Actualité cinéma/critiques de films

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Denis
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Denis » lun. févr. 20, 2017 7:40 pm

A quelques semaines des élections, sortie de Chez nous, film propagande anti-FN réalisé par un Belge (!), soutenu par France-Info Gaucho Bobo et financé par nos deniers...Comment le cinéma français est-il tombé aussi bas ? Le réalisateur fait dans la provoc et crie au scandale pour faire du buzz autour de son navet.... Personne n'est dupe. Pourquoi n'a t-il pas tourné un film sur la douceur de vivre à Molenbeeck ? On peut parier qu'il y aura bientôt un film sur l'ange Théo et la méchante police fasciste de notre pays.... :laughing11:
http://www.lefigaro.fr/cinema/2017/02/2 ... -du-fn.php
Chapeau melon et bottes de cuir est un témoignage historique et un refuge de valeurs dans une Grande-Bretagne devenue excessivement multiculturelle dont les traditions tendent à se liquéfier en magma insipide (critique de Bright Horizon).

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camarade totoff
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar camarade totoff » mar. févr. 21, 2017 2:07 pm

Ironie du calendrier qui va faire se côtoyer dans les salles obscures deux actrices très différentes. Quand Jessica Chastain est une artiste, Kate Beckinsale est une tâcheronne.

Jessica Chastain: Miss Sloane (sortie le 8 mars)
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Kate Beckinsale: Underworld: Blood Wars (sortie le 15 février)
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« La suprême ironie de la vie, c’est que nul n’en sort vivant » (Robert Ansen Heinlein)

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Dearesttara
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Dearesttara » mar. févr. 21, 2017 6:16 pm

Depuis le Much ado about nothing de Kenneth Brannagh (son premier rôle), j'ai un grand attachement pour Kate Beckinsale. Après, il est vrai que sa carrière est moins enthousiasmante que celle de Miss Chastain.
D'après une théorie, le jour où on découvrira à quoi sert l'Univers, ledit Univers disparaîtra pour se voir remplacé par quelque chose d'encore plus bizarre et inexplicable.
Selon une autre théorie, la chose se serait en fait déjà produite (Douglas Adams)

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séribibi
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar séribibi » jeu. mars 02, 2017 7:07 pm

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SPLIT (M. Night Shyamalan) : 5/10


(Légers spoilers)



Nota : Fuyez la (les) bande(s)-annonce(s) qui dévoile(nt) beaucoup trop de l'histoire du film et de l'intrigue .

Grosse déception que le dernier Shyamalan sur lequel j'avais forgé beaucoup d'attente (je ne suis pourtant pas spécialement fan du réalisateur). Les 3 acteurs principaux sont bons mais l'ensemble manque cruellement de tension et la dernière image ne parlera qu'aux initiés, en plus de remettre en question de façon assez maladroite toute la thématique principale.
Le problème du film c'est qu'il est partagé entre 3 aspects assez mal imbriqués et/ou pas toujours bien exploités : l'étude clinique d'un "schizophrène", le calvaire enduré par ses 3 "pensionnaires", un twist complètement hors de propos...

Cela commence pourtant bien avec cette superbe entrée en matière, à savoir la présentation de l'héroïne puis le rapt du petit groupe de filles (hélas dévoilé en grande partie dans la bande-annonce) ; avec une économie de moyens et de dialogues étonnants, Shyamalan nous met tout de suite dans l'ambiance : en quelques plans, il brosse rapidement le portrait d'une héroïne introvertie et visiblement marquée par la vie (et dont les stigmates ne nous apparaîtront que progressivement), tout en faisant planer un danger. L'absence de générique d'ouverture (qui n'arrivera que quelques minutes plus tard) donne un aspect sec et brutal à cette introduction et renforce ce sentiment de malaise et de menace imminente, menace qui se concrétisera juste aprés avec la trés immersive scène de l'enlèvement. Le réalisateur nous montre ici toute l'étendue de son talent de narrateur et ses capacités à poser une ambiance en quelques secondes seulement, bien loin des canons hollywoodiens actuels, à la forme trés balisée.

Ellipse.

