Séries policières américaines, d’antan et d’aujourd’hui.
Publié : mar. déc. 27, 2016 8:40 pm
Amateur de séries policières américaines depuis les années 70, on peut dire que le phénomène ne s’est guère tari en quantité durant les dernières décennies. Mais en est-il de même si on regarde la qualité ?
Je vais tirer un parallèle entre les séries ‘oldies’ et les séries actuelles dans ce genre et, si on lit un peu mes posts sur ce forum, le lecteur doit déjà deviner ma position.
De nos jours, il existe plusieurs labels qui regroupent plusieurs séries ; les trois principaux sont Les experts, les New York de Dick Wolf et les NCIS. Qui se reconnaît dans ces séries qui se ressemblent toutes et qui sont bâties sur le même concept ?
Dans les années 60 et 70, les séries ‘precinct’ (à différencier des séries policières avec détectives privés comme Mannix, Cannon ou Matt Helm) avaient une touche distinctive, plusieurs choses qui permettaient de ne pas les confondre les unes avec les autres.
Lesquelles ?
D’abord, les lieux de tournage. Les rues de San Francisco présente la ville californienne sous toutes ses coutures ; Hawaii, police d’état est une vraie carte postale pour l’ile ce qui jure un peu avec les crimes atroces qui y sont perpétrés ; Kojak, pour la première saison, utilise la grosse pomme à bon escient (la série Equalizer tirera un meilleur profit de New York dans les années 80). De nos jours, tout est tourné en studio pour, au moins, 80% d’un épisode et que cela soit Les experts Manhattan ou Miami, les studios de tournage sont les mêmes et les principales vues de la ville où est censé se passer le tournage se trouve…dans le générique !
Ensuite, les génériques ; Même si je n’ai pas revu un épisode d’Hawaii, police d’état depuis une quinzaine d’années, les premières notes de musique de ce fameux générique me renvoient directement aux enquêtes de Steve McGarrett. Idem pour Kojak, Les rues de San Francisco et même des séries que je n’appréciais que moyennement pouvaient présenter un générique inoubliable (Mannix par exemple). Les séries actuelles ont des génériques faits à la va-vite, sans consistance et très courts, histoire de ne pas perdre le chaland et qu’il zappe si celui-ci fait plus de trente secondes ! Production de consommation avant tout (on y reviendra car ces séries reflètent parfaitement cet état d’esprit), le générique a une musique quelconque, le plus souvent sans intérêt et la présentation de la série est d’un conformisme affligeant. Ce générique est tellement court que la distribution et les participants à l’épisode défilent pendant au moins cinq minutes après le début de l’épisode (ce qui est particulièrement énervant). Evidement, les acteurs sont le plus souvent formatés et insipides et il est inutile de s’appesantir sur leur participation à la dite-série.
Karl Malden avait une solide carrière d’acteur derrière lui lorsqu’il endossa l’imperméable de Mike Stone et le talent de Michael Douglas, débutant à ses côtés dans le rôle de Steve Keller, ne laissait aucun doute sur sa future carrière. Jack Lord et Telly Savalas avaient déjà un nom au cinéma lorsqu’ils devinrent McGarrett et Théo Kojak. La série reposait sur leurs épaules et même si l’histoire ou l’enquête n’était pas à la hauteur et aussi intéressante que d’habitude, leur jeu d’acteur régalait le fan et faisait passer l’heure sans soucis. Rien de tout ça avec les séries policières américaines actuelles. Les acteurs sont interchangeables, effaçables et facilement oubliables. Ils font partie d’un tout insipide sans relief. Ils ne sont plus d’anciens acteurs mais simplement des acteurs qui ont raté leur carrière. Le fadasse David Caruso des Experts Miami est l’exemple type. Il faut voir un épisode de ces Miami et on comprend pourquoi cet acteur n’a jamais percé ! Aucun jeu, les mêmes expressions passant son temps à s’agenouiller près d’un cadavre ou à remettre ses lunettes de soleil sur son nez ! Pitoyable. J’ai pris Caruso comme exemple mais c’est la même chose pour tous les acteurs de séries policières US actuelles. Le seul et l’unique qui sort des sentiers battus est Vincent d’Onofrio de New York Section Criminelle. Il a un jeu à part et son personnage (l’inspecteur Robert Goren) peut tenir un épisode à lui seul. Le départ de d’Onofrio remplacé par le soporifique Jeff Goldblum marquera sûrement la fin de la série.
