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Kojak (1973-1978)

Saison 1

 


PILOTE: L'AFFAIRE MARCUS NELSON
(THE MARCUS-NELSON MURDERS )



Le détective Kojak suspecte que le jeune Noir arrêté après avoir confessé le massacre de deux jeunes femmes blanches a été brutalisé par les enquêteurs lors de l'interrogatoire. Kojak va s'employer à prouver l'innocence de l'accusé.

Ce long téléfilm est inspiré d'une véritable histoire qui a profondément bouleversé le système judiciaire américain en 1966. Deux jeunes femmes blanches sont massacrées dans leur appartement ('mutilées comme des poulets') et, quelques mois plus tard, Lewis Humes, un jeune Noir, est arrêté pour une prétendue tentative de viol. Le détective Corrigan découvre une photo sur le suspect qu'il relie à l'affaire Marcus Nelson.

Après une nuit d'interrogatoire, Lewis signe une confession de 61 pages mais, rapidement, Theo Kojak relève des incohérences et démonte toutes les preuves du dossier : la photo ne représente pas une des victimes mais une personne bien vivante, le bouton n'est pas du manteau de Lewis…Malgré ces erreurs, Lewis est maintenu en détention ('Too many promotions and salutations involved') jusqu'au jour où un proxénète, qui vient de trucider un 'collègue', propose un marché au District Attorney : une clémence contre l'assassin des jeunes femmes. Ces dernières ont plus d'importance aux yeux de la justice et le deal est conclu. Kojak s'évertue alors à confondre l'individu, un junkie notoire, que le policier connaît mais qu'il ne pense pas, a priori, capable d'un tel acte.

La longueur de ce film, près de deux heures vingt, est surprenante et fait penser que quelques coupes n'auraient en rien altéré l'ensemble. Néanmoins, l'histoire se suit sans ennui. Kojak n'est pas le personnage central du récit comme pour la série ; ici, il est surtout témoin d'un évènement majeur pour la justice américaine comme la voix-off, la sienne, le mentionne à sa première apparition sur les lieux du massacre. L'enquête de Kojak, qui commence réellement après quarante-cinq minutes de film, est très bien construite. Elle débute par une visite à la prison et l'utilisation de flashbacks dans le récit de Lewis dénonce les brutalités policières durant l'interrogatoire (Le jeune Noir ne se rend compte de l'accusation qu'au tribunal !).

L'atmosphère de New York des années 60 est fidèlement recrée, les ghettos et bâtiments délabrés des quartiers noirs sont véridiques (remarquez le poing levé dans le hall de l'appartement de la famille de Lewis) mais, ce sont surtout les préjugés de certains enquêteurs qui témoignent des abus du système d'alors. Les nombreux passages au tribunal, nécessaires pour comprendre le processus, ralentissent le rythme, surtout qu'il n'y a aucune scène d'action dans ce pilote, mais cela ne l'empêche pas d'être captivant du début à la fin. Les scènes les plus intéressantes dans ce long film sont d'abord l'ouverture ; les deux assassinats successifs sont suggérés, caméra à la place du meurtrier, alors que la télévision retransmet le célèbre discours de Martin Luther King, I have a dream, puis la troisième co-locatrice rentre dans l'appartement et elle est prise d'une crise de nerfs en découvrant le massacre.

Parmi les autres passages marquants ; la réflexion du proxénète Bobby Martin qui oriente l'enquête de Kojak en rapportant les paroles du junkie Teddy Hopper : 'The smell of blood almost made me throw up.' Le drogué jure sur la tête de sa mère mourante, qui lui procure un alibi, mais Kojak, calmé par ses collègues, aura sa confession calmement dans une scène irréelle et glaciale où Hopper avoue dans le bureau du policier après avoir obtenu les résultats sportifs de la veille ('a lousy burglary ending with killing two girls'). La fausse 'happy end' est également à noter ; Kojak se rend à l'invitation de Lewis qui fête avec sa famille sa libération dans un appartement délabré d'un ghetto black mais la télévision annonce que les charges pour tentative de viol tiennent toujours.  La réputation de la police est en jeu et Lewis sera le bouc émissaire dans un nouveau procès.

La machine judiciaire américaine, thème central, est passée au crible, les incohérences soulignées, et l'ensemble donne une impression de lenteur mais la superbe interprétation et l'aspect historique confèrent à ce téléfilm une qualité indéniable qui le place parmi les meilleures réalisations policières de la décennie.

o L'histoire est basée sur les meurtres d'Emily Hoffert et Janice Wylie le 28 août 1963 dans leur appartement cossu de Manhattan. L’affaire fut surnommée ‘The Career Girl Murders’ par les journaux. Selwyn Raab publia un livre sur l'affaire en 1967, Justice in the Backroom,  et six ans plus tard, Abby Mann l'adapta pour ce film. Les bourdes de l'enquête ont obligé la Cour suprême des USA à voter un arrêté, la décision Miranda : la cour retient que tout agent de police procédant à une arrestation doit lire ses droits au suspect appréhendé, sous peine de voir toute la procédure annulée et le suspect relaxé pour « vice de forme », et qu'un suspect doit être informé de ses droits de consulter un avocat et à ne pas s'auto-incriminer avant d'être interrogé par la police.

o Le téléfilm fut diffusé sur CBS le 8 mars 1973. Devant son succès, une série fut planifiée qui dura cinq saisons, jusqu'en 1978. Lorsque NBC a rediffusé le film à Pâques 1994, l'inscription suivante apparaissait à la fin sur l'écran en surimpression : "Dedicated to the memory of Aristotle 'Telly' Savalas 1922 – 1994'.

o Le pilote fut entièrement tourné 'on location' à New York.

o Abby Mann remporta un Emmy Awards en 1973 (scénario). Il fut aussi nominé, avec Matthew Rapf, pour la production aux Emmy et aux Edgar Allan Poe Awards en 1974 pour l’écriture de ce film.

o Le réalisateur Joseph Sargent a reçu un Emmy pour ce film. Il remporta aussi un DGA Award aux Directors Guild of America en 1974 pour la réalisation.

o La chanson du générique de fin Don't Give Me A Road I Can't Walk fut écrite par Billy Goldenberg (musique) et Bobby Russell (paroles) et chantée par Andy Kim. Billy Goldenberg et Bobby Russell furent nominés pour un Emmy.

o George Savalas, le frère de Telly, apparaît brièvement dans le rôle d'un journaliste ; à cette occasion, l'affaire est même comparée à celle de Sacco et Vanzetti. Il sera le détective Stavros, amateur de doughnut et sandwichs gras, dans la série.

o Ce téléfilm ne figure pas dans l’intégrale des éditions françaises. Il existe la version éditée par Playback (accompagné de l’épisode Mojo), et il est présent dans le coffret des films de l’éditeur américain Shout ! (pas de VF ni de sous-titre dans les deux cas). Rarement diffusé en France, RMC avait proposé ce film il y a quelques années en trois parties.

o Le lieutenant Theo Kojack est orthographié avec un « c » dans ce script. Il y a d'ailleurs quelques curiosités par rapport à la série proprement dite ; Kojak a une histoire sentimentale (on apprend même qu'il est divorcé), la sucette n'est pas au rendez-vous ni la Buick noire et l'équipe de détectives n'est pas encore présente : Crocker, Stavros sont absents, McNeil est là, brièvement, mais ce n'est pas Dan Frazer. Par contre, on aperçoit, en étant attentif, Saperstein (Mark Russell) dans les détectives lors du générique. Pour finir, Kojak œuvre dans Manhattan East et pas South comme dans la série. La plupart des images du générique de la série proviennent du pilote.

o Dès le pilote, l’amertume de Kojak est à maintes fois soulignée ; par exemple, la réplique : « When there is no justice, there is violence » enfonce le clou et respecte la volonté d’Abby Mann, le producteur.

o La performance de Telly Savalas dans ce téléfilm lui vaudra sa première nomination pour un Emmy Award, récompense qu'il enlèvera d'ailleurs l'année suivante pour la première saison de la série.

o Les premières pensées de Kojak sur les lieux du crime : 'My name is Theo Kojak. I can remember the first day I was in the force. It was an automobile accident. There was blood all over the car.'

o William Watson (1938-1997), le détective Black, est une 'gueule' connue des séries US des années 70. Il est le flic Dedini, collègue de Stone, dans deux épisodes des Rues de San Francisco : No badge for Benjy et surtout l'excellent Commitment (tous deux, saison 2). Il est présent dans un autre épisode de cette série, Bird of Prey. Vu aussi dans les séries western -Cimarron, Les bannis, Chaparral, Bonanza, Gunsmoke - et policières - Le justicier, Starsky & Hutch, Cannon, Hawaii, police d'état, Magnum.

o Roger Robinson (1940), le proxénète Bobby Martin,  est Gil Weaver, un policier, dans 12 épisodes de la série. Il est aussi le trafiquant Selby dans l'épisode Joyride de la série Equalizer (saison 2).

o Bruce Kirby (1928), le sergent Dan McCartney, sera le sergent Al Vine dans six épisodes de la série.

o Lorraine Gary (1937), Ruth la petite amie de Kojak, a le même rôle dans l’épisode Marker to a Dead Bookie, saison 1, bien qu’elle disparaisse aussi abruptement qu’elle est apparue de l’histoire du pilote.

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1. SOIR DE TERREUR
(SIEGE OF TERROR)



Une attaque de fourgon tourne mal et se transforme en prise d'otages dans une boutique de l'armée. Kojak a deux heures pour briser la détermination des trois truands.

Toute bonne série policière a un épisode prise d'otages ! Celui-ci est excellent et constitue une parfaite entame de la saison. L'histoire,  servie par une interprétation convaincante, est classique mais solide et crédible. L'épisode a un début tonitruant avec un braquage de fourgon avorté qui engendre fusillades et poursuite avant que le trio ne se refugie dans une armurerie. Le lieutenant Kojak a deux heures pour fournir une échappatoire-un avion- aux truands et sauver le policier gravement blessé, retenu avec les otages.

Certains clichés sont respectés – le psychopathe preneur d'otages, le vieux commerçant prêt à se sacrifier et la jeune modèle prête à 'n'importe quoi' pour être libérée. Gagner du temps et creuser un tunnel sont les plans de la police qui réussit en même temps à arrêter dans une casse le frère de Talaba, un des preneurs d'otages. Kojak s'en sert dans la dernière confrontation bien que les nouvelles annoncées à la radio précipitent les évènements et le lieutenant doit faire preuve de bravoure. Un drame intense et réaliste très bien écrit où les dernières paroles du policier mourant, déclarant au vieux propriétaire que la police est la seule ligne de défense entre les citoyens et ces gens, sonnent comme la morale de l'histoire.

o C'est le premier épisode diffusé aux USA, sur CBS le 24 octobre 1973. En France, la diffusion de la série a commencé en janvier 1975 (le mercredi soir à 20h30 sur Antenne 2) mais cet épisode ne fut diffusé que le 12 mars de cette année.

o William Hale (1934), le réalisateur, a mis en scène deux autres (excellents) épisodes de la série : Web of Death et Girl in the River (tous deux du début de cette première saison). Parmi ses autres réalisations, citons 11 épisodes des Rues de San Francisco  et 6 des Envahisseurs.

o Tous les épisodes, à quelques exceptions près, furent tournés à Studio City sur le plateau 34 des Studios Universal. Les extérieurs de la première saison furent filmés à New York mais, à partir de la seconde saison, il y a alternance entre scènes en extérieur à New York et Los Angeles.

o Dan Frazer (1921-2011) est le capitaine Frank McNeil dans 116 épisodes. Il a joué dans un épisode des Incorruptibles, One Last Killing (saison 4).

o Kevin Dobson (1943) est le détective Bobby Crocker dans 116 épisodes. Sa première apparition est dans Klute en 1971. Il a tourné ensuite dans d'autres séries moins connues et des 'soaps'.

o George Savalas (1924-1985) est le détective Stavros  dans 113 épisodes. Il est nommé Demosthenes au générique de fin pour ne pas le confondre avec son frère.

o Mark Russell (1933) est le détective Saperstein dans, au moins, 96 épisodes car il ne figure pas toujours au générique (comme ici). C'est un acteur écossais (né à Glasgow). Il a participé à quelques autres séries dont Les envahisseurs où il est, par trois fois, un 'envahisseur'.

o Harvey Keitel (1939), Jerry Talaba, a commencé sa carrière dans les premiers films de Scorsese, Mean Streets et Taxi Driver mais aussi Les duellistes de Ridley Scott. Tombé dans l'oubli, il est revenu avec des rôles dans Reservoir Dogs, Bad Lieutenant et La leçon de piano.

