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PrésentationSaison 3

Castle

Saison 2


 1. LA MORT À CRÉDIT
(DEEP IN DEATH)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme présumé sans histoire est retrouvé mort dans un arbre et son corps dérobé peu après !

Critique :

« Un gars dans un arbre, papa et maman qui se prennent la tête. Il n’y a pas de changement. » Cette petite phrase du lieutenant Ryan pose les bases de cette histoire : un meurtre étrange a été commis certes mais l’humour reste une valeur sûre.

Nous avions laissé Castle et Beckett au bord de la rupture parce que le premier a déterré le passé de la seconde sans sa permission. Il a été viré et le courant n’est pas rétabli entre eux mais, voilà, la police a besoin d’une bonne presse et une séance photo dans le commissariat avec l’écrivain faisant le beau entre deux playmates en simili-uniformes de police se déroule sous nos yeux ! Beckett répond de son côté à une interview avec une certaine langue de bois mais, soudain, la mort est annoncée ! La policière croit pouvoir se débarrasser de son boulet mais la journaliste (Jennifer Ho joue la groupie avec une certaine joie communicative) demande à ce que l’écrivain participe ! Quant au cadavre, retrouvé dans un arbre, c’est un certain John Allen, un type sans histoire dont l’épouse, très éprouvée (bonne prestation de Laurel Holloman), ne verra pas pourquoi on l’a tué. L’épouse aurait voulu voir le corps de son mari mais ledit cadavre a été volé dans la « morgue mobile » (encore une référence à Batman) ! Ce coup de théâtre venait d’interrompre une discussion très intéressante et profonde entre Castle et Lanie. Si la légèreté est une composante essentielle de Castle, Nathan Fillion n’a aucun mal à nous convaincre qu’il est sérieux et n’a pas déterré le passé de Kate Beckett par amusement ou de façon irresponsable. De son côté, Tamala Jones (jolie coiffure) sait passer de la froideur à l’intérêt à mesure que son partenaire égrène ses arguments. En tout cas, voilà Castle témoin et donc partie prenante de l’enquête !

Scène obligée : le premier interrogatoire de l’innocent suspecté. C’est un moment assez drôle mais qui révèle un fait qui relance toute l’histoire. Fait qui est couplé avec les retrouvailles du cadavre qui a été éviscéré ! On ne verra rien évidemment (ce n’est pas Esprits criminels) mais, si le spectateur est bon public, il rira à la blague pathétique de Castle !  Le cadavre présente des traces de drogue : c’était une « mule ». Là, on tient une idée brillante : comment un homme sans antécédent devient-il une « mule » ? Castle met le doigt sur ce point sensible et en parle comme pour crédibiliser une enquête dans un roman. Efficace, le scénario passe rapidement (mais avec justesse) à l’arrestation des voleurs du corps qui sont donc des dealers. Un montage dynamique fait alterner les interrogatoires menés par les trois policiers. Leur arrestation a été un des moments les plus rythmé de l’épisode : musique rock interrompu une seconde à l’arrivée d’une grenade éclairante puis qui repart de plus belle avant de s’atténuer une seconde avant la fin de la scène.

Les dealers révèlent pourquoi John Allen avait besoin d’argent aussi urgemment et, pour trouver le lieu, Castle se rencarde auprès de ses amis écrivains Cannell et Connelly ! A la question, restée sans réponse, de Cannell si Castle fait cela pour impressionner Beckett, nous pouvons répondre que oui ! Nathan Fillion est épatant : l’impatience qu’il met dans la voix de son personnage révèle sans détour qu’il ne fait pas cela pour lui. Peu après, malgré le danger couru par Castle, l’acteur le joue quand même souriant ! Il en faut plus pour déstabiliser Rick Castle ! Il est intéressant de voir comment il essaye d’amener le coupable à se dénoncer : il raconte une histoire. Il l’a déjà fait et c’est son métier mais il est à nouveau bien près de se faire croquer par le loup ! Heureusement, le bûcheron, ou plutôt une Kate Beckett métamorphosée (après une séance de relooking exprès absolument sexy) lui sauve à nouveau la vie !

Le final est émouvant. Sur une musique douce, Castle parvient à se faire à nouveau accepter par Beckett. C’était obligé mais le moment n’est absolument pas passé par pertes et profit. Grâce à Alexis (Molly C. Quinn toujours aussi espiègle !), Castle a su trouver les mots. Nathan Fillion est grave, en homme conscient de l’enjeu et Stana Katic, en femme digne, absout le coupable. 

Anecdotes :

  • Accroche de la saison : « Il y a deux catégories de personne qui réfléchissent à des façons de tuer : les psychopathes et les écrivains. Je suis dans celle qui paye le mieux ! »

  • Quand Lanie analyse le gant, Castle se paye les « Experts » en les comparants au porno !

  • Ses pièces de théâtre ont été les seuls échecs de Castle.

  • Beckett parle russe.

  • Kate Beckett compare Castle à Hootch ; c’est-à-dire à un chien !

  • Deuxième partie de poker. Michael Connelly y remplace James Patterson.

  • Pour se faire pardonner, Castle veut offrir un poney à Beckett ! Curiosité, c’est précisément ce que Patrick Jane offrira à Lisbon pour son anniversaire. Est-ce un code masculin pour s’attirer les bonnes grâces de ces dames ?

  • Laurel Holloman/ Sandy Allen : actrice américaine, elle débute au théâtre. On a pu la voir dans Angel (2002) et surtout The L Word (2004-2009).  

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2. QUITTE OU DOUBLE
(THE DOUBLE DOWN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Deux meurtres sont commis le même soir. Castle et Beckett s’occupent de l’un pendant que Ryan et Esposito s’occupent de l’autre…mais c’est à qui trouvera le premier !

Critique :

Superbe démarrage pour cette saison 2 ! Après l’épisode « d’ouverture », c’était le véritable premier épisode et David Grae a réussi à mêler une solide enquête policière avec références aux grands anciens et un humour bon enfant.

Déjà l’ouverture est une des meilleurs : c’est la pleine Lune et le délire complet dans le commissariat ! Sauf pour Beckett stoïque pendant que Castle mange du pop-corn ! C’est absolument surréaliste ! La découverte du corps d’Ashley Cosway, psychologue, permet à Castle de se payer une nouvelle fois « une série scientifico-policière » et montrer sa compétence d’écrivain à propos d’une faute d’orthographe. Péché véniel pour les uns, péché mortel pour les autres ! Un second corps est retrouvé non loin, Frank Anderson, professeur de mathématiques. Et c’est là qu’on apprécie Castle ! David Grae ose mettre les deux équipes d’enquêteurs en compétition ! Certes, à la base, c’est d’abord une idée des trois mecs (ce qui ne va pas arranger la cote de la gente masculine !) mais Beckett finira par s’y joindre. Stana Katic est splendide et amène avec justesse son personnage du sérieux, de la réprobation d’un pari un peu glauque quand même, à l’humour et à l’acceptation de ce même pari ! Ce parti pris scénaristique permet aussi de travailler les personnages de Ryan et Esposito. Toujours aussi complices, Seamus Deaver et Jon Huertas passent du grand sourire aux mines fermées avec un sens du tempo parfait.

En attendant, ce pari clandestin va être l’occasion de saynètes décalées absolument hilarantes. Prenez Beckett qui donne ses consignes à Karpovski. Dans son dos, Castle arrange un deal avec un autre policier ! Et dans la comédie, Nathan Fillion est un dieu ! Mine de ne pas y toucher, il est hilarant de bout en bout ! Un régal ! D’autant que la compétition entre les parieurs rajoutent une autre couche de gags. Chaque avancée supposée des uns provoque une angoisse chez les autres ; et, pour aggraver le tout, le pari a été corsé mais d’une manière totalement loufoque !! On est plié à en demander grâce. Et les suspects ? Des morceaux de bravoure !!! Entre le boucher qui suivait une thérapie de gestion de la colère et l’angoissé chronique, on est servi !

Habilement, David Grae va remettre l’enquête, qui était bloquée, sur les rails grâce à Lanie. L’épisode est l’occasion de constater que Tamala Jones est une superbe femme (et ce n’est pas Nathan Fillion, ou plutôt Castle, qui dira le contraire !) et qu’elle a quelque chose à défendre quand on lui donne plus de temps de jeu. A ses côtés, pour une des rares fois, Perlmutter, autre médecin légiste. Arye Gross a réussi son entrée. Sérieux et blasé sur la scène de crime, visiblement aussi drôle qu’une mouette morte, Perlmutter est par contre un scientifique compétent. Son association avec Lanie donne un côté duo complice et complémentaire. L’information qu’ils donnent rabat les cartes : les deux équipes travaillent sur des affaires liées !

L’épisode donne aussi du temps à Molly C. Quinn pour peaufiner Alexis. Toujours sérieuse (notamment sur ses heures de retour au domicile paternel ! Combien de parents rêveraient d’avoir des ados comme elle !), la jeune fille traverse une passe difficile avec son petit ami Owen. C’est bien écrit et cela permet aussi d’éviter le cliché de l’intello déconnecté incapable d’avoir des relations, sinon amoureuses, au moins sociales. Le récit du rendez-vous raté permet aussi un joli moment de complicité père/fille. C’est toujours un point fort de la série. Les scènes familiales chez les Castle, outre qu’elles permettent d’observer une colonie de fous dans leur milieu naturel, font aussi avancer l’enquête.

La fausse piste que glisse le scénariste, outre qu’elle est habile et bien amené, est aussi très drôle par le contre-pied parfait qu’elle inflige à une des maximes préférées des séries policières ! Pour essayer d’y voir clair, Beckett suggère une nouvelle méthode de travail mais elle amène surtout Castle à comprendre la vérité ! Et la réponse viendra d’un des plus grands cinéastes de tous les temps, le Maître du suspense ! Il ne s’agit alors plus que de trouver des preuves mais le scénariste gagne du temps avec brio : des aveux ce sera plus rapide et cela permet surtout de relancer le pari ! Un brin de sérieux juste avant la fin permet de crédibiliser l’enquête mais le final est un beau morceau d’humour, tout à la gloire du sport et de la mauvaise foi ! 

Anecdotes :

  • Ryan prend un lait chaud au miel le soir avec sa copine Jenny.

  • « Quand une histoire commence, on partage un repas et puis on partage les assiettes » philosophe Martha

  • Lorsque Beckett rejoint le pari, Castle le fait savoir aux deux autres : « Beckett in on the bet. You’re toast »

  • Première apparition de Perlmutter. Il ne sera jamais un admirateur de Castle.

  • Arye Gross/Sydney Perlmutter : cet acteur américain a joué tant au cinéma (Tequila Sunrise, 1988 ; Minority Report, 2000) qu’à la télévision : Les enquêtes de Remington Steele (1986), Ellen (1994-1996), The Practice : Bobby Donnell et associés (1997, 2002), Les Experts (2003, 2012), Mentalist (2010). Il est intervenu une quinzaine de fois dans Castle.

  • Diana Maria Riva/ Roselyn Karpovski : actrice américaine, surtout présente à la télévision: Le Caméléon (1998), X-Files (1999), Sabrina, l’apprentie sorcière (2002-2003), A la Maison-Blanche (2005-2006), Ghost Whisperer (2008), The Bridge (2013-2014), NCIS : Los Angeles (2014).

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3. L'ENFER DE LA MODE
(INVENTING THE GIRL)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : Dwight Little

Résumé :

Le corps d’une jeune mannequin est trouvé dans une fontaine. De son côté, Martha veut remonter sur scène.

Critique :

Bon épisode avec toujours beaucoup d’humour et des histoires secondaires savoureuses mais l’intrigue principale manque d’originalité.

On appréciera l’ironie de la découverte du corps ; c’est toujours un régal dans Castle. La victime s’appelait Genna et elle a été poignardée…par le Washington Monument si l’on en croit le croquis de Lanie ! C’était un mannequin débutant mais la future égérie du créateur Teddy Farrow. Julian Sands s’approprie ce rôle avec force et conviction. L’homme est un passionné, précis et méticuleux mais ne débordant pas de chaleur. Sans être caricatural, Julian Sands construit un archétype particulièrement convainquant. Le monde de la mode est croqué avec une certaine dureté par Moira Kirland mais, si la critique semble juste, elle ne dépasse pas le stade du décor et ne révolutionne pas le genre. Le Diable s’habille en Prada, voilà une critique féroce de la mode ! Le mari de la victime, s’il est crédible en homme blessé, agité, ne sort pas de ce jeu et manque finalement d’émotion sincère.

Par contre, il met les enquêteurs sur la piste d’un harceleur, un certain Will James. Bonne piste mais, là aussi, c’est plutôt classique. La dispute avec le photographe est un élément intéressant pour l’enquête mais sans beaucoup de surprise non plus. Tout comme l’annonce que la meilleure amie de la victime, une certaine Ciarra, devient la nouvelle égérie de Teddy Farrow. Comme le dit Castle, on a tué pour moins que cela. Nathan Fillion possède son personnage sur le bout des doigts : l’entendre raconter l’histoire de la trahison de Ciarra menant au meurtre de Genna est particulièrement convainquant. La discussion, un brin tendue, entre Beckett et Farrow, est un des moments forts de l’épisode car il place face à face deux conceptions de la mode. S’il n’a pas foncièrement tort, c’est Beckett qui a le dernier mot. Moira Kirland n’aime pas le monde de la mode ! On saluera la prestation de Stana Katic qui montre une Beckett, certes dépassée par la folie de la mode, mais pas hostile non plus. Beckett n’est pas le lieutenant Grace Hart !

L’épisode sait multiplier les fausses pistes ans nous perdre et les différents suspects envisagés sont tous crédibles. La seule originalité c’est qu’il n’y a personne (hormis Farrow) dans l’histoire principale à être tout blanc ; ce qui rend crédible les soupçons des enquêteurs et embrouillent l’affaire car différents plans se télescopent. Ce sera finalement un téléphone qui confondra l’assassin mais aussi parce que Beckett est une excellente psychologue.

Deux intrigues secondaires occupent l’arrière-plan. La première c’est celle de Rina et de Castle, qui est relié au segment principal par le fait que la jeune femme soit mannequin. Leur première rencontre est un joli moment d’humour parce que, elle, elle le connaît et lui non. C’est un moment de gêne comique (d’autant que Beckett est là) et Nathan Fillion nous fait mourir de rire devant son personnage qui refuse d’avouer qu’il ne sait pas à qui il parle ! La révélation de l’identité de Rina, grâce à Alexis, est un pur moment de comédie et, là encore, rien qu’à l’expression du visage de Nathan Fillion, on est plié. La jeune femme jouera un rôle certain dans l’enquête et Castle la remerciera avec une invitation, qui n’est pas ce qu’on pourrait croire. La seconde intrigue concerne Martha. Susan Sullivan nous donne une vision pleine de tendresse et d’humour de son personnage. Martha auditionne pour une pièce et met sa famille à contribution ! La séquence est hilarante et ouvre cet arc secondaire bien écrit. Si le rôle ne sera pas ce qui avait été prévu, l’actrice s’en sortira avec les honneurs. C’est tout à celui de la scénariste de n’avoir pas confiné Martha au rôle ingrat de la diva sur le retour et d’en faire une comédienne toujours battante et aimant son métier plutôt qu’une ringarde. Merci pour elle.

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Anecdotes :

  • Rina était la baby-sitter d’Alexis ! Les deux jeunes filles se faisaient des marathons High School Musical ! Il faut bien que jeunesse se passe !

  • L’article de la revue mentionné dans l’épisode se rapporte à la séance photo du premier épisode.

  • « Les vêtements sont le symbole de la civilisation, affirme Teddy Farrow. Ils sont ce qui sépare l’homme de l’animal ». « Pas toujours » rétorque Beckett

  • Beckett a été mannequin l’été de ses 17 ans.

