Le Virginien (1962-1971)

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Patricks
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Re: Le Virginien (1962-1971)

Messagepar Patricks » dim. juin 16, 2019 11:32 am

06. Image of an outlaw (Inédit) ****


Scénario : John Offman. Réalisation : Don McDougall.


Résumé

Un employé de Shiloh, Rafe Judson, se trouve être le sosie d’un braqueur recherché, Wally Mc Cullogh. Arrêté par le shérif Abbott, Rafe a heureusement un alibi, il marquait du bétail au moment de l’attaque de la diligence. Le véritable Wally Mc Cullogh lit les faits dans le journal alors qu’il se cache dans une cabane avec sa petite amie Angie. Rafe décide d’exploiter sa ressemblance avec le tueur pour voler 10 000 dollars et s’acheter un ranch, et il décide alors d’imaginer un plan diabolique..


La critique


Don Stroud doit jouer deux rôles dans cet épisode : un employé de Shiloh, Rafe et un bandit recherché, Wally. Il se tire avec honneur de cet exercice périlleux qui au départ n’était pas gagné. Il faut dire que Rafe est loin d’être un saint, et quelque part, les deux personnages se ressemblent.

A ses côtés, dans le rôle d’Angie, la belle Amy Thompson.

Cet épisode est passionnant car Stroud réussit à nous faire croire à ce scénario qui n’était pas très réaliste : deux sosies dont un est censé être un homme honnête. Il est en fait encore plus démoniaque que le bandit recherché, et l’on comprend que pour les gens de Shiloh, il est le loup dans la bergerie. Ils finiront par comprendre à temps et lui tendront un piège.

En effet, arrêté, innocenté, Rafe Judson est difficile à confondre une seconde fois de façon pertinente. Au passage, une personne ne sera pas dupe de la substitution, Angie mais ce fou de Rafe l’étranglera, au lieu de profiter des faveurs qu’elle lui offre (c’est une très jolie fille, interprétée par une actrice qui hélas n’a pas fait carrière).

Il n’était pas évident pour Stroud d’être crédible dans le rôle, sauf lorsque l’on comprend la perfidie de Rafe. A ce titre, l’épisode relève à la fois du western et du policier. A Shiloh, on finit par comprendre, mais comment le prouver, d’autant que Rafe doit quitter son emploi ?

J’ai trouvé tous les comédiens vraiment bons, y compris John McIntire en Clay Grainger qui est loin d’égaler le juge Garth/Lee J. Cobb.

Tout l’épisode repose sur le fait que les deux hommes que joue Don Stroud ont compris qu’ils avaient intérêt à se faire passer l’un pour l’autre, chacun de leur côté, la seule invraisemblance est la façon dont Rafe, en train de creuser sa tombe, réussit à renverser la situation et à tuer Wally à la 46e minute.

Le réalisateur, si l’on excepte cette petite entorse au réalisme, joue avec le téléspectateur tout au long de ce suspense qui dure 70 minutes. On regrette bien que cette réussite n’ait jamais été doublée en français. L’autre immense frustration est que le shérif soit Mark Abbott et non Emmett Ryker dont j’ai le sentiment qu’il aurait été plus malin. D’ailleurs, juste après l’arrestation de Rafe par Abbott, au début de l’épisode (10e minute), Elizabeth comprend qu’il s’agit d’un jumeau.

L’épisode est une belle réflexion sur la nature humaine : Trampas dit qu’il aurait juré de Rafe comme d’un frère (qu’il n’a pas, ce que lui fait remarquer le virginien). Mais la grande astuce de cet épisode est de nous montrer que, confronté à une situation qui le permet, tout homme cupide peut l’exploiter et devenir un tueur. Au fond, l’employé de ranch Rafe est encore plus retord et sadique que le hors la loi Wally. On s’en rend compte lorsqu’il assassine Angie.

Trampas et le virginien trouveront cependant la faille qui mènera Rafe à sa perte.

Une réussite, qui n’était pas évidente au départ, et aurait pu tourner au désastre sans le talent de Don Stroud qui réussit à nous faire croire à un scénario bien improbable à l’origine.


