L'Homme qui valait trois milliards Saison 1 1. Population zéro (Population : Zero) 2. Seuls les plus forts survivent (Survival of the Fittest) 3. Opération luciole (Operation Firefly) 4. Le Robot (Day of the Robot) 5. Opération Afrique (Little Orphan Airplane) 6. Compte à rebours (Doomsday, and Counting)
7. Témoin oculaire (Eyewitness to Murder) 8. Athéna Un (The Rescue of Athena One) 9. Le docteur Wells a disparu (Dr Wells is Missing) 10. Mission torpille (The Last of the Fourth of Julys) La première saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC les vendredis soirs à 20H30 à partir du 18 janvier jusqu’au 26 avril 1974. Au moment où Harve Bennett a été choisi pour être le producteur exécutif de la série, ce dernier comprit vite l’ampleur de la tâche titanesque qui l’attendait: convertir les aventures d’un personnage, présentées sous la forme de trois téléfilms, en épisodes hebdomadaires de 50 minutes, et ce en moins de deux mois. Le producteur exécutif des deux précédents téléfilms, Glen A. Larson, avait cependant déjà commencé à préparer des scripts et l’adaptation du contenu pour ce nouveau format vers la fin de l’année 1973, lorsqu’Universal a pris la décision d’en faire une série. Aussi, lorsque Harve Bennett est entré en scène, lui dont la volonté était de ne pas faire de Steve Austin une sorte de James Bond, il s’est appliqué le mieux possible à modifier le style et le ton des scénarios déjà retenus par Larson, étant donné le peu de temps à sa disposition pour lancer la production des épisodes. En même temps, il s’est attelé à la tâche de trouver l’équipe technique pour les filmer et monter le tout à temps pour le début de la saison télévisuelle de 1974. Les 13 épisodes de cette première saison marquent donc une transition entre le contenu des trois téléfilms, où Bennett a cherché à en retenir les éléments qui pouvaient fonctionner et attirer le public, tout en cherchant à y développer des idées neuves ou d’autres formules gagnantes afin d’établir les bases de ce qui sera l’essence même de la série. Nous reviendrons sur ces éléments au fur et à mesure dans la critique des épisodes. On peut toutefois souligner que pour faire une bonne série, il faut un bon générique d’ouverture afin de capter l’attention de l’auditoire dès le départ, ne serait-ce que pour introduire la texture visuelle qui lui sera donnée. Pour ce faire, Harve Bennett a eu l’idée d’engager Jack Cole, un spécialiste dans la confection de génériques pour la télévision qui avait notamment conçu celui de L’Homme de Fer, Le Virginien et Dossiers Brûlants. La volonté de Bennett était de faire du générique d’ouverture un résumé des événements qui ont fait de Steve Austin ce qu’il est: un homme bionique. À partir de cette indication, Cole a su utilisé à bon escient des images du téléfilm original, incluant bien entendu les prises de vue de l’écrasement du vaisseau piloté par Bruce Petersen, plusieurs bruits de fond électroniques, des plans des deux autres téléfilms, et également de courtes scènes filmées par lui-même, en particulier les plans dans la salle d’opérations au moment de la greffe bionique de Steve. Par exemple, les plans où l’on peut voir le pied et la cheville bionique avec les mains d’un docteur passant un instrument de chirurgie, est le fait de Jack Cole; et les mains du chirurgien sont les siennes. L’efficacité du générique d’ouverture (il ne dure que 90 secondes), est telle qu’il sera peu modifié au fur et à mesure des cinq saisons; seules quelques retouches seront faites et il en sera également question lors de la présentation des saisons subséquentes. En fait, la modification la plus importante est celle, décidée par Bennett, montrant que la cause de l’écrasement du vaisseau de Steve Austin n’était plus accidentelle comme dans le téléfilm original, mais était plutôt le fait d’un bris mécanique ou d’une panne qui a fait perdre à Steve le contrôle des commandes. Dans cette optique, Jack Cole a incorporé dans le générique le vrai dialogue entre la tour de contrôle et un pilote de B-52 au moment du crash de Bruce Petersen, monté avec la voix de Lee Majors, enregistré en post-synchro, qui parle à la tour de contrôle. Voici en version originale ce dialogue du générique d’ouverture, qui n’a d’ailleurs jamais été traduit ni doublé en français au Québec, alors que ce fût le cas en France à partir de la saison 2: -Flight Com: It looks good at NASA One. Pour ajouter à la présentation du héros Steve Austin, Harve Bennett a eu l’idée de faire lui-même une courte narration après la récapitulation du crash. Mais une fois l’enregistrement effectué, Bennett a appris que pour respecter les règles syndicales en vigueur, il fallait obligatoirement un acteur ou quelqu’un inscrit à la « Screen Actor’s Guild » pour faire ce travail. Bennett n’a alors conservé que ce passage où l’on peut entendre sa voix: « Steve Austin: astronaut. A man barely alive! » Par la suite, c’est Richard Anderson, dans le rôle d’Oscar Goldman, que l’on peut entendre alors que l’on voit l’opération qui fait de Steve l’homme bionique: « We can rebuild him. We have the technology. We can make him better than he was. Better… Stronger… Faster…» Curieusement, cette portion du générique pour la saison 1 a été doublé en France et au Québec avec exactement le même texte, mot pour mot. Seules les voix sont différentes. En France, la narration fût assurée par Jacques Deschamps, un spécialiste du doublage qui fût entre autres la voix de Robert Stack pour la série Les Incorruptibles. Au Québec, impossible pour le moment de retrouver l’acteur qui a fait cette narration. Le texte français, dans les deux versions, se déclame comme suit: « Steve Austin. Cosmonaute. Un homme en apparence semblable aux autres. Mais… Reconstruit de toutes pièces par les miracles de la technologie. Un homme amélioré. Plus fort… Plus rapide… Plus résistant que les autres… » Tout bon générique d’ouverture s’accompagne évidemment d’une musique thème attrayante qui doit constituer la signature musicale de la série. Après Gil Mellé et Stu Phillips, qui avaient composé la musique des trois téléfilms, Harve Bennett a confié le mandat de composer la musique de L’Homme qui valait trois milliards à Oliver Nelson. Saxophoniste de jazz qui a accompagné de grands artistes comme Duke Ellington dans les années 50, Nelson a commencé à œuvrer pour le cinéma et la télévision dans les années 60 comme arrangeur, notamment pour Alfie, Le Dragueur. Au début des années 70, il travaille avec Gato Barbieri sur la musique du film sulfureux de Bernardo Bertolucci: Le Dernier Tango à Paris. Parallèlement à son travail aux arrangements musicaux, il se fait la main dans la composition de musiques pour des épisodes de séries télévisées comme Opération Vol et L’Homme de Fer. C’est cependant avec L’Homme qui valait trois milliards qu’Oliver Nelson a obtenu son premier travail à titre de compositeur principal pour une série, incluant tous les épisodes en plus du thème. Ce sera également la seule fois de sa carrière; Oliver Nelson étant mort prématurément d’une crise cardiaque à l’âge de 43 ans en 1975 au moment où les aventures de Steve Austin étaient à son apogée. Sa musique mélangeant jazz et funk aura néanmoins contribué au succès de la série, et elle a été très bien réemployée lors des dernières saisons, avec la contribution additionnelle de compositeurs aux mêmes affinités musicales comme J.J. Johnson et Luchi DeJesus, pour certaines partitions originales et réorchestrations. Il est toutefois dommage que la musique d’Oliver Nelson pour cette série n’ait jamais été endisquée à ce jour. Pour produire cette première saison, Harve Bennett a fait confiance à deux jeunes qui ont su saisir cette opportunité: Sam Strangis, plus connu comme directeur de production pour de nombreuses séries-cultes comme Batman et plus récemment Les Experts. L’Homme qui valait trois milliards fût son premier travail à titre de producteur. Et Donald R. Boyle, qui faisait ici ses débuts à la télévision. Il s’établira ensuite surtout comme scénariste pour plusieurs séries populaires comme Dynasty, V et Alerte à Malibu, en plus de créer la série Manimal. Après deux mois de boulot harassant, la saison 1 était enfin prête à être lancée. 