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 saison 1 saison 3

Equalizer (1985-1989)

SAISON 1

 


1. LE MÉDIATEUR
(THE EQUALIZER)

McCall démissionne des services secrets et ouvre son propre bureau d’aide. Ses deux premières affaires concernent une femme harcelée par un psychopathe et un employé qui a découvert une association de maitres-chanteurs qui se sert d’écoutes téléphoniques.

Une excellente entame à cette série rythmée par la superbe musique du batteur du groupe Police, Stewart Copeland. La scène pré-générique dans le métro new yorkais, à Times Square, met immédiatement le spectateur dans l’ambiance. McCall sort de l’ombre et saisit son arme. Control, son supérieur, tente encore, dans cet épisode, de le faire changer d’avis. Deux intrigues simples menées sur un tempo endiablé et truffées d’action dont la poursuite en voiture sur Brooklyn Bridge. L’histoire de la femme traquée est néanmoins meilleure.

L’humour, souvent cynique, est très présent. Brahms, un ancien collègue, après son footing : ‘I’m dying !’. McCall : ‘Get you a hearse !’. Et ils continuent leur conversation dans une calèche. Avec cet épisode pilote, le justicier anglais, ‘The English Avenger’, est bien lancé dans sa Jaguar noire dans les rues de New York.

o La fameuse annonce du New York Times : «Odds against you? Call the Equalizer. 212-555-4200.”

o À l’instar de Patrick Macnee dans The Avengers, la doublure d'Edward Woodward est visible sur plusieurs scènes d’action (poursuite automobile, bagarre).

o Le rôle de Robert McCall était initialement prévu pour d’autres acteurs : Robert Mitchum, James Coburn, Kirk Douglas.

o L’appartement de McCall dans ce pilote est différent de celui du reste de la série. Il a un chien qu’on ne reverra pas par la suite.

o La petite fille regarde un épisode de Magnum à la télévision.

o Steven Williams (1949) est le lieutenant de police Jefferson Burnett dans six épisodes de cette saison.

o Robert Lansing (1928-1994) est Control, l’ancien supérieur des services secrets de McCall, dans 25 épisodes.

o La ravissante Patricia Kalember (1957), la femme traquée, est la juge Taten dans la série Law & Order : Special Victims Unit. Elle a répondu à mon mail : «C'était mon tout premier travail sur film. Pas la moindre idée de ce que je faisais. Edward Woodward était un gentleman et un professionnel absolu. Je n'aurais pas pu rêver d’un meilleur départ pour ce qui s'est avéré être une carrière étonnamment longue. » (29 décembre 2017).

o William Zabka (1965) est Scott McCall, le fils, dans 15 épisodes. Il joue dans un orchestre dans le pilote. Il fut célèbre pour son rôle dans Karate Kid.

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2. L’ENLÈVEMENT
(CHINA RAIN)

McCall doit retrouver un enfant enlevé dans le quartier de Chinatown.

Le fils d’un riche industriel chinois est la cible d’un gang mais il y a méprise et c’est celui de la gouvernante qui est enlevé. McCall fera pression sur l’industriel aux affaires louches et aura recours à ses anciens contacts pour libérer l’enfant et anéantir les criminels sans pitié. Un très bon épisode qui permet de voir McCall arpenter les bas-fonds de Chinatown sur une musique de Copeland de circonstance ; la visite au night-club est une grande scène où son passé est évoqué. Cet épisode présente le personnage de Mickey Kostmayer (Keith Szarabajka), un ancien contact de McCall. Ce dernier élabore un plan et une diversion astucieux avant de pénétrer dans le bâtiment pour la fusillade finale. La séquence du désamorçage de la bombe est, à mon avis, superflue.

o Lauren Tom (1961), la mère du petit garçon, est Julie dans la série Friends.

o Première des 42 apparitions de Keith Szarabajka (1952) dans le rôle de Mickey Kostmayer. Il a participé à de nombreuses séries : Walker Texas Ranger, X Files, 24 heures chrono, Eleventh Hour, Prison Break, Les experts, Cold Case.

o Tzi Ma, l’industriel chinois, est Cheng Zhi dans 13 épisodes de la saison 6 de 24 heures chrono.

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3. LE TRANSFUGE
(THE DEFECTOR)

McCall est contacté par un agent double de son ancien réseau qui veut passer à l’Ouest. Il ne peut empêcher l’espion d’être abattu et il va s’occuper de la fille de celui-ci traquée par le KGB.

Une histoire en pleine Guerre froide comme souvent dans les séries des années 80. Elle fait revivre le passé de McCall et l’aide des services est requise mais leur chef, Control, est peu enclin à secourir l’agent double et sa fille. McCall a une dette envers cet espion, mais aussi ami, assassiné et il aide sa fille, danseuse de ballet, à échapper au KGB lancé à ses trousses. De bons passages comme celui dans le parc, où McCall est déguisé en vieil homme, et la fusillade sur la place, mais le rythme est brisé par l’intrusion de l’histoire B sans intérêt (un jeune homme, brutalisé à la sortie de son lycée, veut des cours de self défense). Épisode correct sans plus.

o Contrairement aux deux épisodes précédents, il n’y a pas de scène pré-générique. Celle-ci est remplacée par un patchwork de scènes de l’épisode à venir.

o La réplique de McCall lorsque le jeune homme le voit arriver au rendez-vous : ‘You were possibly expecting Clint Eastwood.’ [Vous espériez peut-être voir Clint Eastwood.]

o On découvre pour la première fois où McCall cache toutes ses armes.

o Melissa Leo (1960), la fille de l’espion double, tenait un de ses premiers rôles dans cet épisode. Depuis, elle a joué dans de nombreux films et séries dont Deux flics à Miami, New York section criminelle, L World (trois épisodes), Esprits criminels, Cold Case…Elle a un rôle récurrent dans la série Homicide (1993-1997).

o Robert Joy (1951) sera Jacob Stock dans cinq épisodes. Il est le docteur Sid Hammerback dans Les experts Manhattan.

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4. LA GRANDE VILLE
(THE LOCK BOX)

Un couple, en vacances à New York, fait appel à McCall après la disparition de leur fille. L’ancien agent va enquêter dans les milieux de la prostitution new yorkaise.

