Saison 5 4. Le Cinquième Homme (The Fifth Man) 5. Mission soleil rouge (Red Sky) 6. Rite initiatique (Rite of Passage) 7. Maîtres et serviteurs (Beast of Burden) 12. Wormhole X-Treme (Wormhole X-Treme!) 13. L’Épreuve du feu (Proving Ground) 15-16. Sans issue (Summit / Last Stand) 20. La Sentinelle (The Sentinel)
Initié en saison 4, le mouvement conduisant Stargate SG-1 à s’éloigner de la vision mythologique issue du film originel, pour se rapprocher d’un space-opera plus classique, va se poursuivre dans la présente. A cette fin, les connaissances concernant des Réplicateurs, d’essence purement technologique, vont s’approfondir, jusqu’à dévoiler le secret de leur origine. La saison 5 apparaît également comme celle de la maturité. Evitant une inutile surchauffe, L’univers Stargate ne développe plus de nouveaux axes majeurs, mais là aussi approfondit ceux existant déjà : coexistence avec le projet russe, développement d’alliances passées et d’arcs personnels (Cassandra). Les membres de SG-1 suscitent également des dialogues autour de thème davantage profonds. Le cap du centième épisode est franchi, un moment toujours pivot, marquant l’entrée dans le club des séries au long cours (et ce n’est pas fini). L’avènement se voit d’ailleurs fêté comme il se doit, avec le mémorable Wormhole X-treme, opus éminemment décalé et volontiers autocritique, manifestant que l’humour et l’inventivité demeurent malgré tout au cœur de la toujours si distrayante Stargate SG-1. Désormais davantage contrebalancé par d’autres sources d’inspiration, le versant mythologique n’en disparaît pas pour autant. Il s’entremêle finement aux autres sujets, qu’il continue à irriguer. La montée au pouvoir d’Anubis constitue ainsi un arrière fond porteur pour l’ensemble de la saison. Désormais confrontée à des fronts plus nombreux et variés, SG-1 ne va certes pas connaître une période de repos, mais au contraire de tension. Cette même tension se retrouve également derrière les caméras. Sous l’effet d’une lassitude face au manque d’évolution de son personnage, mais aussi sans doute face à l’évolution générale de la série, poussant mécaniquement à minorer l’importance de l’égyptologue Daniel Jackson, Michael Shanks annonce son départ. Le coup de tonnerre ébranle non seulement la production, mais aussi les fans, très attachés à l’atmosphère soudée des tournages (Stargate SG-1 est une grande famille). La porte laissée ouverte à des apparitions ponctuelles la saison suivante, via l’astuce de l’Ascension, n’atténue que modérément le choc. Mais les fans n’étaient pas au bout de leurs cruelles souffrances. L’approche de la fin de saison coïncida également avec un questionnement autour du devenir de Stargate SG-1. Showtime parvint au terme de l’accord initial et, malgré le succès enregistré (y compris en syndication), il se fit progressivement jour que ce diffuseur ne souhaitait pas poursuivre l’expérience. Les raisons en relevaient à la fois de la programmation de Showtime, moins grand public, et de l’ardoise présentée par la MGM, jugée excessive. Les fans traumatisés, voyant le navire Stargate prendre l’eau de toutes parts, lancèrent plusieurs campagnes sur le Net, sur les deux fronts. Apophis allait-il connaître une revanche posthume ? Fort heureusement un accord fut trouvé entre la MGM et un nouveau diffuseur : Sci-Fi (Syfy aujourd’hui). Après avoir négocié le difficile virage de la maturité, Stargate SG-1 allait pouvoir poursuivre son parcours.
- I'm enjoying their style. Shoot first, send flowers later. It works La confrontation entre SG-1 et Apohis est interrompue par l’arrivée d’un vaisseau des Réplicateurs. SG-1 parvient à prendre du champ, mais découvre à son retour que les Jaffas du Serpent ont été massacrés par les Réplicateurs. Un message de Teal’c arrive : il a survécu et demande de l’aide. Il a en fait été conditionné et sert de cheval de Troie à Apophis qui s’empare du Ha’tak de nos héros. Mais des Réplicateurs se sont infiltrés à bord du mini vaisseau d’Apophis. Un combat aux multiples péripéties débute alors entre les trois parties, au terme duquel SG-1 parvient à s’échapper à bord du cargo embarqué, avec un Teal’c toujours sous influence. Les Réplicateurs et Apophis s’écrasent sur la capitale de ce dernier : le Serpent est mort. Grâce à cet épisode des plus prenants, la nouvelle saison débute par un indéniable coup d’éclat. On se situe désormais de plein pied dans le Space-opera le plus flamboyant. Tout le catalogue en est exploité : batailles spatiales, armes lasers, planètes gazeuses, robots invasifs, final explosif, etc. Mais la vivacité extrême de la narration apporte un souffle créatif à ce qui demeure loin de se limiter à un simple empilement de figures obligées. Péripéties et twists ne cessent en effet de s’enchainer, jusqu’au bout du suspense. Les toujours inventifs auteurs exploitent en effet pleinement les options offertes par un combat à trois, démultipliant les combinaisons envisageables lors d’un choc frontal. Martin Wood se montre toujours aussi à l’aise dans l’action et l’exploitation de superbes décors. Les effets spéciaux tiennent parfaitement la route et souffrent relativement peu de l’usure du temps, comme souvent en ce qui concerne les batailles spatiales de l’univers Stargate ou les terrifiantes vagues de Réplicateurs. Malgré ses rebonds incessants le scénario demeure tout à fait solide et cohérent, un joli exploit. Tout juste regrettera-t-on que le champ de force d’Apophis, destiné aux armes énergétiques, soit capable d’arrêter aussi les Réplicateurs, mais il a peut être été amélioré entre temps. Les auteurs se montrent également suffisamment fins pour ne pas limiter leur histoire aux seuls affrontements et retournements de situations, aussi percutants et prenants soient-ils. La psychologie des personnages n’est ainsi pas négligée, tant s’en faut. Si Sam et Daniel apparaissent relativement en retrait, on savoure tout au long du récit les savoureuses prises du bec entre Jack et Jacob, parfois plus raisin que figue. Le spectacle s’avère d’autant plus gouteux que , pour une fois, O’Neill tombe sur un remarquable adversaire en matière de bagout et de mauvaise foi, capable de lui rabaisser son caquet de temps à autres. Inutile de préciser. que Sam se régale également. Richard Dean Anderson et Carmen Argenziano s’entendent comme larrons en foire durant ce fil rouge permettant idéalement au spectateur de reprendre son souffle afin de profiter pleinement du rebondissement suivant, sans saturer. L’intrigue laisse également entrevoir ce qu’a pu être Teal’c par le passé, ce qui s’avère assez effrayant. Surtout Enemies accordent une judicieuse épitaphe à un Apophis se révélant toujours aussi enivré de sa force cruelle, incapable d’apprendre de ses erreurs et par conséquent condamné.
- Apophis? You mean that scum-sucking, overdressed, boom box-voiced, snake in the head, latest on our long list of dead bad guys ? Afin de permettre à Teal’c d’échapper à l’emprise post mortem d’Apophis, Maître Bra’tac le prive de son symbiote. En effet, malgré l’opposition de Janet, il entreprend un rituel jaffa consistant à emmener Te’alc au seuil de sa mort, afin qu’il revive sa vie en pensée. Durant ce voyage immobile, les membres de SG-1 se succèdent auprès de leur ami, qui se remémore en songe les grandes étapes de sa progressive opposition au Faux Dieu, jusqu’à la libération. Le premier intérêt de l’épisode consiste à nous permettre d’enfin retrouver l’irremplaçable Bra’tac. Tony Amendola se montre toujours savoureux et le récit permet de mettre en valeur le double visage du vieux maître, entre pittoresque viril et sagesse de la voie du guerrier. Après les préambules, on craint un instant que Threshold ne tourne au clip show, tant le sujet s’y prête. Fort heureusement, Brad Wright opte plutôt pour nous faire découvrir le chainon manquant du parcours de Teal’c, préalable à la rencontre fatidique de Children of the Gods. Sans révélation majeure (on percevait plus ou moins clairement que l’évolution du Jaffa s’effectuerait de la sorte), les diverses scénettes présentées apparaissent révélatrices et le plus souvent dignes d’intérêt. La révélation de la non divinité du Serpent s’effectue avec une grande justesse de ton. Il était peut-être trop tôt pour que le « retour » d’Apophis suscite un effet, mais l’essentiel ne réside pas là. Stargate SG-1 qui n’a jamais été une série militariste, n’hésite pas à monter le hideux visage de la guerre et de l’endoctrinement. La narration se montre riche concernant Teal’c et son rapport avec Bra’tac, qui n’est pas sans évoquer la relation entre Skywalker et Yoda. On apprécie que l’auteur ne craigne pas de parfois représenter t’ancien Teal’c sous un jour particulièrement sombre, ce qui évite d’édulcorer le récit. L’épisode ne devient, brièvement, un clip show que lorsque l’on retrouve les évènements clef du pilote, mais cela s’insère parfaitement dans le déroulement de l’histoire. A contrario les diverses interventions des membres de SG-1 paraissent assez soulignées et superfétatoires, il aurait sans doute mieux valu se center quasi exclusivement sur le passé du Jaffa. De même, le suspense médicalisé final résulte prévisible et éminemment classique, mais cela permet de mettre en avant Janet, ce qui représente toujours une bonne idée, et n’entrave l’émotion vraie des retrouvailles finales. Un prolongement astucieux au pilote de saison, porté par un excellent Christopher Judge et rendant un bel hommage à ce personnage bien moins marmoréen qu’il n’y paraît que sera toujours le puissant Te’alc.