1. POPULATION ZÉRO Résumé : Les 23 habitants de la petite ville de Norris semblent étrangement tous morts. Ayant été à l’école à proximité et parce qu’il connait les habitants, Steve Austin décide d’aller là-bas afin de résoudre ce mystère, malgré les ordres d’Oscar Goldman. Sur place, Austin découvre qu’un savant aigri ayant déjà travaillé pour l’OSI, le docteur Bacon, s’est servi d’une invention pouvant émettre des ondes infra-soniques comme démonstration afin de faire chanter le gouvernement. Devant le refus de céder au chantage, Steve tente à sa façon de contrer Bacon avant qu’il n’emploie sa néfaste invention de nouveau à des fins plus mortelles. Critique : Si vous cherchez un premier épisode pour lancer une série dans la bonne direction, Population Zéro en est un excellent exemple. À partir d’une prémisse similaire à celle du film Le Mystère Andromède de Robert Wise, sorti en 1971 (et produit par Universal), au point d’y retrouver des plans tirés dudit film, le scénario parvient à créer un certain climat de mystère, et ce, même si le savant aigri faisant office de vilain, le docteur Bacon, est visible dès la séquence pré-générique. Ce tout premier épisode réussit également à présenter Steve Austin exactement selon les critères humanistes tels qu’établis par Harve Bennett. Dans la première séquence où il apparaît, on peut voir déjà ce qui sera l’un des traits marquants de la série : le « pocket bionics ». Cette expression, intraduisible en français, désigne en fait l’emploi par Steve de ses pouvoirs bioniques dans des circonstances plus usuelles ou banales, plutôt qu’en mission. Cette idée a été imaginée par Kenneth Johnson, qui jouera un rôle plus important dans la série à partir de la saison Deux. Ainsi dans la séquence, Steve se sert de son bras bionique pour plier un tuyau de métal alors qu’il travaille à la confection d’une voiture buggy sport. On y découvre également d’autres critères établis par Harve Bennett pour établir la personnalité d’Austin et lui enlever ses attributs à la James Bond. D’abord, son grade militaire de colonel dans l’US Air Force est rétabli, lui qui était pourtant un astronaute civil embauché par la NASA dans le premier téléfilm. Cela lui procure un certain privilège, si on peut dire, alors qu’il se porte volontaire pour aller élucider le mystère entourant Norris. La petite ville étant encerclée par l’armée et la police militaire, ces derniers n’auraient pas laissé passer Steve n’eut été de son grade, malgré son emploi à l’OSI et sa réputation comme astronaute qui est souligné dès son arrivée sur place. Il est toutefois vrai qu’Oscar Goldman a donné des instructions pour que Steve puisse passer le cordon de surveillance. Bennett tenait aussi à ce que le métier et l’expérience de Steve comme astronaute puisse être utile dans ses missions. Afin de pouvoir entrer dans Norris en toute sécurité pour comprendre ce qui s’est passé, Austin revêt son costume spatial. Cela dénote autant l’intelligence du héros que le fait de ne pas recourir d’emblée à ses pouvoirs bioniques pour résoudre les situations périlleuses. Qui plus est, ce n’est que le tout premier épisode et déjà Steve Austin a désobéi deux fois à son patron Oscar Goldman. D’abord, en voulant se rendre à Norris malgré le fait qu’Oscar lui ait refusé de lui confier cette mission, même si Steve lui a affirmé que Norris est situé près de sa ville natale et qu’il connait les habitants. Ensuite, en prenant sur lui de se rendre aux rendez-vous des hommes de main du docteur Bacon au moment de la supposée livraison de la rançon, malgré un ordre contraire d’Oscar. Ce trait de caractère de Steve Austin à ne pas toujours écouter son patron et ami, sera récurrent tout au long de la série. En plus du caractère quelque peu insubordonné de Steve, le spectateur peut découvrir dans ce premier épisode un premier talon d’Achille à ses pouvoirs bioniques. Lorsque le docteur Bacon l’examine après l’avoir capturé, lui qui est un ancien employé de l’OSI, il décèle la présence des membres bioniques grâce à un compteur Geiger pouvant détecter la radioactivité, et découvre également qu’ils sont sensibles aux très froides températures. Bacon fait alors enfermer Steve dans une sorte de chambre froide pour éviter que sa force bionique ne lui permette de s’évader. Austin devra alors recourir à son ingéniosité pour se sortir de ce guêpier; ce qui représente un autre élément destiné à humaniser le personnage ainsi que ses actions héroïques sans passer par la force bionique. Cela ne veut évidemment pas dire que Steve Austin n’emploie pas ses pouvoirs, bien au contraire. Et déjà dans ce tout premier épisode, le spectateur peut y voir la première « gimmick » concernant leur illustration à l’image : l’emploi du ralenti. Harve Bennett explique, dans les bonus de l’intégrale DVD de la série, avoir eu l’idée du ralenti en regardant les matchs de football américain à la télévision. Depuis le milieu des années 60, la technique des reprises télévisées employant le ralenti lors des matchs sportifs est vite devenue populaire. Bennett révèle qu’il avait remarqué que leur emploi, pendant les matchs de foot américain, rendait les impacts physiques entre les joueurs plus percutants comme si leur force et leur puissance étaient décuplées. Pourquoi alors ne pas utiliser le ralenti lorsque Steve fait usage de sa force bionique? Bennett ne savait sans doute pas à quel point cette idée allait marquer la série à ce point, en particulier chez les fans qui imitèrent Steve en mimant ses gestes au ralenti. Le célèbre effet sonore bionique ne figure cependant pas encore dans cet épisode, comme quoi on ne peut pas trouver toutes les bonnes idées en une seule fois. À défaut de cela, les concepteurs ont tenté d’opter pour le bruit d’un battement de cœur lorsque Steve court à toute vitesse pour empêcher que le docteur Bacon ne mette sa menace à exécution de tuer des gens avec son arme infra-sonique. On pourra également noter lors de la course de Steve au ralenti que la sueur sur sa chemise est plus prononcée sous l’aisselle de son bras gauche non-bionique. Ce sera le seul épisode où les spectateurs pourront voir ce genre de détail précis et crédible. Et pour terminer, l’épisode comporte quelques notes d’humour, certaines reprenant quelques formules ayant fonctionné dans les téléfilms précédents, mais qui s’avèrent plus efficaces étant donné l’orientation moins « bondesque » donnée à la série et au personnage principal. Anecdotes :
-Steve: Did what? -Dr. Forbes: Jumped across the room like that. -Steve: I eat a lot of jumping beans.
-Steve: I think you've given them some second thoughts about that.
