Saison 1 1. Où l'homme dépasse l'homme (Where No Man Has Gone Before) 2. Fausses Manœuvres (The Corbomite Maneuver) 3. Trois Femmes dans un vaisseau (Mudd's Women) 4. L'Imposteur (The Enemy Within) 5. Ils étaient des millions (The Man Trap) 6. L'Équipage en folie (The Naked Time) 8. Zone de terreur (Balance of Terror) 9. La planète des illusions (What Are Little Girls Made Of ?) 10. Les Voleurs d'esprit (Dagger of the Mind) 12. La Conscience du Roi (The Conscience of the King) 13. Galilée ne répond plus (The Galileo Seven)
14. Cour Martiale (Court Martial) 15-16. La Ménagerie (The Menagerie) 17. Une partie de campagne (Shore Leave) 18. Le Chevalier de Dalos (The Squire of Gothos) 20. Les Jumeaux de l'Apocalypse (The Alternative Factor 21. Demain sera hier (Tomorrow Is Yesterday) 22. Le Retour des Archons (The Return of the Archons) 23. Échec et Diplomatie (A Taste of Armageddon) 24. Les Derniers Tyrans (Space Seed) 25. Un coin de paradis (This Side of Paradise) 26. Les Mines de Horta (The Devil in the Dark) 27. Les arbitres du cosmos (Errand of Mercy) 28. Contretemps (The City on the Edge of Forever) 29. La Lumière qui tue (Operation : Annihilate!)
Date de diffusion : 5 octobre 1988 (sortie en VHS en 1986) Auteur : Gene Roddenberry Réalisateur : Robert Butler Résumé : A la tête de l’USS Enterprise, le Capitaine Pike répond à l’appel de détresse envoyé par les survivants d’une mission scientifique (dont la belle Virna), depuis la planète Talos, Mais Virna est en fait l’unique survivante, le reste étant une illusion crée par les Talosiens, des Humanoïdes aux grands pouvoirs psychiques. Ils veulent que Pike et Virna donnent naissance à une race d’esclaves. L’intervention de Numéro Un, le bras droit du Capitaine, débloque la situation, tandis que les Talosiens renoncent à leur projet après avoir découvert l’attachement viscéral des Terriens à leur liberté. Virna choisit de demeurer sur Talos, car les illusions des Talosiens permettent de dissimuler qu’elle a été défigurée lors du crash de son vaisseau. Critique : Découvrir La Cage , avant que cet épisode ne soit incorporé au canon vie La ménagerie, permet de s'amuser du plaisir très ludique des univers alternatifs. En effet on ouvre ici une lucarne sur ce qu'aurait bien pu devenir Star Trek. Le fan de la série se plaira à en observer aussi bien les convergences (le design de l'Enterprise, le type d'histoire) que les divergences (les personnalités, les uniformes, les armes...). En ce domaine, le clou du spectacle demeure cette version de M. Spock, bien plus émotionnelle que le personnage ne le deviendra par la suite. Pour un amateur de Chapeau Melon, l’expérience se montre assez similaire à la Mrs Gale de Missive de mort, son premier opus, bien plus avenante envers Steed qu'elle ne le sera jamais par la suite. Évidemment le but du jeu consiste à se demander si Star Trek aurait connu une telle popularité ultérieure si La Cage en avait réellement été le pilote. Même si l'on apprécie beaucoup cet épisode, on est tenté de répondre par la négative Le fonctionnement de l'équipage y apparaît plus classiquement militaire qu'il ne le sera par la suite, et relevant d'un Space Opera davantage traditionnel. La faute en revient en partie au Capitaine Pike, qui se profile comme un héros tout à fait standard des productions du genre de l'époque, dépourvu de la vitalité et de l'humour qu'apportera la personnalité de William Shatner à James T. Kirk. Jeffrey Hunter ne démérite pas, mais ne s'extraie pas des poncifs virils de ce type de figure, assez interchangeable entre Western, Science-fiction, ou encore Policier. Globalement, le trio vedette pétille nettement moins que ce que l'on connaîtra avec Kirk, McCoy et M. Spock, mais il reste solide. On reconnaîtra un authentique atout à cette version de Star Trek en la personne de Numéro Un. Femme de tête et assurant pleinement le commandement, avec un caractère n'étant pas sans évoquer le futur M. Spock, elle tranche clairement avec les héroïnes de séries télé de son temps. Affirmée et indépendante, elle porte également un uniforme en pantalon très différent de la tenue sexy des membres féminins de Starfleet, qui sera tant reprochée au programme par les féministes. Majel Barrett apporte beaucoup de présence à son rôle, elle aura moins l'occasion d'y parvenir par la suite dans le rôle de l'infirmière de l'Enterprise. Si on comprend que l'épisode ait pu sembler figé et bavard aux décideurs de NBC ayant en tête un pur programme d'aventures spatiales, les diverses séquences virtuelles où les Talosiens tentent de circonvenir Pike apportent quelques moments d'action plaisamment variés, de même que la confrontation finale. Le moment le plus mémorable demeure la sensualité aussi brute qu'exotique de la mémorable Green Slave girl of Orion, Susan Oliver aura beaucoup apporté à The Cage par les différents rôles qu'elle endosse. L'ensemble résulte évidemment très daté aujourd’hui, avec un décorum d'ailleurs très inspiré des films équivalents des années 50 (Planète interdite), alors que Star Trek sera bien plus Pop et Sixties. Le tout bénéfice néanmoins d'une production d'une grande qualité, selon les standards des années 60, aussi bien pour les décors (avec de superbes peintures figurant l'horizon de la planète) que pour les effets spéciaux. Quelques jolies idées de mise en scène viennent encore rehausser le tout, comme les étoiles traversant littéralement l'Enterprise en hyper vitesse, ce qui ne sera plus revu par la suite, ou les Talosiens jouées par des femmes, mais dotées de voix télépathiques masculines, d'où une vraie étrangeté. L'épisode constitue clairement un important pari pour un studio relativement mineur comme Desilu (un budget de 600 000 $ a été évoqué), Les longues scènes de dialogues entre Pike et ses interlocuteurs apportent également un thème à l'épisode, avec la condamnation de l'illusion comme dérivatif aux difficultés de l'existence, un moyen détruisant à terme ceux-ci qui s'y adonnent, mais pouvant aussi servir à les asservir par les truqueurs. Cette parabole manifeste une belle audace à ce propos, en servant d'ouverture à une serie télévisée financée par la publicité ! Ironiquement Star Trek développera ultérieurement l'Holodeck, générateur de réalités fictives revenant peu ou prou à recréer le pouvoir des Talosiens, même si cette fois sous le contrôle de l'équipage (sauf que quand cela lui échappe). Elle conserve également une pleine modernité dans notre époque toujours davantage envahie par le virtuel et les possibilités techniques de truquer le réel. La résistance acharnée de Pike vient nous rappeler à quel point ces miroirs aux alouettes sont périlleux pour l'exercice de notre liberté. Anecdotes :
1. OÙ L'HOMME DÉPASSE L'HOMME Date de diffusion : 22 septembre 1966 Auteur : Samuel A. Peeples Réalisateur : James Goldstone Résumé : Le Capitaine James T. Kirk part à la recherche du Vaillant, un vaisseau terrien disparu 200 ans plus tôt. L'Enterpise est endommagé par une barrière énergétique, qui assomme Gary Mitchell et la psychiatre Elisabeth Dehner. Apèrs leur réveil, ils développent de terrifiants pouvoirs psychiques. Se prenant pour un dieu, Mitchell devient un tyran, et Kirk comprend que l'équipage du Vaillant s'est sabordé pour éviter la propagation du phénomène. Dehner se sacrifie pour permettre à Kirk de vaincre Mitchell. Critique : Afin de pleinement saisir la chance s'offrant à lui avec la commande d'un second pilote, Roddenberry va accomplir ce qui demeure sans doute le plus malaisé pour un showrunner dans l'âme : s'effacer. Tout en conservant le projet sous sa houlette, il a en effet largement confié l'écriture du nouveau scénario à l'un de ses collaborateurs, Samuel A. Peeples. Un choix judicieux, car Peebles s'avère bel et bien l'homme de la situation. Prolifique scénariste, à l'expérience encore supérieure à celle accumulée par Roddenberry, il saisit à la perfection ce que désirent les décideurs de NBC. Authentique fan de Science-fiction, il possède également l'une des plus grandes collections de Pulps magazines à Hollywood, ces merveilleux magazines des années 30 et 40 où, avec Amazing Stories en figure de proue, les meilleurs auteurs de l'Âge d'Or de la Science-fiction emmenaient leurs lecteurs dans les étoiles. Il va se tourner aussi bien vers son expérience professionnelle que vers l'émerveillement de sa jeunesse afin de mener son combat et remplir sa mission : sauver Star Trek. Grâce à lui, Where No Man Has Gone Before devient un magnifique cas d'école de la différence existant entre la solitude d'un écrivain, et les contraintes s'exerçant sur un scénariste de série télé. Peebles, trousse en effet un récit sachant répondre aux attentes de NBC, les explicites, comme les implicites. Ainsi dote-t-il son histoire de davantage de scènes spatiales et d'action. Il insère également ce qui manquait cruellement à The Cage, selon les canons du genre : un combat final entre le Héros et l'Adversaire, alors que tout y était résolu par le dialogue. Un choix philosophique assumé, mais aussi anti-climatique pour NBC (et aussi contraire à la série telle que l'avait vendue Roddenberry, il faut bien le dire). On en revient à des aventures davantage classiques, mais demeurant rythmées et prenantes, avec un beau suspense. De manière davantage contestable, Peeples répond aussi aux critiques implicites d'un Network des années 60 en entreprenant aussi une normalisation de la place impartie à la femme dans son histoire. Exit Numéro Un, l'état-major de l'Enterprise devient exclusivement masculin. Rodenberry évoquera plus tard un accueil très négatif du personnage par le public féminin des séances test, mais mais le fait demeure qu'il faudra attendre trente ans pour voir une série Star Trek centrée sur un capitaine féminin (Voyager). On gomme aussi l'érotisme brut de la Green Girl : l'on s'en tiendra aux tenues sexy de Starfleet et aux rencontres exotiques du capitaine Kirk (on sait que Roddenberry dotera Kirk de sa propre faiblesse envers le beau sexe). Si Dehner contribue à sauver la situation, on en demeure au registre sacrificiel : au total ce pilote ne tient pas les promesses féministes du premier. Le scénariste sait néanmoins préserver l'essentiel : Star Trek ne délivre pas seulement un Space Opéra distrayant, mais aussi doté d'un discours moral. Ici la condamnation véhémente du déséquilibre fatalement négatif qu'induit la toute-puissance, même si la personne le détenant n'est pas du tout un monstre initialement. Cet aspect-là, a du souffle, d'autant que Peebles sait coupler le regard de Kirk à celui du spectateur. Cette alliance du spectacle et du questionnement va demeurer caractéristique de Star Trek. Le scénario se voit également relayé par la mise en scène efficace du vétéran James Goldstone, sachant faire vite et bien, même s'il ne parvient pas à tout à fait dissimuler la différence de moyens existant avec le premier pilote. Mais c'est bien Roddenberry qui parachève le succès salvateur de Où l'homme dépasse l'homme, par son choix de la distribution. Léonard Nimoy sait parfaitement faire sienne la personnalité froide et analytique de Numéro un, qui s'accorde à merveille avec le côté alien de M. Spock, tandis que William Shatner apporte bien plus d'aura et de naturel à Kirk que ce proposait l'assez rigide Pike. La rencontre des deux comédiens est immédiate et concoure puissamment à mettre en place le duo mythique, déjà largement opérationnel ici. Star Trek est bien et bien lancé, l'Enterprise va pouvoir débuter sa mission de cinq ans. Anecdotes :