- You've never seen Star Wars? - Well, you know, me and sci-fi. Alors qu’elle inspecte un artefact découvert sur une planète déserte, Sam est contactée par une entité extra-terrestre, ce qui lui fait perdre conscience. De retour sur Terre, l’être se présente à elle comme étant Orlin, un Ancien ayant réalisé l’Ascension. Les autres membres du SGC ne croient pas Sam, car elle est la seule à le voir. Sam et Orlin sympathisent, ce dernier avouant être tombé immédiatement amoureux de notre héroïne. Il lui explique qu’il a été banni pour avoir offert l’artefact aux habitants de la planète, en fait une arme destinée à les protéger des Goa’ulds. Mais ils sont devenus des conquérants, ce qui a obligé les Anciens à les anéantir. Orlin est découvert par Simmons mais lui et Sam parviennent à se rendre sur le monde détruit pour empêcher qu’un test catastrophique de l’arme ne se déroule. Pardonné par les siens, Orlin doit repartir. L’épisode se bâtit sur de louables intentions. Il permet effectivement d’engranger de précieuses informations concernant les Anciens (désormais identifiés comme les bâtisseurs des Portes), l’Ascension et les règles l’accompagnant, ce qui sera ultérieurement mis à profit avec Daniel. Dans la lignée de l’opus précédent pour Teal’c, on perçoit bien que les auteurs désirent approfondir la vie personnelle de Sam et montrer la brillante astrophysicienne côté jardin. La découverte de sa maison, idéalement à son image (et aux nombreuses photographies de jeunesse aux côté de Jacob), s’avère fort plaisante, de même que l’opportunité de découvrir une aventure pleinement centrée sur elle. Les auteurs réussissent quelques jolis coups, comme le twist de la mini Porte des Etoiles bricolée au sous-sol, un clin d’œil aux légendes de l’informatique, ou l’aspect de vaudeville humoristique lors de la visite de Jack et Teal’c. Malheureusement plusieurs contre-sens viennent entacher l’épisode, jusqu’à altérer sa réussite. L’incrédulité massive à laquelle fait face Sam s’avère ainsi dépourvue de réalisme, après toutes les aventures et rencontres vécues par SG-1. Il reste invraisemblable que personne n’envisage qu’elle puisse avoir raison. L’évènement majeur que constitue une telle rencontre avec un Ancien aurait mérité un traitement plus travaillé qu’un énième Alien suivant SG-1 à travers la Porte, l’un des clichés de la série. Surtout, avec ses airs d’amoureux transi mâtiné de Forrest Gump, Orlin l’Ancien ne produit pas une grande impression. Quel contraste entre sa personnalité effacée et bonasse et celle d’Oma Desala. Celle-ci a également bénéficié d’un épisode mystique autrement plus porteur et maîtrisé, tandis qu’ici le récit s’éparpille entre bluette, comédie et conspirationnisme, lesté d’une fin trop brusque. Ascension apparaît comme une occasion partiellement manquée, malgré une excellente interprétation et de jolies vues de la superbe banlieue aisée de Vancouver.
4. LE CINQUIÈME HOMME
- Well, I wasn't going to let you die, Lieutenant. That's, like, a ton of paperwork. - Paperwork? - It's a joke. My way of deflecting attention from my own obvious heroism. You'll get used to it. Jack et le lieutenant Tyler, membre de SG-1 depuis un mois, doivent rester en arrière suite à une attaque de Jaffas. Revenu au SGC, le reste de l’équipe a la surprise de constater que personne ne connaît Tyler. Simmons en profite pour déclencher une enquête épluchant le passé des membres de SG-1 et à charge contre Hammond. Les secours sont bloqués, jusqu’à ce que Janet parvienne à trouver la clé de l’énigme : Tyler est en fait un Alien, un Reol, qui secrète une substance altérant perceptions et souvenirs. Mais il est amical et lui et Jack sympathisent, avant d’âtre sauvés par le reste de l’équipe. SG-1 s’est fait un nouvel allié. Hormis le retournement de situation initial effectivement réussi concernant la non existence de Tyler, l'épisode brasse essentiellement de l’air. Le duo Malluzi et Mullie, qui nous a habitué à une toute autre créativité, usent et abusent du vieux truc de scénariste consistant à gagner quelques précieuses minutes en faisant récapituler la situation par les personnages. C’est le cas entre Sam et ses deux acolytes (seul intérêt : on perçoit clairement qui la cheftaine de SG-1 en l’absence de Jack), mais aussi entre Simmons et Hammond, Jack et Tyler, tout au long de « l’action ». Les auteurs accomplissent une remarquable innovation, en inventant le clip show sans images, puisque les entretiens de Simmons (De Lancie toujours formidablement visqueux) se résument pour l’essentiel à un survol rapide des évènements précédents. L’évocation de l’arrière plan conspirationniste demeure inconsistant, se résumant à quelques déclarations particulièrement vagues d’Hammond. Pendant ce temps Jack crapahute façon Rambo et à lui tout seul ventile façon puzzle un bataillon entier de Jaffas. Des scènes à l’intérêt proportionnel à la quantité d’explosifs utilisée. Encore plus costaud que le Polynectar d’Harry Potter, le pouvoir du Reol est astucieux mais ne connaît aucune application concrète dans les évènements, hormis l’enfumage initial. Son seul impact est de permettre d’assurer des économies à la production, puisque évitant d’utiliser des trucages. L’illusion se maintient d’ailleurs jusqu’au bout, alors qu’elle est devenue inutile, c’est toujours ça de gagné. Le personnage se révèle remarquablement plat et prévisible, avec un interprète n’ayant guère l’occasion de démontrer son talent, à l’inverse de Sean Patrick Flanery dans le rôle précédent d’Orlin. Un épisode mineur, malgré une nouvelle intervention réussie de Janet.
5. MISSION SOLEIL ROUGE
- Sir, I've been thinking... - I'd be shocked if you ever stopped, Carter. SG-1 explore K’Tau, planète placée sous la protection de l’Asgard Freyr, pour qui les habitants éprouvent une véritable vénération. Ils y sont reçus chaleureusement, en tant qu’envoyés des Dieux, par le chef de la communauté Elrad, mais suscitent la haine du prêtre Malchus. Le vortex provoque un dérèglement du soleil, virant au rouge et condamnant toute vie à court terme. Tandis que les Asgards refusent d’intervenir, pour ne pas violer le traité signé avec les Goa’ulds, les tentatives menées par SG-1suscitent une crise religieuse. Deux membres de SG-6 sont tués, mais les Terriens continuent d’apporter leur aide, malgré la colère d’O’Neill. Finalement Sam parvient à expédier des éléments stabilisateurs dans le soleil via la Porte, sans doute avec l’aide cachée des Asgards. Cet épisode très riche confirme la propension de la saison à développer des épisodes ambitieux, avec ici une évocation remarquablement profonde, dans le cadre d’une série télévisée, du phénomène religieux. Evidemment l’auteur Roy Wikerson prend la précaution de traité du polythéisme nordique, ce qui ne choquera pas grand monde, mais l’on comprend aisément que ses propos s’élargissent à d’autres croyances. Sous une apparence de classique histoire de Planet Opera, le constat s’avère des plus sévères. Il oppose l’ingéniosité et les impératifs moraux ne nécessitant pas d’ordonnancement divin des esprits libres de SG-1 à la rigidité mentale des religieux, suicidaire et bornée. L’auteur se montre d’autant plus implacable dans son réquisitoire qu’il y distingue les obscurantistes violents des croyants dignes et de bonne volonté, mais montre qu’à terme les effets induits restent les mêmes, l’étouffement de la créativité humaine. Par ailleurs Red Sky apparaît comme une vraie réussite visuelle, par la qualité de la reconstitution de la société et par sa photographie. L’épisode exploite également astucieusement la mythologie scandinave. On regrettera quelques faiblesses dans la démonstration, comme le caractère tout de même caricatural de Malchus ou l’inexplicable et inexpliquée destruction d’une fusée gardée par des militaires d’élite, occasionnée par des personnes à la technologie retardée. Il n’en reste pas moins que ce récit ambitieux, où l’action physique demeure secondaire, illustre la variété des thèmes qu’autorise Stargate SG-1. De même que la dimension chorale de celle-ci, chaque membre de SG-1 apportant sa pierre à l’édifice. Par sa colère l’aveuglant, O’Neill évite que le récit devienne par trop manichéen, tandis que héros gagne en crédibilité par sa faiblesse humaine, qu’il parvient à surmonter. Sam incarne cette largeur d’esprit opiniâtre et féconde que permet la liberté, tandis que Daniel reste l’irremplaçable conscience du groupe. Teal’c réussit come toujours à se montrer à la fois silencieux et parfaitement expressif. L’épisode s’autorise un frappant détour par le Haut Conseil Asgard, tandis que Freyr, suffisant et imbuvable, se monte hilarant. Jack sera ravi de retrouver Thor !
