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Saison 3 Volume 2Saison 4 Volume 1

Le Virginien

Saison 3 - Volume 3


1. A SLIGHT CASE OF CHARITY
INÉDIT EN FRANCE

 




 

 

 

 

 

 

Histoire d’ Howard Browne. Adaptation : Howard Browne et True Boardman. Réalisation : Dick Benedict.

Résumé :

Trampas est chargé d’acheter du bétail à un certain Ira Cowin. Il descend dans un hôtel où il fait la connaissance de la belle mais peu scrupuleuse Harriet Vanderworth dite Charity qui lui vole 1500 dollars après s’être introduite dans sa chambre et dérobé le ticket de consigne, paquet contenant l’argent. Le shérif local refuse de l’aider. Ryker vole à son secours.

Critiques :

Episode du genre comédie avec dans le rôle de Charity la truculente Kathryn Hays.  Mais la farce risque de tourner à la catastrophe pour Trampas car la fille lui a « emprunté » 1500 dollars qu’elle s’est ensuite faite voler. Charity essaie d’embrouiller Trampas sur toute la ligne avec une histoire de bijou rare appartenant à sa famille, l’étoile de San Carlos. On est assez surpris de voir notre héros aussi crédule, la beauté de la fille lui faisait perdre tous ses sens, et risquant de lui coûter sa place à Shiloh, sans parler d’une accusation de vol.

On a du mal à prendre au sérieux cette pantalonnade. Outre Ryker, un homme suit le couple jusqu’à Rancho Valdez. Pendant ce temps, Ryker se rend compte qu’il est suivi par un homme qu’il arrête, Byron Prescott (Jerome Courtland). Ce dernier recherche en fait Charity et les deux hommes s’associent pour la retrouver.

A Medecine Bow, l’affaire des 1500 dollars volés tourne au drame, le virginien, Betsy et Randy sont très inquiets pour Trampas, Ira Corvin, le vendeur (Harry Harvey Sr) voulant porter plainte d’autant plus que sans raison, dès le début, il n’a pas eu confiance en Trampas.

Ryker et Prescott tombent sur le voleur de Charity, Roy Judd (Warren Oates). Au bout de trois quarts d’heure, on trouve cet opus vraiment peu inspiré et ennuyeux. Trampas y apparaît comme un gros nigaud qui n’arrête pas de se faire berner. L’épisode est déséquilibré entre le « sérieux » que manifestent Ryker et le virginien, et l’insouciance du couple Charity-Trampas. Les coups de théâtre sont peu crédibles. Ainsi Ryker, après l’avoir laissé partir, se rappelle que l’homme rencontré est Judd, un bandit recherché.

Dans ce scénario décousu, tout le monde poursuit tout le monde. Le spectateur lui a décroché, malgré la jolie frimousse de Kathryn Hays/Charity. Dans une auberge, il nous faut subir le chant d’une mexicaine, puis une valse de Charity avec Trampas. C’est le genre d’épisode qui fait fuir le néophyte qui ne connaîtrait pas la série et commencerait avec cet opus ridicule.

Trampas n’est pas au bout de ses surprises, et nous non plus. Charity a en fait volé la bague « l’étoile de San Carlos » à Judd ! Mais tandis que Trampas met KO Judd, Charity en fait de même avec notre héros et s’enfuit. Charity a rendu l’argent à Trampas à son insu après la bagarre. Nous apprenons que la femme que devait épouser Prescott est la vraie Harriett Vanderworth, dont Charity a usurpé l’identité.

L’épisode se termine par les noces de Charity et Prescott. Rarement un épisode du Virginien aura été aussi saugrenu et peu inspiré. Voilà qui nous conforte dans le fait que remplir 30 épisodes par saison était une erreur, les chefs d’œuvres côtoyant les ratages complets.

Anecdotes :

  • Kathryn Hays (1933-) a tourné de 1962 à 2010. Peu de rôles intéressants à part Yuma en 1971. Elle a terminé sa carrière en jouant de longues années de 1972 à 2010 dans un soap inédit en France qui existait depuis 1956 As a world turns.