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2. DANS LES GRIFFES DE LA MORT
(WEB OF DEATH)

Un policier assassine l'amant de sa femme et tente d'éliminer tous les indices pouvant l'incriminer.   

Cet épisode fait inévitablement penser par sa conception à Columbo car l'assassin est connu dès le début et la progression de l'enquête perturbe le coupable, qui a pourtant tout minutieusement prémédité. Nick Ferro (excellent Hector Elizondo), réputé pour son zèle et plébiscité pour être le flic du mois ('cop of the month'), arrête un junkie qui, endormi dans la voiture, doit lui servir d'alibi pour l'assassinat de l'amant de sa femme.  Ce plan diabolique va vite connaître des ratés à commencer par la crise d'appendicite de son partenaire qui le contraint à travailler avec Kojak !

Sur les lieux du crime, Kojak et Ferro n'ont pas les mêmes préoccupations ; le lieutenant s'enquiert auprès du concierge d'une visiteuse blonde assidue tandis que Ferro repère un bijou appartenant à sa femme sous une table. La force de l'épisode réside dans ce face-à -face et les tentatives désespérées de l'astucieux Ferro pour avoir un coup d'avance et effacer toutes traces pouvant le faire inculper. Il élimine ainsi le clochard junkie qui fredonne la musique provenant de l'appartement de la victime (Ferro remplace la drogue par du savon pour qu'il soit libéré et pouvoir le tuer d'une overdose !) et il brûle la perruque blonde de sa femme qui est rousse mais Kojak, grâce à l'arme utilisée, remonte jusqu'à son collègue qui n'aura pas le temps de supprimer le propriétaire de l'arme ni de détruire les registres de la bijouterie.

On ne peut s'empêcher d'éprouver un peu de compassion pour Ferro, qui retrouve son bijou de fiançailles qui lui a couté trois mois de salaire sur les lieux du crime et un lit défait, mais l'engrenage, comme le souligne Kojak dans la dernière scène, a poussé le criminel dans une spirale sans fin. Une excellente histoire, une mise en scène exemplaire, des comédiens impeccables et de l'humour ; par exemples, lorsque la maitresse, inquiète, téléphone à l'appartement de la victime : 'Sweetheart ?' et Kojak répond : 'Why not' avant qu'elle ne raccroche, la réplique de Kojak au concierge, qui dit ne pas avoir quitté son poste pendant douze heures : 'We must have cement kidneys !' ou lorsque le lieutenant donne sa cravate à un truand en échange d'un renseignement !

o C'est le premier épisode diffusé en France, le 8 janvier 1975 sur Antenne 2.

o Jack Laird (1923-1991), le scénariste, a écrit 13 autres histoires pour la série et il est 'Supervising Producer' pour 72  épisodes.

o Hector Elizondo (1936), le détective Nick Ferro, a joué dans un autre épisode de la série : A Need to Know et dans le téléfilm Ariana. Il a participé à Equalizer (Past Imperfect) saison 4.

o Barbara Rhoades (1947), Joanna Ferro, a montré sa jolie plastique dans  des petits rôles de plusieurs séries : Le virginien, Opération vol, Mission impossible, Mannix, L'homme de fer, Columbo…

o Bruce Kirby (1928) est le sergent Al Vine dans 6 épisodes. Il est aussi un sergent dans le pilote, The Marcus-Nelson Murders. Il est le…sergent George Kramer dans 6 épisodes de Columbo.

o Darrell Zwerling (1928-2014) est le médecin légiste Agajanian dans 5 épisodes.

o Borah Silver (1927) est le docteur Prince dans 10 épisodes.

o Lt. Theo Kojak à Ferro:' The badge, you use it. It's not a credit card.'

o Kojak est allergique à la paperasse et le thème est récurrent ; dans le premier épisode, il propose de prendre un café au propriétaire du magasin dans la dernière scène redoutant 'all that damn paperwork' et dans cet épisode, il  conseille à Ferro de laisser faire les arrestations par un bleu ('Rookie')  s'il veut éviter la paperasse.

o Des références à Beethoven et surtout à Sherlock Holmes : Kojak prend une loupe pour analyser la photo où se trouve le bijou puis il demande à  Ferro : 'What's your theory, Sherlock ?' 

o En étant attentif, on remarque un tableau derrière la porte près du porte-manteau sur lequel Kojak suspend son chapeau. Le tableau a encore à la craie le plan qui a permis de percer les sous-sols du magasin dans Siege of Terror.

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3. UN CLIENT POUR LA MORGUE
(ONE FOR THE MORGUE)

Kojak enquête sur une tentative de meurtre sur un chef de gang mais les indices à charge qui s'accumulent facilement laissent le lieutenant dubitatif sur l'issue des investigations…

Une histoire nettement en deçà des précédentes au point de vue qualitatif et cela se remarque dès la trop longue scène d'introduction, la fête de quartier. Une fusillade éclate et Tomaso, chef de gang, est blessé tandis qu'une victime innocente, une vieille dame, est tuée. L'enquête est facilitée par une succession d'appels téléphoniques anonymes qui met Kojak et ses hommes sur la piste de Cleveland, un Noir, rival de Tomaso.

L'affaire semble conclue lorsque l'arme est retrouvée et que deux témoins surgissent de nulle part mais Kojak doute ('Something smells about this case'). Crocker file l'homme de main de Tomaso et découvre qu'il est en cheville avec des membres du gang rival dont Mitch, le tireur. Rapidement, Kojak flaire un coup monté de Tomaso et fait pression sur l'assassin pour faire sortir de l'ombre le commanditaire.

Malgré un peu de suspense et de bonnes scènes– Kojak saisit  'Ferret Face' par la cravate : 'You accusing me' et surtout le final-, l'intrigue n'est pas passionnante et les acteurs ne sont pas mémorables. Le plus intéressant se situe dans la dernière partie : Weaver est l'appât et tend un piège à Mitch qui est relâché puis suivi par les gangsters et les policiers. La dernière scène est splendide : Kojak répond à McNeil décrétant que cinquante ans, ce n'est pas assez quand une vieille dame en a pour l'éternité puis il éteint les lumières et sort du bureau, désabusé. 'Not good enough. They put her away for an eternity'.

o Due à la diffusion anarchique d'Antenne 2, cet épisode ne fut programmé qu'en décembre 1976.

o Jerrold Freedman fut nominé pour un Edgar en 1974 dans la catégorie ‘Best Television Episode’ pour cet épisode.

o Richard Donner (1930) a réalisé deux autres épisodes de la série. Il a débuté à la télévision sur des séries connues ; 6 épisodes d'Au nom de la loi et de La quatrième dimension, 4 épisodes des Agents très spéciaux et de Cannon, 3 des Mystères de l'Ouest et 2 du Fugitif et des Rues de San Francisco entre autres. Au cinéma, il faut noter Superman, L'arme fatale et ses suites et Maverick.

o Roger Robinson (1940), est Gil Weaver, un policier souvent infiltré, dans 11 épisodes de la série. Il est le proxénète Bobby Martin dans le pilote.

o Art Metrano (1936), Mike Tomaso, est le fameux policier Sekulovich dans deux épisodes des Rues de San Francisco.

o Le titre fait référence aux propos de Kojak après la fusillade initiale :'Make it one for the hospital and one for the morgue.'

o Le cynisme et l'humour de Kojak sont, comme toujours, très présents ; ici lorsqu'il pousse sans ménagement Ferret Face pour qu'il change de chaise : 'Would you mind sitting on the other chair ?' et lorsqu'il remercie Prince : 'Prince, you're a prince !'.

o Kojak à Crocker, qui s'étonne que Mitch se rende directement à Harlem : 'If you were black, where would you go ?'

o La scène où Kojak vise dans la séquence finale fait partie du générique de la série.

o Columbus Day est cité. L'action se passe en effet en octobre et le 12 de ce mois, l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique est fêtée dans de nombreux pays.


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4. AUTORITÉ
(KNOCKOVER)

Une jolie jeune femme est assassinée sur un banc à un arrêt de bus, à proximité de Central Park. Comme indice, Kojak a la bague qu'elle porte à son doigt qui provient d'un casse fructueux.

La découverte de Leona Crown, tuée par balles, sur un banc public amène les enquêteurs à sonder la vie privée de la jeune femme. Kojak découvre ainsi dans l'appartement retourné une photographie représentant la victime avec un casseur notoire. Le lieutenant est alors persuadé de tenir une piste sur un casse et il fait surveiller d'éventuels acheteurs véreux mais il ne se doute pas que les truands recherchés sont en train de préparer un autre coup. Un très bon scénario qui se démêle comme une pelote de laine ; à partir du meurtre, on se demande comment Kojak va découvrir et stopper à temps  le nouveau casse en préparation dans la banlieue cossue. C'est finalement un numéro de téléphone sur un billet de banque qui fera le lien in extrémis.

On part d'une enquête fastidieuse de routine sur un meurtre (une récente opération des seins de la victime amène Kojak à faire le tour des bars topless !) à un audacieux casse méticuleusement préparé. Des scènes intéressantes - l'assassinat (introduction), l'entretien de Kojak avec les trois truands au bar et l'officier de police, la petite amie du moment du lieutenant, qui sert d'appât dans l'hôtel auprès du DSK local - et des dialogues savoureux émaillent l'histoire. Un très bon épisode qui décortique les étapes d'une enquête policière traditionnelle.

o Charles S. Dubin (1919-2011), le réalisateur, est un nom familier pour les amateurs de séries. Il a œuvré pendant plus de 35 ans et on lui doit un grand nombre d'épisodes de séries variées dont MASH (44 épisodes). Parmi les séries connues chez nous, il a débuté sur Tarzan en 1966 puis des séries western, La grande vallée (3 ép.) et Le virginien (8). Dans les années 70, il travailla principalement sur des séries policières : Cannon (4), L'homme de fer (9) mais surtout Hawaii, police d'état (24) et Kojak (14). Il remporta un DGA Award aux Directors Guild of America en 1974 pour la réalisation de cet épisode.

o Mort Fine (1916-1991) a écrit les scénarii de 6 épisodes de Kojak et 5 des Rues de San Francisco.

o Joseph Hindy (1939), Bradbury, cambrioleur et tueur, a joué, entre autres, dans deux autres épisodes (A Wind from Corsica, Monkey on a String) ainsi que 2 épisodes d'Equalizer (le poignant Christmas Present et Heart of Justice)…avec ou sans barbe !

o Lynette Mettey (1943), Joannie, a joué dans un autre épisode, Nursemaid, et elle a fait des apparitions dans des séries connues : Columbo, L'homme de fer, Hawaii, police d'état, Cannon, MASH, Les rues de San Francisco…

o Victor Campos est le détective Gomez dans 6 épisodes. Il a débuté dans Chaparral et a participé à de nombreuses séries dont Mission impossible, Sam Cade, Les rues de San Francisco, Columbo, Cannon et plus récemment, Six pieds sous terre, Urgence et Dexter.

o Alan Manson (1918-2002), Gallagher, a joué dans 6 épisodes (dont le pilote)

o Kojak à la propriétaire de l'appartement saccagé qui se plaint de sa locataire :'If you want to see her, she's receiving at the city morgue.'

o Campos sert de traducteur aux citoyens hispaniques car Kojak ne parle pas l'espagnol, une langue qu'il décrit comme 'a sexy language'.