Excellent épisode un peu glauque, surtout pour l’époque, qui souligne l’importance de la criminalité de la métropole américaine dans les années 80 et l’impuissance de la police à résoudre ce fléau ; à ce titre, l’échange entre la mère de la disparue et l’officier de police au precinct est significatif. L’enquête mène McCall dans les quartiers rouges de New York, le tout rythmé par la partition de Copeland et les scènes d’action – celle dans le lock box (bordel clandestin) étant particulièrement réussie. Il y a un rebondissement intéressant, le souteneur (très belle performance d'Adam Ant) ayant des attaches avec le gouvernement, et le final à l’aéroport fait découvrir une arme secrète – mais redoutable ! – de McCall. Même la scène post-générique de fin est convaincante ; McCall, accompagné de son amie, admire un faucon à Central Park. Il le compare indirectement à lui-même. L’amie : ‘How long can he survive ?’ McCall : ‘As long as he’s careful.’

o Un peu de longueurs avec la présence surprenante d’une amie de McCall, mais cela permet de ‘tenir la distance’ (45 minutes comparées aux 46 des épisodes précédents !) et d’avoir une belle scène finale. On ne reverra pas la dame.

o À noter que l’épisode ne donne pas une bonne image de la Grosse Pomme ; entre le taxi véreux, l’hôtel qui perd les réservations et la police incompétente…

o J.T. Walsh (1943-1998), le père, était un habitué aux rôles de méchant. Jack Nicholson lui a dédié son Oscar reçu pour Pour le pire et pour le meilleur.

o Adam Ant (1954), le souteneur, est plus connu pour sa carrière de chanteur. Comme souligné dans l’épisode, il est, effectivement, anglais (né à Londres).

o Le titre original met l’accent sur le nom donné aux bordels auxquels on ne peut se rendre que sur invitation alors que le titre français souligne la candeur de la jeune fille qui arrive dans la métropole.

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5. POLICE EN JUPON
(LADY COP)

Une femme flic, fraichement nommée, doit faire face à la corruption et aux menaces de ses collègues. McCall est son seul recours.

Après l’incapacité de la police new yorkaise (The Lock Box), la série traite de la corruption des forces de l’ordre dans un épisode violent mais efficace grâce à l’interprétation juste des seconds rôles. Une jeune rookie (bleue) est confrontée à un fléau déjà décrit dans de nombreux films dont le modèle du genre, Serpico. Les scènes chocs foisonnent ; les trois fonctionnaires se servent dans la chambre d’une vieille dame alors que celle-ci, qui vient de décéder, est encore dans son lit et un clochard est abattu gratuitement pour compromettre la jeune recrue dans la séquence forte de l’épisode. Karen Young est l’officier Sandra Stahl, très convaincante dans le rôle de la bleue qui a foi en son métier et que même son père, policier à la retraite, ne peut conseiller. Will Patton est tout aussi excellent en Braxton, le policier corrompu, dépravé et meurtrier du clochard et d’un collègue. Le jeu du chat et de la souris entre McCall et Braxton est captivant.

o Cet épisode fut le plus suivi de la série au Royaume-Uni : 13,9 millions le mercredi 12 novembre 1986.

o Karen Young (1958) a débuté dans Handgun (1983) où elle tient le rôle principal. Elle est devenue connue très tôt tournant avec des acteurs prestigieux. Elle est l’agent Sanseverino dans Les Sopranos.

o Will Patton (1954) a commencé à tourner dans les années 80, souvent des rôles de méchant. Il est Alan Wilson dans cinq épisodes de la saison 7 de 24 heures chrono.

o Première apparition de Jimmy (Mark Margolis), un contact de la rue pour McCall. Il l’aide contre de l’argent car il a un divorce coûteux. Il participe à 12 épisodes.

o À partir de cet épisode, il n’y a plus de scène pré-générique. Celle-ci est remplacée par un patchwork de scènes de l’épisode à venir.

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6. LE PIÈGE
(THE CONFIRMATION DAY)

McCall est contacté par le fils d’un paumé qui a dérobé un camion bourré d’antiquités. Le chargement est convoité par deux bandes dont le chef d’un gang local.

Le seul intérêt qui réside dans cet épisode est la confrontation de deux acteurs disparus en 2009 : Edward Woodward et Joseph Wiseman. Ce dernier est le parrain local et rencontre McCall à deux reprises, au restaurant et lors du dénouement sur la jetée où l'on apprend que les antiquités sont en fait des armes automatiques. Le reste n’est pas palpitant : le vol du camion, le coupable dépassé par ses actes, personnage central sans consistance, et le piège de McCall, invraisemblable vu les parties en présence. J’allais oublier l’histoire B : une vieille dame paranoïaque qui pense être espionnée. Chaque série a son... Piège !

o Joseph Wiseman (1918-2009), Vanessi, est surtout connu pour son rôle de docteur No dans le premier James Bond avec Sean Connery et Ursula Andress. Il a joué dans d’autres séries dont Les Incorruptibles (deux épisodes de la seconde saison) et The Thrill Killers, le seul épisode en deux parties des Rues de San Francisco. Sa dernière apparition fut pour la série Law & Order en 1996.

o Le World Trade Center sert d’arrière-plan à plusieurs scènes de l’épisode.

o À la question de McCall : ‘Qui dirige ce qui se passe de ce côté de la ville ?’, Burnett, le lieutenant de police, répond : ‘We do.’ [Nous.] Et McCall d’ajouter : ‘And when your backs are turned, who runs things then ?’ [Et quand vous avez le dos tourné, qui commande alors ?’]

o Le titre original fait référence à la confirmation du fils de Ganucci (scènes à l’église au début et à la fin de l’épisode) tandis que le titre français met en avant le piège tendu par McCall sur la jetée.

o Burt Young (1940) fut nominé aux Oscars pour son rôle dans Rocky. Il a souvent joué des rôles de méchant, en particulier dans des films de Sam Peckinpah, Tueur d’élite et Le convoi.

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7. UN WEEK-END À LA CAMPAGNE
(THE CHILDREN’S SONG)

En week-end à la campagne, McCall et son fils portent secours à une jeune fille menacée par un trio de violeurs potentiels qui finit par assiéger leur cabane.

Un épisode qui sort de l’ordinaire. McCall n’est pas contacté par une petite annonce du New York Times, il n’a pas de costume cravate et l’aventure se passe à l’extérieur de New York. Son fils, déjà vu dans le pilote, a été admis au conservatoire à Paris et ils décident de passer un week-end ensemble afin de mieux se connaître avant son départ. Ils sont impliqués par hasard dans cette histoire sordide et McCall joue les MacGyver pour assurer la défense de la cabane. Malgré un sujet intéressant (même si éloigné des standards de la série), l’épisode pèche surtout par ses invraisemblances, à commencer par le fait que la jeune fille et son ami, qui sera assassiné par la bande, acceptent de monter dans le pickup. L’aventure se passe la nuit, ce qui accroit la tension, et s’achève à l’aube sur des interrogations : comment sont-ils parvenus à s’échapper de la cabane dynamitée ? Et puis, McCall aurait dû se débarrasser plus rapidement de ces trois trublions !

o Aka : Father and Son.

o Dana Barron (1966), Melinda, la jeune fille, a joué dans la série Crossbow (Guillaume Tell, 52 épisodes, 1987-1989).

o C’est le premier rôle de Bradley Whitford (1959) connu pour sa participation à la série À la Maison Blanche.

