Actualité cinéma/critiques de films

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Steed3003
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Steed3003 » sam. sept. 09, 2017 2:16 am

ÇA 4 ÉTOILES

La marque Stephen King s’était clairement délitée chez les cinéphiles ses derniers temps. Il était loin le temps des Carrie, Shining et autre Évadés. Depuis The Mist en 2007, difficile de trouver une adaptation convenable de l’auteur sur grand écran. On a même touché le fond l’été dernier avec La Tour Sombre. Entre le médiocre Under the dome et le carrément mauvais The Mist, les adaptations télévisées ne relevaient pas non plus la barre.

En plus du spectre de cette véritable série noire, le défi d’adapter Ça sur grand écran paraissait bien difficile à relever. Ça est un livre somme de plus de 1000 pages toujours considéré 30 ans après sa sortie comme l’un des meilleurs de l’auteur, et bien complexe à condenser en quelques heures. De plus, le roman avait déjà connu une adaptation en minisérie en 1989 devenue culte depuis, donc on pouvait douter de l’utilité d’un énième remake.

Et pourtant, Ça est une éclatante réussite et dépasse toutes nos attentes. Cela fait longtemps que nous n'avions pas vu un film d’horreur à la fois aussi formidablement généreux avec son public et singulièrement terrifiant. En lâchant son iconique clown Pennywise dès les premières minutes, Ça ne nous laisse aucun répit dans son horrifique et macabre voyage.

Le film est un festival de scènes cauchemardesques boostés par des effets visuels d’une puissance et d’une créativité rarement vus dans le cinéma d’horreur. Accrochez-vous, on est loin des effets minimalistes de Train fantôme de la kermesse du samedi soir de Paranormal Activity et autres Annabelle auxquels on s’était habitués ces derniers temps.

A aucun moment, Ça ne cherche à aseptiser les aspects dérangeants de l’œuvre original. Au contraire, il les amplifie comme l’inceste, devenu l’un des thèmes majeurs du film. On est parfois même surpris de l’absence totale de retenue sur le niveau de violence subi par son très jeune et brillant casting.

Le choix de séparer la partie enfants et adultes pour adapter le livre en deux films se révèle être au final un choix salvateur, au-delà de l’aspect mercantile et de la bonne opération commerciale réalisée par Warner Bros. La première partie est autosuffisante et l’on ressort pleinement satisfaits du film. Ceux n’ayant jamais lu le roman pourraient d’ailleurs logiquement penser que l’histoire s’arrête là.

Doté d’un budget de 35 millions de dollars (soit plus de deux fois plus que le médiocre Annabelle : la création du mal), Ça justifie pleinement une expérience sur grand écran, avec un grand soin apporté aux effets visuels et une sublime photographie. Le film fait déjà un carton au box-office américain, un succès amplement mérité. Les spectateurs français devront s’armer de patience jusqu’au 20 Septembre pour découvrir ce qui s'impose facilement comme le meilleur film d’horreur de cette année.
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séribibi
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar séribibi » ven. sept. 15, 2017 3:45 pm

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MOTHER! : 7/10

L'année 2017 comptera peu de perles mais "Mothers!" en fera incontestablement partie. Véritable trip mental dans le plus pur style de son auteur (juxtaposition de situations ancrées dans le quotidien et d'évènements totalement abscons ; fort apport de la symbolique...) , l'histoire raconte les tourments et la lente dérive cauchemardesque d'une femme fragile (Jennifer Lawrence, épatante) dans un univers aux confins du fantastique et où tout semble lui échapper. Javier Bardem (majestueux d'ambiguïté) assure le rôle du mari écrivain à cours d'inspiration et qui tente de retrouver son aura créatrice dans un lieu dépourvu de tout repère (on pense tout de suite à Shining), absence de repère qui s'étendra d'ailleurs à l'anonymat des personnages.

Le hiatus commence dés l'arrivée inopportune d'un curieux visiteur...

