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 saison 1 saison 3

Au coeur du temps 

Présentation 


A PARTAGER! LES GÉNÉRIQUES CULTES DE SÉRIES TV - Au coeur du temps (Saison 1)Fan de Au coeur du temps? Retrouvez notre dossier complet sur la série culte par Phil DLM et Estuaire44 sur Le Monde des Avengers:http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/au-coeur-du-temps-1966-1967Rejoignez la discussion sur Au coeur du temps sur notre forum: http://avengers.easyforumpro.com/t295-serie-au-cour-du-temps-the-time-tunnel

Posted by Le Monde des Avengers on Friday, November 27, 2015

Au cœur du temps est une série basée sur le thème, classique dans les œuvres de science-fiction, du voyage dans le temps. L'axiome selon lequel la quatrième dimension serait le temps laisse supposer que l'Homme, habitué à se déplacer dans les trois dimensions connues, qui constituent l'espace, ne sait pas encore se déplacer dans la quatrième, c'est-à-dire le temps, mais que les progrès de la science lui permettront de le faire un jour, et qu'il maîtrisera ainsi totalement l'espace-temps.

La spécificité du Time Tunnel, c'est le sérieux avec lequel les recherches sont effectuées. Là où nombre de romans de science-fiction montrent des savants excentriques et isolés bâtir de quelconques petites machines au fond assez anecdotiques, la série envisage le voyage dans le temps sous l'angle d'une gigantesque et coûteuse opération, menée avec les moyens énormes dont bénéficient les Américains lorsqu'ils s'en donnent la peine.

On peut faire un parallèle entre la conquête de la Lune qui battait alors son plein puisque le tournage date de l'année 1966, et cette conquête du temps monopolisant des ressources matérielles et humaines considérables. On peut d'ailleurs remarquer que, dès le deuxième épisode, conquête du temps et conquête de l'espace se rejoignent...

Tel qu'on le découvre dans l'épisode pilote, le projet Tic-Toc est carrément pharaonique. Qu'on en juge : un vaste complexe souterrain de huit cents étages construit en plein désert, totalement irréaliste puisqu'il aurait fallu creuser à plus de deux kilomètres sous la surface ( !) pour le construire. Douze mille employés. Des moyens technologiques impressionnants qui ont abouti à la construction de machines gigantesques, dont le couronnement est le fameux chronogyre. Sans hésiter, on peut parler de mégalomanie, car tout ceci aurait coûté beaucoup plus cher que les 70 milliards de dollars dont le sénateur en visite dans le premier épisode semble regretter l'utilisation.

Tout ceci pour aboutir au fameux chronogyre. L'engin se présente sous la forme d'un tunnel constitué de cercles noir-et-blanc concentriques, et non d'une spirale comme on le prétend parfois, même s'il donne l'impression d'être une spirale. Très larges sur les pourtours, les cercles se rétrécissent vers le cœur de la machine, à l'endroit où objets, animaux puis humains commencent le voyage dans le temps.

Le travail des décorateurs est excellent, tant pour cet impressionnant chronogyre et pour le poste de commandes que pour le reste du complexe, montré sous toutes les coutures dans l'épisode pilote, mais aussi par la suite. Le contraste entre les décors du complexe et ceux des remontées dans le temps est saisissant. Souvent naïfs, voire kitsch dans le mauvais sens du terme, ces décors de retours en arrière font piètre figure et donnent à la série un aspect un peu daté.

Des explications scientifiques sont données régulièrement, afin d'apporter aux téléspectateurs une certaine crédibilité. Les sujets baigneraient dans un bain de radiations, passeraient dans un état second et finiraient par être projetés dans le passé ou le futur.

La salle de commandes qui fait face au chronogyre est de dimensions plus raisonnables, mais comporte son lot de machines, qui servent à déclencher les transferts spatio-temporels, mais aussi à localiser les coordonnées des voyageurs dans l'espace-temps. Lorsque les appareils ont repéré les explorateurs, leur image, accompagnée du son, apparaît dans le chronogyre, afin que dirigeants, ingénieurs et techniciens puissent assister à leurs aventures.

L'ensemble forme le complexe appelé Tic-Toc, mot directement adapté de la version originale, et qui aurait gagné à être transformé en « Tic-Tac » dans la version française. Dans la langue de Molière, « Tic-Toc » évoque avant tout quelqu'un qui frappe à une porte. Le terme « Tic-Tac », qui fait penser aux montres et pendules mécaniques d'antan, aurait été plus adéquat concernant un centre de recherches sur la maîtrise du temps.

Hormis le pilote, la plupart des épisodes sont construits de la même manière. Les deux voyageurs de l'espace-temps atterrissent dans le passé, ou plus rarement dans le futur, et se trouvent immédiatement aux prises avec les autochtones. Après avoir de justesse échappé à de grands dangers, et souvent à la mort, ils découvrent le lieu et l'époque auxquels ils se trouvent. Survient alors le générique de début.

