Saison 5 1. Les souvenirs (1ère partie) (Hostile Takeover – Part 1) 2. Les souvenirs (2ème partie) (Redemption in Blood – Part 2 alias Hostile Takeover – Part 2) 3. Au cœur de la nuit (Heart of Night) 6. La ligne de feu (Line of Fire) 7. La filière asiatique (Asian Cut) 8. Tous les coups sont permis (Hard Knocks) 9. Le Fruit défendu (Fruit of the Poison Tree) 10. Possession fait loi (To Have & To Hold) 11. A contrecœur (Miami Squeeze)
12. Le dindon de la farce (Jack of All Trades) 13. Une dernière chance (The Cell Within) 14. La Madone a disparu (The Lost Madonna) 15. Au-delà des limites (Over the Line) 16. Les victimes de circonstance (Victims of Circumstance) 17. Un monde difficile (World of Trouble) 18. L’homme miracle (Miracle Man) 19. La grande croisade (Leap of Faith) 20. Trop, c’est trop tard (Too Much, Too Late) 21. La dernière aventure (Freefall)
Scénario : Ken Solarz et Scott Shepherd, d’après une histoire de Robert Ward - Réalisation : Don Johnson Résumé : Toujours amnésique, Crockett travaille désormais comme protecteur de la famille Carrera. Lors d’une soirée d’anniversaire, des hommes d’El Gato, trafiquant concurrent des Carrera, font irruption et tirent dans la foule. Crockett les abat. S’ensuit une guerre des clans dont Crockett espère tirer parti afin de créer son propre empire de la drogue. De son côté, Tubbs s’infiltre dans le réseau comme revendeur en espérant pouvoir ramener son ex-coéquiper à la raison… Critique : Mis en scène par Don Johnson, ce premier épisode de l’ultime saison intrigue et déçoit quelque peu. Passée la surprise due au changement de musique (Tim Truman remplace Jan Hammer, lassé au terme de la 4ème saison), on est intrigué car on se demande bien comment Sonny Crockett va retrouver la mémoire et surtout, la raison. Au début, lorsque Tubbs tente de lui remémorer le passé, Sonny revoit des images d’amitié et entend des mots d’amour. Malgré cela, son côté obscur l’emporte et il tire à nouveau sur son ancien équipier. La déception se situe surtout au niveau des nombreuses invraisemblances qui parsèment le récit. Alors qu’il travaillait pour Manolo à la fin de Le disparu (4ème saison, 21ème épisode), voici que Crockett/Burnett travaille à présent pour son ennemi, Carrera, lui-même en guerre contre « El Gato » qui était le frère de Manolo ! Vous avez dit tiré par les cheveux ? A part le contrôle du trafic de drogue, on ne comprend pas comment Burnett a pu évoluer comme homme de main dans le milieu alors que Manolo savait que c’était un flic ! Théoriquement, il aurait dû être tué. La fin du « Disparu » le voyait tuer Jimmy Yagovitch, le flic corrompu qui informait Manolo. On peut supposer que Crockett ait tué Manolo avant que ce dernier n’alerte ses contacts dans le milieu criminel. Mais comme le scénario ne s’en explique jamais, on ne peut s’empêcher de se poser la question. Sans oublier des gangsters tous latinos et caricaturaux au possible (soit des porcs, soit des envieux, soit des fous ; faites votre marché). Ensuite, comment Tubbs peut-il encore risquer sa vie alors qu’il s’était déjà fait tirer dessus par Crockett à la fin du précédent épisode ? Même si le « meurtre » (Tubbs portait un gilet pare-balles) a eu lieu dans une ruelle sombre, la logique voudrait que Castillo l’empêche de retourner sur le terrain. Ensuite, le thème du conflit père/fils, déjà maintes fois abordé dans la série, ne bénéficie pas d’un traitement original. On a vu mieux dans les précédentes saisons (Le piège, 2ème saison). Le scénario insiste lourdement sur la différence de générations, entre ceux qui ont « l’expérience de terrain » et ceux qui ont étudié à l’université mais ne connaissent rien à la pratique. Par contre, on apprécie les effets de caméra en début d’épisode : afin de montrer la folie qui ronge le cerveau du gangster « El Gato », Don Johnson n’hésite pas à le filmer de travers, illustrant subtilement son côté « décalé ». Les scènes de nuit bénéficient d’un éclairage bleuté qui renforcent le sentiment anxiogène vécu par le policier amnésique. En dépit de ces faiblesses, le montage vient sauver le tout d’un certain manque d’originalité : rythmé et trépidant, il nous accroche jusqu’au bout même si on a la nette impression qu’une deuxième partie était dispensable. Tout aurait pu tenir en un épisode, quitte à réduire le temps de présence des criminels à l’écran et mettre de côté les tensions entre père et fils qui n’apportent pas grand-chose à la progression du récit. Bref, une demi-réussite. Anecdotes :
Scénario : Ken Solarz et Scott Shepherd, d’après une histoire de Robert Ward - Réalisation : Paul Krasny Résumé : Après s’être débarrassé de la famille Carrera, Crockett est persuadé d’être son alter-ego Sonny Burnett. Désormais, il compte bien étendre son empire de la drogue en reprenant le réseau familial. Ses collègues policiers sont persuadés que Sonny a perdu la raison. Pourtant, l’ex-policier retrouve peu à peu ses esprits et dans une tentative de la dernière chance, espère convaincre Tubbs de faire tomber El Gato et Cliff King… Critique : A défaut d’être entièrement palpitante, cette seconde partie vient clore convenablement la saga de « Crockett devient fou en se prenant pour Burnett ». Les tensions qui règnent entre Burnett et le trafiquant Cliff King nous tiennent en haleine jusqu’à la fin. Le policier sera-t-il tué par son rival ? Comment se débarrassera-t-il d’El Gato tout en étant menacé par son camp ? Malgré un scénario plutôt convenu (Crockett échappe à un attentat à la voiture piégée. L’explosion lui fait recouvrer la mémoire et infiltré sous son identité de trafiquant, il fait tomber les malfrats tout en sauvant Tubbs qu’il avait cherché à tuer), l’épisode retient l’attention pour deux moments forts. Le premier nous montre Crockett se promenant dans les rues de Miami, au son de Don’t Give Up, très belle chanson de Peter Gabriel et Kate Bush (écouter l’album So de Gabriel). Le policier recouvre peu à peu la mémoire au contact d’endroits et de sons familiers. Lorsqu’il entre dans le commissariat et que ses anciens collègues le tiennent en joue, on ne peut s’empêcher de ressentir de la tristesse pour ce qui va lui arriver, tant Crockett a l’air d’un enfant perdu. Après s’être expliqué auprès de Castillo et Switek, le flic souhaite se racheter. En vain. Deuxième grand moment : cette rédemption s’exprime lors d’un face à face avec Tubbs. Celui-ci ne comprend plus son ancien équipier et lui voue une certaine rancœur. En dépit de sa capacité de persuasion et son apparente sincérité, Crockett ne parvient pas à faire changer d’avis son partenaire. A partir de ce moment, on sent que quelque chose est définitivement brisé entre eux. Cette proximité s’effacera dans les épisodes ultérieurs et ne retrouvera la force des débuts qu’à la fin de l’ultime épisode. Evidemment, tout rentrera dans l’ordre et les méchants seront éliminés. A nouveau, un montage efficace nous fait oublier le côté convenu du scénario et le sentiment d’une série en perte de vitesse. Au final, un bon épisode. Anecdotes :
