Open menu

Saison 1Saison 3

Farscape

Saison 2

1. La Fin d'un monde (Mind the baby)

2. Vitas mortis (Vitas mortis)

3. Le Pouvoir de la pierre (Taking the stone)

4. Clarté dangereuse (Crackers don't matter)

5. Nos pires années (The way we weren't)

6. De l'autre côté du miroir (Picture if you will)

7. Famine (Home on the remains)

8. Le Procès (Dream a little dream)

9. Changement de corps (Out of their minds)

 

10. Les 3 Crichton (My three Crichtons)

11-12-13. À la recherche de la princesse (Look at the princess)

14. La Chasse est ouverte (Beware of the dog)

15. Faux retour (Won't get fooled again)

16. Le Médaillon (The locket)

17. L'Odieuse Vérité (The ugly truth)

18. Les Colliers de contrôle (A clockwork nebari)

19-20-21. Les Armes, l'argent et les mensonges (Liars guns and money)

22. Fatale Dichotomie (Die me dichotomy)

 

  


1. LA FIN D'UN MONDE
(MIND THE BABY)



Date de diffusion : 17 mars 2000

Résumé :

Aeryn parvient à sauver D’Argo et Crichton, perdus dans l’espace. Ils se dissimulent dans un champ d’astéroïdes, traqués par Scorpius. Aeryn entreprend d’aider Crais à diriger Talyn, car elle estime qu’il est le seul à pouvoir venir à leur rescousse. Mais cette tactique ne plaît pas à Crichton lorsqu’il la découvre. Moya revient chercher son nouveau né.

Critique :

L’épisode risque constamment le trop plein, d’où un montage trop saccadé ente scènes passant d’un champ d’opérations à l’autre, jusqu’à en devenir parfois épuisant. Mais le récit présente plusieurs mérites. Le cliffhanger initial (D’Argo et Crichton perdus dans l’Espace) se voit résolu avec efficacité, sans trop tirer sur la ficelle facile du sensationnalisme, d’autant qu’il est bien évident qu’aucun des personnages principaux de la série ne va mourir. L’épisode sait mettre fin au grand arc de fin de saison 1 (la première confrontation avec Scorpius), tout en instituant le nouvel axe de la saison 2, la poursuite de Crichton par un Scorpius bien déterminé à découvrir les secrets des trous de ver. L’univers de la série continue à s’enrichir par le binôme astucieux et indissociable formé par Crais et le vaisseau armé qu’est Talyn.

Cela instaure un tiers parti savamment ambivalent, qui permettra de pimenter bien des épisodes de la nouvelle période. À côté de l’installation d’un nouveau décor, La Fin d'un Monde a l’heureuse idée d’affirmer une permanence du style Farscape, en éprouvant avec l’équipage dysfonctionnel et chaotique que l’on aime tant, après l’union sacrée formée lors de la conclusion de la première saison. Interprétation et manipulation des marionnettes demeurent de grande qualité, laissant toujours percevoir les émotions malgré les stupéfiantes apparences. Le succès rencontré par la série lui vaut également de clairement bénéficier d’un budget accru, avec des maquillages encore plus soignés et réalistes, mais aussi une photographie davantage élaborée, notamment à bord de Moya. Au total on découvre ici un très bon pilote de saison.

Anecdotes :

  • Les effets spéciaux sont désormais réalisés par Animan Logic, ce qui se poursuivra jusqu’au terme de la série. Cette société va connaître un beau succès au cinéma à partir des années 2000 (Le Seigneur des Anneaux, Moulin Rouge, Matrix, La Planète des singes, Harry Potter et la Coupe de feu…).

  • D’Argo a quelque peu changé d’apparence, apparaissant notamment plus bronzé. Cette modification est justifiée par son exposition prolongée au vide spatial.

  • Le couple d’Aeryn et Crichton s’installe définitivement, les personnages faisant l’amour de manière plus explicite que précédemment.

  • Lors de la diffusion initiale, la main d’un marionnettiste fut brièvement visible. Le passage est corrigé dans les éditions vidéo de la série.

  • L’épisode était initialement destiné à être le deuxième de la saison, mais le premier (Dream a Little Dream) dut être réécrit, étant jugé perfectible. Des allusions aux évènements y survenant restent néanmoins présentes dans les dialogues. 

Retour à l'index


2. VITAS MORTIS
(VITAS MORTIS)

Date de diffusion : 24 mars 2000

Résumé :

Une Orican (une Luxan sacrée) agonise et demande à D’Argo de l’assister dans ses derniers moments. Durant le rituel, elle entreprend toutefois d’aspirer ce qu’elle pense être la force vitale de d’Argo. Mais il s’agit en fait de celle de Pilote et de Moya. Le vaisseau vivant commence à vieillir rapidement.

Critique :

L’épisode souffre de se limiter à une relecture à la mode science-fiction du cliché de l’antagoniste, fatalement féminin depuis la Reine de Blanche-Neige (au moins), prêt à tout pour retrouver sa jeunesse. De ce point de vue le maquillage de l’Orican est judicieusement trouvé, entre sorcière des contes et légendes et dimension extra-terrestre également très présente, mais on préfère quand Farscape brise les codes, au lieu de simplement les réinterpréter. Par ailleurs, une fois le cadre posé, les évènements deviennent de fait assez prévisibles, et les échanges entre D’Argo et l’Orican n’installent une émotion que par intermittences. On peut aussi regretter quelques sorties de route, comme Crichton devenu absurdement un contempteur moral de D’Argo ou le gag pachydermique voyant Rygel utiliser la partie charnue de son anatomie afin de colmater une brèche du vaisseau.

 Par ailleurs l’épisode gère mal la difficulté d’être le premier loner succédant à l’arc particulièrement intense de six épisodes autour de l’avènement de Scorpius comme principal antagoniste de la série. L’impression de décélération demeurait sans doute inévitable, mais une transition aurait pu être installée. Ici l’on retrouve au contraire une génération lambda d’aventure, sur le socle assez bateau d’une rencontre aléatoire, ce qui aggrave les choses. Gérer le passage du format feuilleton à celui de série n’est pas chose si facile, Farscape y parviendra mieux par la suite. Quelques scènes amusantes entre Aeryn et Chiana et le rappel bienvenu que Moya est un être vivant à part entière sauvent néanmoins cet opus de l’insignifiance.