Anecdotes


Amy Thompson ( ?/ ?) n’a fait qu’une courte carrière de 11 rôles entre 1968 et 1973.

Don Stroud (1943-) a joué dans le James Bond Permis de tuer.


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Patricks
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Re: Le Virginien (1962-1971)

Messagepar Patricks » dim. juin 16, 2019 12:32 pm

07. The heritage (Inédit) *

Scénario : Stephen Lord. Réalisation : Leo Penn.


Résumé

Une jeune indienne élevée chez les blancs, Nai Be, revient d’une école et s’est intégrée à la civilisation américaine, mais son amour d’enfance, Tza Wuda, souhaite qu’elle rejoigne sa communauté. La situation est de plus compliquée par un conflit avec un éleveur, McKinley.

La critique

La série est destinée à être un spectacle sans prétention, et lorsqu’elle veut aborder des sujets de société devient enfin à mes yeux un ratage. Cela se remarque à chaque occasion, et plus spécialement ici. En 1968, le genre western déclinait, et le peuple américain comprenait que les indiens n’étaient pas les méchants sauvages des films de John Wayne. En témoigne la présence de la chanteuse Buffy Sainte Marie qui est ici Nai Be et chantait le thème du film Soldat bleu deux ans plus tard en 1970, film précurseur de Danse avec les loups.

Je n’ai pas aimé cet épisode car j’ai trouvé plusieurs obstacles à cela : tout d’abord, la chanteuse Buffy Sainte Marie n’a jamais été une actrice exceptionnelle. C’est ici son premier rôle et elle n’en tiendra que 9 au cours de sa carrière. Je ne trouve pas son interprétation convaincante.

Ned Romero, qui incarne le fiancé Tza Wuda, a des racines françaises, espagnoles et indiennes, mais objectivement ne ressemble pas à un indien. Il fait plus ici mexicain. Cela dit, c’est un bon comédien. Il a sans doute été choisi pour ses racines indiennes en partie.

On retrouve Jim Davis, le Jock Ewing de Dallas, excellent dans son registre habituel. Il est d’ailleurs le meilleur comédien de l’épisode, enfin celui qui tire le mieux son épingle du jeu. L’épisode mérite d’être vu par ses fans.

Cet épisode est une prise de tête, et le plaisir de voir un bon spectacle est gâché par trop de thèmes profonds abordés en 74 minutes. Le drame final, mélodramatique, le troupeau écrasant l’un des personnages de l’histoire (spoiler), le manque de conviction de Nai Be/Buffy Sainte Marie, empêchent de trouver l’histoire passionnante.

Déchirements entre racines indiennes et éducation américaine ne vont pas arranger Nai Be, qui hésite vraiment à rejoindre les siens pour leur faire bénéficier de ce qu’elle a appris.

Buffy Sainte Marie qui s’est toujours définie comme l’anti-Pocahontas et a été boycottée par les médias, pour ses débuts de comédienne n’est guère convaincante. Elle reste avant tout une chanteuse. Je ne pense pas que ce choix ait été une bonne idée de la part des producteurs de la série. Son jeu est approximatif.

Paradoxalement, en représentant de la cause indienne, Ned Romero au talent sûr est nettement plus convaincant. On le voit dans l’épilogue où son métier, face à Buffy Sainte Marie, le démarque nettement et montre les lacunes de la chanteuse qui reste dans son rôle caricaturale.



Anecdotes

Jim Davis (1909-1981) est surtout connu pour Dallas mais il a aussi joué dans La captive aux yeux clairs en 1952 avec Kirk Douglas.

Buffy Sainte Marie (1941-) est une chanteuse qui a connu le succès comme une activiste en faveur du droit des indiens et des femmes. Elle a été mise sur une liste noire durant le mandat du président Lyndon Johnson. Sa chanson Until it’s time for you to go a été reprise par Elvis Presley. Ses autres grands succès sont Universal Soldier, Soldier Blue et Bury my heart at Woudnee Knee.



