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Saison 6 Volume 2Saison 7

Le Virginien

Saison 6 - Volume 3


1. PRISONNIER SUR PAROLE
(THE GENTLE TAMERS)

 




 

 

 

 

Histoire de Gil Lasky et Abe Polsky. Adaptation : Don Tait. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

On demande à Grainger de prendre trois prisonniers en libération conditionnelle. Grainger a voulu complaire à un ami. Le virginien découvre vite que ces hommes sont incapables.

Critique :

Cet épisode aborde le thème de la réhabilitation de trois délinquants. Dès le début, le virginien s’oppose à Clay Grainger, il est sceptique sur cette expérience. Les trois hommes doivent cacher aux autres employés de Shiloh qui ils sont. Leur intégration, de fait, se passe mal. Dan Moss (Darwin Joston) sympathise avec Sara.

Episode bavard, il ne se passe pas grand-chose. Trampas a des soupçons, et en fait part au virginien. Les libérés sur parole provoquent des troubles et ne sont pas convaincants pendant leur essai de deux mois. L’épisode est prévisible, l’un des trois hommes veut voler du bétail et se sauver au Canada.

Le plus redoutable est Val Tussey (Anthony D.Call) qui prépare le vol de 200 bêtes. Le dernier, Ira Diller (Don Pedro Colley), se laisse influencer par Tussey. Le personnage le plus intéressant est Moss, qui aime les chevaux. C’est le plus récupérable des trois. Il est réticent à suivre Tussey et Diller.

C’est le dernier épisode dans lequel apparaît Ryker (Clu Gulager), et la perte de ce comédien va être un coup dur pour la suite de la série. Ryker est préoccupé par la sortie d’un dangereux prisonnier, Kyle Spanner (James Griffith) et en fait part à Grainger. Il a peur que l’homme ne vienne à Medecine Bow, ce qui va évidemment être le cas. Trampas en voit des vertes et des pas mûres avec les nouvelles recrues de Shiloh.

On peut reprocher à l’opus trop de scènes d’intérieurs, la plupart de l’action se déroulant au ranch. Le vol d’une montre provoque une rixe entre les trois condamnés en liberté conditionnelle et les employés du ranch. La présence d’un policier surveillant les prisonniers, Hoyt (Wesley Lau) accroit la tension. Il s’est fait passer pour un employé de Shiloh et surveille nos trois lascars.

A Medecine Bow, on savoure les dernières scènes avec Ryker. Warden Keane (Paul Comi) meurt tragiquement, c’est l’homme qui avait demandé à Grainger de faire cette expérience, et tout risque être remis en question, d’autant que Hoyt fait tout pour cela. On peut regretter que pour ses adieux à la série, Clu Gulager hérite d’une histoire aussi peu passionnante. Tussey meurt piétiné  par le bétail. Il se repend avant de passer l’arme à gauche. L’épisode sombre dans le mélo. On trouve des clichés comme la montre qui n’a pas été volée.

Le happy end a un goût amer. L’épisode accuse quelques lenteurs. Trop de bons sentiments sont au rendez-vous.

Anecdotes :

  • Darwin Joston (1937-1998) a joué dans Eraserhead, Assaut, Fog.

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2. LA BANDIT AU GRAND COEUR
(THE GOOD-HEARTED BADMAN)

Scénario : Robert Van Scoyk. Réalisation : James Sheldon

Résumé :

Elizabeth Grainger trouve un jeune homme blessé sur les terres de Shiloh. Il est amené au ranch pour être soigné.

Critique :

Le téléspectateur reconnaît d’emblée la vedette de l’épisode, Pete Duel (1940-1971), le héros de la série  Opération danger (Alias, Smith and Jones). Dans cet opus, on ne trouve ni le virginien, ni Trampas. Le jeune homme prétend s’appelait Thomas Baker, mais il s’agit en réalité de Jim Dewey, un hors la loi du Nebraska condamné à la pendaison.

