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Saison 7Saison 9

Supernatural

Saison 8

1. Retour à la normale (We Need to Talk About Kevin)

2. Vente aux enchères (What's Up, Tiger Mommy?)

3. L'Arrache-cœur (Heartache)

4. Caméra au poing (Bitten)

5. Les Vampirates (Blood Brother)

6. Le Soldat inconnu (Southern Comfort)

7. Delta Mendota (A Little Slice of Kevin)

8. Quoi de neuf, docteur ? (Hunteri Heroici)

9. Qui sème le vent… (Citizen Fang)

10. La Tablette des anges (Torn and Frayed)

11. L'Arbre et la Douleur (LARP and the Real Girl)

12. Abbadon (As Time Goes By)

13. L'Ordre de Thulé (Everybody Hates Hitler)

14. Les Trois Épreuves (Trial and Error)

15. Les Familiers (Man's Best Friend With Benefits)

16. Le Choc des Titans (Remember the Titans)

17. Les Cryptes de Lucifer (Goodbye Stranger)

18. La chasse est ouverte (Freaks And Geeks)

19. Aller-retour pour l'enfer (Taxi Driver)

20. Game over (Pac-Man Fever)

21. Le Roi de l'évasion (The Great Escapist)

22. Jeu de massacres (Clip Show)

23. L'Arc de Cupidon (Sacrifice)

  


1. RETOUR À LA NORMALE
(WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN)



Résumé :

Après y avoir passé un an, Dean s’échappe du Purgatoire, avec l’aide du Vampire Benny. Lui et Sam rejoignent le Prophète Kevin, qui a dissimulé une nouvelle tablette divine pouvant servir à enfer les Démons en Enfer. Ils sont attaqués par Crowley qui veut au contraire ouvrir les portes l’Enfer. Après que les Winchester et Kevin aient réussi s’échapper, il assassine la petite amie de ce dernier. Le sort de Castiel demeure inconnu.

Critique :

Cet ambitieux pilote de saison remplit parfaitement ses fonctions, en provoquant une relance globale de la série, d’ailleurs logiquement concomitante avec le changement de showrunner voyant Jeremy Carver (ici à l’écriture) succéder à Sera Gamble. L’année correspondant au hiatus entre les saisons 7 et reboote en effet la relation entre les deux frères enfin réunis. La différence de perspective entre un Dean ayant vécu une terrible épreuve au Purgatoire et un Sam installé dans une confortable romance aussi hédoniste qu’égoïste introduit tout un drama absent au cours de la précédente période. L’amitié entre Dean et le Vampire apporte également de la nouveauté au sein de la série. Le devenir de Castiel compose une prometteuse énigme, décidément cette saison 8 s’annonce comme riche en histoires à raconter.

En ne renonçant pas pour autant à narrer les événements survenus au Purgatoire, Carver entame également l’élargissement considérable de l’univers de la série caractérisant sa période (se concluant en apothéose avec la saison 11), entre conflits se roulant aussi bien sur Terre que sur les autres Plans de la Création. Les flashbacks du Purgatoire vont permettre d’enrichir le récit et de progressivement éclairer le présent, sur un modèle en définitive assez proche de ce que propose l’île de la saison 1 d’Arrow, alors simultanément diffusée sur The CW. L’épisode remet également en selle Crowley, relativement sous-utilisé en saison 7 et qui va trouver toute sa dimension durent l’ère Carver. Le Classic Rock (moins goûté par Sera Gamble) est également massivement de retour dans la bande son, qui s’en plaindra ?

Anecdotes :

  • On entend Locomotive Breath, de Jethro Tull, durant la séquence récapitulative. Durant le montage à propos de Dean et du Purgatoire, on entend Man in the Wilderness, de Styx.

  • Benny Lafitte apparaît ici pour la première fois, ce Vampire s’étant lié d’amitié avec Dean au purgatoire avec Dean va devenir un personnage récurrent de la saison. Il y participera à sept épisodes.

  • Sam indique que la star du porno Sasha Grey a participé à un film de Steven Soderbergh. Il s’agit de Girlfriend Experience (2009), où elle joue une escort girl de haut vol confrontée aux conséquences de la crise financière de 2008.

  • Le titre original reprend celui d’un thriller de 2011, lui-même adapté d’un roman à succès.

  • Retour à la normale est le 150° épisode de la série, par ordre de diffusion. Il marque également l’arrivée de Jeremy Carver à la tête de la série, après qu’il fut été le showrunner du Being Human américain, mais aussi un scénariste de longue date de Supernatural (saisons 3 à 5). Il va demeurer le showrunner du programme durant les saisons 8 à 11.

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2. VENTE AUX ENCHÈRES
(WHAT'S UP, TIGER MOMMY?)

Résumé :

Sam et Dean parviennent à sauver la mère de Kevin, attaquée par les Démons. Mais le dieu païen Ploutos s’est emparé de la tablette afin de la mettre aux enchères. Les Tran et les Winchester se rendent à la vente, toutefois Crowley parvient à s’emparer de la tablette. Effrayés, Kevin et sa mère décident de prendre du recul. On découvre peu à peu ce qu’ont vécu Dean et Castiel au Purgatoire.

Critique :

L’épisode achève de mettre la chasse aux deux Tablettes divines allant opposer Crowley aux Winchester (et autres convives) durant la majeure partie de la saison. Ceci s'effectue de manière relativement classique, d'autant que le recours à des artefacts miraculeux en tant que MacGuffin reste l'un des marronniers de Supernatural (c'était largement déjà le cas chez Buffy contre les vampires). De fait, la relative déception de l'épisode réside dans cette confirmation qu'en tant que Prophète, le sympathique Kevin apportera nettement moins de fantaisie à la série que Chuck et cette géniale idée des méta romans. Fort heureusement, si le fond pétille moins, la forme demeure particulièrement plaisante.

Le nouveau showrunnner a en effet la bonne idée de recaster Mme Tran, tant Lauren Tom lui apporte un surcroît d'énergie et d'humour. L'épisode sait accorder un bel espace à cette renaissance et devient comme un véhicule pour la nouvelle mère courage de Supernatural. Tout ceci n’évite pas quelques légers et positifs clichés sur la mère asiatique, sans pour autant jamais sombrer dans la caricature (en 2019 l'expression Tiger Mommy aurait sans doute froncer quelques sourcils !). Les twists fréquents et l'humour noir de cette vente aux enchères très particulière, les amateurs de Chapeau Melon et Maille à partir avec les taties apprécieront d'ailleurs la référence à Mona Lisa. Tout en accordant quelques ironiques réparties à un Crowley très en verve, l’intrigue retrouve également avec nos chers Dieux païens.

Si le madré Ploutos reste moins flamboyant que d'autres, il se révèle tout aussi mégalomane et prisant les sacrifices humains. On s'amuse aussi beaucoup avec tout le délire autour de Mjölnir. En contrepoint, les flash-backs du Purgatoire autour de Castiel se montrent émouvants et bien organisés en miroirs de l'action principale. Avec Samandriel l'épisode révèle enfin un Ange sensible et intrinsèquement bon, on avouera que cela fait chaud au cœur ! Entre défaite finale et présence de tant de brillants seconds rôles, Sam et Dean donnent toutefois l'impression de faire balader durant presque tout l'épisode, A force de hausser enjeux et joueurs au sein de la partie en cours, Jeremy Carver prend le risque de les marginaliser au sein de leur série. C'est d'ailleurs en substance ce que pointe Samandriel. 

Anecdotes :

  • Lors du tatouage anti-démon de Kevin et sa mère, on entend The Devil's Chasing Me, de Reverend Horton Heat.

  • Mme Tran est désormais interprétée par Lauren Tom, au lieu de Khaira Ledeyo.

  • On aperçoit pour la première fois les yeux de démon de Crowley, ils sont logiquement rouges car il était un Démon des carrefours avant de prendre du galon dans la hiérarchie infernale. Il en va de même pour sa forme d’ombre, quand il quitte le corps de Mme Tran. 

  • Le titre originel est un clin d’œil à celui d’un film de Woody Allen, What's up, Tiger Lily ? (Lily la tigresse, 1966).

  • Sam et Dean ont pris Neil et Sixx comme pseudonymes d’agent du FBI, en référence à Vince Neil et Nikki Sixx, membres du groupe de rock Mötley Crüe .

  • Sam s’avère capable de soulever le divin marteau Mjölnir, un test de valeur. Cette idée est reprise chez Marvel autour de Thor et des Avengers, dans les films comme dans  les Comics.

  • Ploutos est le dieu grec de la richesse (Plutus chez les Romains). Une Ploutocratie est ainsi un système politique où le pouvoir est lié la richesse des individus.

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3. L'ARRACHE-CŒUR
(HEARTACHE)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur une série de meurtres survenant tous les 6 mois, lors desquels les cœurs des victimes sont prélevés. Les crimes sont commis par des personnes différentes, apparemment sans lien entre elles, mais ayant toutes bénéficié de greffes d’organe en provenance d’un sportif de haut niveau décédé. Ce dernier avait jadis établi un pacte avec Cacao, le dieu maya de l'agriculture, prévoyant des sacrifices en change d’un surcroît de force vitale.