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Re: Le Virginien (1962-1971)

Messagepar Steed3003 » dim. juin 16, 2019 12:41 pm

Le volume 3 de la saison 6 est en ligne ! :)

http://lemondedesavengers.fr/hors-serie ... 6-volume-3
LE site sur les plus grandes séries TV et sagas cultes du cinéma : http://lemondedesavengers.fr
LE forum des passionnés : http://lemondedesavengers.fr/forum

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Re: Le Virginien (1962-1971)

Messagepar Patricks » dim. juin 16, 2019 2:08 pm

08- Ride to misadventure (Inédit) ****


Scénario : Gerald Sandford. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé

Une épidémie de fièvre charbonneuse tue des bovins de Shiloh et menace les ranchs voisins. Les voisins veulent détruire le bétail de Shiloh et brûler les terres pour stopper l'épidémie. Grainger a commandé un nouveau vaccin contre l'anthrax qui doit arriver le lendemain. Walker, un chasseur de primes, et sa prisonnière Ruby se présentent à Shiloh à la recherche de chevaux. Ils poursuivent le gang de Johnny Colton.


La critique

Pour un fan de la superbe rousse Katherine Justice, le devoir est de rester objectif. L’épisode nous propose en invité vedette une autre vieille connaissance des téléspectateurs, Joseph Campanella.

J’ai toujours considéré que Katherine Justice, en ne faisant surtout que des apparitions dans les séries TV, était passée à côté d’une grande carrière au cinéma. Ici, on la retrouve comme on la connaît dans nos séries familières des années 60.

L’épisode commence de façon dramatique avec l’histoire de la fièvre qui menace le bétail. Mais arrive un chasseur de primes, Walker, joué magistralement par un Joseph Campanella pas rasé, lui qui est habituellement le parfait gentleman. Il a Ruby French (Katherine Justice, sensuelle comme de coutume) comme prisonnière, complice de Johnny Colton et son célèbre gang. Blessé, il est venu avec sa captive acheter des chevaux à Grainger.

Ruby tient tête au virginien, le nargue et le méprise. Katherine Justice joue très juste, capable à la fois d’incarner des femmes au foyer (comme dans Hawaii Police d’état) et les garces. On peut regretter que l’épisode consacre autant de temps à une autre comédienne, Barbara Werle, qui incarne une chanteuse de saloon, Claire.

Walker dès le début voit d’un mauvais œil la relation qui se développe entre sa prisonnière et le virginien. Elle justifie les actions de Colton par le fait qu’il ait été un fermier ruiné et que la vie lui a appris la devise : « Soit vous prenez aux autres, soit les autres prennent ce qu’on a ».

On regrettera les scènes nocturnes, comme toujours pas très réussies dans la série qui gagne à la réalisation de beaux extérieurs.

Ruby n’évolue pas au milieu d’une bande d’anges. On l’apprend lorsqu’un témoin raconte comment le propriétaire d’un bar a été pendu devant son établissement par la bande de Colton pour avoir voulu faire cesser du chahut. Puis les bandits ont mis la ville à feu et à sang. On voit le regard effaré de Ruby devant des gens qui enterrent les victimes. On sent Ruby écartelée entre cela et ses convictions nées de ce qu’elle a vécu. Le virginien semble tomber sous son charme, malgré les avertissements de Walker. Notre héros lui accorde des circonstances atténuantes, alors que Walker l’a condamnée.

Le virginien, David Stutton, Ruby et Walker sont à la poursuite du gang. Buck Stargill (Joe Maross) le mène. Ils possèdent un chariot avec le précieux vaccin pour sauver le bétail de Shiloh. Un vaccin que Johnny Colton a volé.

Dans un saloon d’une petite ville nommée Mésaventure, le virginien fait la connaissance de Claire. Elle le met sur la piste de Colton.

Mésaventure est une ville sans loi. Claire fait du charme au virginien, mais il n’a pas le temps de batifoler. Peu après, il est surpris dans un entrepôt de Mésaventure où les habitants prennent fait et cause pour Colton et doit s’enfuir.

Ruby a fait sa rédemption et ne veut plus de Johnny Colton, elle l’avoue au virginien. Elle réalise, sans doute un peu tard, que c’est un ignoble tueur. Katherine Justice n’a pas besoin de forcer son talent pour nous envoûter dans cette scène.

Le virginien et Walker cernent la bande à Colton, Walker devant se conformer aux volontés de notre héros qui estime que le sang a assez coulé.

