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 saison 1Saison 3

200 dollars plus les frais 

Saison 2


 

1. LA COMPAGNIE IRONWOOD
(THE AARON IRONWOOD SCHOOL OF SUCCESS)



Scénario : Stephen J. Cannell.

Réalisation : Lou Antonio.

Résumé :

Jim Rockford échappe à un enlèvement. Son père aimerait que Jim se laisse engager par un ami d’enfance, Aaron Ironwood, dont la réussite est exemplaire. Pourtant, les affaires de cet homme sont loin d’être limpides.

Critique : 

Episode sur le thème des amis d’enfance. Ironwood est victime d’un chantage ayant trompé sa femme avec une prostituée. Dans le rôle de l’ami d’enfance, James Hampton n’a pas le physique de l’emploi, il fait un peu lourdaud. On l’imagine mal en milliardaire self made man. Il s’avère vite être un escroc et un looser, ayant le FBI aux trousses.

La série ne se prend pas au sérieux. Elle a la légèreté des productions des années 70. On le remarque dans les rapports entre père et fils Rockford, comme dans la première saison, le paternel ne désespère pas de faire renoncer à la carrière de détective privé de son rejeton pour qu’il devienne camionneur.

James Garner réussit à conserver son sérieux teinté de nonchalance dans une intrigue peu sérieuse et assez fantaisiste. La séquence où Jim vole une coccinelle d’un vendeur de pizza est un peu pesante car elle sert de prétexte à un gag étiré de façon superficielle.

L’ambiance est bon enfant, dans un ton bien moins sérieux que « Cannon » et « Mannix ». En avocate Beth Davenport, Gretchen Corbett, actrice récurrente, ne fait qu’une apparition et l’épisode manque un peu de jolies filles même si le soleil et le sable sont au rendez-vous.

On a souvent le sentiment d’être dans une production d’Aaron Spelling (« Drôles de dames ») et l’on ne note aucune différence avec la saison 1. Très vite, on se rend compte que les choses sont plus compliquées qu’il ne paraît. Mais aucune noirceur dans l’intrigue.

Seul gros bémol : dans le contexte, quelques filles en bikini n’auraient pas été de trop, dans une distribution trop masculine. Jim Rockford se montre peu crédible en homme d’affaires ayant racheté la compagnie à son ami, alors que la Mafia la convoite. Les souvenirs d’enfance des deux larrons sont omniprésents et l’on comprend qu’Ironwood a toujours floué Jim.

On passe un bon moment sans prise de tête, mais les amateurs de séries policières « sérieuses » comme « Kojak », « L’homme de fer » ou « Hawaii Police d’état » seront déçus. On est proche ici de toute la galerie des séries légères des années 70. Pour situer l’ambiance, on pourrait comparer cette approche du genre « séries de détectives » à  des productions d’autres catégories « La croisière s’amuse », « L’homme qui valait trois milliards » ou encore « L’île fantastique ». On ne prend jamais l’intrigue au sérieux. Quant aux représentants de la Mafia, ce sont des bandits d'opérette.

Anecdotes :

  • James Hampton (1936-) a notamment joué au cinéma dans « Le syndrome chinois ».

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2. LE ROI DU PÉTROLE
(THE FARNSWORTH STRATAGEM)

Scénario : Juanita Bartlett.

Réalisation : Lawrence Doheny.

Résumé :

L’ami de Jim, le policier Dennis Becker, s’est fait escroquer, croyant acheter un hôtel, il se retrouve propriétaire de la seule réception. Une belle inconnue, Audrey Wyatt, également victime de l’arnaque, engage Jim.

Critique : 

Dans cette série à l’ambiance légère genre « Drôles de dames », on ne nous promet pas la lune, mais au moins  y trouve-t-on son compte. James Garner promène sa nonchalance sans trop s’impliquer, mais le personnage ne le requiert pas. Jim Rockford, as de la combine, va en monter une contre celui qui a escroqué son ami. Il se fait passer pour un milliardaire du pétrole.

On se régale avec la beauté des images (piscines, Linda Evans en bikini, décors ensoleillés), tout est ici prétexte à insouciance et l’on ne prend jamais la série au sérieux. Avec un autre comédien que James Garner, la mayonnaise ne prendrait pas. Mais il est très à l’aise dans le rôle. Gretchen Corbett depuis le pilote de la saison 1 fait des apparitions en pointillé en avocat Beth Davenport. Dans une scène, elle l’embrasse sur la bouche ce qui laisse supposer plus qu’une amitié. Noah Beery Jr. en père de Jim cabotine en ouvrier zélé. Rockford se révèle plus roué que l’arnaqueur Simon Lyod (Paul Jenkins).

Oubliant tout réalisme, « 200 dollars plus les frais » joue à fond la carte de l’amusement. Pour la seconde fois, le héros affronte une Mafia qui n’a rien de menaçante. Jim bluffe tellement que lorsqu’il dit la vérité, les autres ne le croient pas et veulent acheter une fausse concession pétrolière.

Pour être appréciée, cette série relaxante ne doit pas être prise au sérieux. Les situations cocasses et les quiproquos s’accumulent. Linda Evans dans le rôle d’une garce jouant un double jeu n’est pas très convaincante. Elle est plus ici une belle plante qu’une comédienne. Son talent réside dans sa plastique qu’elle expose lors de plusieurs scènes de piscine.

Anecdotes :

  • Le personnage de Linda Evans s’appelle « Wyatt » en VO et « White » en VF.

  • Paul Jenkins (1938-2013) a joué dans « Chinatown », « Network, main basse sur la TV » et a tourné jusqu’à sa mort (« Cold case »).

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3/4. LES ROUTIERS – 1RE PARTIE  / 2ÈME PARTIE
(THE GEARJAMMERS - PART 1 / PART 2)

Histoire : Stephen J. Cannell.

Adaptation : Don Carlos Dunaway.

Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Rocky, le père du héros, vend des billets de loterie pour un bal, mais des hommes le recherchent. Parce qu’il ne sait pas où il est, Jim prend une rossée par deux truands.

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Critique : 

On se demande pourquoi un épisode en deux parties, le principe de la série policière étant de proposer une histoire complète chaque semaine. C’est heureusement le seul de la saison. Jim Rockford est vraiment le « privé » le moins doué qui soit, en témoigne la raclée qu’il prend en début d’intrigue, là où Mannix ou Magnum auraient mis KO leurs adversaires. On le trouve même assez lâche dans la scène où il s’enfuit en voiture.

Scènes répétitives, six attaques de camion similaires, ennui qui s’installe avec la recherche de Rocky par son fils, un épisode double ne s’imposait pas. D’ailleurs, après un long résumé, la deuxième partie ne débute qu’au bout de neuf minutes.

Entre deux scènes d’action (explosion de la voiture de Jim à la fin de la première partie), Jim passe son temps à chercher son père qui lorsqu’il le trouve se comporte de façon irritante et inconsciente, ne voulant rien dire. Pas l’ombre d’une jolie fille à l’horizon, des bavardages sans fin, une intrigue qui aurait eu de la peine à meubler un seul opus et qui étirée en deux parties devient indigeste.

La police collabore difficilement avec Jim, et c’est grâce à l’amitié qui le lie avec Denny Becker que le héros parvient à faire protéger son père et s’occuper de l’affaire des camions volés. Rocky réalise à la 26e minute de la deuxième partie qu’il est en danger de mort !