Anecdotes :

  • Gigi Edgley (Chiana) tint son rôle juste après s’être fait arracher une dent.

  • L’épisode restera le seul de la série où l’on verra une Luxan ffemelle.

  • La résidence de l’Orcan s’inspire en partie de la cathédrale de la Sagrada Famila, à Barcelone (notamment les tours). 

Retour à l'index


3. LE POUVOIR DE LA PIERRE
(TAKING THE STONE)

Date de diffusion : 31 mars 2000

Résumé :

À l’annonce de la mort de son frère, avec qui elle demeurait liée via un implant neural, Chiana quitte l’équipage de Moya pour s’installer chez un peuple à la culture morbide, vivant parmi des tombes de hauts dignitaires et se suicidant rituellement à la trentaine. Rygel est davantage intéressé par le trésor des tombeaux, mais celui-ci va se révéler maudit.

Critique :

Après un épisode centré sur d’Argo, la saison 2 se poursuit avec un récit cette fois dédié à Chiana, une formule certes guère originale, mais souvent efficace. De fait on apprécie d’en découvrir plus sur le passé de celle-ci, ainsi que sur son environnement. De plus le drame suscité par la disparition de son frère intègre davantage à la série celle qui jusqu’ici était avant tout une pétillante aventurière. L’équipage de Moya résulte en effet aussi hanté par sa quête de retour que par des drames personnels lourds. Ces traumas surpassent en gravité le spleen désenchanté des personnages de Firefly et participe autant à l’identité de Farscape que sa fantaisie ou son univers hors normes. ce dernier aspect se voit agréablement illustré par cet épisode cicatrisé par un plaisant mélange de Fantasy et de Science-fiction, richement doté en matière d’artefacts et de monde étrange.

Mais, si on goûte le clin d’œil à L’Age de cristal et à son rituel du Carrousel, le scénario ne met que médiocrement en musique ces éléments. L’intrigue demeure bien trop minimaliste pour tenir la durée et les tentatives de la délayer ne font que rendre confus les évènements se déroulant sur la planète. On va jusqu’à tenter de greffer une seconde histoire sur la principale, mai celle-ci demeure assez ridicule avec ce portrait de Rygel en Indiana Jones vénal. L’artificialité de ce segment se voit indiquée dès le départ, puis qu’il n’y a strictement aucune raison concrète à la participation de Rygel à l’expédition, il est simplement là pour être là. Ce manque de consistance prive l’opus d’une grande partie de son impact, malgré sa tonalité funèbre réussie. On n’apprécie pas non plus la posture de donneur de leçons prise par Crichton ces derniers temps. 

Anecdotes :

  • John demande à Aeryn si elle ne trouve pas qu’il agit un peu bizarrement ces derniers temps ; ceci annonce l’un des des fils rouges de la saison.

  • L’épisode est un clin d’œil à L’Age de cristal (1977-1978). Comme dans cette série, la vie des habitants est limitée (à 29 ans), jusqu’à l’équivalent de la cérémonie du Carrousel.

  • Nerri devait initialement être la sœur de Chiana, mais Gigi Hedley suggéra qu’il soit son frère.

Retour à l'index


4. CLARTÉ DANGEREUSE
(CRACKERS DON'T MATTER)

Date de diffusion : 7 avril 2000

Résumé :

L’équipage se rend sur une planète dédiée aux échanges commerciaux, afin de renouveler le stock de provisions. Ils y rencontrent T'raltixx, alien s’affirmant capable de rendre Moya indétectable par ses ennemis. Mais les agissements de T'raltixx rendent tout le monde extrêmement paranoïaque, jusqu’à provoquer un affrontement.

Critique :

Justin Monjo, scénariste décidément particulièrement inspiré, joue ici la carte de la rupture de ton, cet épisode particulièrement humoristique succédant au funèbre Taking The Stone. L’effet fonctionne à plein, d’autant que l’on rit souvent face à cette comédie débridée, visiblement à l’instar des comédiens eux-mêmes. Le thème de l’altération des personnalités a également parfaitement fonctionné dans d’autres séries relevant de la Science-fiction ou du Fantastique (Syzygy chez les X-Files, Something Blue chez Buffy, Yellow Fever chez Supernatural…), le procédé pedant en originalité ce qu’il gagne en efficacité.

Le scénario présente vite toutefois de se caricaturer, en développant une noirceur certaine parallèlement au rire et en considérant T'raltixx comme un personnage à part entière, au lieu de la limiter à un simple prétexte. Ces deux aspects se rejoignent lorsque Crichton abat T'raltixx de sang-froid ce qui confirme également que le protagoniste de la série se profile comme assombri lors de cette première partie de la saison. La bienvenue touche d’absurde véhiculée par les histoires autour des biscuits parachève le succès de cet épisode tonique illustrant à merveille le côté dysfonctionnel de l’équipage de Farscape. 

Anecdotes :

  • D’abord perçue comme une hallucination, l’apparition de Scorpius est la première manifestation de l’implant neural qu’il a implanté en Crichton. Cette connexion va devenir un point clef de la saison.

  • Ben Browder rajouta le chantonnement de la, chevauchée des Valkyries lors d’une séance d’enregistrement post tournage.

  • L’épisode comporte plusieurs clins d’œil à des films connus, par exemple quand Pilot déclare à Crichton I'm sorry John. I cannot do that (2001, Odyssée de l’Espace), ou quand Crichton s’exclame Here's Johnny!(Shining), quand il tente d’enfoncer une porte. 

Retour à l'index


5. NOS PIRES ANNÉES
(THE WAY WE WEREN'T)

Date de diffusion : 21 avril 2000

Résumé :

Crichton et Chiana découvrent un enregistrement révélant le passé de Moya, lorsqu’elle était au service des Pacificateurs et dotée d’un autre Pilote. Ce dernier fut tué par les Pacificateurs, et il s’avère que l’un d’entre eux était Aeryn Sun. Quand il apprend ces informations, Pilote s’en prend à Aeryn, mais lui aussi dissimule un secret.