Deux figures familières des années 60 sont présentes : John Larch et Anthony Zerbe, des comédiens que l’on ne présente plus aux amateurs de séries. En Clay Grainger, John McIntire est toujours aussi peu convaincant. Il est pour cette saison un acteur de substitution après le décès de Charles Bickford. Il fait le minimum syndical. John Larch incarne un chasseur de primes, Ben Hicks. Comme d’habitude, ce comédien est à l’aise dans les rôles d’hommes impitoyables.

Au travers des dialogues, on note une critique de la guerre de Sécession qui selon Dewey est responsable du fait que son père ait mal tourné (et lui par la même occasion). Curieusement, le bandit nous est présenté sous un jour plus flatteur que le chasseur de primes, mais cela est en partie dû à leurs interprètes. Quel que soit le rôle qu’il joue, John Larch a du mal à paraître sympathique. Lorsque Hicks au bar se renseigne sur la ferme de Shiloh, on lui parle des Grainger. Celui qui prend la série en cours ignore tout de notre bon vieux juge Garth/Lee J. Cobb qui manque cruellement.

J’ai été étonné par la prestation de Sara Lane en Elizabeth, qui de loin domine la distribution. Pete Duel en fait trop dans le genre bandit au grand cœur. Il ne représente jamais la menace qu’il est sensé incarner. Anthony Zerbe incarne Jake Powell, un des complices de Dewey. Il est un tueur impitoyable, digne de la réputation de son chef. Ainsi, dans une scène, il abat froidement un fermier qui a eu le malheur de croiser la route de Dewey et d’avoir dit à Hicks que ce dernier était à Shiloh.

Le téléspectateur comprend que Dewey est un homme dangereux, ce que Pete Duel a du mal à nous faire ressentir. Elizabeth prend la défense systématique du fuyard face à son oncle.

Larch en Ben Hicks est antipathique à souhait, jusqu’à la caricature. En l’absence de Trampas, du virginien et d’un shérif dont Grainger n’arrête pas de parler mais qui brille par son absence, le personnage que joue Sara Lane devient celui qui a le plus de consistance.  Elle n’en rajoute pas dans le rôle de la jeune fille naïve amoureuse du bandit. Lorsque Zerbe et Duel se retrouvent face à face, on a bien du mal à accepter que ce dernier incarne le chef de bande et domine le premier.

Hicks en recrutant des hommes pour attaquer le ranch devient lui-même un fieffé hors la loi. Il kidnappe Stacey Grainger, le frère d’Elizabeth. Lorsque Pete Duel veut jouer les durs, on n’y croit pas une seconde. Dans la VF, on reconnaît la voix de Jean Topart doublant Anthony Zerbe.

La fin est très conventionnelle. Dans la grange en feu, il faut sauver le cheval d’Elizabeth. C’est le bandit qui s’y colle. John Larch est sublime en grand perdant, même si son personnage aurait mérité de finir derrière les barreaux. Le générique de fin arrive trop brutalement à la 73e minute sans nous laisser le temps de voir une véritable épilogue.

Anecdotes :

  • Il est fait allusion à Billy le Kid, et le personnage de Jim Dewey en est une sorte de successeur puisqu’il existe, dans l’épisode, d’une légende populaire qui commence autour de ce nouveau bandit.

  • Anthony Zerbe (1936-) semble avoir arrêté de tourner en 2016, goûtant une retraite bien méritée.

  • John Larch (1914-2005) a terminé sa carrière dans le soap opera Dallas.

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3. LE VENT DE L'ENFER
(THE HELL WIND)

Scénario : Barbara Merlin et Leonard Praskins. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Elizabeth, Stacey et Trampas sont pris dans une tempête de sable au retour d’une foire à Silver City. Ils se réfugient dans une ferme abandonnée où ils sont rejoints

Critique :

La première impression que donne cet épisode est mauvaise, tant il est difficile de ne pas voir les grossiers raccords entre les scènes de studio carton pâte et celles d’extérieurs lors de la tempête. La production a rogné sur le budget, ce qui faisait illusion peut-être en 1968 mais certainement pas aujourd’hui. On se prépare pour un huis clos bien bavard.

