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Le Saint (1962-1969)

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Posted by Le Monde des Avengers on Tuesday, April 7, 2015

De toutes les nombreuses et ébouriffantes séries d'aventures britanniques des années 60, Le Saint demeure l'unique à pouvoir rivaliser avec Chapeau Melon et Bottes de Cuir en termes de nombre d'épisodes (118, 71 en noir et blanc et 47 en couleur) et de longévité (six saisons, de 1962 à 1969). D'acteur reconnu (Ivanhoé), Le Saint achève de propulser Roger Moore au rang de star internationale. Conjointement à Patrick Macnee, Moore devient le comédien anglais de télévision le plus célèbre de l'époque. La série se vendit dans plus de 60 pays et devint la première production européenne à s'imposer aux Etats-Unis, là où échouèrent en définitive les Avengers. Un succès ourdi de longue date par Lew Grade, le flamboyant magnat d'ITC, dont Le Saint assura la fortune. Quelles sont les raisons d'un tel succès ?

On y distingue bien entendu l'interprétation. Rarement une série s'identifiera autant à son acteur principal, tant la vitalité, la prestance, le charme suave et l'humour de Roger Moore, idéal interprète de Simon Templar, crèvent continuellement l'écran. Hormis, de temps à autres, Claude Eustache Teal (Ivor Dean) aucun autre personnage récurrent ne viendra d'ailleurs partager l'écran avec Templar. Du fait d'une parenthèse dans la production de Danger Man, Patrick McGoohan fut un temps envisagé pour le rôle, mais il déclina le rôle. L personnalité de Moore reste plus appropriée au personnage de la série, assez distinct de Drake, même si leurs aventures présentent nombre de points communs. Lew Grade souhait également exploiter la popularité, certes encore relative, de Moore aux Etats-Unis (The Alaskans, Maverick). Un choix en définitive judicieux, d'autant que l'alternative nous aurait peut être privé du Prisonnier ! D'autre part, le reste de la distribution se révèle fort relevé, avec souvent des visages connus par les amateurs des Avengers. Ainsi les fameuses Templar Girls of the Week verront défiler nombre des actrices les plus séduisantes du temps, dont Honor Blackman.

La mise en scène de la série se montre également souvent tonique, tout en bénéficiant de plusieurs atouts. Le Saint constitue ainsi de loin le héros de série anglaises de l'époque voyageant le plus souvent en dehors de Mother England, ce caractère international se voyant souligné par la possession d'une voiture étrangère (la fameuse Volvo P1800), un cas unique. Le dépaysement demeure bien entendu enchâssé dans des décors, mais les équipes des studios d'Elstree sauront palier à cette difficulté par des créations souvent soignées, agréablement datées aujourd'hui. Au-delà des plateaux traditionnels, l'ensemble des techniciens et artistes d'Estree fut mobilisé sur des projets innovants, comme des tentatives pionnières d'utilisation d'écrans bleus permettant l'insertion d'arrières fonds évocateurs d'un endroit. Les inserts classiques font l'objet d'un même soin dans leur choix. Les différentes bagarres et scènes d'action (notamment automobiles) se montreront fréquemment percutantes, d'autant que la participation non doublée de Moore apporte une vraie valeur ajoutée. Les savoureuses scénettes d'introduction montrant un Roger Moore s'adresser malicieusement au public à travers le Quatrième Mur singularisent irrésistiblement la série. Il en va de même du rituel de l'auréole, précédée de la formule The famous Simon Templar !, devenu indissociable de la série. Malheureusement, lors du passage à la couleur, l'acteur disparaîtra, Moore ne réalisant plus qu'une présentation en voix off.

Toutefois, la spécificité majeure séparant Le Saint de ses concurrentes réside en définitive dans sa nature de personnage littéraire. Alors que les autres héros des séries d'aventures anglaises des Sixties (hormis le Baron) doivent se créer et susciter l'intérêt ex nihilo, Simon Templar arrive sur les écrans porté par la grande popularité de l'œuvre de Leslie Charteris. Le prestige du héros, né dans les années 30 et déjà moultes fois adapté au cinéma, perdure durant les années 60. Les exploits du Saint sont alors encore publiés, il en ira d'ailleurs de même jusque dans les années 90, Charteris supervisant d'autres auteurs. Le personnage de Charteris, habille alliage du traditionnel hors la loi redresseur de torts et de la littérature de genre moderne, convient idéalement aux séries des Sixties. Outre ce tremplin médiatique, le Saint, à l'instar de 007, bénéficie de l'effet d'aubaine d'une mine de scénarios éprouvés et aisément exploitables. Toute médaille comportant un revers, Moore relate dans ses mémoires le combat acharné et quotidien que Baker eut à livrer pour affirmer l'identité de la série et l'impérieuse nécessité d'une écriture audiovisuelle, face au redoutable gardien du temple (sinon de Templar) que représenta Charteris. Au fil des années (et de l'adoption d'histoires originales) le Saint put relativement s'affranchir des seuls domaines du polar et de l'espionnage traditionnels pour naviguer vers davantage de fantaisie, sans pour autant atteindre l'imaginaire des Avengers.

Robert S. Baker eut le grand mérite de parvenir à associer au projet des personnalités aussi distinctes que Charteris, Grade et Roger Moore. L'acteur, son future complice d'Amicalement vôtre, s'était antérieurement vainement intéressé au Saint et va totalement s'y investir, devant coproducteur et réalisateur sur huit épisodes, voire refusant (temporairement !) le rôle de James Bond. Sous leur houlette, Le Saint va réussir à incarner le meilleur des séries américaines du genre, tout en affirmant son identité anglaise, quelque soient les destinations exotiques de ses aventures. Simon Templar, tout comme les Avengers, va également promouvoir une vision hédoniste de l'existence, accompagnant à merveille le virage global de la société vers le consumérisme (costumes, voiture, voyages, logement, art de vivre…), sans réellement se préoccuper de l'ennuyeuse question des revenus. En définitive, la série devient une affirmation du style de vie occidental, certes idéalisé, un message propre à séduire les Etats-Unis.

Cette vision ne va pas sans comporter plusieurs éléments quelque peu datés aujourd'hui. De manière certes moins outrancière que dans l'univers voisin de Ian Fleming, la représentation des diverses nationalités croisées s'accompagne le plus souvent des poncifs traditionnels, situant clairement la Grande Bretagne, symbolisée par Templar, au sommet de l'édifice. Les fameuses Templar Girls s'avèreront certes sublimes, mais aussi bien moins modernes que les partenaires de John Steed et relevant de clichés tels la damoiselle en péril ou la femme fatale. La seule absence de personnage féminin récurent consacre la supériorité virile du Saint. A la différence notable de 007, Templar demeure cependant un parfait gentleman en toutes occasions. Etonnamment victorien, il ne couche jamais avec sa partenaire féminine du jour, Charteris se montrant également moins caricatural que Fleming sur ce point, tel qu'adapté à l'écran. Enfin, même si des exceptions existent (The Man who liked lions, The Death Game, The House on Dragon's Rock), on regrettera l'absence des irrésistibles Diabolical Masterminds à la Chapeau Melon. Les adversaires de Templar, certes souvent savoureux, relevant des figures les plus traditionnelles du policier ou de l'espionnage.

Nous allons traverser la majeure partie des années 60 aux côtés du sémillant Simon Templar, au long de ses voyages au long cours, si souvent toniques et distrayants. Et toujours en excellente compagnie.

Un site et un forum très intéressants autour du Saint :

The Saint

The Saint online

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