Nous assistons alors ensuite à une sorte de huis-clos dans ce qui semble être un espèce de bunker, et où le personnage campé par McAvoy va dévoiler nombre des facettes de ses multi-personnalités.
Même si les qualités d'interprétation de l'acteur ne sont pas à remettre en cause (bien que l'on ait parfois du mal à oublier le comédien derrière le(s) personnage(s)), ce suspense en vase-clos va progressivement finir par tourner court, peu aidé en cela par une absence d'enjeu assez préoccupante...
Pourtant le réalisateur, durant cette première partie, ne tombe pas dans le piège de la facilité grace à une construction à tiroirs plutôt intelligente (même si quelque peu destabilisante). Il ne se contente pas de jouer l'enfermement du huis-clos typique déjà vu 100 fois (comme par exemple et de façon brillante dans le récent "10 Cloverfield Lane"), mais ponctue cette terreur sournoise par des digressions assez subtiles (les flashbacks de l'héroïne, les passages chez la psy...) tout en brouillant quelque peu les pistes temporelles. Cette dédale spacio-temporelle semble d'ailleurs faire écho au déréglement psychique du protagoniste principal.
On sent bien d'ailleurs tout l'attachement du réalisateur vis-à-vis de ses personnages, qui prennent ici une dimension inédite : ainsi Anya Taylor Joy est un mélange de force et de fragilité, loin des stéréotypes du genre ; son beau visage énigmatique et ses yeux de biche en disent plus long que des dialogues (qui ne sont pas toujours le point fort du réalisateur) et servent à merveille toute l'ambiguité relationnelle qui la lie à son étrange geolier. Les séquences chez la psy sont appréciables, d'abord d'un point de vue thématique (l'angle porté sur la maladie de Kévin est trés intéressant), mais surtout d'un point de vue relationnel (le lien qu'elle entretient avec lui est particulièrement touchant).
Quant à MacAvoy, il réalise ma foi une bonne performance, même si celle-ci n'est réduite qu'à quelques personnalités (alors que l'accroche en promettait 24) ; toutefois, ce choix de ressérer la prestation semble le meilleur compromis qui soit : interpréter plus d'une vingtaine de facettes différentes aurait d'une part été difficilement gérable sur seulement 2h20, et, d'autre part, aurait eu un effet clairement contre-productif. J'émettrais toutefois une réserve quant au "mécanisme" de jeu de l'acteur, pas toujours bien aidé par des dialogues simplistes surlignant inutilement la caractérisation de certains des personnages qu'il est censé représenter, notemment le personnage d'Edwig (l'enfant)... Cela sonne assez peu naturel.. tout comme les moments de transition pour passer d'un personnage à l'autre, parfois bancals et mal amenés, notamment à l'occasion d'une séquence, traitée hors-champs... Mais ne chipotons pas : l'acteur a suffisemment de ressources pour nous faire oublier ces quelques travers et nous convaincre plus d'une fois.