6. RITE INITIATIQUE
- I thought I wanted a knight and it flew into my hand. Jack calls 'em horses. - Yeah, well, that's Colonel O'Neill for you. - He always pretends he's not as smart as he really is. Du fait d’un rétrovirus jadis installé par Nirrti, Cassandra tombe gravement malade, tout en générant un champ électromagnétique. Il s’agit d’une séquelle du plan initié par la Goa’uld, visant à se doter de d’hôtes surpuissants. SG-1 mène l’enquête sur le monde originel de Cassandra et découvre le laboratoire secret de Nirrti. Mais celle-ci est présente, toujours invisible, étant parvenue à s’échapper après le mort de Chronos. Elle passe la Porte avec SG-1 et espionne les recherches de Janet sur Cassandra. Elle est néanmoins capturée par Jack et accepte de guérir Cassandra en échange de sa libération. L’intrigue souffre d’une trop grande impression de facilité. SG-1 découvre le laboratoire en quelques minutes, Nirrti est aisément capturée, sans avoir causé aucun dol au SGC, puis elle cède sur la plupart de ses exigences, etc. Tout ceci reste très linéaire et manque d’évènement réellement saillant pour développe rune vraie tension dramatique. Le récit joue plutôt sur l’émotionnel, avec un certain pathos autour du destin tragique de Cassandra et de son angoisse à l’approche probable de la mort. Par moments, on se croirait davantage dans une série hospitalière (tendance Grey’s Anatomy plus que Scrubs, hélas), plutôt que dans Stargate SG-1. Le rapprochement entre les transformations de l’adolescence et celles subies par Cassie est assez pesant. De plus le mélodrame se voit en partie déjoué par le jeu démonstratif de la jeune Colleen Rennison. Fort heureusement Rite of Passage demeure malgré tout un épisode d’actrices, car Amanda Tapping et Terryl Rothery excellent dans le domaine de l’émotion. Cette dernière démontre qu’elle a les épaules pour pouvoir soutenir le rôle principal d’un opus. Le tableau de Janet en Mère courage prête à toutes les extrémités pour sauver sa fille s’avère, lui, réellement émouvant. On apprécie également la nouvelle jolie prestation de Jacqueline Samuda, incarnant une Nirrti venimeuse et glaciale à souhait, préférant agir davantage dans l’ombre qu’Hathor ou Osiris. Une ennemie intéressante et originale au sein des Goa’ulds, que l’on se réjouit de pouvoir retrouver par la suite. Le décor de son laboratoire se montre d’ailleurs judicieusement froid et sans ostentation mégalomane.
7. MAÎTRES ET SERVITEURS
- Interesting weapon. Tell me how to work it again. - Give it to me. I'll show ya. De méchants marchands d’esclaves asservissent des Unas, afin de les utiliser comme bêtes de somme. Mais ils commettent l’erreur de s’en prendre à Chaka, l’Una ami de Daniel. Le vaillant archéologue humaniste rameute ses camarades de SG-1. Après une confrontation avec Burrock, le chef des esclavagistes, ils sauveront Chaka et contribueront à initier une révolte des Unas. Beast of Burden représente la preuve par l’exemple que les bons sentiments ne suscitent pas forcément de bons épisodes. Passé à l’écriture, Peter Deluise écrit une sincère et juste dénonciation de l’esclavage, mais recoure pour cela à une accumulation d’images d’Epinal toutes plus naïves et démonstratives que les unes que les autres. Les tableaux vivants s’amoncellent, avec forces hurlements des Unas et déferlement de sadisme chez leurs bourreaux. Malheureusement il en oublie du coup d’écrire un véritable scénario, l’intrigue se résumant à quelques vas et viens élémentaires, jusqu’à un prévisible dénouement. Seule la scène de conclusion présente une vraie force, avec le courroux de Daniel le poussant peu ou prou à accepter l’usage de la violence. On apprécie également la prestation de Larry Drake, toujours aussi à l’aise dans les rôles d’antagonistes, ainsi que celle des interprètes des Unas.. Mais énoncer une évidence, l’esclavage c’est mal, avec forces renforts d’effets théâtraux n’a jamais suffit à animer un véritable récit.. A cette époque de la série, tant de fils narratifs passionnants ont été lancés par ailleurs qu’il s’avère dommageable de gâcher ainsi un épisode.
- You know, I'm a big fan of the Russians, and international relations are a bit of a hobby of mine, however, I do believe that SG-1 should handle this one... Alone. SG-1 et son équivalent russe font équipe pour secourir une autre équipe venue du froid. Celle-ci ne donne plus de nouvelles, alors qu’elle explorait une gigantesque ziggourat.Le courant passe mal entre Jack et son homologue, tous deux méfiants. Le commandant russe tente en outre de récupérer en secret l’Œil de Tiamat, un puissant artefact présent sur les lieux. Un éboulement bloque les sauveteurs à l’intérieur du temple. Ils découvrent alors qu’ils partagent les lieux avec le Goa’uld Mardouk,, le symbiote s’étant emparé d’un monstre tentaculaire ayant massacré la première équipe. SG-1 et une seule survivante russe parviennent à s’échapper après avoir tué Mardouk, mais l’Œil de Tiamat est perdu. Le principe d’une collaboration avec les Russes reste néanmoins acté. La mise en place d’une situation finalement relativement complexe s’avère un modèle d’efficacité, dans la meilleure tradition anglo-saxonne. Cela permet d’entrer rapidement dans le vif de sujet, le récit nous plongeant au cœur de l’action Nous découvrons ainsi la véritable vedette de l’épisode : le superbe décor du labyrinthe mortel de la ziggourat. Les corridors de style savamment babylonien apportent une nouveauté bienvenue au sein d’une série encore dominée par le style égyptien. Outre son aspect pure esthétique, le plateau s’avère étonnamment anxiogène, non seulement parce qu’il induit un huis clos enténébré absolument claustrophobique, mais aussi parce qu’il donne physiquement l’impression de pouvoir s’effondrer à tout moment sur nos héros. Ce piège sépulcral devient un parfait écrin pour l’horreur tentaculaire traquant les humains, elle aussi rendue particulièrement abominable par les artistes de la série. Filmé avec talent par un Peter DeLuise au sommet de son art, The Tomb devient ainsi un pur cauchemar, sans doute l’un des épisodes les plus éprouvants de Stargate SG-1, n’ayant rien à envier aux classiques du même ordre au cinéma. Le duo Mallozi & Mullie est bien trop fin pour seulement se cantonner au purement horrifique. Il joue également pleinement la carte du relationnel, avec un Jack O’Neill rendu nerveux par la présence de l’autre ennemi héréditaire. Jusqu’à monter une irritabilité que Richard Dean Anderson rend absolument irrésistible. D’abord élément de pure comédie, ce facteur introduit ensuite judicieusement un tension supplémentaire entre SG-1 et les Russes, mais aussi au sein de l’équipe elle même. De quoi encore exacerber plaisamment l’ambiance. Les auteurs ne peuvent éviter de rendre les Russes plus retords que les Américains, mais cela se contrebalance par la mort héroïque de leur leader, se sacrifiant pour sauver Jack. On pourra certes tiquer devant les pertes tusses et l’invulnérabilité de SG-1, mais c’est là un privilège inhérent aux héros d’une série ! Les auteurs poussent la malice jusqu’à développer une insidieuse running joke au fil du récit, multipliant les parallèles avec la Moria : Daniel éprouvant les pires difficultés à décrypter le message d’ouverture, tel Gandalf, tunnels dévastés d’une antique civilisation, trésor légendaire, monstre éveille pour avoir trop cherché, journal des disparus… Un régal. Cet approfondissement particulièrement convaincant du fil scénaristique russe augure du meilleur pour la suite.