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8. CARLA
(THE DISTANT FIRE)

McCall doit faire équipe avec un tueur professionnel pour sauver une femme que les deux hommes ont aimée par le passé.

Excellent épisode à l’intrigue un peu plus alambiquée que d’habitude. La relation anormale et dangereuse entre McCall et Michael Roza, le tueur, est un des intérêts de l’aventure mais les seconds rôles sont également parfaits : Carla et son mari, homme politique devenu gênant pour certains, et la tueuse qui doit servir de couverture (backup en VO). Le tueur met en péril sa mission pour sauver la cible et il contacte McCall, un parfait allié, car tous les deux ont aimé/aiment Carla. À noter l’échange intéressant entre les deux hommes où McCall est décrit comme arrogant. Ils doivent trouver le tueur de secours, en embuscade, qui agira à la moindre faille.

La violence excessive de l’épisode va crescendo, selon les agissements de Roza : le témoin gênant liquidé à la casse (on ne voit que le sang qui goutte du coffre), le complice poseur de bombe forcé à respirer une substance toxique et la tueuse, la backup, qui a la nuque sauvagement brisée. McCall revoit Carla (une sorte d’Irène Adler pour lui) à une réunion à l’ambassade puis sur un yacht où ils échangent un baiser, le premier de la série pour le héros. Le tueur en est témoin et, jaloux, change ses plans.

Les deux meilleurs passages sont la fusillade sur le porte-avions et la scène finale dans laquelle McCall réalise finalement que Roza, se sentant trahi, a décidé d’accomplir sa mission comme prévu initialement. Le cynisme est omniprésent dans l’épisode ; dès le début, le tueur rassure le témoin qui l’a vu par mégarde : ‘No problem’ et il l’exécute, le barman demande à McCall qui est Carla. Réponse laconique : ‘A woman’ et, surtout, lorsque le tueur vient de liquider son complice et que McCall refuse de lui donner un coup de main pour se débarrasser du corps. ‘You clean up your own mess.’ Roza fait à McCall le récit des assassinats qui doivent avoir lieu devant une église et c’est judicieusement accompagné des scènes appropriées. Évidemment, l’issue finale sera différente mais le procédé employé par le réalisateur est excellent.

o Cet épisode semble avoir été le premier tourné après le pilote.

o McCall se rend dans un bar pour trouver le message, une carte postale codée (Save Carla), comme aux temps où il travaillait pour les services secrets.

o Jason Mazer, un nouveau membre des services secrets, déclare que ‘Control’s memory’ et qu’il a pris sa place. Absent de cet épisode, Control reviendra pourtant dans les suivants. Mazer conseille à McCall, perdu dans ses pensées, de se retirer dans un pays chaud. Il lui répond dans la dernière réplique de l’épisode : ‘Sorry, what did you say ?’ Mazer, interprété par Saul Rubinek, reviendra dans seulement deux autres épisodes... avant que Control retrouve son statut.

o Saul Rubinek (1948), Jason Mazer dans trois épisodes, a joué dans de nombreuses séries : Hill Street Blues, NYPD Blue, L.A. Law, Star Trek, The Next Generation. Il est le biographe Beauchamp dans un des chefs-d’œuvre de Clint Eastwood, Impitoyable.

o USS Intrepid, lieu de rencontre de McCall et du tueur, est un porte-avions qui servit pendant la seconde guerre mondiale dans le Pacifique et la guerre du Vietnam. C’est un musée depuis 1982.

o Alberta Watson (1955), Carla, est native de Toronto. Elle a reçu des récompenses dès le début de sa carrière mais elle est devenue célèbre pour son rôle de Madeline dans la série La femme Nikita (1997-2001). Elle est Erin Driscoll dans la saison 4 de 24 heures chrono.

o Le titre français est le prénom de la cible tandis que le titre original fait référence au second tueur (en fait, une tueuse).

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9. LE FILS MODÈLE
(MAMA’S BOY)

Un adolescent est subjugué et entrainé dans un trafic de drogues par un psychopathe expert en arts martiaux. Ses parents divorcés vont, tour à tour, faire appel à McCall.

Une histoire malheureusement ordinaire pour un épisode assez terne. L’intrigue met beaucoup de temps à se mettre en route. McCall fait de la surveillance avant de tendre un piège au trafiquant qui manque de mal tourner. Le combat martial final est peu crédible car le dealer, Eugene Benton (très bien interprété par Mark Soper), semble bien plus apte que cela à résister à McCall. On a également beaucoup de mal à croire que McCall puisse faire impression en gros acheteur de drogue, et le rapprochement du père et du fils est bien mal ficelé. Il n’y a même pas une bonne scène à se mettre sous la dent mais on peut néanmoins noter la prestation de Christine Baranski en directrice de publicité inquiète pour son fils.

o McCall: ‘I don’t fight that way. I use different weapons.’

o Sixième et dernière apparition dans la série du lieutenant Jefferson Burnett (ici, dans la voiture avec McCall devant le lycée).

o Christine Baranski (1952) a commencé sa carrière par une apparition dans Flipper le dauphin. Elle a joué dans 9 semaines et demie et dans les séries Law & Order et surtout Cybill et Happy Family où elle a un rôle récurrent.

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10. EMBUSCADE
(BUMP AND RUN)

McCall doit rechercher un vigilante, devenu son émule, et secourir une étudiante persécutée par deux voyous.

Deux très bonnes histoires composent cet épisode ; contrairement à d’habitude, aucune des deux ne pâtit de l’autre et elles finiront même par se croiser.

Dans la première, un justicier liquide les criminels libérés à tort et laisse l’encart du New York Times de l’Equalizer sur les lieux des crimes. Cette partie rappelle un peu les films Death Wish avec Charles Bronson, mais la comparaison s’arrête là. Le vigilante contacte McCall en laissant des messages sur son répondeur téléphonique car il le considère comme un modèle. À la première scène, la démarche et l’ombre du vigilante sont identiques à celles de l’Equalizer mais l’unique échange de vive voix entre les deux hommes à la fin de l’épisode différencie les agissements de McCall de ceux du justicier, sûrement une volonté des producteurs ! Si la traçabilité de l’appel téléphonique un peu désuète (mais qui révèle que l’homme recherché est un policier) est mise de côté, cette intéressante intrigue aurait pu constituer la trame entière d’un épisode.