Hélas, c'est dans son traitement du suspense que le film échoue totalement et, à trop vouloir tirer sur la corde, ce shéma narratif éclaté et sans cesse répété finit -à force de redondance et de mauvaise gestion- par déservir la tension... Passant continuellement d'une thématique à l'autre, avec des transitions pas toujours heureuses (certains montages en parrallèle ne servent à rien...), abandonnant soudainement plusieurs idées ou les laissant en plan pour n'y revenir que sur le tard, le réalisateur ne parvient qu'à perdre le spectateur, amoindrir toute pression dramatique, et faire tourner à vide l'angoisse liée au sort des personnages... Shyamalan a bien du mal à maintenir sur la durée le rythme (qui s'éternise) et ce creshendo que l'on sent ici trop faible (l'interminable séquence de la tentative d'ouverture du loquet en dit long sur les artifices que doit utiliser l'auteur pour donner matière à son film), voire quasi-inexistant : cela finit par tourner en rond, et il manque ce petit je-ne-sais-quoi qui permettrait de nous faire ressentir une menace plus palpable à l'égard de nos prisonnières (il faut dire que, sur ce plan, Kevin et ses différentes personnalité ne se montre vraiment menaçant qu'en de trop brèves occasions (on a rarement peur quant au sort des filles)).
On sera toutefois gré à Shyamalan de nous avoir épargné la caractérisation outrée des demoiselles en détresse répondant aux pires clichés des films de genre ; drôle d'idée toutefois que de présenter certains personnages pour ensuite les évacuer de la scène aussi longtemps...
Toutes ces tergiversation finissent par dérouter le spectateur, à tel point qu'on n'en vient à ne plus savoir exactement ce que le film veut raconter.
Enfin, le dernier acte (la Bête), pas trés bien foutu, ne surprend nullement... Seule l'étude liée à la souffrance des 2 antagonistes et ce qui les "relie" reste intéressante et lourde de sens, mais le côté expédié du segment et le traitement de la métamorphose, sans réelle surprise, puisque basé précisément sur ce que l'on attend et ne s'éloignant guère des pires clichés du genre, ressemble à un coup d'épée dans l'eau...
Bien sûr, fidèle à ses vieilles habitudes, le réalisateur n'oublie pas de nous faire un caméo, sauf que, sans raccord véritable à l'histoire, il apparaitra ici plus artificiel et déplacé qu'autre chose.
Quant au twist (si l'on peut appeler ça un twist), il ne parlera qu'aux amateurs de Shyamalan qui connaissent sur le bout des ongles son cursus cinématographique (c'est à dire moins de 20%), mais, surtout, ce dernier plan a le grand tort de remettre en question toute la véritable thématique du film et le pousser vers quelque chose de beaucoup plus mainstream et d'anecdotique ("Le village" et, encore une fois, "10 Cloverfield Lane" -auquel SPLIT ressemble beaucoup- le faisaient bien, eux, mais avec un certain brio et en total raccord avec leur sujet et/ou leur logique de contradiction narrative). Il fut un temps où les films du réalisateur se suffisaient à eux-mêmes...

Dommage donc que le film loupe une grand partie de son propos par manque d'audace et de vraie ligne directrice...
Restent tout de même une ambiance intéressante, une approche hitchcockienne appréciable, une sincérité non contestable, des thématiques passionnantes (le point fort du film) mais parfois fort mal développées et noyées dans un fouillis scénaristique, un refus de céder au spectaculaire et aux clichés du genre qui rend l'œuvre assez viscérale et détachée du tout-venant hollywoodien, le jeu globalement sympa d'Ana-Taylor Joy, Betty Buckley et McAvoy (quoique parfois appuyé en ce qui concerne ce dernier), une mise en scène sobre et belle, une noirceur délectable (le background de l'héroïne dosé juste comme il faut), une approche intéressante de la schizophrénie et de la maladie mentale en général, et un générique magnifique, qu'il serait intéressant de disséquer.
C'est pas mal, mais largement insuffisant eu égard à ce que la "folie" d'un sujet pareil était en droit de nous offrir, mais, comme beaucoup des œuvres de leur auteur, le film gagnera sans doute aux revisionnages successifs.

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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Steed3003 » ven. mars 03, 2017 11:04 pm

Logan : 1 étoile

La bande-annonce m'avait refroidi (elle avait au moins le mérite d'annoncer la couleur), mais l'unanimité de la critique m'a finalement convaincu d'aller voir Logan, grave erreur. Il faut souvent se méfier d'une critique trop unanime. Un Rotten Tomatoes entre 70 et 90% est toujours garant d'une certaine qualité, au delà de 90%, il y a un risque. Depuis Deadpool l'an dernier, on sent un besoin de se réinventer pour le genre de films de superhéros, au risque d'y perdre son essence et ce qui a fait son succès auprès du grand public. Ce qui donne des films de superhéros qui n'en sont plus, c'est exactement l'impression qu'on a en assistant à ce film. Si vous vous attendez à un divertissement spectaculaire emmené par un héros charismatique, Logan est tout l'inverse. C'est un drame intimiste rugueux, désespérément réaliste et sérieux; bref on est plus chez les Frères Dardenne que chez les X-Men.