Critique :

L’arrache-cœur constitue le premier véritable trou d'air de cette huitième saison. La faute en revient à un récit horrifique beaucoup trop complexe pour un épisode de série télévisée ne s'étendant pas au-delà d'une petite quarantaine de minutes. Pour le bénéfice bien maigre d'une référence culturelle pré-colombienne, elle-même réduite à une brève citation, le temps d'exposition devient beaucoup trop long. d'autant qu'il prend la forme de mornes tunnels de dialogues, avec de multiples scènes d'interrogatoires statiques. Les auteurs tentent bien d'animer cet interminable préambule (les quatre cinquièmes de l'opus) via des réparties humoristiques ou des fenêtres sur le drama en cours entre Dean et Sam, mais ces efforts demeurent insuffisants.

Le récit semble d'autant plus en apesanteur que ses protagonistes principaux (le dieu Cacao et le Maya ayant signé le pacte) en demeurent totalement absent, toute l'histoire est de seconde main. Ce récit aux très nombreux personnages et à la composante psychologique en soi intéressante aurait mieux convaincu à un support littéraire. Ici on ne peut soutenir qu'à des silhouettes, ce qui gâche le sujet. En tant que réalisateur, Jensen Ackles a peu matière à briller, d'autant que l'unique scène de combat est vite expédiée. On devine qu'il réussit les scènes gores, mais celle-ci ont été sabrées par le diffuseur au point que ce moteur fait clairement défaut à l'opus.

Enfin l'opus ne va pas plaider la cause de Supernatural en matière de machisme, un procès lui étant régulièrement intenté, très souvent à tort. La seule conjurée montrée comme étant intrinsèquement cruelle est la strip-teaseuse Randa, qui en fait des tonnes là-dessus. S'il faut saluer l'authentique performance de l'actrice, Kyra Zagorsky, il convient également de rappeler aux auteurs que les strip-teaseuses ne sont pas perverses par nature et qu'il existe d'autres domaines d'activité pour les femmes aux performances physiques augmentées. D'autant plus qu'on y ajoute en contrepoint une ode à l'épouse modèle, ou une docteure oubliant le secret professionnel pour les beaux yeux de Dean. Ceci-dit, aucune allusion n'a été faite au Chaud Cacao d'Annie Cordy. On a frôlé le pire.

Anecdotes :

  • Quand Randa tue l’homme dans l’allée, on entend Good Love Gone Bad, de Jamie Dunlap.

  • L’épisode est le troisième des cinq réalisés par Jensen Ackles. L’acteur y dirige son propre père, Alan Ackles, dans le rôle du Détective Pike. Dans les conventions, Jensen Ackles cite régulièrement ce souvenir comme l’un de ses plus grands moments vécus autour de la série.

  • Sam se fait passer pour l’Agent Sambora, un clin d’œil à Richie Sambora, le guitariste du groupe Bon Jovi.

  • La scène où Arthur se tranche l’œil fut effectivement tournée, mais elle fut jugée trop gore par le diffuseur, donc ne fut pas conservée.

  • Les scènes se déroulant au Bunny Hole furent tournées dans un véritable strip club, le The Paramount Gentleman's Club, situé dans la Grand Vancouver.

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4. CAMÉRA AU POING
(BITTEN)

Résumé :

Sur les lieux d’un crime sanguinaire survenu dans une cité universitaire, Sam et Dean découvrent un ordinateur portable. Celui-ci contient une vidéo réalisée par trois étudiants en cinéma. Le film raconte comment les appentis cinéastes se sont trouvés confrontés à un Loup-garou. Mais l’histoire n’est pas terminée.

Critique :

L’épisode a la bonne idée de vouloir sortir de sentiers battus en modifiant le style narratif coutumier de la série. Fondamentalement, tout est bon pour esquiver le piège du Formula Show. Rendre hommage aux différentes catégories de films d’horreurs constitue d’ailleurs une valeur sûre de Supernatural, comme, par exemple, lors de Film d’épouvante (4.05) pour les classiques d’Universal Pictures, ou, plus récemment, Mint Condition (14.04), pour les Slasher Movies.Caméra au poing s’intéresse lui au genre des Found Footages, ces films retrouvés remontant à Cannibal Holocaust (1980), mais surtout popularisés par le pur chef-d’œuvre que représenta The Blair Witch Project (1999). Le genre s’est enraciné durant les années 2000 et 2010, avec REC, Paranormal Activity, Cloverfield, etc.

L’exercice de style s’avère ici réussi, avec un tournage caméra sur l’épaule plus vrai que nature, même si parfois légèrement trop sophistiqué. L’opus suscite une vraie curiosité et se regarde avec plaisir, d’autant que les jeunes comédiens s’avère convaincant. Entre jeunes gens touchés par un pouvoir occulte et rivalité amoureuse au sein d’un trio, Caméra au poing se révèle une plaisante relecture de l’alors récent Chronicle (2012), le Fantastique horrifique se substituant à la Science-Fiction. Malheureusement l’épisode n’est pas exempt de défauts inhérents au passage du format cinéma à celui de la série télévisée.

Logiquement très centré sur le trio de jeunes la durée abrégée de 40 minutes ne permet pas de développer réellement ces personnages, le spectateur s’attache nettement moins émotionnellement à eux (rien à voir avec Oz et Willow). De plus ils se résument essentiellement à des clichés de Teen Movies, ce qui limite l’originalité de l’opus. En fait le récit ne parvient pas à résoudre la difficulté consistant à réduire durablement les protagonistes de la série au rôle d’observateur, tandis qu’il met en avant des silhouettes de passage. Reste l’intérêt de découvrir l’évolution de Dean désormais moins enclin à tuer, alors qu’il va bientôt être subjugué par la Marque de Caïn. 

Anecdotes :

  • Durant l’épisode, on entend à diverses reprises What's the Matter, de Milo Green.

  • Sam et Dean prennent comme pseudonymes Hudson et Rose, soit un clin d’œil à Saul Hudson et Axl Rose, du groupe Guns n' Roses.

  • Chez Michael et Brian, on aperçoit l’affiche de Coven, film d’horreur indépendant à petit budget devenu culte (1997). L’affiche était également visible au QG des Ghostfacers, mais aussi chez Charlie, la saison dernière. 

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5. LES VAMPIRATES
(BLOOD BROTHER)

Résumé :

Le Vampire Benny appelle Dean à l’aide après avoir été agressé par ses semblables. Dean part à sa rescousse tout en dissimulant le but de son voyage à Sam. Mais il va se voir contraint de demander de l’assistance à son tour. Benny est en effet engagé dans une vendetta sans pitié contre le Vampire l’ayant jadis engendré.

Critique :

Davantage que sur la vendetta entre Vampires, l’épisode s’étend en définitive surtout sur le spleen existant au sein de la relation entre les deux frères Winchester. Au déphasage existant du fait de leur séparation durant le hiatus, s’ajoute désormais la perspective de nouveaux partenaires avec lesquels le courant passe davantage. On avouera que l’on aurait volontiers troqué cette approche contre une Chasse davantage haletante et développée, cer personne ne peut croire à une séparation de Sam et Dean. Cela signifiait aussi certainement la fin de la série, qu’une séparation définitive entre Hank et Karen dans Californication.

L’idée de base du scénario ne peut donc pas totalement fonctionner, le rythme assez lent des péripéties et les faiblesses des deux nouveaux duos n’améliorant pas les choses. La personnalité d’Amelia est tellement conçue pour idéalement correspondre à Sam qu’elle en devient artificielle. Benny se montre solide et renouvelle agréablement la thématique du Vampire au sein de Supernatural. Dépressif et ami de Dean, il ne faudrait pas non plus qu’il nous remplace Castiel, toujours officiellement mort. Personne ne saurait faire de l’ombre à l’Ange du Jeudi. Demeure une vie réussite esthétique de la mise en scène, entre images macabres, jolis effets spéciaux au purgatoire et deux nouveaux motels une nouvelle fois splendides et décalés (art abstrait ou style texan), une valeur sûre de la série.

Anecdotes :

  • Au Purgatoire, on entend Benny siffloter Dans l'antre du roi de la montagne, d’Edvard Grieg (1874). Il s’agit d’une référence au film M le Maudit, de Fritz Lang (1931), où le tueur faisait de même.

  • Au Purgatoire, Castiel révèle à Dean être un Séraphin. Il occupe ainsi un poste élevé dans la hiérarchie angélique traditionnelle, le plaçant directement sous l’autorité des Archanges.

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6. LE SOLDAT INCONNU
(SOUTHERN COMFORT)

Résumé :

A l’occasion d’une enquête, Sam et Dean retrouvent Garth, qui a désormais remplacé Bobby dans son rôle de soutien aux autres Chasseurs. Ils partent à la poursuite d’un spectre possédant les vivants afin de les faire se venger de leurs ennemis. Leur adversaire va tâcher de forcer Dean à tuer Sam, pour ne pas l’avoir secouru lorsqu’il se trouvait au Purgatoire. Garth détruit l’esprit vengeur, gagnant ainsi le respect  de Dean en tant que remplaçant de Bobby.

Critique :

L’épisode rend un bel hommage à deux personnages au long cours de la série. Bobby et Garth (ce dernier connaît d’ailleurs une longévité exceptionnelle, étant encore présent durant l’actuelle saison 14). Avec son alliage toujours aussi sympathique d’affabilité et d’efficacité,  il s’avère particulièrement touchant de découvrir Garth s’attacher à remplacer Bobby dans son rôle de soutien logistique, aux Chasseurs ce qui nous rappelle également que l’action de ce dernier ne se limitait pas aux seuls Winchesters. La présence de Garth et son relationnel avec les Winchester apportent une valeur ajoutée bienvenue à une Chasse demeurant par ailleurs très classique, quoique menée avec efficacité. Il en va pareillement pour l’aspect culturel et historique (soldat confédéré, motel du jour, penny à tête d’Indien…).