-Oscar: How do you tell a man who saved your life that he disobeyed an order? -Steve: You don't. -Oscar: I agree with you. 2. SEULS LES PLUS FORTS SURVIVENT Résumé : En route pour Washington après avoir entamé des pourparlers secrets avec les Russes, Steve et Oscar se retrouvent sur une île déserte après que leur avion ait dû atterrir d’urgence suite à la perte d’une aile pendant un violent orage. En attendant les secours avec les autres passagers rescapés de l’avion, Steve découvre que l’un ou plusieurs d’entre eux cherchent à tuer Oscar, pour éviter que ce dernier ne reprenne les discussions diplomatiques avec les Russes. Tout en protégeant son ami et patron, Steve essaie d’identifier lesquels parmi les rescapés est digne de confiance ou non. Critique : Lorsque Harve Bennett a été nommé pour prendre en charge la série, il n’a eu que deux mois pour préparer et concevoir les épisodes de la première saison avant leur présentation sur la chaine ABC en janvier 1974. Ce faisant, Bennett a dû travailler avec quelques scripts déjà retenus par son prédécesseur Glen A. Larson, et a tenté de les remanier pour gommer le caractère James Bond du personnage d’Austin et de ses aventures. Seuls les plus forts survivent fait partie de ces épisodes remaniées de toute évidence, avec déjà une menace mortelle de la part d’agents ennemis contre Oscar Goldman. À cela, les auteurs ont ajouté un angle « film catastrophe », genre très populaire au cinéma et à la télévision à l’époque de la diffusion de la série et pendant la décennie des années 70. Universal, compagnie productrice de L’Homme qui valait trois milliards, avait d’ailleurs produit les films de la franchise Aéroport à cette époque, et on n’est pas trop étonné de retrouver dans cet épisode une catastrophe aérienne dans le premier tiers. Ceci étant dit, au-delà de ces clichés d’usage, l’ensemble a été suffisamment remanié pour qu’il demeure solide, intéressant et génère assez de suspense. On a droit dès la séquence pré-générique à un moment de « pocket bionics » lorsque Steve se sert de son bras et sa main bionique pour changer un pneu, ce qui contribue déjà à désamorcer l’orientation 007 prise par Larson. Un autre point positif à souligner est également l’évolution de la relation entre Steve et Oscar. On sent dès le départ qu’une amitié solide existe déjà entre les deux que leur situation de naufragés sur une île déserte, de même que le péril qui les guette face à des ennemis dont ils ignorent l’identité, vient clairement souder. Il faudra patienter plus vers la deuxième saison pour voir cette évolution se poursuivre, alors que les scripts donneront plus de consistance à Oscar et vont l’impliquer davantage dans les intrigues à venir, au lieu de n’être qu’un simple patron derrière un bureau donnant des ordres de mission à Steve Austin. Si on exclut les agents ennemis, incluant un agent double dont le mystère sur son identité reste caché, certains des personnages de naufragés ont bénéficié d’une certaine attention dans le script. Parmi eux, il y a le jeune officier Bobby Barris, qui a abandonné ses études médicales après avoir craqué sous la pression, qui est ici poussé à surmonter ses peurs et repousser ses propres limites par Helen Machek, une volontaire des services d’urgence de la Marine qui croit en lui et l’encourage afin de venir en aide aux blessés après la catastrophe. Cela aura un impact dans la scène finale lorsque Steve devra improviser avec l’aide de sa main bionique une petite opération sur Oscar, blessé gravement, afin de stabiliser son état d’ici à l’arrivée des secours. La seule lacune dans cet épisode, c’est le fait que le recours à la force bionique par Steve puisse s’avérer à nouveau mortelle. Dans leur but de rendre la série accessible aux enfants tout en enlevant la caractéristique létale qu’avait Steve Austin auparavant afin de mieux ressembler à 007 dans les téléfilms produits par Glen A. Larson, Harve Bennett et son équipe ont tenu à diminuer la violence, afin qu’il tue le moins de personnes possibles, au mieux qu’il s’abstienne de le faire. Cela n’est pas vraiment réussi dans cet épisode car lors de l’affrontement final, Steve tente sans succès de sauver la vie de l’agent double, abattu par un de ses complices, d’une façon un peu maladroite, car on a l’impression que Steve se sert de son corps comme d’un bouclier pour se protéger des balles. Tout de suite après, Steve lance une pierre avec sa force bionique en pleine poitrine de son adversaire. Un peu plus tard, Steve revient sur la plage rejoindre les autres naufragés avec Oscar et Barris, mais aucune trace de l’agent ennemi ayant reçu la pierre lancé par Steve. Cela laisse supposer qu’il est mort sur le coup, et il y a de quoi faire lever les sourcils du spectateur devant cette forme « d’omission » prouvant que Steve a tué, même si c’était de la légitime défense. Heureusement, l’humour n’est pas absent dans cet épisode, même dans les moments dramatiques afin de désamorcer le mélo que ce genre de récit peut présenter. Un des personnages parmi les naufragés sert presque de faire-valoir en la matière : Mona, qui parle souvent avec une certaine drôlerie de son mari qu’elle doit rejoindre, jusqu’à ce qu’elle apprenne à la toute fin de la part de Steve qu’elle s’était trompé de vol! Une belle façon de ne pas prendre trop au sérieux les quelques invraisemblances de l’intrigue en somme. Anecdotes :
-Oscar: Considering everything we've been through, you're in great spirits today. -Steve: Why not Oscar - we're alive.
-Steve: Does anybody here have any medical experience? -Helen: (regardant Bobby) I don't have any experience, but if the patients are willing, I am. 3. OPÉRATION LUCIOLE Résumé : Steve doit retrouver le savant Samuel Abbott, kidnappé par des agents d’une puissance étrangère s’intéressant à sa nouvelle invention révolutionnaire en matière d’énergie propre: un projecteur laser portable. Pour ce faire, Steve doit convaincre la fille du savant, Susan, qui possède des pouvoirs extra-sensoriels, de lui venir en aide. Grâce aux pouvoirs de Susan, Steve retrouve la trace du savant dans les marais des Everglades en Floride. Toutefois, Abbott affirme qu’il n’est pas victime d’un enlèvement, mais a été emmené de son plein gré par des agents du gouvernement afin de terminer son invention. Pour le convaincre du contraire, Steve devra se montrer particulièrement inventif. Critique :
Difficile de croire aussi à cette idée que pour réussir sa mission, Steve Austin soit obligé de recourir à une personne possédant soi-disant des dons de perceptions extra-sensoriels. Même si nous sommes prêts à accepter certains éléments de science-fiction dans la série, étant donné ce qui est arrivé à Steve et ce qu’il est devenu, les auteurs auraient pu faire un effort pour rendre cette idée un peu plus crédible. Hélas, ce n’est pas le cas ici car elle est trop abordée de front comme si cela pouvait être un fait patent qu’on soit obligé d’accepter. Le reste ne s’améliore pas alors que l’aventure est menée à un rythme plus incertain. Et comme si le segment avec la guitare n’était pas déjà assez ridicule, on retrouve une scène où Steve se bat contre un crocodile, visiblement en toc à l’image tellement il parait faux, pour sauver la vie de sa partenaire dans les marais! Le personnage de Susan s’avère également trop remplie de clichés par sa naïveté désarmante et son attitude bohême trop mal exploitée, au même titre que ses dons extra-sensoriels. Les choses se rehaussent un peu lors du dernier tiers, alors que Steve, détenu par les agents ennemis, se sert de sa force bionique pour s’évader, puis saboter l’invention d’Abbott, pour ensuite retourner dans sa prison comme si de rien n’était. Lorsqu’Abbott fait la démonstration de son laser, il constate non seulement à sa grande surprise qu’il ne fonctionne pas, mais que ceux qu’ils croyaient être des agents du gouvernement ne le sont pas en réalité. En somme, Steve a su se servir de ses connaissances en ingénierie scientifique pour saboter le laser afin d’ouvrir les yeux du scientifique. Cela demeure cependant insuffisant pour racheter l’épisode de la médiocrité, même si l’humour est toujours présent. Bref, on tourne la page et on passe au suivant! Anecdotes :
-Susan: Hey, how did you stop the cab? -Steve: Well, by ruining my best pair of boots.