2. FAUSSES MANŒUVRES Date de diffusion : 10 novembre 1966 Auteur : Jerry Sohl Réalisateur : Joseph Sargent Résumé : L’Enterprise doit détruire une sonde spatiale cubique, au comportement agressif. Cela provoque l’intervention d’un gigantesque vaisseau militaire, aux ordres du mystérieux Balok, des forces de la Première Fédération. Celui-ci condamne l’équipage à mort, mais le capitaine Kirk va employer la ruse pour sauver la situation. Kirk doit aussi faire face à la panique rendant agressif l’un de ses navigateurs, le lieutenant Bailey. Critique : Premier épisode tourné après la phase des pilotes, Fausses Manœuvres est emblématique du style Star Trek. A travers la confrontation spatiale avec des Aliens (à-priori) hostiles, soit la quintessence du Space Opéra classique, l’épisode s’avère une rayonnante fable à propos de la Guerre Froide. Celle-ci se montre très à rebours du discours d’antagonisme entre les Blocs régnant sur les séries télé d’alors, notamment via l’espionnite. Mais Roddenburry a retenu les leçons de Rod Serling et sait utiliser les préjugés envers la Science-fiction, jugée infantile, pour contourner la censure. D’ailleurs Fausses Manœuvres est à Star Trek ce que La Seconde Chance (1-03) est à La Quatrième Dimension. A travers le déroulement de la crise, puis son étonnant dénouement, y résonne un vibrant refus de la logique de confrontation et un appel au dialogue pour une coexistence positive et pacifique Le véritable ennemi n’est pas tant le camp d’en face que cette peur de l’autre, profondément ancrée en nous et incarnée par Bailey. On pourrait trouver que la conclusion est naïve, mais on y retrouve le profond et joyeux soulagement ressenti lors de la Détente, animant également l’épisode Concerto de Chapeau Melon (3-01). Balok et Kirk finissent d’ailleurs par trinquer à la concorde, tout comme Steed et Zelenko ! Un tel hymne au dialogue et à l’esprit d’ouverture étonne de la part de Jerry Sohl, auteur de l’une des plus glaçantes uchronies à propos de la Guerre Froide, Point Ultimate, un roman remarquable de cruauté (l’URSS asservissant les USA) mais ne se caractérisant pas vraiment par une main tendue. Il fut dire qu’il fut écrit durant les polaires années 50 (1955). Sohl apporte par ailleurs son savoir-faire d’auteur pour La Quatrième Dimension (il suppléa un Beaumont malade pour trois épisodes) avec son sens de l’intensité dramatique, mais aussi de la chute inattendue. L’astuce à propos du mannequin de Balok permet de justifier une apparence peu convaincante, c’est finement joué. Roddenberry n’est pas en reste non plus, utilisant cet opus afin d’achever de planter le décor de sa série. Un rappel des objectifs et idéaux de Starfleet se voit ainsi inséré avec émotion et les personnages réguliers de la saison sont désormais au complet. McCoy est déjà pleinement McCoy, mais la grande œuvre de l’opus demeure le portrait de James Tiberius Kirk, tant par sa personnalité convenant si idéalement au Shat que sa stratégie à base de bluff et de coups de poker. Ces confrontations vont devenir ds classiques de la série. Évidemment un Capitaine accompli et résolu dans son refus de la violence, Kirk vite toutefois de perdre en substance en devenant un absurde parangon. Ainsi le voit-on se montrer inutilement cassant envers Bailey ou se lancer dans une mauvaise querelle avec son ami McCoy, au pire moment. Autant de moments émotionnellement forts. Mais Fausses Manœuvres se révèle également caractéristique de Star Trek en manifestant à quel point le féminisme ne deviendra décidément pas son premier cheval de bataille. Uhura n’a que trois lignes de dialogues et la participation majeure de Janice à la résolution de la crise consiste à servir un café au Capitaine (véridique). Au moins la série évitera de se montrer aussi caricaturale sur ce point que les 007 de Sean Connery à la même époque. Anecdotes :
3. TROIS FEMMES DANS UN VAISSEAU Date de diffusion : 13 octobre 1966 Auteur : Stephen Kandel Réalisateur : Harvey Hart Résumé : L'Enterprise intercepte le vaisseau du trafiquant Mudd, qui convoie trois jeunes femmes, Magda, Ruth et Eve, destinées à devenir les épouses de colons. Mudd emploie secrètement une drogue vénusienne afin de rendre ses associées particulièrement troublantes pour l'équipage et son Capitaine. La situation se complique quand l'Enterprise doit être réapprovisionnée en urgence en Dilithium et que la belle Eve refuse désormais d'employer la drogue. Critique : Évidemment, en notre année 2020 post MeToo (mais où il reste malgré tout des marges de progression du côté de la sélection des Césars), Mudd's Women sera perçu comme un épisode abominablement sexiste. Tout en recréant l'un des moments peu glorieux de la colonisation de plusieurs États du Commonwealth (ou de la Nouvelle France). Eve, Magda et la brune Ruth ne semblent considérer leur avenir qu'à travers leur rapport aux hommes. Le récit ne leur laisse le choix qu'entre deux statuts, la femme fatale ou la fée du logis, avec Eve virant vite à la Samantha Stephens. Il existe certes une troisième option, celle de la femme libre et indépendante, soit celle des membres féminins de l'équipage. Mais, comme par hasard, il s'agit de l'un des épisodes où elles s’avèrent le moins présentes, réduites à de silencieuses silhouettes. Rien ne doit venir troubler cette fantaisie très masculine de Roddenberry. Dans l'épisode Hathor de Stargate SG-1, ce sera à l'inverse les femmes du SGC qui sauveront la journée. Si l'on se veut un tantinet sévère, dans le couple finalement formé par Eve et le chef des mineurs, on peut discerner l'idée que l'assujettissement de l'épouse au mari est acceptable, pour peu que ce dernier se montre aimable. C'est assez ce que nous raconte Zorro à propos de la division de la société entre caciques et peones. Et pourtant nous considérons qu'il ne convient pas juger un épisode de 1966 à l'aune de notre époque. De fait, quand on le resitue dans son temps, Mudd's Women revêt un tout autre sens. Par la sensualité du trio et le style de ses vêtements, c'est toute toute la modernité des années 60 et de la libération sexuelle qu'elles impulsent que Roddenberry va ici malicieusement confronter à l'immuable statut de femme au foyer que promeuvent encore les Networks. S'il s'y rallie en toute fin d'épisode afin de pouvoir contourner la censure du diffuseur (Shatner indiquera ultérieurement qu'un tel épisode put alors être diffusé relevait du miracle), il érige l'essentiel du récit en manifeste de la sensualité féminine libérée des carcans moraux ou sociaux traditionnels. La Contre-culture frappe à la porte d'un Network mystifié, alors même qu'en 1966, elle est sur le point de connaître son apogée aux USA. C'est audacieusement joué, d'autant que cet opus, certes bien plus léger que d'autres, sait s'appuyer sur une mise en scène habilement dédiée aux actrices et déjà vaguement lysergique par moments. Roddenberry ne sacrifie pas non plus à son gambit les atouts traditionnels de Star Trek. Starfleet se refuse obstinément à employer la force pour contraindre les mineurs, tandis que le relationnel entre personnages se montre très amusant, avec un McCoy totalement cramé et le très womanizer Capitaine Kirk un temps déstabilisé par la puissance sexuelle féminine. Le tout sous le regard amusé d'un M. Spock se gardant bien d'intervenir pour ne pas gâcher le spectacle. Fascinating. Anecdotes :
4. L'IMPOSTEUR Date de diffusion : 06 octobre 1966 Auteur : Richard Matheson Réalisateur : Léo Penn Résumé : Un incident technique dérègle le téléporteur et le Capitaine Kirk est dissocié en deux versions opposées de lui-même : une positive mais hésitante, l'autre négative, mais apte à commander. La panne du téléporteur empêche également de faire revenir Sulu et quelques autres membres de l'équipage, restés à la surface d'une planète glacée et courant le risque de mourir de froid. Les deux Kirk vont se confronter, jusqu'à accepter de fusionner via une nouvelle téléportation. Critique : On avouera que l'un des souvenirs que l'on conservera de cet épisode restera l'adorable (et malheureux) petit chien à corne, un élément typique Sixties, en cet époque on l'on associe volontiers jeune public et amis à quatre pattes. Les chiens et la Science-fiction connaissent d 'ailleurs un grand succès, DC Comics venant alors de populariser Krypto, le chien de Superboy. Une Ligue animalière verra bientôt le jour. La lourdeur de la conclusion sur la prétendue attractivité du Bad Boy sur la gent féminine relève assurément de Roddenberry, mais un auteur profondément original et créatif comme Richard Matheson pourrait par contre décevoir en ayant recours à un autre poncif de cette décennie : le double maléfique, d'ailleurs bien connu des amateurs de Chapeau Melon. Star Trek n'a d'ailleurs pas fini d'y revenir ! Mais le traitement apporté au sujet séduit véritablement. Matheson évite le piège de la facilité que véhiculerait un schéma manichéen. Il n'y a pas simplement un bon et un mauvais Kirk, mais deux parties de sa personnalités subtilement découpées, comportant chacune des forces et des faiblesses. L'auteur en profite pour développer tout un discours inhérent à la personnalité humaine, ses parts d'ombre et de lumière devant coexister sous l'arbitrage de son intelligence et de sa moralité. Une thématique quasi psychanalytique, à laquelle on peut adhérer ou pas, mais qui aura le mérite de susciter la réflexion du spectateur. Si, comme à son accoutumée, William Shatner ne se montre pas économe de ses effets, il accomplit une belle performance d'acteurs en campant deux Kirk divergeant totalement dans leurs attitudes, dans le moindre détail. Cela apporte une force de conviction supplémentaire au récit, de même qu'une mise en scène très expressive. On ne partage pas les réserves de Matheson concernant le volet Sulu de l'action. L'auteur était sans doute habitué à davantage de liberté sur l'anthologie que constituait La Quatrième Dimension, d'autant que Rod Serling était un showrunner bien moins interventionniste que Gene Roddenberry. Mais il nous semble que la crise en cours contribue à mettre en avant les faiblesses inhérentes au Kirk « positif », tandis qu'elle donne enfin l'occasion à Sulu de disposer de quelques scènes gratifiantes, en dehors de son rôle de navigateur. On reste plus sceptique de voir l'Enterprise dépourvue de navette et aussi dépendante d'un téléporteur, pouvant, au sens propre, être déréglé par un gain de sable dans les rouages. Mais ce point demeure secondaire, on restera davantage sensible à la conclusion humaniste voyant le Kirk « négatif » être réconforté par son alter ego, un moment pour le coup très à la Rod Serling. Anecdotes :