Après les lieux de tournage, les génériques et les acteurs, il reste un gros point : les scénarios. Si Les rues de San Francisco passait cinq minutes dans les laboratoires et le reste du temps était consacré à l’enquête, c’est exactement le contraire pour les séries contemporaines. Evidement, la place de l’ADN et des nouvelles techniques d’investigation sont primordiales dans les enquêtes de police de nos jours mais les scénarii de séries actuelles en abusent jusqu’au ridicule. Les histoires se déroulent donc dorénavant dans les laboratoires ou les salles d’interrogation au détriment des enquêtes sur le terrain, filatures et les fins se terminent non plus après une bonne poursuite et fusillade mais autour d’une table sous une lumière glauque au néon. Evidement, ca coute moins cher qu’un final des Rues de San Francisco où les réalisateurs s’arrangeaient pour tourner les fins d’épisodes dans des lieux caractéristiques de la ville. Ces histoires d’ADN ne peuvent tenir la distance d’un épisode même si ceux-ci ne durent plus 50 minutes comme auparavant (avec 10 minutes de pub) mais 40 minutes (avec 20 minutes de pub). Il y a donc plusieurs histoires dans un seul et même épisode. A l’époque, on meublait les scénarii par des poursuites spectaculaires ou des fausses pistes ingénieuses ; maintenant, on colle deux ou trois histoires par épisode et on joue sur l’hémoglobine en épargnant pas aux téléspectateurs les scènes d’autopsie donnant une impression de télé réalité très en vogue en ce début de XXI ème siècle.
Bref, mon choix entre ces deux types de séries est rapidement fait.
Je vais tirer un parallèle entre les séries ‘oldies’ et les séries actuelles dans ce genre et, si on lit un peu mes posts sur ce forum, le lecteur doit déjà deviner ma position.
De nos jours, il existe plusieurs labels qui regroupent plusieurs séries ; les trois principaux sont Les experts, les New York de Dick Wolf et les NCIS. Qui se reconnaît dans ces séries qui se ressemblent toutes et qui sont bâties sur le même concept ?
Dans les années 60 et 70, les séries ‘precinct’ (à différencier des séries policières avec détectives privés comme Mannix, Cannon ou Matt Helm) avaient une touche distinctive, plusieurs choses qui permettaient de ne pas les confondre les unes avec les autres.
Lesquelles ?
D’abord, les lieux de tournage. Les rues de San Francisco présente la ville californienne sous toutes ses coutures ; Hawaii, police d’état est une vraie carte postale pour l’ile ce qui jure un peu avec les crimes atroces qui y sont perpétrés ; Kojak, pour la première saison, utilise la grosse pomme à bon escient (la série Equalizer tirera un meilleur profit de New York dans les années 80). De nos jours, tout est tourné en studio pour, au moins, 80% d’un épisode et que cela soit Les experts Manhattan ou Miami, les studios de tournage sont les mêmes et les principales vues de la ville où est censé se passer le tournage se trouve…dans le générique !