-Abbott: How could you have know that by removing this, that projector would explode? Well don't tell me that you have a background in biocanical electronics? -Steve: Oh, I've snuck into a few classes here at MIT, professor. -Oscar: Steve has taken advanced science classes at, eh, at other universities as well, doctor. -Abbott: Him? I thought he was a football player? -Oscar: That too.
-Susan: How did you get free? -Steve: It's an old Indian trick. 4. LE ROBOT Résumé : Steve doit accompagner son ami le major Sloan en route pour tester un système anti-missile ultra-secret. Pendant le trajet, Sloan est remplacé par un robot à son effigie à l’insu de Steve. Ce robot, crée par Jeffrey Dolenz, doit dérober l’engin devant servir au test anti-missile afin qu’il soit vendu au plus offrant. Bien que la réplique de Sloan soit parfaitement programmée pour donner le change à Steve, ce dernier commence à avoir des doutes à la suite de quelques événements troublants. Un affrontement entre les deux est inéluctable et Steve aura besoin de toute sa force bionique pour résister à cet androïde. Critique : Le gros point fort de cet épisode, c’est son souci du détail. Dès la séquence pré-générique, lorsque le savant Dolenz fait la démonstration des capacités de son robot à imiter le Major Sloan avec un naturel désarmant, tout en montrant une force aussi grande que celle de Steve Austin, le téléspectateur est accroché à son siège, et la suite ne va pas le décevoir. Car le récit ne se résume pas qu’à un affrontement entre Steve Austin et un androïde conçu à l’effigie de son ami Sloane afin de voler un engin anti-missile. Lorsque Steve et Sloan (le vrai) se rencontrent pour la première fois alors qu’ils disputent un match de tennis, le dialogue entre les deux établit aussi bien l’amicalité de leur relation que la surprise de Sloane de voir que Steve l’ait battu à plate couture pour la première fois depuis très longtemps. Cela peut sembler banal, mais ce détail a son importance au fur et à mesure que l’intrigue progresse. Au cours du trajet vers le site du tir de missiles pour tester l’engin, c’est Steve cette fois qui va d’étonnement en étonnement devant l’étrange comportement de Sloane, ignorant qu’il s’agit du robot de Dolenz. Après une sortie de route, Steve décide d’user de son pouvoir bionique pour libérer la voiture. Surprise! Sloane imite Steve en l’aidant à la déplacer avec une force équivalente. En somme, pour en revenir au précédent match de tennis entre le vrai Sloane et Steve disputé plus tôt, cette fois le robot « renvoie la balle » à notre homme bionique, à cause selon Dolenz, d’un élément de programmation restant dans sa mémoire associé au mimétisme et à l’imitation de ce qu’il voit. Intrigué autant que suspicieux, Steve appelle Oscar pour s’assurer qu’il n’existe pas d’autre homme bionique, ce qu’il confirme (on découvrira lors de la saison Deux que c’est un mensonge d’Oscar!). Certes, le robot a emmagasiné assez d’informations pour donner le change et tromper momentanément Steve, mais plus les deux approchent de leur destination, plus Steve trouve le comportement de Sloane étrange, alors que le spectateur espère que son héros découvre la vérité. Survient alors le moment où le robot répond à Steve en réemployant exactement le même ton et les mêmes mots que la veille lorsque Steve a fait allusion au fait qu’ils sont suivis par une autre voiture. Ce grain de sable qui vient gripper la mécanique, a été très bien imaginé par les auteurs car s’il est en apparence simple, il s’avère diantrement efficace puisqu’il fait réagir aussi bien le spectateur que Steve lui-même à ce moment précis, qui sait maintenant que quelque chose cloche sérieusement au sujet de « Sloane », surtout après l’accumulation de tant de détails troublants. Le suspense en crescendo atteint évidemment son point culminant lors de l’affrontement entre Steve et le robot après le vol de l’engin par ce dernier. Entièrement filmé au ralenti et d’une durée record de huit minutes, ce qui ne s’était jamais vu à la télévision, il s’agit sans doute d’un des meilleurs combats à un contre un montré au petit écran, malgré quelques petites erreurs au niveau des trucages et de la continuité. C’est donc une évidence que Le Robot a représenté un jalon important, pour ne pas dire un mètre-étalon de la série, au point de servir d’influence et de référence dans la conception des épisodes futurs. Car avec un adversaire redoutable sorti tout droit de l’univers de la science-fiction, l’humanité de Steve par rapport à ses pouvoirs bioniques peut ressortir autrement à l’image, tout comme le cadre de ses aventures ne se limite plus à des intrigues d’espionnage à la mode. Anecdotes :
-Sloane: I never thought I'd see the day you'd beat me three straight sets. -Steve: Well, you've still got your memories, Fred.
-Steve: Well, that was fun. -Robot: I'm sorry Steve, I got a cramp in my foot. -Steve: Let's let that car pass. -Robot: What car? -Steve: There's been one behind us ever since we left the station. -Robot: You weren't so nervous in the old days, Steve. It's just a coincidence. 5. OPÉRATION AFRIQUE Résumé : Le pilote et espion Josh Perkins a réussi à filmer des preuves de violations d’un traité de l’ONU au sein d’un pays africain: le Katara. Mais son avion s’est écrasé avant qu’il n’ait pu franchir la frontière pour alerter les autorités compétentes. Steve est alors envoyé sur le continent africain pour retrouver Perkins et récupérer les preuves qu’il a obtenu. Blessé, Perkins a réussi à trouver refuge dans une mission où deux sœurs lui sont venues en aide. Steve devra trouver un moyen de les évacuer tous avant que les militaires qui traquent Perkins n’arrivent à la mission. Critique : Ces personnages secondaires, ce sont les deux sœurs catholiques missionnaires (Thérèse et Anneti) qui ont caché Perkins à la mission dont elles ont la responsabilité. Lorsque Steve les rencontre, il se met à faire des gestes pour décrire comment il est arrivé au pays en croyant à tort qu’elles ne parlent pas anglais. Après s’être rendu compte de sa méprise, sœur Anneti lui demande s’il est bien « le » Steve Austin qui est allé sur la Lune. La réponse étant affirmative, elle dit alors à sœur Thérèse: Get my camera! Ce genre d’humour parsème l’intrigue à travers quelques échanges savoureux entre Steve, les deux sœurs et Josh Perkins, incarné par nul autre que Greg Morris, mieux connu pour son rôle de Barney Collier, l’expert en électronique pendant sept ans au sein de l’équipe de Mission: Impossible. Il semble ici sourire en permanence à l’idée cette fois d’incarner un espion sur un ton plus léger et décontracté. Un ton qui contribue non seulement à rafraîchir un ensemble qui risquait d’être prévisible, tout en contribuant toujours à humaniser le personnage de Steve. Il est d’ailleurs à noter que la leçon de l’épisode Seuls les plus forts survivent a été retenue par rapport à la violence puisque pour la première fois, on ne compte aucun mort dans cet épisode. Fait intéressant: l’emploi du « pocket bionics » dans cet épisode trouve son utilité en situation de mission pour Steve Austin. Afin de pouvoir quitter le Katara, Steve se sert de ses pouvoirs bioniques afin de monter un avion à partir des pièces encore utilisables. L’idée est tirée du film de Robert Aldrich, Le Vol du Phoenix, où des naufragés d’une catastrophe aérienne dans le désert montent un avion un peu de la même manière. La différence, c’est que les pouvoirs bioniques de Steve lui sont très utiles, ne serait-ce que pour transporter le lourd moteur avec son seul bras droit et son épaule, ou bien de réparer l’hélice. L’un des seuls bémols dans cet épisode est le choix du décor extérieur où se situe l’action, qui n’a rien d’africain, et cela paraît. Cela est pardonnable dans le contexte du budget alloué à la série et l’époque où elle a été tournée. Mais le fait de réutiliser des plans extérieurs de l’épisode Opération Luciole pour combler des trous au montage alors qu’on sait que ce dernier est censé se dérouler dans les Everglades en Floride, l’est moins. Anecdotes :
-Steve: I'll know as soon as I yank the engine out. -Perkins: Yank the engine out? Do you know how much that engine weighs? -Steve: Yeah, about 347 pounds. -Perkins: No, it's 348 pounds, and you're crazy.
