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BonusSaison 1

Cosmos 1999

Présentation 


 

Cosmos 1999 est une série que l'on peut aborder de différentes façons. Il est possible de la voir uniquement comme une œuvre de science-fiction qui présente des aventures se déroulant dans l'espace avec des étoiles, des planètes, des phénomènes étranges, des extraterrestres et des combats entre divers modèles de vaisseaux spatiaux. Cependant, les spectateurs qui se limiteront à ce seul aspect n'apprécieront pas forcément la série.

Le côté spatial et science-fiction est bien entendu important, mais ces seules caractéristiques sont au fond assez banales puisqu'on va les retrouver dans toutes les séries analogues. Ce qui fait la spécificité de Cosmos 1999, ce sont les rapports particuliers entre des personnages dotés d'une réelle épaisseur, cet aspect étant renforcé par la qualité de l'interprétation, mais aussi les thèmes abordés, souvent à la limite de la philosophie, du moins au cours de cette première saison, et où l'on peut déceler des critiques acerbes de la science, voire de la nature humaine.

Comme le titre l'indique, l'action débute en 1999, date qui constitue un avenir assez lointain à l'époque du tournage, qui a eu lieu en 1974 soit 25 ans auparavant. Les hommes ont établi une base spatiale sur la Lune, d'où ils s'apprêtent à lancer une expédition à destination d'une planète susceptible d'accueillir la vie. Notre satellite est également utilisé comme dépôt de déchets nucléaires, ce qui paraît réaliste puisque la solution spatiale au problème de ces déchets a parfois été envisagée, mais va engendrer une épouvantable catastrophe.

Une gigantesque explosion nucléaire due à des forces magnétiques, probablement engendrées par l'accumulation des déchets, projette la Lune hors de son orbite terrestre. La série va narrer les aventures des 311 rescapés de la base Alpha, leur errance dans l'espace et leurs rencontres avec des planètes mystérieuses et des civilisations extraterrestres plus souvent hostiles qu'amicales. Le but des Alphans est bien entendu de trouver une planète habitable où ils pourraient s'installer et bâtir une nouvelle civilisation.

La production a frappé fort en engageant le couple Barbara Bain-Martin Landau comme acteurs principaux. Partis de Mission impossible en claquant la porte à l'aube des années 70, Bain et Landau viennent de traverser quelques années difficiles et c'est cette série qui va leur permettre de retrouver les sommets de la popularité.

Le rôle du commandant John Koenig est probablement le meilleur de la carrière de Martin Landau, qui démontre ici l'étendue de ses qualités d'acteur d'exception. Il compose un chef charismatique, autoritaire mais juste, courageux et dont l'esprit aventureux va s'accentuer au fil de la saison. On comprend très vite qu'il éprouve des sentiments amoureux pour le docteur Russel, d'autant plus faciles à interpréter qu'il s'agit de son épouse dans la « vraie vie » en la personne de Barbara Bain.

L'amour évident entre ces deux personnages n'empêche pas certaines divergences de vues, Helena Russel se montrant plus prudente, plus douce, plus soucieuse de ménager le personnel de la base et la santé de tous, dispositions bien naturelles dans son rôle de médecin dirigeant le service sanitaire d'Alpha.

Le personnel d'encadrement sera en partie renouvelé lors de la seconde saison. Les personnages les plus importants sont ceux de Victor Bergman lors de la première saison et de Maya lors de la seconde, tous deux précieux conseillers scientifiques. En charge des communications radio, Paul Morrow sera remplacé lors de la seconde saison par Tony Verdeschi.

Mais quelques personnages apparaissent lors des deux saisons. Ainsi, Alan Carter, le capitaine en charge de l'escadrille des aigles, ces vaisseaux spatiaux légers et rapides qui constituent probablement l'élément visuel le plus caractéristique de la série. Interprété par l'acteur australien Nick Tate, Alan est doté d'un caractère bien trempé et d'un tempérament de fonceur un peu tête brûlée. Il est très proche du commandant Koenig, à qui il voue une admiration sans bornes et une fidélité à toute épreuve.

Sandra Benes est une charmante eurasienne incarnée par la discrète Zienia Merton. Sandra se retrouve en mauvaise posture plus souvent qu'à son tour, victime malheureuse menacée de tous les dangers. Son personnage doux et attachant lui a attiré les sympathies de la plupart des amateurs de la série.

David Kano, joué par Clifton Jones, est en charge de l'ordinateur. Son personnage est très discret, mais moins toutefois que celui du docteur Matthias, l'assistant d'Helena Russel interprété par Anton Philips, qui joue un rôle extrêmement mineur, voire transparent.

Tous ces personnages se trouvent aux prises avec les dangers de l'espace intersidéral, ce qui occasionne des scènes de combats ou des phénomènes étranges accompagnés d'effets spéciaux jamais outranciers, mais très satisfaisants pour l'époque. Les êtres rencontrés sont souvent hostiles et leur technologie plus avancée que celle des Terriens. Les Alphans ont parfois du mal à se sortir indemnes de leurs aventures, mais leur ténacité, leur ingéniosité ou les erreurs de leurs adversaires finissent toujours par leur sauver la mise.

Ceci est bel et bon mais ne serait pas d'un intérêt phénoménal sans les aspects philosophiques abordés lors de cette première saison. Le passé de l'homme, son présent et sa destinée, les dangers de la science et surtout de ses applications, mais aussi des aspects religieux évidents, suscitent la réflexion, tant des personnages que du téléspectateur.

Soulignons aussi la réussite des décors, notamment ceux de la base lunaire Alpha, à dominante de tons clairs, et l'originalité des costumes lunaires conçus par Rudy Gernreich, bien que les combinaisons ressemblent un peu trop à des pyjamas... Les pistolets à rayon laser constituent également un marqueur mémorable, à l'image des aigles.

Cette habile combinaison d'aventures spatiales très science-fiction, d'étude de caractères et d'interrogations philosophiques produit ce cocktail explosif qui a assuré le succès mondial de la série, ou du moins de la première saison. En effet, les changements introduits lors de la seconde sonneront le glas de la série. Principalement en cause, le ton léger, voire humoristique, en totale contradiction avec le sérieux qui avait fait le succès de la première saison. L’humour n’apparaît pas plus opportun dans Cosmos 1999 qu’il n’aurait pu l’être dans une série comme Les Incorruptibles. Sérieusement, qui peut imaginer Eliot Ness en train de plaisanter aimablement pendant son travail ?

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)