3. AU CŒUR DE LA NUIT Scénario : James Becket - Réalisation : Paul Krasny Résumé : Menacée de mort, Mai Ying, l’ex-femme de Castillo, vient lui demander sa protection. Son nouveau mari, Ma Sek, serait menacé par un homme inquiétant nommé Rivas. Durant son enquête, Castillo découvre que Ma Sek cache de sombres secrets et agirait pour le compte de la CIA… Critique : Etrange épisode que celui-ci étant donné son incongruité : que dire de plus que ce qui avait déjà été dit – et en mieux - dans l’épisode Le Triangle d’Or 2ème partie (1ère saison) ? A nouveau, le Lieutenant Castillo retrouve son ex-femme Mai Ying (interprétée par une nouvelle actrice, Rosalind Chao, ce qui accroît notre trouble). A nouveau, celle-ci vient lui demander de l’aide parce que son nouveau mari s’est fourré dans un sale pétrin. A nouveau, la frustration pour Castillo, condamné à l’impossibilité d’une vie sentimentale épanouie. Quel intérêt donc ? Sans doute le rythme quelque peu nonchalant auquel s’ajoutent de très belles images inondées de soleil et un badinage amoureux entre le Lieutenant et son ex. La musique de Tim Truman renforce cette ambiance malgré des partitions très répétitives (mais pourquoi pas puisque cela avait fait le succès de son prédécesseur, Jan Hammer). Une fois encore, nous ressentons toute l’affection et la tendresse qu’éprouve Castillo pour celle qui fut sa femme. Une image très différente du chef dur à cuire de la Brigade des Mœurs de Miami qui nous révèle un grand tendre enfermé dans une carapace apparemment inflexible. Ce qui le rend éminemment attachant. Et c’est à peu près tout. Ah oui, encore un petit suspense relativement bien mené quant à l’identité du traître. Pour le reste, l’épisode ne sort pas des sentiers battus habituels : belles demeures, méchants trafiquants, kidnapping, menaces, danger, résolution. Dans le rôle de Rivas, le salaud de service et malgré un accent latino qui sonne faux, Bob Gunton (New York Unité spéciale, Daredevil) apporte une certaine densité à son personnage face à la plupart des criminels vus dans la série qui se cantonnent à des clichés (fort en gueule, fric, nanas, psychologie primaire, mort violente). Le combat final entre Castillo et Ma Sek, le mari de son ex, aurait mérité un découpage plus tonique. Toujours à l’aise dans la pratique des arts martiaux, Edward James Olmos assure un maximum. Au final, rien de bien neuf pour un épisode moyen et pas franchement mémorable. Anecdotes :
Scénario : Scott Shepherd - Réalisation : Virgil W. Vogel Résumé : Suite à sa perte de mémoire, Crockett passe devant le conseil de police. Les avis divergent malgré le soutien de Tubbs et Castillo. Suspendu le temps du verdict, Crockett entame une thérapie obligatoire auprès d’une psychiatre puis prend quelques jours de congés. Pendant ce temps, deux dangereux malfrats, Wilson et Cruz, s’enfuient d’une prison de haute sécurité. Ils sont déterminés à mettre la main sur l’argent qu’un comparse a planqué quelque part. Mais leur route va croiser celle de Crockett… Critique : Malgré son expérience de téléaste de talent, le réalisateur Virgil W. Vogel (La Grande Vallée, les Rues de San Francisco, …) n’a pas réalisé les meilleurs épisodes de Deux flics à Miami. Si Theresa (3ème saison, 16ème épisode) était assez réussi, Le message de l’au-delà (4ème saison, 17ème épisode) figure parmi les plus mauvais épisodes de la série. C’est donc avec une certaine crainte que démarre la vision de cet épisode. Curieusement, on accroche dès le début. Cela démarre fort quand on voit Crockett soumis à un feu nourri de questions et seul face à une commission d’enquête. Celle-ci souhaite faire toute la lumière sur ses « déviances » lorsqu’il avait perdu la mémoire. Mis au vert le temps d’attendre l’avis de la commission, Crockett est contraint de suivre une thérapie chez une psychologue. Pour l’époque, c’est plutôt inhabituel dans un univers de séries marqué par les héros lisses, sans peurs et sans reproches (MacGyver, Agence Tous Risques, Rick Hunter, …). La réflexion ne va pas bien loin mais a le mérite de montrer un flic qui ose se remettre en question et aller de l’avant, sans trop jouer les machos (évidemment, il fait un peu le bellâtre auprès de la psy subjuguée par son charme). Ensuite, l’histoire nous emmène hors du cadre urbain de Miami, aux confins d’une petite ville qu’on suppose située dans la grande périphérie. Crockett part en vacances et rien ne se passe calmement : il tombe sur des évadés psychopathes, cruels et avides d’argent. L’épisode fait un peu penser à un western avec Gary Cooper, genre Le Train sifflera trois fois, où le héros arrive tout seul à bout des méchants. Certes, les affreux de service sont caricaturaux et presque cartoonesques mais on retiendra le rythme et l’action de cet épisode très tonique dans l’ensemble. Hélas, la musique de Tim Truman vient un peu gâcher le tout, à force d’être trop omniprésente. Malgré ces quelques défauts, on se laisse happer par les mésaventures de Crockett. Surtout, on s’inquiète de son rétablissement psychologique ultérieur quand on voit le nombre de coups qu’il reçoit. Enfin, la mise en scène injecte un humour au second degré plutôt bienvenu par rapport aux scènes parfois très violentes pour l’époque (la femme dans sa caisse aspergée d’essence à la station-service, les morts gratuites par armes à feu). Bref, un épisode plutôt réussi à voir comme une bd d’action violente et qui, à défaut d’être original, met l’accent sur les good guys venant à bout des bad guys avec un acharnement réjouissant. Fun. Anecdotes :
Scénario : Robert Crais et Vladislavo Stepankutza - Réalisation : Vern Gillum Résumé : Un règlement de comptes entre trafiquants tourne mal. Durant l’échange de coups de feu, plusieurs malfrats sont tués. Castillo charge Tubbs et Switek d’enquêter. Les policiers découvrent qu’un certain Martillo Borrasca serait à l’origine du règlement de comptes. Pire, il dirigerait d’un groupe contre-révolutionnaire d’extrême droite dans un pays latino-américain. Borrasca dispose d’un bateau chargé de cocaïne et cherche un acheteur. Tubbs et Switek se font passer pour des acheteurs intéressés. Mais l’affaire se corse quand Reese, un membre freelance des services secrets, s’en mêle. Castillo connaît bien Reese et se retrouve pris dans un jeu mortel… Critique : Plutôt décousue cette histoire de trafic de drogue sur fond d’intervention des services secrets. Cela commence avec un règlement de comptes entre trafiquants, assez spectaculaire, pour se transformer en enquête sous infiltration et finir sur un sentiment de frustration puisque les policiers doivent – une fois encore – composer avec la « raison d’état » : des trafiquants sont protégés par le Gouvernement américain au nom de sombres intérêts. Le scénario se révèle plutôt confus, l’impression que cela part dans tous les sens domine. Le duo Switek / Tubbs ne