-Perkins: What I want to know is how you got that engine out of there? -Steve: Would you rather stay here while I fly off? -Perkins: No man, for all I know you'd be able to walk away from a 2500 foot drop, but me I'm just flesh and bone.
-Steve: What about them? -Perkins: Do they come in black? 6. COMPTE À REBOURS Résumé : En visite aux États-Unis, le colonel Vasily Zhukov veut proposer un partenariat russo-américain dans le but d’envoyer une première capsule spatiale sur Mars. Alors qu’il fait part de son projet à Oscar Goldman et à d’importantes personnalités officielles, Zhukov apprend qu’un tremblement de terre a endommagé les installations aéronautiques russes sur l’île Tambov. De retour dans son pays pour constater les dégâts en compagnie de Steve Austin, qu’il considère comme un ami, Zhukov apprend que sa fiancée Irina Leonova, une brillante scientifique, est bloquée dans les tunnels souterrains de la base. Vasily et Steve vont alors à sa recherche, mais le temps presse car le tremblement de terre a déclenché par inadvertance un compte à rebours préprogrammé qui déclenchera une explosion atomique. Critique :
Le point de départ de cet excellent épisode s’inscrit dans cette optique de l’actualité de l’époque. Mais la suite, même si elle reprend à nouveau un angle « film catastrophe », amène une dimension nettement plus humaine, autant par cette relation de confiance mutuelle entre Steve et Vasily que par celle, plus méfiante, mais tout aussi riche, entre Oscar et le général Koslenko. Le début laisse donc croire que l’épisode portera sur un possible partenariat entre l’URSS et les États-Unis concernant le futur des explorations spatiales, jusqu’à ce que la catastrophe se produise et amène l’intrigue dans une autre direction, tout en conservant la même ligne directrice dans les rapports entre les personnages et l’esprit de la « détente » sur laquelle elle s’appuie. Compte à Rebours fait montre également d’un certain courage dans ses rebondissements. Passé le moment de joie des retrouvailles de Vasily et d’Irina, Vasily, trop enthousiaste, est tué par des lasers de sécurité destinés à protéger l’ordinateur de ceux qui voulaient empêcher l’explosion atomique. Il est plutôt rare qu’un personnage secondaire important meurt de la sorte au moment où l’intrigue en arrive à son point culminant. Au-delà du fait que cela relance le suspense jusqu’à la fin, la mort de Valisy juste après ses retrouvailles avec Irina survient également à un moment où les auteurs ont su les rendre si attachants que le capital de sympathie du public atteint son apogée. Un grand mérite revient à cet égard aux interprètes Gary Collins et Jane Merrow qui ont su incarner ce couple russe, uni autant par leur volonté scientifique dans la recherche spatiale que par amour, avec toute la sensibilité voulue, peu importe le régime politique dans lequel ils vivent. Compte à Rebours est un bon exemple d’un épisode qui sait doser avec justesse ses ingrédients et tirer parti de ses points forts pour en faire une mécanique de précision, tel un train qui arrive à l’heure, tout en continuant de faire évoluer la personnalité de Steve Austin sans le faire tomber dans le schéma simpliste manichéen de la Guerre Froide. Anecdotes :
-Vasily: That girder, how did you do that? -Steve: Well, sometimes that potato vodka does more for you than just give you a headache.
-Oscar: Do you think you can stop it? -Steve: I don't know, Oscar. Get yourself on a helicopter and watch it on the late news. -Oscar: I didn't come all the way out here to talk to you from an airplane, Steve. -Steve: Look Oscar, there's nothing you can do. I don't know if there's anything I can do. Now you get out of here and get out of here now. -Oscar: Pal, I've got more faith than brains. 7. TÉMOIN OCULAIRE Résumé : À la sortie d’un restaurant, Steve est le témoin d’une tentative d’assassinat d’un tireur d’élite sur le procureur Lorin Sandusky, qui travaille actuellement à la condamnation d’un dangereux racketteur. Grâce à son œil bionique, Steve identifie le tueur comme étant John Hopper, mais ce dernier a un alibi à toute épreuve puisqu’il passait en direct à la télévision au moment de la tentative de meurtre. Alors qu’Oscar prend en charge la protection du procureur, Steve surveille Hopper, convaincu que son œil bionique ne l’a pas trompé sur l’identité du tueur à gages engagé par le racketteur pour éliminer l’avocat avant le procès. Critique :
La suite parvient à maintenir l’intérêt encore une fois grâce à quelques détails intéressants. Lorsque Steve Austin est amené à identifier le tireur dont il affirme avoir bien vu les traits, la police est intriguée étant donné la distance séparant Steve à l’entrée du restaurant et le tireur sur le toit alors qu’il faisait nuit. Comment le témoignage de Steve peut-il demeurer crédible sans trahir le fait qu’il ait un œil bionique qui lui a permis justement d’identifier le tireur mieux qu’un œil humain normal? Dans un sens, le titre de l’épisode se révèle doublement approprié. Rarement jusqu’ici, l’œil bionique de Steve n’avait eu autant d’importance dans un récit. En plus de lui permettre de mettre un visage sur le tireur professionnel John Hopper, cet œil lui est de nouveau utile par la suite afin de remarquer un détail particulier sur son visage dans la scène finale. Ce détail l’aide à comprendre comment ce dernier a pu avoir un alibi inattaquable le soir de la tentative de meurtre avortée, afin d’avoir les coudées franches pour tenter à nouveau de tuer le procureur Sandusky. Évidemment, le rebondissement où l’on découvre que le tueur Hopper a en réalité un frère jumeau, pour expliquer son alibi inattaquable, n’est pas neuf et ne surprend guère. Déjà un an auparavant, Columbo était confronté à des frères jumeaux assassins dans le téléfilm Double Choc. Néanmoins, l’acteur Gary Lockwood, bien connu par les amateurs de S-F pour avoir joué dans le second pilote de Star Trek et dans le film de Stanley Kubrick, 2001: Odyssée de L’Espace, au même titre que John Saxon dans Le Robot, joue avec talent le double-rôle du tueur et de son frère à l’image de leurs personnalités: professionnels, un peu froid et avec les nuances nécessaires pour qu’on puisse les distinguer l’un de l’autre. On demeure par contre un peu étonné que l’OSI, un bureau de contre-espionnage scientifique, puisse participer à la protection de la vie d’un procureur cherchant à faire condamner un gangster dangereux, et de voir Oscar Goldman toujours présent pour accompagner Sandusky. Mais malgré cette erreur de détail, l’épisode se suit très bien sous ses atours modestes en comparaison de d’autres plus ambitieux. Anecdotes :
8. ATHÉNA UN Résumé : Steve entraine le major Kelly Wood, première femme astronaute américaine, avant son voyage dans l’espace, ce qui n’est pas une mince tâche pour lui car elle a un caractère bien trempé. Au cours de son voyage, alors que sa capsule est en orbite, une explosion se produit et son co-pilote est sérieusement blessé. Les dommages causés par l’explosion font que Wood ne peut entrer à l’intérieur de la station spatiale pour attendre les secours. Pendant ce temps, Steve Austin et un chirurgien décollent pour venir en aide à Kelly et son co-pilote. Après avoir dégagé la porte du sas de la capsule de Kelly, Steve commence à ressentir l’affaiblissement grandissant de ses pouvoirs bioniques. Le major Wood devra alors assurer les commandes de la capsule de secours afin de ramener tous les astronautes sur Terre sains et saufs. Critique :
