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 saison 1 saison 3

L'homme à la valise

Présentation


 

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Posted by Le Monde des Avengers on Thursday, December 3, 2015

L’homme à la valise est une série britannique de 30 épisodes de 49 minutes, créée par Richard Harris et Dennis Spooner. Elle fut diffusée entre le 27 septembre 1967 et le 17 avril 1968 sur ITV. En France, la série fit son apparition le 6 mars 1970 sur la première chaine de l’ORTF. Man in a Suitcase est toujours considéré comme étant une des plus intéressantes productions du groupe ITC (Incorporated Television Company) créé par Lew Grade en 1954. La série était surtout destinée au marché international, plus qu’aux USA où elle ne connut pas un grand succès. A l’époque, l’idée d’un agent américain suspecté de trahison était difficile à accepter comme un héros en Amérique. D’ailleurs, le terme ‘American Intelligence’ est préféré à ‘CIA’, bien que la série trempe dans les années de Guerre froide par certaines intrigues et répliques ("dirty Communists").

McGill est un héros atypique, un ex-agent de la CIA accusé injustement de trahison, qui est obligé de se muer en détective privé, voire chasseur de primes, en Europe et les colonies britanniques en Afrique. Les raisons de suspicion qui entourent McGill sont expliquées dans l’épisode Man from the Dead (premier diffusé aux USA mais sixième en Grande-Bretagne), qui permet de lever toute ambigüité sur l’impartialité du héros. Ne pouvant plus revenir aux USA, McGill, pratiquement apatride, habite Londres et ses seules possessions sont sa voiture, sa valise et son arme : l’ex-agent conduit une Hillman Imp de couleur vert cuisine et utilise une arme que lorsque la situation l’exige, mais il ne se sépare jamais de sa valise en cuir marron déjà bien esquintée. Voulant à tout prix être réhabilité, il devient détective privé et accepte de résoudre toutes les affaires qu'on lui propose pour la somme de 500 dollars par jour plus les frais. Se déplaçant un peu partout en Europe, il n'a qu'un seul bagage : une valise contenant quelques vêtements et son arme fétiche. McGill accepte n’importe quel boulot du moment qu’il est payé. L’argent est sa motivation et il est un paria n’importe où qu’il aille. Personne ne veut de lui, même pas ses clients qui l’engagent et veulent le voir disparaitre au plus vite.

Parmi les acteurs invités, les deux participations de Donald Sutherland et Colin Blakely - quatre superbes épisodes – sont à voir. Notons aussi les prestations remarquées d’acteurs, parfois aux visages familiers pour leur passage dans les Avengers : Anton Rodgers, Peter Vaughan, Patrick Cargill, Patrick Allen, Philip Madoc, Simon Oates, Ray McAnally, Terence Alexander, Bernard Lee, Derren Nesbitt, Peter Arne... Il y a également de nombreuses charmantes actrices qui ont joué, pour certaines, dans d’autres séries ITC ; citons, subjectivement, Suzan Farmer, Rosemary Nicols, Yoko Tani, Gay Hamilton (une fois brune, une fois blonde), Angela Browne, Jacqueline Pearce (deux épisodes), Judy Geeson, Barbara Shelley, Jane Merrow, Nicola Pagett, Felicity Kendal, Philippa Gail, Justine Lord et Luanshya Greer.

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Lors de la première scène de Brainwash – premier épisode diffusé en Grande-Bretagne et préféré de Bradford –, un train s’arrête à une gare et un homme en trench-coat descend et pose sa valise sur le quai et la caméra s’attarde dessus.  La série est basée sur des thèmes comme la trahison, la méfiance et la tromperie. A cause de son statut non officiel, McGill est souvent engagé par des clients peu scrupuleux et il se retrouve au milieu d’imbroglios criminels. Son passé le rattrape parfois car l’ex-agent est obligé, quelquefois sous la menace, de retravailler pour ses anciens employeurs. De nombreux scénaristes faisaient leur début et ils ont détourné la série des habituelles aventures d’espionnage légères pour aboutir à des histoires plus imprégnées du monde réel cynique, qui les font ressembler aux romans de John le Carré et Len Deighton. En comparaison, Le Saint semble daté et conventionnel aujourd’hui alors que Man in a Suitcase est plus déroutant et parvient encore à nous surprendre plus de quatre décennies après sa production. Le rôle d’Executive Story Consultant’ fut confié à Stanley R. Greenberg car, étant Américain comme Richard Bradford, on pensait que l’entente serait bonne. Il n’en fut rien et Greenberg n’écrivit que cinq histoires sur trente. Les autres contributeurs furent Edmund Ward et Jan Read (quatre scénarios) et Philip Broadley (3).