Critique :

La technique narrative consistant à révéler de nouveaux pans du passé d’un héros sur lequel l’épisode se centre pour l’occasion se pratique couramment dans l’écriture des séries télévisées, tous supports confondus. Mais peu de scénarios seront allés aussi loin dans ce domaine que The Way We Weren't, concernant Aeryn Sun et Pilote. En effet, par ses moments à la fois structurants et d’une moralité pour le moins ambiguë, cet opus nous emmène à totalement reconsidérer notre vision de ces personnages et de leur parcours ; Au-delà de différentes scènes de la saison 1, cette authentique épiphanie nous fait usqu’à reconsidérer leur attitude globale : la peur du sentiment amoureux chez Aeryn et la propension exagérée au sacrifice chez Pilote, toutes deux s’expliquant par la culpabilité les rongent.

Cette introspection d’une identité à travers le prisme de la responsabilité éclaire ainsi comment le drame entre Aeryn et Velorek face aux interdits de la société des pacificateurs, et la passion poussant pilote à partir à la découverte du vaste univers à tout prix ont induit un remords ayant modifié aussi bien leur personnalité que leur rapport avec autrui. L’ombre du passé porte loin, écrivait déjà Agatha Christie. Au terme d’un récit aussi dense que douloureux, l’épisode nous offre néanmoins un lumineux moment quand Pilote et Aeryn décident de se pardonner l’un l’autre et de poursuivre l’épopée après avoir surmonté le trauma, sans pour autant l’oublier. La complexité des personnalités de Farscape, voyage aussi bien intérieur qu’à travers l’Espace, ne cesse décidément pas de nous captiver.

Anecdotes :

  • Le monde d’origine de Pilote apparaît ici pour la première fois.

  • Les musiques de l’épisode sont l’œuvre du compositeur australien guy Gross

  • L’épisode marque le début de la collaboration du musicien australien Guy Gross avec Farscape, dont il va rester jusqu’au bout le compositeur. Il participé à de nombreuses productions australiennes, dont Priscilla, folle du désert (1994).

Retour à l'index


6. DE L'AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
(PICTURE IF YOU WILL)

Date de diffusion : 14 avril 2000

Résumé :

Chiana acquiert un tableau d’elle-même qui s’avère changeante. Il s’avère que  que l’objet révèle en fait son avenir, ainsi que celui de ses amis, tous destinés à mourir prochainement. Mais il s’agit d’un complot ourdi par l’entité maléfique nommée Maldis, bien décidée à prendre sa revanche sur Zhaan après sa précédente défaite.

Critique :

Picture If You Will en revient à un pur divertissement après des épisodes antérieurs davantage sombres et orientés vers le développement des personnages. Cette formule peut certes sembler moins substantielle, mais divertira à coup sûr les amateurs des séries d’aventures Sixties, avec ce retour de la vengeance ourdi avec machiavélisme par l’inévitable Diabolical Mastermind. Toujours interprété par un Chris Haywood cabotinant avec entrain, Maldis se prête admirablement à l’exercice, une nouvelle fois après That Old Black Magic, la saison précédente. Ses pouvoirs et son inquiétante fantaisie nous valent un récit ludique, utilisant joliment les diverses facettes de la figures du tableau enchanté, à l’évolution épouvantable comme chez Dorian Gray ou porte ouvrant sur un mini univers, enfermant les prétendues victimes.

Sans que l’utilisation de cette dernière idée se révèle aussi brillante que chez des classiques de la télévision (Le Jour du Docteur chez Doctor Who, La Nuit des tireurs d’élite chez Les Mystères de l’Ouest), elle se montre divertissante, d’autant qu’elle peut s’appuyer sur l’art graphique de la série. Tout n’est pas parfait toutefois, certains effets spéciaux ont plutôt mal vieilli et si l’on apprécie que Zhaan finisse par surpasser ses peurs, Maldis paraît trop facilement détruit. De plus si l’opus sait s’agrémenter de scènes tirant parti du relationnel entre protagonistes (cela se cristallise notamment entre Chiana et D’Argo), il ne saurait rivaliser en ce domaine avec l’ambition de ses prédécesseurs. Tel quel, il laisse néanmoins des regrets quant à l’absence de retour de Maldis, aux pétillants sortilèges maléfiques variant agréablement l’ordinaire d’un Space-opera.

Anecdotes :

  • L’épisode fut diffusé avant The Way We Weren't, pourtant tourné après, d’où des dialogues peu compréhensibles entre Aeryn et Crichton.

  • Virginia Hey (Zhaan) a indiqué qu’il s’agissait de l’un de ses épisodes préférés, pour le vrai plaisir qu’elle ressentit en frappant l’ignoble Maldis.

  • Présent depuis le début de la série, Tim Ferrer devient ici le responsable des décors de la série, poste qu’il conservera jusqu’à son terme. Il a également participé aux décors de Matrix (1999) et du film Power Rangers (1995).

  • La désintégration de Maldis demeurera cette fois définitive, car il ne réapparaîtra plus dans la suite de la série. 

Retour à l'index


7. FAMINE
(HOME ON THE REMAINS)

Date de diffusion : 16 juin 2000

Résumé :

L’équipage a besoin de nourriture, en particulier Zhann, qui doit manger de la viande. Chiana emmène alors ses amis sur un Budong (immense vaisseau Léviathan) où elle a jadis travaillé. Tous vont devoir à leur tour gagner leur pain à la sueur de leur front, tandis qu’Aeryn reste sur Moya pour veiller sur Zhaan.

Critique :

Home on the Remains apparaît avant tout comme un excellent épisode de Science-fiction faisant plus que loucher que vers la Dark Fantasy. Le décor hors normes et volontiers baroque du gigantesque vaisseau devenu une mine de chair empoisonnée compose un parfait écrin pour une histoire aussi sombre que violente, parfois franche ment gore. La visite de cet endroit dantesque s’avère une vraie réussite visuelle due à l’inventivité et au talent des équipes de la Henson Company, tant pour les plateaux, que pour les créatures et maquillage. L’immersion s’avère complète, d’autant que le récit ne nous épargne rien dans le domaine horrifique ou sordide. On se dit que le Budong défunt constituerait un idéal supplément Dark pour un Jeu de rôles d’aventures spatiales, tel Star Wars RPG.