Même constat pour la seconde histoire où une jeune et jolie étudiante échappe au vol de sa voiture en tuant accidentellement un des trois agresseurs noirs (il n’y avait pas de politiquement correct à l’époque). Menacée et apeurée, elle appelle McCall qui place un ami, Mickey Kostmayer, en surveillance chez elle. Une romance naît, qui ne dénature pas l’intrigue, et McCall sermonne son aide qui a mélangé boulot et plaisir dans une scène paternaliste et drôle. ‘You were supposed to protect that girl, not seduce her !’ Le final haletant autour de l’école relie les deux intrigues et démarque l’Equalizer du Vigilante même si certaines répliques entendues dans le commissariat laissent planer l’ambigüité sur le message de la production : ‘The system’s falling apart !’.

o Laura Ashton, la jolie étudiante, a un accent prononcé en VO. Elle est née à Caracas et sa (trop) courte carrière cessa en 1986.

o À noter la brève participation du chanteur Meat Loaf dans le rôle de Sugar Fly Simon qui a vendu un Magnum au vigilante.

o Charles S. Dutton, un des trois voyous, a véritablement fait de la prison, plus de dix années…

o Un peu d’humour lorsque le technicien vide le frigidaire de McCall : ‘Do leave me some milk, will you ?’.

o McCall se justifie auprès du sergent qui le compare au vigilante : ‘If by that remark you mean that I sometimes help people in trouble, yes I do. But if you mean that I'm anything like this madman out there, then you're wrong again !!’ [Si vous voulez dire par cette remarque que j’aide parfois les personnes qui ont des problèmes, c’est exact. Mais si vous insinuez que j’ai quelque chose à voir avec ce fou, vous avez encore une fois tort !]. La dernière réplique de l’épisode démontre néanmoins que McCall et le policier condamnent les agissements du vigilante et qu’ils se retrouvent sur la même longueur d’onde : ‘I really do understand your point of view.’

o Erreur de continuité : lorsque Sydney Blake, l’étudiante, est effrayée et terrée chez elle, la porte de son appartement n’a pas la chaîne. Dans la même scène, elle court vers la porte après avoir entendu un bruit suspect et la chaîne de sécurité est mise.

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11. PAR DÉSŒUVREMENT
(DESPERATELY)

Une femme négligée par son mari se rend en ville et fait une mauvaise rencontre : un tueur professionnel. Témoin d’un meurtre, sa copine la persuade de contacter McCall.

Le début est poussif : Allison Webster, la femme au foyer ignorée par son mari, fait du shopping et prend un verre avec Samantha, une copine. Le changement de rythme avec l’excès de colère de Dryden, le tueur, envers Allison dans la chambre d’hôtel prend par surprise. L’histoire s’emballe et le tueur nerveux, très bon Ray Sharkey, est planté par son patron et n’a qu’une idée en tête : éliminer le témoin. Il la retrouve et pénètre chez elle dans une scène à suspense. McCall doit héberger le couple en bon samaritain mais Allison quitte la cachette pour rejoindre sa copine, le maillon faible déjà repéré par Dryden. Le final se conclut par une belle fusillade. L’Equalizer tient un bon rhume, tousse, se mouche, café à la main et en robe de chambre !

Quelques excellents effets de réalisation ; un client du bar remarque que Dryden s’empare du double de la facture (en fait un complice) et, surtout, Samantha monte dans l’ascenseur au moment où Dryden, qui vient de fouiller son appartement, sort par les escaliers. De l’humour bien sûr lorsque McCall est abordé par une prostituée et qu’il demande à Dana de l’aider à retrouver l’identité du tueur dans ce milieu : ‘Sex before a contract steadies the nerves !’. [Faire l’amour avant un contrat calme les nerfs !]

o Beaucoup de vues de New York dont la Pennsylvania Station. McCall et Allison passent à Times Square devant la statue de George M Cohan (1878-1942), dramaturge, chanteur, danseur, compositeur…

o Les propos du tueur en goguette à Allison et son amie : ‘One third of American housewives this year are having an affair’. [Un tiers des Américaines au foyer ont une aventure cette année.]

o Deuxième apparition de Dana, interprété par Ray Baker (1948). Comme dans The Lock Box, il renseigne McCall dans les quartiers chauds de la ville. Une prostituée va reconnaître le tueur et ainsi fournir à l’Equalizer son identité. Dana est présent dans quatre épisodes dont trois fois interprété par Ray Baker.

o L’horripilant personnage d’Harvey (interprété par Jack Gilpin), qui apporte les médicaments à McCall, reviendra dans un épisode de la seconde saison, Tip on a Sure Thing.

o Dans la dernière scène, McCall appelle son fils en France à l’hôtel Strasbourg et quelques mots en français rudimentaire sont prononcés en VO.

o Blanche Baker (1956), l’épouse délaissée puis menacée, alterne entre sa carrière au cinéma et la sculpture.

o Tovah Feldshuh (1952), Samantha Page, est Danielle Melnick dans 13 épisodes de Law & Order. Elle a été nominée quatre fois pour le Broadway’s Tony Award.

o Ray Sharkey (1952-1993), le tueur, fut renvoyé d’un tournage pour possession de drogue. Accroc à l’héroïne et la cocaïne, il contracta le sida par une aiguille infectée. Il a joué dans Les rues de San Francisco, Deux flics à Miami, La loi est la Loi.

o On aperçoit l’affiche d’un film de Bogart dans l’appartement de Samantha Page : Call It Murder, film de 1934 connu sous son titre initial, Midnight.

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12. LE RÈGNE DE LA TERREUR
(REIGN OF TERROR)

Une doctoresse refuse de donner de la drogue au gang local pour pouvoir exercer dans le dispensaire de quartier. Elle décline également l’aide armée de McCall.

Un épisode particulier et excessivement violent. La doctoresse, très bien jouée par Lonette McKee, refuse de cautionner les pratiques de son prédécesseur et s’élève seule contre le sinistre gang des Crips. Nous sommes dans les années 80 et les méchants sont un mélange de ceux des films de Bronson et de Mad Max. La scène d’introduction plante le décor : le vieux médecin est emmené dans l’antre du gang, un décor apocalyptique, pour constater le décès de leur chef.