5. ILS ÉTAIENT DES MILLIONS Date de diffusion : 08 septembre 1966 Auteur : George Clayton Johnson Résumé : L'Enterprise vient ravitailler le couple formé par Nancy et Robert Crater, seuls habitants d'une planète où ils étudient les ruines d'une civilisation disparue. Nancy est en outre un ancien amour du Dr. McCoy. Mais elle a été tuée et remplacée par la dernière survivante des natifs de ce monde, capable de modifier son apparence. Elle entreprend d'assassiner les membres de l'équipage, ayant un besoin vital de s'alimenter de leur sel. Jusqu'ici elle s'alimentait en prélevant peu à peu le sel de Crater, avec lequel elle avait créé une symbiose. McCoy la tue, sauvant ainsi Kirk. Critique : Avec The Man Trap, premier épisode diffusé, mais cinquième produit, Star Trek a désormais atteint sa vitesse de croisière, à l'instar de l'Enterprise. L'équipage est désormais parfaitement connu et identifié tel qu'il demeurera durant le reste de la saison, l'infirmière Chapel va bientôt arriver. Des découvertes continuent à avoir lieu, ici principalement concernant McCoy, mais elles résultent secondaires (passé amoureux, cabine que l'on ne reverra plus par la suite). La narration ne devient pas inintéressante pour autant, d'autant que les amateurs des séries de l'Imaginaire apprécieront de trouver ici les prémices d'un style d'histoire qui sera porté au pinacle par les X-Files ou Supernatural : succession de meurtres mystérieux, Monstre de la Semaine, enquête élucidant les pouvoirs et la nature de l'identité, confrontation finale. Ce schéma existe déjà ici, d'autant plus appréciable que, pour assurer le lancement de sa série, Gene Roddenberry continue à faire appel à des signatures de La Quatrième Dimension, ici, après Richard Matheson et Jerry Sohl. Ces écrivains ne poursuivront pas la collaboration, sans doute du fait qu'une série classique est plus contraignante qu'une anthologie, mais aussi parce que Roddenberry fut un showrunner réécrivant massivement les scénarios à sa guise, là où Serling voyait les autres auteurs comme ses pairs. Outre un scénario impeccablement minuté, George Clayton Johnson va savoir apporter une humanité troublante, voire émouvante, à la créature métamorphe (comme dans son Quatre d'entre nous sont mourants), tout en ne minimisant pas l'horreur de ses assassinats. Il est aidé par la remarquable expressivité du masque de glaise arboré par l'actrice (impeccable Francine Pyne), très dans la tradition de la tragédie grecque, genre impulsant le récit puisque le Vampire de Sel, dernière de son espèce, ne peut échapper à son destin, de par sa nature. Une tendresse insolite se noue également entre le mari et le substitut de son épouse, sans doute impulsée par l'effroi de la solitude sur cette planète dépeuplée, pour le coup on éprouve comme un écho d’un autre épisode de La Quatrième Dimension, Le Solitaire (1-07). On appréciera également la présence ironique de l'excellent Alfred Ryder en victime d'une Extra-terrestre, lui qui deviendra par la suite le Leader des Envahisseurs qu'affronte David Vincent. Évidemment, la dimension féminine de la créature créera polémique parmi le public des années MeToo, tant le Vampire de Sel rejoint clairement la tradition de la Succube. Le regard porté par les hommes de l'Enterprise sur les différents aspects revêtus par l'Alien est explicitement sexué, tandis que la pseudo Nancy accumule à, peu près tous les clichés féminins négatifs possibles : soumise à ses pulsions, voire à ses hormones, séduisant et manipulant les hommes, avant de les éliminer. Le râteau pris par Uhura draguant M. Spock n'aide pas, pas plus que la comparaison entre la créature... et le bison. A cela s'oppose le portrait de l'amitié virile et positive entre Spock, Kirk et McCoy (y compris avec les querelles de vieux couple entre ces deux derniers). Et pourtant, à l'instar de Trois Femmes dans un vaisseau, nous croyons qu'il importe ici de contextualiser l'opus. Lors de l'émergence de la contre-culture, l'épisode devient alors une métaphore de la libération sexuelle de la femme, désireuse de pleinement se réaliser en dehors des liens ennuyeux du mariage. Les couleurs insolites et saturées, aussi LSD que celles de Batman'66, favorisent le message, même si un auteur masculins sera fatalement maladroit dans l'évocation de la sexualité féminine et qu'il faut bien faire des concessions au moralisme du Network. Alors l'épisode est-il misogyne ou non ? Cela dépendra en définitive de son public, car, là comme ailleurs, la vérité est dans l'Œil de l'Admirateur. Anecdotes :
6. L'ÉQUIPAGE EN FOLIE Date de diffusion : 29 septembre 1966 Auteur : John D.F. Black Réalisateur : Marc Daniels Résumé : L’Entreprise vient à la rescousse d’une station scientifique installée sur une planète sur le point de se désintégrer. Le responsable est une substance l’accompagnateur de M. Spock ramène involontairement à bord du vaisseau. Une folie contagieuse s’empare de l’équipage et l’Enterprise devient ingouvernable. McCoy trouve in extremis un remède et le vaisseau peut échapper à destruction de la planète en recourant à la propulsion à l’anti-matière. Le saut ramène l’Enterprise trois jours en arrière et Kirk décide de ne pas se rendre sur place. Critique : Le très allumé (mais pas autant que The Naked Gun) The Naked Time constitue l'essence même de ce que l'on nomme un épisode Bottle, avec un scénario ne mettant en scène que les acteurs réguliers de la série (ou quasiment), au sein des décors eux-aussi réguliers ; on aperçoit bien une nouvelle, mais il s'agit du recyclage d'un décor, avec des costumes faits à partir de rideaux de douche et un évident mannequin pour représenter un corps. Autant dire que l'économie est à l'honneur, mais l'épisode séduit néanmoins car il embrasse pleinement le surcroît d'inventivité que ce cas d'école suscite généralement chez des scénaristes mis au défi. John D.F. Black a ainsi l'excellente idée d'un fléau agissant sur l'esprit des personnages subitement désinhibés, donc en rupture totale avec leurs comportements habituels. Le précédé manque certes un tantinet de subtilité, mais pas d'impact en fait tout se déroule comme si l'ensemble de l'équipage de l'Enterprise était absolument ivre, jusqu'à la déraison. Cette approche résulte certes moins subtile que les chefs d’œuvre similaires que Joss Whedon proposera ultérieurement chez Buffy (Tabula rasa) ou Angel (La Bouteille magique). Mais l'auteur y va franco, nous délivrant tout un florilège de scènes choc. Sulu en D'Artagnan exhibitionniste vaut ainsi le coup d’œil, Takei retrouvant l'énergie de sa prestation dans La Quatrième Dimension (La Rencontre), mais mieux justifiée par le scénario. On aime également le capitaine amoureux de son navire. Le procédé permet également de mettre en avant des membres de l'équipage jusqu'ici demeurés au second plan, comme Uhura ou Riley Le plus mémorable demeure toutefois celui voyant M. Spock être submergé par les émotions qu'il dissimule d'ordinaire sous le masque de la logique vulcaine, avec à la clef une grande prestation de Nimoy. De fait le scénario l'habileté de dévoiler la face cachée des protagonistes, au lieu de simplement rechercher le gag immédiat, de quoi largement pardonner certaines facilités, comme un Dr. McCoy inexplicablement immunisé contre le phénomène (ou alors c'est que le doc n'a aucune inhibition, tellement il est brut de décoffrage !). Rituellement diffusé lors des conventions, on comprend aisément que cet épisode aux confins du décalé soit l'un des favoris des Trekkies, même en l'absence du questionnement moral coutumier. Il sait également de pas se contenter de ce seul sujet. La résolution de l'énigme du phénomène et désagrégation de l'équipage se montrent savamment graduelles, de même que la crise en cours ne se voit nullement négligée. Le suspense dramatique demeure en permanence présent au sein du carnaval en cours. On apprécie également que Spock soit en définitive capable de surmonter la dualité de sa nature. The Naked Time permet aussi à Star Trek d’élargir pour la première fois la palette de sa Science-fiction au-delà du seul Space Opera, avec un premier déplacement temporel. L'expérience demeure embryonnaire du fait de l'historique de l'écriture de l'opus, mais se révèle déjà prometteuse pour la suite de la série. Anecdotes :
Date de diffusion : 15 septembre 1966 Auteur : D.C. Fontana et Gene Roddenberry Réalisateur : Lawrence Dobkin Résumé : L’Enterprise recueille Charlie, un jeune homme ayant survécu seul au crash du vaisseau familial sur Thasus, une planète isolée, durant 14 ans. Kirk se propose de l’emmener sur une planète où il a encore de la famille, mais il s’avère que Charlie est doté de terrifiantes capacités psychiques, doublées d’un caractère pour le moins instable. Il a ainsi détruit le vaisseau l’ayant découvert et remis à Kirk, car son équipage l’avait contrarié. Bientôt la terreur règne à bord de l’Enterprise, dont Charlie a pris le contrôle. Mais les Thasiens, qui ont doté Charlie de ses pouvoirs pour lui permettre de survivre, apparaissent et le ramènent avec eux l’empêcher de faire du mal à autrui. Critique : Charlie X (la lettre X, il n’est pas question du dernier Roi de France) s’en vient rompre la succession d’excellents épisodes caractérisant le lancement de Star Trek. Plusieurs faiblesses expliquent ce constat. Même si le début de la série a déjà été passablement marqué par La Quatrième Dimension, on assiste ici à un remake beaucoup trop évident du classique de cette anthologie que constitue C’est une belle vie (3-08). Peut-être la référence est-elle la nouvelle originelle de Jerome Bixby (1953), mais le résultat demeure le même à l’écran. On peut également pointer comme circonstances aggravantes qu’un adolescent (ou jeune adulte) se montre irritant là où un enfant se montrait mystérieux, d’autant qu’il faut dès lors aborder la problématique de la sexualité et que Star Trek se montre là-dessus aussi daté qu’à l’accoutumée. De plus, là où Rod Serling n’hésitait pas à conclure sur une note sombre et angoissante, la marche forcée au happy end conduit Fontana à voir recours à un Deus ex machina massif, ce qui ne représente jamais un indice de subtilité pour un scénario. Par ailleurs le thème de l’épisode, la toute puissante non régulée, évoque également Où l'homme dépasse l'homme. Fondamentalement ce type d’histoire paraîtra toujours commun dans un environnement purement de science-fiction que quand il s’agit de quidams confrontés à l’inconnu. Par ailleurs l’opus repose beaucoup sur la carence affective subie par Charlie, alors même qu’il ne fait qu’évoquer celle-ci par ouï-dire. Sa compréhension résulte compliquée du fait de l'intervention des super pouvoirs et des Aliens. Kirk met également beaucoup de temps à appréhender un péril que le spectateur perçoit immédiatement. Charlie X parvient néanmoins à demeurer distrayant par les manifestations insolites ou dérangeantes, voire horrifiques du pouvoir du protagoniste. La femme sans visage suscite ainsi le même effet choc que quand Doctor Who aura bien plus tard recours au même procédé dans L'Hystérique de l'étrange lucarne (2006). La mécanique voyant Kirk se confronter aux deux extrêmes que représentent la logique de M. Spock et l’émotivité de McCoy apparaît également bien rodée. L’impuissance à sauver Charlie lors du rebondissement final suscite également de l’émotion, d’autant que Robert Walker Jr. se montre excellent dans ce rôle tout à fait dans son emploi. Anecdotes :
8. ZONE DE TERREUR Date de diffusion : 15 décembre 1966 Auteur : Paul Schneider Réalisateur : Vincent McEveety Résumé : A proximité de la zone neutre séparant l'espace de la Fédération de celui de l'Empire Stellaire Romulien, Kirk découvre que plusieurs avant-postes terriens ont été détruits. Un duel débute entre l'Enterprise et l'attaquant : un Oiseau de Proie romulien, doté d'un bouclier occulteur. Alors que les deux capitaines répugnent à déclencher une guerre totale entre leurs nations, le commandant romulien s'avère un adversaire aussi compétent que Kirk. Une ultime ruse de Kirk décide de la victoire, et le Romulien décide de périr avec son navire. Critique : Zone de terreur souffre parfois d'une adaptation de récit de sous-marins trop tirée à la ligne. Ainsi la transmission des ordres de mise à feu perd inutilement du temps et apparaît hors d'âge. Caractéristiquement, la procédure se verra considérablement abrégée par la suite. De même la scénographie de l'affrontement se prive longtemps d'un contact direct entre Kirk et le commandant romulien (jamais nommé), soit un atout traditionnel de cette figure de style dans Star Trek. L'épisode n'en constitue pas moins l'occasion de la première véritable bataille spatiale proposée par la série et il sait être au rendez-vous de cet événement incontournable pour les amateurs de Space opéra. Intense et spectaculaire, la confrontation entre les deux capitaines tient toutes ses promesses, suscitant jusqu'au bout un authentique suspense dramatique. La réalisation va jusqu'au bout de ce que pouvait permettre le budget limité d'une production télévisée de l'époque et s'en sort avec les honneurs. L'opus développe conjointement une importante extension de l'univers Star Trek, avec l'introduction de la première entité rivale de la Fédération, l'Empire Stellaire Romulien. Outre le duel spatial, cette entrée en matière particulièrement réussie bénéficie également de l'amusant décorum romain, mais aussi de la troublante ressemblance avec M. Spock. L'occasion aussi pour l'épisode de critiquer les présupposés racistes,via l'attitude de Stiles envers le Vulcain. Le scénario développe également une ambition de critique de la Guerre froide. En effet, outre apporter une dimension psychologique au conflit, la convergence d'opinion entre Kirk et le commandant adverse montre qu'en définitive l'ennemi n'est pas si différent de nous. Cet épisode très riche en émotions masculines (la confiance absolue du Capitaine envers M. Spock achève de sceller leur amitié) sait également laisser une place à Uhura, qui se montre capable d'assurer la navigation de l'Enterprise au pic de la crise. Anecdotes :