Malheureusement, s’il contribue à renouveler le modèle traditionnel du Space opera, l’épisode demeure hémiplégique En effet le traitement des protagonistes enthousiasme clairement moins que leur environnement car presque tous demeurent enfermés ans une outine coutumière. Le focus se place derechef sur Chiana, avec un nouvel épisode consacré à son passé. C’est assez logique, car il s’agit de la plus récente venue, mais cela phagocyte l’espace consacré aux autres personnages. Son flirt avec D’Argo se poursuit, mais sans évènement réellement marquant, John est le héros de service, etc. Le plus intéressant réside dans les scènes entre Aeryn et Zhaan avec le lien existant entre ces deux être en proie à une violence intériorisée mais menaçant de ressurgir. On apprécie aussi une nouvelle Science-fiction de qualité, avec un emploi aussi surprenant qu’astucieux de l’originale biologie de Zhaan.

Anecdotes :

  • La violence crue de l’épisode lui valut d’être le seul interdit aux mineurs en Grande-Bretagne.

  • Alors qu’elle pleure d’elle-même d’habitude, Claudia Black dut avoir recours à du menthol placé sous les yeux, lors de la pollinisation de Zhaan.

  • La scène voyant Crichton tuer le Keedva s’inspire de l’équivalente dans Le retour du Jedi, avec Luke et le Rancor.  

Retour à l'index


8. LE PROCÈS
(DREAM A LITTLE DREAM)

Date de diffusion : 23 juin 2000

Résumé :

Alors que leur module de transport est en attente d’être récupéré par Moya, Zhaan raconte à Crichton une aventure survenue quand elle avait visité un monde peuplé de juristes, en compagnie de Rygel et Chiana. Elle s’y était vue accusée de meurtre, Rygel et Chiana devenant ses avocats lors du procès.

Critique :

Revenir sur une période se situant entre deux saisons et dépourvue du duo vedette aurait pu donne lieu à un épisode agréablement décalé, ou contribuer à remettre les évènements en cours dans une nouvelle perspective. Malheureusement cette occasion se voit gâchée, car l’épisode s’avère être rapidement un crossover entre deux genre la Science-fiction et la série juridique. Farscape n’est pas la première série d’anticipation a s’essayer à ce mélange, mais la formule juridique nous semble optimale quand elle se montre suffisamment imaginative pour participer à l’étrangeté de l’univers décrit. Si le numéro de Q rendait le procès de l’Humanité très amusant dans Encounter at Farpoint  (le pilote de Star Trek TNG),  le sommet du genre demeure sans doute The Trial of a Time Lord (Doctor Who, 1986), avec le Maître en témoin vedette de l’accusation contre le Docteur.

Malheureusement Farscape n’atteint pas ces sommets, la fantaisie d’un monde de légistes se dissipant vite pour en revenir aux clichés usuels des séries judiciaires. Si l’opus s’en sort malgré tout mieux que le terne Le Procès de Stargate SG-1, l’impression perdure d’une occasion perdue, tant la série disposait du potentiel pour un récit louchant vers une dystopie à la Brazil. Par ailleurs un récit en flashback vient encore en rajouter sur le manque de suspense concernant des personnages récurrents. L’épisode peut néanmoins comporter sur une dynamique de groupe réussie, Rygel et Chiana volant au secours d’une Zhaan d’abord dominante, puis effondrée. Dream a Little Dream permet également de s’extasier une nouvelle fois à propos du talent des animateurs de la marionnette figurant Rygel.

Anecdotes :

  • L’épisode était initialement supposé être le pilote de saison, avant de subir une réécriture qui remit à plus tard son tournage. De ce fait il comporte plusieurs séquences devenues des flashbacks.

  • Claudia Black a indiqué que la séquence montrant les personnages marcher en silhouettes était l’une de ses images préférées de Farscape.

  • Las passages chantés n’étaient pas prévus par le script. Ils furent rajoutés lors du doublage de postproduction, après une improvisation de Ben Browder ayant enthousiasmé l’équipe. 

Retour à l'index


9.  CHANGEMENT DE CORPS
(OUT OF THEIR MINDS)

Date de diffusion : 7 juillet 2000

Résumé :

Une attaque par un vaisseau halosien a une conséquence inattendue : du fait d’une interaction avec le champ de force de Moya, les esprits des membres de l’équipage changent de corps. Ils vont devoir rapidement regagner leur corps d’origine afin de contrer une nouvelle agression visant à détruire Moya.

Critique :

L’argument de l’épisode ne brille certes pas par son originalité. En effet l’échange de corps forme sans conteste l’un des thèmes les plus récurrents des productions relevant du Fantastique ou de la Science-fiction, sous les prétextes les plus variés et exotiques. C’était déjà le cas dans l’épisode Qui suis-je ? de Chapeau Melon, ça l’est encore aujourd’hui avec tout le parti pris déstabilisant que sait en tirer l’excellente Légion, jusqu’au bout de l’étrange. Concernant des séries relativement proches de Farscape, on peut également citer Stargate SG-1, avec l’épisode Transfert, ou encore Star Trek Classic (L’Importun) et Star Trek Voyager (Vis-à-vis). Et pourtant Farscape va savoir particulièrement tirer son épingle du jeu au sein de panorama très encombré. Certes le scénario sait maintenir tout du long une vraie intensité dramatique, mais l’opus a l’heureuse idée d’avant tout jouer la carte de la comédie totalement débridée.

Situations et dialogues se montrent en permanence hilarants et cocasses, jusqu’à faire de Changement de corps l’un des épisodes les plus drôles de la série. On applaudira en particulier la formidable prestation de la distribution, chaque artiste en imitant un autre avec un réalisme confondant (cela vaut aussi pour les acteurs de voix des marionnettes). Outre les talents individuels, ceci souligne également l’esprit de groupe et la parfaite compréhension des autres personnages existant au sein de l’équipe. Mention spéciale pour Claudia Black, ici en surmultipliée. Si l’on peut regretter que Zhaan (et Virginia Hey) soit absente de la fête, l’épisode pu également s’appuyer sur sur une émotion sensible autour de la solitude de Pilote au sein du délire ambiant et sur le retour spectaculaire des sinistres Skeksis de Dark Crystal, à peine modifiés pour représenter les Halosiens.