convainc pas vraiment, en l’absence de Don Johnson. On se fiche un peu de savoir où va les mener leur enquête, tant le scénario recycle ad nauseam des histoires déjà abordées dans les précédentes saisons. Dernier sursaut scénaristique pour sauver l’ensemble du naufrage : appeler Castillo à la rescousse ! Sa présence rehausse un peu la fin de l’épisode, plus sombre et plus intéressante puisqu’on en apprend (un peu) plus sur le passé du Lieutenant au sein des services secrets : il a accès à des informations classées « top secret » et connaît les codes d’accès. Pour le reste, la figure de l’espion Reese amuse plus qu’elle n’effraye : le caricatural Brion James, avec sa trogne impayable, fait plus penser à un bouledogue grognon d’un dessin animé de Tex Avery qu’à un méchant digne de ce nom. Son côté « gros clebs » se remarque surtout dans la scène où il dérange Castillo chez lui et vient manger son plat de riz de façon répugnante et vulgaire. Ce n’est pas mieux pour le dealer Borrasca, espèce d’énergumène sous cocaïne, agaçant et caricatural au possible. Par contre, on apprécie le travail très recherché de la direction de la photographie, utilisant les bleus marine et les noirs pour renforcer la noirceur des relations entre Reese et Castillo. Au final, ce qui nous inquiète surtout avec cet épisode raté, c’est le sentiment du début de la fin. La série commence à se pasticher involontairement et à devenir une caricature d’elle-même. Les épisodes suivants, à de rares exceptions, amorceront ce lent et inexorable déclin. La question mérite d’être posée : cette ultime saison était-elle celle de trop ? Anecdotes :
Scénario : Raymond Hartung - Réalisation : Richard Compton Résumé : Crockett et Tubbs sont chargés de protéger Keith Mollis, témoin-clé dans le procès en cours de Carlos Quintero, baron de la drogue et auteur du meurtre d’un substitut du Procureur… Critique : Cela faisait un long moment que Crockett et Tubbs n’avaient plus eu de témoin à protéger. Il faut remonter à la 1ère saison (Tout ce qui brille, 9ème épisode) pour retrouver une mission du même type. A nouveau, l’objectif vise à faire tomber un infâme trafiquant prêt à tout pour faire taire le gênant témoin. Ici, la bonne idée de scénario a été de jouer sur les émotions de type père / fils : Crockett apprend à connaître Keith Mollis, le témoin à protéger et noue peu à peu des liens forts avec lui. Les scènes sur le bateau de Crockett et à l’hôpital nous livrent des moments forts et particulièrement poignants. L’autre bonne idée aura été de maintenir le suspense jusqu’à la fin quant à l’identité réelle du témoin protégé. A ce niveau, la réalisation et le scénario, pour l’époque, ont bien mené la danse. Difficile de deviner la vérité avant la fin. Pour le reste, l’épisode ne sort pas des clichés d’usage : taupe au sein des services, double danger qui pèse sur le témoin et Crockett, révélation surprenante à la fin. Pourtant, il retient l’attention pour ses scènes d’action très chorégraphiées et palpitantes (la fusillade dans la chambre d’hôtel). Enfin, la musique de Tim Truman, pour une fois un peu plus inspirée, est presque en osmose avec les images comme du temps de Jan Hammer. Bref, un épisode aux airs de film d’action, à la fois divertissant et émouvant. Anecdotes :
Scénario : Peter McCabe, d’après une histoire de Robert Ward - Réalisation : James Contner Résumé : Plusieurs prostituées sont retrouvées assassinées dans les rues de Miami. Leurs corps portent des symboles d’origine asiatique gravés au couteau dans leur chair. Trudy s’infiltre dans le milieu de la prostitution tandis que Crockett et Tubbs interrogent un suspect. Leur enquête est partiellement entravée par un journaliste peu scrupuleux et avide de scoops. Ce dernier découvre avant la police l’identité du tueur en série… Critique : Encore une histoire de tueur en série, une de plus même si la série a relativement peu traité ce thème (4 épisodes : Cette femme est dangereuse, 2ème saison, 15ème épisode ; Le sauvage, 3ème saison, 15ème épisode ; Une idylle agitée, 4ème saison, 10ème épisode ; La loi du milieu, 4ème saison, 16ème épisode). Ici, le scénario multiplie les fausses pistes pour nous révéler, sans trop de finesse, l’identité du tueur aux deux tiers de l’épisode. Nous suivons l’enquête avec les policiers mais aussi via les recherches d’un journaliste friand de fausses identités. Caricature de gratte-papier charognard et présenté comme tel, le bonhomme n’a rien de sympathique. Dès qu’il tombe dans les griffes du tueur en série, on ressent une vague petite frayeur mais on se fiche bien de ce qui va lui arriver. Tant pis pour lui s’il a fourré son nez une fois de trop là où il ne fallait pas. Par contre, on apprécie le style visuel, truffé de références et de symboles : juste avant d’être la proie du tueur en série, une jeune prostituée fuyant son père discute avec Trudy. Dans la poubelle derrière elle, on voit des mannequins de vitrine démembrés dans une poubelle. Métaphore relativement subtile pour illustrer l’avenir tragique de la jeune femme. Signalons encore tout le décorum sado-maso, aux limites du nauséabond, dans la galerie d’art du suspect asiatique, renforçant l’ambiance malsaine dans laquelle baigne cet épisode. Quand nous découvrons l’identité du tueur en série, on regrette son côté foncièrement ridicule et caricatural : un gros sadique pervers dont les motivations ne sont pas très claires. Dommage aussi que Trudy soit torturée et transformée en victime pleurnicharde. Si elle reprend un peu le contrôle vers la fin (après avoir été libérée par Crockett, le mâle dominant), force est de constater que la série ne donne pas un rôle fort aux seconds rôles féminins, critique déjà maintes fois formulée. L’ensemble ne passionne pas vraiment, voire indiffère. La faute à un montage assez mou et à une histoire peu inspirée. Dommage. Anecdotes :
Scénario : Ken Solarz, d’après une histoire de Robert Ward, Scott Shepherd et Ken Solarz - Réalisation : Vern Gillum Résumé : Le détective Stan Switek a contracté d’importantes dettes de jeu. Quand une promotion lui est refusée, le policier sombre dans l’alcool et le jeu. Ses créanciers le mettent sous pression afin qu’un jeune espoir du foot américain, dont Switek connaît bien le père, perde un match important. Crockett et Tubbs volent au secours de leur collègue… Critique : Déjà évoqué dans l’épisode Borrasca (lire plus haut), le problème d’addiction au jeu de Switek fait l’objet de l’entièreté de cet épisode. Personnage plutôt mineur de la série, l’as des nouvelles technologies a des dettes et se retrouve en fâcheuse posture auprès d’usuriers bien décidés à récupérer leur fric. Seul hic : comme le personnage n’a jamais été particulièrement intéressant, ni très développé ; on se fiche assez de ce qui lui arrive. D’autant plus que tombe du ciel une petite amie jamais évoquée ou aperçue dans les épisodes précédents. Cela donne l’impression que les scénaristes n’avaient pas d’inspiration et se sont dit : Tiens, et si on développait une addiction au jeu pour le gros de service ? Afin de meubler ce manque d’inspiration, l’épisode aligne tous les poncifs (perte au jeu, alcoolisme, déchéance, résurrection) et nous balance à nouveau un indigeste conflit de générations père / fils entre un coach et un jeune espoir du foot américain. Ces derniers servent avant tout de prétexte pour justifier ce qui arrive à Switek. Evidemment, fidèle à lui-même, Switek se prend pour Charles Bronson (cf. déjà à la fin de La loi du Ring, 2ème partie, 3ème saison) et fait le grand nettoyage à lui tout seul, devant l’air interrogateur de Crockett et Tubbs. On retiendra un seul moment vraiment intéressant dans la toute dernière scène quand Crockett, tel un père, prend Switek dans ses bras et lui promet de l’aider à guérir de son addiction au jeu. Assez touchant. Pour le reste, un épisode mineur et oubliable. Anecdotes :