Cette enquête au milieu des dockers est d’un ennui mortel, sans jamais aucun relief. Si l’on trouve beaucoup d’extérieurs qui manquent cruellement à d’autres séries, on a ici tout simplement oublié le scénario. Est-ce une conséquence mais Noah Beery Jr. cabotine. Il faut dire qu’il a des excuses devant la carence de son rôle. James Garner lui ne semble pas s’ennuyer, il est bien le seul, le téléspectateur s’est endormi ou a zappé depuis longtemps. La poursuite en camion finale (41e minute) de la deuxième partie tente de nous sortir de notre léthargie, mais il est un peu tard.

« Les routiers » est à éviter, surtout si l’on commence la série en regardant ces deux épisodes, on est certain de ne pas avoir envie d’en voir d’autres. Quant au coupable, il vient se jeter dans la gueule du loup à la fin avec une naïveté confondante.

Anecdotes :

  • On apprend que Rocky a 65 ans.

  • Jim découvre que depuis des années, son père a une maîtresse, Mary Ramsey.

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5. HAUTE COUTURE
(THE DEEP BLUE SLEEP)

Histoire  : Chas Floyd Johnson.

Adaptation : Juanita Bartlett.

Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Margo Adams, amie de Beth, fait appel à Jim ainsi qu’à l’avocate pour la protéger. Amie d’enfance de Beth, elle revient de New York. On la retrouve morte dans sa voiture au fond d’un lac.

Critique : 

Gretchen Corbett, en personnage récurrent de Betty Davenport l’avocate, est vraiment excellente et d’ailleurs se substitue au personnage principal féminin de tradition, la guest-star. Janet MacLachlan, en patronne de Margo Mme Clarke, se montre altière et odieuse comme dans plusieurs autres de ses rôles (« Daktari », « Les envahisseurs »).

Deux vieux briscards des années 60-70, Michael Conrad et Robert Webber, ajoutent un plus à l’épisode. L’image a été remasterisée contrairement à d’autres séries comme « Cannon » et on apprécie beaucoup.

Le scénario est cette-fois bien écrit, loin des foireuses histoires de routiers. Il est ici question d’une boîte de haute couture. Pas d’humour dans cet opus à la tension très grande, digne d’un film noir. James Garner se montre à la hauteur d’un détective privé digne de ce nom ce qui n’est pas le cas dans toutes les enquêtes. On comprend mal ces variations au cours d’une même saison, passant d’un pleutre (« Les routiers ») à un alter-ego du privé lambda style Mannix comme ici avec une nonchalance en plus et une dimension plus humaine.

L’ennemi du jour est la mafia qui blanchit de l’argent dans une entreprise de mode. Lors des scènes en voiture, c’est le vrai paysage qui défile en fond (au contraire de « Banacek » et de « L’homme de fer »). « 200 dollars plus les frais » brille par ses réalisations et les moyens mis en œuvre, même si les scénarii ne suivent pas toujours, ce qui n’est pas le cas de cet épisode. Le réalisateur prend le temps de raconter son intrigue, chose appréciable par rapport à beaucoup de séries contemporaines.

La bande son est parfois irritante (harmonica omniprésente) sans rien ajouter au suspense. Le gros handicap de Jim est de ne pas avoir d’arme, en tant qu’ancien taulard. Il doit donc faire avec les moyens du bord (ici voler une voiture de police). On passe un bon moment et c’est l’essentiel.

Anecdotes :

  • Episode doublé tardivement, car dans la VF, le personnage de Robert Webber fait allusion à « L’homme qui tombe à pic ». Nous sommes en 1975 et la série avec Lee Majors date de 1981.

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6. LE GRAND LAC BLEU
(THE GREAT BLUE LAKELAND AND DEVELOPMENT COMPANY)

Scénario : Juanita Bartlett.

Réalisation : Lawrence Donehy

Résumé :

Tombé en panne dans le désert, Jim Rockford se voit escroquer de 10 000 dollars, caution d’un de ses clients, par l’employé d’un promoteur immobilier marron.



Critique : 

Dans cette aventure, Jim tombe par hasard sur une escroquerie phénoménale. Bel épisode avec une intrigue à tiroirs : Jim démasque des escrocs qui vendent à de riches retraités des parts dans une propriété fictive. Il n’y a en effet que du sable, et des gogos achètent en pensant qu’il s’agit d’une affaire en or. L’épisode bénéficie comme d’habitude de beaux tournages en extérieurs, avec cette fois un script solide. Dana Eclar en shérif moustachu est méconnaissable. Le seul reproche que l’on puisse faire est l’absence de comédiennes (distribution totalement masculine à l’exception de Mary Ann Chinn qui ne tient qu’un petit rôle).

Evitant tout humour, ce polar, sans être réaliste, ne se départit jamais d’un sérieux absolu. James Garner, excellent, nous fait croire à cette intrigue assez peu cohérente. Face à des escrocs, Jim en rameute d’autres, faux acheteurs. On se désintéresse de l’intrigue de départ (la subtilisation de la caution d’un client du héros) pour se concentrer sur la petite ville.

Le méchant de l’histoire, le promoteur, Walter Hart, est brillamment interprété par Dennis Patrick que l’on aurait aimé voir plus souvent. La mise en scène et les moyens financiers pour la production sont là, en témoigne la formidable poursuite en hélicoptère de la fin. Curieusement, Dana Eclar passe complètement inaperçu en shérif. Il a largement pris sa revanche durant le reste de sa carrière.

Anecdotes :

  • Peu connue, Mary Ann Chinn a aussi joué dans « Hawaii Police d’état » et « Les routes du Paradis ».

  • Dennis Patrick (1918-2002) est surtout connu pour une série culte outre Atlantique inédite en France, « Dark Shadows ». Méconnu en France, il a tenu différents rôles dans les mêmes séries, à savoir « Les rues de San Francisco » et « Dallas ».

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7. UNE DÉTECTIVE TENACE
(THE REAL EASY RED DOG)

Scénario : Stephen J. Cannell.

Réalisation : Ivan Dixon

Résumé :

Jennifer Sandstrom engage Jim pour qu’il enquête sur la mort suspecte de sa sœur qui se serait suicidée. Mais lorsqu’il veut reprendre contact avec elle, elle a un nouveau visage !

Critique : 

Avant de devenir l’insupportable Jennifer Hart de « Pour l’amour du risque », Stéphanie Powers était, dans les années 60-70, l’invitée vedette idéale des séries (« Banacek », « Cannon »). En effet, loin d’être une idiote, cette comédienne de talent laissait transparaître un sex appeal torride. Jim/James Garner a la chance de l’avoir comme cliente dans cet opus.

Ici, Stéphanie a une concurrente de taille en la personne de la fort jolie Sherry Jackson, qui incarne la véritable Jennifer Sandstrom. Jim se retrouve avec sa cliente Tina Dusseau, qui l’a dupé car elle travaille pour une compagnie d’assurance.

Avec deux jolies filles canon et talentueuses, l’ambiance sea, sex and sun de la série est au beau fixe. Bien que l’enquête soit dramatique, nous sommes ici dans la légèreté des séries seventies.

Vieil ennemi de Jim, le sergent Diel (Tom Atkins), supérieur de Dennis Becker, est parfois caricatural. Jolies filles, soleil, belles voitures, villas de luxe, le directeur de la photo a ici la tâche aisée par rapport aux séries policières qui se déroulent dans les bas fonds. L’humour de la série reste toujours bien contenu par rapport à d’autres productions 70’s comme « Amicalement vôtre ». Ce genre d’épisode est un habile compromis entre les enquêtes parfois trop rigides de « Cannon » et « Mannix » et les délires de héros portés sur la fantaisie.

