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L'invasion des terriens6-03-01Double personnalité

TROP D'INDICES  
(THE CURIOUS CASE OF THE COUNTLESS CLUES)

Steed encounters an old flame – Tara is sidelined

Tournage : Terminé le 19 janvier 1968

Diffusion : ITV, 5 février 1969 – 2e chaîne ORTF, 20 décembre 1969 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.)

Scénario : Philip Levene

Réalisation : Don Sharp

Anthony Bate (Earle), Kenneth Cope (Gardiner), Tony Selby (Stanley), Peter Jones (Sir Arthur Doyle), Tracy Reed (Janice), Edward de Souza (Flanders), George Cooper (Burgess), Reginald Jessup (Dawson).

Résumé

Des maîtres-chanteurs commettent des meurtres en laissant des preuves irréfutables accusant des membres de l'aristocratie. Le chantage permet de dépouiller leurs victimes d'œuvres d'art. Steed, trop curieux, est devenu gênant. Sa victime doit être Tara King...

Épilogue

Tara tente avec succès une greffe sur un des chapeaux melons de Steed : "Another first for Great Britain. The first ever brim graft !" [Une autre première pour la Grande Bretagne. La première greffe de chapeau !]


CRITIQUES

6-03-02


Denis Chauvet

Avis : Une enquête policière trop traditionnelle pour les Avengers malgré la présence du loufoque Sir Arthur Doyle. Nous sommes bien loin de l'extravagance de la période Emma Peel mais cet épisode se laisse néanmoins voir. Tara King est sur la touche une bonne partie de l'épisode et nous avons droit à un des nombreux épilogues nullissimes de cette saison. Ne ratez pas la rencontre fortuite de Steed et de son ex !

Avec le recul (nouvel avis, juillet 2011) : Il y a des passages longuets car on sait ce qui va se passer : les méchants demandent à chaque pigeon deux tableaux. Une intrigue originale au début mais très répétitive et vite lassante. Je ne pense pas qu’un autre épisode permet de voir l’ignominie de l’appartement de Tara à ce point (ah, ces rideaux et canapés)…Tara se peint les mains et parle à sa bouillotte comme une gamine et Steed a une hideuse chemise jaune sur cravate orange. La bagarre finale ne m’a pas convaincu non plus. Du coté positif, il y a de beaux extérieurs hivernaux de la campagne anglaise et de somptueuses automobiles. Toujours deux, c’est bien payé.

Steed3003 20 août 2004

Un nouveau scénario de Philip Levene et un nouveau joyau dans la couronne Chapeau Melon. Philip Levene prend à contre-pied les habituelles histoires de détective et avec quel talent !

Rien que le titre (l'original bien sûr, en effet comme pour Danses macabres ou Clowneries, le titre français est simpliste) est un régal : essayez donc de prononcer The curious case ot the countless clues !

La réalisation est de la même trempe : Don Sharp est autant à l'aise dans les scènes de dialogues que dans les scènes d'action. Il réussit très efficacement l'haletante scène finale. On note néanmoins une grossière erreur de doublure en gros plan, au passage où Steed sort de sa voiture pour prévenir Tara King de la menace. Cette dernière trouve d'ailleurs beaucoup mieux sa place que dans le précédent épisode, grâce à une interprétation sans faille de Linda Thorson.

La musique de plus s'adapte particulièrement bien à l'épisode.

Comme toujours avec Philip Levene, les personnages sont très bien dessinés ; on notera un méchant sophistiqué qui bénéficie de l'excellente interprétation d'Anthony Bate et un détective hilarant du nom de Sir Arthur Doyle (énorme clin d'œil à Sherlock Holmes, comme vous devez sûrement vous en doutez). L'humour est aussi bien présent dans cet épisode avec un échange hilarant entre Tara King et Steed sur les pommes, une arrestation réjouissante et le désopilant tag final.

EN BREF : Un épisode remarquable à ne manquer sous aucun prétexte.

Estuaire44 16 février 2014

Outre Brian Clemens, Philip Levene est ici de retour dans le Monde des Avengers, apportant toute sa proverbiale maestria pour jouer avec les codes d’un genre. Au contraire d’un Terry Nation, ardent et sombre visionnaire, cet auteur élégant et ludique aime à édifier d’une main experte ces insolites retournements de clichés constituant souvent le sel des Avengers. S’attaquant cette fois au Policier et non à la Science-fiction (comme lors de Man-Eater Of Surrey Green), The Curious Case Of the Countless Clues s’inscrit dans la lignée d’un You Have Just Been Murdered.

L’ingénieux déphasage du rituel du meurtre s’y avère toutefois moins riche. Après la sensationnelle inversion de perspectives de la séquence initiale (l’une des meilleures de la série), le chantage par fabrication de preuves, même s’il séduit par son audacieuse systématisation,  enthousiasme un tantinet moins que son illustre devancier. Le diabolique chantage  s’avère moins varié, spectaculaire et imprévisible, mais nous vaut malgré tout son lot de scènes relevées.