Le nouveau leader, héroïnomane, tient la rue et les habitants sous sa coupe. McCall débarque dans cet endroit, tiré à quatre épingles et en Jaguar (qu’il fait surveiller), au milieu des graffitis et d’un monde qu’il ne connaît pas. La doctoresse est opposée à toute violence, même celle que pourrait employer McCall pour remettre de l’ordre. [New York doesn’t need another man with a gun.] L’Equalizer est fragilisé dans cette intrigue ; il rencontre dans ce quartier une vieille connaissance, un transfuge cubain qui lui renvoie son passé. Comme lui, McCall n’est pas sorti indemne de son passage dans les services secrets et, après une hésitation et un superbe monologue d'Edward Woodward dans son dictaphone, il décide de ne pas se défiler et d’affronter le gang sans arme.

Une fin anti-Bronson où McCall, ensanglanté et sans violence, triomphe de la racaille. Un excellent épisode avec quelques scènes fortes dont la rencontre McCall/Pena, le monologue de l’Equalizer qui rend le personnage vulnérable et le final intense. Les séquences violentes sont sans complaisance (le père projeté avec son bébé contre le mur, la tronçonneuse utilisée), et le vocabulaire est approprié (‘ugly place’ pour le quartier, ‘animals’ pour les voyous). Une très bonne histoire partagée entre la violence de la rue et la conscience de l’Equalizer mise à nue dans la scène du tir sur des ombres. ‘I come here to think’.

o Que s’est-il passé le 26 novembre 1973 dans la vie de l’agent McCall ? Il fait référence à un évènement survenu 12 ans auparavant qu’il a encore sur la conscience. Il avait décidé de ne pas agir jugeant ses chances trop minces.

o McCall abandonne son arme après hésitation : ‘That doctor is naive. You can’t fight this kind of enemy without a weapon.’ [Ce médecin est naïf. On ne peut pas combattre ce genre d’ennemis sans arme.]

o Lonette McKee (1954), la courageuse doctoresse Elly Walton, était une prodige de la musique, composant la bande du film Quadroon à l’âge de quinze ans. Elle se produit toujours dans des concerts de jazz. Elle a joué dans Cotton Club, MalcolmX entre autres et elle a un rôle récurrent dans la série New York 911.

o Fred Williamson (1938), le lieutenant de police Mason Warren, est une ancienne star de football américain et il a plusieurs ceintures noires en arts martiaux. Il s’en sert d’ailleurs dans une scène de combat très réaliste de cet épisode. Son premier rôle fut dans la série L’homme de fer. Il a tourné de nombreux films d’action dits ‘Blaxploitation’ des années 60 et 70, puis dans des films de guerre/commando les deux décennies suivantes. Le lieutenant Mason Warren revient dans l’épisode suivant.

o Tomas Milian (1932) est Pena, un transfuge cubain qui avoue à McCall avoir tué un prisonnier lors d’un interrogatoire. La fiction rejoint la réalité car le père de l’acteur était général pendant la dictature cubaine et il se suicida sous les yeux de son fils.

o Joe Maruzzo, le chef du gang, était l’un des deux voyous abattus par le vigilante dans Bump and Run, le 10e épisode de cette saison.

o ‘sick’, terme américain, est employé sauf par McCall, britannique, qui utilise ‘ill’.

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13. CHACUN CHEZ SOI
(BACK HOME)

Des locataires âgés d’un immeuble, menacés et humiliés par leur propriétaire pour les forcer à partir, font appel à McCall. Très vite, l’Equalizer découvre que l’indélicat a également engagé un tueur pour supprimer sa femme.

Une intrigue bien pâlotte, comparée aux trois précédentes, à laquelle on a beaucoup de mal à s’intéresser. Des personnes âgées sont harcelées et George, envoyé par McCall, procure quelques scènes cocasses, les seules d’intérêt de l’aventure. Le banquier, personnage infect, veut récupérer le bâtiment délabré et se débarrasser de sa femme car la garde de son fils lui procurerait des avantages. Tiré par les cheveux, surtout que le tueur engagé est vite oublié en cours de route. La séquence des billets de banque est sympathique mais peu crédible et le dénouement de l’incendie prévisible. Simplement, un épisode léger, familial et sans prétention pour la période des fêtes.

o L’action se déroule peu avant Noël et l’épisode fut diffusé à cette période aux États-Unis.

o Lors d’une courte scène, sans aucun intérêt pour l’histoire, Fred Williamson, le lieutenant Warren, présent dans l’épisode précédent, est de retour. Dans un autre passage, McCall réutilise son déguisement de vieil homme vu dans The Defector – Le transfuge.

o McCall reçoit une enveloppe et des photos de son fils, Scott, parti à Paris. À la fin de l’aventure, Scott lui annonce sur son répondeur sa venue à New York pour les fêtes. ‘Great’ et McCall allume la guirlande électrique du sapin.

o Frank Converse (1938), le banquier peu scrupuleux, a commencé sa carrière dans un épisode de la série Hawk, l’oiseau de nuit (avec Burt Reynolds) puis il eut un rôle récurrent dans la série policière, N.Y.P.D. (1967-69). Il a également participé aux séries Columbo, Police Story, Starsky & Hutch, Sergent Anderson et, plus récemment, Law & Order.

o Charles Hallahan (1943-1997), George, est un habitué des rôles de policiers et il avait un rôle récurrent dans la série Rick Hunter. Il décéda d’une crise cardiaque et il est enterré dans le sud de l’Irlande. Il a tourné dans Hawaii, police d’état, Dallas…Au cinéma dans The Thing, Pale Rider (de et avec Clint Eastwood) entre autres.

o Marisa Berenson (1947), la femme menacée, est apparue dans de nombreuses productions françaises. Sa sœur est décédée dans un avion lors des attaques terroristes du 11 septembre 2001.

o Jordan Marder (1973) débutait, à l’âge de 12 ans, dans le rôle du fils du couple déchiré. Il est Dimitri dans la huitième saison de 24 heures chrono.

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14. LES RETROUVAILLES
(OUT OF THE PAST)

L’ex femme de McCall contacte l’Equalizer car son nouveau mari est menacé par un détenu en liberté conditionnelle contre lequel il avait témoigné.