James Garner en Jim se montre moins « looser » que de coutume. Davantage homme d’action que séducteur, il maintient une ambiance de série noire. De nature réservée, l’heureux Jim a la chance d’avoir des avances de Tina Dusseau. Il ne manque que l’avocate Beth Davenport/Gretchen Corbett pour que cet épisode soit un festival de charme.

Bercé par les images charmeuses, le téléspectateur se régale du spectacle et oublie l’intrigue en cours de route. La série joue sur le thème du glamour. Pour les dames, James Garner perd ici le côté « balourd » qu’il traîne parfois dans certains épisodes, quand aux vedettes invitées Stéphanie Powers et Sherry Jackson, elles sont belles à damner un saint. L’ambiance ici préfigure « Drôles de dames ». C’est léger sans tomber dans le décalé. On passe sur quelques invraisemblances, notamment lorsque Tina/Stéphanie se fait passer (avec de simples lunettes de soleil)  pour Jennifer/Sherry, les deux comédiennes ne se ressemblant pas du tout. Stéphanie Powers habituée aux séries vole un peu la vedette à James Garner, il faut dire que son personnage prend la direction de l’enquête qu’est censée mener Jim.

Je me suis régalé, dans une série dont l’ambiance est aux antipodes de la franchise « NCIS ». On oublie vite la victime du début pour se noyer dans les yeux de Stéphanie Powers et Sherry Jackson.

Anecdotes :

  • Sherry Jackson est née en 1942. Après une carrière commencée comme enfant prodige à l’âge de 6 ans, elle a su négocier son retour, adulte, dans des séries comme « La quatrième dimension », « Perry Mason », « Le Virginien », « Star Trek », « Les mystères de l’ouest », « L’immortel », « Starsky et Hutch », « Les rues de San Francisco », « L’incroyable Hulk » , « L’île fantastique » et « Drôles de dames », avant de tout arrêter en 1982.

  • Stéphanie Powers (1942-) est célèbre pour « Annie agent très spécial », « L’amour en héritage », « Pour l’amour du risque ».

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8. RÉSURRECTION INATTENDUE
(RESURRECTION IN BLACK AND WHITE)

Scénario : Juanita Bartlett et Stephen J. Cannell.

Réalisation : Russ Mayberry

Résumé :

Une jeune et jolie journaliste, Susan Alexandre, engage Jim pour l’aider à prouver l’innocence d’un homme emprisonné depuis six ans et demi : Dave Kruger, accusé du meurtre de sa petite amie. Susan échappe à deux tentatives d’assassinat.

Critique : 

Après Stéphanie Powers, Joan Van Ark (« Côte Ouest ») assure la partie charme de cet épisode. Jim alterne les enquêtes en étant parfois héroïque, parfois lâche et balourd, ce qui est le cas ici. James Garner est à l’aise dans les deux registres. Le script est cette-fois très bon multipliant les rebondissements, les cadavres, les coïncidences. Nous sommes dans une fantaisie policière qui fait fi de tout réalisme. L’intrigue va à cent à l’heure, et on doute que le téléspectateur puisse tout retenir, entre deux tentatives de meurtre sur Susan, une poursuite en voiture en pleine montagne désertique, mais le but ici est le suspense et l’action à tout va.

Le point faible de cet opus est l’interprétation outrancière de Joan Van Ark qui surjoue en permanence, irritant le téléspectateur par son côté hystérique. Elle ne laisse jamais parler James Garner.

Si l’épisode part sur les chapeaux de roue, à force de fausses pistes et de coup de théâtre, l’attention et l’intérêt perdent leur intensité en cours de route. Beaucoup de seconds rôles sont bien servis (on retrouve en médecin légiste retraité l’incontournable Milton Selzer), mais Russ Mayberry dirige mal ses comédiens, en particulier Joan Van Ark qui semble être pressée d’en finir et d’avoir un train à prendre. On préférera cet épisode au calamiteux double opus « Les routiers », mais on aurait aimé que l’on prenne le temps de nous raconter l’histoire, comme dans « Le grand lac bleu » par exemple.

L’amateur de polars à tiroirs est servi : victime morte dans des circonstances étranges, mère de la victime elle-même foudroyée par une crise cardiaque après avoir demandé une révision du procès du meurtrier de sa fille, dossier que Dennis Becker ne parvient pas à retrouver dans les archives de la police, avocat victime d’un grave accident qui lui fait perdre la raison juste après le procès. On comprend mal pourquoi la journaliste Susan/Joan Van Ark a attendu six ans et demi pour ressortir ce dossier dont tous les protagonistes, en particulier les coupables, ont sagement attendu à Santa Monica d’être arrêtés ou tués. Intrigue solide, mais traitement par trop fantaisiste. Les moyens financiers sont là, et on les voit à l’écran : poursuite en hors bord et hélicoptère du bateau des criminels, qui se sont enfin décidés à fuir.

On peut regretter que Joan Van Ark en fasse des tonnes et par son exubérance ne laisse aucune place aux autres comédiens pour développer la crédibilité de leurs personnages. Mais on passe un bon moment.

Anecdotes :

  • Joan Van Ark (1943-) avec 327 épisodes de « Côte Ouest » de 1979 à 1993 reste identifiée au seul personnage de Valene Ewing. C’est sa deuxième apparition dans « 200 dollars plus les frais » après l’épisode de la saison 1 « Cherchez, vous trouverez », où elle tenait un autre rôle. Elle reviendra une ultime fois dans la saison 3 composant un autre personnage.

  • Milton Selzer (1919-2006), souvent invité vedette des séries des années 60-70 (« Les envahisseurs », « Hawaii Police d’état ») a joué au cinéma dans « Pas de printemps pour Marnie » d’Alfred Hitchcock.

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9. UN ANGE PAS TRÈS CATHOLIQUE
(CHICKEN LITTLE IS A LITTLE CHICKEN)

Scénario : Stephen J. Cannell.

Réalisation : Lawrence Donehy.

Résumé :

Angel Martin, ami de Jim et ex-co détenu, vient le trouver car l’homme auprès duquel il a gagné au jeu a disparu.

Critique : 

C’est l’un des 40 épisodes où Angel Martin incarné par le comédien Stuart Margolin intervient. D’emblée on est déçu par une distribution entièrement masculine. Les premières images nous donnent le sentiment que l’épisode va être raté. Jim a le don pour se laisser entraîner dans des embrouilles minables.

On peut à ce stade de la saison 2 définir qu’il y a deux sortes d’épisodes de « 200 dollars plus les frais » : ceux comme celui-ci, avec une présence importante du père du héros Rocky – ce n’est toutefois pas le cas ici - , et qui donnent rarement des réussites, et ceux où la série se situe à mi-chemin entre le sérieux de « Mannix » et la légèreté de « Drôles de dames ».

Angel Martin, aventurier roublard haut en couleurs, rappelle le Jack Dalton de « Mac Gyver. Il embarque ici Jim dans une galère avec des gangsters minables qui évoquent des bandits d’opérette.

Cet épisode tend vers les séries loufoques comme « Max la menace », mais le grand écart avec les opus sérieux le rend difficile à regarder jusqu’au bout. Les mafiosi censés dangereux comme Chester Sierra (Ray Danton) sont hautement ridicules. Ce n’est pas l’ange du titre français mais l’épisode qui n’est pas très catholique. On s’ennuie ferme, et rien n’est pire que cette intrigue qui veut faire rire sans jamais atteindre sa cible.