  • Shanna Collins/Rina : actrice américaine vue à la télévision dans Esprits criminels (2005) et au cinéma dans Breaking the Girls (2013)

  • Julian Sands/Teddy Farrow : cet acteur britannique à une longue carrière tant au cinéma (La Déchirure, Le festin nu, La tour d’écrou, Leaving Las Vegas, Le Fantôme de l’Opéra, Vatel, Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes) qu’à la télévision (The L Word, Stargate SG-1, Ghost Whisperer, Smallville, Person of Interest, Gotham).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. L'ESCROC AU CŒUR TENDRE
(FOOL ME ONCE…)

 

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Un arnaqueur est assassiné. Ou bien est-ce que cela fait partie de l’arnaque ?

Critique :

Histoire plaisante et agréable mais, en dehors d’un bel hommage aux films d’arnaque, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Le démarrage est bien écrit et bien réalisé ; très dynamique, il joue de la mise en abyme avec talent : l’explorateur polaire qui réalisait un voyage pédagogique est assassiné…dans un appartement new yorkais ! Après un premier interrogatoire de l’innocent(e) de service (mais absolument hilarante), les enquêteurs découvrent que la victime, « Steven Fletcher », était fiancé à Élise Finnegan, une très riche héritière. Les clichés ne nous seront pas épargnés mais mal retravaillés. La fiancée qui refuse de croire qu’il était un escroc puis le père soupçonneux (par contre, c’est bien amené). Kathleen Rose Perkins est un peu limitée et elle ne convainc qu’à moitié. Elle joue cependant avec énergie. Nos duettistes se la jouent Mulder et Scully : lui croit que Fletcher a changé pour Élise et qu’il est plus complexe qu’on ne pense alors qu’elle est beaucoup plus sceptique. Le choix des interprètes est bien fait  et Stana Katic est ici meilleure que son partenaire. La conviction que met l’actrice et la dureté réaliste des arguments sonnent justes.

D’autres péripéties pimentent l’épisode sans être vraiment passionnantes ni surprenantes. Par contre, l’humour est toujours présent (notamment le cliché absolu de la CIA) et l’on ne s’ennuie jamais. La révélation de l’identité de l’assassin est bien faite mais son arrestation correspond au cliché de l’arnaqueur arnaqué. « Qui a vécu par l’épée périra par l’épée » écrivait déjà l’évangéliste Marc. En revanche, la scène où Castle et Beckett rejoue l’enquête et comprennent tout est superbe, dynamique, drôle, enlevé. Stana Katic et Nathan Fillion sont magnifiques sur ce passage.

L’intrigue secondaire du jour est en mode mineur (le nouveau professeur de violon d’Alexis) mais elle permet à Molly C. Quinn de creuser son personnage. Alexis reste une gentille fille sérieuse mais elle s’émancipe et elle n’apprécie pas la suspicion de son père. La scène qu’elle lui fait est un des moments les plus forts de l’épisode. Dans une salle d’interrogatoire, elle assène une tirade furibarde à un géniteur réduit au silence. En colère, Molly C. Quinn déborde d’énergie et elle pleinement convaincante. Quant à Nathan Fillion, il joue l’assommé avec une conviction qui emporte la nôtre !

L’arnaque est le thème de l’épisode. C’est pour cela que Beckett se paye Castle tout du long en lui faisant croire qu’elle n’a toujours pas lu son dernier roman, Vague de chaleur. Mais, ce n’est pas si facile de tromper un homme qui adore L’Arnaque !

Anecdotes :

  • Les policiers débattent avec passion de quel film d’arnaque est le meilleur. L’Arnaque, le film avec Paul Newman, arrive en tête.

  • Le code de Castle pour parler à son contact à la CIA est une merveille de parodie de code secret : « Il n’y a rien de meilleur qu’un bon resto thaïlandais »

  • « Une espèce de Far West où tout le monde a les hormones qui bouillonnent » ; définition du lycée !

  • Kathleen Rose Perkins/Élise Finnegan : actrice américaine, surtout vue à la télévision: Les Experts : Miami (2003), How I met your mother (2005), Tell me you love me (2007), Nip/Tuck (2008), Trust me (2009), Lie to me (2011), NCIS : Los Angeles (5 apparitions entre 2009 et 2013), Episode (2011-2015), Person of Interest (2013).

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5. L'AUTEUR QUI M'AIMAIT
(WHEN THE BOUGH BREAKS)

Scénario : René Echevarria

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une femme tchèque pourrait être la dernière entre Castle et Beckett car ce dernier a reçu une proposition très motivante.

Critique :

Un opus de bonne facture où l’histoire principale est davantage axée sur l’émotion ; la comédie se retrouvant dans l’intrigue secondaire autour d’un « célèbre espion britannique ».

Le démarrage en fanfare avec l’agent littéraire de Castle (une certaine Paula jamais revue par la suite ce qui est dommage car le personnage avait du potentiel) nous place dans une situation inconfortable : notre écrivain préféré pourrait se voir confier l’écriture de nouvelles aventures de « ce célèbre espion britannique » dont prononcer le nom pourrait porter malheur à la transaction. On suppose plutôt qu’il s’agit d’une plus triviale question de droits ! On entend toutefois pianissimo les notes du célèbre thème. Souhaitons-nous qu’il décroche cette place enviable ? Bien sûr que non puisque, et c’est nettement souligné dans l’épisode, cela signifierait la fin de la collaboration entre Castle et Beckett. Il est d’ailleurs intéressant de voir comment les concernés et leur entourage réagisse à cette possibilité.

Néanmoins, la découverte du corps d’Eleska Sokol nous ramène au réel et il est triste, surtout la découverte de la façon dont la victime avait perdu son emploi ; pour une banale histoire de sucette ! Est-ce l’ex-mari le coupable ? Bien sûr que non puisqu’il est le premier suspecté. John Terlesky aime filmer des poursuites qui ne servent à rien mais l’interrogatoire qui suit est empreint d’une grande émotion. Si ex, il est, c’est que la maladie qui a emporté leur garçon a brisé leur couple. C’est dit sans emphase ni larmes mais avec dignité et une tristesse rentrée. Soudain, renversement de situation : l’employeur d’Eleska, le docteur Cameron Talbot, est identifié par un témoin chez la victime. Coïncidence ; c’est chez qui qu’a eu lieu l’incident de la sucette. Pressé de questions, le praticien avoue une liaison mais nie le meurtre et, d’ailleurs, il a un alibi. Bonne prestation de Reed Diamont qui campe un Talbot pathétique mais aux réponses circonstanciées. L’homme ne se dérobe pas aux questions et reconnaît sa faute morale ; ce qui incite à croire en sa version.

Le scénariste sait jouer avec nos nefs car, après ces séquences chargées en émotion mais où l’enquête semble piétiner, il nous mitonne un interlude plaisant avec la soirée de lancement de Vague de chaleur. Décor riche, invités en tenue de soirée (mentions spéciales pour Molly C. Quinn très en beauté et surtout Stana Katic, absolument superbe dans une robe bleue au décolletée assez sage), musique, flashes et ambiance haute en couleur. Notez la très intéressante discussion entre Castle et Paula au sujet de la « vraie » Nikki Heat. Son conseil a le mérite de la franchise ! En revanche, la séquence entre Castle et Beckett entrent dans la longue liste des « occasions manquées » (mais toutes les séries fonctionnant avec un couple vedette en ont connu) : non seulement ils sont incapables de se parler franchement mais ils se tournent carrément le dos ! Composition aux petits oignons tant de Nathan Fillion dont son Castle est plus que jamais tête à claque (écoutez ce qu’il dit à Beckett ! Un des pires timing de l’histoire !), que de Stana Katic dont la Beckett, visiblement déçue, prend la mouche à grande vitesse !

Si Castle est sur le départ, c’est tout de même lui qui relève un fait nouveau qui relance complètement l’enquête qui ne se serait jamais achevée sans lui (ce dont conviendra Beckett). C’est une planque qui marque la réconciliation des duettistes et on a l’impression que l’amitié est désormais un ciment solide…et donc un terreau fertile. Il semblerait d’ailleurs que Beckett veuille dire quelque chose quand quelqu’un survient ; élément qui relance l’intrigue. Si Ryan et Esposito trouvent l’indice capital, c’est à Castle qu’il revient de piger l’astuce. C’est un beau coup de théâtre que nous propose René Echevarria qui a su bien amener tous les fils dans sa pelote. C’est un moment très touchant qui va déboucher sur un final empli d’émotion.

Néanmoins, c’est dans la comédie qui s’achèvera cet épisode. On passe d’une émotion sincère quand Beckett fait ses « adieux » au rire quand Castle reçoit une proposition beaucoup plus alléchante pour écrire trois autres aventures de Nikki Heat ! Cependant, à la mine mutine de Stana Katic qui accompagne avec brio les différents changements d’état d’esprit de Beckett (et on peut les lire sur son visage), le spectateur se dit que la muse n’est pas forcément mécontente. 

Anecdotes :

  • Deuxième et dernière apparition de Diana Maria Riva.

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross (Perlmutter)

  • Les fumigations de la fausse bouche d’égout ont nécessité 12 prises pour que les acteurs puissent s’en approcher.

  • Sur le bureau de Beckett, la plaque indique « Det » pour « Détective ». Dans le système policier américain, les « détectives » sont les enquêteurs spécialisés dans les affaires criminelles. Ceux que l’on appelle en français par ce nom sont les « investigateurs privés » (private investigator ; ce qui figure dans le titre original de Magnum : Magnum, p.i.).

  • Castle se déclare « fan » de ce « célèbre espion britannique ». Le titre français nous l’avait déjà annoncé.

  • Si le personnage de James Bond fut créé par Ian Fleming, les aventures de 007 en librairie se sont effectivement poursuivies après la mort du romancier parallèlement à la saga cinéma. Kinsley Amis publia ainsi Colonel Sun (1968), Christopher Wood L’espion qui m’aimait (1977) et Moonraker (1979) [d’après les films], John Gardner publia 16 romans et novélisations entre 1981 et 1996, Raymond Benson 12 entre 1997 et 2002. Sebastian Faulks, Jeffery Deaver et William Boyd 1 chacun (2008, 2011, 2013).

  • Reed Diamond/Cameron Talbot : acteur américain, vu au cinéma dans Good Night and Good Luck (2005), Beaucoup de bruit pour rien (Joss Whedon, 2012). Il est plus présent à la télévision : New York Police judiciaire (1991, 2005), A la Maison-Blanche (2004-2005), Esprits criminels (2008), Dollhouse (2009-2010), Mentalist (2011-2013), Marvel : les agents du SHIELD (2014).

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6. POUR L'AMOUR DU SANG
(VAMPIRE WEEKEND)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : Karen Gaviola

Résumé :

Le corps d’un jeune homme est découvert dans un cimetière : c’est un vampire !

Critique :

Épisode magnifique aux coloris sombres et rougeoyants qui mêle avec bonheur vampirisme et récit policier en y adjoignant beaucoup d’humour.

Le décor du cimetière est évidemment très traditionnel, tout comme le fait qu’il fasse nuit, mais nous sommes dans Castle : le cliché est son royaume et notre Castle est en pleine euphorie : pensez-donc ! Un jeune homme aux dents proéminentes tué avec un pieu en pleine poitrine ! Certes, il manque la décapitation pour que le protocole de mise à mort d’un vampire soit respecté (et crémation pour finir) mais c’est un bon début !! En quelques minutes, l’épisode se sature de références plus ou moins inspirées (notamment celle à un film à gros budget totalement idiot), nous mettant dans l’ambiance et laissant à penser qu’on allait bien s’amuser.

Ce sera le cas. C’est sur une musique rigolote, dans une boutique un brin excentrique, que nos duettistes trouvent l’identité du mort, « Corbeau », dessinateur de BD, ou plutôt de « roman graphique », ce qui est un peu la même chose avec un brin de suffisance peut-être. Passage obligé que la fête vampirique à l’ambiance rougeoyante et à la musique sourde. La gérante du club, maîtresse du défunt, est très sexy et porte les canines assez bien. Le duo apprend que « Corbeau » alias Matthew travaillait sur un projet, Pour l’amour du sang (bon titre français) en s’inspirant de la vie d’un taré qui se prend pour un vampire ! Ce taré s’appelle Morgan Lockerby et, le moins que l’on puisse dire, c’est que les costumiers ne l’ont pas loupé ! Hirsute, déguenillé, il ressemble à un débris mais aux dents longues et il mord Castle lorsque ce dernier trouve son cercueil avec les trois autres ! L’attaque du « vampire » est brutale, le combat très bref mais suffisant pour donner de la véracité à la fureur mortifère de Lockerby et Nathan Fillion en homme terrorisé est plus que convainquant ! Le décor où les enquêteurs trouvent le cercueil est banal mais la présence de ce dernier lui donne tout de suite une autre allure d’autant qu’il ne s’agit pas de quatre simples planches de bois mais d’un véritable cercueil à l’intérieur duquel on remarquera la présence de terre. C’est à ce genre de détail qu’on reconnaît la série geek ! Pour se régénérer, un vampire n’a pas tant besoin d’un cercueil que de la terre de son pays natal. Quant à Lockerby, c’est un faux vampire évidemment mais un vrai taré complètement délirant et qui inspire le malaise.

L’enquête rebondit avec la découverte d’un second corps, celui d’un loup-garou tué par balle…du 9 mm mais en plomb. Les traditions se perdent ! Ce lycanthrope était « Démon » ou Jonas, ami et partenaire d’écriture de Corbeau. Il est mort le même jour que son ami. En outre, le défunt dissimulait un dossier de recherches sur un crime non résolu remontant à plusieurs années. Là, on s’éloigne du vampirisme pour entrer dans la psychologie et c’est au bon moment que cette transition se passe. L’épisode se durcit et fait entrer l’émotion dans la ronde macabre avec la famille de Corbeau qui devient le protagoniste principal. C’est sa mort qui est le fait générateur de toute l’histoire. On appréciera cependant que Nathan Fillion parvienne à nous faire sourire, juste une saynète avec Beckett et le psy (Phil LaMarr joue parfaitement le psy soufflé par ce qu’il voit mais qui parvient in extremis à rester professionnel !). C’est toutefois Castle qui trouve le dernier détail.

Un second thème émerge de l’épisode, celui de la responsabilité parentale. Il est abordé sous l’angle léger avec le projet de classe d’Alexis. Molly C. Quinn a du temps de jeu et des choses à dire dans cet opus et c’est tant mieux car elle tient son personnage. Souriante et pimpante quand elle présente « Œdipe » ; grave et éperdue quand la fête à laquelle elle participait avec une amie tourne mal ; triste quand elle se sent trahie par son amie. Ce qui est aussi important, c’est que son père est toujours à ses côtés. Nathan Fillion est excellent pour jouer la gravité de Castle, pour densifier son personnage et montrer que, tout foldinque qu’il soit, il est d’abord un père. Symptomatique est sa réaction face au père de Matthew et au choix fait par ce dernier à une certaine occasion. Là, Castle ne rit plus. Le sens des responsabilités est ancré chez cet égotiste de premier ordre et il ressort de toutes ses déclarations, et plus encore de ses actes, une grande force et une dignité.

Le dernier thème est Halloween dont on appréciera qu’il n’est pas été davantage mis en avant car cela aurait alourdi inutilement le scénario. L’essayage du costume par Nathan Fillion est un moment de délire autoréférencé mais qui échappera probablement au plus grand nombre. La préparation de la fête qui se tiendra chez les Castle se résume en une scène pleine de légèreté et dans une atmosphère convivial, chaleureuse et à la pointe de folie grâce à un Nathan Fillion en apesanteur ! La fête sera la conclusion de l’épisode pour que l’on se quitte sur une superbe ambiance et en ayant rigolé franchement au tour joué par Beckett à son partenaire.

Anecdotes :

  • Castle adore Halloween et marcher dans les cimetières.

  • Ryan a rompu avec une fille qui voulait faire l’amour dans un cercueil.

  • Quand Ryan et Esposito demandent à Castle et Beckett s’ils les dérangent, le premier répond « oui » et la seconde « non » sous le double regard goguenard des deux autres ! A mettre en relation avec une scène similaire dans l’épisode 1-7.