9. TRAQUENARD
- Narim, would you get your head out of your ass ? La chancelière de Tollana propose à SG-1 d’ouvrir des négociations, se déclarant désormais prête à échanger des canons ioniques contre du minerai. Narim demeure méfiant trouvant inexplicable cette volte face et il met en garde SG-1.L‘équipe mène l’enquête sur Tollana et découvre qu’un nouveau Grand Maître, au nom inconnu, a mis au point des vaisseaux capables de résister au canon ionique des Tollans. Ceux-ci préfèrent désormais collaborer pour éviter la destruction et préparent de terrifiantes bombes grâce au minerai livré. Aidé par SG-1, Narim préfère détruire les bombes et condamner son peuple, plutôt que de laisse faire. Il reste en arrière, pour partager le sort fatal des Tollans. Evidemment le but premier de Between Two Fires est d’amorcer la progressive révélation d’Anubis et de l’élévation de sa puissance, qui va désormais occuper l’arrière fond de la saison. Astucieusement, et un rien cyniquement, les auteurs décident de sacrifier les Tollans, afin de marquer un coup d’éclat titillant l’imagination du spectateur à propos de l’ampleur de la nouvelle menace. Détruire l’un des piliers de l’univers Stargate tel qu’édifié durant les premières saisons illustre éloquemment qu’une nouvelle ère débute. Si le cahier des charges de l’épisode apparaît transparent, la manière d’y parvenir demeure convaincante. L’intrigue politico-militaire décrite se développe de manière suffisamment complexe pour maintenir l’intérêt, d’autant que les différents twists effectués sont percutants. Comme souvent cette saison, SG-1 se voit placée devant un choix moral malaisé, quoique rapidement tranché ici ! L’apparition de Tanith, toujours campé avec brio par Peter Wingfield, apporte une tension supplémentaire, même si en définitive nous n’aurons pas droit à une confrontation avec Teal’c. SG-1 s’avère en grande forme, mais les auteurs ont surtout l’élégance de ménager une belle porte de sortie pour Narim, héros tragique (excellent Garwin Sanford, toujours en phase avec Amanda Tapping). Décidément tomber amoureux de Sam ne porte pas chance, et, parmi ses soupirants les plus notables, Narim rejoint ici Martouf au champ d’honneur. Notre ami astrophysicienne aurait une réputation de chat noir que cela ne nous étonnerait pas. Pour l’instant seul Orlin s’en est sorti, mais vivre sur un plan supérieur et transcendant de l’existence offre parfois de menus avantages. L’épisode bénéficie également de superbes décors intérieurs, élégants et épurés, tandis que l’Université Simon Fraser propose toujours un panorama convaincant de la désormais défunte Tollana.
- I swear, O'Neill, there's going to be an investigation into this ! - Well, that'll be fine. O'Neill, two L's! Malgré les évènements de 2010, SG-1 finit tout de même par rencontrer les Aschens. Le contact a lieu fortuitement, sur une planète tierce, agricole et peu peuplée. Aussitôt la même mécanique se met en place et les Aschens proposent une alliance aux Terriens. La méfiance d’O’Neill se voit confirmée quand Hammond découvre que la planète contre laquelle le Jack du futur alternatif l’avait mis engarde est la capitale de leur confédération. De plus Daniel découvre que les indigènes ont vu leur population s’effondrer et leur société reculer après l’arrivée des Aschens. Mais le Sénateur Kinsey incite à la signature du traite, pour des raisons carriéristes. Aidée par l’Ambassadeur Faxon, Sam finit tout de même par forcer les Aschens à révéler leurs plans. 2001 constitue un parfait prolongement au déjà formidable 2010. Brad Wright joue parfaitement de la perspective temporelle et des opportunités qu’offre le fait que 2001 se situe après 2010 dans la chronologie de la série, mais avant dans celle de nos héros. De la sorte SG-1 n’a pas seulement à se battre contre le subtil et létal complot des Aschens ou l’avidité obtuse du Sénateur, mais aussi contre le Destin lui même, ce qui ajoute une toute autre tension dramatique encore (un phénomène bien connu des amateurs de l’épatante série qu’est Tru Calling). L’auteur ne se contente pas de capitaliser sur cette opportunité et développent leur récit avec maestria. Les Aschens demeurent de délectables méchants, reptiliens et perspicaces. La vision de la destinée du monde agricole suscite un véritable effroi glacé. De plus, malgré tout ce que le spectateur connaît, Wright accomplit le tour de force de rendre le pacte diabolique particulièrement tentant. Comme l’on pourrait le dire dans un autre univers, on a envie d’y croire. Le message fatidique joue pleinement son rôle, mais non sans que le SGC ait dut fournir un effort, un choix judicieux. Kinsey se montre toujours aussi savoureux, le type d’antagoniste que l’on aime détester. L’épisode loue ironiquement son sens politique puisque signer le traité l’aurait effectivement conduit à présider les Etats Unis. Il mettrait le feu à ce royaume pourvu qu’il puisse régner sur les cendres, dirait George R. R. Martin. La visite souterraine de Daniel et Teal’c présente un coté Science-fiction surannée assez plaisant. Evidemment il nous faut accepter que de précieux documents tombent miraculeusement aux mains du seul Terrien capable de les exploiter. Mais il est bon que cela soit l’érudition de Daniel au lieu de la science de Sam, comme c’est plus souvent le cas, on varie les plaisirs. L’amateur de techno Science-fiction pourra se régaler avec cette description astucieuse d’une moissonneuse anti gravité couplée à la Porte, une utilisation logistique originale et bien vue. Utiliser la Porte horizontalement induit toujours un effet visuel fort réussi. 2001 présente également le tragicomique de pointer une nouvelle fois la côté Veuve noire de Samantha Carter, puisqu’un nouveau soupirant se voit promptement expédié ad patres. Le seul moment décevant de l’épisode reste d’ailleurs quand les autres membres de SG-1 se soucient visiblement comme d’une guigne du sacrifice du diplomate. Un opus particulièrement riche et stimulant par ailleurs.
11. ULTIME RECOURS
- Because they didn't want to. Carter est enlevée par les hommes d’Adria Conrad, un milliardaire acoquiné à Simmons. Conrad est mourant, son sel espoir de survie demeurant l’implantation d’un symbiote dérobé aux Russes. Sam l’intéresse du fait de son expérience avec Jolinar, car il désire échapper à l’emprise du Goa’uld. Pour retrouver Sam, Jack fait alliance avec Maybourne, avec qui il a sympathisé. Les deux hommes mènent l’assaut sur le repaire de Conrad, mais celui-ci, pressé par le temps, s’est fait implanter le symbiote et est devenu un hôte asservi. Simmons s’échappe avec le Goa’uld, et escompte bien tirer de lui des informations, tandis que Maybourne disparaît, soupçonné d’être l’auteur de cette manipulation. Sam est sauvée juste à temps, avant d’être disséquée. Les épisodes conspirationnistes comptent rarement parmi les plus réussis de Stargate SG-1 et celui-ci ne fait pas exception à la règle. On perçoit en effet clairement que l’on se situe ici en dehors du domaine de prédiction des auteurs de la série. On ne passe pas impunément d’un genre à l’autre et les récits d’espionnage connaissent d’autres exigences que de l’épique Science-fiction d’aventure constituant l’ADN de la Stargate SG-1. Il y faut une intrique solide et maîtrisée, sans se laisser emporter par le souffle de l’aventure et de l’exotisme, qui peuvent justifier voire nécessiter des entorses au réalisme et des raccourcis scénaristiques. Or le duo Malluzi et Mullie ne varie absolument pas de style, d’où un différentiel extrêmement dommageable. Les auteures de The L Word, expertes dans la peinture des sentiments, avait pareillement tenté de composer une ultime saison très policière, avec un semblable échec, même si le naufrage s’avère moins absolu ici. Au total tout ce qui fait le sel d’un récit d’espionnage se voit anéanti par la trop grande facilité, sinon la désinvolture, des péripéties. Maybourne sait tout, tout le temps, sans que l’on sache comment ; hormis de vagues explications. Il peut accéder n’importe où, briser un code informatique quasi instannément, etc. De son côté, Jack tombe instannément sur le témoin principal de l’enlèvement, Daniel a justement pile dans son dossier les données permettant de situer de situer el QG de Conrad, sans l’avoir particulièrement cherché etc. Ce n’est pas cela, une enquête. Par ailleurs, tout comme chez les Avengers, autre série d’aventure, proposer un méchant pathétique est rarement une bonne idée. Et dans le cadre d’une série d’espionnage Conrad laisse bien trop d’indices derrière lui pour être pris au sérieux. Desperate Measures reste néanmoins sauvé par le décor convaincant de l’hôpital désaffecte, mais surtout par d’excellents numéros d’acteurs, Amanda Tapping et le pittoresque Tom McBeath en tête .La relation de camaraderie mêlée de méfiance entre Jack et Maybourne résulte également très originale au sein de la série et résulte des plus savoureuses. L’épisode retrouve un allant en fin de parcours, quand on renoue avec la casse au Goa’uld. La situation finale se montre également prometteuse, appelant à un prochain développement de l’arc Conrad.