L’un des premiers intérêts de cet épisode est d’être quelque peu en avance sur son temps en présentant comme principale protagoniste une femme astronaute américaine à une époque où la NASA n’en autorisait pas le recrutement, du moins pas avant 1977. Cela peut expliquer dès le départ la mésentente entre Steve et Kelly lors de leur entraînement, et l’attitude assez « paternaliste » de Steve à l’égard de sa partenaire. Quoiqu’il soit aussi vrai que cette mésentente peut avoir un sous-entendu ironique sous forme de « conflit marital » étant donné que les acteurs étaient mariés dans la vie au moment du tournage. Pour écrire cet épisode « précurseur » sur la première femme américaine dans l’espace, qui de mieux que D.C. Fontana! Elle est en effet non seulement l’une des meilleures femmes scénaristes pour la télévision aux États-Unis, et de surcroit son genre de prédilection est la science-fiction, comme en témoigne son travail sur la série Star Trek dans les années 60, où d’ailleurs les femmes occupent des postes de commandement aussi naturellement que les hommes. Forte de son expérience, Fontana a su écrire un très bon script qui ne se limite pas qu’à l’enjeu dramatique de la femme voulant percer dans un métier exigeant réservé à l’époque uniquement à la gente masculine. La NASA a fortement collaboré dans l’élaboration de cet épisode. Elle a fourni entres autres du matériel audio et visuel inédit ou jamais montré en public qui a servi de « stock-shots » pour les scènes dans l’espace, bien que cela ait occasionné parfois plusieurs erreurs de continuité, notamment pour les costumes des astronautes. C’est bien là le seul bémol important qui lui empêche d’obtenir la meilleure note de quatre bottes, si on ajoute peut-être la portion publicitaire maquillée pour vanter la plus puissante institution en recherche et exploration spatiale des États-Unis qu’implique cette collaboration. L’équipe technique a également pu tourner sur les lieux même où le programme spatial de la NASA opérait, voire de reproduire avec assez d’exactitude en studio certains décors comme les modules d’entrainement pour les astronautes, ce qui donne une touche de crédibilité documentaire à Athéna Un. Plus encore, cet épisode marque pour la première fois le retour dans l’espace de Steve Austin depuis son terrible accident. Sans doute afin de ménager l’orgueil masculin, Fontana a inséré le vieux cliché de l’homme se lançant à la rescousse de la femme en détresse, alors que la mission du major Wood tourne mal à la suite d’un grave incident technique. Incident qui est d’ailleurs similaire à celui survenu à la mission Apollo 13 en 1970, et dont on peut même voir des images d’archives dans cet épisode afin de compenser pour les limites budgétaires attribuées aux effets spéciaux. Ce genre de cliché du héros sauveur de la belle en difficulté heureusement ne dure pas. Mieux encore, Fontana a su trouver une astuce intéressante qui relance le suspense à point nommé, en établissant que les conditions spatiales ou cosmiques puissent causer une défaillance et un affaiblissement progressif des pouvoirs bioniques de Steve au moment où il effectue quelques réparations dans l’espace. Ce faisant, le travail d’équipe reprend ses droits, alors qu’Austin et Wood parviennent enfin à travailler harmonieusement ensemble pour permettre à la capsule spatiale d’être en état de pouvoir rentrer. Et de fait, c’est seulement le major Wood qui réussira seule à ramener la capsule sur Terre avec tous les autres survivants; la femme astronaute assurant ainsi ses capacités de faire aussi bien que ses homologues masculins au final, en plus de rendre la pareille à Steve en lui sauvant la vie à son tour. Anecdotes :
-Steve: Where do you think you're going, Major? -Wood: Out, Colonel Sir! -Steve: Look, you run into trouble up there, you can't walk away from it. Now get back in that capsule and we'll run it again. -Wood: We've been at this for six hours! -Steve: Look, I don't make up the program lady; I've just been asked to help you - and I didn't want to do that. Now, if you don't mind, we'll get back in that capsule and we'll work on it again. -Wood: Yes, sir... -Capcom: Steve, you got a problem? -Steve: Yeah, how do I get fired off this job?
-Wood: Steve, those lights weigh a ton. -Steve: Oh, they do? -Wood: And you caught it with one arm; how? -Steve: Well, two hands are for beginners.
-Steve: Did you try to blow the hatch with the emergency system? -Wood: I've tried everything but a can opener. Want to bring me one?
9. LE DOCTEUR WELLS A DISPARU Résumé : Au cours d’un voyage en Autriche afin de recevoir un doctorat honorifique, le docteur Rudy Wells est kidnappé à son hôtel par un groupe de criminels, commandé par les frères Alfredo et Julio Tucelli, qui attendent de lui qu’il conçoit un nouvel homme bionique. Steve part aussitôt à sa recherche, mais il est capturé à son tour. Rudy cherche cependant à faire croire à ses kidnappeurs que Steve est en réalité un agent d’une organisation rivale qui cherche lui aussi à le persuader de construire un homme bionique. Les frères Tucelli demeurent cependant convaincus que Steve est un homme bionique et veulent tester ses capacités en plus de se servir de lui pour forcer le docteur Wells à coopérer. Critique : Il aura fallu attendre au neuvième épisode de cette saison Un pour que nous puissions assister au retour du docteur Rudy Wells, l’homme qui a « recrée » Steve Austin. Hélas, c’est au sein d’une intrigue d’espionnage et d’enlèvement très peu originale filmée au sein d’extérieurs qui ressemblent trop à des décors de studios mille fois vus dans plein d’autres séries de l’époque, incluant même SUPER JAIMIE. On y trouve aussi quelques erreurs grossières de raccord dues à un emploi un peu trop abusif de « stock-shots » tirés d’épisodes précédents. Étant donné la présence au générique d’Elroy Schwartz au scénario, on pouvait s’attendre à quelque chose de mieux. Mais la collaboration de deux autres co-scénaristes à l’écriture explique peut-être sans doute la plus faible qualité du récit. Rien que la première moitié de l’intrigue contient son lot de scènes à faire qui sentent le réchauffé. Il faut attendre la seconde moitié pour que l’intérêt du spectateur grimpe quelque peu à partir du moment où le docteur Wells affirme à ses kidnappeurs que Steve Austin n’est pas venu pour le délivrer, mais qu’il travaille pour une organisation rivale. On apprécie aussi la démonstration de la force bionique de Steve lorsque ce dernier est obligé de se battre contre les hommes de main des Tucelli, qui veulent en savoir plus sur ses pouvoirs. Malgré la répétition de certaines actions (le même homme de main qui glisse sur le dos et sur un sol enneigé de la même manière), que le changement de position de la caméra camoufle mal, la démonstration s’avère tout de même assez éloquente. Pour le reste, il y a de quoi rester perplexe. Étant donné le secret bien gardé derrière les recherches dans le domaine bionique du docteur Wells, comment expliquer qu’un groupe criminel à l’étranger en sache autant? De plus, Steve tue à nouveau des agents ennemis de sang-froid en poussant leur voiture en bas d’une falaise, ce qui vient contrevenir les efforts précédents de la production d’humaniser le personnage et d’éviter qu’il n’emploie la force létale, sauf en cas de légitime défense. Le rebondissement final laisse également à désirer, alors que le docteur Wells prétend qu’une seule des jambes de Steve s’avère bionique, ceci afin de lui injecter une drogue pour le réduire à l’impuissance sans qu’elle fasse effet à l’insu de leurs geôliers. Comment peuvent-ils se laisser prendre bêtement par cette ruse un peu mince alors que l’intrigue a clairement démontré qu’ils en savaient long sur Wells et la bionique, en plus d’avoir vu Steve en action afin de tester sa force? Ça ne colle pas. Tout comme plusieurs autres circonstances hasardeuses trop invraisemblables. Pour marquer le retour du docteur Wells au petit écran, on aurait pu espérer mieux. Anecdotes :
-Oscar: Rudy, I'm sorry you're not getting the acclaim you deserve, that your work has to be classified Top Secret. -Rudy: Oh, I appreciate what you're saying, Oscar, and I'm not being humble, but my reward is in seeing Steve function. Not his extraordinary powers, but just living day to day.