  • Lanie fait référence à la porphyrie comme à la « maladie du vampire ». Porphurites, en grec, désigne la couleur pourpre. La porphyrie est en effet une maladie du sang donnant une hyper-sensibilité à la lumière à celui qui en souffre.

  • « Si on veut mordre Castle, on l’invite à dîner » affirme l’écrivain. Référence à Dracula ou goût du sexe hétérodoxe ?

  • Références à Firefly et Buffy contre les vampires : deux séries ayant compté Nathan Fillion à leur casting !

  • Halloween : fête originaire des pays celtiques[] célébrée dans la soirée du 31 octobre, veille de la Toussaint. Son nom est une contraction écossaise de Allhallow-even[] qui signifie the eve of All Saints' Day en anglais contemporain et peut se traduire comme « la veillée de la Toussaint ». Elle est une récupération chrétienne de la fête païenne de Samain, sorte de nouvel an celtique. Jack-o'-lantern est probablement le personnage le plus populaire associé à Halloween et provient d’un conte irlandais. Quant à la tradition des « bonbons d’Halloween », elle remonte au 19ème siècle en Ecosse et en Irlande.

  • Vampire : créature légendaire présente dans toutes les mythologies du monde, il est schématiquement un « revenant en corps » (Dom Augustin Calmet : Traité des apparitions, 1751), ce qui le distingue des fantômes et se nourrit de sang. La légende naît en Europe avec l’étrange affaire d’Arnold Paole (1725). Le « vampire littéraire » apparaît pour la première fois dans la nouvelle Le Vampire de John Polidori (1819). La fin du XIXème siècle voit naître les grandes figures du genre : Carmilla (1871, de Joseph Sheridan Le Fanu, première association entre vampirisme et lesbianisme) et, bien sûr, Dracula de Bram Stocker (1897). Dernier détail curieux : Le Fanu et Stocker sont tous deux Irlandais.

  • Phil LaMarr/Dr Holloway : acteur américain vu dans Pulp Fiction (1994), il est surtout comédien de doublage.

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7. DERNIÈRES PAROLES
(FAMOUS LAST WORDS)

Scénario : José Molina

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Le corps d’une jeune chanteuse est retrouvé mis en scène. La vérité pourrait se cacher dans les paroles de ses chansons.

Critique :

Un épisode décevant, beaucoup trop bavard, trop sérieux et à la mise en scène neutre.

On commence par la meilleure et la seule séquence d’humour ; Richard Castle en séance de guitare ! Un vrai délire, brutalement interrompu par Alexis, bouleversée par l’annonce de la mort de son idole, Hayley Blue. Quand Beckett appelle, il n’y a plus de doute : la jeune chanteuse a été assassinée. Rob Bowman est ici inspiré pour nous faire découvrir le corps. Il aura plus de mal à animer un scénario qui va multiplier les interrogatoires. Il y a trop de suspects, trop de mobiles et, comme de bien entendu, personne ne dit spontanément la vérité (la remarque du guitariste est à cet égard tristement ironique), cela relance spéculations et discussions.

Seule note positive, la prestation de Molly C. Quinn. La jeune actrice nous montre une Alexis bouleversée, inquiète mais désireuse d’être utile. A plusieurs reprises, elle va donner des infos, décrypter les paroles et, pour finir, aiguillonner son auguste père sur le bon chemin. C’est elle qui lance la piste allégorique avec le tarot et le sens caché des paroles de chansons. On a d’ailleurs une saynète cocasse de la famille Castle racontant ses tentatives de décryptages !

Pour ce qui est des suspects, on a la panoplie complète : l’ex membre du groupe qu’Hayley avait quitté pour une carrière solo qui lui en veut à mort (et il n’est pas le seul ! des tas de groupes ont explosé après le départ du/de la chanteur (se)), sœur toxico rempli d’envie et de colère, fan harceleur (frapadingue mais finalement attachant), ex manager pourri jusqu’à la moelle auquel Castle cache à peine son mépris (« les nuances du répugnant » dit-il ensuite à Beckett) et producteurs actuels qui ne comprennent évidemment pas ce qui est arrivé et pourquoi leur vedette a agi bizarrement ces derniers temps. Tout cela est connu, archi-connu et même rebattu. A peine quelques traits d’esprits relèvent un texte sans beaucoup de suspense. Il n’y aucune action (à peine nos duettistes piquent-ils une petite course histoire d’éviter l’ennui profond).

Et nos duettistes d’ailleurs ? Plutôt ternes comme le reste. Même la scène où leur discussion éclaire l’enquête est moins dynamique que d’habitude. Stana Katic est hideusement fringuée en début d’épisode et elle peu d’occasions de développer son jeu. A peine son visage est-il durci quand elle arrête le harceleur. Là, on a un peu de tension et l’actrice a le visage fermé et les yeux concentrés. Pour le reste, elle déroule en mode automatique. Nathan Fillion s’en sort mieux grâce aux scènes avec Molly C. Quinn qui sauvent quasiment l’épisode de la faillite par l’émotion qu’elles installent et maintiennent. L’acteur sait quand la jouer légère et quand la jouer grave et il nous garde avec lui. 

Anecdotes :

  • « Quand on manque d’inspiration, c’est au majordome qu’on fait appel » dit Castle, faisant référence au cliché absolu du majordome assassin. The Closer avait également joué sur ce lieu commun.

  • Castle a écrit La forêt des tombes sanglantes.

  • Pour cet épisode, l’équipe dut recourir aux effets spéciaux pour masquer le pouls de l’actrice qui jouait Hailey morte.

  • Anne Ramsay/Bree Bush : actrice américaine, vue dans The L Word (2004-2005, Robin), Dr House (2007), La vie secrète d’une ado ordinaire (2010-2012)

  • Absence de Tamala Jones.

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8. TUEZ LE MESSAGER
(KILL THE MESSENGER)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jonathan Frakes

Résumé :

La mort d’un coursier à vélo réveille une affaire vieille de dix ans et menée par Montgomery.

Critique :

Excellent épisode avec une intrigue classique mais bien charpentée et une intrigue secondaire hilarante.

L’assassinat du coursier est une superbe entrée en matière. C’est rapide avec une musique entraînante mais la caméra donne des « coups d’œil » à une voiture noire immobile, ce qui attire l’attention du spectateur et tend la donne jusqu’à ce que ladite voiture n’écrase brutalement le pauvre homme ! Une réalisation énergique qui captive d’entrée !

Le scénario a ceci de positif qu’il donne plus de temps de jeu à Ruben Santiago-Hudson. On le voit préoccupé par les coupes budgétaires (ce qui est valable partout !) mais qui ne se dérobe pas quand Montgomery se trouve être le destinataire du colis volé sur le mort. Une info récupérée au terme d’une action spectaculaire mais inutile de la police chez une femme malade mais truculente et d’excellente composition ! Voir Castle, Ryan et Esposito prendre le thé, avec leurs gilets pare-balle et des chats partout est un des moments les plus comiques de l’histoire de la série !! Plus sérieux, l’expéditeur était un certain Brady Thompson arrêté par Montgomery, alors lieutenant, pour le meurtre d’une certaine Olivia. Or, il s’avère que Thompson, assassiné le matin même, avait accepté d’avouer le crime contre de l’argent versé pour soigner son fils ! La discussion, tendue, entre Montgomery et l’épouse de Brady, est un moment important où le jeu sobre de Ruben Santiago-Hudson et, en miroir, celui haché et nerveux de l’épouse éplorée donne une incomparable allure de sincérité. Donc l’explication du meurtre d’aujourd’hui est à rechercher hier. Beckett veut en convaincre son chef et Castle l’appuie avec des paroles tirées de son expérience d’écrivain mais qui, dites avec une force certaine par Nathan Fillion, sonnent très justes.

Derrière le petit vairon se cache toujours le gros brochet. L’enquête amène les enquêteurs à s’intéresser à la puissante famille Wellesley où le scénariste s’amuse visiblement à placer quelques « types ». Rien d’original en soi mais l’effet caustique est assez réussi. On a la grand-mère qui est un modèle de raideur et de froideur ; le prototype de l’aristocrate bourgeoise qui vit dans une sphère ayant ses propres lois. S’ajoute le petit-neveu qui avoue crûment qu’il fait des ronds de jambes pour continuer à vivre de la générosité familiale (« Quelle classe ! » assène Castle, et Nathan Fillion est vraiment impeccable dans le mépris) ; l’oncle homosexuel alcoolique mondain auquel Gregg Henry donne une fatuité réjouissante et un côté matois qui approfondit un personnage qui aurait pu sombrer dans la caricature et, enfin, le leader, Blake, candidat au Sénat, imbu de lui-même mais sincère et humain. Mark Moses est parfait pour incarner ces hommes d’autorité mais pas autoritaire ayant une allure respectable mais aussi une certaine ambigüité. La scène où son personnage se confronte à Montgomery est une des meilleures de l’épisode, d’autant qu’elle se clôt sur une note d’humour. Mais, quand à savoir si Blake Wellesley est coupable ou innocent, il faudra attendre la fin de l’épisode pour le savoir. On appréciera que l’arrestation du coupable revienne à Montgomery.

L’épisode nous gratifie en prime d’une intrigue secondaire certes mince mais hilarante autour de Martha. Cette dernière se lance sur les réseaux sociaux et Alexis lui crée son profil. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner le réseau social en question dont le nom n’est pas prononcé (quoique écorché par Martha). Que dire de soi aux autres ? Les réponses de Martha aux questions pour créer le profil sont à mourir de rire, d’autant que Castle rajoute ses propres commentaires. L’intrigue compte deux autres saynètes, la première vraiment cocasse où Susan Sullivan nous cause un grand éclat de rire quand son personnage constate désappointé qu’Internet est une vaste escroquerie (décidément, les chats sont les meilleurs utilisateurs du Web !!) et qu’elle ne décide pas à refuser ou à accepter une invitation d’un « vieil ami ». Apprécions aussi la belle complicité entre Nathan Fillion et Susan Sullivan. Entre les deux acteurs, ça crépite, ça palpite, ça vit et on se régale !

Anecdotes :

  • Gag récurrent : à la question de savoir s’ils sont ensembles, Beckett répond « Absolument pas » et Castle « Pas encore ». A la longue, ça signifie quand même quelque chose…

  • Pour visionner du porno au poste, Castle se sert de l’ordi de Ryan !

  • Gregg Henry/Winston Wellesley : acteur américain, vu dans Scarface (1983), Le Caméléon (1996), 24 heures chrono (2003), Le Dahlia noir (2006), Scandal (2012)

  • Mark Moses/ Blake Wellesley : cet acteur américain poursuit une double carrière. Au cinéma, on l’a vu dans Platoon (1986), Né un 4 juillet (1989), Dragon rouge (2002), Coup d’éclat (2004). Pour la télévision, il a tourné dans Nord et Sud (1985), Les Dessous de Palm Beach (1994), Les Experts (2000), Urgences (2003), Desperate Housewifes (2004-2006 et 2010-2011), Mad Men (2008), Esprits criminels (2011), Scandal (2013), Homeland (2014)

  • Absence de Tamala Jones.

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9. LES DESSOUS DE LA LOI
(LOVE ME DEAD)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort violente d’un procureur amène Castle et Beckett à s’intéresser à un réseau de prostitution.

Critique :

Bon épisode même si le début est un peu verbeux, l’intrigue est suffisamment bien charpentée pour tenir et nos duettistes insufflent assez d’humour.

A la différence de la saison 1, désormais, l’introduction est plus longue (environ 8 minutes) mais la découverte du cadavre est toujours un grand moment et ça ne manque pas ici ! Enquête sensible car la victime, Jack Buckley, était un procureur adjoint adoré des policiers. L’affaire est simple pour Castle qui nous le prouve en dix secondes et référence de film à l’appui ! On est vraiment dans du Remington Steele !

Ce qui est intéressant dans cet épisode c’est que le scénario joue avec les propres codes installés par la série. Le premier suspect interrogé est toujours innocent mais ici, John Knox, n’a vraiment pas le profil de l’enfant de chœur. Très bonne prestation de Jonathan LaPaglia qui campe avec un détachement caustique cet « innocent » au casier plein d’affaires pour lesquelles il n’a jamais été jugé. Le second suspect est une merveille comme la série nous en offre. Le dénommé Jessop est un « tchatcheur » de première dont l’entrée en scène est dynamique et décalée. Le personnage, véritablement cocasse, va se révéler d’une grande utilité notamment à la fin où il appuiera une idée soudaine de Castle qui fera basculer l’histoire.

Voici donc le cœur du réacteur : Buckley enquêtait un réseau de prostitution bien compartimenté (un classique des fictions) dirigé par un dénommé « Danton » et une des filles, Scarlett, se trouve être une des assistantes du procureur ! Entrée en scène réussie pour Michaela McManus, très en beauté et parfaitement affûtée. La confession de Scarlett aux enquêteurs est ainsi très touchante. Plus tard, dans une scène avec Castle, elle sera même émouvante et son histoire très plausible. Nathan Fillion excelle à rendre la grande capacité d’empathie et d’écoute de Richard Castle.

Coup de théâtre quand on apprend que « Danton » est une franchise et que le premier du nom a revendu sa liste…à la victime ! Castle raconte comment le blanc procureur se serait associé à un noir criminel ; c’est très Batman comme arrière-plan. C’est surtout une splendide et très réussie façon d’animer une scène de voiture. On voit là la maîtrise de Bryan Spicer qui s’efface au profit de ses acteurs. Il saura animer l’assaut que les forces de l’ordre donneront plus loin pour sauver Scarlett. La maîtrise des temps forts et des moments légers est réussie. La musique est par contre anecdotique.

Une réussite aussi que la reconstitution de toute l’affaire par Nathan Fillion et Stana Katic. C’est un moment qui doit être enlevé et dynamique et c’est le cas ici. Les deux acteurs nous transportent avec aisance quand Castle et Beckett commencent leur dialogue assis puis se lèvent et se rapprochent. C’est résolument fusionnel ! Le final de l’épisode, ainsi que le signale Castle, est cependant empreint d’une grande tristesse et d’une certaine amertume.

L’intrigue secondaire, c’est le secret que cache Alexis à son père et qui implique Beckett. Nathan Fillion est hilarant dans sa composition d’un Castle que la curiosité ronge mais qui est tenue par son rôle de « papa cool ». Ses pathétiques tentatives pour savoir sans briser ce statut sont d’excellents moments d’humour. Stana Katic n’est pas en reste dans ces cas-là, jouant avec une perversité jouissive avec le besoin de savoir de son partenaire. Le moment où Beckett décoche sa flèche du Parthe : « Et je mettrais fin à votre supplice ? » est un pur régal comique. N’oublions pas Molly C. Quinn, en retrait, mais d’une finesse et d’une espièglerie contagieuse. 

Anecdotes :

  • Beckett a été à l’école à l’étranger.

  • Jonathan LaPaglia/John Knox : acteur australien, peu vu au cinéma mais beaucoup à la télévision : Sept jours pour agir (1998-2001), Washington Police (2000-2004), NCIS (2008), Cold Case (2008-2010), The Mentalist (2013). Il est le frère d’Anthony LaPaglia.

  • Michaela McManus/Scarlett Price : actrice américaine, vue dans Les Frères Scott (2008-2009), New York Unité Spéciale (2008-2009),  La Diva du Divan (2012-2013), Aquarius (2015)

  • Absence de Tamala Jones.

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10. DOUBLES VIES
(ONE MAN'S TREASURE)

 

 

Scénario : Elizabeth Davis

Réalisation : Helen Shaver

Résumé :

Lorsque Sam Parker est retrouvé mort, deux femmes se présentent à la morgue pour l’identification ! 

Critique :

Dès l’entame de l’épisode et une introduction courte mais sexy, on sait qu’on va avoir notre dose de comédie mais la part de l’émotion qu’on y trouve bonifie une intrigue de belle allure.