9. LA PLANÈTE DES ILLUSIONS Date de diffusion : 20 octobre 1966 Auteur : Robert Bloch Réalisateur : James Goldstone Résumé : Sur la planète Exo III, Kirk découvre le laboratoire souterrain du Dr. Quirby, ancien fiancé de l'Infirmière Chapel, disparu depuis des années. Kirl découvre que Kirby vit entouré de deux androïdes, Brown et Andréa, qu'il a fabriqué avec l'aide d'un natif de la planète, Ruk. Quirby capture Kirk et crée sa double mécanique, qu'il envoie s'emparer de l'Enterprise M. Spock comprend l'entourloupe, tandis que Kirk découvre que Kirby lui-même est un androïde. Ce dernier se suicide quand il comprend avoir perdu l'amour de Chapel. Critique : L'épisode renoue avec la tradition très Sixties des doubles, qu'il porte à un niveau rarement égalé en recourant au thème très riche de la Science-fiction qu'est l'Androïde. Les amateurs de Chapeau Melon et Bottes de cuir ne se sentiront d'ailleurs pas dépaysés, tant l'on pense ici à Interférences, en saison 5. Le talent de Robert Bloch, grand romancier également rompu au métier de scénariste, nous vaut un scénario particulièrement riche, sachant allier rebondissements astucieux, moment purement étranges (la création du double de Kirk), allusions à son mentor H. P. Lovecraft mais aussi brillante utilisation de la figure de l'Androïde comme troublant miroir de l'être humain. L'épisode mène ainsi une captivante réflexion sur les risques de l'eugénisme et de la quête absolue de perfection qui nous ferait renoncer à notre humanité en annihilant les faiblesses et défauts qui en en sont absolument partie constituante. Cela vaut pour nos sociétés, mais aussi pour le métier d'auteur et scénariste, tant il s'agit d'un courant fléau d'écriture, en particulier à une époque où les questions de représentation prennent le pas sur toute autre considération. La planète des illusions s'offre également le luxe d'un humour sans doute partiellement involontaire avec la présence de Ted Cassidy, le Lurch de la Famille Addams revêtu des oripeaux de la Science-fiction valant largement le coup d 'œil. Mais la vedette de l'opus demeure incontestablement Andréa et le titre original indique bien à quel point un auteur aussi sagace que Bloch en a conscience. Evidemment cela se doit à sa tenue très glamour pour l'époque,en particulier sur un Network familial, mais aussi parce que Andréa est l'élément mystérieux de l'histoire, la seule androïde (y compris en englobant Kur) dont on ignore qui était le modèle initial. Malheureusement cet élément se voit en partie gâché par la sexualisation à outrance du personnage, sans dout due aux fantaisies de Roddenberry. C'est d'autant plus vrai que cela passe par une soumission à la virilité exacerbée d'un Capitaine Kirk apparaissant ici déjà pour la troisième fois torse nu, un élément en soi indicatif. Le malaise se voit encore accru à notre époque où les Sexbots deviennent plus qu'une perspective, bien après les créations de Warren chez Buffy, ou encore un film comme Une fiancée pas comme les autres (2007). On peut aussi regretter que la séparation de Kirk d'avec le Dr. McCoy et M. Spock prive l'épisode d'une dynamique d'ores et déjà placée au cœur de Star Trek. Anecdotes :
10. LES VOLEURS D'ESPRIT Date de diffusion : 03 novembre 1966 Auteur : S. Bar-David Réalisateur : Vincent McEveety Résumé : Alors que l'Enterprise vient ravitailler la colonie pénitentiaire de Tantalus V, un prisonnier s'évade et demande asile. M. Spock découvre qu'il s'agit du Dr. Van Gelder, l'un des administrateurs de la prison. Grâce à une fusion mentale, le Vulcain découvre que l'homme a été victime des expérimentations du directeur du site, le Dr. Tristan Adams. Celui-ci cherche à mettre au point un neutralisant neural permettant de reconditionner les criminels, quitte à détruire leur personnalité. Aidé par la psychologue Helen Noel, Kirk affronte le Dr. Adams, qui périt victime de son invention diabolique. Critique : De manière plaisante, Les Voleurs d’esprit continue à décliner les sujets fétiches des séries Sixties. Après les Doppelgangers de La planète des illusions, voici les manipulations d’esprit et autres lavages de cerveaux peuplant les Spy Shows alors en vogue. Les amateurs de Chapeau Melon et Bottes de Cuir se sentiront d’ailleurs comme chez eux par moments, dans le seul est présent chez Steed et ses associées, on songe notamment au très sombre Lavage de cerveau, en saison 3. C’est d’autant plus vrai que le duo formé par le toujours viril Capitaine Kirk et la psychologue de l’Enterprise Helen Noel (que l’on ne reverra hélas plus par la suite) commence par produire quelques étincelles. Bien évidemment Helen finira par succomber au charme immarcescible de James Tiberius Kirk : n’est pas Cathy Gale qui veut ! On peut aussi regretter qu’en Diabolical Mastermind du jour, le Dr. Adams ne défraie pas la chronique. Sa scène la plus marquante demeure celle de sa mort, bien entendu causée par sa propre invention ! Star Trek continue à diversifier sa Science-fiction au-delà de Space-opéra classique, tout en continuant à développer son propre univers. Ainsi la fusion mentale vulcaine opère-t-elle ici une entrée en matière remarquée, lors de l’une des scènes les plus troublantes et marquantes de l’Opus. Léonard Nimoy et Morgan Woodward s’y montrent remarquables, tandis que M. Spock se pose toujours davantage en atout maître. L'épisode poursuit la réflexion sur les dangers de la quête d'une perfection devenue inhumaine débutée lors de l'opus précédent, avec le problème toujours moderne de la réinsertion des criminels. On apprécie que les auteurs se montrent suffisamment audacieux pour interroger le modèle même de la Fédération, le savant fou n'étant pas un malade mental s'étant emparé d’un asile psychiatrique, mais bel et bien un responsable officiellement mis en place par cette utopie abordant la criminalité comme un fait psychiatrique. Avec les meilleures intentions du monde, mais rejoignant des régimes bien plus sinistres. Anecdotes :
Date de diffusion : 27 octobre 1966 Auteur : Adrian Spies Réalisateur : Vincent McEveety Résumé : L’Enterprise découvre une planète en toute point identique à la Terre, mais qui se serait figée dans les années 60. Kirk et Spock dirigent une équipe d’exploration, et constatent que les villes sont laissées à l’abandon. Ils font la connaissance de la jeune Miri et comprennent qu’une maladie monstrueuse frappe les habitants ayant atteint la puberté, les rendant fous. Cela est dû à une expérience destinée à prolonger la vie mais ayant jadis mal tournée. Les enfants sont demeurés tels quels depuis 300 ans. Bientôt toute l’équipe est contaminée, hormis M. Spock, mais le Dr. McCoy parvient à élaborer un vaccin grâce à l’aide de Miri. Critique : L’épisode présente l’intérêt de nous montrer un futur dystopique, une originalité au sein de la série, mais rendant compte des courants pessimistes devenant progressivement dominants au sein de la Science-fiction des années 60, avant de triompher au cours de la décennie suivante (avec des films comme Soleil Vert, Mondwest ou L’Age de Cristal). Mais le récit surprend en tirant à la ligne de manière pour le moins outrée son message sur le danger des expérimentations génétiques en créant à cette fin une Terre bis. Comme si les amateurs de Science-fiction avaient besoin d’un procédé aussi massif pour comprendre la portée de la mise en garde formulée. De plus le côté absurde de la situation se voit renforcé par le fait que le scénario ne se soucie jamais d’expliciter l’existence d’une autre Terre, totalement identique à la nôtre. On peut supposer que tout ceci sert en fait de justification à l’emploi de décors préexistants et à l’absence de maquillages aliens, un genre d’économies que Star Trek réitérera volontiers ultérieurement. Par ailleurs, on regrettera le manque d’ambition global du scénario, pour lequel cette dystopie ne sert en définitive que de décor, et non de sujet Pas un instant l’épisode ne tente de sérieusement imaginer et dépeindre une société d’enfants livrés à eux-mêmes depuis 300 ans, soit l’équivalent de Sa Majesté des Mouches ou de Peter Pan, toutes proportions gardées. Au contraire, le récit bifurque très rapidement sur un suspense médical, certes efficacement mené, mais aussi très classique et centré sur l’équipe de l’Enterprise, au lieu de servir de prétexte à l’exploration de ce monde. L’épisode reste même flou sur ce qu’il va advenir de l’immortalité des enfants après que le traitement leur soit administré. On appréciera néanmoins la présence de scènes en extérieur, pour la première fois depuis le pilote non diffusé. De même les personnages féminins semblent occuper une place plus importante qu’à l’accoutumée, avec une Janice Rand s’aventurant enfin en dehors de l’Enterprise et que Miri participant à la résolution de la crise. L’interprétation sensible de Miri par Kim Darby apporte également une belle véracité à son personnage. Le fait qu’elle soit jouée par une jeune adulte fait rend légèrement moins sulfureuses où la jeune Miri, à l’orée de la puberté se montre sensible au charme de Kirk. Mais décidément nous sommes bien dans les années 60 et leur libéralisation de la sexualité, cela passerait plus difficilement de nos jours ! Anecdotes :
12. LA CONSCIENCE DU ROI Date de diffusion : 08 décembre 1966 Auteur : Berry Trivers Réalisateur : Gerd Oswald Résumé : Le Capitaine Kirk est averti que'Anton Karidian, dirigeant d'une célérifère troupe de théâtre spécialisée dans les pièces de Shakespeare pourrait bien être Kodos, un ancien dirigeant de colonie qui aurait causé la mort de 4000 personnes. Les quelques personnes pouvant confirmer son identité sont assassinées ou manquent de l'être. Anton Karidian nie être Kodos, amis aussi l'instigateur des meurtres actuels. Le Capitaine va devoir découvrir l'identité du coupable.A cette fin il invite lma troupe à donner une représentation d'Hamlet à bord de l'Enterprise, mais son enquête se voit compliquée par le charme de la fille d'Anton, Lenore. Critique : L'épisode s'impose comme à part au sein de la saison, non pas comme tout à fait décalé, mais plutôt comme thématique, autour de la haute figure de Shakespeare. Au cœur de la culture anglo-saxonne, le Barde constitue une influence majeure sur nombre de séries, qu'il s'agisse d'adaptation directes ou indirectes. Les productions dédiées à l'Imaginaire ont parfois le privilège de le faire intervenir en tant que personnage, tout comme Rod Serling dans The Bard (4-18), sans doute l'épisode le plus irrésistiblement drôle de La Quatrième Dimension. Trois ans plus tard, sans se montrer aussi audacieux, Star Trek va séduire par l'ambition de son approche du Dramaturge. Très finement écrit, le récit emprunte en effet aussi bien à McBeth (crime envers le peuple au lieu du roi, assez logiquement en démocratie, rescapé désirant exercer le châtiment) qu'à Hamlet (malédiction familiale, dérèglement du souverain, Conscience du Roi donnant son titre à l'opus, fille sombrant dans la démence) pour pleinement camper le duo Anton-Lenore en quintessence du style shakespearien. Bien avant David Tennant dans le The Shakespeare Code de Doctor Who, le choix d'un grand acteur shakespearien en la personne d'Arnold Moss contribue puissamment au succès de l'entreprise. L'épisode s'offre même l'audace de décrire pareillement James T. Kirk, via les citations de Jules César par Lenore. On redécouvre ainsi complètement le vaillant et viril Ccapitaine, en homme miné par son passé et disposé à la sournoiserie d'un complot pour défaire son ennemi. La conversation entre McCoy et Spock reste également un grand moment dramatique. Barbara Anderson participe également à la démesure de l'ensemble, notamment lors de son impressionnant final. On regrettera par contre que le scénario choisisse ici la voix du Whodunit, assez à contretemps puisque qu'une fois saisie la mécanique shakespearienne à l’œuvre, l'identité du l'assassin ne fait plus guère de doute. On comprend que ce type de récit serve ici à dévoiler les personnalités hors normes du père et de la fille, mais les amateurs d'Agatha Christie se verront par contre sacrifiés, en l'absence de suspense et d'interrogation ludique. Star Trek n’en confirme pas moins ici la variété de ses potentialités en s'éloignant autant que possible ici de l'univers du Space-opera et sacrifiant les scènes d'action, ce qui valut d'ailleurs à l'opus un médiocre accueil auprès du public. C'est très naturellement que la série continuera par la suite à placer des références au Barde tout au long de son parcours. Anecdotes :