Scénario : Bob Bragin - Réalisation : Michelle Manning Résumé : Crockett et Tubbs tentent de mettre fin aux traffics de Roberto Enriquez, un puissant baron de la drogue. Mais leurs efforts sont contrecarrés par un avocat corrompu, Sam Boyle et son assistante, Lisa Madsen… Critique : Rien de bien neuf sous le soleil de Miami en matière de trafic de drogue et de criminels. Encore une histoire de plus pour démontrer les coups bas des avocats et l’impuissance de la justice américaine face aux barons de la drogue. Un vice de procédure et voilà les infâmes relâchés dans la nature. Pour un peu pimenter l’intrigue, l’avocat, campé par le carnassier Stephen McHattie, doit rembourser un mafieux local (incarné par Tony Sirico, le futur Paulie des Soprano). Idée étonnante : il ne trouve rien de mieux que de dépouiller son client du moment, un trafiquant de drogue latino. Et voilà l’avocat transformé en dealer à son tour ! Assez gros à avaler… Dans une scène particulièrement grotesque, l’avocaillon livre une camionnette remplie de drogue à son créancier. Comme ça, en plein jour et sur un pont, ni vu ni connu ! Prise d’un sursaut de conscience, l’assistante de l’avocat livre des infos secrètes à Crockett tandis que Trudy joue les poupées infiltrées chez le trafiquant (après avoir été violée par un autre affreux en fin de 4ème saison, on aurait pu croire que le Lieutenant Castillo l’aurait assignée à d’autres tâches mais non. Et le bien-être au travail, alors ?!). A nouveau, Crockett refuse de donner le nom de sa source et risque la taule jusqu’à ce que l’assistante se dénonce elle-même. Evidemment, le trafiquant spolié entend bien récupérer sa came et voici l’avocat entraîné dans une spirale infernale. Plus dure sera la chute… Diantre, que de rebondissements ! Franchement ridicule par la caricature outrancière des avocats et des méchants (Sirico et Meek surjouent au possible, on dirait les loups des dessins animés de Tex Avery), cet épisode déçoit par son recyclage sans finesse de thèmes déjà évoqués auparavant. Peu captivant et risible, il est à reléguer au rayon des franchement dispensables, malgré une interprétation habitée de Don Johnson dans les scènes dramatiques. C’est d’ailleurs tout ce qu’il y a à en retenir. Anecdotes :
Scénario : William Conway - Réalisation : Eugene Corr Résumé : Sous leur fausse identité, Tubbs et Gina assistent au marriage arrangé de Maria Ortega et Luis Pendroza. Soudain, des coups de feu éclatent. Pendroza est assassiné devant sa femme. Il s’agirait d’une nouvelle lutte des clans pour le contrôle de la drogue à Miami. Tandis que Tubbs tente de savoir ce qui se trame dans les affaires de la famille Pendroza, Crockett est appelé par son ex-femme Caroline. Billy, leur fils, vit mal le remariage de sa mère, désormais enceinte, avec un autre homme. Crockett demande un congé à Castillo pour s’occuper de Billy… Critique : Pas terrible cette histoire inspirée de Roméo et Juliette version « drogue ». Deux puissantes familles, les Pendroza et les Di Marco, se font la guerre pour obtenir le contrôle du trafic de drogue local. Au milieu, Tubbs tombe amoureux de Maria, jeune mariée, rapidement devenue veuve. Dans un premier temps, on pense qu’elle n’est qu’une victime innocente, un poisson rouge perdu dans un aquarium rempli de piranhas. Ensuite, vu les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, on espère enfin une vie amoureuse réussie pour Tubbs. Mais faut-il rappeler que nos héros sont condamnés à l’impossibilité du bonheur amoureux ? Par une pirouette scénaristique assez lourde, nous découvrons que la belle fait partie d’une caste d’assassins professionnels venus d’où ? De Colombie bien sûr. Evidemment, Tubbs devra choisir entre son devoir et son cœur… Outre le jeu très théâtral des frères Pendroza, difficile de se passionner pour cette guerre des gangs où on a droit à tous les clichés (meurtre, trahison, avidité, pouvoir, …). Mais on peut comprendre les scénaristes : la série ne va pas nous présenter les trafiquants sous un jour sympathique, sinon elle se saborderait elle-même. Pour rehausser le niveau, on préfère suivre les difficultés de Crockett à être père. Dans quelques très belles scènes, il s’occupe de son fils avec bienveillance et dévoile une facette plutôt tendre de sa personnalité, renvoyant à l’excellent Les grandes questions (4ème saison, 5ème épisode). Cette partie de l’épisode (nous suivons les deux récits en parallèle) est nettement plus réussie que celle suivant les péripéties de Tubbs. La scène finale où le duo policier évoque leur vie rêvée (femme, enfants, barbecues) et leur désir d’une vie « normale » en dit long : impossible encore une fois. De toute façon, ils n’en ont pas réellement besoin et l’expriment clairement. Seule la justice et la chasse aux trafiquants doit prévaloir. Bref, un épisode moyen, valant le détour seulement pour la paternité retrouvée de Crockett. Une demi-réussite. Anecdotes :
11. A CONTRECŒUR Scénario : Ted Mann, Peter McCabe et Robert Ward - Réalisation : Michelle Manning Résumé : Deux petits malfrats s’enfuient avec une cargaison de drogue destinée à Sebastian Ross, un excentrique et redoubtable trafiquant. Peu après, un des malfrats est abattu. Crockett et Tubbs découvrent qu’il participait à la campagne de réélection de la députée Madelyn Woods, responsable des sous-commissions de lute contre la drogue. Mais Ross est bien décidé à récupérer sa marchandise et fait pression sur Woods dont le fils Lewis travaille pour lui. Castillo démêle l’affaire tandis que Crockett continue sa thérapie s’il veut être totalement réintégré en service actif… Critique : Voilà un épisode surprenant, dans le bon sens du terme. Renouant avec ce côté sombre et sans concessions, la série retrouve un peu le peps de ses débuts. Dans cette histoire où politique et forces de l’ordre sont forcées de collaborer (souvent pour le pire), le Lieutenant Castillo se retrouve pris dans une toile d’araignée tissée par une députée prête à tout pour conquérir le pouvoir. Malheureusement