12. WORMHOLE X-TREME
- I'm Christian Bocher, portraying the character of Raymond Gunn, who portrays the character of Dr. Levant, which is based on the character Daniel Jackson portrayed by the actor Michael Shanks, originally portrayed by the actor James Spader in the feature film. Le vaisseau mère qui avait emmené Martin et ses compatriotes est de nouveau en approche de la Terre. Jack recontacte Martin mais celui-ci, de nouveau amnésique participe à la production d’une série télévisée qu’il a imaginé à propos de souvenirs diffus du SG-1 et de la Porte : Wormhole X-Treme. Parallèlement le groupe de Tanner entend récupérer le boitier détenu par Martin, permettant de diriger le vaisseau, afin de quitter la Terre, mais le NID entend bien lui aussi s’emparer de l’astronef. SG-1 va devoir mener une enquête dans le monde le plus étrange qu’elle n’ait jamais exploré : celui du tournage d’une série de Science-fiction. Le centième épisode apparaît toujours comme un cap important pour une série télé. Il marque un indéniable succès, rend la production éligible pour la syndication et surtout constitue l’occasion rêvée pour un opus spécial. La plupart des séries concernes ne ratent pas le coche, à des degrés divers. Unusual Suspects apparaît ainsi comme un vaste flash back révélant la mythique rencontre de Mulder et des Bandits Solitaires, le bouleversant The Gift voit la Tueuse sacrifier sa vie pour sauver le monde, Rod Serling convie l’immense écrivain qu’est Ray Bradbury à pénétrer dans la Quatrième Dimension, Booth et Bones, enfin, le Dr. Brennan, s’embrassent pour la première fois, Phoebe donne le jour à ses triplés, J.D. connaît un inoubliable « jour de repos » placé sous le signe du Magicien d’Oz, etc. Mais peu de séries auront célébré l’évènement avec autant d’éclat, d’humour et d’audace que Stargate SG-1. Wormhole X-Treme représente en effet l’un des récits à La Nuit Américaine les plus aboutis qui soient, c'est-à-dire mettant en scène un tournage. Les toujours imaginatifs Malluzi et Mullie, idéalement choisis pour cet exercice de style, n’oublient pas de structurer l’ensemble avec une véritable intrigue, d’autant plus intéressante qu’elle boucle élégamment un fil narratif laissé pendant, une pratique toujours appréciée. Mais c’est bien sur le tournage que se focalise l’attention d’autant qu’il instille plusieurs niveaux d’humour pétillant. Le téléspectateur occasionnel se réjouira de nombreux gags et de la personnalité toujours irrésistible de Martin (Willie Garson, toujours aussi savoureux), le fin duo d’auteurs retrouvant judicieusement l’une de ses créations les plus drôles. Au-delà le l’aspect pastiche, les différents « acteurs » présentés sont hilarants par eux mêmes, avec une mention spéciale pour le simili colonel, Michael DeLuise. Le fan de Stargate SG-1 fera son miel des innombrables private joke, concernant le vécu des personnages ou l’équipe de production elle même. Sur un mode certes moins féroce que Darin Morgan pour les X-Files ou MillenniuM, Malluzi et Mullie n’hésitent d’ailleurs pas parfois ironiser sur certains travers de la série (oui, tous les aliens de la galaxie parlent un parfait anglais) mais aussi plus génialement sur l’envers du décor de la télévision : les egos, les décideurs incompétents, l’argent… L’amateur de Science-fiction reconnaîtra avec plaisir plusieurs références dans ce script décidément incroyablement riche et tonique, de Star Trek Classic à l’épatant Galaxy Quest, qui a visiblement beaucoup inspiré les auteurs. On rit aux larmes devant cette exécrable Science-fiction présentée, à laquelle résument souvent le genre ceux n’y connaissant rien. On regrettera simplement l’absence des fans au sein de ce joyeux et vivace portrait de famille, alors que Galaxy Quest avait su les intégrer, via le décapant portrait d’une convention de Science-fiction, mais il dst vrai que cette série de haut vol qu’est Wormhole X-Treme n’a pas encore été diffusée. Un épisode audacieux et virtuose, parfois iconoclaste, en attendant l’autre immense réussite que suscitera 200. Allez, c’est reparti pour une nouvelle centaine d’épisodes.
13. L’ÉPREUVE DU FEU
- Grogan. He'll make a fine addition to an SG team one day. - He'll make a fine target. SG-1 supervise la dernière étape de la formation de quatre jeunes cadets de l’US Force, désireux d’intégrer le Programme Stargate (dont Jennifer Haley). Les candidats sont organisés en équipe SG, commandée par le Lieutenant Eliott et doivent sortir victorieux de diverses simulations. Soudain un artefact Goa’uld s’active s’emparant de l’esprit de nombreux gardes du SGC ainsi que de Daniel et Teal’c. Jack est blessé et les cadets sont les seuls à pouvoir rétablir la situation. Ils y parviennent, triomphant ainsi de ce qui n’était qu’un ultime test. Eliott achève de convaincre Jack en refusant d’obéir aux ordres, afin de sauver Haley, qu’il croyait en danger. Proving Ground permet à Stargate SG-1 de redresser le cap après l’échec de Rules of Engagement, en saison 3, autre épisode s’intéressant à la formation de jeunes recrues, cette fois chez les Jaffas. A la place d’un scénario dépourvu de substance autre qu’un moralisme pesant, on se retrouve ici face à un récit des plus ludiques. Ron Wilkerson a l’excellente idée de ne pas tenter de faire croire à la véracité de l’alerte, un pari perdu d’avance. Au contraire, jeter rapidement le masque permet au spectateur de se rendre au jeu et accroit l’identification avec les cadets. En effet, outre leur sympathie parfois un peu pataude, ils partagent en définitive exactement le même rêve que tout fan de Stargate SG-1, franchir la Porte des Etoiles et partir à l’aventure en explorant le vaste Univers. On se prend ainsi totalement au jeu, souhaitant jusqu’au bout voir leurs efforts être récompensés. Chacun des quatre impétrants se voit joliment croqué, avec l’accent logiquement mis sur l’officier en charge, porteur d’une responsabilité particulière (habilement se met ainsi déjà en place le prochain double épisode où Eliott sera appelé à jouer un rôle déterminant). Un parallèle est également habilement dressé entre les novices et SG-1, membre par membre mais aussi dans la résolution de l’alerte. Certains à-côtés pimentent encore le récit, comme SG-1 et Hammond essayant très fort de dissimuler qu’il s’amusent comme des fous durant cette pause entre deux missions et finement très paternalistes envers les cadets, Jack totalement en roue libre dans son rôle de maître de guerre vachard ou se plaisant à inciter les jeunes à attaquer Daniel, un épisode particulièrement hilarant de cette rivalité amicale apportant un sel particulier à la série. Cet épisode tout à fait divertissant apporte un élément précieux à l’univers Stargate, étayant les relations unissant le Projet Stargate au reste de l’US Air Force.