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5. UNE FILLE À L'EAU
(GIRL IN THE RIVER)

Après deux ans d'inactivité, Excalibur refait parler de lui en assassinant une nouvelle femme, la septième, avec les mêmes rituels, à un détail près…

Kojak voit ressurgir un tueur en série qu'il n'a pas pu coincer deux ans plus tôt. Les caractéristiques du nouveau crime sont similaires - fille immergée, esquisse représentant l'épée du Roi Arthur sur le front, cordelette violette et étranglement avec un bas en soie – mais, cette fois, dans le bas, Kojak trouve a quarter, une pièce de 25 cents, ce qui s'avère être une technique utilisée au Vietnam pour ralentir l'agonie. Le lieutenant répartit les tâches à ses subordonnées, Crocker, Stavros, Fowler, Chiccaloni (seule présence dans cet épisode), mais une huitième femme est découverte dans la baie après un message téléphonique du meurtrier.

Le sweat-shirt porté par cette nouvelle victime resserre l'enquête autour d'un salon de massages et, surtout, d'un bar pour célibataires, le Body Boutique, où la jeune femme s'était disputée avec Fred Strong, son petit ami. Ce dernier, sculpteur, a une attitude et des spécificités compromettantes (groupe sanguin, soldat au Vietnam, plaque d'immatriculation du Jersey) mais Kojak n'est pas convaincu de sa culpabilité et oriente ses recherches vers Gus, le barman, à cause d'un stylo égaré. Un excellent épisode au suspense omniprésent où chaque détail a son importance.

Les meilleures scènes sont l'arrivée de Kojak et la découverte du corps dans la baignoire (début), la séquence 'tapissage' pour la vendeuse de pizzas où Stavros et Chiccaloni doivent mettre une perruque, la fausse piste qui procure un excellent passage mouvementé, le final angoissant et l'épilogue dans lequel le lieutenant peut enfin dire à la mère d'une victime qui l'appelle depuis deux ans :'You can rest easy tonight'.

o La troisième, et dernière, réalisation de William Hale sur cette série est une réussite comme les deux précédentes : Siege of Terror et Web of Death.

o Le lieutenant Kojak tripote un livre très illustré dans son bureau ; il n'a aucun lien avec l'enquête : Insects of the World de Walter Linsenmaier, paru en juin 1972. Cet ouvrage est reconnu parmi les entomologistes.

o Le faucon maltais (The Maltese Falcon) de John Huston avec Humphrey Bogart est mentionné dans un appel téléphonique au Precinct.

o Chiccaloni à Kojak: 'Water, it's his mother. He purifies the girls by death. He's making an offer to his mother'

o Strong à Kojak : 'I don't love cops' et la réplique du lieutenant devant la sculpture : 'I love arts. Bad or good. I love it.'

o Alan Fudge (1944-2011), Gus, a débuté dans un groupe de musique folk, Ash Alley Singers, avant de se tourner vers le métier d'acteur. Il commença sa carrière dans Gunsmoke en 1972. Il a tourné ensuite dans un grand nombre de séries de renom comme Banacek, Kung Fu, Mannix, Le justicier, Starsky & Hutch, Les rues de San Francisco (2 épisodes : Poisoned Snow, Who Killed Helen French ?), Police Story, Hawaii, police d'état, MacGyver, Columbo, Arabesque et bien d'autres…

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6. REQUIEM POUR UN FLIC
(REQUIEM FOR A COP)

Kojak a quarante-huit heures pour laver l'honneur d'un collègue, et ami, assassiné en possession de dix mille dollars.

Tout le precinct a deux jours, jusqu'aux funérailles, pour prouver l'innocence de Tom Donnelly, un honorable policier en civil abattu à bout portant au petit matin ('Two days to polish his badge'). Kojak met tout en œuvre pour blanchir son vieil ami des soupçons de corruption et trouver l'origine de cet argent. Une enquête fastidieuse commence et Kojak ne découvre rien de compromettant sur Donnelly excepté les relations difficiles avec son fils qui a échoué à l'entrée de l'école de police.

Le défunt travaillait avec Geno, son coéquipier, sur des vols de fourrures mais aucun résultat probant en dix-huit semaines. Après l'assassinat d'un indic de Geno, Kojak fait le rapprochement avec Jack, le fils homosexuel de Donnelly. Il s'était épris du cerveau de l'entreprise qu'il renseignait sur les rondes de police contre une forte somme d'argent. Croyant à un chantage, c'est cet argent que Tom Donnelly voulait rendre lorsqu'il s'est fait tuer. Une intrigue au début un peu lent mais au superbe jeu d'acteurs ; James Luisi, Geno, le coéquipier de Donnelly depuis douze ans, et Louise Latham, la veuve digne, sont excellents. Les meilleures scènes sont la visite de Kojak à la veuve, l'exposé de l'intrigue de Kojak à Jack Donnelly au bar gay et la fusillade finale.  

o Certains passages tournés en extérieurs, généralement brefs, reviennent à l'identique; ainsi, la scène lorsque Kojak quitte une bretelle d'autoroute est visible sur deux ou trois autres épisodes dont Knockover; également lorsque le lieutenant double une voiture sur la droite pour se rabattre sur la gauche et doubler un bus.

o Quelques bonnes répliques, comme dans presque chaque épisode : Kojak au sujet du tueur qui a pris le temps de ramasser les douilles : 'a cool widow-maker' et le truand regardant le crâne de Kojak :'It's what I call a dandruff problem' [C'est ce que j'appelle un problème de pellicules] avant que le lieutenant ne lui pince la joue.

o Kojak au fils qui se plaint que son père traitait son homosexualité comme une maladie : 'It hurt him and I can understand that' [Cela le blessait et je peux le comprendre]. Une réplique politiquement incorrect dans le monde actuel alors que le sujet était assez tabou à l'époque. Le film The Detective (1968), où Joe Leland, interprété par Frank Sinatra, enquête sur le meurtre d'un homosexuel, fait plonger dans la communauté gay glauque new-yorkaise de la fin des années 60. 

o Louise Latham (1922), Madge Donnelly, a débuté dans le rôle de la mère de Tippi Hedren dans Pas de printemps pour Marnie alors qu'elle n'avait que huit ans de plus qu'elle ! Vue dans Les envahisseurs, Le fugitif, L'homme de fer, Hawaii, police d'état, les rues de San Francisco, Columbo entre autres.

o James Luisi (1928-2002), Geno, a joué au basket avant de devenir un acteur et il est surtout apparu dans des séries. Citons Bonanza, Cannon, L'homme de fer, Mannix, Les rues de San Francisco, Kojak (3 épisodes) et surtout Deux cent dollars plus les frais dans le rôle du lieutenant Doug Chapman dans 25 épisodes.

o John Pickard (1913-1993), Tom Donnelly abattu dans la première scène, a tourné dans de nombreux films et séries western et il a failli être engagé dans le rôle du Marshall Dillon pour la série Gunsmoke avant d'échouer dans une 'love scene' test. Il a été tué par un taureau dans la ferme familiale.


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7. LE CORRUPTEUR
(THE CORRUPTER)

Kojak mène l'enquête sur l'assassinat d'un bijoutier et découvre que son commerce était en fait dirigé par un malfrat. L'honnête bijoutier avait une partenaire, piégée par le truand, que Kojak compte utiliser pour démanteler le réseau.  

Max Krouse, le bijoutier, asthmatique, qui respire comme une locomotive, se fait évidemment prendre en train de photographier l'installation illicite. Kojak découvre que tout le personnel a changé récemment et que la confidente de Krouse, une ancienne modèle et femme distinguée, est manipulée par Lawrence, un truand corrupteur. Le lieutenant va devoir remonter la filière et trouver comment des bijoux volés sont transportés pour être retaillés sans éveiller l'attention (les camions-poubelles).

Une intrigue confuse, ennuyeuse et difficile à suivre où même le final est sans surprise. C'est, de loin, l'épisode le moins intéressant jusqu'à présent. Il y a seulement quelques passages et répliques qui permettent de rester éveillé : l'enquête de proximité de Kojak sur les lieux du crime avec la clé et le 'rookie' (début), le lieutenant et l'informateur black aux dés pipés, Saperstein et Crocker à la poursuite du cambrioleur, Kojak maltraitant le voyou, en train de fouiller l'appartement, qui vomit sur le tapis …et c'est tout !

o Paul Stanley (1922-2002) a réalisé une grande quantité d'épisodes de séries de 1956 à la fin des années 80. Parmi les plus célèbres, citons Les Incorruptibles (deux épisodes de la dernière saison), Le virginien (4), Chaparral, Mission impossible (7), Les mystères de l'Ouest, Opération vol, Gunsmoke (4), L'homme de Vienne, Cannon (3), Les rues de San Francisco (3), Serpico, Drôles de dames (5) et 19 d'Hawaii, police d'état.

o C'est la première des cinq histoires écrites par James M. Miller pour la série ; celle-ci est plutôt embrouillée ! Il fut scénariste sur d'autres séries comme Match contre la vie, Les bannis, Les rues de San Francisco (Inferno)

o Lola Albright (1924-2017), Celia Lamb, arriva à Hollywood vers le milieu des années 40 et elle était considérée comme une des plus belles femmes du milieu du cinéma. Après des débuts au cinéma (aux cotés de Kirk Douglas en 1949 dans Le champion), on la vit surtout à la TV : Peter Gunn (85 épisodes), Alfred Hitchcock présente, L'homme à la Rolls,  Peyton Place, Des agents très spéciaux

o Charlie Picerni (1935), le frère de Paul, l'incorruptible, est le coordinateur des cascades sur une soixantaine d'épisodes de la série. Ici, il est le cambrioleur Lewis Kowalski, abattu par Crocker après une poursuite en voitures. Il est aussi la doublure de Paul Michael Glaser dans la série Starsky & Hutch.

o Crocker mentionne le gangster Dutch Schulz, un personnage récurrent des Incorruptibles.

o Lors de la réception de David Lawrence, Kojak est présenté à un gangster du sud de la France qui prend le policier pour un trafiquant de narcotiques et dans la même séquence, le serviteur passe le plateau de petits fours sous le nez du lieutenant sans rien lui proposer ; Kojak : 'Come here' et après un rapide coup d'œil au contenu : 'Forget it'. Une bonne scène dans cet épisode à oublier.

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8. COUP DE THÉÂTRE
(DARK SUNDAY)

L'assassinat d'un voleur de voitures amène Kojak et son équipe de détectives à suspecter qu'un gros coup est en préparation.

Une histoire solide et intéressante aux relents de Knockover : à partir d'un macchabée (dont la mort est gardée secrète), Kojak doit assembler les pièces d'un puzzle qui le mèneront à une association de truands qui a échafaudé un plan audacieux censé 'ridiculiser la police'. Contrairement à l'épisode susmentionné, Kojak rassemble très tôt des éléments étayant la théorie d'une prochaine opération criminelle d'envergure : le témoignage de Maria, la petite amie d'Artie, le bavard voleur de voitures - le calepin téléphonique et la fameuse carte marquée de deux croix que le lieutenant utilisera comme appât dans l'appartement d'Artie.

L'intrigue bénéficie également d'un réel suspense ; d'abord Maria sort de l'appartement fortement soupçonnée d'avoir voulu récupérer la carte et, surtout, les intentions des truands, le vol d'un camion d'armes de la police, sont bien gardées jusqu'aux dix dernières minutes.