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2. YOU TAKE THE HIGH ROAD
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Dan Ullman et Frank Fenton. Adaptation : Dan Ullman. Réalisation : John Florea.

Résumé :

Slauson, un chef de convoi d’un élevage du Montana, dont le patron est mort, n’apprécie pas le fils Mark Shannon, un enfant gâté. Il demande à la sœur de Mark, Peggy, de choisir entre elle et lui. Le virginien recueille Mark et l’embauche à Shiloh. Trampas apprend au virginien que la peste bovine sévit.

Critique :

Les 20 premières minutes de cette histoire de bétail ne sont guère passionnantes. On a l’impression de subir un cours sur l’élevage et l’agriculture. L’absence de Lee J.Cobb (une fois de plus le juge Garth est en voyage, avec Betsy) nuit au film. Slauson et Peggy arrivent avec des bêtes potentiellement contaminées qu’ils doivent livrer à l’armée, à Fort Collins, ce qui provoque la fureur des fermiers de Medecine Bow. En traversant l’endroit, ils risquent de contaminer toutes les bêtes des environs.

Si James Drury a amélioré son jeu, je lui préfère Clu Gulager en shérif adjoint Emmett Ryker. Mark (Richard Beymar) évoque ses états d’âme auprès de Trampas. Scénario trop subtil et trop complexe qui gâche la première demi-heure, on comprend que l’épisode ne sera pas une réussite. Trampas détecte chez Mark un désir de vengeance envers Slauson. Il en trouve le prétexte lorsque le virginien demande à Slauson, dont le troupeau est contaminé, de faire demi-tour. A la première occasion, Mark tire sur Slauson. Le virginien réalise alors qu’il a été manipulé par le jeune homme.

Les scènes nocturnes sentent le carton-pâte, c’est fait en studio, aussi évident que L’homme de fer. Dur à regarder aujourd’hui. Ryker mène son enquête. Gulager domine de loin la distribution. Pour la première fois dans la série, Ryker et le virginien sont des camps opposés. A Ryker de maintenir la justice et la paix, au virginien de veiller sur 25 000 têtes de bétail non contaminées.

On comprend que cela passionne le téléspectateur américain, mais c’est trop sérieux, trop technique, pour intéresser le français qui demande un western, de l’action, de l’aventure. Tourné à l’économie, avec des scènes d’archives (stock shot) montrant des troupeaux de bétail en pleine course, l’opus ne convainc en rien, et le duel le virginien-Mark est joué d’avance. La série, qui est une anthologie, est capable du meilleur comme ici du pire. Dommage.

Un épisode à zapper.

Anecdotes :

  • Richard Beymer (1938-) est connu des amateurs de séries récentes de SF-Fantastique : l’ancien et le nouveau Twin Peaks, Profiler, X Files, Star Trek deep space nine. On l’a vu au cinéma dans West Side Story, Le journal d’Anne Frank, Le jour le plus long.

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3. SHADOWS OF THE PAST
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Frank Chase. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Un ami de Ryker avec qui il joue aux échecs, John Conway, attend à la gare sa future épouse Rita. Mais Ryker pense qu’elle est venue à Medecine Bow avec autre chose derrière la tête. Ryker reçoit des menaces de mort de deux frères sortant de prison dont il a tué un des leurs il y a trois ans.

Critique :

Dans cette série, il y a deux excellents comédiens : Lee J. Cobb (encore absent ici) et Clu Gulager. L’épisode est centré sur le second.

On s’attend donc à un opus majeur. John Conway (Jack Warden) est un ami de Ryker auquel il aime se confier. Il lui fait part des attitudes pour le moins étranges de Rita (Marilyn Erskine). Malheureusement, le scénariste nous fait mourir d’ennui pendant les quarante premières minutes où il ne se passe quasi rien, à part la venue des deux frères Gar, Will (John Milford) et Dink (James Beck) pour menacer Ryker.