La pauvreté des scènes d'action du niveau d'une série télévisée fait peine à voir, une pauvreté que le réalisateur cherche sournoisement à masquer par un excès inutile de violence et d'hémoglobine. A aucun moment,on s'attache aux personnages, bizarres et énigmatiques, même le Professeur Xavier, personnage iconique de la saga, est sacrifié en papy gateux. Des moments qui auraient du compter parmi les plus émouvants de la saga Wolverine peinent à émouvoir. L'intrigue va dans tous les sens, il faut dire que l'incroyable micmac de la continuité des films X-Men et des films Wolverine n'aide pas vraiment. (et fait apprécier a contrario la cohérence de l'univers des films Marvel Studios). Vu les talents devant et derrière la caméra, l'échec du film est tragique et malheureusement hormis une performance toujours impeccable de Hugh Jackman, on s'ennuie ferme du début à la fin.

Logan est aux films X-Men ce que Casino Royale est aux James Bond, un exercice de style aussi radical que vain et inutile, cherchant à réinventer un genre pour au final le dépouiller de tout ce qui a fait son intérêt pour le spectateur. La critique a adoré, ce film m'a pour ma part laissé complètement de marbre. C'est une bien triste sortie pour Hugh Jackman, qui méritait bien mieux pour son ultime incarnation que ce navet prétentieux.
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar séribibi » sam. mars 04, 2017 4:29 pm

Je l'ai vu il y a 3 jours. Bien aimé.

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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Steed3003 » dim. mars 12, 2017 2:12 pm

Kong : Skull Island : 4 étoiles

Je suis ravi de ce revival des film de monstres. Voici, comme les films de superhéros, un genre qui bénéficie grandement des incroyables avançées technologiques en matière d'effets visuels pour proposer un spectacle inédit au grand public. Malgré son fond à l'eau de rose, le premier revival Godzilla avait été une bonne surprise, notamment grâce à la présence de Bryan Cranston. Kong : Skull Island est encore meilleur.

Le film corrige l'erreur majeure de Godzilla : King Kong arrive très rapidement en scène et reste le personnage central du film. Par conséquent, les personnages humains sont plus effacés et restent avant tout archétypaux. Cela ne m'a pas dérangé, comme le film s'appuie sur un casting d'acteurs compétents, transcendant leurs rôles simplistes. Tom Hiddleston en impose en héros d'action, et marque ses galons comme futur James Bond potentiel, c'est la révélation du film. On aura aussi le plaisir de retrouver l'immuable Samuel L. Jackon, présent dans quasiment tous les blockbusters, ainsi que la nouvelle star de 24 heures chrono Corey Hawkins. Ce sont les deux vieux routards John Goodman et John C. Reilly qui tirent leurs épingles du jeu, ce dernier apporte au film ses meilleurs moments comiques. Seule déception, le personnage pour "la chinoise imposée par la coproduction chinoise pour garantir une sortie lucrative sur le marché chinois comme le film a coûté bonbon" est complètement transparent et paraît avoir été ajouté à la dernière minute. Il est toujours bien dommage de voir Hollywood cyniquement sous-exploiter des acteurs souvent talenteux, ici Jing Tian, qui sont d'immenses stars dans leurs pays.

Le scénario est sans surprises, c'est presque un hommage aux classiques du genre avec un côté kitsch complètement assumé. Si la structure est attendue, l'exécution ne manque pas de brio. Visuellement, Kong est sublime, que ce soit par la beauté crépusculaire de sa photograhie ou ses impressionnants effets spéciaux. Si il y a un film que vous devrez voir en Imax 3D cette année c'est celui-ci. Les scènes avec le roi des singes sont absolument virtuoses, alternant ces moments de destruction massive et ces moments de pure grâce qui ont permis au personnage d'atteindre son statut iconique. Kong Skull Island ne souffre d'aucun problème de rythme et la découverte de l'île et ses multiples monstres est un enchantement de tous les instants.

Hybride entre Jurassic World pour sa galerie de monstres et Apocalypse Now pour son contexte vietnamient, Kong Skull Island est une série B de luxe, un grand divertissement spectaculaire et ludique; renouant avec panache avec la tradition des grands films d'aventures hollywoodiens, Un sans-fautes.
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar séribibi » lun. mars 13, 2017 12:38 pm

Super critique Steed. Par contre tu sembles bien plus indulgent que la majorité des critiques lues ici et là sur ce nouveau Kong. J'irai me faire ma propre opinion prochainement.