Anecdotes :

  • Les marionnettes représentant les Halosiens furent récupérées parmi les créations de Henson Creature Shop réalisées pour le film Dark Crystal (1982).

  • Le scénario fut écrit par un auteur indépendant Michel Cassutt, mais largement transformé par Justin Monjo. Celui-ci tint néanmoins à ce que Cassutt demeura le seul crédité au générique.

  • Cassutt a indiqué avoir choisi le titre Out of their minds, même si cela ne correspond pas vraiment à l’intrigue, car il s’agit aussi du titre de l’un de ses romans préférés (L'Empire des esprits, Clifford D. Simak, 1970).

Retour à l'index


10. LES 3 CRICHTON
(MY THREE CRICHTONS)

Date de diffusion : 14 juillet 2000

Résumé :

Une étrange sphère d’énergie pénètre dans Moya, puis engloutit Crichton. Trois versions de Crichton sont ensuite expulsées par la sphère : l’originale, une préhistorique et une troisième au contraire ultra futuriste. La sphère indique alors qu’elle s’en ira sans détruire Moya, mais qu’en échange l’un des Trois Crichton doit être sacrifié à ses recherches.

Critique :

L’épisode rejoint toute une veine de la Science-fiction voyant le héros soumis à transformation, dégénération ou mutation. La justification de l’évènement se situe ici dans une honnête moyenne, sans plus. On apprécie qu’un élément logique soit instauré concernant le choix de Crichton par l’entité, puisque, de par s nature terrienne, il constitue bien l’unique spécimen encore non collecté. Par ailleurs la représentation de la sphère verte semble réussie, d’autant qu’elle n’est pas sans évoquer le fascinant antagoniste de Métal hurlant. Les maquillages de deux nouveaux Crichton savent également ne pas trop en faire. Mais le développement de l’action comporte bien trop d’éléments résultant de la posture du Deux ex machina pour que la situation ne se perçoive pas comme passablement artificielle.

Fort heureusement le récit sait s’émanciper de la Science-fiction pure pour plutôt devenir un plaisant portrait de caractères, doublé d’une fable morale. Les réactions du reste de l’équipage se voient ainsi abordées avec justesse (l’égocentrisme de Rygel, Chiana émoustillée par le Crichton préhistorique…). Mais le débat se centre avec acuité sur le dilemme moral que le trio de Crichton doit résoudre afin de désigner qui doit être sacrifié. Les échanges s’effectuent avec pertinence et opèrent un joli retournement quand le Crichton super évolué se révèle prêt à devenir homicide, tandis que le primitif s’avère le plus généreux. On peut y voir comme une réminiscence du bon sauvage de Rousseau et la condamnation d’une évolution sociale nous conduisant vers toujours plus d’individualisme et d’égoïsme. Un intérêt supplémentaire pour un opus pouvant également compter sur une belle triple prestation de Ben Browder.

Anecdotes :

  • Ben Browder apparaît ici totalement maquillé, pour la première fois de la série.

  • L’épisode est le premier de la série a ne comporter a un artiste invité, mais seulement la distribution principale.

  • I'm in Bill and Ted land here déclare Crichton, une référence à L'Excellente Aventure de Bill et Ted (1989), une comédie SF culte des années 80 voyant deux ahuris voyager dans le temps dans une cabine téléphonique.

  • Les deux Crichton alternatifs étaient prénommés Futuro et Neandro dans le script. 

Retour à l'index


11-12-13.  À LA RECHERCHE DE LA PRINCESSE
(LOOK AT THE PRINCESS)

Date de diffusion : 21-28 juillet, 4 août 2000

Résumé :

Afin d’échapper à Scorpius, Crichton doit demander sa man à la Princesse de toute une planète sébacéenne. Il est heureusement génétiquement compatible avec elle, mais doit faire face à l’hostilité des autres prétendants, ainsi qu’aux intrigues de cour. La Reine exige que Crichton épouse sa fille, sous peine d’être livré à Scorpius. Pendant ce temps Moya retrouve ses légendaires constructeurs, mais ceux-ci sont courroucés par le fait qu’elle ait donné naissance à un vaisseau armé.

Critique :

Avec le lancement de cet arc de trois épisodes, Farscape s’efforce visiblement de franchir un nouveau palier, et y parvient en grande partie. Une première tentative avait eu lieu en fin de saison 1, autour de l’avènement de Scorpius, mais il s’agissait simplement du prolongement des intrigues lancées précédemment ici la série s’essaie à la création de toute une nouvelle situation, centrée sur un monde forgé pour l’occasion. On apprécie l’ambition globale du projet mais cette dimension conduit ce premier volet à planter simplement le décor d’une action se déroulant lors des deux suivants. En effet, non seulement le récit introduit un important nombre de personnages issus de la planète, mais il fait appel également à la quasi-totalité des forces en présence dans l’univers de Farscape, jusqu’au retour de Scorpius et des Anciens, les créateurs de Moya.

Le tout en mobilisant également l’intégralité des membres de l’équipage autour de Crichton.  Le risque de surchauffe menace, conduisant l’opus à développer relativement lentement l’action principale. L’ensemble demeure savoureux avec un intéressant mélange de la fantaisie des vieux Space Opéras à la Buck Rodgers et des rôles archétypaux des films hollywoodiens en costumes, entre Princesse en danger et félons de rigueur. De quoi passer sur a bizarrerie de l’argument qui voudrait que la Princesse ne soit plus génétiquement compatible avec sa propre espèce, tout en l’étant avec celle des Terriens. Avec des considérations sentimentales et politiques s’enchevêtrant, les  épisodes suivants concrétisent les potentialités de ce nouveau monde, sans pour autant dissiper une relative impression d’artificialité. Peut-être trop ambitieux, cet arc triple demeure néanmoins un beau morceau de bravoure.

Anecdotes :

  • Les trois parties de l’arc s’intitulent : Rien qu’un baiser (A Kiss Is But A Kiss), Je pense donc j’agis (I Do I Think) et Dénouement (The Maltese Crichton).