Un épisode lent et le plus souvent ennuyeux. Beaucoup de bavardages, en particulier, entre McCall et son ex (parfois même un peu de mélo) et un manque d’action rendent cette histoire insipide. Le méchant, l’ancien taulard condamné par une maladie des poumons, Eddie Washburn (Stephen McHattie), est le plus convaincant dans des scènes de schizophrénie au restaurant ou lors des meurtres du voyou et du contrôleur judiciaire. Sinon, il faut un bon quart d’heure avant l’arrivée de McCall et la fin est bâclée. Suivant !

o Le seul épisode (heureusement !) où Kay Wesley, l’ex femme de McCall, est présente. Elle est interprétée par Sandy Dennis (1937-1992). On apprend qu’en plus de leur fils, Scott, ils ont eu une fille mort-née.

o Stephen McHattie (1947) a joué dans Starsky & Hutch, Kojak (trois épisodes), Deux flics à Miami et un épisode mémorable, paraît-il, de Star Trek. Il a un rôle récurrent dans Cold Squad.

o Barry Primus (1938), le mari menacé, a joué dans Le virginien, Les rues de San Francisco, Deux flics à Miami, Rick Hunter, X Files. Il a un rôle récurrent dans Cagney & Lacey.

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15. LA CHAÎNE INFERNALE
(DEAD DROP)

Un fleuriste se retrouve impliqué malgré lui dans un réseau et il s’adresse à McCall après avoir été victime d’une tentative de meurtre. L’Equalizer va chercher à savoir qui se cache derrière cela en employant ses anciens collègues.

Une aventure qui pourrait faire office d’épisode réunion car tous les fidèles de McCall, vus dans différentes intrigues, sont présents : Mickey, Jimmy, Sterno, Dana et une nouvelle, Ginger, une ravissante rousse interprétée par Robin Curtis. Le début est excellent mais l’histoire s’avère ensuite plutôt banale. À part la fusillade finale, il n’y a pas d’action car, avant ce dénouement, l’intrigue se divise en deux actes : la filature des suspects puis le plan élaboré par McCall pour faire sortir le chef de l’ombre. Cela traîne un peu en longueur. Une grosse partie se passe en extérieur, dans les rues de New York, jamais aussi bien filmées dans une série auparavant, et c’est accompagné de la sublime musique de Stewart Copeland. L’Equalizer reste, cette fois-ci, en retrait et se contente de diriger ses anciens collaborateurs. Il joue aux échecs, répond au téléphone et lit le Sunday Times. Pour que la réunion soit parfaite, la présence (superflue) de Control est à noter ; il n’est plus le chef des services et il est même chahuté par le désagréable Jason, vu dans The Distant Fire. L’intérêt de l’épisode réside surtout dans le fait que tous les contacts de McCall travaillent pour la première fois ensemble.

o Contrairement aux autres anciens collègues de McCall, la jolie Ginger Brock ne participe qu’à cette aventure. On note qu’elle a eu un différend par le passé avec Mickey Kostmayer.

o Fred Williamson ne participe pas à l’épisode (il ne reviendra pas) mais son personnage, le lieutenant Mason Warren, est cité par McCall.

o C’est la troisième et dernière apparition de Dana, interprété par Ray Baker, qui garantissait à chaque présence une vue des boîtes de strip-tease et des quartiers chauds de New York.

o Deuxième (après Back Home) des quatre participations d’Irving Metzman dans le rôle de Sterno, le rustre toujours en train de manger.

o À noter que pour la première fois, c’est un policier, conscient des lacunes des forces de l’ordre, qui attire l’attention de Barry Konig, le fleuriste menacé, sur l’encart du New York Times et l’annonce de l’Equalizer !

o McCall au fleuriste appeuré : ‘Don’t be frightened. Be angry !’

o On peut voir le portrait de Ronald Reagan sur le bureau de Jason Mazer, devenu chef des services. Reagan était Président des USA à l’époque.

o Sindee, la call-girl déjà vue, toujours aussi brièvement, dans l’épisode Desperately, est Roma Maffia. Elle est connue pour les séries Profiler (Grace Alvarez) de 1996 à 2000 et Nip/Tuck (Docteur Liz Cruz) de 2003 à 2010.

o Le titre VO, Dead Drop, fait référence à un endroit secret pour passer de l’argent, de la drogue ou des informations.

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16. NETTOYAGE
(WASH UP)

Deux laveurs de carreaux demandent de l’aide à McCall car ils soupçonnent leur patron, hostile à la création d’un syndicat d’entreprise, de vouloir les supprimer.

Un épisode qui laisse sur sa faim car le début promettait beaucoup. Les laveurs de carreaux proposent de belles images de New York vu d’en haut avec le WTC en arrière-plan (les agoraphobes en auront les mains moites) et Robert Davi est le parfait salopard, peut-être le pire de la série jusqu’à présent, et ce n’est pas peu dire vu la brochette déjà proposée !

Néanmoins, le scénario est aussi épais que du papier à cigarette et McCall ne peut empêcher l’assassinat d’un des deux employés dans une scène violente et forte. Il est vrai qu’il est un peu surmené à surveiller les fils de sa femme de ménage. Une pointe d’humour dans l’histoire est ainsi injectée après les épisodes noirs, mais excellents, du début de saison. L’Equalizer met finalement au point un stratagème risqué pour confondre l’assassin qui est arrêté par la police.

o Robert Davi (1951) est un habitué des rôles de méchant. Le plus célèbre est celui de Sanchez dans le James Bond, Permis de tuer. Il a débuté sa carrière dans un épisode des Drôles de dames et il est devenu ensuite aussi actif à la télévision (Rick Hunter, Stargate Atlantis) qu’au cinéma (Piège de cristal). Il est aussi célèbre pour le rôle de l’agent Malone dans la série Profiler (1996-2000).

o Letti, la femme de ménage interprétée par Yvonne Wilder, reviendra dans deux épisodes, Torn (épisode suivant) et The Sins of Our Fathers (4e saison).

o Première des six apparitions du lieutenant Isadore Smalls interprété par Ron O’Neal (1937-2004).

o À noter la participation de Joe Spinell (1936-1989) à la gueule inoubliable pour les amateurs de films d’horreur comme Maniac. Il a débuté dans Le Parrain puis il tourna dans Police Puissance 7 (avec Roy Scheider), Taxi Driver, Rocky, Cruising. Il décéda à l’âge de 52 ans d’une façon toujours inexpliquée alors qu’il préparait une suite à Maniac.

o McCall aux laveurs de carreaux : ‘Stay healthy, leave the rest to me.’ [Restez en bonne santé, je m’occupe du reste.]

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17. UN CHOIX DIFFICILE
(TORN)

Alors qu’il doit venir en aide à une femme et à sa petite fille, McCall a l’occasion de régler un différend avec un ennemi du passé. Les deux affaires s’entrechoquent et l’Equalizer doit faire un choix.