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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar camarade totoff » lun. mars 13, 2017 1:58 pm

Miss Sloane
10/10*



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Elizabeth Sloane est une lobbyiste de talent qui travaille dans un grand cabinet à Washington. Un jour, un client vient lui demander de faire campagne contre une proposition de loi visant à contrôler le port d'armes. Contre toute attente, elle refuse et claque même la porte du cabinet pour aller dans un autre, plus modeste, prendre la tête de la campagne pour la proposition de loi ! La lobbyiste aurait-t-elle une conscience ? On peut en douter vu la froide détermination qui l'anime mais on peut qu'admirer (non sans trembler) son efficacité.

Jessica Chastain trouve avec Miss Sloane un second rôle majeur (après Zero Dark Thirty) et montre qu'elle excelle à jouer les femmes dures, à la volonté implacable. L'actrice est impeccable à tous les instants que Miss Sloane soit à la baguette ou qu'on ait l'impression qu'elle "craque". Jusqu'où peut-on aller pour gagner ? Dire jusqu'au bout ne veut pas dire grand chose mais, avec ce film, on a une terrible idée de ce que cela peut signifier ! Aux côtés de Jessica Chastain, Mark Strong est le lobbyiste plus consciencieux quant Sam Waterston incarne le lobbyiste mauvais. Cette présentation a quelque chose de schématique mais elle a le mérite, pour une œuvre de fiction, de permettre au spectateur de s'y retrouver. Miss Sloane étant quelque part entre les deux.

La réalisation est assez classique mais il faut souligner un bon sens de la dramaturgie (cadrer Jessica Chastain en plan serré pour souligner l'importance de ce qu'elle va dire par exemple). Avec ce film qui met sur grand écran ce que la série Scandal expose sur le petit, c'est le monde politique de Washington qui s'en prend plein la figure et qui voit exposé crûment une manière de procéder qui pose question.

*8.5/10 pour ceux qui sont moins amoureux
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Dearesttara
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Re: Actualité cinéma/critiques de films

Messagepar Dearesttara » lun. mars 13, 2017 2:22 pm

Entièrement d'accord : Miss Sloane est mon deuxième gros coup de cœur absolu et total de l'année (après Nocturnal Animals). Le film a une parenté évidente avec les productions Aaron Sorkin (A la maison blanche, The social Network...) tant on y retrouve ses marques de fabriques : dialogues foudroyants comme moteur du film, densité des informations, longs monologues captivants, et même ses acteurs, puisque Sam Waterston et Alison Pill (l'assistante blonde de Sloane au début du film avant qu'elles se retrouvent dans les camps opposés) étaient deux des acteurs principaux de sa dernière série The Newsroom. D'ailleurs, les réunions des équipes des deux lobbys rappellent profondément les brainstormings des journalistes de cette dernière série. Jonathan Perera, avocat de métier, fait un formidable coup d'essai/de maître en tant que scénariste.

Armé d'un script d'une rigueur et d'une richesse implacables, aux dialogues tournoyants soutenant un vrai contenu - a contrario de Scandal que je trouve assez vide par ailleurs, ce thriller politico-judiciaire lance 2h12 de suspense trépidant, parfois même avec des accélérations alors que le tempo reste élevé de bout en bout. Une plongée en eaux profondes chez les lobbystes, leurs équipes, leurs techniques de manipulation, de travestissement, de contournements avec la loi. Dire que Chastain dévore l'écran est un euphémisme, tant elle est filmée avec panache par John Madden, et que l'actrice déploie une vivacité impressionnante. J'adore ce personnage glacial, (très) sexy, stratège hors de pair, sociopathe notoire (on prend cher à travailler avec elle, c'est tout juste si vous n'êtes pas de simples pions pour elle) mais pas sans idéalisme. dont le maquillage évident symbolise à merveille son génie à dissimuler. Je me suis fait complètement posséder par le twist final - très Gregory House dans son côté gambit - un des plus renversants que j'ai pu voir dans un film : pour le coup, il est largement à la hauteur de ceux de Usual Suspects et de Sixième Sens. 10/10 itou.
D'après une théorie, le jour où on découvrira à quoi sert l'Univers, ledit Univers disparaîtra pour se voir remplacé par quelque chose d'encore plus bizarre et inexplicable.
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