L’épisode nous surprend par le fait que Rita n’a de toute évidence aucune intention d’épouser Conway. Ryker en est intrigué et se met à espionner la dame, allant jusqu’à la sauver la croyant en danger tandis qu’elle conduit une carriole à toute vitesse dans les montagnes. On regarde sa montre : cinquante minutes et il ne s’est rien passé. Des bavardages, une attitude vaguement mystérieuse de Rita Bolen.

On s’endort presque. Au bout d’une heure, Rita avoue à John Conway qu’elle ne l’aimera jamais ni ne lui donnera une famille, ayant perdu son mari et ses deux enfants dans un naufrage il y a six ans. Les frères Gar pendant ce temps-là se dirigent vers Ryker pour le tuer. On maudit Frank Chase d’avoir écrit une histoire aussi ennuyeuse alors que Clu Gulager méritait cent fois mieux seul aux commandes d’un opus.

La fin très « à l’eau de rose » avec un John qui risque sa vie pour sauver Ryker bien seul comme adjoint du shérif face à deux tueurs nous laisse pantois. On a l’impression d’avoir lu un roman-photo sentimental des années 60. Ce n’était ni fait ni à faire, d’un ennui profond, sans aucun intérêt. On se demande bien qui a pu donner son feu vert pour tourner un script aussi creux, et c’est surtout un beau gâchis pour Clu Gulager.

Anecdotes :

  • Le personnage de Conway au début dit envisager de fonder une famille avec Rita, ce qui surprend car elle est trop âgée. Marilyn Erskin (Rita) avait 39 ans en 1965, mais elle en faisait beaucoup plus d’apparence.

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4. LEGEND FOR A LAWMAN
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Frank Telford et Harry Kleiner. Adaptation : Preston Wood. Réalisation : John Florea.

Résumé :

Dans une petite ville, Cobb’s run, Randy est pris par erreur pour le complice de cambrioleurs qui ont blessé le marshall.

Critique :

Le marshall Floyd Buckman (Ford Rainey) est vieux et usé mais ne veut pas l’admettre. A cause de son obstination, Randy, pris dans un piège grossier que Buckman n’a pas vu, risque d’être pendu. Le virginien jure de le sortir de ce mauvais pas. On ne saute pas de joie en voyant la distribution : Drury et le chanteur-acteur Randy Boone. Pour comble de malchance, l’histoire, mal agencée, ne relève pas le niveau. On se demande si Universal n’a pas laissé la saison 3 de la série prendre l’eau de toutes parts. En fait, Randy en est là parce que Buckman n’a pas verrouillé la porte de son bureau derrière lui et a été agressé, après que le jeune homme soit entré.

Un homme veut la perte de Buckman, c’est l’avocat Sam Loomis, interprété par Adam West, futur Batman deux ans plus tard. Il tente de faire un marché avec le virginien. Encore une intrigue insipide et sans saveur. Cette-fois même pas rehaussée par la maigre distribution. Le virginien même son enquête dans des décors reconstitués en studio à peu de frais. Le virginien retrouve agonisant Cole (William Mims), l’homme qui a piégé Randy et il signe des aveux, mais Buckman s’entête et dit que notre héros a fabriqué la preuve.

On se lasse très vite de cet épisode mal fagoté. On ne doute pas que le virginien sauvera Randy. Ce dernier a gardé sa guitare et chante en prison en attendant la corde. L’acteur joue mal et ne fait pas illusion une seconde. Trop de scènes d’intérieurs. Le spectateur regarde sa montre. Le virginien ne pouvant démontrer l’innocence de Randy se résout à le faire évader. S’ensuit une poursuite interminable. Les deux membres de Shiloh sont cette-fois sous les verrous. Buckman fait un marché invraisemblable avec le virginien pour sauver sa face.

La fin est tirée par les cheveux avec le revirement bien improbable de Buckman. Le spectateur s’en fiche, il s’est endormi depuis longtemps ou a changé de chaîne !