10. MISSION TORPILLE Résumé : Un mégalomane nommé Quail, de son repaire dans les montagnes norvégiennes, veut se servir d’un laser surpuissant, par l’intermédiaire d’un satellite, pour liquider les premiers ministres réunis à Paris en vue d’une rencontre internationale. L’OSI ayant connaissance de l’existence de cette arme, Oscar envoie Steve pour le détruire. Mais le repaire de Quail est équipé de détecteurs et de radars ultra-sophistiqués, et Steve est repéré et capturé. Une des complices de Quail, Violette, se présente secrètement à Steve comme une espionne infiltrée travaillant pour Interpol, mais peut-il lui faire confiance pour venir à bout de sa mission? Critique :
De surcroit, cet épisode comporte plusieurs erreurs aussi amusantes que grotesques. Tout d’abord, on a semblé oublier que seul le bras droit de Steve Austin est bionique, ce qui ne l’empêche pas de frapper avec une force équivalente un adversaire, ni de toucher une clôture électrifiée avec son bras gauche. Par ailleurs, le pays dans lequel Quail est réfugié, la Norvège, est déclarée neutre, alors que dans les faits, elle est membre officielle de l’OTAN depuis sa création en 1949. Le repaire de Quail semble avoir bénéficié d’un certain luxe de moyens dans sa conception, du moins hors des couloirs, qui eux, ressemblent à tant d’autres couloirs d’usine et qui contrastent beaucoup trop avec la salle de contrôle où se trouve le laser. Sans doute pour compenser les coûts du budget accordés à ce décor, beaucoup d’inserts tirés des épisodes précédents sont employés, notamment lors de l’entrainement de Steve au début du récit, qui réemploie les mêmes images que dans le téléfilm-pilote original. Ce n’est pas sans parler des rebondissements qui tombent à plat, d’un manque d’imagination dans la conception boiteuse des situations, et la présence de personnages secondaires qui n’ont pas grand-chose à faire dans cette histoire. La présence du célèbre Baron Steve Forrest, dans le rôle de Quail, ne vient pas racheter la faiblesse de cette épisode, même si le rythme demeure correct et évite à l’intrigue de faire sombrer le spectateur dans l’ennui. Seulement voilà, ce genre d’histoire est du déjà-vu et n’apporte rien de neuf à la série. Dommage en regard du décor de la base secrète et de l’imposant casting d’artistes invités. Vite vu, vite oublié! Anecdotes :
-Violette: There's something different about you. What is it? -Steve: It's my accent. -Quail: My name's Quail . . . But I'm sure you know that already. -Steve: I think I've heard it someplace. -Quail: Your name? -Steve: My name? Oh, I forget . . . But it'll come back to me. -Violette: Who sent you? -Steve: Oh, lady! Please.
11. LE MAL DE L'ESPACE Résumé : Au cours d’un voyage dans l’espace, l’astronaute Josh Lang est frappé par une onde électrique. De retour sur Terre, Josh a un comportement de plus en plus étrange, si bien que la NASA songe à l’écarter définitivement du programme spatial. Étant son ami, Steve rend visite à Josh pour voir ce qui ne va pas afin de vérifier s’il est toujours apte à repartir dans l’espace. La vérité est que Josh semble avoir développé des aptitudes exceptionnelles, comme le fait de parler aux dauphins, d’identifier une erreur informatique et de résoudre des équations complexes qui demeuraient non-résolues. En contrepartie, son caractère s’est détérioré au point de devenir de plus en plus instable, alors qu’il ne cesse de faire référence à un certain Andy. C’est en cherchant dans le passé de Josh que Steve espère trouver la solution, mais il devra faire vite alors que les crises devenues plus fréquentes chez Josh le rendent de plus en plus dangereux. Critique : Le Mal de L’Espace joue habilement du contraste entre les deux astronautes aux destins presque similaires. Steve a été victime d’un grave accident où il a été amputé de plusieurs de ses membres. Grâce à la greffe bionique et une certaine adaptation, Steve a su reprendre le cours de son existence même si la science a fait de lui un homme exceptionnel grâce à ses pouvoirs. Dans le cas de Josh, l’onde électrique qui l’a frappé dans l’espace l’a rendu plus intelligent qu’un humain normal. Mais à la différence de Steve, ce don lui fait perdre de plus en plus de prise sur son existence, en plus de réveiller encore plus intensément la douleur d’un souvenir du passé. En ce sens, le choix de William Shatner pour incarner Josh Lang est des plus appropriés. Plus connu pour son rôle du célèbre Capitaine Kirk, commandant du vaisseau spatial « Enterprise » dans la série-culte STAR TREK, il était logique qu’il soit l’une des vedettes invitées pour cette série. La clé était cependant de trouver un rôle à la mesure de son jeu théâtral. Dans Le Mal de L’Espace, on peut dire que le personnage de Josh Lang, extravagant et incontrôlable, lui allait comme un gant. Cela rajoute au contraste entre Steve et Josh puisque Lee Majors a un jeu plus terre-à-terre et laconique en comparaison de celui de Shatner, plus expressif et qui a tendance parfois à en faire trop à force de surjouer. Bref, cette différence dans le jeu contribue parfaitement à la chimie complémentaire entre les deux acteurs dont les performances respectives, à la fois très solides et convaincantes, amplifient les aspects dramatiques et l’impact émotionnel du récit. La finale, à la fois tragique et logique, n’en est que plus efficace et émouvante. Soulignons que pour la seconde fois, la NASA a prêté son concours à la production de cet épisode, après l’avoir fait pour Athéna Un. Cette collaboration semble d’ailleurs plus poussée au point où l’on croit qu’Oscar Goldman a signé au nom de l’OSI un accord de partenariat avec l’agence spatiale américaine. Car si la NASA n’était pas au courant des pouvoirs bioniques de Steve Austin dans Athéna Un, c’est tout le contraire dans Le Mal de L’Espace alors que Steve teste ses pouvoirs et est filmé en action au sein même de la NASA. Sans doute qu’Oscar a pris la décision entre les deux épisodes de faire confiance à celle-ci au profit de l’OSI, en vue de bénéficier de leur expertise afin de faire évoluer la recherche bionique grâce à Steve. Qu’à cela ne tienne, Le Mal de L’Espace est sans contredit le meilleur épisode de cette première saison, autant par la qualité de son scénario que par l’intensité dramatique qu’il dégage. Anecdotes :
-Josh Lang: Hey, old buddy, you're... You're kind of special. -Steve: That's what they keep saying. -Josh Lang: With your bionic strength and my "far out" brain, we're superior types. Think about it, Steve. We're the beginning of a whole new species.
-Oscar: Josh is right; there is a mistake in the computer program. -Steve: And his "sun-as-the-origin-of-space" theory? -Oscar: Completely valid. I've got all the printouts here to prove it. -Lang (à Steve): Do you realize what we could learn if we send one of those dolphins up into space into that electrical field? Why, there's no... mystery in the universe that you and I couldn't solve!
-Oscar : You know pal, they say Josh Lang is, well, unstable. -Steve : Well, they said i’d never run again.