Ici, c’est à qui escroquera l’autre. Les situations se succèdent de façon répétitive et le téléspectateur sombre dans une profonde torpeur. Rien ne justifie que Jim se laisse entraîner dans la galère montée par Angel Martin. On ne tombe jamais dans le style décalé (« Chapeau melon et bottes de cuir : le legs »), mais l’esprit y est. C’est le genre d’épisodes qui fait fuir celui qui veut connaître « 200 dollars plus les frais ».

Le faux enterrement d’Angel Martin est d’un goût douteux. Il est le prétexte à une réunion informelle de gangsters de pacotille. On peut donc zapper sans regrets cet épisode. Seul Joe Santos en inspecteur Dennis Becker semble faire quelques efforts pour donner un peu de crédibilité à ce ratage total.

Anecdotes :

  • Joe Santos (1931-) qui incarne Becker dans 112 épisodes de la série plus les téléfilms est également connu pour son rôle dans la série « Les Soprano » et au cinéma pour le superbe et mésestimé « Postman » de Kevin Costner.

  • Unique épisode de Ray Danton (1931-1992) qui a joué dans « Hawaii Police d’état », « Les rues de San Francisco », « Cannon », et au cinéma dans « La chute d’un caïd » (1960) de Budd Boetticher.

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10. LES ASSASSINS DU COLONEL
(TWO INTO 5:56 WON'T GO)

 

 

Scénario : Stephen J. Cannell.

Réalisation : Jeannot Szwarc.

Résumé :

Poursuivi par des militaires et policiers corrompus, le colonel Bowie appelle au secours Jim Rockford qu’il a connu durant la guerre de Corée. Mais il est tué avant d’en dire plus. Sa fille Shana engage Jim pour retrouver les meurtriers.

Critique : 

On passe du coq à l’âne après le stupide « Un ange pas très catholique ». Dès les premières images, nous sommes dans un thriller authentique. On a aussi droit à une jolie fille en tête de distribution, Jesse Welles, dans le rôle de la fille du disparu, Shana Bowie.

Très prévisible, cette série dès les premières minutes nous donne des indices sur sa qualité. Le précédent opus était atroce, ce que les images du début révélaient. Idem ici mais dans le sens contraire. On comprend que c’est une bonne intrigue plein de suspense. Il s’agit d’une histoire de trafic d’armes au sein de l’armée, à partir de planches pourries de la grande muette.

Malgré ses atouts, il manque à cet opus ce petit quelque chose qui en ferait quelque chose de parfait. La production comme d’habitude ne lésine pas sur les moyens. Pas de tournage en studio, pas d’économies de bouts de chandelles. Il aurait juste parfois dû payer un peu plus cher des scénaristes paresseux.

La production nous propose trois méchants de choix : le shérif ripoux Webster (Charles Napier, odieux à souhait dans son rôle), Quenton Davis (Harvey Gold qui ressemble un peu à l’acteur Bradford Dillman) qui dirige les opérations de trafic d’armes, et le lâche sergent Harvey Slate (William Boyett). Ces trois-là ont inventé des identités de militaire qui ont le bon goût de mourir et de permettre de sortir des armes de pointe dans des cercueils. Pour tromper la vigilance du colonel Bowie, on lui a jeté dans les bras la belle et vénéneuse Terry (Carol Vogel).

Une réalisation à faire pâlir d’envie les séries tournées en studio comme « L’homme de fer ». Cela permet au film de ne pas vieillir, mais on déplore quelques lenteurs dues au scénariste Stephen J. Cannell qui aurait gagné, comme producteur, à engager un meilleur auteur.

Anecdotes :

  • Evocation de la guerre de Corée que Jim a faite sans gloire, selon Shana, il l’a passée en essayant tout le temps de se défiler.

  • La jolie Jesse Welles a tourné dans « Rick Hunter », « Hooker », « Fame », « Un shérif à New York », « Kojak », « Serpico ». Commencée en 1971, sa carrière s’est arrêtée en 1988.

  • Le français Jeannot Szwarc (1939-) a réalisé « Les dents de la mer 2 », « Quelque part dans le temps », « Supergirl ».

  • Autre jolie fille de l’épisode, Carol Vogel (1942-) incarne Terry. Elle est essentiellement une actrice de télévision, citons « Bonanza », « Hawaii Police d’état », « Serpico », « Chips », « Wonder woman », « Les routes du Paradis ». Elle ne tourne plus depuis 1987.

  • Jim dispose dans sa voiture d’un appareil permettant de fabriquer de fausses cartes de visite avec des identités et fonctions farfelues, ce que l’on a découvert dans l’épisode « Résurrection inattendue ».

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11. UNE CHARMANTE PETITE VILLE
(PASTORIA PRIME PICK)

  

Scénario : Gordon Dawson.

Réalisation : Lawrence Doheny.

Résumé :

Jim tombe en panne dans une ville perdue, Pastoria, lors d’une banale enquête d’adultère. Le garagiste abuse sur la note, profitant de la situation. Au motel où il est descendu, le détective suite à un concours de circonstances risque être accusé de viol de la jeune Rita, qui l’innocente aussitôt. Peu après, il est pris pour un autre et manque être tué.

Critique : 

L’épisode ressemble, par son canevas de départ, à l’opus 6 de cette saison, « Le grand lac bleu ». Malgré des décors splendides, l’intrigue est assez confuse, mêlant plusieurs quiproquos.

On retrouve avec un immense plaisir Beth Davenport/Gretchen Corbett. Elle est l’atout charme maître de la série, après un second rôle dans l’épisode de « Banacek » : « La malle des indes », la comédienne s’affirme dans « 200 dollars plus les frais ». Jim doit une fière chandelle à son avocate dans cette enquête qui dépeint une contrée sauvage, une petite ville isolée qui rappelle l’épisode de « Match contre la vie » : « Les tyrans » et tant d’autres qui mettent en cause les abus de pouvoir de la loi dans l’Amérique profonde. On trouve d’ailleurs dans la saison 4 de « Alfred Hitchcock présente », avec l’épisode 4 « The crooked road » diffusé le 26 octobre 1958 l’archétype de ce genre de situations. « Une charmante petite ville » d’ailleurs doit beaucoup à « The crooked road » entre justice et police corrompues et garagiste dépanneur complice.

Ici, entre une voiture que Jim est obligé d’emprunter, contenant une valise pleine de drogue, une fausse accusation de viol, notre héros risque vingt ans de prison.

Le foisonnement d’intrigues nuit à la bonne compréhension de l’histoire. Gretchen Corbett vole la vedette à la jeune Smith Wordes. Le dépanneur corrompu Vern Soper (Warren J. Kemmerling) se montre un ennemi particulièrement redoutable pour Jim.

Force revient à la loi, malgré l’arrestation arbitraire de Beth et de Rocky dans l’intervalle. Karen, la mère de Rita, s’avère le cerveau de l’affaire. Cet épisode avait tous les atouts pour être un chef d’œuvre, mais les écheveaux de l’intrigue s’emmêlent très vite, dommage.

Ne boudons pas notre plaisir, lors d’une seconde vision, l’opus se révèle moins compliqué à comprendre, il est en tout cas à des lieux de « Les routiers » ou « Un ange pas très catholique », et mérite largement trois étoiles.

Anecdotes :

  • Après ce qui fut presque son premier rôle, Smith Wordes (1955-) qui incarne la jeune réceptionniste Rita, joua dans « Baretta », « Le riche et le pauvre », « Gemini Man », « Clair de lune » et « Fame ».

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12. LA RÉINCARNATION D'ANGIE
(THE REINCARNATION OF ANGIE)

Scénario : Stephen J. Cannell.

Réalisation : Jerry London.