pour elle, son rejeton a traîné avec des trafiquants très distingués mais particulièrement dangereux. Dans le rôle de la politicienne sans scrupules, Rita Moreno passe, avec beaucoup de subtilité, de la mante religieuse à la mère de famille éplorée. Comme dans la vie, la députée est protégée par un entourage étrange et pas forcément de bon conseil. Très touffu et bien écrit, le scénario montre bien que les forces de police sont – déjà – en manque de moyens et que s’ils veulent redorer leur blason, sont obligés de composer avec des plans politiques parfois peu soucieux du respect de l’éthique. La députée fait pression sur Castillo afin d’en savoir plus sur l’enquête en cours dans laquelle son fils se retrouve mouillé. Castillo résiste par tous les moyens mais son autorité représente peu de choses face au pouvoir politique, autre aspect que le scénario fait bien ressortir. Au final, tout a lieu dans un perpétuel jeu du chat et de la souris, pression et contre pression, chantage en dernier recours. Dans cette machine impitoyable, les jeunes hommes, cherchant à s’enrichir rapidement, payent le prix fort : la mort. Dès le début, Crockett constate avec effroi le jeune âge de celui tombé sous ses balles, un gamin de 20 ans. Après avoir été grièvement blessé dans l’épisode La ligne de feu (lire plus haut) ; le jeune flic Joey Chandler fait son retour. Depuis lors, Crockett l’a pris sous son aile et lui apprend les ficelles du métier d’infiltration. Ce qui donne lieu à un moment très intéressant où Crockett lui dit : Si tu veux que les trafiquants t’écoutent, tu dois leur donner l’impression que tu es le mec le plus cool et leur donner envie d’être toi. On comprend mieux comment Crockett « hypnotisait » les dealers et autres tarés. Lors d’une séance chez la psychologue de police, le policier livre une description effrayante de ceux qu’il côtoie lorsqu’il se retrouve en infiltration : des animaux qui mangent leurs jeunes… Même si les méchants sont à nouveau caricaturaux, on s’amuse beaucoup du côté shakespearien des deux trafiquants en chef, sapés comme des princes et munis de canne comme à la grande époque. Avec leur accent anglais très châtié, leur élocution parfaite, maniérés jusqu’à l’obsession et leur amour immodéré des animaux (la chienne Edwina mieux traitée que les humains), leur sens des affaires ne laisse aucune place aux sentiments. Tout contrevenant est éliminé sans pitié. Dans le rôle de Sebastian Ross, Robert Joy (Sid le légiste dans Les Experts : Manhattan) fait merveille. Enfin, Castillo ne sera pas épargné. Cela donnera lieu à une très belle scène finale avec Crockett, lui témoignant tout le respect et l’estime de l’équipe. Un moment très poignant, parmi les meilleurs de toute la série. Bref, un excellent épisode. Anecdotes :
12. LE DINDON DE LA FARCE Scénario : Robert Ward - Réalisation : Vern Gillum Résumé : Sonny Crockett n’est franchement pas ravi quand son cousin Jack vient lui demander de l’aide. Escroc à la petite semaine, utilisant cartes de crédit volées et impliqué dans des affaires d’argent vite gagné, le voilà poursuivi par des personnages pas vraiment recommandables. Crockett doit intervenir pour lui sauver la mise… Critique : On devrait être fâché contre cet épisode car il verse à nouveau dans la comédie, genre difficile dont la série n’exploite pas la finesse avec le tact qu’il se doit. Pourtant, il a pour lui deux qualités essentielles : primo, ne pas se prendre au sérieux ; secundo, nous emmener avec bonne humeur dans une histoire rocambolesque. Dès le début, on se demande bien qui est ce type cherchant à échapper à une bande de gros bras. En un bref plan dans une boutique de fringues, nous comprenons qu’il s’agit d’un escroc à la petite semaine poursuivi par ses créanciers. Ensuite, petit coup de théâtre, c’est le cousin de Crockett ! Et le flic de se retrouver embarqué dans les combines maladroites de sa famille « Lagaffe ». Dans le rôle de Jack Crockett, David Andrews apporte beaucoup d’humour et d’autodérision. Don Johnson semble prendre beaucoup de plaisir à jouer à ses côtés et on devine que les coulisses du tournage ont dû donner lieu à quelques bons moments de fou rire. En fait, tout prête à rire dans cet épisode : à commencer par les truands, caricaturaux certes mais à un point tel que cela en devient hilarant. Robert Miranda se la joue Scarface de pacotille ; le trafiquant Escondero qui se prend pour un poète de théâtre qui déclame, les hommes de main ressemblent à des bouledogues d’un dessin animé de Tex Avery, … Même l’histoire des faux billets, fil conducteur de toute l’histoire, ne sert que de prétexte à une succession de moments loufoques. Et cela marche ! Pour une fois, la comédie est réussie, avec un sens du timing que ne renierait pas un Lubitsch quoique ce serait très certainement exagéré. Bref, on passe vraiment un bon moment, loin des drames et de la drogue (traitée ici en mode mineur, tout en faisant passer le message que le crime ne paye pas). Une agréable surprise. Anecdotes :
Scénario : Jack Richardson - Réalisation : Michael B. Hoggan Résumé : Après avoir été arrêté par Tubbs et purgé de nombreuses années de prison, Jake Manning a visiblement réussi sa reconversion. A sa sortie, un réalisateur de cinéma lui a permis de connaître gloire et argent grâce au succès d’un film et d’un livre réalisé sur l’ex-criminel. Afin de lui montrer qu’il a réellement changé, Manning invite Tubbs chez lui. Drogué, le flic se retrouve enfermé dans sa maison transformée en prison contenant d’autres détenus peu ordinaires… Critique : Quand on est un assassin, est-il possible de se réinsérer dans la société et de réellement changer ? C’est là question servant de fil rouge à cet épisode en huis clos. Vaguement inspiré du film The Servant (1963) de Joseph Losey où maître et valet voyaient leurs rôles s’échanger, cette histoire sait ménager le suspense et possède ce petit quelque chose de suffisamment intriguant pour capter notre attention. Il y a aussi un soupçon d’horreur quand le criminel passe en revue ses diverses proies, retenues contre leur gré dans sa maison aménagée en prison (hormis le fait que Manning ne les chasse pas sur ses terres, on pense au classique américain de 1932 : Les chasses du Comte Zaroff). Malgré le fait que Manning révèle très vite sa vraie nature, le doute subsiste et l’ambiguïté règne en maître. Lors de la scène avec la prostituée obligée de jouer les vierges pour sauver sa peau, le stratagème ne prend pas. Nous comprenons alors le monstre qu’il est, prédateur pervers et sans pitié. Autre trait saillant : le criminel dénonce une justice trop laxiste et entend bien mettre de l’ordre en condamnant ses proies à mort (une jeune prostituée, un tueur à gages, un dealer/ junkie et plus étonnant, une psychiatre). Soit le « bestiaire » de cet esprit tordu et rongé par le mal. Très représentatives de sa psyché, les pièces de sa maison sont décorées de tableaux effrayants et