14. 48 HEURES (48 HOURS) - God, you're a jerk ! - I wish I didn't find you so attractive. I always had a real weakness for dumb blondes. - Go suck a lemon ! - Very sexy. Very, very sexy. Teal'c parvient au terme de sa vendetta, en exécutant Tanith, le fourbe assassin de la belle Sha'nauc. Mais le vaisseau Goa’uld s’écrase sur la Porte que Teal’c vient de franchir, empêchant la rematérialisation de ce dernier. Le Jaffa est conservé en mémoire par la Porte du SGC. Chaque membre du SGC va tenter de le sauver, Jack en refaisant alliance avec Maybourne contre Simmons, qui tente d’exploiter la situation, Daniel en négociant une assistance matérielle des Russes et Sam en faisant équipe avec un génie autoproclamé nommé Rodney McKay. SG-1 parvient à récupérer le Gao’uld détenu par Simmons et à arrêter celui-ci, tandis que Teal’c est sauvé. L’épisode débute par une scène particulièrement spectaculaire et pyrotechnique, sans doute pour compenser le relatif manque d’action des opus récent. Ls explosions s’avérant particulièrement énormes, on ne peut d’ailleurs s’empêcher de songer aux exigences en la matière de DeLuise dans Wormhole X-Treme. Seul bémol, la confrontation tant attendue entre Tanith et Teal’c se résume à du presse bouton expéditif, alors que la péripétie aurait mérité un épisode entier. C’est dommage d’autant que cela nous prive d’un nouveau réjouissant numéro de Peter Wingfield. La suite du récit confirme la propension de cette saison à jouer la carte des arcs scénaristiques individuels, avec une intrigue liant habilement plusieurs d’entre eux, tout en assurant leur progression (Simmons, le Goa’uld, les Russes, Tanith, Maybourne) . Le scénario donne ainsi joliment l’impression d’un carrefour en mi-saison, avec une vraie valeur ajoutée. Les auteurs placent habilement des liens entre les trois histoires, afin d’éviter de donner l’impression d’une segmentation artificielle et l’ensemble se rejoint en conclusion, avec fluidité. Malgré cette habileté globale, 48 Heures ne peut éviter le travers coutumier des films à sketchs : l’inégalité particulièrement voyante de l’intérêt des divers segments. Le plus faible des trois demeure certainement le volet espionnage, amplifiant les différents défauts observés dans Desperate Measures. Maybourne résout absolument tout en 30 secondes sur le Net, lui et Jack pénètrent dans le repaire du NID comme dans du beurre, Simmons commet une erreur magistrale, etc. Tout cela vire à la désinvolture pure et simple, hormis le toujours réjouissant Maybourne. L’histoire diplomatique résulte nettement plus relevée avec différentes confrontations dialoguées avec finesse et souci d’éviter le manichéisme. Les auteurs vont jusqu’à interpeller le spectateur sur les responsabilités des parties en présence. Le meilleur réside cependant chez nos amis scientifiques, car l’épisode s’autorise le luxe de lancer un nouvel arc narratif, et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du début du chemin conduisant Rodney McKay jusqu’à Atlantis. David Hewlett crève l’écran, possédant d’emblée le succulent personnage, avec une étonnante maîtrise (il est vrai qu’il insuffle beaucoup de lui même dans cette épatante création). Meredith est déjà en grande forme et ses prises de becs avec une Sam montant elle aussi voire en puissance comptent parmi les instant les plus hilarants de l’ensemble de la série. Le binôme formé avec Amanda Tapping fonctionne du tonnerre. On pourrait regretter que seul le côté irritant de Rodney soit montré, puisqu’il n’apporte rien et se cantonne à un pessimisme stérile ne ressemblant en rien à ce qu’il sera sur Atlantis. Mais il n’est ici qu’début de son voyage, on peut comprendre que les scénaristes lui laissent une marge de progression.
15-16. SANS ISSUE
Situé dans un station spatiale, un sommet entre les sept principaux grands maîtres (dont un certain Ba’al) doit mettre fin à la guerre civile et permettre de faire face à la nouvelle puissance émergeante. Osiris, s’étant rallié à Anubis, révèle le nom de son maître et somme les Goa’ulds d’accepter son retour, promettant en échange de détruire la Terre, ce qu’ils acceptent. Dissimulé par le fluide des Réols, Daniel est infiltré par le Tok’ra afin d’assassiner les grands maîtres, grâce à un nouveau pion, Il ne peut s’y résoudre, pour ne pas tuer Sarah, mais découvre la menace et sépare Yu d’Anubis. Zipacna, un autre inféodé à Anubis, attaque la base de Tok’ra, où se trouve aussi SG-1 et SG-17. Grâce au sacrifice de leurs alliés et d’Eliott, SG-1 parvient à s’échapper, en sauvegardant la formule du poison. Ce double épisode illustre à merveille la maestria avec laquelle la série optimise désormais les arcs personnels de ses poinçonnages principaux ou secondaires. Après l’expansion tous azimuts des premières saisons, l’Univers Stargate arrête sagement de développer de nouveaux concepts, ce qui lui évite de tomber dans le piège de la dilution et du manque de cohérence (à l’inverse de ce qu’ont pu connaître d’autres séries au long cours, telles Smallville ou Charmed). A la progression horizontale succède la verticale, les auteurs optant plutôt pour enrichir l’existant, notamment en désenveloppant des synergies narratives entre peuples et personnages. Après plusieurs épisodes se centrant sur le théâtre terrien, le tandem Malluzzi & Mullie a judicieusement recours à la Tok’ra et à Daniel pour nous permettre de percevoir plus en détail les secousses vécues par l’empire Goa’uld, jusqu’ici seulement évoquées. L’effet s’avère vertigineux, avec un panorama global et évolutif de la galaxie exposée par une assemblée de psychopathes mégalomanes tout à faits réjouissants, ainsi qu’avec le retour bienvenu de Zipacna et Osiris. Cette dernière entrecroisant finement relationnel et politique, toujours superbement incarnée par Anna-Louise Plowman. Le second versant de l’intrigue apporte un lot particulièrement tonique de rebondissements et de combats, tandis que l’ensemble bénéficie des moyens supérieurs traditionnellement accordés par Stargate SG-1 à ses doubles épisodes. Toutefois la réussite de Sans issue apparaît incomplète. En effet les intrigues diplomatiques demeurent trop peu développées dans cette station spatiale aux allures de Babylon 5. Une fois les amusantes présentations effectuées par Daniel les différents Grands Maîtres demeurent trop indifférenciés, en périphérie du duel entre Yu et Osiris (même si l’on perçoit que Ba’al manifeste déjà de remarquables capacités d’adaptation). De fait le double épisode aurait du se centrer sur ce seul aspect, au-lieu de décrire en sus des menées militaires certes prenants, mais relativement classiques au sein de la série. On retrouve ici une erreur assez fréquente de la série (et ultérieurement réitérée dans Sanctuary), consistant à segmenter le récit en deux parties disjointes, à l’interaction non dynamique, hormis pour des retrouvailles finales. Le passionnant décor diplomatique ne dispose pas de l’espace nécessaire à sa pleine concrétisation. On peut aussi remarquer, qu’à côté de spectaculaires images de synthèse (bataillons de Jaffas, vaisseaux), les affrontements entre SG-1 et Zipacna se résument à des affrontements de couloirs, un contraste décevant. La narration abuse également du suggestif lors de sa conclusion particulièrement brusque, nous demandant d’accepter que tout se déroule comme évoqué par nos héros. Qui trop embrasse mal étreint : malgré sa dimension de double épisode, Sans issue paraît sans cesse manquer de temps, mais ne reste pas moins un irremplaçable carrefour de la série.