Le Soldat inconnu s’insère dans la continuité de l’opus précédent en mettant une nouvelle fois en avant le nouveau drama opposant les deux frères, ici porté à incandescence. On avouera qu’il ne s’agit pas de la thématique de la saison nous passionnant le plus, la série ayant déjà eu régulièrement recours au procédé. De plus ici la connexion avec l’esprit vengeur parait assez téléphonée, et rend la possession de Dean aussitôt prévisible, puisque la saison insiste depuis son début sur son sentiment de trahison de la part de Sam. Les flashbacks concernant Sam résultent également moins prenants que ceux se déroulant au Purgatoire. Auteurs et acteurs sont certes à leur affaire, mais l’on attend avec impatience le retour à la course à la tablette (et non à l’échalote) opposant Sam & Dean à Crowley.

Anecdotes :

  • Le titre originel, Southern Confort, désigne une liqueur traditionnelle de la Nouvelle-Orléans. à base d’arômes de whisky, de fruits et d’épices. Elle s’emploie dans de nombreux cocktails.

  • Le rapport de police sur la tombe vandalisée est signé par le Sergent Neil Williams. Il s’agit en fait d’un membre de l’équipe technique de la série. 

  • Dean et Garth discutent d’un Purgatoire situé près de Miami. The Purgatory est un strip club gay situé à Fort Lauderdale, en Floride.

  • La Tombe du Soldat inconnu confédéré existe réellement, mais elle est située à Biloxi, dans le Mississippi. Elle a été installée en 1981.

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7. DELTA MENDOTA
(A LITTLE SLICE OF KEVIN)

Résumé :

Après avoir été capturé et torturé, Kevin révèle à Crowley l’existence de nouvelles tablettes. Sam et Dean sont rejoints par un Castiel ayant oublié comment il s’est échappé du Purgatoire. Le trio parvient à sauver Kevin, mais Crowley s’enfuit en conservant une moitié de la tablette. Castiel est en fait manipulé à son insu par l’Ange Naomi. Celle-ci est parvenue à l’extraire du Purgatoire et lui fait oublier leurs entrevues.

Critique :

L’épisode marque le retour du fil rouge de la saison, d’une manière très percutante. On renoue ainsi avec la course aux tablettes, où Crowley continue à marquer des points. Certes ce positionnement en tant qu’actuel Big bad de saison rend notre Roi de l’Enfer plus unidimensionnel qu’il ne le deviendra (d’autant que Lucifer n’est pas encore revenu servir d’ennemi commun). On apprécie davantage ses bons mots et sa complicité matoise avec les Winchester que ses scènes de torture, mais Mark Sheppard continue à lui impulser une formidable intensité. Les Tran mère et fils sont également de retour et apportent une utile contribution au récit, avant d’être assez abruptement mis de côté chez Garth. Il reste dommage de les traiter ainsi comme des utilités.

Mais le principal atout de l’opus réside bien dans le retour réussi de Castiel, mettant ainsi fin à une attente menaçant de s’éterniser. Le hiatus inter saisons et ses flashbacks semblent ainsi avoir achevé leurs révélations, avant de devenir répétitifs. Les différents aspects de l’événement se voient abordés, comme l’émotionnel ou la puissance de feu regagnée de l’Ange, sa confrontation directe avec Crowley constituant le sommet de l’action, avec un mémorable effet spécial à la clef. Pour une fois le Roi de l’Enfer ne demande pas son reste ! Avec Castiel, d’autres joueurs angéliques entrent également dans la partie, avec l’encore lointain Métatron et la déjà très présente Naomi, la présence d’Amanda Tapping suscitant bien entendu une sensation supplémentaire. La suite de la compétition s’annonce attrayante !

Anecdotes :

  • En début d’épisode, quand Dan aperçoit Castiel enfin sorti du Purgatoire, on entend We Gotta Get out of This Place, de The Animals.

  • La porte de sortie du Purgatoire se situe au sommet d’une montagne, ce qui correspond au schéma de la Divine Comédie de Dante. Mais cette porte y donne sur le Paradis, alors qu’ici elle ramène sur Terre.

  • Sam et Dean se font passer pour les Agents Roth et Malloy, en référence à David Lee Roth et Mitch Malloy, du groupe Van Halen.

  • Nouvelle leader de la faction angélique, Naomi effectue ici son apparition et va devenir une adversaire récurrente durant l’ensemble de la saison. Elle est interprétée par Amanda Tapping (Stargate SG-1, Sanctuary).

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8. QUOI DE NEUF, DOCTEUR ?
(HUNTERI HEROICI)

Résumé :

Le trio enquête sur une série de meurtres très particuliers, car reproduisant des gags récurrents de Cartoons, contre toutes les lois physiques. Il découvre que ses phénomènes sont dus à Fred Jones, un vieil homme aux immenses pouvoirs sur la réalité, mais qui vivant désormais dans un rêve éveillé. Sam parvient à l’extraire de cet état ce qui met fin à ses capacités, tout en endommageant son esprit. Castiel va temporairement veiller sur lui.

Critique :

La saison 8 nous propose ici son tout premier épisode décalé et nous confirme à quel point la série sait aussi se montrer géniale quand elle refuse de se prendre au sérieux et bascule dans un n’importe quoi souvent imaginatif. La transposition des gags traditionnels des Cartoons dans le monde réel suscite autant la stupeur que l’hilarité, d’autant que le récit sait repousser l’étape de l’explication pour laisse la part belle à l’effet de choc. On rit d’autant plus que l’opus joue massivement la carte du Gore pour accentuer son impact, cela faisait un bout de temps que le programme ne s’était pas joyeusement ébattu dans l’hémoglobine à ce point (Quand notre cœur fait boum, aurait pu chanter Trenet). Nous sommes bien dans Supernatural et non chez Roger & Jessica Rabbit !

L’humour se voit encore rehaussé par un parfait emploi de Castiel. Toujours formidablement interprété par Misha Collins, l’Ange du Jeudi continue à infailliblement nous dilater la rate, par son décalage complet aussi bien avec la Pop Culture qu’avec les comportements humains. En tant que Chasseur, Castiel se montre à peu près aussi performant que jadis en agent du FBI, ce qui n’est pas peu dire. Les interactions avec les Winchester crépitent également, l’absence du drama entre les deux frères participant également à la bonne humeur générale. L’émotion autour de Castiel et de Fred permet également à Hunter Heroici de ne pas simplement demeurer un jouissif exercice de style. On regrettera simplement les scènes de flashback toujours larmoyantes entre Sam et Amelia, ici particulièrement hors sujet.

Anecdotes :

  • A la fin de l’épisode, quand Castiel s’assoit à côté de Fred, on entend L’Hymne à la Joie, de Beethoven.

  • Sam, Dean et Castiel prennent Crosby, Still et Nash comme pseudonymes, une référence au groupe de Folk Rock contestataire Crosby, Stills, Nash and Young.

  • On apprend ici que suite, à sa mort en fin de saison présente, les entreprises de Richard Roman se sont effondrées.

  • L’épisode comporte plusieurs références aux Cartoons, à travers des noms de personnages secondaires (Fred Jones), ou des reprises de phrases emblématiques (What's up, Doc ?, It's wabbit season !, Well, that's all folks !). Le titre original est un clin d’œil aux faux noms latins donnés aux personnages des Looney Tunes, comme Speedometrus Rapidus pour Bip Bip.

  • Fred Jones est également le nom du leader de l’équipe de Scooby-Doo. Les auteurs de Supernatural ont toujours apprécié ce dessin-animé et lui rendront hommage lors d’un épisode encore plus décalé que celui-ci, ScoobyNatural (13-16).

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9.  QUI SÈME LE VENT…
(CITIZEN FANG)

Résumé :

Sam et Martin, un vieux Chasseur, découvrent que le Vampire Benny a apparemment fait une victime. Sceptique, Dean se confronte à Benny, qui lui affirme que les morts sont le fait d’un autre Vampire, Desmond. Sam et Dean vont s’affronter quant à la culpabilité de Benny, tandis que Martin va encore compliquer la situation.

Critique :

Diffusé le 05 décembre 2012, Citizen Fang constitue le traditionnel final de mi-saison de la série, une grille spéciale de programmes s'installant durant les Fêtes. Supernatural va se mettre en pause jusqu'à la mi-janvier 2013. Dès lors, l'épisode va tâcher d'installer le cliffhanger de rigueur en la circonstance. On comprend très vite que ce dernier va consister en la cristallisation de la crise sourdant au sein de la fratrie depuis le retour de Dean. Ce choix s'avère certes judicieux, le lien familial entre Sam et Dean constituant le cœur de la série et sa spécificité, mais, outre qu'il rend assez prévisible la marche des avènements, son impact demeure relatif. En effet l'on sait bien que toute brouille ou séparation ne pourra, par nature, n'être qu'éphémère. La saison 11 traitera mieux cette échéance, avec le tonitruant retour du plus terrible adversaire des Winchester.