Résumé :

Angela Perris reçoit un coup de fil de son frère Tom qui veut lui indiquer les chiffres d’une combinaison de coffre, mais il est interrompu. S’apercevant qu’elle est suivie, elle engage Jim Rockford. L’homme se révèle un agent du FBI. Mais sa carte est fausse.

Critique : 

La naïve Angela (Elayne Heilveil) se montre d’emblée espiègle et rusée sous des airs d’innocence, comptable dans une entreprise, sans argent. Elle engage Jim sans connaître ses tarifs (elle n’a que 25 dollars à lui offrir).

On ne comprend pas pourquoi Jim se méfie d’elle. Quant au FBI, les rapports du privé avec cet organisme ne semblent pas au beau fixe. Cela s’arrangera au cours de l’épisode, et au grand profit d’un Jim qui ne serait pas sorti vivant de l’histoire sans l’intervention des agents fédéraux.

Jim fait montre ici d’un culot incroyable, se faisant passer pour un comptable, pour mener, pour son propre compte, une enquête sur Tom Perris. Avec un abattage de démarcheur, il dupe son monde et se fraie un passage dans l’entreprise de Perris. Il faut le voir faire du charme à une secrétaire réservée et un peu coincée, Susan Miller, et se débarrasser des questions gênantes en lui demandant de lui apporter du café.

C’est le genre d’opus où le réalisateur prend son temps pour raconter l’histoire, et on l’apprécie. Nous faisons petit à petit la connaissance d’Angela, cadette de 15 ans de son frère. On s’était aperçu de la différence d’âge dès les premières images. Angie a 25 ans.

Perris a dérobé 500 000 dollars pour placer de faux titres, ce que sa sœur, qui l’adule, refuse de croire.

Curieux épisode qui garde certains de ses mystères à l’épilogue. On suppose (mais rien ne nous permet de l’affirmer) que la mystérieuse inconnue, lors du rapt d’Angela, qui téléphone à Jim est Angela en personne. Le titre qui parle de réincarnation n’évoque rien de surnaturel, mais se réfère à la véritable identité du frère défunt. L’opus est agréable à regarder, avec son lot de poursuites et cascades en voitures, et des extérieurs de Santa Monica à faire rêver.

Elyane Heilveil, peu connue mais qui gagne à l’être, est la révélation de l’épisode. Elle a infiniment plus de charme qu’une Joan Van Ark hystérique dans « Résurrection inattendue ». Elle joue juste, avec un naturel désarmant. On regrette qu’elle n’ait pas fait une plus grande carrière. On se demande pourquoi le réalisateur attend ici 30 minutes avant de faire des gros plans sur son visage.

Anecdotes :

  • Elayne Heilveil (1948-) a commencé sa carrière en 1972. Elle reviendra dans un épisode de la saison 3 dans un autre rôle. Elle a joué dans « Serpico », « Hawaii Police d’état », « Timide et sans complexe », « Capitaine Furillo », « Hooker », « La belle et la bête ». Plus de nouvelles depuis 2002.

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13. CHANTAGE
(THE GIRL IN THE BAY CITY BOY'S CLUB)

Scénario : Juanita Bartlett.

Réalisation : James Garner.

Résumé :

Jim s’aperçoit à l’issue d’une partie de cartes qu’il est suivi. S’arrêtant dans un drive, il fait appel à la police qui arrête une inconnue, la jolie Kate Flanders.

Critique : 

Premier épisode réalisé par James Garner en personne.  Blair Brown, qui incarne Kate, est une des rares beautés de la série qui continuent de tourner. Kate espionne son beau-père qui gagne des fortunes au poker. Or l’argent vient de sa mère. Jim a été engagé par un Monsieur Phelps, totalement étranger à « Mission Impossible »,  pour savoir si les parties de poker sont truquées ou non. Plus tard, au cours de son enquête, il comprend qu’il a eu affaire à un imposteur, car Phelps est mort depuis deux mois. Dans le même ordre d’idée, Kate Flanders n’est pas non plus celle qu’elle a prétendu être.

La mauvaise surprise est le retour du calamiteux Angel, qui a plombé l’épisode « Un ange pas très catholique ». On comprend vite qu’il tente encore de flouer Jim. Et lui ramène deux hommes furieux et inquisiteurs, dont un certain Thompkins (Joel Fabiani, ici du côté obscur de la force). On regrette son apparition fugitive alors qu’il est bien meilleur comédien qu’un Stuart Margolin.

Phelps se révèle être substitut du procureur et s’appeler Kimball. Il veut savoir si les gros bonnets qui jouent au poker trichent et s’ils ont acheté la police fédérale. Toutefois, Kate a des doutes sur la probité de son supérieur, il est vrai détestable.

Malgré la présence « effrayante » de Stuart Margolin en  loufoque Angel Martin, la tonalité de l’opus est dramatique. Bien qu’il soit en colère, Jim n’en est pas moins homme et pardonne à Kate sa duperie.

La mise en scène de James Garner ne se distingue en rien de celles des autres réalisateurs de la série. L’histoire est bien agencée et l’on suit l’ensemble avec intérêt mais sans passion. Guindée, Blair Brown est trop sérieuse et ne joue jamais dans le registre sexy. C’est un peu son personnage qui l’impose.

Intrigue trop dramatique pour une série habituellement au ton léger, l’épisode ne correspond pas au public ciblé. Les gangsters sont tantôt crédibles, tantôt falots. On retrouve l’incontournable Paul Stevens, présent dans toutes les séries de l’époque. Le sentiment final devant cet épisode est mitigé. On est dans un mauvais ersatz de « Kojak » alors que l’ambiance sea sex and sun de la série est plus proche de « Drôles de dames ». Quand à la musique trop envahissante, elle est un véritable handicap pour la série.

Anecdotes :

  • Blair Brown (1946-) qui incarne Kate a débuté dans « L’obsédée sexuelle » de Jean-Paul Sassy (1972). Elle tourne toujours.  Sa carrière télé va de « Kojak » à « Person of interest », « Fringe », « Forever » en passant par « Smallville », « Urgences », « Les experts : Miami ». Elle est également réalisatrice et productrice.

  • Joel Fabiani (1936-) a connu la célébrité avec le rôle de Stewart Sullivan dans « Département S ». On l’a vu au cinéma dans « A la recherche de Mr Goodbar » avec Diane Keaton où il jouait le mari de la sœur de l’héroïne, interprétée par Tuesday Weld. A la TV, il a tourné dans « Dallas », « Dynastie », « Banacek », « Les rues de San Francisco », « Cannon », « Starsky et Hutch », « Columbo », « Arabesque ». Il incarne ici le personnage de Thompkins.

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14. APRÈS 20 ANS
(THE HAMMER OF « C » BLOCK)

Scénario : Gordon Dawson.

Réalisation : Jerry London.

Résumé :

Gandolph Fitch est créancier de Jim. Il accepte de remettre la dette si le privé découvre qui l’a envoyé à tort en prison pendant vingt ans pour le meurtre de sa petite amie Lila.

Critique : 

Je ne m’attendais pas à voir Isaac Hayes dans cette série. Il n’est pas mauvais comédien (bien que son talent d’acteur n’égale jamais celui de compositeur), mais on ne l’imagine pas trop dans une série aussi légère. Et quelque part, j’ai toujours trouvé que Hayes perdait son temps comme acteur, par exemple il n’a signé que la musique du premier « Shaft », les deux autres films qui firent suite et la série TV furent confiés, avec moins de bonheur, à d’autres compositeurs : Johnny Pate, Gordon Parks, qui en fait se contentèrent de reprendre à toutes les sauces le fameux thème original de Hayes, l’insérant dans de la musique purement fonctionnelle. Cela dit, il n’y a rien à lui reprocher dans le personnage de Fitch dans lequel il trouve assez vite ses marques.