13. GALILÉE NE REPOND PLUS Date de diffusion : 5 janvier 1967 Auteur : Oliver Crawford et S. Bar-David Réalisateur : Robert Gist Résumé : Galilée, la navette de l'Enterprise, s'écrase sur une étrange planète alors qu'elle étudiait un phénomène énergétique. Les sept membres du groupe, dont M. Spock, McCoy et Scotty, ne peuvent plus communiquer avec le vaisseau et doivent faire face à des indigènes hostiles. Kirk recherche ses hommes mais doit aussi livrer de toute urgence des médicaments à la colonie de New Paris, ce qu'exige le Commissionnaire Farris. La tension monte dans le groupe quand deux de ses membres sont tués et que Spock continue à refuser d'employer la violence contre les agresseurs. Spock va devoir tenter une manœuvre illogique afin de sauver la situation. Critique : Au lieu de se centrer sur le Capitaine Kirk, The Galileo Seven a la riche idée d'accorder toute la place qu’ils méritent à ses deux officiers supérieurs, le Docteur McCoy et bien entendu M. Spock, véritable héros du récit. Le scénario s’intéresse aussi à la forte relation les unissant à à la fois si fraternelle et éruptive, tant l’humanité brute de décoffrage de McCoy se frotte à la pure logique proclamée du Vulcain. Bien entendu M. Spock va confirmer être en définitive bien plus qu’un ordinateur sur jambes. On se régale devant ce bel hommage à la place occupée dans la série et à la popularité alors grandissante de deux figures n’étant déjà plus des sidekicks. Le récit se montre également intense, avec l’emploi efficace d’un huis-clos à ciel ouvert pour dramatiser un suspense en soi classique. Kirk ne disparaît pas pour autant, l’intrigue le relègue au second plan avec élégance, mais les scènes avec son second et officier scientifique valent leur pesant d’or. La personnalité de Boma et son affrontement avec Spock contribue également à hisser l’épisode au-delà des aventures spatiales classiques de ce type. Les thèmes du racisme, mais aussi de ce qu’implique réellement la responsabilité du commandement apportent une densité supplémentaire, et on apprécie l’acharnement à défendre la non-violence, là où la facilité aurait conduit à privilégier des affrontements spectaculaires. La représentation des gigantesques indigènes et les effets spéciaux ont sans doute vieilli, mais la mie en scène reste remarquable selon la norme des séries télévisées de l’époque. Le décorum de la navette apporte une valeur ajoutée visuelle indéniable, tout en permettant à Scotty de pleinement participer aux événements. Outre la nouvelle grande performance de Léonard Nimoy, on appréciera également celle de Don Marshall dont le talent vient à l’appui d’un rôle difficile, mais davantage ambitieux que ceux qui étaient alors communément proposés aux Afro-Américains. Anecdotes :
14. COUR MARTIALE Date de diffusion : 02 février 1967 Auteur : Don M. Mankiewicz et Steven W. Carabatsos Réalisateur : Marc Daniels Résumé : Le capitaine Kirk demande à passer en cour martiale quand il fait l'objet de soupçons suite à la mort de l'un membres de son équipage, Finney, survenue lors d'une tempête d'énergie. La fille de la victime l'accuse d'avoir commis meurtre, car un contentieux les opposait. La procureure Arrel Shaw, ancienne conquête de Kirk, se monte très efficace, d'autant que des enregistrements viennent aggraver la situation du capitaine. Mais McCoy et M. Spock prouvent qu'ils ont été trafiqués : Finney eest toujours vivant à bord de l'Enterprise et a tenté de détruire la carrière de Kirk, par vengeance. Critique : La tentative d'insérer Star Trek dans le genre très codifié et très externe à la Science-fiction que constitue le drama judiciaire ne convainc ici que médiocrement. Peut-être parce que la manœuvre n'a pas tant l'ambition de procéder à une authentique convergence de genres différents que d'opérer quelques économies, la tentative se caractérise en effet par plusieurs facilités d'écriture. Ainsi l'ordinateur ne se voit-il pas assez développé en Intelligence Artificielle pour pouvoir constituer un témoin à part entière, nous demeurons encore loin des Cyberpunks. Les personnages secondaires ne cessent d'apparaître et de disparaître sans réelle explications, selon les besoins de la procédure, alors que plusieurs éléments clefs de celle-ci demeurent très flous (pourquoi Kirk a-t-il procédé à l'éjection de la nacelle, comment Finney est-il parvenu à se cacher aussi longtemps à bord de l'Enterprise, comment la procureure pet-elle avoir été aussi proche de Kirk sans être récusée, etc.). Les costumes très flashy n'aident pas non plus à apporter de l'intensité au débat. Le scénario, à la conclusion très précipitée, souffre en outre de plusieurs faiblesses initiales il n'aborde jamais le fait que Finney se condamne à rester à jamais dissimulé afin de ne pas réhabiliter Kirk. Plus fondamentalement, l'un des atouts majeurs du suspense judiciaire (l'accusé est-il coupable ?) s'avère totalement inopérant concernant le capitaine Kirk, héros de la série dont on ne peut douter de l'innocence. Il en va pareillement pour tous les personnages récurrents se retrouvant dans la même situation, que cela soit Walter Skinner dans La Visite des X-Files (3-21) ou encore Mère-Grand dans L'Homme au sommet de Chapeau Melon (6-24). Demeurent une solide interprétation, une évocation du danger des vidéos truquées et un amusant parallèle avec le classique de Sherlock Holmes que forme la nouvelle L'Entrepreneur de Norwood (1903), un parallèle malheureusement inexploité. On apprécie également que Star Trek confie un rôle d'officier supérieur à un acteur afro-canadien (excellent Percy Rodrigues), alors même que la ségrégation raciale ne fut formellement abolie qu'en 1964 et que peu de rôles d'autorité étaient encore confiés à des acteurs noirs. Anecdotes :
15-16. LA MÉNAGERIE Date de diffusion : 17 et 25 novembre 1966 Auteur : Gene Roddenberry Réalisateur : Marc Daniels et Robert Butler Résumé : Spock s'empare de l'Enterprise et s'en sert pour emmener son ancien commandant, le Capitaine Pike, sur Talos IV. La planète a été mise en quarantaine par la Fédération voici 13 ans, après une exploration durant laquelle était sous les ordres du désormais atrocement défiguré Pike. Kirk rattrape Spock, qui se constitue prisonnier en demandant à être jugé en cour martiale. Il va révéler les étonnants événements survenus naguère sur Talos IV. Critique : Le double épisode recycle, principalement dans sa seconde partie, les événements survenus dans La Cage, le pilote non diffusé de Star Trek. Cet épisode ayant déjà été chroniqué, nous allons ici nous intéresser à l'histoire imaginée en première partie, autour de la rébellion de Spock, puis de son passage en cour martiale. On reconnaîtra à l'histoire de ne pas se limiter à un simple prétexte, mais au contraire d'introduire un vrai suspense quant aux raisons cachées du détournement de l'Enterprise par Spock et aux péripéties survenues sur Talos IV. Léonard Nimoy et William Shatner jouent pleinement le jeu et apportent de la conviction à ce récit mettant en avant la complicité existante entre le Capitaine et son premier officier, mais aussi à la vraie nature de ce dernier, bien plus émotionnel qu'il ne daigne l'admettre. Le happy end, certes plus forcé que dans la cage, se montre également sensible et astucieux. Il n'en reste pas moins que le contraste d'ambition et d'intérêt avec La Cage demeure patent. De plus, quand on recadre la saison dans l'ordre de production des épisodes, le recyclage cette fois de Cour martiale apparaît lui aussi évident, avec ses récupérations de décors et de bouts d'histoire. On peut aussi s'étonner que ni Spock ni Kirk ne s'étonne que Numéro Un soit le sosie de l'infirmière de l'Enterprise, toutes deux étant interprétées par Majel Barrett ! Au total, si le cet emballage demeure suffisamment professionnel pour ne pas se moquer du public, on pourra néanmoins préférer visionner La Cage tel quel, sans fioritures non dépourvues d'intérêt, mais clairement inférieures à son corpus. Anecdotes :
17. UNE PARTIE DE CAMPAGNE Date de diffusion : 29 décembre 1966 Auteur : Théodore Sturgeon Réalisateur : Robert Sparr Résumé : L’Enterprise découvre une planète apparemment paradisiaque, et le Capitaine autorise l’équipage à prendre un congé au sol. Mais des personnages issus de la littérature et de l’Histoire de la Terre (dont Alice et le lapin blanc, mais aussi Don Juan) se manifestent inexplicablement. M. Spock établit que le monde donne réalité aux pensées de l’équipage et découvre une source d’énergie. Il s’avère que ce monde est un gigantesque parc d’attraction, dont l’amical « concierge » s’est donné pour but de réaliser les rêves de ses visiteurs. L’équipage va pouvoir apprécier un agréable séjour. Critique : Idéalement programmé durant les fêtes de fin d’année 1966, Short Leave constitue, sinon le premier épisode ouvertement décalé de Star Trek, du moins son premier opus à clairement verser dans la comédie. On rit beaucoup lors des manifestations étonnantes et incongrues (mais aussi parfois inquiétantes) des manifestations du pouvoir de la planète. Si le scénario ne se structure guère au-delà d’allées et venues entre ces phénomènes et l’apparition du Deus Ex Machina final, on apprécie l’inventivité et la variété des effets, jouant aussi bien la carte de la Science-fiction que du Fantastique, de l’Histoire et de la Guerre. Provenant de la psyché et des désirs des protagonistes, ces apparitions permettent habilement d’en découvrir davantage sur eux-mêmes. Il en va ainsi de la soif de revanche motivant la carrière de Kirk ou de la libido très à la Playboy du bon docteur. Très dans la lignée d’un Rodenberry donnant régulièrement écho à la libéralisation sexuelle de années 60, l’ensemble du récit se montre assez explicite, ce qui le date également. On regrettera que M. Spock ne connaisse aucune expérience de ce type, mais Sturgeon aura l’occasion d’y revenir la saison prochaine dans Le Mal du pays, épisode explorant l’arrière-cour de la roideur vulcaine. L’irruption du Deus Ex Machina s’avère plus habilement menée que lors de Charlie X. Elle est corrélée au reste de l’histoire et peut se deviner de manière assez ludique. De plus elle représente un joli pied de nez au poncif du lieu apparemment paradisiaque et se révélant piégé, puisqu’en définitive elle confirme la première impression ressentie. L’autre atout de l’épisode demeure la réalisation très efficace de Robert Sparr, sachant tirer un excellent parti des nombreuses scènes en extérieur et de l’étrangeté des apparitions, malgré les écritures imposées par Roddenberry à la dernière minute. On regrettera toutefois la réécriture massive du scénario original de Sturgeon, une pratique pouvant se justifier lorsqu’un écrivain n’est pas au fait de l’écriture télévisuelle, ce qui n’est pas le cas ici. Le showunner tire adroitement vers la comédie ce qui constituait certainement un récit plus profond autour de la notion de loisir, cette singularité caractérisant l’être humain au sein du règne animal, et la nécessité d’y impulser une fantaisie personnelle pour que l’expérience devienne pleinement féconde. Une condamnation du tourisme de masse s’instaurant durant les années 60, mais aussi une condamnation des parcs d’attraction à la Disney, dont la planète constitue l’antithèse absolue. Une idée qui se verra développée ultérieurement par cette étonnante et parfois troublante série qu’est L'Île fantastique (1977-1984), mais aussi par le propre Holodeck qu’installera plus tard la franchise Star Trek. Le film Mondwest (Westworld) de Michael Crichton saura également en donner une version assombrie et inquiétante, en 1973. Mais, tel quel, on goûtera volontiers l’humour, volontiers à la lisière de l’auto-parodie, de Shore Leave, ce qui lui assurera une belle popularité au sein des conventions. Anecdotes :