Cet épisode classique est servi par de bonnes prestations d'acteurs que cela soit Richard Jordan, une quinzaine d'années avant qu'il ne devienne l'Equalizer bis, ou les deux jolies filles : Lara Parker, la 'gentille' blonde Maria, et Yvonne Craig, la 'méchante' brune Liz qui embrouille la radio de la police. Et puis, à la douzième minute, il ne faut pas rater la fameuse sucette de Kojak qui fait son apparition dans la série !

o Robert Malcolm Young (1924), scénariste écossais, a écrit trois histoires pour Kojak et dix pour Les rues de San Francisco. Sinon, son nom apparaît aussi au générique des séries Opération vol, Mission impossible, L'immortel, Cannon.

o Richard Jordan (1937-1993), Steve Macey, est éclairagiste dans un théâtre dans cet épisode (d'où le titre français). Jordan est devenu une sorte d'Equalizer bis pendant une dizaine d'épisodes sous le nom d'Harley Gage pour permettre la convalescence d'Edward Woodward lors de la troisième saison (1987-88). Richard Jordan est décédé prématurément d'une tumeur au cerveau. Il a joué au cinéma dans À la poursuite d'octobre rouge, Dune, L'Âge de cristal et dans des séries comme Hawk et Banacek.

o Ken Kercheval (1935), Ray Fromm, a joué dans quatre épisodes de la série et il est Cliff Barnes dans 332 de Dallas !

o Yvonne Craig (1937-2015), Liz, est connue pour la série Batman (1967-68) où elle est Barbara Gordon/Batgirl.

o Michael Delano (1940) reprendra le rôle du détective Valano dans l'épisode Unwanted Partners de la seconde saison.

o Theo Kojak reçoit la jolie Maria dans son bureau et il remplace la cigarette par une sucette qu'il prend d'un tiroir. Peu de temps après, Crocker l'interpelle à ce sujet ('What about the lollipops ?') et le lieutenant répond que c'est pour combler le fossé des générations : 'I'm looking to close the generation gap'. C'est une idée de l'acteur lui-même qui désirait arrêter de fumer et cela deviendra une des caractéristiques du show.

o Quelques passages et répliques comiques : lorsque Stavros, empoté, laisse échapper Gerry de l'appartement, l'eau du bar (Kojak : 'Nice water, local juice ?') et la réplique de McNeil en buvant un verre d'eau :'Something died in this water', Kojak incitant deux policiers en uniforme à chercher des indices dans l'appartement de Macey : 'He might have forgotten to flush the toilet'.

o L'épisode a été diffusé pour la première fois aux USA le 12 décembre 1973 et les premières images montrent le World Trade Center inauguré le 4 avril de cette même année.

o Toujours sidérant de voir Kojak boire son café en conduisant….

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9. LES JARDINS DE BABYLONE
(CONSPIRACY OF FEAR)

L'enquête sur le meurtre d'un de ses indics amène Kojak à s'intéresser à un vaste projet immobilier qui s'avère être une affaire juteuse pour la mafia.

Une histoire bien menée même si le thème est a priori rébarbatif et que l'épisode est plus porté sur les bavardages que sur l'action. En fait, à part la séquence d'ouverture (le meurtre déguisé en accident de l'avoué, l'indic de Kojak) et le final sur la jetée, l'intégralité de l'épisode est constituée de dialogues entre les protagonistes. La justesse des acteurs est ainsi mise en évidence et l'ensemble est intéressant sans être une des meilleures intrigues de la saison.

Kojak est convaincu que l'accident de l'avoué et le suicide de son patron sont en fait des meurtres pour dissimuler une prise d'intérêt importante dans un gigantesque projet immobilier (les croquis à la réunion sentent bien les années 70 !). Le suspense est présent ; on se rend compte au cours de l'histoire que Merchison, le politicien, agit de concert avec Kojak alors que ses échanges avec le policier font penser qu'il est lié à Farrow, l'entrepreneur manipulé en sous-main par le mafieux Marchette.

Tous les rôles sont convaincants, même ceux supposés moins prépondérants comme la maitresse de Farrow prise de compassion pour Baker, obligé de voter la confiance au projet après des menaces. Les meilleurs moments restent les railleries de Kojak et le final où Farrow, pris de remords, est abattu en sauvant le lieutenant des deux tueurs en embuscade.

o C'est le second épisode diffusé en France, le 15 janvier 1975 sur Antenne 2.

o C'est le premier des treize épisodes mis en scène par le réalisateur français Jeannot Szwarc (1939). Il débuta sur L'homme de fer et après une brève apparition au cinéma, il est toujours très actif sur les séries : JAG, FBI, portés disparus, Heroes, Cold case, Smallville, Bones, Grey's Anatomy

o Nicholas Colasanto (1924-1985), le mafieux Victor Marchette,  est un pêcheur faible, rongé par le remords, qui veut se venger des passeurs de clandestins, assassins de son ami, dans un épisode des Rues de Dan Francisco, Impuissant devant la mort. Il fut également metteur en scène d'épisodes des séries Hawaii, police d'état, Shaft, Columbo, Police Story, Les rues de San Francisco

o Gretchen Corbett (1947), Jeri la secrétaire, a joué dans quatre saisons de la série, Deux cent dollars plus les frais. Vue aussi dans L'homme de fer, Banacek, Columbo, Hawaii, police d'état, Matt Helm…

o Larry Watson (1939-2010) interprète le détective Fowler dans de nombreux épisodes mais il est rarement crédité au générique. Il a joué aussi, entre autres, dans Mannix, Mission impossible et Cannon.

o La sucette remplace de plus en plus le tabac chez Kojak ; ici, il la trempe même dans un verre de coca (première scène après le meurtre/accident).

o L'épisode se passe à la période de Noël ; les bureaux des policiers et les salons de la réunion ont un sapin décoré et des guirlandes.

o Kojak aux menaces de Merchison : 'My slip is showing ?'

o Une des répliques favorites du lieutenant : 'Tell me about it' qu'on peut traduire par : 'Cause toujours !' ou 'M'en parle pas !'.

o Il y a une référence à Napoléon lorsque Merchison dit à Farrow au sujet de Kojak :'He won't be back'. Et l'entrepreneur répond : 'Somebody said that of Napoleon !'.

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10. EN CAGE
(COP IN A CAGE)

Un ancien détenu a savamment préparé sa vengeance envers Kojak et une rude partie s'engage.

Une histoire particulièrement intéressante où Kojak est confronté à un criminel rusé et machiavélique qui a dévoué ses sept années en prison pour préparer sa vengeance (il a même refusé deux libérations anticipées pour échapper aux contrôles). Ce somptueux épisode n'est pas une enquête car les données sont exposées d'entrée de jeu lorsqu'Ibbotson prend possession chez Henshaw de la bombe bloquée sur dix miles qu'il compte utiliser après un service religieux.

Ibbotson commence par narguer le lieutenant dans une sorte de défi en se rendant au commissariat, devant l'église pour la répétition du mariage et au restaurant grec et en lui envoyant une coupure de presse (sur le massacre d'une famille de policier) et même un panier repas.  John P. Ryan est excellent dans ce rôle (un des meilleurs méchants de la série) et son regard au restaurant grec lorsqu'il demande l'addition à la serveuse, Alexandra, la nièce de Kojak qui va se marier, est une démonstration de son cynisme et sa détermination.

La pression monte et Kojak ne reste pas inactif malgré les méthodes tordues d'Ibbotson pour provoquer le policier devant témoins. Un petit détail perdra le sinistre individu : son amour immodéré pour les sucreries (un papier de bonbon a été retrouvé sur les lieux du meurtre d'Henshaw) bien que Kojak ne soit pas en reste de ce côté : le cigarillo est remplacé de plus en plus fréquemment par la sucette ('Don't laugh' à McNeil) et il en propose même une au bar à Gloria, une connaissance d'Ibbotson ('You've got too many vices').

Le suspense est maintenu jusqu'au dernier moment et on se demande comment la bombe sera découverte (séquence nécessaire à la laverie) sans oublier l'ode à la culture grecque chère à l'acteur et son frère dans les passages du mariage orthodoxe, au restaurant et la danse finale sur la musique au bouzouki si caractéristique.

o John P. Ryan (1936-2007), Peter Ibbotson, débuta en 1967. Il joua souvent des rôles de vilains ou de militaires stricts.

o Gene R. Kearney (1930-1979), un des deux scénaristes de cette histoire, a participé à 72 épisodes de la série en tant que producteur, scénariste, réalisateur ou 'story editor' !

o Nick Dennis (1904-1980) a joué dans neuf épisodes de la série dont six fois, comme ici, le rôle de l'oncle Constantine.  Il parlait couramment le grec.

o Kojak mentionne à Crocker le grand nombre de personnes qu'il a fait mettre derrière les barreaux mais, pour lui, Ibbotson est différent : 'This one is different. I'm a cop in a cage.'

o De nombreuses scènes et répliques, appelées Kojakism par les fans, contribuent à enrichir les épisodes, mêmes les moyens, et elles pourraient servir de base à un ouvrage !

o La fameuse phrase de Kojak "Who loves ya, Baby?" fait ses balbutiements dans cet épisode avec la réplique faite à Gloria au bar : "Who loves ya?".

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11. LA RECONNAISSANCE DE DETTE
(MARKER TO A DEAD BOOKIE)

Kojak et ses hommes montent un plan ingénieux qui laisse penser à un gros bonnet de la drogue que le lieutenant est corruptible.

Cette intrigue est un bras de fer entre le lieutenant Kojak et Janis, un parrain de la drogue, très bien interprété par Val Avery, habitué aux rôles de vilains. Le policier fabrique une succession d'indices qui le font apparaître vulnérable et obligent le mafieux à se découvrir. La scène d'introduction, la plus mouvementée de l'épisode, doit mener au démantèlement du trafic mais Weaver, flic infiltré, est reconnu par un ancien camarade de classe et malgré la prise de la drogue, l'affaire repart de zéro pour coincer Janis. Les truands font l'erreur de contacter Weaver pour le soudoyer et récupérer la drogue confisquée et le policier en profite pour laisser entendre que Kojak, son patron, est également corruptible.

Le lieutenant prend l'appât et invente une fausse liste de promotion (il sera néanmoins capitaine dans les téléfilms après la série), de gros besoins d'argent et il contracte une dette lors d'une partie de cartes avec un bookmaker complice. Ce dernier est assassiné car Janis compte utiliser la reconnaissance de dette et d'autres preuves pour définitivement mettre Kojak dans sa poche mais, à malin, malin et demi, car le rendez-vous final permet au lieutenant d'appréhender cet ennemi dans une scène sans violence mais excessivement jubilatoire.

Une bonne histoire policière, a priori simple, mais des impondérables, comme l'assassinat du bookmaker (scène anodine mais intéressante lorsque Kojak se rend à Central Park) ou la vengeance personnelle de sa femme, donnent du suspense à cet épisode attrayant.

o Val Avery (1924-2009), George Janis, a une longue carrière au cinéma et à la télévision et il a joué dans les séries américaines les plus connues des années 50 à 90. Citons Les Incorruptibles (2 épisodes), Le fugitif (4 ép.), Les envahisseurs, les mystères de l'Ouest (2 ép.), Mission impossible (4 ép.), L'homme de fer (2 ép.), Madigan, Shaft, Mannix (4 ép.), Columbo (4 ép.)…

o Roger Robinson (1940), est Gil Weaver, un policier souvent infiltré, dans 11 épisodes de la série. Il est le proxénète Bobby Martin dans le pilote.

o Lorraine Gary (1937), Ruth la petite amie de Kojak, avait le même rôle dans le pilote de la série.

o Don Calfa (1939-2016), le bookmaker Fidelio Ortez, a joué dans un autre épisode de la série et dans trois des Rues de San Francisco (Mister Nobody, Poisoned Snow et A Good Cop…But) mais il est surtout connu pour le rôle de Kaltenbrunner dans Le retour des morts vivants. Il a joué aussi dans La nuit des juges (avec Michael Douglas) et Le facteur sonne toujours deux fois (avec Jack Nicholson) entre autres.

o Edith Diaz (1949-2009), Celia, a participé à l'épisode en deux parties The Thrill Killers des Rues de San Francisco qui marquait le départ de Michael Douglas.

o Dans cet épisode, on apprend que Kojak est dans la police depuis dix-huit ans.

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12. EXTRÊME-ONCTION
(LAST RITES FOR A DEAD PRIEST)

Un redoutable truand, déguisé en prêtre, a préparé avec quelques comparses le casse de plusieurs millions de dollars de bijoux lors d'une convention dans un hôtel.

Encore un casse après ceux des épisodes Knockover et Dark Sunday mais la principale particularité de celui-ci est le personnage Frank Mulvaney, magistralement joué par Jackie Cooper. Dès la première scène, l'image de ce prêtre dans sa chambre d'hôtel retirant sa veste et laissant apparaitre une croix mais aussi un révolver dans un holster jette le trouble ('Very few doors are closed to a Man of God').