C’est la première fois qu’un client fait peur à Jim, Fitch l’appelle « Roquet » (pour Rockford) tandis que lui-même, qui n’a rien de pacifique, est surnommé partout « Gandhi ».

Il n’est pas facile, vingt ans après, de reprendre une enquête pour laquelle un homme a été condamné. Le temps ici joue contre Jim. Dès le début, on ne se sent pas accroché par l’intrigue. C’est à la fois trop sérieux et trop improbable. L’épisode ne décolle jamais, l’histoire tourne en boucle et passé vingt-cinq minutes, on comprend que ce ne sera pas un grand opus. Effet de mode, on surfe ici sur la vague de la « blaxpoitation ». Les autres comédiens font le minimum, ce qui n’arrange rien.

James Garner ne donne ici jamais dans la fantaisie, le climat ne s’y prêtant pas. La meurtrière présumée serait la meilleure amie de Lila, Eunice (Lynn Hamilton) soit disant morte.

Chaque fois que la série se prend trop au sérieux et veut devenir réaliste, la mayonnaise ne prend pas. La mise en scène est paresseuse, il ne s’agit pas ici de prendre le temps de raconter l’histoire mais de l’étirer en longueur pour atteindre les 48 minutes habituelles.

J’ai noté qu’en cours de route, le personnage de « Gandhi » au début menaçant devient sympathique, contorsion du script bien malheureuse. On s’ennuie ferme passé 35 minutes et on languit la fin. Celle-ci hautement improbable n’est absolument pas cohérente ou crédible tout en étant très sombre. Isaac Hayes aurait mieux fait de se consacrer à une musique qu’à perdre son temps ici.

Anecdotes :

  • Isaac Hayes (1942-2008), inoubliable compositeur de « Shaft », est avant tout musicien mais a fait aussi une carrière d’acteur, son film le plus connu étant « New York 1997 » de John Carpenter.

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15. MAFIA
(THE NO-CUT CONTRACT)

Scénario : Stephen J. Cannell.

Réalisation : Lou Antonio.

Résumé :

A cause de son ami Angel Martin, Jim se trouve menacé par la mafia et soupçonné de détenir des bandes magnétiques que le FBI recherche que lui aurait remis un sportif sur le déclin, Larry Sturtevant.

Critique : 

Je n’ai pas sauté de joie en voyant Stuart Margolin se pointer – cabotin comme jamais – dans l’inutile personnage d’Angel Martin. Mais par rapport à l’opus précédent, on est davantage dans le cahier des charges de la série.

Ici nous avons affaire à un has been, Sturtevant (Rob Reiner), qui a laissé croire autour de lui qu’il avait confié à Jim des bandes magnétiques compromettantes.

Sturtevant est pitoyable, c’est un mythomane qui se croit star, alors que personne ne le connaît. Le ton de l’épisode est délibérément tourné vers la comédie. Rob Reiner se montre assez vite aussi irritant que Stuart Margolin. Le script semble avoir été rédigé sur un bout de nappe en quelques minutes. La seule bonne surprise est la présence de Beth/Gretchen Corbett.

Jim est vraiment mêlé par hasard à cette affaire, au mauvais endroit au mauvais moment dans les délires d’un mythomane qui se croit un tombeur et que les différentes femmes qui interviennent dans l’intrigue trouvent repoussant.

Encore un ratage après l’opus précédent. Pour aligner 22 épisodes par saison, l’équipe Stephen J. Cannell/Roy Huggins nous propose des scripts faibles aux côtés d’histoires nettement plus réussies.

Le personnage de Rob Reiner est mal écrit, aussi on n’en veut pas au comédien de ne pas sauver l’entreprise du naufrage. Il est supposé incarner avec Sturtevant tantôt le pire des ringards, tantôt un malin qui cache bien son jeu. L’humour est pesant et l’action est constituée de scènes qui tombent comme un cheveu sur  la soupe. Notons que Jim ne nous avait pas habitué à mettre KO deux dangereux tueurs, d’habitude il reçoit plutôt des coups, en venant à la rescousse de Sturtevant.

La belle Mary Angela Shea (vue entre autres dans « Hawaii Police d’état ») vient sur la fin égayer cet ennuyeux opus dans le rôle de Lisa, et l’on évolue toujours dans des décors de luxe ensoleillés. Mais sans scénario, la machine tourne à vide. Le grand écart entre le comique et le sérieux produit ici un désastre. A la 43e minute (sur 48), on trouve quelques scènes intéressantes, il est un peu tard.

Anecdotes :

  • Acteur mais également producteur et scénariste, Rob Reiner (1947-) a joué dans  « Une vie à deux » (1999) et « Le loup de Wall Street » (2013).           

  • Le joueur de football Dick Butkus interprète son propre rôle dans l’épisode.

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16. LE PORTRAIT D'ELIZABETH
(A PORTRAIT OF ELIZABETH)

Scénario : Stephen J. Cannell.

Réalisation : Meta Rosenberg

Résumé :

Beth Davenport supplie Jim d’accepter comme client Dave Delaroux. Ce dernier courtise l’avocate, ce qui rend Jim jaloux, alors qu’il n’a déjà pas une bonne impression de son potentiel client.

Critique : 

Nous sommes heureux de voir Gretchen Corbett au premier plan de cet opus en avocate Beth Davenport. Le client que son personnage amène à Jim est le plus que douteux Dave Delaroux (John Saxon). Il est question ici des relations privées de Beth et Jim.

Troisième et dernière apparition de l’agent du FBI Dan Shore (Wayne Tippit) après « La réincarnation d’Angie » et « Mafia ». On voit ici l’opposition entre le chef détective Diel (Tom Atkins) du « LAP (Le fameux Los Angeles Police Department pour lequel travaille le lieutenant Columbo)  et le FBI.

Il s’agit d’une affaire de chèques volés de la société Biometrix dans laquelle est mêlée jusqu’au coup le client de Beth, Dave Delaroux, directeur de Biometrix.

Après plusieurs épisodes médiocres, cet opus de la saison 2 relève le niveau. Le suspense et une intrigue solides sont au rendez-vous. Jim est jaloux de Delaroux et ne tarde pas à prouver à sa chère avocate que ce client est peu recommandable. Le problème est que Beth est follement amoureuse de Delaroux.

Cette histoire mélange avec réussite conflits amoureux et intrigue policière. Dave a fait la conquête de la belle Susan Valero (Cynthia Sikes) dont il a réalisé des portraits nus en tant que peintre. Beth va de déceptions en désillusions.

C’est l’épisode de Gretchen Corbett qui montre ici l’étendue de son talent de comédienne qui va bien au-delà de sa beauté physique. Dans cette comédie policière, elle parvient vraiment à nous émouvoir en amoureuse trahie. On trouve d’ailleurs que le jeu de James Garner, par rapport à elle, est parfois limité. Le spoiler de l’épisode est en rapport avec un portrait que Dave Delaroux a fait de Beth.

Un bon opus.

Anecdotes :

  • Cynthia Sikes est née en 1954. Elle a tourné de 1975 à 2008. On l’a vue dans « Columbo », « Sergent Anderson », « Pour l’amour du risque », « Falcon Crest », « L’homme qui tombe à pic », « Jag » pour terminer sa carrière dans « Les feux de l’amour ».