Habile conteur, Levene sait en effet optimiser son propos grâce à l’épatant personnage d’Earle, habile assemblage composite de Skelton et de Needle. Par un pertinent et astucieux miroir inversé, c’est bien lui qui compose le véritable alter ego, même dévoyé, de Sherlock Holmes, et non le pittoresque Sir Arthur Doyle (un pied-de-nez très à la Levene). Accompagné d’un fidèle Watson, comme il se doit un satellite effacé mais loyal et efficace, Earle retrouve les accents et les postures du héros de Conan Doyle lors de magistrales reconstitution de meurtres exerçant une fascination du même ordre. Il emploie certains mécanismes similaires, dont une parfaite connaissance des tabacs ou du domaine scientifique.

L’amateur d’Epic se plaira à reconnaître lors de ces descriptions le lointain écho d’un Z.Z. Von Schnerk et il vrai que le Grand Détective ne cesse de mettre en scène son éclatant génie, avec un brio particulier auprès de son cher ami et compagnon d’aventures. Sont goût éclairé et vénal pour les peintures (bien plus difficilement exploitables que les billets de banque) achève de lui conférer une stature caractéristique des Diabolical Masterminds, même si sa folie apparaît  plus froide, logique et ordonnée que chez nombre de confrères. L’admirable jeu du récemment disparu Anthony Bate, tout en asociabilité psychorigide et morgue glacée, n’est d’ailleurs pas sans parfois rappeler celui de Benedict Cumberbatch dans le Sherlock de Mark Gatiss et Steven Moffat.

Levene développe également deux personnages secondaires réussis, quoique moins marquants  que l’antagoniste du jour. Sir Arthur Doyle, amusant et évitant de lasser en sachant ne pas s’éterniser, constitue un plaisant Excentrique, d’autant plus appréciable que l’ère Tara King se montrera plus inégale sur le sujet que la précédente. Outre les  clins d’œil à Conan Doyle, ses confrontations avec Steed se montrent amusantes, même si Sir Arhur demeure avant tout un faire-valoir pour notre protagoniste. Tout en ouvrant une fenêtre sur l’arrière cour de Steed et suscitant une plaisante jalousie chez Tara, Janice permet d’humaniser le récit en évitant d’apparaître comme un exercice de style désincarné.

On apprécie qu’après le lancement Levene ménage l’énigme de la nature du complot, mais il s’avère dommageable qu’Earle ne cesse de repousser l’inévitable confrontation avec Steed, sous des prétextes dont la minceur trahit le procédé scénaristique. Mais le récit se voit soutenu  par un Don Sharp bien plus éveillé et percutant que lors d’Invasion Of The Earthmen. il impulse un réel rythme à l’épisode, par un montage nerveux et une caméra mobile, tout en servant admirablement les magistrales démonstrations d’Earle. A l’inverse de l’atroce laideur de l’opus précédent (ces omniprésents et hideux couloirs verts et violets), Sharp compose ici un opus fort agréable à l’œil, conjuguant la beauté des paysages bucoliques, des voitures, des décors et des peintures, ces dernières se voyant admirablement mises en valeurs.

Nos Avengers s’avèrent également bien plus à leur avantage que précédemment. Steed se montre brillantissime (et parfaitement naturel au volant d’une jeep rouge !). Grâce à un Levene se peut nostalgique de l’ère précédente, il bénéficie enfin de scènes complices et amusantes avec Tara. Cette dernière se révèle certes moins douée pour les arts graphiques qu’Emma, mais on apprécie que l’auteur s’efforce de lui faire tenir un rôle dans l’intrigue malgré son immobilité.

Outre l’intensification du suspense, la véritable justification de ce handicap apparaît dans la dramaturgie de l’affrontement final, tonifié par un Sharp décidément en verve. Tara, toujours incarnée par une expressive Linda Thorson, continue à gagner ses galons et connaît ici sa première bagarre spectaculaire et ultra chorégraphiée en interaction avec le décor, l’un de ses atouts maîtres (l'original appartement est ici pleinement découvert). Le charme juvénile de l’actrice rayonne lors du sourire concluant un tag où Levene joue une nouvelle fois avec les codes, cette fois-ci autour du symbole même de la série, le chapeau melon.

EN BREF: Quoique moins réussi que le proche Meurtres à épisodes, l’épisode constitue une astucieuse variation autour de Sherlock Holmes. L’excellent Earle en constitue un pertinent reflet assombri, tandis que Tara connaît son véritable baptême du feu.