Un couple arrive, pour se réfugier dans l’abri. Trampas reconnaît Van Oven et sa femme qui travaillait dans un cabaret comme entraîneuse. Pat Crowley alias Paule (Pearl en VO)  dans une autre vie a rencontré Trampas et lui a joué un mauvais tour. Elle est devenue la respectable madame Angela Van Oven.

En banquier, Ford Rainey peine à nous convaincre avec son interprétation approximative, il faut dire qu’on l’a tellement vu au fil des séries qu’on reconnaît le comédien immédiatement. Trampas et Stacey trouvent des pièces neuves cachées dans la ferme et pensent qu’elles sont à Van Oven.

L’intrigue est mince et tout réside dans le jeu des comédiens, avec déjà l’handicap de Ford Rainey cité plus haut. Au bout d’une demi-heure, le téléspectateur se prend à regarder sa montre, ce qui est évidemment mauvais signe. Nous avons droit à des explications laborieuses et mélodramatiques de la part de Paule/Angela à Trampas, l’ancienne serveuse de cabaret prétend avoir changé de vie depuis trois ans. Trampas, rancunier, en veut à Paule pour avoir triché aux cartes jadis et lui avoir volé de l’argent ainsi.

Un nouvel arrivant, Albert (Hobbie en VO) Simpson (Woodrow Parfray) vient annoncer que la banque a été cambriolée. Il est le comptable de Van Oven. Il manque 10 000 dollars en pièces d’or à la banque. Le doublage a trop francisé certains noms, ainsi le banquier Marcus Van Oven se voit prénommer d’un « Marcel » plutôt peu convaincant.

De western, l’épisode se transforme en intrigue policière. Qui est le voleur, le banquier ou le comptable ? En pleine tempête, Stacey et Trampas doivent retrouver le taureau, Sam, qui s’est enfui et perdu. Le propriétaire de la ferme, Cal Dorsey (Kiel Martin) arrive sur ces entrefaites et les aide.

L’intrigue est décousue, se construisant au fur et à mesure et partant dans toutes les directions. Cal Dorsey pour « meubler » pousse même la chansonnette avec sa guitare. A ce sujet, il n’était pas indispensable que les personnages réclament une deuxième chanson à Cal, dont la voix est assez pénible.

Il faut beaucoup d’indulgence pour ne pas attribuer la note minimale à l’épisode. Quelques scènes sont savoureuses, par exemple lorsqu’une partie de poker est proposée et que Paule/Angela prétend ne rien connaître aux cartes.

L’énigme policière est vite éventée quand le comptable, ayant récupérer les pièces, est tué par le taureau qui le charge. Les 10 000 dollars n’ont pas fini de faire couler le sang quand le chanteur se décide à filer avec le magot en menaçant les hôtes.

Anecdotes :

  • Pat Crowley (1933-) est surtout connue au cinéma : Un galop du diable, L’éternel féminin, Demain est un autre jour.

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4. LE CHEMIN TORTUEUX
(THE CROOKED PATH)

Histoire de Jerrold H. Ludwig. Adaptation : Robert Presnell Jr. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Kiley Cheever est humilié par son père, puis volé par un indien. La nièce de Grainger,  Melissa Wainwright, arrive à Shiloh. Kiley vient chercher du travail à Shiloh. Kiley est un mythomane et n’arrête pas de raconter des fables à qui veut l’entendre pour être pris au sérieux.

Critique :

Le virginien est bien embarrassé, en l’absence de John Grainger, de devoir s’occuper de la nièce de ce dernier. On se prend de pitié pour Kiley Cheever (Kevin Coughlin), qui va de tracas en tracas. Il peine à être pris au sérieux. Mais lorsqu’il dit la vérité, par exemple le fait qu’il connaisse Trampas, il n’est pas, à tort, cru.