Anecdotes :

  • Adam West (1928-) est devenu célèbre pour avoir été Batman à la télévision et au cinéma de 1966 à 1968. Aussi invraisemblable que cela paraisse, Albert R. Broccoli lui proposa en 1971 le rôle de James Bond dans Les diamants sont éternels. West refusa en raison de sa nationalité américaine, pour lui Bond devait être britannique.

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5. TIMBERLAND
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Sheldon Stark. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Les éleveurs de Medecine Bow sont inquiets depuis qu’un certain Daniels a acheté quasiment tous les bois et fait abattre les arbres.

Critique :

Cet épisode montre les méfaits du capitalisme sauvage, en l’occurrence Charles Daniels (Arch Johnson) et son âme damnée Paul Rogers (William Smith) ne pensent qu’au profit en exploitant à fond les forêts quitte à laisser des marécages aux éleveurs. Ce sujet très politique est contrebalancé par l’attirance d’un habitant de Medecine Bow, Dave Fergusson (Martin Milner), un brin prétentieux, envers la fille de Daniels, la ravissante Kathy (Joan Freeman). Chose vue d’un mauvais œil par Paul Rogers qui a des vues sur la fille du patron avec la bénédiction de celui-ci.

Le virginien craint un affrontement entre les éleveurs et Daniels, et propose à Ryker de le nommer lui et quelques autres shérifs adjoints pour maintenir l’ordre. Un grand bal a lieu en ville, avec comme torture le duo Betsy-Randy nous assenant leur numéro chanté.

Kathy devient le personnage central de l’épisode. Ryker la surveille. Malgré un physique moyen, Dave Fergusson ne lâche pas prise et continue son entreprise de séduction. Rogers les surprend et attaque sauvagement Fergusson. En état de légitime défense et par accident, Fergusson tue Rogers. Le père oblige sa fille à témoigner contre Fergusson, alors qu’elle sait que c’est Rogers qui avait une arme et a attaqué. Toutefois, contre son père qui la renie, Kathy dit la vérité à Emmett Ryker.

Enfin un bon épisode. On le doit au scénario, à l’interprétation des acteurs tous excellents. Alors que le procès innocente Dave, le père veut l’abattre. Le happy end avec le revirement du père est un peu tiré par les cheveux. J’ai remarqué que dans cet épisode, les acteurs de la série cèdent la place aux invités vedettes.

Anecdotes :

  • William Smith (1933-) trouva le rôle de sa vie, Falconetti, dans Le riche et le pauvre et sa suite Les héritiers. Il est l’un des plus mémorables méchants de l’histoire des séries tv américaines.

  • Joan Freeman (1942-) a tourné de 1949 à 1994 sans jamais trouver de rôles marquants. Elle a tourné quatre rôles différents dans Le Virginien. Peu de séries connues à part Des agents très spéciaux, Au-delà du réel, Bonanza, Chips. Une carrière décevante pour une actrice aussi talentueuse.

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6. DANGEROUS ROAD
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : John et Ward Hawkins. Réalisation : Maury Geraghty.

Résumé :

Le shérif Brannan est malade et Ryker a arrêté un homme recherché pour meurtre au saloon. Il faut le convoyer à Coulter Junction. Ryker nomme Trampas shérif adjoint pour cela.

Critique :

Voilà notre Trampas shérif adjoint et enquêteur. Son ami le shérif Sam Dolan de Coulter Junction est mort mystérieusement, traîné par son cheval. Trampas pense que c’est un meurtre. D’autre part, il est pris entre deux personnages : le père de l’homme arrêté qui a tué une femme, Bob Coulter (Simon Oakland) qui aimerait éviter un procès et prêche pour la thèse de l’accident, et Koski (Frank Gerstle), prêt à lyncher l’accusé.

On est frustrés par une distribution qui ne nous propose que Doug McClure. Clu Culager est juste présent au début. La victime était une certaine Dorothy Koski. Trampas était un ami du shérif Sam Dolan, mort bizarrement, et fiancé à sa fille Kitty (Marilyn Wayne), qui va épouser le nouveau shérif,  Jack Fenton (Tom Simcox). Très vite, Trampas pense que l’accusé, Bob Coulter Jr (Robert Pine) a tué à la fois Dorothy et le shérif Dolan en maquillant le crime en accident, mais c’est ce que pense aussi le père et il veut empêcher Trampas de faire éclater cette vérité.