  • Unique apparition dans la série de John Saxon (1935-) qui tourne toujours et a alterné sa carrière entre séries télévisées et cinéma.

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17. JOEY LA BAGARRE
(JOEY BLUE-EYES)

Scénario : Walter Dallenbach.

Réalisation : Lawrence Doheny

Résumé :

A l’occasion d’un dîner en tête à tête avec Beth, Jim Rockford apprend qu’un certain Joey Di Minna dit « Joey la bagarre », ami de l’avocate, a des problèmes et a besoin de son aide.

Critique : 

Encore un épisode ou brille Gretchen Corbett. On s’aperçoit en la connaissant mieux  que son personnage a son petit caractère. Joey est un ancien taulard désormais propriétaire d’un restaurant. Mais il s’est fait escroquer par ses associés, dont un certain Stryker (James Luisi, aux faux airs de Richard Anderson) qui possèdent une chaîne de restaurants.

Le premier contact entre le bourru Joey et Jim se passe mal. Il faut dire que l’homme est du genre à cogner d’abord et à parler ensuite. Paulette (Suzanne Charny) la fille de Joey est une amie d’enfance de Beth et se retrouve à l’hôpital blessée par les gorilles des associés de son père.

Nous sommes dans une ambiance de mafia et de rackets. Le réalisateur privilégie au début les ambiances nocturnes, ce qui n’est pas forcément télégénique par rapport aux plages et au sable chaud. Au bout de vingt minutes, on retrouve avec plaisir, durant une poursuite en voiture, le soleil californien. La série est intéressante lorsqu’elle ne se prend pas au sérieux.

Comme à chaque fois, Angel Martin joue les baratineurs et les lâches. Stuart Margolin est son interprète idéal, cabotin en diable.

Ici, c’est à qui dupera l’autre. Il est difficile de prendre l’intrigue au sérieux, mais on s’amuse et c’est l’essentiel. Poursuites, bagarres, fanfaronnades se succèdent. Chaque truand se croit plus rusé que l’autre. « 200 dollars plus les frais » n’est pas une série aux ambitions démesurées et il ne faut pas en attendre plus qu’un divertissement. Suzanne Charny manque cruellement d’assurance et de maturité dans son rôle. Elle est censée se substituer à son père qui a un casier judiciaire et ne peut posséder un restaurant. Son personnage manque singulièrement d’épaisseur. Heureusement, Gretchen Corbett est là et assure dans le côté charme féminin

Une intrigue qui surfe du début à la fin sur l’esbrouffe. Les relations amitié/amour de Beth et Jim, d’un épisode à l’autre, varient entre complicité et tendresse.

Anecdotes :

  • Michael Ansara (1922-2013) qui incarne Joey est célèbre pour la série « La flèche brisée » (1956-58). On l’a vu aussi au cinéma dans « Le sous marin de l’Apocalypse » (1961), « Le message » (1977), « Le faiseur d’épouvante » (1978).

  • James Luisi (1928-2002) qui incarne Stryker a notamment joué au cinéma dans « Norma Rae » et à la télévision dans « Santa Barbara ».

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18. OUTRAGE À MAGISTRAT
(IN HAZARD)

Scénario : Juanita Bartlett.

Réalisation : Jackie Cooper.

Résumé :

Arnold Bailey est accusé de fraude fiscale et a choisi Beth Davenport comme avocate. Celle-ci se retrouve en prison pour trois jours pour outrage à magistrat. Elle supplie son ami d’aller chercher le dossier de son client dans son coffre-fort mais Jim agressé par deux gangsters se fait voler.

Critique : 

Entre deux bons mots et plaisanteries, l’ambiance légère de la série est plombée par un homme que l’on a torturé à mort. La violence n’est cependant pas montrée, seulement évoquée. Le vieux Rocky est toujours obsédé par ses camions, et veut entraîner son rejeton pour aller acheter un semi-remorque.

Elizabeth Davenport (Beth) a été empoisonnée par du cyanure dans son café dans sa cellule et se retrouve à l’hôpital. Elle en réchappe par miracle. Lorsque Jim va la voir à l’hôpital, on comprend qu’ils sont toujours amants même si leur relation est en pointillés.

Une scène cocasse succède à une scène grave. Après la tentative d’empoisonnement de Beth, le petit déjeuner sur la plage entre le détective Dennis Becker et Jim est un monument d’humour. Le personnage d’Arnold Bailey (Joseph Campanella) est tout sauf sympathique, totalement indifférent à ce qui arrive à son avocate et ne se préoccupant que de son sort.

Lorsque Jim poursuit son enquête, le téléspectateur comprend avant tout le monde qu’il va découvrir un cadavre, celui de Fred Metcalf, mêlé au syndicat du crime. Il s’agit de l’homme qui a été torturé et dont on a brûlé les pieds. Il s’occupait de la caisse de retraite mais trichait sur les rendements qu’elle produisait, raflant au passage 600 000 dollars.

Les poursuites en voiture viennent combler les lacunes du script. Celle de l’épisode dure assez longtemps pour « meubler » l’opus.  Bailey était l’agent de change de Metcalf. On éprouve quelques difficultés à se passionner pour l’histoire. C’est du pur divertissement, on le note en voyant cette scène où Jim - prisonnier  des gangsters – en appuyant sur la pédale de l’accélérateur envoie l’automobile dans une piscine, se sauvant de la façon la plus improbable du pire des dangers.

Anecdotes :

  • Joseph Campanella (1924-) est célèbre pour avoir tenu le rôle du patron de « Mannix » dans la saison 1 de la série.

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19.LE MASSACRE DES CORMORANS
(THE ITALIAN BIRD FIASCO)

Scénario : Edward J. Lasko.

Réalisation : Jackie Cooper

Résumé :

Thomas Caine engage Jim pour  acheter aux enchères une sculpture de cormoran. Cet objet a déjà causé la mort d’un certain Barrows poursuivi par deux tueurs à l’aéroport de Londres et tombé accidentellement d’un toit.

Angel 2 19 2

Critique : 

Cette histoire de commerce de faux objets d’art sent d’emblée le brûlé. On se demande quel charme on peut trouver à ces affreux cormorans dont les originaux sont inestimables et les copies valent 10 000 dollars. Evelyn Stoneman (Camilla Sparv) à peine l’objet acheté propose 15 000 dollars pour racheter l’objet pour le compte de la Grande Bretagne. Mais les deux gangsters qui ont provoqué la mort de Barrows malmènent Jim et l’objet se casse dans la bagarre.

Camilla Sparv a l’air de se demander ce qu’elle fait là. Il faut dire que le script est tiré par les cheveux : qui accepterait d’acheter des copies d’œuvres d’art des fortunes et de se servir pour cela d’un détective ? On ne distingue d’ailleurs très vite plus les originaux des copies. Dennis Becker apprend à Jim que Barrows était un assureur de la Lloyds et qu’avec Caine il était suspecté de vol de bijoux.

L’épisode accumule les situations répétitives (deux cormorans commandités par Caine et brisés) et l’on s’ennuie ferme. Qui a pu croire que ce scénario aurait quelque intérêt ? Lorsque des tueurs entrent en scène avec Evelyn Stoneman qui se révèle être en réalité une certaine Maggie Donegan, la confusion est à son comble. Une fois de plus, la grande faiblesse de la série se révèle être le choix des histoires.

Le twist final est hautement incroyable, avec une intrigue de vols de bijoux cachés dans les cormorans. Toute l'énigme est expliquée dans les dernières minutes et l’on comprend Denny Becker qui dit « tout cela m’a donné mal à la tête ». En effet, le scénario est particulièrement creux et l’entreprise perdue d’avance.