glauques, représentant tantôt des juges, tantôt un homme foudroyé sur une chaise électrique. Trop lâche pour exécuter lui-même la mise à mort de ses prisonniers, Manning somme Tubbs de le faire à sa place et quand ce dernier s’y refuse, c’est au tour de son homme de main de s’y coller. En somme, il déclare la sentence mais refuse de se salir les mains. Etonnant pour un assassin soi-disant repenti. Durant tout l’épisode, Manning joue au jeu du chat et de la souris avec Tubbs. Mais ce dernier s’y connaît en manipulateurs et renverse habilement la situation à son avantage (d’où la référence au film de Losey). Plus étonnant, il arrive à se débarrasser de l’homme de main de Manning par un truc digne de MacGyver. Pourtant, le policier ne peut se résoudre à tuer celui qu’il a mis derrière les barreaux et lui donne sa chance jusqu’au bout. Malgré le côté bizarre parcourant tout cet épisode, force est de constater qu’il est assez réussi et captivant. On lui reprochera son côté « cheap » (quelques acteurs dans deux à trois pièces pendant tout l’épisode), il fait réfléchir sur la relation parfois étrange et très proche liant policiers et criminels, comme par effet de miroir. Anecdotes :
Scénario : Robert Goethals - Réalisation : Chip Chalmers Résumé : Lors d’une planque visant à faire échouer une transaction de drogue entre des criminels, Crockett et Tubbs découvrent des oeuvres d’art du XVème siècle en lieu et place de la drogue. Visiblement, les Scianti, une riche famille de mafieux, font désormais dans le trafic d’art. Les policiers se font passer pour des spécialistes en la matière afin de récupérer une précieuse statuette : la Madonne aux Esprits… Critique : Pour changer du sempiternel trafic de drogue, les scénaristes ont décidé de centrer leur récit sur le trafic d’œuvres d’art. Menés par un arrogant flic spécialisé dans le domaine (insupportable Michael Chiklis, 15 ans avant The Shield), Crockett et Tubbs apprennent l’histoire de l’art en une brève séance de diapositives. L’occasion de confronter leur inculture en la matière à la très suffisante connaissance du spécialiste, ce qui donne lieu à quelques échanges très amusants. Crockett s’étonne qu’on puisse s’extasier devant une toile blanche : pour lui, il n’y a rien et c’est une arnaque. On ne peut lui donner tort… Amusant, c’est le qualificatif qui sied le mieux à cet épisode traversé d’un second degré assez jouissif doublé d’une douce folie (la fin où Chiklis, habillé en mama noire, s’enfuit en courant avec deux sacs remplis d’œuvres d’art). On rit beaucoup aussi de l’imbécilité du fils de la famille Scianti, mafieux au sang chaud et franchement lourdaud. Par contre, on ne croit pas trop à la couverture de Tubbs en professeur lettré et trafiquant de tableaux. Malgré ses cheveux lissés et tirés en arrière (qui lui donnent plutôt l’air d’un souteneur ou d’un gigolo), il ne convainc pas. Crockett aurait mieux fait l’affaire en « nerd » (comme dans l’épisode Le Triangle d’Or, 1ère partie, 1ère saison, 13ème épisode). Réalisé sans temps morts et bénéficiant d’un tempo comique bien équilibré, cet épisode nous fait passer un bon moment même s’il n’est pas inoubliable. Anecdotes :
Scénario : Terry McDonnell, d’après une histoire de Robert Ward et Scott Shepherd - Réalisation : Russ Mayberry Résumé : Alors qu’ils tentent d’arrêter un petit trafiquant nommé Tommy T. et découvrir pour qui il travaille, Crockett et Tubbs font chou blanc. De retour au commissariat, Castillo leur apprend que le budget des opérations sera revu à la baisse en raison de coupes décidées par Capitaine Highsmith, chef du Département. Finalement, les policiers découvrent pour qui bosse Tommy T. : un certain Hawkins. Après une entrevue, ils sont capturés par un mystérieux groupe : des membres de la police déçus par la justice et décidés à nettoyer Miami de ses truands et flics véreux… Critique : Si le thème des flics déçus par la Justice n’a rien de neuf, cet épisode le traite de manière intéressante et dense. Intéressante car l’ambiguïté domine tout au long du récit. On se demande si Crockett et Tubbs vont réellement passer à l’action et appliquer leur propre justice. Un cas de conscience qui avait déjà travaillé l’Inspecteur Harry dans le 2ème film de ses aventures : Magnum Force (1973) de Ted Post. Ici, pas de gros flingue mais des questions : est-ce que ce groupe de flics est fou ou a raison ? Comment ne pas vouloir tuer ces immondes trafiquants relâchés rapidement par la justice ? Comment continuer à bosser sous couverture sans moyens dignes de ce nom ? etc. etc. Bien agencé, le scénario aborde ces questions tout en maintenant habilement le doute sur le passage de « l’autre côté » de nos deux héros. Stevens, le chef des flics justiciers, aligne des arguments imparables pour justifier ses actes mais quand deux policiers sont froidement abattus devant une maison, Crockett et Tubbs comprennent qu’il a été trop loin. Pourtant, la tentation était grande de vouloir appliquer soi-même une justice digne de ce nom. Enfin, les intérêts politiciens et les réseaux d’influence en prennent pour leur grade : ambitieux et pas net, le Capitaine Highsmith se chargera lui-même d’éliminer le monstre qu’il a créé, de peur qu’il ne parle. Surpris, Crockett (qui a encore envie de croire au système judiciaire) finit seul et totalement désabusé. La critique et le constat sont amers : la corruption domine et les petits flics honnêtes ne peuvent rien y changer. Un excellent épisode. Anecdotes :
Scénario : Richard Lourie - Réalisation : Colin Bucksey Résumé : Deux des trois frères Alvarez sont brutalement abattus dans un snack ainsi que le propriétaire. Crockett et Tubbs découvrent que le troisième frère était parti peu avant le massacre. Selon ce dernier, la tuerie serait le fait des « Diablos », une organisation criminelle dirigée par les Fuentes. Ils ont pour spécialité de se payer sur les contrats de leurs concurrents. Après avoir arrêté un des membres, les policiers découvrent qu’il avait un alibi au moment des meurtres. Hélas, de nouvelles personnes sont exécutées. Les victimes sont toutes des rescapés de camps de concentration… Critique : Fait plutôt pour être souligné : voici un épisode qui aborde ouvertement la question nazie (déjà timidement évoquée dans l’épisode Evan, 1ère saison). Si le début se révèle intrigant, la suite n’est hélas pas à l’avenant. La faute à un scénario décousu voulant aborder trop de thèmes à la fois (vengeance, guerre des gangs, chasse aux nazis, groupuscules d’extrême droite, ...). Quand l’épisode démarre, on se demande bien qui est ce petit vieux dans son appartement sorti tout droit d’un tableau de Salvador Dali (en forme de cubes sombres et cauchemardesques). La suite nous le révélera. A ce niveau, le jeu de faux-semblants dure un moment et la révélation de l’identité du tueur étonne quelque peu. Hélas, le traitement de la question nazie relève des clichés (le sosie de Simon Wiesenthal, chasseur de nazis) et de la caricature (petites frappes racistes et nazillons de pacotille). Ces derniers semblent avoir été rajoutés pour meubler un scénario en panne d’idées pour faire rebondir l’intrigue. Seul Paul Guylfoyle relève un peu le niveau, par son interprétation inquiétante de l’extrémiste John Baker. Au milieu de tout ce fourbi, Crockett et Tubbs semblent bien dépassés, loin de leurs enquêtes habituelles. L’épisode se termine sur une fusillade sanglante avec le sentiment que tout le monde a perdu : ceux qui se sont vengés comme ceux qui croyaient savoir mieux que les autres. Au final, un épisode laissant un sentiment mitigé, ni vraiment raté mais pas franchement réussi non plus. Anecdotes :