Ensuite, les génériques ; Même si je n’ai pas revu un épisode d’Hawaii, police d’état depuis une quinzaine d’années, les premières notes de musique de ce fameux générique me renvoient directement aux enquêtes de Steve McGarrett. Idem pour Kojak, Les rues de San Francisco et même des séries que je n’appréciais que moyennement pouvaient présenter un générique inoubliable (Mannix par exemple). Les séries actuelles ont des génériques faits à la va-vite, sans consistance et très courts, histoire de ne pas perdre le chaland et qu’il zappe si celui-ci fait plus de trente secondes ! Production de consommation avant tout (on y reviendra car ces séries reflètent parfaitement cet état d’esprit), le générique a une musique quelconque, le plus souvent sans intérêt et la présentation de la série est d’un conformisme affligeant. Ce générique est tellement court que la distribution et les participants à l’épisode défilent pendant au moins cinq minutes après le début de l’épisode (ce qui est particulièrement énervant). Evidement, les acteurs sont le plus souvent formatés et insipides et il est inutile de s’appesantir sur leur participation à la dite-série.
Karl Malden avait une solide carrière d’acteur derrière lui lorsqu’il endossa l’imperméable de Mike Stone et le talent de Michael Douglas, débutant à ses côtés dans le rôle de Steve Keller, ne laissait aucun doute sur sa future carrière. Jack Lord et Telly Savalas avaient déjà un nom au cinéma lorsqu’ils devinrent McGarrett et Théo Kojak. La série reposait sur leurs épaules et même si l’histoire ou l’enquête n’était pas à la hauteur et aussi intéressante que d’habitude, leur jeu d’acteur régalait le fan et faisait passer l’heure sans soucis. Rien de tout ça avec les séries policières américaines actuelles. Les acteurs sont interchangeables, effaçables et facilement oubliables. Ils font partie d’un tout insipide sans relief. Ils ne sont plus d’anciens acteurs mais simplement des acteurs qui ont raté leur carrière. Le fadasse David Caruso des Experts Miami est l’exemple type. Il faut voir un épisode de ces Miami et on comprend pourquoi cet acteur n’a jamais percé ! Aucun jeu, les mêmes expressions passant son temps à s’agenouiller près d’un cadavre ou à remettre ses lunettes de soleil sur son nez ! Pitoyable. J’ai pris Caruso comme exemple mais c’est la même chose pour tous les acteurs de séries policières US actuelles. Le seul et l’unique qui sort des sentiers battus est Vincent d’Onofrio de New York Section Criminelle. Il a un jeu à part et son personnage (l’inspecteur Robert Goren) peut tenir un épisode à lui seul. Le départ de d’Onofrio remplacé par le soporifique Jeff Goldblum marquera sûrement la fin de la série.
Après les lieux de tournage, les génériques et les acteurs, il reste un gros point : les scénarios. Si Les rues de San Francisco passait cinq minutes dans les laboratoires et le reste du temps était consacré à l’enquête, c’est exactement le contraire pour les séries contemporaines. Evidement, la place de l’ADN et des nouvelles techniques d’investigation sont primordiales dans les enquêtes de police de nos jours mais les scénarii de séries actuelles en abusent jusqu’au ridicule. Les histoires se déroulent donc dorénavant dans les laboratoires ou les salles d’interrogation au détriment des enquêtes sur le terrain, filatures et les fins se terminent non plus après une bonne poursuite et fusillade mais autour d’une table sous une lumière glauque au néon. Evidement, ca coute moins cher qu’un final des Rues de San Francisco où les réalisateurs s’arrangeaient pour tourner les fins d’épisodes dans des lieux caractéristiques de la ville. Ces histoires d’ADN ne peuvent tenir la distance d’un épisode même si ceux-ci ne durent plus 50 minutes comme auparavant (avec 10 minutes de pub) mais 40 minutes (avec 20 minutes de pub). Il y a donc plusieurs histoires dans un seul et même épisode. A l’époque, on meublait les scénarii par des poursuites spectaculaires ou des fausses pistes ingénieuses ; maintenant, on colle deux ou trois histoires par épisode et on joue sur l’hémoglobine en épargnant pas aux téléspectateurs les scènes d’autopsie donnant une impression de télé réalité très en vogue en ce début de XXI ème siècle.
Bref, mon choix entre ces deux types de séries est rapidement fait.