- I do this every day. - That's probably because you don't understand what actually happens to your body when you go through this thing. I do. Un gigantesque astéroïde se rapproche de la Terre, menaçant de détruire toute vie sur la planète Hammond organise les évacuations vers le site Alpha, mais reste au SGC. SG-1 parvient à réparer un cargo Goa’uld abandonné et à installer une bombe atomique sur l’aérolithe. Mais elle découvre alors que son cœur est constitué de Naqquadah. L’explosion anéantirait également la planète, un piège certainement conçu par les Goa’ulds. Sam a alors l’idée d’actionner l’hyperespace du cargo, faisant passer le corps céleste à travers la terre, évitant ainsi la collision. SG-1 est alors récupérée par la Tok’ra. L’épisode s’inscrit parfaitement vers l’évolution de Stargate SG-1 vers un space-opera davantage classique. Une fois les préliminaires effectués de manière aussi efficace qu’amusante (désopilante équipe de scientifiques), le récit se résume à un catalogue à peu près exhaustif des malheurs pouvant s’abattre sur un vaisseau spatial en mission : panne de moteurs, pluie de météorites, manque d’énergie, etc. Mais ce classicisme se voit plus que contrebalancé par le rythme soutenu du récit, ainsi qu’une mise en scène des plus pertinentes, sachant tirer le meilleur parti de superbes décors sans pour autant négliger l’émotion et l’excellente interprétation. Le suspense se maintient jusqu’à l’ultime minute, grâce à un parfait minutage des effets. Le mieux étant l’ennemi du bien, on note toutefois un certain acharnement avec l’affaire des cinq fils jaunes, pour le coup on se situe plus près de la Septième Compagnie que d’Armageddon ! Le récit ne se limite heureusement pas à l’événementiel, mais trace également un beau portrait de cette solidarité face au péril entremêlée d’humour, faisant le charme de SG-1, tandis que Sam se voit avec justice mise en avant. Après plusieurs épisodes très denses, où SG-1 œuvre en conjonction avec d’autres races, on apprécie ces retrouvailles centrée sur la seule équipe. Le Général Hammond, à l’héroïsme et au sens du devoir dépourvus de toute ostentation reçoit ici un bel hommage, avec un Don S. Davis remarquablement expressif.
- I honor he who would kill his god. And to his brethren of the Tau'ri, slayers of Ra, Hathor, Setekh, Heru'ur, Sokar, Cronos, and Apophis. - Well, somebody's been keeping score. Le Jaffa K’Tano a tué son maître Imhotep et est devenu le leader d’une importante rébellion. A la demande de Maître Bra’tac, SG-1 lui apporte armes et provisions. Mais O’Neill n’apprécie pas K’Tano, fanatisant ses troupes à l’extrême (jusqu’à susciter des attentats suicides) et créant un nouveau culte autour de sa personne. Teal’c lui est pourtant favorable, jusqu’à créer une crise au sein de SG-1. Cependant K’Tano envoie Teal’c dans une mission désespérée, dans la forteresse de Yu. Teal’c est capturé mais Yu lui révèle la vérité : K’tano ,n’est autre qu’Imhotep, qui a eu l’idée de susciter cette révolte afin de gagner en pouvoir contre les Grands Maîtres Libéré, Teal’c défie Imhotep en combat singulier et le tue. Du fait de son argument astucieux mais aussi très simple, l’épisode doit supporter une phase d’exposition trop délayée, lestée de trop nombreuses scènes de Capoeira, jusqu’à virer au clip de démonstration. Comme souvent durant les temps morts, SG-1s’active pour distraire le spectateur, O’Neill et ses ineffables talents de diplomate en tête. On retient également une savoureuse démonstration de tir au P-90 de la part de Sam, mais l’impression d’un relatif manque de substance demeure. L’épisode s’anime avec la survenue de la crise entre Teal’c et Jack, suscitée par la progressive révélation de la vraie nature fanatique et impitoyable de « K’tano » (excellent Rick Worthy). Comme souvent cette saison, nos héros se trouvent confrontés à un choix difficile et celui de Teal’c permet à Christopher Judge de réaliser un superbe numéro d’interprétation. On pourrait regretter de voir le Jaffa (ainsi que Maître Bra’tac en personne !) se faire aussi aisément dupé, mais, dans le contexte, il s’agit d’une option réaliste. On apprécie la finesse de Yu, libérant Teal’c afin de s’assurer du trépas de son rival Imhotep, une indication subtile qu’Anubis n’en a pas fini avec lui. Le duel final se montre prenant, mais pâtît de ralentis indigestes, une nouvelles fois de Capoeira. Au total un épisode non dépourvu d’intérêt, à l’originale idée initiale, mais inégal dans son développement.
- Colonel, you said to look for anything uncharacteristic of the indigenous civilization. - I would never say anything like that. Sur un monde anéanti par les Réplicateurs, SG-1 découvre un androïde féminin désactivé, relevant d’une technologie très avancée. Sam la réactive au SGC, dans l’espoir de découvrir comment elle a pu résister aux terribles machines. L’androïde, nommée Reese, s’avère dotée de la personnalité d’une très jeune fille et elle sympathise avec Daniel. Cependant il apparaît que c’est elle qui a créé les Réplicateurs, par nanotechnologie, comme ses jouets. Ceux-ci ont échappé à son contrôle et anéanti la population, avant de partir. Reese, en fait ultra paranoïaque, suscite d’autres Réplicateurs et tente de franchir la Porte. Daniel tente de la raisonner, quand Jack l’abat. Les Réplicateurs sont désintégrés, mais Daniel pense que c’est Reese qui en a volontairement décidé ainsi, avant de mourir. En premier ressort, l’intrigue de Menace résulte très linéaire et prévisible, s’inscrivant dans l’un des grands poncifs de Stargate SG-1 : un péril refranchit la Porte en compagnie de nos héros, qui doivent en suite y faire face, en ultimes défenseurs de la Terre. Et pourtant l’épisode sort tout à fait du lot, grâce à de précieuses qualités. Le récit révèle ainsi de cruciales informations quant à l’origine des Réplicateurs, un complément indispensable et passionnant apporté à ces figures désormais irremplaçables de la saga. Une révélation savamment progressive. L’ironie voyant ces prédateurs absolus naitre du besoin de compagnie d’une jeune fille produit un remarquable effet. Les péripéties développent un rare suspense, jusqu’à l’ultime récit d’une histoire pimentée par les vues toujours impressionnantes des vagues de Réplicateurs, parmi lesquelles Reese se meut telle une effrayante reine des ténèbres. Ces scènes de guerre ont été déjà vues ailleurs, mais les situer au sein même du SGC accroit encore les enjeux. Incidemment, cela nous vaut aussi le plaisir de découvrir Hammond en treillis et sur la ligne de front, avec un Don S. Davis toujours aussi convainquant. L’intrigue se centre efficacement sur SG-1, chacun de ses membres voyant ses capacités sollicitées, dans un tout parfaitement coordonné. Surtout, Menace sait développer un double niveau de récit, un affrontement psychologique venant s’ajouter aux scènes de bataille. La passionnante ambivalence de Reese, interprétée avec sensibilité par Danielle Nicolet se situant au cœur des débats. Générant une palpable intensité dramatique, elle interpelle directement le spectateur, avec un paroxysme atteint lors de la bouleversante confrontation finale. Une crise d’une rare intensité éclate alors entre Daniel et Jack, que le récit laisse astucieusement le soin de trancher au public. L’un des sommets d’une saison durant laquelle les membres de SG-1 auront été confrontés à des choix plus difficiles qu’à l’accoutumée. Michael Shanks se montre bouleversant, Menace s’affirmant en définitive comme un grand épisode Daniel Jackson, une ultime ironie au moment où celui-ci s’apprête à pendre congé. Daniel va décidément bien nous manquer, ainsi que sa captivante et si complexe relation avec Jack O’Neill.
20. LA SENTINELLE
- Just out of curiosity, how many years did you promise to take off their sentence if they managed to fix this? - Actually they'll get a few more years out of this. - More? - They were on Death Row. La planète Latona est depuis toujours protégée par une arme mystérieuse, la Sentinelle. Mais deux agents du NID, en tentant de s’en emparer, l’ont déréglé, avant d’être arrêtés par SG-1, lors des évènements de La Clef de voute. La planète est investie par les troupes du Goa’uld Svarog. Présente en mission diplomatique, SG-9 est détruite, hormis Grogan. SG-1 fait alliance avec les deux prisonniers, pour réparer la Sentinelle, un résultat finalement obtenu grâce au sacrifice de ces derniers. Insérer un loner léger entre les épisodes conséquents précédents et les dramatiques évènements à venir constituait une bonne idée. Retrouver nos vertes forêts canadiennes perdues de vue depuis quelques temps, fait également plaisir. Malheureusement, entre une mise en place réussie et un final quelque peu sensationnaliste, The Sentinel se résume à un vaste et ennuyeux surplace. L’action se résume à des allées et venues répétitives entre les trois points figés que sont les combats statiques (Teal’c’ et Sam massacrent les jaffas comme à la parade), la Sentinelle, où Daniel et les deux acolytes du NID ne cessent de manipuler un engin faisant bip, jusqu’au ridicule, et la palais où les palabres creuses et sans cachet s’éternisent. L’épisode gâche ainsi la participation, d’abord réjouissante avec Henry Gibson. Encore une fois la série joue avec ses arcs personnels, mais ici sans guère de réussite. Les deux agents du NID ne suscitent pas grand-chose hormis quelques poncifs et un final larmoyant, tandis que Grogan n’accomplit quasiment rien durant tout le récit. Un épisode en creux avant le final de saison.