Difficile de trop entrer dans les détails de cette relecture de "Rosemary's baby" sans risquer de déflorer une partie du mystère, car "Mother!" fait partie de ces oeuvres dont il convient de connaître le moins possible de choses pour en apprécier pleinement la richesse, les subtilités et la symbolique... encore que le réalisateur de "Black Swan" amène suffisamment de zones d'ombres et de niveaux de lecture à son histoire pour que chacun puisse y aller de sa propre interprétation. Et c'est bien là une des grandes forces de "Mother!" : ne pas carresser le public dans le sens du poil (au risque toutefois de s'en aliéner une partie), afin de lui offrir une oeuvre qui questionne et poursuit bien après sa vision.
Mais, tout allégorique soit-il, "Mother!" n'en oublie pas pour autant de rester un film d'un crescendo et d'une logique implacables, où se côtoient les obsessions et thématiques de son auteur, déjà entrevues dans ses précédentes oeuvres (création/procréation, syndrome de la page blanche, emprise de la nature sur l'environnement humain, rapport au couple, incommunicabilité, religion, obscurantisme, dépendance, soumission, place de la femme dans un univers trop hostile pour elle...), transcendé par une réalisation maligne et fort à propos (emploi du 16mm et caméra vascillante). Il distille aussi par petites touches et quelques idées formidables (aucun des personnages n'a de nom) ce sentiment de malaise qui entraîne le spectateur en même temps que son héroïne dans un kaleidoscope mental sans fin.
Les thématiques précitées se trouve associées à ce plaisir immédiat de découverte d'images chocs et d'une réalisation viscérale sans égal, elle-même amplifiée par le parti-pris d'un point de vue unique (celui de l'héroïne). Ainsi, nous ne saurons pas plus qu'elle ce qu'il se trame dans la mesure où les aventures auxquelles elle/nous assiste(ons) relèvent quasi-exclusivement de son propre champs de vision/de son mental, et que tout ce qui y est extérieur (ou presque) nous est inconnu. Cela n'en est que plus immersif et renforce la tension et l'empathie que l'on ressent à son égard.. empathie qui ne serait complète sans le jeu particulièrement inspiré de Jennifer Lawrence, qui prend soin d'apporter à son personnage, dépassé et incapable de réagir aux évènements, toute la complexité nécessaire.

Le malaise né d'un postulat de départ des plus banals qui soit (et qui pourrait donc arriver à n'importe qui) avant de dégénérer et de prendre des directions auxquelles nous n'étions pas forcément préparés. Le malaise né aussi de l'incessante répétition des évènements (comme un cauchemar qui tourne en boucle), de faux-raccords voulus, et d'une épure marquée (environnement dépouillé retiré de toute civilisation, absence de musique, d'identité des personnages, d'humour - à l'exception d'un humour à froid disséminé de ci-de là et servant à révéler l'absurde des situations...)... Des petites touches qui rappellent -outre le cinéma de Polanski- celui de Lynch ou le "Neon demon" de Nicolas Winding Refn.
Les références sont d'ailleurs nombreuses (y compris celles puisées dans le cinéma-même de son auteur), mais assez finement amenées pour que cela ne phagocyte en rien le récit ni l'originalité du projet, au contraire d'un BlaBlack Swan ou ces emprunts se révélaient plus lourdement appuyés et gratuits.

Plus accessible que "The fountain", plus extrême que "Black Swan", Aranofsky nous livre-là son meilleur film, en tant cas son plus extrême et dérangeant, étrange conte où la folie ordinaire côtoie le sordide.
Les spectateurs "terre-à-terre" n'y trouveront certainement pas leur compte, mais les amateurs de bizarre et de sensations inédites ne bouderont pas leur plaisir.

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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Steed3003 » lun. sept. 25, 2017 2:27 pm

Ma critique de Kingsman : Le Cercle d'Or sur FB :
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar camarade totoff » lun. sept. 25, 2017 3:00 pm

Passionnante critique. J'avais coché ce film dans ma liste des films à voir. Voilà qui me confirme dans mon idée. Merci !
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Steed3003 » sam. sept. 30, 2017 4:16 pm

Si tu as aimé le premier, tu ne seras pas déçu par celui ci! :)
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Denis
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Denis » sam. oct. 07, 2017 11:33 pm

Je viens d'aller voir - plutôt poussé dans la salle - la suite de BLADE RUNNER. Bourré de trous et d'incohérences avec une fin bien nulle. Quelques bons moments comme la séquence du début et une interprétation convenable surtout Ryan Goslin et l'actrice cubaine mignonne qui est l'allégorie. Ensemble bien long.**
Chapeau melon et bottes de cuir est un témoignage historique et un refuge de valeurs dans une Grande-Bretagne devenue excessivement multiculturelle dont les traditions tendent à se liquéfier en magma insipide (critique de Bright Horizon).

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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar séribibi » sam. oct. 07, 2017 11:45 pm

Comme Denis, je sors aussi de la projection de "Blade runner 2049" qui est hélas une monumentale déception ; un avis suivra.