McCall est appelé par, sûrement, la plus jeune cliente de la série : Laura craint pour sa mère car son père, violent, va être libéré de prison sous peu. Une affaire tranquille pour McCall jusqu’au moment où Jason lui apprend qu’un certain Brian, qui l’a trahi par le passé, est de retour. La réalisation montre parfaitement le dilemme de l’Equalizer malgré quelques longueurs comme la discussion avec le psychologue. Dévoué à la petite fille et à sa mère, McCall a néanmoins l’esprit tourné vers une vengeance qu’il ne pourra finalement pas assouvir. Il y a deux passages où il s’entretient avec la petite fille sur la ‘philosophie’ de la vie, dont la dernière scène, touchante, lorsque Laura dessine la famille idéale. ‘But I love my daddy too.’

Une bonne histoire pour un épisode plaisant et, malgré une fin frustrante, l’Equalizer fait le bon choix. Mais on ne saura pas pourquoi Jason tient absolument à ce que McCall liquide Brian !

o Deux flashbacks, dont un en noir et blanc, montrent les raisons de la rancœur de McCall envers Brian. Il conduit un bus d’enfants avec une certaine Angela, qui sera vraisemblablement fusillée, vers un poste frontière où ils sont stoppés. Contrairement à ce qu’on pourrait envisager, Brian ne refera aucune autre apparition dans la série.

o La petite Laura Moore est la jolie Melissa Joan Hart (1976), neuf ans lors de ce tournage. Elle a commencé sa carrière à quatre ans pour des publicités. Elle est connue pour la série Sabrina, l’apprentie sorcière (1996-2003).

o Même sans les voir, les personnages récurrents sont évoqués : Scott, Mickey, George. McCall évoque Scott avec la petite fille et demande à Jason si George et Mickey ont quitté la ville ; une sorte d’arc avec l’épisode Dead Drop.

o Un des premiers rôles de Caitlin Clarke (1952-2004) qui a joué dans Clair de Lune, Matlock, Law & Order, Sex and the City. Elle est décédée d’un cancer.

o Troisième et dernière apparition de Jason (Saul Rubinek) après les épisodes The Distant Fire et Dead Drop.

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18. PAS D’ORCHIDÉE POUR McCALL
(UNNATURAL CAUSES)

Une jeune actrice, harcelée par un proxénète, contacte McCall mais ce dernier se retrouve en même temps impliqué dans la chasse d’un tueur en série qui signe ses crimes en laissant une orchidée auprès des victimes.

Après une succession d’aventures moyennes, voire médiocres, cet épisode est un retour aux excellentes histoires noires de la première partie de saison. Contrairement à certains ‘duos’, les deux intrigues de l’épisode sont intéressantes et traitées également même si elles n’ont aucun rapport entre elles. Les excellents seconds rôles complètent la qualité du scénario.

Dès les premières images, on retrouve les caractéristiques des films de tueurs en série (gros plans sur le visage de la victime, mains et chaussures du meurtrier) mais cette fois-ci, les femmes sont d’âge mur et elles savent que leur rendez-vous avec Mr Goodheart, le mal nommé, sera tragique en voyant l’orchidée. L'une d’entre elles, bibliothécaire, est une connaissance de McCall ce qui l’incitera à se lancer aux trousses du criminel en se servant d’une relation comme appât. L’autre affaire concerne Sally, une jeune femme fraîchement arrivée d’Indianapolis et tombée dans le piège d’un souteneur peu scrupuleux.

On retrouve le thème de l’épisode The Lock Box : une jolie provinciale (Kim Delaney) prise dans les tentacules de la grande ville. À noter que pour qu’il n’y ait pas d’ambigüité, McCall accepte que Sally lui rembourse les 2 000$ investis. Deux excellentes histoires, des acteurs convaincants et une fusillade finale très originale au milieu d’automates font de cet épisode un des meilleurs depuis longtemps.

o On apprend que McCall écrit des articles militaires pour une revue intitulée Military Archives Magazine.

o Le journal New York World, vu dans l’épisode, cessa de paraître en 1931. Son titre : ‘Orchid Killer Strikes Again. Police Baffled’.

o Francine Grant, la future victime et connaissance de McCall, lit un livre de poésie de Janet G Shaw, auteur fictif. McCall subtilise le livre dans la bibliothèque par effraction car le marque-page est un lien vers Mr Goodheart !

o McCall quitte le restaurant où Sally est devenue serveuse et on aperçoit (dernière image de l’épisode) le Café de France.

o Gwen Verdon (1925-2000), Kelly, était une star du show-biz et des comédies musicales et, à son décès, les lumières de Broadway furent mises en veille. Elle enseigna la danse à des vedettes comme Lana Turner ou Marilyn Monroe.

o Kim Delaney (1958), Sally, a commencé une carrière de mannequin très tôt. Elle débuta dans la série La force du destin en 1970 et le rôle dans Unnatural Causes était le troisième de sa carrière. Elle reçut un Emmy pour son rôle dans NYPD Blue (Détective Diane Russell). Elle est partagée maintenant entre la télévision, le théâtre et le cinéma. Elle est Megan Donner dans 10 épisodes des Experts Miami.

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19. LE POINT LIMITE
(BREAKPOINT)

McCall et des convives sont pris en otages lors d’un mariage suite à une tentative d’enlèvement qui a mal tourné.

Un épisode très particulier pour plusieurs raisons. McCall n’est pas, fait exceptionnel, contacté par une personne pour résoudre un problème : il est impliqué malgré lui lorsqu’un commando arabe fait irruption dans la salle par hasard. Un huis-clos s’installe qui s’avère être d’une violence excessive, parfois choquante, jamais vue dans la série jusqu’à présent, même pas dans Reign of Terror. Deux scènes sont particulièrement dures et terrifiantes ; la mariée est traînée dans le couloir et on l’entend crier pendant une tentative de viol par un ravisseur, et un otage est tué puis balancé par la fenêtre. Le seul répit pour le téléspectateur, c'est lorsque McCall fait des oiseaux en origami avec du papier musique pour paraître détaché.

Un climat angoissant règne, alimenté par l’imprévisible chef du commando qui alterne cynisme (tirage au sort des otages) et cruauté (exécution du musicien). Devant cette violence, l’Equalizer se montre implacable et sans pitié en liquidant un des terroristes avec un bout de la poignée de porte des toilettes.