Plus qu’un western, c’est une intrigue policière digne d’Agatha Christie. L’enquête, menée par Dorothy et Trampas, est palpitante. Coulter essaie d’acheter Trampas puis le fait traîner par ses hommes avec une corde. C’était la place de Ryker qui s’est bien défilé ! Trampas, avec les empreintes, découvre que c’est le double meurtrier de Dorothy et de Dolan est une grosse brute, Hans Wollsack (Tom Reese) qui tente de le tuer et qu’il amène en pleine audience tenue par le juge Porter (Gilbert Green), provoquant un coup de théâtre.

J’ai adoré cet épisode bien qu’il soit atypique pour la série. On a plus l’impression d’une enquête d’Hercule Poirot ou de Joe Mannix, établissant une vérité bien cachée, avec moult rebondissements. C’est un détournement de genre. Chacun des comédiens est parfait, et donne de l’épaisseur et de la crédibilité au scénario de John et Ward Harkins. Voilà un opus qui aurait mérité d’être doublé en français, et de ne pas rester dans l’obscurité des épisodes inédits.

Dans les arcanes du scénario, on suspecte tour à tour plusieurs personnes, dont Jack Fenton qui aurait agi pour prendre la place de shérif, le fils Coulter qui n’inspire jamais la sympathie et constitue le coupable idéal, mais pas Hans Wolsack qui était le garde du corps de Koski, le père de Dorothy.

Le seul bémol, qui ne m’empêche pas de mettre la note maximum, est la facilité avec lequel Wolsack avoue et se laisse traîner devant la cour, après avoir manqué tuer Trampas qu’il domine tel le géant au lasso qu’il est. Dans un James Bond, on lui aurait donné le rôle de Richard Kiel en Requin. On se demande comment ce simplet pouvait espérer plaire à Dorothy, et maquiller le meurtre du shérif Dolan en accident de cheval.

Anecdotes :

  • On ne présente plus Simon Oakland (1915-1983) dont le rôle le plus célèbre fut le spécialiste qui explique la personnalité de Norman Bates à la fin de Psychose.

  • Tom Simcox (1937-) qui incarne le shérif Jack Fenton à 1991, a joué trois fois dans Le Virginien. On se souvient de lui dans l’épisode de Columbo : Entre le crépuscule et l’aube. Le reste de sa carrière est fade, des apparitions dans Hawaii Police d’état, L’homme de fer, Drôles de dames, K2000, Simon et Simon, Supercopter, Tonnerre Mécanique, Bonanza.

  • On a vu Robert Pine (1941-) au cinéma dans Independence Day et Red Eye.

  • Marilyn Wayne ( ?-) n’a joué que quatre rôles, cet épisode du Virginien étant le dernier.

  • Acteur géant et pittoresque, Tom Reese (1928-) est connu pour la série A plume et à sang (une saison 1975-76 dont le titre original est Ellery Queen Mysteries). Sinon, il fut guest-star de la plupart des séries connues des années 60-80.

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7. FAREWELL TO HONESTY
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Carey Wilber. Adaptation : True Boardman. Réalisation : Leon Benson.

Résumé :

Le virginien est envoyé à Honesty suite à une plainte pour escroquerie du juge Garth. Il doit ramener le général Ralph Forrester. Mais Honesty vit sous un régime de corruption menée par Forrester, et c’est le virginien qui a des ennuis.

Critique :

Après le formidable épisode précédent, on comprend que celui-là sera une déception. Lee J. Cobb semble avoir déserté la série. L’intrigue est mince, une condamnation pour dette. Mission qui aurait été dévolue à un représentant de la loi, comme Branner (malade) ou Ryker, mais pas le contremaître de Shiloh.