Angel 2 19 3

Anecdotes :

  • Camilla Sparv (1943-) a joué dans « L’or de MacKenna » et « La descente infernale ».

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20. DISPARITION
(WHERE'S HOUSTON?)

Scénario : Don Carlos Dunaway.

Réalisation : Lawrence Doheny.

Résumé :

Pete Preli, ami de Rocky, avertit Jim que sa petite fille Houston, une géologue, a été kidnappée. A peine a-t-il accepté l’affaire qu’il est encerclé par des automobilistes et passé à tabac. Juste après il retrouve Pete mort assassiné chez lui.

Critique : 

Le chef du sergent Denny Becker, Alex Diel (Tom Atkins) est l’éternel ennemi du privé Jim Rockford à la façon de l’inspecteur Hoffman envers l’agent Jake Webster dans « L’homme de Vienne ».

Nous voyons pour la première fois Malibu sous la pluie, ce qui ne dure pas, le soleil étant l’un des atouts de la série. La première piste scénaristique de cet épisode est le fait que Pete Preli se faisait passer pour riche. Il était en réalité mythomane et fauché. C’est du moins ce que l’on croit.

Lane Bradbury, sans charme, ne fait pas d’ombre à Gretchen Corbett une fois de plus présente en avocate Beth Davenport (pour sortir Jim de prison, comme d’habitude !). De plus, son personnage d’Houston n’est guère sympathique, une pimbèche. Pour faire plaisir à son père, Jim enquête pour son propre compte sur le meurtre de Pete.

A la 31e minute, la traditionnelle scène de poursuite en voiture vient un peu nous égayer. Car il faut admettre que les aventures de Jim ont tendance, soleil californien et océan tout bleu aidant, à nous entraîner dans une certaine torpeur. Tout le monde comprend avant le héros que Pete avait mis de l’argent de côté sous forme de titres de propriété qui viennent de changer de mains. Jim semble tout le temps jouer à cache-cache avec les assassins du grand-père.

Dans la scène finale face au cerveau du complot  Charles Blackhorn (Robert Mandan), Jim semble être l’éternel joueur de poker qui n’a rien dans son jeu et bluffe en permanence. Par contre, que Blackorn promoteur immobilier soit prêt à recourir au meurtre pour acquérir la seule propriété qui lui manque dans un quartier est assez invraisemblable.

En investissant davantage sur les scénarii, et vu les moyens mis à sa disposition, Stephen J. Cannell nous aurait donné une grande série.

Anecdotes :

  • Dabbs Greer (1917-2007) qui incarne Pete est célèbre pour « La petite maison dans la prairie », ainsi que son rôle dans l’épisode des « Envahisseurs : l’expérience ».

  • C’est Lane Bradbury (1943-) qui incarne Houston.  On l’a vue au cinéma dans « Alice n’est plus ici » de Martin Scorcese (1974).

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21. TRIPLE JEU
(FOUL ON THE FIRST PLAY)

Histoire de Chas. Flyod Johnson et Dorothy J. Bailey.

Adaptation : Stephen J. Cannell.

Réalisation : Lou Antonio.

Résumé :

Marc Hayes, agent de probation d’un certain Terry, sportif sur lequel la mafia fait pression, engage Jim Rockford pour l’aider.

Critique : 

Début d’épisode très violent : ce genre de scènes est inhabituel dans la série. On voit un homme à terre, Marc Hayes (Lou Gossett Jr.) menacé d’avoir le bras cassé, battu, presque torturé. C’est vite au tour de Jim d’y passer. Cette-fois, Cannell s’est adjoint les services de deux auteurs. On peut espérer une bonne histoire.

Hayes a une seconde identité, comme détective privé, O’Brien. Furieux de s’être fait abuser, Jim lui file une correction. L’intrigue nous entraîne dans le milieu du basket ball et des gangsters qui gravitent autour.

Après la sauvagerie des premières images, on revient vite à l’ambiance détendue de la série. Lou Gossett Jr. est fort drôle en Hayes/O’Brien, débitant dix mensonges à la minute. Bien plus comique que Stuart Margolin en Angel. Cette-fois, la scène de cascade en voiture s’intègre bien au script où elle a toute sa place.

L’effet comédie n’est pas pesant à l’inverse de « Un ange pas très catholique » ou « Les routiers ».

On peut regretter l’absence totale de présence féminine dans cet opus.

Jim Rockford n’arrête pas de sauver la mise de Hayes face aux multiples personnes qu’il a flouées. Malheureusement, l’aspect répétitif des situations empêche l’épisode d’être un grand opus.

Lou Gossett Jr et James Garner composent ici un véritable buddy movie pas désagréable, mais le niveau de l’ensemble reste moyen. James Garner est très à l’aise dans la comédie, et donne du tonus à sa série. C’est déjà çà.

Anecdotes :

  • David White (1916-1990) était Larry Tate, patron du mari de « Ma sorcière bien aimée ». Il interprète un businessman qui veut la franchise d’une équipe de basket-ball à Santa Monica, Martin Eastman.

  • Lou Gossett Jr (1936-) a joué dans « Officier et gentleman » et « Aigle de fer ».

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22. MAUVAISE AFFAIRE
(A BAD DEAL IN THE VALLEY)

Scénario : Donald L.Gold et Lester Wm. Berke.

Réalisation : Jerry London.

Résumé :

Karen Stiles et Jim ont vécu une grande histoire d’amour il y a trois ans, à laquelle la jeune femme a mis un terme. Karen semble vouloir renouer, mais Jim est méfiant. Elle lui demande de faire une transaction pour elle. Peu après, il est arrêté car dans la valise qu’elle lui a remis, il y a des faux billets !

Critique : 

Deux forts jolies actrices dans cet épisode : la regrettée Susan Strasberg et Gretchen Corbett. Dès la dixième minute, Beth fait une scène de ménage à Jim. Il devient vite évident que Karen est loin d’être honnête et que notre héros doit s’en méfier comme la peste, même si c’est une jolie peste.

Ce qui est bien dommage, c’est que disposant d’une actrice comme Susan Strasberg, de moyens de tournage que lui envieraient beaucoup d’autres séries contemporaines, Cannell pêche toujours par un scénario approximatif.

L’enquête de Jim le mène à Mme Lederer (Veronica Hamel), dont le mari divorcé a vendu en faux billets ses biens à Karen. Ce que cette dernière s’est bien gardée de révéler, c’est qu’elle est la cause du divorce : elle était la maîtresse de Tony Lederer.

On a du mal à se passionner pour l’intrigue. Entre un prêtre faux jeton indicateur qui se fait payer (Jack Colvin, lequel ne fait qu’une apparition éclair), une ex qui n’arrête pas de trahir Jim s’étant faite flouer par son amant Tony, on perd un peu son latin.

Susan Strasberg avait le talent pour composer une femme fatale garce de première, et l’on veut beaucoup au réalisateur et à la production de la confiner ici à un rôle de potiche, tout juste bonne à déclamer qu’elle est désolée de faire tuer Jim.

Ainsi se termine cette saison 2 de « 200 dollars plus les frais » qui aura compté beaucoup d’épisodes approximatifs.

Anecdotes :

  • La belle Susan Strasberg (1938-1999) est une habituée des séries (« Les envahisseurs », « L’homme de Vienne »).

  • Jack Colvin (1934-2005) était Jack Mc Gee tout au long de la série « L’incroyable Hulk ».

  • Véronica Hamel (1943-) qui incarne Mme Lederer fut la vedette de « Capitaine Furillo ».

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