Excellente idée d’Elizabeth Davis (dont le travail en saison 1 était plus quelconque) que dynamiter la traditionnelle séance d’identification en faisant intervenir l’épouse et la fiancée du défunt ! D’autant que chacune le connaissait sous une identité différente ! Un moment de gêne cocasse aggravée en ce qui concerne le spectateur par le commentaire de Castle. Il en fera d’ailleurs plein d’autres sur cette situation ! Les entretiens avec ces deux éplorées n’apportent rien aux enquêteurs qui les trouvent convaincantes.

Ce qui va lancer les policiers c’est un message menaçant laissé par le beau-frère de la victime. Évidemment, il n’y est pour rien mais il révèle que Sam gagnait moins qu’avant. Alors pourquoi s’être donné tant de mal pour monter cette fausse identité ? Là où l’épisode se montre brillant c’est en confiant les éléments importants, ceux qui font avancer l’enquête partant l’épisode, à Ryan et Esposito. On les aura rarement autant vus depuis le début de la saison et ça fait plaisir de les voir brillants, malins et très efficaces. Seamus Dever et Jon Huertas composent un vrai duo, aussi complémentaire que Castle et Beckett (l’attirance sexuelle en moins). Certes, ils ne se détachent pas ici de leur rôle de policiers et n’approfondissent pas leurs personnages mais ils les font vivre comme jamais depuis dix épisodes. On est dans une ambiance plutôt légère et leurs sourires de connivence apportent une touche chaleureuse à une histoire qui aurait été bien plus noire dans Les Experts.

C’est grâce à eux notamment que Castle et Beckett (qui, eux, par contre, multiplient les allers et retours et brassent pas mal d’air) comprennent que, derrière cette histoire de fausse identité, il y a une histoire d’espionnage industrielle ! Concernant l’environnement. Voilà un scénario dans l’air du temps mais qui ne parle pas moins d’un problème bien réel. L’ancien patron de Sam l’avait placé comme taupe et l’avoue. L’interrogatoire ne débouche pas sur grand-chose mais la réalisatrice se croit obligée de faire se lever Stana Katic qui tourne autour du suspect (et la caméra l’accompagne) tout en racontant une histoire, comme Castle le ferait (ce qu’il ne manquera pas de remarquer mais d’une façon, disons maladroite). C’est le point faible de l’épisode que ne n’avoir pas réussi à équilibrer son propos et de manquer de rythme à plusieurs reprises.

Traditionnellement, il y a une intrigue secondaire et ici, elle met en valeur Molly C. Quinn. Alexis fait un stage dans la police et Beckett la place au catalogage des pièces à conviction. Outre que l’actrice porte un bel ensemble fuchsia et bleu, la découverte de l’album de photos permet à l’actrice de jouer une gamme d’émotions plus matures que l’habituel amour filial (même si la complicité avec Nathan Fillion, vraiment excellent dans ces moments, est un régal). Grâce à elle, le final de l’épisode se teinte d’émotion et de fierté parentale et ça fait chaud au cœur. 

Anecdotes :

  • Martha espère voir le jour où son fils sera adulte !

  • Festival de vacherie anti-masculine : « Il ne faut jamais sous-estimer la fragilité de l’ego masculin » dit Beckett et Sarah Reed d’ajouter : « Les hommes pensent être très malins. Il suffit de le leur laisser croire ».

  • Abigaïl Spencer/Sarah Reed : actrice américaine, vue au cinéma dans Cowboys et Envahisseurs (2001) et Le Monde fantastique d’Oz  (2013). A la télévision dans La force du destin (1999-2000), Les Experts (2005), Ghost Whisperer (2007), Bones (2008), Suits, avocats sur mesure (2011-2013), True Detective (2015)

  • Perey Reeves/Helen Parker : on a pu voir cette actrice américaine dans les films Chucky 3 (1991), American Dreamz (2006), Entourage (2015) mais plus souvent à la télévision : 21, Jump Street (1990), Arabesque (1994), X-Files (1994), Les Experts (2003), Ghost Whisperer (2009), NCIS (2011), Perception (2013).

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11. LA CINQUIÈME BALLE
(THE FIFTH BULLET)

  

Scénario : David Grae

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort d’un galeriste amène Castle et Beckett à s’occuper du cas étrange d’un anonyme amnésique au moins témoin sinon coupable du meurtre !

Critique :

Beaucoup d’émotion, un peu d’humour mais surtout une excellente prestation des comédiens font de cet épisode est un des plus intéressants à suivre même si les invités du jour tendent à voler la vedette à notre couple préféré.

Castle est un homme moderne mais l’art contemporain lui inspire plutôt des commentaires sarcastiques. Cet aspect ne sera pas développé et le côté marché de l’art ne fournit que le cadre général de l’intrigue. Que le galeriste ait fait faire des copies pour les vendre comme des originaux n’est pas vraiment le côté le plus original du scénario mais le client du Moyen-Orient (Bahreïn remplaçant la plus traditionnelle Arabie Saoudite) est un personnage ! Le cynisme tranquille et l’humour sarcastique de ce dernier en font une figure intéressante et qu’on adore détester. Qu’il jouisse de l’immunité diplomatique est un classique et le spectateur se demande, comme à chaque fois dans une série policière, comment va faire l’enquêteur pour parler à son suspect. David Grae joue magnifiquement avec ce topos et va se payer le luxe de faire prononcer l’élément capital de cette histoire par ce si peu scrupuleux diplomate !

Le clou du spectacle c’est l’arrivée d’un anonyme amnésique et qu’on sait lié au meurtre. En effet, quatre balles ont été trouvées sur la scène de crime mais cinq douilles. Or, cette cinquième balle, c’est l’inconnu qui l’amène par hasard et la cachette de cette balle est une idée sinon originale au moins cocasse et qui inspire à Ryan un commentaire qu’on peut trouver drôle. La scène où Castle, Beckett, l’inconnu et le docteur Holloway (composition sérieuse mais sans éclat de Phil LaMarr) est très touchante et c’est Marc Blucas qui la porte. Tout au long de l’épisode, l’acteur va camper cet amnésique qui sera même accusé du meurtre avec énergie mais aussi et surtout avec beaucoup de sensibilité et de pudeur. Les commentaires peu amènes que Jérémy, car son nom sera retrouvé, - grâce à une astuce de Castle -  se décerne à lui-même sonnent justes.

L’intrigue policière passe au second plan quand les enquêteurs vont venir l’ex-femme de Jérémy, Emma, incarnée avec prestance par Anne Dudek dont le talent n’est plus lui non plus à prouver. Empruntée au départ (mais comment réagir quand on doit parler de quelqu’un qui se trouve à côté de vous, dont vous avez été proche, comme d’un autre ? Le jeu choisi est parfaitement adéquate), elle s’ouvre petit à petit mais Emma sera aussi très déçue en croyant avoir été trompée dans ses espérances. Des espérances que le spectateur a senties et qui lui font prendre la défense et de Jérémy et des sentiments d’Emma. Castle et Beckett, touchés eux aussi (et Stana Katic est toujours aussi inspirée quand il s’agit de jouer sur la corde sensible de son personnage), choisiront de croire plutôt de se borner aux froids indices et, le cœur se révèlera bon conseiller. En effet, l’histoire d’un tableau raconté avec émotion par Emma va mettre les enquêteurs sur la bonne voie.

Avec des interprètes de ce calibre, John Terlesky, dont l’imagination n’est vraiment pas la marque de fabrique, n’a plus qu’à poser sa caméra et à laisser faire les professionnels. Il anime cependant sans effets appuyés l’interrogatoire du diplomate et on l’en remercie. Bonne mention au chef décorateur. La galerie a belle allure et son blanc immaculée (ou presque) est parfait pour ses collections contemporaines. Plus développé, l’appartement de Jérémy est résolument moderne, notamment sa bibliothèque (où on trouve les œuvres de Castle, jolie publicité !) et fonctionnel. La musique n’a rien d’inoubliable mais rien de désagréable non plus.

L’intrigue secondaire du jour met en scène Martha et son flirt avec Chester dit « Chet » ; C’est d’abord l’amour fou et l’enthousiasme de Martha rentrant au moment où Alexis part au lycée est communicatif. Susan Sullivan sait superbement rendre le grain de folie (tare ou vertu familiale chez les Castle) de son personnage. Puis c’est la rupture, à l’initiative de Martha. Belle illustration du retour sur terre, de la fin du charme. Si l’humour n’est pas absent (et on sait se remonter le moral chez les Castle !), c’est la sensibilité et l’émotion qui priment et, là encore, le jeu tout en retenu de Susan Sullivan est touchant. La dernière scène opère une sorte de synthèse et permet à Nathan Fillion de se montrer brillant en fils très aimant.

Anecdotes :

  • Marc Blucas/ Jeremy Prestwick : cet acteur américain est connu pour son rôle de Riley dans Buffy contre les vampires (1999-2000). Il a joué aussi dans Docteur House (2007), Lie to me (2009), La Diva du Divan (2011-2013)

  • Anne Dudek/Emma Carnes : principalement connue pour sa participation à Docteur House (19 épisodes entre 2007 et 2012) mais elle a joué aussi dans Urgences (2001), Six Feet Under (2003), Charmed (2005), Big Love (2007-2011), Mad Men (17 épisodes entre 2007 et 2014), Esprits criminels (2012), NCIS : Nouvelle-Orléans (2015), Rizzoli & Isles (2015)

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12. UNE ROSE POUR L’ÉTERNITÉ
(A ROSE FOR EVERAFTER)

Scénario : Terri Edda Miller et Terence Paul Winter

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’une demoiselle d’honneur replonge Castle dans son passé puisqu’il connaît très bien la mariée.

Critique :

Bel et bon épisode avec une intrigue efficace nappée d’émotion avec une petite pointe d’humour.

Les ouvertures d’épisodes de Castle sont à revoir pour les jours de déprime et celle-ci se classe dans les plus allumées qui soient. C’est absolument hilarant et Nathan Fillion nous fait prodigieusement mal aux côtes avec ses simagrées. Parallèlement à son délire, les enquêteurs bossent sérieusement sur la mort de Sophie, une demoiselle d’honneur.

Demoiselle d’honneur au mariage de Kyra Blaine, une ancienne connaissance de Castle mais les retrouvailles révèlent un attachement tendre entre eux. Alyssa Milano est superbe au naturel mais elle est magnifique dans sa robe blanche. Elle est juste parfaite dans ce rôle d’une fille choquée par la mort d’une demoiselle d’honneur ; ce qui sabote son mariage et se voit confrontée au retour de son ex petit ami ! « D’aucuns y verrait un signe » entend-t-on. En effet, par leur jeu tout en émotion retenue, Nathan Fillion et Alyssa Milano ne vont cesser de rendre crédible une « faute » de leurs personnages. C’est tellement joli, sans être mièvre, comme dans la salle avec le gâteau. Voir Alyssa Milano se cacher derrière et en sortir à demi a quelque chose d’espiègle et de charmant. Ce moment se voit interrompu par Beckett. Le silence de Stana Katic renforce la sensation qu’elle a surgi au bon moment. Beckett a un message pour Castle ; Kyra sort ; nos duettistes restent muets jusqu’à ce que Castle ne rompe le silence par une pirouette de son cru.

La mariée est en blanc mais tout n’est pas rose dans la vie de Sophie. Les découvertes des policiers dessinent une réalité sordide : elle s’est introduite dans la chambre de Greg, le fiancé ! L’interrogatoire de ce dernier est animé, par le réalisateur et par le scénario. Greg est perdu mais il est ferme dans ses déclarations et, surtout, il est furieux que Castle soit là. C’est tendu entre les deux hommes. Si Castle tente de rester pro, il a abandonné toute impartialité et se montre dur. A une autre reprise, les deux hommes s’entreprendront verbalement. Outre que c’est intéressant de voir le sémillant Richard Castle perdre son sang-froid, on en apprend beaucoup sur lui. La seconde confrontation permettra même de tout comprendre. Mais, pour l’heure, Castle essuie une autre colère, froide celle-ci : celle de Beckett. Dans une scène magnifique, elle imagine le scénario que Castle Richard aurait pu, et dû, raconter si Richard Castle n’avait été trop impliqué. Stana Katic est très juste, très fine et les mots portent. Il y avait quelques épisodes déjà que l’actrice était un peu en retrait côté scènes fortes, elle se rattrape ici.

Trop impliqué, et comment ! Mais, comment refuser de dire non quand une jolie fille perdue vous demande de la rejoindre ? C’est le climax du romantisme dans cet épisode.

L’aveu de faiblesse de Castle montre son honnêteté mais ne lui épargne pas la colère de Beckett et il n’est sauvé que par Esposito qui a trouvé quelque chose. On savourera une variation de notre gimmick préféré (« Je vous dérange ? » : « Non »/  « Oui » !) tout comme le fait que ce soit une perfidie qui mette les enquêteurs sur la piste du vrai mobile. Vrai mobile qui aboutit à l’arrestation du vrai coupable dont on adorera voir la figure se décomposer quand Beckett exhibera un objet fatidique.

Pas d’intrigue secondaire dans cet épisode, mais les scénaristes posent la question du lien entre Castle et Beckett. Lanie est leur messagère et c’est bien de sortir la légiste de son rôle qui est largement informatif. A deux reprises, elle demandera à Beckett comment elle va, quel effet cela lui fait que Castle retrouve son ex etc. En fait, avec humour, elle trouverait normale que Beckett soit jalouse. Tamala Jones apporte une fraîcheur et une empathie à Lanie : ce n’est pas la curiosité ou la volonté de caser son amie qui anime cette dernière mais la conviction qu’il n’y a pas que le travail qui fait se trouver Castle et Beckett côte à côté chaque jour. De son côté, Stana Katic joue l’andouille à merveille (genre : « jalouse, moi ? Pourquoi ?), puis un peu agacée mais, surtout, elle montre Beckett repousser les commentaires mais, peut-être plus, les fuir. Difficile de dire ce qu’elle pense vraiment.

Le mariage se tiendra finalement. Devinez qui récupère le bouquet de la mariée ?

Anecdotes :

  • Kyra et Castle sont restés trois ans ensemble. C’est la seule qui l’a plaqué.

  • Une rose pour l’éternité est un roman de Castle, dédié à Kyra
  • Beckett a été six fois demoiselle d’honneur.

  • La dernière réplique de Kyra est pour Beckett : « Il est tout à vous ».

  • Alyssa Milano/Kyra Blaine : actrice, productrice et chanteuse américaine, elle a joué dans Madame est servie (1984-1992), Melrose Place (1996-1997), Charmed (1998-2006), Earl (2007-2008), Mistresses (2013-2014). Au cinéma, dans Fear (1996), Happy New Year (2011).

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13. LE CONTRAT
(SUCKER PUNCH)

Scénario : Will Beall

Réalisation : Thomas J. Wright

Résumé :

L’enquête sur la mort d’un membre de la mafia irlandaise fait soudain ressurgir le passé de Beckett.

Critique :

Bel épisode qui fait progressivement monter la tension autour d’une intrigue très bien écrite et encore mieux interprétée.

L’introduction est une merveille joliment décalée, guillerette…jusqu’à la découverte d’un corps lardé de coups de couteaux. La victime, Jack Coonan, était à la solde de la mafia irlandaise, dirigée par le vieux Finn Rourke campé avec autorité par James Cosmo. En deux temps, lui et nos sympathiques duettistes s’affrontent. Le premier round revient à l’Irlandais (belle musique avant l’entrée au bar) et Richard Castle a l’occasion de s’illustrer…à son détriment. On est viril ou on ne l’est pas ! Nathan Fillion nous fait encore bien rire sur ce coup-là. Le second est partagé. Si Rourke ne cède pas un pouce à Beckett, il explique quelle était la mission de Jack Coonan. Au charisme de James Cosmo répond la fermeté de Stana Katic qui resplendit d’autorité.

Grâce à la petite amie de la victime, les enquêteurs remontent une filiale de revente d’héroïne qui les mène jusqu’à un clown nommé Johnny Wong. Le décor du show fait mal aux yeux tellement c’est kitsch et de mauvais goût mais c’était de toute évidence l’effet recherché ! Ce sera la dernière séquence d’humour.

