Eastwood à Cannes

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Dearesttara
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Re: Eastwood à Cannes

Messagepar Dearesttara » mar. mai 23, 2017 12:41 am

Apparemment, Eastwood ne connaît pas le cinéma contemporain. J'ai étudié un peu le genre du "vigilante movie", particulièrement quand on parle de policiers agissant en-dehors de leur hiérarchie (et non d'individus lambda comme les Charles Bronson de Death Wish). Et je peux le rassurer, on peut toujours faire des films à la Dirty Harry aujourd'hui.

Tolérance Zéro (2004) de Kevin Bray : un shérif nouvellement appointé en a marre que "sa" ville sombre dans le délinquance, et donc déploie des méthodes on va dire directes pour nettoyer ça.

Troupe d'élite, et sa suite Troupe d'élite 2, films brésiliens de José Padilha sortis en 2008 et 2010, racontent l'histoire de polices militaires qui ne s'embarrassent pas de paperasserie ou de bureaucraties et font respecter l'ordre, armes au poing. Tous les gars qui en font partie pourraient être des élèves d'Harry Callahan. Il a d'ailleurs autant divisé la critique que Dirty Harry à l'époque !

Rampart (2011) d'Oren Moverman : histoire d'un Harry Callahan 2.0 qui nous fait la totale : il laisse crever des proxénètes, flingue froidement un dangereux individu qui en a l'occasion, révèle avoir tué un violeur de sang-froid sans que sa vie fut pourtant menacée, etc.

Le film italien All cops are bastards (2012) de Stefano Sollima montre quatre flics (dont un appelé "negro") qui, face au manque de moyens et au peu de soutien de leur hiérarchie, font imposer leur loi à leur manière (ça va de paf paf aïe à panpan tue tue).

Etc, etc.

Eastwood peut dormir tranquille, les héritiers d'Harry Callahan existent toujours, et le triomphe est souvent là (Ours d'or de la Berlinale 2008 pour Troupe d'élite).
D'après une théorie, le jour où on découvrira à quoi sert l'Univers, ledit Univers disparaîtra pour se voir remplacé par quelque chose d'encore plus bizarre et inexplicable.
Selon une autre théorie, la chose se serait en fait déjà produite (Douglas Adams)

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Denis
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Re: Eastwood à Cannes

Messagepar Denis » mar. mai 23, 2017 7:24 am

Je connais aucun de ces films mais c'est sûrement parce qu'ils n'ont pas le cachet de Dirty Harry. Et surtout à l'époque, le film dénonçait aux USA les limites des lois Miranda.
Chapeau melon et bottes de cuir est un témoignage historique et un refuge de valeurs dans une Grande-Bretagne devenue excessivement multiculturelle dont les traditions tendent à se liquéfier en magma insipide (critique de Bright Horizon).

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Dearesttara
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Re: Eastwood à Cannes

Messagepar Dearesttara » mar. mai 23, 2017 12:04 pm

Oh, certains ont son "cachet" (en particulier les films brésiliens, vraiment percutants). C'est juste que ce genre de films, tout comme le "vigilante movie", n'est plus dans les goûts du public. Le Western n'a plus sa gloire d'antan, le mélodrame flamboyant en Technicolor a cédé sa place au naturalisme - pas toujours pour le meilleur - la comédie musicale est très rare (d'où la sensation La La Land)... il en est de même pour les films s'inspirant d'Un Justicier dans la Ville ou de Dirty Harry.
D'après une théorie, le jour où on découvrira à quoi sert l'Univers, ledit Univers disparaîtra pour se voir remplacé par quelque chose d'encore plus bizarre et inexplicable.
Selon une autre théorie, la chose se serait en fait déjà produite (Douglas Adams)

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Denis
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Re: Eastwood à Cannes

Messagepar Denis » mar. mai 23, 2017 12:09 pm

Denis a écrit :La vidéo complète - 58' - de la 'master classe' d'hier, malheureusement c'est doublé et pas sous-titré. C'est très mauvais mais mieux que rien ! Eastwood est plus vif que le traducteur...
Je viens d'écouter tout l'enregistrement. C'est pire que ce que je pensais. Honte à Télérama qui a posté cette traduction sur le net. Déjà, on entend à peine la voix d'Eastwood. Sacrilège.
Les sous-titres : bande de c...! Déjà on a l'intervieweur avec son rire de gloussement de poule, mais ça on n'y peut rien, puis les traducteurs, j'écris 'les' car il y en a deux : première partie, un homme dont la respiration est celle d'un homme en plus mauvaise forme que Clint et après une femme...qui ne connait pas du tout la carrière d'Eastwood en écorchant les titres (elle ne les traduit pas).
Le pire : vers la 40é minute, Clint explique les difficultés d'être jury comme il le fut en 1994; et il évoque un film italien où pendant douze minutes, on entend un concert. Il y a une pause dans la traduc et Eastwood prononce : 'They played the whole Köln Concert' (ils ont joué tout le concert de Cologne) mais aux minutages 44'20 puis 44'31, ça devient 'le concert de connes'....à deux reprises, 'Keith Jarrett, le concert de connes' :cry:
Chapeau melon et bottes de cuir est un témoignage historique et un refuge de valeurs dans une Grande-Bretagne devenue excessivement multiculturelle dont les traditions tendent à se liquéfier en magma insipide (critique de Bright Horizon).

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Denis
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Re: Eastwood à Cannes

Messagepar Denis » mar. mai 23, 2017 12:25 pm

Dearesttara a écrit :Oh, certains ont son "cachet" (en particulier les films brésiliens, vraiment percutants). C'est juste que ce genre de films, tout comme le "vigilante movie", n'est plus dans les goûts du public. Le Western n'a plus sa gloire d'antan, le mélodrame flamboyant en Technicolor a cédé sa place au naturalisme - pas toujours pour le meilleur - la comédie musicale est très rare (d'où la sensation La La Land)... il en est de même pour les films s'inspirant d'Un Justicier dans la Ville ou de Dirty Harry.
Un justicier dans la ville, et surtout Dirty Harry sont cultes. Les copies, comme toute copie, ne valent pas les originaux. Et puis il faut les acteurs pour incarner ces personnages. Tout le monde n'est pas Bronson ou Eastwood ! Harry Callahan colle à la peau d’Eastwood. Le film que beaucoup ont vu plusieurs fois. J’ai dû le voir dix fois personnellement. Pas autant que David Fakrikian, avec qui j'en discutais au repas des 50 ans de Chapeau melon, qui connaît chaque plan par cœur et qui a vu le film dix fois rien qu’en salle. En 2012, le film fit partie de la sélection de la bibliothèque du Congrès américain pour figurer dans les archives du National Film Registry pour ses critères culturels, historiques et esthétiques. Un bouquin est sorti aux USA se basant sur ce film pour étayer la société des années 70. Un Justicier a permis d’assainir la violence dans le métro new-yorkais. Quelques raisons pour lesquelles ces films font partie de la culture cinématographique US.
Quant au western, il suffit d’un bon. Dans les années 90, il n’avait plus sa ‘gloire d’antan’ mais Danse avec les loups et Impitoyable l’ont remis au goût du jour.
Une petite vidéo de Clint à la sortie d’un restau. En regardant bien, vous verrez une grande photo qu’un fan veut faire dédicacer. Callahan, of course.
Chapeau melon et bottes de cuir est un témoignage historique et un refuge de valeurs dans une Grande-Bretagne devenue excessivement multiculturelle dont les traditions tendent à se liquéfier en magma insipide (critique de Bright Horizon).


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