Walker abat Buck Stargill et les masques tombent : Walker n’est rien d’autre que Johnny Colton en personne. Le téléspectateur est sidéré, ne l’ayant pas soupçonné une minute. En fait, en plus du vaccin, le chariot contenait 100 000 dollars en or.

Pourquoi Ruby n’a-t-elle pas dénoncé Walker et révélé sa véritable identité ?

La fin se termine en tragédie. Il est rarissime de voir le virginien pleurer. Si justice est faite, Ruby s’est rachetée avant que le destin la rejoigne. Katherine Justice et James Drury sont poignants et le spectateur pris aux tripes.

On regrettera infiniment que cet opus soit resté inédit chez nous.

Anecdotes


Katherine Justice (1942-) a pris sa retraite en 2015. Elle est connue pour le pilote de Columbo, Les Envahisseurs, Cannon, Hawaii Police d’état, Les Rues de San Francisco, Mannix. Ses fans français ont été privés de son meilleur rôle au cinéma dans The Stepmother en 1972.

Joseph Campanella (1924-2018) était le patron de Mike Connors dans la première saison de Mannix.


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Messagepar Patricks » dim. juin 16, 2019 5:00 pm

09- The storm gate (Inédit) *


Histoire de Jerry McNeely. Adaptation : Jerry McNeely et Alvin Sapinsley. Réalisation : Richard A. Colla.

Résumé

Trampas reçoit un accueil hostile lorsqu'il tente de rendre visite à un vieil ami d’enfance, Jason Oaks, dans le Nebraska. Il finit par le rencontrer, avec cette-fois un accueil amical, mais blesse grièvement un homme qui tente de tirer sur Jason. Oaks est un ingénieur et homme d’affaires prospère marié à la belle Anne et impliqué dans la construction d’un barrage.

La critique


Trampas a des amis d’enfance bien improbables, dont on se demande où il a pu les connaître. Les scénaristes depuis le début de la série lui donnent ainsi des tas anciens amis et amies qui sont chaque fois plus incroyables et imprévisibles.

C’est le cas de l’ingénieur Jason Oaks (Burr DeBenning), mariée à la belle Anne (Susan Oliver). Les deux personnages sont tellement dissemblables que l’on n’imagine mal Oaks comme ami d’enfance de Trampas.

Ici, on a fait croire à Oaks que l’homme qui se prétendait son ami était venu pour le tuer. Car l’ami d’enfance s’est aliéné un certain Lueders (Roy Jenson), que Trampas devra blesser pour sauver Oaks. Ce dernier tente de se justifier auprès de notre héros : Lueders serait un mari jaloux qui se serait fait des idées et pensait que son épouse le trompait. Son travail s’en est ressenti et Oaks a été obligé de le renvoyer. Mais Trampas ne croit pas à cette histoire.

Les retrouvailles entre un vacher et un ingénieur sont assez peu crédibles. Ils viennent d’horizons différents. Jason Oaks a un régisseur, Hudson (Scott Brady) qui est hostile à Trampas sans que l’on sache pourquoi. On le devine quand Oaks propose à son ami la place de régisseur. Méfiant, Trampas ne donnera pas suite.

Jason Oaks doit construire un barrage. En fait, c’est un escroc. Les investisseurs sont d’ailleurs sceptiques. Mais Jason veut construire son barrage envers et contre tous. Lors d’une discussion avec Anne, Trampas comprendra que ce n’est pas la première escroquerie de son mari, qu’ils ont dû du jour au lendemain fuir le Kansas car l’affaire a mal tourné. Lueders sur son lit de mort dit à Trampas qu’il n’a jamais été marié, et Oaks est donc un menteur invétéré. En fait, Jason Oaks demande des titres aux fermiers, les vole, leur promet un barrage qu’il n’a aucune intention ni possibilité de construire.

Anne voudrait que Trampas change son mari, mais c’est une chose impossible. Trampas lui dira les choses en face.

La production s’est éloignée du canevas de départ de la série, le western, et ici, on a du mal à rattacher à un genre précis l’intrigue.