18. LE CHEVALIER DE DALOS Date de diffusion : 12 janvier 1967 Résumé : Alors que l'Enterprise passe à proximité d'une planète, Kirk et Sulu disparaissent soudainement. McCoy dirige une équipe d'exploration au sol, qui découvre que les deux hommes sont retenus dans un château fort n'ayant inexplicablement pas été détecté. Le maître des lieux se présente comme étant le Chevalier Trelane et les traite aussi bien comme des hôtes que comme des prisonniers. Une partie difficile s'engage contre cet être tout puissant, jusqu'à ce que deux de ses aînés viennent le sermonner. Critique : On reprochera au Chevalier de Dalos sa forte impression de déjà-vu. Dès ses commencements, et en attendant Q, la franchise Star Trek apprécie les êtres quasi divins et on retrouve ici plus d'une convergence avec Charlie X : toute puissance, immaturité infantile, conclusion pour lemoins similaire. Il n'y a pas jusqu'à la révélation finale que des événements longtemps inexplicables soient en définitive causés par un enfant qui ne rappelle l'un des classiques de La Quatrième Dimension, Étape dans une petite ville. On appréciera toutefois cet épisode comme l'un des plus divertissants de la saison, riche en péripéties et sensations fortes. Tous les twists s'avèrent ainsi minutés avec un art consommé du spectaculaire, y compris lors de la phase initiale et de son intrigant mystère. Le récit sait pour autant ne pas verser dans la vacuité de l'effet pour l'effet, notamment lors de la dramatisation apportée par un Kirk prêt à se sacrifier pour sauver son équipage. Exubérante et sans retenue aucune, la composition hors normes de William Campbell demeure le grand atout de l'opus, apportant à Trelane une personnalité crevant l'écran. Avec un vrai sens de l'exagération joyeuse et désinhibée fleurant bon une carrière largement dorée au soleil du Nanar, Campbell dynamite l'histoire dans la bonne humeur. A sa manière il fait de Trelane l'anti Spock absolu, et les scènes de confrontation entre les deux personnages acquièrent une indéniable intensité, avec une palpable hostilité réciproque. Léonard Nimoy n'a qu'à jour sur le registre habituel d'un Spock qu'il connaît désormais par cœur pour rendre l'ensemble détonnant. Le scénario échoue par contre à rendre la chute finale davantage convaincante que lors de Charlie X, la série tombant une nouvelle fois dans le piège que constitue l'aisance avec laquelle ces entités quasi divines peuvent devenir des Deus Ex Machina. Anecdotes :
Date de diffusion : 19 janvier 1967 Auteur : Fredric Brown et Gene L. Coon Résumé : L’Enterprise poursuit des Gorns ayant détruit un avant-poste de Fédération, sur Cestus III. Des entités supérieures, les Metrons, paralysent les deux vaisseaux, puis téléportent leurs commandants sur une planète aride. Le duel à mort de ces deux champions va décider de la survie de leur espèce. Le Gorn est supérieur physiquement, mais Kirk triomphe après avoir construit un canon rudimentaire. Toutefois il décide d’épargner son adversaire et les Metrons choisient de respecter sa volonté, ne détruisant pas les Gorns. Ils estiment que, dans quelques milliers d’années, les Terriens pourront devenir leurs alliés. Critique : Arena se distingue par plusieurs aspects de la nouvelle originelle de la nouvelle éponyme de Fredric Brown. Ainsi le célèbre duel entre le Capitaine Kirk et son alter ego Gorn (jamais nommé) ne débute-t-il qu’à la vingt-troisième minute, alors que Brown nous y immergeait quasiment d’entrée. Sans doute trop longue, cette introduction ne pénalise que partiellement l’épisode. Le récit initial plaira aux amateurs de Space-opera traditionnel, d’autant que l’Enterprise en mode de confrontation spatiale était demeurée jusqu’ici une relative rareté. Le duel lui-même se résout de manière moins subtile qu’en littérature, où il devenait en définitive un duel d’esprit, où il s’agissait en définitive de comprendre véritable la nature de l’Autre et les faiblesses inhérentes. Ici, en substance, la victoire revient à celui qui se construit le plus grand flingue. A contrario, on apprécie davantage la conclusion de l’opus, moraliste et positive, donc dans la lignée de la série, là où Brown se montrait sombre et impitoyable. En fin de partie, on retrouve la figure désormais classique de l’entité quasi divine, mais, cette fois préalablement insérée au récit, elle ne constitue pas ici un embarrassant Deus Ex Machina. Mais le plat de résistance d’Arena reste bien entendu le combat lui-même. C’est-à-dire l’un des moments les plus iconiques de la série entière, aussi admiré que moqué, et donnant au lieu à de nombreux hommages, mais aussi de parodies, au sein de la culture populaire (une référence absolue pour le Sheldon de The Big Bang Theory). Si, en digne précurseur des monstres de X-Or et consorts Metal Heroes, le costume du Gorn propulse effectivement la séquence vers les rieuses contrées du Nanarland, de même que les éléments en carton-pâte, on avouera apprécier son intensité, sa mise en scène au couteau et l’ingéniosité de ses péripéties. Un pur moment de bravoure télévisuelle, devant aussi beaucoup à l’apothéose de la virilité 60’s qu’incarne le Shat, mais aussi aux deux comédiens se succédant dans la peau du Gorn. Toutes proportions gardées, on songe volontiers à l’héroïsme des deux acteurs du mémorable combat préhistorique de An Unearthly Child, le légendaire pilote de Doctor Who. La version remastérisée s'efforce de résoudre cette dualité, en améliorant considérablement l’apparence du Gorn, mais nous tenons qu’en matière nanardesque le mieux est toujours l’ennemi du bien et demeurons fidèles à cette ode à la magie de l’imagination que transcende la Science-fiction. Anecdotes :
20. LES JUMEAUX DE L'APOCALYPSE Date de diffusion : 30 mars 1967 Auteur : Don Ingalls Réalisateur : Gerd Oswald Résumé : Alors que l'Enterprise cartographie une planète inconnue, de violentes turbulences énergétiques se produisent quand le dénommé Lazarus y apparaît brusquement. Il affirme être poursuivi par un adversaire provenant d'un autre univers. Spock établit que l'Anti Lazarus provient d'une dimension d'anti-matière et que s'il finissait par atteindre Lazarus, les deux univers seraient détruits par la déflagration en résultant. Kirk parvient à ce que la rencontre ait lieu dans un tunnel entre les deux dimensions, emprisonnant les deux Lazarus pour l'éternité. Critique : The Alternative Factor se voit généralement placé parmi les plus mauvais épisodes de la série (voire) de la franchise), alors que cet honneur douté est généralement réservé à la saison 3, avec des incontournables comme Spock’s Brain ou Turnabout Intruder. Et pourtant, en soi, son idée originale ne manquait pas d'atouts, avec une première incursion dans ce domaine si souvent fertile que représentent les univers parallèles, que la série saura exploiter avec autrement d'éclat ultérieurement. Le thème d'un personnage se sacrifiant pour sauver deux univers aurait également pu apporter un souffle dramatique à l'histoire. On avouera également apprécier le côté artisanal du trucage représentant l'affrontement éternel entre les deux Lazarus, l'un des souvenirs qui nous aura marqué lors de la désormais lointaine diffusion de Star Trek sur feue La Cinq. . Mais le soufflet va rapidement retomber, l'opus ayant sans aucun doute été irrémédiablement pénalisé par ses réécritures massives et laborieuses, ainsi que par un tournage ayant dû faire face à la désertion en rase campagne de l'artiste invité du jour. De fait le scénario manque de souffle et multiplie les maladresses. Ainsi l'épisode allie des justifications scientifiques hasardeuses à des trous scénaristiques béants, pour un résultat passablement ridicule. Ainsi si tout est parfaitement symétrique entre les deux univers-miroirs, on se demande bien pourquoi les deux Lazarus sont si différents, et où a bien pu passer l'Enterprise alternative. On encore pourquoi Starfleet se préoccupe de l'évacuation du vaisseau si la galaxie entière (au bas mot) va exploser, etc. Ayant dû improviser le rôle de Lazarus en catastrophe, Robert Brown en est réduit à cabotiner et échoue à faire réellement exister la dualité de caractère entre ses deux personnages. L'acteur n'est aidé non plus par ces séquences répétitives voyant Lazarus déambuler dans le désert, un évident procédé de remplissage. En fait on comprend qu'au lieu de réellement constituer un premier opus dédié aux univers parallèles, The Alternative Factor représente une bancale et énième exploitation du thème des doubles. Soit un poncif des années 60, auquel la saison a d'ailleurs déjà consacré deux épisodes, The Enemy Within et What are Little Girls Made Of ?. Une occasion manquée. Anecdotes :
21. DEMAIN SERA HIER Date de diffusion : 26 janvier 1967 Auteur : D.C. Fontana Réalisateur : Michael O'Herlihy Résumé : Un phénomène cosmique envoie l'Enterprise en orbite autour de la Terre, mais dans les années 1960. Un pilote de l'US Air Force, John Christopher, prend en chasse ce qu'il prend pour un OVNI. Afin de le sauver d'un crash, Kirk le fait téléporter à bord. En utilisant la gravité du Soleil, l’Enterprise va pouvoir revenir à son époque, mais aussi ramener Christopher juste avant les événements, empêchant ainsi que le Futur ne soit perturbé. Critique : Après la première excursion dans les Univers parallèles proposée par The Alternative Factor, la série s'essaie ici aux voyages temporels (hormis la très brève expérience de The Naked Time), mais cette fois le succès va s’avérer pleinement au rendez-vous. Certes, tourner dans des décors contemporains permet sans doute à la production de faire des économies vis-à-vis des décors, costumes et maquillages aliens, mais l'épisode ne se montre pas chiche pour autant. On apprécie en particulier les superbes plans de l’Enterprise surplombant la bonne vieille Terre. Surtout, l'opus va pleinement savoir saisir les différentes opportunités présentées par ce déplacement temporel. Ainsi placer l'action dans la contemporanéité du spectateur d’alors apporte une crédibilité supplémentaire à l'utopie que constituent la Fédération et Starfleet : la continuité entre notre Présent et ce Futur se voit réaffirmée. Le scénario sait déjouer l'évidente difficulté que constitue l'absence de tout réel danger pour Kirk et les siens, du fait du différentiel technologique, en jouant sur l'autre enjeu que constitue la sauvegarde impérative de la continuité historique. Cela débouche sur un récit riche en péripéties et souvent très drôle. De fait l'opus amuse beaucoup, avec le renfort des prises de bec spécialement toniques entre M. Spock et McCoy, ou encore l'humour de l'interrogatoire de Kirk, entre mensonges et vérités. Christopher est une rencontre attachante, qui contribue à enrichir le récit d'une interrogation morale sur la conduite à tenir. On est heureux que Kirk n'en ait pas fait un prisonnier du Futur, quitte à glisser sur les diverses facilités de la résolution du problème. Il reste très amusant en soi de voir l'Enterprise être considéré comme un vaisseau alien. Toutefois la vision des Années 60 donnée par l'épisode demeure très proprette et consensuelle, au moment où la Guerre du Vietnam et la Contre-culture frappent à la porte. Star Trek demeure une production la production d'un network de l'époque, aux normes d'autant plus impératives qu'il y est question de l'US Air Force. Le film Star Trek IV : Retour sur Terre saura développer une approche plus contrastée des années 80. Au total une très divertissante excursion 60's, comme le deviendra plus tard le finalement assez similaire 1969, de Stargate SG-1. Anecdotes :