Le général (Richard Carlson) contrôle la ville, mais elle appartient à sa femme Laura (Dorothy Green). Le virginien prend conseil auprès de l’avocat John Marshall Harrison (Harold Gould) qui lui explique la corruption qui règne à Honesty, qui n’a jamais si mal porté son nom. Forrester se sert de sa femme mais flirte avec la patronne du saloon, Jennifer McLeod (Kathleen Crowley). Elle ne veut pas être sa maîtresse mais sa seule compagne.

L’épisode s’installe dans l’ennui. Laura avec son argent veut acheter sa rivale Jennifer et l’éloigner de la ville, ce qui nous donne l’impression d’être dans Les feux de l’amour. Le général paie les 8000 dollars de titres qu’il doit au juge Garth en les remettant au virginien. Mais ce dernier se fait assommer dans les écuries et Forrester récupère son argent.

Cet épisode est ennuyeux et médiocre. Richard Carlson est exécrable en général Ralph Forrester qui tente de tuer le virginien, lequel, en état de légitime de défense, l’abat. On se demande pourquoi un grand patron comme lui a voulu se charger de la basse besogne.

Killigrew, le shérif corrompu (Harry Swoger) arrête le virginien pour meurtre. Le spectateur devine à l’avance tous les rebondissements et regarde sa montre.

A la 45e minute arrive Clu Gulager pour relever le niveau et sauver l’épisode. Il mène l’enquête pour retrouver l’arme du général et sortir d’affaire le virginien. Malgré son talent, l’histoire continue de nager dans les méandres de l’ennui.

C’est ensuite un épisode de procès comme les aiment les américains où brille Harold Gould. En avocat, il confond le témoin Jennifer McLeod que le général avait disculpée d’une affaire d’homicide volontaire à Cheyenne. Gulager a un rôle finalement limité dans le procès au bénéfice de l’avocat Harrison que joue avec conviction Harold Gould. Des scènes déjà vues et revues cent fois ailleurs.

Harrison confond Laura Forrester pour le meurtre de son mari. C’est le coup de théâtre. L’homme de confiance de Laura, Leonard Walters (Douglas Henderson), amoureux depuis toujours de sa patronne, avoue le meurtre. C’est tiré par les cheveux, mal joué et peu crédible, tout comme la cour que croit bien faire le virginien en épilogue à Jennifer qu’il aimerait bien voir venir à Medecine Bow.

Je me suis profondément ennuyé.

Anecdotes :

  • Douglas Henderson (1919-1978) a joué dans deux épisodes des Envahisseurs : Equation danger et La capture.

  • Kathleen Crowley (1929-2017) a arrêté sa carrière en 1970. On se souvient d’elle pour Sur la piste de l’Oregon et La descente infernale, mais elle fut surtout une actrice de théâtre, avant de s’occuper, après sa carrière d’actrice, de la distribution de films.

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8. OLD COWBOY
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Gabrielle Upton. Réalisation : William Witney.

Résumé :

Un vieil homme et son petit-fils arrivent à Medecine Bow. En raison de son âge, le virginien refuse de l’engager, mais Trampas se laisse apitoyer après que le vieux ait tout perdu au poker.

Critique :

Lee J. Cobb est parti. Les trois derniers épisodes de cette saison 3 se font sans lui. Il ne reviendra d’ailleurs que dans huit épisodes de la saison suivante et adieu. La série perd donc l’un de ses meilleurs atouts. C’est d’autant plus incompréhensible que le comédien, à cette époque-là, ne tourne que deux rôles : l’un au cinéma dans Notre homme Flint, et un autre dans un téléfilm Death of a salesman.

L’épisode du jour tombe dans la mièvrerie avec le grand père, Murdock (Franchot Tone des Trois lanciers du Bengale et de la première version des Révoltés du Bounty) qui n’est plus capable de tenir un rôle dans un ranch, atteint par son grand âge. Il est accompagné d’un petit fils, Willy (Bill Mumy). Les autres vachers de Shiloh se montrent désagréables avec Murdock, lui préparant à table un fauteuil de personne âgée ce qui ne le fait pas rire. Trampas joue les nounous avec Willy. On se croirait dans La petite maison dans la prairie. Murdock fait bourdes sur bourdes. Il marque les bêtes d’un troupeau voisin. Jusqu’au jour où il fait une chute de cheval. Il en réchappe mais cause d’autres ennuis.