Par la suite, après des aventures diverses, le poste de commandes réussit à les transférer dans une autre époque, le plus souvent au moment où leur situation devenait désespérée. Mais ils ne reviennent pas au temps présent, on les découvre aussitôt à une autre époque et dans un autre lieu, histoire d'appâter le téléspectateur en lui montrant le début de l'épisode suivant. De ce fait, il est impératif de voir la série dans l'ordre de diffusion.

Evidemment, les héros se retrouvent toujours au beau milieu d'événements historiques bien connus : naufrage du Titanic, attaque de Pearl Harbour, Révolution française, guerre de Troie... Aspect intéressant, et presque réaliste, ce qui est un comble pour cette série : les voyageurs du temps n'arrivent jamais à modifier le cours de l'histoire, et c'est très bien ainsi. Le passé est le passé, et s'il se trouvait chamboulé, on sombrerait dans du loufoque fort malvenu.

Autre originalité, sans doute involontaire, les deux personnages principaux, les fameux voyageurs spatio-temporels, ne sont pas les acteurs les plus marquants de la série, loin s'en faut. Passe encore pour Douglas Phillips, dit Doug, interprété par Robert Colbert, qui est relativement consistant. Mais son collègue Tony Newman fait preuve d'une niaiserie désolante, sans que l'on sache si cela est dû au personnage ou à l'apparence naïve de James Darren, l'acteur retenu pour le rôle.

Il est certain que son affreux pull vert n'aide pas à rendre le personnage de Tony attrayant... Doug n'est guère mieux loti, mais au moins on sait pourquoi : alors qu'il portait un costume tout à fait seyant, il s'est habillé à la mode de 1912 pour rejoindre Tony sur le Titanic, au cours de l'épisode pilote. C'est au sein du poste de commandement et parmi les vedettes invitées que l'on va trouver les personnages les plus intéressants.

Le général Kirk, qui dirige le complexe, est interprété par Whit Bissel, acteur bien connu pour ses nombreuses participations à diverses séries des années 60 et 70 en tant que vedette invitée. Audacieux et efficace, c'est un meneur d'hommes autrement plus charismatique que les pâles Doug et Tony.

L'équipe des ingénieurs et techniciens est constituée, outre les deux voyageurs du temps, par le docteur Ann MacGregor, seul élément féminin du groupe, et par le docteur Raymond Swain, dit Ray, renforcés dans certains épisodes par un certain Jerry.

Ann se présente sous les traits de la séduisante Lee Meriwether, connue pour avoir remporté à l'âge de vingt ans le concours de Miss America. Elle tempère l'aspect autoritaire de Kirk par sa douceur et son souci absolu de prudence, tenant coûte que coûte à maintenir en vie les deux explorateurs.

John Zaremba incarne en Ray un savant compétent et rassurant, à l'image du professeur Bergman sur la série Cosmos 1999. On peut estimer aussi que Lee Meriwether est l'équivalent de Barbara Bain et Whit Bissel celui de Martin Landau, si ce n'est qu'il ne s'agit que de coïncidences puisque la série est antérieure de huit ans aux aventures des rescapés de la base Alpha. A moins que ce ne soient les scénaristes de Cosmos 1999 qui se soient inspirés des personnages du Time Tunnel...

Le jeune et tendre Jerry ne fait que quelques apparitions dans un rôle caricatural de débutant, consternant de naïveté, au point que même Doug et Tony paraissent charismatiques comparés à lui. Ce personnage secondaire n'apporte rien à la série, au contraire de Jiggs, un sympathique gardien qui ne joue pas non plus un grand rôle, mais Wesley Lau est un acteur qu'on remarque.

Plusieurs vedettes invitées de prestige, telles Michael Rennie, James Callahan, Carroll O'Connor, John Doucette, Joseph Ruskin, Theodore Marcuse, Oscar Beregi ou Nehemiah Persoff, ont agrémenté le déroulement de la série. Ces acteurs de grand talent ont eu tendance à faire de l'ombre aux acteurs récurrents principaux James Darren et Robert Colbert. N'oublions pas les actrices, avec plusieurs jolis visages qui ont apporté leur charme et leur douceur, à l'image de Dee Hartford ou Myrna Fahey.

Si on a évidemment fait mieux depuis en matière de décors et d'effets spéciaux, Au cœur du temps est une série de science-fiction tout à fait satisfaisante pour l'époque. Son générique de très bonne qualité, tant au niveau musical qu'au niveau visuel suscite un intérêt certain. Le personnage animé pris dans le sablier est un symbole du temps qui s'écoule et que les protagonistes vont avoir tant de mal à maîtriser.

La qualité des scénarios s'avère très variable, fait habituel mais peut-être plus accentué sur cette série que sur d'autres. Malgré quelques épisodes sans grand intérêt, l'ensemble se revoit toujours avec plaisir.