Le personnage de la nièce est assez intéressant, entre naïveté et charme, Melissa est incarnée par la candide Ellen Moss dont c’est la toute première apparition. Kevin Coughlin est drôle un temps en vantard et mythomane, mais lasse vite. Aux Etats-Unis, ce comédien handicapé a marqué les esprits par une disparition tragique à l’âge de 30 ans. Kiley se révèle vite un boulet pour le virginien. Il fait mal son travail, quand il le fait. Il doit son emploi à Trampas.

L’épisode se regarde sans déplaisir, mais sans parvenir à nous passionner. On suit le dur apprentissage de Kiley, qui est la risée de tous. Jusqu’au jour où il sauve la vie d’un ouvrier alcoolique que le virginien avait sommé de ne pas boire durant les heures de travail. On passe tout d’un coup à un ton grave après la légèreté des quarante premières minutes. Kiley devient un héros et conte fleurette à Melissa. Mais lorsqu’il veut jouer les Roméo et déclame les poèmes, il fait sourire.

Pour sa première apparition à l’écran, Ellen Moss se débrouille fort bien, et l’on aurait aimé que cette actrice fasse carrière, alors qu’elle ne resta à Hollywood que neuf ans et s’est reconvertie comme psychothérapeute. Dommage pour le monde de l’audiovisuel. Confronté à ses fables, Kiley va ternir son image, après avoir sauvé l’employé. Je dois dire que sans les excès de l’auteur du script concernant le personnage de Kiley, devenant outrancier, j’aurais mis trois melons à l’épisode.

La dernière partie mélodramatique avec la mort du père de Kiley et sa longue lettre convention est pesante. C’est regrettable. On termine l’épisode dans la mièvrerie et les bons sentiments. Un épisode qui aurait pu être bien meilleur sans certaines erreurs du scénariste et une mise en scène trop accentuée sur la guimauve.

Anecdotes :

  • Jerrold L. Ludwig (1941-) connu sous le nom plus court de Jerry Ludwig est, avec Eric Bercovici le créateur de la série avec Robert Conrad L’homme de Vienne.

  • Ellen Moss ( ?/) qui a joué dans La Nouvelle Equipe, Bonanza et dont cet épisode du Virginien était le premier rôle n’en a tourné que treize au cours d’une courte carrière commencée en 1968 et terminée moins de dix ans plus tard en 1977.

  • Triste destin que celui de Kevin Coughlin (1945-1976), malgré un handicap (il boîtait), il était parvenu à devenir comédien. Il a joué dans Les envahisseurs, Le Fugitif, Bonanza, Les règles du jeu, avant de trouver un rôle récurrent dans la série Gunsmoke. Il a été mortellement heurté par une voiture roulant trop vite sous les yeux de son épouse alors qu’il était en train de laver son pare-brise.

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5. LA FRACTURE 
(STACEY)

Scénario : Douglas Morrow. Réalisation : Leo Penn.

Résumé :

Stacey Grainger a une nouvelle petite amie. Avec elle, il a un accident de calèche et se retrouve avec le bras cassé.

Critique :

Le titre original Stacey centre sur le personnage principal de l’épisode, mais je lui préfère le titre français plus précis. Nous faisons connaissance de la petite amie de Stacey, Janie Buell (Lee Kroeger) et de la mère de cette dernière, incarnée par Barbara Wherle. Plus que dans dans un western, on se sent ici dans une ambiance familiale bon enfant. Et romantique.

Le début est tout de même assez lent. Il ne se passe pas grand-chose une fois l’accident arrivé. Des moqueries de Trampas et de quelques autres qui le jalousent d’avoir droit à trois semaines de repos. Si Janie est candide, sa mère, une veuve, est plus calculatrice, elle aimerait bien voir sa fille faire un mariage avantageux avec le fils du ranch Shiloh.

L’atmosphère devient tendue à la 23e minute. Le médecin pense à quelque chose de plus grave qu’une facture. Un nerf à l’épaule a été touché et il faut se résoudre à une opération qui en cas d’infection pourrait lui faire perdre le bras. On passe donc d’une ambiance familiale à une situation dramatique. Stacey va être confié aux soins d’un spécialiste, le docteur David Anders, car le médecin de famille, Spaulding est dépassé. L’opération ne peut lui garantir l’usage complet du bras qui est victime d’engourdissement.