VIDÉO


Le meurtre de Tara King !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

6-03-03


Tournage

o Steed quitte la maison de Flanders et rencontre son ex petite amie. La scène fut tournée à Woolmers Park à Letty Green.

o Des scènes furent tournées dans le parking des Studios Elstree. Flanders quitte le parking surveillé par Earle et Gardiner.

o L'hôtel Edgwarebury situé à Elstree apparaît ici comme la maison de Burgess.


Continuité

o La plaque du camion et de la remorque change : 598H puis 798MX puis de nouveau 598H.


Détails

o On retrouve le break Citroën DS19 Safari noir immatriculé AYR141B qui était déjà apparu dans Le village de la mort, saison 5 – (source : Voitures de rêve et séries cultes / éditions Yris).

o Petit coup d'œil par la fenêtre de Tara, clouée sur son fauteuil à la manière de James Stewart dans Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcock.

o Les noms des deux maîtres-chanteurs, Earle et Gardiner, constituent un clin d'oeil à l'auteur des romans Perry Mason, Erle Stanley Gardner (1889-1970). Bien connue du public américain, une série à succès adaptant ces livres (Perry Mason, 1957-1966) met en scène ce héros cloué sur un fauteuil roulant, tout comme ici Tara King. La série se poursuivra ultérieurement.

o La voiture utilisée par les deux comploteurs est une Citroën DS 19 Safari de 1964. Soit le modèle break de cette gamme de haut niveau, dont le célèbre design compose l'un des symboles des Sixties. Les DS furent produites à un million et demi d'exemplaires, de 1955 à 1975, et exercèrent une importante influence sur leurs concurrents.

o Steed loue la qualité des pommes du Kent, dont il en apporte un sac à Tara. Le Kent, situé au Sud-Est de Londres, est effectivement surnommé le Verger de l'Angleterre, pour le nombre et la fertilité de ses exploitations fruitières, de ses vignobles et de son horticulture. Ce furent les Romains qui plantèrent les premiers vergers de cette région, la plus ensoleillée d'Angleterre. Les pommes sont en effet particulièrement présentes et le cidre local très réputé. Le vert et fertile Kent a notamment inspiré Tolkien pour la création de la riante Comté, peuplée de Hobbits incarnant l'art de vivre traditionnel anglais.

Acteurs – Actrices

o Anthony Bate (1929) a commencé sa carrière en 1957 et a fait de nombreuses apparitions à la TV dans Le Saint (trois épisodes), Les Champions, Ivanhoé, L'Inspecteur Morse, Poirot, Frost et plus récemment L'Inspecteur Barnaby. Il est Oliver Lacon dans les romans de John Le Carré portés à l'écran.

o Tracy Reed (1942) est née dans une famille déjà très présente dans le cinéma. Durant sa courte carrière (1960-1975), son principal titre de gloire, hormis d’avoir été envisagée pour succéder à Diana Rigg, fut d’être la seule interprète féminine du Dr Strangelove de Stanley Kubrick (1964). Elle n’y apparaît d’ailleurs que dans une unique scène ! Elle est la cousine d’Oliver Reed et fut l’épouse d’Edward Fox (Chilcott dans Mon rêve le plus fou) de 1958 à 1961. Leur fille Lucy devint Première Vicomtesse d’Irlande par mariage !

À noter que…

o Référence évidente à Sir Arthur Conan Doyle et Sherlock Holmes avec le personnage de Sir Arthur Doyle.

o L'épilogue montre le désaccord et la ‘rivalité’ entre deux personnes : Cyd Child, doublure sur la série, et Linda Thorson ont tourné la scène toutes les deux pour savoir qui la faisait le mieux. Tara King devait faire une acrobatie autour de la hampe avec le melon de Steed. Finalement, les producteurs ont dit : 'Sorry, Linda !'. (Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers).

o Référence également à Erle Stanley Gardner (auteur des livres Perry Mason) dans le titre et les noms des "vilains" : Earle, Stanley et Gardiner.

o Aka The murderous connection. Cet épisode devait être le quatrième produit par John Bryce sous ce titre mais Brian Clemens et Albert Fennell l'ont remplacé après deux jours de tournage.

o Remarquez l'allitération dans le titre original : The curious case ot the countless clues.

o Tracy Reed était la concurrente principale de Linda Thorson pour le rôle de la nouvelle partenaire de Steed.

o Linda Thorson a raconté que les Américains lui ont demandé de doubler sa voix dans la bagarre finale car ses cris étaient trop... orgasmiques !

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé 7 Jours

Télé Poche

Jours de France

Télé Magazine

Fiche de Trop d'indices des sites étrangers

En anglais

http://theavengers.tv/forever/king-18.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/tara/618.html
http://deadline.theavengers.tv/King-19-CuriousCase.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king20.htm

En italien

http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#147

En espagnol

http://losvengadores.theavengers.tv/tara_curious.htm

 

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