- I’m ready to move on. It’s what I want. I have to go now. I’m going to miss you, guys. Thank you, for everything. SG-1 négocie avec les dirigeants de la nation de Kalowna le partage de connaissances Goa’ulds, dont un dérivé du Naqquadah, particulièrement énergétique. Sur le point d’être attaqué par un voisin, Kalowna cherche à fabriquer une bombe surpuissante. Un accident survient dans le laboratoire, irradiant mortellement Daniel. La autorités l’accusent de sabotage mais Jonas, scientifique ayant sympathisé avec l’archéologue, révèle que Daniel s’est en fait sacrifié pour éviter une terrible explosion. En remerciement, il remet le minerai à Jack. Daniel agonise, tandis que ses amis se succèdent à son chevet. Jacob survient et tente de le soigner grâce à une technologie goa’uld. Mais Oma Desala a entrepris de sauver Daniel en le guidant vers l’Ascension et Jack accepte de le laisser partir. Meridian se montre pleinement à la hauteur de l’évènement majeur que représente le départ de Daniel (certes temporaire, amis avec le recul seulement). Toute la partie Jonas sert manifestement à introduire le remplaçant de l’archéologue. Même si cela n’est pas formellement annoncé, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. mais le récit s’effectue avec suffisament de soin dans les péripéties et les décors pour que cela ne relève pas du simple prétexte, tout en s’inscrivant idéalement dans la trame de fond de l’affrontement contre les Goa’ulds. Ce segment se montre déjà émouvant par ce qu’il exprime de l’attachement de jack envers Daniel et sa volonté désespérée que sa mémoire ne soit pas entachée. Surtout on découvre avec plaisir un Corin Nemec pétillant de vitalité et d’humour, prouvant d’emblée qu’il peut assumer la lourde charge de la relève. On éprouve déjà l’envie de retrouver le personnage même si l’impression dominante demeure la tristesse face au départ de Daniel. En effet Stargate SG-1 perd ici un irremplaçable pilier, mais l’un des deux seuls protagonistes existant déjà avant sa création ! Le grand mérite de Meridian réside dans son ton parfaitement juste, générant une émotion vraie, sans jamais tomber dans le pathos excessif. Le défilé des membres de SG-1 au chevet de l’agonisant relève certes d’une figure classique, mais la qualité des dialogues et de l’interprétation leur apporte une indéniable force. On appréciera particulièrement la fraternité exprimée entre Daniel et Jack, leurs piques et rivalité s’effaçant à l’orée de la mort, pour laisser transparaître leur si grande amitié. C’est à la fois simple et très beau. La mise en scène sait pareillement éviter les effets mélodramatiques, tout en permettant aux excellents acteurs de s’exprimer pleinement. La présence de Mel Harris apporte un dimension nouvelle à Oma Desala, désormais pleinement incarnée. On retrouve avec délectation ses aphorismes zen inimitables (La rivière ne peut mentir, le chant de l’eau est à tous.), savoureux et tombant toujours à pic. Ses échanges avec Daniel évite le piège de l’habituel examen de passage, au contraire c’est astucieusement elle qui doit convaincre Daniel qu’il mérite l’Ascension. Le bilan effectué par ce denier se montre bouleversant, notamment autour de Sha’re et de Sarah. Michael Shanks effectue avec succès un méta dialogue, tant c’est lui qui s’exprime lors des adieux de Daniel.
- Please, Teal'c, don't give me that 'way of the warrior' crap. I get enough of that from Colonel O'Neill. Grâce à sa mystérieuse technologie, Anubis a pu mettre au point des boucliers et un armement permettant à ses vaisseaux de surpasser les Asgards. Il détruit celui de Thor et s’empare de ce dernier, tout en menaçant le laboratoire de l’Asgard Heimdall, vital pour la survie de cette race. Freyr appelle SG-1 à la rescousse, celle-ci s’opposant pour la première fois directement à Anubis, secondé par Osiris. Teal’c et Jack s’infiltrent sur le vaisseau mère du Grand Maître, guidé par Sam depuis le laboratoire. Finalement Thor et Heimdall, ainsi que ses travaux, peuvent être évacués, tandis qu’une flotte complète d’Asgards oblige Anubis à se retirer, alors que Yu l’attaque. L’étude de Reese à permis de marquer des points contre les Réplicateurs et de dégager plusieurs vaisseaux. Dans la droite ligne de la saison, Revelations exploite parfaitement les différents arcs créés jusqu’ici. Toutes les principales forces en présence se donnent rendez-vous pour ce qui semblait alors représenter l’ultime opus de la série. Cette plaisante impression d’un panorama général se voit encore rehaussée par de nouvelles informations promettant de prometteurs développements. Revelations n’hésite ainsi pas à faire bouger les lignes, relativisant la toute puissance des Asgards et achevant d’instaurer l’aura d’Anubis comme parachèvement de la période, mais aussi promesse de passionnants affrontements futurs. L’univers Stargate reste cependant fidèle à sa ligne de non expansion indéfinie, car l’on saisit déjà d’où vient cette énigmatique technologie, succédant au retour en force précédent des Anciens. Hormis son aspect de point d’orgue d’une saison bâtie avec talent, Revelations développe de remarquables qualités intrinsèques. Comme sil se doit, la production consacre d’importants moyens à ce final, nous valant une profusion d’effets spéciaux réussis et élégants (notamment autour des batailles spatiales), mais aussi de remarquables décors. Heimdall représente une excellente surprise, composant une (une ?) Asgard plus humanisée et pétulante qu’à l’ordinaire, tandis que le retour de Thor apporte une vraie émotion. Il en va de même pour les divergentes réactions des membres de SG-1 au départ de Daniel, toutes finement étudiées. L’action ne connaît aucun temps mort et là aussi joue astucieusement des différentes technologies des forces en présence. A l’issue de cette saison 5, les auteurs de Stargate SG-1 ont décidément atteint une parfaite maîtrise de leur sujet. Rien ne manque à la réussite de Revelations, avec la présence de deux antagonistes particulièrement gouteux : le minéral et impérieux Anubis, dont l’aspect dématérialisé s’avère remarquable, mais aussi une féline et narquoise Osiris. C’est toujours un plaisir que de retrouver Anna-Louise Plowman, ici articulément en verve. Le trouble d’Osiris à l’annonce de la disparition de Daniel constitue un astucieux rappel de la relation particulière unissant le Goa’uld à l’archéologue. Revelations parvient à la fois à représenter une acceptable conclusion pour Stargate SG-1, avec ce souffle évoquant la présence immanente de Daniel et de jolis clins d’oeil dans les dialogues finaux, mais aussi la promesse d’excellents lendemains, un superbe performance.
1) Zénith: Les adieux particulièrement émouvants (et heureusement temporaires) de Daniel à la série. Les scènes avec ses amis trouvent le ton juste, tandis que les sentences zen de la lumineuse Oma Desala ont conservé toute leur saveur. Jonas bénéfice également d’une parfaite entrée en scène, très prometteuse pour la suite. 2) Wormhole X-Treme: Le retour de Martins s’accompagne comme de juste d’un épisode hilarant et totalement décalé, mais aussi audacieux. Les critiques du petit monde des séries télé ne manquent pas de sel, tandis que Stargate SG1 s’auto pastiche avec inventivité. Un centième épisode aux innombrables private jokes qui raviront les amateurs. 3) Révélations: L’épisode parient à apporter une conclusion à la fois spectaculaire et satisfaisante à Stargate SG-1, au moment où le renouvèlement de celle-ci est encore loin d’être assuré. Les auteurs ménagent cependant l’avenir avec talent, tout en nous offrant une palpitante aventure réunissant l’ensemble des figures de la série. 4) La Tombe: Aux lisières du film d’épouvante, cet épisode claustrophobe au possible se montre aussi éprouvant qu’intense. Le décor de la ziggourat babylonienne demeure l’une des grandes réussites de la saison en la matière, parfait écrin pour un Goa’uld particulièrement diabolique. 5) Menace: L’opus nous apporte de précieuses informations concernant l’origine des Réplicateurs, tout en l’accompagnant du portrait joliment ambivalent de leur créatrice. Le récit le paroxysme d’une tendance forte de la saison, voyant nos héros confrontés à des choix plus malaisés qu’à l’accoutumée. Retour à l'indexCrédits photo: MGM. |
- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?
Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.
Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.
En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.
Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.
Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée, se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.
Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.
- Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.
- Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.
- Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.
- Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.
- Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?
- Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race).
- La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.
- Il s’agit du cinquantième épisode de la série.