A partir de son interrogatoire, le sérieux s’installe progressivement. D’abord, par le refus de Wong de donner son chef. Le clown est terrorisé et ça se voit. Puis, par la révélation par Lanie et son collègue le docteur Murray (déjà vu en 1-10) que l’assassin de Coonan est vraisemblablement un tueur professionnel et celui qui a tué Joanna Beckett, la mère de Kate. Le spectateur avait senti, grâce à Castle en salle d’autopsie, que quelque chose tracassait la légiste. Le passage est très sérieux et d’une grande tension dramatique. Stana Katic est mise en vedette et elle ne se défile pas. Elle joue à la perfection l’ébranlement psychologique de Beckett qui a besoin de parler à son père pour pouvoir avancer. La scène avec Scott Paulin est très émouvante et d’une grande dignité. Révélateur est le fait que Beckett va chez Castle pour lui dire qu’elle veut retrouver l’assassin de sa mère.

Le commanditaire du crime de Coonan, c’est son propre frère, Dick ! Jay R. Ferguson remplie son contrat avec force. Émouvant quand il « apprend » la mort de son frère, il durcit son visage en interrogatoire et nous fait parfaitement ressentir qu’il pourrait tuer. Le jeu choisi est intéressant. Plutôt que d’être agressif ou arrogant, Jay R. Ferguson compose un Dick Coonan sarcastique qui défie insidieusement Beckett. Il domine la situation et propose un marché. Le final est extrêmement tendu (la musique lors de la scène du parking est particulièrement énergique). Vieux routier des séries, Thomas J. Wright est parfaitement à l’aise pour orchestrer la montée progressive de la tension et, surtout, pour ne pas la laisser retomber dans ces dernières scènes où les acteurs jouent sur le film du rasoir. A tout moment un drame peut arriver. Et il arrivera.

Sans doute ébranlé par l’épreuve traversée, Castle annonce qu’il veut se retirer mais Beckett le retient. Elle s’est « habituée à ses pitreries » et veut qu’il soit là quand elle arrêtera le commanditaire de l’assassinat de sa mère. C’est extrêmement tendre. Une étape dans le processus du « Caskett » est franchie.

Anecdotes :

  • Ryan est particulièrement influençable : il regarde avec attention un DVD qui explique comment devenir riche.

  • Castle révèle à Beckett qu’il l’a choisie comme modèle de Nikki Heat car « elle est forte »

  • Erreur du lieutenant Beckett quand elle dit que Coonan est passible de l’injection létale : l’État du New York a suspendu l’application de la peine de mort.

  • Jay R. Ferguson/Dick Coonan : acteur américain, peu de films à son actif mais on a pu le voir dans les séries Amy (2003-2004), Medium (2005), Surface (2005-2006), Les Experts : Miami (2008), Weeds (2009), Mad Men (2010-2015)

  • Scott Paulin/Jim Beckett : acteur américain, vu au cinéma dans Turner et Hooch (1989) mais surtout à la TV : Capitaine Furillo (1982-1986), Hôpital St Elsewhere (1983-1985), Clair de Lune (1987), La loi de Los Angeles (1988-1993), Beverly Hills (1993-1996), X-Files (2002), JAG (2002-2003), NCIS (2006), Lie to me (2009)

  • Patrick St-Esprit/Emmett Forrest : cet acteur américain a joué dans K 2000 (1985), Docteur Quinn, femme médecin (1994), Walker, Texas Ranger (1993-2001), Angel (2002), Saving Grace (2007-2010), Sons of Anarchy (depuis 2008). Il a également joué dans Hunger Games : l’embrasement (2013).

  • James Cosmo/Finn Rourke : acteur britannique, sa carrière débute à la fin des années 60 (La bataille d’Angleterre, 1969). Il a joué également dans Braveheart (1995), Trainspotting (1996), Troie (2004), Le Monde de Narnia : Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique (2005). A la télévision, on l’a vu dans Amicalement Vôtre (1971), Highlander (1986), Sons of Anarchy (2010), Game of Thrones (2011)

  • Robert Picardo/docteur Murray : acteur américain, vu dans Hurlements (1981), L’aventure intérieure (1987), Urgences (TV, 1995), Star Trek : Premier contact (1996), Star Trek : Deep Space Nine (1997), Stargate SG-1 (2006-2007), Les 4400 (2005), Stargate Atlantis (2008-2009), Stargate Universe (2011), Mentalist (2013), Bones (2014).

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14. LE TROISIÈME HOMME
(THE THIRD MAN)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Rosemary Rodriguez

Résumé :

La découverte du corps d’un squatteur amène Castle et Beckett sur une tout autre piste. Mais ils ont d’autres projets en vue.

Critique :

Un épisode pas déplaisant mais où on préfère suivre l’intrigue secondaire, plus drôle et plus enlevée, que l’intrigue principale.

Entrée en matière plaisante avec cette revisitation policière du conte de Boucle d’Or mais, très vite, le scénariste en vient au sujet qui l’intéresse vraiment : la liste annuelle des 10 célibataires les plus en vue et où figure Richard Castle (n°9)…assorti du commentaire qu’il ne le sera peut-être plus très longtemps car il aurait une aventure avec…le lieutenant Beckett ! La scène avec la famille Castle toute réunie autour du mâle alpha très sûr de lui est hilarante et on retrouve une touche d’humour noir (« Quelqu’un est mort. Je suis sauvé. »). Ryan et Esposito ont lu l’article et le cacher le plus longtemps possible à Beckett va être le running gag de la première partie de l’épisode. Toute cette histoire va être constamment drôle et la réalisation se fait également plus alerte et plus espiègle (Castle essayant d’attraper le journal des mains d’Esposito). On est même presque déçu de revenir au « sujet principal », qui pourtant ne manque pas d’intérêt, du moins au départ mais pâti du traitement global.

Les enquêteurs mettent la main sur un squatteur grâce à une idée de Castle qui a compris comment procédait ce dernier. Original et brillant, et Nathan Fillion jouant Castle inspiré restera un moment de la comédie télévisuelle. Détail révélateur et moyen infaillible de savoir si l’on regarde un bon épisode ou un épisode moyen de Castle : si vous voyez une course poursuite brève et inutile, c’est que l’épisode est moyen. Rosemary Rodriguez, nouvelle venue, a sans doute été peu emballée par cette partie de l’histoire. Alors, une poursuite, ça fait toujours bien.

Le passage par le journal permet de faire le lien entre l’enquête et l’intrigue secondaire, une liaison intelligente car, jusqu’à présent, les intrigues secondaires étaient bien distinctes du corps principal. Sans doute est-ce mieux car elles ne vampirisaient pas l’attention. C’est un passage léger et drôle et Castle repart avec le numéro de « la célibataire n°3 ». Beckett, un peu jalouse, se dégotte aussi un rencard, avec un pompier grâce à Lanie. Le sourire de cette dernière est éloquent ! Vraiment très drôle et on regardera avec intérêt les réactions des deux duettistes quand ils apprennent que l’autre à un rendez-vous galant le même soir.

Il faut vraiment en revenir à l’intrigue principale. Excellent passage que la visite d’un appartement qui intéressait les criminels (car le mort a fait remonter à deux autres personnes dont une retrouvée assassinée) avec Castle qui se révèle passionné de vieille architecture et d’un goût exquis. Le dialogue avec Beckett est drôle et crépitant…mais il parle de leurs partenaires pour la soirée et non de l’enquête. Décidément, on n’y échappe pas. C’est à Esposito qu’il revient de lier les différents éléments et Castle va, à l’aide d’une petite histoire bien improvisée, relancer toute l’enquête. La figure est désormais un classique mais elle reste agréable.

Les deux intrigues se rencontrent en soirée et se percutent même. De façon improbable mais drôle, les deux couples se retrouvent au même restaurant. Et là, c’est festival ! Avec une candeur pas possible, un sans-gêne incroyable et un égocentrisme hallucinant, Castle et Beckett vont méthodiquement saboter leur soirée ! La situation est de plus en plus décalée et finit par être complètement hilarante. Ne surtout pas partir avant la fin de l’épisode parce que les commentaires de nos héros sur leurs partenaires du soir sont un caviar !!

Castle et Beckett ont eu la même idée qui les a amenés à tout comprendre et c’est à Beckett qu’il revient de découvrir la vérité. Une vérité bien pathétique, réaliste certes mais l’assassin manque de personnalité pour nous intéresser.

Mais on aura compris que ce n’était pas le sujet.

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Anecdotes :

  • L’année précédente, Castle était le célibataire le plus en vue n°7. Avant de rencontrer Beckett.

  • « C’est horrible, je n’ai pas de vie » dit Beckett à Lanie…qui lui fait remarquer que ce sont les cadavres qui n’ont pas de vie !

  • Le rencard de Beckett illustrait le mois de juillet du calendrier des pompiers.

  • Sarah Brown/Amanda Livingston : on a vu cette actrice américaine dans le soap General Hospital (1996-2001, 2008-2009, 2014), Cold Case (2005)

  • Jack McGee/Dale Fickas : acteur américain issu d’une famille d’origine irlandaise, il a tourné dans 80 films dont L’arme fatale 2 (1989), Basic Instinct (1992), Collission (2004), Happy New Year (2011) mais aussi à la télévision: Les  Experts (2002, 2008), Rescue Me (2004-2007), NCIS (2005), Esprits criminels (2008), Lie to me (2010).

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15. LE BATTEUR BATTU
(SUICIDE SQUEEZE)

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Scénario : Jose Molina

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

La mort d’un champion de base-ball plonge Castle et Beckett dans les méandres de la communauté cubaine.

Critique :

L’épisode aurait pu être banal : un crime est commis dans tel lieu ou telle communauté etc. mais José Molina parvient à déjouer les attentes et, surtout, il apporte une réelle émotion.

L’émotion apparaît dès le début de l’épisode lors de la première discussion avec l’épouse du défunt, Maggie, incarnée avec sensibilité et profondeur par Chandra West. L’actrice ne faillira pas tout du long, passant de la veuve éplorée (mais avec retenue) à l’épouse qui se croit trompée mais c’est la scène finale qui est le sommet vraiment très touchant. Il eut été facile de tomber dans le pathétique mais l’équilibre reste préservé. Le personnage du meilleur ami qui est soupçonné est par contre beaucoup plus quelconque et ne sert qu’à accréditer la piste de la maîtresse.

Dans un mauvais épisode, on aurait dit avoir vu l’enfilade des clichés concernant Cuba, ses diplomates et ses expatriés anticastristes. Ils sont là mais le scénario s’en sort relativement bien avec eux. Le souci est que la multiplication des personnages et les différents mobiles, tous crédibles (sans compter ceux trouvés par Castle !) donnent un épisode bavard sans réelle action. Ce sont les différents interrogatoires qui font avancer l’intrigue, en ajoutant les informations donnés par Ryan et Esposito et celles trouvées par Perlmutter (dont on apprécie le caractère acariâtre qui confère du relief au personnage) et, inévitablement, ça stagne un peu. Qui trop embrasse mal étreint. José Molina a voulu tout embrasser de la communauté cubaine et ne fait qu’effleurer le sujet. Néanmoins, apprécions le diplomate loquace qui est important dans l’évolution de l’enquête. Dans le rôle de l’anticastriste « primaire », José Zuniga apporte une vraie plus-value en n’enfermant pas Quintana dans le rôle de l’opposant basique. Il insuffle une vraie colère à ce dernier, faisant ressortir la douleur de celui qui dû fuir son pays pour échapper à la dictature de Castro (à l’époque de l’épisode, Fidel est toujours aux commandes).

Cuba est la clé de l’énigme. Le défunt, Cano Vega, a fuit l’île en 1992 mais il avait accepté l’offre de représenter le « nouveau Cuba », ce qui avait suscité incompréhension et colère. La fuite de l’île est racontée par un autre personnage inévitable, l’agent sportif mais le choix de Ray Wise pour incarner ce Bobby Fox est un coup de maître. Si l’histoire qu’il raconte ne dépareillerait pas dans un roman, l’acteur campe son personnage avec une grande autorité et il occupe l’espace avec force. Certainement le meilleur acteur de l’épisode. C’est aussi de Cuba que viendrait la prétendue maîtresse, Lara, dont l’existence est bien attestée tout comme le fait qu’elle se trouvait à Cuba voilà peu. D’où le recours à un passeur, autre figure incontournable. C’est finalement un simple témoin qui va permettre de faire les connexions avec les éléments épars réunis par les enquêteurs. Dès que ceux-ci auront trouvé Lara, ils sauront qui est le tueur.

Dans cette histoire, Castle et Beckett bougent beaucoup, interrogent beaucoup, écoutent beaucoup mais parviennent quand même à nous distiller des moments d’humour et de complicité. Notamment, lors d’une discussion qui commence avec Ryan et Esposito mais, très vite, se résume en un duo. Castle commence à raconter une histoire que Beckett termine. C’est nouveau entre eux et c’est agréable.

L’intrigue secondaire du jour est résolument mineure. José Molina n’a pu se résoudre à ne pas en mettre une mais, du coup, il ne l’explore pas assez. Pour un projet de classe, Alexis s’est penché sur la généalogie de sa famille composée « de saltimbanques et d’escrocs ». Certes, on a une jolie scène cocasse en ouverture et Molly C. Quinn sait apporter sa pierre à l’édifice d’émotion quand elle fait parler Alexis sur son grand-père paternel. Nathan Fillion est très bon dans ces moments-là et ne déroge pas à la règle. Castle ne connaît pas son père mais ne le vit pas mal et l’explication donnée sonne très juste en étant très touchante aussi. 

Anecdotes :

  • C’est en 1959 que Fidel Castro prit le pouvoir à Cuba en chassant le dictateur Batista, pro-américain. Il a laissé le pouvoir à son frère Raul en 2006.

  • Beckett est fan de base-ball. Elle a vu son premier match à 3 ans.

  • Absence de Tamala Jones.

  • Chandra West/Maggie Vega : actrice canadienne, vue surtout à la télévision : Highlander (1994), Les Experts (2000), New York Police Blues (2003-2004), Flashpoint (2008), Cold Case (2010), Private Practice (2011).

  • Jose Zuniga/Quintana : acteur américain, on l’a principalement vu à la télévision : New York Police Judiciaire (1992, 1998, 2004, 2006), Les Experts : Miami (2002, 2007, 2008), Urgences (2003),  Dexter (2006), Grey’s Anatomy (2008), Person of Interest (2011), Scorpion (2014), Esprits criminels (2015) ; au cinéma : Mission : Impossible 3 (2006), Twilight : Fascination (2008).

  • Ray Wise/Bobby Fox : acteur américain, vu au cinéma dans RoboCop (1987), Good Night and Good Luck (2005), X-Men : le commencement (2011) et à la télévision dans Drôles de Dames (1978), Agence tous risques (1985), Clair de Lune (1989), Twin Peaks (1990-1991), Savannah (1996-1997), JAG (2004), The Closer (2006, 2 épisodes), Psych : enquêteur malgré lui (2009-2010/2014), Esprits criminels (2012), Agent Carter (2015-2016).

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16. JOURNAL D'UNE DOMINATRICE
(THE MISTRESS ALWAYS SPANKS TWICE)

Scénario : Kate Sargeant

Réalisation : Thomas J. Wright

Résumé :

Le meurtre d’une étudiante fait plonger Castle et Beckett dans l’univers du bondage.

Critique :

Ce qu’il y a de bien avec le crime, c’est qu’il vous permet d’explorer toutes les facettes d’une communauté. Pour l’épisode du jour, c’est l’univers du sexe et de la domination. Sujet sulfureux sur le papier mais traité sagement ; Castle est une série familiale !

Kate Sargeant s’applique à nous faire découvrir ce monde en y mettant un peu d’humour. C’est le rôle de Nathan Fillion qui s’en acquitte fort bien, à commencer par la scène de crime. Pour le coup, celle-ci n’est pas banale mais on la dira conforme au sujet traité. Sujet, c’est le mot. La victime, Jessica, était une étudiante en sociologie dont le thème de la thèse était le bondage et la domination. Toute la partie universitaire est plutôt intéressante parce qu’elle pose le sexe comme objet et non comme sujet. Aussi éminemment privé qu’il soit, le sexe peut être étudié comme beaucoup d’autre choses. On apprécie aussi que les collègues de la victime échappent aux clichés des rats de bibliothèque mais un seul est réellement dessiné.