La belle et regrettée Susan Oliver, trop tôt disparue, incarne l’épouse désintéressée. Elle apprendra dans l’épilogue un secret à Trampas qu’elle voulait annoncer à son mari, lequel ne sera plus là pour l’entendre.

Faute de fondations solides, le scénario ne nous convainc jamais, et l’épisode est un fiasco total.

Le directeur de la photographie nous offre une image impeccable, les couleurs sont excellentes, mais il n’y a vraiment que cela de positif dans l’épisode. On s’ennuie ferme.


Anecdotes


Burr DeBenning (1936-2003) a joué dans Match contre la vie, L’homme de fer, Cannon, Columbo.

Susan Oliver (1932-1990) a participé à beaucoup de séries comme Les Envahisseurs, Le Fugitif, Des agents très spéciaux, Star Trek, Magnum.


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Messagepar Patricks » dim. juin 16, 2019 6:11 pm

10. Dark Corridor (Inédit) **


Histoire de Jean Holloway. Adaptation : Jean Holloway et Joel Rogosin. Réalisation : Abner Biberman.


Résumé

Le virginien vient au secours d’une jeune femme qui a fait une chute de cheval, Dulcie Beaumont. Comme elle reste inconsciente, il sollicite l’aide d’une patrouille de l’armée, mais le médecin est parti et n’est pas disponible. Dulcie semble sourde, muette, sans avoir aucune perception de ce qui se passe autour d’elle.


La critique

Après la véritable purge que constituait l’épisode précédent, on ne peut qu’être agréablement surpris.

L’épisode raconte l’histoire de Dulcie Beaumont (Judy Lang) à laquelle le virginien a porté secours après une chute de cheval et qui semble choquée et totalement amorphe. Le virginien l’a amenée dans la cabane de son ami Jingo (Paul Winchell) pour qu’elle se repose.

Un mystérieux étranger semble être la solution du mystère, tandis que s’ébauche une romance entre la jeune femme et le virginien.

En fait, la jeune femme a été victime d’un traumatisme et en a perdu l’esprit. L’étranger, Caine Ellis (John Smith) se révèle l’assassin de Wess, le fiancé de Dulcie. Elle a surpris Ellis en train de détrousser l’homme qu’elle aimait. Peu à peu, la mémoire lui revient.

James Drury depuis le début de la série a fait d’énormes progrès comme comédien, et il parvient à nous faire croire à cette belle histoire romantique. Le rythme est cependant trop lent. Ce n’est pas vraiment justifié, et l’on aurait aimé quelques rebondissements plus consistants.

L’épisode repose beaucoup sur les épaules de l’actrice Judy Lang. Elle joue à merveille les amnésiques. Mais il ne faudrait pas négliger la contribution du comédien Paul Winchell, excellent qui joue l’ami du virginien et apporte de l’épaisseur et l’humanité à un récit parfois un peu confus.

Au bout de sept saisons, les scénaristes ont un peu exploré toutes les pistes, ici nous avons un mélange d’énigme policière et de romance.

Il y a des temps morts, par exemple lorsque le virginien tente de distraire Judy avec l’écureuil apprivoisé de Jingo, et d’autres de tensions, mais trop brefs, telle la confrontation entre Judy et Caine Ellis qu’elle ne reconnaît pas.

Bien entendu, le virginien fera justice, mais la fin a un peu un goût amer, avec une de ces promesses de se revoir dont on sait bien qu’elles ne se réaliseront pas. Le héros est condamné à rester un éternel célibataire.

On peut reprocher à cet opus d’attendre qu’une heure soit passée et qu’il reste 14 minutes pour que la mémoire de Dulcie revienne, ce qui forcément réduit le temps disponible pour des explications rationnelles à tout ce que le téléspectateur attend.

Le père de Dulcie (Bartlett Robinson) intervient bien trop tard dans le métrage et ses échanges avec le virginien laissent plus de questions en l’air que de réponses qui ne nous seront pas données. A ce titre, après avoir traîne en longueur, l’épisode a une fin assez bâclée.

Un épisode moyen, qui se laisse regarder.

Anecdotes


Judy Lang (1940-) a arrêté sa carrière en 1970 et l’on a plus de nouvelles. On l’a vue dans Les mystères de l’ouest, Max la menace, Voyage au fond des mers.