Au moins la marche à la crise se voit-elle narrée avec finesse, l'opus sachant instiller une authentique atmosphère empoisonnée entre deux frères, chacun trahissant la confiance de l'autre dans un beau mouvement tragique. Avec la circonstance aggravante pour Sam d'instrumentaliser Martin, là où Dean reste fidèle en amitié à Benny. Le volet de Dean apparaît d'ailleurs plus intéressant que celui de Sam, car se basant sur l’ambiguïté du Vampire et sur l'originalité d'un Chasseur moins prompt à la tuerie qu'à l'ordinaire. Dans la prolongation de la saison, l'arc de Sam souffre par contre d'une relation essentiellement mélodramatique avec Amélia, celle-ci demeurant un outil scénaristique transparent, ainsi qu'une redite assez téléphonée de Jessica.

Martin interpelle également le spectateur, car habilement campé en antagoniste là ou il n'agit finalement qu'en Chasseur prêt à risquer sa vie. Encore une fois, on atteint ici le tragique. On peut d'ailleurs se demander si, avant son passage par le Purgatoire, Dean n'aurait pas procédé exactement de la même manière. Par ailleurs le récit gère fort efficacement son volet horrifique, il s'agit d'un bon cru vampirique (et pour un Vampire, il n'y a de bon que le cru). On pourra toutefois noter que la Colombie britannique souffre à restituer le Texas et la Louisiane !

Anecdotes :

  • On entend Born on the Bayou, de Creedence Clearwater Revival, durant la scène d’ouverture et That Old Familiar Pain, de Marlin James, à la fin de l’épisode.

  • It's been a while since I've had some Étouffée, déclare Dean. Originaire des bayous, ce plat de fruits de mer, crabe et riz cuits à l’étouffée est très populaire dans les cuisines créole et cajun.
  • En discutant avec Dean, Martin fait référence au Rasoir d’Occam. En cas de doute entre diverses théories, ce moine du XIe siècle préconisait de toujours retenir la plus simple.

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10. LA TABLETTE DES ANGES
(TORN AND FRAYED)

Résumé :

Sam et Dean se brouillent à propos de Benny. Dean rejoint ce dernier tandis que Sam tente de reprendre sa relation avec Amelia. Naomi envoie Castiel sauver Samandriel, torturé par Crowley. Castiel réunit les deux frères pour réussir la mission, mais Crowley a appris l’existence de la Tablette angélique. Sam et Dean décident de désormais se concentrer sur la fermeture des Portes de l’Enfer.

Critique :

A l'issue de la pause de fin d'année, La Tablette des Anges a la lourde responsabilité de relancer la saison et de faire revenir un public parfois volage. Le récit propose un panorama complet des forces et enjeux en présence, tout en incorporant suffisamment de péripéties pour que l'on ne ressente jamais l'impression de regarder un exposé. Visuellement, cela s'accompagne d'ailleurs de scènes chocs, autour des diverses joyeuses activités perpétrées par Crowley et Naomi. La mise en scène s'accompagne références bibliques ou catholiques (supplice de Samandriel évoquant la Couronne d'épines, buisson ardent, larmes de sang) lui apportant une unité.

Toutefois, au-delà de sa vocation avant tout utilitaire, l'opus sait impulser une perspective pour la saison. Il solde la querelle mise en place jusqu'ici entre les deux frères, tout en ayant la bonne idée de régler rapidement ce passage obligé, sans faire inutilement perdurer une situation qui priverait la série de son principal moteur. Cela n’empêche pas l'habilité de montrer les frères acceptant leurs différences, au lieu d'un simple happy end mécanique. La romance entre Sam et Amelia s'achève également, sans laisser de regrets. Surtout l'épisode a la grande idée de mettre pleinement en avant les Anges.

Ceux-ci apparaissaient assez relégués en arrière-fond durant les saisons 6 et 7, tandis que Crowley et les Démons participaient toujours au quotidien des Frères Winchester. La Tablette angélique étend encore le domaine de la lutte autour de la Parole de Dieu. La nouvelle faction sous les feux de la rampe s'adorne d'une vraie figure de proue avec une Naomi parvenant à se montrer aussi énigmatique que menaçante (parfaite Amanda Tapping, comme à l'accoutumée). Les Anges de Supernatural constituent toujours un beau panier de crabes, pour notre plus grand plaisir. La sortie de scène du seul adorable d'entre eux, Samandriel, promet beaucoup de ce point de vue pour la suite des événements.

Anecdotes :

  • Durant la séquence récapitulative The Road So Far, on entend Katmandu, de Bo Seger.

  • Le titre original reprend celui d'un tube des Rolling Stones figurant dans leur album Exile on Main St. (1972). D'inspiration Country-Rock, la chanson connut un vif succès durant la grande tournée américaine des Stones, en 1972.

  • Pour la première fois, une épée angélique est utilisée pour tuer un démon.

  • La voix du documentaire animalier regardé par Sam est celle de Bob Singer, producteur et metteur en scène de l’épisode.

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11.  L'ARBRE ET LA DOULEUR
(LARP AND THE REAL GIRL)

Résumé :

Des morts mystérieuses surviennent dans le milieu du Jeu de Rôle en Grandeur Nature. A cette occasion, Sam et Dean s’associent de nouveau avec Charlie, devenue une figure de ce loisir sous le pseudonyme de Reine de Moondoor. L’un des participants contraint Gilda, fée issue du folklore celtique, à éliminer ceux qu’il imagine être ses rivaux dans le cœur de Charlie.

Critique :

Charlie est de retour ! L’adorable et vaillante geekette de Supernatural nous entraine dans un nouveau voyage au sein de la pop Culture, à l’occasion d’un épisode joyeux et partiellement décalé, tombant à pic après les événements dramatiques précédent. Charlie a la bonne idée de varier ses visites au sein du Geekland : à l’informatique succède ici la galaxie de passionnés de toutes obédiences constituant le Grandeur Nature, famille visuellement spectaculaire du Jeu de Rôles.

Le grand intérêt, comme la spécificité, de l’opus résident dans la description parfois quasi documentaire de ce sympathique milieu, où la fantaisie et la passion s’associent à une vraie rigueur d’organisation. Le toute parle vrai et l’on sent bien que Felicia Day, toujours craquante de naturel dans le rôle de Charlie, a mis la main à la patte en grande connaisseuse du milieu. Le récit sait éviter la caricature aussi bien que l’hagiographie, les vicissitudes rencontrées par Charlie et Gilda (évidemment très complices) évoquant également le comportement machiste de certains joueurs.

Ceci-dit, nul besoin d’être un ancien lecteur de Casus Belli (aïe, ma jeunesse enfuie) pour apprécier cet épisode baignant dans l’humour et la Fantasy. Sa thématique s’incorpore habilement à Supernatural via la relation restaurée entre les deux frères, un Sam d’abord sur sa réserve finissant par rejoindre un Dean s’amusant d’emblée beaucoup de l’aventure, sans inhibition aucune. En roue libre, Jensen Ackles sait comme toujours nous régaler sur le registre de la rigolade, jusqu’à l’apothéose de son pastiche de Braveheart.

On peut toutefois regretter que l’argument du jour accompagne une intrigue en forme d’enquête horrifique en définitive tout à fait classique au sein de la série. Le fond pétille moins que la forme. Comme lors de Rencontre du troisième type (6-09), même sur un mode différent, ce sontt à nouveau les Fées qui viennent à la rencontre des Winchester, avec un effet de doublon. L’inverse aurait pu savoureusement accroître le côté décalé de l’épisode. On remarque au passage que Gloria n’en veut pas à Dean d’avoir passé la fée Clochette au four à micro-ondes, où alors l’information circule mal en Faërie!

Anecdotes :

  • En début d’épisode, on entend China Grove, de The Doobie Brothers

  • Charlie a pris comme pseudonymes successifs Heinlein et Bradbury, soit les noms de deux très grands auteurs de Science-fiction, Ray Bradbury et Robert A. Heinlein.

  • Le titre originel est une référence au film Lars and the Real Girl (Une fiancée pas comme les autres, 2007).

  • LARP est l’acronyme de Live Action Role Play, ou Jeu de Rôle en Grandeur Nature. Souvent abrégées en « GN » par les amateurs, ces reconstitutions d’univers fictifs (ou historiques) de tous types se sont développées depuis les années 80, y compris en France.

  • Sam et Dean se font passer pour les Agents Rosewood et Taggart, en fait les personnages du film Le Flic de Beverly Hills (1984).

  • Comme souvent avec notre Charlie, les dialogues et actions de l’épisode contiennent plusieurs références à la Pop Culture (Seigneur des Anneaux, Princess Bride, célèbres Jeux de rôles, etc.).

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12. ABBADON
(AS TIME GOES BY)

Résumé :

En 1958, Henry Winchester, père de John, échappe au massacre d’érudits perpétré par Abaddon, un Démon de haut rang. Poursuivi par Abaddon, Henry utilise un sortilège et rejoint Sam et Dean à leur époque. Il va se sacrifier afin de vaincre Abaddon, finalement démembré par Dean. Il transmet également l’héritage des Hommes de Lettres à ses petits-enfants, l’Ordre étant désormais défunt.

Critique :

A son détriment, l’épisode doit en permanence batailler contre le sentiment que décidément Supernatural aura usé jusqu’à la corde le filon de l’arbre généalogique des Winchester (Family business) explorant à satiété aussi bien la branche paternelle que maternelle. L’effet de redite joue d’autant plus à plein qu’on retrouve la thématique du sacrifice familial, véritable fil rouge de la série, mais aussi la figure grand-paternelle en provenance du passé, à l’instar du Samuel Campbell de Mitch Pileggi, en saison 6. Toutefois Henry Winchester évite à contrario de délayer, la brièveté de son intervention assure son impact.