Pour faire avancer l’enquête, Beckett prend rendez-vous à la « Maison de la Souffrance » avec une certaine « Maîtresse Venin » parce que son petit copain « Ricky » n’a pas été sage ! C’est comme un écho à cet épisode précédent où Castle avait commandé une escort-girl ! Le visage de Nathan Fillion qui se décompose quand il comprend ce qui se passe, et symétriquement, celui de Stana Katic qui rayonne de malice, sont des bijoux de comédie. C’est sur notre couple vedette que repose l’essentiel de l’intérêt de l’épisode. Leur venue au donjon est un régal et les discussions directes ou indirectes sur le sexe seront légions et apporteront une touche de comédie bienvenue. Aller à la « Maison de la Souffrance » ne sera pas vain : Jessica ne faisait pas qu’étudier le bondage, elle le pratiquait elle-même ! Le premier interrogatoire d’une autre dominatrice, Lady Irena, est intéressant. Dina Meyer, outre qu’elle est une très belle femme, a un charisme certain en tenue SM. Stana Katic joue le flic concentré qui pose des questions tandis que Nathan Fillion est l’homme subjugué. Il est rare, pour ne pas dire rarissime, que Richard Castle soit muet. Il est pourtant réduit au silence par l’éclat d’un rouge à lèvres ! La composition de l’acteur est criante de vérité. Et voir Stana Katic prendre un certain plaisir à jouer la dominatrice est très drôle.

Le réalisateur, Thomas J. Wright, est un praticien confirmé de la mise en boîte de série et il se débrouille plutôt bien ici, notamment pour ce qui d’installer l’ambiance SM avant que les enquêteurs ne parlent aux filles. Une seconde avec quelques images, une musique adéquate et une ambiance sonore réaliste nous conditionnent pour donner aux scènes, tournées en studio, le cachet du vrai. Les décors sont corrects dans l’ensemble avec un plus pour le hall d’accueil de la « Maison de la Souffrance » complètement neutre dans sa tonalité argentique. On verra relativement peu le lieu de travail de Jessica ; c’est la tenue des actrices qui donnent le la.

Le scénario donne aussi de la place à Ryan et Esposito mais sur deux modes différents. C’est à eux qu’est confié le second interrogatoire à la « Maison de la Souffrance » et il est assez cocasse de voir le viril Esposito réduit à l’obéissance par une dominatrice d’un sexy endiablé et qui est tout à fait coopérative n’oubliant de donner ni réponses ni coups de cravaches ! Jon Huertas rend très justement le glissement opéré par son personnage perdant progressivement le contrôle de la situation. Ryan, lui, est mis en valeur sur un mode plus doux puisqu’il a la joie de présenter sa petite amie, Jenny, au reste de l’équipe.

L’intrigue secondaire du jour concerne Alexis qui veut devenir pom-pom girl au grand damne de son père ! Les conversations de Castle avec Beckett et avec Martha (qui va donner l’élément capital à la résolution de l’enquête) sont intéressantes mais sans plus. On a connu plus inspiré et plus drôle.

Anecdotes :

  • Première apparition de Jenny, la petite amie du lieutenant Ryan, incarnée par Julianna Dever, épouse à la ville de Seamus Dever

  • Castle voulait faire du hockey à la fac pour être comme tous les « mecs cools »

  • Le mot de sécurité de Castle pour le SM a changé : c’est « napperon » maintenant. C’était « pomme » en saison 1.

  • Dina Meyer/ Lady Irina: on a pu voir cette actrice américaine dans Starship Troopers (1997), Saw (2004, 2005, 2006, 2007), Piranha 3D (2010) et à la télévision : Les Experts (2004), Point Pleasant (2005-2006, série créée par Marti Noxon), NCIS (2010, 2 épisodes), Beverly Hills (2011-2012).

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17. MESSAGES PAR BALLES
(TICK, TICK, TICK)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Un homme contacte Beckett en l’appelant « Nikki » et entame un jeu pervers avec elle en semant les cadavres. Le FBI est aussi de la partie.

Critique :

Somptueuse première partie qui mêle adroitement une histoire dure et cruelle à des morceaux d’humour qui sont autant d’or en barre. Sans compter la présence de Dana Delany qui électrise l’épisode et tient toute sa place sans empiéter sur nos héros ; elle les valorise même.

Dès le départ, nous savons que nous aurons droit à un épisode spécial car, d’entrée, nous retrouvons Castle et Beckett au commissariat. Pastille légère : pensez donc, Vague de chaleur va être adapté au cinéma ! La joie puérile de l’écrivain est un régal. Légèreté brisée quand un homme appelle Beckett et lui annonce qu’il va commettre un crime ! Un corps sera en effet trouvé à la gare. Beau décor, ambiance pénombre. Fini de rire surtout quand Lanie découvre le pinçon des balles qui forme le mot « Nikki ». Un second coup de fil, préalable à la découverte d’un second corps, place l’enjeu : un tueur en série s’en prend à « Nikki Heat » (Nikki Hard en VF). Le corps est trouvé dans un manège. Ce lieu de liesse enfantine est ici sinistre ; la musique joyeuse est atrocement décalée, c’est sombre et tendu.

Sans qu’on comprenne bien pourquoi, le FBI débarque soudain mais, d’emblée la question est évacuée par l’autorité souveraine de l’agent Jordan Shaw : « Je suis envoyée par les Dieux de l’Olympe ». Castle en frétille d’excitation littéraire et le spectateur est fasciné. Dana Delany dégage un véritable charisme et il n’est pas question de remettre en cause les compétences de l’agent Shaw (quel joli nom aussi !). On y croit d’emblée tellement l’actrice s’impose dès les premières secondes. Elle ne lâchera rien durant tout l’épisode. Une invitée de marque. L’installation du poste de commandement provoque un beau moment d’humour grâce à Nathan Fillion : Castle est « excité comme une puce » par ce Centre rempli de gadgets high tech. Il faut le voir taquiner l’écran tactile ! C’est hilarant, un vrai gosse ! Mais, une petite voix nous dit dans notre tête : qui peut résister à la tentation de faire le pitre avec ce genre de « jouets » ? Castle se permet ce que nous ne nous autoriserions sans doute pas. Et on l’aime pour ça ! Le résumé de Vague de chaleur par l’agent Avery va être également rendu cocasse par la susceptibilité et l’orgueil littéraire de Castle…et par le chapitre 7 dudit roman. Roman qui va jouer un rôle central de cet épisode.

Heureusement que les empreintes d’un suspect sont découvertes, ça permet au spectateur de reprendre son souffle. L’arrestation du dénommé Salt ne donne rien mais le type a été soigné par la scénariste ! Il est d’un répugnant, d’une bassesse mais son côté sarcastique l’empêche de tomber dans la caricature idiote et, en fait, il contribue à alourdir l’atmosphère. Côté réalisation, Bryan Spicer nous gâte. C’est rythmé, sans temps mort et avec une parfaite utilisation des situations drôles et des situations dramatiques. Le passage des unes aux autres est fluide. La musique s’accorde aussi très bien aux situations. Celle au manège reste la meilleure de l’épisode.

Le troisième appel est le plus cruel et ouvre un nouveau chapitre du jeu sinistre. Du sang mais pas de corps. Un classique du roman policier mais ici subverti façon noirceur. Heureusement qu’il y a Castle. On l’aura compris ; Nathan Fillion est magnifique tout au long de cet épisode. Il passe du dingue au sérieux au besoin. Impliqué, il densifie chaque scène. C’est un délice de le voir jouer. Castle, donc, s’autoproclame chevalier protecteur de Beckett et va donc chez elle. Le décalage entre ce que nous voyons et ce que les autres protagonistes le lendemain matin croiront voir est un des meilleurs moments d’humour de la série. Tout le monde sera là car…le troisième corps est là aussi ! Ryan et Esposito puis Lanie sont clairement positionnés dans le registre de la comédie sur ce chapitre (« le témoin refuse de coopérer » note consciencieusement Ryan) quand Dana Delany joue sur le registre plus sérieux…et ironique aussi. L’humour cinglant va mieux à l’agent Shaw et colle davantage avec la personnalité de l’actrice.

Il faut profiter de ce moment léger car les balles laissent en effet un message (bon titre français, celui en VO laisse entendre qu’il va y avoir une suite ; pour cette fois, les deux registres se complètent) : « Nikki sera brûlée ». Le final va être davantage sombre car le tueur va appeler avec une voix hystérique, pleine de colère et de folie avant de se suicider ! Fin de partie pense-t-on mais une remarque anodine de Martha va soudain faire comprendre à son fils qu’ils ont été berné et que Beckett courre toujours un grave danger !

Mais cette fois, il arrivera trop tard.

Contre-point bienvenu, l’intrigue secondaire se rapporte à Martha. Pas de grain de folie mais une décision à prendre : Chet veut qu’ils emménagent ensemble et elle songe à accepter. De courtes mais jolies scènes d’émotion et de tendresse familiale. Et l’alchimie s’opère bien entre Susan Sullivan et Nathan Fillion. Les deux acteurs savent parfaitement jouer les doux dingues et les émotifs tendres.

Anecdotes :

  • Martha regarde un épisode de la série L’Incroyable Hulk dans laquelle Susan Sullivan a réellement joué.

  • Pour jouer son rôle au cinéma, Lanie la joue modeste : elle pense à Halle Berry. Castle est, lui, beaucoup plus mal inspiré en pensant à Kate Beckinsale pour Nikki.

  • Castle reproche L’île de Nim à Jodie Foster.

  • Dana Delany/Jordan Shaw : peu de films marquants pour cette belle actrice américaine mais une longue présence télévisuelle : Clair de Lune (1985), Magnum (1986-1987), China Beach (1988-1991), Pasadena (2001-2002), The L Word (2006), Body of proof (2011-2012), Hand of God (2014-2016) mais son rôle le plus connu demeure celui de Katherine Mayfair dans Desperate Housewives (2007-2012).

  • Léonard Robert/Jason Avery : acteur américain, vu dans Buffy contre les vampires (2000), Les Experts : Miami (2004), Bones (2005), Smallville (2 ép., 2005-2006), Esprits criminels (2010).

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18. LA MORT DE NIKKI
(BOOM)

Scénario : Elizabeth Davis

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

L’adversaire de « Nikki » est toujours en liberté. Pour se venger de son échec, il s’en prend à l’agent Shaw. Laquelle ne peut compter que sur Castle et Beckett.

Critique :

L’épisode reprend là où le précédent nous avait laissé. A la suite de sa consœur, Elizabeth Davis, se montre aussi brillante. Plus nerveux, son scénario mise moins sur l’humour que sur l’action et la tension dramatique. Pourtant, on va commencer par une scène faussement drôle : Beckett a survécu à l’explosion mais…elle est nue et tout à brûlé. Voilà une femme qui n’a vraiment plus rien à se mettre ! On sourit mais on apprécie aussi un détail important : Castle a appelé Beckett par son prénom, signe indubitable d’implication personnelle. Le « Caskett » se renforce.

L’épisode permet aussi le retour de Dana Delany qui se montre toujours aussi brillante mais encore meilleure. En effet, le scénario lui permet de jouer sur d’autres registres. Elle est bien entendu excellente quand elle incarne l’agent Shaw compétente (fouille de la scène du prétendu suicide), intelligente (scène du profilage), autoritaire (quand elle débarque Beckett de l’enquête pour désobéissance) mais la scène de la planque lui permet d’approfondir le côté humain de Shaw. Laquelle est mariée et mère de famille. L’entendre parler à Beckett de sa vie personnelle et comment elle s’organise a quelque chose de profond et de touchant. Shaw sera aussi montrée fragilisée par son enlèvement mais sans perdre de sa force de caractère. La mise temporaire à l’écart de Dana Delany permet à nos duettistes préférés de reprendre la main.

Castle et Beckett ont l’occasion de nouer une quasi-relation de couple et c’est un passage obligé de ces séries où l’attirance entre les personnages est un moteur. Bones et Booth avaient joué les parents d’un jour pour un bébé quand l’anthropologue refusait la maternité et on pourrait multiplier les exemples. Ici, le rapprochement est joué sur le mode de l’humour, ce qui signifie qu’il n’est que temporaire et que ce que nous voyons ne doit pas être surinterprété sans être pour autant mis de côté. Nathan Fillion et Stana Katic jouent sur du velours et nous convainquent sans peine. L’actrice est davantage mise en avant par le scénario et elle s’en tire avec les honneurs. La colère de Beckett débarquée face à un Montgomery qui ne lâche rien est filmée avec nervosité. Mais, cette scène dure sera suivie d’une autre plus douce entre Castle et Beckett.

La confiance entre Castle et Beckett sera déterminante car l’écrivain n’est pas satisfait de la situation alors que l’agent Avery est certain de coincer le tueur. Pas satisfait parce qu’il n’aurait pas écrit la scène ainsi. Il est logique que le FBI n’écoute pas ce genre de commentaire mais Beckett le fait et c’est la première marche vers la libération de Shaw. Autre preuve de confiance, elle lui donne une arme. Rappelons-nous qu’il n’en était pas question la saison précédente. L’équipe de scénaristes accompagne formidablement bien la montée en puissance du « Caskett ».

Si le scénario joue davantage sur la corde de l’action, il fallait que la mise en scène suive. Et comment reconnait-on une réalisation John Terlesky ? Il y a une course poursuite ! Sauf que celle-ci est utile…ce qu’on avait déduit de sa longueur. Elle est filmée avec nervosité mais fluidité. Quand il a le temps de développer sa marotte, le réalisateur se révèle plutôt bon. Il aura une autre occasion de se mettre en valeur : la localisation de l’endroit où le tueur emprisonne Shaw : c’est brillant, filmé intelligemment (et le scénario ne joue pas vraiment la facilité ; on a connu des repérages plus téléphoné) et de manière dynamique. On croit vraiment à l’utilisation de la haute technologie. La bagarre finale est par contre un peu brouillonne.

Avant de partir, la fine mouche qu’est Jordan Shaw aura un commentaire bref, mais très fort, sur Castle : « Il tient à vous », affirme-t-elle à Beckett, qui ne la dément pas. A mettre en relation avec la petite phrase de Kyra Blaine. Les petits mots font-ils les grandes histoires ?

Anecdotes :

  • Premier épisode sans accroche.

  • Absence de Tamala Jones. Pour une des rares fois, il n’y a aucun légiste, ni Lanie, ni Perlmutter.

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19. LA MALÉDICTION DE LA MOMIE
(WRAPPED UP IN DEATH)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Un conservateur de musée est tué dans des circonstances étranges peu de temps après avoir découvert la momie d’un roi maya.

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Critique :

S’il y a un moment où le fan de Castle jubile c’est quand sa série préférée entreprend de passer à la moulinette les grandes figures des genres cinématographiques. Visiblement, la saison 2 a choisi l’épouvante. Après le vampire voici la momie. Un classique du film d’horreur !

La jubilation commence dès les premières minutes avec un gros plan des plus ironique qui proclame : « Devine comment le mec va mourir ». C’est grinçant et ce qui suit est meilleur encore ! La victime se nommait Will Medina, conservateur adjoint au musée. La fouille de son appartement laisse supposer une présence féminine mais c’est aussi l’occasion d’un débat bref mais cocasse autour du bouquin « Mange, prie, aime » qui se permet au passage de tordre le cou à certains clichés. Bien joué de la part du scénario !