Le scénariste a peu chargé la mule, d’une simple fracture, on est maintenant passé au risque de la perte du bras en cas d’infection. La chose est présentée de façon peu plausible. Le réalisateur Leo Penn auteur du dernier Columbo première époque et du premier de la seconde est habituellement plus subtil.

Cette histoire de nerfs ne bougeant pas qui risque atrophier le bras n’est pas convaincante. Don Quine nous montre un Stacey qui se laisse vite abattre. Au bout de quarante minutes, nous sommes suspendus aux communiqués de santé de Stacey. Janie n’est pas venue voir le jeune homme depuis son opération. Elizabeth doute des sentiments de la fiancée.

L’intrigue est trop mince. Janie « cache sa joie » devant celui qu’elle considère déjà comme un infirme. Stacey en veut à la jeune femme de ne pas être venue le voir, et sans le savoir, rejoint les sentiments de sa sœur Elizabeth. A la 50e minute, elle s’effarouche lorsque Stacey lui demande de le masser comme le fait Elizabeth. Le torchon a brûlé entre les tourtereaux. Janie n’est pas à la hauteur et se révèle très égoïste. Et Stacey nous fait une déprime, qu’a repéré Clay Grainger.

Clay décide de bousculer son neveu. La fin de l’épisode est languissante, et j’ai bien failli mettre la note minimale devant tant d’inertie. La comédie qui consiste à le mettre hors de lui est surfaite. La bagarre entre le virginien et Stacey qui remet tout en place est peu crédible. Les explications mièvres entre mère et fille Buell sont assez difficiles à supporter. Le final lors de la scène du bal avec le médecin, Trampas et Stacey relève un peu l’ensemble. Par contre, l’épisode se termine par un happy end raté entre Janie et Stacey, raison qui explique que l’on ne reverra plus la jeune fille dans la série.

Un épisode vraiment très moyen.

Anecdotes :

  • Lee Kroeger (1946/-) n’a fait qu’une courte carrière (six rôles). Elle reviendra dans un autre rôle dans  l’épisode 22 de la saison 7, Incident at Diablo Crossing.

  • Barbara Wherle (1928-2013) a arrêté sa carrière en 1976. On l’a vue dans La bataille des Ardennes, Charro, Krakatoa à l’est de Java.

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6. UN HOMME À TOUT FAIRE
(THE HANDY MAN)

Scénario : Mel Tromé. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Ward Borden dispute aux Grainger une parcelle de terre. Il s’agit d’un terrain en commun dont la possession ne posait pas problème jusqu’ici. Mais le fils Borden, Ward, en compagnie d’un certain Roy Havens, agresse Trampas qui ne doit la vie sauve qu’à un nommé Jim.

Critique :

Le chanteur Mel Tormé incarne Jim, l’homme qui a sauvé Trampas des Borden. Ward Borden (Tom Simcox) fait pression auprès de son père Arnold (William Bramley) pour qu’il s’empare de la parcelle. Il lui dit que la justice donnera raison à John Grainger qui est riche. Tout se passe comme si le ranch Shiloh avait toujours appartenu à ce dernier, il n’est jamais fait allusion au juge Garth.

Un procès de voisinage va avoir lieu dans une semaine. Le virginien vient jouer les ambassadeurs. Les Borden accusent notre héros d’avoir engagé un tueur à gages milicien. Trampas a offert un emploi à Jim. Or, le virginien révèle à son ami que les Borden disent qu’il s’agit de Ned Mullins de Virginia City.

Il faut avouer que Mel Tormé ne fait guère impression en célèbre tueur à gages Ned Mullins. Sa carrure, son âge, son physique ne se prêtent pas au rôle. Sara Grainger et Ward Borden ont des projets ensemble. Ils sont amoureux. Le litige sur la parcelle les sépare. Couple mal assorti, le comédien Tom Simcox n’a pas trop la tête du fiancé que l’on imagine à Sara.