Cet épisode trop sérieux sur la déchéance de la vieillesse et les gens qui n’acceptent pas l’outrage des ans est assommant. Le virginien, à la suite d’une faute que commet Murdock, le renvoie. En effet, l’homme commet beaucoup de maladresses, provoque un incendie, et un procès va avoir lieu contre le ranch Shiloh pour une histoire de bétail qui a trouvé la mort. Il n’y a rien à sauver de cet épisode mielleux et pitoyable. Difficile de séparer cet opus du destin du comédien Franchot Tone qui fut une star avant de se retrouver en fauteuil roulant, ravagé par un cancer.

Murdock a le tort d’être fier, et de ne pas accepter son âge. L’épisode est difficile à supporter jusqu’au bout, plombé par un scénario larmoyant. Blessé, Trampas risque d’être amputé d’un bras, en raison d’une septicémie. Tout le reste de l’épisode est de cette trempe. On croit que Murdock va mourir à la fin. James Drury et Doug McClure affichent des visages affligés devant la carence d’un tel script. Nous aussi.

Le twist final concerne une pièce d’or de 20 dollars que Murdock aurait caché depuis toujours dans sa botte. Aucun suspense, une action qui traîne en longueur, des rebondissements attendus. Un épisode totalement raté.

Anecdotes :

  • Franchot Tone (1905-1968) tournait là un de ses derniers rôles. Outre les titres déjà cités, il fut en tête d’affiche des Cinq secrets du désert et Tempête à Washington. Il tourna jusqu’à sa mort en 1968 se consacrant à la télévision (Ben Casey, Match contre la vie).

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9. THE SHOWDOWN
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Gene L. Coon. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Le virginien arrive à Monolith en Arizona pour acheter du bétail à la famille Landers. Il se heurte à l’hostilité étrange des shérifs despotes de l’endroit, les Frome.

Critique :

L’Amérique a toujours été un pays sauvage où règne la loi du plus fort, ce qui nous est présenté encore ici, lors d’un simple achat de bétail par le virginien dans une petite ville d’Arizona. Merle Frome (Michael Ansara) est le personnage antipathique de l’histoire. On retrouve aussi Leonard Nimoy pas encore célèbre pour Star Trek. Il incarne Benjamin Frome.

Globalement, en cette fin de saison 3, la série a baissé en qualité. Intrigues répétitives ou creuses, choses déjà vues. Sous un prétexte futile, Benjamin Frome arrête les frères Landers et le virginien dans un saloon. Notons que nous retrouvons dans le rôle de Billy Landers le comédien Tom Skerritt (Alien, Un drôle de shérif).

Les Frome se comportent en tyrans. D’ailleurs, par sa trame, l’histoire rappelle le meilleur épisode de la série Match contre la vie avec Ben Gazzara, Les tyrans. Arrestation arbitraire par un shérif, despotisme sur une ville.

Nimoy et Ansara incarnent deux sadiques parfaitement crédibles. Junie (Leslie Perkins), entraîneuse de saloon, a accepté un collier de Billy, mais le chasse. Elle est la garce de service, ne valant pas mieux que le tandem Frome.

Le bétail et son prix sont confisqués arbitrairement par les Frome. Merle se fait tirer dessus et accuse sans preuves Billy. Beaucoup de violence, physique et psychologique, dans cet épisode dont on devine qu’il se terminera mal. Ansara a l’air d’un mafioso. Ce comédien est surtout connu pour Les commancheros avec John Wayne et La révolte des Cipayes, ainsi qu’à la télévision dans la série La flèche brisée. Il manque une cohérence dans cet épisode, avec la cruauté injustifiée des Frome. Merle s’explique avec le virginien, il pense que les fils Landers sont des voleurs de bétail et attaquent des diligences.