Un casse bien préparé pendant une convention mais un pickpocket inopiné lors d'une reconnaissance sera le grain de sable. Reconnu et donc obligé de le trucider de peur qu'il fasse le rapprochement, Mulvaney sera victime de la perspicacité du lieutenant Kojak (avec l'aide assidue de Stavros aux prises avec 34 cartes de crédit volées) mais également de la négligence de son complice censé recruter des personnes sans casier (l'empreinte sur le rétroviseur de la camionnette sera fatale).

On nous épargne, fort heureusement, les préparatifs du casse, source généralement de longueurs, pour se concentrer sur l'après : l'enquête, la fuite éperdue de Clyde, un complice, repéré dans son camion de laverie puis grièvement blessé après avoir abattu un policier. Du coup, Kojak et Mulvaney doivent le pister pour mettre la main sur les bijoux et, par des moyens différents, le truand et le policier se retrouvent face à face dans un immeuble désaffecté et sur le point de s'écrouler aux pieds de Clyde mourant.

Malgré un thème classique et une enquête plutôt facile, cet épisode sans temps mort est passionnant grâce à des seconds rôles justes et des passages intéressants comme le casse rapide et efficace, Mulvaney en prêtre obligé de confesser à la va-vite Clyde délirant pour obtenir ce qu'il veut et la bagarre finale dans les décombres de l'immeuble croulant. 

o Joel Oliansky (1935-2002) a réalisé trois autres épisodes de la série.

o Jackie Cooper (1922-2011), Frank Mulvaney, était un pilote chevronné de l'armée. Il officia à la fin de la Seconde Guerre mondiale et il fut capitaine lors des célébrations du bicentenaire en 1976. Il a tourné dans les séries US policières des années 60-70 (Hawaii, police d'état, L'homme de fer, Columbo, Police Story…). Il fut également le Perry White des Superman de Christopher Reeve.

o Stanley Kamel (1943-2008), Clyde, a joué dans un autre épisode, Letters of Death. Il a débuté dans un épisode de Mission Impossible. Le docteur Charles Kroger dans Monk (44 ép.) fut un de ses derniers rôles. Son agent l'a découvert décédé à son domicile d'Hollywood.

o Il y avait déjà un personnage qui s'appelait Henshaw deux épisodes auparavant (Cop in a Cage).

o Le World Trade Center, inauguré quelques mois avant le tournage, est visible dans le premier plan de l'épisode.

o On apprend que Crocker n'était pas dans les services un an auparavant ce qui est cohérent vu qu'il n'est pas dans le pilote.

o Kojak au directeur de l'hôtel qui lui reproche d'être en retard : 'I take my time ; that's why I'm still a bachelor'.

o Lors de la bagarre finale, le costume de Kojak est mis à mal dans la poussière de l'immeuble mais il est impeccable lorsque le policier fait descendre Mulvaney dans les escaliers.

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13. MORT À VENDRE
(DEATH IS NOT A PASSING GRADE)

Kojak est confronté à un de ses détectives aspirants, cambrioleur et assassin sans scrupules, qui laisse de faux indices sur les lieux de ses larcins dont des objets personnels subtilisés au lieutenant.

James Woods, dans un de ses premiers rôles, crève l'écran dans le personnage de Caz, un jeune détective aspirant égomaniaque, qui défie son professeur, Kojak, dans une série de cambriolages qu'il effectue avec Art, son beau-frère. Sûr de lui, il vole un stylo puis le chapeau de Kojak que le lieutenant retrouve ensuite sur les lieux des crimes avec plusieurs indices fabriqués car Caz, fils de flic raté, tient à avoir un coup d'avance sur le policier.

Cette tactique à risques est rapidement suicidaire surtout qu'Art a récupéré une bague singulière chez le préteur sur gage assassiné ('Murder. That one is for you, Kojak !'). Conscient que l'étau se resserre, Caz tue Art mais la bague retrouvée prouve à la femme du défunt que son propre frère est l'assassin. Caz en fait alors une affaire personnelle avec Kojak et le policier ne se doute pas qu'il est attendu au domicile de Delta, sa maitresse du moment également détective stagiaire dans une relation peu crédible.

L'intrigue est originale et intéressante bien qu'elle présente des interrogations (Caz a ramené la bague car il n'a pas pu la remettre au doigt d'Art mais il suffisait de la lui glisser dans sa poche et la façon avec laquelle Saperstein se fait assommer n'est pas digne d'un inspecteur) et des passages longuets (le cours de Kojak sur le sumac vénéneux). Le duel Caz/Kojak est l'attrait de l'épisode qui est également agrémenté d'un thème musical agréable et de très bonnes scènes dont le final où le lieutenant prend la main de Caz mourant et lui promet de veiller sur sa sœur.

o Gene R. Kearney fut nominé aux Emmy Awards de 1974 pour l’écriture de cet épisode.

o Allen Reisner (1924-2004) a réalisé un autre épisode de la série, Loser Takes All. La première série télévisée à  laquelle il collabore est La quatrième dimension à partir de 1959 puis Rawhide avec Clint Eastwood et Les Incorruptibles en 1963 (quatre épisodes). Dans les années 60, il travaille aussi sur les séries Le proscrit, Mannix, L'homme de fer, Les bannis et dans les années 70, il est à noter Les rues de San Francisco (2 ép.) et surtout Hawaii, police d'état (13 ép.).

o James Woods (1947), Caz, à ses débuts après que Richard Dreyfuss et Martin Sheen aient refusé ce rôle. Il tourna l'année suivante dans un épisode de la quatrième saison des Rues de San Francisco (Trail of Terror) et il a souvent joué des rôles de truands tout au long de sa carrière très prospère.

o Pamela Hensley  (1950), Delta, est C.J. Parsons, l'attorney de Houston dans 67 épisodes de Matt Houston, série produite par …son mari. Vue aussi dans Banacek, L'homme de fer, L'homme qui valait trois milliards.

o Dans cet épisode, le chapeau de Kojak est dérobé. Les chapeaux de Telly Savalas étaient faits sur mesure et il n'en reste qu'un dans le monde de nos jours (source : Savalas TV website). D'ailleurs, le melon est à Steed ce que le Stetson Tyrol est au lieutenant Kojak !

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14. LE POURVOYEUR
(DIE BEFORE THEY WAKE)

Les assassinats d'une junkie et d'un reporter de télévision mettent Kojak et ses hommes sur la piste d'un réseau de drogue et de prostitution.

Cette intrigue se montre sans concessions sur les dangers encourus par les drogues dite dures comme l'héroïne. Un reporter, renseigné par une prostituée toxicomane, a tenté de briser le silence mais ils ont tous deux payé de leur vie cette audace. Kojak est déterminé à finir le travail et il est aidé malgré lui dans sa tâche par Cheryl Pope, la veuve du journaliste, ex-junkie décidée à venger son mari à qui elle doit tout.

Le lieutenant finit par trouver la colocataire de la victime junkie, Audrey Norris, une camée superbement interprétée par la jolie Tina Louise, incontestablement le meilleur second rôle de cet épisode. Elle est la clé de l'énigme et Cheryl passe aussi par elle pour remonter la filière et faire la connaissance de Bert Podis, un salopard sans scrupule, qui pourvoit des filles à Spencer Galen, un dandy de bonne famille, pour les rendre accrocs à l'héroïne et les envoyer ensuite se prostituer chez divers clients ('Love me, love my friends').

Dans une scène discutable, Cheryl monte Galen contre Podis, qui a augmenté le prix de la poudre pour se faire un pécule personnel mais Kojak et Crocker bloqueront le pourvoyeur dans le parking. Cet épisode comporte quelques bavardages superflus (Kojak/Cheryl) mais c'est dans l'ensemble une très bonne histoire bien interprétée.

o Leo Penn (1921-1998) a réalisé 6 épisodes de Kojak. Père du comédien, Sean Penn, il a mis en scène de nombreux épisodes de séries. Citons, parmi les plus connues, Match contre la vie (8 ép.), Annie agent très spécial, Bonanza (11 ép.), Hawaii, police d'état (2 ép.), Matlock (30 ép.)….

o C'est la première des trois histoires écrites par Robert W. Lenski (1926-2002) pour la série. Il fut scénariste pour les séries Mannix (8 ép.), Cannon (6 ép.), Les rues de San Francisco (2 ép.) et Barnaby Jones (16 ép.) entre autres.

o Harris Yulin (1937), Bert Podis, n'a pas un nom connu mais son visage est familier aussi bien au cinéma qu'à la télévision, surtout dans des rôles de méchant. Celui dans cet épisode de Kojak fut un de ses premiers. Au cinéma, il joua dans Le flic se rebiffe (avec Burt Lancaster), Monsieur Saint-Ives (avec Charles Bronson), Scarface (avec Al Pacino), Danger immédiat, Training Day…. A la télévision dans L'homme de fer, Sergent Anderson, Section contre enquête, X Files, Buffy, 24 heures chrono

o Jess Walton (1949), Cheryl Pope, a joué dans quelques séries comme Le sixième sens, L'homme de fer, Cannon, Starsky & Hutch, Les rues de San Francisco avant de sombrer dans 817 épisodes des Feux de l'amour (comme l'acteur Colby Chester, le joli cœur de cet épisode, avec 97 participations à cette daube !). A noter que le rôle d'ex-junkie dans cet épisode est prémonitoire car elle a subi une cure pour l'alcool et la drogue en 1980.

o Albert Popwell (1926-1999), Danny Boy le dealer, a joué dans quatre films Dirty Harry avec, à chaque fois, un rôle différent ! Il est le pilleur de banque blessé auquel Harry délivre son célèbre speech (Dirty Harry), un maquereau sadique mais trucidé lors d'un contrôle policier (Magnum Force), un militant Black Power (The Enforcer) et le coéquipier d'Harry (Sudden Impact). Il est aussi un dealer, Nappy, dans Poisoned Snow, un autre plaidoyer anti-drogue, cette fois des Rues de San Francisco.

o A noter la banderole lorsque Dan Pope se fait abattre : 'Special exhibit of Greek artifacts'…

o C'est le second épisode consécutif où Saperstein n'est pas à la hauteur dans ses planques.

o Kojak remonte à Spencer Galen car il fut producteur d'un film X dans lequel Bert Podis et Audrey Norris étaient aussi partie prenante. Lors de la visite du policier au dandy, Kojak utilise un vocabulaire imagé et un film pornographique devient : 'The French postcards that move'…

o Podis à Galen qui regrette les assassinats: 'It's good to have a funeral once in a while just to make people glad to be alive'.

o Kojak arrive devant l'immeuble d'Audrey Norris (passage déjà utilisé) puis il monte les escaliers: 'I'm getting too old for that stuff!'

o La sucette et le cigarillo partagent toujours les faveurs de Kojak. La dernière réplique du lieutenant en déballant une sucette s'excusant auprès de Cheryl : 'It's my last one.'

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15. LES RECELEURS
(DELIVER US SOME EVIL)

Un voleur de petite envergure devient meurtrier et est obligé d'accepter un gros coup pour pouvoir disparaître à l'étranger.

Kenny Soames, livreur pharmaceutique d'apparence sympathique, commet des cambriolages sur commande pour des receleurs aisés mais, découvert, il tue une vieille dame lors du vol d'une pièce rare. Incité par son commanditaire endurci et sa superbe maitresse, il se retrouve obligé d'accepter de participer au cambriolage d'une villa qui ressemble à la caverne d'Ali Baba. Les richesses sont convoitées par des truands receleurs spécialisés dans les pièces de monnaie, tableaux et bijouterie. Kenny Soames livre des bouteilles d'oxygène à la dame âgée dans la résidence et sa camionnette doit servir à la déménager en douce ! Kojak n'a aucune piste et Crocker file Soames (tous les livreurs sont suspects) et découvre par hasard qu'il vient de faire faire, ainsi que son amie, des papiers pour l'Argentine.