Malgré ces imperfections, nous avons un scénario solide, ce qui n’était pas le cas du précédent opus. Tous les ingrédients du western sont au rendez-vous. Bagarres, poursuites, luttes pour un terrain. Le shérif Mark Abbott (Ross Elliott) a repris du service et l’on regrette bien le départ d’Emmett Ryker. Il vient demander des comptes au virginien au sujet du tueur à gages, Ned Mullins. Mais en voyant Jim, petit homme frêle, il n’y croit pas.

Mel Tormé joue son personnage tout en finesse et subtilité, feignant d’être un agneau. Trampas et Jim se lient d’amitié et le cowboy lui parle de ses aventures passées, notamment de ses amours déçues. Le ton est bon enfant et à la plaisanterie. Il cherche à percer le secret de l’identité de Jim.

Ward apprend dans un saloon que Ned Mullins a été pendu il y a un mois. Son orgueil l’a fait rompre avec Elizabeth car il ne veut pas être l’obligé des Grainger. Ward complote pour causer des ennuis à Shiloh, et va se plaindre au shérif : feu dans une grange, clôture sectionnée et vaches mortes dans une mare. Or c’est Ward qui a tout manigancé lui-même.

Ward et Roy Havens (Paul Mantee) paradent en ville et mettent la population de Medecine Bow de leur côté. Roy attaque Jim qui ne se défend pas. Il ne doit la vie sauve qu’à Trampas et au shérif Abbott. Les Borden perdent leur procès. Roy est tué et Jim révèle être Ned Mullins. Il met en évidence la culpabilité de Ward dans le meurtre de Roy. Ce coup de théâtre est le dernier acte de la tragédie. Le père de Ward se montre compréhensif après la mort de son fils tué par Jim/Ned en état de légitime défense.

Une partie n’est pas convaincante dans l’épisode, l’amour d’Elizabeth pour Ward. Quant au tueur à gages à l’air bien innocent, au grand dépit de Trampas, il reprend son chemin, le bras blessé par le shérif Abbott.

Un excellent épisode. Excellente interprétation de Mel Tormé.

Anecdotes :

  • Mel Tormé (1925-1999) est à la fois le scénariste et la vedette invitée de cet épisode. Il est chanteur, batteur, producteur, réalisateur, acteur. Il a tenu 41 rôles comme comédien. Il est davantage connu comme chanteur de jazz et compositeur de la musique de The Christmas song. Il a travaillé avec Chico Marx des Marx Brothers. Il a dû mettre un terme à sa carrière en 1996 à la suite d’une crise cardiaque. Une seconde lui fut fatale.

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7. LA DÉCISION
(THE DECISION)

Scénario : Richard Carr. Réalisation : Darrell Hallenbeck.

Résumé :

Le shérif Dan Porter quitte son poste à Mason City pour suivre sa femme à Medecine Bow. Il se fait engager à Shiloh pour devenir éleveur et commencer une nouvelle vie.

Critique :

L’épisode commence par une rixe dans un bar où deux hommes font les malins en tirant sur les bouteilles. Ils sont arrêtés par le shérif Dan Porter (Kenneth Tobey), qui a été délaissé par son adjoint Frank (Steve Carlson), qui préfère faire le joli cœur sans porter d’armes.

Wesley Manning (Ben Murphy) se fait engager à Shiloh en même temps que Porter arrivé à Medecine Bow après avoir reçu un mystérieux télégramme. Trampas reconnaît immédiatement Porter. Trampas lui voue une rancune tenace. Il a été emprisonné par Porter après avoir été se plaindre d’avoir été floué à un jeu de cartes.

En l’obligeant à travailler durement, Trampas, que l’on n’avait pas connu si sadique, trouve une forme de revanche. Cela ne lui suffit pas et lors d’une sortie en ville, Trampas et Porter se bagarrent. Le virginien y met un terme.

A Medecine Bow, le shérif ou ex-shérif a retrouvé sa femme Emily (Monica Lewis). Cette femme est malheureuse car son mari est shérif et elle le quitte, ayant rejoint sa sœur. Pour renouer avec Emily, Porter apprend le métier de fermier à Shiloh.