  • La servante royale Ro-Na est jouée par Francesca Buller, l’épouse de Ben Browder. Elle interprète un rôle différent par saison au fil de la série, toujours en opposition à Crichton. Leur fils effectue également un caméo, en tant que futur bébé de Crichton et de la princesse.

  • Les scènes extérieures avec le Scarran furent tournées aux Jardins Chinois de l’Amitié, à Sydney. Ils furent offerts par Guangzhou, ville chinoise jumelée à Sydney, et inaugurés en 1988.

  • On entend la voix de Moya pour la première fois. On ne l’entendra plus jamais après la conclusion de l’arc. L’artiste prêtant sa voix n’a pas été crédité et son nom demeure inconnu.

  • Jonathan Hardy, qui assure la voix de Rygel, effectue ici son unique apparition à l’écran de toute la série.  Il joue Kahaynu, le créateur de Moya.

  • L’arc ne devait initialement comporter que deux épisodes, mais au terme de l’écriture, il se retrouva avec un excédent de 18 minutes. Ne pouvant se résoudre à trancher, les auteurs résolurent de passer à trois épisodes. La scène du mariage aurait dû être coupée si l’arc n’ait comporté que deux épisodes, comme prévu initialement. 

Retour à l'index


14. LA CHASSE EST OUVERTE
(BEWARE OF THE DOG)

Date de diffusion : 11 août 2000

Résumé :

Après un séjour sur une planète commerciale, Chiana revient avec un Vork, petite créature supposée donner la chasse aux parasites éventuellement présents dans Moya. Quand D’Argo est blessé par un animal hostile, une chasse est lancée. À moins que le Vork ne soit lui-même le parasite ? Pendant ce temps Crichton a de plus en plus d’hallucinations concernant Scorpius.

Critique :

L’épisode souffre d’une histoire principale trop simple, partageant d’ailleurs l’affiche avec plusieurs intrigues secondaires, mais aussi particulièrement prévisible. En effet le scénario tente de jouer la carte du doute quant à la culpabilité du Vork, sans que l’on ne croie jamais un seul instant à cette option, même à travers l’hypothèse d’une double personnalité. Reconnaissons néanmoins que la chute reste surprenante ! Malgré cette faible trame, l’épisode se laisse toutefois regarder sans ennui. Les intrigues secondaires se montrent souvent intéressantes, comme autour du couple désormais établi entre D’Argo et Chiana ou le développement de l’étrange connexion entre Scorpius et Crichton.

Mais le véritable atout de La Chasse est ouverte demeure bien le Vork lui-même. En soi relativement simple vis-à-vis d’autres créations de Creature Shop, le Vork s’impose comme une marionnette particulièrement expressive. Le studio excelle décidemment avec une parfaite régularité dans des créatures particulièrement diverses, toujours animées avec talent par les marionnettistes. Grâce à cette faculté, le Vork parvient à établir un vrai relationnel avec les différents membres d’un équipage dont il aurait pu devenir aisément un membre à part entière. Les acteurs excellent dans le registre de l’émotionnel, à commencer par Claudia Black, très en avant ici. On lui doit un final particulièrement aussi réussi que mélancolique.

Anecdotes :

  • La scène voyant les insectes recouvrir Rygel a été inspirée par l’équivalent de La Momie (1999)

  • Autre clin d’œil : le Vork sur le dos d’Aeryn est une référence à Maître Yoda chevauchant Luc dans L’Empire contre-attaque.

  • Tandis qu’il joue au golf dans les couloirs de Moya, Crichton cite des répliques du film culte Le golf en folie (1980).

Retour à l'index


15. FAUX RETOUR
(WON'T GET FOOLED AGAIN)

 

Date de diffusion : 18 août 2000

Résumé :

Crichton se réveille sur Terre, après le crash de son vaisseau d’origine. Aurait-il rêvé toutes ses précédentes aventures ? Il suppose toutefois qu’il s’agit d’une illusion, comme lors de son prétendu premier retour sur Terre. La situation devient de plus en plus absurde, menaçant de le faire sombrer dans la folie.

Critique :

L’épisode pourrait constituer un doublon vis-à-vis de A Human Reacion (-16), mais le traitement de ce nouveau retour illusoire dur Terre se voit traité de manière tout à fait différent. En effet cet épisode massivement décalé jour totalement la carte d’un humour absurde allant sans cesse croissant. Même si les scénaristes se montrant suffisamment habiles pour in fine retomber sur leurs pieds, ce sont ces séquences toutes les plus surréalistes les unes que les autres qui forment le sel du récit. On s’amuse ainsi beaucoup de ce bar où Crichton ne cesse de s’échouer, ou des membres de l’équipage placés dans des situations saugrenues.

 L’exercice de style ne s’avère pas pour autant gratuit, illustrant la paranoïa ayant progressivement gagné le Terrien au fur et mesure de sa découverte d’un univers aussi fabuleux que périlleux. L’écho rencontré par les manipulations que subit son esprit rend également le délire soudainement glacial quand apparaît Harvey, l’émanation mentale de Scorpius. Particulièrement marquant et impulsé par une distribution jouant magnifiquement le jeu, Faux retour démontre une nouvelle fois la faculté de Farscape à pousser l’Etrange jusque dans ses ultimes retranchements.

Anecdotes :

  •  Quand Crichton entre dans le bureau, tous les personnages présents dans la pièce sont ceux représentés dans la photographie placée sur le meuble, et ils e tiennent dans la même position.

  • Cet épisode est fréquemment cité comme le meilleur de la série, par les membres de l’équipe come par les fans. David Kemper le décrit comme « Farscape sous acide ».

  • L’épisode est le premier à ne comporter aucune scène à bord de moya ou de talyn, il y en aura quatre en tout dans l’ensemble de la série.

  • On découvre ici que Scorpius a inséré un clone de lui-même dans l’esprit de Crichton. 

Retour à l'index


16. LE MÉDAILLON
(THE LOCKET)

Date de diffusion : 25 août 2000

Résumé :

Aeryn ressort considérablement plus âgée d’une brume qu’elle a traversée durant quelques heures, en espérant s’y dissimuler contre les Pacificateurs. Elle enjoint à l’équipage et à Moya de s’éloigner pour se mettre à l’abri. Crichton se lance néanmoins à son secours et découvre que le nuage abrite toute une planète.