Ensuite, l'enquête est menée comme en tirant le fil d'une pelote de laine (Dede, la maitresse, est abonnée à un magazine numismatique par exemple !) et Kojak n'a plus qu'à trouver l'endroit du fricfrac par élimination et à suivre la camionnette pour emballer tout ce joli monde. A partir d'un thème déjà vu dans Mort à vendre (Caz tue aussi lors d'un cambriolage), le déroulement de l'intrigue et les acteurs sont moins convaincants dans cet épisode, même si la musique est similaire. L'enquête policière est tirée par les cheveux (un indic inopiné renseigne Kojak sur un 'gros coup'), des bavardages ralentissent le rythme (Mc Neil/Kojak), la découverte des receleurs spécialisés et du lieu du forfait sont fortuits et les acteurs ne sont que bons ; j'ai eu du mal à reconnaître Fred Sadoff avec une moustache et l'humour cocasse de Mrs Farenkrug (Ruth McDevitt), la milliardaire assistée, est le plus mémorable (on a slab !).

L'ensemble est mitigé mais certaines scènes sont bien filmées comme lorsque Kojak gare sa voiture avec les tours du World Trade Center en toile de fond.

o John Ritter (1948-2003), Kenny Soames, était acteur, humoriste et producteur américain. Il a débuté sa carrière dans un épisode d'Hawaii, police d'état. Il est décédé d'une dissection de l'aorte et, suite à sa disparition, les séries Touche pas à mes filles et Scrubs, dans lesquelles il jouait, lui ont rendu un dernier hommage en lui offrant un épisode consacré aux deux personnages qu'il incarnait. Vu aussi dans Mannix, Les rues de San Francisco, Starsky & Hutch…

o Fred Sadoff (1926-1994), Van Heusen, est le psychiatre de la police, le docteur Lenny Murchison, dans une dizaine épisodes, étalés sur les cinq saisons, des Rues de San Francisco (parfois sans être mentionné au générique). Il devint célèbre avec un rôle marquant dans L'aventure du Poséidon. Il est décédé du sida.

o Karen Lamm (1952-2001), la jolie mais cupide Dede amie de Soames, a été mariée deux fois à un membre des Beach Boys. Cet épisode était son second rôle. Vue dans Le canardeur (avec Clint Eastwood) et dans plusieurs séries (Columbo, Starsky & Hutch, Sergent Anderson..). Elle est décédée d'un problème cardiaque.

o Irene Tedrow (1907-1995), Mrs Hale assassinée dans la première scène, a joué dans trois épisodes des Rues de San Francisco dont l'excellent Requiem pour un meurtre où elle est la vieille gouvernante bigote.

o Kojak à Mr Hale, qui doit donner son emploi du temps au moment du meurtre de sa femme : 'I'm paid to think ugly'.

o C'est la première apparition de la fameuse plante de Stavros qu'il a baptisée Shirley. Il lui parle et lui prodigue des soins sous la risée du 'precinct' ! Peut-être pour donner de l'envergure au personnage.

o Erreur de continuité : le capitaine McNeil tient une liste pendant que Kojak téléphone à Mr Hale. Le dernier nom est Farenrügg (orthographe incorrecte) mais dans le passage suivant, la liste est montrée en gros plan et le nom est, cette fois-ci, bien orthographié, Farenkrug, et il n'est plus le dernier de la liste ! Kojak déclare ensuite : 'It's the last one' ce qui colle avec la première liste mais pas la seconde (peut-être un insert ajouté plus tard).

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16. DIX-HUIT HEURES DE PANIQUE
(EIGHTEEN HOURS OF FEAR)

Une jeune femme, qui a passé des plaques à billet canadien dans un faux plâtre, est poursuivie par un tueur.

Ce très bon épisode captivant allie les caractéristiques de la série, humour et noirceur, avec justesse. L'excellent jeu des seconds rôles est un atout supplémentaire, surtout à la rediffusion ; Peggy, la jeune femme en fuite, Cherneff, le tueur impitoyable énigmatique, Tatum, le représentant impliqué malgré lui, et Bettina, la jolie colocataire. Si l'humour est omniprésent, principalement dans les répliques du lieutenant, le coté noir de l'intrigue est privilégié avec les assassinats de Bettina et, surtout, Peggy, personnage central de l'histoire. Cela choque car ce n'est pas prévisible et le scénario laisse supposer que Peggy, qui a passé la frontière canadienne avec deux plaques dérobées (une est déjà en possession du tueur), est capable de trouver une solution à son problème.

Le suspense n'est pas négligé, surtout pour les meurtres des deux femmes qui sont découvertes a postériori par Kojak (les actes ne sont pas montrés ; comme quoi, on pouvait faire de bonnes séries sans trop d'hémoglobine !). D'excellents passages sont à retenir comme les déductions de Kojak 'à la Sherlock' sur les lieux du premier crime (l'ami de Peggy trop gourmand), la rencontre Peggy/Tatum au bar,  la voiture de Kojak traversant New York sirène hurlante et le passage à Central Park, Tatum et sa conscience face à Kojak et la fusillade finale où le policier prend la place du garçon d'étage.

Certains petits détails empêchent néanmoins le fan d'être pleinement satisfait. Ainsi, Peggy a conduit depuis le Canada avec un pied dans le plâtre, le tueur trouve facilement l'adresse dans le pare-soleil de la Toyota, la réplique 'Maggie's drawers' (voir info sup.) de Stavros qui amène à Peggy, diminutif de Margaret, et le papier avec l'adresse du rendez-vous à Central Park coincé dans la main de Bettina morte. Malgré ces petites imperfections, cet épisode noir reste globalement un très bon polar avec une intrigue intéressante et des acteurs convaincants.

o Robert C. Dennis (1915-1983) a écrit l'histoire d'un autre épisode, Loser Takes All. Sinon, à son actif, mentionnons Alfred Hitchcock présente (30 épisodes), Les incorruptibles (6 ép.), Perry Mason (22 ép.), Les mystères de l'Ouest (7 ép.), Hawaii, police d'état et Cannon (6 ép. chaque).

o Lynne Marta (1948), Peggy Farrell, a joué dans deux épisodes (très moyens) des Rues de San Francisco: The Programming of Charlie Blake et Clown of Death. Elle eut une liaison avec David Soul pendant le tournage de Starsky & Hutch  mais ils se séparèrent peu après la fin de la série ; elle joua dans trois épisodes et elle composa une chanson qu'elle chanta dans un épisode de cette série.

o Charles McCann (1934), Lloyd Tatum,  est connu aux USA pour ses nombreux shows, surtout comiques pour les enfants, Let's have fun

o Jack Colvin (1934-2005), Cherneff, est surtout connu pour son rôle de reporter dans la série L'incroyable Hulk.

o Burton Armus est 'technical advisor' sur 93 épisodes de la série. Il a parfois un petit rôle ('himself' au générique), comme ici où il est le détective rabroué par Kojak ('Right lieutenant !').

o Stavros a une réplique en français : 'Comme ci, comme ça' lorsque Kojak lui demande si l'enquête avance.

o Kojak au docteur Prince, qui s'est assis sur son chapeau: 'How tall are you? Do you mind standing up?'

o Dans les années 70, les petites voitures étrangères faisaient leur apparition aux USA. Ici, une Toyota verte de 1974 qui facilite les recherches (surtout qu'elle a des skis sur la galerie !).

o Le cynisme mais aussi la clairvoyance de Kojak, toujours sous-jacents, transparaissent lorsqu'il est persuadé que le corps de Peggy gît à proximité ou qu'il répond à Tatum, provincial et désappointé qu'une plaque puisse engendrer trois morts : 'Welcome to the Empire State, Mr Tatum. Nice family, go home' (dernière réplique de l'épisode). 

o Kojak mentionne Nelson Eddy, Jeanett MacDonald et la chanson "Rose Marie" (source : imdb).

o 'Maggie's drawers' est une expression utilisée en tir lorsque le drapeau rouge indique que la cible est ratée. Ici, cela signifie que la piste n'a rien donné (traduit par 'Fanny' dans les ST).

o C'est le début de la chasse au gaspi (nous sommes un an après la crise de 1973). Ainsi, on aperçoit sur le mur du precinct dans plusieurs épisodes une affiche avec une lampe barrée et l'inscription : 'When not in use, turn off'. Très visible ici lorsque McNeil raconte sa soirée babysitting, scène bouche-trou, qui le fait surnommer 'Grandpa' par Kojak..

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17. AU DIABLE KOJAK
(BEFORE THE DEVIL KNOWS)

Un virtuose du cambriolage, qui a dérobé pour un million de dollars en bons du Trésor à un banquier véreux, devient la cible d'un tueur professionnel et il s'associe à Kojak pour sauver sa peau.

Un duo de cambrioleurs chevronnés s'introduit dans un appartement et fait main basse sur des bijoux, de l'argent et des bons du Trésor. Tout ne se passe pas comme prévu car un vieil homme, le banquier Ramsey Brewer, se réveille et coupe la corde ce qui précipite un des voleurs seize étages plus bas. L'enquête soulève certaines interrogations surtout lorsque Vicky, la jeune épouse du banquier, se rend au precinct et confie à Kojak que son mari avait un million de dollars en bons dérobés dans son coffre. En mettant Brewer sur écoutes, Kojak apprend que le banquier est responsable du décès du cambrioleur et qu'il place un contrat sur le second pour récupérer les bons et le faire liquider. Le Jon, le cambrioleur visé, a pris contact avec Hagen, un receleur, pour monnayer les bons sans se douter  que ce dernier a recruté Packman, un tueur de Baltimore de sinistre réputation, sur ordre de Brewer.

Fort de ces renseignements, Kojak se rapproche de Le Jon et lui propose un marché : sa vie contre sa confession. Cette histoire est une excellente intrigue à rebondissements où tous les protagonistes ont leur importance : le rusé cambrioleur, le vieux banquier escroc, la jeune épouse cupide, le receleur arriviste et le tueur froid. Tous ces rôles sont bien interprétés mais mention spéciale à Henry Darrow, qui est prodigieux en génie du cambriolage désireux de se retirer. Les échanges entre Kojak et Le Jon font partie des meilleurs moments de l'épisode et le policier éprouve même de la sympathie pour ce cambrioleur insaisissable qu'il laissera filer ('Stay clean, baby') en lui donnant le cigarillo qu'il vient d'allumer. Le fait que Vicky Brewer est au centre de l'affaire car elle a tout manigancé n'est pas le plus important – elle a repéré Le Jon, lui a fourni la combinaison du coffre puis a balancé son mari à Kojak pour le faire emprisonner.

Il y a deux sortes de criminels aux yeux de Kojak et le lieutenant rate le 'grand chelem' car la mise hors d'état de nuire d'un tueur aux multiples victimes et d'un banquier véreux a plus d'importance que les agissements, certes frauduleux mais plus innocents, d'un cambrioleur. Les meilleurs passages sont le cambriolage en ouverture, la visite de Mrs Brewer en manteau de fourrure, la partie de billard (première rencontre Kojak/Le Jon), le coup de bluff du cambrioleur à Vicky, et, bien entendu, la préparation du piège final à l'hôtel où un laser trace, à travers deux vitres, la provenance des projectiles tirés par le tueur. 

o Henry Darrow (1933), Kevin Le Jon, était le Latino en vogue dans les années 60 et la série-western Chaparral (avec Leif Erickson, Cameron Mitchell et Linda Cristal) le fit connaître mondialement dans 97 épisodes de 1967 à 1971. Il tourna dans de nombreuses séries dont un épisode quelconque des Rues de San Francisco où il est un assassin calculateur, passeur de clandestins et trafiquant de cartes vertes (Alien Country).  

o Louise Sorel (1940), Vicky Brewer, a surtout participé à des soaps durant les deux dernières décennies mais elle a débuté au théâtre et à la télévision dont 3 épisodes de Kojak (celui-ci est le premier). Elle a étudié le français à Villefranche-sur-Mer.

o Don Knight (1933-1997), John Hagen, est connu pour des rôles de tueur froid. Ici, c'est le receleur. Il a joué dans de nombreuses séries. Citons des apparitions dans Match contre la vie, Opération vol, Hawaii, police d'état, L'immortel (7 épisodes dans le rôle de Fletcher), Mannix, Mission impossible, Cannon

o David White (1916-1990), Ramsey Brewer, est connu pour sa participation à Ma Sorcière Bien-aimée de 1964 à 1972. Il a joué dans de nombreuses séries sur plus de quatre décennies dont deux épisodes des Incorruptibles (The Dutch Schultz Story, The Rusty Heller Story) et un des Rues de San Francisco (Underground).

o Cet épisode fut le troisième diffusé en France,  le 22 janvier 1975 sur Antenne 2.

o Un désagrément récurent à la série est le grand nombre de scènes réutilisées. Ainsi, la première séquence après l'ouverture : l'arrivée de Kojak devant l'hôtel The Franconia, sa descente de voiture puis son entrée dans l'immeuble en passant devant une ambulance stationnée. Idem pour le plan dans la rue après la fuite de Le Jon (vu dans Cop in a Cage).

o Un autre problème récurrent est la traduction des titres en français. Before the Devil Knows est une réplique que Le Jon et David, son associé assassiné, avaient l'habitude de se dire. Mais que signifie le titre français ?!

o Kojak fait deux références à Ginger Rogers et Fred Astaire (elles sont absentes dans la VF).

o Kojak en parlant de Packman, l'infâme tueur: 'He's a machine. You put the money in the slot, here come the bodies'.

o On se demande pourquoi Kevin Le Jon tient au nom de 'Kristiansand' pour son passeport. Un nom scandinave alors qu'il a le type hispanique!  