Le musée fournit son lot de moments croustillants mais le meilleur met Nathan Fillion en orbite. L’acteur sera le soutient sans faille de l’épisode et sa verve comique sera sans cesse sollicitée. Castle, c’est un gamin dans un magasin de jouets. Alors, mettez-le dans une pièce avec un sarcophage et un chapeau et il se la joue Indiana Jones ! On entend même le thème de la saga !! Malheur à lui car il a croisé le regard du roi maya et il est maudit maintenant !!! Une malédiction qui va se jouer en deux temps. Dans le premier, il est l’objet en fait d’un plan vicelard mais absolument hilarant de ses amis du poste (crise de fou rire garantie). Dans le second, c’est plus des « coïncidences » ou un « timing troublant ». C’est traité sur le mode comique mais on devine combien il serait facile de prendre l’exact contre-pied. L’atmosphère ne serait plus du tout la même.

La galerie de personnages est excellente. Les interrogatoires sont relativement brefs et entrecoupés de scènes au musée ou de prises d’infos (Lanie est bien utile ici ; Tamala Jones est excellente car elle ne donne jamais dans le purement fonctionnel. Il y a toujours une réplique, une mimique, quelque chose qui apporte un plus) et l’humour imprime un rythme qui ne faiblit pas. Excellente réalisation de Bill Roe. Le premier suspect et évidemment innocent mais c’est un Maya. Il a envoyé des menaces. Il tient un discours à la fois sérieux et digne sur son peuple et il est appelé à jouer un rôle capital dans le désenvoûtement de Castle. Vient Stanford Raynes, conservateur du musée et collègue de Will. Il avouera détester son collègue mais prétendra avoir un alibi. Tout comme Rachel Walters, collègue et amante de la victime. Convaincante dans l’émotion, elle se révèlera précieuse dans la résolution de l’énigme. Currie Graham et Navi Rawat sont tous deux très bons, le premier meilleur encore. La sobriété de son jeu rend parfaitement crédible la fonction de son personnage et il dégage une certaine autorité. Il ne faut pas oublier le trafiquant, mais pas de drogue, d’antiquité s’il vous plaît. Un personnage attendu mais le contrepied est agréable à savourer. De plus, il permet de complexifier la victime en la montrant sous un jour nettement moins favorable. Il n’y a pas que des innocents qui meurent dans les séries policières ! Le dernier personnage interrogé est plus original : un expert embauché par un collectionneur privé. Le type ne paye pas de mine mais il débite sans sourciller son discours sur le carbone 14 et…on y croit à son histoire ! C’est en plus lui qui met les enquêteurs sur une toute autre piste qui va se révéler déterminante pour découvrir la vérité. On passera plus vite sur le mécène qui n’apporte pas grand-chose sinon un lien avec la saga La Momie puisque l’acteur a joué dedans.

Cette histoire de malédiction inspire tout le monde ! Martha raconte ce qui lui est arrivé à propos de la « pièce écossaise » et le capitaine Montgomery raconte comment son coéquipier est mort. Ces historiettes, plaisantes, participe à un état d’esprit général léger et savoureux. Une référence, moins attendue mais pas mal vue, se fait jour aussi : Scooby-Doo ! C’est vrai que, quand on traque des « monstres » dans une ambiance facétieuse, cette figure devait survenir. Le couronnement de cet épisode c’est tout de même de voir la tentative de fuite du coupable et les enquêteurs ne se donnant même pas la peine de le poursuivre ! C’est vraiment drôle et on rira encore à la dernière scène. 

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Anecdotes :

  • La  Momie : figure importante dans les films d’horreurs. Boris Karloff l’incarna pour Universal en 1932. La Hammer reprit ce personnage dans La malédiction des pharaons (1959, Christopher Lee incarne la momie face à Peter Cushing, l’archéologue). Après avoir songé à un nouveau film d’horreur à petit budget, c’est finalement sous la forme d’une comédie que la momie revient à l’écran avec Arnold Vosloo dans le rôle du monstre face à Brendan Fraser et Rachel Weicz (La Momie, 1999 ; Le retour de la momie, 2001). Un troisième film, inspiré de la Chine antique fut produit en 2008. Brendan Fraser reprend son rôle mais Rachel Weics est remplacée par Maria Bello. Jet Li incarne la momie (La tombe de l’empereur-dragon). Une saga dérivée, Le Roi Scorpion, compte quatre films à ce jour.

  • L’essai « Mange, Prie, Aime » d’Elizabeth Gilbert dont se gaussent Castle et Esposito a été adapté au cinéma avec Julia Roberts (2010).

  • Castle emmenait Alexis au musée quand elle était petite pour jouer avec elle… « et draguer de la poulette ». Après le parc, le musée était donc son terrain de chasse !

  • Ainsi que nous l’apprend un des personnages, le peuple Maya existe effectivement toujours. La population se répartie entre le Yucatan au Mexique et le Guatemala.

  • Castle compare Beckett à Daphné dans Scooby-Doo. Est-ce flatteur ?

  • Currie Graham/Stanford Raynes : acteur canadien surtout vu à la télévision: New York Police Judiciaire (1992), Urgences (1997), 24 heures chrono (2002), Docteur House (2006), Esprits criminels (2008), Fringe (2012), Agent Carter (2016).

  • Navi Rawat/Rachel Walters : actrice américaine d’origine indienne, vue à la télévision dans Newport Beach (2003-2004), Angel (2004), Numb3rs (2005-2010), Grey’s Anatomy (2013).

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20. RIRE ET CHÂTIMENT
(THE LATE SHAFT)

Scénario : David Grae

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Alors qu’il vient parler de « Vague de chaleur » dans le talk-show de Bobby Mann, Castle s’entend dire par ce dernier qu’on veut le tuer. Et le lendemain il est mort !

Critique :

Épisode agréable sans plus, bien fait mais sans que ça pétille.

Le départ est original puisque la victime dit à Castle qu’on veut le tuer mais il serait mort d’une crise cardiaque. Or, il avait des antécédents donc Beckett ne croit pas son ami. Elle va tout de même accepter que Lanie reprenne l’autopsie qui, évidemment, découvre que c’est un meurtre. Très habile puisque c’est un empoisonnement…sans poison donc indétectable.

Le problème avec ce démarrage c’est qu’il oblige le scénariste à ramer ensuite pour apporter les éléments qui vont faire avancer l’enquête. Celle-ci avance presque toute seule dirait-on. Les flics cherchent et ils trouvent le bon élément au bon moment. Obnubilé par son canevas (crédible, là, il n’y a pas de soucis), David Grae ne soigne pas non plus vraiment ses personnages. On a ainsi le meilleur ami effondré (bonne composition du vétéran Fred Willard qui parvient à donner une certaine consistance à son personnage mais n’a pas trop de temps de présence), la productrice qui devient furibarde quand elle apprend que Bobby couchait avec sa fille, stagiaire sur l’émission (quel cliché ! et traité sans recul ni humour), le présentateur concurrent (évidemment ambitieux), le privé minable engagé pour trouver quelque chose de compromettant et, cerise sur le gâteau, le président de la chaîne qui est une ordure de première. Le coupable est parmi eux ; saurez-vous le découvrir ?

Le sujet sous-jacent de l’épisode c’est la férocité du monde de la télévision. Bobby et son ami Hank animent un show depuis vingt ans mais les audiences baissent et la direction ne veut plus perdre de l’argent donc c’est renouvelle-toi ou meurt. Les talk-shows sont une institution de la télé américaine, bien plus qu’en France. Tout cela est bien fait mais ne casse pas trois pattes à un canard. Aucune partition intéressante et une réalisation tranquille. L’élément capital que trouve soudain Castle est même un brin téléphoné. Il aurait pu y penser plus tôt mais l’épisode n’aurait pas atteint les 40’ réglementaires ! Nos duettistes la jouent sans pression mais nous tiennent quand même avec quelques bonnes répliques et les sourires moqueurs de Stana Katic. En revanche, le final est bien écrit. Amer mais digne quand l’assassin est confondu puis léger et drôle pour conclure.

[capture d’écran 3]

L’intrigue secondaire du jour met en scène…Richard Castle lui-même ! Sur le plateau de Bobby Mann, il a rencontré l’actrice Ellie Monroe. Très éprouvée par la mort du présentateur, elle a contacté l’écrivain pour parler et être réconforté. Le réalisateur s’amuse ici et trouve matière à être vif et brillant. A une scène ou Castle reproche à Beckett son cynisme (et Nathan Fillion donne une indéniable sincérité à son personnage) succède…une scène de « réconfort » aussi brève que torride ! Le plus cocasse c’est que cela se reproduira quasiment à l’identique ! A chaque fois, le lendemain au poste (donc l’enquête dure au moins trois jours), les retrouvailles avec Beckett donnent lieu à des échanges savoureux. Un peu juste tout de même.

Anecdotes :

  • Tom Bergeron/Bobby Mann : animateur de télévision américain, il présente Dancing with the stars de 2005 à 2015.

  • Fred Willard/Hank McPhee : acteur américain, vu dans Les Vampires de Salem (TV, 1979), Austin Powers 2 (1999), American Pie : marions-les (2003), Stargate SG-1 (2007).

  • Kelly Carlson/Ellie Monroe : actrice américaine, d’abord mannequin pour payer ses cours de comédie, elle débute au théâtre. Elle tourne principalement pour la télévision : Nip/Tuck (2003-2010), Everwood (2004-2006), Melrose Place (2009-2010), Supernatural (2011).

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21. LE FLIC FANTÔME
(DEN OF THIEVES)

Scénario : Will Beall

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort d’un ancien voleur fait ressurgir le passé d’Esposito.

Critique :

Un épisode efficace mais qui manque d’humour. En revanche, il creuse la psychologie des personnages et approfondit leurs relations.

Le fan averti remarque tout de suite que l’épisode ne commence pas par la saynète décalée mais par Beckett s’entraînant à la salle de sport du poste et croisant un collègue qui la regarde avec intérêt. Quelle coïncidence que ce collègue, Tom Demming, soit justement le flic du service des cambriolages qui va prêter main-forte à l’équipe de Beckett car la victime, Finch, était un voleur. Qu’en plus, il connaisse Esposito et là c’est le bouquet ! Reconnaissons que le rapport qu’il fait est précis et circonstancié. Michael Trucco s’impose d’emblée en policier crédible, sérieux, posé, souriant sans être nonchalant.

Le premier interrogatoire est toujours celui d’un innocent mais il faut bien dire qu’il a été soigné par le scénariste. Demming le perce à jour avec une certaine ironie et le type saute à pieds joints dans le piège. Juste après cette séquence rigolote, durcissement soudain : le proprio du coffre ouvert par Finch, est un homme de main d’un certain Victor Racine, un parrain très puissant mais resté intouchable jusqu’alors. Esposito confie qu’il est certain qu’il a fait tuer son ancien partenaire, Ike Thornton, dont la mémoire est en outre entachée d’une suspicion de corruption. Excellente idée que d’approfondir le passé d’un personnage toujours présent bien qu’à l’arrière-plan. Jon Huertas saisit l’occasion pour travailler le fond d’Esposito. Le type n’est pas seulement un bon policier au grand sens de l’humour. C’est un homme d’honneur et ça se voit. Dans l’émotion, Jon Huertas est mesuré et ça rend plutôt bien. En outre, l’épisode va faire ressortir la complicité entre Ryan et Esposito. Être coéquipier pour des policiers ne s’arrête pas à la porte du commissariat et les deux acteurs font clairement sentir les liens forts qui unissent leurs personnages.

Quant au truand Racine – les Français apprécieront de voir un criminel porter le nom d’un de leurs plus grands tragédiens ! – Michael Ironside le gâte mais sans pouvoir vraiment sortir du cliché du chef qui se sent intouchable. Même le coup de jouer du golf en intérieur ( !) devant un décor ne surprend pas. C’est un personnage lourd – comme le décor -, certes menaçant mais on est loin de l’aura d’un Fantômas. Que Castle soit naïf sur l’utilité de l’interrogatoire pourrait passer (il est vraiment naïf certaine fois) mais on a plus l’impression que cette naïveté est forcée ; Nathan Fillion n’a pas l’air de ne pas avoir compris ce qu’il y avait d’utile à parler à un type qui ne vous dira rien, et qu’elle n’est là que pour souligner combien les lieutenants Beckett et Demming se comprennent et sont sur la même longueur d’onde.

Rebondissement quand Lanie découvre une empreinte d’Ike Thornton prouvant que le flic mort va beaucoup mieux en fait ! Tamala Jones est savoureuse quand, entre deux résultats, elle glisse deux petits commentaires qui font sourire mais aussi qui font se dresser l’oreille du spectateur. La légiste affutée a l’oreille fine et, surtout, une grande acuité, en plus d’être loin d’être bête. Que Castle n’assiste pas à l’échange est on ne peut plus révélateur. La fin de saison approche mais, cette fois, ayant du temps devant elle, l’équipe de production va pouvoir poser des enjeux et dérouler des fils qui vont tendre la série. Ce n’est jamais un moment facile pour le fan qui voit bien qu’il se passe quelque chose sans pouvoir imaginer ce qui va survenir.

Le double interrogatoire de Carol Thornton est intéressant car il donne l’importance à Esposito. C’est lui qui recueille l’info utile. Abby Brammell était posée face à Beckett ; elle montre une Carol qui s’ouvre davantage devant Esposito parce que c’est un ami de la famille (et le parrain de son fils). L’actrice rend visible et palpable la douleur de son personnage. A ce stade de l’histoire, on pense tout tenir mais une simple séance de visionnage d’images de vidéosurveillance (le genre de séquence qu’on ne voit jamais habituellement) renverse tout. Dès lors, l’histoire se durcit et gagne en intensité. La réalisation est très affûtée sur ce coup-là (fouille de la maison d’Ike, conversation de celui-ci avec Esposito) et John Terlesky n’a même pas besoin d’une course poursuite ! Preuve que l’histoire tenait largement la route. On passera sur la fausse piste très prévisible mais qui nous offre la seule vraie séquence drôle de l’épisode, en plus d’un moment réellement sensuel.

L’épisode a deux intrigues secondaires. L’une, purement comique, voit Castle apprendre le poker à sa fille. Bravo, bel exemple ! La seconde agit directement sur l’enquête puisqu’il s’agit de la relation Beckett/Demming. Pas besoin d’être grand clerc pour avoir compris l’utilité réelle de ce personnage. Néanmoins, à la différence de Sorenson, en saison 1, Demming est bien mieux dessiné et encore mieux interprété. Il ne prend pas une place démesurée dans l’épisode mais contribue à dissocier Castle et Beckett. Pour une rare fois, l’écrivain ne participe ni n’assiste à un interrogatoire. Quelque part, cela signifie que la police peut se passer de l’écrivain. C’est une évidence mais ce rappel a une consonance vaguement menaçante. Un des moments les plus importants de l’épisode voit ainsi Demming demander ouvertement à Castle s’il y a quelque chose entre lui et Beckett. « La balle est dans votre camp » répond avec sincérité le romancier mais, au visage radieux de Demming, se superpose soudain un visage plus grave chez Castle. Une ombre y passe et voile son expression. Par cette simple image, Nathan Fillion rend compte que son personnage n’est que trop conscient de l’importance de ce qu’il vient de dire et de ce qui pourrait arriver. Que pense-t-il vraiment ? La dernière image ne nous permet que de poser une conjecture et elle n’a rien de drôle. 

Anecdotes :

  • Selon Castle, il y a deux semaines, il sauvait la vie de Beckett. Date de la diffusion de l’épisode 18.

  • Il y a eu des paris sur une relation entre Castle et Beckett !

  • Abby Brammell/ Carol Thornton : actrice américaine vue dans Les Experts (2002), Star Trek Enterprise (2004), The Unit (2006-2008), NCIS (2010), NCIS : Los Angeles (2012)

  • Merrin Dungey/Monica Finch : actrice américaine, vue notamment dans Alias (2001-2003, 2006) et Once upon a time (2015).

  • Michael Ironside/ Victor Racine : acteur canadien, vu dans Top Gun (1986), Total Recall (1990), Sauvez Willy (1993), Starship Troopers (1997), Terminator Renaissance (2009) ; à la télévision : V (1984-1985), SeaQuest, police des mers (1995-1996), Urgences (1995, 1998, 2002), Au-delà du réel, l’aventure continue (1999-2001), Cold Case (2009), The Flash (2015).