Critique :

Après la débauche d’imagination du précédent opus, on en revient ici à l’ordinaire de la série : découverte d’un monde étrange et romance entre Crichton et Aeryn Sun. Tout cela suffit souvent à nous combler, mais pas ici En effet l’épisode commet l’erreur de ne pas nous faire vivre l’existence parallèle d’Aeryn. Seuls certains points nous sont révélés, mais, outre l’impressionnant maquillage de vieillissement, tout ceci demeure avant tout virtuel et évoqué de loin. Dès lors que l’expérience, sans conséquence sur l’action principale de la série, ne touche pas non plus le spectateur, le récit tourne à vide.

Tant qu’à mettre en avant la relation entre Crichton et Aeryn il aurait également été bien plus porteur de leur faire vivre pleinement ensemble cette expérience. Ici le scénario ne joue efficacement que la carte de la chute voyant l’héroïne découvrir à son retour que ses compagnons d’aventure n’ont vieilli que d’un seul jour. Le fait que seuls Zhaan et Stark (au retour largement sous-expliqué) soient les seuls à se souvenir de l’histoire ajoute encore au sentiment d’inutilité de l’opus. Il aurait pu être intéressant de développer les conséquences de cet écart sur le relationnel entre Aeryn et ses amis, il n’en sera rien. Au total on aura connu Farscape autrement plus ambitieuse.

Anecdotes :

  • Pour vieillir Ben Browder et Claudia Black, les maquilleurs ont utilisé la même technique que pour le visage de Scorpius.

  • Stark est de retour au sein de l’équipage, il n’était pas apparu depuis la fin de la saison 1.

  • Dans l’épisode The Choice (3.17), Aeryn évoquera les évènements de The Locket, alors qu’ils sont censés avoir été oubliés. 

Retour à l'index


17. L'ODIEUSE VÉRITÉ
(THE UGLY TRUTH)

 

Date de diffusion : 08 septembre 2000

Résumé :

Crichton, Aeryn, D'Argo, Zhaan, et Stark sont mis en accusation par les Plokavians, lorsque l’un des vaisseaux de ces derniers est détruit par Talyn, le fils armé de Moya. Ils s’y trouvaient effectivement à ce moment-là. Le procès doit déterminer qui a ouvert le feu. Il va leur permettre de raconter comment ils se sont retrouvés à bord du Léviathan commandé par Crais.

Critique :

Après le médiocre Dream a Little Dream cette saison, nous renouons ici avec le récit judiciaire et l’incontournable passage obligé que forme la liturgie d’un procès. Mais le succès est ici au rendez-vous, grâce à la captivante technique narrative consistant à faire progressivement surgir la vérité à partir de témoignages parcellaires, voire contradictoires. L’exercice de style se voit mené de main de naître à travers les récits d’Aeryn, Zhaan, Stark, D’Argo et Crichton. Sans que pour autant l’affaire ne tourne au film à sketchs, chaque segment apporte son écot à la résolution de l’énigme, tout en se montrant judicieusement imprégné de la personnalité du narrateur ou de la narratrice.

Le regard porté sur les autres personnages et les éléments révélés sur sa propre personnalité (la persistance du lien entre Aeryn et Crais, l’amicale condescendance de Zhaan, l’amitié virile entre Strak et Crichton…) apportent de la chair à ce qui pourrait se résumer à un simple exercice de style intellectuel. On apprécie également que, tout en demeurant un antagoniste, Caris soit montré comme davantage complexe qu’un simple vilain, à travers le souci sincère qu’il porte à Talyn. Il reste toutefois dommage que le témoignage de Crichton s’avère si déterminant et central, Farscape perd de sa spécificité quand elle devient moins chorale et plus traditionnellement centrée sur la figure du Héros.

Anecdotes :

  • David Kemper a indiqué que cet épisode était dédié aux personnages non directement membres de l’équipage : Stark, Talyn et Crais.

  • Le scénario est une illustration du Rashomon Effect, type d’histoire voyant une réalité décrite de manière différente par les témoins. Ceux-ci sont sincères, mais leur perception des évènements diffère. Le terme fait référence au film Rashomon d’Akira Kurosawa (1950), où quatre individus décrivaient un meurtre de manières différentes.  

 

Retour à l'index


18. LES COLLIERS DE CONTRÔLE
(A CLOCKWORK NEBARI)

Date de diffusion : 15 septembre 2000

Résumé :

Deux Nebaris désireux de ramener Chiana sur son monde natal s’emparent de Moya après avoir réussi à droguer l’équipage et à asservir Pilote grâce à un collier. Toutefois Crichton et Rygel s’avèrent immunisés contre la drogue et vont tenter de reprendre le contrôle du vaisseau.

Critique :

L’épisode revient, une nouvelle fois, sur le lourd passé de Chiana. Le sujet semble décidément inépuisable pour les auteurs, mais ces deniers apparaissent moins inspirés qu’à l’ordinaire. Ainsi le retour surprise de son frère en inaccessible chef de la résistance vient encore rajouter une couche de pathos à Taking the Stone. Ce côté racoleur de l’intrigue se retrouve également à propos ds tourments subis par Chiana tout au long de l’épisode. On peut également regretter que les Nebaris aient désormais perdu leur (relative) ambivalence, pour désormais camper une tyrannie de plus au sein de l’univers de la série. C’est d’autant plus vrai que cette histoire d’épidémie censée se propager à travers la Galaxie tient difficilement la route, même pour Farscape.

Le talent de Gigi Edgley dans le rôle d’une Chiana particulièrement mise en avant sauve néanmoins l’épisode de l’ennui. Comme souvent dans cette série, le relationnel vient au secours d’un scénario défaillant On apprécie particulièrement le beau portrait de l’amitié entre Chiana et Crichton, dépourvue de toute ambigüité. Les autres personnages apportent également leur grain de sel, notamment un Rygel toujours aussi amusant. Les clins d’oeil à Orange mécanique (l’éprouvante scène oculaire de Crichton) forment une agréable curiosité. Prédomine néanmoins l’impression d’un épisode en dessous, l’équipe se concentrant peut-être sur le prochain nouvel arc de trois épisodes.