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Coffret 1 saison 7 terminé et envoyé à Steed.

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Messagepar Patricks » sam. juin 22, 2019 1:11 pm

Saison 7 Volume 2


01.The Mustangers (Inédit) ****

Scénario : Norman Jolley. Réalisation : Charles S. Dubin.

Résumé

Ben Harper, dompteur de mustang, accepte mal que l’âge venant, son fils Dewey prenne sa place, au point qu’il va s’allier à un voleur de chevaux, Cal Hobson.


La critique

Nous sommes ici dans le pur western, avec des images fabuleuses, la plupart en extérieurs. Ben Harper (James Edwards) a l’habitude de s’occuper des mustang, ils sont volés, mais on manque de preuve, par Cal Hobson (Don Knight). Jaloux que son fils Dewey (Chuck Daniel) lui prenne sa place, il s’allie avec Hobson.

Episode sans temps morts, et auquel je ferai un seul reproche (une épilogue bâclée), on est captivé devant l’écran. Don Knight joue les méchants comme il en a l’habitude, c’est son emploi dans la plupart des séries des années 60-70 où il a été guest star. Il a le physique de l’emploi.

Pourtant, le comédien le plus intéressant est James Edwards qui a un jeu plus subtil, dans un rôle plus difficile. Il parvient à nous faire croire à son personnage, jusqu’aux dernières images (spoiler), alors que la partie n’était pas gagnée d’avance.

Par son talent, il nous fait croire à cette intrigue. La rivalité père/fils est le fil rouge de l’’épisode. Le film est construit ainsi : une énigme policière pour le virginien et David Sutton (qui est le complice, le traître, qui travaille pour Hobson ?), une action non stop avec la bataille pour les Mustang entre le virginien et les voleurs, et le nouveau dompteur, Deway Harper, qui réussit rapidement à montrer son talent héréditaire.

James Drury est parfaitement à l’aise dans ce scénario bien huilé et sans failles. Je trouve que la plupart du temps, David Hartman en David Sutton reste au second plan et ne parvient pas à s’imposer comme un Trampas bis, raison pour laquelle il n’a sans doute fait qu’une saison de la série. C’est assez flagrant dans la scène du saloon où il recrute le vacher Roy (William Burns) lors d’une bagarre.

Cette séquence de saloon nous propose un personnage insolite, la tenancière âgée, Soapie, incarnée avec brio par Marjorie Bennett. Ces parties de comédie permettent de souffler entre deux chevauchées.

Les scènes les plus intéressantes montrent le passage de Dewey, qui au début n’a pas la maîtrise de son art, dépasser son père. On peut aussi citer le jeu du chat et de la souris entre Hobson et le virginien. Dans une des scènes du début, où la culpabilité d’Hobson est flagrante, ce dernier nargue notre héros qui lui lance « si je retrouve ce voleur de chevaux, il n’y aura pas de quoi rire ».

On ne voit pas passer les 74 minutes tellement l’épisode est captivant. Parfois, les scénaristes vont chercher des intrigues compliquées alors qu’il est si facile de faire simple comme ici.





Anecdotes


Don Knight (1933-1997) était Fletcher, le poursuivant de Christopher George dans la série L’immortel.

James Edwards (1918-1970) tournait là un de ses derniers rôles. On l’a vu au cinéma dans J’ai vécu l’enfer de Corée, L’ultime razzia, Une crime dans la tête, Patton.

Marjorie Bennett (1896-1982) a fait une longue carrière (210 rôles). Cette australienne, qui a donné sa voix dans des dessins animés, a tenu des petites rôles dans My Fair Lady et Mary Poppins.



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Dernière modification par Patricks le sam. juin 22, 2019 3:14 pm, modifié 1 fois.

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Messagepar Patricks » sam. juin 22, 2019 3:10 pm

02. Nora (Inédit) **


Scénario : True Boardman. Réalisation : Don McDougall.

Résumé

Le major James Carlton et son épouse Nora rendent visite aux Grainger. Nora est une ancienne amie de Clay, mais déçue que son mari n’ait pas eu la vie qu’elle souhaitait après la guerre contre les indiens est prête à laisser pendre un innocent, l’indien Nakona, accusé à tort du meurtre d’un soldat américain, afin que son mari en tire gloire.