Le seul bémol est la présence superflue de Kostmayer qui, après être passé par les égouts, surgit, tel un diable de sa boîte, pour abattre le dernier salopard. Bien que cet épisode soit excellent et particulièrement prenant, il se démarque du reste de la série.

o Cet épisode ‘politiquement incorrect’ n’aurait plus sa place actuellement sur les chaînes françaises formatées. Ainsi, en VO, les terroristes arabes parlent anglais avec un fort accent ou…français (belle image que nous avons dû donner à l’époque). Lors de la scène choc de la tentative de viol, le terroriste déclare même à Deborah qu’une jeune mariée n’est pas respectée dans son pays si elle n’est pas vierge.

o Quand la réalité rejoint la fiction : lors du tournage de cet épisode, une véritable prise d’otages eut lieu dans la rue d’en face pendant un mariage !

o Il y a un panneau surprenant – ‘Don’t even think of parking here!’ [Ne pensez même pas à vous garer ici.] – lorsque la camionnette des terroristes est repérée et deux policiers abattus.

o Seconde et dernière fois de la saison que McCall n’est pas engagé par une personne en danger. Le précédent était l’épisode The Children’s Song.

o Cet épisode fait inévitablement penser aux Die Hard avec Bruce Willis sortis quelques années plus tard.

o Patricia Clarkson (1959), la jeune mariée, faisait dans cet épisode sa seconde apparition. Elle est ensuite la femme de Ness dans Les Incorruptibles de de Palma et Samantha Walker dans L’inspecteur Harry est la dernière cible. Elle a également un rôle dans Six Under Feet pour lequel elle reçut deux Emmys.

o Tony Shalhoub (1953), le chef terroriste, est un acteur d’origine libanaise et il est connu mondialement depuis son rôle du détective Adrian Monk.

o Dann Florek (1950), le lieutenant de police, alors au début de sa carrière, est le capitaine Donald Cragen de Law & Order.

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20. LE SURSIS
(NO CONSCIENCE)

Un homme à femmes est enlevé et malmené. Il a trente-six heures pour ramener à ses ravisseurs quelque chose dont il ignore l’existence.

Un ‘petit’ épisode à l’intrigue bien légère et aux seconds rôles peu convaincants. L’attrait réside principalement dans l’humour de certains échanges et situations. Un homme au carnet d’adresses bien rempli doit retrouver ce qu’une femme a pu lui donner. McCall l’assiste et découvre qu’une pochette d’allumettes contenant un microfilm est la source des ennuis. Une fille l’a subtilisé à son employeur pour le vendre à un concurrent mais, prise de remords, elle a filé la pochette au benêt sans l’affranchir. Les acteurs de cet épisode ne sont pas inoubliables y compris Linda Thorson, la ‘méchante’, qui figure dans seulement deux scènes.

Reste donc la musique impériale de Copeland et l’humour ; au début lorsque McCall et Jimmy jouent aux reporters pour secourir un chauffeur de taxi racketté et lors de la recherche de la femme (admirez le coup d’œil de McCall à la tenue légère de la vendeuse de lingerie fine). McCall à une fille qui veut réconforter le jeune écervelé : ‘I’m his uncle.’.

En tout cas, quel bar sympathique où toutes ces jolies filles distribuent leur numéro de téléphone à qui le demande !…

o D’où vient le robot qui sert de diversion dans la scène finale ?

o La dernière phrase (sympathique) de l’épisode, prononcée par une superbe fille de ce superbe bar ! : ‘I read somewhere that middle-aged men are coming back !’.

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21. MEURTRES À RETARDEMENT
(UNPUNISHED CRIMES)

Le directeur impitoyable d’une multinationale a dérobé l’invention d’un père de famille sans histoire.

L’intrigue reste assez mystérieuse jusqu’à la dernière partie captivante. Après une entame violente, l’épisode se range ensuite dans la catégorie des histoires légères. Le fils de l’inventeur est inquiet et engage McCall qui va jouer les super Nanny au milieu de disputes familiales ! Les deux rejetons doivent ranger la cuisine de l’Equalizer, mise en désordre par un plombier incompétent, pendant que McCall résout le problème de leur père. De l’humour mais aussi un peu d’ennui jusqu’à la réalisation du piège de McCall qui a décidé de recréer les circonstances dans lesquelles l’ignoble directeur s’était sorti d’une prise d’otages des années auparavant. Un épisode très moyen sauvé par sa fin originale.

o McCall a une amie française, Danièle, qui lui laisse des messages sur son répondeur.

o Les terroristes s’expriment, encore une fois, en français. À croire que c’en est la langue officielle…

o Dan Hedaya (1940) a obtenu un de ses premiers rôles dans Kojak. Il est le détective Molinari, collègue de Clint Eastwood, dans La corde raide. C’est une figure connue du cinéma et des séries.

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22. L’ENNEMI PUBLIC
(PRETENDERS)

Une journaliste débutante, à l’affut d’un scoop, s’intéresse d’un peu trop près à la vie de son voisin de palier.

Un bon épisode pour terminer cette première saison. McCall est contacté en deux temps sur cette affaire. Il décline d'abord l’offre lorsque Beth, la journaliste, lui propose, non pas de la protéger, mais de trouver quelque chose de compromettant sur son voisin. Cela change lorsque Parker, l’individu, devient menaçant et que McCall s ‘aperçoit que la police le couvre. L’intrigue se dévoile par petites touches (et quelques flashbacks) et l’Equalizer doit se tourner vers Control pour apprendre que l’homme est un tueur professionnel soi-disant ‘dirigé’. Deux bonnes scènes d’action : celle du meurtre et de la poursuite dans le parc, et le final où le tueur s’apprête, depuis la fenêtre de son appartement, à abattre un membre du consulat.

Le scénario a quelques failles ; ainsi, bien que Beth soit avide de scoop, elle a une attitude discutable en quittant la planque fournie par McCall pour aller fouiller l’appartement du tueur ! Control est également désinvolte et naïf en pensant que Parker est ‘réglo’. Néanmoins, l’épisode et les acteurs sont plaisants et permettent de terminer la saison sur une note positive.

o Tony Musante (1936), le tueur, a commencé sa carrière en 1963 et il apparaît dans de nombreuses séries comme Alfred Hitchcock présente, Opération vol, Le fugitif, Police Story. Au cinéma, vu dans Le détective (avec Sinatra). D’origine italienne, il a joué dans de nombreuses productions transalpines. Il a le rôle vedette d’un flic dans une série, Toma, mais elle fut modifiée sous le nom de Baretta (avec Robert Blake) après un différend de l’acteur avec les producteurs.

o Chad Redding, la journaliste, jouera le rôle du sergent Alice Shepard dans cinq épisodes de la série. Aucun autre tournage depuis.

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Crédits photo : Universal.

Images capturées par Denis Chauvet.