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18. MORT DEBOUT
(DEAD ON HIS FEET)

Un détective cache son cancer en phase terminale à son entourage pour coincer le meurtrier de son coéquipier et ami.

Sur la trace de deux truands investis dans un trafic de tickets de loterie, un détective est abattu sans que son partenaire, pris de maux d'estomac, n'ait pu esquiver un geste crédible de défense. Benny Fiore, dix-neuf ans de service dans la police, consulte un médecin qui lui révèle les causes de son mal ; un cancer qui ne lui laisse que quelques mois à vivre. Un thème qui rappelle l'épisode Before I Die des Rues de San Francisco (avec Leslie Nielsen et aussi Joanne Linville, présente ici) mais l'intrigue est plus aboutie dans cette version. Le détective Fiore se sent responsable de la mort de Ryan, son partenaire, friand d'actes héroïques et des premières pages de journaux, et il réalise qu'il a sacrifié sa propre vie par dévotion pour son coéquipier et sa femme, Ellen, qu'il aime secrètement. Sans se douter du mal qui ronge Benny Fiore, Kojak est obligé de mettre son détective aux archives puis de lui retirer son insigne de peur qu'il fasse des actes inconsidérés.

Tandis que Kojak recherche le témoin du meurtre qui s'est évaporé dans la nature, Fiore peaufine sa vengeance et attire Solly DeChico, le truand assassin de son ami, dans un piège. Fiore sera plus efficace que Kojak, qui ne peut éviter que le complice et témoin, ainsi que son informatrice, ne soient assassinés. La performance d'Harry Guardino, dans le rôle de ce détective atteint d'une maladie incurable, est une des meilleures de toute la série. Il y a une excellente scène au precinct lorsque Kojak se rase et que Fiore surgit, habillé comme un clown (Kojak le compare au sapin de Noël de Zsa Zsa Gabor !), triste pour l'occasion, pour défendre l'honneur de Ryan, qui représente un style de flic que Kojak n'apprécie guère.

Fiore n'a plus rien à perdre et se sacrifiera presque pour faire inculper DeChico. Même trente ans après avoir vu cet épisode, il n'est pas possible de ne pas s'en souvenir tellement l'intensité est palpable du début à la fin. Ce drame, car il y a peu d'enquête policière, véhicule toute la qualité de la série par une solide 'storyline', une brillante distribution et un coté noir inégalable. Même si Harry Guardino vole la vedette, les autres acteurs ne déméritent pas, à commencer par Joanne Linville, parfaite en veuve fataliste qui va s'occuper dorénavant des derniers mois à vivre de Fiore. Parmi les autres passages intéressants, notons la rencontre Kojak/Inez Wilder dans la Buick et la célèbre phrase du lieutenant : 'Who loves ya, baby ?', le final au restaurant chinois et l'épilogue où Kojak rend l'insigne après que le médecin ait révélé à Ellen et aux policiers que Benny Fiore est en sursis.

o Harry Guardino (1925-1995), le détective Benny Fiore, est le lieutenant Bressler, le supérieur de Dirty Harry, et le détective Bonaro, l'adjoint de Madigan (Richard Widmark). Il a joué dans de nombreux films et séries policiers : Les Incorruptibles (dans trois excellents épisodes), Un shérif à New York, Police Story, Les rues de San Francisco, Hawaii, Police d'État...

o Malachi Throne (1928-2013), Solly DeChico, a souvent joué des rôles de truands au petit écran depuis la fin des années 50. Il fut aussi Noah Bain, le partenaire de Robert Wagner, durant les deux premières saisons d'Opération vol avant d'être viré. Au début de sa carrière, il tourna dans Les Incorruptibles (trois épisodes de la dernière saison) puis dans les années 60 dans Des agents très spéciaux, Le fugitif, La grande vallée, Star Trek, Les mystères de l'Ouest, Police Story, Mannix, Mission impossible. Dans les années 70, on l'a vu, entre autres, dans Chaparral, Cannon, Hawaii, police d'état, L'homme de fer, Les rues de San Francisco, L'homme qui valait trois milliards….Il continuait à tourner jusqu'aux débuts des années 2000.

o Joanne Linville (1928), Ellen Ryan, a joué dans deux épisodes des Rues de San Francisco: Before I Die et One Chance to Live (même année que cet épisode) et dans d'autres séries cultes : Le fugitif, Les envahisseurs, Star Trek, Hawaii police d'état, Columbo.

o Parmi le festival de répliques 'kojakiènes', citons celle que le policier dit à Solly DeChico, qui accuse Kojak de le menacer : 'Greeks, they don't threaten. They utter prophecies.' [Les Grecs ne menacent pas. Ils émettent des prophéties].

o Lors de la discussion avec Ellen, Benny Fiore compare sa situation avec celle de Spencer Tracy dans le film Pilote d'essai avec Clark Gable et Myrna Loy.

o Ellen Ryan évoque David Bowie lorsqu'elle dit que son mari n'a même pas un costume et qu'elle ne peut l'enterrer en jean !

o Si vous êtes attentifs, vous apercevez une grosse erreur de continuité dans la première scène ; une véritable bourde due au recyclage de scènes déjà évoqué. Fleishman, personnage blanc, prend un taxi et il est filé par la voiture de Fiore et Ryan mais dans un virage, on s'aperçoit que le passager du taxi est…noir avant que Fleishman ne redevienne blanc à destination ! En fait, il y a un insert d'environ deux secondes de l'épisode One for the Morgue (troisième de la saison) et c'est Mitch qu'on voit dans le taxi !

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19. LA RIVIÈRE SOLITAIRE
(DOWN A LONG AND LONELY RIVER)

Un repris de justice s'aperçoit qu'il a été victime d'une machination ourdie par sa femme et son amant, un caïd du milieu.

Comme la précédente, cette histoire rappelle un épisode des Rues de San Francisco dans lequel Paul Michael Glaser tient le rôle similaire d'un homme libéré de prison mais accusé à tort (Bitter Wine tourné deux ans auparavant). Ici, Giordino était effectivement responsable du vol d'un camion de sa propre société de transport pour financer la désintoxication d'Elena, sa femme dépendante à la drogue. Il ne se doutait pas que l'arme avec laquelle elle menaçait de se suicider (très bons flashbacks) était en fait bidouillée par un truand désireux de s'approprier la femme et une part de la société.

A sa sortie de prison, il désire s'installer avec Lyndsey, une psychologue carcérale, mais veut avant tout retrouver son ex-femme et tirer l'affaire au clair. Kojak est en retrait dans ce récit vu qu'il est sollicité par Lyndsey, un tantinet naïve, alors qu'aucun crime n'a été commis à part la violation de liberté conditionnelle. Il découvre néanmoins que l'arrestation de Giordino, décrit pourtant comme un cas anodin, ne fut possible qu'avec le témoignage d'un truand. Par des chemins différents, c'est 'cherchez la femme' et Giordino, Lyndsey et Kojak retrouvent le bar où travaille Elena mais elle est assassinée avant qu'elle ne puisse faire la moindre révélation. Lou Giordino, en fuite, compte sur Alan, son ancien partenaire, pour remonter jusqu'au truand mais il ne devra son salut qu'à l'intervention in extremis de Kojak dans un final classique.

Une histoire intéressante et originale qui laisse Kojak et le precinct en position d'attente mais il y a d'excellentes scènes et des jeux d'acteurs impeccables comme l'explication Giordino/Elena dans la loge et le final violent à suspense (seulement deux petites scènes finales avec Savalas et Glaser ensemble). Parmi les acteurs, Paul Michael Glaser est le plus en vue mais la prestation d'Alexandra Hay, dans un rôle plus discret, n'est pas à négliger sans oublier que trois protagonistes de cet épisode seront des détectives dans deux autres séries à succès des années 70.

o Paul Michael Glaser (1943), Lou Giordino, est évidemment mondialement connu pour Starsky dans la série Starsky et Hutch (86 épisodes de 1975 à 1979). Il a participé aussi à ses débuts aux séries Le sixième sens, Cannon, Les rues de San Francisco.

o Sian Barbara Allen (1946), Lyndsey Walker, a abandonné sa carrière d'actrice depuis deux décennies et ses principaux rôles datent des années 70 dans les séries policières de l'époque.

o Alexandra Hay (1947-1993), Elena Rozelle, a quelques rôles de top modèle ou de jolie fille au petit écran dans  des séries comme Mission impossible, Police Story. Elle est Lori, la stripteaseuse, indic de Keller et sacrifiée d'une…overdose dans For Good or Evil des Rues de San Francisco. Ici, elle est une chanteuse junkie complice du piège. Elle est aussi au centre d'un épisode maléfique de la série britannique Thriller : Un endroit pour mourir. 

o Kenneth O'Brien (1935-1985), Alan Ankrum, a un visage familier des amateurs de séries US. On a pu le voir dans Match contre la vie (ses débuts), Kung Fu, L'homme de fer, Mannix, Hawaii police d'état, Les rues de San Francisco (3 ép.), Kojak (2 ép.)…

o John Aniston (1933), le truand Albert Dancik, est né en Crête et il était un des meilleurs amis de Telly Savalas. Il est le père de Jennifer Aniston dont Telly Savalas était le parrain. Il a participé à un autre épisode de la série : The Best Judge Money Can Buy. Il joue dans Des jours et des vies depuis 1987  et…2439 épisodes !

o Ed Bernard (1939), l'officier sur parole Cleveland Watson, a joué dans plusieurs séries dont Sergent Anderson avec Angie Dickinson et Earl Holliman ; 91 épisodes dans le rôle du détective Joe Styles de 1974 à 1978.

o Charles Dierkop (1936),  l'informateur Billy DeLuca, a également joué dans de nombreuses séries dès le début des années 60 et, comme Ed Bernard, il a participé aux 91 épisodes de Sergent Anderson dans le rôle du détective Pete Royster.

o Cet épisode fut le quatrième diffusé en France, le 29 janvier 1975 sur Antenne 2.

o Durant l'épisode, la célèbre prison d'Elmira est mentionnée. Elle a été construite pendant la guerre de sécession et Lyndsey Walker, la sociologue, y travaille.

o A noter la réplique de Kojak qui retire son casque sur un chantier (avant d'être sermonné et d'en remettre un) : 'My head didn't need it anyway'.

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20. MORPHINE
(MOJO)

Une camionnette pharmaceutique est braquée et un important stock de morphine est dérobé. Kojak s'improvise chimiste pour appréhender les malfrats. 

Comme pour déjà deux épisodes de cette saison (Marker to a Dead Bookie, Die Before They Wake), le thème de l'intrigue est basé sur un produit illicite ; cette fois-ci, la morphine appelée Mojo par Kojak qui énumère une demi-douzaine de surnoms dont 'Aunt Emma' ! Trois truands, Floyd et deux frères, dévalisent le fourgon et contactent Dexter, directeur de l'institut pharmaceutique, pour revendre la camelote. Kojak, qui a envisagé cette hypothèse, se substitue au chimiste pour vérifier la qualité de la marchandise. Ce passage clé est le clou de l'épisode : Kojak, amené sur place les yeux bandés, teste la morphine ne se doutant pas que Dexter, le cerveau de l'opération qui connaît le policier, se trouve derrière lui avec les braqueurs. Un détail respiratoire le perdra ! Dexter, couvert de dettes, a trouvé ce moyen pour toucher le pactole des assurances.