17. UN MONDE DIFFICILE Scénario : Raymond Hartung - Réalisation : Alan Myerson Résumé : Crockett et Tubbs assistent aux essais d’une nouvelle arme révolutionnaire capable d’immobiliser tout type de véhicule. Soudain, un commandé armé surgit et mitraille l’assistance, en s’enfuyant avec l’arme. Visiblement, une « taupe » au sein de la police aurait informé le commando. Lors de leur enquête, les flics remontent jusqu’à un trafiquant d’armes qui ferait affaire ave Salvatore Lombard, le fils d’Albert, criminel déchu. A la stupeur de Crockett et Tubbs, le vieux caïd revient à Miami… Critique : Décidément, la série s’essouffle et cet épisode le prouve à satiété. Les scénaristes étaient visiblement en panne d’inspiration et ont essayé de reproduire la recette qui avait fait le succès de l’épisode Lombard (1ère saison, 22ème épisode). Malheureusement, la sauce ne prend pas. Les scènes de « retrouvailles » avec Crockett n’apportent aucune nostalgie et le scénario se perd dans une banale lutte de pouvoir entre mafieux (les Lombard contre les Librizzi). L’introduction d’une arme révolutionnaire ne sert que de prétexte pour allonger l’épisode et le faire tenir dans le format des 46 minutes (hors publicité aux USA). L’arme fait d’ailleurs bien rire tant elle ressemble à une grande mitraillette à eau pour sales gamins. Tout le monde a l’air bien fatigué de retrouver son rôle dans cet épisode, à commencer par Lombard (un Dennis Farina pataud et en surpoids). Pire, le rythme se traîne et n’arrive pas à maintenir notre intérêt. La musique omniprésente de Tim Truman fatigue à force d’être redondante avec les images et n’offre aucune partition mémorable. Tous les clichés des films de mafia (fiston tué, papa vengeur, fusillade et sacrifice) sont passés en revue sans apporter rien de neuf. Et nous de bailler en nous disant : « Ouf, c’est fini. » Dommage. Anecdotes :
18. L’HOMME MIRACLE Scénario : Rob Bragin, d’après une histoire de Robert Ward et Gillian Horvath - Réalisation : Alan Myerson Résumé : Lors d’un échange avec un dealer, Crockett et Tubbs sont stoppés par l’arrivée soudaine de “Miracle Man”, un citoyen décidé à nettoyer Miami de la drogue et de ses trafiquants. Non content de jouer les justiciers, il compromet les opérations d’infiltration de la brigade des Moeurs. L’affaire se complique quand un journaliste avide d’audience et Izzy, le cousin du “Miracle Man”, s’en mêlent… Critique : Cet épisode à un petit côté prémonitoire quand on compare la situation de ce justicier autoproclamé avec celle d’aujourd’hui. Suite au succès des films « The Dark Knight » et autres « Deadpool », les vrais citoyens déguisés en justiciers sont devenus légion aux USA. Hélas, c’est à peu près tout ce qu’il y a à dire tant cet épisode ressemble à une bande dessinée grotesque. Méchants caricaturaux (une constante), situations ridicules et flics à la masse composent le menu de cette histoire peu inspirée. Et pourtant, trois scénaristes s’y sont collés. En gros, si on devait résumer le message sous-jacent, ce serait : « Les flics savent mieux que tout le monde et les citoyens justiciers ne sont que des fous ambulants. » De fait, le « Miracle Man » se révèle un maniaco-dépressif qui doit être gardé dans un hôpital psychiatrique. Rien de moins. Tandis que Tubbs et Switek font à nouveau équipe (un duo plutôt improbable) et paraissent toujours en retard d’une guerre, nous suivons les machinations d’un journaliste en recherche d’audimat et de dealers prêts à tout pour stopper le justicier. La situation de ce dernier n’émeut pas vraiment tant il est dépeint comme un bouffon lunatique, sauf dans les scènes avec Izzy où on sent un réel attachement de Martin Ferrero (Izzy) pour son cousin. A part cela, le crime ne paye pas et les justiciers finissent à la morgue comme les criminels. Vive la police et la loi. Normal pour l’époque mais insupportable aujourd’hui quand on voit les nombreuses bavures de la police aux Etats-Unis. Anecdotes :
19. LA GRANDE CROISADE Scénario : Robert Ward - Réalisation : Robert Iscove Résumé : Joey, le jeune collègue flic de Crockett et Tubbs, est chargé d’enquêter sur Terrence Baines, professeur d’université et amateur d’expériences sous drogues hallucinogènes. Le jeune policier rejoint une unité spéciale formée pour l’occasion, composée de Ray Mundy, Jack Andrews et Tonya Lewis. Se faisant passer pour des étudiants, ils approchent Baines avec l’espoir de le faire tomber pour les crimes qu’il a commis… Critique : Et si Crockett et Tubbs laissaient la place aux jeunes pour former une unité spéciale d’infiltration ? En substance, c’est la question que pose cet épisode. La faute à un traitement superficiel avec de gentils flics contre de très méchants apprentis dealers. Justin Lazard (Joey) se la joue Johnny Depp dans 21 Jump Street, bandana et look jeans élimés. Pas de chance, la série de la Fox cartonnait déjà depuis 1987. Venir occuper un créneau déjà abordé par la concurrence, voilà qui étonne dans le monde de Michael Mann, plutôt en avance sur ses pairs. Mais le producteur avait déjà abandonné le navire, la série mourant d’elle-même au terme de cet avant-avant dernier épisode. Ce qui dérange le plus dans cet épisode, c’est le manque évident d’alchimie entre les jeunes flics : leurs relations sont fades, leur personnalité sans relief et leur présence à l’écran relative. Le sort réservé à Laura San Giacomo prouve à l’envi le caractère machiste de la série : tout est centré sur les jeunes flics, les mâles. Seule (petite) réussite : le méchant. Retors au possible, Terrence Baines a tout du reptile même si l’acteur Keith Gordon en fait parfois des tonnes. A part cela, le rythme se traîne, on s’ennuie franchement et au final, on a le sentiment d’avoir assisté à un ratage complet. L’épisode devait donner lieu à une série dérivée qui ne verra jamais le jour. On comprend pourquoi. Anecdotes :