Résumé : Un tremblement de terre dans l’Himalaya a fait réapparaître la carcasse d’un vieux DC-3 de la Seconde Guerre Mondiale porté disparu. Son pilote, Carl Austin, qui est le père de Steve, avait autrefois été accusé de lâcheté pour avoir abandonné son équipage au moment du crash. Sa mère étant convaincu que Carl n’aurait jamais commis un tel acte de couardise, Steve se rend dans l’Himalaya afin de retrouver l’épave du DC-3. En plus d’espérer de faire la lumière sur les actions de son père, Steve doit également récupérer des documents top-secrets qui se trouvaient à bord de l’avion. Arrivé sur place, Steve reçoit l’aide d’un ex-patrouilleur américain, Garth, mais d’autres personnes semblent également convoiter les documents. Critique :
Dans le roman original Cyborg, Martin Caidin révélait que les parents de Steve Austin étaient décédés. Comme il n’a pas été fait mention de cette information dans l’adaptation qu’en a fait Howard Rodman pour le premier téléfilm original, Harve Bennett a cru bon de pouvoir introduire les parents de Steve afin d’établir son « background » et ses origines, toujours dans l’optique d’humaniser le personnage et le rendre à la fois crédible et attachant pour le public. C’est ainsi que lorsque Steve rencontre sa mère pour en savoir plus sur ce père qu’il n’a pas connu, on apprend que ce dernier serait mort pendant la Seconde Guerre Mondiale, et que sa mère s’est remarié depuis avec quelqu’un d’autre. Mais surtout que dans son cœur, il est impossible qu’il ait été un lâche sur le champ de bataille malgré tout ce qui a été dit à son sujet pour le discréditer. Et si cela s’avérait être le cas, il en aurait été si déshonoré qu’il ne serait jamais rentré chez lui pour regarder sa femme dans les yeux. Le spectateur en sait donc plus sur l’importance de l’attachement familial entre Steve et ses parents et l’amour qui les unissait que de ce qui s’est vraiment passé dans l’Himalaya au moment où son père a disparu. Difficile alors de ne pas s’identifier à Steve avant même qu’il n’entreprenne son voyage sur les traces de son paternel, et encore moins pour ceux ayant réellement perdu leur famille. Soulignons d’ailleurs que Lee Majors a lui-même perdu ses parents lorsqu’il était très jeune, si bien que malgré les limites de son jeu d’acteur, on peut sentir à travers l’écran le fait qu’il se sente autant concerné personnellement que le personnage qu’il incarne. Pas étonnant donc que cet épisode figure parmi ses favoris. N’allez pas croire qu’il s’agit d’une histoire existentielle toutefois, mais plutôt une quête de la vérité dans le cadre d’un film d’aventures un peu rétro: un avion disparu, un naufragé resté sur place depuis l’incident, une tribu locale pas très accueillante, tout y est au point où l’on craint que le récit ne tombe dans la facilité des codes du genre. Il faut reconnaître cependant qu’Elroy Schwartz, pour son dernier script dans la série, a su bien doser les ingrédients de façon à ce que la vérité attendu par Steve et par le public n’est pas celle qu’on croit. On apprend également que le fait d’avoir des pouvoirs bioniques ne fait pas forcément de Steve un expert en alpinisme. Notre héros passe en effet bien prêt de tomber en perdant prise au moment de l’ascension d’une montagne. Comme quoi la bionique n’est pas un palliatif pour combler le manque d’expérience lors d’une périlleuse escalade. C’est là un autre élément qui réussit à humaniser Steve par rapport à ses pouvoirs. Bref, derrière une intrigue simple en apparence, La Vérité s’avère sans doute l’un des épisodes les plus émouvants de cette première saison, tout en faisant évoluer le personnage de Steve Austin dans une direction à la fois traditionnelle, humaine et patriotique à la Gary Cooper, comme Harve Bennett le désirait. Anecdotes :
-Helen: Are you all right, Steve? -Steve: Oh... sure, I'm fine. -Helen: Now, you know I can always tell when you're fibbing.
-Garth: Who are you? -Steve: Oh, you mean my name? -Garth: No, no, names are only labels the outside world attaches meanings to. You outran horses. Your strength – your strength is incredible! Just who are you? -Steve: Well, I'm just a man. -Garth: Not an ordinary one. -Steve: In most ways I am.
13. VACANCES FORCÉES Résumé : L’homme qui conçu le double-robot du major Sloane, Jeffrey Dolenz, a décidé de faire équipe avec un dénommé Monsieur Rossi, chef d’une bande criminelle, pour tester, étudier et ensuite kidnapper Steve Austin. Dolenz veut en effet connaître tous les secrets des pouvoirs bioniques de Steve afin de construire une armée d’androïdes invincibles pour s’attaquer à la réserve d’or de Fort Knox. En vacances dans une ferme de l’Utah chez son ami Tom Molson, Steve a cependant le sentiment qu’un vieil adversaire cherche à s’en prendre à lui après quelques incidents, sans se douter que son intuition a vu juste. Critique : En effet, Dolenz ne cesse d’être fasciné par les pouvoirs bioniques d’Austin dans cet épisode. Son admiration rend même son commanditaire, Monsieur Rossi, méfiant à son égard. Derrière le charme du personnage, on n’en trouve cependant pas moins d’orgueil, en particulier quand Dolenz demande à Steve, une fois ce dernier capturé, comment il a fait pour vaincre le robot Sloane (voir épisode Le Robot) alors qu’il était censé être presque parfait. La réponse ironique et pince-sans-rire de Steve (voir plus bas) ne fait que blesser encore plus l’orgueil du savant et le mettre quelque peu en colère, lui qui était souriant jusque-là. À défaut de voir des robots, le récit s’intéresse davantage à présenter Steve Austin comme un « garçon de la campagne ». En vacances dans la ferme d’un ami, Steve fait montre de décontraction avec ses « blue-jeans » et son chapeau de cowboy, au point où l’on se demande s’il ne va pas pousser une chansonnette country. On est bien loin du smoking à la James Bond qui l’étouffait dans les téléfilms produits par Glen A. Larson. L’ambiance aérée est donc de mise pour clôturer cette première saison. Sans doute parce que la saison touchait à sa fin et qu’il fallait économiser sur le budget restant, l’épisode contient un certain nombre de flashbacks tirés des précédents épisodes, justifiés toutefois par la volonté de Steve d’identifier celui ou ceux qui semblent dans l’ombre lui chercher des ennuis et qui sont au courant de l’existence de ses pouvoirs bioniques. La suite du récit lui donnera effectivement raison. Pour une fois, il faut noter cet effort dans l’emploi de ces images autrement que pour boucher les trous, et de ne pas se cacher derrière la minceur du budget afin de justifier une médiocrité probable dans leur emploi pour se chercher des excuses. Et pour terminer, il faut souligner le rythme plus léger et l’humour un peu plus présent dans cet épisode par rapport à son prédécesseur Le Robot. Comme si les producteurs et les auteurs tenaient à terminer la saison sur une note allègre soulignant les vacances à venir. Sans diminuer l’intérêt global, cette légèreté de ton affecte quelque peu le suspense, qui était plus efficace dans Le Robot. Dans un contexte où le budget s’avère plus mince en fin de saison, on peut quand même dire que le résultat final est bien agencé et que les quelques défauts qu’on y trouve se pardonnent un peu plus aisément. Anecdotes :
-Suzie: His name is Doomsday. I decide to ride him once or twice before breakfast. -Steve: What if Doomsday decides to have you for breakfast? -Tom Molson: How 'bout you, Steve? What have you been up to since you raised all that dust on the moon? -Steve: Oh, nothing much. |