22. LE RETOUR DES ARCHONS Date de diffusion : 09 février 1967 Auteur : Boris Sobelman et Gene Roddenberry Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : Afin de mener une enquête, l'Enterprise aborde une planète où voici 100 ans un vaisseau terrien, l'Archon, a mystérieusement disparu. L'équipage découvre un régime autoritaire, d'un niveau scientifique équivalent à notre XIXe siècle, où tout semble figé. Les pulsions sociales s'expriment lors du Festival, où les violences se donnent libre cours. Kirk et les siens découvrent que cet ordre social trouve son origine dans le crash de l'Archon, mais aussi que le dirigeant Landru n'est en fait qu'un ordinateur géant. Critique : Avec Le Retour des Archons, la série continue à varier, sinon les plaisirs, du moins les fthèmes de la Science-fiction : après les Univers parallèles (Les Jumeaux de l'Apocalypse) et le Voyage dans le Temps (Demain sera hier), nous abordons la Dystopie. En soi une gageure au sein d'une série aussi fondamentalement utopiste que Star Trek, une telle approche pouvait légitimement susciter la curiosité. Malheureusement la critique sociale que développe le Monde selon landru embrasse trop large. On comprend qu'à larges trais, il s'agit d'une critique du collectivisme vis-à-vis de cette notion très américaine qu'est l'individualisme dans la quête du bonheur. Mais le collectivisme ici dépeint demeure trop générique pour que le pamphlet n'y perde en impact. Il pourrait tout aussi bien s'agir du Fascisme que du Communisme, de la Théocratie que de la menace des ordinateurs planifiant nos sociétés et nos vies. Avec dans ce dernier cas une approche très Sixties voyant l'ordinateur comme un simple objet fini, loin de la dispersion des réseaux à la Skynet, plus contemporaine. Certains membres de l'équipe ont même ultérieurement évoqué une critique voilée de la Guerre du Vietnam ! On aurait aussi pu envisager d'enrichir le propos en évoquant aussi les excès d'un individualisme à tout crin de l'individualisme (ou loi de la jungle), mais là encore Star Trek demeure une série produite par un Network des années 60. Ce flou du discours sous-jacent rejoint celui d'un scénario parfois inutilement complexifié, parfois trop vague. Ainsi la nature du Festival et son insertion au sien de la société ne sont-elles jamais réellement explicitées, de même que la victoire de Kirk sur l'ordinateur apparaît assez naïve. La Directive Première résulte moins clairement formulée qu'elle ne le deviendra par la suite. Au total cette première expérience dystopique ne convainc qu'imparfaitement, mais demeure en soi une démonstration de la variété des thèmes qu'autorise Star trek. De plus, ce monde anti-individualiste préfigure à sa manière le terrifiant Collectif Borg, doit l'un des apports majeurs de Star Trek Next Generation à la franchise. Anecdotes :
23. ÉCHEC ET DIPLOMATIE Date de diffusion : 23 février 1967 Auteur : Robert Hamner et Gene L. Coon Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : L'Enterprise mène une mission diplomatique dans un système récemment découvert. Kirk découvre que deux planètes s'y mènent une guerre atomique paternellement virtuelle : les victimes sont déterminées par ordinateur avant de devoir aller dans des cabines de désintégration. Le conflit dure depuis des siècles, sans avoir détruit la civilisation ou l'environnement. L'Enterprise est menacée mais Kirk détruit les ordinateurs et les deux planètes préfèrent faire la paix plutôt que de basculer dans la guerre totale. Critique : Certes, on trouvera ici des doublons superficiels avec l'opus précédent, Le Retour des Archons : société dystopique gérée par des ordinateurs finalement détruits par Kirk. Toutefois Echec et diplomatie nous vaut une dénonciation de l'holocauste nucléaire particulièrement originale au sein de la série par son recours à l'humour noir et absurde. Soit un courant alors en vogue dans la science-fiction cette fois littéraire et de fait, le récit ne déparerait pas chez Robert Sheckley, Fredric Brown ou encore Stanislas Lem. Le spectateur se voit ainsi confronté au constat sans fard de la folie froide caractérisant l'équilibre de la terreur, avec un rare impact. Le scénario sait aussi se montrer étonnamment prophétique, puisque que, à notre époque, la guerre est effectivement devenue une forme de jeu vidéo, avec ses missiles et ses drones dirigés depuis un ordinateur parfois situé à des milliers de kilomètres de distance. Toutefois cette brillante idée de départ aurait sans doute été mieux exploitée au sein d'une anthologie comme La Quatrième Dimension, où elle aurait eu droit à toute l'attention de l'auteur. Ici elle doit partager l'écran avec la mécanique de la série, tout comme avec l'autre sujet que constituent la cour martiale de Scotty et la présence de l'Ambassadeur de la Fédération. Même si l'on apprécie que le vaillant et loyal chef des machines ait son quart d'heure de gloire, tout ceci demeure beaucoup plus classique que le thème principal, tout en empêchant d'installer celui-ci plus solidement. Au moins l'Ambassadeur s'avère-t-il plus complexe que le poncif du boulet de service et permet-il de découvrir les rouages de la Fédération en dehors de la seule Starfleet. Par ailleurs es costumes toujours à la fois très Sixties mais aussi relevant des Pulps, jouent un grand rôle dans l'atmosphère Star Trek. Ici, hormis pour la belle Mea 3, il se montrent contre-productifs, tant les uniformes apparaissent ridicules. Anecdotes :
24. LES DERNIERS TYRANS Date de diffusion : 16 février 1967 Auteur : Gene L. Coon et Carey Wilber Réalisateur : Marc Daniels Résumé : L'équipage découvre un vaisseau terrien à la dérive, le Botany Bay. Celui-ci date des années 1990 quand la Terre fut dévastée par les Guerres Eugéniques. Une équipe de l'Enterprise s'y téléporte, dont l'historienne Marla McGivers. Elle découvre des dizaines de corps en suspension et un homme inanimé. Celui-ci se révèle être Khan Noonien Singh, un seigneur de la guerre génétiquement amélioré afin d'avoir une force surhumaine. Avec ses semblables, et l'aide de McGivers tombée amoureuse de lui, Khan entreprend de s'emparer de l'Enterprise, mais Kirk et Spock retournent la situation. Khan et les siens sont exilés sur une planète hostile mais habitable. Critique : Le recul a fait que Les Derniers Tyrans ait désormais avant tout considéré comme le prologue de Star Trek II : La Colère de Khan (1982), encore à ce jours le film emblématique de la franchise pour le cœur historique des Trekkies, puis du davantage contesté Star Trek Into Darkness (2013). Et pourtant l'épisode vaut aussi par ses qualités propres. D'abord, par son évocation des Guerres Eugéniques, il commence à développer ce qui deviendra l'Histoire du Futur décrit par la franchise, l'un de ses atouts majeurs. Un thème de Science-fiction toujours captivant (La passé à travers Demain, et autres récits de Robert A. Heinlein, Fondation d'Isaac Asimov, Les Seigneurs de l’Instrumentalité de Cordwainer Smith, etc.). D'un point de vue rétro-futuriste, est déjà amusant en soi de constater qu'en 1967 on prévoyait des technologies génétiques aussi développées trente ans plus tard ! Magnifiquement dialogué et interprété avec un charisme incroyable par le grand Ricardo Montalbán, Khan apporte enfin à la fin l'un de ces méchants flamboyants à la mode des années 60. On s'en régale tout au long d'un récit riches en péripéties, alors même jusque-là la saison s'était montrée plutôt chiche en antagonistes intrinsèquement mauvais. On comprend sans peine l'espère de respect contraint que ressent Kirk, jusqu'à prendre sa décision la plus contestée en condamnant simplement Khan et les siens à l'exil (ce qui ultérieurement finira par coûter la vie à Spock...), mais un méchant de qualité, c'est aussi un méchant qui revient ! Cette fin préfigure idéalement l'inévitable retour de la vengeance, qui ne surviendra qu'au cinéma. L'épisode sait aussi hisser l'affrontement entre Kirk et Khan comme symbole de l'opposition entre les valeurs démocratique de la fédération et l'hubris du Fascisme. Équilibre et divers, l'équipage triomphe en définitive des surhommes auto-proclamés. On pourra regretter le portrait de l'historienne en femme immédiatement soumise au Mâle Alpha, mais Uhura est là pour contrebalancer l'ensemble. Anecdotes :
25. UN COIN DE PARADIS Date de diffusion : 02 mars 1967 Auteur : Nathan Butler et D.C. Fontana Résumé : Une colonie de la Fédération avait été détruite par un rayonnement mortel peu après sa création. Kirk a la surprise de découvrir que les colons sont toujours vivants. L'équipage est accueilli amicalement, mais découvre que toute vie non humaine a disparu. La population a été sauvée par des spores émises par d'étranges fleurs, mais celles-ci influent aussi sur le comportement, les humains devenant aussi heureux qu'apathiques. L'équipage (y compris M. Spock, qui tombe amoureux) est contaminé. Kirk sauve la situation, son attachement à Starfleet surpassant l'influence des spores. Critique : Avec le recul, et sans être berné par le voile de la « Science-fiction pour adolescents » ayant sans doute trompé le diffuseur, il reste difficile de ne pas percevoir cet épisode comme une métaphore du mouvement Hippie et de son penchant pour les substances relaxantes, alors même que la Contre-culture commençait à déferler sur les États-Unis. Plusieurs attitudes typiques de la consommation de cannabis, marijuana et consorts, sont ainsi aisément repérables tout au long de ce récit faisant écho au Mythe des Lotophages. Un coin de paradis reste également l'occasion pour les comédiens de sortir des sentiers battus, avec une prime pour DeForest Kelley, totalement en roue libre avec un Dr. McCoy particulièrement défoncé (ou plus alcoolisé que d'accoutumée, qui peut savoir). On s'amuse volontiers tout de long de cette histoire nos parlant en définitive davantage de l'utopie de la Flower Power Generation que de celle de la lointaine Fédération Unie des Planètes. Mais D.C. Fontana sait apporter un surcroît d'ambition à l'ensemble. Elle profite ainsi de l'occasion pour renverser astucieusement la formule de la série, voyant ici Kirk demeurer maître de son intellect tandis que M. Spock succombe totalement aux sentiments et aux sirènes de l'amour. Mise en valeur par le récit, la romance du Vulcain nous vaut une très émouvante prestation de Léonard Nimoy (qui eut très tôt une fan base féminine), formant une belle alchimie avec Jill Ireland. La scénariste installe également en sous-main comme une confrontation entre les Hippies et l'ordre établi. Cette controverse estv apparemment remportée par les tenants de l'ordre, via le succès d'un Kirk enraciné dans le devoir et le discours du dirigeant déplorant le temps perdu à ne rien faire. Mais la violence soudaine du Capitaine envers son et les bouleversantes larmes finales de ce dernier (For the first time in my life, I was happy) nous racontent une toute autre histoire. On ne saurait faire grief à Fontana de la tragédie qu'est devenue la consommation de stupéfiants à notre époque. Anecdotes :