Sa dimension d’érudit lui apporte une spécificité, tout en le positionnant astucieusement en devancier de Sam. Aussi fort soit le lien entre le grand-père et ses descendants, l’épisode souffre de l’absence en creux de John, même s’il l’évoque astucieusement à travers son fameux journal. La passation de témoin intergénérationnelle ne fait qu’aviver le regret du persistant non-retour de Jeffrey Dean Morgan au sein d’une série pratiquant couramment le rappel de personnages, même défunts. Mais cette attente mettra encore six saisons à se conclure !

Outre sa dimension familiale, l’épisode joue un important rôle utilitaire. Il introduit ainsi Abaddon, qui se révéler un fort gouleyant antagoniste grâce au flamboiement d’Alaina Huffman. Avant même le retour de Lucifer, Crowley et les Winchester vont se découvrir un adversaire commun en la personne de son champion… Tout l’univers de Supernatural va connaître une expansion globalement positive avec l’intégration des Hommes de lettres, même si les superbes motels du jour suscitent un regret, l’arrivée prochaine du Bunker allant considérablement les raréfier.

Anecdotes :

  • Le titre original reprend celui de la chanson devenue célèbre pour être le thème du film Casablanca (1943). Ce standard a depuis été repris par des interprètes aussi nombreux que variés. La chanson est jouée par la boite à musique de John et sifflotée par HenryWinchester.

  • Responsable de la photographie sur l’ensemble de la série depuis 2005, Serge Ladouceur passe ici pour la première fois à la mise en scène. Il réalisera en tout trois épisodes de Supernatural.

  • Les Hommes de Lettres sont ici évoqués pour la première fois. Cette organisation d’érudits s’opposant aux Forces du mal va prendre une importance croissante dans la série. Leur Bunker va devenir la base d’opérations désormais fixe des Frères Winchester.

  • Le Chevalier de l’Enfer Abaddon, Élu de Lucifer et Caïn, entre également en scène lors de cet épisode. Il va devenir un antagoniste majeur des saisons 8 et 9. Abaddon désigne l’Ange de l’Abîme dans le Livre de la Révélation. Dans la culture populaire, le nom désigne souvent le Champion du Mal, comme dans Doctor Who, où il représente le Diable, ou dans Preacher, où il est le bras droit de Lucifer. Dans l’univers de la franchise Warhammer 40 000, Abaddon le Fléau dirige l’Ost du Chaos et pose en pire ennemi de l’Imperium de l’Humanité.

  • Alaina Huffman va demeurer la principale interprète d’Abaddon. Toujours très présente dans les conventions Supernatural, elle est également connue pour les rôles récurrents de Black Canary dans Smallville et du Lt. Tamara Johansen dans Stargate Universe.

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13. L'ORDRE DE THULE
(EVERYBODY HATES HITLER)

 

Résumé :

Sam et Dean découvrent le bunker des Hommes de Lettres, contenant le savoir qu’ils ont accumulé. Ils vont devoir s’impliquer dans le conflit opposant deux sociétés secrètes ésotériques, une assemblée de rabbins contrôlant tant bien que mal un Golem et les nécromanciens nazis de l’Ordre de Thulé. Tous deux combattent pour la possession d’un puissant grimoire de sorcellerie.

Critique :

La saison 8 ouvre ici deux nouvelles voies pour Supernatural, les sociétés occultes et le Bunker des Hommes de lettres. De fait la première fonctionne de manière inégale et ne reviendra guère par la suite, tandis que le Bunker, d’emblée très prometteur, demeure encore en saison 14 la base centrale des frères Winchester, qui cessent de jouer les chevaliers errants.

Très à la mode de la saison 2 du MillenniuM de Chris Carter, l’univers des sociétés occultes renouvelle agréablement les thèmes d’épisodes, nous changeant des monstres de la semaine ou du duel permanent entre Anges et Démons. Visuellement le Golem (logiquement considéré comme un quasi Terminator dans Supernatural) et les combustions spontanées ourdies par les nazis nous valent quelques scènes croquignolettes et gouleyantes. Toutefois, enserrée au sein d’un seul épisode cette évocation de Rabbins de choc et de Nazis nécromanciens (sic) demeure trop superficielle et manque de souffle. Et puis l’intérêt d’un grimoire permettant des résurrections est à relativiser au sein d’une série participant aussi couramment les vas-et-viens entre ce monde et l’Au-delà !

La grande vedette de l’opus demeure néanmoins le Bunker des Hommes de Lettres. Sa survenue en tant que base fixe d’opérations révolutionne d’ores et déjà l’univers de protagonistes accoutumés aux motels baroques et au sanctuaire de l’Impala. Suffisamment développé et parfaitement pensé fonctionnellement, le sobre et élégant décor semble apte à tenir son rang. En particulier, la vaste bibliothèque héritée des défunts érudits permet à Sam de marquer quelques points, tant il y est davantage dans son élément que Dean. Il sait contribuer à apporter une thématique visuelle à u épisode centrés autour de livres. A sa manière, l’arrivée du Bunker témoigne de la vitalité d’une série toujours apte à se réinventer aux mains d’un nouveau showrunner se donnant les moyens de son ambition.

Anecdotes :

  • Au bar, on entend Love High, de Dude Royal. On entend Get Thee Behind Me Satan, d’Ella Fitzgerald, quand Sam et Dean sont au Bunker.

  • Le titre original est un clin d’œil à Everybody Hates Chris (Tout le monde déteste Chris, 2005-2009), autre série de The CW. Avant de passer à Supernatural, Jim Michaels y travaillait déjà comme producteur.

  • Ici découvert, le Bunker des Hommes de Lettres va devenir la base d’opérations, désormais fixe, des Frères Winchester. À ce jour (saison 14), le Bunker constitue toujours le décor central de la série.

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14. LES TROIS ÉPREUVES
(TRIAL AND ERROR)

Résumé :

Les Winchester s’installent dans le Bunker, qui devient leur base d’opérations. Kevin parvient à déterminer comment fermer les Portes de l’Enfer. Trois épreuves doivent être réussies afin de pouvoir prononcer le sortilège. La première nécessite de tuer un Chien de l’Enfer, hors ceux-ci ne sont visibles que par ceux ayant vendu leur âme. Sam réussit l’épreuve et prononce la première partie du sortilège. 

Critique :

L’épisode revêt un bon goût de madeleine car il remet à l’honneur deux valeurs sûres de Supernatural : les pactes des Démons des Carrefours et les Chiens de l’Enfer. Le prétexte trouvé (localiser une famille ayant signé un pacte il y a 10 ans afin de pouvoir intercepter le Chien l moment venu) se montre suffisamment astucieux pour intéresser le spectateur au-delà des retrouvailles. La nostalgie se montre toutefois à double tranchant, car l’on ne peut s’empêcher de regretter que les Winchester parviennent à accomplir au profit de personnes peu sympathiques ce qui n’avait même pas été tenté en faveur de la pétillante Bela. On peut aussi s’étonner que la proximité de l’échéance ne trouble pas plus cette famille. 

Le thème des trois épreuves à accomplir nous laisse davantage mitigés. Le thème fort et original de la parole divine gravée dans le roc, au sein d’un univers où l’absence de Dieu devient toujours criante, devient en effet un simple parcours d’épreuves, un marronnier des récits de Fantasy, dès les récits mythologiques. Au moins la forme s’avère-t-elle soignée, avec le parallèle établi avec les Travaux d’Hercule : molosse évoquant Cerbère et nettoyage des écuries du ranch, celles d’Augias. Débarrassée de son rituel drama et des personnages secondaires y interférant, la relation fraternelle entre Sam et Dean nous vaut d’émouvants moments, quand Dean se réjouit d’avoir enfin un chez soi grâce au Bunker, où quand il évoque de manière apaisée l’avenir de Sam. 

Anecdotes :

  • Durant le dîner entre Carl et Alice, on entend le Clair de Lune de Claude Debussy (1890).

  • L’épisode révèle l’apparence des Hellhounds, ces molosses infernaux étaient invisibles depuis le début de la série.

  • Le Bunker se situe à proximité de Lebanon, dans le Kansas. Depuis une étude effectuée en 1918, cette petite ville bien réelle est traditionnellement considérée comme le centre géographique des États-Unis (hors Hawaï et Alaska). Cela tombe à pic pour les continuels déplacements des Winchester !

  • Cette spécificité à valu à Lebanon d’apparaître dans d’autres séries. La Présidente Claire Underwood y prononce un discours (House of Cards) et il s’agit d’un territoire neutre servant aux entrevues entre Anciens et Nouveaux Dieux de l’Amérique (American Gods).

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15. LES FAMILIERS
(MAN'S BEST FRIEND WITH BENEFITS)

Résumé :

James, policier, a jadis travaillé avec les Winchester, ce qui l’a ensuite incité à employer la magie pour résoudre ses enquêtes. Son familier, Portia (alternativement femme et chien), prévient Sam et Dean quand elle s’inquiète de voir James être relié psychiquement à des meurtres atroces. Les deux frères suspectent d’abord James d’être l’assassin, mais vont se rendre compte que le complot est ourdi par Spencer, un rival jaloux de sa relation avec Portia.

Critique :

La vitalité retrouvée de Supernatural en cette saison 8 se traduit également à travers ses épisodes indépendants, où le nouveau Showrunner tente souvent de nouvelles approches. Évidemment cela s’accompagne d’une prise de risques et l’opus du jour va commettre quelques impairs. On approprie toutefois d’y retrouver un sorcier se rangeant dans le camp du bien, au-delà de l’ambiguïté instillée autant que faire se peut par le scénario. Décidément, avec d’autres figures tel Benny, le Vampire ami de Dean, cette saison se veut moins manichéenne qu’à l’accoutumée. Le convent des sorcières nous change également du canon traditionnel et annonce déjà l’ébouriffante Rowena. Le superbe motel du joir évoque joliment St-Louis, siège de l’action.