  • Première apparition de Tom Demming. Il sera présent jusqu’à la fin de la saison.

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22.  LA GUERRE DES CUISINES
(FOOD TO DIE FOR)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : Ron Underwood

Résumé :

Le chef Wolf, vainqueur du jeu « La guerre des cuisines », est retrouvé mort dans les cuisines du restaurant où il officiait.

Critique :

Un épisode plaisant, bien animé, sans vraie surprise cependant quoiqu’on en apprenne un peu sur notre couple vedette. L’arrière-plan de la série donne un intérêt à un épisode qui aurait pu être banal s’il était survenu plu tôt.

La jalousie est un vilain défaut mais elle sera présente à divers moments de l’épisode. Dès le départ, où Castle arrive au poste de bonne heure pour offrir le café à Beckett avant Demming. Lequel est bien intégré à l’histoire, certes en second rôle mais il ne débarque pas de nulle part ; sa présence est crédible, il est utile et, pire que tout pour le fan à l’œil noir, Michael Trucco crée un lien avec Stana Katic. La romance entre Demming et Beckett sort des limbes. Au milieu quand Madison « Maddie », amie de lycée de Beckett et patronne du restaurant où officiait Wolf, l’accuse (ou)vertement d’avoir saboté sa soirée…avec Castle – il faut aussi entendre ce que la mère de l’écrivain pense de ce dîner – parce qu’elle craque pour lui (et avec des détails croustillants comme seule une femme furieuse peut en débiter !). Au final où elle livre la clé du meurtre.

Le modus operandi de l’assassin n’est pas banal : il a aspergé sa victime d’azote liquide ! Le commentaire posé, clinique – on n’ira pas jusqu’à dire « froid » – de Perlmutter a un côté décalé ; le légiste est un peu blasé et le cynisme affleure ; ce qui est très différent de l’empathie de Lanie. Arye Gross peaufine son personnage pour notre plus grand plaisir. L’azote sera aussi un jeu pour un Castle ; voir le profil illuminé de Nathan Fillion plongeant des pommes, des poires et…un peu de tout en fait dans un bain d’azote liquide est un régal !

Ce que l’enquête révèle c’est que depuis quinze jours, la victime avait changé de mode de vie comme rompre avec sa maîtresse (une femme peu scrupuleuse, il faut l’entendre parler de son époux !). Qu’est-ce qui peut pousser un homme à faire cela ? L’amour bien sûr. Le scénario a l’habileté de distiller les éléments et réussit à garder le meilleur morceau pour la fin. Il revient à Castle de retrouver une bague. Le réalisateur est perfide sur ce coup-là. Il filme la trouvaille d’abord du point de vue de Beckett puis change d’angle ; on a donc l’impression que Richard Castle offre une bague à Kate Beckett. Joli coup !

C’est ensemble que nos deux héros vont découvrir le fin mot de l’histoire, grâce à deux petites phrases, des idioties quelque part, dites par Ryan et Maddie, que, symétriquement, ils vont tout comprendre.

L’intrigue secondaire du jour est un dilemme qui ne serait pas crédible en dehors de la série : Alexis ne sait pas si elle doit aller passer le week-end dans les Hamptons avec ses copines ou réviser pour un examen. Molly C. Quinn restitue parfaitement l’exaspération, un peu outrée mais c’est la série qui veut ça, de son personnage. Son père résoudra le problème, ce qui nous vaudra de conclure sur un peu de tendresse dans ce monde de brutes.

Anecdotes :

  • Ado, Beckett passait des heures devant Sauvé par le gong.

  • Castle a fait sa demande en mariage à Gina dans une montgolfière en février !

  • Julie Gonzalo/Maddison Keller : actrice américano-argentine, née à Buenos Aires. Au cinéma, on l’a vu dans Freaky Friday (2003). Plus présente à la télévision : Veronica Mars (2006-2007), Dallas (2012-2014).

  • Erin Cahill/Cecily Burkett : actrice américaine vue dans Power Rangers : la force du temps (2001), Cold Case (2006),  Supernatural (2007), Sleepy Hollow (2013)

  • Michael Trucco/Tom Demming : acteur et musicien américain, il tourne principalement pour la télévision : Charmed (1999), Sabrina (2000-2001), Les Frères Scott (2005-2006), Battelstar Galactica (2006-2009), Facing Kate (2011), How I met your mother (2011-2012), Scandal (2014-2005)

  • Absence de Tamala Jones et Ruben Santiago-Hudson.

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23.  DOUBLEMENT MORT
(OVERKILL)

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Scénario : René Echevarria

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Le patron d’une entreprise de cosmétique est retrouvé assassiné dans des circonstances qui rendent perplexes les enquêteurs. Là-dessus, Castle digère mal la présence de Demming.

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Critique :

Une brillante intrigue, originale, au rythme certain mais, surtout, les interprètes font crépiter répliques et jeu. L’atmosphère de mystère et de rivalité est prégnante et la tension ne quitte jamais l’épisode.

L’introduction est une des plus stylisées de la série mais elle est captivante tout en étant classique ; l’inscription en lettre de sang c’est aussi vieux que le cadavre dans la bibliothèque mais le réalisateur en tire une scène faussement légère qui nous captive d’entrée. D’autant que, même pour les non-anglophones, écrire « Murdere » c’est une faute. Comptons sur Castle pour s’en préoccuper mais, ironie, ce n’est pas lui qui comprendra pourquoi.

On reste dans cette fausse légèreté avec nos drôles de mecs qui s’extasient sur le métier de la victime ; Damian Wilder était dans la cosmétique. C’est effectivement très drôle de les voir manipuler de la mousse à raser avec le regard luisant. La remarque, perfide mais juste, de Lanie est hilarante puisqu’elle les compare à Sex and the City ! La métaphore sera d’ailleurs filée !!

S’il y a eu meurtre, il y a aussi eu vol, de livres rares. Qui dit vol dit Demming ! Dorénavant, il n’y a plus de sympathie entre le policier et l’écrivain mais une claire rivalité. Rivalité qui s’exprime par un geste d’une ridicule puérilité, juste avant le générique. C’est assez bête pour faire rire mais, en même temps, tellement révélateur. Pour Castle, la clé est dans le message ; pour Demming dans le vol. Le plus intéressant c’est que le scénariste va refuser de trancher et nous livrer une passionnante rivalité parfaitement intégrée à l’enquête. Si l’épisode 2 misait sur le côté ludique du pari pour parler de rivalité, ici, c’est plus dur sur le fond tout en restant léger sur la forme. Lorsque les deux hommes trouvent un témoin, les deux parfaitement crédibles, il faut voir la manière dont Castle amène le sien et obtient la primeur. C’est superbement joué par Nathan Fillion : placé au centre, l’acteur donne l’impression de dominer la situation et, amène petit à petit les faits avec une lenteur calculée, un ton sérieux mais qui vibre mezzo de fierté jusqu’à porter l’estocade. Il n’aurait pas mieux passé la corde autour du cou de Michael Trucco !

Du coup, il est presque logique de voir Castle conduire l’interrogatoire ! Quel chemin parcouru depuis la saison 1 ! Sans surprise, le suspect est innocent mais il a néanmoins quelque chose à nous apprendre. Autre interrogatoire savoureux, celui du mannequin, évidemment maîtresse de la victime. Ravissante tout aussi évidemment, elle a aussi un sacré caractère et sa méchanceté a quelque chose de réjouissant. Elle met cependant les enquêteurs sur une autre piste intéressante. Le motel, où la victime aurait vu une maîtresse, est un tel cliché qu’il en est comique et le commentaire désabusé du gérant apprenant qu’il a hébergé « Scarlett O’Hara » vaut bien des sketches !

Le summum est atteint avec les suspects. Castle penche pour une femme et Demming pour un homme ! Ils s’affrontent à coup de mobiles mais, à ce jeu, le lieutenant Demming ne peut avoir le dessus. Sous le costume-cravate de l’un et le beau costume de l’autre, c’est la bonne vieille lutte préhistorique pour les ressources qui se poursuit, surtout quand on voit comment Castle en rajoute dans le « T’as vu comme je suis le meilleur ». Là encore, Nathan Fillion fait ressortir la malignité qui prend le dessus sur le meilleur côté de Richard Castle. Sauf que, l’un comme l’autre, se retrouvent le bec dans l’eau !

Les livres rares volés refont surface et mènent finalement à une affaire de chantage. Comme l’affaire devient compliqué, Castle et Beckett la résument pour nous et, là, c’est festival ! Les duettistes reprennent tout devant un Demming impuissant !! On a de la peine pour lui mais c’est vraiment drôle. La résolution du chantage ne résout rien du tout en fait, mais il nous aura encore bien fait rire ; cependant, nous ne sommes jamais perdu tant le scénario est rigoureux et la réalisation l’accompagne sans fausse note.

Dernier élément comique : c’est Beckett qui comprend tout alors que les deux hommes sont dans le potage. En revanche, une ombre plane sur le dernier plan. La méchanceté est une donnée constante dans cet épisode. Celle du mannequin, celle de Martha qui va voir une pièce de théâtre d’une rivale descendue par la critique mais, cette même Martha a un discours très sage et Susan Sullivan sait parfaitement équilibrer la folie douce et la sagesse de son personnage. Martha reconnaît que sa rivale a été bonne dans le rôle car sa méchanceté lui a permis de le comprendre. Méchanceté de Castle donc qui en rajoute dans le rabaissement de Demming quand il peut. La méchanceté est un trait humain, trop humain. 

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Anecdotes :

  • C’était évident depuis le départ mais les cheveux de Stana Katic deviennent vraiment longs.

  • William R. Moses/ Blake Wilder : acteur américain vu dans Falcon Crest (1981-1987), Perry Mason (1989-1995), Jane Doe, Miss Detective (2005-2008), La vie secrète d’une ado ordinaire (2010-2013).

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24.  ESPION D'UN JOUR
(A DEADLY GAME)

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Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme retrouvé mort dans le parc amène Castle et Beckett dans un monde de faux-semblants.

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Critique :

Avec Marlowe au stylo et Bowman à la caméra, le chef-d’œuvre était annoncé et chef-d’œuvre il y aura. A la fois ludique et sombre, l’épisode amuse le spectateur et fait passer le fan par toute la gamme des émotions car, au-delà de l’intrigue, son vrai sujet c’est le couple vedette.

L’entrée en matière signe la maîtrise du réalisateur : un homme court, pour sauver sa vie, ambiance nocturne, ombre et mauvais éclairage, violence des émotions et meurtre ; puis scène de la vie folle et ordinaire de la famille Castle.

A rebours de l’épisode-type de la série policière, le début de l’épisode ne nous apprend rien sur la victime car tout ce qui la concerne est faux ! On peut voir en creux ce qu’est le vrai travail de policier : du travail de fourmi. C’est évidemment moins glamour que d’être inspiré par les Muses ! Référence amusante peu après à cette grande série d’espionnage qu’est Mission : Impossible (eh ! oui ! il y a eu une vie avant Tom Cruise !) avec le coup de l’objet qui donne la mission puis s’autodétruit juste après. C’est amusant et le fan de Castle adore quand sa série fait des clins d’œil. Série policière pour amateurs de séries policières !

La rencontre avec le contact dans le café est un summum du poncif du roman d’espionnage et on se pince en se demandant où Marlowe nous emmène. L’entrée en scène de Brauer alias Mitch Pileggi ne nous aide pas à y voir clair car il est monstrueusement crédible en espion ! Posé puis réagissant brutalement quand Castle commet un impair, il sera froid et imperturbable en salle d’interrogatoire. Nous sommes dans une série légère mais la densité que l’acteur apporte à son personnage ne fait pas douter, quand bien même on ne l’aurait pas vu ailleurs, qu’il puisse être impressionnant dans une série dramatique. Mitch Pileggi a le visage de l’homme qu’on n’aimerait pas croiser le soir au coin d’un bois. L’acteur a l’occasion de nous montrer son talent quand Marlowe renverse la table et révèle via Castle que tout cela n’est qu’un jeu de rôles ! Du coup, Brauer se décompose et, soudain, l’homme de fer devient un pauvre type perdu qui comprend qu’il est réellement en prison ! On a envie de rire devant sa mine déconfite !!

Jolie relance de l’intrigue avec cette société qui propose à ses clients de jouer le rôle d’un espion. Le décor de la société est éminemment moderne et d’un grand réalisme ; tout est parfaitement plausible et, du coup, les clichés prennent sens : c’est justement ce que veut le public ! Ce n’est plus Mission : Impossible, c’est James Bond réduit à sa plus simple expression. Mais, réalité et vérité sont deux concepts certes proches mais pas synonymes. Les enquêteurs ne parviennent pas à cerner la seconde ; comme dans un jeu, ils sont renvoyés à de faux-semblants.

C’est de l’imagination que va sourdre la vérité : une partie de poker entre écrivains de polars va opérer un déclic chez Castle. Le côté séduisant du jeu d’espion a fait perdre de vue le plus important aux enquêteurs : la victime ! A partir de là, les faits vont se dérouler comme une pelote de laine mais Marlowe est assez habile pour ne pas bâcler son enquête et parvient même à nous faire rire avec, non pas un mais deux faux suspects, assez hilarants surtout le cynisme assumé du second !

Deux intrigues secondaires parcourent l’épisode. La première concerne le traditionnel week-end familial dans les Hampton qui se fera sans Alexis (en découverte de Princeton) ni Martha (en tournée) ; Castle va-t-il passer l’été seul ? On se demande s’il ne va pas y aller avec Beckett car il ose inviter la policière qui ne le repousse pas dans un premier temps. C’est la seconde intrigue ; le « Caskett ». Dans ce final, Nathan Fillion et Stana Katic étincellent. Lui, évidemment impec en homme léger dans le privé (quoique s’étranglant à cause d’Alexis, c’est d’un naturel qu’on imagine mal que ce ne soit pas vrai), pétillant dans le jeu mais devenant sombre quand Castle a la confirmation que Beckett n’est plus célibataire. Elle, magistrale dans le professionnalisme de Beckett mais, surtout, digne et émouvante. Le visage de l’actrice reflète des émotions contradictoires qui disent toute la complexité du « Caskett ». Le réalisateur a un coup de génie en zoomant progressivement sur la chaise vide de l’écrivain ; c’est profondément mélancolique. L’auteur, absolument diabolique (Dans les bonus, Marlowe dira même : « Il faut entretenir une certaine perversité » ; il parlait de l’écriture de la série), souffle le chaud et le froid en permanence. Chaud, Castle invite Beckett. Froid, il croise Demming. Glacial, Beckett avoue qu’elle est en couple avec ce dernier. Polaire, Castle annonce soudainement une « pause » dans leur partenariat. Tiède, Castle ne dit pas ce que Beckett attendait visiblement (on a envie de le baffer !). Chaud, ils rejouent l’enquête pour trouver la vérité. Très chaud, Beckett rompt avec Demming. On dit au revoir à Michael Trucco qui aura joué très bien le même rôle que Mark Harmon dans Clair de Lune : être un coin entre les héros et interroger sur le sens profond de leur partenariat. Brûlant, lors de la petite sauterie pour le départ de Castle, Beckett veut lui parler et commence une tirade embarrassée et décousue.

Et, soudain, coup de froid.

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Anecdotes :

  • Nouvelle partie de poker avec Stephen J. Cannell, Michael Connelly et James Patterson

  • Pour Memorial Day, Castle achète des pétards illégaux car ils sont trop bruyants !

  • Mise à nu est le titre français du second tome des aventures de Nikki Heat. Tout comme Vague de chaleur, il existe réellement en librairie ! Détail savoureux, Mise à nu est aussi le titre d’un roman érotique qui inspire un tueur en série dans Esprits criminels !
  • Mitch Pileggi/Hans Brauer : acteur américain principalement connu pour son rôle de Walter Skinner dans X-Files (1994-2002, 2016) mais il joué aussi dans Stargate Atlantis (2004-2009), Supernatural (2008), Dallas (2012-2014).

  • Retour de Monet Mazur.

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