26. LES MINES DE HORTA Date de diffusion : 09 mars 1967 Auteur : Gene L. Coon Résumé : L'Enterprise intervient quand une colonie minière est en proie à un monstre provenant des profondeurs et se rapprochant toujours plus de la surface. M. Spock découvre que la créature, le Horta, est faite de silicium et qu'elle est capable de passer à travers les murs. Kirk est partisan d'une mesure radicale, mais Spock parvient à établir un contact avec le Horta, grâce à ses pouvoirs psychiques de Vulcain. Il découvre qu les mineurs se sont fortuitement emparés de ses œufs. Une coexistence pacifique peut être établie entre les deux espèces. Critique : Apprécier Les Mines de Horta demande de composer avec plusieurs difficultés. Le tenues et couleurs saturées caractéristiques du design de la série conviennent idéalement à l'évocation de mondes exotiques, mais bien moins quand il s'agit plus prosaïquement de mines. Par contre les auteurs n'hésitent à du coup à supprimer les personnages féminins, le seul demeurant étant... le Horta ! Le scénario ne va pas sans quelques naïvetés, on se demande ainsi comment les galeries creusées depuis des éternités par les Hortas n'ont pas été détectées jusqu'ici par les moyens techniques de la fédération. On éprouve également du mal à croire qu'un œuf soit à ce point indifférenciation d'un caillou. Et puis, si on sait gré au Horta de rompre avec les Aleins invariablement humanoïde, il faut bien admettre que le résultat est à peu près aussi probant que le Gorn de Arena, comme une symbiose entre une pizza et un tapis animé. Mais ces problèmes restent en surface, le coeur de l'épisode restant remarquable. En effet, tout au long d'un récit parfaitement minuté et sachant entretenir le suspense, Star Trek opère ici une véritable révolution au sein du Space-opera. Ce genre, historiquement l'un des tous premiers de la Science-fiction, s'était jusqu'ici bâti autour d'Aliens uniformément hostiles et de héros les combattant sans défaillir. Ici c'est tout le contraire qui s'opère, la réconciliation entre Humanité et Hortas une fois dissipés la méfiance et les malentendus s'imposant comme l'un des sommets des idéaux de Roddenberry : compréhension de l'autre, et coopération plutôt résolution des conflits par la force brute. Si le récit accorde un bel espace à chacun des trois personnages principaux, le cœur de cette parabole demeure sans doute la scène où M. Spock utilise sas pouvoirs vulcains pour entrer en contact avec le Horta et exprime la souffrance ressentie par celui-ci. Un émouvant moment de communion et une nouvelle grande prestation de Léonard Nimoy. Un épisode précurseur, des décennies avant le finalement assez similaire Brûle avec moi de Doctor Who (3-07). Anecdotes :
27. LES ARBITRES DU COSMOS Date de diffusion : 23 mars 1967 Auteur : Gene L. Coon Réalisateur : John Newland Résumé : Alors qu'un conflit global menace d'éclater entre la Fédération et l'Empire Klingon, l'Enterprise mène une mission diplomatique sur Organia, une planète neutre proche de la frontière. Le vaisseau doit se replier quand les Klingons du Commandant Kor envahissent ce monde, laissant sur place Kirk et M. Spock. Malgré les exactions des Klingons, les Organiens s'entêtent à vouloir demeurer passifs. Ils se révèlent être des entités incorporelles toutes puissantes, quand ils empêchent qu'ait lieu une vaste bataille spatiale et imposent un cessez-le-feu. Critique : Après l'originalité de la collaboration inter-espèces développée dans Les Mines de Horta, on en revient ici aux fondamentaux du Space Opéra, avec un conflit entre puissances galactiques et même batailles spatiales. Toutefois l'opus fait néanmoins date, puisqu'il introduit ces Klingons allant longtemps demeurer les meilleurs ennemis de la Fédération. Pour un coup d'essai c'est un coup de maître, tant on se régale de leur brutalité virile, plus immédiatement ressentie devant l'écran que la sophistication glaciale des Romuliens. Évidemment cela ne change pas de clichés asiatiques propres aux productions des années 60, même si, comme pour contrebalancer, Sulu se retrouve pour la toute première fois à la tête de l'Enterprise. L'épisode déroule efficacement toute la panoplie, constituant une belle carte de visite pour l'Empire klingon, avec le succulent numéro de John Colicos en tête de gondole. Ce spécialiste des rôles de vilains se montre ici totalement en roue libre, et on en redemande. On peut toutefois regretter qu'un manque de moyens rende la planète visitée assez vide, limitée à quelques décors. Par ailleurs, en dehors des péripéties certes prenantes, l'épisode sait utiliser avec brio la confrontation entre Kor et Kirk, pour relever ironiquement les convergences entre les deux adversaires. En effet notre Capitaine se révèle bien prompt à partir en guerre, a contrario du pacifisme affiché par Starfleet. La série se livre à une vue en coupe ambitieuse de la réaction de son utopie face à une menace extérieure. La réaction de la fédération pouvant toutefois se comprendre s'il s'agit, non pas d'un conflit territorial ou d'une rivalité de puissance, mais d'une confrontation entre deux visions philosophiques, deux entités profondément antagonistes. C'est ce qu'en littérature l'autre Utopie que constitue la Culture a pu expérimenter lors de la Guerre idirane, dans le formidable roman Une forme de guerre (Iain M. Banks, 1987). Hélas, l'opus se voit en partie gâché par un énième recours cette saison au Deux Ex Machina des entités quasi divine. Non seulement la conclusion résulte abrupte, mais aussi contre-productive, tant il est aisé de demeurer neutre quand on surplombe les événements. La posture des Organiens aurait eu plus de poids s'ils avaient été effectivement concernés par le conflit. Anecdotes :
28. CONTRETEMPS Date de diffusion : 06 avril 1967 Auteur : Harlan Ellison Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : S'étant accidentellement injecté un hallucinogène, McCoy se téléporte sur une planète sujette à des perturbations temporelles. Kirk et l'équipe de secours découvrent un portail lumineux se présentant comme le Gardien de l'Eternité. McCoy le franchit, ce qui le transporte dans le New York de la Grande Dépression et bouleverse l''Histoire. L'Enterprise disparaît et Kirk et Spock franchissent à leur tour le portail, afin de rétablir la causalité. Le trio doit se résoudre à laisser mourir la pacifiste Edith Keeler, initialement sauvée par McCoy et dont l'action fera triompher l'Allemagne nazie. Critique : Outre la fameuse controverse ayant opposé Roddenberry à Harlan Ellison, Contretemps est remémoré comme le meilleur épisode de la série, voire de la franchise, aussi bien, par une majorité aussi bien de Trekkies que de critiques. L'épisode marque en effet comme un aboutissement dans la progression connue par cette excellente première saison, qu'il aurait sans doute davantage mérité de conclure que La lumière qui tue. Il marque ainsi une nouvelle étape franchie dans le domaine des voyages temporels, grand thème de la Science-fiction appelé à devenir l'une des valeurs sûres de la franchise. Après l'esquisse de L'équipage en folie, puis l'aller et retour sympathique mais simplifié de Demain sera hier, Contretemps s'attache bien davantage à ne négliger aucune des conséquences du déplacement temporel, des enjeux installés au cœur même de son intrigue. Par son mystère et son superbe design le très réussi Gardien de l’Éternité constitue une justification particulièrement marquante du phénomène. On apprécie que, pour une fois la série se soit dispensée de ses sempiternels aliens humanoïdes, pour se centrer sur merveilleux artefact. Mais il ne s'agit là que de l'un des traits de ce grand épisode. On en apprécie également la jolie reconstitution historique des années 30, ainsi que la lumineuse figure d’Édith Keeler. Magnifiquement interprétée par Joan Collins, son aura et sa personnalité engagée et libre lui vaut de se détacher parmi les multiples rencontrez féminines de James T. Kirk. Toutes proportions gardées, elle est sa Teresa di Vicenzo, à l'issue tragique rendue encore plus douloureuse par le rôle joué par son amoureux lors de son décès. William Shatner sait idéalement accompagner ce mouvement, par une interprétation plus sensible qu'à l'accoutumée. Outre la tragédie des sentiments, on aime également que Star Trek sache ne pas se montrer trop moutonnier face au pacifisme alors en vogue dans son propre espace-temps et ne pas verser dans la mièvrerie. En effet c'est sans ambiguïté aucune que Keeler est désignée comme fautive dans son refus de la guerre au Nazisme. La série refuse ainsi de sacrifier sa responsabilité face à la défense de ses idéaux. Il est positif que le Capitaine Kirk ait à endosser des choix cruels, car cela le fait gagner en réalisme, et c'est également à ce prix que l'utopie de la Fédération ne se résume pas à une simple fantaisie. L'opus ne sombre pas dans le pathos pour autant, parvenant à alterner avec réussite le drame et l'humour. Anecdotes :
29. LA LUMIÈRE QUI TUE Date de diffusion : 13 avril 1967 Auteur : Steven W. Carabatsos Réalisateur : Herschel Daugherty Résumé : L'Enterprise intervient quand une épidémie de folie mortelle se répand dans tout un secteur galactique. La prochaine planète menacée est celle où réside le frère de Kirk et sa famille. Son frère est déjà décédé quand Kirk arrive, mais il parvient à sauver son neveu. La lutte contre le parasite causant le fléau se complique lorsque Spock est contaminé à son tour. Spock parvient à dominer sa folie et accepte de servir de cobaye, ce qui permet de découvrir que les créatures sont tuées par les rayons ultra-violets. Critique : Évidemment, regarder cette histoire de pandémie quasi galactique en pleine période de confinement covidien suscite un frisson particulier. Contexte, tout est contexte. Mais, en lui-même, le récit relève d'un suspense médical assez classique sous les oripeaux de la Science-fiction. L'ensemble se laisse suivre, malgré un certain manque de rythme. L'opus vaut pour une nouvelle performance de Léonard Nimoy sachant exprimer à merveille ls différents états psychologiques traversés par M. Spock. Il présente aussi le mérite de développer l'univers de la série, moins concernant la famille de Kirk que par de nouvelles révélations autour de l'inépuisable physiologie vulcaine. On apprécie également quelques localisations heureuses, notamment pour les scènes extérieures en surface de planète. Malheureusement tout ceci pâtit de maladresses souvent évidentes. Ainsi on reste surpris du peu d'émotion manifesté par Kirk devant le devenir de sa famille, même en période de crise. Ce désintérêt est d'ailleurs visiblement partagé par les scénaristes eux-mêmes car ils ne prennent même pas la peine de statuer sur le devenir du neveu, laissé dans un coma incertain. On se dit également que pour une poignée de minutes, McCoy aurait pu attendre le résultat des analyses avant de procéder au test sur Spock. On peut aussi sourire d'une certaine emphase dans la description des parasites, alors qu'ils résument ensuite à des bouts de plastiques évoquant vaguement des œufs brouillés. Rien de tout ceci n'est absolument dramatique, mais La Lumière qui tue sort difficilement du lot, alors que le remarquable opus précédent, Contretemps, aurait pu apporter une conclusion digne de ce nom à cette saison de haute volée. Anecdotes :
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