Mais cette singularité de l’épisode demeure partielle, son argument central se résumant en définitive à un triangle amoureux des plus classiques, d’où une issue fatalement prévisible. Au sein d’une série ayant tant et tant multiplié les retours de personnages, James jaillit de nulle part. Son aventure fondatrice avec les Winchester n’est que citée, l’épisode rate ainsi en grande partie l’occasion d’évoquer les conséquences à terme du passage de Sam et Dean dans la vie d’autrui, un intéressant sujet pourtant peu abordé par la série. Alors que l’opus précédent avec consacré un nouvel élan au sein de la fratrie, autour de la toux sanglante de Sam on retombe ici dans le drama et le secret, c’est frustrant.

Surtout l’épisode n’évite pas l’accident industriel consistant à montrer Portia arborer un collier lourdement connoté sadomasochiste sous sa forme humaine (Mishael Morgan, idéalement choisie), alors même qu’elle donne du « maître » à James. On se croirait dans Fifty Shades of Supernatural. Certes l’épisode n’est pas sexiste en soi, au sein du couple c’est bien Portia qui prend les décisions salvatrices et qui choisit en définitive entre ses deux prétendants. Certes l’on se situe bien avant l’ère MeToo, mais, même sans être un thuriféraire du politiquement correct au sein des séries, ça décoiffe !

Anecdotes :

  • Quand James rencontre Spencer au bar, on entend Puerto de la Cruz, de Tony Osborne.

  • Dean se souvient de l’emblématique scène de la mort de Mary, brûlée par Azazel lors du pilote de la série. Or il n’a jamais assisté à ce drame, les seuls spectateurs en furent John et Sam encore bébé.

  • Spencer compare la relation entre James et Portia à celle existant entre Edward et Bella, soit un clin d’œil à la saga Twilight. Le tournage de cette dernière s’est souvent déroulé à proximité de celui de Supernatural, dans les environs de Vancouver. 

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16. LE CHOC DES TITANS
(REMEMBER THE TITANS)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur un certain Shane, apparemment capable de ressusciter. Il leur explique qu’après une avalanche survenue il y a des années, il meurt et ressuscite chaque jour. Les Winchester comprennent que Shane est en fait le Titan Prométhée, toujours confronté à la malédiction de Zeus. Ils vont devoir intervenir dans ce conflit entre divinités, tout en recevant l’aide d’Artémis, fille de Zeus secrètement amoureuse de Prométhée.

Critique :

Avec Remember The Titans, Supernatural en revient à la souvent délectable famille des épisodes dédiés aux Dieux païens. Mais là encore la saison 8 va imposer un ton à part. Ainsi, au lieu de divinités relativement oubliées et à la zone d'influence le plus souvent locale, l'opus frappe un grand coup en invoquant le Divin Zeus et Prométhée, l'un des mythes grecs à l'écho le plus universel. Enfin un dieu positif ! Cette ouverture sur la Grèce antique se décline habilement sur la tonalité de l'épisode. Au lieu d'une ambiance plutôt rigolarde autour de mégalomanes copieusement allumés et amateurs de sacrifices humains, nous découvrons ici un récit proprement tragique, imprégné par l'habile parallèle entre la destinée de Prométhée et celui de Sam, pareillement sur la voie du sacrifice pour sauver l'Humanité.

Nous retrouvons d'ailleurs ici la perspective herculéenne installée précedemment puisque c'est également Héraclès qui a libéré Prométhée des foudres de Zeus. L'abord de figures culturelles aussi marquantes s'effectue avec soin, le corbeau correspondant à l'aigle mythique et la poésie funèbre de cet homme devant mourir et ressusciter chaque jour renouant avec le cycle perpétuel du châtiment divin. Le bûcher funéraire de Prométhée effectue un clin d’œil au feu qu'il a jadis apporté aux Hommes, mais aussi devenu l'une des armes principales des Chasseurs. La grande qualité de l'interprétation contribue également à ériger les invités du jour en grades figures de la saison, nous proposant également un Zeus particulièrement savoureux et iconique. En réaction, le Dieu suprême du Panthéon souligne de manière amusante le côté badass d'un Dean refusant de se laisser impressionner !

Les seuls relatifs regrets laissés par Remember The Titans proviennent d'Artémis. Certes, Anna Van Hooft lui apporte une véritable présence et ses atours de cuir conviennent idéalement à toute Princesse guerrière en relation avec le Panthéon. Mais elle interagit finalement assez peu avec les Winchester, son statut particulier de Déesse de la Chasse aurait pu se voir davantage exploité (même si l'on sait que Dean préférera toujours prier son Castiel...). Surtout, on lui doit les seules divergences réelles entre le récit et la Mythologie. Artémis Parthenos, la Déesse Vierge, à un relationnel clairement établi avec les mâles, et on ne l'imagine pas connaître une telle passion. Cela ne cadre pas du tout. On va encore dire que Supernatural est une série d'hommes !

Anecdotes :

  • Le titre français reprend celui du film mythologique de 2010, en toute logique car l’épisode comporte de nombreuses références au Panthéon grec. Le titre originel reprend celui du film de 2000 avec Denzel Washington (Le Plus Beau des combats).

  • Sam et Dean prennent Bonham et Jones comme pseudonymes, soit une référence à John Bonham et John Paul Jones, de Led Zeppelin.

  • Artémis compte parmi les rares divinités païennes à survivre à une rencontre avec les Chasseurs Sam et Dean. Il faut dire qu’elle est elle-même la Déesse de la Chasse au sein du Panthéon grec !

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17. LES CRYPTES DE LUCIFER
(GOODBYE STRANGER)

Résumé :

Sam et Dean découvrent que des morts aux yeux brûlés sont le fait de Castiel. Toujours contrôlé par Naomi, l’Ange est à la recherche de la Tablette angélique. Ils retrouvent l’artefact dans l’une des cryptes de Lucifer, aidés par Meg qui se sacrifie face à Crowley. Castiel parvient à briser l’influence de Naomi quand elle-ci lui ordonne de tuer les deux frères et met la Tablette en sécurité.

Critique :

Du point de vue du fil rouge de la saison, l'épisode a le mérite de faire pleinement entrer la tablette angélique dans une partie dont elle complexifie agréablement les enjeux. Malgré leur côté Indiana Jones, on reste toutefois peu convaincu par cette idée des « Cryptes de Lucifer, qui d'ailleurs ne réapparaîtra plus par la suite. Lucifer n'a aucunement besoin d'un stock d'artefacts, il est en lui-même une arme sans équivalent au sein de l'univers de la série. En réalité, marqué par un départ et un retour, l'épisode vaut surtout par son approche des personnages.

Du fait de la détérioration de l'état de santé de l'actrice Rachel Miner (à qui on doit également l'excellente Dani de Californication), Meg nous quitte ici, après un long parcours.Même si l'on ne peut que respecter le choix de ne pas recourir à une troisième actrice pour incarner le personnage, les scénaristes ne peuvent éviter que ce départ apparaisse bien soudain. En effet il interrompt brusquement l'intéressante évolution de Meg, dans sa coopération progressive avec les Winchesters comme dans sa relation intime avec Castiel. L'ancienne disciple des Yeux Jaunes laisse un goût d'inachevé. Au moins lui ménage-t-on une porte de sortie aussi héroïque que logique lors de son dernier combat contre Crowley, le conflit entre l'adoratrice de Lucifer et celui qui se trouve à son aise sur le Trône des Enfers ne pouvant connaître d'autre issue.

Après la mémorable affaire du Pizza-Man de Paix à son âme (6-10), les auteurs ne ratent évidemment pas l'occasion d'ultimes échanges avec Castiel, comme toujours parfaitement dialogués et interprétés. Le retour de l'Ange du Jeudi constitue d'ailleurs l'autre événement de l'opus, non seulement parce qu'il demeurait absent depuis plusieurs épisodes, mais aussi parce ce Que castiel est enfin libéré des influences successives des Léviathans ou de Naomi : il est de nouveau pleinement dans la partie. Son retreit temporaire avec la Tablette angélique ne change rien à ce fait. Que cela grâce à la force de sa relation avec Sam et Dean qu'il parvient à échapper à l'emprise de Naomi était assez prévisible, mais résulte bien amené. La confirmation que les épreuves sont en train de tuer Sam apporte encore une émotion supplémentaire à cet épisode centré sur ses protagonistes.

Anecdotes :

  • Durant le montage de fin montrant le départ de Castiel, on entend Goodbye Stranger, de Supertramp. La chanson fournit également le titre original de l’épisode.

  • Sam et Dean se font passer pour les Agents Lynne et Tandy. Richard Tandy et Jeff Lynne sont des membres du groupe ELO.

  • You really think we can trust Megstiel ? demande Dean, reprenant le nom du ship entre Meg et Castiel, populaire chez les nombreux amateurs de Fanfictions autour de Supernatural.

  • Présente dans la série dès sa première saison, Meg effectue ici sa sortie, après avoir été tuée par Crowley. L’actrice Rachel Miner doit en fait se retirer, étant atteinte de sclérose en plaques. Les autres acteurs sont restés proches d’elle et la soutiennent régulièrement dans les initiatives dont elle est à l’origine à la tête de la société caritative Random Acts.