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La série fut tournée aux studios Pinewood et aux alentours, ainsi qu’à Londres, comme toutes les productions ITC de l’époque, même si l’action se déroule souvent loin de la Grande-Bretagne. La plupart des intrigues sont ingénieuses et les scénarii bien écrits, et il y a un subtile dosage de scènes tournées en extérieur, en studio et d’utilisation d’images d’archives. Cela permet d’avoir deux épisodes ‘parisiens’ ainsi que des aventures aux quatre coins de l’Europe (Italie, Suède, RDA, Portugal, Grèce, Ecosse, Espagne), mais aussi, pour trois d’entre elles, en Afrique. Néanmoins, le tournage de quelques scènes à Londres offre des vues très intéressantes de la capitale britannique dans les années 60. Pour l’époque, les réalisateurs de Man in a Suitcase innovaient en tournant la nuit, alors que très souvent, ces séquences nocturnes étaient filmées la journée ! Charles Crichton et Peter Duffell réalisèrent six épisodes chacun. Robert Tronson (5) et Freddie Francis (4) contribuèrent également activement à la série, mais d’autres réalisateurs prestigieux ont laissé aussi leur nom au générique comme Gerry O’Hara, Don Chaffey et John Glen. La musique jazzy du générique de Ron Grainer, ainsi que celle utilisée comme accompagnement composée par Albert Elms, est superbe et contribue au succès et à l’intérêt de la série. Certaines critiques émettent l’hypothèse que le thème du générique fut parmi ceux rejetés par Patrick McGoohan pour Le prisonnier.

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Bradford considère, avec raison, que McGill est plus ancré dans la réalité que ses contemporains comme Simon Templar et John Drake. En fait, c’est l’arrêt de Destination danger (Patrick McGoohan voulait se consacrer au Prisonnier) qui ouvrit les portes pour une série de remplacement. Quelques membres de la production de Danger Man – Sidney Cole, John Glen -   travaillèrent alors sur cette nouvelle série baptisée initialement McGill. Jack Lord fut le premier choix mais le rôle hérita finalement à Richard Bradford, un acteur de l’Actors Studio, 29 ans à l’époque, repéré pour sa prestation dans The Chase (1966) avec Marlon Brando. Les concepteurs, Richard Harris et Dennis Spooner, n’eurent aucune implication dans la série ; Spooner étant déjà occupé à produire sa nouvelle série, Les champions. Comme Le prisonnier, Man in a Suitcase conte les aventures d’un ex-agent indépendant, dont l’éthique et le sens  de l’honneur sont rattrapés par leur passé. La série n’est pas aussi sombre que Callan –une autre série britannique d’espionnage avec Edward Woodward – mais le ton est diamétralement opposé aux autres productions ITC comme Le Saint, Le baron ou Les champions. Le personnage de McGill n’appartient pas à la même catégorie que les héros gentlemen comme Simon Templar ou John Steed. McGill n’a aucune des manières raffinées que possèdent les héros britanniques : il est brusque, mal élevé et colérique. Alors que ses équivalents British ont des apparences impeccables et des goûts distingués en matière de vêtements, de vins ou de voitures, McGill boit de la bière et du bourbon au goulot et roule dans une vieille Hillman Imp. Il vit dans des hôtels généralement bon marché ou des appartements loués pour quelque temps.  C’est un solitaire qui a peu d’amis et pas de relation suivie avec une femme (il rencontre par contre de nombreuses ex-petites amies) et il y a souvent peu de différences entre les ‘bons’ et les ‘vilains’ qu’il côtoie dans ses aventures. Fréquemment, l’épisode se clôt sur une note pessimiste, réaliste d’un monde où le gris l’emporte sur le noir ou le blanc.

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C’est une série réaliste d’aventures et d’investigations qui bénéficie du charisme et de la compétence de l’acteur vedette texan Richard Bradford. Toujours plébiscité dans les pays anglo-saxons, L’homme à la valise n’a pas une notoriété, pourtant méritée, dans l’hexagone. Produite en Angleterre avec une vedette américaine, la série est un peu le contraire d’Equalizer – un acteur anglais à New York -, mais dans les deux cas, le héros est un ancien agent secret. Richard Bradford a déclaré avoir mis corps et âme pour créer un personnage réaliste auquel l’audience pouvait s’identifier. Avec ses cheveux prématurément gris et la cigarette au bec, McGill détone de ses aventuriers contemporains, Templar et Steed, mais cette particularité fait que Man in a Suitcase n’est pas tombé dans l’oubli. Lors d’une longue interview, Bradford révéla qu’il ne fumait pas, mais il établit ce comportement comme un trait de caractère de McGill et la cigarette est aussi indissociable du personnage que sa valise. D’ailleurs, on peut penser que cette particularité serait un frein en cas d’éventuelles rediffusions sur les petits écrans. Dans de nombreuses scènes, McGill fait tenir debout sa cigarette comme une bougie.  