La critique

Toute la première partie de cet épisode relate les retrouvailles de Nora Carlton (Anne Baxter) avec Clay Grainger. Les vingt premières minutes sont assez homogènes, essentiellement des scènes d’intérieurs, des discussions, de beaux habits.

Le contraste est saisissant avec la suite. On voit davantage Holly/Jeanette Nolan que d’habitude. Son personnage et celui de Nora sont faits prisonniers par Plume Blanche (Ken Renard), le père de Nakona, accusé de meurtre et jugé en cour martiale. On ne donne pas cher de son sort au début de l’histoire.

La série prenant en compte une nouvelle fois l’évolution de la mentalité des téléspectateurs américains envers les indiens les présente ici comme des victimes. Ainsi en est-il de Nakona (Carlos Rivas), faussement accusé, tandis que son bébé gravement malade sera confié par Plume Blanche à Holly et Nora pour être sauvé par un médecin.

J’ai trouvé que Pilar Seurat qui incarne Tela, la mère de l’enfant et épouse de Nakona qui pour Plume Blanche devait être délivré en échange des otages Holly et Nora, tire son épingle du jeu.

Habituellement excellente, la comédienne Anne Baxter en fait trop et rend son rôle caricatural. Elle est assez à l’aise en femme ambitieuse dans la première partie de l’histoire, lors des mondanités au ranch. Elle joue cependant mieux qu’un Carlos Rivas peu inspiré qui peine à nous faire croire à ce guerrier indien Nakona qui la paix retrouvée aurait assassiné un soldat.

Le discours sociétal et les bons sentiments prennent le pas sur le récit, et on peine à croire à cette histoire. Le scénariste True Boardman a imaginé une intrigue et des mobiles aux agissements de Nora qui ne tiennent pas la route. Sans doute cela a-t-il compliqué les choses pour Anne Baxter qui n’est pas crédible.

J’ai eu le sentiment qu’avec cet épisode, on a voulu forcer le trait, ainsi Plume Blanche qui laisse partir les otages. Il sera rappelé par Nora que Nakona était un guerrier cruel, mais on lui rétorque que c’était « pendant la guerre ».

Un épisode du Virginien doit rester un spectacle (comme l’opus précédent). En en faisant un pamphlet pacifique, une leçon d’histoire, une tentative d’aller à l’encontre des codes habituels du western, on tombe vite dans l’ennui.

J’ai mis deux étoiles car la réalisation sauve souvent un script faible, mais en dehors de Pilar Seurat, l’interprétation, Anne Baxter en tête, n’est pas ce que l’on a vu de mieux dans la série. Il demeure toutefois un suspense, mais il faut attendre la dernière partie de l’épisode, et je crains que le téléspectateur impatient ait zappé sur une autre chaîne à l’époque.


Anecdotes

Anne Baxter (1923-1985) est connue pour La splendeur des Amberson, Le fil du rasoir, Eve, Les dix commandements.

Hugh Beaumont (1909-1982) a joué dans Le peuple de l’enfer, le survivant des monts lointains. A la fin des années 60, il a quitté le métier pour devenir fermier, mais a dû renoncer à toute activité à la suite d’une crise cardiaque en 1972.

Originaire de Manille aux Philippines, Pilar Seurat (1938-2001) est partie à Los Angeles dans les années 50 où elle a commencé une carrière de danseuse. Actrice, on la retrouve en vedette invitée dans des séries comme Hawaii Police d’état. Elle a cessé toute activité en 1972 en se mariant, avant de mourir d’un cancer des poumons à 62 ans en 2001.

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Re: Le Virginien (1962-1971)

Messagepar Patricks » sam. juin 22, 2019 4:49 pm

03. Big Tiny (Inédit) ****

Histoire de Joy Dexter. Adaptation : Joy Dexter et Norman Katkov. Réalisation : James Sheldon.

Résumé

Parti avec Trampas à Durango au Colorado pour acheter un taureau, David Sutton se retrouve dans les ennuis en voulant rendre service à la fantasque Martha Carson qui veut le faire passer pour son fiancé afin d’échapper à un prétendant dont elle ne veut pas, Tiny Morgan, un vieil ami de Trampas.