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18. LA CHASSE EST OUVERTE
(FREAKS AND GEEKS)

Résumé :

Alors qu’ils chassent des Vampires, Sam et Dean retrouvent Krissy. Celle-ci appartient désormais à un groupe de Chasseurs composé de jeunes orphelins. Ils vont découvrir qu’un Chasseur adulte, Victor, utilise secrètement un Vampire pour tuer des parents, leurs enfants étant ainsi incités à devenir Chasseurs par vengeance. Il espère recruter de nouvelles troupes contre le Mal.

Critique :

Sans devenir absolument ennuyeux pour autant, La Chasse est ouverte apparaît comme l'un des épisodes mineurs de la saison. Cela se doit pour partie au traitement de son intrigue principale, prévisible au possible et non exempte de mélodrame. Par ailleurs Sam et Dean subissent bien trop longtemps les événements en cours, on les a connus autrement réactifs. Tout comme lors de Les Familiers cette saison, on évoque une précédente rencontre entre Victor et les Winchester, alors qu'elle n'est jamais survenue dans la série. Il aurait été émotionnellement plus fort de fait intervenir un Chasseur effectivement déjà connu.

Si l'opus peut s'appuyer sur une interprétation parfaitement convaincante, il déçoit également par les thèmes qu'il aborde. En effet il détonne au sein d'une saison 8 s'attachant à ouvrir de nouvelles voies pour la série, en se contentant de ressasser le Côté obscur de la Chasse, déjà largement connu et évoqué. On sait parfaitement à quel point les traumas familiaux suscitent de vocation chez les Chasseurs de Démons, caractéristiquement la trajectoire de Krissy évoque d'ailleurs beaucoup celle de la regrettée Jo Harvelle. De même Supernatural a maintes fois établi par le passé à quelle fois la vie d'un Chasseur peut-être tragiquement brève et que la Chasse elle-même peut devenir une sombre addiction, comme chez Gordon Walker. Un épisode assez faible et à contre-courant de la période.

Anecdotes :

  • Durant la scène d’ouverture, on entend I'll Surely Die, de The Rubens.

  • Le titre original reprend celui d’une série de NBC (1999-2000), racontant les aventures de deux groupes de lycéens.

  • La maison de Victor est la même que celle de Barbara dans l’épisode Du Côté Obscur (10-11).

  • La jeune Krissy avait été précédemment rencontrée lors de l'épisode Les Vetâlas (7-11). Elle n'est pas revenue dans la série à ce jour (saison 14). Elle est interprétée par Madison McLaughlin, qui joue également Artémis dans Arrow.

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19. ALLER-RETOUR POUR L'ENFER
(TAXI DRIVER)

Résumé :

Kevin révèle la deuxième preuve : libérer une âme innocente de l’Enfer et l’envoyer au Paradis. Avec l’aide d’un Reaper rebelle, Sam et Dean entreprennent de sauver Bobby, enlevé par Crowley et emmené en Enfer. Sam et Bobby se retrouvent alors enfermés au Purgatoire, mais s’en échappent grâce au sacrifice de Benny. Ils parviennent à gagner le Paradis, Naomi intervenant pour stopper Crowley. Celui-ci enlève alors Kevin.

Critique :

L’épisode déblaie efficacement le terrain pour l’arc final de la saison, qui approche à grands pas en dénouant plusieurs intrigues secondaires. Cela s’effectue tout au long d’une aventure de Sam rondement menée, sans doute fort distrayante et qui présente l’intérêt supplémentaire d’évoquer de loin de parcours de Dante dans sa fameuse Divine Comédie. Les divers Plans de la Création pénètrent de plain-pied dans l’action, alors que l’on ne faisait jusqu’ici que brièvement les apercevoir, ce qui annonce le développement de la série dans les prochaines saisons. Le retour surprise (et éphémère) de Bobby apporte bien entendu un plaisir particulier, mais l’opus va malheureusement se montrer trop ambitieux pour son bien.

En effet l’intrigue se divise trop entre divers récits et nombre conséquent de personnages, pour des apparitions parfois fugitives. Le vampire Benny est sans doute celui-ci qui s’en sort le mieux connaissant une sortie héroïque digne de sa singulière relation avec Dean, et validant in fine ls choix de ce dernier. Pour le reste le sort apparemment final de Mme Chan s’avère anti-climatique au possible car seulement évoqué, sans que le scénario ait le temps de jouer la carte de l’ambiguïté à son propos. Bobby est toujours Bobby, avec un Jim Beaver toujours parfait, mais intervient trop peu dans l’action pour ne pas avoisiner le seul Fan service. Les apparitions de Crowley restent trop fugitives.

Le plus problématique demeure que pour avoir le temps d’intégrer ces éléments, o simplifie à l’excès les péripéties vécues par Sam, via des simplifications scénaristiques parfois gênantes. Il découvre ainsi très aisément Bobby en Enfer, s’extraie du Purgatoire considérablement plus vite que Dean qui y était demeuré un an !), Naomi est providentielle, etc. On aurait également aimé s’attarder en Enfer, bien moins connu jusqu’ici que le Paradis ou le Purgatoire, et qui souffre ici des contraintes budgétaires permanentes subies par Supernatural. Taxi Driver reste plaisant, mais il aurait pris toute sa dimension en devenant un double épisode.

Anecdotes :

  • Le titre originel reprend celui du célèbre film de Martin Scorsese (1974).

  • Winchester jumbo size is trying to break into the Mothership, déclare Crowley. The Mothership est le surnom attribué par l’équipe aux bureaux de la production de Supernatural, situés à Los Angeles.
  • Afin de ne pas gâcher la surprise du retour de Bobby, Jim Beaver ne fut pas crédité au générique.

  • Dean échoue une nouvelle fois à manger sa part de tarte, plat qu’il adore. Il s’agit de l’un des gags récurrents de la série, très appréciés par les fans.

  • L’épisode laisse la porte ouverte à un éventuel retour de Benny, mais celui-ci ne reviendra plus dans la série, hormis sous la forme d’une hallucination en saison 10 (La Boite de Werther, 10-19). On saura en saison 9 si Linda Tran est réellement morte ou non.

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20. GAME OVER
(PAC-MAN FEVER)

Résumé :

Charlie appelle Sam et Dean à propos de meurtres perpétrés par un Djinn. Sam insiste pour participer à la Chasse, même s’il se remet encore de la deuxième épreuve du rituel de fermeture des Portes de l’Enfer. L’affaire est solutionnée après que Dean se soit aventuré dans l’esprit de Charlie, afin de la soustraire au pouvoir du Djinn.

Critique :

La saison 8 nous donne des goûts de luxe en proposant un deuxième épisode Charlie. Certes, Pac Man Fever n’a ni l’originalité, ni l’ambition du précédent LARP and the Real Girl (8-11). En soi, il se cantonne à une Chasse des plus classiques, recyclant un adversaire déjà bien connu en la personne d’un Djinn. L’affaire demeure néanmoins prenante et exploite habilement les possibilités offertes par ce redoutable manipulateur mental. Il apporte également la traditionnelle respiration bienvenue avant la confrontation finale concluant la saison. Même si on y retrouve du drama entre les Sam et Dean, celui-ci demeure suffisamment léger et amusant pour que l’opus puisse pleinement tenir ce rôle de calme avant la tempête.

On atout majeur demeure bien entendu Charlie, toujours aussi irrésistiblement sympathique e, tonique et malicieuse, potée par une Felicia Day toujours aussi à l’aise dans l’exercice. Le courant passe d’ailleurs particulièrement bien entre elle et Jensen Ackles, en totale complicité. L’épisode nous charme d’autant plus qu’il indiquer une vraie installation de Charlie au sein de la série, car la montrant toujours davantage entrer de plain-pied dans l’univers au combien particulier de la Chasse. Enfin un personnage féminin qui perdure au sein de Supernatural ! Dans cette optique l’opus offre aussi judicieusement que logiquement une véritable Origin Story à cette fondue de Super Héros. L’émotion se dégageant autour de sa famille nous confirme, s’il est était besoin, que Charlie est bien plus qu’un simple Comic Relief.

Anecdotes :

  • Au centre commercial, on entend la Nocturne Op. 9, No. 2, de Frédéric Chopin. Durant le montage sur Charlie, on entend, Walking on Sunshine, de Katrina and the Waves. La même chanson avait été entendue lors de la toute première apparition de Charlie, la saison dernière.

  • Le titre original est celui d’une chanson de 1981, en pleine vogue de Pac Man, ce jeu vidéo alors particulièrement populaire dans les salles d’arcade.

  • Comme toujours avec Charlie, l’épisode comporte de nombreux clins d’œil à la Pop Culture : Terminator, WarGames, X-Files, Star Wars, etc.

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21. LE ROI DE L'ÉVASION
(THE GREAT ESCAPIST)

Résumé :

Crowley dupe Kevin en lui faisant croire que Sam et Dean (en fait deux Démon) lui demandent de traduire son segment de la Tablette. Castiel cherche toujours à échapper à Naomi et à conserver la Tablette angélique. A cette occasion, il fait la connaissance de Metatron, le Scribe de Dieu. Kevin révèle la troisième épreuve : purifier un Démon.