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Développée par Bradford, la caractérisation de McGill est complexe. Comme un homme trahi par la vie et son pays, le détective apparaît extérieurement bourru et morose, mais cela masque une sensibilité intérieure. L’ex-agent a ainsi de la compassion pour les victimes des différentes affaires qu’il traite. Le niveau de violence, jamais atteint à l’époque dans une série produite par ITC, était dû au souci de réalisme que Bradford voulait faire transparaitre dans les histoires et les personnages. C’était aussi une réponse britannique à la campagne antiviolence à la télévision des Américains. Contrairement aux séries de l’époque, le héros ne sortait pas de rugueux combats sans effets secondaires. Bradford prenait soin de montrer son personnage commotionné et marqué par les coups. Rien à voir avec The Avengers, où peu de sang apparaissait à l’écran. Blessé par balles ou armes blanches, McGill finit parfois l’épisode à l’hôpital. Une astuce de la série est que le prénom de McGill n’est jamais révélé, même si certaines personnes plus intimes –souvent des dames – l’appelle : ‘Mac’.

La série est considérée comme sérieuse et dramatique mais cela ne l’empêche pas d’avoir de grands moments d’humour et de cynisme. Ainsi, lorsqu’une femme demande à McGill s’il est américain, celui-ci répond : "No, ma'am, I'm Texan," Bradford a une doublure pour de nombreuses scènes en extérieur – descente d’un escalier de dos, montée dans une voiture- mais, à part la perruque, il n’y a aucune ressemblance avec l’acteur. On repère donc facilement ces passages, courts le plus souvent, et il est heureux que Bradford ait tourné la plupart des séquences en extérieur !

Les éditions australiennes Umbrella Entertainment ont sorti les trente épisodes remasterisés avec des bonus comprenant des commentaires audio de Richard Bradford, du scénariste Philip Broadley et du metteur en scène Peter Duffell. Certains épisodes ont une introduction d’acteurs invités comme Jane Merrow et George Sewell. 

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Pour les commentaires sur les épisodes, j’ai souvent fait référence aux Avengers, la série incontournable des années 60. Ainsi, les titres d’épisodes sans mention de la série proviennent évidemment de Chapeau melon et bottes de cuir. Pour les anglophiles, je conseille vivement la lecture des pages du blog Double 0 Section concernant la série. L’auteur fait également référence aux Avengers (et à d’autres séries ITC) dans une étude riche en documents iconographiques et en commentaires judicieux.

http://doubleosection.blogspot.fr/2011/09/dvd-review-man-in-suitcase-volume-1-man.html

http://doubleosection.blogspot.fr/2012/03/dvd-review-man-in-suitcase-set-2.html

On trouve également un site recommandé par Richard Bradford himself !

http://www.freewebs.com/maninasuitcase/

John: How's London? Still swinging?
McGill : Oh yeah, like a pendulum do!
 

 

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Bradford considère, avec raison, que McGill est plus ancré dans la réalité que ses contemporains comme Simon Templar et John Drake. En fait, c’est l’arrêt de Destination danger (Patrick McGoohan voulait se consacrer au Prisonnier) qui ouvrit les portes pour une série de remplacement. Quelques membres de la production de Danger Man – Sidney Cole, John Glen -   travaillèrent alors sur cette nouvelle série baptisée initialement McGill. Jack Lord fut le premier choix mais le rôle hérita finalement à Richard Bradford, un acteur de l’Actors Studio, 29 ans à l’époque, repéré pour sa prestation dans The Chase (1966) avec Marlon Brando. Les concepteurs, Richard Harris et Dennis Spooner, n’eurent aucune implication dans la série ; Spooner étant déjà occupé à produire sa nouvelle série, Les champions. Comme Le prisonnier, Man in a Suitcase conte les aventures d’un ex-agent indépendant, dont l’éthique et le sens  de l’honneur sont rattrapés par leur passé. La série n’est pas aussi sombre que Callan –une autre série britannique d’espionnage avec Edward Woodward – mais le ton est diamétralement opposé aux autres productions ITC comme Le Saint, Le baron ou Les champions. Le personnage de McGill n’appartient pas à la même catégorie que les héros gentlemen comme Simon Templar ou John Steed. McGill n’a aucune des manières raffinées que possèdent les héros britanniques : il est brusque, mal élevé et colérique. Alors que ses équivalents British ont des apparences impeccables et des goûts distingués en matière de vêtements, de vins ou de voitures, McGill boit de la bière et du bourbon au goulot et roule dans une vieille Hillman Imp. Il vit dans des hôtels généralement bons marchés ou des appartements loués pour quelque temps.  C’est un solitaire qui a peu d’amis et pas de relation suivie avec une femme (il rencontre par contre de nombreuses ex-petites amies) et il y a souvent peu de différences entre les ‘bons’ et les ‘vilains’ qu’il côtoie dans ses aventures. Fréquemment, l’épisode se clôt sur une note pessimiste, réaliste d’un monde où le gris l’emporte sur le noir ou le blanc.

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