Anecdotes :

Le frère de Chiana s’avère être vivant, alors qu’il était présumé mort depuis l’épisode Taking the Stone (2.03).

Durant la scène entre Chiana et son frère, on peut voir des voitures rouler en arrière-plan.

I'm nobody's puppet ! s’exclame Rygel, soit une évidente plaisanterie des auteurs.

 

Le titre original est une claire référence au film et roman Orange mécanique (A Clockwork Orange).

Retour à l'index


19-20-21. LES ARMES, L'ARGENT ET LES MENSONGES
(LIARS GUNS AND MONEY)

Date de diffusion : 04, 11 et 18 décembre 2000

Résumé :

D’Argo retrouve enfin son fils, Jothee, mais celui-ci est sur le point d’être vendu comme esclave. L’équipage met au point un hold-up devant permettre de réunir la somme nécessaire au rachat de la liberté de Jothee. Mais ils ignorent que l’argent visé appartient à Scorpius. Scorpius achète Jothree peu de temps avant l’arrivée de l’équipage et propose alors un échange avec Crichton. L’équipage décide de donner l’assaut au dépôt où est détenu Crichton, mas rien ne va se passer comme prévu. L’équipage et les mercenaires finissent par parvenir à lancer un raid pour exfiltrer Crichton. Ce dernier est torturé afin que Scorpius puisse s’emparer des secrets des trous de ver qu’il détient inconsciemment. Nos amis parviennent à s’enfuir à temps, grâce à l’intervention inopinée de Talyn.

Critique :

Ce nouvel arc de trois épisodes propulse plus que jamais Farscape aux alentours du Western, en habillant aux couleurs de la Science-fiction, la figure bien connue de l’attaque d’une banque. La série n’aura d’ailleurs jamais été aussi proche de Firefly qu’à l’occasion de cette histoire évoquant également le film de casse. Les actions et les péripéties se succèdent à un train d’enfer, quitte à parfois avoir la main assez lourde concernant les invraisemblances et les raccourcis scénaristiques. Le succès de l’ensemble est également dû aux figures hautes en couleurs des mercenaires, alliés ponctuels de l’équipage. Ces exotiques antihéros permettent aussi aux artistes et animateurs de se régaler.

Les auteurs savent amplifier leur récit en l’entremêlant aux destinées individuelles des protagonistes du programme. Plusieurs trames connaissent ainsi des développements majeurs, comme d’Argo et son fils, ou l’implant neuronal implanté en Crichton. Cette idée porte décidément ses fruits, bien avant le Cylon Numéro 6 de Battlestar Galactica imprégnant l’esprit de Baltar sur un mode très similaire. Ayant clairement supplanté Crais comme grand méchant de la série, le véritable Scorpius se voit bien évidemment convoqué comme opposition du jour, apportant un éclat supplémentaire à ce récit souvent enthousiasmant et mobilisant l’ensemble de l’univers de la série.

Anecdotes :

  • Les trois parties de l’arc s’intitulent : Un plan compliqué (A Not So Simple Plan), Une équipe formidable (With Friends Like These) et Plan B (Plan B).

  • L’implant neural de Crichton a été implanté en saison 1, lors du double épisode Nerve /  Hidden Memory (1-19 et 1-20), mais l’acte ne sera jamais montré.

  • L’acteur Matt Newton (Jothree) est crédité comme guest star, mais n’apparaît jamais à l’écran. Ses scènes furent peut-être coupées avant diffusion.

  • Un clin d’œil est fait à la série Alerte à Malibu (1989-2001), lorsque Crichton déclare la chercher en regardant les écrans de surveillance.

  • L’arc voit enfin se réunir D’Argo et son fils Jothree.

  • Natira, qui semble avoir eu une liaison avec Scorpius, parvient à s’enfuir Toutefois elle ne réapparaîtra plus ultérieurement.

  • En début d’épisode, quand il s’adresse à Crais, Pilote parle de Talyn au féminin, alors que ce dernier est masculin.

Retour à l'index


22. FATALE DICHOTOMIE
(DIE ME DICHOTOMY)

Date de diffusion : 19 décembre 2000

Résumé :

Son implant neural menace désormais de faire basculer Crichton dans la folie. L’équipage le conduit chez un spécialiste pour tenter de l’extraire, mais Crichton est désormais devenu un danger pour les siens. De plus Scorpius intervient quand débute l’opération, farouchement déterminé à remporter la victoire in extremis.

Critique :

Ce final de saison résulte solide à défaut d’apparaître original. Il est vrai que son sujet principal, mais pas unique, était très prévisible. Une fois l’implant neuronal débusqué, l’étape suivante ne pouvait être qu’une tentative d’extraction. D’autres éléments, aussi incontournables qu’anticipés, figurent également à l’appel, comme un nouveau cliffhanger en conclusion de saison, et le retour de Scorpius pour l’ultime manche, du moins jusqu’à la prochaine. Même les doubles antagonistes, supposés constituer un élément de surprise, ont été maintes fois vus dans des séries de Science-fiction d’un style voisin, comme Stargate SG-1 ou Star Trek.

Le récit demeure néanmoins suffisamment maîtrisé pour conserver l’intérêt du spectateur. Il parvient également à susciter quelques surprises via les intrigues secondaires, notamment la constitution difficile d’une famille recomposée autour de D’Argo (son fils marqué par les tragédies vécues et Chiana pas encore prête à entrer en ménage). Un drame familial au beau milieu d’une confrontation de Space opera, décidément Farscape parvient envers et contre tout à surprendre. L’épisode parie néanmoins trop sur la possibilité la mort de Crichton et d’Aeryn, alors que cela reste bien entendu inenvisageable.

Anecdotes :

  • La distribution comprend deux acteurs ayant jué des rôles notables dans la saga Mad Max : Virginia Hey (la femme guerrière dans Mad Max 2) et Hugh Keays-Byrne (Toecutter dans le premier Mad Max, Joe dans Mad Max Fury Road).

  • La saison s’achève sur un nouveau cliffhanger. Die me Dichotomy est d’ailleurs considéré comme la première partie d’un double épisode, la deuxième étant le pilote de la saison 3, Season of Death.

Retour à l'index