C’est la guerre entre les Landers et les Frome. En faisant au bout de trois quarts d’heure des Frome les « gentils », on tombe dans l’invraisemblance. Le virginien est mêlé malgré lui à cette bataille. Malgré ce qu’ils lui ont fait subir, le virginien se met du côté de Frome. Nous sommes ici dans le pur genre western, mais le scénario a trop brouillé les cartes. La fin est grosso modo ce que l’on voit dans tous les westerns, un duel général digne des films avec John Wayne ou ceux réalisés par Sergio Leone.

Anecdotes :

  • Grosse anomalie scénaristique dans l’épisode qui tente à la fin de faire des Frome des « gentils » : ils ont arrêté arbitrairement un homme compagnon de cellule du virginien, qui avait eu le seul tort de marcher dans la rue. 

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10. WE’VE LOST A TRAIN
INÉDIT EN FRANCE

 

Scénario : Borden Chase. Réalisation : Earl Bellamy.

Résumé :

Le virginien envoie Trampas au Mexique acheter un taureau. Il doit faire une étape à Laredo, une ville dangereuse.

Critique :

Le départ du juge Garth est acté, même si sa fille Betsy est présente. On voit le virginien dans son fauteuil s’occuper de tout à Shiloh. Lorsque Trampas demande à Betsy des nouvelles de son père Henry, elle répond « il s’amuse bien ».

Dans cet épisode final de la saison 3, il y a plusieurs invitées vedettes : Fernando Lamas, Ida Lupino, Neville Brand, Peter Brown, William Smith (déjà de retour), Philip Carey, Rhonda Fleming. Toutes figurent au générique de début, alors que d’habitude il y en a deux au maximum. Privé de bal au grand désarroi de Betsy, Trampas voyage en train puis en diligence. A Laredo, dans un saloon, il assiste au tour de chant de Carmelita Flanaghan (Rhonda Fleming). Deuxième numéro chanté de cet opus après un navrant chant de Randy Boone au début.

Mais il est provoqué et mis KO par une brute, jaloux de Carmelita, Reese Bennett (Neville Brand). Le virginien l’avait prévenu : Laredo est un coupe-gorge. Dans le saloon, Chad (Peter Brown) puis Joe Riley (William Smith) défient à leur tour Trampas en duel. Les trois hommes travaillent pour le capitaine Parmalee (Philip Carey). Trop de personnages, une histoire touffue, cette saison 3 ne se termine pas en beauté.

Les trois hommes qui voulaient tuer Trampas se rendent au Mexique sur les traces d’une bande qui a attaqué un train, volé un chargement d’or,  et tué les voyageurs, excepté un bébé bien encombrant. Notre héros les accompagne et rencontre le capitaine Estrada (Fernando Lamas). Ce dernier les refoule, et l’on constate la haine entre américains et mexicains. L’étape suivante est la Casa de Oro où les hommes veulent laisser le bébé à Mama Dolores (Ida Lupino).

Cet épisode est une suite de séquences mises bout à bout sans grande cohérence. Par exemple, cette étape est suivie par une bataille rangée avec des indiens Yaquis. Le scénario a été oublié en chemin. Ayant acheté son taureau, Trampas a de nouveau affaire au capitaine Estrada et à ses hommes.

Mexicains et indiens sont complices du vol d’or et du massacre. Outre Trampas, Reese et ses amis sont prisonniers. Au moment d’être exécutés, les Yaquis constatent qu’Estrada et ses hommes leur ont vendu des fusils cassés et les tuent. Ils retrouvent leur chef, le capitaine Parmalee (Philip Carey).

Cette saison 3 finit par un épisode confus et brouillon.

Anecdotes :

  • Le générique de début a été rallongé pour annoncer toutes les guest-stars de l’épisode.

  • Rhonda Fleming (1923-) est connue pour La maison du docteur Edwardes et Règlement de comptes à OK Corral.

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