouvant qu’elle a passé une soirée à deux endroits différents, un restaurant chic de Londres et un hôtel situé à Torquay. Où était-elle vraiment ? Tommy & Tuppence se prennent au jeu, lorsqu’un meurtre vient obscurcir toute l’affaire. Critique : Dans sa première partie, l’épisode reconstitue fort bien le pétillement de la nouvelle initiale, l’une des plus drôles du recueil. Toujours portés avec autant de charme et d’allant par James Warwick et Francesca Annis, On s’amuse derechef à découvrir Tommy et Tuppence s’agacer devant la complexité inattendue d’un mystère qu’ils avaient initialement considéré avec un rien de condescendance. Le récit ne se contente d’ailleurs pas de capitaliser sur son amusante étude de caractères. Bien au contraire, il développe fort efficacement une intrigue emblématique du rituel des alibis à invalider, soit l’un des axes forts d’Agatha Christie et des autres auteurs du Golden Age of Detective Fiction (recherches de contradictions logiques, spatiales ou temporelles, etc.). Révélée par une nouvelle brillante intuition de Tuppence, la clef de l’énigme littéraire résultait un tantinet trop prosaïque et décevant vis-à-vis des attentes suscitées. L’adaptation télévisuelle tente de contourner la difficulté en introduisant un meurtre destiné à épicer l’histoire, soit l’une des rares fortes déviations introduites par la série. Hélas le procédé manque de subtilité, le drame tranchant trop avec l’atmosphère guillerette initiale, tandis que l’on ressent trop fortement qu’il est là simplement pour être là. La garde-robe de Tuppence se révèle de nouveau former un vrai feu d’artifice. Anecdotes :
10. LA FEMME DISPARUE Date de diffusion : 01 janvier 1984 Résumé : De retour d’une nouvelle expédition dans l’Arctique, le célèbre explorateur Gabriel Stavansson s’aperçoit que sa fiancée a mystérieusement disparu. Il fait alors appel aux Fins Limiers de Blunt. Ceux-ci découvrent que la jeune femme se trouve dans une clinique, peut-être retenue contre son gré. Mais les apparences sont trompeuses. Critique : Virant par moments franchement à la Screwball comedy, l’épisode compose l’un des plus humoristiques de la série, tout comme la nouvelle originelle au sein du recueil. Le scénario joue ainsi joliment de l’opposition entre une Tuppence passionnée par l’aventure et un Tommy davantage soucieux du bon renom de son agence. De manière nettement plus importante que chez Agatha Christie, l’intrigue se centre sur l’infiltration de la clinique par Tuppence, ce qui donne lieu à un grand numéro de Francesca Annis, irrésistiblement en roue libre en Tuppence se faisant passer pour une ballerine russe. Le précédé permet aussi au récit de s’affranchir du pastiche littéraire de Sherlock Holmes et Watson, dont l’adaptation à l’écran aurait été délicate. Certains éléments se voient néanmoins conservés, comme la brève introduction via le récit du client et le rapide passage au voyage. De même la caractéristique scène d’action finale est conservée (devenue une fuite express concernant Tommy & Tuppence), quitte à aussi garder la résolution un brin décevante du mystère, un choix plus judicieux que celui opéré lors de l’opus précédent. Anecdotes :
11. LES FAUSSAIRES Date de diffusion : 14 janvier 1984 Résumé : De faux billets se répandent au West End et dans la haute société. L’Inspecteur Marriott fait appel à ses amis Tommy & Tuppence, car ceux-ci sont plus à même d’infiltrer ce milieu que ses hommes. L’affaire se noue quand, au sein du très sélect casino The Python Club, les Beresford se confrontent à un autre couple, formé par le Major Laidlaw et Marguerite, son épouse française. Critique : Le retour de l’Inspecteur Marriott au cœur de l’action permet de joliment boucler la boucle des enquêtes menées par l’Agence des Fins Limiers de Blunt. Malheureusement pour ce dernier opus la série pétille moins qu’à l’accoutumée, avec une exposition très verbeuse et une action ne s’emballant réellement que dans les ultimes minutes. On aurait également pu espérer davantage de la confrontation à un couple antagoniste de celui formé par les Beresford. Le texte initial se veut plus sérieux qu’à l’ordinaire et cela se ressent davantage au sein d’un programme ayant opté dès l’origine pour la dimension humoristique des aventures de Tommy & Tuppence. Significativement la série s’arrête d’ailleurs là, avant d’aborder les textes relevant directement de l’espionnage. Toujours assistés du loyal Albert (qui aura su évoluer au fil de la série vers davantage de maturité), Tommy & Tuppence demeurent néanmoins aussi séduisants qu’à l’accoutumée, portés par des acteurs décidément étonnants de naturel dans leur rôle. C’est d’ailleurs sur un ultime baiser filmé avec talent que les toujours aussi complices Tommy & Tuppence prennent congé. Fort heureusement d’autres aventures les attendent sous la plume d’Agatha Christie ! Anecdotes :
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A Chicago, malgré le scepticisme de son rédacteur en chef et ami de longue date Tony Vincenzo, le journaliste Carl Kolchak s’acharne à enquêter sur des crimes aussi abominables que mystérieux, le plus souvent nocturnes. Surnommé le Guetteur de Nuit, Kolchak s’intéresse particulièrement aux meurtres relevant du Surnaturel, allant plus loin que ne le peut, ou ne le désire, aller la police de la ville. Celle-ci est représentée par le Capitaine Siska, souvent exaspéré par ce journaliste venant régulièrement perturber son travail, tandis que la Goule, employé de la morgue, s’avère un allié précieux. Mais Kolchak doit avant tout faire face aux monstres qu’il découvre au terme des pistes qu’il remonte avec une passion opiniâtre, encore et toujours en quête de la vérité.
Malgré l’aide de son appareil photo et de son magnétophone, Kolchak doit malgré tout souvent composer avec le manque de preuves matérielles. Adorant sa Ford Mustang jaune, New-yorkais jusqu’au bout des ongles, toujours vêtu en journaliste des années 50 et au faîte de toutes les ficelles de son métier, il forme également une figure pittoresque de son agence d’informations, l’Independant News Service. Lié d’amitié avec Miss Emily Cowles, en charge du courrier des lecteurs, son mépris des conventions sociales et des puissants lui vaut par contre l’hostilité du chroniqueur mondain Ron Updyke. Malgré ses sonores colères devant les théories farfelues avancées par Kolchak, Tony Vincenzo, grande gueule sympathique, lui maintient son amitié et le laisse œuvrer à sa guise, tout au long de ses périlleuses enquêtes hors normes menées au cœur de la nuit de Chicago.