Critique :

Tout en portant à ébullition la confrontation autour des deux tablettes, cet épisode présente le grand intérêt d’enrichir l’univers de la série, tout en exprimant pleinement les particularités une saison 8 arrivant au port. Le récit accompagne ainsi idéalement la période en mettant l’accent sur les Anges, qui auront rejoint un échiquier jusque-là majoritairement occupé par ls Démon en sa partie obscure. Plusieurs éléments nous sont révélés explicitant le parcours de la faction angélique, ainsi que du propre Castiel. Le retour de l’aspect le plus menaçant de Naomi nous confirme également que les Anges demeurent prêts à toutes les extrémités pour parvenir à leur fin ! Le Roi de l’évasion couronne également la propension de la saison à l’innovation. En effet nous ne trouvons pas ici la traditionnelle veillée d’armes avec un final se traduisant par combat final avec le Big Bad du jour.

Pour la première fois la saison 8 ne consacre d’ailleurs pas un adversaire dominant, continuant plutôt à multiplier les parties en présence avec l’entrée en lice de de Metatron, jusqu’ici seulement évoqué. Interprété avec infiniment de subtilité et de saveur par Curtis Armstrong, outre son prestige personnel. Le Scribe de Dieu vaut par son aspect érudit et littéraire et son originalité totale, nimbée de mystère, au sein du concert des Anges. Grâce à lui Supernatural devient largement plus imprévisible, ce qui en soi constitue une petite révolution. Jared Paladecki nous offre également une prestation très émouvante en Sam acceptant le sacrifice comme moyen de se rédimer de ses errances passées, et jusqu’à la souillure jadis introduite par Azazel, qui aura décidément marqué toute sa destinée.

Anecdotes :

  • Quand les démons appellent Crowley, on entend Spanish Flea, de The Tijuana Brass.

  • Ange et Scribe de Dieu, Metatron apparaît ici pour la première fois et va demeurer présent jusqu’en saison 11. Cette figure du mysticisme talmudique est passée dans la culture populaire comme le porte-parole de Dieu, ou de la puissance suprême de son univers.

  • Metatron est interprété par Curtis Armstrong, notamment connu pour le rôle d'Herbert Viola dans Clair de Lune (1985-1989) et de multiples apparitions dans d’autres séries.

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22. JEU DE MASSACRES
(CLIP SHOW)

Résumé :

Au Bunker, Sam et Dean découvrent un film montrant comment un prêtre a pu exorciser un Démon, afin de le rendre à nouveau humain. Ils tentent l’expérience sur Abaddon mais Crowley tue des personnes qu’ils ont jadis sauvées, pour les forcer à rendre la tablette démoniaque. Abaddon en profite pour s’échapper. Metatron convainc Castiel de réussir les épreuves menant à la fermeture du Paradis, indiquées cette fois sur la Tablette angélique

Critique :

Épisode particulièrement dense et électrique, Clip Show est évidemment tout sauf... un Clip Show. Très astucieux (bien davantage que le français) le titre fait allusion aux dramatiques retours en arrière que signifie les morts d’innocents jadis sauvés par les Winchesters. Au lieu de mornes reprises littérales d’épisodes précédents, le récit dose idéalement ses effets avec de scènes suscitant immensément d’émotion, à l’unisson de celle ressentie par les deux frères, mais sans impacter le rythme effréné des péripéties. Évidemment il faut se souvenir des épisodes concernés pour pleinement apprécier la situation, mais Supernatural a déjà entamé le mouvement consistant à s’adresser avant tout à son socle de fans de longue date durant ses saisons tardives, plutôt que de tenter de faire venir de nouveaux spectateurs. Caractéristiquement la forme de feuilleton s’impose déjà progressivement.

L’action rend également un bel hommage à la ruse cynique d’un Crowley particulièrement en forme et faisant littéralement feu de tout bois en cette fin de saison. La tension s’accroît à l’approche de l’affrontement terminal et les méchants sont de gala ce soir. C’est le cas avec le retour aussi amusant que gore d’Abaddon, ou de la ruse matoise d’un Metatron jouant de Castiel (très amusant lui aussi) et des factions du Paradis comme d’une harpe. Le double rush final vers les sortilèges majeurs s’accélère encore et instaure un suspense palpable à l’orée du final, d’autant que Supernatural n’est pas une série où le happy end est garanti (La mort de Dean face au Hellhound, l’avènement de Lucifer, etc.). On pourrait aussi produire un Clip Show là-dessus. Les possibilités sans celles accrues qu’offre le Bunker aux Winchester commencent à ressembler à une boite à outils bien pratique pour les scénaristes, mais Sam et Dean y étant encore en phase de découverte, ce n’est pas absurde en soi.

Anecdotes :

  • Le titre original désigne un type d’épisode, où, souvent par souci d’économie, une part notable du récit est occupé par la reprise de scènes passées.

  • Il s’agit ici d’un clin d’œil, car l’épisode fait appel à plusieurs personnages précédemment rencontrés : Tommy Collins (1.02 Wendigo), Sarah Blake (1.19 Le Tableau hanté) et Jenny Klein (7.05 Ma sorcière bien-aimée).

  • Plusieurs affaires sont référencées dans les archives des Hommes de Lettres. On reconnaît ainsi Ichabod Crane, soit le Cavalier sans tête (Sleepy Hollow) et Lizzie Borden, qui fut accusée d’avoir assassiné sa famille à la hache, avant d’être innocentée lors d’un retentissant procès.

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23. L'ARC DE CUPIDON
(SACRIFICE)

supernatural 7 23

Résumé :

Metatron et Castiel poursuivent leur quête, mais Naomi révèle que le Scribe cherche en fait à chasser les Anges du Paradis. Metatron la tue et mène son projet à bien. Sam et Dean capturent Crowley pour accomplir la troisième épreuve, tandis Abaddon entre en guerre contre ce dernier. Ils doivent renoncer car l’épreuve tuerait Sam à coup sûr. Avec Castiel et Crowley, ils assistent à la Chute des Anges.

Critique :

Sacrifice s’en vient couronner le renouvellement impulsé tout au long de la saison par Jeremy Carver. En effet il s’agit moins d’un final de saison classique, achevant les principaux axes narratifs de la période, que d’un saisissant reboot de l’ensemble de l’univers de Supernatural. Au fur et à mesure des rebondissements c’est avec une sidération croissante que le spectateur découvre progressivement cette situation, jusqu’à l’apothéose surprise du triomphe de Metatron. La victoire in fine du Scribe de Dieu débouche sur l’aussi tonitruant que spectaculaire cliffhanger de la Chute des Anges, désormais expulsés du Paradis et devenu simples mortels. Désormais plus rien ne sera comme avant, ce qui souligne bien l’importance des Anges au sein de Supernatural, là où les Démons demeurent assez classiques, quel que soit le Roi siégeant sur le Trône d’Enfer.

L’épisode sait allier cataclysme global et destinées individuelles renouvelant également les protagonistes du programme. Devenu un être humain, Castiel conserve tout apport émotionnel et moral, tout en pouvant participer à l’action sans que les auteurs aient à gérer son surplus de pouvoir par des excuses de plus en plus artificielles ou pesantes. Les auteurs se ménagent également l’avenir en voyant Metatron préserver la Grâce de Castiel. Sur le moment, l’échec inattendu de la quête de Sam peut sembler anti climatique et décevante, mais les graines d’humanité semées chez Crowley vont également modifier la donne. Mark Sheppard est une nouvelle fois génial.

On peut regretter que Naomi quitte la scène prestement, son potentiel n’étant pas totalement exploité (la saison 14 saura s’en souvenir), mais Metatron et Abaddon assurent la relève en tant qu’antagonistes de haute volée. Jeremy Carver sait ne pas aller trop loin, si les Winchester brisent symboliquement le cycle de sacrifices ayant tant imprégné leur famille, renouvelée et renforcée leur fratrie demeure bien le cœur de la série. Décidément le nouveau showrunner se sera emparé de Supernatural plus qu’aucun des autres successeurs d’Eric Kripke et nous projette dans une après apparaissant aussi imprévisible que captivant.

Anecdotes :

  • Comme de coutume, la séquence récapitulative The Road So Far du dernier épisode de la saison est accompagnée par le Carry On Wayward Son du groupe Kansas. Cette chanson est devenue l’hymne de la série pour de nombreux fans.

  • Durant son interrogatoire par Naomi, l’érudit Metatron déclare : Of the blessings set before you make your choice, and be content. Il s’agit d’une citation du grand écrivain anglais Samuel Johnson (L'Histoire de Rasselas, prince d'Abyssinie, 1759).
  • Le livre lu par Metatron à l’arrêt du bus est Rusty James, de S. E. Hinton (1975). Ce roman a été adapté au cinéma en 1983, par Francis Ford Coppola.

  • Quand il se rendent au domicile de Bobby afin de rencontrer Crowley, Sam et Dean s’arrêtent un moment devant la voiture de leur ancien mentor. Cette Chevrolet Chevelle de 1971 est demeurée là depuis la mort de son propriétaire. Ce final de saison est le premier de la série à se dérouler sans Bobby.

  • Le titre original de Sacrifice est le même que celui du final de la première saison d’Arrow, concomitante à celle-ci. Les auteurs font également un clin d’oeil à la nouvelle série sensation de The CW en insérant plusieurs arcs au cours du récit. L’anecdote veut que Cupidon, l’un des ennemis de l’Archer vert, finira par apparaître dans. Arrow (saison 3). L’interprète en sera Amy Gumenick, également celle de Mary Winchester jeune. Des rumeurs de crossover entre les deux séries vont perdurer au fil des années, sans concrétisation jusqu’ici.

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