La critique

Dès le début, le ton est donné : la comédie. Julie Sommars est bien jolie et drôle, et donne du tonus à son personnage de Martha. David Sutton est pour Martha l’homme idéal pour donner le change à l’embarrassant Tiny (Roger Torrey).

Notons que dans la série, David est le plus souvent appelé « Dave », et au cours d’une discussion, on apprend que son surnom est « Dave le fiable ». Cependant, Clay Grainger ne lui fait pas encore entièrement confiance. Le virginien, en l’envoyant au Colorado avec Trampas pour une affaire, tente de lui donner sa chance.

Tout homme normalement constitué ne ferait pas la fine bouche si une femme comme Martha lui demandait d’être son fiancé. David Sutton lui est réticent, croit à un canular, et prend des allures de grand dadais pas très malin. Le comédien n’a pas le physique de James Drury ou Doug McClure et son personnage devrait être flatté de la proposition de Martha.

Visiblement à l’aise dans son rôle, Julie Sommars nous fait un numéro drôle et éblouissant de comédie.

Sutton n’écoute pas Trampas qui le met en garde contre Martha. A laquelle, bien maladroit, il s’empresse de raconter les réticences de son ami.

Certes, l’histoire est absurde, mais terriblement drôle. Il suffirait à Martha d’un peu de fermeté pour envoyer sur les roses Tiny. Il ne faut pas chercher trop de crédibilité dans cette histoire et y entrer comme dans une bonne farce. Roger Torrey, dont le personnage de Tiny s’évanouit à la vue du sang et ne semble pas très malin, a un physique avantageux, bien supérieur à David Hartman/Sutton.

Impossible à prendre au sérieux, l’intrigue évoque parfois celle de Amicalement vôtre qui arrivera trois ans plus tard. Les quiproquos dans le scénario sont semblables à certaines aventures de Brett Sinclair et Danny Wilde. Bien sûr, l’époque ici est différente, ainsi que les mœurs.

On a rarement vu Trampas s’occuper du courrier du cœur auprès d’un autre cowboy. La scène où Tiny lui avoue que son rival est David Sutton permet à McClure de jouer à fond dans le registre de la comédie, et il est doué. La même scène avec le trop sérieux James Drury n’est pas envisageable.

Comme souvent dans la série, le scénario aurait pu s’intégrer à une autre qui ne soit pas du genre western. La même situation dans une série familiale, romantique, policière, ne nous aurait pas choqué.

La musique d’ailleurs, sautillante et gaie, accompagne un récit plein de fraîcheur. Les comédiens sont tous au diapason, de McClure à Hartman, de Julie Sommars à Torrey, et en évitant de sombrer jamais dans le ridicule, la mayonnaise prend.

Ces 74 minutes, certes peu représentatives de ce qu’est la série habituellement, sont un régal.

Arrive la scène de la vente aux enchères du taureau. Elle est assez brève alors qu’elle était le canevas de départ. J’ai trouvé moins réussi l’histoire du vol de la bague par Sutton qui l’entraîne en prison. Tout simplement distrait, il l’a gardée avec lui tandis que Martha choisissait et que Tiny veillait au grain. C’est en fait un coup monté de ce dernier qui se retrouve en prison.

La fin tente de nous faire quitter le terrain de la comédie pour revenir à l’action et au western, mais c’est peine perdue. Il n’y a pas de violence et l’atmosphère reste malgré une prise d’otages à la bonne humeur.

Il est bien regrettable que cet épisode n’ait pas été doublé en France.



Anecdotes

Julie Sommars (1942-) était Grace, la belle-sœur de David Vincent dans Les Envahisseurs. Elle fut Julie March dans la série Matlock. Elle a arrêté sa carrière en 1994.

Roger Torrey (1938-1985) a joué dans Ma sorcière bien aimée, Mannix, Bonanza, Gunsmoke, Shérif fais moi peur.


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Re: Le Virginien (1962-1971)

Messagepar Patricks » sam. juin 22, 2019 4:55 pm

L'irrésistible Julie Sommars dans le rôle de Martha Carson.

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