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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Denis » sam. oct. 07, 2017 11:51 pm

J'ai changé un peu. J'hésite entre 1 et 2. La nuit porte conseil. Je regarderai demain l'original.
Chapeau melon et bottes de cuir est un témoignage historique et un refuge de valeurs dans une Grande-Bretagne devenue excessivement multiculturelle dont les traditions tendent à se liquéfier en magma insipide (critique de Bright Horizon).

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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Denis » dim. oct. 08, 2017 5:34 pm

BLADE RUNNER 2049°°
Tout le monde en parle et en bave d’avance de ce Blade Runner 2049, même ceux qui n’ont jamais vu le premier opus, à sa sortie ou lors des maintes rediffusions à la télévision. Est-ce le chef-d’œuvre annoncé ?

Trente ans ont passé et le héros de cette aventure se nomme K ; un Blade Runner chargé de pister et d'éliminer de vieux réplicants toujours dans la nature. Il va devoir résoudre un mystère – en dire plus serait déflorer le film – et la quête qu’il entreprend est une double recherche ; celle du temps perdu pour retrouver Rick Deckard et celle de sa propre identité. Le monde et la société sont encore plus austères et surpeuplés qu’auparavant et la beauté des décors et des lumières retranscrivent parfaitement cet univers apocalyptique, que cela soit la pluie, la neige et les plans larges sur Los Angeles méconnaissable. C’est le point positif – et il est essentiel – du film.

Le film dure presque trois heures et ces splendides images ne suffisent néanmoins pas à faire oublier la lenteur du long (trop long)-métrage. La première séquence laisse pourtant espérer un rythme soutenu mais on déchante vite et la fin est ratée. On en demandait pas une géniale comme celle de La planète des singes avec La statue de la Liberté…seulement une fin qui ne sente pas le manque d’inspiration…

Ce gros pavé est constitué de séquences interminables de belles images, trop souvent accompagnées d’une musique assourdissante coécrite par Hans Zimmer, qui a bien perdu de son aura depuis ses somptueuses partitions de Rain Man et Black Rain. On est à des années lumières de la symphonie inoubliable de Vangelis de l’opus original, qui est reprise brièvement à une occasion. Ces longueurs servant aussi peut-être à du placement de produits, bien visibles…je vous laisse par exemple vérifier la marque des véhicules volants, tout en me demandant si c’est identique dans la version originale !

Question distribution, Ryan Gosling est bon – heureusement vu qu’il est omniprésent - et Harrison Ford est convaincant dans une apparition qui rappelle Charlton Heston dans Le secret de la planète des singes ; le parallèle est de faire revenir la star du premier opus dans la seconde partie de la suite afin de donner une crédibilité à l’ensemble. C’est aussi à Deckard qu’on doit la seule pointe d’humour du film – avec le chien -, et ça manque terriblement. L’atmosphère crépusculaire du film n’est pas la raison, car Max Rockatansky alias Mad Max maniait très bien l’ironie et le cynisme dans un univers similaire. Parmi les autres personnages, on retient surtout les machines féminines : la tueuse Luv (Sylvia Hoeks) et l'hologramme enjoué Joi (excellente Ana de Armas), qui pimente un peu le scénario dans une scène d’amour inédite.

A l’époque, en 1982, Blade Runner avait été pulvérisé par les critiques, alors que le film devint culte. On a le sentiment aujourd’hui que la leçon est retenue et que ces critiques ne veulent pas rater le train en marche et encensent Blade Runner 2049 voulant ‘être dans le coup’; certaines allant jusqu’à le préférer à l’original… Pas moi, faut être un tantinet sérieux. Je parie que certains de ces critiques de presse subjugués et surexcités font partie de ceux qui avaient assassiné Blade Runner à sa sortie, il y a trente-cinq ans...

Le film a une bonne heure en trop avec des scènes d’une lenteur inutile et une intrigue relativement simpliste. On a l’impression que certaines scènes d’action –comme la rencontre K/Deckard – sont glissées pour donner du rythme au film, sans qu’elles aient une quelconque cohésion pour l’intrigue. Si on ajoute à cela des incohérences flagrantes, je conseillerai surtout aux amateurs de l’univers de Ridley Scott de voir ou revoir l’original car Blade Runner 2049 n’apporte rien au premier opus ; il sert juste de complément dispensable s’appuyant sur une photographie somptueuse mais cela ne suffit pas à en faire un grand film.
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar séribibi » dim. oct. 08, 2017 7:42 pm

Superbe critique, je n'ai pas du tout aimé pour ma part, l'héritage du 1er était-il sans doute trop lourd... Par contre, je me demande bien comment ils ont fait pour la résurrection de Sean Young, l'effet est bluffant.


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