On se serait passés d’une longue scène d’explications entre Emily et Dan Porter. Au bout de dix ans de mariage, elle ne s’est pas faite à la dangerosité du métier de son mari. Elle vit dans la peur. Ce qui paraît invraisemblable dans cette intrigue est le fait qu’un homme abandonne après tant d’années son métier de shérif simplement par amour. Comme il le fait remarquer à son épouse, elle savait qui elle épousait.

Autre invraisemblance : Monica Lewis (1922-2015) avait 46 ans en 1968, elle fait d’ailleurs son âge, et interprète une femme avec laquelle son mari envisage de « fonder une famille ». Kenneth Tobey avait 51 ans et on l’imagine mal s’improvisant père d’une famille nombreuse.

Le virginien et ses hommes doivent se rendre à Mason City, mais l’eau sur le chemin est polluée. Le shérif Porter dit avoir été shérif à Mason City durant huit ans, mais l’on ignore s’il a exercé ailleurs. Il va y retourner en tant que simple vacher avec Trampas et le virginien.

Porter confesse à Trampas qu’il n’aime pas tuer, et n’aurait pas dû faire ce travail. Il a tué un jeune armé d’une carabine. Mais s’il avait si peu de dispositions pour cette fonction, pourquoi Porter l’a-t-il exercée tant d’années ? L’épisode est parfois trop bavard, on redit des choses que le téléspectateur sait déjà. Les affaires que le virginien fait pour le compte de Shiloh à Mason City ne sont pas du goût de tout le monde, notamment des concurrents de ceux avec lesquels Grainger ne vend pas son bétail, dont un certain Tasker.

Frank, le successeur et ancien adjoint de Porter, est tué. Ce dernier on le comprend tout de suite va vouloir redevenir shérif au risque de perdre sa femme.

En effet, Mason City devient une ville sans shérif et Porter remet l’étoile à sa chemise. Il arrête l’assassin Barney (John Breen), le chef vacher de Tasker (Lawrence Dane). Ce dernier jure de se venger. En attendant, Barney (Barfly en VO) risque la pendaison.

L’épisode accumule trop de retournements de situations et de contorsions du script qui rendent l’ensemble peu crédible. Trampas tente de plaider la cause de Porter auprès d’Emily. Il lui fait la leçon on se demande au nom de quel droit. On en vient à détester cette femme égoïste qui ne pense qu’à elle et pas aux déchirements auxquels est soumis son mari.

Le virginien et Trampas décident de prêter main forte à Porter contre Tasker et ses hommes. Lawrence Dane en méchant rappelle parfois Henry Silva. L’acteur joue merveilleusement bien les ordures. Son personnage aura le destin qu’il mérite. Le happy end final est assez tiré par les cheveux, on peut dire qu’Emily ne sait pas ce qu’elle veut. Monica Lewis a du talent pour nous faire croire à son personnage. Notons que la fin arrive trop brutalement, sans un épilogue que l’on aurait souhaité pour mieux conclure cette histoire assez tortueuse.

Anecdotes :

  • Kenneth Tobey (1917-2002) a joué dans La chose d’un autre monde, Le monstre vient de la mer, L’aventure intérieure, Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

  • Ben Murphy (1942-) est connu pour avoir été le héros des séries Opération danger et Gemini Man, le nouvel homme invisible.

  • Monica Lewis (1922-2015) fut d’abord la partenaire de Frank Sinatra dans une série d’émissions de radio, The Chesterfield radio séries. Elle est surtout connue comme chanteuse de jazz et voix d’un personnage de dessins animés, Chiquita Banana. Au cinéma, on la vue dans Tuez Charley Varrick, Tremblement de terre,  Les naufragés du 747, Airport 80 Concorde.

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8. LA CHASSE AU COUGAR
(SETH)

Scénario : Reuben Bercovich. Réalisation : Joel Rogosin.