Scénario : Jack Richardson et John A. Connor - Réalisation : Richard Compton Résumé : Yvonne, droguée, supplie le dealer Billy Swayne de lui donner une nouvelle dose. Lynette, la fille d’Yvonne, appelle au secours Valerie Gordon à New York. Ex-petite amie de Tubbs, celle-ci lui demande d’intervenir pour sauver son amie. Mais Lynette a disparu. Valérie et Tubbs contactent Izzy pour la retrouver et découvrent que la fillette a été abusée par Swayne… Critique : Comme déjà évoqué dans l’épisode Les grandes questions (4ème saison, 5ème épisode) et dans bien d’autres encore, la drogue ravage les familles. Dès le début de l’épisode, une mère de famille droguée se fait rouer de coups par un dealer abject. Elle n’hésite pas à donner sa gamine prépubère au dealer en échange de sa dose. Sans détours, cet épisode aborde le sujet de manière frontale. Un dégoût naît évidemment en nous, spectateurs, mais les rues de Miami ne sont pas composées que de gentils autochtones et touristes. Les premières images nous montrent l’autre visage de la ville, bien inquiétant une fois la nuit venue : prostituées, souteneurs, drogués, sans abri, … En parallèle, Switek replonge dans son addiction au jeu et se retrouve face à quelques gros bras qui lui disent sans détours : « Tu nous appartiens. » Comment ? L’épisode n’y répond pas. Il faudra patienter jusqu’au prochain épisode pour connaître la réponse. Au milieu de tout cela, Tubbs fait tout ce qu’il peut pour venir en aide à son ancien amour Valérie. Quand il se décide à la demander en mariage, la déception est de taille. A nouveau, le policier, tout comme son comparse Crockett, semble condamné à l’impossibilité d’une vie amoureuse réussie. La faute au temps qui passe, aux rencontres tragiques et à un métier dangereux. Comme lors de leurs précédentes aventures avec Valérie, les flics comprennent qu’elle leur cache quelque chose. De fait, elle ne se sert d’eux que pour remplir ses besoins. Hélas pour elle, la roue tourne et cette enquête la mènera à une cruelle constatation : elle ne pourra rien pour sauver son amie droguée et sa gamine. Qui dit flic ne dit pas forcément justice. Bien mené et rythmé, cet épisode se clôt sur un Tubbs seul et triste. Pas inoubliable mais réussi car il fait réfléchir sur les horreurs que traversent les policiers dans l’exercice de leur fonction. Anecdotes :
21. LA DERNIÈRE AVENTURE Scénario : Ken Solarz, William Conway, Frank Holman et Scott Shepherd - Réalisation : Russ Mayberry Résumé : Alors qu’ils poursuivent un petit malfrat nommé Johnny Raymond, Crockett et Tubbs se font enlever par un mystérieux groupe d’hommes armés. Ceux-ci appartiennent à une force spéciale de lutte anti-drogue. Leur chef, Andrew Baker, propose aux policiers de mener à bien une mission secrète : faire sortir le dictateur sud-américain Manuel Borbon du Costa Morada. En échange, ce dernier leur fournira de précieuses informations pour faire tomber les cartels de drogue. Face à leur puissant désir de justice, Crockett et Tubbs acceptent cette mission suicide et affrontent moult dangers… Critique : Sur base d’une trame simpliste, cet épisode final parvient à captiver malgré les caricatures (le dictateur Borbon) et les invraisemblances (les bras cassés de la bande à Montoya, membre de la junte anti-Borbon). Bien montée et rythmée, cette dernière aventure met l’accent sur les retournements de situation et surtout les nombreux coups fourrés auxquels sont confrontés Crockett et Tubbs. Plus que l’action (même si elle est très présente), c’est d’abord à un cheminement intérieur que se livre notre duo de choc. Quand Crockett dit à la sœur de Borbon qu’à force de vivre des choses moches, il finit par ne plus rien ressentir du tout ; on comprend son état de burnout avancé. Avec humour, le policier y fait même référence quand le Capitaine Highsmith le menace. De son côté, Tubbs souffre de voir mourir les personnes auxquelles il s’attache (Felicia). Une étrange sensation lui fait sentir que la mort rôde. En partenaire bienveillant, Crockett le remet sur les rails en lui expliquant qu’il avait vu ce type de traumatisme durant la guerre du Vietnam. Derrière le vieux fantasme américain d’éradiquer un fléau une bonne fois pour toutes (le communisme dans les années 60 et la drogue dans les années 80), l’histoire montre surtout l’épopée de flics honnêtes confrontés à un système corrompu et nauséabond, totalement rongé de l’intérieur. Ces mystérieux hommes du Gouvernement poursuivent-ils le but louable et tant vanté : capturer Borbon pour détruire le cartel colombien ? La réponse est claire : non. Comme dans d’autres épisodes, la raison d’état s’impose à nouveau et sacrifie la justice et l’honnêteté sur l’autel des « intérêts du Gouvernement américain ». Si la série prend bien soin de ne pas critiquer ouvertement les Présidents de l’époque (Reagan et Bush père), leur politique est tout de même écornée via des images de citoyens massacrés et les arrangements avec un odieux dictateur, référence à peine voilée à Pinochet au Chili. Au final, cet épisode termine sur un sentiment d’amertume : dégoûtés, Crockett et Tubbs jettent leur insigne et décident de quitter la police (comme Starsky & Hutch qui jetaient leur badge dans la mer, également déçus par la corruption ambiante). Avant cela, ils se seront « réparés » lors d’une scène finale qui renvoie directement au téléfilm pilote. Sur la même jetée, ils mitraillent un petit hydravion transportant le dictateur Borbon à son bord. Si le trafiquant Calderone réussissait à prendre la fuite à la fin du pilote, le tyran connaîtra un autre sorte. Dernier baroud d’honneur d’hommes épris de justice et gifle cinglante au système judiciaire américain. Quand la loi et l’ordre ne peuvent plus rien, il reste les derniers hommes de la frontière, les cowboys prêts à défendre la veuve et l’orphelin. Et c’est avec une certaine tristesse que nous quittons Crockett et Tubbs, deux policiers attachants qui auront apporté un peu plus de sécurité dans notre monde. Concluons en soulignant que cette 5ème saison était sans doute la saison de trop : l’effet de mode était retombé, les scénarios manquaient d’inspiration, recyclant ad nauseam des thèmes déjà abordés de manière plus efficace auparavant et une certaine lassitude s’était installée chez les principaux protagonistes. Cette ultime saison est certainement la plus faible de toute la série, confirmant l’impression d’une de trop. Las, Michael Mann savait bien que pour rentrer dans ses frais, la série devait atteindre les 100 épisodes pour pouvoir être rachetées par les chaînes régionales aux USA, soit la diffusion en syndication : la plupart du temps, une série est déficitaire durant sa production, le diffuseur participant à une partie du coût, tandis que les créateurs/la société de production y vont de leur poche (Aaron Spelling Productions, Stephen J. Cannell Production, Michael Mann Production, …). Une fois la centaine d’épisodes atteint, les chaînes régionales, par leurs rediffusions, permettent de générer des rentrées, via la publicité, qui renflouent les caisses des créateurs d’une série. Seul hic : les épisodes sont souvent diffusés dans le désordre le plus complet. Comme le disant les professionnels d’Hollywood : There is no business like showbusiness. Cash only ! Anecdotes :
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