De son coté, Kojak pense tenir Marty, un des trois truands, qui n'a pu résister à tester la morphine mais Floyd, le cynique vilain de l'histoire, le poignarde mortellement dans le second temps fort de l'épisode ; Stavros et Crocker prennent Marty en filature à sa sortie d'hôpital mais Floyd le tue dans une ruelle pourtant surveillée à chaque extrémité. Malgré le caractère noir de l'intrigue, quelques pointes d'humour ne passent pas inaperçues (Kojak veut revendre deux dollars à McNeil un mouchoir acheté cinquante cents, Stavros et ses deux plantes).

Pour coincer le tueur, plus nuisible qu'une arnaque aux assurances, Kojak analyse les bruits de son enlèvement (c'est moins réussi que la scène connue de Danny Wilde !) et un générateur sera le chainon manquant dans un final un peu décevant. On retient surtout de cet épisode l'intrigue solide, les deux séquences mémorables décrites plus haut et le vilain risque-tout particulièrement méprisable. 

o Ed Lauter (1938-2013), Floyd, a commencé sa carrière en 1971 dans un épisode de Mannix et il a tourné dans de nombreuses séries, Cannon, L'homme de fer, Les rues de San Francisco (2 épisodes), Police Story, Hawaii police d'état, Equalizer (2 épisodes) et films policiers, Les flics ne dorment pas la nuit, Le flic se rebiffe, French Connection II, ainsi que des films avec Charles Bronson. On a pu le voir, plus récemment, dans X Files, Millennium, Urgences, Cold Case

o Dennis Patrick (1918-2002), Clay Dexter, a eu plus de 1800 rôles à la télévision durant sa carrière qui court sur quatre décennies. Parmi ces rôles, notons les participations à des séries de renom comme Les Incorruptibles, Le fugitif, Mannix, Les rues de San Francisco (3 épisodes), Hawaii, police d'état… Il est aussi le banquier Leland dans Dallas.  Il est décédé dans l'incendie de sa maison.

o Robert Doyle (1938-2000), Harry, est une tête connue des séries des années 60. Il a débuté dans Gunsmoke puis il participa à diverses séries comme Les Incorruptibles (The Snowball avec Robert Redford), Des agents très spéciaux, Le fugitif, Les envahisseurs, Hawaii police d'état, Cannon, Section contre-enquête, Les rues de San Francisco

o Les trois lieux cités pour le trafic de drogues : Marseille, la Bolivie et le Maroc…

o Encore une grosse erreur de continuité : Kojak se rend chez le collaborateur de Dexter accompagné du capitaine McNeil. Pourtant, Kojak est seul dans la Buick sur le trajet aller. Les deux hommes interrogent l'individu puis repartent et Kojak, à un feu rouge, fait le rapprochement avec un générateur et en discute avec McNeil.  Mais Kojak est de nouveau seul dans sa voiture, sur le trajet vers le lieu de rendez-vous final. Il y a l'image connue lorsque la Buick prend une bretelle d'autoroute (déjà vue dans Knockover et Requiem for a Cop) puis le lieutenant se saisit du gyrophare sur la place passager, là où est censé se trouver McNeil ! Néanmoins, McNeil est de nouveau présent  avec Kojak dans la Buick pour effectuer les arrestations dans la scène finale.

o Un arc dans la série : la plante, prénommée Sherley, de Stavros a, cette fois, un 'compagnon' dénommé 'Sam'.

o Cet épisode est un bonus qui accompagne le pilote sur le DVD britannique Playback.

o Deux répliques de Kojak ; la première rappelle Dirty Harry lorsqu'il remarque que Dexter est asthmatique : 'Gentlemen, you've made my day !' et la seconde lors de la scène finale lorsque Dexter avoue au policier qu'il ne lui restait que cela à faire pour survivre : 'Survive is a lousy way to live !'

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21. DYNAMO-THÉRAPIE
(THERAPY IN DYNAMITE)

Kojak piste un poseur de bombes qui terrorise New York depuis quatre mois sans qu'il y ait de lien apparent entre les victimes.

C'est le dernier sommet de la première saison riche en épisodes de qualité et Danny Zucco est un des meilleurs méchants de ce premier opus (avec Gus, Peter Ibbotson et Caz). Steven Keats, disparu trop tôt, est splendide en poseur de bombes psychopathe qui pense résoudre ainsi les problèmes de sa 'famille' psychiatrique. La scène, où il jubile après s'être assuré que la victime est bien la secrétaire (en fait, ce n'est pas la bonne personne), est choquante et même dérangeante ! La force de l'intrigue est de faire connaître le personnage perturbé dès la première scène et d'expédier assez (peut-être trop) rapidement les rouages de l'enquête qui vont amener à le confondre.

En définitive, les investigations de Kojak et de ses hommes sont classiques même si les liens entre les victimes sont, a priori, inexistants. Néanmoins, Alice Fischer avait son nom sur sa place de parking et l'assassinat n'est pas le fait du hasard. A partir de morceaux d'un sac en papier et d'une partie des numéros de plaques numérologiques, Zucco devient le principal suspect. Une différence de timing intrigue Stavros (eh oui, le personnage peut avoir des lueurs) et la quincaillerie, dans laquelle Zucco travaille, est le genre d'endroit où tous les composants d'une bombe sont disponibles. Après une perquisition, Crocker découvre que Zucco est patient à une thérapie de groupe sous l'égide d'une psychologue et Kojak se joint à la séance. Cette séquence est indéniablement la plus intéressante de l'épisode ; le lieutenant oblige Zucco à se découvrir dans un échange verbal magistral ('I don't want this guy here. We are a perfect family without him') et le psychopathe, démasqué, prend la fuite dans les couloirs avant d'être tué accidentellement par un policier en faction.

La plupart des épisodes de séries policières se clôt sur ce genre d'action mais ce n'est pas le cas ici. Nous avons vu Zucco placer auparavant une bombe à retardement sous le lit de Carla Elliot, une secrétaire qui est la maitresse d'Alex Linden, un patron d'entreprise dont la femme est présente à la thérapie sous un faux nom. Dans sa volonté de soulager son amie patiente, Zucco a mis une bombe sous le lit de la rivale de Mrs Linden et cette dernière l'a deviné et elle a même autorisé son mari à passer la nuit chez sa maitresse ! Kojak, conscient qu'une bombe est sur le point d'exploser, demande aux trois autres participants de la thérapie de trouver la possible future victime parmi leurs griefs.

L'horaire d'une rencontre de baseball attire les soupçons du policier sur Mrs Linden qui, entretemps, s'est rendue sous la fenêtre de sa rivale pour assister à la déflagration. Danny Zucco est le personnage central de cette histoire même s'il disparaît un petit quart d'heure avant la fin mais la machiavélique Louise Linden (jouée par Elizabeth Allen) et la ravissante maitresse (Jane Elliot) sont interprétées également avec justesse. En dehors de la séquence thérapeutique (la seule confrontation Kojak/Zucco), les meilleurs passages sont la scène d'ouverture au parking – on sait pourtant que la Volkswagen va exploser dès qu'Alice, victime par erreur, mettra le contact-, la visite de Zucco, qui place la bombe sous le lit tandis que le couple sable le champagne, et le final où la détermination funeste de cette femme, apparemment équilibrée, fait froid dans le dos. Cet excellent épisode à la construction singulière fait partie à juste titre des incontournables parmi les fans.

o Steven Keats (1945-1994), Danny Zucco, a deux excellents rôles dans Les rues de San Francisco : un petit dealer (Expédition punitive) et le harceleur (Une chance de vivre). L'acteur s'est suicidé en 1994, à l'âge de 49 ans.

o Peggy Feury (1924-1985), Dr Irene Benton, était directrice artistique et instructrice en association avec Lee Strasberg à l'Actors' Studio. Elle ouvrit ensuite sa propre école. Elle souffrait de narcolepsie ce qui provoqua un accident de voiture qui lui fut fatal.

o Pour ceux qui s'intéressent au baseball (ce n'est pas mon cas), les Mets, souvent cités dans l'épisode, est une équipe new-yorkaise fondée en 1962.

o Kojak au reste des participants de la thérapie: 'Zucco is going to reach out of his grave and kill somebody!'

o Carla Elliot qui vient d'être secourue par Kojak: 'Thank you for my life.'

o Danny Zucco a la même camionnette Ford bleue de livraison que Kenny Soames (dans Deliver Us Some Evil). En fait, si on fait bien attention à la première vue filmée en hauteur, l'inscription semble être 'Flowers' et non 'Hudson Hardware' ce qui signifierait que les toutes premières images sont repiquées de l'autre épisode.

o Kojak exprime son cynisme au sujet des cinglés qui pullulent à New-York en évoquant l'infirmière qui a failli se faire étrangler car ses chaussures ne plaisaient pas à son agresseur !

o Lorsque Kojak interroge Alex Linden et Carla Elliot, l'horloge au mur indique sept heures moins dix. La scène est en continu et elle ne dure pas plus de deux minutes mais il est sept heures dix au moment où Kojak et Crocker sortent de la pièce.


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22. L'HOMME DE PAILLE
(THE ONLY WAY OUT)

Un jeune garçon demande à Kojak de retrouver son père disparu.

On a le sentiment en regardant cet épisode bien léger qu'il ne sert qu'à faire le chiffre et à boucler la saison. Une intrigue plate, des acteurs sans relief, pas de suspense ni d'action et on ne retrouve rien de ce qui nous a captivé au cours de cette saison à part quelques répliques et courtes situations. Un jeune garçon se rend au precinct à la suite de la disparition de son père et Kojak décide de s'occuper de l'affaire. Rapidement, le policier soupçonne que le père est retenu contre son gré. Hecht s'est en effet naïvement fait avoir et doit servir d'appât à des tueurs qui veulent liquider un voleur qui revient du Brésil pour faire une déposition.

L'enquête, comme l'épisode, n'est pas intéressante et Kojak remonte au commanditaire, Gallant, un méchant quelconque,  avoué de son état, en épluchant les appels téléphoniques reçus par Hecht lors de ses vacances écourtées avec sa maitresse en Floride. Il reste quelques passages corrects comme l'affection du père pour son fils, Hecht, naïf, qui passe un mot à Gallant, les échanges en grec entre Kojak et la gouvernante et la rencontre de Stavros avec la secrétaire qui demande s'il est marié alors qu'il lui présente...Shirley ! Bref, rien de folichon mais pas d'inquiétude, la seconde saison est réputée pour être la meilleure…

o Lee Montgomery (1961), le jeune David Hecht, est le frère de l'actrice Belinda Montgomery. Après quelques rôles, il s'est tourné vers la composition de musiques de films. Il est excellent dans un épisode dramatique des Rues de San Francisco : Un revolver qui voyage.

o John Hillerman (1932-2017), Mark Gallant, est connu pour être Higgins dans 156 épisodes de Magnum.

o Bien que cet épisode soit le dernier de la première saison aux USA, il fut le premier diffusé en Grande-Bretagne après le pilote en 1974. La série fut si populaire que la BBC diffusa les deux premières saisons à la suite sans la coupure traditionnelle. Comme en France, la BBC ne diffusa pas la série dans le même ordre qu'aux USA. Cet épisode ne fut diffusé en France que le 3  novembre 1976.

o Pour, au moins, la quatrième fois de la saison, il y a l'image connue de la Buick qui prend une bretelle d'autoroute (déjà vue dans Knockover, Requiem for a Cop et Mojo). L'image lorsque Kojak arrive dans sa voiture et qu'il tourne est reprise de Dead on His Feet.

o Kojak et la secrétaire : 'Mrs Rosenberg?' 'Miss!' 'You're kidding!'

o Troisième apparition de Shirley, la plante verte de Stavros, vue dans Deliver Us Some Evil et Mojo

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Crédits photo: Universal.

Images capturées par Denis Chauvet.