Résumé :

Le virginien et Trampas trouvent les restes d’une vache dévorée par un puma. En faisant des recherches, Trampas rencontre un jeune vagabond de quinze ans, Seth. Il lui prête un poney et lui donne des provisions.

Critique :

On parle de cougar dans le titre français, mais il s’agit d’un puma. La vraie vedette de l’épisode est un adolescent, Seth (Michael Burns), et l’on pense que le titre original est bien plus approprié que le français. La chasse au puma s’arrête vite lorsque Trampas le tue. Or, nous n’en sommes qu’à la 31e minute sur 73.

On pense que ce n’est qu’un répit, qu’un puma va prendre le relais, en se fiant au titre français, mais durant tout l’épisode, il n’est plus jamais question d’attaque de fauve, et dans ces conditions, il aurait convenu de garder le titre original.

Le shérif Mark Abbott reçoit un télégramme provenant de la ville de Horlins d’un oncle qui réclame qu’on lui rende son neveu, Seth. Trampas trouve la démarche étrange, d’autant que Seth n’en a pas parlé. Le fameux oncle est recherché par la police, de même qu’un comparse, Cally (Richard LePore), et l’oncle semble bien être un imposteur.

En fait, le téléspectateur est dans la confidence, puisque l’on assiste à des scènes avec l’oncle qui veut récupérer son neveu, et parle de l’attaque d’une banque à Platt City. L’oncle Judd Hadlock (Kevin Hagen) prétend que le père de Seth est mort. Le jeune homme le savait malade mais ignorait sa mort. Il n’aime pas son oncle et souhaite rester à Shiloh. Le virginien estime que le ranch n’est pas un refuge pour enfants abandonnés. Judd dit à Trampas qu’il ne veut pas retourner chez son oncle.

Si le scénario est bon, on ne peut en dire autant des décors. Tout semble tourné en studios, c’est évident lors des scènes d’extérieur la nuit, ce qui donne un coup de vieux à l’ensemble. Il est regrettable que NBC et Universal aient choisi de tourner à l’économie.

Trop rapidement, le shérif Abbott et Trampas apprennent que Hadlock et le père de Seth (qui a été tué) ont dévalisé une banque. Il aurait fallu faire durer le suspense. En dévoilant toute l’intrigue, il ne reste pas grand-chose pour surprendre le téléspectateur. Judd Hadlock a été suspecté et relâché par manque de preuves pour l’attaque de la banque à Platt City. En tout cas, celui qui veut assister à une chasse au grand fauve (puma ou cougar) en sera pour ses frais. Preuve que le titre français est inapproprié.

La fin est assez terne, Hadlock révélant rapidement sa vraie nature et menaçant nos héros. En fait, l’épisode se concentre sur autre chose, la volonté de Trampas envers le virginien de donner sa chance comme employé de Shiloh à Seth. Trampas se reconnaît dans le jeune homme lorsqu’il se rappelle sa propre adolescence. On entre alors dans le registre de la série familiale, quittant l’atmosphère western.

Anecdotes :

  • Michael Burns (1947-) a fait carrière jusqu’en 1977. On l’a vu dans Alfred Hitchcock présente, La quatrième dimension, La grande caravane, Lassie, Bonanza, Tarzan, La grande vallée, Les bannis, Hawaii Police d’état, La nouvelle équipe, Les rues de San Francisco, Super Jaimie, Sergent Anderson.

  • Kevin Hagen (1928-2005) est surtout connu pour une série inédite en France de 1958-59, Yancy Derringer, qui comporte une saison de 34 épisodes de 30 minutes. Il a participé comme vedette invitée à toutes les séries des années 60 à 80 comme Mannix, Des agents très spéciaux, La quatrième dimension, Les incorruptibles, Perry Mason, Au cœur du temps, Mission Impossible, L’homme de fer, l’île fantastique, La petite maison dans la prairie (où il tenait un rôle récurrent, le docteur Hiram Baker).

  • Richard LePore (1927-1998) a tourné au cinéma dans Première victoire (1965), Stacey (1973) et à la télévision dans L’homme de fer et dans la série Switch (avec Roger Wagner).

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