My Word Is My Bond. Je viens de terminer les mémoires de Roger Moore ; 400 pages quant même, mais j’ai zappé la dernière partie, qui n’est qu’un classement par ordre alphabétique de tous les pays que l’acteur a visités avec l’Unicef.
C’est un bon livre, plaisant sans être extraordinaire (j’ai préféré The Elephant to Hollywood de Michael Caine à vrai dire). Roger Moore met sous le tapis pas mal de choses, ne voulant froisser personne…quand il critique Grace Jones sur le tournage de Dangereusement votre, c’est qu’elle a dû être particulièrement ch…
Evidemment, Moore n’est pas un acteur à la filmographie inoubliable ; il le savait. Vous retirez les séries Le Saint et Amicalement vôtre et ses sept James Bond, qu’est-ce qu’il reste ? Et encore les Bond, il y en a trois que je trouve ratés… J’ai toujours préféré Sean Connery en Bond mais, par contre, Moore c’est Brett Sinclair, son meilleur rôle à mon avis. Moore reconnaît qu’il n’est pas un acteur à Oscar et on se rend compte qu’il enquillait les nanars du moment que le chèque suivait (un peu comme son pote Caine). D’ailleurs, pour Amicalement votre, on avait promis à Curtis et Moore la première position au générique mais Rog, comme il était surnommé, s’en foutait du moment qu’il encaissait le chèque ! Par contre, il a bon goût lorsqu’il juge L’espion qui m’aimait comme son meilleur Bond et Regrets éternels, comme meilleur épisode d’Amicalement votre.
Les meilleurs moments du livre sont les passages sur son enfance (et la raison pour laquelle il déteste les armes à feu), les chapitres sur Le Saint et Amicalement vôtre (celui-là est trop court à mon goût) et les anecdotes sur James Bond. Certains noms ne seront pas familiers pour ceux qui ne connaissent pas les séries britanniques des années 60 et 70 (tous ces acteurs permutaient de série en série).
Parmi ces anecdotes, j’en ai retenu quelques-unes ; le plus souvent drôles, mais commençons par une tristounette. Son pote Bernard Lee, qui joue M, était le plus souvent saoul sur le tournage et il fut atteint d’un cancer de l’estomac qui l’empêcha de tourner Rien que pour vos yeux, malgré qu’il soit venu sur le plateau faire des essais (il mourut quelques semaines plus tard). Notons que l’agent de Britt Ekland envoya des photos de la poitrine de l’actrice alors qu’elle était enceinte, car il connaissait les critères de ‘recrutement’. Saltzman fut assez déçu au tournage, après l’accouchement. Toujours sur L’homme au pistolet d’or, Moore demanda à Hervé Villechaize combien de femmes il avait ramené dans sa chambre pendant le tournage. A la réponse ‘45’, Moore lui rétorqua que ça ne comptait pas vu qu’il payait, et Villechaize confia que même en payant, certaines ne voulaient pas…Villechaize s’est d’ailleurs cassé les dents sur Maud Adams ! Toujours sur Golden Gun, la salle de bain de l’hôtel de Phuket était si spartiate que Moore dit à Broccoli qu’il pouvait en même temps s’asseoir au-dessus du trou, se laver les dents, prendre une douche et se raser. A cela, Broccoli répondit qu’il ferait la même chose avec un balai dans le cul afin de nettoyer l’endroit en même temps…Les studios étaient parfois si froids que Jane Seymour et Roger Moore ont des chaussettes de footballeur pour le tournage de la scène au lit ! Moore fit pas mal de blagues, parfois douteuses sur Jane Seymour et Ken Adam par exemple. Gardons le meilleur pour la fin. Moore raconte sa visite à Maurice Binder, auteur des fabuleux génériques avec des femmes nues. Lorsqu’il lui rendit visite pour celui de L’espion qui m’aimait, Binder était agenouillé en train d’étaler consciencieusement de la vaseline sur les poils pubiens d’une jeune femme pour que le tout reste bien comme il faut devant la soufflerie pour le tournage !